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COURS D ’E LASTICITE

DR BOUKELOUA S MAIL
CHAPITRE 2 : T HEORIE DE L’ETAT D E C ONTRAINTE

CHAPITRE 2 : THEORIE DE L’ETAT DE CONTRAINTES

1 Introduction
Lorsqu’un corps solide déformable est soumis à un système de forces extérieures
quelconques, il répond par des interactions entre particules composant ce corps provoquant
ainsi des forces internes de cohésion, dans le but de maintenir ce dernier en équilibre. Sous ce
système de forces, le corps solide se déforme et perd sa forme initiale (variations relatives des
dimensions). C’est précisément l’objet de la théorie d’élasticité des corps solides déformables
pourvu que les déformations restent petites.

2 Contraintes dans un solide


2-1 Forces internes dans un solide
Pour pouvoir étudier de plus près les forces internes provoquées par un système de
chargement extérieur quelconque, l’utilisation de la méthode dite méthode de section ou
méthode de coupure est incontournable.

Figure.2.1 Forces internes dans un corps solide

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Considérons un corps solide continu vérifiant les hypothèses précédentes. Il est en équilibre
sous l’action d’un système de forces extérieures quelconques appliqué sur sa frontière
extérieure.
En vue d’étudier les forces internes, coupons le corps solide fictivement en deux parties A et
B par un plan π de surface S, passant par le point M, de coordonnées(x 1 , x 2 , x 3 ) par rapport
au repère de référence (O, X 1 , X 2 , X 3 ). 𝑛𝑛�⃗ est le vecteur unitaire perpendiculaire en M sur la
surface S orienté vers l’extérieur (figure 2.1).
En raison du principe fondamental de la statique, les deux parties doivent rester en équilibre
après la coupure. Les forces agissantes sur les surfaces des deux parties ont une distribution
surfacique. La résultante de ces forces au point M doit être égale et de signe opposé, elle
dépend du système de chargement extérieur et de l’orientation de la section S (caractérisée par
la normale 𝑛𝑛�⃗ ).
𝐹𝐹⃗ ( 𝑛𝑛�⃗ ) = − 𝐹𝐹⃗ (− 𝑛𝑛�⃗ ) 2.1

2-2 Vecteur contrainte


Isolons la partie A et étudions les forces internes autours du point M. Soit la petite surface ∆S
de la section S autour du point M (x 1 , x 2 , x 3 ) qui a une distribution de force surfacique �����⃗
∆𝐹𝐹 .
Elle est orientée par la même normale 𝑛𝑛�⃗ en M de coordonnées L, m et n par rapport au repère
de référence (O, X 1 , X 2 , X 3 ) (figure 2.2).

Figure.2.2 Forces internes autour du point M

Par définition le vecteur contrainte est la quantité :

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�����⃗
∆𝐹𝐹 𝑑𝑑𝑑𝑑
�⃗(M, 𝑛𝑛�⃗) = lim
𝑇𝑇 = 2.2
∆𝑆𝑆→0 ∆𝑆𝑆 𝑑𝑑𝑑𝑑

Les coordonnées L, m et n sont les cosinus directeurs de la normale 𝑛𝑛�⃗, avec : L=cos 𝛼𝛼 ,
m=cos 𝛽𝛽 et n=cos 𝛾𝛾 . 𝛼𝛼, 𝛽𝛽 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝛾𝛾 sont les angles formés par le vecteur 𝑛𝑛�⃗ respectivement avec les
trois axes de référence MX 1 , MX 2 , MX 3 . L’élément de surface ∆S et sa normale extérieure 𝑛𝑛�⃗
est appelé la facette 𝑛𝑛�⃗ en M notée facette (M, 𝑛𝑛�⃗) (figure 2.3).

�⃗ correspondant à la facette (M, 𝑛𝑛�⃗)


Figure.2.3 Vecteur contrainte 𝑇𝑇

�⃗ dépend de six paramètres, les trois coordonnées x 1 , x 2 et x 3 du


Donc le vecteur contrainte 𝑇𝑇
point M et les trois cosinus directeurs du vecteur 𝑛𝑛�⃗ , L, m et n.
Sachant que le point M est commun entre les deux parties du corps solide A et B. Le principe
d’action et de réaction cité précédemment est applicable pour les vecteurs contraintes :

�⃗(M, 𝑛𝑛�⃗) = −𝑇𝑇


𝑇𝑇 �⃗(M, − 𝑛𝑛�⃗) 2.3

3 Composantes du vecteur contrainte


Supposant au point M le repère orthonormé de deux vecteurs unitaires 𝑛𝑛�⃗ et 𝑡𝑡⃗ figure 2.4. Le
�⃗ peut être projeté suivant la normale 𝑛𝑛�⃗ et suivant le plan tangent à la
vecteur contrainte 𝑇𝑇
�⃗ est la somme vectorielle de
facette (M, 𝑛𝑛�⃗ ) caractérisé par le vecteur unitaire 𝑡𝑡⃗ . A cet effet, 𝑇𝑇
ces deux composantes par rapport à ce repère :
- La première composante normale à la facette (M, 𝑛𝑛�⃗ ) est appelée contrainte normale 𝜎𝜎⃗.

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- Et l’autre localisée dans le plan de cette section est appelée contrainte tangentielle 𝜏𝜏⃗.

�⃗ (M, 𝑛𝑛�⃗)
Figure.2.4 Composantes du vecteur contrainte 𝑇𝑇

�⃗ = 𝜎𝜎⃗ + 𝜏𝜏⃗ = 𝜎𝜎. 𝑛𝑛�⃗ + 𝜏𝜏. 𝑡𝑡⃗


𝑇𝑇 2.4

�⃗� = �‖𝜎𝜎⃗‖2 + ‖𝜏𝜏⃗‖2


�𝑇𝑇 2.5

4 Etat de contraintes
L’état de contrainte au niveau d’un point quelconque est défini en déterminant les vecteurs
contraintes de chaque facette passant par ce point. En raison du nombre infini de plan coupant
ce point ainsi que le nombre infini de vecteurs contraintes correspondant à ces facettes,
Cauchy a limité la définition de l’état de contraintes en ce point à la connaissance des trois
vecteurs contraintes sur trois plans perpendiculaires l’un sur l’autre se coupant en ce point.
Imaginons le point M sous forme d’un élément cubique de trois plans orthogonaux de
normales ���⃗
𝑒𝑒1 , ���⃗
𝑒𝑒2 et ���⃗ �⃗ 𝑒𝑒 , 𝑇𝑇
𝑒𝑒3 et 𝑇𝑇 �⃗ 𝑒𝑒 et 𝑇𝑇
�⃗ 𝑒𝑒 sont les trois vecteurs contraintes associés
1 2 3

respectivement à ces trois facettes (M, 𝑒𝑒���⃗1 ), (M, ���⃗


𝑒𝑒2 ) et (M, ���⃗
𝑒𝑒3 ) (figure 2.5).
La projection des trois vecteurs contraintes associés aux trois facettes (M , 𝑒𝑒���⃗),
1 (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) et (M,
𝑒𝑒���⃗3 ) donne neuf composantes à savoir :
- �⃗ 𝑒𝑒 selon les trois axes de référence donne :
La projection du vecteur 𝑇𝑇 1

𝜎𝜎11 : Une contrainte normale à la facette (M, ���⃗


𝑒𝑒1 ) suivant la direction MX 1
𝜏𝜏12 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒1 ) suivant la direction MX 2
𝜏𝜏13 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒1 ) suivant la direction MX 3

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Figure 2.5 Vecteurs contraintes sur trois facettes orthogonales (M , ���⃗),


𝑒𝑒1 (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) et (M, ���⃗
𝑒𝑒3 )

- �⃗ 𝑒𝑒 selon les trois axes de référence donne :


La projection du vecteur 𝑇𝑇 2

𝜏𝜏21 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗


𝑒𝑒2 ) suivant la direction MX 1
𝜎𝜎22 : Une contrainte normale à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) suivant la direction MX 2
𝜏𝜏23 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) suivant la direction MX 3
- �⃗ 𝑒𝑒 selon les trois axes de référence donne :
La projection du vecteur 𝑇𝑇 3

𝜏𝜏31 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗


𝑒𝑒3 ) suivant la direction MX 1
𝜏𝜏32 : Une contrainte tangentielle à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒3 ) suivant la direction MX 2
𝜎𝜎33 : Une contrainte normale à la facette (M, ���⃗
𝑒𝑒3 ) suivant la direction MX 3

Conventions et notations
- Pour les contraintes normales 𝜎𝜎11 = 𝜎𝜎1 , 𝜎𝜎22 = 𝜎𝜎2 , 𝜎𝜎33 = 𝜎𝜎3 les indices 1, 2 et 3
indiquent la facette sur la quelle la contrainte est normale.
- Pour les contraintes tangentielles, les deux indices sont utilisés, le premier indique la
facette et le deuxième indique la direction de la composante de la contrainte.

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5 Tenseur des contraintes


�⃗ 𝑒𝑒 , 𝑇𝑇
Classons ces neuf composantes des trois vecteurs contraintes 𝑇𝑇 �⃗ 𝑒𝑒 et 𝑇𝑇
�⃗ 𝑒𝑒 dans une
1 2 3

matrice de trois lignes et de trois colonnes selon la forme :

𝜎𝜎11 𝜏𝜏12 𝜏𝜏13


[𝜎𝜎](𝑀𝑀,𝑒𝑒����⃗1 ,𝑒𝑒����⃗2 ,𝑒𝑒����⃗3 ) = �𝜏𝜏21 𝜎𝜎22 𝜏𝜏23 � 2.6
𝜏𝜏31 𝜏𝜏32 𝜎𝜎33

Avec :
�⃗(M, 𝑒𝑒���⃗)
𝑇𝑇 𝜎𝜎
1 =〈 1
𝜏𝜏12 𝜏𝜏13 〉
�⃗(M, ���⃗)
𝑇𝑇 𝑒𝑒2 = 〈𝜏𝜏21 𝜎𝜎2 𝜏𝜏23 〉 2.7
�⃗(M, ���⃗)
𝑇𝑇 𝑒𝑒3 = 〈𝜏𝜏31 𝜏𝜏32 𝜎𝜎3 〉

[𝜎𝜎](𝑀𝑀,𝑒𝑒����⃗1 ,𝑒𝑒����⃗2 ,𝑒𝑒����⃗3 ) : est le tenseur des contraintes (tensions) au point M par rapport au repère de
référence (𝑀𝑀, ���⃗
𝑒𝑒1 , ���⃗
𝑒𝑒2 , ���⃗
𝑒𝑒3 ).
Les éléments de la diagonale de la matrice du tenseur des contraintes [𝜎𝜎] représentent les
contraintes normales et les autres éléments sont les contraintes de cisaillement.

6 Théorème de réciprocité des contraintes tangentielles


Imaginons le point M sous forme d’un élément cubique, infiniment petit de volume
dx 1 .dx 2 .dx 3 , l’état de contrainte au niveau de ce point est représenté sur la figure 2.6. Le
point M est en équilibre statique et la condition d’équilibre en rotation autour de chaque
normale 𝑒𝑒���⃗1 , ���⃗
𝑒𝑒2 et ���⃗
𝑒𝑒3 des trois facettes respectivement (M, ���⃗),
𝑒𝑒1 (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) et (M, 𝑒𝑒���⃗3 ) est
satisfaite.

Figure 2.6 Equilibre en rotation d’un élément cubique infiniment petit autour ���⃗
𝑒𝑒3

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En négligeant la variation des contraintes tangentielles suivant dx 1 et dx 2 l’équation


d’équilibre en rotation autour de l’axe ���⃗
𝑒𝑒3 (plan X 1 X 2 ) est :

𝑑𝑑x1 𝑑𝑑x2
(𝜏𝜏12 . 𝑑𝑑x2 . 𝑑𝑑x3 ). − (𝜏𝜏21 . 𝑑𝑑x1 . 𝑑𝑑x3 ). =0 2.8
2 2
On obtient :

𝜏𝜏12 =𝜏𝜏21 2.9

L’application de la condition d’équilibre en rotation autour des autres axes 𝑒𝑒���⃗1 et 𝑒𝑒���⃗2 donne :

𝜏𝜏13 =𝜏𝜏31
2.10
𝜏𝜏23 =𝜏𝜏32

A cet effet le tenseur des contraintes en un point quelconque d’un corps solide est symétrique.

7 Vecteur contrainte sur une facette quelconque


Soit le tenseur de contrainte [𝜎𝜎](𝑀𝑀,𝑒𝑒����⃗1 ,𝑒𝑒����⃗2 ,𝑒𝑒����⃗3 ) au point M par rapport au repère de référence
(𝑜𝑜, 𝑒𝑒���⃗1 , ���⃗
𝑒𝑒2 , ���⃗),
𝑒𝑒3 ce tenseur regroupe les trois vecteurs contraintes agissant sur les trois facettes
orthogonales (M , ���⃗),
𝑒𝑒1 (M, ���⃗
𝑒𝑒2 ) et (M, ���⃗
𝑒𝑒3 ) représentant ainsi l’état de contraintes en ce point.
�⃗ au point M associé à une
A partir de ce tenseur de contraintes le calcul du vecteur contrainte 𝑇𝑇
facette quelconque est possible.
Considérons le tétraèdre très petit MABC de point M et d’une surface ABC très proche de ce
point. La géométrie et l’état de contraintes du tétraèdre sont représentés sur la (figure 2.7).
Les surfaces des facettes ABC, MBC, MAC et MAB sont respectivement dS, dS 1 , dS 2 , et dS 3
�⃗ , elle est orientée par la normale 𝑣𝑣⃗ de cosinus
La facette ABC a un vecteur contrainte 𝑇𝑇
directeur L, m et n.
Sachant que :

dS 1 =L.dS
dS 2 =m.dS 2.11
dS 3 =n.dS

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Figure 2.7. Etat de contraintes du tétraèdre de Cauchy

La condition d’équilibre des forces statiques de ce tétraèdre se traduit par l’équation suivante :

�⃗(M, 𝑣𝑣⃗). dS + 𝑇𝑇
𝑇𝑇 �⃗(M, − ���⃗). �⃗(M, − ���⃗).
𝑒𝑒1 d𝑆𝑆1 + 𝑇𝑇 �⃗(M, − ���⃗).
𝑒𝑒2 d𝑆𝑆2 + 𝑇𝑇 𝑒𝑒3 d𝑆𝑆3 = 0 2.12

�⃗(M, 𝑣𝑣⃗). dS + 𝑇𝑇
𝑇𝑇 �⃗(M, − ���⃗). �⃗(M, − ���⃗).
𝑒𝑒1 d𝑆𝑆. 𝐿𝐿 + 𝑇𝑇 �⃗(M, − ���⃗).
𝑒𝑒2 d𝑆𝑆. 𝑚𝑚 + 𝑇𝑇 𝑒𝑒3 d𝑆𝑆. 𝑛𝑛 = 0

�⃗(M, 𝑣𝑣⃗) = 〈𝑇𝑇


𝑇𝑇 �⃗(M, ���⃗)
𝑒𝑒1 𝑇𝑇�⃗(M, ���⃗)
𝑒𝑒2 𝑇𝑇�⃗(M, ���⃗)〉.
𝑒𝑒3 {𝑣𝑣} 2.13

�⃗ = [𝜎𝜎]. 𝑣𝑣⃗
𝑇𝑇 2.14

𝑇𝑇𝑥𝑥 1 = 𝑙𝑙. 𝜎𝜎11 + 𝑚𝑚. 𝜏𝜏12 + 𝑛𝑛. 𝜏𝜏13

𝑇𝑇𝑥𝑥 2 = 𝑙𝑙. 𝜏𝜏21 + 𝑚𝑚. 𝜎𝜎22 + 𝑛𝑛. 𝜏𝜏23 2.15

𝑇𝑇𝑥𝑥 3 = 𝑙𝑙. 𝜏𝜏31 + 𝑚𝑚. 𝜏𝜏31 + 𝑛𝑛. 𝜎𝜎33

Ayant le vecteur contrainte de la facette (M, 𝑣𝑣⃗) on peut déterminer les deux composantes de
ce vecteur, la contrainte normale et la contrainte tangentielle au niveau de cette facette 𝑣𝑣⃗ sont:

𝜎𝜎 = ����⃗
𝑇𝑇 . 𝑣𝑣⃗ = 𝑙𝑙. 𝑇𝑇𝑥𝑥 1 + 𝑚𝑚. 𝑇𝑇𝑥𝑥 2 + 𝑛𝑛. 𝑇𝑇𝑥𝑥 3 2.16

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𝜏𝜏 = ����⃗
𝑇𝑇 . 𝑡𝑡⃗
2.17
Ou 𝜏𝜏 = ��������⃗
‖𝑇𝑇‖2 − 𝜎𝜎 2

8 Equations d’équilibre en translation


Prenant le point M sous forme d’un parallélépipède très petit de volume dx 1 .dx 2 .dx 3 . En
plus de la distribution des contraintes, il est soumis à une force de volume 𝐹𝐹⃗ de composantes
F x1 , F x2 et F x3 (figure 2.8). L’élément est en équilibre en translation lorsque les résultantes
des projections de toutes les forces y compris les forces de volumes selon chaque axe de
référence sont nulles.

Figure 2.8 Equilibre en translation d’un élément cubique infiniment petit suivant X 1

Écrivons d’une façon détaillée la première équation d’équilibre en translation selon l’axe OX 1
de toutes les forces qui agissent dans cette direction :

𝜕𝜕𝜕𝜕11 𝜕𝜕𝜏𝜏21
�𝜎𝜎1 + 𝑑𝑑𝑥𝑥1 � 𝑑𝑑𝑥𝑥2 . 𝑑𝑑𝑥𝑥3 − (𝜎𝜎11 )𝑑𝑑𝑥𝑥2 . 𝑑𝑑𝑥𝑥3 + �𝜏𝜏21 + 𝑑𝑑𝑥𝑥2 � 𝑑𝑑𝑥𝑥1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥3
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2
𝜕𝜕𝜏𝜏31 2.18
− (𝜏𝜏21 )𝑑𝑑𝑥𝑥1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥3 + �𝜏𝜏31 + 𝑑𝑑𝑥𝑥3 � 𝑑𝑑𝑥𝑥1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥2 − (𝜏𝜏31 )𝑑𝑑𝑥𝑥1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥2
𝜕𝜕𝑥𝑥3
+ 𝐹𝐹𝑥𝑥 1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥1 . 𝑑𝑑𝑥𝑥2 . 𝑑𝑑𝑥𝑥3 = 0

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Ce qui donne après simplification la première équation d’équilibre en translation suivant la


direction OX 1 .

𝜕𝜕𝜕𝜕11 𝜕𝜕𝜏𝜏21 𝜕𝜕𝜏𝜏31


+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 1 = 0 2.19
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝑑𝑑𝜕𝜕 𝜕𝜕𝑥𝑥3

On obtient encore deux équations de la même manière selon les deux autres directions OX 2 et
OX 3 . Ces trois équations aux dérivées partielles traduisent l’équilibre statique des forces au
point M suivant les trois directions :

𝜕𝜕𝜕𝜕11 𝜕𝜕𝜏𝜏21 𝜕𝜕𝜏𝜏31


+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 1 = 0
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3
𝜕𝜕𝜏𝜏12 𝜕𝜕𝜎𝜎22 𝜕𝜕𝜏𝜏32
+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 2 = 0 2.20
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3
𝜕𝜕𝜏𝜏13 𝜕𝜕𝜏𝜏23 𝜕𝜕𝜎𝜎33
+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 3 = 0
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3

Ces équations aux dérivées partielles qui doivent être satisfaites en tout points à l’intérieur
d’un solide sont appelées « équations d’équilibre local en translation » ou équations de
Navier.
Ces dernières peuvent être condensées sous la forme d’une équation vectorielle unique :

��������⃗[𝜎𝜎] + 𝐹𝐹
𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 ���⃗ = 0 2.21

9 Conditions aux limites (conditions à la surface)


Les conditions à la surface des corps solides sont deux types, les conditions aux limites à
caractère cinématique c-à-d relatives aux déplacements, et les conditions aux limites à
caractère statique c-à-d relatives aux forces et contraintes (figure 2.9). Ce second type traduit
le fait que les contraintes sont des fonctions continues de l’intérieur du solide jusqu'à ces
frontières où règnent les forces extérieures, ces forces doivent être compatibles avec les
expressions des contraintes frontières dues aux forces extérieures.

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Figure 2.9 Conditions aux limites d’un corps solide Figure 2.10 Tétraèdre ABC

Considérons un point M très proche de la surface d’un solide de coordonnées x 1 , x 2 , x 3 par


rapport au repère de référence (O X 1 , X 2 , X 3 ) (figure 2.9). Découpons un tétraèdre
élémentaire de centre M de telle sorte que son plan oblique ABC de surface dS soit tangent à
la surface extérieure, ce plan est caractérisé par une normal 𝑣𝑣⃗ de cosinus directeurs L, m, n
(figure 2.10).
La surface dS est soumise à une force surfacique 𝑞𝑞⃗ de composantes q x1 ,q x2 et q x3 .
Le point M demeure en équilibre statique si :

�⃗(M, 𝑣𝑣⃗)
𝑞𝑞⃗ = 𝑇𝑇 2.22

𝑞𝑞𝑥𝑥1 = 𝑇𝑇𝑥𝑥 1 = 𝑙𝑙. 𝜎𝜎11 + 𝑚𝑚. 𝜏𝜏12 + 𝑛𝑛. 𝜏𝜏13

𝑞𝑞𝑥𝑥2 = 𝑇𝑇𝑥𝑥 2 = 𝑙𝑙. 𝜏𝜏21 + 𝑚𝑚. 𝜎𝜎22 + 𝑛𝑛. 𝜏𝜏23 2.23

𝑞𝑞𝑥𝑥3 = 𝑇𝑇𝑥𝑥 3 = 𝑙𝑙. 𝜏𝜏31 + 𝑚𝑚. 𝜏𝜏31 + 𝑛𝑛. 𝜎𝜎33

𝑞𝑞⃗ = [𝜎𝜎]. 𝑣𝑣⃗ 2.24

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Ces équations expriment les équations d’équilibre statique en surface, elles sont appelées les
équations de conditions aux limites à caractère statique, elles sont vérifiées pour chaque point
de la surface du corps.

10 Contraintes principales et axes principaux


L’état de contrainte en un point quelconque M, est complètement défini par les six
composantes du tenseur de contrainte en ce point, trois contraintes normales et trois
contraintes tangentielles. Il existe un autre repère en ce point pour lequel les contraintes
tangentielles sont nulles. Ce repère est dit repère principal, et les contraintes normales sont
appelées contraintes principales (figure 2.11).

Figure 2.11 Contraintes principales en un point M

Soit [𝜎𝜎](𝑀𝑀,𝑒𝑒����⃗1 ,𝑒𝑒����⃗2 ,𝑒𝑒����⃗3 ) le tenseur des contraintes au point M par rapport au repère de référence

(𝑂𝑂, 𝑒𝑒���⃗1 , ���⃗ 𝑒𝑒3 ). Le tenseur ����


𝑒𝑒2 , ���⃗ [𝜎𝜎](𝑀𝑀,𝑛𝑛����⃗𝐼𝐼 ,𝑛𝑛������⃗ ��������⃗)
𝐼𝐼𝐼𝐼 ,𝑛𝑛 𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼
ayant que des contraintes normales est le tenseur
des contraintes principales en ce point si :

�⃗(M, ���⃗)
𝑇𝑇 𝑛𝑛𝐼𝐼 = 〈𝜎𝜎𝐼𝐼 0 0〉

�⃗(M, �����⃗)
𝑇𝑇 𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼 = 〈0 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 0〉 2.25

�⃗(M, ������⃗)
𝑇𝑇 𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 〈0 0 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 〉

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𝜎𝜎𝐼𝐼 0 0
����(𝑀𝑀,𝑛𝑛�����⃗ ,𝑛𝑛�����⃗ ,𝑛𝑛�����⃗) = � 0
[𝜎𝜎] 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 0 � 2.26
1 2 3
0 0 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼

Dans ce cas, 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 , �����⃗
𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼 et ������⃗
𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 sont des directions principales et les contraintes normales
correspondantes respectivement, 𝜎𝜎𝐼𝐼 , 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 sont dites contraintes principales (figure 2.11).
Ces contraintes principales sont déterminées de la résolution de l’équation caractéristique du
troisième degré suivante :
𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑|[𝜎𝜎] − 𝜆𝜆[𝐼𝐼]| = 0 2.27

λ3 –I 1 λ2 + I 2 λ – I 3 = 0 2.28

[𝜎𝜎] : Tenseur des contraintes


[𝐼𝐼] : Matrice identité

λ : valeur propre recherchée correspondantes à la contrainte principale

I 1 : invariant linéaire = 𝜎𝜎𝐼𝐼 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 + 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎1 +𝜎𝜎2 + 𝜎𝜎3

I 2 : invariant quadratique = 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 + 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎1 𝜎𝜎2 +𝜎𝜎1 𝜎𝜎3 +𝜏𝜏12 2 − 𝜏𝜏13 2 +𝜏𝜏23 2

I 3 : invariant cubique = 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 =𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑[𝜎𝜎]

La résolution de cette équation du troisième degré donne trois solutions, des valeurs propres
correspondantes aux trois contraintes principales 𝜎𝜎𝐼𝐼 , 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 et 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 ( 𝜎𝜎𝐼𝐼 > 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 > 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 ):

𝜎𝜎𝐼𝐼 = λ max

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = λ médiane 2.29

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = λ min

Portons les valeurs de ces contraintes principales 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 dans le système d’équation :

𝑙𝑙
([𝜎𝜎] − 𝜎𝜎𝑖𝑖 [𝐼𝐼]) �𝑚𝑚� = 0 avec i=I, II, III 2.30
𝑛𝑛

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Et tenant compte de L2+m2+n2 =1 (le système d’équation 2.29 est composé que de deux
équations indépendantes), on trouve les trois directions principales associées à chaque
contrainte principale.

11 Ellipsoïde des contraintes


����(𝑀𝑀,𝑛𝑛����⃗ ,𝑛𝑛������⃗ ,𝑛𝑛��������⃗) le tenseur des contraintes principales exprimé par rapport au repère
Soit [𝜎𝜎] 𝐼𝐼 𝐼𝐼𝐼𝐼 𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼

principale (𝑂𝑂, ���⃗


𝑛𝑛𝐼𝐼 , �����⃗
𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼 , ������⃗).
𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 Les contraintes principales associées à ce repère sont 𝜎𝜎𝐼𝐼 ,𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼
𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 . Dans ce cas les composantes du vecteur contrainte ���⃗
𝑇𝑇 de la facette 𝑣𝑣
���⃗de cosinus
directeur L, m, n sont :

𝑇𝑇𝑥𝑥1 𝜎𝜎𝐼𝐼 0 0 𝐿𝐿 𝑇𝑇𝑥𝑥1 = 𝜎𝜎𝐼𝐼 . 𝐿𝐿


�⃗ = �𝑇𝑇𝑥𝑥2 � = ����
𝑇𝑇 [𝜎𝜎]. 𝑣𝑣⃗ = � 0 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 0 � . �𝑚𝑚� = � 𝑇𝑇𝑥𝑥2 = 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 . 𝐿𝐿 � 2.31
𝑇𝑇𝑥𝑥3 0 0 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 𝑛𝑛 𝑇𝑇𝑥𝑥3 = 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 . 𝐿𝐿

Et vu que 𝑣𝑣
���⃗ est un vecteur unitaire on a : L2+m2+n2=1
On obtient :

𝑇𝑇𝑥𝑥1 2 𝑇𝑇𝑥𝑥2 2 𝑇𝑇𝑥𝑥3 2


+ 2+ =1 2.32
𝜎𝜎𝐼𝐼 2 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2

Cette équation est appelée ellipsoïde de Lamé, elle représente l’équation d’un ellipsoïde
centré dont les demi-axes valent les contraintes principales σ I , σ II , σ III . Elle représente les
���⃗ au point M de tous les plans passant par ce
limites de la variation du vecteur contrainte 𝑇𝑇
dernier.
Si σ I =σ II =σ III= σ, l’équation devient :

𝑇𝑇𝑥𝑥 2 + 𝑇𝑇𝑦𝑦 2 + 𝑇𝑇𝑧𝑧 2 = 𝜎𝜎 2 2.33

Cette équation représente une sphère, elle représente un état de contraintes hydrostatique.

12 Tenseur déviateur et tenseur sphérique


Le tenseur des contraintes [𝜎𝜎] au point M peut être décomposé en tenseur sphérique et en
tenseur déviateur selon :

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[𝜎𝜎] = [𝑆𝑆] + [𝐷𝐷] 2.34

Avec :

𝜎𝜎𝑚𝑚 0 0 𝜎𝜎1 − 𝜎𝜎𝑚𝑚 𝜎𝜎12 𝜎𝜎13


[𝑆𝑆] = � 0 𝜎𝜎𝑚𝑚 0 � et [𝐷𝐷] = � 𝜎𝜎21 𝜎𝜎2 − 𝜎𝜎𝑚𝑚 𝜎𝜎23 � 2.35
0 0 𝜎𝜎𝑚𝑚 𝜎𝜎31 𝜎𝜎32 𝜎𝜎3 − 𝜎𝜎𝑚𝑚

𝜎𝜎1 +𝜎𝜎2 +𝜎𝜎3 𝜎𝜎𝐼𝐼 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼


𝜎𝜎𝑚𝑚 = = : est la contrainte normale moyenne
3 3

[𝑆𝑆] : Tenseur sphérique traduit l’effet des contraintes normales (traction ou compression)
uniquement, il est responsable des variations de volume. Les contraintes principales de ce
tenseur sont 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 =𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎𝑚𝑚

[𝐷𝐷] : Tenseur déviateur caractérise l’effet de cisaillement, il est responsable des déformations
angulaires. Les contraintes principales de ce tenseur sont :

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 =𝜎𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝑚𝑚

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝑚𝑚 2.36

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 == 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝑚𝑚

13 Cercles de Mohr des contraintes


13-1 Cercles de Mohr des contraintes dans le plan
En un point M d’un solide, prenons comme repère, le repère principal (M, 𝑛𝑛 ���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 ) et [𝜎𝜎�] le
���⃗𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
tenseur des contraintes principales dont 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 sont ces contraintes principales selon les
deux directions principales respectivement 𝑛𝑛 ���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 . Soit ���⃗
���⃗𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝑛𝑛 𝑇𝑇 le vecteur contrainte situé dans
la facette (M, ���⃗ 𝑣𝑣 avec 𝑡𝑡�⃗ le vecteur
𝑣𝑣 ) avec L=cosθ et m=sinθ sont les cosinus directeurs de ���⃗
unitaire situé dans le même plan tangent à cette facette et faisant un angle de π/2 avec ���⃗
𝑣𝑣 ,
cosθ −sinθ
avec 𝑣𝑣
���⃗= � � 𝑒𝑒t �𝑡𝑡⃗=� � (figure 2.12).
sinθ cosθ

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CHAPITRE 2 : T HEORIE DE L’ETAT D E C ONTRAINTE

Figure 2.12 Vecteur contrainte de la facette (M, 𝑣𝑣


���⃗ ) plan ( 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 , ���⃗
𝑛𝑛 𝐼𝐼𝐼𝐼 )

Sachant que :

𝜎𝜎 = ����⃗
𝑇𝑇 . 𝑣𝑣⃗ = 𝑣𝑣 �⃗ =𝑣𝑣⃗. [𝜎𝜎]. 𝑣𝑣⃗ = {𝑣𝑣}𝑡𝑡 [𝜎𝜎]{𝑣𝑣} = 𝜎𝜎𝐼𝐼 cos2θ +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 sin2θ
���⃗. 𝑇𝑇
2.37
𝜏𝜏 = ����⃗ �⃗ =𝑡𝑡�⃗. [𝜎𝜎]. 𝑣𝑣⃗ = {𝑡𝑡}𝑡𝑡 [𝜎𝜎]{𝑣𝑣} = −𝜎𝜎𝐼𝐼 sinθ.cosθ +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 sinθ.cosθ
𝑇𝑇 . 𝑡𝑡⃗ = 𝑡𝑡�⃗. 𝑇𝑇

En utilisant les relations trigonométriques :


cos2θ=(1+cos2θ)/2 ; sin2θ=(1- cos2θ)/2 ; sin2θ = 2cosθ.sinθ ; cosθ= cos(-θ) ; sin(-θ)= -sinθ
On obtient :

𝜎𝜎 = 𝜎𝜎𝐼𝐼 ( 1+cos2θ)/2 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 ( 1-cos2θ)/2=1/2( 𝜎𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 ) + 1/2( 𝜎𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 ) cos(-2θ)
2.38
𝜏𝜏 = −𝜎𝜎𝐼𝐼 sin2θ /2+𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 sin2θ/2 = −𝜎𝜎𝐼𝐼 sin-2θ /2 - 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 sin-2θ/2 =1/2( 𝜎𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 ) sin-2θ

La contrainte normale et la contrainte tangentielle peuvent être formulées sous:

𝜎𝜎 = 𝑑𝑑 +r. cos(-2θ)
2.39
𝜏𝜏 = r. sin(-2θ)

1 1
Avec 𝑑𝑑 = (𝜎𝜎𝐼𝐼 + 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 ) et 𝑟𝑟 = (𝜎𝜎𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 )
2 2

A partir de l’équation 2.38 on peut tracer un cercle dans le repère (𝜎𝜎 , 𝜏𝜏 ) de rayon r et d’un
centre O de coordonnées (d , 0) (figure 2.13), dont l’équation est :

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(𝜎𝜎 − 𝑑𝑑) 2 + 𝜏𝜏 2 = r2
P P 2.40

Figure 2.13 Cercle de Mohr d’un état plan de contrainte

La projection de chaque point de ce cercle sur les deux axes du repère (𝜎𝜎 , 𝜏𝜏 ) donne une
contrainte normale et une contrainte tangentielle. Ces contraintes sont les composantes des
vecteurs contrainte des facettes (M, 𝑣𝑣 ���⃗ qui varie en fonction de l’angle θ de 0 à 2π.
���⃗), avec 𝑣𝑣
Enfin, cette variation décrit un cercle de centre O(d, 0) et de rayon r dit cercle de Mohr.
- Les points représentatifs des deux directions principales 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 et 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 sont respectivement
les deux intersections du cercle de Mohr avec l’axe des abscisses (axe des contraintes
normales) 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 (figure 2.13).
- ���⃗) fait un angle de θ avec la direction principale 𝑛𝑛
Si la facette (M, 𝑣𝑣 ���⃗𝐼𝐼 , son point
représentatif sur le cercle du Mohr fait un angle de -2θ avec le point représentatif de la
facette ���⃗
𝑛𝑛 𝐼𝐼 (par convention, le sens positif est le sens inverse des aiguilles de la
montre).

13-2 Cercles de Mohr des contraintes en trois dimensions (Tri-cercles de Mohr)


Soit ���⃗
𝑇𝑇 , le vecteur contrainte en M d’une facette quelconque caractérisée par la normale ���⃗(L,
𝑣𝑣
m, n) par rapport au repère principale (M, ���⃗
𝑛𝑛 𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 ), dont les contraintes principales
sont 𝜎𝜎𝐼𝐼 , 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 .
Connaissons déjà les relations :

𝜎𝜎 = ����⃗
𝑇𝑇 . 𝑣𝑣⃗ = 𝑙𝑙2 . 𝜎𝜎𝐼𝐼 + 𝑚𝑚2 . 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 + 𝑛𝑛2 . 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2.41

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𝜏𝜏 2 = �������⃗
‖𝑇𝑇‖2 − 𝜎𝜎 2 = 𝑙𝑙2 𝜎𝜎𝐼𝐼 2 + 𝑚𝑚2 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 2 + 𝑛𝑛2 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2
L2+m2+n2=1

Les inconnus de ces trois équations sont L, m et n :

𝜏𝜏 2 + (𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎)(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎)
𝑙𝑙2 =
(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 −𝜎𝜎𝐼𝐼 )(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼 )

2
𝜏𝜏 2 + (𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎)(𝜎𝜎𝐼𝐼−𝜎𝜎)
𝑚𝑚 = 2.42
(𝜎𝜎𝐼𝐼 −𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 )(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 )
𝜏𝜏 2 + (𝜎𝜎𝐼𝐼−𝜎𝜎)(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎)
𝑛𝑛2 =
(𝜎𝜎𝐼𝐼 −𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 )(𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 )

A partir de ces trois équations on peut tracer trois cercles principaux de Mohr représentant
graphiquement les contraintes dans l’espace (σ, τ) et ce, dans les trois plans principaux
𝑛𝑛 𝐼𝐼𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
( ���⃗ ���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 ) pour l=0, ( 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 ) pour m=0 et ( 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 ) pour n=0 (figure 2.14) :
1- Le cercle C1 représenté dans le plan ( 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 ) d’équation :

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼+𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2
[𝜎𝜎 − � �] + 𝜏𝜏 2 = [ ] 2.43
2 2

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 + 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜋𝜋


A comme centre O 1 (� � , 0) et de rayon r 1 =[ ] avec α= ± (L=0)
2 2 2

2- Le cercle C2 représenté dans le plan ( 𝑛𝑛


���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 ) d’équation :

𝜎𝜎𝐼𝐼+𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2 𝜎𝜎𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 2
[𝜎𝜎 − � �] + 𝜏𝜏 2 = [ ] 2.44
2 2

𝜎𝜎𝐼𝐼+ 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼− 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜋𝜋


A comme centre O 2 (� � , 0) et de rayon r 2 =[ ] avec β= ± (m=0)
2 2 2

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Figure.14 Tri-CercleS de Mohr

3- Le cercle C3 représenté dans le plan ( ���⃗


𝑛𝑛 𝐼𝐼 , 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 ) d’équation :

𝜎𝜎𝐼𝐼+𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 2 𝜎𝜎𝐼𝐼−𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 2
[𝜎𝜎 − � �] + 𝜏𝜏 2 = [ ] 2.45
2 2

𝜎𝜎𝐼𝐼+ 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼− 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 𝜋𝜋


A comme centre O 3 (� � , 0) et de rayon r 3 =[ ] avec γ= ± (n=0)
2 2 2

Les contraintes de cisaillement maximales relatives à chaque cercle sont égalent au rayon de
chacun de ces cercles :

𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 − 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼
τ max 23 = L=0 et m=n=±√2/2 et γ=β=±45
2

𝜎𝜎𝐼𝐼− 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼
τ max 13 = m=0 et L=n=±√2/2 et α= γ =±45
2

𝜎𝜎𝐼𝐼− 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼
τ max 12 = n=0 et m=L=±√2/2 et α= β =±45
2

avec τ max = τ max 13

Et la valeur maximale des contraintes normales : σ max = max(|𝜎𝜎𝐼𝐼 |, |𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 |, |𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 |)

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14 Exercices
14-1 Exercice N°1
Le champ de contraintes dans un corps solide par rapport au repère de référence (O, X 1 , X 2 ,
X 3 ) est donné par la distribution suivante :

σ 1 =-2x 1 2+x 2 2-5x 3 2 τ 12 = x 3 +4x 1 x 2 -7

σ 2 =-2x 2 2 τ 13 = -3x 1 +x 2 +1

σ 3 =-3x 1 2+x 2 +3x 3 -3 τ 23 = 0

1- Pour quelles forces de volume ce corps solide est en équilibre en tout point.
2- Déterminer les contraintes principales et leurs directions au point M(1,1,1).
3- Tracer les tri-cercles de Mohr et la contrainte normale maximale et la contrainte
tangentielle maximale.
4- Déterminer l’état des contraintes au point M (1, 1, 1) sur les deux facettes
���⃗(0,1,0) et 𝑣𝑣
caractérisées par les vecteurs perpendiculaires 𝑈𝑈 ���⃗(0,1,2).

14-2 Solution d’exercice N°1


1. Pour déterminer les forces de volume pour un corps solide en équilibre en translation,
il faut appliquer les équations d’équilibre en translation :

𝜕𝜕𝜕𝜕11 𝜕𝜕𝜏𝜏21 𝜕𝜕𝜏𝜏31


+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 1 = 0
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3

𝜕𝜕𝜏𝜏12 𝜕𝜕𝜎𝜎22 𝜕𝜕𝜏𝜏32


+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 2 = 0
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3

𝜕𝜕𝜏𝜏13 𝜕𝜕𝜏𝜏23 𝜕𝜕𝜎𝜎33


+ + + 𝐹𝐹𝑥𝑥 3 = 0
𝜕𝜕𝑥𝑥1 𝜕𝜕𝑥𝑥2 𝜕𝜕𝑥𝑥3

On obtient :

𝐹𝐹𝑥𝑥 1 = 0
���⃗
𝐹𝐹 = �𝐹𝐹𝑥𝑥 2 = 0�
𝐹𝐹𝑥𝑥 3 = 0

2. le tenseur des contraintes au point M(1, 1, 1) est :

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−6 −2 −1
[𝜎𝜎]M(1,1,1) = �−2 −2 0�
−1 0 −2
𝜎𝜎𝐼𝐼 = −1 sa direction principale 𝑛𝑛�⃗𝐼𝐼 = 〈−0.4082 0.8166 0.4082〉
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼 = 〈0 00.4472 −0.8944〉
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = −2 sa direction principale 𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 〈−0.4082 0.8166 0.4082〉
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = −7 sa direction principale 𝑛𝑛

3.

τ max =τ max13 =3

σ max = |σ III | =7

4. ���⃗
𝑈𝑈 = 𝑒𝑒⃗2 = 〈0 1 �⃗(M, 𝑒𝑒⃗2 ) = 〈−2 −2 0〉 et 𝜎𝜎 = −2 , 𝜏𝜏 = −2
0〉 donc 𝑇𝑇
4 3
���⃗ = 〈0
𝑣𝑣 4 3〉 → 𝑛𝑛�⃗𝑣𝑣 = 〈0 〉 et �⃗(M, 𝑛𝑛�⃗𝑣𝑣 ) = [σ]. 𝑛𝑛�⃗𝑣𝑣
𝑇𝑇
5 5

�⃗(M, 𝑛𝑛�⃗𝑣𝑣 ) = 〈−2.2


𝑇𝑇 −1.6 −1.2〉
𝜎𝜎 = −2
𝜏𝜏 = 2.2

14-3 Exercice N° 02
Au point M d’un solide en état plan de contraintes, les contraintes normales sont :
σ 0 =20MPa, σ 30 =76.47MPa et σ 90 =90MPa.
Les indices 0, 30 et 90 désignent les angles que font les normales des facettes avec l’axe ����⃗
𝑋𝑋1
����⃗1 ,𝑋𝑋
du repère de référence (𝑋𝑋 ����⃗2 ) et qui ont pour valeurs respectives : 0°, 30° et 90°.
1. Déterminer le tenseur des contraintes.
2. Calculer les contraintes principales.

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3. Déterminer le vecteur contrainte au point M ainsi que ses deux composantes normale
et tangentielle pour les deux cas suivants :

a. La facette au point M de normale n faisant des angles égaux avec les deux
axes de ce repère.
  
b. La facette au point M orientée par le vecteur perpendiculaire v = e1 + e2 .

14-4 Solution d’exercice N°02


1. Etat de contrainte plan donc le tenseur est de la forme :

σ τ12 0
σ τ12 
[σ] = τ
1

σ2 0 = 1
  τ σ 2 
0  21
21

0 0

σ1 = σ 0 = 20MPa

σ 2 = σ 90 = 90MPa

{ }t { }
σ 300 = n 300 .[σ ] . n 300 = 76.47 MPa

{n } = 0.0866 

 
30 0
.5

20 τ  0.866
 τ 90. 0.5  = 76.47 MPa
12
0.866 0.5 .
21

τ12 = τ 21 = 45MPa

20 45
[σ] =
 45 90 MPa

2. σ I = 112 MPA
σ II = -2 MPa

3.

 1 1
a. n = 
2 1

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 20 45 1 1 45.96


Tn = [σ ] .n =

 45 90. 2 1 = 95.46 
  

σ n = {n }t .[σ] .{n } = {n }t .{T } = 100MPa


n


τ n = T 2 − σ 2 = 35MPa

   1
b. La facette de v=e +e = 
1
1 2

 1 1 
A une normale n v =  =n
2 1

  45.96
TV = Tn =  
95.46 

σ V = σ n = 100MPa

τ V = τ n = 35MPa

15 Etats de contraintes particuliers


15-1- Etat uniaxial
Dans ce cas, le tenseur des contraintes est caractérisé par une seule valeur de contrainte
normale 𝜎𝜎 correspondante à une seule direction. Si la contrainte est suivant la direction X 1 le
tenseur des contraintes de la forme :

𝜎𝜎 0 0
[𝜎𝜎 ] = � 0 0 0� 2.46
0 0 0
Si :

𝜎𝜎 > 0 : C’est un état de traction simple suivant la direction X 1

𝜎𝜎 < 0 : C’est un état de compression simple suivant la direction X 1

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Les contraintes principales dans ce cas sont : 𝜎𝜎𝐼𝐼 = 𝜎𝜎 𝑒𝑒𝑒𝑒 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 0 et le cercle de Mohr
correspondant à cet état est représenté ci-dessous (figure 2.15) :

Figure2.15 Cercle de Mohr de l’état uniaxial

15-2 Etat de cisaillement simple


Le tenseur des contraintes représentant un état de cisaillement simple dans le plan (X 1 X 2 ) est
de la forme :
0 𝜏𝜏 0
[𝜎𝜎 ] = � 𝜏𝜏 0 0� 2.47
0 0 0

Les contraintes principales et leurs directions :


√2 √2
���⃗1 = 〈
𝜎𝜎𝐼𝐼 = 𝜏𝜏 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale 𝑛𝑛 0〉
2 2

���⃗2 = 〈0
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = 0 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale 𝑛𝑛 0 1〉
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = −𝜏𝜏 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale
√2 √2
𝑛𝑛 3 = 〈
���⃗ − 0〉
2 2

Le cercle de Mohr est représenté ci-dessous (figure 2.16) :

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Figure 2.16 Cercle de Mohr de l’état de cisaillement simple

15-3 Etat de contraintes triaxial


Un état de contraintes est dit triaxial si sa matrice représentative est de la forme :

𝜎𝜎1 0 0
[𝜎𝜎 ] = � 0 𝜎𝜎2 0� 2.48
0 0 𝜎𝜎3

Les tri-cercles de Mohr sont représentés ci-dessous (figure 2.17):

Figure 2.17 Cercles de Mohr d’un état de contraintes triaxial

Si 𝜎𝜎1 = 𝜎𝜎2 = 𝜎𝜎2 = 𝜎𝜎 , l’état dans ce cas devient un état de contraintes isotrope et les
contraintes principales et leurs directions sont:
𝑛𝑛 1 = 〈1
𝜎𝜎𝐼𝐼 = 𝜎𝜎 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale ���⃗ 0 0〉

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���⃗2 = 〈0
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale 𝑛𝑛 1 0〉
���⃗3 = 〈0
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎 est la contrainte principale exercée suivant la direction principale 𝑛𝑛 0 1〉
Et les cercles de Mohr se réduisent à un point (figure 2.18) :

Figure 2.18 Cercle de Mohr d’un état isotrope

15-4 Etat plan de contraintes


L’état de contraintes en un point M est dit un état de contraintes plan s’il existe un repère de
référence (O, X 1 , X 2 , X 3 ), dans le quel le tenseur des contraintes soit de la forme (figure
2.19):

𝜎𝜎21 𝜏𝜏12 0 𝜎𝜎11 𝜏𝜏12


[𝜎𝜎 ] = � 𝜏𝜏21 𝜎𝜎22 0� = �𝜏𝜏 𝜎𝜎22 � 2.49
21
0 0 0

Figure 2.19 Etat plan de contrainte

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𝑒𝑒3 ) est �����⃗


Le vecteur contrainte associé à la facette(𝑀𝑀, ���⃗ �⃗ et la direction
𝑒𝑒3 ) = 0
𝑇𝑇𝑒𝑒3 (𝑀𝑀, ���⃗
𝑒𝑒3 = 〈0
���⃗ 0 1〉 est une direction principale. Elle a une contrainte principale égale à 0.
Les deux autres contraintes principales sont la solution de l’équation :

𝜎𝜎11 − 𝜆𝜆 𝜏𝜏12
𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑 � �=0 2.50
𝜏𝜏21 𝜎𝜎22 − 𝜆𝜆

𝜆𝜆2 − (𝜎𝜎11 + 𝜎𝜎22 ). 𝜆𝜆 + 𝜎𝜎11 𝜎𝜎22 − 𝜏𝜏12 2 = 0


2.51
𝜆𝜆2 − 𝐼𝐼1 . 𝜆𝜆 + 𝐼𝐼2 = 0

Avec :
I 1 = 𝜎𝜎𝐼𝐼 +𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = 𝜎𝜎11 +𝜎𝜎22

I 2 = 𝜎𝜎𝐼𝐼 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 =𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑𝑑[𝜎𝜎] = 𝜎𝜎11 𝜎𝜎22 − 𝜏𝜏12 2

Les contraintes principales sont :

𝜎𝜎11 + 𝜎𝜎22 1
𝜎𝜎𝐼𝐼 = + �(𝜎𝜎11 − 𝜎𝜎22 )2 + 4𝜏𝜏12 2
2 2
2.52
𝜎𝜎11 + 𝜎𝜎22 1
𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = − �(𝜎𝜎11 − 𝜎𝜎22 )2 + 4𝜏𝜏12 2
2 2

Supposons que la direction principale ���⃗


𝑛𝑛 1 correspondante à la contrainte principale 𝜎𝜎𝐼𝐼 fait un
angle θ par rapport à 𝑒𝑒���⃗1 , tel que représentée sur la figure 2.20 :

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Figure 2.20 Contraintes principales d’un état plan de contraintes

Les deux directions principales de l’état plan peuvent être exprimées en fonction de θ en
l’occurrence :

𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜃𝜃 −𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜃𝜃
𝑛𝑛
���⃗𝐼𝐼 = � 𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝑠𝜃𝜃 � et 𝑛𝑛
�����⃗
𝐼𝐼𝐼𝐼 = � 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝜃𝜃 �
0 0

Avec :

2. 𝜏𝜏12
𝑡𝑡𝑡𝑡2𝜃𝜃 = 2.53
(𝜎𝜎1 − 𝜎𝜎2 )

15-4 -1 Tracé du cercle de Mohr de l’état plan de contraintes


Le cercle de Mohr de l’état plan de contraintes peut être tracé à partir des composantes du
tenseur des contraintes correspondant sans passer par le calcul des contraintes principales.
Pour tracer ce cercle de Mohr il faut respecter ce qui suit :
a) la convention de signe des contraintes adoptée lors du tracé du cercle de Mohr est :
- Le sens inverse des aiguilles d’une montre est considéré positif
- Dans le cercle de Mohr le signe des contraintes normales est le même selon les deux
axes de référence.
- La contrainte tangentielle de la facette (𝑀𝑀, ���⃗
𝑒𝑒1 ) est considérée comme négative sur le
cercle de Mohr.
- La contrainte tangentielle de la facette(𝑀𝑀, ���⃗
𝑒𝑒1 ) est de même signe sur le cercle de
Mohr.
b) Pour tracer le cercle de Mohr il faut respecter les étapes suivantes :
1. Tracer le cercle de Mohr dans le repère (𝜎𝜎 , 𝜏𝜏) ou plan de Mohr
(𝜎𝜎1 +𝜎𝜎2 )
2. Le centre du cercle de Mohr ‘O’ a comme coordonnées ( , 0)
2

3. Définir la facette (𝑀𝑀, 𝑒𝑒���⃗1 ) de point P e1 de coordonnées (𝜎𝜎1 , −𝜏𝜏12 ) sur le cercle
4. Définir la facette (𝑀𝑀, 𝑒𝑒���⃗1 ) de point P e2 de coordonnées (𝜎𝜎1 , 𝜏𝜏12 ) sur le cercle

31
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5. Les points P e1 et P e2 sont diamétralement opposés, donc il est facile de tracer le cercle
de diamètre P e1 P e2 et de rayon O P e1 ou O P e2 (figure 2.21).

Figure 2.21 Construction du cercle de Mohr d’un état plan de contrainte

6. Enfin, le cercle de Mohr de l’état plan de contraintes a comme équation:

𝜎𝜎11 + 𝜎𝜎22 2
(𝜎𝜎 − ) + 𝜏𝜏 2 = 𝑟𝑟 2 2.53
2
Avec :
𝜎𝜎11 +𝜎𝜎22 2
𝑟𝑟 2 = (𝜎𝜎 − ) + 𝜏𝜏12 2
2

𝑟𝑟 : est rayon du cercle de Mohr

15-5 Exercice
L’état de contrainte en un point d'un corps solide est donné par l’élément infinitésimal ci-
dessous :

32
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En utilisant la méthode graphique du cercle de MOHR déterminer :


1. Les contraintes principales et leurs directions
2. La contrainte de cisaillement maximum, sa direction et la contrainte normale associée.
3. Les contraintes sur la facette inclinée θ=60°

15-6 Solution

Le tenseur représentant cet état de contrainte est :

[𝜎𝜎 ] = �75 25� Etat plan de contrainte plan(X 1 X 2 )


25 25
1. Au premier lieu il faut tracer le cercle de Mohr à partir de ce tenseur :
75+25
- Le centre du cercle est O( = 50,0)
2

- Tracer le diamètre du cercle de deux points diamétralement opposés


P e1 (75, -25) et P e2 (75, 25)

- Le rayon du cercle r = √252 + 252 = 35.35


- 𝜎𝜎𝐼𝐼 = r + 50 = 85.35
- 𝜎𝜎𝐼𝐼𝐼𝐼 = 50 − r = 14.65
25
- 𝑡𝑡𝑡𝑡2𝜃𝜃 = = 1 → 𝜃𝜃 = 22.50
25

cos⁡(−𝜃𝜃) = 0.924 −sin⁡(−𝜃𝜃) = 0.383


- 𝑛𝑛𝐼𝐼 = �
���⃗ � et 𝑛𝑛𝐼𝐼𝐼𝐼 = �
�����⃗ �
sin⁡(−𝜃𝜃) = −0.383 cos⁡
(−𝜃𝜃) = 0.924
2. τ max = r = 35.35

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COURS D ’E LASTICITE
DR BOUKELOUA S MAIL
CHAPITRE 2 : T HEORIE DE L’ETAT D E C ONTRAINTE

- σ τmax =50
135
- 𝛼𝛼 = = 67.5 0
2

cos⁡
(−𝛼𝛼) = 0.383
- 𝑛𝑛�⃗τmax = � �
−sin⁡
(−𝛼𝛼) = −0.924
3. 𝛽𝛽 = 2x60 = 120 0
τ P 60°
Sin15= → τP60° = 9.15
𝑟𝑟
x
cos15= → x = 34.145 → σP60° = 50 − 34.145 = 15.85
𝑟𝑟

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