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COURS DE THERMODYNAMIQUE

Filière : licence 2010

Pr. Yezouma COULIBALY

24/10/09

1
GAZ PARFAITS

1) - EQUATION D'ETAT DES GAZ PARFAITS


L'expérience montre que pour tout gaz (molécules ou atomes répartis uniformément dans
un volume délimité) contenu dans un volume V, la pression et la température de gaz ne peuvent
pas prendre indépendamment n'importe quelles valeurs. Ces trois variables P, V et T sont reliées
par une équation de la forme

F(P, V, T) = 0

Le premières recherches entreprises dans le domaine des gaz pour trouver cette relation
ont conduit aux lois de Mariotte, de Gay-Lussac et de Charles qui donnent le comportement de
deux quelconques des trois variables lorsque l'autre est maintenue constante.

1.1) - LOI DE MARIOTTE

Le volume occupé par une masse de gaz maintenu à température constante est
inversement proportionnel à la pression. Cette loi peut s'écrire :

P.V. = Constante

La constante dépend uniquement de la masse du gaz. En faisant intervenir la masse


volumique du gaz dans cette relation sous la forme

PV = P m/ = constante

et en tenant compte de la constance de la masse, on obtient en fin de compte la relation

P/ = constante

1.2 ) - LOI DE GAY LUSSAC

Le volume occupé par une masse de gaz maintenu à pression constante est proportionnel
à la température

V
 C te
T

Si V0 et le volume du gaz à T0 = 0°C ou T0 = 273°K, on peut écrire la relation sous la


forme

V/T = V0/T0

2
T
V  V0
T0
( t  T0 )
 V0
T0
t
 V0 (1  )
273

En posant  = 1/273 K-1, coefficient de dilatation isobare, la loi de Gay Lussac devient

V = V0(1 +  t)

1.3) - LOI DE CHARLES

A volume constant la pression du gaz est proportionnelle à sa température, ce qui donne

P P0

T T0

t
ou P  P0 (1  )
T0

1
On pose     ou  en K-1 est le coefficient d'augmentation de la pression à
273
volume constant. La relation ci-dessus devient alors

P = P0 (1 +  t)

1.4) - EQUATION D'ETAT DES GAZ PARFAITS

L'équation d'état des gaz parfaits proprement dite est obtenue à partir de la
thermodynamique statistique qui ne fait pas l'objet de ce cours. Elle relie la pression, le volume, le
nombre de molécules et la température d'un gaz.

Les hypothèses qui ont conduit à cette équation sont les suivantes : soit un gaz contenu
dans un volume V

Système de N molécules

Figure 4

- Les molécules sont supposées ponctuelles et indéformables

3
- Elles sont sans interaction entre-elles
- Elles sont sans interaction avec l'extérieur (en particulier leur poids est négligé devant l'effet de
l'agitation thermique.)

Dans ces conditions si N est le nombre total de molécules contenues dans le volume V,
l'équation d'état est

PV=NKT

K est la constante de Boltzmann égale à 1,380.10 -23 J/K.


En posant

R = NK

N étant le nombre d'Avogadro

N = 6,02.1023

On peut mettre l'équation sous la forme

PV = (N K)T

d'où

PV = nRT

Où n est le nombre de moles

R = 8,314 J/°K/mole est appelée constante des gaz parfait.

2) - MELANGE DE GAZ PARFAITS


On mélange dans un même récipient k constituants de gaz de natures différentes. n1, n2,
n3..........nk étant le nombre de moles de chaque constituant

n1,n2,n3,... nk constituants

P V T

Figure 5

4
On appelle pression partielle du constituant i la pression Pi qu'il aurait s'il était seul dans
le récipient à la température T. lorsque les constituants d'un mélange obéissent à cette règle on
l'appelle "mélange idéal". Dans un mélange idéal on a :

P1V = n1 RT

P2V = n2 RT
.
.
PkV = nk RT

en faisant la somme de ces k relations on obtient


k k
(  p i ) V  (  n i ) RT
i 1 i 1

Relation qu'on peut donner sous la forme

PV = nRT

Compte tenu de la relation


k
n = n
i 1
i

- La pression d'un mélange idéal de gaz parfaits est donc la somme des pressions
partielles de ses constituants : Loi de Dalton
K
P   Pi
i 1

- On appelle fraction molaire la quantité

ni ni
xi   K
 ni
n total
i 1

sachant que

PiV = ni RT

et

PV = n RT

On a alors

5
n i Pi
xi = 
n P

La fraction molaire est reliée à la pression partielle par

Pi = xi P

- Masse molaire moyenne d'un mélange

Elle se définit par :

  ni M i
 ni  i i
M  x M

Cas de l'air atmosphérique

- Azote (N2) x1 = 78% M1 = 28 g


- Oxygène (O2 x2 = 21% M2 = 32 g
- Argon (A) x3 = 1% M3 = 40 g

Le calcul donne M = 28,96 g/mole.

3 ) - MASSE VOLUMIQUE DU GAZ PARFAIT

En partant de la relation

PV = nRT

on peut faire apparaître la masse volumique  en écrivant :

m
PV = P

et

m
n RT = RT
M

En égalisant les membres de droite de ces deux équations on trouve

PM

RT

Dans les conditions normales

6
P0 M
0 
RT0

d'où la relation assez courante

P T0
( P T)  0
P0 T

Densité d'un gaz par rapport à l'air

La densité se défini pour un gaz par le rapport de la masse volumique de ce gaz à la masse
volumique de l'air pris dans les mêmes conditions de température et de pression. Si M est la masse
molaire du gaz dont on veut calculer la densité alors

(P,T) M
d= 
air (P,T) 29

Application à la vapeur d'eau contenue dans l'air atmosphérique :

d = 18 / 29

= 0,62

4) REPRESENTATION GRAPHIQUE DES GAZ PARFAITS :


DIAGRAMME DE CLAPEYRON

Pression P
isochore

isobare

T3
T2 isothermes
T1

Volume V

Figure 6

- l'isobare est une droite horizontale : P = Constante


- l'isochore est une droite verticale V = Constante
- une isotherme est une branche l'hyperbole P = nRT = constante ou encore

7
Constante
P qui est l'équation d'une hyperbole
V

GAZ REELS

L'étude des gaz parfaits nous a révélé que tout gaz obéissait à une équation dite équation
d'Etat, reliant entre eux la pression, le volume et la température du gaz. Pour un gaz parfait cette
relation est

PV = nRT.

L'étude des gaz de façon générale montre que cette équation n'est pas toujours vérifiée .
En particulier, lorsque la température du gaz se situe en dessous d'une valeur critique Tc, la loi de
variation de la pression avec le volume et la température s'écarte complètement de celle des gaz
parfaits.

1) - EXPERIENCE ET RESULTATS CORRESPONDANTS


Dans un cylindre muni d'un piston on enferme un gaz pris à une température
suffisamment basse. L'expérience est réalisée à température constante. On comprime le gaz. La
transformation est isothermique. Les résultats obtenus sont schématisés par les figures 7 et 8.

Gaz liquide

Etat 1 : volume grand Etat 2 : volume moyen Etat 3 : volume faible


gaz seul mélange liquide + gaz liquide seul

Figure 7

Représentation graphique de l'évolution et de l'état du fluide de l'expérience dans un


diagramme de Clapeyron (figure 8)

8
- la branche AB de ce diagramme suit approximativement la loi des gaz parfaits
comprimés isothermiquement (état 1 du schéma expérimental). A partir du point B appelé point de
rosée il commence à se former des gouttes de liquide dans le cylindre. On obtient ainsi un mélange
de liquide et de gaz appelé vapeur saturante (état 2).

- Sur toute la branche BC du diagramme il y a formation de liquide, la pression restant


constante pendant la compression. Au point C appelé point d'ébullition tout le gaz a été liquéfié et
une compression accrue conduit à une forte augmentation de la pression pour une faible variation
du volume en raison de la faible compressibilité des liquides (état 3).

P D

état 3
Liquide seul
état 2
Po B
C Liquide + gaz état 1
Gaz seul
A
Vc Vb
V

Figure 8

- Pour toute température T inférieure à une température critique Tc dépendant de la nature


du gaz on peut ainsi tracer un réseau d'isothermes comme indiqué par le diagramme de la figure 9.

Gaz
T>Tc
Liquide
C

Tc
T1<Tc

Liquide+vapeur saturante vapeur sèche


T2<Tc
A B
V
9
Figure 9

Le point C de diagramme est appelé point critique, la température correspondante est la


température critique Tc.

La courbe ACB est la courbe de saturation qui délimite pour le réseau d'isothermes les
trois zones que nous appellerons dorénavant zone de la "vapeur sèche", zone de "la vapeur
saturante" et zone du liquide.

Les branches AC et CB de cette courbe sont appelées respectivement branche d'ébullition


(ou de vaporisation) et branche de rosée.

Pour des températures T notablement supérieures à Tc on retrouve approximativement la


loi de variation des gaz parfaits : les isothermes deviennent des branches d'hyperbole.

2 ) - TITRE DU MELANGE LIQUIDE-VAPEUR SATURANTE


on appelle titre d'un mélange liquide -vapeur le rapport x de la masse de la vapeur à la
masse totale du mélange contenu dans un même volume V.

Pour calculer ce titre nous conviendrons d'appeler :

ug : le volume massique de la vapeur en m3/kg


ul : le volume massique du liquide en m3/kg
V : le volume du mélange en m3 (abscisse du point M de l'isotherme de la figure 10)

Pression vapeur
volume V

C Liquide

M B
A
isotherme T

VA V VB Volume

10
Figure 10

On peut alors écrire les équations suivantes :

mg + ml = m

mgug + mlul = V

Ou mg, ml et m sont respectivement les masses de la vapeur, du liquide et du mélange. On


en déduit que :

mu g  V VB  V
ml  
ug  ul ug  ul

mu g  mu l V  VB
mg  m  ml  
ug  ul ug  ul

V  VA
mg 
ug  ul

mg V  VA V  VA
x  
m mu g  mu l VB  VA

MA
x
BA

ml VB  V MA
 
mg V  VA BM

3) - EQUATION D'ETAT DES GAZ REELS :

3.1 ) - EQUATION DE VAN DER WALLS

Plusieurs équations empiriques ont été proposées dans la littérature sur les gaz réels pour
expliquer l'allure des courbes obtenues. L'une des plus représentatives de ces relations est
l'équation de Van der Walls

N 2a'
( P  2 )(V  Nb')  NRT
V

a' et b' sont des constantes et N le nombre de molécule contenu dans le gaz.

11
Dans cette relation, Nb' représente la somme des volumes des molécules (covolume) :
c'est le volume minimal que l'on peut difficilement atteindre dans une compression quelconque.
Le terme a'N2/V2, homogène à une pression et appelé pression interne.
Il traduit l'existence de forces d'interaction entre molécules.
On peut remarquer que pour des volumes très grands on retrouve l'équation des gaz
parfaits. Pour une mole de gaz on a

a
(P  )(V  b)  RT
V2

où les constantes a et b sont relatives à une mole.


Avec le développement de l'informatique et de la modélisation, les équations d'état des
gaz réels présentent un intérêt évident : on ne peut utiliser un diagramme dans un modèle
informatique. Il faut disposer d'une équation représentative du phénomène étudié.

TRAVAIL - CHALEUR - ENERGIE

1) - TRAVAIL MECANIQUE

1.1) - EXPRESSION DIFFERENTIELLE

Expérience :

Soit un cylindre contenant un gaz enfermé par un piston mobile. A l'instant t = 0 le gaz est
comprimé et exerce une force de répulsion sur le piston.

S Gaz

x x+dx X

Figure 12

- La force exercée sur le piston est

12
F = PS

- Si cette force provoque un déplacement dx du piston on a :

W = Fdx

= PSdx

= PdV

C'est l'expression différentielle du travail. Par convention on écrira que le travail fourni
par le milieu extérieur au système doit être positif. De là découle le signe de la relation ci-après

W = - PdV

Travail des forces extérieures :

Les forces extérieures (pression atmosphérique, opérateur éventuel) exercent une pression
sur l'autre face du piston. Un raisonnement similaire à celui fait ci-dessus mais où le piston se
déplacerait en sans inverse conduirait à l'expression

Wext = - Pext dV

Chaque fois qu'il y a déplacement du piston dans un sens ou dans l'autre et qu'une force
extérieure est appliquée sur le piston on peut calculer le travail de cette force en appliquant la
relation du travail des forces extérieures.

1.2) - TRANSFORMATION FINIE

C'est une transformation non infinitésimale. Le gaz va d'un état A à un état B bien distinct
de A. L'expression différentielle du travail est :

W = - PdV

P A

VA VB V

Figure 13

13
Lorsque le système passe d'un état A à un état B A, le travail total échangé avec le
milieu extérieur est :

A pdV   VA pdv


B VB
W 

Le travail W est égal à l'aire sous l'arc AB (figure 13). Dans ce cas particulier W< 0

Le travail n'est pas une fonction d'état :


Démonstration (figure 14)

En valeur absolue le travail échangé pour aller de A à B en suivant le chemin (1) est
inférieur à celui effectué pour aller de A à B en suivant le chemin (2).

W1AB  W2 BA

P
A
(2)
(1)

VA VB V

Figure 14

Le travail ne dépend donc pas que de l'état initial et de l'état final, il dépend aussi du
chemin suivi.

2) - QUANTITE DE CHALEUR
2.1) - EXPERIENCES

Expérience 1

Soit 2 corps identiques (même masse, même nature) à des températures t1 et t2


différentes
La mise en contact des deux corps provoque un refroidissement du corps  et un
échauffement du corps . A l'équilibre les deux corps ont la même température t' tel que

14
t1  t 2
t' =
2

t1
t'

t2 t'

Etat initial t1 > t2 Etat final t1> t' >t2

Figure 17

Expérience 2

Les 2 corps précédents sont maintenant de nature et de masse différentes. La température


d'équilibre vérifie alors une relation de la forme

m1c1(t1 - t') = m2c2(t' - t2)


m c t  m2 c2 t 2
où t '  1 1 1
m1c1  m2 c2

Si mi est la masse du corps i, le coefficient ci qui intervient dans ces équations caractérise
la nature du corps.
"c" est appelé chaleur massique (ou spécifique) du corps. Le produit mc = C est la
capacité calorifique.

La chaleur échangée par deux corps en contact est exprimée par la relation :

Q = m c (Tfinal - Tinitial) pour chaque corps

Si Q> 0 le système reçoit de la chaleur


Si Q<0 le système perd de la chaleur

2.2) - CHALEUR SPECIFIQUE

Par définition si Tf et Ti sont les températures finales et initiales d'un corps de masse m et
de chaleur massique c qui échange avec l'extérieur une quantité de chaleur Q, on a :

Q
c
m(Tf  Ti )

15
En réalité c est une fonction de la température si bien que le calcul de Q se fait par une
intégration

Q  m  c(T)dT
Tf
Ti

Par conséquent la définition exacte de "c" est obtenu par un calcul différentiel:

dQ(T)
c(T) 
mdT

dans beaucoup de problème on néglige la variation de c avec la température pour utiliser


une valeur numérique constante.

Unités :

La chaleur s'exprime en calories :


La calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 14,5°C à 15,5°C la
température de 1 gramme d'eau.

Q = 1 cal = 1 c (15,5 - 14,5) c = 1 cal/g°C

c = 1 est la chaleur massique moyenne du gramme d'eau entre 14,5 et 15,5°C. C'est une
définition arbitraire de c en cal/g/°C. Dans le système international c est en J/kg/K et vaut 4180
pour l'eau à 15°C.

Pour la glace c = 0,5 cal / g / k

2.3) - CAS DES GAZ

La chaleur spécifique des gaz dépend de la nature de l'échange de chaleur : Suivant qu'on
est à pression ou à volume constant on obtient pas la même quantité de chaleur échangée pour
passer d'une température à une autre. Les échanges à pression constante donnent une quantité de
chaleur plus importante. Les chaleurs massiques sont donc différentes à pression ou à volume
constant

dQ p 
à pression Constante cp  
mdT 
cp  cv
dQ v 
à volume Constant cv 
mdT 

Qp et Qv sont les chaleurs échangées à Pression constante et à volume constant


cp et cv sont les chaleurs massiques à Pression constante et à volume constant.

On peut définir aussi les capacités calorifiques à pression constante et à volume constant
comme les produits .

Cp = m cp
Cv = m cv

16
La chaleur massique de l'air sec cp = 0,24 cal/g/k
Cell de la vapeur d'eau est cp = 0,46 cal/g/k

2.4) - CHALEUR LATENTE

Un apport de chaleur n'a pas toujours pour conséquence une élévation de température d'un
corps. Parfois il entraîne une transformation physico-chimique : fusion, évaporation, sublimation,
changement d'état cristallographique, absorption, adsorption etc.

La chaleur dQ échangée est alors proportionnelle à la quantité de matière dm transformée.


On pose

dQ = L dm.

L est la chaleur latente de changement d'état. Il s'exprime en Cal/g (ou en J/kg).

Exemples : Lv = 596 cal/g pour l'évaporation de l'eau à 1 atm


Lf = 80 cal/g pour la fusion de la glace à 1 atm

3 ) - ENERGIE INTERNE
3.1) - SYSTEME FORME PAR UN RESSORT ET 2 MASSES

lo est la longueur du ressort au repos


l est sa longueur quand il est comprimé
v1 v2 ou tendu
m1 m2 Si k est la constante de raideur du ressort,
l pour toute vibration de celui-ci on a :
Figure 18 1 1
Ec  m v12  m v22
2 2
Energie cinétique contenue dans le système
1
Ep  k(l  l o ) 2 Energie potentielle contenue dans le système
2

ET = Ec + Ep : Energie totale du système

On appelle énergie interne du système la somme

1 1 1
ET  m1 V12  m v 22  k(l  l o ) 2
2 2 2

de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle

17
3.2) - CAS DE N PARTICULES EN INTERACTION : EXEMPLE DU GAZ

. . . . . . .
. . . .vj . . x .
. . . . . . mj.
mi. . vi
. . . . .
. x. . . . . .

Figure 19 : gaz dans un volume V

1 N
E c   mi v 2i
2 i1

E p   E p (i, j)
1
2 i j

Où Ep (i,j) est l'énergie potentielle d'interaction entre les particules i et j.


Ec est la somme des énergies cinétiques des N particules
Ep est la somme des énergies potentielles des N particules
On pose

U = Ec + Ep Energie interne du gaz.

En thermodynamique l'énergie interne d'un système qui est en réalité sont énergie totale
au sens de la mécanique classique est notée U.

PREMIER PRINCIPE

1) EQUIVALENCE ENTRE TRAVAIL ET CHALEUR


Expérience de Joule

18
W Thermomètres

Apport de travail Apport de chaleur

Figure 20

Dans l'expérience de Joule (figure 20) on réchauffe la même quantité d'eau de deux
manières différentes :
L'apport d'une énergie mécanique W joules provoque une élévation de température T.
En réchauffant l'eau par un apport de chaleur Q on élève également sa température de T
En conclusion, on déduit qu'il y a équivalence entre Q et W qui peuvent donc s'exprimer
par la même unité. Le coefficient d'équivalence noté J est tel que

W( joules)
 J  4,1855
Q(calories)

J est appelé l'équivalent mécanique de la calorie

2) ENONCE DU PREMIER PRINCIPE DE LA


THERMODYNAMIQUE
Tout système thermodynamique dans n'importe quel de ses états possède une énergie
interne U qui est la somme de l'énergie cinétique totale et de l'énergie potentielle totale de ses
constituants. Dans toute transformation faisant passer le système d'un état à un autre, la variation
d'énergie interne est égale à la somme du travail et de la chaleur échangés avec l'extérieur.

Dans une transformation finie U2 - U1 = W + Q


Dans une transformation infinitésimale dU = W  Q

état 1
Transformation
U(P1,V1,T1)
état 2

U(P2,V2,T2)

19
Figure 21

3) APPLICATIONS DU PREMIER PRINCIPE


3.1) - TRANSFORMATION OUVERTE

C'est une transformation qui va d'un état  à un état  distinct de l'état 

U1
état initial
W+Q

W' + Q'
état final
U2

Figure 22

Dans l'exemple présenté par la figure 22, on effectue la transformation    de 2


façons différentes. On a par conséquent

W  W'

Q  Q'

Cependant la somme W + Q se conserve et on a

U2 - U1 = W + Q

= W' + Q'

La variation d'énergie interne ne dépend que de l'état final et de l'état initial et ne dépend
pas du chemin suivi. L'énergie interne est une fonction d'état ce qui signifie que la différentielle de
cette fonction

dU = W  Q

est une différentielle totale exacte.

20
3.2) - TRANSFORMATION FERMEE

U2 - U1 = W + Q

Pour tout état final  et tout état initial , si l'état  et l'état  sont confondus alors
U2 - U1 = 0 (sans que W ni Q ne soient nécessairement nuls).

état final x
état initial
W+Q

Figure 23

W+Q=0

Exemples d'application : machines thermiques

3.2.1) - Moteur thermique

vapeur haute pression


liquide haute pression

moteur
pompe w>0 Chaudière Q1>0

W<0
vapeur basse pression
liquide basse pression

Condenseur Q2<0

Figure 24

d'après le 1er principe, lorsque le fluide a décrit un cycle complet,

Q1 + Q2 + W + w = 0

21
Le travail de la pompe est très petit devant celui du moteur et est donc négligeable (w  0)
Le travail fournit à l'extérieur par le système vaut donc

W = - (Q1 + Q2 )

Le bilan énergétique du cycle est la conversion de chaleur en travail.

3.2.2) - Réfrigérateur

Q1<0

Condenseur

Détendeur Q=0
W>0
W=0
Compresseur

Evaporateur

Q2>0

Figure 25

Quand le fluide a décrit un cycle

Q1 + Q2 + W = 0

La chaleur extraite à la chambre froide (évaporateur) vaut alors

Q2 = - (W +Q1)

Le résultat du cycle est une consommation de travail pour extraire de la chaleur dans une
enceinte à température inférieure à celle du milieu environnant.

3.3) - SYSTEME MECANIQUEMENT ISOLE.

Un tel système n'échange pas de travail avec le milieu extérieur. Ce sont toutes les
transformations à volume constant. (Parois rigides, pas de compression ni de dilatation possible).
On a alors

W=0

U2 - U1 = Q

3.4) - SYSTEME THERMIQUEMENT ISOLE

22
Il n y a pas d'échange de chaleur avec l'extérieur. La transformation correspondante est
dite adriatique et

Q = O

U2 - U1 = W

Remarque : Une transformation telle que la chaleur et le travail échangés avec le milieu
extérieur sont tous les deux nuls est à énergie interne constante. Le système correspondant est dit
isolé. C'est le cas pour l'univers dont on peut dire que son énergie totale est constante.

DEUXIEME PRINCIPE

1) - TRANSFORMATIONS REVERSIBLES ET IRREVERSIBLES

L'état d'équilibre d'un système thermodynamique est caractérisé par des valeurs bien
définies des variables macroscopiques telles que la pression, la température, le volume en tout
point.
Une transformation réversible est au sens courant du terme une transformation qui peut se
faire autant de fois qu'on le désire dans un sens donné et dans le sens contraire sans que rien ne se
perde ni ne se crée. Cela suppose en particulier que tous les phénomènes de déperdition ou de
dégradation d'énergie dus aux frottements, à la turbulence... soient supprimés (ou négligeables)
En thermodynamique on dira qu'une transformation est réversible lorsqu'à tout instant de
l'évolution, l'état du système peut être défini par ses variables macroscopiques également bien
définies. Comme nous l'avons remarqué pour les transformations mécaniquement réversibles ceci
implique que la transformation soit infiniment lente.

Pour qu'une transformation soit infiniment lente il faut que les écarts entre les variables
macroscopiques intensives (P et T en particulier) internes et externes dont dépend la
transformation soient faibles. Dans ces conditions une petite modification de ces variables
(inversion de P ou de T) peut inverser le sens de l'évolution sans pertes.
En réalité toutes les transformations naturelles sont irréversibles, car les écarts de
températures et de pressions entre systèmes sont toujours finis (non infiniment petits). Les
transformations réversibles sont des transformations idéales.

1.1) - EXEMPLES DE TRANSFORMATIONS IRREVERSIBLES

1.1.1) - Mise en contact de deux corps de températures différentes (figure 44)

23
T2 mise en T
T1 T
contact
T1 > T2 T1 > T > T2

Figure 44

La chaleur passe toujours du corps le plus chaud au corps le plus froid. Jamais dans le
sens inverse. On appelle ce phénomène la dégradation de l'énergie (sous entendu énergie de
qualité supérieure en énergie de qualité inférieure). C'est l'exemple typique de transformation
irréversible. Celle-ci ne dépend que de l'écart (T1 - T2).

1.1.2) - Mélange de deux gaz (figure 45)

En ouvrant le robinet les contenus des bouteilles diffusent entre elles. A l'équilibre il y a
mélange parfait des gaz avec impossibilité de séparer spontanément les fluides. Dans ce cas il y a
aussi irréversibilité. Celle-ci ne dépend que des écarts de concentration de O2 et de H2 dans
chaque bouteille au départ.

R T R
T
O2 O2
Ouverture du + +
02 H2 robinet
H2 H2

Figure 45

1.1.3) - Dégradation de l'énergie mécanique

On peut échauffer un corps par frottement, mais il est impossible de réaliser un


frottement en apportant de la chaleur au corps. Autrement dit le sens des transformations naturelles
est la transformation du travail en chaleur et jamais le contraire.
Le travail apparaît comme une énergie de qualité supérieure et est en perte continuelle et
irréversible dans la nature. La chaleur est une énergie dont la qualité dépend du dégré thermique de
la source. Les sources de chaleur de niveau thermique élevé se dégrade continuellement en sources
de chaleur de niveau thermique moindre.

1.1.4) - Conclusion

24
Des constations ci-dessus on a pu tirer la conclusion suivante :
Le premier principe donne le bilan énergétique des transformations mais ne prévoit pas le
sens dans lequel doit se dérouler ces transformations.

Exemple : Le mélange d'un kg d'eau à 10°C et d'un kg d'eau à 20°C donne 2 kg d'eau à
15°C. En écrivant :

M1c1(15-10) + m2c2(15-20) = 0

Le 1er principe (conservation de l'énergie) est vérifié. Cependant le 1er principe serait
également vérifié si le corps froid se refroidissait davantage de 5°C et le corps chaud se réchauffait
de 5°C. On aurait alors :

M1c1(5-10) + m2c2(25-20) = 0

Le bon sens, indépendamment des remarques ci-dessus, nous dit qu'un tel processus est
impossible.
C'est ce que va démonter le deuxième principe.

1.2) - EXEMPLES DE TRANSFORMATIONS REVERSIBLES

1.2.1) - Réversibilité mécanique


Dans ce cas on ne s'intéresse qu'à l'effet des variables mécanique, P et V
Lors de l'étude du travail nous avons remarqué qu'une transformation irréversible ne
pouvait pas être représentée par une courbe P = f(V) dans le plan (P-V). Il est donc impossible de
calculer le travail d'une transformation irréversible par la formule.

V
V2
W= - PdV
1

Dans une transformation isobare (ou isochore) ce problème n'existe plus


- A volume constant, quelque soit la nature (rapide ou lente) de la transformation la
courbe P = f(V) est définie et W = 0. Toutes les transformations isochores sont mécaniquement
réversibles.

P
1 réversible
Po
réversible

irréversible 2

Vo V

Figure 46

25
- A pression constante, la pression est définie et le résultat de l'intégration ci-dessus est

W = -P0V.

Toutes les transformations isobares sont mécaniquement réversibles.

1.2.2) - Réversibilité thermique

Les variables concernées ici sont la température et la chaleur (ou l'entropie que nous
étudierons par la suite).

- Lorsque la température est constante elle est définie et la transformation est


thermiquement réversible. Il en est de même pour une transformation adiabatique ou la seconde
variable thermique (l'entropie) est nulle.

2) - ENONCES DU 2EME PRINCIPE


Définition : Une source de chaleur est un corps de très grande capacité calorifique
(Capacité  infini) de telle sorte que tout échange Q de chaleur n'entraîne aucune variation de
température de la source.

T = Q/C  0

2.1) - 1er ENONCE OU ENONCE DE CLAUSIUS

Le passage de la chaleur d'un corps froid à un corps chaud n'a jamais lieu spontanément.

- spontanément signifie sans aucune intervention externe.

2.2) - 2ème ENONCE OU ENONCE DE KELVIN

Il est impossible de réaliser une machine thermique à l'aide d'une seule source de chaleur.

- De la même façon qu'il faut une dénivellation h pour produire un travail W = mgh
par la pesanteur, il faut également une chute de température T pour produire du travail par des
moyens thermiques. C'est cette idée qui avait amené les thermodynamiciens à définir le calorique,
qui "tombait" d'une température T à une température T' plus petite pour générer le travail W tout
en se conservant comme le fait l'eau turbiné dans un barrage. Le calorique à depuis été abandonné.

2.3) - LES DEUX ENONCES SONT EQUIVALENTS

Ceci signifie que si l'un était faux l'autre le serait aussi.


En effet, supposons que le 1er énoncé soit faux :
- La chaleur pouvant passer spontanément d'un corps froid à un corps chaud on pourrait
accentuer les écarts de température entre sources de chaleur. En particulier avec une seule source

26
thermique (ou deux sources de même température) on pourrait avoir deux sources de températures
différentes qui elles permettent la production de travail.
Le 2ème énoncé serait donc faux lui aussi.
Supposons maintenant que le deuxième soit faux :
Avec une seule source on pourrait produire du travail. Mais un travail peut toujours être
utilisé pour passer de la chaleur d'un corps froid à un corps chaud. C'est précisément ce qui se
passe dans un réfrigérateur.
Le 1er énoncé serait donc faux.

3 ) - CYCLE DITHERME - CYCLE DE CARNOT


3.1) – DESCRIPTION

Definition : On appelle source de chaleur un corps de très grande capacité thermique dont
la température reste constate dans toute transformation.

Un cycle ditherme est un cycle tel que le système est alternativement en contact avec deux
sources de chaleur de températures différentes T1 et T2.

Le cycle comporte nécessairement deux transformations monothermes séparées par deux


transformations adiabatiques. Il comporte donc quatre opérations :
 Une transformation monotherme à T1 au cours de laquelle le système échange une
quantité de chaleur Q1 avec la source chaude
 Une transformation adiabatique qui interrompt le contact avec la source chaude et
l'établit avec la source froide (système isolé de l'extérieur)
 Une transformation monotherme à T2 au cours de laquelle une quantité de chaleur Q2
est échangée avec la source froide
 Une transformation adiabatique qui interrompt le contact avec la source froide pour
l'établir avec la source chaude.

P B
Isotherme T1
C
Adiabatique
Q=0 Adiabatique
Q=0
A

Isotherme T2 D

Figure 49

27
Lorsque ces quatre opérations sont réversibles le cycle s'appelle cycle de Carnot. Un
moteur thermique fonctionnant suivant un cycle ditherme produit du travail tel que :

W + Q1 + Q2 = 0

Comme W est négatif (le travail produit est cédé à l'extérieur) on a :

(Q1 + Q2) > 0

3.2) - ECHANGE DE CHALEUR ENTRE SOURCES ET SYSTEME

T1

Q1>0

S
W<0
Q2<0

T2

Figure 50

Plusieurs cas de figure paraissent possibles. On démontre que le seul cas possible pour
que le cycle produise du travail en consommant de la chaleur est que le système prenne de la
chaleur au contact de la source chaude et cède de la chaleur au contact de la source froide.

c'est-à-dire Q1 > 0 et Q2 < 0.

D'où l'énoncé suivant :


Un moteur thermique ditherme emprunte nécessairement de la chaleur à la source chaude
et restitue une quantité de chaleur plus faible à la source froide, la différence Q1 - Q2 apparaît
sous forme de travail.

3.3) - RENDEMENTS DES MACHINES DITHERMES

3.3.1) - Moteur thermiques

Le rendement d'un moteur thermique (figure 48) est défini par le rapport :

energie mecanique cree


energie calorifique prise à la source chaude

28
W
  avec W < 0
Q1
W + Q1 + Q2 = 0 (premier principe)

Ce qui donne W = -(Q1 + Q2)

(Q1  Q 2 )
 
Q1
Q
  1 2
Q1

3.3.2) - Machine frigorifique


Un réfrigérateur fonctionne suivant le schéma synoptique suivant (figure 51):

T1

Q1<0

S
W>0
Q2>0

T2

Figure 51

La machine consomme un travail W fourni par un compresseur, prend une chaleur Q2 à la


source froide qui est le corps à refroidir et restitue une chaleur Q1 à la source chaude qui peut être
l'atmosphère par exemple.

Les performances des machines frigorifiques sont caractérisées par leurs efficacités
définies comme le rapport :

energie calorifique prise à la source froide


e =
travail fourni au système
Q2

W

Q2
e 
 (Q1  Q2 )

Avec
Q1 > Q2

Q1 < 0

29
3.3.3) - Pompe à chaleur

Une pompe à chaleur fonctionne suivant le même principe qu'un réfrigérateur. La seule
différence est que l'utilisateur s'intéresse uniquement à la chaleur cédée à la source chaude.
Les pompes à chaleur sont utilisées dans les pays froids pour le chauffage des locaux.
Elles peuvent également être utilisées dans les pays chauds pour le séchage par exemple.

L'efficacité de la pompe à chaleur (figure 51) se définie par le rapport.

énergie calorifique cédée à la source chaude


e =
travail fourni au système
Q1
e 
 (Q1  Q 2 )

avec (Q1 + Q2) <0

3.3.4) - Théorème de Carnot

Première partie du théorème


Toutes les machines thermiques dithermes fonctionnant entre des sources de températures
T1 et T2 avec T1 >T2, ont le même rendement

Q2
  1 ( pour un moteur thermique )
Q1

Corollaire du théorème de Carnot


Le rendement thermique d'un cycle ditherme irréversible est inférieur à celui d'un cycle
réversible fonctionnant entre les mêmes sources.

irrév < rév

Deuxième partie du théorème de Carnot


Pour toutes les machines fonctionnant réversiblement entre les mêmes sources de
températures T1 et T2 le rendement ne dépend que des températures T1 et T2 et vaut :
Pour un moteur

Q2 T2
  1  1
Q1 T1

Pour un réfrigérateur

Q2 T2
e  
W T1  T2

Pour une pompe à chaleur

-Q1 T1
e  
W T1  T2

30
Ces relations se démontrent facilement en considérant un cycle ditherme réversible pour
chaque cas et en calculant les différents rendements.

4) - RELATIONS DE CLAUSIUS

Dans le paragraphe précédent nous avons vu qu'un moteur thermique réversible avait pour
rendement

Q2 T
 1 1 2
Q1 T1

nous en déduisons que

Q2 T
  2
Q1 T1

Q2 Q
 1  0 (égalité de Clausius). On a d’autre part,
T2 T1

irrév < rév

ce qui peut s'écrire sous la forme

Qirr Q2rév. T2
1+ 2
 1   1
Q1irr Q1rév T1

On en déduit la relation

Qirr T
2
irr
  2
Q1 T1

ou encore

Qirr Q1irr
2
  0 (inégalité de Clausius)
T2 T1

De façon générale pour tout cycle ditherme on a

Q1 Q2
 0
T1 T2

La relation peut être généralisée à un nombre quelconque de source. On obtient alors


l'inégalité suivante écrite pour N sources
N
Qi
T
i=1
0
i

31
ETUDE THERMODYNAMIQUE DES GAZ PARFAITS

1) - TRANSFORMATIONS REVERSIBLES
1.1) - DEFINITIONS :

1.1.1) - Système en équilibre :

Un système est dit en équilibre lorsque toutes ses variables thermodynamiques sont
maintenues constantes.

1.1.2) - Transformation :

Lorsqu'un système va d'un état d'équilibre à un autre on dit qu'il subit une transformation.

Toutes les équations d'état des fluides ne sont valables que dans les états d'équilibre.

transformation

P1,V1,T1 x
1 x P2,V2,T2
2
P1 V1 = nRT1 P2 V2 = nRT2

Figure 26

L'application de l'équation d'état à un état intermédiaire entre  et  implique que cet


état soit aussi un état d'équilibre.

Exemple de situation pour se représenter une transformation irréversible :


Il est impossible de définir ou d'évaluer le volume de l'eau contenue dans un seau lorsque
cette eau est agitée. Par contre lorsque le seau est immobile, la surface de l'eau est bien horizontale
et le volume est alors bien défini ainsi que toutes les autres variables. Dans cette position seule, il
est possible d'écrire une équation reliant le volume à d'autres variables.

2) - EXPRESSION DE LA VARIATION D'ENERGIE INTERNE


DU GAZ PARFAIT

2.2) - EXPERIENCE ET LOI DE JOULE

32
L'expérience de Joule schématisée ci-dessous consiste à enfermer un gaz parfait dans un
compartiment A relié par un tube à un compartiment B initialement vide. Les deux compartiments
sont isolés thermiquement de l'extérieur.

vanne

. . . . .
. . . Parois
. . . . . isolées
A Gaz Vide B
. . . .
. . . . .

Thermomètres

Figure 29

Lorsqu'on ouvre le robinet R , le gaz contenu dans A se détend dans le vide du


compartiment B. A l'équilibre on constate que la température dans les compartiments est la même
que celle du gaz contenu dans A au départ. La variation d'énergie interne peut être calculée de la
façon suivante :

U = Q + W

W = 0 détente dans le vide

Q = 0 détente adiabatique

On en déduit que

U = 0

L'expérience de Joule est une transformation à énergie interne constante.


Le schéma suivant récapitule les résultats de l'expérience de Joule.

Pa Pab
Va Transformation Va + Vb
To To
Uo Uo
Etat initial Etat final

33
Figure 30

Première loi de Joule : l'énergie interne d'un gaz parfait n'est fonction que de sa
température.

2.3) - EXPRESSION DE LA VARIATION D'ENERGIE INTERNE DU GAZ


PARFAIT

D'après le 1er principe de la thermodynamique

dU = W + Q

et pour toute transformation à volume constant

W = 0

Q = CvdT = mcvdT

ce qui donne

dU = CvdT

On démontre que cette expression est toujours vraie quel que soit la transformation.
D'après le schéma de la figure 31, toute transformation d'un état  à un état  peut être
exécutée en deux étapes comprenant une isochore   et une isotherme  .

P
2

isothermes
1

Figure 31

on se propose de calculer la variation d'énergie interne pour une transformation


quelconque   .
l'énergie interne étant une fonction d'état on peut écrire

34
U12 = U10 + U02

La variation d'énergie interne pour un gaz parfait est nulle sur l'isotherme

U02 = 0

on en déduit

U12 = U10 = Cv (T0 - T1)

La conclusion est que pour toute transformation de gaz parfait

dU = Cv dT ou U = Cv T

2.4) - RELATION DE MAYER

D'après le 1er principe de la thermodynamique

dU = W + Q

= - PdV + Q

On peut écrire cette relation sous la forme

Q = dU + PdV
et pour un gaz parfait

nRT
Q = C v dT  pd( )
p

Pour une transformation à pression constante

Qp = Cp dT (1)

d'autre part

dT
Qp = Cv dT + P nR (2)
P

On en déduit après simplification et égalisation des deux expressions que

Cp - Cv = nR (relation de Mayer)

La même relation écrite avec les chaleurs massiques donne

mcp - mcv = nR

Pour une mole de gaz parfait on a

35
Mcp - Mcv = R

Relation qu'on trouve parfois sous la forme

Cp-Cv =R

où C p et C v sont des capacités calorifiques molaires.

3) - TRANSFORMATIONS PARTICULIERES DE GAZ


PARFAITS ET CALCUL DE Q , W ET U
On peut définir théoriquement une infinité de transformations allant d'un état à un autre.
En pratique seules quelques unes de ces transformations sont intéressantes. Ce sont :

les transformations isochores V = constante


les transformations isobares P = constante
les transformations isothermes T = constante
les transformation adiabatiques Q=0

3.1) - TRANSFORMATION ISOCHORE : CALCUL DE Q, W et U

P x 2

 échauffement isochore


isochore
 refroidissement isochore
x 1

Figure 37

C'est une transformation à volume constant, c'est-à-dire telle que

dV = 0

On en déduit que

W=0 et

36
U = Q = mcv(T2 - T1)

P2 V2  P1V1
= etc...
 1

3.2 ) - TRANSFORMATION ISOBARE : CALCUL DE Q, W et U

Transformation à pression constante

W = P0 dV

W = -P0(V2 - V1)

Q = mcpdT

Q = mcp(T2 -T1)

dU = mcv dT

U = mcv(T2 - T1)

   détente isobare
   compression isobare

P isobare

x x
1 2

Figure 38

3.3 TRANSFORMATION ISOTHERMIQUE : CALCUL DE Q, W et U

C'est une transformation au cours de laquelle la température reste rigoureusement


constante au sein du système. C'est donc une transformation idéale, impossible à réaliser
pratiquement. Néanmoins on considère que dans certains cas l'évolution d'un système peut être
assimilée à une transformation isothermique. Ces sont les cas suivants :

3.3.1) - Transformation de gaz contenu dans un récipient à parois parfaitement


conductrice (parois diatherme)

37
Exemple

. . .. . .. .. Cylindre à parois
.Gaz parfaitement conduc-
. ... .. .. trices
. .. ..

Glace fondante

(mélange d'eau et de
glace : T = 0°C)

Figure 32

Pendant la compression (par exemple) du gaz, toute la chaleur est transmise à la source de
chaleur. A cause de sa grande capacité thermique la température de celle-ci reste constante si bien
que les deux systèmes (source de chaleur et gaz) peuvent être considérés comme étant à la même
température T0 constante.

3.3.2) - Transformation extrêmement lente

Lorsqu'une transformation est infiniment lente, elle peut être considérée comme étant
isothermique si le gaz est en contact avec une source de chaleur (atmosphère par exemple).
Dans ce cas particulier l'équilibre thermique a le temps de se réaliser. La température reste
constante au cours de la transformation. Elle est égale à celle de la source de chaleur.

3.3.3) - Transformation isothermique réversible. Calcul de Q, W et U

P1 1
   détente
isotherme To
   compression
2
P2
V1 V2
Figure 33
Dans le diagramme de Clapeyron une transformation isotherme est schématisée par une
branche d'hyperbole

38
nRT Constante
P  
V V

3.3.3.1) - Calcul de U

Pour un gaz parfait

U = U2 - U1

= mcv(T2 - T1)

= mcv(T0 - T0)

=0

3.3.3.2) - Calcul du travail W échangé avec l'extérieur

Pour une transformation réversible

W = - PdV

nRT0
avec p =
V

d'où

W    pdV  V
V2 V2 nRT0
- dV
V1 1 V

V 
W = - nRT0 Ln  2 
 V1 

En considérant les expressions suivantes (à température constante)

P1V1 = P2V2 = nRT0

et

P1 V2
P2 V1

On peut écrire l'expression du travail sous les formes

39
P 
W   nRT0 Ln 1 
 P2 
P 
W   P1V1 Ln 1 
 P2 
V 
W   P2 V2 Ln 2 
 V1 
etc...

3.3.3.3) - Calcul de la chaleur

L'expression de la chaleur échangée avec le milieu extérieur est obtenue facilement en


faisant la remarque suivante :

La variation d'énergie interne étant nulle

W+Q=0

et donc

Q =-W
V 
 nRT0 Ln  2 
 V1 

3.4) - TRANSFORMATION ADIABATIQUE

Par définition, c'est une transformation au cours de laquelle il n'y a pas d'échange de
chaleur avec l'extérieur. Contrairement à une transformation isotherme c'est donc une
transformation très rapide (comparée aux temps des transferts de chaleurs). Comme dans le cas de
la transformation isothermique, c'est une transformation idéale. Dans la pratique aucune
transformation ne peut être rigoureusement adiabatique.

3.4.1) - Equations des transformations adiabatiques

Considérons une transformation infinitésimale adiabatique

A(P, V, T)  B(P+dP, V+dV, T+dT)

Pour une telle transformation

Q = 0

dU = W

Le gaz considéré étant parfait on a par ailleurs:

PV = nRT

40
dU = mcvdT

on en déduit les deux relations suivantes

mcvdT = - P dV (1)

P dV + V dP = nR dT (2)

La relation (1) nous permet d'exprimer (2) en fonction des seules variables indépendantes
P et V

dV
dT   P (1)
mc v

d'où la relation

nR
PdV + VdP = - P dV (2)
mc v

Pour résoudre le système nous allons introduire le rapport des chaleurs spécifiques 

 = cp/cv = Cp/Cv (3)

en considérant la relation de Mayer (voir chapitres précédents)

mcp + mcv = nR (4)

on déduit des expressions (3) et (4) la relation reliant  à mcv

nR
mc v 
 1

l'équation (2) ci-dessus devient donc

PdV + VdP = -P( - 1)dV (5)

Après simplification de (5) on trouve

VdP = - PdV

Pour intégrer cette équation il faut séparer les variables P et V ce qui donne

dP/P = -  dV/V (6)

dont la solution est

Ln(P) = -  Ln(V) + Constante

41
ou encore

Ln(PV) = Constante

La solution définitive s'écrit sous la forme

PV = Constante

ou encore

PV = K

3.4.2) - Autres expressions de l'équation des transformations adiabatiques

La résolution ci-dessus a été faite en choisissant les variables P et V comme variables


indépendantes. La même démarche peut être faite avec les couples (T,V) ou (T,P). Pour trouver les
équations des adiabatiques correspondantd à ces couples de variables. Nous partirons ici du
résultat

PV = K (1)

Pour un gaz parfait on a

PV = nRT

Relation que nous mettrons sous la forme

PV
 Constante (2)
T

En divisant les deux équations (1) et (2) membre à membre on obtient la formule

V-1 T = Constante

ou

V-1 T = K

Pour trouver la relation reliant P et T il faut éliminer la variable V en élevant l'équation


(2) à la puissance 

Ce qui donne

PV   K
 
P V
 K'
T

d'où en divisant ces deux équations membre à membre on obtient

42
P1- T = constante

Pour toute transformation adiabatique réversible reliant un état  de cordonnées (P1, V1,
T1) à un état  (P2, V2, T2) les variables des deux états sont reliées entre elles par

 
P1V1 = P2V2

P11- T1 = P21- T2


V -1 T = V -1 T
1 1 2 2

Ces relations permettent le calcul des variables de l'état final quand ceux de l'état initial
sont connues et vice versa.

Remarque :

CP
Le rapport   est toujours supérieur à 1
CV
pour l'air   1,3

Une courbe représentative de la


P1 1 transformation adiabatique réversible est
donnée sur le diagramme de Clapeyron ci-
contre. L'équation de la courbe est donnée
par
-
P = KV
2
P2
 est une détente adiabatique
V
V1  est une compression
V2 adiabatique

Figure 35

3.4.3) - Calcul des quantités Q. W et U

3.2.3.1) - Calcul de Q

Par définition

Q=0

43
d'après le 1er principe on a donc :

U = W

Il suffit de calculer W pour connaître U

3.4.3.2) - Calcul de W

Admettons qu'une transformation d'un état (P1,V1,T1) à un état (P2,V2,T2) soit adiabatique
et réversible . L'expression du travail échangé avec le milieu extérieur est

W = - pdV
K P1 V1 P2 V2
P  
V V V
W=- K 
V2 dV
V1 V
 V1 -   2
V

W = - K 
 1 -  V
1

L'expression du travail ainsi obtenu peut être mise sous la forme

 KV21   KV11  
1
W=
 1

 P V V1   P1V1V11  
1

 1 2 2 2

 P2 V2  P1V1
1

 1
P V  P1V1
W= 2 2
 1

3.4.3.3) - Calcul de U

Le calcul de U n'est pas nécessaire quand on connaît W. On peut cependant vérifier que
la formulation obtenue indépendamment pour l'énergie interne est identique à celle du travail.
C'est d'ailleurs par ce procédé plus simple qu'on calcule le travail.
on pose

U = mcv (T2 - T1) pour un gaz parfait.

Les deux équations

mCp - mCv = nR

et

44
mc p

mc v
nR
donnent mc v 
 1

d'où

nR
U = (T  T1 )
 -1 2
n RT2  n RT1
U =
 -1

P2 V2  P1 V1
U 
 1

FONCTION ENTHALPIE

1) - DEFINITION
Le premier principe de la thermodynamique a montré que l'énergie interne était une
fonction d'état dont la variation infinitésimale vallait :

dU = Q + W

A volume constant la chaleur échangée est calculée par les relations

W = -PdV = 0

Qv = dU

Qv = U

De façon générale on a

Q = dU + PdV (1)

D'autre part

45
d(PV) = PdV + VdP (2)

En posant

H = U + PV

dH = dU + d(PV) (3)

La fonction H ainsi définie est appelée enthalpie. La chaleur échangée à pression


constante
A partir des 3 relations (1), (2) et (3) on déduit aisément

Q = dH - VdP

A pression constante on a alors

Qp = dH

ou encore

Qp = H

C'est cette propriété particulière qui constitue l'intérêt primordial de l'enthalpie en matière
d'énergétique. L'enthalpie représente en fin de compte la capacité d'un système à donner (ou
prendre) de la chaleur. Elle constitue la chaleur potentielle contenue dans le système. C'est ce qui
est suggéré par la relation précédente.

2) - DETENTE DE JOULE- THOMSON


Dans les chapitres précédents nous avons considéré des masses de gaz enfermés dans un
volume bien déterminé. Or dans de nombreuses machines thermiques le gaz circule en régime
permanent ce qui implique que chaque fraction du gaz échange du travail avec les masses de gaz
situées à l'amont et à l'aval.

Considérons l'expérience suivante (figure 41) où une paroi solide poreuse est traversée
par un fluide circulant dans un tube calorifugé.

Paroi poreuse

Entrée P2,T2 Sortie


du P1,T1
fluide V2
V1

A A' B B'

46
Figure 41

En régime permanent (ou stationnaire) toutes les variables thermodynamiques sont


constantes (au cours du temps) pour chaque point pris dans le tube.
Considérons une masse de gaz contenue dans la tranche AB au bout d'un temps t ultérieur
la même masse est passée dans la section A'B'
Le premier principe donne pour cette évolution

U = Q + W

Les parois du tube sont isolantes, ce qui donne

Q = 0

U = W

Pour calculer ce travail nous ferons le raisonnement suivant :

L'évolution est telle que nous pouvons considérer que la tranche A'B n'a subi aucune
transformation. Par contre la tranche AA' a disparu pendant la transformation avec

Vinitial = V1

Vfinal = 0

On en déduit compte tenu de la pression constante dans cette partie du tube

W1 = - P1(Vfinal - Vinitial)

W1 = P1V1

De la même façon, la tranche BB' est apparue à la fin de l'expérience Avec

Vinitial = 0

Vfinal = V2

W2 = - P2(Vfinal - Vinitial)

W2 = -P2V2

le travail résultant est la somme des deux travaux

W= W1 + W2 = P1V1 - P2V2

On en déduit

U = U2 - U1

=W

47
= P1V1 - P2V2

ce qui donne

U2 + P2V2 = U1 + P1V1

On constate que dans une telle transformation et bien qu'il n'y ait pas échange de travail ni
de chaleur avec le milieu extérieur, l'énergie interne ne se conserve pas. C'est la somme U + PV
qui se conserve.

c'est-à-dire

H2 = H1 = Constante

ou H = 0

La détente adiabatique irréversible d'un gaz comprimé à travers une paroi poreuse se fait à
enthalpie constante (ou est isenthalpique).

3) - DEUXIEME LOI DE JOULE


"L'enthalpie d'un gaz parfait ne dépend que de sa température".

En effet, la relation

H = U + PV donne
H = U + (PV)

= mcvT + nRT

= (mcv+ nR) T

= mcpT

Comme pour le cas

U = mcv T

cette relation est également toujours vrai dans le cas des gaz parfaits.

4) - TRANSFORMATION SUBIE PAR UN FLUIDE DANS UNE


MACHINE
Considérons le schéma de la figure 42 analogue à celui de l'expérience de Joule-Thomson
de la figure 41 où nous avons remplacé la paroi poreuse par un moteur. Le fluide dans son

48
déplacement échange du travail avec le milieu extérieur. Nous admettrons également que les
parois ne sont plus isolées et que le fluide peut échanger de la chaleur avec le milieu extérieur.

P1 P2

A A' B B'
C travail moteur

Figure 42

En plus du travail P1V1 - P2V2 calculé précédemment, en considérant une paroi poreuse,
le fluide échange le travail C avec la machine.

C'est ce travail C qui se retrouve sur l'arbre moteur de la machine. Le travail total
échangé par la tranche AB du fluide quand elle est passée en A'B' est la somme

C + (P1V1 - P2V2)

L'application du premier principe à la tranche AB transformée en A'B' peut s'écrire :

W + Q = U
c'est-à-dire

C + P1V1 - P2V2 + Q = U2 - U1

C + Q = (U2 + P2V2) - (U1 + P1V1)

C + Q = H

L'expression du premier principe de la thermodynamique est formellement conservée


mais change dans le fond. La variation d'énergie interne U est remplacée par une variation
d'enthalpie H dans le cas des fluides en circulation permanente.

4.1) - CAS OU LE FLUIDE SUBIT DES VARIATIONS D'ENERGIES


CINETIQUES ET POTENTIELLES

Dans certains cas les variations de vitesse du fluide à l'entrée et à la sortie de la machine
sont différentes. Il peut en être de même pour la hauteur par rapport à une référence quelconque
donnée.

49
Dans ces cas non seulement le fluide subit une variation d'énergie interne mais il subit
aussi des variations d'énergie cinétique et potentielle. l'expression ci-dessus devient

H + Ec +Ep = C + Q

4.2) - EXEMPLES D'APPLICATION

4.2.1) - Machines thermiques

Dans une machine thermique (turbine à vapeur par exemple) on a :

Ec = 0

Ep = 0

Q=0 (détente adiabatique)

on a alors

C = H

Mais en général Q ne peut être pris égal à zéro, car le moteur s'échauffe et est refroidi par
un fluide auxiliaire ce qui peut permettre d'ailleurs de déterminer Q et alors

C = H - Q

4.2.2 - Circulation dans une conduite simple

Etat 1 Etat 2

Figure 43

Dans une conduite Q  0. Les échanges de chaleur avec l'extérieur sont négligés lorsqu'on
ne s'intéresse qu'au transport d'un fluide non thermique ou frigorifique.

50
0 = H + E c + E p
1
= (H 2  H1 ) 
m(V22  V12 )  mg(Z2  Z1 )
2
1 1
= (H 2  mV22  mg Z2 )  ( H1  m V12  mg Z1 )
2 2

Exemple d'une tuyère d'avion


C'est le tube placé sous l'aile permettant l'éjection des gaz sous pression. On estime que
dans une telle tuyère

Q  0

Ep = 0

1
H 2  H1 = m(V22  V12 )
2

La vitesse d'éjection ou vitesse de réaction vaut donc

2
V22  (H 2  H1 )  V22
m

Equation de Bernouilli : écoulement adiabatique dans une conduite

Q  W  0

1 1
H1  m1V12  mg Z1  H 2  mV22  m g Z2
2 2

H1 1 2 H2 1 2
 V  g Z1   V  g Z2
m 2 1 m 2 2

si on pose

H
h  en Kcal / kg
m
1
On a : h + V 2  g z  Constante
2

c'est la forme généralisée de l'équation de Bernouilli.

51
ENTROPIE

1) - DEFINITION

La fonction S appelée entropie est dfinie en thermodynamique par :

dQ rév
dS 
T

Historiquement, elle a été introduite par Clausius pour expliquer le sens irréversible des
transformations naturelles. Son calcul par la physique statistique qui lui donne une explication plus
facile à comprendre est venu après.

2 dQ
On a S = S2 – S1 = 1 T

Relation vraie uniquement dans le cas d’une transformation réversible.

L’entropie est une fonction d’état. Sa variation ne dépend pas du chemin suivi. Elle
dépend uniquement des états initial et final de la transformation.

2) - CAS DES TRANSFORMATIONS IRREVERSIBLES


Considérons les deux transformations l’une réversible et l’autre irréversible de A à B.

P A x Transformation
réversible

Transformation
irréversible xB

Figure 53

Dans le cas de la transformation réversible on démontre que

52
dQ rév
dS 
T

On en déduit que

2 dQ
S = S2 – S1 > 1 T

On ne peut donc pas calculer l’entropie le long d’une transformation irréversible. L


solution à ce problème consite à dire que l’entropie est une fonction d’état et qu’on peut donc faire
son calcul sur n’importe quel chemin ayant le même état initial et final. Le résultat du calcul sera
necessairement le même que le long du chemin irréversible.
Si on connaît donc l’état initial 1 et final 2 on posera quand même ;

2 dQ
S = S2 – S1 : 1T
calculé le long du chemin réversible

Dans tous les cas le résultat est le même.

3) - BILAN ENTROPIQUE
3.1) - PROPRIETE DE L'ENTROPIE

L'entropie est une grandeur additive. L'entropie d'un système composé est la somme des
entropies de ses constituants. La variation d'entropie est également la somme des variations
d'Entropie des constituants.

Exemple : Calcul de la variation d'entropie de deux systèmes après évolution

Système A Système A
Entropie SA1 Entropie SA2
Système B
Système B Entropie SB2
transformation quelconque
Entropie SB1

Etat 1 Etat 2

Figure 54

53
On peut commencer par calculer la variation d'entropie de chacun des deux corps et
ensuite faire la somme des variations entropie

SA = SA2 - SA1

SB = SB2 - SB1

On en déduit SAB = SA + SB

On peut également calculer au départ les entropies de l'ensemble formé par la somme des
systèmes A et B dans chacun des deux états  et  et faire ensuite la différence.

SAB1 = SA1 + SB1

SAB2 = SA2 + SB2

On en déduit SAB = SAB2 - SAB1

3.2) - EXEMPLE DE L'EXPERIENCE DE JOULE

Q
Chauffage par apport de travail W Chauffage par apport de chaleur Q

Figure 55

Considérons un récipient contenant de l'eau que nous pouvons chauffer soit par un apport
de chaleur soit par un apport de travail. L'eau peut être chauffée d'une température T1 à une
température T2 par l'un ou l'autre des deux procédés. Connaissant l'état initial et l'état final nous
pouvons par un chemin réversible calculer la variation d'Entropie.

Dans le cas du chauffage par apport de chaleur on a :

dQ = mc dT

d'où , en considérant un chemin réversible allant de  à  on écrit

54
dT
dS = mc
T

c'est à dire

S2  S1   m c
T2 dT
T1 T
T 
 mc Ln 2 
 T1 

Si on isole thermiquement le système pour le chauffer par une agitation mécanique


(apport exclusif de travail), l'état initial et l'état final sont toujours les mêmes et la variation
d'entropie ne doit pas changer.

L’entropie étant une fonction d’état on doit avoir encore

S2  S1   m c
T2 dT
T1 T
T 
 mc Ln 2 
 T1 

Cependant dQ = 0 puisqu'il n'y pas de chaleur échangée avec l'extérieur. On dit qu'il y a
création interne d'Entropie. Cette méthode de calcul constitue tout le secret du calcul des entropies.

3.3) - TRANSFORMATIONS ADIABATIQUES

3.3.1) - Adiabatique réversible

On a pour une telle transformation

dQ = 0

Comme d’autre part la transformation est réversible on a :

S = 0

L'entropie d'un système dans une transformation adiabatique réversible est constante. Une
telle transformation est dite isentropique.

3.3.2) - Adiabatique irréversible

55
S = eS + iS

1
2 dQ
S > = 0
T

on en déduit

S > 0

L'entropie d'un système dans une transformation adiabatique irréversible croît. On dit que
l’entropie d’unsystème isolé ne peut que croître, ou l’entropie de l’univers augmente.

56
THERMODYNAMIQUE APPLIQUEE

1 – DIAGRAMMES ET CYCLE FRIGORIFIQUES

1.1 – Diagramme H-LOG P

Les calculs frigorifiques utilisent un diagramme également dû à Mollier. Ce diagramme


comporte la pression en bar, atmosphère ou kg/cm 2 sur une échelle semi logarithmique
en ordonnée et l’enthalpie en kcal/kg de fluide ou kJ/kg de fluide en abscisse. Le
diagramme H-log P permet tous les calculs d’échange de chaleur et de travaux avec le
milieu extérieur.

S3>S2
P C
P
C
S2 v1
S1 v 2  v1

Tc

T2 > T1 x=0 x=0.4


A B T1 x=1

H H
(a) (b)

Figure 20 : Diagramme H-Log P, forme des courbes du diagramme

La figure 20 (a) et (b) donne l’allure des différentes courbes figurant sur le diagramme
de Mollier H–log P. On notera (voir Annexe 4) que le logarithme de la pression est en
base décimale.

Comme pour les diagrammes de Clayperon (P, V) ou de Mollier (H, S), le diagramme
H–log P présente une courbe de saturation pour chaque fluide avec à un point critique
C positionné au sommet de la courbe. L’isotherme critique T c passe par le point C
comme indiqué par la figure 20a. Les propriétés du fluide vues en diagramme (P -V) ou
(H – S) sont directement transposables en diagramme H – log P c’est à dire :

– Tout fluide dont le point figuratif est à l’intérieur de la courbe de saturation


est sous forme de mélange liquide – vapeur saturante.

– Lorsque le point figuratif du fluide est situé à droite de la courbe de


saturation on a une vapeur sèche ou surchauffée.

– A gauche de la courbe de saturation se situe les liquides.

57
Un changement de phase liquide vapeur n’est possible que lorsque le fluide évolue en
restant en dessous de l’isotherme critique T c.

On remarque que les diagrammes H – log P ne comportent des courbes que dans la
zone vapeur saturante ou sèche. L’intérêt de ces courbes dans la zone liquide est
faible, la plus part des paramètres variant peut pour les liquides.

Calcul du travail de compression isentropique et des chaleurs échangées avec le milieu


extérieur.

– Pour un fluide circulant en régime permanent on sait que le premier principe


devient

H =  + Q

dans un compresseur on pose Q = 0 et le travail de compression c se met


sous la forme.

c = H
= Hf - Hi

– On sait d’autre part que dans une transformation isobare la chaleur


échangée avec le milieu extérieur QP est

QP = H
= Hf - Hi

Ces deux expressions montrent tout l’intérêt du diagramme de Mollier H-log P pour les
calculs frigorifiques. La connaissance des points de début et fin de transformation
permet le calcul soit de la chaleur soit du travail au cours du cycle frigorifique ainsi que
nous le verrons plus loin.

1.2 – Principe de la machine frigorifique à compression

B
C

condenseur
détendeur compresseur

D A
évaporateur

58
Figure 21 : Organes principaux d’un cycle frigorifique à compression
Une machine frigorifique à compression comprend 4 éléments essentiels grâce
auxquels le cycle frigorifique est réalisé. Ce sont :

– Le compresseur
– Le condenseur
– Le détendeur
– L’évaporateur

Ces quatre éléments sont placés comme l’indique le schéma de la figure 21.

Le cycle correspondant pour une fluide frigorigène qui circule en circuit fermé en
passant par ces quatre organes est schématisé en diagramme P-V par la figure 22.

C B’ B
P2

A
P1
D

Figure 22 : cycle à compression en Diagramme P-V

1.2.1 – La compression AB

On suppose ici que le fluide frigorigène arrivant de l’évaporateur est saturant au point
A. Il est aspiré par le compresseur à l’état saturé et comprimé de façon isentropique de
A à B. La pression passe de P1 (pression à l’évaporateur) à P2 (pression au
condenseur). On constate que le fluide sortant du compresseur au point B est à l’état
de vapeur surchauffé. C’est toujours le cas pour la compression isentropique.
1.2.2 – Condensation BC

Un condenseur est un échangeur de chaleur entre un fluide extérieur de


refroidissement (air, eau,…) et le fluide frigorigène que l’on refroidit puis condense.
Lorsque le fluide en provenance du compresseur entre dans le condenseur, il est
d’abord désurchauffé c’est à dire refroidi de B à B’. A partir du point B’ toute tentative
de refroidissement ultérieure se traduit par une condensation de la vapeur dans
l’échangeur. Si le condenseur est bien dimensionné, le fluide est totalement condensé
de B’ à C. L’évolution BC est tout entière isobare.

59
1.2.3 – Détente CD

Le détendeur est un appareil (parfois un simple capillaire) qui permet de ramener la


pression du liquide obtenu au point C de P2 à P1 avant son passage dans l’évaporateur.

La détente CD est toujours isenthalpique. On a en effet

H =  + Q

Avec

=0 pas de travail échangé avec l’extérieur

Q=0 pas de chaleur échangé avec l’extérieur

On en déduit que H est constant au cours de la détente. On remarquera qu’une telle


détente s’accompagne toujours d’une évaporation partielle du liquide. La chaleur
nécessaire à cette évaporation est prise au fluide lui-même qui perd une partie de sa
chaleur sensible. La compensation de la chaleur d’évaporation par celle de
refroidissement du fluide contribue à maintenir l’enthalpie H constante.

1.2.4 – Evaporation DA

L’évaporateur est comme le condenseur un échangeur de chaleur entre fluide


frigorigène froid et un fluide extérieur à refroidir. Le fluide frigorigène partiellement
évaporé en D s’évapore totalement de D à A en empruntant sa chaleur d’évaporation
au milieu à refroidir. C’est à ce niveau qu’il y a production de froid. La chaleur prise au
milieu à refroidir est exprimée en kcal/h ou en kW ou en frigories/heure .

1 frigorie/heure = - 1 kcak/h (prise à la source froide).

On remarque que comme au niveau du condenseur la pression à l’évaporation est


supposée constante pendant toute la phase d’évaporation D à A.

1.3 – Représentation du cycle en diagramme H – LOG P

Le cycle est représenté par la figure 24 avec la description ci-après

– La compression a lieu de A à B. Le travail échangé est calculé par

c = H
= HB - HA

60
– L’évaporateur a lieu de D à A. la chaleur Q2 échangée est :

Q2 = Q P
= H
= HA – HD

– La phase de condensation de B à C met en jeu la chaleur Q 1 calculée par

Q1 = Q P
= H
= Hc – HB

P (bars)

C B’
P2 B

P1 A
D
H (kJ/kg)

Figure 24 : Cycle frigorifique à compression en diagramme H - Log P

On définit le coefficient de performance du système COP par le rapport

Q2
COP 
c

HA - H D
COP 
HB - HA

Le COP remplace l’efficacité utilisée en thermodynamique classique pour calculer le


rendement des machines frigorifiques.

1.3.1 – Surchauffe de la vapeur saturante sèche A-A’

Dans tout ce qui précède nous avons supposé que le fluide frigorigène en A et en C
était à saturation, les points correspondants étant sur la courbe de saturation. Dans la

61
pratique la vapeur sortant de l’évaporateur est surchauffé de A à A’ afin d’éviter la
présence de gouttelettes liquide dans le compresseur, celles-ci étant préjudiciables à la
durée de vie de ce dernier.

On appelle surchauffe l’écart de température (TA’ –TA). Elle doit être en fonctionnement
normal de 3 à 7°C.

P (bars)

C’ C B’
B
P2

A
P1 A’
D

H (kJ/kg)

Figure 25 : Cycle pratique d’une machine frigorifique à compression.

1.3.2 – sous refroidissement du liquide C-C’

De la même façon on sous refroidit le liquide sortant du condenseur de C à C’. On


diminue ainsi la proportion d’évaporation partielle de la détente isenthalpique tout en
évitant l’apport de bulles de vapeur au détendeur. On appelle sous-refroidissement
l’écart de température (Tc – Tc’). En fonctionnement normal il doit être de 4 à 8°C.

1.3.3 – Dimensionnement des tuyauteries

La puissance frigorifique d’une machine de production de froid est entièrement


déterminée par la connaissance exacte du cycle et du débit de fluide de circulation
dans ce cycle. Comme la masse volumique du fluide est variable tout au long du cycle
et dépend fortement des points considérés, les diamètres des tubes doivent être
également variables si on veut maintenir le même débit massique partout dans le cycle.

Les valeurs de volumes massiques relevées sur le diagramme permettent de calculer


les diamètres des tuyauteries comme suit :

Si Pf est la puissance frigorifique de la machine et m le débit massique dans le cycle,


on pose

Pf = m  Hévapo

62
Pf
On en déduit m 
 He

Le débit volumique q peut être exprimé de deux façons différentes

qv = m 
 D2
= V
4

où  est le volume massique du fluide en m 3/kg

D est le diamètre de tube


V la vitesse de circulation imposée dans les tubes

On en déduit

1
 4  Pf  2

D   
  V H e 

Pratiquement, on relèvera les différentes valeurs du volume massique  sur le


diagramme H–log P pour calculer les différentes valeurs de diamètre de tube. Ceux-ci
sont en fait normalisés. Le choix d’un tube particulier portera donc sur la valeur
normalisée immédiatement supérieure à celle calculée.

Les diamètres des tubes sont donnés en pouce avec la progression ci-après.

’ ¼’ ½’ …
1
8

1.4 – Propriétés thermodynamiques des fluides frigorifiques

1.4.1 – Historique et anciens fluides frigorigènes

Il y a quelques années, avant le protocole de Montréal signé en 1987 les fluides les
plus utilisés étaient au nombre de quatre et sont :

Le fréon 12, le fréon 22, le fréon 502 et l’ammoniac. Tous ces fluides sont connus sous
l’appellation Rxyz. L’ammoniac se distingue des autres fluides par sa formule (NH 3).
Les fréons ont quant à eux la formule chimique

C(x+1) H(y-1) F(z) Cl(2x+5-y-z)

Ils contiennent tous du chlore qui libéré par le fréon dans les hautes couches
atmosphériques a la propriété de détruire la couche d’ozone O 3 qui protège notre
planète des rayons . C’est pourquoi le protocole de Montréal signé par la quasi totalité
63
des pays à décrété une réglementation liée à la fabrication, l’utilisation et l’élimination
progressive de toutes les molécules destructrices de la couche d’ozone. On a pu à
partir de mesures réaliser que les CFC (chlorofluorocarbures) étaient les molécules les
plus nocives vis à vis de la couche d’ozone. Les HCFC (hydrochlorofluorocarbures)
sont quant à elles moins destructives. Ces fluides frigorigènes naguère prisés pour
leurs coûts faibles et leurs performances bonnes doivent aujourd’hui être éliminés et
remplacés sous peine de détruire une partie de la couche d’ozone.

La suite de ce chapitre explique quel fluide est incriminé et lequel ne l’est pas à partir
des formules chimiques ci-après,

– Lorsque y = 1 et (2x + 5)  (y + z) on a un CFC. C’est le cas pour le R12 ou


plus exactement le R012

– Lorsque (2x + 5)  (y + z) et y  1 on a un HCFC. C’est le cas pour le R22 ou


plus exactement Ro22

– Lorsque 2x + 5 = y + z on a un HFC. C’est le cas pour le R134 qui est un


des nouveaux fluides frigorigènes.

Tous les CFC comme le R12, sont aujourd’hui bannis de la surface du globe. Les HCFC
comme le R22 ont un sursis d’une vingtaine d’années avant d’être interdis comme les
CFC. Tous les HFC comme le R134 sont inoffensifs.

1.4.2 – Propriétés thermo des anciens fluides frigorigènes

14.2.1 – Propriétés du R12 (R012)

– le R12 a pour formule chmique Cl2 F2 et est un CFC à éliminer à brève


échéance de la surface du globe.
– sa température d’ébullition à une atmosphère Te (atm) = - 30°C
– sa température critique Tc = 112°C
– sa chaleur de vaporisation a un atmosphère L ev(1 atm) = 38,07 kcal/kg
– Le rapport des chaleurs spécifiques  = 1,137
– Il est non toxique et bon marché
Le R12 qui était le fluide le plus utilisé il y a quelques années est totalement abandonné
aujourd’hui et tend à disparaître.

1.4.2.2 – Propriétés thermodynamiques du R22 (Ro22)

– le R22 a pour formule chimique CH Cl F2. C’est un HCFC qui doit être
éliminé progressivement de la surface du globe d’ici l’horizon 2020.
– sa température d’ébullition à une atmosphère T e ( 1 atm) = - 40,8°C
– sa température critique Tc = 96°C

64
– sa chaleur latente de vaporisation à 1 atm, L ev = 51,20 kcal/kg
– Son rapport des chaleurs spécifiques  = 1,184
– il est non toxique et peu cher
Le R22 continue à être largement utilisé surtout en Afrique où les moyens manquent
pour l’achat des nouveaux fluides.

1.4.2.3 – Propriétés thermodynamiques du R502

– Le R502 est un mélange de CFC et HCFC. Il est composé à 48,8 % de R22


(CH Cl F2) et 51,2 % de R115 (C Cl F2 – CF3). Cette dernière molécule est 1
CFC qui fait que le R502 doit être abandonné à brève échéance.
– Sa température d’ébullition à une atmosphère = - 45,6°C
– Sa température critique Tc = 90,1°C
– Sa chaleur latente de vaporisation à une atmosphère, L ev = 37,44 kcal/kg
– Son rapport des chaleurs spécifiques  = 1,132.
Le R502 était très utilisé il y a quelques années pour les chambres froides. Il a presque
entièrement disparu remplacé par les nouveaux fluides.

1.4.2.4 – Propriétés thermodynamiques de l’ammoniac

– Sa formule chimique est NH3. Ce n’est pas un ‘’carbure’’.


– Sa température d’ébullition à une atmosphère T e = - 33,3°C
– Sa température critique Tc = 132,40°C
– Sa chaleur latente d’évaporation à une atmosphère L ev = 309,64/kg fait de
lui un bon fluide.
– Son rapport des chaleurs spécifiques  = 1,312 est hélas élevé.
– L’ammoniac présente les inconvénients d’un  élevé et une toxicité qui limite
son utilisation aux très grandes installations où la présence d’un technicien
est indispensable.
L’ammoniac n’est pas frappé par la réglementation environnementale et a vu son
utilisation prendre de l’essor dans les grandes installations à la place de certains CFC
et HCFC.

1.4.3 – Les nouveaux fluides frigorigènes

1.4.3.1 – La réglementation environnementale

Depuis l’apparition des problèmes environnementaux liés à la destruction de la couche


d’ozone une nouvelle approche du choix des fluides frigorigènes a été mise sur pied.
Cette approche doit conduire à l’élimination totale des CFC dès maintenant et à la
réduction progressive de l’utilisation des HCFC.

65
Les fluides frigorigènes sont caractérisés par différents paramètres environnementaux.

– L’ODP : Ozone Depletion Potential qui est le potentiel de destruction de la


couche d’ozone des fluides frigorigènes contenant du chlore. La référence
est le CFC 11.

– Le GWP : Global Warning Potential qui est la contribution du fluide


frigorigène à l’effet de serre. La référence est la molécule de CO 2. GWP =
100

– Le TEWI : Total Equivalent Warning Impact. Le TEWI prend en compte la


contribution directe du fluide frigorigène à l’effet de serre plus celle de
l’agent gonflant de la mousse d’isolation des chambres et locaux (GWP). IL
prend aussi en compte la contribution indirecte c’est-à-dire la génération de
CO2 du à la consommation électrique du système frigorifique.

– TEWI = M fluide frigorigène x GWP fluide frigorigène


+ M agent gonflant x GWP agent gonflant
+ A (kg CO2/kwh) x C annuelle x n années.

Le remplacement des CFC doit faire l’objet d’une approche globale prenant en compte
l’efficacité énergétique des fluides frigorigènes. Deux types de remplacement des CFC
sont opérés :

– Les fluides de type « Drop-in » correspondent à des remplacements à court


terme généralement par des HCFC sans rien changer à l’installation. Ce
type de remplacement est destiné aux installations en fin de vie.

– Les fluides de type « retrofit » (reconversion) correspondent à des


remplacements à long terme généralement par des HFC. Les huiles de
lubrification sont alors à changer.

1.4.3.2 – Propriétés physiques des nouveaux fluides

Les fluides frigorigènes nouveaux arrivent aujourd’hui par dizaines sur le marché. Il est
impossible de faire leur inventaire dans le cadre de ce cours. Nous citerons ici 4 fluides
qui comptent parmi les plus utilisés à ce jour. Ce sont :

– Les fluides purs comme HFC-134a ou R134a

– Les mélanges de fluides comme


Le R404A ou HFC-125/HFC-143a/HFC-134a (44/52/4 %)
Le R410A ou HFC-32/HFC-125 (50/50 %).

On utilise de préférence les mélanges azéotropiques ou le liquide et la vapeur ont


toujours la même composition. On évite ainsi les phénomènes de glissement et de
séparation des constituants volatiles.
De tous ces nouveaux fluides, le R134 est aujourd’hui le plus répandu.
66
Propriétés physiques du R134a

– Sa température d’ébullition Te (1 atm) = - 26,3°C


– Sa température critique Tc = 101°C
– Sa chaleur latente à une atmosphère L ev = 51.40 kcal/kg
– Sa formule chimique est CH2F – CF3. C’est un HFC
– ODP = 0 GWP100 = 130

Il est souvent utilisé en remplacement du R12 et du R22.

Propriétés physiques du R404A

– Température d’ébullition Te (1 atm. ) = - 45°C


– Sa température critique Tc = 72.07
– Sa chaleur latente à une atmosphère L ev = 48.42 kcal/kg
– ODP = 0 GWP100 = 3300

Propriétés physiques du R410A

– Sa température d’ébullition Te (1 atm) = - 50,5°C


– Sa température critique Tc = 74.67 °C
– Sa chaleur latente d’évaporation Lev = 64.52 kcal/kg
– Le R410A est quasi azéotropique
– ODP = 0 GWP100 = 1700

Les deux fluides R404A et R410A sont utilisés en remplacement du R502 et du R22 pour les
basses températures.

67
2 – L’AIR HUMIDE

2.1 - Définitions

L’atmosphère est composée de différents constituants qui sont l’azote, l’oxygène, le


gaz carbonique, la vapeur d’eau et bien d’autres éléments en quantités réduites.
L’ensemble forme un gaz parfait de masse molaire moyennes 29 g.

Pour étudier le comportement diphasique de ce mélange vis-à-vis de la vapeur d’eau


on divise ces constituants en deux parties :

– La vapeur d’eau de masse mv


– L’ensemble de tous les autres constituants appelé air sec de masse m a.

L’air atmosphérique ou air humide est donc composé d’air sec et de vapeur d’eau. Sa
pression totale P est la somme de la pression partielle de la vapeur d’eau P v et de celle
de l’air sec Pa. Selon la loi de Dalton,

P = Pv + P a

Tout volume V d’air atmosphérique ou d’air humide est relié aux pressions partielles
des deux constituants par les équations.

mv
Pv V  RT
Mv
ma
Pa V  RT
Ma

l’indice « v » réfère à la vapeur d’eau et « a » à l’air sec.

2.1.1 – Air saturé

De la même façon que les fluides purs peuvent être à l’état de saturation, l’air peut
aussi être saturé (de vapeur d’eau).

On dit que l’air est saturé à une température T donnée quand la pression partielle P v de
la vapeur d’eau de cet air est égale à la pression de saturation P s(T) de la vapeur
d’eau. Si mvmax est la masse de vapeur d’eau de l’air saturé ou masse maximale de
vapeur d’eau que peut contenir cet air, on pose pour tout air à saturation,

Pv = Ps(T)
mv = mvmax

Remarque : Ps(T) peut être calculé pour la vapeur d’eau à partir de la loi d’Antoine.

B
Ln  Ps (T)  = A -
T-C

68
A = 11,68 ; B = 3816 K ; C = 46,13 K

2.1.2 – Humidité relative ou degré hygrométrique d’un air humide

Le degré hygrométrique ou humidité relative est défini comme le rapport de la masse


de vapeur d’eau mv contenue dans un volume d’air donné à la masse maximale de
vapeur d’eau que peut contenir cet air.

mv
e 
mvmax

en se reportant à l’équation d’état des gaz parfaits on a :

mv
Pv V  RT
Mv

On en déduit une autre relation définissant e. a la saturation on a :

Pv
e 
Ps (T)

Pour de l’air parfaitement sec on a

- mv = 0
- Pv = 0
-e =0

On a pu constaté qu’un tel air n’existe nul part à la surface du globe. Même dans les
déserts les plus arides on trouve toujours des traces d’eau.

Lorsque l’air est saturé, mv = mvmax, Pv = Ps(T), e = 1 ou 100 %.

L’humidité relative est toujours comprise entre 0 et 100 %.

2.1.3 – Humidité absolue ou teneur en vapeur d’eau

L’humidité absolue ou teneur en vapeur d’eau x d’un air humide est définie comme le
rapport de la masse de vapeur d’eau continue dans un volume de cet air à la masse
d’air sec contenue dans le même volume.

mv
x
m a kg par kg d’air sec
L’unité de x est notée kg/kgAS signifiant kg de vapeur d’eau par kg d’Air Sec.

Exemple : x = 0,012 kg/kgAS


Ou x = 12 g/kgAS.

2.1.4 – Relation entre l’humidité relative et humidité absolue

69
Ces relations permettent de déterminer l’un quand l’autre est donné. On pose les
relations des pressions partielles Pv et Pa sous la forme :

mv
PvV  RT
Mv
ma
Pa V  RT
Ma

en divisant ces deux équations membre à membre on a

Pv mv M
 x a
Pa ma Mv

en remarquant que :
m
x= v
ma

Mv 18
d= d est la densité de la vapeur d' eau égale à
Ma 29

Pa = P - Pv

On tire l’équation

d Pv
x
P - Py

xP
et Pv 
xd

Ces deux relations sont très utilisées dans les calculs relatifs à l’air humide.

En posant

Pv
e  et donc Pv  e Ps
Ps

On aboutit à
xP
e
(x  d) Ps
2.1.5 – Enthalpie de l’air humide h (x, t)

Pour définir l’enthalpie de l’air humide on part d’un état de référence

x = 0 kg/kgAS
t = 0°C
h = 0 kcal

70
Par convention l’enthalpie d’un air parfaitement sec et ramené à 0°C est nulle.

A partir de cet état appelé état de référence on considère 1 kg d’air sec chauffé de 0 à
t°C. La chaleur absorbée par cet air à pression constante une atmosphère est égale à
sa variation d’enthalpie

 h = Cp (t – 0°)
= Cpt kcal pour 1 kgAS

On suppose ensuite qu’on évapore x kg d’eau initialement à 0°C dans cet air pour
l’amener à x kg/kgAS de vapeur d’eau à t°C. La chaleur correspondante est encore
égale à la variation d’enthalpie de l’eau.

 h = xLv + xCpv (t – 0°C)


ou h = (Lv + Cpvt) x kcal pour 1 kgAS

L’enthalpie résultante pour 1 kg d’air sec et x kg de vapeur d’eau est la somme des
deux enthalpies calculées.

h = Cpt + (Lv + Cpvt) x kcal/kgAS

Cp est la chaleur massique de l’air sec qui vaut 0,24 kcal/kg/°C


Cpv est la chaleur massique de la vapeur d’eau qui vaut 0,46 kcal/kg/°C
Lv est la chaleur latente d’évaporation de l’eau à 1 atm qui vaut 596 kcal/kg
On pose :

h = 0,24 t + (596 + 0,46 t) x kcal/kgAS

2.2 – Le diagramme de l’air humide et ses applications

Il existe essentiellement deux diagrammes qui sont les plus utilisés. Ce sont les
diagrammes de Mollier (h, x) et les diagrammes de Carrier (t, x). Dans les applications
de froid on préfère utiliser le diagramme de Carrier (t, x). C’est ce dernier diagramme
que nous allons décrire et utiliser tout au long de ce chapitre. On trouvera en annexe 5
une copie de chacun de ces deux diagrammes.

2.2.1 – Diagramme de Carrier

C’est un diagramme qui comporte en ordonnée la teneur en eau x et en abscisse la


température t. Sa particularité est que l’ordonnée x est placée à droite sur le
diagramme et l’axe des températures dirigée vers la gauche (figure 31).

Outre l’humidité x et la température t, le diagramme comporte plusieurs autres


paramètres tels que :

– L’humidité relative e en %. La courbe de saturation (e = 100 %) est la plus à


gauche.

71
– L’enthalpie h représentée par un faisceau de droites obliques repéré par la
valeur de l’isenthalpe en kcak/kg AS ou kJ/kgAS

– Les droites de volume massique  en m3/kgAS utiles dans les calculs des
quantités d’air sec contenues dans l’air humide.

Lorsque le point figuratif M d’un air a été placé sur le diagramme, toutes les propriétés
de cet air telles que hM, xM, tM, eM … sont déterminées ou calculables

2.2.1 – Evolution de l’air humide

x (g/kgAS)

h en kal/kgAS
8
6 D
4 C
2
0 E
B A

t (° C )

Figure 31 : Evolutions de l’air humide sur le diagramme de Carrier

La figure 31 montre différentes évolutions de l’air humide en rapport avec un traitement


spécifique de l’air.

Transformation AB : Elle correspond au refroidissement de l’air par une surface froide.


C’est le cas pour une batterie froide en climatisation. L’air perd de la haleur (h diminue),
son humidité relative augmente et sa température diminue. On remarquera que son
humidité absolue reste constante.

Transformation AC : Elle correspond à une humidification isenthalpique de l’air comme


dans le cas d’une pulvérisation d’eau dans l’air ou encore dans le cas d’un séchage de
produits. L’enthalpie de l’air reste constante mais sa température diminue et son
humidité relative et absolue augmente.
Transformation AD : Elle correspond à un jet isotherme de vapeur d’eau dans l’air.
Celui-ci s’humidifie à température constante. On dit qu’il y a gain de chaleur latente
sans gain de chaleur sensible.

Transformation AE : Elle correspond à un chauffage de l’air comme dans le cas de


circulation d’air autour d’une résistance électrique. L’air reçoit de la chaleur (h

72
augmente) et son humidité relative décroît alors que son humidité absolue reste
constante.

Remarque : Les températures de l’air aux points A, B et C sont appelées


respectivement température sèche (ts) température de rosée (tr) et température humide
(ou température de bulbe humide th). Les températures sèche, humide et de rosée d’un
air donné sont toujours dans l’ordre :

T r < th < ts

2.3 - Applications

2.3.1 – Mesure de l’humidité relative

Il existe essentiellement deux méthodes. La plus répandue est la mesure directe par
psychromètre électronique qui est un appareil formé d’une tige au bout de laquelle est
fixée une sonde capacitive qui convertie les variations d’humidité en variation de
résistance capacitive transmises à un boîtier électronique. Cette information est
reconvertie en humidité relative qui s’affiche sur un écran. Les mesures sont souvent
fluctuantes et les valeurs peu fiables. De plus la sonde vieillie vite et doit être changée
souvent ou alors étalonnée.

La méthode du psychromètre à deux thermomètres est simple et fiable. Deux


thermomètres, l’un muni d’un bulbe ou chiffon humidifié, l’autre maintenu sec sont
placés dans l’ambiance dont on veut mesurer l’humidité. La faible ventilation des deux
thermomètres les met en équilibre avec l’air ambiant. Le thermomètre sec indique la
température réelle ou température sèche de l’air. Le thermomètre humide ou
thermomètre à bulbe humide indique la température humide du même air
Pour utiliser ces deux températures dans la détermination de l’humidité relative, on fait
l’hypothèse suivante :

Le thermomètre humide indique la température d’un air qui a été saturé après son
passage sur le bulbe humide(point B). De plus la transformation de l’air est
isenthalpique. Le schéma de détermination de l’humidité est alors le suivant :

73
x (g/kgAS)

B
t h= constante x

xA

th ts
t (°C)

Figure 32 : Schéma de détermination de l’humidité relative par la méthode des deux


thermomètres.

On place le point B sur la courbe de saturation comme indiqué par la figure 32. On
recherche ensuite le point A comme intersection des deux droites h = constante et t s =
constante. Le point A ainsi obtenu représente l’état de l’air ambiant.

Les mesures sont en général fiables. La méthode peut être appliquée indifféremment à
des thermomètres à mercure comme à deux thermocouples. Pour obtenir des mesures
les plus fiables possibles on préconise une circulation de l’air autour du thermomètre à
bulbe humide. Une simple ventilation pour obtenir une vitesse d’air de l’ordre de 2 m/s
suffit.

2.3.2 – Refroidissement d’un air en vue de la climatisation de locaux

L’air traité pour la climatisation passe sur un échangeur de chaleur (évaporateur, CTA,
ventiloconvecteur…) pour être refroidi.

Lorsque la surface de la batterie froide n’est pas suffisamment froide pour amener l’air
à saturation on obtient la transformation A-B de la figure 33. Si la température de la
batterie froide est suffisamment basse l’air peut atteindre et dépasser son point de
rosée C. On a alors les transformations AD.

74
x (g/kgAS)

C B A
* *
TES
D *
E

t (°C) tes tr ts

Figure 33 : Cycle de transformation de l’air en Climatisation

Remarque : En pratique, on constate que l’air n’est jamais à l’état de saturation exacte
(point D) après passage sur une batterie froide. Le point qui figure l’état de l’air à sa
sortie de la batterie sera le point E et la transformation de l’air est AE. Dans tous les
cas, on évalue la quantité de chaleur à retirer à l’air pour le refroidir en posant

Q = h (kcal/kgAS)
= h E – hA
Dans le cas ou l’air est suppose saturé on posera :

Q = h (kcal/kgAS)
= h D – hA

Pour obtenir cette chaleur sous forme de puissance frigorifique il faut multiplier Q par le
débit d’air sec

qv
ma  kgAS/h
A

qv est le débit volumique de l’air mesuré au point A en m 3/h

a est le volume massique en m3/kgAS relevé au point A. La puissance frigorifique


nécessaire pour l’opération est :

Pf = ma h frigories/heure ou kcal/h

75
3 - LE MOTEUR A COMBUSTION INTERNE

Ce sont tous les moteurs à essence et les moteurs Diesel. Tous ces moteurs
fonctionnent suivant un même principe. Ils utilisent un combustible le plus souvent
liquide (carburant) pour provoquer une explosion dans un cylindre muni d’un piston.
C’est l’explosion du carburant qui génère le travail fourni au milieu extérieur. Par
opposition au moteur à vapeur, le moteur à combustion interne fonctionne suivant un
cycle ouvert. C’est à dire que les produits de la combustion qu’est le système sont
rejetés à la fin du cycle pour être remplacés par un produit frais et prêt pour une
nouvelle combustion.

3.1 – Le moteur à essence (ou moteur à explosion)

3.1.1 – Description

Un moteur à explosion comprend :


– Un cylindre fixe ouvert à ses 2 extrémités
– Un piston ajusté au diamètre intérieur du cylindre
– Une culasse qui ferme la partie supérieure du cylindre.
– Un carter qui ferme la partie inférieure.

La culasse reçoit la bougie d’allumage des gaz brûlés et les soupapes d’admission et
de refoulement des gaz (figure 9). On trouvera en annexe 3 divers croquis expliquant le
fonctionnement d’un moteur à 4 temps.

Echappement Admission

Figure 9 : coupe d’un cylindre de moteur à combustion interne

3.1.2 – Cycle théorique à 4 temps (Cycle de Beau de Rochas)

Pour suivre le fonctionnement des moteurs à combustion interne, on utilise un


diagramme (P, V) appelé diagramme d’Indicateur (ou diagramme de Watt). Le
diagramme (P , V) de Clapeyron donne l’évolution d’une masse fixe de gaz en fonction
des paramètres P, V, T. Un diagramme de watt donne seulement la pression dans le
cylindre en fonction du volume de celui-ci sans tenir compte de la quantité de gaz qui
s’échappe ou qui arrive dans le cylindre.

76
Les opérations comprennent (figure 10) :

– L’admission du mélange (carburant – air) en provenance du carburateur


– La compression du mélange
– L’inflammation du mélange
– La détente des gaz brûlés
– L’expulsion des gaz produits da la combustion.

Ces opérations s’effectuent pour chaque cycle en 2 aller retour du piston. Chaque
course du piston correspondant à un temps. Le cycle comprend 4 temps.

P 3

0
1
V

PMH PMB

V
v

Figure 10 : Cycle théorique de Beau de Rochas

- 1er temps : admission

Le piston passe de la position haute appelée point mort haut (PMH) à la position basse,
le point mort bas (PMB). Il crée une dépression dans l’espace compris entre la partie
supérieure du piston et le fond de la culasse. La soupape d’admission s’ouvre, le
mélange carburant est aspiré dans le cylindre.

77
Quand le piston arrive au point mort bas la pression dans le cylindre est toujours
inférieure à la pression atmosphérique. La transformation est représentée par la
branche 01 sur la figure 10.

- 2ème temps : compression

La soupape d’admission se referme, celle d’échappement reste fermée. Le piston


remonte du point mort bas au point mort haut en comprimant le mélange carburant de
façon adiabatique : branche 1-2. La pression finale est de l’ordre de 15 atm.

- 3ème temps : explosion et détente

Les soupapes restent fermées.

Lorsque le piston atteint le point mort haut, une étincelle jaillit de la bougie et enflamme
le mélange carburant comprimé. Il en résulte une explosion qui porte
approximativement la température des gaz à 1800°C et la pression à 60 atm. En
supposant que pendant la durée très faible de l’explosion, le piston n’a pas le temps de
se déplacer, la combustion se fait à volume constant branche 2-3.

Le piston est ensuite chassé violemment vers le point mort bas, évolution
correspondant à une transformation adiabatique : branche 3-4. C’est la seule phase
motrice du cycle.

- 4ème temps : échappement

La soupape d’admission reste fermée, celle d’échappement s’ouvre. La pression des


gaz brûlés qui était de l’ordre d 4 atm. en fin de détente est supposée tombée
brusquement à la pression atmosphérique. Les gaz sont alors expulsés à des
températures de l’ordre de 700°C à 800°C, pendant que le piston passe du point mort
bas au point mort haut. Dans le cycle théorique du moteur à explosion on suppose que
la pression dans le cylindre est égale à la pression externe pendant l’échappement :
branche 1-0.

3.1.3 - Définitions

Course

La distance qui sépare les deux positions extrêmes du piston représente la course C
du piston.

Cylindrée

La cylindrée d’un moteur est égale au volume V engendré par le déplacement d’un
piston dans son cylindre multiplié par le nombre N de cylindres. Si S est la section
droite de chaque cylindre, la cylindrée vaut

V=SxCxN

78
3
Elle est exprimée en litres ou cm

Chambre de combustion

La chambre de combustion est le volume v compris entre le fond de la culasse et le


piston quand celui-ci est au point mort haut.

Rapport volumétrique

– au PMB le mélange combustible est à la pression Po et occupe le volume V


+v

– au PMH, après la compression adiabatique, le mélange occupe le volume v

Le rapport volumique est par définition

V  v
a 
v

Il dépasse rarement 10 pour les moteurs à essence.

Rendement du moteur à explosion

Q41
Le calcul théorique donne   1 -
Q32

Où Q41 et Q23 sont les chaleurs échangées avec le milieu extérieur suivant les
transformations 4-1 et 2-3. Q23 est la chaleur apportée par le combustible.

On démontre facilement que

1 1
  1 -  1
= 1 -
V  v a  -1
 
 v 

pour  = 1,33 on trouve les valeurs suivantes pour le rendement théorique 

a 4 6 8 10
 36,7 % 44,6 % 49,6 % 53,2 %

79
La croissance du rendement avec le rapport volumétrique a pousser les constructeurs
de moteurs à augmenter inlassablement ce dernier depuis l’invention du moteur à
combustion interne. On est cependant limité dans l’augmentation des rapports
volumétriques des moteurs à essence à cause de l’auto-inflammation du mélange
avant la fin de la compression, phénomène préjudiciable à leur bonne marche.

3.1.4 – Cycle pratique du moteur à 4 temps

Le cycle théorique suppose un équilibre immédiat des pressions (interne et externe),


une combustion instantanée du mélange, une compression et une détente
adiabatiques. Aucune de ces conditions n’est vraiment remplie.

Le diagramme réel du cycle est donc différent de celui que nous venons de décrire
(figure 11).

x
AA
AOE
x

AOA
x
x x RFA
RFE

PMH PMB V

Figure 11 : Cycle pratique d’un moteur à essence

La différence entre les pressions à l’échappement et la pression extérieure crée un


cycle résiduel résistant qui diminue le rendement du moteur. De plus l’explosion n’étant
pas instantanée la pression atteint son maximum quand le piston est passée au point
mort haut, si bien que la combustion est loin d’être une transformation à volume
constant.

3.2 – Le moteur diesel

3.2.1 – Description théorique

80
Le but visé par un moteur diesel par comparaison avec le moteur à essence est
l’augmentation du rendement du moteur par augmentation du rapport volumétrique a.
L’inflammation spontanée qui limite le rapport volumétrique des moteurs à essence à
10, est évitée ici en injectant le carburant directement dans la chambre de combustion
à la fin de la compression de l’air. On supprime du coup le carburateur. La température
de fin de compression de l’air, supérieure à la température d’inflammation du carburant
provoque la combustion de celui-ci sans l’aide d’une bougie.

Le cycle théorique d’un moteur Diesel est représenté par le diagramme de la figure 12.

- 1er temps : admission

La soupape d’admission s’ouvre et l’air est aspiré dans le cylindre à pression inférieure
à la pression atmosphérique pendant que le piston passe du point mort haut au point
mort bas : phase 0-1.
- 2ème temps : compression

La soupape d’admission se referme et le passage du piston du PMB au PMH comprime


adiabatiquement l’air à 30 ou 40 bars environ. Les températures atteintes sont de
l’ordre de 500 à 8OO°C : phase 1-2.

- 3ème temps : injection – combustion - détente

Quand le piston atteint le PMH l’injection du carburant commence. Celui-ci s’enflamme


spontanément. L’injection a lieu pendant la phase 2-3 alors que le volume augmente. Si
elle est bien réglée, l’effet combiné de la combustion et de l’augmentation de volume
maintient la pression constante.

81
2 3
P

0
1
V

PMH PMB

V
v

Figure 12 : cycle théorique Diesel

L’injection est interrompue au point 3 et la détente se poursuit de façon adiabatique


jusqu’au point 4.

4ème temps : échappement.

Les gaz brûlés sont expulsés à l’ouverture de la soupape d’échappement. La


transformation est assimilée à un refroidissement isochore suivi d’une compression
isobare.

3.2.2 – Rendement du moteur Diesel

Les transformations 2-3 et 4-1 ne sont pas vraiment isobares et isochores parce que
les masses de fluide sont en variation pendant ces transformations. Cependant,
pendant la phase 2-3 la masse de combustible injecté ne dépasse pas 3 à 4 % du
mélange formé. On assimile malgré tout le cycle à celui d’un gaz parfait qui prend la
chaleur Q23 à la source chaude et restitue la chaleur Q41 à la source froide.

Le rendement du moteur est :

Q41
  1-
Q23

82
V1 V1
Si on pose a = et b =
V2 V3

On démontre que

1 b - - a -
  1 -
 b-1 - a -1

V3
On peut également exprimer  en fonction du rapport d’injection c 
V2

1 C  -1
On trouve alors   1 -
 a - 1 C - 1

Remarque :  croit avec a et décroît avec c.

Pour augmenter la puissance d’un moteur Diesel il faut augmenter la quantité de


combustible introduit c’est à dire augmenter c. Il s’en suit que le rendement théorique
du moteur diesel décroît quand la puissance augmente. Les moteurs diesels
fonctionnent avec des rapports de compression de 14 à 16 et même 20 et peuvent
attendre des rendements théoriques de 55 % et même 60 %.

3.2.3 – Cycle pratique

Comme dans le cas du cycle le Beau des Rochas le cycle pratique du moteur diesel
diffère notablement du cycle théorique pour les mêmes raisons. En réalité dans la plus
part des moteurs diesels, le cycle est mixte, c’est à dire que l’injection commence à
volume constant et fini à pression constante. On retrouve à peu de choses près la
forme de la figure 11

Dans un moteur diesel l’un des paramètres les plus importants est la température
d’auto-inflammation du combustible en général entre 350°C et 500°C. Cette
température doit être inférieure à la température atteinte à la fin de la compression
adiabatique pour permettre l’auto inflammation. Pour les moteurs lents on utilise les
huiles lourdes tels que les fuel-oils. Pour les moteurs rapides, on utilise exclusivement
du gas-oil. L’emploie de combustibles gazeux dans le diesel est plus difficile du fait de
leur temps d’inflammation élevée. Pour cette raison on utilise généralement un peu de
combustible liquide pour déclencher l’inflammation. Le gaz est soit injecté en même
temps que le liquide soit introduit avec l’air à l’admission. La quantité de liquide
introduite représente 10 à 25 % du combustible nécessaire pour la marche en liquide
seul. En dessous de ces valeurs il faut procéder à des modifications sur le moteur.

3.3 – RENDEMENT ET PUISSANCE DES MOTEURS A COMBUSTION INTERNE

Le rendement d’un moteur est définie comme le produit de 3 rendements.

83
   th x i x m

th est le rendement thermique ou théorique défini plus haut.


Ce rendement est plus élevé pour le moteur diesel que pour le moteur à essence.
L’écart est accentué par le refroidissement nécessaire de tous les organes du moteur à
essence soit par l’eau quand il est à radiateur soit par ventilation de l’air. Dans le
moteur diesel le refroidissement n’intéresse que les parois latérales du cylindre ce qui
permet à la chambre de combustion d’être suffisamment chaude pour favoriser l’auto
inflammation. Si la quantité de chaleur fournie par la combustion est Q 1.

Wth
On a th  où W th est le travail moteur du cycle théorique.
Q1

Wi
i 
Wth
ηi est le rendement indiqué (ou interne) qui tient compte du fait que le travail réel du
cycle diffère du travail théorique.

Weff
- Enfin m 
Wi

ηm est le rendement mécanique et W eff est le travail effectif recueilli sur l’arbre moteur

Wth Wi Weff Weff


th i m      
Q1 Wth Wi Q1

Q1 est obtenue à partir du pouvoir calorifique du combustible brûlé.

W eff est obtenue en absorbant le travail du moteur par un frein spécial (frein de Pony,
frein du Froude ou dynamo-frein).
Le rendement  des moteurs de voiture dépasse difficilement 25 %. La répartition des
calories dissipées est donnée pour un moteur à essence par le schéma ci-dessous.

Echappement

Refroidissement Frottement

39%
Carburant 27% 9%
25%

Travail effectif

Figure 13 : Pertes et rendement dans un moteur de voiture

84
On calcule la puissance du moteur à partir de la valeur du travail moteur sur un cycle.
n
Si la vitesse de rotation du moteur est de n tr/mn c’est à dire tr/s le travail déployé
60
par un cylindre pendant une seconde est

n 1
P  Weff x x
60 2

Deux tours de l’arbre moteur correspondent à un cycle pour un moteur à 4 temps.

Pour N cylindres on pose :

nN
P  Weff
120

Cette puissance est exprimée en chevaux vapeur (ch).

Remarque : La puissance fiscale en CV qui est portée sur la carte grise des véhicules
est totalement fictive et ne correspond pas à la puissance réelle du véhicule. C’est cette
puissance (variant de 2 à 20 CV) appelée aussi puissance administrative qui sert à
établir les valeurs de l’assurance de la vignette etc. La puissance réelle quand à elle
varie de 45 ch pour les petites voitures à 500 ch pour les tracteurs ou 300 ch pour les
voitures de sport.

Pour améliorer le rendement d’un moteur, il faut augmenter m et th ce qui est parfois
contradictoire. Nous donnons ci dessous les principales opérations qui doivent retenir
l’attention pour l’amélioration de l’un ou l’autre des deux rendements cités ci-dessus.
Pour accroître m il faut :

- diminuer les frottements


- réaliser un bon équilibre
- utiliser des pièces légères

Pour accroître th il faut :

- augmenter le taux de compression a (mais m est affecté car la course du piston


plus grande). On doit tenir compte de ce compromis.

- employer des supercarburants pour pouvoir augmenter a (pas de détonations intempestives)

- améliorer le refroidissement du moteur pour avoir un bon remplissage (mais contradiction avec
l’adiabaticité  compromis)

- respecter la forme sphérique de la chambre de combustion pour diminuer au


maximum les surfaces de contact avec le fluide (adiabaticité) mais on limite alors
la turbulence qui favorise la rapidité de la combustion.

- diminuer la durée de contact par une vitesse de rotation élevée (mais on diminue
le taux de remplissage  artifices pour le remplissage)

85

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