Vous êtes sur la page 1sur 12

ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE YAOUNDE

Département ______PHYSIQUE________________
Filière________ PHYSIQUE _______________
Année académique 20_23__/20_24__
Semestre --1-- Niveau-----V------
---------------------------------------------------------------------------------------------
CODE ET INTITULÉ DE L’UE : PHY 523/ Théorie des champs et physique moléculaire

CODE ET INTITULÉ DE L’EC : PHY 5231/ Théorie des champs

CHAPITRE 1 :

NOTIONS SUR LES TENSEURS

Le mot tenseur est issu de l'anglais d'origine latine tensor, mot introduit
en 1846 par William Rowan Hamilton pour décrire la norme dans un système
algébrique (finalement nommé algèbre de Clifford). Le mot a été utilisé avec son
sens actuel par Woldemar Voigt en 1899. En physique et en sciences de l'ingénieur,
les tenseurs sont utilisés pour décrire et manipuler diverses grandeurs et propriétés
physiques comme le champ électrique, la permittivité, la déformation etc. on utilise
souvent le terme tenseur pour désigner un champ de tenseurs. Les tenseurs sont
largement utilisés dans la relativité générale, pour décrire rigoureusement l'espace-
temps comme variété courbe quadridimensionnelle. Les tenseurs sont utilisés dans
de nombreux autres domaines de physique, y compris l'électromagnétisme, la
mécanique des fluides et mécanique du solide. En particulier tenseur des contraintes
et le tenseur des déformations utilisés dans la science des constructions pour définir
la tension et la déformation en tout point d'une structure.

1.1. Définition

Page 1 sur 12
Un tenseur est une application multilinéaire. L'algèbre des tenseurs est appelée
algèbre tensorielle ou algèbre multilinéaire. De façon simple, Un tenseur est une
matrice donc l’ordre dépend du repère dans lequel il est exprimé. Ainsi, un tenseur
d’ordre 0 (de range 0) est un scalaire et c’est une quantité dont la valeur ne dépend
pas de la base choisie pour décrire l’espace ; un tenseur d’ordre 1 est un vecteur, un
tenseur d’ordre 2 est une matrice.
Exemple : Le tenseur de contrainte sur un corps cubique est un tenseur de deuxième
ordre en dimensions 3. Les composantes de ce tenseur de contraintes sont données
par :

  T  e  T  e  T  e  
1 2 3
(1.1)

 11  21  31 
   21  22  21 
(1.2)
 31  32  33 
Figure 1.1. Repère et tenseur

1.2. Généralités
Généralement, l’ensemble des tenseurs de rang n est un espace vectoriel de
dimension 3n. Cette définition généralise les propriétés des vecteurs et des matrices
qui apparaissent ainsi respectivement comme des tenseurs de rang 1 et de rang 2.
Même si la notion de tenseur est souvent d’utilité conceptuelle, les tenseurs sont
omniprésents en physique et sont particulièrement utilisés en théorie des champs.
Dans ces cas, le cadre est un peu différent car on s’intéresse aux changements de

Page 2 sur 12
base dans l’espace-temps Ɍ4, et pas seulement l’espace Ɍ3. Les lois physiques
s’opèrent par les produits tensoriel qui sont les contractions.
 Simple contraction
L’opération de contraction revient à effectuer un produit scalaire entre les termes les
plus proches :
 La simple contraction de deux vecteurs par distributivité du produit
scalaire correspond à leur produit scalaire.

(1.3)
 Simple contraction entre un tenseur du second ordre et un du
premier ordre (vecteur). Le calcul correspond à celui d’un produit
matrice-vecteur. Le résultat est un vecteur.

(1.4)
Ex. Le tenseur identité contracté avec un vecteur donne un vecteur.

(1.5)

Page 3 sur 12
 Simple contraction entre deux tenseurs du second ordre : est un tenseur
du second ordre. Les composantes de A.B sont obtenu par le produit des
matrices des composantes.

(1.6)
 Simple contraction entre deux tenseurs d’ordre quelconque.
Le résultat s’obtient toujours en sommant les indices centraux.
Par exemple, pour deux tenseurs du 4e ordre :

(1.7)
On remarque que la simple contraction de deux tenseurs d’ordre n et m est un
tenseur d’ordre n+m-2.
Exemple d’utilisation

Le tenseur des contraintes donne une relation linéaire entre


La force et l’élément de surface orienté :

(1.3)

df
où  ij 
i
On peut aussi écrire (1.8)
dS j
A cause de l’équilibre des moments, c’est un tenseur symétrique.
Ses composantes ont un sens physique :

Page 4 sur 12
  11n1   12 n2  13 n3 
d f   21n1   22 n2   23 n3  dS (1.9)
 31n1   32 n2   33 n3  e
i

 Double contraction
On étend la règle des contraction de proche en proche. La double contraction
entre deux tenseurs du second ordre corespond à leur produit scalaire :

(1.10)

Si ces tenseurs sont symétriques ; on a aussi :  :    ij kl (1.11)


D’un point de vue pratique on a :

 11  21  31  11  21  31 
 :    21  22  21  :  21  22  21 
(1.12)
 31  32  33   31  32  33 
Pour exemple des tenseurs d’ordre supérieur on a :

 :  hl   ij  Cijkl  lk (1.13)
Un exemple de triple contraction :

(1.14)
 Règle : si A et B sont d’ordres m et n alors la p-contraction A...(p fois)B est
d’ordre m+n-2p. il faut que m ≥ p et n ≥ p.

 Produit scalaire pour les tenseurs


Le Produit scalaire avec les base canonique donne les composantes du tenseur :

Page 5 sur 12
pour un vecteur : ui  u ei ; (1.15)
pour un tenseur du 2nd ordre

(1.16)
(1.17)

Si le tenseur est symétrique , on a : (1.18)


Généralisation : (1.19)
En physique, le produit scalaire possède le même sens que la simple contraction
pour les vecteurs : il mesure la contribution de deux éléments. Par exemple :
- La puissance en 1D ou 3D :
 En mécanique du points :

P  F v  Pi  Fi  vi (1.20)
 En mécanique du solide rigide :

P (1.21)
- La puissance volumique (mécanique des milieux continux) :

-
 :    ij  ij (1.22)

1.3. Espaces métriques


1.3.1. Définition
En mathématiques et plus particulièrement en topologie, un espace
métrique est un ensemble au sein duquel une notion de distance entre les éléments
de l'ensemble est définie.

Page 6 sur 12
En géométrie, l’espaces métriques se réfère à l'espace de Minkowski du nom
de son inventeur Hermann Minkowski, appelé aussi l'espace-temps de Minkowski
ou parfois l'espace-temps de Poincaré-Minkowski. C’est un espace mathématique, et
plus précisément un espace affine pseudo-euclidien à quatre dimensions, modélisant
l'espace-temps de la relativité restreinte.
L'espace-temps de Minkowski, noté ξ, est un espace affine réel de 4D. Il
correspond à la donnée d'un point O (l'origine du repère) et d'un espace vectoriel (dit
associé) de dimension quatre (4) (sur R). Ainsi d’un espace métrique, vient un
tenseur métrique.
Le tenseur métrique est un tenseur de rang 2 (c'est-à-dire une forme bilinéaire) défini
sur un espace vectoriel E de dimension finie:
g :EE  R
(u, v)  g (u, v) (1.23)

g est :
 symétrique : u, v  E g (u, v)  g (v, u) (1.24)
 non dégénérée : v  E, g (u, v)  0  u  0 (1.25)

 définie positive: x  E, g ( x, x)  0 (1.26)


(Exception pour les pseudo-métriques, voir ci-dessous).
Pour un espace métrique, on note le produit scalaire de 2

vecteurs et de la manière suivante :

g (u, v)  g (u i ei , v j e j )  u i v j g (ei , e j )  u i v j gij (1.27)

La notation est conventionnellement utilisée pour les composantes du tenseur


métrique.

Page 7 sur 12
Nous supposons ici une base quelconque, dans cette base, le tenseur
métrique se calcule alors simplement:

(1.28)

Où désigne le produit scalaire de exprimé dans un repère orthonormé


cartésien.

1.3. 2. Tenseur métrique en relativité


En relativité, on travaille dans un espace vectoriel à 4D de Minkowski contenant les
quadri-vecteurs dont la première dimension représente la coordonnée temporelle et
les trois autres les coordonnées spatiales usuelles. Cet espace-temps est muni d’une
métrique non-eucidienne carctérisée par le tenseur g de rang 2 qui est une matrice
donnée par :

 1 0 0 0
 
0 1 0 0
G
0 0 1 0 (1.29)
 
0 0 0 1
Contrairement au cas de la métrique euclidienne, caractérisée par le tenseur identité
de Krönecker, l’action de la métrique de Minkowski ne laisse pas un quadri-vecteur
invariant en raison du signe « - » dans la dimension temporelle. Dès lors, on définit
deux types de coordonnées pour un quadri-vecteur donné e = (e0,e1,e2,e3) : la

Page 8 sur 12

coordonnée contravariante eµ et la coordonnée covarainte e  g µ e , où les gµν sont
éléments de la matrice de g qui est donc un tenseur covariant de rang 2.
La métrique definit le produit scalaire de deux quadri-vecteurs. Prenons par exemple
deux quadri-vecteurs « position d’espace temps » exprimé dans une base de
minkowski : x=(x0=ct, x1, x2, x3) et y=(y0=ct’, y1, y2, y3), où c est la vitesse de la
lumière dans le vide. Le produit scalaire est défini selon : x.y = - x0 y0 + x1 y1 + x2
y2 + x3 y3 = - c2tt’ + x1 y1 + x2 y2 + x3 y3. (1.30)
Remarque : On trouve aussi dans la littérature la convention (+, -, -, -) pour la
signature de g. En général, cette dernière est utilisée en relativité restreinte, alors que
la signature (-, +, +, +) est utilisée en relativité générale. Les deux conventions sont
bien entendu équivalentes (il suffit de changer g en - g).
Enfin comme en géométrie euclidienne classique avec les transformations de
Galilée, on définira en géométrie minkowskienne des changements de reférentiel
appelés transformations de lorentz.
Exercices :
1. Etabli le tenseur de Minkowski à partir d’une base orthogonale.
2. Exprimer le tenseur de Minkowski en coordonnées cylindrique puis en
coordonne sphérique.

1.4. Dérivée covariante et symboles de Christoffel


1.4.1. Dérivée covariante
La dérivée covariante permet d'évaluer l'évolution d'un champ de vecteurs V e
n prenant en compte non seulement ses modifications intrinsèques, mais aussi celle
du système de coordonnées. Ainsi, si on prend un repère en coordonnées polaires, le
s deux vecteurs er et eθ ne sont pas constants et dépendent du point étudié. La dérivé
e covariante permet de prendre en compte ces deux facteurs d'évolution.
Page 9 sur 12
La transformation inverse des composantes contravariantes d’un vecteur entre

deux bases est donnée par l’expression

(1.31)

Dans le cas d’une base fixe , les sont les composantes contravariantes de
tel que :

(1.32)

Dans ce cas les sont des constantes (transformation entre deux bases fixes) et

la différentielle ordinaire de se comporte ainsi comme un tenseur

(1.33)

Par contre dans le cas où les ne sont plus des constantes, la différentielle
ordinaire de ne se comporte plus comme un tenseur à cause de la présence du
deuxième terme.

(1.34)

Dans le cas d’une base locale , les ne sont plus les composantes
contravariantes de tel que

(1.35)
Le but de ce qui suit est de déterminer, dans le cas d’une base locale, les ”nouvelles”
composantes contravairaintes

, (1.36)

qui se comportent comme les composantes d’un tenseur . (1.37)

Page 10 sur 12
1.4.2. Les symboles de Christoffel
Considérons un point M de l’espace et soit le repère naturel
attaché à un tel point. En un point infiniment voisin M′, repère par :

, (1.38)
le repère naturel associé est par définition

(1.39)

Le développement de dans la base est donnée

par , (1.40)

où les coefficients du développement sont les symboles de Christoffel de


seconde espèce. Dans ce cas, la différentielle des vecteurs de base s’exprime sous

forme (1.41)

Pour exprimer les symboles en fonction de la métrique, calculons la


différentielle des composantes du tenseur métrique. Nous avons d’une part,

(1.42)

et d’autre part, (1.43)


Nous déduisons l’expression des dérivées partielles des composantes du tenseur
métrique (1.44)
En introduisant les symboles de Christoffel de première espèce, définis par
(1.45)

Page 11 sur 12
En utilisant la propriété Γi k ,j = Γk i ,j,
il est possible de montrer que (1.46)
Remarque: Diverses notations sont utilisées pour représenter les symboles de
Christoffel. Les plus usuelles sont les suivantes:

- Symboles de première espèce: (1.47)

- Symboles de deuxième espèce: (1.48)

Page 12 sur 12

Vous aimerez peut-être aussi