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RDM : GME1 + T1

C. CHEMALY

TABLE DES MATIERES

Chapitre 0 Introduction

Chapitre 1 Généralités sur les poutres

Chapitre 2 Caractéristiques géométriques des sections

Chapitre 3 Traction - Compression

Chapitre 4 Flexion

Chapitre 5 Introduction au flambement

Chapitre 6 Torsion des barres circulaires

Chapitre 7 Torsion des barres de section quelconques

Chapitre 8 Calcul des déplacements

Chapitre 9 Structures hyperstatiques : méthode des forces

Chapitre 10 Etats de contrainte et de déformation

Chapitre 11 Oscillations des structures élastiques

Cours de RDM - Version 2017


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CHAPITRE 0: INTRODUCTION

0.1- But de la RDM


La RDM est une technique et non une science. C'est un outil mis à la disposition des
ingénieurs pour étudier les efforts et les déformations des constructions de toute sorte. C'est
donc un accessoire indispensable a l'ingénieur dans l'exercice de son métier. Cette technique
suppose essentiellement la déformabilité des matériaux utilisés. Au contraire des théories de
l'élasticité et de la plasticité qui étudient de façon rigoureuse le comportement des matériaux,
avec des calculs très compliqués, la RDM se propose d'approcher de façon simple la réalité
avec une précision suffisante pour la plupart des structures élémentaires rencontrées dans la
pratique.
L'ingénieur qui utilise la RDM devra créer un modèle de calcul suffisamment simple
pour aboutir à un résultat mais qui reste proche de la réalité pour être représentatif : c'est "l'art
de l'ingénieur".

0.2- Modèles de calcul


La réalité des constructions est très complexe. Le fait de prendre en compte toutes les
particularités et tous les détails d'une construction ne pourrait, même si l'on y arrivait,
qu'apporter un gain de précision inutile sur les résultats. Il ne faut pas oublier qu'au stade de la
mise en oeuvre, aussi bien dans la fabrication qu'à l'assemblage, il existe des imperfections et
que celles ci ne sont pas modélisables. C'est pourquoi, les résultats d'essais et mesures sur les
constructions réelles seront toujours assortis par la suite de coefficients de sécurité. On peut
donc se permettre des approximations au stade du modèle pour peu que l'on reste dans les
limites du domaine de sécurité.

Notons que la modélisation est double:

- Géométrique en ce qui concerne la forme, les conditions aux limites,


l'application des sollicitations.

- Physique en ce qui concerne le comportement des matériaux, la nature des


sollicitations

On considère en particulier le matériau comme homogène et isotrope, ce qui implique


une vue macroscopique du comportement.

0.3- Forces extérieures et intérieures


On distingue les forces extérieures qui agissent sur la structure et les forces intérieures
qui assurent sa cohésion.

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Parmi les forces extérieures, on range les charges effectivement appliquées, les
réactions d'appuis les forces de volume( poids propre, force centrifuge), les forces de
surface(viscosité...).

Les forces intérieures apparaissent entre toutes les parties adjacentes de la


construction: elles sont mises en évidence en effectuant une coupure dans la structure: ce sont
elles qui s'opposent à la rupture de l'élément coupé. Elles sont toujours égales et opposées sur
chacune des sections.

Exemple: poutre support de remorque de camion

Charges appliquées

Poids propre

Coupure

Réactions des essieux


Essieu essieu
arrière avant

0.4- Notion de contrainte


Ces forces intérieures ont en général une résultante correspondant à une certaine
distribution sur la surface d'application. Si l'on effectue une coupure dans l'élément et que l'on
considère les forces internes s'exerçant sur un petit élément de surface dS (infiniment petit)
autour d'un point M la résultante dF des forces internes sur dS donne une contrainte:

En M la contrainte est :

dF
p = lim σ dF
dS →0 dS

C'est une grandeur vectorielle dont l'unité est le Pascal(N/m²) pour des
raisons pratiques on utilise des multiples de cette unité:

- le MPa ou N/mm² (megapascal)

- le daN/cm² ou bar

La projection sur la normale à dS de p est appelée contrainte normale en M (σ) la


projection sur le plan tangent, la contrainte tangentielle ou de cisaillement (τ).

On peut projeter la contrainte en deux composantes, normale à la section ( contrainte


normale ) et tangentielle ( contrainte tangente ou de cisaillement ) . Il ne faut pas confondre

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« CONTRAINTES » et « EFFORTS », les efforts étant la somme sur la surface des


contraintes.

0.5- Déplacements et déformations:


Au cours du chargement d'une structure, les points se déplacent du fait que celle ci se
déforme. Il convient de préciser ces déformations. Notons qu'il peut y avoir déplacement sans
déformation.

corps rigide G G’ corps souple G G’

déformation

déplacement

* déformations linéaires:

Considérons un petit élément linéaire MM'. Apres M’


déformation il vient en M1M1'. On appelle ε la déformation
linéaire définie par la variation relative de longueur MM'. Cette
déformation est une grandeur sans dimension, comptée positive M M’1
pour un allongement et négative pour un raccourcissement. M1

M 1M '1 − MM '
ε = lim
M '→ M MM '

* Déformation angulaire:

Considérons maintenant deux petits éléments perpendiculaires MM’ et MM". Apres


déformation, ils viennent en M1M1' et M1M1". On désigne par γ la variation de l'angle droit :

M’’ M’’1

M’1 γ = lim ( M ' MM ' '− M '1 M 1 M ' '1 )


M '→ M
M ''→ M
M1

M’
M

γ est aussi appelée distorsion. Pour les matériaux usuels ces valeurs sont faibles, de
l'ordre de quelques millièmes. Les déformations étant faibles, les déplacements qui en
résultent le sont donc également. On supposera donc toujours que les déplacements sont sans
incidence sur la répartition des efforts.

En revanche la structure suivante ne peut être calculée par les méthodes classiques de
RDM : l'effort dans les barres dépend du déplacement de la charge qui dépend de
l'allongement des barres, qui dépend des efforts dans les barres.

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P/2 P/2

R R
α
H α H

0.6- Relations entre les contraintes et les déformations : Loi de Hooke


La relation entre les contraintes et les déformations traduit le comportement du
matériau lors de sa mise en charge. Hooke montra a la fin du XVII s., que, dans l'hypothèse
des petites déformations, les déplacements étaient proportionnels aux charges.

Nous verrons que dans sa forme actuelle la loi de Hooke s'exprime par une relation
linéaire entre les six composantes caractérisant l'état de contrainte et les six composantes
caractérisant l'état de déformation (3 rotations, 3 translations ).Une conséquence immédiate
est le principe d'indépendance des efforts de chargement. Considérons par exemple une
structure chargée par une force appliquée au point A. Soit uA le déplacement de A :

uAA=KA×P1 KA est indépendant de l'intensité de P1. P1 B

Au point B le déplacement dû à P1 est: uBA=KAB×P1. A UAA UBA

Chargeons maintenant en B seul, le déplacement de B sera uB=KB×P2 P2

Si on charge P1 puis P2 on a uB=KAB×P1+K'B×P2 B

Si P1 tend vers 0, on doit retrouver uB=KB P2 A UAB UBB

Donc ou bien KB=K'B ou bien K'B est une fonction de P1 ce qui est contraire a
l'hypothèse.

Il en résulte le "principe de superposition" : un cas de charge complexe pourra toujours


être décomposé en cas de charges élémentaires (voire unitaires) qui seront étudiées
séparément. Après obtention des résultats, on pourra superposer les différents résultats
concernant les efforts aussi bien que les déplacements. Par ailleurs, cette décomposition offre
l'avantage de mettre en évidence l'influence des différents cas de charge.

0.7- Classification des corps étudiés en RDM


Les formes géométriques des constructions permettent d'introduire des hypothèses sur
les déformations. On distingue :

a) Les éléments linéaires et les assemblages d'éléments linéaires : ce sont les poutres
ou les barres caractérisées par le fait que 2 dimensions sont faibles par rapport à la troisième.

b) Les plaques et coques: caractérisées par le fait qu'une des dimensions (l'épaisseur)
est faible vis à vis des deux autres.

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c) Les pièces telles que l'épaisseur est faible devant les dimensions transversales, elles
même faibles devant la dimension longitudinale. Ce sont les pièces longues ou voiles minces,
pour lesquelles il existe une théorie particulière.

d) Les corps massifs pour lesquels les trois dimensions sont du même ordre.

Pratiquement, la RDM permet étudier les corps des catégories a) et c) et dans certains
cas particuliers b). Les corps du type d) et la plupart du type b) font appel à des méthodes
numériques telles que la méthode dite des éléments finis. Il convient d'avoir à l'esprit cette
classification lors de l'élaboration d'un modèle de calcul.

0.8- Liaisons extérieures


Toute structure étudiée doit être en équilibre sous l'action des forces extérieures.

Ainsi, les charges appliquées sont connues mais elles sont équilibrées par l'ensemble
des réactions d'appuis qu'il convient de déterminer avant tout calcul de RDM.

Les réactions d'appuis sont exercées par les supports de la structure, qui peuvent être
les autres éléments d'une structure plus complète. Par exemple, la structure représentée par
une remorque de camion a pour support le sol. Mais les poutres support du plateau sont elles
même supportées par les essieux etc...

Les réactions d'appuis peuvent être déterminées par les équations de la statique:

- si elles sont en nombre égal : le système est dit isostatique.

- si les réactions d'appuis sont en nombre supérieur, le système est dit


hyperstatique et elles sont déterminées à l'aide du calcul des déplacements
qui doivent être nuls ou imposés.

- si les réactions d'appuis sont en nombre inférieur, le système est dit instable.

La modélisation des appuis est une part importante du modèle de calcul : les
approximations doivent être étudiées avec précision afin d'en limiter l'influence par rapport au
comportement réel de la structure.

δModèle synthétique de calcul

Forces extérieures

δ1=déformation

G’ σ = F/S= contrainte

Corps étudié G δ=déplacement

Liaisons extérieures

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Chapitre 1 - Page 1

CHAPITRE 1: GENERALITES SUR LES POUTRES

1.1- Définition
On considère une courbe Γ et un point G de cette courbe. Dans le plan normal à Γ, un
contour fermé (S) dont G est le centre de gravité. On suppose que le contour (S) varie
lentement ou pas du tout lorsque G décrit Γ, et que les dimensions de (S) sont faibles vis à vis
de la courbure de Γ. (S) est appelée section droite de la poutre et Γ fibre moyenne.

* exemple de poutres :

- poutre de plancher de bâtiment. Γ


- axe d'un essieu. G x

- flèche d'une grue (mobile ou à tour ). S

1.2- Principe de St Venant


"Les contraintes et, par suite, les déformations en une région éloignée du point
d'application d'un système de forces ne dépendent que de la résultante de ce dernier".

Par éloigné il faut entendre une distance au moins égale à la plus grande dimension
transversale de la section de la poutre. Suivant ce principe il est possible par exemple de
remplacer un couple par un système de deux forces.

c d c d
RA ×l = (l −α + ) − (l −α − ) =c
d 2 d 2

C/l C -C/l Ra C/d -C/d Rb


= d
A α A
B B
α
l l
1.3- Principe de Navier-Bernouilli
L'hypothèse de Navier dont la validité a été vérifiée expérimentalement, consiste à
supposer que la section d'une poutre normale à la fibre moyenne reste plane après
déformation. Cette hypothèse sur le comportement mécanique va permettre de déterminer les
déplacements, puis les déformations, puis les contraintes. Les contraintes sont alors reliées
aux sollicitations par des relations d'équilibre.

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Chapitre 1 - Page 2

M M

Il est important de noter que cette hypothèse n'est valable qu'en l'absence de distorsion,
c'est a dire dans le cas ou il n'y a ni effort tranchant ni torsion. En effet dans ces cas, la section
subit un gauchissement du fait de la présence des contraintes de cisaillement : On utilise alors
le principe de Navier généralisé : deux sections voisines sont superposables par déplacement:

M T T M+dM

1.4- Sollicitations internes


Le principe de St Venant permet de réduire l'ensemble des sollicitations exercées d'un
côtè d'une coupure dans une poutre à sa résultante.

On distingue :

 les efforts :

- normal = perpendiculaire a la section droite N

- tranchant = dans le plan de la section droite T

 - les moments :

- de flexion = d'axe dans le plan de la section droite M

- de torsion = d'axe perpendiculaire a la section droite C

Le signe de ces efforts dans le cas général peut être celui des conventions de
mécanique générale (dans un repère orthonormé).
Cependant, on préférera y
appliquer des conventions propres
a la RDM qui permettent d'obtenir, x
ensuite, directement le signe des Mx
contraintes.
Ty N

Mz
Convention : G Tz
M+dM z
T
My
N
M N
T+dT
Forces
de Forces
de
gauche
droite

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1.5- Types de poutres

1.5.1- Poutres rectilignes à plan moyen

C'est l'un des cas les plus fréquents. Le contour fermé (S) possède 2 axes de symétrie
dont l'un est dans le plan moyen. On considère un repère Gxyz associé à un point de l'axe de la
poutre tel que Gx coïncide avec cet axe, Gz dans le plan moyen et Gy formant un trièdre
positif. Les axes Gy et Gz coïncident avec les axes principaux d'inertie de la section (S). Les
seules sollicitations (ou facteurs de force) mises en évidence à l'aide d'une coupure sont
l'effort normal N suivant Gx ; l'effort tranchant T suivant Gy et le moment de flexion M d'axe
Gz.
y
La connaissance de N, T et Ty Plan moyen
M permet de définir l'état de x
contrainte et par suite les N
Fibre moyenne
déformations de la poutre.
Mz
z

1.5.2- Poutres courbes à plan moyen

Il faut distinguer deux cas suivant que le chargement est perpendiculaire au plan
moyen ou dans le plan moyen.

y y
py
x x
px

z z
pz

Charges dans le plan moyen xz Charges perpendiculaires au plan moyen xz

1.5.3- Poutres gauches:

C'est le cas le plus général. Un exemple peut en être donné par le limon hélicoïdal d'un
escalier. Les 6 facteurs de forces sont présents et il est nécessaire d'introduire des indices pour
l'effort tranchant et le moment fléchissant.

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Chapitre 1 - Page 4

1.6- Conditions d'appuis


Les appuis constituent les liaisons de la poutre avec le milieu extérieur. On distingue
les appuis bilatéraux simples ( respect du principe de superposition ); les appuis élastiques
( réactions proportionnelles aux déplacements ) et les encastrements rigides. On utilise
couramment la schématisation mécanique suivante :

appui simple (1) ou (1b) ou (2)

appui élastique: R=kδ encastrement élastique: c=kθ

encastrement rigide

Les différents appuis sont déterminés par la liaison avec le déplacement correspondant.

Ainsi l'encastrement rigide interdit le déplacement dans toutes les directions : on dit
que les 6 degrés de liberté sont liés.

L'appui simple (1) ou (1b) libère les degrés de liberté de rotation.

L'appui simple (2) libère les degrés de liberté de rotation et la translation horizontale.

1.7- Principe de résolution de RDM sur poutres


Après avoir modélisé la poutre et ses liaisons extérieures, il convient de vérifier
l'équilibre général du système par détermination des valeurs des réactions d'appuis.

Les équations de la statique ( 3 équations d'équilibre de forces, 3 équations d'équilibre


du moment dans le cas général ) permettent de déterminer la valeur des réactions si le système
est isostatique. Dans le cas du système hyperstatique, les inconnues hyperstatiques sont
déterminées par calcul des déplacements, qui doivent être nuls ou imposés dans la direction
des inconnues hyperstatiques . Une fois les réactions déterminées et l'équilibre vérifié on
détermine les efforts internes dans la poutre dans chaque section en calculant la résultante des
forces d'un côté de la coupure.
Exemple: T(x)

P Pb/l P Pa/l Pb/l

=>

a b x -Pa/l

Effort normal = 0

M(x) Pab/l

ceci permet de determiner les contraintes dans chaque section

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Chapitre 1 - Page 5

1.8- Rappel du calcul des réactions d'appuis


On considère une poutre quelconque plane à plan moyen soumise a un système de
forces (S) quelconque sur 2 appuis.

S
G1

Définition du degré d'hyperstaticité:


G0 A chaque appui correspondent 3 degrés de libertés:

- déplacement horizontal

- déplacement vertical

- rotation d'axe perpendiculaire au plan de la feuille.

A chaque degré de liberté bloqué correspond une réaction. Soit n le nombre de degrés
de liberté bloqués, donc le nombre de réactions d'appui.
Le nombre d'équations de la statique pour un problème plan est 3:

-Si n < 3 le système est instable ( rien n'empêche le système de se déplacer dans les
directions d'un ou plus des degrés de liberté).

-Si n = 3 le système est isostatique. Il est possible de calculer les réactions d'appuis a
l'aide des seules équations de la statique.

-Si n > 3 le système est hyperstatique. Les réactions ne peuvent être déterminées qu'en
exprimant que les déplacements dans la direction des réactions
surabondantes sont nuls.

Exemple de calcul: RA P 2P RB

1) Poutre droite sur deux appuis simples. a a a

Dans ce cas, on fait abstraction des réactions horizontales puisqu'il n'y a pas de charges
horizontales. On ne considère alors que deux équations de la statique, la troisième étant auto-
équilibrée (on peut aussi ajouter une réaction Ha horizontale dont la valeur serait trouvée
égale à 0 avec l'équation de projection horizontale).

Les appuis A et B n'interdisent que le déplacement vertical (rotations libres).

⇒ deux réactions = deux équations système isostatique


projection verticale des efforts: RA + RB - P - 2P =0 (1)

somme des moments par rapport à A (ou B) =0

P×a+2P×2a- RB ×3a=0 (2a)

ou RA ×3a-P×2a-2P×a=0 (2b)

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Chapitre 1 - Page 6

Ces deux dernières équations permettent d'obtenir directement RA et RB. Mais on


aurait obtenu le même résultat en utilisant (1) et (2a) ou (1) et (2b).

RA = 4/3 P et RB=5/3 P

On peut vérifier que la somme des réactions est égale a la somme des actions

RA + RB=9/3 P = 3P

2) Poutre verticale encastrée:

Dans ce cas nous avons 3 réactions d'appuis. L'appui A bloque

VA a -le déplacement vertical → V(A)

MA -le déplacement horizontal→H(A)

HA -la rotation →M(A)

N = 3 donc le système est isostatique.

- projection verticale des efforts V(A) = 0

- projection horizontale H(A) = P

- équation de moment en A P×a-M(A) = 0 ⇒ M(A) = Pa

1.9- Déplacements et déformées d’une poutre


Déplacement δ θ
Déformation Δl/l γ

θ
δ

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Chapitre 2 - Page 1

CHAPITRE 2: CARACTERISTIQUES
GEOMETRIQUES DES SECTIONS

2.1-Définition des caractéristiques géométriques des sections


Les principales caractéristiques d’une section de poutre utilisées dans les calculs de
résistance des matériaux sont :
 l’aire de la section
 la position de son centre de gravité ( G )
 les moments d’inertie ( de surface )
 la direction des axes principaux d’inertie
 les rayons de giration et l’ellipse d’inertie
 les rendements géométriques

Toutes ces caractéristiques sont relatives à la distribution des contraintes normales


dans une poutre. Elles se rapportent à une surface et non à son volume : ce dernier cas étant
rapporté aux effets d’inertie en dynamique (volume ou masse et non section, inertie de volume
ou de masse et non de section ).

Elles découlent de l’hypothèse de Navier sur la loi des sections planes et sont
nommées caractéristiques de première espèce par opposition aux caractéristiques relatives aux
déformations provenant des contraintes de cisaillement (inertie de torsion, section réduite).
Elles permettent au vu de la structure des formules de contrainte de déterminer les formes plus
économiques et ainsi créer une variable "rendement".

La définition du système d’axe est la suivante :


y y’ (S) dans le plan Oyz.
Z
Y
x’ G le centre de gravité de (S).
φ x
GY et GZ axes principaux d’inertie.
z’
G On a alors :

S   dydz aire de la section


z
O Sy=  zdzdy et Sz=  ydzdy
moments statiques /Oy et Oz
Iz=  y 2 dzdy moment d’inertie de la section par rapport à Oz

Iy=  z 2 dzdy moment d’inertie de la section par rapport à Oy

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Chapitre 2 - Page 2

Izy=  zydzdy moment d’inertie centrifuge ou produit d’inertie

On remarque d’après ces formules que plus la matière est éloignée des axes plus les
inerties sont grandes. Iz’, Iy’, et Iz’y’ ont les mêmes définitions que Iz, Iy, et Izy mais sont
calculés dans un système d’axes passant par le centre de gravité G et parallèle au système
d’axe Ozy. Le calcul peut-être effectué à l’aide du théorème de Huyghens :
S
Iz’=Iz- yG2 S avec y g  z
S
2
Iy’=Iy- z G S
Sy
Iz’y’=Izy- y G z G S et z g 
S

Les axes principaux d’inertie passent par le centre de gravité G, correspondent à une
inclinaison  par rapport au système d’axes Gy’z’ et donnent un produit d’inertie Izy nul.

2 I z' y'
 est donné par tg 2 
I y'  I z'

Les valeurs des inerties principales peuvent être obtenues par deux séries de formules
différentes

 I Z  I z ' cos   I y ' sin   I z ' y ' sin 2


 2 2

1
 I Y  I z ' sin   I y ' cos   I z ' y ' sin 2
2 2

 I z'  I y'  I z' I y' 


2
I Z      I z' y'
2

 2  2 
2
 I z'  I y'
2
 I z' I y ' 
I Y      I z' y'
2

 2  2 

NOTA : les formules (2) supposent connu l’axe principal (GZ) de moment d’inertie maximal.

2.2- Ellipse d’inertie, rayon de giration et rendement géométrique.


Les formules ci-dessus permettent d’exprimer Iz’ et Iy’ en fonction de IY et IZ. Dans le
système d’axes principaux, on obtient l’équation d’une ellipse dont les sommets sont :

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Chapitre 2 - Page 3

IZ IY
rZ  et rY  et la variable r , rayon de giration suivant l’axe  faisant l’angle  avec Gz
S S

y Y Δ Z

Tangente // à Δ z2 y2
 1
rZ2 rY2
G

ry
z

rz
Contour de la section

Les rayons de giration renseignent sur l’isotropie des propriétés flexionnelles de la


section.
On peut déterminer graphiquement r et obtenir ainsi la variation d’inertie en fonction
de l’angle 

Il est important de noter que les axes principaux d’inertie sont les axes d’inertie
extrémales ( maximum et minimum ) et que lors du calcul il faut vérifier que les valeurs
obtenues pour IY et IZ encadrent bien les valeurs de départ Iy’ et Iz’.

Le rendement géométrique est le rapport de l’inertie réelle à l’inertie d’une section


fictive où toute la surface serait concentrée à la distance la plus éloignée du centre de gravité.

Cette notion renseigne sur la bonne utilisation de la matière en flexion.

d2
S1  S
d1  d 2

d1 I fictive  S1d12  S 2 d 22  Sd1d 2


x d1
G S2  S
d2 d1  d 2
I ré elle
 1
Sd1d 2

2.3- Calcul pratique des sections


Dans la pratique les sections rencontrées sont des juxtapositions d’éléments
rectangulaires dont les caractéristiques sont connues.

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Chapitre 2 - Page 4

h/ 2
I Gz   y bdy
2
y YG=h/2
 h/ 2

YG=h/2 ZG=b/2
dy
h/2 I  z  bh3 / 3 I y  hb3 / 3
y
G Z
h/2 IGZ=bh3/12 IGY=hb3/12

z
b
R 2
I=   (r cos )² rdrd
0 0

R 2
I=  r 3 dr  cos ²d
rdrdφ 0 0
φ
r rcosφ 2
R 4  sin 2 R4
I=  
4 2 4 0 4

On décompose alors la section en tronçons rectangulaires juxtaposés, on calcule les


quantités élémentaires et en les sommant et à l’aide du théorème de Huyghens on détermine
les caractéristiques générales.

Ex.

tr S OGz OGy SOy SOz Igz Igy IOz IOy Igyz IOyz
1 2a2 a/2 a a3 2a3 8a4/12 2a4/ 12 8a4/3 2a4/3 0 a4
2 3a2 3a/2 5a/2 9a3/2 15a3/2 3a4/12 27a4/12 19a4 9a4 0 45a4/4
Total 5a2 11a/10 19a/10 11a3/2 19a3/2 65a4/3 29a4/3 49a4/4

SOy /S SOz /S IOz=Igz+SOGy2

par rapport à Oyz IOy=Igy+SOGz2

IOyz=Igyz+SOGyOGz

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Chapitre 2 - Page 5

y'
y Y

Et par rapport aux axes Gy’z’ :

1085a 4 
' 2
② xg2 a 29a 4  11a 
2a I Gy '   5a 2    
a/10 3  10  300 
' 2

65a 4    symétrie
4
G z' 19 a 1085a
²I   5a 2   
300 
① ① 45° Gz '
3  10 
xg1
'
2a 19a/10 49a 4 2 11a 19a 720a 4
I Gy 'z '   5a * 
4 10 10 400
a z
Z
a/10

On considère Igz’ légèrement supérieur à Igy’  tg2    et   45

1085a 4 720a 4 65a 4


I Gz  I Gz ' cos2   I Gy ' sin 2   I Gy 'z ' sin 2   
300 400 12
4 4
1085a 720a 218a 4
I Gy  I Gz ' cos   I Gy ' sin   I Gy 'z ' sin 2 
2 2
 
300 400 120

On constate bien que IGz et IGy encadrent les valeurs de IGy’ et IGz’

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Chapitre 3 page 1

CHAPITRE 3 : TRACTION ET COMPRESSION

3.1- Définition et facteur de force:


Une barre se trouve en compression (ou en traction) pure si le seul facteur de force mis
en évidence a l'aide d'une coupure est l'effort normal ;

P P
N=P
P

P N N P

Il est naturel de supposer les contraintes normales agissant dans une section droite
parallèle a la fibre moyenne de la barre supposée rectiligne. Les lois de Hooke et Navier-
Bernouilly permettent d’affirmer qu’elles sont uniformément distribuées sur toute la section.
Cela est vrai à une certaine distance du point d'application des forces extérieures sur la barre
(principe de St Venant).

La section S de la barre est supposée constante ou variant lentement avec l'abscisse

3.2- Contrainte normale - déformation linéaire et loi de Hooke


L'état de contrainte étant identique en tout point d'une section droite il est donne par

σ = N/S
La déformation linéaire d'un petit segment MM' parallèle a la fibre moyenne de la
barre est par définition :

l Δl

et par conséquent ε=∆(dx)/dx


M M’ P

x dx dx Δ(dx)

a b b’

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Chapitre 3 page 2

La loi de Hooke postule dans ce cas la proportionnalité entre la contrainte normale σ et


la déformation linéaire ε,

σ = Eε

avec E module d'Young. L'allongement d'une barre s'obtient par sommation des
déformations linéaires:

∆l=∫ ε dx =∫ (σ/E) dx =∫ (N/ES) dx

N<0 pour une traction, ∆l <0 pour un allongement.

3.3- contrainte tangentielle et distorsion:


Nous allons mettre en évidence le mouvement d'une barre soumise à la traction pure
dans les 2 directions perpendiculaires.

Examinons d'abord l'état de contrainte dans une section plane faisant un angle avec la
section droite S de la barre.

S= Sαcos α σα

P σ α f N=P α f

τα

Si f est la contrainte totale sur la section inclinée Sα on a évidemment.

N = fSα = σS σα = f cosα = σ cos2α τα= σ cosα sinα

La contrainte f possède une composante normale σα et une composante tangentielle τα


π
les relations ci dessus montrent que pour α = les contraintes normales et tangentielles
2
sont nulles. α=π/2 α=π/4 α=0

P σα=0 σα=N/2S σα=N/S P

τα=0 τα=N/2S
τα=0

Examinons maintenant la rotation d’un petit segment MM’ non parallèle a la fibre
moyenne. Construisons M1A parallèle à MM’ et cherchons à exprimer la rotation dα

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Chapitre 3 page 3

dα= AM '1 = AA '+ B ' M '1 A B


M’ IA B ds ds
dα M’1 ~α
ds α avec AA’=AB sinα et
M M1 J M '1 B ' = M '1 B cos α . B’

A’
AB AB
Déformation longitudinale ε l
=
IA
=
ds cos α
.(M1A=ds)
M’1

M 1' B M '1 B
Déformation transversale . ε t = = M1
JB dssin α

L'expérience montre que ces deux déformations ne sont pas indépendantes mais
proportionnelles. Le coefficient de proportionnalité est une caractéristique du matériau
appelée coefficient de Poisson.
Δa/2 ∆l
εl =
l
εt =
∆a
a
ε t
= νεl
a
avec ν coefficient de Poisson
Δa/2

Δl/2 l Δl/2 On peut alors évaluer dα.

AB sin α + M B cos α
'

dα = = ε l sin α cos α + ε l sin α cos α = ε l (1 + ν ) sin α cos α


1

ds

On peut aussi évaluer γα, distorsion (variation de l’angle droit).


π
dα‘ rotation de MM’’ ⊥ MM’ s’obtient en changeant α en α+ dans l’expression de
dα. 2

dα‘=- ε l (1 + ν )sin α cos α

σ
et dα − dα' = γ a = 2ε l (1 + ν)sinα cosα or εl =
E
M’’1

donc
γ α
=
E
(1 + γ ) sin α cos α M’’
M’ M’1

dα’

2(1 + ν )
et avec τ α
= σ sin α cos α on obtient γ a =
E
τα

On pose: G =
E
et γ =
τ α
M
M1
2(1 + ν ) G α

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Chapitre 3 page 4

G est le module d'élasticité transversale du matériau ou encore module d'élasticité de


seconde espèce. La distorsion peut être mise en évidence a l’aide d’un maillage orthogonal
dessiné sur une bande élastique.

3.4- Energie potentielle de déformation:


Appliquons progressivement une force longitudinale P(α) a l'extrémité d’une barre, α
variant de 0 a 1 et P(α) = Pα.
l
Pα Pα
le déplacement du point d’application de la force P(α) est : δx= ∫ ES dx = ES l
0

Le déplacement du point d’application de la force lorsque α varie de dα est:


Pdα × l
d (δx) =
P(α)=P.α ES
l δx

et le travail élémentaire pour cette variation est : dτ = P(α + dα )d (δx)

2
soit en négligeant les termes du second ordre : δτ = P αd (δx ) = lP α dα
ES

L'énergie potentielle accumulée dans la barre pour α variant de 0 a 1 est donc :


1 l P2 1 P2
U = ∫ α dα = l dans la mesure ou ES est une constante le long de la barre.
0 ES 2 ES

D’une manière générale, sur un tronçon dx de caractéristiques constantes, soumis a un


effort normal N(s), on aura pour une longueur l = ds :
2

dU =
1 N ds
2 ES
et pour toute la barre ( sous réserve de faibles variations de N(s) et de S(s):

1 N2
l Nota : Le coefficient ½ provient donc de la
U= ∫ ds proportionnalité entre l’effort et le déplacement (Loi
2 0 ES
de Hooke)

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Chapitre 3 page 5

Pour une structure formée d’un ensemble de barres, il faut faire la somme des énergies
potentielles de chaque barre :
1 li N i2
U =
2
∑∫ 0 ES
dx ou, pour des barres de caractéristiques constantes et effort normal

1 N i2
constant U =
2
∑ ES l i
i

3.5- Représentation graphique des grandeurs: diagrammes.


Les différentes grandeurs rencontrées en RDM (sollicitations, contraintes,
déplacements) varient d’un point a un autre. Pour les éléments linéaires, les grandeurs sont
fonction de l’abscisse du centre de gravite de la section. Aussi est il d’usage d’en donner une
représentation graphique en dessinant la structure et en portant perpendiculairement a la fibre
moyenne la grandeur que l’on cherche a représenter. Les grandeurs étant algébriques, on
adopte une convention de signe. Les exemples ci-dessous illustrent cette représentation :

Schéma de la Structure

S 2S

l l

Effort Normal + = compression


N
- = traction
x
-P
σ
Contrainte
x
-P/S -2P/S

δx Pl/ES 3Pl/2ES

Allongement x

3.6- Barres hyperstatiques


Considérons une barre dont les deux extrémités ne peuvent se déplacer. Si cette barre
est soumise a des forces axiales elle est hyperstatique : une seule équation d'équilibre, deux
inconnues (les 2 réactions d’appuis).

On utilise la méthode dite des coupures. On effectue une coupure à une extrémité, on
calcule le déplacement provenant des charges par :
l
δ p = ∫ N dx
0 ES

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Chapitre 3 page 6

On détermine alors la force x qu’il faut appliquer a l’extrémité de la barre pour annuler
ce déplacement. On applique le théorème de superposition.

δ δx X Pa/l x

-Pa/l traction

P P l P

a P(1-a/l) P(1-a/l)compression

xl Pa
δ p = Pa , δx = , δ p =δx ⇒x = N
ES ES l

3.7- Structures isostatiques formées de barres :

Beaucoup de structures de ce genre se rencontrent dans les constructions en particulier


dans le domaine des charpentes (métalliques, bois ou autres). Il s’agit de déterminer les efforts
dans les barres a partir de charges extérieures. Cela est possible pour les structures isostatiques
intérieurement et extérieurement.

 L’hyperstaticité extérieure est déterminée par le nombre de réactions d’appuis : le


système est isostatique extérieur lorsque le nombre de réactions d’appuis est égal au nombre
d'équations d'équilibres.

 L’hyperstaticité intérieure est déterminée par le nombre de barres arrivant à chacun


des noeuds.

En effet a chaque noeud nous avons deux équations d'équilibre (projection verticale et
projection horizontale) et si le nombre d’inconnues est égal au nombre d’équations le système
est isostatique intérieur.

nombre de nœuds : n nombre équations d'équilibre : 2n nombre de barres : b

Il faut retrancher du nombre d’équations d'équilibre les trois équations qui nous ont
permis de déterminer les réactions d’appuis.

Ainsi si:

B = 2n-3 : le système est dit isostatique intérieur.

B > 2n-3 : le système est dit hyperstatique intérieur.

B < 2n-3 : le système est dit instable.

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Chapitre 3 page 7

Exemples :

isostatique int isostat ext

b=11 n= 7 2n-3= 11

isostat int hyperstatique ext

b=11 n=7 2n-3= 11

hyperstatique intérieur isostatique extérieur

b=25 n=12 (ou 16 si les diagonales sont


liées au milieu)

hyperstatique intérieur et extérieur

b=25 n=12 (ou 16)

On suppose bien évidemment dans ce genre de structure que le seul facteur de force
dans les barres est l’effort normal. Cela signifie que chaque barre est articulée sur chaque
noeud et que tous les efforts sont appliqués(ou réduits) aux noeuds.

Plusieurs méthodes permettent de résoudre le problème.

1- La méthode des noeuds consiste a réaliser l'équilibre en projection verticale et


horizontale a chaque noeud progressivement de noeud en noeud afin de n’avoir à chaque fois
que deux inconnues. Il faut bien évidemment avoir déterminé au préalable les réactions
d’appuis.

2- La méthode des sections ou/et de Ritter consiste a réaliser des coupures verticales et
équilibrer l’effort tranchant et le moment fléchissant avec les effets des efforts dans les barres.
1
P P Ha= 0 Moment fléchissant
2
3 4 5
Ha Ra Rb a Ra=Rb= -P Pa
6 7
Effort tranchant

a a a a P

-P

On représente les compressions dans les barres

On a alors en coupant en x=a: M=Pa N2

T=P M T

M=-N6a N6= -P N6

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Chapitre 3 page 8
N2

a Pa
en coupant en x= : M= M T
2 2
N6
T=P

T=N2√2/2 N2=P√2 compresssion

N1
en coupant en x=2a: M=Pa M T M=N1a N1=P compression

T =0 T=-N3√2/2 N6
N3
N3=0
P √2
N 4 , N 5 , et N 7 sont obtenus par symétrie. P √2
P √2
0 0
On représente les résultats de la façon suivante: P P
-P -P
0

3- Epure de Cremona.

Comme dans les méthodes précédentes, les efforts que l’on considère sont les actions
barres sur noeud. Ainsi une compression dans la barre pousse sur les noeuds alors qu’une
traction tire sur les noeuds.

Traction

compression

On commence par déterminer les réactions d’appuis. Puis on considère le premier


noeud sur lequel arrivent au plus deux barres dont on ignore les efforts normaux (en général
noeud d’appui). On peut réaliser alors géométriquement l'équilibre et de proche en proche
déterminer les efforts dans toutes les barres.

De façon pratique, on commence par numéroter toutes les régions du plan séparées par
un effort (une barre, une réaction d’appui ou une charge appliquée). On détermine un sens de
rotation qui nous permettra de déduire le signe des efforts. Puis on construit graphiquement
l'épure de Cremona en nommant les noeuds de l'épure dont les indices correspondent aux
régions séparées par cet effort.

Exemple:
Sens de
P B f D P rotation
P a
a h e
a a a a i
A g E
a a 2P c C d

P b
P(1-√3)/2 P(1+√3)/2
Les efforts représentant l’action barre sur noeud.

On commence par reporter a-b sur la figure valeur 2P, sens de a vers b vers la gauche,

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Chapitre 3 page 9

puis b-c, valeur P (1 − 3 ) sens de b vers c vers le bas


e f h 2
a
b
P(1+√3)/2 c-d, valeur p, cd vers le bas

d-e, valeur P (1 + 3 ) , de vers le haut


c i 2

e-f, valeur P, cf vers la droite. Autour du noueud A


P(1+√3)/2
seuls 2 efforts sont inconnus .On trace c-i horizontal et i-a

d P g P incliné à 60° . L’intersection des deux droites donne i.

la valeur des efforts est mesurée sur le diagramme ci=1.7887 P

ia=0.4227 P

On reporte ci par la pensée sur la figure. Le sens de rotation est ci

L’effort ci tire sur le noeud A : elle est donc tendue, elle a tendance à se raccourcir.

ia tire sur le noeud A : elle est tendue.

on continue au noeud B. On trace le support de ih et hf.

ih pousse sur le noeud B : elle est comprimée : elle a tendance à s’allonger.

hf pousse sur le noeud B : elle est comprimée ... etc

le résultat est le suivant :

0.5773P Compression

0.4227P
1.577P 1.577P
0.4227P

1.7887P 0.7885P

Compression

Traction

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Chapitre 3 page 10

3.8- Corps rigide supporte par des barres :


Définition de la structure:

Nous nous limiterons a l’étude d’un problème plan. Soit un corps rigide
(indéformable) rapporté à un système d’axe OXY que nous appellerons
référentiel global. Sur ce bloc agissent des forces extérieures constituées par
les charges et les réactions provenant des barres qui jouent ici le rôle d’appui
élastique. Ces barres peuvent être en nombre quelconque et il n’est pas
possible de formuler le problème par la méthode des forces, c’est a dire
prendre les efforts normaux dans les barres comme inconnues. Le
déplacement d’un corps rigide étant défini par 3 composantes, 2 translations
et une rotation, ce sont ces grandeurs qui seront les inconnues. Nous dirons
que la méthode utilisée est la méthode des "déplacements".

Notation:

Afin de donner une formulation matricielle, il convient de définir un certain


nombre de tableaux.

Y
t
Q={Qx,Qy,Mz}
t
U={U,V,θ}
Fj
u θ t
Qx F={F1,F2,...,Fn}
v
δj t
δ={δ1,δ2,...,δn}
Mz Fi X
Qy j
i
Le système de forces extérieures a
pour résultante dans le référentiel
global Qx,Qy,Mz.

Les 3 composantes définissant le déplacement du corps rigide sont U,V,θ.

Les forces dans les barres sont axiales, positives dans le cas de la compression,
et groupées dans le tableau F.
Les allongements ou les raccourcissements des barres sont δ1, ... ,δn.

Les barres sont orientées de l’appui (origine) vers le corps rigide (extrémité)
ainsi que les forces agissant sur le corps rigide. Il en résulte que des forces
positives résultent de barres comprimées donc d’un effort normal positif et
δ<0.

Chaque barre est définie par les coordonnées de son origine Xoi, Yoi et de son
extrémité Xei,Yei.

La longueur est :

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Chapitre 3 page 11

li = ( x l i − x oi ) 2 + ( yli − yoi ) 2

x oi yli − yoi x li
ri =
li

x li − x oi yli − yoi
L’angle avec OX est définie par : cos α i = sin α i =
lI lI

La longueur algèbrique de la perpendiculaire abaissée de l’origine sur le


support de la barre i sera nécessaire pour écrire l’équilibre des moments.
Elle s’exprime par l’égalité :
Y x ei
Barre IE
E
y ei
OI ∧ OE = OH ∧ IE
H li = (xei − xoi )2 + ( yei − yoi)2
α xoi yoi − xei yei
ri
x oi
ri =
I li
y oi
O xei − xoi yei − yoi
X cos α i = sin α i =
li li

Formulation

Une première relation est fournie par les équations d’équilibre du corps rigide :

ΣFi cosαi + Qx =0

ΣFi sinαi + Qy =0

ΣFi ri + Mz =0

ou encore sous forme matricielle: [A]F+Q=0

cos α 1 ... cos α n 


avec A =  sin α 1 ... sin α n 
 r1 ... rn 

Pour établir la relation entre les allongements des barres et le déplacement du


corps rigide, on utilise le théorème des travaux virtuels. La somme des
forces appliquées au corps rigide dans un petit déplacement compatible avec
les liaisons est nulle. Cela s’écrit:
t
Fδ+ tQU=0

et en tenant compte de la condition d’équilibre :

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Chapitre 3 page 12

t
Fδ - tF[ tA]U = 0

Cette égalité doit être vérifiée quel que soit F, soit δ = [ tA]U
li
Ni
D’autre part le déplacement δi s’obtient par : δi = − ∫ ds
0
( ES ) i

Fi li
(ES)i étant la rigidité à l’effort normal de la barre i. Avec Ni = Fi constant, δi = −
( ES ) i

et pour l’ensemble des barres :

 F1  ( ES )1 . 0  δ 1 
.   l  δ 2 
   ES  
.  = −  . ( )i .  . 
   l  
.   0 ES  . 
. ( )n
 Fn   l  δn 

Ce que nous noterons par : F=-[R]δ

Dans ces conditions, en éliminant les déplacements δ et les forces F, on arrive au


système linéaire de 3 équations à 3 inconnues :

-[A] [R]δ+Q=0 [A][R][tA]U=Q U=[[A][R][tA]]-1Q

Les efforts normaux dans les barres sont alors donnés par :

N=-[R]δ=-[R][tA]U

On peut étendre la méthode à tout système indéformable sur appuis élastiques. Un


appui élastique est défini par la relation qui lie le déplacement avec la réaction : Ri=Kiδi

Il suffit alors d’identifier cette relation avec celle d’une barre dans la direction de la
réaction où :

( ES ) i ( ES ) i
Ni=- δ i et remplacer par Ki dans les formules précédentes.
li li

Effet d’un déplacement d’appui :

Nous supposerons que la sollicitation provient uniquement de déplacements d’appuis.


Ce déplacement de l’appui i est défini par ses composantes uoxi et uoyi. Il en résulte un
raccourcissement de la barre donné par :

δoi=AA’’= uoxi cosαi+ uoyi sinαi

d’où un effort normal

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Y Chapitre 3 page 13

A’’ ≈αi ( ES )i
Noi=δoi
αi li
uoyi
A
A’ Noi>0 de compression pour une
X
raccourcissement δ>0

L’action de la barre i (dont l’appui a été déplacé) sur le corps rigide sera donc :

( ESi ) ( ES ) i
Fi=- δ i + δoi d’où F=[R](δ0-δ)
li li

or AF = 0 et δ = [tA][U]

Ces déplacements sont alors solution de [A][R]δ0-[A][R][tA][U] = 0

U = [[A][R][tA]]-1[A][R]δ0

Effet d’une variation de température :

Nous supposerons que la température est la seule sollicitation. Dans le cas contraire on
appliquera le principe de superposition.

Soit ki le coefficient de dilatation thermique de la barre i et (∆t)i la variation de


température. Il en résulte une variation de longueur pour la barre i.

δoi = ki (∆t)ili une élévation de température donne une


compression, la dilatation étant gênée

( ESi ) ( ES )i
et par suite l’action de la barre i sur le corps rigide sera Fi = - δ i + δoi
li li
comme précedemment.

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Chapitre 4 – Page 1

CHAPITRE 4 : FLEXION

4.1- Définition de la sollicitation de flexion.


La flexion est un mode de chargement tel qu'il apparaît dans les sections droites d'une
poutre un moment de flexion. Si on effectue une coupure et que le seul facteur de force est un
moment, on est en flexion "pure". S'il y a également un effort tranchant, on est en flexion
"simple". M T
M M Ra M P Rb
C C
T
FLEXION PURE FLEXION SIMPLE

Dans les poutres isostatiques, le moment de flexion et l'effort tranchant dans une
section sont déterminés à partir des équations d'équilibre en effectuant une coupure.
Pratiquement on peut retenir la règle suivante : l'effort tranchant est la somme des forces a
gauche de la section et le moment est la somme des moments des forces à gauche de la
section. Il faut bien évidemment avoir déterminé toutes les forces extérieures (réactions)
auparavant. Par convention, pour les poutres a fibre moyenne horizontale, on dit que le
moment fléchissant est positif si la fibre supérieure est comprimée. Par convention on
représente les valeurs positives vers le bas ce qui donne automatiquement la position des
fibres tendues. Le moment fléchissant et l'effort tranchant sont représentés par des
diagrammes : on porte perpendiculairement à la fibre moyenne la valeur à représenter. Ces
diagrammes ont une grande importance : outre la normalisation des efforts, ils seront utiles
pour le calcul pratique des déplacements. Il est donc indispensable de savoir parfaitement les
construire et connaître par coeur les résultats correspondant aux charges élémentaires.
Examinons des cas simples:
α P
1. Charge sur une poutre: Ra Rb
a Pa
R A = P(1 − ) R B = + Pα(1-α/l)
l l M(x)
l
 a
pour une section à gauche de P, x < a, M ( x, a ) = P1 −  x
 l

 x
pour une section à droite de P, x < a, M ( x, a ) = P1 − a
 l
Pl/2 Pl/2
p
2. Charge uniformément repartie:
dx pdx B
A
pl +
R A = RB = Pl²/8
2
M(x)

l/2 l/2
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Σ section Chapitre 4 – Page 2
x de coupure

pl x

ξ dξ x-ξ M( x) = x − ∫ p( x − ξ )dξ .
2 0

IMPORTANT :On peut calculer le moment fléchissant en prenant les résultantes des
efforts :

pl px 2 px(l − x)
M(x) = x− =
2 2 2 cette méthode est beaucoup plus rapide et évite les
pl
et T(x) = − px
2
erreurs de calcul.

3. Couple concentré Ra C - Rb
Ra+Rb = 0
+ l
Rb×1+C = 0
Ce qui donne Rb = -C/l dirigé vers le bas. Le couple C a tendance à
soulever l'appui B.
Ra = C/l
C
En prenant les forces de gauche on a ∀x: T ( x ) =
l

et M(x)=Cx/l à gauche du point d'application de C.


C  x
M ( x) = x − C = − C 1 − 
l  l

Il faut retenir que tout effort concentré donne une discontinuité dans le
diagramme de T(x) et tout couple concentré une discontinuité dans le
diagramme du moment fléchissant.

4.Cas général d'une densité de charge

on calcule tout d'abord les réactions d'appuis.


pdξ
Ra Rb l
1
l
T+ R A l − ∫ p(ξ )(l − ξ )dξ = 0 ⇒ R A = p(ξ )(l − ξ )dξ
l ∫0
+
M 0

A B
ξ dξ l-ξ l l
1
R A + RB = ∫ p(ξ )dξ ⇒ RB = ∫ p(ξ )ξdξ
0
l0
S1
L'effort tranchant dans la section d'abscisse x est : p(ξ)
RAx
x xG xO
T ( x ) = R A − ∫ p(ξ )dξ = RA-S1

A B
0 ξ x-ξ

x Σ
S = surface comprise entre l’axe des x, p(ξ), x = 0 et x = l.

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Chapitre 4 – Page 3

et le moment fléchissant :
x

M ( x ) = R A x − ∫ p(ξ )( x − ξ )dξ
0

= RAx-S1.OG1

Note importante :

Les intégrales ci-dessus représentent les valeurs des aires des surfaces comprises entre
la courbe, l’axe des x et les limites d’intégration et celles des aires multipliées par la distance
de leur centre de gravité au point de calcul.

L’utilisation de cette remarque permet de gagner du temps et limiter les erreurs de


calcul, surtout pour les courbes simples (linéaires par exemple).

Les exemples 1, 2 et 3 permettent de supposer une relation entre l'effort


tranchant et le moment fléchissant. En effet, considérons un petit tronçon
de poutre de longueur dx :
p
T M+dM
M
dx T+dT

L'équilibre des charges verticales s'écrit : +T-pdx-(T+dT) = 0

L'équilibre des moments par rapport à l'extrémité gauche :

M-(M+dM)+(T+dT)dx+pdx.dx/2 = 0

D'où les relation fondamentales entre la densité de charge, l'effort


tranchant et le moment fléchissant en négligeant les termes du 2nd
ordre :

dT dM d ²M
= − p( x ) = T ( x) et = − p( x )
dx dx dx ²

Ces formules sont une aide efficace aux tracés des diagrammes.

Elles permettent de déterminer les variations des diagrammes, les pentes


aux points singuliers ainsi que les minimaux et les maximaux des
courbes. Il suffit alors pour tracer les diagrammes de calculer les valeurs
aux points singuliers.

En particulier en flexion pure, le moment est constant et l'effort tranchant


est identiquement nul.

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Chapitre 4 – Page 4

La pente est la même


C M a P P a C
-
+ +
M(x)
T(x) M(x) M(x)
T(x) T(x)
T=0
>0 0 <0- <0

Le Moment fléchissant est croissant le M(x) est décroissant

4.2- Répartition des contraintes en flexion pure et Energie Potentielle


La loi de Navier-Bernoulli dit (confirmé par l'expérience) que les sections planes
restent planes après déformation. Ce fait peut expérimentalement être mis en évidence en
traçant un quadrillage sur le plan d'une poutre de section rectangulaire. Soumise à une flexion
pure, on constate que les fibres s'allongent du côté convexe et se raccourcissent du côté
concave. Il existe donc une fibre qui ne subit aucune déformation : c'est la fibre neutre.

Considérons une poutre en flexion pure et isolons un tronçon de longueur dx. Soit ρ le
rayon de courbure, 0 le centre de courbure, y la distance de la fibre étudiée par rapport à la
fibre neutre (dont on ignore encore la position).

Le Moment fléchissant est compté positif lorsqu’il tend la fibre inférieure.

zone tendue
dx
B’ axe neutre σ = 0
B
G1
zone comprimée.
A
A' AB = GG1 = ρdα
G
dα A ' B ' − AB ( y + ρ )dα − ρdα
ε= =
y AB ρdα

ρ d’où la déformation linéaire du petit


y
segment AB et ε=
ρ

D'après la loi de Hooke, on a l'expression de la contrainte normale :

Ey
σ = Eε =
ρ
Cette relation montre que les contraintes normales sont réparties linéairement dans la
section. Calculons la somme de ces contraintes normales sur toute la section. Il vient :

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Chapitre 4 – Page 5

E
∫ σdS = ρ ∫ ydS
S S

Comme il n'y a pas d'effort normal, cette somme doit être nulle, et par conséquent le
moment statique de la section par rapport à l'axe neutre est nul :

∫ ydS = 0 Ceci indique que l'axe neutre passe par le centre de gravité .
S

Le moment des contraintes normales par rapport à l'A.N. doit équilibrer le moment
fléchissant. On obtient donc:

E
M = ∫ σydS =
ρ∫ ∫
y 2
dS or y 2 dS = I moment d’inertie
S S S

D'où la relation entre la courbure et le moment fléchissant :

EI
M=
ρ

En flexion pure, le moment est constant : la poutre se déforme donc suivant un arc de
cercle. L'expression de la contrainte en fonction du moment fléchissant peut s'écrire :

E M Ey
= or σ=
ρ I ρ

et donc

My
σ=
I

La grandeur EI considéré comme un tout s'appelle "rigidité à la flexion". C'est en effet


cette grandeur qui lie la déformation aux efforts appliqués et qui limite d'autant plus les
déformations qu'elle est importante.

L'énergie potentielle, due à la déformation de flexion, s'obtient en intégrant sur toute la


poutre le travail élastique de la contrainte σ sur la déformation linéaire ε correspondante.

1   σ
l
My My
U = ∫ ∫ σεdS dx avec σ= ε= = et ∫ y 2 dS = I
2 0 S  I E EI S

l
1 M2
2 ∫0 EI
U= dx

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Chapitre 4 – Page 6

4.3- Contraintes en flexion simple


En flexion simple, en plus du moment fléchissant, il apparaît dans la section un effort
tranchant qui génère des contraintes de cisaillement. Ces contraintes engendrent des
déformations angulaires dont la répartition varie dans la section puisque τ = 0 et γ = 0 sur
les bords. La section ne reste donc pas plane : elle gauchit. La variation de ce gauchissement
est faible d'une section à l’autre et on admet que deux sections voisines sont encore
superposables par déplacement. Toutes les formules en flexion pure sont donc applicables.

Les contraintes normales de flexion pure s'opposent à l'écrasement ou l'ouverture des


fibres perpendiculaires à la section. Les contraintes de cisaillement s'opposent au glissement
des sections droites les unes sur les autres et au glissement des fibres perpendiculaires à la
section droite les unes sur les autres.

1 M Mv
La flexion pure donne = σ=
ρ EI I

Pour déterminer les contraintes de cisaillement, on isole un petit tronçon de longueur


dx et on utilise le théorème de la parité des contraintes. L’effort tranchant crée une contrainte
de cisaillement τ dans le plan de la section. On retrouve cette contrainte dans un plan
perpendiculaire en vertu du théorème de la parité des contraintes.

τ sur AMB ou A'M'B' = τ sur ABA'B' , à l’ordonnée y comptée à partir du CdG.


y
τ
σ σ+dσ τ
T
τ v
M M+dM y A.N

dx dx
signe > 0 des forces de droite

signe positif des forces de gauche ( M > 0 tend la fibre inférieure ).

Isolons ce tronçon dans l'espace : S*= surface AMB .

La somme des contraintes normales sur S* donne un effort F suivant l’axe des x ( la
somme sur toute la surface S est nulle puisqu’il n’y a pas d’effort normal).

F = ∫ σdS F + dF = ∫ (σ + dσ ) dS M M’
S * S* F F+dF
τ B τ
B’
A
L'équilibre du petit prisme AMBA'M'B' exige : A’ A.N
τ .b( y )dx + F − ( F + dF ) = 0

dMv dM dx
τ .b( y )dx = ∫ dσdS = ∫* I dS = I ∫* vdS
S* S S

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Chapitre 4 – Page 7

On pose m( y ) = ∫ vdS moment statique de la section située au-dessus de la droite


S*

passant par le point où l'on calcule τ par rapport à l'axe neutre.

dM T ( x )m( y )
Comme T = on a τ =
dx b( y ) I

4.4- Déformée d'une poutre


Les déplacements dans les structures doivent être faibles. On peut utiliser, pour le
calcul des flèches provenant de la flexion, la relation entre la courbure et le moment de
flexion:

1 M
=
ρ EI

La déformation y(x) étant faible, sa dérivée l’est encore plus et à fortiori son carré.
L’expression analytique de la courbure peut donc être approchée par la dérivée seconde:

1 y' '
= ≈ y' '
ρ (1 + y ' )
2 3/ 2

On a ainsi la possibilité de calculer l’expression analytique de la déformée. Cela n’est


pas toujours simple si le moment fléchissant possède des expressions différentes sur la
poutre : outre les conditions aux limites, il faut faire intervenir les conditions de continuité
afin de déterminer les constantes d’intégration.

De plus il n’est pas utile d’avoir l’expression de la déformée si on cherche uniquement


le déplacement en un point.

Les exemples qui suivent présentent une continuité de charge et ne font donc pas
intervenir les conditions de continuité.

1. charge uniformément répartie sur une poutre sur appuis simples.


p l−x
EIy '' = M ( x ) = px y(0) = y(l) = 0
2
x
p l 5 pl 4
l y( x) = − ( x 4 − 2lx 3 + l 3 x ) et y ( ) = −
24 EI 2 384 EI

2. couple concentré à l’extrémité gauche

x
EIy ' ' = − C (1 − ) y(0)=y(l)=0
l

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Chapitre 4 – Page 8
-
C
x C
y( x) = ( x 3 − 3lx 2 + 2l 2 x )
6lEI
l
3. couple concentré à l’extrémité libre d’une console

dy
EIy ' ' = − C y(l)=0 et (l ) = 0 (rotation)
dx
C -
x
C Cl 2
l y( x) = − ( l − x) 2 y (0) = −
2 EI 2 EI

4.5- Flexion composée


Une poutre travaille en flexion composée si les facteurs de force mis en évidence dans
une coupure sont :

- un effort normal

- un moment de flexion, et éventuellement un effort tranchant.


y
x Avec les conventions de force de gauche

M N y
+ =
z M
N

N My
σ= + σ >0 = compression
S I

On suppose qu’il n’y a pas d’interaction entre l’effort normal et le moment fléchissant,
ce qui implique une forte rigidité flexionnelle de la barre. On est alors en droit d’appliquer le
théorème de superposition.

Lorsque le torseur d’effort résultant peut être réduit à une seule force P excentrée de e
par rapport au centre de gravité de la section, on a:
y
P v
N=P N Pey
σ= +
M = Pe S I e
v’

On s’aperçoit que si la force P passe dans une zone telle que

σ (v )σ (v ' ) f 0  1 + ev   1 − ev'  > 0


c.a.d   
 S I  S I 

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Chapitre 4 – Page 9

I I
ou encore − <e< ( Cette zone s’appelle le noyau central ).
SV SV '

La section est soit entièrement comprimée soit entièrement tendue. Cette notion est
importante surtout pour les matériaux qui ne résistent pas soit à la traction soit à la
compression.

Pour une section rectangulaire, cette zone est définie par les inégalités suivantes:

bh 3 h h
I= S=bh v = v' = −
12 2 2

h h
− <e< le noyau central dans ce cas s’appelle le tiers central
6 6

4.6- Flexion déviée


La flexion est déviée si l’axe du moment sollicitant n’est pas perpendiculaire au plan
moyen de la poutre. Si la poutre n'est pas à plan moyen, il y a flexion déviée si l’axe du
moment n’est pas confondu avec l’un des axes principaux d’inertie.
x On peut remplacer le moment global par
y l’action de deux forces égales et opposées P
dx P
espacées de d telles que :
y
M = Pd P
α α M y

z et M y = M cos α z
Mz Axe des Moments
Axe des Moments
M z = M sin α -P
Axe Neutre Axe Neutre
-P

Si nous appliquons le principe de superposition, la contrainte normale

(>0 = compression) en un point de coordonnées (y,z) de la section s’exprime par

Mz My
σ= y+ z
Iz Iy

dans le cas où l’on prend comme convention moment fléchissant > 0 = fibre inférieur
tendu.

Mz est positif de y vers x et donne donc une contrainte positive pour y > 0.

My est positif de z vers x et donne donc une contrainte positive pour z > 0.

Iy et Iz sont les moments d’inertie de la section par rapport aux axes Gy et Gz .

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Chapitre 4 – Page 10

L’axe neutre, lieu géométrique des points de contrainte normale nulle a pour équation :

Iy
z = −y tgα axe des moments z = -ytg α
Iz

On voit donc que l’A.N. ne coïncide en général pas avec l’axe du moment sollicitant.
La flexion se fait autour d’un axe qui se rapproche de l’axe de plus faible inertie.
Pratiquement, une section soumise à la flexion déviée est étudiée en définissant les moments
de flexion autour de Gy et de Gz puis en appliquant le principe de superposition.

4.7- Flexion composée et déviée


C’est le cas par exemple d’une traction ou d’une compression excentrée. Soient y0 et
z0 les coordonnées du point d’application de la charge axiale. Les sollicitations qui en
résultent sont :

P Pz 0 z Py 0 y
N=P My=+Pz0 Mz=Py0 et σ= + +
S Iy Iz
y x
z0 Cherchons le domaine dans lequel doit se
trouver le point (y0,z0) afin que la section soit
y0 entièrement tendue ou entièrement comprimée.
P z
On voit facilement que, pour qu’il en soit
ainsi, il faut que l’axe neutre ne coupe pas la
section.

Les différentes positions limites de cet axe


coïncident avec le contour de la section.

Ex:

Iy
ry2 =
P z 0 z y0 y  S
σ= 1 + 2 + 2 
S r y r z Iz
rz2 =
S

positions limites de l’A.N.

Si l'on remarque que l'équation de la polaire d'un point (y0,z0) par rapport à l'ellipse
d'inertie est :

z0 z y0 y
+ 2 =1
ry2 rz

On voit que le domaine recherché est le symétrique par rapport au centre de gravité de
la transformée par polaires réciproques du contour convexe de la section. Ce domaine est
appelé "noyau central".

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y Chapitre 4 – Page 11

b/3
Ellipse d'inertie

z AG=R ΔA Δ’A
h/3
h
R/4 G
R/2 A

b
P P 12 P
σ= + 3 12 z 0 z + 3 y 0 y
S b h bh

P 12 z z 12 y 0 y
σ= (1 + 20 + )
S h b2

b h Ex: calcul pratique


Et pour y = et z = (A) pour une section à
2 2 juxtaposition de rectangles.
D
C
6 y 0 6z 0 On calcule
+ + 1 = 0 ⇒ droite
b h Δ’A z0 z y0 y
B 1+ + 2 =0
ry2 rz
h ΔB ΔA
y = 0; z = −
6
A E pour (y,z) coordonnées
h des points extrèmes (A,B
z = 0; y = −
6 ΔE ΔD etc.) ce qui donne les
ΔC équations des droites limites
du noyau central.

4.8- Flexion des barres à forte courbure initiale


C'est le cas des crochets de levage ou des maillons d'une chaîne par exemple la
relation entre le moment fléchissant et le rayon de courbure établie au paragraphe précédent
est vraie si le rayon de courbure est grand par rapport aux dimensions transversales de la
section. Si ce n'est pas le cas, il faut remplacer la relation

1 M 1 1 M
= par la relation − =
ρ EI ρ ρ0 EI

Mais en réalité la fibre neutre n'est plus confondue avec la fibre moyenne. En effet
examinons un petit tronçon de poutre et introduisons les différents rayons de courbure
conformément au schéma ci-dessous:

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Chapitre 4 – Page 12

Δ(dφ)
A
dφ B
ρ0 r0+y la quantité r0, rayon de courbure de
C B’ la fibre neutre n'est pas encore
D
r0 r connue. L'allongement de la fibre
M M AB est donné par :

AB '− AB BB ' y∆ (dϕ )


ε= = =
AB AB (r0 + y )dϕ

ρ0 rayon de courbure
des centres de gravité
des sections de droites.

∆ ( dϕ )
Le rapport est proportionnel à la variation de courbure de la barre. Il en

résulte : CD = r (dϕ + ∆ (dϕ ))

r étant le rayon de courbure de la fibre neutre après déformation. On a d'autre part

CD = r0 dϕ

∆(dϕ ) 1 1
En égalant ces deux expressions, il vient : = r0 ( − ) d'où la déformation
dϕ r r0
y 1 1
ε= r0 ( − ) et la contrainte normale σ = Eε
r0 + y r r0

En écrivant que la somme des contraintes normales est nulle :

1 1 ydS ydS
∫ σdS == Er ( r − r ) ∫ r
S
0
0 S 0 + y
⇒∫
r +y
S 0
=0

Prenons le moment de toutes les contraintes normales par rapport à la ligne neutre il

vient : M = ∫ σydS que l'on peut encore écrire :


S

1 1  y 2 dS  1 1  r0 y 
M = Er0 ( − )  ∫  = Er0 ( − )  ∫ ydS − ∫ dS 
r r0  S r0 + y  r r0  S r +y 
S 0

∫ ydS ≠ 0 car CdG et fibre neutre non confondues


S

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Chapitre 5 - Page 1

CHAPITRE 5:INTRODUCTION AU
FLAMBEMENT

5.1-Introduction :
Les constructions usuelles doivent garantir une sécurité vis à vis de la stabilité. Cette
stabilité peut-être définie de la manière suivante :

- Soit une structure élastique chargée par un système de charge (P). Cette structure est
en équilibre.
- Soit une légère pertubation de cet état d’équilibre, créé par exemple par l’application
d’une force supplémentaire. Il est évident que cette perturbation fait passer la structure dans
un autre état d’équilibre.

- Si la perturbation disparaît et la structure, de nouveau soumise au système de


charge(P) ne revient pas à l’ état initial, on dira que le système de charge (P) est supérieur à la
charge critique. Il est inférieur au chargement critique si les forces élastiques sont suffisantes
pour que la structure retrouve l’état initial.

Pratiquement les perturbations existent toujours : faibles charges accidentelles, défauts


de construction, etc.

Il est très dangereux de se trouver dans un état d’équilibre qui ne correspond pas au
chargement. En effet, la structure ne travaille plus de façon linéaire et une petite augmentaion
de la charge peut accentuer considérablement les déplacements, d’où un risque de rupture.

Pour la determination de la charge critique, on partira de l’état d’equilibre sous le


système de charge (P), et on examine le comportement de la structure (déformation) dès lors
qu’une petite déformation (non due à P) existe.

5.2-Exemples de perte de stabilité:


Flambement des poteaux.
Un poteau élancé, souple vis à vis de la
flexion, ne peut supporter une charge axiale
supérieure à la charge critique : il se produit
une perte de stabilité caractérisée par une
déformation en forme de « flamme ».

Il n’y a pas rupture au départ par excès de


contrainte mais par amplification, jusqu’à
rupture, des déplacements.

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Chapitre 5 - Page 2

Déversement latéral d’une poutre.


P h >>e
e

Ovalisation d’un anneau.

Un anneau comprimé par une pression extérieure normale à la fibre moyenne peut
perdre sa stabilité par "ovalisation".

5.3-Principe du calcul de la force critique:


Une des méthodes utilisées consiste à considérer la structure hors de sa position
d’équilibre initiale. On exprime alors l’équilibre entre les forces de rappel élastique et la
charge effective. On considère toujours un état très voisin de l’état initial.
hθ P
Ex: P

F=k(hθ)
θ
h
h

Un poteau, parfaitement rigide, est articulé à la base et est maintenu dans la position
verticale à l’aide d’un ressort de rigidité k. Il est chargé verticalement par une force P. Pour
calculer la charge critique Pc , on considère une position voisine, compatible avec les liaisons
du poteau . Cette position peut être définie par exemple par le paramètre θ (θ très petit).
L’équilibre du poteau s’exprime en prenant les moments par rapport au point d’articulation A.

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Chapitre 5 - Page 3

( h θ ) × Pc = F × h = k h 2θ
θ ( Pc − k h ) = 0 par hypothèse θ ≠ 0
donc Pc = h k

Si P est inférieur à kh, le poteau revient à la position verticale. Notons que ce qui
intéresse l’ingénieur, c’est la valeur de la charge critique, non la valeur effective de l’angle θ,
caractérisant un état déformé pour P > Pc. Ces calculs sont généralement compliqués et ne
présentent que peu d’intérêt pratique.

5.4-Problème d’Euler :
P
P
M=EIy’’
x
h
y(x)
x
x
y y
y
A A A
Appui Articulé
En prenant le moment des forces de droite on obtient :

E I y ′′ = M = − P y car y est négatif et M > 0 en convention RDM.

Le signe négatif s’explique parce que y et y′′ seront toujours de signe contraire
comme le montrent les schémas ci-dessous (la fibre intérieure tendue M > 0 correspond à une
courbure négative)
y y
y>0 y’’<0 et M<0
y<0 y’’>0 et M>0
x

On obtient donc une équation différentielle du second ordre à coefficients constants :


E I y ′′ + P y = 0
P
on pose k2 = ⇒ y ′′ + k 2 y = 0
EI
et y = C1 cos( kx ) + C2 sin( kx )

L’existance de y nous intéresse mais pas sa valeur. C1 et C2 sont deux constantes


d’intégration déterminées par les conditions aux limites :

y(0)=0 ⇒ C1 = 0 et y(h) = 0 ⇒ C1 = C2 sin( kh ) = 0

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Chapitre 5 - Page 4

or C2 ne peut-être nul car alors la déformée serait rectiligne. On doit donc avoir
sin(kh)=0 soit kh=nπ

P n2 π 2
=
EI k2

La charge critique est la plus petite valeur de P ainsi trouvée, c’est à dire pour n = 1.

E I π 2
Pc =
h2

5.5-Poteau encastré à la base et libre au sommet :


P
P P
x
f x f-y

M=EIy’’
y
h

y y
Pf Pf
P P
L’état déformé est caractérisé par le paramètre f représentant le déplacement latéral du
sommet :

E I y ′′ = M = P ( f − y ) ( car ( f − y ) < 0)
P
Pf − Py − E I y ′′ = 0 on pose k 2 =
EI
y ′′ + k 2 y = k 2 f
et y = C1 cos( kx ) + C2 sin( kx ) + f

Conditions aux limites:

y (h) = f ⇒ C1 cos( kh ) + C2 sin( kh ) = 0


y ( 0) = 0 ⇒ C1 + f = 0
y ′ ( 0) = 0 ⇒ C2 k = 0

(encastrement = rotation nulle)

C1 , C2 et f ne peuvent s’annuler simultanément, donc :

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Chapitre 5 - Page 5

cos( kh ) sin( kh ) 0
 1 0 1 = 0 ⇒ − k cos( kh ) = 0

 0 k 0

π P ( 2 n + 1) 2 π 2
kh = ( 2 n + 1) et =
2 EI 4h2

E Iπ2
Pc =
(2 h ) 2

5.6-Poteau encastré aux deux extrèmités:


P

MA
h x

h/2
y

MA
P

L’état déformé du poteau peut-être caractérisé par le moment d’encastrement M A . Ce


moment est le même aux deux extrêmités par raison de symétrie.

E I y ′′ = M A − Py
MA
y ′′ + k 2 y =
EI
MA
y = C1 cos( kx ) + C2 sin( kx ) +
P

Conditions aux limites :

(par raisons de symétrie)

h kh kh
y ′( ) = 0 ⇒ C1 k sin( ) + C 2 k cos( ) = 0
2 2 2
M
y ( 0 ) = 0 ⇒ C1 + A = 0
P
y ′( 0 ) = 0 ⇒ C 2 = 0

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Chapitre 5 - Page 6

C1 , C2 et M A ne peuvent s’annuler simultanément, donc :

 1
 1 0
P k kh kh
 0 1 0 = 0 ⇒ sin( ) = 0 ⇒ = nπ
 kh kh  p 2 2
k cos( ) k sin( ) 0
 2 2 

et

EIπ2
Pc =
h
( )2
2

5.7-Poteau encastré à la base et simplement appuyé au sommet :


P
P P
R R
h-x
R y
x
x h M=EIy’’
x
P
y R
Rh Rh
L’équilibre implique une réaction au sommet R. Pour écrire l’équilibre des moments,
on prend les forces de gauche :

E I y ′′ = M = R ( h − x ) − Py ( − Py car y est < 0)


R P
y ′′ + k 2 y = (h − x ) avec toujours k 2 =
EI EI
R
y = C1 cos( kx ) + C2 sin( kx ) + (h − x )
P

Conditions aux limites :

y (h) = 0 ⇒ C1 cos( kh ) + C 2 sin( kh ) = 0


Rh
y ( 0) = 0 ⇒ C1 + =0
P
R
y ′ ( 0) = 0 ⇒ C2 k − = 0
P

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Chapitre 5 - Page 7

 h 
 1 0
P 
 1
 0 k − =0 tg ( kh ) = kh
 P
cos( kh ) sin( kh ) 0 
 

Cette équation transcendante a pour plus petite solution positive non nulle
kh=4,49340946.

P 20,190728
⇒ k 2 h 2 = 20,190728 k2 = =
EI h2
y
Ce que l’on peut encore écrire :
z=kh
EIπ2 EIπ2
Pc = =
h2 h2
π2
20,190728 2 ,045748
z=ktgkh

E Iπ2
et Pc =
( 0,7h ) 2
π/2 4.49 3π/2

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Chapitre 6 - Page 1

CHAPITRE 6: TORSION DES BARRES A


SECTION CIRCULAIRE

6.1-Définition et sollicitations
Prenons une barre rectiligne de section circulaire constante (ex: arbre de roue ). Si le
seul facteur de forces mis en évidence par une coupure est un couple porté par l’axe, la barre
travaille en torsion seule. Dans une section droite, il n’apparaît que des contraintes de
cisaillement.
c

τ
c
6.2-Etat de cisaillement pur
Un état de cisaillement pur peut être mis en évidence dans le cas d’un petit élément de
plaque rectangulaire soumis à une distorsion ou d’un petit élément de la paroi d’un tube
soumis à la torsion.

Isolons un petit élément en cisaillement pur et examinons la répartition des contraintes


sur une facette inclinée définie par un angle α.

Vérifions le théorème de la parité des contraintes : les contraintes de cisaillement sur


deux facettes perpendiculaires sont égales. Ce fait, absolument général se retrouve par une
considération d’équilibre.
τxy Equilibre du moment au point A :

τyx τyx dy (τ xy dx)dy = (τ yx dy)dx

τxy τ xy = τ yx
dx
Les équations d’équilibre permettent de calculer la contrainte normale σ et la contrainte
tangentielle τ sur la facette inclinée.

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Chapitre 6 - Page 2

C τ
Avec les relations:

τ τ AB = BCsin(α) et AC = BCcos(α)
α τα
σα σαBC = τABcos(α) + τACsin(α)
α B ταBC = -τABsin(α) + τACcos(α)
A
τ On obtient σα =τsin(2α) et τα = τcos(2α)

On voit que pour α = 45 , la τ σ=-τ


contrainte de cisaillement vaut :τα = 0. τ σ=τ
Il y a donc équivalence entre cisaillement
pur et état de traction (compression). τ
σ=τ
σ=-τ τ
La contrainte de cisaillement est reliée à la déformation angulaire γ ou distorsion par la
relation : τ = γG où G est le module d’élasticité transversale.

L’énergie potentielle, lors d’une déformation angulaire par cisaillement pur dans un
petit élément rectangulaire est :

dU = ½ τγ dx dy e ( = ½( τ dx e) γ dy)
γdy Si on rapporte cette énergie à l’unité de volume

e τ
U0 = ½ τγ et avec la relation contrainte -
γ
dy déformation

dx τ2
U0 =
2G

6.3-Torsion d’une barre à section circulaire


Soit une barre de section circulaire pleine soumise à ses extrémités à deux couples
égaux et opposés.Elle se trouve en torsion uniforme : quelque soit l’endroit où l’on effectue
une coupure, il faut le même couple pour rétablir l’équilibre.

Considérons un petit tronçon de longueur dx, et examinons un cylindre fictif coaxial.


Ce petit élément de génératrice AB est venu en A’B’. Exprimons la distance B’’B’de deux
façons différentes :

C B’’B’= γ dx= ρ dθ
r
B ρ dθ γ = ρ dθ/dx et τ = Gγ = G ρ dθ/dx
B’ B’’
τ max = G r dθ/dx
dx γ τ
τ ρ La distorsion γ s’exprime par :
r
γ = ρ dθ/dx

A A’
C
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Chapitre 6 - Page 3

et la contrainte de cisaillement par :

τ = G ρ dθ/dx

La relation entre le moment de torsion et la rotation unitaire de deux sections voisines


de la barre résulte de la condition d’équilibre :
2π r
τρdφdρ C= ∫ ∫ ρτ ( ρ dρd ϕ )
0 0

2π r dθ 2
dφ C= ∫ ∫ ρG ρ dρ dϕ
0 0 dx

ρ
dθ 2π r 3
ρ dρdϕ
dx ∫1
0 ∫0
=G
4
4244 3

indépendant de la sollicitation

π r 4 dθ
et C=G ou
2 dx


C=GK
dx

π r4 Cr 2C
avec K= τ max = =
2 K π r3

K est appelé l’ inertie à la torsion de la section circulaire. C’est en fait l’inertie polaire.
Cependant il faut se garder de généraliser ce résultat qui n’est valable que pour les sections
circulaires.

(GK) est appelé rigidité à la torsion.

Dans le cas d’une section creuse:

dθ 2π R
C=G ∫ ∫ ρ3 dρ dϕ on trouve
dx 0 r

r
π
K= (R4 − r4 )
2
R
Si l’épaisseur du tube est faible vis àvis de r on obtient:

π
K= (R-r) ( R 3 + R 2 r + Rr 2 + r 3 ) avec R-r = e R ≈ r ≈ Rmoyen
2

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Chapitre 6 - Page 4

K=2 π 3
Rmoyen e

La rotation d’une section située à une distance x de la section origine qui est supposée
ne pas tourner s’ exprimer par :
x
C Cx
θ ( x) = ∫ dx =
0
GK GK

Dans le cas où le moment de torsion n’est pas uniforme mais variable (de façon
continue ou par palier) sa détermination est effectuée par la méthode des sections. Il est alors
fonction de l’ abscisse x et la rotation d’une section s’ exprime par :
x
C( x)
θ ( x) = ∫ dx
0
GK

6.4-Diagramme du moment de torsion


Le moment de torsion peut-être représente graphiquement en portant
perpendiculairement à l’axe de la barre une distance proportionnelle à son intensité. Une
convention de signe doit être adoptée. On peut définir également un diagramme de rotation
des sections et un diagramme des contraintes de cisaillement. On voit la profonde analogie
entre torsion et effort normal :
cl cl
diagramme de C :
A B C3
τmax=2cl/πR
c
diagramme de τ :
A B C τmax=cl/4πR3

l l diagramme de rot :
cl2/8GπR4
Φ=2R Φ=4R
K=πR4/2 K=8πR4

x
C( x)
θ ( x) = ∫ dx Attention : ne pas confondre couple de torsion (effort appliqué)
0
GK

et moment de torsion (somme des couples de gauche ou droite). Pour simplifier les calculs, on
change l’orientation de l’axe des x (de C où θ = 0 vers A)

Cl Cl Cl 2
pour C< x < B θ ( x) = x= x et pour x= l θ (l ) =
GK 8G π R 4 8G π R4

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Chapitre 6 - Page 5

2l C ( 2l − x ) 9 Cl 2
pour B< x < A θ ( x ) = θ (l ) + ∫ dx et pour x=2 l θ (2l ) =
l R4 8 G π R4

2

6.5- Energie potentielle due à la torsion :


L’énergie potentielle par unité de volume s’exprime par, en fonction de la contrainte
τ²
de cisaillement : U0 =
2G

Si on utilise l’expression de la contrainte en fonction du moment de torsion, on


trouve :

C ²ρ ²
U0 =
2 GK ²

r ϕ
En intégrant sur toute la barre on obtient avec K= ∫ ∫ ρ 3 dρdϕ
0 0

l
C ²dx
U= 1
2 ∫
0
GK

Cela est encore vrai si le moment de torsion est variable. De plus si le rayon de la
section varie lentement avec x, on peut encore utiliser la même expression.

6.6- Cas des barres hyperstatiques :


C’est le cas ou les deux extrémités sont bloquées par la rotation. Mais on rencontre
également le même problème pour un arbre de transmission par exemple : en effet les roues
entrainées exercent des couples. On peut faire abstraction du mouvement de rotation uniforme
d’ensemble et étudier le problème statique. On détermine les couples de réaction en effectuant
une coupure, en calculant la rotation à l’extrémité coupée sous l’action des couples appliqués
et en déterminant le couple à appliquer pour compenser cette rotation. La méthode est
identique à celle employée dans le cas de barres hyperstatiques en compression (traction ou
flexion). L’exemple ci-dessous illustre la méthode :

πR 4 4C
K1 = =K C
2

Ф=2R Ф=4R
2l l l 2l
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Chapitre 6 - Page 6

K2 = 8πR 4 = 16 K
θc(A)
2l 3l 4l 5l
C C 5C Cl 27 Cl
θ c ( A) = ∫ 0dx + ∫ dx + ∫ +∫ = (1 + 161 + 10
16
) =
0 2l
GK 3l
16GK 4l 16GK GK 16 GK
0 C 5C
27 Cl
θ c ( A) =
16 GK
X
51 Xl Xl −51 Xl
θ X ( A) = − car θ X ( A) = − ( 3 + 163 ) =
16 GK GK 16 GK

9
θ X ( A) + θ C ( A) = 0 ⇒ X= C
17 X

θGK/l

19C/17πR3
18/17
76C/17 16C/17πR3 19/34
3 10/17
8C/17 2C/17πR

9C/17 18C/17πR3
Pour des systèmes de barre sans variation d’inertie de section, on peut faire une
analogie avec le diagramme de l’effort tranchant d’une poutre simplement appuyée aux deux
extrémités :

densité p(x) ↔ densité de couple

diag. de T(x) ↔ diag. de C(x)

pl
c cl
p

l l l l l l

7pl/6 7cl/6
Pl/6 cl/6

-5pl/6 -5cl/6

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Chapitre 7 – Page 1

CHAPITRE 7 : TORSION DES BARRES DE SECTION


QUELCONQUE

7.1 - Insuffisance de la théorie élémentaire


La théorie élémentaire de la torsion, développée lors de l’étude des barres à section
circulaire, ne peut etre généralisée aux barres de section quelconque. La raison est que les
sections planes ne restent pas planes lors de la rotation relative de deux sections. Si on prend
une barre de section rectangulaire, sur la surface de laquelle on dessine un maillage
orthogonal, on constate après déformation que les lignes droites se sont courbées et que, par
conséquent, les sections ont gauchi.

Il en résulte que la distortion ne provient plus uniquement de la rotation relative de


deux sections, mais également du gauchissement.

Dans ce qui suit, nous admettrons que rien ne s’oppose à ce gauchissement, et que les
bares étudiées sont soumises à un moment de torsion constant. Cela implique en particulier
que les sections ne soient pas des profils minces ouverts. Dans ce cas, une approche
particulière est nécessaire : on la trouve dans la littérature spécialisée.

7.2 - Hypothèse de St Venant :


On considère une barre soumise à un moment de torsion constant et dont les extrémités
sont libres de gauchir.

St Venant a fait les hypothèses suivantes sur le torseur des contraintes :

σx = σy = σz = τzy = τyz = 0.

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Chapitre 7 – Page 2

Notations : premier indice→variation.

deuxième indice→direction.
σy Ex : τxz varie suivant dx et est dirigé suivant z
τyx
τyz
τxy
τzy σx x
τzx τxz
σz

Découpons un petit élément de cotés dx, dy, dz parallèles aux axes X, Y, Z. Son
équilibre statique exige que la projection des forces suivant les trois directions soient nulle :

∂τ yx ∂τ zx
Sur Ox : + =0
∂y ∂z

∂τ xy
Sur Oy : =0
∂x

∂τ xz
Sur Oz : =0
∂x

7.3 : Expression des contraintes de cisaillement :


Nous allons introduire une fonction auxiliaire φ des variables x, y et z. La première
équation d’équilibre est vérifiée si l’on pose :

∂φ ∂φ
τyx = et τzx = −
∂z ∂y

φ ne dépend pas alors de x en vertu des deux autres équations d’équilibre (théoreme de
la parité des contraintes).

Avec les hypothèses sur le torseur des contraintes, la théorie de l’élasticité permet
d’exprimer les relations suivantes :

∂ 2τ yx ∂ 2τ yx
+ =0
∂y 2 ∂z 2

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Chapitre 7 – Page 3

∂ 2τ zx ∂ 2τ zx
+ =0 ( fonctions harmoniques )
∂y 2 ∂z 2

En tenant compte des expressions de τyx et τzx en fonction de φ :

∂ ∂ 2φ ∂ 2φ
( + )=0
∂ z ∂y 2 ∂ z 2

∂ ∂ 2φ ∂ 2φ
( + )=0
∂ y ∂ y2 ∂ z2

Par conséquent, ∆φ ne peut dépendre que de x. Or nous venons de voir que φ, et donc
∆φ, n’en dépendait pas. Donc ∆φ = cte.

7.4- Conditions aux limites :


Compte tenu du théoreme de la parité des contraintes de cisaillement, celle-ci doit etre
obligatoirement tangente au contour de la section puisque la composante normale au contour
est nulle (condition aux limites).
z
τ =0
τ =0 y dz τ xz
=
dy τ xy
τ =0 τ
τ =0 τxz
τxy

∂φ ∂φ
τ xy dz − τ xz dy = dz + dy = dφ = 0
∂z ∂y

Par conséquent, la fonction φ doit etre une constante sur le contour. Cette constante
peut etre prise égale à 0 car φ n’est définie qu’à une constante près.

7.5- Equations d’équilibre :


Ecrivons que la somme des moments des deux composantes τxy et τxz est égale au
moment de torsion.
z2 τxz
C= ∫∫ ( y τ xz − z τ xy )dydz
z τxy
y
z1

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Chapitre 7 – Page 4

En exprimant les contraintes en fonction de φ :

∂φ ∂φ
C= − ∫∫ ( y + z ) dydz
∂y ∂z

Intégrons le premier terme par parties :

∫  ∫ y ∂ y dy dz = ∫ ([ y φ ] )
 ∂φ 
− ∫ φ dy dz
z2
z1

D’ou, en tenant compte du fait que φ = 0 sur le contour ( φ(z1) = 0 = φ(z2) ) :

∂φ
∫∫ y ∂ y dydz = − ∫∫ φ dydz

et en intégrant le deuxième terme de facon similaire, on obtient la relation entre la


fonction φ et le moment de torsion :

C=2 ∫∫ φ dydz

7.6- Expression des déplacements :


Il reste à trouver la relation entre la fonction φ et la rotation de la section. On utilise la
première équation d’équilibre et le fait que τzx est une fonction harmonique.
∂τ yx ∂τ zx
+ =0
∂y ∂z

∂ 2τ zx ∂ 2τ zx
+ =0
∂ y2 ∂ z2

En dérivant la première équation par rapport à z :

∂ 2τ yx ∂ 2τ zx ∂ 2τ zx ∂ 2τ yx
+ = 0 donc = − et en remplaçant dans la deuxième
∂ y∂ z ∂ z 2 ∂ z2 ∂ y∂z

∂ 2τ zx ∂ τ yx
2

equation, on obtient: − =0
∂ y 2 ∂ y∂z

∂  ∂τ yx ∂τ zx 
ou  − =0
∂ y ∂z ∂y 

De même en considérant le fait que τyx est une fonction harmonique :

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Chapitre 7 – Page 5

∂ 2τ yx ∂ 2τ yx
+ =0
∂ y2 ∂ z2

On obtient :

∂  ∂τ yx ∂τ zx 
 − =0
∂z  ∂z ∂y 

Il en résulte que :

∂τ yx ∂τ zx
− = cte
∂z ∂y

Introduisons les composantes u, v, w du déplacement d’un point. La loi de Hooke


généralisée permet d’écrire :

 ∂u ∂v  ∂ w ∂ u
τ yx = Gγ = G +  et τ zx = Gγ = G + 
 ∂ y ∂ x  ∂ x ∂z
yx zx

Par conséquent :

∂τ yx ∂τ zx ∂ 2u ∂ 2v ∂ 2w ∂ 2u ∂ ∂v ∂w
− = G( + − − )=G ( − )
∂z ∂y ∂ y ∂ z ∂ x ∂ z ∂ x ∂ y ∂ z∂ y ∂x ∂z ∂ y

M’ avec y = r cosϕ et z = r sinϕ, on a


v = - θ z car v = - θ r sinϕ
w M ϕ
θ w = θ y car w = θ r cosϕ
v
∂v ∂w
− = −2θ
∂z ∂y

En tenant compte de l’expression des contraintes de cisaillement en fonction de ϕ, on


trouve :

∂τ yx ∂τ zx ∂ 2φ ∂ 2φ
− = +
∂z ∂ y ∂ z2 ∂ y2

∂ 2φ ∂ 2φ ∂θ
et + 2 = −2 G ou
∂z ∂y
2
∂x

∂ϑ
∆ φ = −2G
∂x

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Chapitre 7 – Page 6

7.7- Analogie de membrane :


Cette analogie est due à PRANDTL. Soit (γ) le contour de la section. On découpe dans
une plaque rigide une ouverture identique à (γ). On tend une membrane souple avec une
tension q et on applique une pression uniforme p.
dy qdz
z
δw δ 2 w
+ dy
δy δy 2
γ
p
y ∂w h
∂y
Il existe une analogie entre la
qdz flèche w prise par la membrane
et la fonction φ introduite par
Saint-Venant.
q p q
p ∂θ
w↔φ et ↔ 2G
q ∂x

La flèche étant supposée faible, la projection des forces sur une normale à la plaque
s’écrit :

 ∂ w  ∂ w ∂ 2w   ∂ w  ∂ w ∂ 2w 
− q dz  + q ∂ z + 2 ∂ y − q ∂ y  + qdy + d z + p d y d z = 0
 ∂y ∂y ∂y   ∂z   ∂ z ∂ z2 

en simplifiant par dydz :

∂ 2w ∂ 2w p ∂ 2φ ∂ 2φ ∂θ
+ 2 =− or + 2 = −2 G
∂y 2
∂z q ∂z ∂y
2
∂x

On constate que la fonction φ est à un facteur près la fonction w. La contrainte de


cisaillement en un point de coordonnées (y, z) a pour composantes :

∂φ
τzx = −
∂y

∂φ
τyx =
∂z

Elle est donc dirigée suivant la tangente à la ligne de niveau φ(y, z) = cte ou
w(x, y) = cte passant par le point considéré, car le long de cette ligne :

∂φ ∂φ
τyxdz - τzxdy = 0 ⇔ dφ = dy+ dz
∂y ∂z

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Chapitre 7 – Page 7

Il en résulte que les lignes de cisaillement son confondues avec les lignes de niveau de
la membrane.
z

r
n
y
τzx τ
τyx

Les cosinus directeurs de la normale intérieure en M sont : -sinα

cosα

Comme le module de la contrainte de cisaillement est :

|τ| = τyx cosα + τzx sinα


∂w ∂w ∂w
|τ| = cosα − sinα =
∂z ∂y ∂n

Il en résulte que la valeur maximale de la contrainte en un point est égale à la plus


grande pente de w au point considéré. Cela permet d’appréhender intuitivement les zones de
concentration des contraintes de cisaillement.

Le moment de torsion est égal au double du volume compris entre la membrane et le


plan de la plaque rigide.

7.8- Section à profils minces ouverts :

Nous considérons les sections à profil mince ouvert ayant la possibilité de gauchir
librement. Cela est fondamental, car ce gauchissement est considérable et, si les déplacements
qui en résultent sont contrariés, il apparaît des contraintes normales, ce qui est contraire aux
hypothèses de Saint-Venant. La barre travaille donc en "torsion pure" par opposition à la
"torsion gênée" ou "fléchie" qui fait l’objet de développements dans la littérature. C’est cette
rigidité à la torsion pure, encore appelée rigidité de Saint-Venant que nous allons déterminer.
On part des équations générales, qui vont se trouver simplifiées :

∂ 2φ ∂ 2φ ∂θ ∂ φ ∂ φ
+ 2 = −2 G =τt = −τ n
∂z ∂y
2
∂x ∂n ∂s

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Chapitre 7 – Page 8

C = 2 ∫∫ φ d yd z

On suppose que l’épaisseur e varie faiblement avec l’abscisse s du profil moyen de la


section. Cette variation, en pratique, se fait très souvent par paliers.

Sur un tronçon donné, φ va dépendre de n et non de s, comme le montre l’analogie de


membrane.
C

En effet, supposons une


membrane fixée sur le contour de
n la section (ici sur les bords en –e/2
s et +e/2) soumise à une pression
uniforme : elle va se déformer
comme sur le dessin ci-dessous. La
distribution de la fonction Φ est
analogue (même graphique).

∂ 2φ ∂ 2φ ∂ 2φ ∂ 2φ dθ x
∆φ = + 2 = + 2 = −2 G
∂y 2
∂z ∂n 2
∂s dx

-e/2 e/2
∂ 2φ ∂ 2φ dθ
or = 0 ⇔ ∆φ = = −2 G
∂s 2
∂n 2
dx

dθ  2 e 2 
et φ = −G  n −  avec dФ=0 sur le contour, soit pour n=+ou- e/2
dx 4

Calculons le moment de torsion C = 2 ∫∫ φ d yd z

 e/ 2  dθ e 3
C= 2 ∫  ∫ φ d nd s = 2 ∫ G ds
L − e/ 2  L
d x 6

Par identification, on trouve l’inertie de torsion pure K :

dθ d θ e3 ( s) e3 ( s)
d x ∫L 3 ∫L 3 d s
C =GK =G ds ⇒ K =
dx

et si l’épaisseur est constante par tronçon, ce qui se rencontre très souvent en pratique :
3
ei li
K =∑
3

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Chapitre 7 – Page 9

On constate que K est faible, car proportionnel au cube de l’épaisseur : les profils
minces ouverts résistent mal à la torsion. La contrainte de cisaillement varie linéairement sur
l’épaisseur : elle est nulle sur le profil moyen et maximale au bord.

δφ
τn = − =0
δs
δφ dθ
τs = = −2G n
δn dx

dθ τ max =
Ce
τ max = eG
dx K

7.10-Section à profils minces fermés


Théorème du flux constant :
Considérons un tronçon dx d'une barre de section quelconque. Soit AMBA'M’B' une
surface prismatique dont les génératrices sont parallèles à x et qui partage le tronçon en deux
parties. σ B τ
M ds τn
A
τn
dx
B’
M’
σ A’
La composante normale à cette surface de la contrainte de cisaillement se retrouve le
long de la géneratrice en vertu du théorème de la parité de contraintes de cisaillement. Si on
exprime l'équilibre d'une partie du tronçon en projetant toutes les forces sur l'axe x, on trouve
(pas d’effort normal, pas de torsion gênée , σ=0) :
rr
∫∫ ∫ ∫
τ n dsdx = dx τ n ds = dx τ .nds = 0
AMBA'M 'B' AMB AMB

(τn = 0 sur le contour, c'est à dire sur le reste du tronçon)

Le flux total de la contrainte de cisaillement à travers la courbe (Γ) est donc nul.

Appliquons ce résultat à une section à profil mince fermé :


τ1 τ1e1=τ2e2

C'est le théorème du flux constant.(I)


e1
e2
τ2

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Chapitre 7 – Page 10

Théorème de la circulation de la contrainte de cisaillement :(II)

Soit une section de forme quelconque et une courbe (γ) fermée, à l'intérieur.

Evaluons:

δφ
τ =
r r
yx
δz
∫γ τ .ds dy r
{
r
ds τ
dz δφ
τ = −
zx
δy

En tenant compte de l'expression des contraintes en fonction de φ on trouve :

r  δφ δφ
∫γτ .ds = ∫γ  δz dy − δy dz )
z r

En appliquant la formule de Green:


y
 δQ δP 
∫ Pdy + Qdz = ∫∫γ  δy − δz  dydz

δφ δφ
avec P = et Q=-
δz δy

 δφ δφ   δ ²φ δ ²φ  dθ
on a : ∫  dy − d z  = − ∫∫  +  d yd z = 2 G ∫∫γ d yd z
 δz δy  γ  δy ² δz ²  dx

r r dθ
∫ τ .ds = ΩG dx
Ω=2×Aire(γ)

à l'aide de ces deux théorèmes (I) et (II),on peut maintenant étudier la section à profil
mince fermée :

1
2 ∫γ
Equation d'équilibre (Aire(γ))= rds .
A
r
∫γ (eτ )rds = C = τeΩ
e

circulation de la contraite ↓ ↓ flux constant

dθ ds
∫γ τ d s = ΩG = (τ e ) ∫γ
dx e

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Chapitre 7 – Page 11

dθ Ω
⇒ (τe) = G
dx ds
∫γ e ( s)

Ω ²
et C = G d θ Ω ² et on pose K =
ds
dx

ds
e(s)
∫ e(s)

K est l'inertie à la tortion pour des sections à profils minces fermés. C'est la formule de
Bredt-Leduc.

Il est important de noter que l'inertie d'un profil mince fermé est bien supérieure à celle
d'un profil mince ouvert.

A titre d'illustration,examinons un profil circulaire :

R
R

e
e

K=(2Π R e3)/3 K=2 Π R3 e.

si R = 1m
e=20mm

K=1,675.10-5 m4 K=12560.10-5 m4

Soit un rapport de 7500!!


Pour la même quantité de matière.

7.11- Centre de torsion.


7.11.1- Définition.
Il existe un axe de torsion u'u dont la trace sur le plan de la section
r transversale est le
"centre de torsion" défini par la condition que toute force extérieure T normale à la fibre
moyenne et passant par ce point n'entraîne aucune rotation relative des sections droites autour
de la fibre moyenne.

Le centre de torsion coïncide avec le centre de gravité quand la section présente une
double symétrie par rapport à deux axes rectangulaires.
Réciproquement, en vertu du théorème de Maxwell Betti, une force extérieure
appliquée sur une section terminale de la pièce ne produit une flexion sans torsion que si la

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Chapitre 7 – Page 12

ligne d'action de cette force passe par le centre de torsion. Dans le cas contrairerla sollicitation
se décompose en une torsion dont le couple correspond au moment de la force T par rapport à
l'axe de torsion (et non le centre de gravité) et en une flexion simple engendrée par cette force
supposée transportée par translation au centre de torsion de la section. La position du centre de
torsion ne dépend que des formes géométriques de la section.

7.11.2- Détermination de la position du centre de torsion.


z
Sous l’effet de Tz on C=TzYk
(S) Tz
G y
or on a C = τrds ∫∫
zk r τ S
K yk

r pouvant être pris à partir de G comme à partir de n’importe quel autre point de la
section (à partir de K par exemple si Tz passe par K : on a alors C = 0).

Tz m y my rdS
avec τ = et C = Tz ∫
I yb y S I y by

m yrdS
et Yk = ∫ S I yb y

Pour un profil mince dS = e.ds et b y = e

m y rd S my
⇒ Yk = ∫ S Iy
= ∫ S Iy
( zdy − ydz )

7.11.3- Exemples sur profils minces


z (S2) 1.Cornière
τ2
Tz zG
(S1) C=TZYK= ∫ τ 1 y G ds + ∫τ 2 G z ds =yG ∫ τ 1ds + zG ∫ τ 2 ds
τ1 G S1 S2 S1 S2
yG
Or en écrivant l’équilibre horizontal et vertical on obtient
y
∫τ
S1
1 ds =TZ et ∫τ
S2
2 ds =0 ⇒ yk=yg

Ce qui signifie que le centre de torsion est sur l'aile de la cornière. On ferait de
même pour la position de K sur l’axe GZ et on trouverait zk=zg

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Chapitre 7 – Page 13

2. Section en [
z
u Lorsque la section présente un axe de symétrie,
le centre de torsion se trouve sur cet axe. En effet
K a y le couple de torsion dû à une contrainte d’un côté
O G de l’axe par rapport à un point sur cet axe est
a automatiquement équilibré par le couple dû à la
v contrainte symétrique. Ainsi K se trouve sur l’axe
GY.
u
3a/8 a/4 3a/4 e
g

1 8
IGY=2ae × a2 + e × (2a)3= a3e a
12 3
G
TZ m
τ m= moment statique
Ib

TZ uea 3 TZ u 3TZ
Dans les semelles τ = =± ∫ τ eds = ± a
8 3 8 a2e 16
a e×e
3

Dans l’âme ∫ τ eds =TZ


A

Moment par rapport à G: yk mesuré par rapport à O.

1 3 a 3
C=TZ(yk+ a)=2 × TZa+TZ × ⇒ yk= a
4 16 4 8

Ou moment par rapport à O ; yk mesuré par rapport à O :

3 3
C=Tzyk=2 × Tza + 0 ⇒ yk= a
16 8

3. Profil rectangulaire fermé


z Deux axes de symétries ⇒ G=K

G y
K

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Chapitre 7 – Page 14

7.12- Distribution du moment de torsion


En fonction des degrés de liberté des appuis vis à vis de la torsion et de la répartition
du couple de torsion on détermine la distribution du moment de torsion dans la poutre. Il ne
faut pas confondre "couple de torsion" qui est le couple extérieur appliqué et "moment de
torsion" qui est l’effort interne générateur de contraintes.

On peut réaliser l’analogie entre les diagrammes de l’effort tranchant et le diagramme


du moment de torsion si on fait l’équivalence : charge appliquée ⇔ couple de torsion

appui simple ⇔ encastrement à la torsion

Exemples:
P encastrement à la
C torsion (pas de rotation
de torsion possible)

P/2 C/2
-P/2 -C/2

p c

p/2 c/2

-p/2 -c/2

P C
p c

P+pl
C+cl
C
P

Ces résultats peuvent être retrouvés par simple application d’équilibre statique et
forces de gauche.

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Chapitre 8 - Page 1

CHAPITRE 8: CALCUL DES DEPLACEMENTS

8.1 Energie potentielle dans le cas général


Considérons une structure constituée d’éléments linéaires. Isolons un petit tronçon de
longueur dx. Dans le cas général, les six sollicitations seront présentes. L’énergie potentielle
de cet élément peut-être considérée comme la somme des travaux indépendants de chaque
facteur de force.

En effet à chaque sollicitation correspond un déplacement et il n’y a pas d’interaction,


les déplacements étant très faibles.

1 N 2 ( x )dx
L’énergie potentielle due à l’effort normal est dU(N)= (§ 3.4)
2 ES

1 C 2 ( x )dx
à la torsion est dU(C)= (§ 5.2)
Mx 2 GK

Ty N 1 M Y2 ( x )dx
à la flexion suivant GY est dU(MY)= (§ 4.2)
My 2 EI Y
Tz

Mz 1 M Z2 ( x )dx
suivant GZ est dU(MZ) =
2 EI Z

Pour les termes faisant intervenir l’effort tranchant nous allons établir les expressions
correspondantes.

L’énergie potentielle provenant du cisaillement, par unité de volume pour un petit


tronçon s’exprime en fonction de la contrainte de cisaillement τ par :
dV
1 1 τ2
U0 (T)= τγ =
2 2 G (S) dx

et en tenant compte de l’expression de cette contrainte en fonction de l’effort tranchant


T ( x )m( y )
(§ 4.3) τ= et pour le volume Sdx :
b( y ) I

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Chapitre 8 - Page 2

1 T 2 ( x )m 2 ( y )
dU(T)= [ ∫ dS ]dx ou encore
2 S Gb 2 ( y ) I 2

1 T 2 ( x) m2 ( y)
dU(T)= [
2 GI 2
× ∫S b 2 ( y) dS ]dx

1 1 m2 ( y)
On pose alors = 2
Sr I ∫S b 2 ( y) dS

Sr est la section réduite intervenant dans les déformations dues au cisaillement. En


effet cette quantité est homogène à une section et de plus, pour les sections usuelles, le calcul
donne :

5 9
Sr= S Sr= S
6 10

Au total, pour l’ensemble de la poutre de longueur l, l’énergie potentielle s’exprime :

1  N 2 ( x ) C 2 ( x ) M Y2 ( x ) M Z2 ( x ) TY2 ( x ) TZ2 ( x ) 
l

U = ∫ + + + + + dx
2 0  ES GK EI Y EI Z GS ry GS rz 

Il faut noter que les différents termes de cette expression n’ont pas tous la même
importance, et pour les poutres flexibles, on néglige souvent les termes provenant de l’effort
normal et des efforts tranchants.

8.2- Théorème de Castigliano


"La dérivée partielle de l’énergie potentielle d’une structure par rapport à une force est
égale à la projection du déplacement du point d’application de cette force sur son support"

Il est évident que cela reste vrai si on remplace "force" par "couple" ou "moment" et
"déplacement" par "rotation".
Soit une structure soumise à un ensemble de
P1 Pj
forces. L’énergie potentielle emmagasinée est U.
Pi Donnons à l’une de ces forces Pn un accroissement

Mi dPn. Il va en résulter un accroissement de l’énergie


Pn ∂U
potentielle dPn. L’énergie totale sera
∂ Pn
∂U
U+ dPn.
∂ Pn

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Chapitre 8 - Page 3

Changeons maintenant l’ordre d’application des charges : appliquons d’abord à la


structure élastique dPn. Soit dλn le déplacement du point d’application de dPn sur le support
de dPn. L’énergie potentielle est égale à la moitié du travail de dPn sur dλn, car dPn varie de 0 à
sa valeur finale simultanément à dλn. On applique ensuite le système de charges initiales.
L’énergie potentielle qui en résulte est U plus le travail de dPn sur le déplacement λn du point
d’application de Pn sur son support.

En égalant les deux expressions obtenues pour l’énergie potentielle finale, on obtient :

∂U 1
U+ dPn= ∂Pn∂λ n +U+λn. ∂Pn .
∂Pn 2

Et en négligeant les infiniments petits du second ordre :

∂U
λ n=
∂Pn

Dans le cas simple d’une poutre soumise à la flexion simple on a

1 l M2 ∂U l M ∂M
U= ∫
2 0 EI
dx et
∂Pn
= ∫
0 EI ∂Pn
dx

terme d’effort tranchant négligé.

Exemple
P P ∂M x
0<x <a M(x)= x =
2 ∂P 2
v P P ∂M x
a a a<x<2a M(x)= x -P(x-a)=Pa- x = a−
2 2 ∂P 2
1 aP x 1 2a x x
V= ∫ x
EI 2 2
0
dx +
EI ∫a
P( a − )( a − )dx
2 2

P x3 P  2 x 3  Pa 3
V= [ ]0
a
+ − ( a − ) =
4 EI 3 EI  3 3  6 EI

8.3. Théorème de Ménabréa.


Ce théorème est une conséquence du théorème de Castigliano.

Soit une structure hyperstatique, c’est-à-dire possédant des liaisons surabondantes, par
exemple une poutre droite sur trois appuis.

(P) (P)

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Chapitre 8 - Page 4

∂ ( U( P + X))
=0
∂ X

Cette structure est soumise à un chargement (P). On remplace l’appui surabondant par
une force inconnue X, on calcule l’énergie potentielle sous l’effet de X et de (P) et on écrit
que le déplacement du point d’application de X est nul, ce qui revient à annuler la dérivée
partielle de l’énergie potentielle par rapport à X.

Dans le cas de plusieurs liaisons surabondantes, on obtient alors un système de


plusieurs équations à n inconnues correspondant aux n liaisons surabondantes.

Exemple: Soit une poutre uniformément chargée, rigidement encastrée à


une extrémité et simplement appuyée à l’autre.
Σ
p p

(EI) X x
l l

Soit X la valeur de la réaction d’appui de gauche. Le moment fléchissant provient de la


charge uniformément répartie et de la force X, soit :
Σ
x 2 -px²/2
M(x) = -p + Xx
2
l
M 2 (x)

1
l’énergie potentielle U= dx
2 0 EI + Σ

∂ U
l
M(x) ∂ M Xx
et
∂ X
=
∫0 EI ∂ X
dx 1
l

 x2 
l


1
Ce déplacement est nul ⇒  − p + Xx xdx = 0
EI 0  2 
l
x 4 Xx 3 3
−p + =0 ⇒ X= pl.
8 3 0 8
-pl²/8
Le diagramme du moment fléchissant s’obtient en remplaçant X par sa valeur

x2 3
M(x) =-p + plx
2 8

3 M(x)
T(x) =-px + pl 9pl²/128
8 T(x)
3pl/8
-5pl/8
3l/8

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Chapitre 8 - Page 5

La généralisation de ce théorème conduit au calcul des structures hyperstatiques


complexes par la «méthodes des forces». Quelques applications simples de ce théorème font
l’objet du paragraphe suivant.

On peut cependant remarquer que l’on parvient au même résultat à l’aide du théorème
de la force unitaire. Il suffit de garder comme inconnues les réactions hyperstatiques,
d’appliquer des forces unitaires dans la direction de ces réactions et d’égaler les déplacements
trouvés à 0.

8.4-Théorème de la force unitaire

Si on cherche le déplacement d’un point d’une structure où il n’y a pas de force


appliquée dans la direction du déplacement on procède comme suit :

On applique une force ayant pour intensité ∅ dans la direction du déplacement


cherché. Cette force va engendrer des sollicitations ∅N* ∅C* ∅MY* ∅MZ* ∅TY* ∅TZ*
où les N*, C*, MY*, MZ*, TY*, TZ* sont des sollicitations internes dues à une force unitaire.
Dans une section quelconque les sollicitations internes sont : N+∅N*, C+∅C*, MY+∅MY*,
MZ+∅MZ*, TY+∅TY*, TZ +∅TZ* où les N, C, MY, MZ , TY, TZ proviennent des charges
effectivement appliquées à la structure.

L’énergie potentielle qui en découle est :

1  ( N + ∅N*)2 (C + ∅C*)2 ( MY + ∅MY *)2 ( MZ + ∅M Z *)2 (TY + ∅TY *)2 (TZ + ∅TZ *)2 
2 ∫Structure 
U=  + + + + + dx
ES GK EIY EIZ GSrY GSrZ 

En appliquant le théorème de Castigliano à ∅ et en faisant ∅ = 0, nous obtenons le


déplacement de la structure dans la direction cherchée :

∂U  NN * CC * MY MY * MZ MZ * TY TY * TZ TZ * 
λ=( )∅= 0 = ∫  + + + + + dx
∂∅ struct
 ES GK EI Y EI Z GS rY GS rZ 

Dans le cas où on cherche une rotation il faut bien sûr appliquer un couple unitaire
dans la direction de rotation.

Si on trouve un résultat positif, le déplacement cherché est dans le sens de la force


appliquée. Il est de sens opposé si le résultat est négatif. On voit donc l’importance des signes
relatifs et une fois la convention de signe choisie il faut la respecter d’un bout à l’autre du
calcul.

Le théorème de la force unitaire s’appelle aussi:

- Théorème de Bertrand de Fontviolant (BdF)

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Chapitre 8 - Page 6

- Théorème de Muller-Breslau

Les intégrales qui permettent le calcul du déplacement (multiplications de deux


fonctions) sont appelées intégrales de Möhr.

Pour les fonctions simples que l’on rencontre dans le calcul des poutres il existe des
tableaux d’intégrales.

Exemple:

 1 - Poutre console soumise à P verticale en extrémité. Calcul de la flèche à mi-


portée.
P Pas de torsion C=0
Pas d’effort normal N=0
x
v? On néglige les effets de l’effort tranchant
l/2 l/2 Pas de flexion suivant Z.
1 l M2 l MM *
U= ∫ dx force ∅ en l/2 v= ∫ dx ; M(x)=-P(l-x)
2 0 EI 0 EI
M*(x)=0 pour x>l/2 et M*(x)=-∅(l/2-x)
l
P l 5 Pl 3 θ
et on a donc v= ∫ 2 (l − x )( − x )dx et v= P
0 EI 2 48 EI

 2 Poutre console soumise à P verticale en extêmité.


l
 Calcul de la rotation en extrêmité. M(x)= -P(l-x) et M*(x) = -1
l
P Pl 2
θ =∫ (l − x)(1)dx et θ=
0
EI 2 EI

On peut aussi effectuer les calculs à l’aide des intégrales de Möhr ou :

8.5 Méthode d’intégration de Veretchaguine


Le calcul pratique des déplacements implique l’intégration du produit de deux
fonctions. Pour les structures constituées d’éléments rectilignes, l’une de ces deux fonctions
est linéaire. Afin d’éviter des calculs algébriques fastidieux et générateurs d’erreurs, nous
allons exposer une méthode pratique d’intégration fondée sur les diagrammes représentant les
sollicitations.

Soit à intégrer sur l’intervalle fermé [a,b] le produit des deux fonctions f(x) et g(x)
dont l’une au moins est linéaire, par exemple g(x)=mx+p.

L’intégrale s’écrit :

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Chapitre 8 - Page 7

∫ f (x)(mx + p)dx
y
I=
a
b b
f(x) y=mx+p

yg=mxg+p
∫ a

= m x f ( x)dx + p f ( x)dx
a

g
Si S est l’aire limitée par la fonction f(x) et
x les droites x=a et x=b et y=0, la première
intégrale représente le moment statique de S
a b par rapport à l’axe x et la deuxième
xg représente S.

f ( x) dx x f ( x) dx
b b
S= ∫
a
Sx G = ∫a
et Ι=(mxG+p)S

La valeur de l’intégrale cherchée s’obtient de la façon suivante :

On détermine l’abscisse du centre de gravité de S et on multiplie S par l’ordonnée de


la fonction linéaire qui correspond à cette abscisse.

Si les deux fonctions sont linéaires, on peut choisir pour f(x) l’une ou l’autre.

Exemple:
 la   b   cl   a  2  a
I = −   I =  b +  I =  − lf   − 
 2  2  2  3  3   2

c
g f
f(x) -a G

a/3 a
g(x) b b/2 a a/2
b
Il est pratique de dessiner les diagrammes de f(x) et g(x) l’un en dessous de l’autre afin
d’éviter les erreurs.

Exemple: Reprenons le calcul précédent:

On décompose le calcul en deux:

M(x) -Pl -Pl/2 l l


P Ι1 entre 0 et et Ι2 entre et l
2 2
-l/2
v? M*(Φ=1)

1  l l   Pl  2 Pl   5Pl 3 5Pl 3
I1 =  − ×   − +  −  = et V=
2  2 2 2  6  48 48 EI

I2=0

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Chapitre 8 - Page 8

8.6. Théorème de la réciprocité des travaux


(Maxwell-Betti)

Soit la structure suivante: L


L Δij
Pi

Δii Pj M
M
Δjj
Δji

Appliquons en i suivant la direction L une force Pi. Il en résulte un déplacement i


suivant L que nous noterons Δii et un déplacement au point j suivant la direction M que nous
noterons Δji. L’énergie potentielle est alors :

1
U= Pi ∆ ii
2

Ajoutons maintenant en j et suivant (M) une force Pj. Soit Δjj le déplacement de j
suivant M et Δij le dépklacement de i suivant L dû à cette force. L’énergie potentielle dans la
strucuture devient :

1 1
U= Pi Δii + Pj Δjj + Pi Δij
2 2

Permutons l’ordre des chargements. Comme l’énergie potentielle ne dépend que du


chargement final, on a :

1 1
U= Pj Δjj + Pi Δii + Pj Δji
2 2

D’où le théorème de la réciprocité des travaux :

Pi Δij = Pj Δij

qui peut s’énoncer de la manière suivante :

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Chapitre 8 - Page 9

"Le travail de la première force pour déplacer son point d’application sous l’effet de la
deuxième force est égal au travail de la deuxième force pour déplacer son point d’application
sous l’effet de la première force."

En particulier si Pi = 1 et Pj = 1 on obtient le théorème de la réciprocité des


déplacements :

Δij = Δji

8.7. Poutres hyperstatiques simples.


1. Poutre bi-encastrée
(P) XA (P) XB

(EI)
l
µ(x) = moment dû à (P) dans la poutre
sur deux appuis simples.
Le moment fléchissant est celui obtenu dans une poutre sur deux appuis simples,
augmenté du moment produit par deux couples inconnus appliqués aux extémités XA et XB.
Les moments fléchissants crées par ces couples dans la poutre isostatique sur deux appuis
simples sont :

 x x
- XA  1-  - XB
 l l

Le moment fléchissant total sera donc :

 x  x
M(x) = µ(x) - XA  1-  - XB  
 l l

Si l’on raisonne en moments fléchissants (MA et MB) et non en couples extérieurs (XA
et XB) on obtient :

 x  x
M(x) = µ(x) + MA  1-  + MB  
 l l

formule que l’on retrouve pour chaque tronçon de poutre d’une structure
complexe soumise aux moments fléchissants de continuité avec le reste de la structure à ses
deux extrémités.

En dérivant on trouve la formule correspondante pour l’effort tranchant :

∂ µ MB − MA
T(x) = +
∂x l

∂U ∂U
En dérivant = 0 et = 0 on obtient pour EI constant :
∂ MA ∂ MB

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Chapitre 8 - Page 10

∂M ∂M
l l

∫ 0
M
∂ MA
dx = 0 et
∫0
M
∂ MB
dx = 0

l l
 x   x
∫ ∫
 x  x l l
 µ ( x) + MA  1 − l  + MB l   1 − l  dx = 0 ⇒ µ ( x )  1 −  dx + M A
 l
+ MB = 0
0   0 3 6

l l
 x x
∫ ∫
 x x l l
 µ ( x) + MA  1 − l  + MB l  l dx = 0 ⇒ µ ( x) dx + M A + M B = 0
0   0 l 6 3

Pour une charge uniforme , on trouve : -pl²/12 -pl²/12

l−x
µ(x) = px
2 M(x)

l2 pl²/24
MA = MB = -p T(x) pl/2
12

Intégrales de Möhr : -pl/2

On remarque dans l’exemple précédent que les intégrales auxquelles nous avons
affaire sont des multiplications de fonctions :

µ(x) =
pl²/8

x 1
1- =
l

x 1
=
l

On peut donc les résoudre à l’aide de la méthode de Veretchaguine ou bien à l’aide des
tableaux de Möhr donnés ci-après :
l l

∫ ∫
 x
µ ( x) 1 −  dx = pl²/8
×
1
dx
0
 l 0

 1 l2  l3
d’après les tableaux de Möhr ( ligne 11 colonne 5 ) : l × p × 1 = p
 3 8  24

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Chapitre 8 - Page 11

l 2
 x

1
MA  1 −  dx = ( ligne 5; colonne 5) = MA l
0
 l 3


 x x l
MB  1 −  dx = (ligne 5; colonne 6) = MB
0
 l l 6

pl 3 l l
+ MA + MB = 0
24 3 6
On obtient le système : 3
pl l l
+ MA + MB = 0
24 6 3

pl 3 pl 3  2l l  pl 2
⇒2 − + MA  −  = 0 MA = −
24 24  3 6 12

2. Poutre continue
On considère une succession de poutres isostatiques sur deux appuis simples et on
cherche les moments d’appuis de manière à assurer la continuité de la fibre moyenne. On
appelle :

µi (x) : le moment dans la travée isostatique i dû aux charges extérieures


li , (EI)i : la longueur et la rigidité flexionnelle de la travée i

Mi , Mi+1 : les moments fléchissants (inconnus) à l’extémité gauche et à l’extrémité


droite de la travée i.

Mi

Mi-1 P μi(x) Mi+1


μi-1(x)

x x

li-1 li

(EI)i-1 (EI)i

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Chapitre 8 - Page 12

Le moment fléchissant dans la travée i-1 s’exprime par

x x
M i − 1 ( x ) = µ i − 1 ( x ) + M i − 1 (1 − ) + Mi( )
li −1 li − 1

dans la travée i :

x x
M i ( x ) = µ i ( x ) + M i (1 − )+ M i +1 ( )
li li

Calculons la rotation en B .On applique un couple unitaire en B :


B 1 x
M* =
A li −1

li −1 M i −1 ( x ) M * l i −1 µ i −1 ( x ) l i −1  x  x
θB = ∫ dx = ∫ xdx + M i −1 ∫  1 −  dx
O ( EI ) i −1 0 ( EI ) i −1 li −1 0
 li −1  l i −1 ( EI ) i −1
li x²
+ Mi∫ dx
0 l ² i −1 ( EI ) i −1

Les coefficients attachés à M i −1 et M i sont appelés respectivement

l i −1  x  x dx
bi −1 = ∫ 0
 1 −


l i −1  l i −1 ( EI ) i −1

li x²
et ci −1 = ∫
0 l ² i −1 ( EI ) i −1
dx

Ce sont des constantes qui ne dépendent pas des cas de charge : elles ne dépendent que
des caractéristiques géométriques et mécaniques de la poutre .

li −1 µ i −1 ( x )
On a alors θB = ∫ xdx + bi −1 M i −1 + ci −1 M i
( EI ) i −1 li −1
0
144 42444 3

Cette expression exprime en fait la rotation


en B de la partie AB supposée sur appuis
simples (poutre isostatique associée) que
l’on nomme ω i, ,− 1 .

θ B = ω i"−1 + bi −1 M i −1 + ci −1 M i
Calculons la rotation en B dans la travée i :

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Chapitre 8 - Page 13

1  x
M * = − 1 − 
B  li 
A 2
li µ i ( x) 
 x li  x dx li  x  xdx
θB = −∫  dx − M i ∫  1 − 
 1 − − M i + 1 ∫  1 − 
0 ( EI ) i 
 li 0
 l i  ( EI ) i 0
 l i  l i ( EI ) i
2
l  x dx
Le coefficient attaché à Mi s’appelle a i = ∫  1 − 
i

0
 l i  ( EI ) i

li  x  x dx
Celui de Mi+1 s’appelle bi = ∫0
 1 − 
 l i  l i ( EI ) i

On a alors θ B = ω i' − ai M i − bi M i +1 .

La continuité de la poutre s’exprime par l’égalité de la rotation à gauche et à droite de


B.

ω ''
i−1 + bi − 1 M i−1 + ci −1 M i = ω '
i − ai M i − bi M i+1

ou encore

b i − 1 M i − 1 + ( a i + c i − 1 ) M i + b i M i + 1 = ω i' − ω i''− 1
Cette équation est appelée équation des trois moments ou théorème de Clapeyron.

Elle permet de former le système linéaire tri-diagonal donnant les moments sur appuis.
Les efforts dans la travée (i) sont :

Moment fléchissant :  x x
M i(x) = µ i(x) + M i1 −  + M i+1
 li  li

δµ i (x) M − M
Effort tranchant : Ti ( x ) = + i+1 i
δx li

Réaction d’appuis : Ri = Ti (0) − Ti −1 (li )

Lorsque les caractéristiques mécaniques (EI) sont constantes sur chaque travée de la
poutre on trouve alors :

li
a i = 2 bi = ci =
3( E I ) i

ce qui permet alors de simplifier l’expression du théorème des 3 moments de la


manière suivante :

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Chapitre 8 - Page 14

li − 1  li − 1 li  li
M i−1 + M i +  + M i+1
6 ( E I ) i−1  3( E I ) i−1 3( E I ) i  6( E I )i
li − 1 µ i −1 ( x ) x d x li µ i(x)  x
= −∫ − ∫ 1 −  dx
0 ( E I ) i − 1 li − 1 0 ( EI )i  li 

Exemple:
l/2 pl p (EI)= constante
M1=0 M4=0
1 2 3
1 2 3 4
l l l

Pour l’appui 2 :

2l l l µ ( x ) xdx l µ 2 ( x )( l − x ) d x
M 2 + M 3 = −∫ 1
− ∫
3EI 6EI 0 lE I 0 lE I

Pour l’appui 3 :
pl
l 2l l µ ( x ) xdx
M2 + M3 = −∫ 2

6 EI 3EI 0 E Il μ1(x)
pl²/4
Calcul des 2nds menbres:
x/l
µ 1 ( x ) xd x 1 1
= ( 0 ,5 . p l ² l / 4 ) / E I
l
∫ 0 E Il 2
1/2
μ2(x)
pl²/8
l µ 2 ( x ) xdx 1 2 pl² 1
∫0 E Il
= (
2 3 8
l)
EI x/l
1
1/2
l µ 2 ( x )( l − x ) dx 1 2 pl ² 1
∫0 EIl
= (
2 3 8
l)
EI
1-x/l
1
1/2
d’ou le système linéaire :

4 M 2 + M 3 = −15 pl ² / 24 M 2 = −54 pl ² / 360 = −6 pl ² / 40


et
M 2 + 4 M 3 = −6 pl ² / 24 M 3 = −9 pl ² / 360 = − pl ² / 40

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Chapitre 8 - Page 15

Calcul de Mt :

230l
α= = 0.6389l
230 + 130

6 pl ² 230 (0.6389)²
Mt = − + pl × 0.6389l − p × = 0.0541 pl²
40 360 2

-6pl²/40

-pl²/40

121pl²/720
Mt = 0.0541 pl²

230pl/360

121pl/360 9pl/360

-130pl/360
-239pl/360

Calcul des reactions d’appuis : R= Td-Tg

121 230 239 469


R1 = pl − 0 R2 = pl − (− pl ) = pl
360 360 360 360

9 130 139 9 9
R3 = pl − (− pl ) = pl R4 = 0 − ( pl ) = − pl
360 360 360 360 360

Il y a donc soulèvement au dernier appui, qui en pratique est équilibré par les charges
verticales de poids propres ou qui est empêché par un dispositif particulier.

On vérifie que la somme des réactions d’appuis est égale à la somme des efforts
extérieurs appliqués :

121 + 469 + 139 − 9 720


Σ Fext=pl +pl= 2pl ΣR= pl = pl = 2 pl
360 360

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Chapitre 8 - Page 16

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Chapitre 8 - Page 17

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Chapitre 8 - Page 18

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Chapitre 8 - Page 19

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Chapitre 9 – Page 1

CHAPITRE 9 : STRUCTURES
HYPERSTATIQUES : METHODE DES FORCES

9.1- Définition : degré d'hyperstaticité


Une structure constituée d’éléments linéaires, de type barre ou poutre, est dite
hyperstatique si les seules équations de la statique sont insuffisantes pour la détermination des
efforts.

Une poutre rectiligne, reposant sur trois appuis et chargée perpendiculairement à sa


fibre moyenne est hyperstatique : on ne peut écrire que deux équations d’équilibre pour
déterminer les trois réactions d’appui. Dans ce cas, il y a une liaison surabondante avec
l’extérieur, et on dira que la poutre est une fois hyperstatique extérieurement.

Si les liaisons surabondantes sont internes à la structure, on aura une structure


intérieurement hyperstatique. Il faut rappeler ici que l’on peut isoler une partie d’un système à
l’intérieur de celui ci et que les liaisons entre le système de départ et le système intérieur
représentent les réactions d’appui pour ce dernier.

Les exemples ci-dessous illustrent cette notion d’hyperstaticité:

Extérieurement hyperstatique Intérieurement hyperstatique

Extérieurement et Intérieurement hyperstatique

Par définition, on appellera « degré d’hyperstaticité » le nombre de liaisons


surabondantes, qu’elles soient intérieures ou extérieures. C’est encore le nombre de coupures

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Chapitre 9 – Page 2

qu’il faut effectuer pour rendre la structure isostatique, étant entendu qu’une coupure ne libère
qu’un seul facteur de force (effort normal ou tranchant, moment fléchissant ou de torsion).

On ne tient compte, bien sûr, que des facteurs de force effectivement présents dans la
structure.

Exemples:

Deux fois hyperstatique Trois fois hyperstatique

Portique chargé dans son plan Portique chargé dans son plan et

Trois fois hyperstatique perpendiculaire à son plan

2×3 fois hyperstatique

On appellera « structure isostatique associée » la structure obtenue en supprimant les


liaisons surabondantes. Il est évident qu’il correspond un grand nombre de structures
isostatiques associées à une structure hyperstatique donnée. L’expérience, ainsi que des
considérations énergétiques permettent de choisir la structure isostatique impliquant le moins
de calculs.

9.2- Système d'équations canoniques


Le calcul des structures hyperstatiques par la méthode des forces repose sur le principe
de superposition.

Soit une structure hyperstatique soumise à un système de charges (P). On considère la


structure isostatique associée obtenue en effectuant n coupures. Sous l’action de (P), les bords
des coupures vont se déplacer. On applique des forces (X) au bord des coupures, et on écrit
que, sous l’effet de (P)+(X), le déplacement relatif des bords des coupures est nul.

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Chapitre 9 – Page 3

Soient Np, Cp, Myp, Mzp, Typ et Tzp les sollicitations dans la structure isostatique associée
sous l’effet de (P) seul.

Soient XiNi*, XiCi*, XiMyi*, XiMzi*, XiTyi* et XiTzi* les sollicitations dans la structure
isostatique associée sous l’effet des forces Xi seules. Les sollicitations Ni* Ci* Myi* Mzi*
Tyi* et Tzi* résultent de l’action des forces unitaires agissant suivant la direction des Xi ⇒
N=Np + ∑XiNi* C= Cp + ∑ XiCi* etc...

Le principe de superposition permet d’exprimer les sollicitations résultantes dans la


structure, par conséquent d’exprimer l’énergie potentielle de déformation U :


( +
) (
 ℵp + ∑ XiNi * ² C p + ∑ XiCi * ²
+
) (
Myp + ∑ XiMyi * ²
+
) (
Mzp + ∑ XiMzi * ² 
+
)
1  ES GK EIy EIz 
U= ∫ ds

 (
2 Structure ℑyp + ∑ XiTyi * ²
+
ℑzp) (
+ ∑ XiTzi * ² ) 
 
 GSzy GSrz 

En exprimant que le déplacement des bords des coupures est nul, à l’aide du théorème
de Ménabréa on écrit :

∂U
=0 i=1 à n
∂Xi

En explicitant pour la coupure :

   
 Ni *  Np +   
n n n

∑ XjNj * Ci *  Cp + ∑ XjCj * Myi *  Myp + ∑ XjMyj *


  
  j =1   j =1   j =1  
 + + + 
∫ 
Structure 
ES GK EIy ds

 Mzi *  Mzp +     
n n n

 
∑ XjMzj * Tyi *  Typ + ∑ XjTyj * Tzi *  Tzp + ∑ XjTzj * 
j =1 j =1 j =1
 + + 
 EIz GSry GSrz 

On pose

 Ni * Nj * Ci * Cj * Myi * Myj * Mzi * Mzj * Tyi * Tyj * Tzi * Tzj * 


δij= ∫  ES
Structure 
+
GK
+
EIy
+
EIz
+
GSry
+
GSrz 
ds

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Chapitre 9 – Page 4

 NpNi * CpCi * MypMyi * MzpMzi * TypTyi * TziTzi * 


et ∆pi= ∫  ES + GK +
Structure 
EIy
+
EIz
+
GSry
+
GSrz 
ds

D’où le système d’équations linéaires permettant de calculer les inconnues


hyperstatiques Xi :

δ11X1+δ12X2+...+δ1nXn+∆1p=0

δ12X1+δ22X2+...+δ2nXn+∆2p=0

.... δX+Δ=0
. ( Pour un système hyperstatique

. de degré 1 δ11X1+Δ1p=0 )

δn1X1+δn2X2+...+δnnXn+∆np=0

Les sollicitations réelles dans la structure hyperstatique s’obtiennent par


superposition :

N=Np+ΣXiNi*

C=Cp+ΣXiCi*

My=Myp+ΣXiMyi*

Mz=Mzp+ΣXiTyi*

Ty=Typ+ΣXiTyi*

Tz=Tzp+ΣXiTzi*

Il convient de remarquer que les différents facteurs de force n’ont pas le même effet :
les déplacements des bords de coupure provenant de la compression (effort normal) ou du
cisaillement (effort tranchant) peuvent souvent être négligés devant les déplacements de
flexion ou de torsion.

Réciproquement, l’effet de la flexion ou de la torsion peut parfois être négligé si la


stabilité de la structure est assurée par des éléments travaillant uniquement axialement
(compression - traction). C’est le cas des treillis.

Ex:

Cette structure avec encastrements rigides aux noeuds se comporte pratiquement


comme la même structure à noeuds articulés.

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Chapitre 9 – Page 5

9.3- Exemple P
A B Cette structure est trois fois
(EI) hyperstatique. Le problème est
a a plan. Il y a six composantes
a définissant les réactions d’appui et
(EI) trois équations d’équilibre. On ne
tient compte que de la déformation
C provenant de la flexion.

Une des structures isostatiques associée possible est celle obtenue en libérant
totalement l’appui C. Les trois diagrammes de moment fléchissant provenant de forces
unitaires agissant dans le sens des inconnues hyperstatiques, ainsi que le diagramme du
moment fléchissant dû à la charge extérieure dans la structure isostatique associée sont
représentés ci-dessous :
a

a
m1 * 2a m2 *
1
1
1 P
-Pa

1
m3 *
Mp
1

Calcul des coefficients δij :

M 1* 1  a 3  7a 3
δ11= ∫ ds = + a ² × 2a  =
EI EI  3  3EI

M 2* 1 ( 2a ) ² 8a 3
δ22= ∫ ds = × 2a =
EI EI 3 3EI

M 3* 1² × a + 1² × 2a 3a
δ33= ∫ ds = =
EI EI EI
1
2a × 1 × 2 a
M 2 * M 3* 2a ²
δ23= ∫ ds = 2 =
EI EI EI
1
2a × a × 2 a
M 1* M 2 * 2a 3
δ12= ∫ ds = 2 =
EI EI EI

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Chapitre 9 – Page 6

1
* 1 × a × a + 1 × a × 2a
*
M1 M 3 5a ²
δ13= ∫ ds = 2 =
EI EI EI
Calcul des coefficients ∆pi
1
MpM 1 * ( − pa ) × a × a − pa 3
∆p1= ∫ ds = 2 =
EI EI 2 EI
1 1
MpM 2 * ( − pa ) × a × a + ( − pa ) × a × a −5 pa 3
∆p2= ∫ ds = 2 3 =
EI EI 6 EI

1
MpM 3 * ( − pa ) × 1 × a − pa 2
∆p3= ∫ ds = 2 =
EI EI 2 EI

Le système linéaire donnant les inconnues hyperstatiques s’écrit :


 7a 3 3 5a 2   a3 
 3 2 a
 2   X 1  2 
 
3
P  5a 3 
2a 2   X 2  =
1  3 8a
2a
EI  3  EI  6 
 5a 2   X 3  a2 
2
 2a 3a   
 2   2 

−P 7P Pa
Après résolution: X 1 = X2 = X3 =
4 16 12

Le diagramme du moment résultant dans la structure réelle s’obtient par superposition.

Les réactions se déduisent des efforts internes :

En A M= -14Pa/48 en C M= 4Pa/48
Les fibres tendues sont données sur les schémas.

VA=27P/48 VB = -TB=21P/48
HA=P/4 HB=-P/4

Les réactions sont représentées sur les schémas dans leur sens réel d’action.

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Chapitre 9 – Page 7

Pour l’appui A:
12 21 4 48
X 1 m1 * + X 2 m2 * + X 3 m3 * + M p = − Pa + P × 2a + Pa − Pa =-14/48Pa
48 48 48 48

-14Pa/48
-8Pa/48

-8Pa/48

M
13Pa/48

M(x)
4Pa/48

T(x) 27P/48

-21P/48

T
12P/48

9.4- Calcul des déplacements


Les déplacements se calculent par le théorème de la force unitaire. La structure
hyperstatique est considérée comme une structure isostatique soumise à un chargement (P) et
un chargement (X) destiné à assurer la continuité des bords coupés. On peut donc calculer un
déplacement en un point en appliquant en ce point une force unitaire dans la direction voulue
et en procédant comme pour une structure isostatique chargée par (P)+(X). Il est évident qu’il
faut auparavant avoir déterminé les valeurs des efforts (X). Il est d’autre part important de
remarquer que la force unitaire peut être appliquée dans une structure isostatique associée
différente de celle qui a servi à calculer les inconnues hyperstatiques, ce qui peut parfois
simplifier les calculs.

Exemple:

Dans la structure étudiée précédemment, on cherche la rotation au point B. On peut


appliquer un couple unitaire en B dans l’une des trois structures isostatiques obtenues en
libérant l’appui A, l’appui C, ou en mettant des rotules en A,B et C. Le résultat obtenu est
bien évidemment toujours le même puisque l’on considère le diagramme des efforts réels,
c’est-à-dire celui correspondant à la structure hyperstatique.

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A Chapitre 9 – Page 8
A
1 B B
A B 1 1
-1

C C C

Libération de A Libération de B Rotules en A,B et C

 −8 Pa 4 Pa  ( −1)a Pa ²
1- θB =  +  =
 48 48  2 EI 24 EI

par le théorème de Veretchaguine ou tableaux de Möhr.

 −14 Pa 13 Pa   13 Pa 8 Pa   a Pa ²
2- θB =  +  + −  × =
 2 × 48 2 × 48   2 × 48 2 × 48   EI 24 EI

1 2  Pa ²  1  21  Pa ² 1  21  Pa ²  Pa ²
3- θB =  × 27 − 14  +   − 8 +  − 8  =
4 3  48 EI  2  2  48 EI 4  2  48 EI  24 EI

9.5- Sollicitations d'origine thermique


Dans une structure isostatique, les déformations d’origine thermique n’induisent aucun
effort: la structure se déforme librement. Nous examinerons l’effet des sollicitations
thermiques à l’exclusion de toute autre. Les coefficients δij demeurent inchangés et il faut
uniquement calculer les coefficients ∆pi provenant du chargement. Examinons d’abord le cas
d’un effet thermique n’induisant pas de variation de courbure (pas de gradient thermique à
travers la section de la poutre). Le déplacement des bords de la coupure résultera donc d’une
dilatation de la poutre. Si l’on se reporte à la définition de ∆pi en ne retenant que le terme où
figure l’effort normal:

NpNi *
∆pi = ∫ ES ds
Struc

Np σ
On constate que = = ε = α∆t
ES E

Et par conséquent ∆pi = ∫ (α∆t ) N


*
i ds
Struct

Effet d’un gradient thermique

C’est le cas dans une structure plane où la température est différente de part et d’autre
d’une poutre. Afin de rester cohérent avec la loi des sections planes, on est obligé d’admettre
une variation linéaire de la température à travers la section. Il en résulte une variation linéaire
de l’allongement des fibres, et on peut effectuer la décomposition suivante:

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Chapitre 9 – Page 9

t1 ½ αt1ds ½ α(t1v’+t2v) ½ αv (t1-t2)


h h
h v
= v’
+
t2 ½ αt2ds -½ αv’/h(t1-t2)
ds I II
L’effet de (I) a été étudié ci-dessus. Examinons la variation de courbure provenant de
(II). Soient v et v’ les distances des fibres extrêmes par rapport au centre de gravité de la
section. L’allongement de la fibre moyenne est nul.

v
A’
v’
G’
AA’= 1 + α (t1 − t 2 )ds
v
B’  h 
 
BB’= 1 − α (t1 − t 2 )ds
v'
h  h 
A
GG’=ds
G
B ρ La courbure de la fibre moyenne se
calcule par:

ds AA' BB ' AA'− BB '


= = =
ρ ρ + v ρ − v' v + v'

ds α (t 1 − t 2)
= ds et
ρ h

1 α (t 1 − t 2)
=
ρ h

D’où les coefficients ∆pi

MpMi *
∆pi = ∫ EI
Struct

Mp 1 α ( t 1 − t 2 )
et en remarquant que = =
EI ρ h

α∆t
d’où ∆pi = ∫
Struct
h
Mi * ds

Exemple

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Chapitre 9 – Page 10

Reprenons la structure étudiée en 9.3- et cherchons l’effet d’une variation uniforme de


la température. Comme la variation de température est uniforme, on trace les diagrammes des
efforts normaux correspondant aux forces unitaires et on calcule les coefficients ∆pi.

1 0 0
0
1 N3*
N1* N2*
1
1 1

∆p1 = ∫ α∆tN 1* ds = 2aα∆t Il faut faire attention aux signes

∆p 2 = ∫ α∆tN 2 * ds = − aα∆t et prendre allongements positifs si

∆p 3 = ∫ α∆tN 3 * ds = 0 une élévation de température est positive.

La résolution du système linéaire avec ce nouveau second membre donne les


inconnues hyperstatiques.

Il est particulièrement important, dans les calculs des efforts thermiques, d’être
cohérent entre les déformations qui découlent de la température et les déformations qui
résultent de l’application des forces unitaires. Par exemple, si on choisit de compter
positivement un allongement provenant d’une élévation de température, il faudra compter
positivement une traction.

Mais attention, une élévation de température dans une poutre bridée à ses deux
extrémités crée une compression et non une traction car les lèvres des coupures tendent à
s’écarter et ne peuvent pas le faire librement.

9.6- Effet d'un déplacement imposé


Il arrive que l’on cherche les efforts indirects dans une structure pour des déplacements
d’appui. On ne considère que les efforts créés par ces déplacements d’appui, à l’exclusion de
tout autre chargement, en vertu du principe de superposition. Ces déplacements sont supposés
être suffisamment faibles pour ne pas modifier la géométrie de la structure.

Il est évident qu’un déplacement d’appui dans une structure isostatique n’induit dans
celle-ci aucun effort. Par conséquent, dans la structure isostatique associée, il convient de
calculer les déplacements des bords des coupures provenant des déplacements d’appui.

On procède de la manière suivante :

on applique des forces unitaires au bord de la coupure i et on détermine les réactions


d’appui.

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Chapitre 9 – Page 11

on applique ensuite le théorème des travaux virtuels, ce qui se traduit par (en
remarquant que dans la structure isostatique associée le travail des réactions de la structure est
nul) :

Miiδii + 1 × ∆pi + ∑ Rij * dj = M i i δ ii + Ri j x0 ∆pi + ∑ Rij * dj =0

∆pi représente en effet le déplacement dans la structure isostatique associée sous l’effet
d’un effort unitaire dans la direction de ce déplacement.

Exemple

On cherche le moment de flexion dans la poutre sur trois appuis simples (bilatéraux)
représentée ci-dessous, soumise à des dénivellations d’appuis :
(EI)1 (EI)2
d2
B
d1 d3
A C
RA RB RC
La structure est une fois hyperstatique et on lui associe la structure isostatique ci-
dessous :

m1*=1 Structure Structure réélle

Isostatique

Effort Rij* 1 R2 Mii

Déplacement 0 δ ii ∆ pi + M ii δ ii
1 1 dj

L’inconnue hyperstatique est le moment de flexion en B.

M 1* ² *
B M1 ² C M1 ²
*
1  l1 l2 
δ 11 = ∫ ds = ∫ ds + ∫ ds =  + 
EI A ( EI )1 B ( EI ) 2 3  ( EI )1 ( EI )2 

Les réactions d’appui dues aux couples unitaires sont :

-1/l1 1/l1 +1/l2 -1/l2


δA δA=δB=δC=0
δB δC
A 1 1 Dans le système isostatique
B C
D’où le calcul du coefficient ∆p1
4
1 × ∆p1 + ∑ R1*j dj = 0
j =1

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Chapitre 9 – Page 12

 1 1 1 1 
∆p1 +  − d 1 + d 2 + d 2 − d 3 = 0
 l1 l1 l2 l2 

d1  1 1 d3
∆p1 = − d 2 +  +
l1  l1 l 2  l 2

et on trouve l’inconnue hyperstatique

Xδ 11 + ∆p1 = 0

d1  1 1 d3
− d 2 +  +
l1  l1 l 2  l 2
soit X = −
1  l1 l2 
 + 
3  ( EI )1 ( EI )2 

9.7- Structures hyperstatiques : plans spatiales


Ce sont des structures planes chargées perpendiculairement à leur plan. Les
sollicitations en présence sont l'effort tranchant, le moment fléchissant et le moment de
torsion. Souvent, on négligera les déformations dues à l'effort tranchant pour ne considérer
que celles produites par la flexion et la torsion :

EX:
P2
D
P1 Le point E assure la continuité au croisement
des deux poutres AB et CD. Si les poutres
p comportent une rigidité à la torsion, alors la
A
flexion de l'une agit dans le sens de la torsion
dans l'autre poutre (déformations autour du même
B axe).
C

9.8- Choix des inconnues hyperstatiques


S'il existe une infinité de structures isostatiques associées à une structure hyperstatique
donnée, certaines sont "meilleures " que d'autres, en ce sens qu'elles conduisent à des calculs
plus simples.

Sur le plan mathématique, le calcul des inconnues hyperstatiques résulte de la solution


d'un système d'équations linéaires. Il est par conséquent souhaitable que la nature de ce
système soit le mieux conditionné possible, c'est à dire à diagonale dominante. On recherchera
donc un système de coupures tel que les diagrammes des différentes sollicitations dues aux
forces unitaires interférent le moins possible. Cela revient à effectuer des coupures libérant le
moins d'énergie possible dans la structure.

C'est pourquoi, pour une poutre continue sur appuis simples, on choisit comme
structure isostatique associée une succession de travées sur deux appuis simples. Cela conduit
à l'équation des trois moments (Clapeyron) qui est en fait un système linéaire tridiagonal.

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Chapitre 9 – Page 13

m1 *

1 2 3 4
0 1 2 3 4
m1 * m3 *
m3 * δ =∫ ds = 0
EI

M1 M2 M3

δ 11 δ 12 0   M 1  ∆p1
et δ 21 δ 22 δ 23  M 2  = ∆p2  avec δ = δ ⋅ et ⋅ δ = δ
     12 21 23 32

 0 δ 32 δ 33  M 3  ∆p3

(théorème des travaux virtuels).

Il est également possible de prendre comme inconnues hyperstatiques des


combinaisons linéaires d'inconnues élémentaires de manière à rendre la matrice du système le
plus "diagonale" possible.

EX: Portique sous charge horizontale:

Ti : Effort tranchant dans la traverse i. On choisit


Xi=Ti-Ti-1. Dans ce cas les diagrammes dus à Xi
n'interfèrent qu'avec ceux de Xi+1 et Xi-1. Toutefois,
s'il est toujours possible de rechercher des systèmes de
forces rendant la matrice diagonale, cela est rarement
justifié compte tenu de la complexité des calculs

Ti+1

Xi
Ti

Ti-1

Xi-1

Ti-2

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Chapitre 10 - Page 1

CHAPITRE 10 : ETATS DES CONTRAINTES ET DES


DEFORMATIONS

10.1- Etat de contraintes en un point


On considère un corps, non forcément élastique, chargé par un système de forces
quelconques. L'état des contraintes est supposé varier suffisament lentement d'un point à un
autre pour pouvoir être considéré comme constant au voisinage d'un point A.

z σz Pour caractériser l'état de contrainte,


on imagine trois plans perpendiculaires
τzy passant par A et on considère un
τzx parallélépipede rectangle contenant le
point A.
τyz
τxz σy Si les trois dimensions du
dz parallélépipede tendent vers zéro, toutes
τyx y ces forces passent par A.
τxy
dx L'équilibre du petit élément ainsi
σx défini exige l'égalité des moments par
x dy rapport aux trois axes x, y, z.

Par conséquent (τyxdxdz )dy = (τxydydz )dx


Le moment des contraintes sur les faces xAz et yAz est nul et les moments des
contraintes sur les faces xAy et paralèlle à dz de xAy s'équilibrent car on suppose une
variation lente de l'état de contrainte et donc les mêmes valeurs sur deux faces opposées.

τyx = τxy

On a alors: τzy = τyz
τxz = τzx

Si l'état de contrainte est variable ( τx → τx + dτx ) d'une face à l'autre on néglige les
termes du second ordre.

C'est le théorème de la parité des contraintes de cisaillement :

Les contraintes de cisaillement s'éxerçant sur deux facettes


perpendiculaires sont égales et dirigées soit vers l'arête commune, soit
en sens contraire, cela quelque soit la nature du matériau et l'état de
chargement.

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Chapitre 10 - Page 2

Les trois contraintes normales σx , σyetσz et les contraintes de cisaillement τxy , τyz , τzx
suffisent à définir l'état de contrainte en un point.

10.2- Etat de contrainte sur une facette inclinée


Cherchons à déterminer effectivement les contraintes agissant sur une facette inclinée
BCD, connaissant les contraintes agissant sur les faces OBC, OCD et OBD. Soit α , βetγ les
cosinus directeurs de la normale à BCD et x, y, z les composantes du vecteur contrainte totale
sur cette face.

σx S : surface BCD
τxz σ f
Sx : surface OCD
τyz
σy τxy Sy : surface OBD
O τ C Sz : surface OCB
τyx
y
τzy
τzx
σz
B
x Nous désignons par S la surface du
triangle BCD, par Sx la surface
perpendiculaire à l'axe Ox, OCD, par Sy la
surface perpendiculaire à Oy, OBD et par Sz
la surface perpendiculaire à Oz, OCB.

En projetant toutes les forces sollicitant le tétraèdre OBCD sur les axes Ox, Oy et Oz
on obtient les trois équations:

S . X = Sxσx + Syτyx + Szτzx


S .Y = Sxτxy + Syσy + Szτzy
S . Z = Sxτxz + Syτyz + Szσ z

En divisant ces équations par S et en tenant compte du fait que :

Sx = αS , Sy = βS et Sz = γS

on obtient : X = ασx + βτyx + γτzx

Y = ατxy + βσy + γτzy

Z = ατxz + βτyz + γσz

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Chapitre 10 - Page 3

Ces expressions permettent de déterminer effectivement les composantes du vecteur


contrainte totale connaissant les six valeurs suivant le repère orthonormé.

10-3 Contraintes principales


Le vecteur contrainte totale f possède une composante σn normale à la facette BCD et
une composante rτ dans le plan de cette facette. Etudions la contrainte normale σn , projection
du vecteur f sur n

σn = αX+βY+γZ

compte tenu des expressions de X, Y et Z on a :

σn =σxα2 + σyβ2 +σzγ2 + 2τxyαβ + 2τyzβγ + 2τzxγα

Portons sur la normale une longueur ρ fonction de σn ; l’extrémité de ρ aura pour


coordonées :

x = αρ ,y = βρ, z = γρ
en éliminant α, β et γ on obtient:

ρ2σn = σxx2 + σyy2 + σzz2 +2τxyxy + 2τyzyz + 2τzxzx


r
Choisissons de porter sur la normale n une longueur ρ, telle que :

ρ2σn = k

L’extrémité du vecteur ρ décrit une quadrique à centre, et on sait qu’il éxiste un


système de coordonnées dans lequel les termes rectangles sont nuls.

Par conséquent, il r éxiste des orientations de la facette BCD telles que le vecteur
contrainte soit porté par n . C’est à dire que les contraintes de cisaillement τxy, τyz et τzx sont nulles.

Les axes ainsi définfis sont appellés axes principaux et les contraintes normales dans ce système
d’axes sont appelées contraintes principales, désignées par σ1,σ2 et σ3 (ou N1, N2, N3 ).

Dans le système d’axes principaux, les relations donnant les composantes du vecteur contrainte
total s’écrivent :

X = σ1α

Y = σ2β

Z = σ3γ

Comme α,β et γ sont les cosinus directeurs de la normale on a :

α2 + β2 + γ2= 1

Par conséquent l’extrémité du vecteur contraintes devient l’ellipsoïde d’équation :


2 2 2
X + Y + Z = 1
σ σ σ
2 2 2
1 2 3

lorsque la facette considérée prend toutes les orientations possibles.

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Z Chapitre 10 - Page 4
σ3

σ2 Y

σ1
X

Cette ellipsoïde est appelé ellipsoïde de LAME dans le cas général et ellipse de LAME
dans le cas de contraintes planes.

La détermination effective des contraintes principales à partir des six composantes du


tenseur des contraintes se fait en écrivant que les compoasantes du vecteur contrainte totale
sont (si c’est son axe principal d’inertie) :

X= σxα + τyxβ + τzxγ =ασ

Y= τxyα + σyβ + τzyγ =βσ

Z= τxzα + τyzβ + σzγ =γσ

Les cosinus directeurs ne peuvent s’annuler simultanément, il en résulte la relation


suivante :

σ x −σ τ yx τ zx

τ xy σ y −σ τ zy
=0
τ xz τ yz σ −σz

et σ est donc solution de l’équation du troisième degré :

σ3 - I1σ2 + I2σ -I3 = 0

où les invariants I1, I2 et I3 sont respecrivement :

I1 = σx+σy+σz

I2 = σxσy+σyσz+σzσx -τxy2 -τyz2 -τzx2

σ τ τ x yx zx

I =τ σ τ
3 xy y zy

τ τ σ xz yz z

10-4 Cercle de Möhr


Le cercle de Möhr permet de déterminer les contraintes principales ainsi que les
directions principales à partir d’un état quelconque.

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Chapitre 10 - Page 5

A l’inverse de l’ellipse de Lamé qui part d’un état de contraintes quelconque pour
déterminer les contraintes ; ici on considère le problème résolu et on part d’un système d’axe
composé des directions principales.

z
σ3 AB=ds
σ1 OA=ds.sinθ
B
σ2 σ2 OB=ds.cosθ

dz
y
O τxy
dx

σ1 A
x
dy
σ3

σ2 et σ3 supposées contraintes principales.

Supposons le problème résolu et considérons un petit élément de volume dx, dy, dz


dans lequel on définit une facette inclinée, parallèle à l’axe X, faisant l’angle θ avec la
verticale.

Effectuons une coupe par un plan


r parallèle
r à (ozy). En projetant les forces s’éxerçant
sur le triangle OAB respectivement sur n et t on obtient :

σ.ds = (σ2 OB).cosθ + (σ3 OA).sinθ


τ.ds = (-σ2 OB).sinθ + (σ3 OA).cosθ

et:
σ = σ2 cos2θ + σ3.sin2θ

τ. = -(σ2-σ3)sinθ.cosθ

Ou encore à l’aide des fonctions trigonométriques de l’arc double :

σ2 +σ3 σ2 −σ3
σ= + cos 2θ
2 2
σ2 −σ3
τ =− sin 2θ
2

ces relations traduisent que l’extrémité du vecteur contrainte totale décrit un cercle
dans le système d’axes des contraintes principales.

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Chapitre 10 - Page 6
τ

σ2 +σ3
2

σ3 σ σ2
σ

f

Ce cercle est appelé ″Cercle de Möhr″. Sa construction est facile lorsque l’on connait
les contraintes normales et tangentielles sur deux facettes perpendiculaires quelconques. La
relation entre le cercle de Möhr et l’éllipse de Lamé est mise en évidence sur la figure ci-
dessous :

τ
σ

Cercle de Möhr
σ3
-2θ

Elipse de Lamé
θ
y
σ2 y

En effectuant les mèmes opérations pour les facettes parallèles à Yet Z, on obtient
deux autres cercles. L’ensemble des trois cercles s’appelle le Tricercle de Möhr.

Une autre opération, plus mathématique, permet de plus de démontrer que l’extrémité
du vecteur contrainte totale se trouve toujours dans le domaine défini par les trois cercles
(zone hachurée).

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Chapitre 10 - Page 7
τ

β=0

f
γ=0
σ
σ1 σ2 σ3

α=0

Il suffit de considérer les expressions de la contrainte normale, du carré de la norme du


vecteur contrainte totale et la relation entre les cosinus directeurs.

Si on élimine α2 et γ2 entre ces équations on obtient :

σ = σ1α2+ σ2β2 + σ3γ2

τ 2+ σ2 = σ12α2+ σ22β2 + σ32γ2

α2 + β2 + γ2= 1

Avec:

σ σ σ −σ 3 γ
2
1 2

σ −τ −σ γ
det =0
σ σ
2 2 2 2 2 2
1 2 3

1−γ
2
1 1 R²

σ +σ2  σ − σ 2 
2 2

soit au développement: σ − 1  +τ ² =  1  + γ ²(σ 3 − σ 1 )(σ 3 − σ 2 )
 2   2 

Supposons une relation d'ordre pour σ3, σ2, σ1. Il en résulte que le rayon du cercle pour
γ ≠ 0 sera supérieur à celui de γ = 0 . Il suffit de répéter le même raisonnement en effectuant
une permutation sur les cosinus directeurs et les contraintes principales pour achever la
démonstration.

Exemple :

Considérons une poutre droite simplement appuyée à ses deux extrémités


A et D chargée par une force P concentrée à mi-travée. On se propose
d’examiner l’état de contrainte en différents endroits de la poutre
déterminés par les points 1 , 2 et 3 en niveau dans les sections A, B et
C.

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Chapitre 10 - Page 8
P
1
1 h/2
2 h/4 I=bh3/12 ;
2 3 σ=Mv/I ;
3 h/2 τ=Tm/Ib
b
A B C D
R A = RD = P / 2
Pa/2
M(x) a a 2a M(x) = Px/2 pour x<2a
Pa
T(x) M(x) = Px/2 - P(x-2a) pour x<2a
P/2
-P/2 T(x) = P/2 pour x<2a

T(x) = P/2 - P pour x>2a

prenons b=O,5 m a= 2m

h= 1,0 m

point1: v=h/2 σ=6M/bh² = 12M m=0 , σ = 0.

point2: v=h/4 σ = (Mh/4)/(bh3/12)=6M

point3: v=0 σ =0

Section
A B C
niveau
σ 0 6Pa=12P 12Pa=24P
1
τ 0 0 0
σ 0 3Pa=6P 6Pa=12P
2
τ 1.125P 1.125P 0
σ 0 0 0
3
τ 1.5P 1.5P 0

La poutre n’étant pas chargée latéralement, le problème est plan. On détermine alors
les cercles de Mohr correspondant à chaque point. Pour cela en chaque point, nous
connaissant l’état de contrainte sur deux facettes perpendiculaires :

- sur une facette verticale : σ (calculé précédemment ) et τ égale et opposée à celle


calculée précédemment en vertu du théorème de la parité des contraintes.

- sur une facette horizontale : τ calculé précédemment et σ = 0 , la poutre n’étant pas


en état de contrainte vertical.

Il faut rappeler ici que l'existence d’une contrainte impose une réaction égale et
opposée à l’action :

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σ =0
τ Chapitre 10 - Page 9

Sous la charge P

τ
σ
σ
Diffusion de l’effort
τ

τ
Il n’y a pas de réaction ou d’effort en sous-face.
Il n’y a donc pas d’état de contrainte verticale. σ =0

τ τ 12P
τ
6P

A1 B1 C1 24P
12P

6P
6P
A2 1.125P B2 1.125P C2
2α 12P
N2 O O’ N1
1.125P
0
-1.125P

1.5P 1.5P
A3 B3 C3
1.5P 1.5P

2
 6P
Pour B2 : 00’ = 3P R =   +(1.125P)² =3.2P
2
1.125 P
N1 = 3P+R= 6.2P N2=3P-R= 0.2P tg 2α = et donc α=10°28
6 P − OO'
α est l’angle entre les facettes des contraintes connues et celles des contraintes principales.

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Chapitre 11 - Page 1

CHAPITRE 11 : OSCILLATIONS DES STRUCTURES


ELASTIQUES

11.1- Introduction
La dynamique des structures est une vaste branche de la physique moderne. On ne se
préoccupera donc que d'un problème simple, consistant à déterminer les fréquences propres
d'une structure, dans le cas d'un comportement linéaire. Cela permettra à l'ingénieur d'éviter
des plages de résonances qui peuvent être particulièrement préjudiciables dans le cas des
sollicitations périodiques des structures.

11.2- Degré de liberté


On entend par degré de liberté (ddl) d'une structure le nombre de coordonnées
indépendantes définissant sa position déformée. Cette définition dépend directement du
modèle de calcul adopté et des hypothèses simplificatrices admises.

Ex 1

ξ1 ξ2

M1 M2

Deux masses concentrées sur une poutre dont la masse propre est négligée : ξ1 et ξ2
déplacements verticaux = 2 degrés de liberté (2 ddl).

Ex 2

v v
θv
θ
v v
M u M u M u M u
w
θw θu
w

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Chapitre 11 - Page 2

Une potence avec une masse M peut être considérée comme une structure à:

- 2 ddl si la masse est considérée comme ponctuelle et la structure plane.

- 3 ddl si la masse est considérée comme ponctuelle et la structure spatiale.

- 3 ddl si la structure est plane et on tient compte du moment d'inertie de la


masse autour de l'axe passant par son centre de gravité et perpendiculaire à
son plan.

- 6 ddl si la structure est spatiale et que l'on tient compte des trois moments
d'inertie.

On voit donc que le nombre de degré de liberté découle du modèle de calcul. Il existe
autant de fréquences propres et de modes propres que de degrés de liberté. Dans le cas de
masses réparties, le nombre est théoriquement infini.

11.3- Système à un degré de liberté


Pour établir l'équation du mouvement on utilise le principe de d'Alembert : on peut
appliquer à un système en mouvement les équations de la statique, en considérant comme
force extérieure la force d'inertie égale au produit de la masse par l'accélération, changée de
signe.

Considérons le système constitué par une masse ponctuelle, supportée par un poteau
flexible, encastré à sa base :
ξ F = Force de rappel
M
F

h (EI)

h3
Le déplacement horizontal est donné par ξ = δ11.F avec δ 11 =
3EI

déplacement dû à une force unitaire horizontale appliquée sur M.

EI = rigidité flexionnelle du poteau.

Si on remplace F par la force d'inertie :


d 2ξ
F = - M. ξ&& avec ξ&& = 2
dt
On obtient l'équation du mouvement :

1 1
ξ&& + ξ=0 On pose ω2 =
Mδ 11 Mδ 11

ξ&& + ω 2 ξ = 0 avec ω fréquence circulaire ou pulsation.

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Chapitre 11 - Page 3

2π Mh 3
T= = 2π Mδ 11 = 2π
ω 3EI

Dans le cas où il existe un amortissement (frottements, viscosité, plasticité du


matériau,…) il existe une force de rappel proportionnelle à la vitesse

ξ& = on a alors -M ξ&& = ∑F
dt
ξ c &
On a alors -M ξ&& = + cξ& et ξ&& + ξ + ω²ξ = 0
δ 11 M

Si de plus il existe une force excitatrice p(t) sur la masse, on obtient

c & 1
ξ&& + ξ + ω 2ξ = p(t)
M M

qui est l'équation générale de la masse M en mouvement.


ω s'exprime en unité d'angle par unité de temps (rad/s)
c s'exprime en unité de masse par unité de temps (Kg/s)
M s'exprime en unité de masse (Kg)
p(t) s'exprime en unité de force (N) 4
et I en unité de longueur puissance 4 (m )

11.4- vibrations libres


Dans ce cas p(t) = 0 (ceci correspond au cas où on lâche l'oscillateur après l'avoir
écarté de la position d'équilibre).

11.4.1- Vibrations libres non amorties

On a alors c=0 et ξ&& + ω 2 ξ = 0

ξ(t) = A sin(ωt + φ)

A et φ sont des constantes déterminées par les conditions aux limites.


Le mouvement est sinusoïdal de période T =
ω

1 1 3EI ω
et de fréquence (en Hertz) f = = =
T 2π Mh 3

Dans cette expression, M est exprimée en unité de masse (Tonnes ou kilogrammes) et


E en force par m² (N/m² ou kilo Newtons/m²)

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Chapitre 11 - Page 4

11.4.2- Vibrations libres amorties

C'est le cas que l'on rencontre en pratique lorsque la masse n'est pas excitée.
c
ξ&& + ξ& + ω 2 ξ = 0
M
Le coefficient c est rarement nul dans la réalité. La solution est du type ξ=est où s
est une constante.

⇒ (Ms² + cs + k) est = 0 avec k=1/δ11 = Mω²

⇒ s² + c.s/M + k/M = 0

Equation caractéristique dont les racines sont :

2
c  c  k
s1,2 =− ±   −
2M 2M  M

soit ξ =Aes1t + Bes2t

[ Ae ]
c
−( )t
ξ=e 2M t* (c/2 M)² −k / M
+ Be−t* (c/2 M)² −k / M

Dans cette expression, on peut remarquer que la forme de ξ dépend du signe du terme
sans la racine carrée.

c k
( )² < = ω ² le terme de l’exponentielle est imaginaire et il y a oscillation
2M M

c k
( )² > = ω ² il n'y a pas d'oscillation (mouvement sur-amorti)
2M M

c k
( )² = = ω ² amortissement critique
2M M

soit c² = 4kM cc = 4 kM amortissement critique

On définit alors le coefficient d'amortissement ζ.

c
ζ= cc = 2 kM = 2 M ω p ω p est la pulsation propre du système.
cc

(vibrations libres)

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Chapitre 11 - Page 5

c
On pose alors ζ= et on peut écrire l'équation générale
2 Mω p
ξ&& + 2ζω p ξ& + ω 2p ξ = 0

 ς =1 Amortissement critique ξ(t)

ξ (t ) = ( A + Bt )e −ωt
ξ’0
Le mouvement ne comporte pas d’oscillations.

On peut écrire : ξ0

[
ξ (t ) = ξ 0 (1 + ωt ) + ξ& 0 t e −ωt ] t

 ς >1 Sur-amortissement

On obtient alors :

[
ξ (t ) = c1e ω ′t + c2 e −ω ′t e −ζωt ]
avec ω ′ = ω ς 2 − 1

Il n’y a aucune oscillation dans ce cas.

 ς <1 sous amortissement Cas courant

c’est le seul cas intéressant en pratique pour le calcul dynamique des structures, celles-
ci ayant toujours un amortissement inférieur à l’amortissement critique. On a donc:

ξ (t ) = e
−ζω p t  Ae i 1−ζ 2 ω p t
+ Be
− i 1−ζ 2 ω p t 
 

Soit encore ξ (t ) = Ye
−ζω p t
(
sin 1 − ζ 2 ω p t + ϕ )
ξ (t ) = e
−ζω p t

 1 (p )2 (
c sin 1 − ζ 2 ω t + c cos 1 − ζ 2 ω t 
p 
 )
où Y, ϕ, c1 et c2 sont des constantes définies par les conditions initiales.

Cela montre que la pulsation des oscillations amorties est :



ωa = = ω p 1−ζ 2
T

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Chapitre 11 - Page 6

ξ(t)

ξ’0
ξ0 2π 2π
T= ξ T= ξ
ωa ωa

Si nous introduisons les conditions initiales ξ 0 et ξ& 0 à t = 0, on obtient :

 ξ& 0 + ξ 0ζω p 
ξ (t ) =  sin ω a t + ξ 0 cos ω a t e −ζωpt
 ωa 

Le mouvement est pseudo-périodique. L’amplitude des extrema décroît avec le temps


à cause de l’amortissement. La pseudo-période vaut :

T’= 2 π = 2π très voisine de T car dans les cas courant, ζ est inférieur à 0,20
ω a ω p 1−ζ 2

et

2 πζ
ξn jζω pT ′ 1−ζ 2
j
=e =e
ξ n+ j

On appelle décrément logarithmique le nombre : log ξ n =


2π ζ
= δ
ξ n +1 1−ζ 2

Les règles de calcul aux effets du vent (NV65) donnent par exemple:

δ=0.10 (acier)

δ=0.20 à 0.30 (béton armé ou précontraint)

δ= 0.40 (maçonneries)

On peut noter que l’amortissement du mouvement ne dépend que de ζ.


ξ n +10
= 0.04 pour ζ=5/100
ξn
= 0.002 pour ζ=10/100

Par conséquent, dans les cas usuels le mouvement est pratiquement amorti après
seulement dix oscillations.

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Chapitre 11 - Page 7

11.5- Vibrations forcées


Dans ce cas p(t) ≠ 0. On se place dans le cas d’un système sous-amorti.

P0
Supposons p( t ) = sin αt excitation harmonique.
M

La solution est alors de la forme: ξ (t ) = ξ 0 ( t ) + ξ 1 ( t )

−ζω p t
ξ 0 (t ) = (c1 sin ωt + c 2 cosωt )e
avec p0
ξ 1 (t ) = λ sin(αt − ϑ )
k

α
où λ =
1 avec β = et ϑ = a rctg  2 ζ β 
ω 1− β 
(1 − β )
2
+ ( 2 ζβ )
2 2 2

Les coefficients c et c peuvent être déterminés pour t=0.


1 2

Remarques:

1) Le déplacement ξ(t) est la somme de deux termes :

Le premier ξ (t) définit le mouvement transitoire qui est amorti et qui


0

disparaît rapidement (au bout de 10 à 15 oscillations dans les cas courants


(voir plus haut))

Le deuxième ξ(t) définit le mouvement permanent qui s’effectue avec la


même pulsation α que la force excitatrice. Ainsi après une phase
transitoire, le régime permanent s’établit (ξ(t)=p /k λsin(αt+θ)). 0

2) Le déplacement statique de la masse sous l’action de la force p est p0/k : le 0

coefficient λ est donc un amplificateur dynamique qui dépend de


l’amortissement et du rapport β des pulsations. Par conséquent, la réponse
d’un oscillateur à une excitation donnée dépend essentiellement de sa
pulsation propre.

3) Pour un oscillateur infiniment raide ( ω p → ∞, β = 0 ), λ→1 : il n’y a pas


d’amplification de la déformée statique. Le mouvement est sinusoïdal
d’amplitude p /k. 0

4) Pour un oscillateur très souple (grandes valeurs de β) λ est très faible et le


mouvement est sinusoïdal d’amplitude:
p0 1 p0
=
k β 2
Mα 2

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Chapitre 11 - Page 8

5) Lorsque la pulsation de l’oscillateur est égale à celle de la force excitatrice


(β = α/ω = 1) celui-ci entre en résonance, le coefficient d’amplification
ayant alors pour valeur λ = 1/(2ζ).

On remarque donc que lorsque l’on conçoit une structure soumise à des sollicitations
dynamiques, les pulsations propres de cette structure doivent être toutes le plus éloigné
possible de la pulsation de la force excitatrice.

Le problème est loin d’être simple surtout si la force excitatrice comporte une large
gamme de fréquences de fonctionnement. En particulier à la mise en route de la force
excitatrice, celle-ci passe par toutes les gammes de fréquences.

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Chapitre 11 - Page 9

Exemple:

Cas d’une sollicitation d’origine sismique

Le phénomène n’est absolument pas uniforme : il est d’usage de mesurer l’effet d’un
séisme par les accélérations au niveau du sol : on en déduit un accélérogramme (fonction du
temps) représentant la réponse d’un oscillateur simple :

accélération γ accélération

exemple d’accélérogramme réponse d’un oscillateur simple

A partir des réponses à plusieurs accélérogrammes de séismes, on construit un


« spectre de réponse » qui est l’enveloppe des réponses maximum des oscillateurs simples de
fréquence 0 à l’infini.

γ accélération γ =maximum d’accélération


1

de l’oscillateur simple de
γ0 fréquence f sous l’effet de tous
1

les accélérogrammes de
construction.

γ1

f0 f1 fréquences f

Oscillateurs infiniment souples Oscillateurs infiniment rigides

On constate ainsi que pour une fréquence f , l’oscillateur simple a une réponse d’autant
1

plus forte que celle-ci se rapproche de la fréquence fondamentale f du spectre de séisme


0

(résonance). Lorsque le système est multiple (plusieurs degrés de liberté = plusieurs modes
propres et fréquences propres), chaque fréquence doit être le plus éloigné possible de la
fréquence fondamentale, sachant que les fréquences hautes dégagent en principe moins
d’énergie que les premières fréquences.

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Chapitre 11 - Page 10

11.6- Systèmes à n degrés de liberté


Examinons le cas de n masses concentrées ponctuelles réparties sur une poutre
simplement appuyée aux deux extrémités.

1
M1 M2 M3 M4 M5 M6
i j
δij

Soit ξ le déplacement vertical de la masse M i et δ ij le déplacement vertical de la


i

section i sous l’effet d’une force verticale appliquée en j. Si les déplacements considérés
résultent de la flexion seule, ils sont donnés par :

xi
1
xi
xi (1 − ) xi
l
mi*
xj 1
l
M i* M *j
x j (1 −
xj
)x δ ij = ∫ dx
l 0
EI
mj*
i(

Les déplacements ξ s’expriment en fonction des forces d’inertie, en vertu du principe


i

d’Alembert par :

( ) ( ) ( )
ξ 1 = δ 11 − M 1ξ&& 1 + δ 12 − M 2 ξ&& 2 +...+δ 1n − Mξ&& n

ξ 2 = δ 21 (− M ξ&& ) + δ ( − M ξ&& )+...+δ ( − Mξ&& )


1 1 22 2 2 2n n

ξn = δ n1 (− M ξ&& ) + δ ( − M ξ&& )+...+δ (− Mξ&& )


1 1 n2 2 2 nn n

Ce qui donne en utilisant la notation matricielle

ξ = −[δ ][ M ]ξ&&

où [δ] est la matrice symétrique des δij (δij =δ ji), M la matrice diagonale de masse et ξ
le vecteur des déplacements. Si l’on cherche des solutions de ξ sous la forme i

ξ =A sin ωt (A = cste)
i i i

on trouve A sin ωt=ω²[δ][M]A sin (ωt)

[I-ω²[δ][M]] Asinωt = 0

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Chapitre 11 - Page 11

I étant la matrice unité. Cette relation doit être vérifiée quelque soit t. Comme les coefficients
A ne peuvent pas être tous nuls, il en résulte que le déterminant de la matrice I-ω²[δ][M]
doit être nul. Le déterminant conduit à l’équation aux fréquences. Pour chaque ω i ainsi
calculé, il existe un vecteur déplacement Ai associé qui définit, à un facteur de
proportionnalité près, la déformée correspondante.

Ex Fréquences propres et modes propres du système à deux degrés de liberté ci-


dessous :
3M ξ2

h (EI)
M ξ1

h (EI)

On calcule les δ ij qui correspondent aux degrés de liberté.


2h
M i* M *j
1 δ ij = ∫ dx
0
EI
1
m1* m2*

h 2h

h3 5h 3 8h 3
δ 11 = δ 12 = δ 21 = δ 22 =
3EI 6 EI 3EI
équation aux fréquences :

 1  h3 5h 3  0 

det  
0
−ω 2 3 EI 6 EI  *  − M =0
 0 1  5h
3
8h 3   0 3 M  
  6 EI 3 EI  

h3 M
On pose λ =ω 2
pour simplifier. Il vient
6 EI
21λ2 − 22 λ + 1 = 0 λ1 = 1 λ 2 = 1 / 21

[ I − ωδM ][ A] = 0

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Chapitre 11 - Page 12

Pour λ=1  −5 − 5   A1 
 − 15 = 0 A1=-A2
 − 15   A 2 

pour λ=1/21  15 / 21 − 5 / 2 1  A 1  3A1=A2


−15 / 21 = 0
 5 / 2 1   A 2 

Représentation des deux modes propres :


3A1 -A1 avec h 3
M
T 1 = 1 1 .7 5 5
EI

mode

A2 fondamental
A2

et T 2 = 2 .5 6 5
h 3
M
EI

Deuxième
mode
1er mode 2ème mode

La réponse dynamique du système est une combinaison (complexe) des deux modes :
elle dépend des conditions aux limites, de l’énergie de déformation dégagée par chacun des
modes et de la concomitance des réponses maximales de chaque mode.

11.7- Propriété des modes propres de vibration


Considérons une poutre à n degrés de liberté: les déplacements verticaux au droit des
masses.

Supposons calculées les n fréquences propres, ainsi que les modes propres
correspondants. Soient deux modes distincts i et j.

k
mode i

Fik=-ωi²AikMk (effort maximal)


mode j
Ajk

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Chapitre 11 - Page 13

D'après le théorème de la réciprocité des travaux, le travail des forces d’inertie du ieme
mode dans des déplacements du jene mode est égal au travail des forces d’inertie du jene mode
dans les déplacements du iene mode. D’où
n n
ω 2
i ∑
k =1
A i ,k M k A j ,k = ω 2
j ∑
k =1
A j ,k M k Ai ,k

n
Comme ω i2 ≠ ω 2j Il en résulte: ∑A i ,k M k A j ,k = 0
k =1

Ce qui peut être condensé sous forme matricielle par

[ A][ M ][ A] = I
t

[A] est la matrice des vecteurs propres et I est la matrice unité.

11.8- "Spectre de Planchers"


Au cours d'un séisme les matériels présents dans un bâtiment ne sont pas directement
sollicités par le sol. Il existe en effet un "filtre" constitué par l'ossature du batiment.

La "réponse" d'un matériel aux efforts d'un séisme peut alors être déterminé de deux
façons différentes.

1. Le matériel lui-même est intégré au modèle de calcul du batiment. Cette


méthode n'est applicable que si le matériel est important, avec des
caractéristiques bien déterminées dès le départ du Projet, ou une masse telle
que son influence sur la réponse du batiment est significative.

2. On réalise un "transfert de spectre". C'est-à-dire que pour le matériel


considéré, on raisonne comme si celui ci était directement soumis à un
séisme au niveau de son support, avec un spectre de réponse calculé à partir
du spectre de base du séisme. Le calcul est alors conduit de façon tout à fait
similaire.

Ce spectre de réponse s'appelle aussi "spectre de planchers". On le


détermine en général à chaque niveau de planchers sur lequel du matériel
sensible est susceptible d'être installé.

Modèle de calcul d'un batiment

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Chapitre 11 - Page 14

Etage n Spectre de
plancher
niveau n
f0n

Etage i
γ
Spectre de
Etage 2 plancher
niveau 2
Etage 1
f02
RdC

² Spectre de
base (sol)

f0
f0 fréquence fondamental au niveau du sol.

f02 est f0n fréquence fondamentale des spectre de niveau 2 et n.

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