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ECOLE NORMALE SUPERIEURE DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

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DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE
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OPTIONS : PM – MI - CMI

NOTES DE COURS DE MECANIQUE 4

RESISTANCE DES MATERIAUX


CHAPITRE 2 : TRACTION - COMPRESSION

Durée en présentiel : 30h - Crédits : 2

Semestre 4 – Année académique 2022-2023

Séance de 3h / semaine

Intervenant :
Dieudonné KOMBI,
Inspecteur pédagogique
Chargé de cours en BTS
Tél : 066 57 21 54 – 074 30 64 21
E-mail : dieudonnekombi@yahoo.com
ANNEE ACADEMIQUE : 2022 - 2023
Table des matières

2.1. INTRODUCTION.................................................................................................................... 3
2.2. CONTRAINTE NORMALE ..................................................................................................... 3
2.3. CONDITION DE RESISTANCE ............................................................................................. 3
2.4. DEFORMATIONS .................................................................................................................. 3
2.5. LOI DE HOOKE ..................................................................................................................... 4
2.6. ESSAI DE TRACTION ........................................................................................................... 4
2.7. PHENOMENE DE CONCENTRATION DE CONTRAINTE .................................................... 5
2.8. APPLICATIONS ..................................................................................................................... 6

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Objectifs :

- Déterminer la répartition des contraintes dans une section de poutre sollicitée à la traction.
- Vérifier la condition de résistance et de rigidité pour une poutre sollicitée à la traction.
- Dimensionner une poutre sollicitée à la traction.

Dans ce chapitre, on étudiera les cas suivants :

- Essai de traction, Déformations, Contraintes.


- Condition de résistance en traction.
- Condition de rigidité en traction.
- Concentration de contraintes

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CHAPITRE 2 : TRACTION – COMPRESSION

2.1. INTRODUCTION
On dit qu’une poutre (Fig.1) travaille en extension simple 

(ou en compression simple) quand elle est soumise à - F G F
• •
deux forces axiales directement opposées, appliquées   Fig. 1
au centre de surface des sections extrêmes qui tendent - F N
•G
à l’allonger (ou à la raccourcir).

Les éléments de réduction en G du torseur des efforts de cohésion


Fig.s’expriment
7.09 par :
Nota :
⃗ 𝑁 0
{𝜏𝐶𝑜ℎ }= { 𝑅 } = { 0 0} N  0 : Traction
⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝐺

𝐺 𝐺 0 0 N < 0 : Compression

2.2. CONTRAINTE NORMALE


Chaque élément de surface supporte un effort de traction
parallèle à la ligne moyenne.
Il y a répartition uniforme des contraintes dans la section droite.
D’où :
Fig. 2 : Répartition uniforme des
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑪 (𝑴,𝒏 ⃗ ) = 𝝈 ⃗𝒙 Avec : 𝑁 = ∬𝑠 𝜎. 𝑑𝑠 = 𝜎. 𝑆 contraintes

𝑵
On obtient la relation suivante : 𝝈= Unités : N → en N, S → en mm² et
𝑺 𝜎 → N/mm²

2.3. CONDITION DE RESISTANCE


Pour des raisons de sécurité liées à l’usage des appareils, la contrainte 𝜎 doit rester inférieure à
une contrainte admissible, appelée Résistance pratique à l’extension 𝑹𝒑𝒆.
𝑹𝒑𝒆 est fixée par des normes ou par le constructeur. Dans le cas général, 𝑹𝒑𝒆 est définie par la
limite élastique 𝑹𝒆 du matériau. 𝑹𝒆 est une donnée de la courbe d’essai de traction.
𝑠: Coefficient de sécurité adopté pour la construction de l’appareil, sans unité
𝑵 𝑹𝒆 𝑅𝑝𝑒 : Résistance pratique à l’extension, en MPa (N/mm²)
𝝈= ≤ 𝑹𝒑𝒆 =
𝑺 𝒔 𝑅𝑒 : Limite élastique du matériau, en MPa (N/mm²)
𝑅𝑟
Pour certains matériaux, on utilise la résistance à la rupture 𝑅𝑟, avec 𝑅𝑝𝑒 = (A la place de 𝑅𝑒)
𝑠

2.4. DEFORMATIONS
a) Allongements
𝐿0 → Longueur initiale de la poutre
𝐿 → Longueur finale de la poutre
∆𝐿 → Allongement total de la poutre
𝑋0 → Longueur initiale du tronçon
𝑋 → Longueur totale du tronçon
∆𝑋 → Allongement du tronçon Fig. 3

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D’où :

∆𝑳 𝐿 = 𝐿 – 𝐿0 : Allongement total de la poutre, en mm


=  : Allongement unitaire (ou relatif), sans unité
𝑳𝟎

b) Contraction latérale – Coefficient de Poisson 𝝊 (Nu)


Le coefficient de Poisson caractérise la contraction latérale 𝑑 et l’allongement relatif 𝐿 de la poutre.

Posons :
𝚫𝒅 ∆𝑳
𝜺𝒅 = et  =
𝒅𝟎 𝑳𝟎

𝜺𝒅 𝒅é𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒍𝒂𝒕é𝒓𝒂𝒍𝒆
𝝊=− =−
𝜺𝑳 𝒅é𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒙𝒊𝒂𝒍𝒆 Fig.4

2.5. LOI DE HOOKE


D’après la loi de Hooke :
E : module d’élasticité longitudinale, en MPa (N/mm²)
𝝈 = 𝑬. 𝜺 𝜎 → Contrainte normale, en MPa (N/mm²) et 𝜀 → Allongement relatif (sans unité)

Quelques valeurs de E
Acier → 200 000 à 220 000 MPa Cuivre → 126 000 MPa
Fonte → 100 000 MPa Béton → 20 000 MPa
Bronze → 100 000 à 120 000 MPa Bois → 10 000 à 30 000 MPa
Aluminium → 70 000 à 75 00 MPa Cuir → 250 MPa

2.6. ESSAI DE TRACTION


Caractéristiques définies par l’essai :
▪ OA : Zone de déformations élastiques
▪ ABC : Zone de déformations plastiques
▪ Limite élastique : 𝑹𝒆 = 𝑭𝑨 / 𝑺
▪ Limite de résistance à la rupture :
𝑹𝒓 = 𝑭𝑪 / 𝑺
▪ Allongement pour cent :
𝚫𝑳 𝑳𝒖 − 𝑳𝟎
𝑨% = × 𝟏𝟎𝟎 = × 𝟏𝟎𝟎
𝑳𝟎 𝑳𝟎
𝐿𝑢 : Longueur ultime entre repère après rupture, en mm
L : Longueur initiale, en mm
▪ Coefficient de Poisson 𝝊
Rappel : 𝝊 = −
𝜺𝒅 Fig. 5
𝜺𝑳

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▪ Coefficient de striction :

𝑺𝒖 − 𝑺𝟎 Su : Section ultime après rupture, en mm²


𝒁% = × 𝟏𝟎𝟎
𝑺𝟎 So : Section initiale, en mm²

2.7. PHENOMENE DE CONCENTRATION DE CONTRAINTE


Lorsqu’une poutre possède une variation brusque de sa section, les hypothèses de la Résistance
des matériaux ne sont plus vérifiées. En traction, la répartition de la contrainte normale 𝝈 n’est plus
uniforme. La valeur de la contrainte augmente au voisinage du changement de section. Pour rendre
compte de cette augmentation, on multiplie la contrainte normale nominale par un coefficient 𝐾𝑡
appelé coefficient de concentration de contrainte.

𝝈𝒎𝒂𝒙𝒊 = 𝑲𝒕 . 𝝈𝟎 Avec : 𝜎0 = 𝑁/𝑆 → Contrainte normale, en MPa

𝑲𝒕 : Coefficient de concentration de contrainte, dépend de la forme de la section et du type de variation.


Par exemple, pour un filetage ISO triangulaire, 𝐾𝑡 = 2,5. Quelques valeurs expérimentales de 𝐾𝑡
sont données dans le tableau ci-dessous.

Arbre de section circulaire épaulé

Arbre de section circulaire avec gorge

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2.8. APPLICATIONS
EXERCICE N°1
Un tirant de 2m de long supporte dans une section droite quelconque un effort normal d’extension
N = 5 000N. Il est en acier pour lequel : 𝜎𝑝𝑒 = 100𝑀𝑃𝑎 et E = 2.105MPa
1) Calculer le diamètre minimal du tirant.
2) En déduire L, l’allongement total du tirant.

EXERCICE N°2
Modelisation
Une presse hydraulique est alimentée en huile par un tube en acier
de diamètre 10mm sous une pression de 10MPa.
On donne : L
⃗ /2
𝑁

- La contrainte pratique en extension du tube : 𝑅𝑝𝑒 = 60 𝑀𝑃𝑎 ; e


•• G
- La pression atmosphérique 𝑝0  0,1𝑀𝑃𝑎 ; po P1
+
- Pour les enveloppes cylindriques minces : ⃗ /2
𝑁
𝑁 = 𝑝. 𝑠’ (Avec 𝑠’ : surface intérieure du réservoir et 𝑠’ 𝑑. 𝑙)
et 𝑠 = 2. 𝑒. 𝑙 (aire de la section fictive de l’enveloppe).
On demande de : Fig. 6

1) Déterminer la condition de résistance.


2) Calculer l’épaisseur minimale du tube.

EXERCICE N°3 : Dispositif à 3 barres


0,6 m 0,6 m Dans le dispositif représenté ci-contre (fig.7), les 2 barres 𝑂𝐴
et 𝑂𝐶 sont en acier et la barre 𝑂𝐵 est en laiton. On applique
A B C en O une charge 𝑃⃗, lentement et progressivement, jusqu’à la
valeur 𝑃 = 104 𝑁. Pendant ce temps la température croît de
L2
0,8 m

L1 L3 50°C.
 
1) Etudier l’équilibre de l’axe O et montrer que le système est
hyperstatique ;
O
2) Exprimer la relation entre les allongements des trois
𝑃⃗ barres ;
3) Exprimer les efforts normaux dans les 3 barres ;
Fig. 7 4) Calculer les contraintes d’extension et les allongements
dans les barres.

Données :  = 30°

Barres en acier Barre en laiton

𝐿 = 1𝑚 , 𝑆 = 100𝑚𝑚2 , 𝐸1 = 2.105𝑁/𝑚𝑚² 𝐿 = 0,8𝑚 , 𝑆 = 100𝑚𝑚2 , 𝐸2 = 105𝑁/𝑚𝑚²


Coefficient de dilatation : 1=11.10-6 par degré. Coefficient de dilatation : 2=18.10-6 par degré.

Rappel : Allongement (pour 50°c) : L = (……) + 50..L

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EXERCICE N°4

On considère, sur la figure 8, une barre 1 fixée en A et B sur


A un support rigide (bâti) supposé indéformable (𝐿 = 𝑐𝑡𝑒).

a
C La barre supporte en C une charge verticale 𝐹.
Barre (1)
1) Déterminer les actions exercées par les appuis en A et

L
𝐹

b
B;
2) On donne : 𝐹 = 1,5 𝑘𝑁, 𝑎 = 1,6 𝑚 et 𝑏 = 2,5 𝑚.
B
On demande de calculer les actions en A et B notées ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 et
Bâti fixe (0)
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐵 .
Fig. 8

EXERCICE N°5 : Ensemble tube/fil

Le dispositif représenté ci-contre (fig. 9) est sollicité à la traction


par une charge 𝑃⃗. Le fil est en acier, de module d’élasticité
E1 = 2.105N/mm² ; de longueur L1 = 1m ; de section S1 = 20 mm².
Le tube est en alliage d’aluminium, de module E2 = 8.104N/mm²,

Tube (2)

Fil (1)
de longueur L2 = 600 mm, de section S2 = 120mm².
La limite élastique de l’acier étant e1 = 1200N/mm², celle de
l’alliage d’aluminium est de e2 = 300N/mm².
Travail demandé :
1) Déterminer les efforts ⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗2 supportés par le fil et le tube ;
𝐹1 et 𝐹
2) Déterminer les contraintes normales σ1 et σ2 sur le fil et sur
le tube ; ⃗
𝑃
3) Calculer la charge maxi 𝑃 que l’on peut appliquer pour rester
dans le domaine élastique ; Fig.9

4) Par la suite d’un mauvais réglage, le fil d’acier est trop long de 1mm. Déterminer de nouveau :
- Les efforts F1 et F2 ;
- Les contraintes σ1 et σ2.
Calculer la valeur maxi de P pour rester dans le domaine élastique.
5) Au montage, on donne une pré-tension dans le fil : le fil est tendu et le tube est comprimé.
1.1. Déterminer les contraintes initiales (σ10 et σ20) sur le fil et sur le tube à la tension 𝑇 ;
1.2. Déterminer, après application de la force 𝑃, les contraintes réelles dans le fil et dans le
tube au cas où le réglage est bien fait ;
1.3. Calculer la valeur optimale de la tension 𝑇 du fil pour que la charge 𝑃 puisse être la plus
grande possible, sans que la limite élastique soit dépassée sur aucun des deux organes
(à la limite de la « limite élastique ») ;
1.4. Donner par le calcul, les valeurs des contraintes initiales σ 10 et σ20 sur le fil et sur le tube.

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