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OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU

Figure III-2.7 : Déformation due au tassement et flèche due


au poids du remblai (PNUD/OPE, 1987).

III-2.2 Principe de dimensionnement


La cote du seuil d’une prise d’eau est fixée de telle manière que le canal d’amenée
est capable de dériver le débit maximal lorsque le plan d’eau dans la retenue est égale à la
cote de la crête du barrage déversoir (s’il s’agit d’un barrage fixe) ou celle des vannes
mobiles (dans le cas d’un barrage mobile). Partant de cette cote, il s’agit de déterminer les
dimensions (hauteur, largeur, etc.) des ouvrages successifs de la prise d’eau : vannes,
déversoirs, bassins, etc. pour que le débit maximal dérivé lui correspond une hauteur
convenable au dessus du radier du canal d’amenée.
Pour résoudre ce problème supposons que les caractéristiques de l’écoulement dans
le canal d’amenée et sa géométrie sont connues (section transversale, nature des parois,
etc.); en particulier la profondeur h correspondant au débit Q est connue. Si R est la cote du
radier d’entrée du canal (Figure III-2.8), celle du plan d’eau dans la retenue est (R+h).
Partant de cette cote, le calcul s’effectue d’aval en amont (en sens inverse du trajet de l’eau
dérivée) pour remonter à celle du plan d’eau dans la retenue en rajoutant les variations des
hauteurs d’eau qui se produisent entre le seuil de prise et le canal. Ces variations sont dues
à des pertes effectives de hauteurs ou à des pertes de charge (changement de direction,
grille).

∆h3 ∆h2 ∆h1


Barrage RN

Q
Canal R h
Bassin

Figure III-2.8 : Principe de dimensionnement d’un ouvrage de


prise (Varlet, 1965).

III-3 LES OUVRAGES D’EPURATION


III-3.1 Principe de fonctionnement
Ces ouvrages permettent le dégravement, le dessablage et l’élimination des corps
flottants dont chacun doit comporter un dispositif arrêtant les matières solides et un
dispositif restituant au cours d’eau les matières arrêtées. Les matières solides à éliminer
sont:

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- Les Matériaux transportés par Suspension: Limon (diamètre compris entre 1/100 et
5/100 mm), Sables Fins (5/100 - 0.2 mm).
- Les Matériaux transportés par Charriage : Sable et Galets ( diamètre > 2 mm)
- Les corps Flottants (Arbres, Feuilles,...)
Le Dégravement est effectué par des dispositifs placés en amont de l’entrée de la
prise, en partie dans le cours d’eau. Les dégraveurs sont de deux types principaux: 1) La
Passe à gravier, un chenal délimiter par le seuil S1 et qui franchit le barrage par un pertuis
de faible largeur fermé par une vanne V1 (Figure III-1.1).
Le Dessablage (Elimination des Matières en Suspension) est effectué dans des
dispositifs spéciaux placés à l’entrée des ouvrages de transport ou d’amené. Ces ouvrages
sont appelés Chambre de Décantation ou Dessableurs (Figure III-3.1).
L’Elimination des Corps Flottants su fait par une Grille G1 à gros barreaux
disposée à l’entrée du canal de dérivation (au droit du seuil S1) et d’une grille G2
relativement fine à l’entrée du canal d’amenée (Figure III-1.1). Le nettoyage des grilles est
effectué au moyen de râteaux manœuvrés à la main (Prise du Canal MCB du Barrage
Laroussia) ou de dégrilleurs mécaniques dans les grandes installations (Prise Ghdir El
Golla sur le Canal MCB).

Vam
Tranquilliseur Vav
Vv Vp

Purgeur

Canal de purge
Coupe longitudinale Coupe X-Y

Vam X Vv Vp Vav
Vam : Vanne amont
Vv : Vanne de vidange
Vp : Vanne de purge
Vav : Vanne aval

Y
Galerie d’évacuation
Vue en plan

Figure III-3.1 Schéma Type d’un Dessableur Dufour II (d’après Ginocchio, 1959).

III-3.2 Dispositifs de Dévasement des Retenues


Dans le cas ou le dépôt de vase au fond de la retenue est important et réduit la
capacité utile du réservoir, le barrage peut être équipé dans sa partie inférieure de
canalisations montées en dérivation sur les vannes de vidange. Ces canalisations sont
munies de vannettes qui permettent de mettre en communication le fond de la retenue avec
l’aval sans manœuvrer les vannes de vidange. Ouvertes au moment opportun pendant et
après les crues, ces canalisations donnent passage aux courants de fond de retenue jusqu’au
barrage; les eaux chargées ainsi évacuées se déversent à l’aval du barrage.

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Le système de dévasement du barrage Mellègue (Nebeur) par exemple (Figure III-


3.2), est équipé de 3 conduites de dévasement; deux ont un diamètre de 700 mm et la
troisième un diamètre de 400 mm. Un dispositif d’injection d’eau sous-pression est prévu
pour permettre de désagréger un bouchon de vase qui réussirait à se former.

A
Vanne de
dévasement Vidange de fond
Galerie de
Prise d’eau
dérivation

Déversoir

Usine Digue RG

Oued
Mellègue
Echelle

0 50 100 m
Vue en plan x

RN

Servo- Echelle
moteurs
Reniflard 0 5 10 15 m

Prise d’eau y
supérieure
Vue en plan
Prise d’eau Servo-moteurs
Canalisation d’eau
inférieure sous pression
Crue
Alternateur

Conduite de vidange

Etiage
Vannes

Turbine
Coupe A-B Vue en coupe suivant x-y

Figure III-3.2 Système de Dévasement du Barrage Mellègue (Nebeur)


(d’après Ginocchio, 1959).

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III-3.3 Le modèle de Vélikanov


C’est un modèle énergétique de transport en suspension global (c’est à dire qu’il ne
donne pas accès aux profils de concentration mais permet l’évaluation de la capacité de
transport d’un écoulement. Considérons une particule solide de volume V et de vitesse de
chute Wc transportée par un écoulement de vitesse moyenne U (Figure III-3.3).

L
A U

U H
Wc

Figure III-3.3 : Capacité de transport d’un écoulement (Ginocchio, 1959).

L’énergie que doit fournir l’écoulement pour maintenir une seule particule en
suspension, naturellement décantante, est égale à :
E élem = ( ρ s − ρ ) g V L c
W
(III-3.1)
U fl
avec, Ufl est la vitesse du fluide

droite de l’écoulement est : Qs dt, son poids apparent Qs (ρs - ρ) g dt et sa vitesse de chute
Pour l’ensemble de l’écoulement, le volume de particules qui traversent une section

moyenne L Wc /U et U la vitesse moyenne; d’où le travail nécessaire sera :


E = ( ρ s − ρ ) g Qs dt L c
W
(III-3.2)
U
La puissance dissipée pour ce maintien en suspension s’écrit alors :
Ps = ( ρ s − ρ ) g Qs L c
W
(III-3.3)
U

Pf = ρ g Q ∆H
La puissance disponible fournie par le fluide est :
(III-3.4)
avec :
∆H = J L =
u*2
L (III-3.5)
gH
soit :
Pf = ρ g Q L
u*2
(III-3.6)
H
Vélikanov pose alors :
Ps = η Pf C v ,t =
=
Qs Vs
et (III-3.7)
Q V
avec, Cv,t étant la concentration volumique transportée,

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⎛ ρ ⎞ u*2 U
Nous obtenons par identification :

C v ,t = η ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ ρ s − ρ ⎠ g H Wc
(III-3.8)

Les variations de η se font dans une fourchette de 0.0003 à 0.007 ; η = 0.0003

fluide aura tendance à éroder son lit ; η = 0.007 correspond à la concentration maximum
correspond à la concentration minimum transportée, en dessous de laquelle l’écoulement

que l’écoulement est capable de transporter, et au dessus de laquelle il aura dépôt (c’est la
capacité de transport).
L’expression (III-3.8) montre qu’à débit donné, si H diminue, la vitesse augmente
et la capacité de transport aussi, et inversement.
Exemple
On donne : J = 4 10-4 m ; H = 1 m, K = 50 SI; ρs = 2.65 103 Kg/m3 ; Wc = 10-3 m/s
Déterminer la capacité de transport maximum et minimum?

C v ,t = 0.24η
U = 1 m/s, u* = (g H J)1/2 = 6.3 10-2 m/s

La capacité maximum de transport est alors Cv,t = 1.7 10-3 soit 4.5 g/l, ce qui est énorme, alors que la
concentration minimum est de 7.2 10-5 soit 0.19 g

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OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION

CHAPITRE IV

OUVRAGES D’ADDUCTION
IV-1 INTRODUCTION
Les ouvrages d’Adduction assurent le Transport des eaux depuis son captage
jusqu’à la zone de distribution. Il s’agit soit de conduite en charge (forcée ou sous
pression ), soit de canal à surface libre (la limite supérieure de la géométrie du domaine
constitue une inconnue).
Le choix entre une Adduction à Surface Libre ou en charge dépend des
considérations suivantes : Hydrauliques (débit, charges amonts et aval), Topographiques
(Tracé en Plan et Profils en Long et en Travers), Géotechniques (Nature et Résistance des
Terrains à traversés) et enfin Economique (Coûts).
Généralement, l’aqueduc (canal d’amenée à surface libre) s’arrête à la limite des
plateaux et une ou plusieurs conduites sous pression le remplace dans la traversée de la
vallée. Ces conduites constituent un siphon renversé (Figure IV-1.1).

Aqueduc Aqueduc sur Aqueduc Conduite Aqueduc


enterré arcades enterré forcée (siphon) enterré

Pont aqueduc Source

Rivière

U non # Q U#Q

Coupes types des aqueducs

Figure IV-1.1 Adduction à Surface Libre et en Charge (d’après Dupont, 1971).

L’Adduction peut être gravitaire, pompée ou mixte. Dans une adduction


gravitaire, le point de captage (ou réservoir amont) se situe à une altitude supérieure à celle
du réservoir aval. Dans une adduction pompée, la situation est inversée (réservoir aval plus
haut que le réservoir amont). Dans le cas des adductions mixtes, le réservoir amont d’une
adduction gravitaire peut être alimenté par de l’eau refoulée par une station de pompage;
cette eau est ensuite évacuée vers le réservoir bas.
Généralement, les adductions avec stations de pompage sont assurées par des
conduites en charge. Les adductions gravitaires se font soit par conduites à surface libre
(Aqueducs, Canaux, Galeries, Tunnels,...) soit par des conduites en charge. Pour un même
débit, l’écoulement se fait avec des pdc plus importantes dans une conduite forcée que
dans une conduite à surface libre à faible pente de même diamètre, quand le plan d’eau
correspond au passage du débit maximal. Ainsi, si la pente disponible est très faible et,
surtout, s’il s’agit d’un débit important à transiter, l’adduction à surface libre apparaît, a

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priori, comme étant la solution la plus indiquée (c’est le cas du canal MCB et du Canal
d’Irrigation de la basse vallée de la Medjerdah, par exemple).
Le Tracé en plan et le profil en long doivent être choisis de sorte à minimiser les
coûts de construction et d’exploitation des adductions et à respecter les contraintes
hydrauliques des installations (pressions et vitesses max et min par exemple).

IV-2 CONDUITES ET GALERIES EN CHARGE


IV-2.1 Rappel d’Hydraulique
IV-2.1.1 Régime Permanent
La forme générale de l’expression de la vitesse moyenne de l’écoulement est
donnée par :

U = K Ra Jb (IV-2.1)
avec,
R : rayon hydraulique
J : pente hydraulique ou pente de frottement ou perte d’énergie par unité de longueur
K, a et b des coefficients qui dépendent du régime d’écoulement (Tableau IV-2.1).

Tableau IV-2.1 Résumé des Formules Monômes (d’après cours HG, 1996)

Formule Expression Expression Dimen Valeur SI Unité


de U de K -sion g =9.806 SI
U= A* R2 J A* = 2g / cν 6
A*=3.77x10 (ν10°/ν) -1 -1
A(1) 1/LT m s

U= B R5/7 J4/7 B = 7.72 g4/7 /ν1/7 B= 198(ν10°C/ν)1/7


B(2) L2/7/T m2/7/s

U= D R7/11 J6/11 D= 11.25 g6/11 /ν1/11 D= 134(ν10°C/ν)1/11


D (3)
L 4/11
/T m4/11/s

U= L R5/6 J1/2 L = 6.46 g1/2 / k1/3 L = 20.2 / k1/3


L L1/6 /T m1/6/s

U= M R2/3 J1/2 M = 8.25 g1/2/ k1/6 M = 25.8 / k1/6


M (4)
L 1/3
/T m1/3 /s

U = N R7/12 J1/2 N = 13.18 g1/2 / k1/12 N = 41.3 /k1/12


N L5/12 /T m5/12/s

(1)
HAGEN-POISEUILLE (2)BLASIUS (3)HAZEN-WILLIAMS (aprroximative)
(4)
MANNING
avec,
g : accélération de la pesanteur

ν : viscosité cinématique du liquide


c : coefficient

k : coefficient de rugosité au sens de Nikuradse


Le domaine de validité des formules monômes en fonction du nombre de Reynolds
se rapportant à l’échelle de la rugosité (u* k/ν où u* désigne la vitesse de frottement), du
nombre de Reynolds de l’écoulement (U R/ν) et de l’inverse de la rugosité relative (R/k)
est illustré sur la Figure IV-2.1.

103
= 4 . 32
R
k
L
102 M
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(par K.MAALEL
N
ν
u k
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*
A Page 113
= 276
10 R
k
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A* , B et D dépendent de la température comme ν, mais indépendantes de k


Remarque:

L , M et N sont indépendantes de la température, mais dépendent de k.

(ν10°C/ν) = [(42.2+T)/52.2]3/2 0°C ≤ T ≤ 80 °C (IV-2.2)

Les valeurs de la viscosité en fonction de la température sont résumé dans le


Tableau suivant :

Tableau IV-2.2 : Valeurs de la viscosité suivant la température

température 0 5 10 15 20 30 40 50 60 70 800 90 100

ν ( m²/s 106 )
( °C )
1.792 1.52 1.31 1.14 1.006 0.80 0.66 0.56 0.48 0.41 0.36 0.33 0.30

IV-2.1.2 Cas des écoulements turbulents


Le régime turbulent est prédominant dans tous les ouvrages hydrauliques, sachant

> 1 en général); et le Nombre de Reynolds est de l’ordre de (Re ≅1/ν = 106 >>> Recr =
que la vitesse moyenne U, et le rayon hydraulique R, ont le même ordre de grandeur (U R

∆P
2500). Pour un régime turbulent (Zone L , M ou N), b = 1/2, l’équation IV-2.1 donne :
J =− = 2 2a
U2
ρ g ∆l K R
(IV-2.3)

Pour la zone M ou de Manning-Strickler, zone la plus fréquemment rencontrée,


5 < R/k < 273 , b = 1/2 et a = 2/3, nous avons :
J = 2 4/3
U2
(IV-2.4)
M R

avec, M = =K=
1 8.25 g 1 / 2
n k 1/ 6
Dans le cas où la conduite a une forme circulaire de diamètre D, le rayon

λ U2
hydraulique R a pour valeur D/4 et la loi exprimée sous la forme (IV-2.4) s’écrit:
J= (IV-2.5)
D2g

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avec, λ =
8g
: coefficient de perte de charge linéaire
M 2 R1 / 3

L’équation (IV-2.5) est la formule universelle des pertes de charge (équation de

que turbulents. Dans le cas d’un régime laminaire, le coefficient λ varie linéairement en
Darcy-Weisbach, ou loi universelle) applicable aussi bien pour les écoulements laminaires

fonction du nombre de Reynolds. Le coefficient de pdc linéaire λ est donnée par le


Diagramme de Moody (Figure IV-2.2). Pour les écoulements turbulents rugueux, λ est
uniquement fonction de la rugosité relative ε = k/D. Si λ est uniquement fonction de R,
l’écoulement est dit turbulent lisse. Entre les deux régimes d’écoulements se trouve une
zone de transition dans laquelle f(R, k/D).

0.1 k/D

0.05
0.04
0.03
0.02
0.015

λ
0.01
0.008
0.006
0.004
lamin
0.002
0.001
0.0008
0.0004
0.0002
0.0001

0.01 0.00005
lisse
1E+03 1E+04 1E+05 1E+06 1E+07 1E+08
Re

Figure IV-2.2 Diagramme des pdc Universelles (d’après Ginocchio, 1959).

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D’après le diagramme de Moody, nous remarquons que si pour deux fluides en

valeur critique correspondant à l’écoulement turbulent rugueux), le coefficient de pdc λ est


écoulement, le nombre de Reynolds est le même (ou s’il dépasse dans les deux cas la

indépendant du fluide transporté. Cette constatation est à la base de la détermination des


pdc dans les galeries par circulation d’air, au lieu de l’eau, dans les études sur modèle
réduit.

ExIV-2.1:

Le coefficient de viscosité cinématique de l’air à 15 °C étant égal à 15 10-6 m²/s (au


lieu de 1.1 10-6 m2/s pour l’eau), Quelle doit être la vitesse de l’air qui produira dans une
même conduite les même pdc qu’une eau s’écoulant à la vitesse Uo = 1 m/s.

Solution:

Re air = Re eau ===> Uo air = Uo eau νair / νeau ≅ 15 Uo = 15 m/s

Dans le cas de la Formule de Chézy, la vitesse moyenne de l’écoulement s’écrit :

U = C R1/2 J1/2 (IV-2.6)

La comparaison de cette formule avec les formules universelles et de Manning-


Strickler par exemple, permet d’établir les égalités suivantes:

λ
8g
C= (IV-2.7)

et
M = = K = 1/ 6
1 C
(IV-2.8)
n R

IV-2.1.3 Régimes Non Permanents ou Transitoires


Si dans un système de conduite en charge subit une variation rapide du débit, suite à
une manœuvre d’une vanne ou de l’arrêt ou du démarrage d’une pompe ou d’une turbine,
des régimes transitoires prennent ainsi naissance. Ces régimes se divisent en deux
catégories : les coups de bélier et les oscillations en masse dans les systèmes protégés par
un ballon d’air ou une cheminée d’équilibre. Le coup de bélier est un phénomène de
propagation d’ondes qui met en jeu la compression de l’eau et l’élasticité de la conduite
alors que dans le mouvement en masse la colonne liquide est assimilée à un solide
monobloc, ce qui revient à supposer l’eau incompressible et la conduite infiniment rigide.
IV-2.1.3.1 Coups de Bélier
Considérons une conduite forcée de longueur L alimentée par un réservoir ou une
chambre de mise en charge de volume supposé infini (Figure IV-2.3). Nous réalisons une

vitesse moyenne de l’eau est Uo. La transformation de l’énergie cinétique de l’eau (1/2 ρ L
fermeture instantanée de la vanne à l’extrémité de la conduite à l’instant t = 0, alors que la

A U02) en énergie potentielle de pression emmagasinée sous deux formes (compressibilité


de l’eau et élasticité de la conduite) produit une onde de surpression qui en se propageant
entraîne l’annulation de la vitesse dans la conduite. Arrivé au niveau du réservoir, la
conduite se vide sous l’effet de l’onde réfléchit contre le réservoir (onde de dépression). La

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