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OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION

Les valeurs de UD et Ucr dépendant du diamètre des particules (Figure IV-3.20) :


Ucr et UD = fn (d)

103

U (cm) Erosion
Ucr=UE
102

101

Transport Sédimentation
100

UD
-1
10
10-3 5 10-2 5 10-1 5 100 5 101 5 102 5

d (mm)

Figure IV-3.20 : Vitesses d’Erosion et de Sédimentation


Diagramme de Hjulstrom (Graf , 1993).

IV-3.7.3 Pentes des Berges et Section Stable


La section stable d’un canal à fond mobile, est la section dans laquelle il n’y a pas
d’érosion sur tout le périmètre mouillé, P. La forme d’une telle section est déterminée
suivant les considérations de stabilité suivante.
a) Condition de stabilité
Considérons une particule sur les berges d’un canal incliné d’un angle α par rapport
à l’horizontal (Figure IV-3.21).

Ecoulement
R
R tgϕ
berge
berge
τ0
T

α
b
N
T
α
W F
fond
fond

Figure IV-3. 21 : Détermination de la contrainte de frottement sur les berges


(Liliavsky, 1961)
Une particule solide sur la berge est soumise à la force de gravité W qui peut être
décomposée en deux composantes :

• Une composante de W agissant suivant la plus grande pente : T = W sin α


• et une composante perpendiculaire à la berge : N = R = W cos α

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S’il n’y a pas d’écoulement, la condition de stabilité des particules des berges se

T < R tg ϕ
traduit par :

Avec, ϕ : angle de repos du matériau constituant la berge


W sin α < W cos α tg ϕ

s = 1/tg α = H/V > 1/tg ϕ (IV-3.46)

frottement τ0b parallèle à la berge, agissant sur la surface a de la particule Ss. La résultante
Dans un liquide en mouvement, la particule est soumise à une contrainte de

des forces qui entraînent la mobilité de la particule est :


Ainsi :
F = W 2 sin 2 α + S s2τ 0b
2

Au début du mouvement de la particule : F = R tg ϕ et τ0b = τ0b,cr


W cos α tgϕ = W 2 sin 2 α + S s2τ 0b,cr
2
(IV-3.47)
ce qui donne :
⎛ tgα ⎞
Ss τ = W cos α tgϕ ⎜⎜1 − ⎟⎟
1/ 2

⎝ tgϕ ⎠
b 2
0 ,cr (IV-3.48)

Pour une particule sur le fond : α = 0, l’équation (IV-3.48) devient :

S s τ 0b,cr = W tgϕ
2
(IV-3.48a)
Ainsi le rapport des équations (IV-3.48) et (IV-3.48a) donne :

τ 0b,cr ⎛ tgα ⎞
= cos α ⎜⎜1 − ⎟⎟
2 1/ 2

τ ,,fcr ⎝ tgϕ ⎠
2
<1

A cause de l’effet de la force de gravité agissant sur la berge, les particules de la


berge sont moins stables que celles se trouvant au fond du canal.
τ 0b,cr < τ 0f,cr
2 2
(IV-3.49)

b) Forme d’une section stable


Comme la force tractrice τ0b est proportionnelle à la profondeur h et à la pente J. En
supposons que la pente du canal est constante, nous pouvons écrire dans une section

τ 0b = λ h
normale à l’écoulement :
(IV-3.50)
La condition d’équilibre donnée par l’équation IV-3.47 s’écrit :
λ2 h 2 + W 2 sin 2 α = W cos ϕ tgϕ (IV-3.51)

α ; elle représente donc l’équation du périmètre mouillé d’une section d’un canal ou d’un
L’équation (IV-3.51) montre qu’à chaque valeur de h correspond une valeur pour

cours d’eau stable. Pour une section symétrique, la profondeur maximale correspond à αm
= 0 et elle est notée hm. D’où:
λ hm = W tgϕ et sin 2 α + tg 2ϕ = tg 2ϕ − sin 2 ϕ tg 2ϕ
h
hm

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sin α hm2 − h 2
= avec: sin α =
sin ϕ
dh
hm2 dP

Alors : dP = =
sin α hm2 − h 2 sin ϕ
dh hm dh

⎛ h ⎞
En intégrant :

P= Arc sin ⎜⎜ ⎟⎟ + cste


sin α
hm
⎝ hm ⎠
Si la surface de l’eau est prise comme origine de P, la constante d’intégration est

⎛ P sin ϕ ⎞
nulle et l’équation précédente :

= sin ⎜⎜ ⎟⎟
h
hm ⎝ hm ⎠

Π hm
Le périmètre mouillé de la section est alors :
P=
sin ϕ

h 2 cos α
Ce qui donne un rayon de courbure du périmètre mouillé :
r= = = m
dα hm2 − h 2 dα sin ϕ h sin ϕ
dP hm dh 1

Il résulte de cette équation qu’au niveau du plan d’eau, le profil a pour tangente
l’angle du talus naturel, tandis qu’au milieu de la courbe, le rayon est minimum :
r= m
sin ϕ
h
(IV-3.52)

Cette méthode conduit à une section stable de forme elliptique, adoptée


quelquefois, assez arbitrairement d’ailleurs, comme la forme de la section d’un canal.

IV-3.8 Ecoulements Non Permanents


Le régime non permanent le plus fréquent est celui qui est produit par la
propagation des intumescences dans les canaux et des ondes de crues dans les cours d’eau
naturels. La vitesse de propagation des crues et des intumescences est donnée par la
relation :

S
c= g = gDh (IV-3.53)
B

Cette équation permet de déterminer la célérité c de la propagation d’une onde


d’amplitude faible par rapport à la profondeur, dans un canal à fond horizontal ou à faible
pente, de profondeur hydraulique Dh .

Dans le cas ou l’eau est en mouvement à la vitesse U, la célérité absolue de l’onde


(vitesse par rapport aux berges du cours d’eau) est:

Uw = U ± c (IV-3.54)

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Ex: Dans un canal rectangulaire avec, b = 5 m, h = 1.6 m, L = 10 Km et U = 1 m/s,


calculer c, Uw et le temps, Tw nécessaire pour qu’une variation de débit traverse ce
canal d’amont en aval et vice vers ça.

Solution: c = gh = 4 m/s , Uw1 = U+ c = 5 m/s , Uw2 = U - c = -3m/s


et Tw1 = L/ Uw1 = 33 mn et Tw2 = - L/Uw2 = 56 mn.

IV-4 CONCLUSION

Le dimensionnement d’une adduction en charge ou à surface libre et de ces


ouvrages annexes dépend essentiellement du régime de l’écoulement considéré. L’équation
fondamentale dans un écoulement monodimensionnel uniforme et permanent (en charge ou
à surface libre) établit une relation entre les grandeurs géométriques, la rugosité du lit et le
débit. Cette relation traduit l’équilibre entre les forces de gravité (ou de pression pour les
écoulements en charge) et les forces de frottements. Le coefficient de rugosité caractérise
la nature du matériau et la granulométrique du lit et dépend du nombre de Reynolds
suivant lequel l’écoulement peut être laminaire ou turbulent.

Les écoulements à surface libre font intervenir, en plus du nombre de Reynolds, le


nombre de Froude traduisant l’importance des forces d’inertie par rapport aux forces de
gravité. L’écoulement peut être uniforme, graduellement varié ou brusquement variés,
suivant l’importance des variations des grandeurs caractéristiques de l’écoulement.

L’écoulement graduellement varié dans un canal à faible pente peut être considéré
comme une succession de régime uniforme. Pour un régime brusquement variés qui
s’établit principalement au voisinage des singularités naturelles (rétrécissement ou
élargissement) ou artificielles (barrage déversoir, vannes, pont), le bilan de quantité de
mouvement permet de calculer la profondeur conjuguée mais ne donne aucune précision
sur la position du ressaut. Une méthode graphique est exposée pour déterminer sa position.

Dans les conduites en charge, la variation brusque de débit conduit à des


phénomènes transitoires de coup de bélier et d’oscillations en masse. Le phénomène
transitoire est caractérisé par la propagation d’une onde de gravité dans les écoulements à
surface libre.

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OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS

CHAPITRE V

OUVRAGES ROUTIERS

V-1 GENERALITES
Les ouvrages routiers comprennent tous des passages d’eau « inférieurs » aux voies
de circulation; à savoir les Buses et Dalots (Ponceaux) et les Ponts. Ces ouvrages
constituent des points de singularité le long des cours d’eau naturels, se traduisant en
général par des rétrécissements des sections offertes à l’écoulement, et par suite d’un effet
de remous (Figure V-1.1). Ces effets dépendent principalement de la géométrie des
frontières, du débit et de la nature de l’écoulement. Le régime d’écoulement à travers un
rétrécissement telle qu’une pile de pont peut être fluvial (subcritique) ou torrentiel

• Lorsque l’écoulement est fluvial, le rétrécissement entraîne la formation d’un remous


(supercritique) :

• Si l’écoulement est torrentiel et si le niveau d’eau en amont du rétrécissement est moins


(backwater) prononcé qui s’étend en amont (Figures V-1.1 a et b)

élevé que la ligne de profondeur critique (DCL), le rétrécissement a pour effet de


perturber uniquement le profil de la surface l’eau en face de la section contractée et ne
s’étend pas en amont (Figure V-1.1-c). Dans le cas contraire, la surface d’eau forme un
profil S1 qui s’étend en amont sur une faible distance et se termine par un ressaut
hydraulique (Figure V-1.1-d).

(a) (c)
Profil M1 pile

CDL
J0 < J c CDL J0 > J c

(b) Profil S1 (d)


Profil M1

CDL
J0 < J c CDL J0 > J c

CDL : ligne de profondeur critique

Figure V-1.1 : Effets d’un rétrécissement sur les écoulements uniformes :


(a,b) régime fluvial ; (c, d) : régime torrentiel (d’après Chow, 1959).

Une solution analytique décrivant les écoulements au voisinage de ces ouvrages


n’est pas possible. Cependant, des solutions pratiques, basées sur des études
expérimentales en nature ou sur modèles réduits, sont possibles.
L’étude hydraulique de ces ouvrages est d’une importance primordiale sachant que
l’inondation de tels ouvrages peut avoir des conséquences très graves sur la fonctionnalité
et la stabilité des ouvrages pouvant entraîner des pertes matérielles et humaines
considérables.

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V-2 DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES PONTS


Les piles et les Culées des ponts qui sont en contact direct avec l’écoulement
doivent avoir des profils de formes hydrodynamiques pour présenter le moins de
résistance à l’écoulement de l’eau et par suite une sollicitation minimale des structures.
D’autre part, ils doivent présenter une restriction minimale de la section naturelle de
l’écoulement pour réduire les effets des remous, la submersion des ouvrages et l’érosion
du lit de l’oued à l’aval (menaçant dans les deux cas et la vie de l’ouvrage et de ses
usagers).
V-2.1 Cote minimale sous poutre et Crue de Projet
Le passage d’une crue donnée entraîne des Débordements en Amont et
l’Affouillement du Lit du Cours d’eau et une Surélévation du Plan d’Eau due au pont. Pour
tenir compte de ces effets, la cote minimale sous-poutre, Hcm est donnée par :

Hcm = Hcp + Hta + Hse (V-2.1)


avec,
Hcp = Cote de la Crue de Projet Sous le Pont
Hta = Tirant d’Air
Hse = Surélévation de l’Eau Due au Pont
Les crues de projet à adopter pour la détermination de la cote de la crue de projet
Hcp sont données à titre indicatif dans le Tableau suivant.
Tableau V-2.1 : Fréquences de Crues de Projets
Type d’Ouvrage Portée Fréquence ou Période de Retour
(m) (ans)
Grands Ponts sur axe à > 100 50-100
grande circulation
Ponts Moyens sur axe à 20 - 100 20-25
grande circulation
Ponts Moyens sur une >20 20-50
Route ou Piste de desserte
Permanente
Petits Ponts sur une Route < 20 10
ou Piste de desserte
Permanente

En cas de submersion (qui peut avoir lieu dès l’année de mise en service), la tenue
de l’ouvrage (du pont, de ses accès,...) dépendra des dispositions constructives donc
d’autres paramètres susceptibles d’avoir aussi une influence sur le coût de construction.
L’Ingénieur Concepteur doit faire appel, en premier lieu, à son expérience et à son
jugement tout en s’efforçant de connaître les intentions du maître d’ouvrage. Les études
économiques ne fournissent des arguments de poids en faveur d’une telle ou telle solution
que si les projets en compétition sont notablement différents.
V-2.2 Cote Normale ou Naturelle de l’Eau
Pour un débit de projet donné, les calculs du niveau de l’eau correspondant aux
écoulements permanents et uniformes (J = J0) se font par approximations successives en se
basant sur l’équation générale suivante (voir § IV-2.1 du chapitre IV) :
Q = S U = S K Ra Job (V-2.2)
En choisissant une équation du type Manning par exemple, nous avons :

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Q = S M R2/3 Jo1/2 = S 1/n R2/3 Jo1/2


n = (no + n1 + n2 + n3 + n4 ) m5 (V-2.3)

Le Tableau suivant résume les valeurs des coefficients de rugosité.


Tableau V-2.2 : Coefficients de Manning
Coefficient Définition Type Valeur
no Coefficient ne dépendant que de la Terre no = 0.020
nature des parois, pour un cours d’eau Rochet no = 0.020
ou un canal rectiligne , à berge et fond Gravier Fin no = 0.020
homogènes et lisses. Gravier Grossier no = 0.020

n1 Coefficient traduisant l’irrégularité de parois lisses n1 = 0


surface, cours d’eau n1 = 0.02
naturels.
n2 Coefficient traduisant l’influence des variation n2 = 0
variations de forme et de dimension de progressive n2 = 0.010 à
la section mouillée, variations 0.015
importantes
n3 Coefficient exprimant l’influence des obstructions n3 = 0
obstructions qui s’opposent à négligeables n3 = 0.040 à
l’écoulement, obstructions 0.06
importantes
n4 Coefficient donnant l’influence de la végétation faible
végétation (herbe, arbustes n4 = 0.005 à
souples), 0.010
végétation modérée n4 = 0.010 à
végétation 0.025
importante n4 = 0.025 à
0.050
m5 Coefficient traduisant l’importance des 1<m<2 m5 = 1.00
méandres 1.2 < m < 1.5 m5 = 1.15
m = Longueur du profil m > 1.5 m5 = 1.30
longitudinal/longueur du segment de
droite joignant les deux extrémités du
méandre.

Pour un cours d’eau présentant un écoulement sur lit majeur, la formule de


Manning s’applique sous la forme:

Q = Qg + Qm + Qd = Sg Kg Rga Job + Sm Km Rma Job + Sd Kd Rda Job

= St Keq Rta Job (V-2.4)


Les indices g , m et d désignent respectivement le lit majeur rive gauche, le lit
mineur et le lit majeur rive droite. Le coefficient Keq , représente le coefficient équivalent
des pdc pour les deux lits. La pente Jo est supposée la même sur le lit majeur et le lit
mineur.
V-2.3 Tirant d’Air
Les tirants d’air minima à prévoir sous les ponts sont donnés dans le tableau
suivant:

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Tableau V-2.3 : Tirants d’Air Minima Sous les Ponts


Type d’Ouvrage Portée Tirant d’Air
(m) (m)
Ponts de Longueur > 50 Zones Désertique 1.50
Zone de Savane 2.00
Zones à Végétation Arbustive Dense 2.50
Zone Forestière 3.00
Ponts de Longueur < 50 Zones Désertique 1.00
Zone de Savane 1.50
Zones à Végétation Arbustive Dense 2.00
Zone Forestière 2.50

V-2.4 Surélévation du Niveau de l’Eau Résultant d’un Rétrécissement de Section


Un ouvrage d’art et ses remblais d’accès provoquent en général un étranglement
de la section d’écoulement du cours d’eau. Les pertes de charge qui en résultent entraînent,
pour un débit donné, une surélévation du niveau de l’eau. Le calcul de cette surélévation
permet de déterminer les caractéristiques de l’ouvrage et des remblais d’accès, et fixer les
dispositifs de protection destinés à assurer leur pérennité.
V-2.4.1 Cas d’un Ecoulement Fluvial (ou Lent)
Considérons un écoulement uniforme dans un canal de section prismatique à faible
pente et introduisons un rétrécissement de la section de l’écoulement au niveau de la
section (1) de largeur b (Figure V-2.1). La section (0) désigne la section non influencée par
le rétrécissement. Au niveau de la section (1), l’écoulement s’accélère dans la partie
centrale. Ainsi, les lignes de courant sont convergentes et atteignent une largeur minimale
au niveau de la section contractée (2). Après la contraction, le courant sortant commence à
s’étendre jusqu’à atteindre la largeur total du canal au niveau de la section (4). En aval du
rétrécissement, il y a une décélération de l’écoulement et formation d’une zone de
séparation. Une courbe de remous du type M1 se développe en amont du rétrécissement.
L’extrémité amont de la courbe de remous est supposé à la section (0). Entre les sections
(0-1) et (3-4), l’écoulement est graduellement varié et rapidement varié entre les sections
(1-3). Pour simplifier l’analyse des caractéristiques de l’écoulement, les hypothèses
suivantes sont considérées :

• Les mesures expérimentales ont montrées que la charge statique (niveau d’eau par
rapport au plan de référence pdR) au niveau de la section contractée (2) peu être
approximée par la charge statique de la section en aval de la contraction (3) : z*2 = z*3.
• Les pertes de charge causées par la turbulence dans les zones de séparation sont

∆he = ke U3²/2g
supposées fonction de la vitesse au niveau de la section (3) :

• L’écart de la pression par rapport à la distribution hydrostatique est exprimée en


ke : coefficient de perte de charge.

fonction de l’énergie cinétique de la section (3) : γ3 z*3 = z*3 + kp U3²/2g avec γ3 :


coefficient pression au niveau de la section (3) ; kp : coefficient exprimant la déviation

• La répartition de pression au niveau de la section (1) est supposée hydrostatique, ainsi


de pression par rapport à la pression hydrostatique.

γ1 = 1.

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(a)
zone de
recirculation

Section (4)
(0) B (1) b (2) (3) Cc b

ligne de courant à la limite


de la sortie

(b)
Pile
Profil M1
∆h*1
∆z*
h0= h0n
∆hn
∆h*3
h1 h1n
h3 h3n
h4= h04
z1 z3
PdR

Figure V-2.1 : Surélévation d’eau due à une pile de pont.


(a) Vue en plan, (b) Coupe en élévation (Chow, 1959).

compte tenu d’un coefficient de pression γ qui traduit l’écart de la pression par rapport à la
En supposons que le théorème de Bernoulli est valable entre les section (1) et (3)

pression hydrostatique, nous avons :


γ 1 z1* + α 1 1 = γ 3 z 3* + α 3 3 + ∆he + ∆h f
U2 U2
2g 2g

de charge à l’entrée et en considérant l’équation de continuité (Q = µ S3 U3), le débit Q


Compte tenu des hypothèses énoncées sur le coefficient de pression, et sur la perte

s’écrit :

Q = µ S 3 2 g (∆z * − ∆hf + α 1
U 12
) (V-2.5)
2g
avec, µ : Coefficient de débit
µ=
Cc
α 3 + ke + kp
(V-2.6)

α1 : coefficient d’énergie au niveau de la section (1)


Cc : coefficient de contraction

∆z* = Surélévation du niveau entre la section en amont (1), et la section (3). La


S3 = Débouché du pont : aire de la section (3) correspondant au débit Q,

surélévation d’eau par rapport à ligne normale ∆h* = Hse n’est qu’une fraction de ∆z*
(Figure V-2.1).
D’après l’équation V-2.5, l’expression de la surélévation théorique est donnée par :
∆z * = ( z1 + h1 ) − ( z 3 + h3 ) = ∆hloc − ∆hdyn + ∆h f (V-2.7)
La signification des différents termes intervenant dans cette expression est la

• ∆hloc : représente la pdc locale due aux forces transmises au pont,


suivante :

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∆hloc =
Q2
2 g µ ² S 32
(V-2.8)

• ∆hdyn : est la hauteur correspondant à la pression dynamique amont,


∆hdyn = α 1
U 12
(V-2.9)
2g
• ∆hf , représente la perte de charge totale par frottement entre les sections (1) et (3).
La surélévation d’eau entre les sections (1) et (3) relève de phénomènes
hydrauliques assez complexes et les différentes formules communément utilisées
fournissent des résultats assez divergents. De multiples recherches, mesures in situ, essais
sur modèles réduits ont été effectués pour évaluer cette surélévation notamment les travaux
réalisés par l’Institut de Technologie de Georgie (USGS-USA).
a) Perte de Charge Locale
Ces pertes, ∆hloc, sont dues aux caractéristiques hydrauliques du pont et se calcul
moyennant le coefficient de débit µ.
a1) Expression générale
Le coefficient de débit µ dépend de plusieurs facteurs hydrauliques, dépassant de

géométriques et hydrauliques et sur l’analyse dimensionnelle, l’expression de µ fait


loin l’expression théorique V-2.6. En se basant sur l’inventaire des principaux facteurs

intervenir :
µ = fn [ m, F3, r/b, W/b et θ, φ, (ha +hb)/2b, x/b et E, e, t/h3+∆h), Sj/S3 et L/b] (V-2.10)
Les facteurs hydrauliques intervenant dans cette fonction représentent les effets
physiques suivants :
1) L’effet de la contraction de la section du canal : représenté par le coefficient de
contraction m = 1 – Kt,b/Kt,B avec Kt,b coefficient de transfert de la section contractée
(3) qui a les mêmes profondeur normale et rugosité que la section d’approche (1) ;
Kt,B : coefficient de transfert de la section d’approche (1) pour un écoulement
uniforme. Le coefficient de transfert définit par : Kt = M S R2/3 = U/J1/2 ; Pour un canal
rectangulaire, m = 1-b/B (Figure V-2.2-a) ; avec b : la largeur moyenne de la section
contractée (3), qui a le même tirant normal et la même rugosité que la section (1) ; B :

un coefficient de transfert σ = 1 - m ; ainsi σ = 1 pour m = 0, lorsqu’il n’y a pas de


la largeur de la section (1). A partir du coefficient de contraction, nous pouvons définir

contraction,
2) L’effet du nombre de Froude calculé au niveau de la section (3) : F3 = Q .
S 3 g h3
Notons que si F3 > 0.8, l’écoulement est quasi-critique et cette méthode de calcul du
coefficient de débit n’est plus applicable (Figure V-2.2-b).
3) L’effet de courbure à l’entrée des culées est représenté par le rapport r/b avec r est le
rayon de courbure suivant la verticale à l’entrée des culées (Figure V-2.2-c).

par le rapport W/b et θ avec W longueur projetée sur une perpendiculaire aux lignes
4) Lorsque l’ouvrage présente des piles en aile, l’effet des conditions d’entrée se traduit

d’écoulement et θ angle que fait la pile avec l’axe du pont (Figures V-2.2-d).
5) L’effet dû au biais φ que forme le pont avec la perpendiculaire aux lignes d’écoulement
(Figure V-2.2-e).
6) L’effet dû aux profondeurs latérales ha et hb , aux extrémités de chaque culée,
représenté par (ha +hb)/2b (Figure V-2.2-f).

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