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IPEST XMP2 Septembre 2018

e de Sciences Physiques
Devoir surveill´
— Durée : 4 heures —

EXERCICE: UN ŒUF DUR EN ROTATION (FACULTATIF)


Un œuf dur est mis en rotation sur une table horizontale autour de son petit axe.
Donn´ees :
— Les moments d’inertie d’un cerceau homog`ene d’axe Oz, de masse m et de rayon R sont JOz = mR2 et
1
JOx = JOy = mR2 .
2
— Les moments d’inertie d’un cylindre plein homogène d’axe Oz, de masse m, de rayon R et de hauteur ℓ
1 1 1
sont JOz = mR2 et JOx = JOy = mR2 + mℓ2 .
2 4 12
— Le moment d’inertie d’une sphère pleine, homogène, de masse m et de rayon R par rapport à l’un de ses
2
axes de symétrie est J = mR2 .
5
D´eterminer l’ordre de grandeur de la vitesse angulaire minimale au delà de laquelle l’œuf peut se redresser
spontanément et se mettre à tourner autour de son grand axe, voir les photographies de la figure 1.

Petit axe Grand axe

~g

Figure 1 – L’œuf lancé en rotation autour de son petit axe se relève pour tourner autour de son grand axe.

Problème N°1 Centrale TSI 2002

Partie I - Étude d’un fil sur un arbre cylindrique


I.A - Équilibre d’un fil sur un arbre cylindrique fixe
Un fil de masse négligeable, sans raideur, est enroulé d’un angle α sur un arbre
cylindrique de rayon a . Le contact arbre-fil est caractérisé par un coefficient de
frottement f valant f d s’il y a glissement ou f s s’il n’y a pas glissement. On
exerce une force F A de norme F A sur l’extrémité A du fil, et on cherche la
valeur minimale de la norme F B de la force F B à appliquer sur l’autre extrémité
B du fil pour qu’il soit en équilibre.
II.A.1) On repère un point courant M du
T (θ)
tronçon de fil en contact avec l’arbre par t(θ)
l’angle θ ∈ [ 0, α ] . t ( θ ) désigne le vecteur n(θ)
unitaire tangent au fil dans le sens des θ M'
B dθ M
croissants ; n ( θ ) désigne le vecteur unitaire
normal au fil orienté de l’arbre vers l’exté- α
θ A
rieur. Exprimer le vecteur t ( θ + dθ ) sur la
base ( t ( θ ) , n ( θ ) ) , en se limitant au premier F B O
ordre de dθ .
II.A.2) On modélise les efforts qu’exerce le
tronçon de fil [ θ ,α ] sur le tronçon de fil [ 0 ,θ ]
Figure 2 FA
par une force T ( θ ) = T ( θ ) t ( θ ) , appelée ten-
sion du fil en M . On raisonne sur un tronçon de fil M M' compris entre θ et
θ + dθ . Ce tronçon est soumis aux forces exercées par les tronçons AM et M'B ,
ainsi qu’à la force de contact d R que lui exerce l’arbre. Écrire une condition
nécessaire d’équilibre de M M' reliant T ( θ ) , T ( θ + dθ ) et d R .
II.A.3) Pour dθ suffisamment petit, on peut utiliser le modèle du contact
ponctuel entre deux solides tel qu’il est donné par les lois de Coulomb et écrire
d R = d R t t ( θ ) + d R n n ( θ ) où d R t est la composante tangentielle (force de frotte-
ment de glissement) et d R n est la composante normale de la force exercée par
l’arbre sur M M' . En exprimant également T ( θ ) et T ( θ + dθ ) sur la base
t ( θ ) , n ( θ ) établir deux équations scalaires reliant T ( θ ) , dT ( θ ) , d R t et d R n .
II.A.4) À la limite du glissement, on a une relation de la forme
d R t = ( ± ) f s d R n . Dans la situation envisagée, quels sont les signes de d R t et
de d R n ? En déduire le signe correct dans la relation précédente.
II.A.5) En déduire que la tension T ( θ ) est régie par l’équation différentielle
dT ( θ )
---------------- + f s T ( θ ) = 0 .

II.A.6) Intégrer cette équation différentielle et en déduire la relation entre
F A , F B , f s et α .
II.A.7) Application numérique : Pour une corde sur un arbre métallique, on a
f s = 0, 6 .
• Calculer F B ⁄ F A pour α = π .
• Un matelot peut exercer confortablement une force de 100 N ; peut-il choisir
4
α lui permettant de résister à une force de 10 N exercée par le bateau sur le
premier brin de la corde ?
• Dans la disposition précédente, quelle force devrait-il exercer pour tenter de
faire glisser la corde afin de tirer le bateau vers lui ?
II.B - Équilibre d’un fil sur un arbre cylindrique en rotation
Le fil est placé sur un arbre cylindrique comme dans la situation précédente
(représentée sur la figure 2), mais l’arbre est cette fois en rotation, dans le réfé-
rentiel R , à la vitesse angulaire Ω = Ωu où u est un vecteur unitaire normal
au plan de figure. La base n , t , u est orthonormée directe, ce qui définit le sens
de u .
II.B.1) Lorsque le fil est immobile dans R sur cet arbre en rotation, indiquer
le sens de la vitesse de glissement du fil par rapport à l’arbre :
• si Ω > 0 ;
• si Ω < 0 .
II.B.2) Que devient, pour Ω > 0 , l’équation différentielle régissant la tension
T (θ) ?
II.B.3) Application numérique : pour une corde sur un arbre métallique, on a
f d = 0, 5 .
• Calculer F B ⁄ F A pour α = π
• Pour quelle valeur minimale α 0 de α un matelot exerçant une force de 100 N
4
peut-il résister à une force de 10 N exercée par le bateau sur le premier brin
de la corde ?
• Pour α = α 0 , quelle force devrait-il exercer pour que la corde se déplace
dans le sens de t ?
• Conclure.
i

Problème no 2 – Modélisation des dunes de sable Mines PSI 2008


Ce problème aborde quelques aspects des propriétés des milieux granulaires. Les différentes parties sont large-
ment indépendantes. Les deux premières concernent la description microscopique des interactions entre particules
de milieux granulaires. La troisième partie concerne la dynamique de la formation des rides de sables dans les
déserts.
A. Collisions sans perte d’énergie : le modèle de Hertz
Lors d’un choc frontal entre deux billes sphériques homogènes, l’énergie cinétique initiale est d’abord convertie
en énergie de déformation Ed puis restituée sous forme d’énergie cinétique. Lorsque les deux billes sont en
compression l’une par rapport à l’autre, un méplat circulaire de diamètre a apparaı̂t autour du point de contact
initial, voir la figure 2. On note 2δ la longueur d’interprétation des deux billes que l’on considère identiques
de masse m, de rayon R et de masse volumique ρb = 3m/(4πR3 ). Dans le référentiel du centre de masse, elles
se déplacent sur un axe horizontal avec des vitesses de même module v et de sens opposés. Le contact avec la
surface (S) se fait sans frottement et on néglige le mouvement de rotation des billes. Quand la distance entre
les deux centres de billes devient inférieure au diamètre d’une bille, elles entrent en contact et subissent une
déformation élastique, sous l’action d’une force, qui n’a de sens physique que pour δ ≥ 0, dont le module est
noté Fde . Si l’on note P la pression moyenne agissant sur la surface de contact, la loi de Hooke stipule que :

Fde δ
P = =ε
4πa2 a
où ε est une constante positive appelée module de Young de la bille et qui caractérise son élasticité. Dans cette
partie, la collision est supposée être élastique, c’est-à-dire que l’énergie mécanique totale du système des deux
billes est identique avant et après le choc (après que les billes se sont séparées). On considère aussi que δ ≪ R.

x2 − x1

O1 O2
b
a b

R−δ R−δ
R

(S)

Figure 2 – Choc de deux billes

1. Vérifier
√ que ε est homogène à une pression. Montrer qu’à l’ordre 1 en δ/R, le diamètre du méplat s’écrit
a = 2 2Rδ. On conservera cette expression dans tout le problème.
2. Donner l’expression du module Fde de la force de déformation en fonction de R, δ et ε. En déduire, l’énergie
potentielle dont dérive cette force 1 . On prendra Ep ≥ 0.
3. On note x1 et x2 les abscisses respectives des centres des billes, voir la figure 2. Quand la distance entre ces
centres est inférieure au diamètre, donner la relation entre δ, x1 , x2 et R. En déduire x′1 = dx1 /dt en fonction
de δ ′ = dδ/dt.
4. Exprimer l’énergie mécanique totale Em des deux billes pendant le choc en fonction de R, ε, m, δ et δ ′ .
5. Pourquoi la quantité de mouvement du système constitué par les deux billes est-elle la même avant et après
le choc ? Quelle est la relation simple liant les vitesses w
~ 1 et w
~ 2 des billes une fois qu’elles sont séparées ?
6. Quelle est la relation liant v à la norme des vecteurs w
~ de la question 5. ?
7. Déterminer la valeur maximale δm atteinte par δ au cours de la collision en fonction de ρb , v, ε et R. Que
constatez-vous pour la déformation maximale um = δm /R ?
8. En utilisant l’expression de l’énergie mécanique totale Em , déterminer la durée τ de la collision, c’est-à-dire
le temps pendant lequel les billes restent en contact. On exprimera τ en fonction de ε, m, v, R et de l’intégrale :
1
du
Z
I= √
0 1 − u5/2
9. Application numérique : calculer τ et um pour des particules de sable de vitesse v = 3, 00 m · s−1, de module
d’Young ε = 7, 00 × 1010 Pa et de masse volumique ρb = 2, 50 × 103 kg · m−3 dans les deux cas suivants :
R = 1, 00 × 104 m et R = 1, 00 × 103 m. On donne I ≃ 1, 47. On vérifiera que le résultat est exprimé en secondes.
B. Collisions avec perte d’énergie
On considère maintenant deux billes déformables inélastiques se déplaçant sur un axe horizontal avec les vitesses
~v1 = v1~ex pour la particule à gauche et ~v2 = v2~ex pour la particule à droite, voir la figure 3.

~ex
~v1 ~v2
x

Figure 3 – Collision inélastique

On considère v1 > v2 : il y a donc collision. Les vitesses après le choc sont notées w ~ 1 = w1~ex et w ~ 2 = w2~ex . On
suppose que la collision est instantanée ; le coefficient de restitution, noté e, est défini par la relation :
w2 − w1
e=−
v2 − v1
10. La quantité de mouvement du système constitué par les deux billes est-elle la même avant et après le
choc ?
11. Exprimer, en fonction de v1 , v2 , m et e, la perte d’énergie cinétique des deux billes causée par la collision.
12. Pour toute la suite de la cette partie, on suppose désormais que v1 = −v2 = v (choc de plein fouet).
Exprimer la perte d’énergie cinétique des deux billes liée au choc, en fonction de m, e et v.
13. Au cours de la déformation rapide de la bille, d’amplitude maximale δm , est maintenant source de dis-
sipation. Ce phénomène est associé à une force de module Fd . On suppose que cette force est reliée à la force
élastique non dissipative Fde de la première partie par la relation :

∂Fde
Fd = Aδ ′
∂δ
Quelle est la dimension de la constante positive A ? Exprimer, sous la forme d’une intégrale sur l’intervalle
[0, δm ], l’énergie Ud dissipée au cours de la collision en fonction de A, ε, R, δ, δ ′ et δm .
14. On suppose que l’énergie dissipée est faible devant l’énergie cinétique initiale. En écrivant un bilan éner-
gétique, justifier que pendant la collision on puisse écrire :
√ !
′2 2 16π 2R 5/2
δ =v 1− εδ
5mv 2

Exprimer δ ′ en fonction de ε, R, δm , m et y = δ/δm .


15. Déduire de la question précédente, que l’énergie dissipée lors de la collision est de la forme :
1. Il semble que l’on doive par la suite considérer cette énergie potentielle comme celle d’une interaction et par conséquent ne la
compter qu’une seule fois dans les bilans énergétiques
Ud = Av β f (ε, R, m)
où β est une constante à déterminer et f une fonction sans intérêt ici. On vérifiera que β est voisin de 2.
16. La théorie de Kuwabara et Kono prévoit que l’on puisse ramener la collision de plein fouet des deux
particules déformables dissipatives, à une collision instantanée avec un coefficient de restitution effectif très
proche de 1 qui dépend de la vitesse d’impact de telle manière que 1 − e soit proportionnel à v 1/5 . Justifier cette
théorie en considérant que la totalité de la perte d’énergie cinétique est dissipée lors de la collision.
17. Expliquer qualitativement pourquoi le coefficient de restitution tend vers 1 pour les faibles vitesses. Ce
coefficient est-il une propriété des particules ou une propriété de la collision ?
C. Le transport éolien du sable : le modèle d’Anderson
Les rides éoliennes sont des motifs qui se développent, par exemple dans les déserts, à partir d’un sol plat,
perpendiculairement à la direction du vent, voir la figure 4.

Figure 4 – Rides éoliennes

On cherche dans cette partie à modéliser leur formation. Régulièrement, le désert est soumis à un vent suffisam-
ment fort pour emporter des grains de sable sur des distances importantes : ce mécanisme est appelé saltation.
Puisque le vent les a triés, on admettra que les grains en saltation sont tous entraı̂nés à la même vitesse, et
ont tous à peu près la même masse m. Ainsi, ils suivent tous, en moyenne, la même trajectoire. En particu-
lier, leurs angles d’impact sur la surface sableuse sont en moyenne égaux et de l’ordre de 14˚. On note α cet
angle caractéristique, voir la figure 5. La collision d’un grain de sable sur le sol produit localement l’éjection
de plusieurs particules à des vitesses plus faibles que la vitesse de la particule incidente. Les particules éjectées
retombent sur le lit de sable au voisinage du point d’impact ; ce phénomène est appelé reptation. La distance
caractéristique de parcours des grains en reptation est notée ℓr . On suppose que le lit de sable est formé de
rides invariantes par translation dans la direction perpendiculaire au vent de sable. La hauteur du lit de sable
ne dépend alors que d’une seule variable d’espace notée x et du temps t ; on la note h(x, t). On appelle Q(x, t) la
masse de grains transportés à l’abscisse x et à l’instant t par unité de temps et par unité de largeur ; on rappelle
que [Q] = [M ][L]−1 [T ]−1 . Ce flux par unité de largeur est la somme de deux contributions, celle des grains en
reptation, notée Qr , et celle des grains en saltation, notée Qs . On suppose dans toute cette partie que le flux
des grains en saltation est constant et uniforme avec une incidence fixe d’angle α. On note enfin ρ la masse
volumique du lit de grains, que l’on suppose uniforme et constante.
α h

θ(x, t)
b

h(x, t)

Figure 5 – Angle d’impact

18. En écrivant la conservation locale de la masse sur une tranche de grains d’extension δx et de largeur L,
établir la relation :

∂h(x, t) 1 ∂Q(x, t)
+ =0
∂t ρ ∂x
19. Soit Ne (x, t) le nombre de grains éjectés à l’abscisse x par unité de temps et de surface ; on rappelle que
le flux de reptation est donné par :
Z x
Qr (x, t) = m Ne (u, t)du
x−ℓr

déterminer l’équation aux dérivées partielles reliant les fonctions h et Ne .


20. On note N0 le nombre de grains en saltation arrivant sur une surface horizontale par unité de temps et
de surface. Soit n la densité de grains de vitesse v arrivant sur une surface horizontale avec une inclinaison α.
Le nombre de grains arrivant sur une surface d’aire S pendant le temps dt est donc dN = ndµ, voir la figure 6.
La quantité dµ représente un volume élémentaire de grains en saltation. Exprimer N0 en fonction de n, v et α.
En déduire que le nombre Ns de grains en saltation par unité de surface et de temps entrant en collision avec
le lit à l’abscisse x est donné par la relation :
 
tan θ
Ns (θ) = N0 1 + cos θ
tan α

(b)
(a)

dµ vdt
α α+θ
θ

Figure 6 – Saltation sur lit plat (a) et sur lit de pente locale θ (b)

21. Établir l’équation aux dérivées partielles reliant les fonctions θ(x, t) et h(x, t).
22. Le modèle d’Anderson consiste à supposer que le nombre de grains éjectés du lit est proportionnel au
nombre de grains en saltation Ns : Ne (x, t) = n0 Ns (x, t), où n0 est le nombre de grains éjectés lors d’une
collision. Sous cette hypothèse et, en s’appuyant sur le résultat de la question 19., établir l’équation d’évolution
de h(x, t) en fonction de m, n0 , ρ, Ns (x, t) et Ns (x − ℓr , t).
23. Déduire de cette étude l’équation suivante :
  x
∂h mn0 N0 ∂h
=− tan α + cos θ
∂t ρ tan α ∂x x−ℓr

24. Montrer que h(x, t = h0 = Cte est une solution de l’équation de la question 23. (on la nomme solution
triviale).
On cherche dorénavant à analyser la stabilité de la solution triviale dans le régime des petites inclinaisons. On
considère donc que cos θ(x, t) = Cte ≃ 1.
25. Écrire l’équation aux dérivées partielles vérifiée par h en faisant apparaı̂tre la constante c0 = mn0 N0 /ρ.
Quelle est la dimension de c0 ?
26. On cherche la solution de l’équation de la question 25. sous la forme complexe :

h(x, t) = h0 + h1 exp i(kx − ωt) exp γt


avec h0 et h1 deux réels tels que |h0 | ≪ |h1 |, puis k, ω et γ trois paramètres réels. Déterminer les expressions
de ω et γ en fonction de u = kℓr et ω0 = c0 /(ℓr tan α).
27. À quelle condition sur k et ℓr la solution proposée à la question précédente est-elle stable ?
28. On note vg et vϕ les vitesses de groupe et de phase des rides éoliennes dans le cadre de la solution triviale
perturbée décrite dans les questions 26. et 27.. Déterminer la relation entre vg , vϕ , γ et ℓr .
29. On dit d’un milieu qu’il est dispersif lorsque la célérité d’une onde en propagation dans ce milieu dépend
de sa fréquence. Le sable vous semble-t-il être un milieu dispersif ou non ?
Problème no 3 – Sécurit´
e et confort en voiture
A. Aspects mécanique de la sécurité routière
Distance nécessaire pour s’arrêter sur une ligne droite horizontale
La sécurité routière insiste sur le respect de distances minimales entre les véhicules afin qu’en cas d’incident
imprévu, tout véhicule puisse s’arrêter sans danger.

Distance de sécurité
Article extrait du site de l’Association de Prévention Routière : http://www.preventionroutiere.asso.fr
Sur autoroute, près des deux tiers des conducteurs ne respectent pas la distance de sécurité entre leur voiture et le
véhicule qui les précède. garder ses distances avec le véhicule que l’on suit est pourtant le meilleur moyen d’éviter
une collision ou pire un carambolage. La distance d’arrêt d’un véhicule correspond à la distance parcourue
pendant le temps de réaction de son conducteur à laquelle s’ajoute la distance de freinage.
• Temps de réaction noté tR : on évalue à une seconde le temps minimum nécessaire pour que le conducteur
réagisse en cas d’incident ou d’apparition d’un obstacle et ce, dans les meilleures conditions. Pendant ce
temps-là, le véhicule continue sa course. Ce n’est qu’une fois l’information assimilée que le conducteur
commence vraiment à freiner.
• Distance de freinage : sa longueur varie en fonction de la vitesse du véhicule, de l’efficacité du système
de freinage, de la pente. . .
Le Code de la Route a fixé une règle claire : l’intervalle de sécurité à ménager entre vous et le véhicule qui
vous précède est au moins la distance que vous parcourez en 2 secondes. Plus votre vitesse est élevée, plus cette
distance doit être grande. Pour les véhicules lourds (PTAC > 3,5t) ou ceux dont la longueur dépasse 7 mètres,
les ensembles de véhicules (voiture + caravane) et les camping-cars, cette distance est d’au moins 50 m.
Comment évaluer la bonne distance de sécurité ? Prenez un point de repère visuel sur le bord de la route comme
un arbre ou un panneau de signalisation. Une fois que le véhicule passe ce repère avant ce délai, vous êtes
trop près. Autre astuce : sur autoroute, les lignes délimitant la bande d’arrêt d’urgence mesurent 39 m et sont
espacées de 13 m. À 130 km · h−1 , vous devez au moins laisser un intervalle de 2 traits, soit environ 90 m pour
arrêter votre véhicule sans percuter celui qui vous précède.

On considère un véhicule roulant sur une route rectiligne horizontale Ox à la vitesse v0 prise égale pour l’instant
à 130 km · h−1 avec un mouvement uniforme. On notera ~ex le vecteur unitaire de l’axe Ox dans le sens du
déplacement. On prendra l’origine des temps à l’instant où un obstacle a surgi et celle de de l’espace à la
position initiale (t = 0). Pour les applications numériques, on prendra tR = 1, 0 s.

1. Rappeler la définition d’un mouvement rectiligne puis d’un mouvement uniforme.


2. Lorsqu’un obstacle sur la voie apparaı̂t au conducteur, la première phase du mouvement vers l’immo-
bilisation correspond au temps de réaction tR . La seconde correspond au freinage proprement dit. Par souci
de simplification, on considère que le freinage consiste à imposer une décélération constante a0 > 0. Donner
l’expression l’expression du vecteur accélération au cours du temps puis celle du vecteur vitesse.
3. En déduire la position x(t) du véhicule en fonction du temps.
4. Déterminer l’instant t1 pour lequel le véhicule s’arrête. En déduire la distance d’arrêt da en fonction de v0 ,
a0 et tR .
5. Exprimer puis calculer la valeur minimale de la décélération permettant d’utiliser les lignes de la bande
d’arrêt d’urgence pour évaluer la distance de sécurité, c’est-à-dire pour que la distance d’arrêt soit inférieure à
la distance D des deux lignes de lande d’arrêt d’urgence.
6. Pour une valeur de décélération a0 = 12 m · s−2 , comparer les temps d’arrêt et les distances d’arrêt pour
des vitesses respectivement de 90 km · h−1 et 130 km · h−1 . Les résultats sont-ils logiques ?
7. Pour déterminer, la validité de la règle préconisée par le Code de la Route de maintenir une distance par
rapport au véhicule devant soi correspondant à la distance en 2, 0 s, calculer la décélération a2 qui permettrait un
arrêt du véhicule à l’instant t2 = 2, 0 s. Retrouve-t-on la même distance d’arrêt qu’avec la technique précédente
pour une vitesse initiale de 130 km · h−1 ? Que peut-on en conclure ?
Influence de l’état de la route sur la distance d’arrêt

Quelques coefficients de frottement dynamique

Matériaux Coefficient de frottement dynamique λ


Acier sur verre 0, 050
Acier sur acier 0, 40
Verre sur verre 0, 40
Pneu sur béton sec 0, 70
Pneu sur béton mouillé 0, 50
Semelle de cuir sur bois 0, 20
Semelle de cuir sur tapis 0, 50

On considère dans un premier temps que la route est en béton, rectiligne, horizontale et sèche. Le véhicule de
masse m = 1 000 kg est assimilé à un point matériel.
8. En admettant que l’action du conducteur sur la pédale de frein se traduit par une force colinéaire au
déplacement s’exerçant sur le véhicule et s’opposant à son déplacement, établir un bilan des forces s’exerçant
sur le véhicule (faire un schéma).
9. Déterminer la réaction normale de la route supposée horizontale.
10. Rappeler les lois de frottement de Coulomb-Amontons. On notera N ~ et T~ respectivement les compo-
santes normale et tangentielle de la réaction en notant λ le coefficient de frottement dynamique qu’on suppose
égal au coefficient de frottement statique.
11. Dans le cas où il y a glissement par exemple lors d’un freinage où les roues se bloquent, déterminer la
force de frottement exercée par la route sur le véhicule.
12. Exprimer la norme de la force de freinage si le véhicule subit une décélération de norme a0 = 12 m · s−2 .
Comparer les forces de freinage et de frottement.
13. Toujours dans cette situation de glissement en bloquant les roues, calculer l’énergie dépensée pour arrêter
un véhicule roulant initialement à une vitesse de 90 km · h−1 .
14. Pour garder le contact du véhicule sur la route, il ne doit pas y avoir glissement. Établir l’inégalité que
doit vérifier la force de freinage en l’absence de glissement.
15. En comparant les valeurs limites sur béton sec et béton mouillé, conclure sur l’influence de l’état de la
route sur le freinage.
16. On s’intéresse à la situation où le véhicule aborde une descente sur une route inclinée d’un angle α par
rapport à l’horizontale. Exprimer la réaction normale dans ce cas.
17. Établir la nouvelle inégalité que doit vérifier la force de freinage en descente en l’absence de glissement.
Relèvement d’un virage
18. On revient au cas d’une route sèche et horizontale mais elle n’est plus rectiligne. On la modélise par un
arc de cercle horizontal de rayon R et de centre O. Rappeler les expressions de la vitesse et de l’accélération
d’un mouvement circulaire en coordonnées cylindriques (r, θ, z) d’origine O et d’axe Oz.
19. On veut parcourir cette portion de route à vitesse constante v avec un véhicule de masse m. Que peut-on
dire de la vitesse angulaire de rotation sur l’arc de cercle ? En déduire l’expression de l’accélération du véhicule
en coordonnées cylindriques.
20. En projetant le principe fondamental de la Dynamique sur la verticale, exprimer la composante normale
N de la réaction de la route.
21. Montrer qu’il y a forcément une force radiale T~ au cours du mouvement. On donnera l’expression de sa
norme en fonction de m, v et R.
22. Pour que le virage soit pris dans de bonnes conditions de sécurité, cette force doit correspondre à la
composante tangentielle de la réaction de la route lorsqu’il n’y a pas de glissement, c’est-à-dire que sa norme
T doit être inférieure à λN où N est la composante normale de la réaction et λ le coefficient de frottement.
Montrer que pour qu’il en soit ainsi, la vitesse ne doit pas dépasser une valeur maximale vmax qu’on exprimera
en fonction de λ, g et R. Donner sa valeur numérique sur route sèche avec R = 50 m.
23. Si le virage est mouillé voire verglacé, que peut-on dire du coefficient de frottement ? de la vitesse maximale
avec laquelle on peut aborder le virage ? Vers quelle limite tend vmax quand le frottement tend à s’annuler ?
24. Pour améliorer le contact pneu-route, on relève le virage d’un angle β. La valeur de β est obtenue en
cherchant à annuler l’accélération verticale. On suppose ici qu’il n’y a pas de frottement. Dans ce cas, déterminer
l’expression de la norme de la réaction normale N en fonction de m, g et β. Voir les schémas de la figure 4.
~eθ
~er ~ez

b
b

R ~er
β
b

Figure 4 – Deux projections du relèvement d’un virage

25. Montrer que l’accélération radiale correspond à la composante horizontale de la réaction normale. En
déduire la valeur de la vitesse constante v dans le virage en fonction de g, R et β. Donner sa valeur pour
β = 20˚ et R = 50 m.
26. Calculer la valeur de β pour retrouver la vitesse vmax obtenue précédemment à la question 22..
27. La valeur de β correspond à une vitesse vref donnée. Que se passe-t-il lorsque la vitesse est plus faible ?
plus grande ?
Danger lié à un pendule suspendu dans un véhicule
Certains conducteurs aiment suspendre des objets à proximité de leur rétroviseur intérieur comme des porte-
bonheur ou des diffuseurs solides de parfum. On se propose de s’intéresser aux dangers associés à cette pratique.
Pour simplifier l’étude, on considère que l’objet est une masse M suspendue à un fil inextensible, sans raideur,
de masse négligeable devant M et de longueur ℓ dont l’autre extrémité est attachée au rétroviseur. On suppose
que la voiture roule en ligne droite à vitesse constante ~v0 = v0~ex quand surgit un obstacle sur la route. Le
conducteur freine brutalement avec une accélération constante ~a = −a0~ex . On négligera les frottements de l’air.
Voir le schéma de la figure 5. Le point de suspension du fil est situé sur le pare-brise, ce dernier étant incliné
d’un angle α = 15˚ par rapport à la verticale.

z
z
α O b

x
y
x
β ℓ

pare-brise

Figure 5 – Pendule suspendu au pare-brise d’une voiture

28. Pour déterminer si la masse M risque de heurter le conducteur ou le pare-brise, dans quel référentiel
doit-on étudier le mouvement ? Justifier la réponse.
29. On considère que le référentiel terrestre est galiléen. Le référentiel lié à la voiture est-il galiléen ? Discuter.
30. Le point M étant initialement au repos, établir que son mouvement est plan à condition que la trajectoire
de la voiture soit rigoureusement rectiligne.
31. Déterminer l’expression littérale de la position angulaire βeq d’équilibre relatif lors de la phase de freinage.
32. Déterminer l’équation différentielle à laquelle obéit la position angulaire β(t) de l’objet suspendu dans le
référentiel lié à la voiture lors de la phase de freinage.
On se place dans l’approximation des petits angles jusqu’à la fin de l’étude.

33. Établir l’expression de l’équation horaire de l’angle β en supposant qu’initialement le pendule est immobile
et vertical.
34. Déterminer la valeur a1 de l’accélération maximale du véhicule pour que la masse ne heurte pas le pare-
brise. Commenter.

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