Vous êtes sur la page 1sur 10

OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

2) une couche de béton bitumineux de 10 à 15 cm d’épaisseur reposant sur une


forme en béton et protégée par une couche de béton armé.
Dans ces deux types, les masques sont posés sur une couche de pierres rangées de
plusieurs mètres d’épaisseur compris entre deux couches filtrantes (en sable et gravier) qui
empêchent l’entraînement des matériaux du noyau dans le corps de l’ouvrage (couche
filtrante aval) ou à travers le revêtement de protection (couche filtrante amont).
b) Masque en fondation
Lorsque le terrain de fondation est perméable, le masque en élévation est prolongé
par une parafouille analogue à celui réalisé pour les digues en terre.
Le problème majeur rencontré avec les barrages en enrochements est celui des
importants tassements au moment du premier remplissage après la fin de construction. Des
déplacements verticaux et horizontaux supérieurs à 5 % ont été observés. C’est pourquoi,
la face imperméable doit être très flexible, autrement des dommages importants risquent
d’accompagner les tassements. Une solution, nord Américaine à ce problème, consiste à
mettre des masques provisoires sur le barrage et de les remplacer par la suite par des
masques permanents une fois le tassement est terminé. Ces masques provisoires sont en
général en bois.
II-7.2.2 Conditions de stabilité
Elles sont analogues à celles étudiées dans le cas des barrages en terre. Si le sol de
fondation est constitué par des éléments fins, il faut assurer la prévention contre les effets
de renards par infiltration sous la base : pour cela, il convient de placer un filtre en
éléments de diamètre compris entre celui des matériaux du sol de fondation et celui des
enrochements, de façon à empêcher l’entraînement des matériaux fins du sol de fondation à
l’intérieur du corps de l’ouvrage.
II-7.2.3 Conclusion
Les barrages en enrochements sont largement utilisés dans les zones éloignées où le
ciment est coûteux et les matériaux pour un barrage en terre ne sont pas disponibles. Ces
ouvrages peuvent être construits sur un sol de fondation non rocheux, à condition que
celui-ci soit suffisamment résistant pour ne pas provoquer une rupture du masque
d’étanchéité par tassement.
Ils présentent l’inconvénient d’utiliser un volume très important de matériaux (3 à 4
fois celui d’un barrage poids de même volume). Ils sont très vulnérables en cas de
submersion par déversement (comme c’est le cas pour les barrages en terre). Bien que les
fuites y sont fréquentes, les barrages en enrochements sont très stables et ont été submergés
sans dégâts majeurs (d’après la littérature Américaine). Leurs coûts sont bien comparables
à ceux des barrages en béton.

II-8 BARRAGES MOBILS (AU FIL DE L’EAU)


II-8.1 Introduction
Lorsque le site ne se prête pas à l’établissement d’un barrage réservoir fixe, un
barrage mobile peut être adopté. Les éléments mobiles assurent la régulation du niveau de
la retenue en fonction des variations du débit pour assurer l’alimentation de prises d’eau.
Ces éléments peuvent être totalement retirés du cours d’eau, en période de crue,
afin d’éviter la submersion des zones amont sensibles par les remous crées par ces
ouvrages. C’est pourquoi, l’obstruction des barrages mobiles est toujours voisine de zéro et
l’impact sur les remous est négligeable.

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

68
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

Un barrage mobile type, en Tunisie est le barrage Laroussia, qui implantée à la


basse vallée de la Medjerdah. Il permet par la surélévation du niveau d’eau d’alimenter le
Grand Canal destiné pour l’irrigation, le canal Medjerdah Cap-Bon pour l’irrigation et
l’alimentation en eau potable et de la centrale hydroélectrique.
Un barrage mobile est constitué d’éléments mobiles et fixes (Figure II-8.1). Les
parties fixes, généralement en maçonnerie, comprennent essentiellement :
- le radier comportant, dans certains cas, un seuil surélevé par rapport au fond,
- les piles et les culées qui supportent, dans certains cas, une passerelle de manœuvre.
Les espaces séparant deux piles consécutives sont appelés « pertuis » ou « passes ». Ils
sont obturés par les éléments mobiles.
- Les fondations sur lesquelles s’appuient les parties fixes.
Les parties mobiles sont, en général, en charpente métallique. Ils comprennent les
vannes levantes (batardeaux), segment, hausses et clapets et les vannes hydrauliques
« toit » et « secteurs ».

Pertuis Passerelle de Pile Culée


manoeuvre
X

Y
Bouchure mobile Radier Fondations
(a) Elévation

Rainure de
batardeau amont
Pile
Amont Aval
RN PHE Légende :
hm : Hauteur maximale
hm hu hu : Hauteur utile de retenue
Etiage
hs : Hauteur du seuil
hs

Bouchure mobile
(b) Coupe en travers (suivant X-Y)

Figure II-8.1 : Dessin schématique d’un barrage mobile (Ginocchio, 1959).

II-8.2 Eléments mobiles


Il existe une grande variété de vannes mobiles ; de nombreux critères peuvent être
adoptés pour les classer, à savoir :
a) en fonction de la disposition des pertuis : vannes de surface et de profondeur
b) par rapport à la destination d’exploitation : des vannes principales, batardeau, vannes
de secours et celles de constructions ; remarquons à la fois qu’on tend à employer les
mêmes vannes pour des diverses destinations

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

69
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

c) d’après les matériaux principaux : métalliques, en béton armé, en bois ; bien sûr les
vannes métalliques sont les plus répandues dans le monde ;
d) le mode d’appui : certaines vannes sont simplement appuyées sur les culées ou les
piles, d’autres sur le seuil de l’ouvrage,
e) le mode de déplacement : il existe des vannes levantes ou plongeantes ; des vannes
roulantes, des vannes rotatives, des vannes à plusieurs axes de rotations, etc.
f) le mode de manoeuvre : on a des vannes à manoeuvre manuelle, mécanique ou
automatique
II-8.2.1 Vannes levantes
Les vannes levantes sont des bouchures mobiles pouvant être manœuvrées par un
mouvement de translation verticale en s’appuyant sur les piles latérales par l’intermédiaire
de galets de roulement. Elles peuvent être à une seule vanne, doublées, plusieurs vannes ou
avec volet déversoir (Figure II-8.2).

Vanne
supérieure

Vanne
inférieure

a) Vannes levantes b) Vannes levantes doublées

c) Vannes à plusieurs vannes d) Vannes levantes à volet déversoir

Figure II-8.2 : Différents types de vannes levantes (Maglakélidzé, 1984).


Les éléments simples ne permettent de réaliser qu’un réglage à écoulement par
dessous, c’est à dire par la lame d’eau inférieure qui s’écoule sous la vanne (Figure II-8.2
a). Un réglage par dessus ou par déversement peut être réalisé de l’une des deux façons
suivantes :
1) la bouchure comporte deux vannes superposées (Figure II-8.2 b). La vanne supérieure
peut être déplacée verticalement vers le bas au fur et à mesure que le débit d’entrée à la
retenue augmente, de façon à accroître la hauteur de la lame déversante. Cette vanne
supérieure est quelquefois remplacée par un clapet mobile autour d’un axe horizontal
fixé à la partie supérieure de la vanne inférieure (Figure II-8.2 d).
2) La bouchure comporte deux ou trois éléments superposés qui sont successivement
déplacés vers le haut (au moyen d’un portique de manœuvre) lorsque le débit à
évacuer augmente. La progressivité du réglage est obtenue en répartissant
convenablement les ouvertures sur un certain nombre de pertuis (Figure II-8.2 c).

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

70
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

II-8.2.2 Vannes segments


Une vanne segment est constitué par un bordé le plus souvent en acier AB en forme
de segment de cylindre de révolution à axe de révolution horizontal passant par O; ce
bordé est supporté par une charpente métallique qui peut tourner autour de l’axe du
cylindre constituant le bordé (Figure II-8.3).

Axe du barrage

42.00
40.50
37.70
37.20 37.50

B O

Volet de Vanne
réglage segment
25.00
A
20.00

Figure II-8.3 : Vanne segment avec clapet déversoir


(vannes mobiles du barrage Laroussia).

La forme du bordé est telle que la poussée de l’eau ne produit pas de couple
résistant (puisque les lignes d’action des pressions coupent l’axe de rotation). De ce fait,
les treuils de manœuvre ont seulement à vaincre le couple résistant produit par le poids et
les frottements.
Un réglage d’eau amont par déversement, est souvent associé à ces vannes soit : par
une deuxième vanne segment superposée à la première, soit par un volet déversoir (clapet
fixé à la partie supérieure du segment).
II-8.2.3 Hausses
Les hausses sont des panneaux étanches rectangulaires juxtaposés qui forme la
bouchure mobile. Ils peuvent être manœuvrés indépendamment les uns des autres,
l’effacement étant réalisé par rabattement dans le lit du cours d’eau. Ces ouvrages sont
principalement utilisés dans les rivières navigables. C’est pourquoi nous nous limitons à
une description très sommaire du schéma de principe d’une hausse-Aubert, qui est
pratiquement le seul type utilisé dans les aménagements hydroélectriques. Cette hausse
comprend (Figure II-8.4) :
- un élément d’étanchéité constitué par un chassie métallique avec bordé étanche
- un élément d’appui et de manœuvre comprenant : un seuil cylindrique S, un chevalet
AO, un arc-boutant OB, un ensemble de crans d’arrêt B1, B2 et B3 sur lesquels s’appuie
l’extrémité B de l’arc-boutant.

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

71
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

S A
B
B1 B2 B
3

Figure II-8.4 : Vanne à hausse (Maglakélidzé, 1984).


II-8.4.4 Vannes à Clapets
Un clapet est une vanne constitué par un panneau plat OA (Figure II-8.5 a) tournant
autour d’un axe horizontal O scellé sur le radier. En étiage, la vanne est maintenue relevée,
en hautes eaux, elle est inclinée et fonctionne par déversement ; en temps de crue, elle
s’efface dans un logement menagé dans la maçonnerie du seuil. En comparaison avec les
hausses, un clapet est formé d’un seul panneau permettant un réglage progressive du
niveau d’eau. Les différents types de vannes à clapets sont représentés sur la Figure II-8.5.

RN A
A’
O B radier

a) principe de vanne à clapet

b) équilibrée à contre c) équilibrée à contre


poids supérieur poids inférieur
B’ A
(C)
B D

d) équilibrée à tamboure e) manoeuvrée par piston

Figure II-8.5 : Vanne à clapets (Maglakélidzé, 1984).


Les vannes à clapets équilibrés à tambour (Fig II-8.5 d) sont des clapets OA
prolongés par une contre hausse OB plongeant dans une cavité cylindrique étanche (C)
appelée tambour, aménagée dans le radier. Un contre poids alourdit parfois la contre
hausse (cas de la figure). La contre hausse divise le tambour en deux régions : une région
amont BOB’ et une région aval OBD. Il suffit de mettre la première en communication

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

72
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

avec le bief amont et la seconde avec le bief aval de la retenue pour obtenir le redressement
de la vanne. En inversant, la vanne s’efface.
II-8.2.5 Autres types de bouchures mobiles
Parmi les autres types de bouchures mobiles on peut citer :
- les vannes à rouleau ou cylindriques (Figure II-8.6 a) : constitués par un cylindre
métallique à axe horizontal dont les extrémités comportent des roues dentées roulant
sur des crémaillères rectilignes inclinées.
- Vanne secteur (Figure II-8.6 b) : Elle comprennent un secteur OAB étanche qui peut
s’effacer dans une cavité Oab du radier ; le secteur est manœuvré vers le haut ou vers
le bas suivant que la cavité Oab est mise en communication avec l’amont ou avec
l’aval. Cette communication peut se faire par un système de flotteurs solidaire à la
vanne et commandé par le niveau d’eau dans une cavité reliée avec l’amont (vanne
AVIO) ou avec l’aval (vanne AVIS) ou les deux à la fois (vanne MIXTE).
- Vanne toit (Figure II-8.6 c) : Elle comporte deux clapets articulés sur le radier roulant
l’un sur l’autre par l’intermédiaire de galets. Le réglage se fait aussi en mettant en
communication la cavité comprise entre les clapets et le radier avec l’amont ou l’aval.

A O
b

a) Vanne cylindrique a) Vanne segment c) Vanne toit

Figure II-8.6 : Vannes s’appuiyant sur le seuil de l’ouvrage


(Maglakélidzé, 1984).

Parmi les nombreux types de vanne de fond, nous distinguons celles qui sont
représentées sur la figure II-8.7. Notons qu’en comparaison avec les vannes de surfaces,
ces vannes fonctionnent dans des conditions plus sévères qu fait :
- qu’elles sont soumises à l’action des poussées hydrostatiques et hydromécaniques
plus grandes
- les vitesses d’écoulement atteignent des grandes valeurs
- des phénomènes de cavitation et d’aération

a) Vanne levante b) Vanne segment c) Vanne papillon

d) Vanne à pointeau e) Vanne à cône f) Vanne équilibrée

Figure II-8.7 : Vannes de fond les plus utilisées (Maglakélidzé, 1984).


Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

73
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

II-8.3 Parties fixes


Les parties en saillie sur le fond du cours d’eau (radier, piles et culées) créent une
obstruction permanente de la section d’écoulement que l’on caractérise par un « coefficient

S − Sb
d’obstruction ».
C obt = m
Sm
Sm : section mouillée du cours d’eau à l’état naturel dans le tronçon aménagé.
Sb : le débouché superficiel (section au droit du barrage) : somme des surfaces des pertuis.
Le coefficient Cobt, dépend du niveau du plan d’eau en aval du barrage.
La détermination de la forme et des dimensions des parties fixes doit tenir compte
des considérations suivantes :
- Effet sur le niveau des crues en amont (remous liquide et solide amont en fonction du
coefficient Cobt)
- Conservation des ouvrages (stabilité, érosion des maçonneries, affouillement du radier
aval)
- Recherche de l’optimum économique (nombre d’ouvertures et type de bouchure, prix
des vannes (nv) et des piles et culées (nv+1) augmente avec leurs nombres).
- Maintien de la navigation en période d’ouverture des pertuis (pour les cours d’eau
navigables).
II-8.3.1 Radier
La forme et les dimensions des radiers dépendent du type de la bouchure mobile,
des conditions imposées par la navigation, l’écoulement des crues et des caractéristiques
des matériaux constituant le lit et les couches sous-jacentes. Le type de bouchure intervient
surtout dans le tracé de la forme du radier en élévation.
Les conditions imposées par la navigation et l’écoulement des crues conduisent à
fixer la valeur de la surélévation du seuil du barrage hs sur le fond (Figure II-8.1).
II-8.3.2 Fondation
Les caractéristiques des matériaux constituant le lit et les couches sous-jacentes
interviennent surtout dans la détermination de la structure des fondations et de la forme à
donner à l’ouvrage pour assurer sa protection contre les affouillements.
Deux types principaux de fondations sont à considérer :
- Fondation sur pieux si le terrain est alluvionnaire sur une grande profondeur.
- Fondation sur des massifs descendus jusqu’au rocher si ce dernier se trouve à une
profondeur relativement faible.
La forme des barrages mobiles doit satisfaire aux conditions de stabilité, analogues
à celles des barrages poids. Le passage du débit au droit d’un barrage, par une section
inférieure à la section courante, se traduit par une dissipation locale de l'énergie cinétique
du courant qui produit des affouillements importants du fond à l’aval du radier et peut
compromettre la stabilité de celui-ci (Figure II-8.8)

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

74
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

.
sol

Figure II-8.8 : Affouillement à l’aval d’un radier (Ginocchio, 1959).

Les conditions d’érosion et d’affouillement sont très différentes suivant le régime


d’écoulement considéré. Les régimes d’écoulement à considérer dans l’étude sont les
suivants :
- pertuis complètement ouvert
- pertuis ouvert partiellement dans le cas de l’écoulement par dessus la bouchure mobile
(déversant) ou par dessous cette bouchure.
II-8.3.3 Piles et culées
Elle comportent, en plus, les logements des appuis des bouchures mobiles et le
logement des batardeaux. Ces batardeaux sont mis en place lorsque des opérations
d’entretien doivent être effectuées sur les piles ou sur le radier. De ce fait, les piles et
culées des barrages mobiles sont soumises, en plus des efforts qui s’exercent sur des piles
ou culées de pont, aux efforts horizontaux transmis par les bouchures mobiles (ou
éventuellement les batardeaux).
Les caractéristiques de ces ouvrages sont déterminées en fonction des
considérations suivantes :
- réduction des pertes de charge, en donnant à la section horizontale des piles une des
formes classiques résultant des essais sur modèle réduit.
- Réduction des affouillements : la forme en plan des piles a une influence sensible sur la
profondeur des affouillements ; à cet égard, il est intéressant de réduire les
affouillements en aval du radier en assurant un écoulement divergent qui améliore la
stabilité du ressaut et diminue sa longueur Lr.
- Stabilité : la stabilité d’une pile est étudiée pour les différentes situations dans
lesquelles peut se trouver l’ouvrage et en particulier, lorsque la pile est soumise à une
poussée latérale. Cette situation se présente lorsque le radier est mis à sec l'espace
compris entre deux piles au moyen de batardeaux pour effectuer certains travaux.

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

75
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

II-9 BARRAGES COLLINAIRS


II-9.1 Définition, objectifs et justifications

Les barrages collinaires sont des petits barrages destinés généralement à améliorer
une agriculture existante par l’irrigation de petits périmètres (quelques dizaines d’hectares)
que les grands barrages ne peuvent atteindre. Ces ouvrages sont caractérisés par :
- hauteur de retenue du barrage < 15 m, à ne pas dépasser que très exceptionnellement
- capacité approximative de la retenue de 50 000 m3 à 1 million m3.
- Rapport Sbv/Slac < 20 pour les grands barrages collinaires et < 50 pour les petits.
- Caractéristiques mécaniques des sols de fondation acceptables, pour assurer la sécurité
de l’ouvrage.
- Absence de problèmes de fondation qui nécessitent des traitements particuliers ou de
problèmes particuliers d’imperméabilité du réservoir
En Tunisie plus que 200 barrages et 1000 lacs collinaires sont programmés pour la
décennie 1991-2000. C’est pourquoi nous accordons une attention particulière à ce type
d’ouvrages dans ce chapitre.
Les barrages collinaires ont les avantages suivants :
- Présentent des investissements légers en comparaison avec les grands barrages et
induisent ainsi des intérêts intercalaires moins important.
- Ils entrent en service immédiatement après leur achèvement
- Ils sont d’une conception très simple qui permet une formation aisée des jeunes cadres.
- Ils permettent de faire des économies en devises
- Création des pôles d’activité proches des populations rurales à l’inverse des grands
barrages qui sont à l’origine des déplacements des populations rurales
- Création des emplois pendant la durée du chantier
II-6.2 Schémas types de l’aménagement collinaire

Un aménagement collinaire est définit par l’ensemble des ouvrages constituant la


retenue elle-même et les structures d’utilisation des eaux stockées.
Les différents schémas type d’un périmètre irrigué alimenté par un lac collinaire
sont reportés à la Figure II-9.1. Dans le premier cas de figure, il s’agit d’un réseau
d’irrigation à écoulement gravitaire avec distribution par ruissellement, servi par un canal
directement alimenté à partir du lac (Figure II-9.1 a). L’adduction et la distribution peuvent
être réalisées avec des conduites sous pression, l’irrigation ayant lieu toujours par
écoulement à surface libre (Figure II-9.1 b) ou par aspersion si l’on dispose d’une
dénivelée naturelle suffisante (Figure II-9.1 c). Dans le cas d’une irrigation par aspersion et
que la charge disponible est insuffisante, il est nécessaire d’implanter dans le réseau une
station de pompage (Figure II-9.1 d). Une station de pompage est également indispensable
pour alimenter les zones en amont du barrage si le périmètre irrigué est situé à un niveau
plus élevé que le niveau de la retenue du barrage. La construction d’un lac collinaire
s’effectue normalement dans son propre bassin versant. Néanmoins, lorsqu’un envasement
important est à craindre, ou que les conditions morphologiques du bassin ne sont pas
favorables, le lac collinaire peut être réalisé « en parallèle » en dérivant l’eau
d’alimentation d’un cours d’eau adjacent (Figure II-9.1 e). Dans ce cas, il faut prévoir un
ouvrage de prise sur le cours d’eau et un canal de dérivation. Cette complication est,
toutefois, compensée par l’absence de problèmes dus à l’envasement et à l’évacuation des
crues. Le schéma type d’un réseau de distribution d’eau potable pourvu de bornes
fontaines, alimenté par une retenue collinaire, est reporté à la Figure II-9.1 f. Une station

Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

76
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE

de traitement et un réservoir de compensation journalière sont installés le long de


l’adduction.

Retenue Périmètre Retenue Périmètre


collinaire irrigué collinaire irrigué

Adduction Adduction

Distribution Distribution

Drainage Drainage
a) Adduction et distribution par canal, b) Adduction et distribution par
irrigation par ruissellement conduites, irrigation par ruissellement

Retenue Périmètre Retenue Périmètre


collinaire irrigué collinaire irrigué

Adduction Adduction

Distribution Station de pompage


Distribution
Drainage Drainage
c) Adduction et distribution par d) Adduction par conduites, pompage,
conduites, irrigation par aspersion distribution par conduites, irrigation par
i
Retenue Périmètre
collinaire irrigué

Adduction

Distribution

Drainage
e) Alimentation de la retenue par eau dérivée

Réservoir surélevé
Retenue
collinaire Distribution
Adduction

Ouvrage de prise

Traitement des Station de pompage


(éventuelle) Réseau ouvert
eaux
avec borne fontaines
f) Adduction d’eau potable alimentée par retenue collinaire :
traitement des eaux, réservoir, réseau ouvert

Figure III-9.1 : Les différents schémas types d’aménagement collinaire


(PNUD/OPE, 1987).
Département de Génie Civil Laboratoire d’Hydraulique ENIT

77

Vous aimerez peut-être aussi