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Chap.

V
Les petits ouvrages
I. Introduction
Un ouvrage d’art est une construction artificielle de génie civil de grande
importance liée à l’établissement et à l’exploitation d’une ligne de
communication ou de transport terrestre, fluviale ou maritime (pont, viaduc,
passerelle, tunnel) mais également un dispositif de protection contre l’actionde
la terre ou de l’eau (murs de soutènement, tranchée couverte, digue, descentes
spéciales d’écoulement dans les régions montagneuses…) ou d’une adduction
d’eau (buse, ponceau ou dalot) et enfin un dispositif de transition entre
plusieurs modes de transport (quais et autres ouvrages portuaires), par le
franchissement d’un obstacle naturel ou artificiel. L’obstacle peut être une
chaîne de montagne, un cours d’eau, une région industrielle ou encore une ville
comprenant de nombreux bâtiments (circulation, etc.) De tels ouvrages sont
qualifiés "d’art" parce que leur conception et leur réalisation font intervenir des
connaissances où l’expérience joue un rôle aussi important que la théorie. Cet
ensemble de connaissances constitue d’ailleurs ce que l’on appelle l’art de
l’ingénieur.

Parmi ces ouvrages, on trouve des ouvrages de petites dimensions et


franchissent des ruisseaux et des cours d’eau de faibles débits, tels que les
dalots, les ponceaux et les passage b Les dalotsusiers.

II. Les différents petits ouvrages d’art :

Ce sont des ouvrages, surtout hydrauliques et parfois routiers, en béton armé


(préfabriqué ou non), ou en acier de forme cylindrique, ovale ou rectangulaire.
Ces ouvrages sont en général de tubes de sections normalisés noyés dans le
remblai à la surface du sol naturel. Ces ouvrages sont assez employés en zone
rurale et notamment pour le franchissement des petits oueds. On y distingue
trois catégories:

 Les dalots ;
 Les ponceaux ;
 Les passages busiers.
2.1 Les dalots :

Le dalot (encore écrit daleau), en génie civil, désigne un petit canal


recouvert d’une dalle, un élément de caniveau ou un ouvrage hydraulique semi-
enterré, sorte de petit aqueduc en maçonnerie placé sous les remblais des routes
ou des voies ferrées. Les travaux de terrassements routiers ou ferroviaires
au XIXe siècle, bien avant l’essor autoroutier récent, ont généralisé ces
équipements permettant l’écoulement des eaux, conçus de façon parfois
temporaire, au long des voies.
Le dalot est rectangulaire alors que la buse d’écoulement est circulaire. Les
dalots et buses sont des ponceaux.
Le terme technique à l’origine issu du génie maritime gestation lente
au XIVe siècle (voir Dalot (navire)), il est aussi employé dans l’artillerie et
surtout le génie civil. Il y nomme un petit canal dallé servant à l’écoulement des
eaux ou parfois un petit aqueduc en ciment ou en maçonnerie de moellons pour
les pieds-droits, éventuellement recouvert d’une dalle. Le dalot facilite souvent
l’écoulement des eaux à travers les remblais peu élevés.

Fig.2.1 : Dalots avec des murs en ailes.


Important :

Les dalots, peuvent êtres monocellulaire ou poly cellulaires, tout dépend de la


brèche ou de la ligne de communication à franchir (Voir figure ci-dessous).
,

Dalot monocellulaire Dalot poly cellulaires

Fig. 2.2 : Les différents types de dalots.

2.1.1 Les éléments d’un dalot :

Le dalot est constitué par les éléments suivants :


 Un radier ou une semelle en béton armé ;
 Des piédroits ;
 Une dalle ou des dallettes en béton ;
 Deux murs de tête ;
 Quatre murs en aile, en amont et en aval ;
 L’enrochement de protection amont et aval ;
 Les remblais d’accès.

Fig.2.3 : Vue de dessus ‘un dalot


2.1.2 Les différents types de dalots :
On rencontre couramment trois types de dalots :
 Les dalots ordinaires constitués de piédroits verticaux, fondés sur une
semelle ou un radier général, sur lesquels repose une dalle ou les
dallettes en béton armé ;
 Les dalots cadres dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier
constituent une structure rigide en béton armé ;
 Les dalots portiques semblables aux dalots cadres mais sans radier (les
piédroits sont fondés sur des semelles.
Remarque :
On adopte les dalots pour des débits élevés (supérieurs à 10 m3/s).
Étude – Réalisation-Fonctionnement :
Le débit de la crue de projet est déterminé par l’étude hydrologique.
On distingue deux types de fonctionnement :
 La sortie noyée : le niveau de l’eau à l’exutoire dépasse le bord
supérieur du dalot ; l’écoulement est en charge ;
 La sortie libre : le niveau de l’eau à l’exutoire est en dessous du bord
supérieur du dalot.

Fig. 2.4 : Les différents types de dalots.


2.1.3 Dispositions constructives
Le radier ou la semelle est en béton armé dosé à 350 kg/m3 posé sur
un béton de propreté de 5 cm d’épaisseur minimale dosé 150 kg/m3.
Les piédroits sont en béton armé (dosage 350 kg/m3) ou en maçonnerie de
moellons.
La dalle ou les dallettes sont en béton armé (dosage 350 kg/m3).
Les deux murs de tête peuvent être en béton ou en maçonnerie de 40 cm
d’épaisseur ; par rapport au remblai fini, ils doivent être visibles sur une
hauteur d’au moins 40 cm.
Les quatre murs en aile en amont et en aval sont sous forme de diffuseur en
béton ou en maçonnerie pour protéger la piste et diriger l’écoulement sous
le dalot.
La protection amont et aval sert à la protection contre l’érosion et/ou les
affouillements. Il peut être en pierré sec ou en gabions (solution plus
durable) et il doit mesurer au minimum 2 m.
Les balises de signalisation sont placées à l’entrée et à la sortie du dalot.
Le remblayage du dalot et de ses accès se fait en matériaux adéquats
compactés par couches successives de 0,15m. Le remblai s’étale de 10 m de
part et d’autre de l’ouvrage en une pente douce pour permettre aux
véhicules de s’y engager avec aisance et sécurité. Les talus de ce remblai
seront protégés par du pierré maçonné si l’écoulement des eaux risque de
provoquer l’érosion.
2.1.4 Entretien du dalot :
Le contrôle de l’ouvrage est organisé après chaque saison pluvieuse
et après chaque crue importante afin de détecter les anomalies ou
dégradations éventuelles. L’entretien consiste en la réparation des
dégradations diverses qui peuvent se produire sur le radier, ses protections
(amont ou aval) et le remblai d’accès. Il faut surtout enlever régulièrement
tous les détritus (terres, branchages, …) qui se déposent à l’entrée du dalot
et qui peuvent peu à peu diminuer la section d’écoulement et rendre l’ouvre
inefficace.
Important :
Les dalots sont en général adoptés pour des débits Q > 10 m3/s . Mais les débits
admissibles sont variables et peuvent être très élevés et dans ce cas , on adopte
une batterie de dalots ou de buses quand la topographie du site permet un tel
dispositif.
2.2 Les ponceaux :
2.2.1 Définition :
Un ponceau est une structure hydraulique aménagée sous un remblai qui permet
le passage de l’eau tout en permettant aux humains, animaux, machines et
équipements de traverser le cours d’eau. Les ponceaux sont plus économiques à
aménager que les ponts et c’est ce qui explique leur popularité.
Un ponceau (figure ci-dessous) est constitué d’une structure de canalisation
hydraulique installée sur un radier et recouvert d’un remblai.

Fig.2.5 : Un ponceau sur un cours d’eau.

2.2.2 Les caractéristiques des ponceaux :

Les ponceaux sont caractérisés par leur forme, le type de matériaux


utilisés et leur installation dans le remblai.

2.2.3 Matériaux utilisés :

Le matériel utilisé pour la canalisation hydraulique est la tôle d’acier galvanisé


ondulé, le béton, le bois et le polyéthylène pour les ponceaux de petite taille. La
base sur laquelle la canalisation hydraulique est installée est appelée le radier
et elle est en béton ou utilise le matériel originel ou de remblai mais ce matériel
doit être suffisamment stable pour recevoir la structure de canalisation et les
charges du remblai et des véhicules y circulant. Le remblai est généralement
constitué de matériel grossier (gravier, concassé et pierres de différentes tailles.
Dépendant de la hauteur du remblai, le matériel doit être compacté pour mieux
résister à l’infiltration et à l’affouillement.

Les types de ponceaux qu’on trouve sur nos sites sont :

1. Formes cadres :

2. Forme arc :

Fig.2.6 :Canalisations hydrauliques à contour ouvert.

Pour les formes fermées, on :

Cadre fermé Circulaire Elliptique Coque

Fig. 2.7 : Canalisations hydrauliques à sections fermées.

Remarque :

En général, pour les ponceaux en génie civil, on utilise les cadres, soit fermés
ou ouverts.

2.2.4 Assurance de l’écoulement des eaux :

L’expression “contrôle à l’entrée” signifie que la géométrie (forme du


ponceau, dimensions, type d’entonnement) de l’entrée du ponceau détermine la
capacité du ponceau pour une hau- teur d’eau à l’entrée (Figure 7.4). Par
définition, un écoulement est “avec contrôle à l’entrée” se rencontre lorsque la
profondeur de l’eau à la sortie du ponceau est moindre que la profon- deur
critique d’écoulement. Pour cette condition, la hauteur de 1’eau à l’amont Ham
ne dépend que du débit et de la géométrie du ponceau et de son type

Ham

d’entonnement.
Fig.2.8 : Forme géométrique adéquate pour un ponceau.

L’entrée du ponceau peut être submergée ou non submergée. La figure 7.5


montre que lorsque l’entré du ponceau n’est pas submergée, le ponceau se
comporte hydrauliquement comme un déversoir. Lorsque la hauteur d’eau à
l’entrée du ponceau est nettement supérieure à la hauteur libre du ponceau,
celui –ci se comporte hydrauliquement comme un orifice submergé. Entre ces
deux conditions se situe une zone de transition. Les équations de la capacité des
ponceaux en contrôle à l’entrée intègre ces deux conditions et la zone de
transition par une équation continue.

2.3 Les passages busés :


2.3.1 Définition :

est un conduit rigide de gros calibre servant à l’écoulement d’un fluide. La buse
est constituée d’un ou de plusieurs éléments
en ciment, béton, céramique ou fonte.

2.3.2 Buses de franchissement :

L’ouvrage est constitué d’au moins un conduit de forme cylindrique ou


ovale, généralement fait de béton, de métal (type ARMCO) ou de PVC laissant
circuler l’eau sous une route, une voie ferrée ou toute autre structure. Dans
cette application, une buse est un substitut économique à ce qui aurait autrefois
été un pont construit en maçonnerie..
Remarque : En génie civil en général et en travaux publics en particulier, on
utilise Les buses rigides, qui sont en béton généralement construites par mise
bout à bout d’éléments préfabriqués armés ou non (Voir figure ci-dessous).

Fig. 2.9 : Type d’une buse circulaire noyée dans le remblai

2.3.2.1 Les buses souples métalliques


à section circulaire ou ovoïde construites par un assemblage de plaques
ondulées :
Elles peuvent fournir une solution compétitive dans la gamme des portées allant
de 2 à 6m (elles peuvent atteindre une dizaine de mètres d’ouverture), leur
souplesse permet d’absorber des charges assez importantes sous l’effet d’un
fort remblai. L’exécution des remblais doit être particulièrement soignée et
les conditions de durabilité examinées avec attention (Voir figure ci-dessous).

Fig.2.10 : Type d’une buse ovoïde et type d’ondulation

N.B : Le dimensionnement de tels ouvrages nécessite deux études :


 Une étude de débit hydraulique, afin de dimensionner la section du
passage nécessaire.
 Une étude de la théorie classique (RDM), afin que la structure soit
capable de supporter les pressions dues aux poids des terres et aux
surcharges des véhicules roulants

2.3.2.3 Quelques types de buses :

Existent deux types de buses, qui sont couramment utilisées dans le domaine de
l’hydraulique et travaux publics, qui sont :

1. Les buses en béton armé ;


2. Les buses métalliques .

Le choix entre les deux ouvrages circulaires, dépend de :

- L’économie, qu’est liée à la possibilité de fabricationlocale ou non ;


- A la manutention, pour le déplacement sur site, surtout dans les zones
urbaines ;
- De la géométrie de la section transversale et sa résistance aux charges et
poussées des terres et eaux ;
- Les buses en béton nécessitent une fondation rigide, or pour les buses
métalliques une fondation souple ça suffit, vu leur poids ;

Important :

Les deux types de buses sont utilisés exclusivement pour des hauteurs de
remblai, qu’est :

H ≥ φ / 2 ≥ 0.80 m ;

Φ – Diamètre de la buse.

Dans le cas, où la hauteur du remblai est faible, on utilise des buses de forme
ovale, qui résiste bien à la compression et d »une D ≥ 9.80 m, pour faciliter le
nettoyage du canal.
1 – Passage busier en béton :

2- Les buses métalliques ondulées :

Fig.2.11 : Les différents types des buses utilisées en hydraulique et travaux


publics.

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