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Mécanique des structures

Pierre Latteur Partie 3


1

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Mécanique des structures Pierre Latteur

Chap. 15 : dimensionnement des


éléments soumis à effort normal
Dimensionnement des éléments soumis à effort normal :
2 approches différentes menant à des résultats similaires
(Approche simplifiée dans le cadre de ce cours
introductif – voir eurocode et chap 14 pour + d’infos)
3 F
Approche 1 (notion de contraintes admissibles) : le coefficient
de sécurité global moyen g est appliqué au matériau :
 F  f 
       adm  e 
 A  g 
A Approche 2 : (notion de calcul aux états limites ultimes) :
les charges sont pondérées d’un facteur g :
 F g 
    fe
 A 

Dans le cadre de ce cours, on simplifie l’approche en


F considérant g1.5 dans tous les cas

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Déformation des éléments soumis à effort normal
 et E en [ N / mm 2  MPa]
F 
F  N en [ N ]
4 A 
L et L en [ mm]
  L / L [sans dimensions]
L 

Relation fondamentale entre


contraintes et effort normal : Loi de Hooke :
=N/A =E = EL/L

NL
L 
EA

Et sous l’effet de la température :


L=T°L [mm/mm/°C] [°C] [mm] = [mm]

Et si la dilatation/contraction est empêchée, la contrainte vaut :


=E = EL/L=ET° [MPa]
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Mécanique des structures Pierre Latteur

Construction du Harbour Bridge à Sydney en 1932

Chap. 16 : les treillis


Exemples de structures existantes en treillis

Passerelle sur
9 le petit Rhône
(France)
Pont levant à
Bizerte
(Tunisie)

Pont à inertie variable au Japon

Passerelle sur le canal du midi


Pierre Latteur – UCL(France)
– Belgique – Mécanique des structures
Exemples de structures existantes en treillis
Harbour
10
Bridge à
Sydney

Charpentes
en bois

Passerelle à Louvain-la-Neuve
(avant pose du tablier)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
La définition du treillis
Chaque barre est reliée aux autres par une rotule :
12
Les axes des barres concourent en un même point
matérialisé par le nœud :

Les charges sont appliquées sur les nœuds


et jamais sur les barres elles-mêmes : F F

Triangulation : Oui Non

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Un nœud est rarement une articulation parfaite…

13

Charge

Si les axes sont


concourants, l’absence de
rotule au nœud est
acceptable
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Il existe différentes typologies de treillis

14

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Définitions et remarques

15

Un treillis auquel on supprime une ou plusieurs diagonales n’est plus


un treillis mais une Vierendeel, dont les éléments sont cette fois
soumis à de la flexion…

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Treillis spatiaux (jusqu’à 100 m de portée)

16

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Chaque typologie peut-être simple, composée ou
complexe
17 Le treillis simple :

Le treillis composé est un


assemblage de treillis
simples :

Le treillis complexe avec des


barres qui se croisent sans
être solidaires :

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Seulement de l’effort normal dans les barres d’un treillis

18

F x  0  N A  NB

M A  0  VB L  0  VB  0

F y  0  VA  VB  0

DONC :
VA  VB  0

 N A  N B  Effort normal N dans la barre

Les moments fléchissants étant inexistants dans un treillis, l’appui encastré


n’est jamais utilisé pour un treillis (il est équivalent à l’appui à rotule puisque
la réaction de moment est inexistante)
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La méthode graphique de Cremona

19 A 2P C P E

1,41P P kN
P
1,41.P

B P D

nœud E : nœud D : nœud C :

P
1,41.P
P P 1,41P P
1,41.P

P 2P
Link ISSD

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La méthode des sections (coupes de Ritter)
A 1 C 5 E
20 45 P kN
2 4
6
3
N5 5 E B D Section 2
45 Section 1
P
6
 Horiz. : N 5  N 6 cos 45  0  N 6  1,41P (Compr.)
N6   
Vertic . : N 6 sin 45  P  0  N 5  P (Tract.)

N1 1 C 5 E
45  Horiz. : N1  N 2 cos 45  N3  0  N1  2 P (Tract.)
N2 2 P  
4 Vertic . : N 2 sin 45  P  0   N 2   1,41 P (Compr.)
6 Moments (autour de C ) : N L  PL  0

 N   P (Compr.)
3 3  3
N3 D
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Quelques cas particuliers

21

Stable Instable

N1=N2=0 si le
nœud n’est pas
chargé

N3=0 et N1=N2<>0 si le
nœud n’est pas
chargé

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Répartition des efforts dans une poutre treillis

22 WARREN :

PRATT :

HOWE :

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Influence de la hauteur des treillis

FTOT/4 FTOT/4 FTOT/4 FTOT/4


23
F=?
H

FTOT/2 A FTOT/2
L

Equilibre des moments sur un demi-treillis,


par rapport à la rotule en A :
(FTOT2) (L2) = F H + (FTOT/4)(L8) + (FTOT/4)(3 L8) 

Les efforts dans les membrures sont inversement


proportionnels à H !

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Influence de la hauteur des treillis (suite)

24

Treillis totalement identiques en tous points


sauf pour la hauteur (respectivement 2 m et 4 m) : les efforts dans les
membrures sont inversement proportionnels à H

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Isostaticité et hyperstaticité des treillis

25

b barres  b efforts normaux inconnus


appuis  r réactions d ’appui inconnues (max 2 réactions par appui)
n nœuds  2 équations d ’équilibre par nœud  2n équations disponibles

 Hglobal = (b+r)-2n (Et Hexterne = r-3)

Iglobal = (b+r)-2n = 0  isostatique


Iglobal = (b+r)-2n > 0  hyperstatique
Iglobal = (b+r)-2n < 0  hypostatique (mécanisme)
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Isostaticité et hyperstaticité : exemples

26 Hglobal = (10+4)-2.7 = 0 Hglobal = (14+3)-2.9 = -1 ! Hglobal = (13+4)-2.8 = 1


Hext. = 4-3 = 1 Hext. = 3-3 = 0 Hext. = 4-3 = 1

Hglobal = (17+3)-2.10 = 0 Hglobal = (18+3)-2.10 = 1 Hglobal = (18+4)-2.11 = 0


Hext. = 3-3 = 0 Hext. = 3-3 = 0 Hext. = 4-3 = 1

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Funiculaire d’une charge verticale = treillis élémentaire
F F
B
27 MC
C
y H Forme
funiculaire
A
x
RH L RH FL/4H FL/4H
F/2 F/2 F/2 F/2
FL
1. Equilibre par rapport à B : RH.H = (F/2).(L/2)  RH 
4H
2. Equilibre par rapport à C où on impose que le moment soit nul :
2H
MC = (F/2).x – RH.y = 0  y  x
L
C’est l’équation
Avec RH = FL/(4H)
d’une droite qui
passe par A et B
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Optimisation du volume de matériaux : exemple
Vue pour un
observateur se Buton
trouvant dans la latéral
Hauteur H
28 H optimale ? passerelle :
optimale ?

R ; …
Tablier

L fixée
L/2 1 H 1
cos    sin   
2 2 2 2
L H L 1 L 
  H 1  4    H 1  
2 2

2 L 2 4 H 

 F   L  FL  1 
V  2 Airem Lm  2      
 2 sin    2 cos     2 sin  cos  

La volume de matériaux nécessaire


FL  L H
pour les 2 butons vaut donc : V  0,25  
  H L
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(Suite)
4
V L H
W   0,25  F
3,5 FL H L
29
3 H variable


2,5

L fixé
2

1,5
1,25
1
WMin

0,5

L /H
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Le minimum de volume de matière est obtenu pour un L/H=2:
La portée de la passerelle doit être deux fois plus grande que sa hauteur.
Une analyse semblable peut être faite pour les treillis plus complexes
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Profilés
métalliques
ronds
31

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Profilés
métalliques carrés
32

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Mécanique des structures Pierre Latteur

Pont Juscelino Kubitschek – Brasilia (Archi. Alexandre Chan)

Chap. 17 : les arcs funiculaires


Rappel : EFFORTS INTERNES et MOMENT FLECHISSANT

L
36

N=P M = P*L+qh2/2
Poids du luminaire
V = q*h (P=1 kN)

Action du vent (q=0,2 kN/m)


h

N=P M = P*L+qh2/2

G V = q*h

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Ponts

37

Pont bow-string à Chaudfontaine,


Belgique (Greisch)

Pont en acier (Page – Arizona)

Champlain bridge (USA)

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Passerelles

38

Passerelle à Hotton – Belgique (Ney&Partners) Passerelle Diabolo - Belgique


(Tractebel Engineering)

Champlain Projet de passerelle – Verviers


bridge, USA) (Tractebel Engineering &Simon
arch.)
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Couvertures
Libramont Exhibitions &
Congress (arcs de portée
39 60m tous les 4,5m)

Architecte : Synergy
International
Ingénieur : MC² sprl

Gare de Leuven
(Samyn&Partners, Setesco)
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Quelques cas particuliers
Viaduc en Italie : les arcs sont
contreventés par des butons
40 verticaux et horizontaux qui
évitent le flambement et le
déversement

Pont au Japon : arc en treillis à


inertie variable, alternance de
suspentes et de colonnettes
Pont bow-string…avec une
disproportion géométrique
entre le tablier et les arcs
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
La forme idéale des arcs : analogie avec les câbles

41

Les câbles ayant une rigidité flexionnelle très faible, ils


prennent naturellement des géométries telles que seul
l’effort normal subsiste (M=V=0). On en conclut que
l’arc, pour qu’il soit soumis uniquement à de l’effort
normal, doit avoir la même forme que le câble de
même portée soumis aux mêmes charges.

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Arcs non funiculaires
Corolaire de la similitude arc funiculaire–
câble : l’arc qui a une géométrie différente
42 de celle de son câble « analogue » est
soumis à des efforts de flexion et n’est plus
le funiculaire des charges. Exemples :

(En pointillés les formes


funiculaires)

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L’arc parabolique est le funiculaire d’une charge distribuée
q [kN/m]
1. Calcul de RH :
43
M=0 Par équilibre de la
demi-structure de
H Forme de l’arc gauche par rapport
au sommet de l’arc
RH funiculaire ? RH
qL L qL L
qL/2 qL/2   RH  H   0
L 2 2 2 4
qL2
2. Détermination de  RH 
q [kN/m] 8H
la géométrie
funiculaire :
M(x,y)=0
Par équilibre d’un
morceau par rapport à y
x L  x 
4H
un point quelconque qL2/8H y
L2
(x,y) de la structure
qL qL2 x
(M=0 partout) qL/2 x M ( x, y )  x y  qx  0
2 8H 2
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
L’arc parabolique : effort normal maximal aux appuis
q [kN/m]
N
 1. Equilibre des efforts horizontaux :
44 qL2 qL2
N cos    C ste  N
y 8H 8 H cos 
qL2/8H La projection horizontale de l’effort normal
x est constante et vaut la réaction d’appui : c’est
qL/2 donc aux appuis qu’il est maximal

2. On en déduit la valeur maximale de l’effort de compression dans l’arc :


2
 qL2 
2 2
 qL  qL2  4H 
N max  RH  RV  
2 2
     1  
 8 H   2 8 H  L 

Propriété : si la parabole est le


funiculaire d’une charge
répartie, tout morceau de
parabole l’est aussi :
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Une propriété remarquable
« Partant de l’hypothèse que les déformations de compression d’un arc
funiculaire peuvent être négligées, on peut affirmer que les réactions d’appuis et
45
la répartition de l’effort normal dans un arc funiculaire hyperstatique sont égaux
à ceux qui règnent dans le même arc rendu isostatique de façon quelconque ».
Les 4 arcs funiculaires ci-dessous sont soumis aux mêmes efforts normaux et
possèdent les mêmes réactions d’appui :

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Un bel exemple d’arc isostatique à 3 rotules

46

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Danger des arcs considérés comme funiculaires

Si les charges, pour une raison ou pour une autre, changent de position sur
47 l’arc, ou même si une partie de ces charges disparaît, les contraintes
peuvent grandir fortement et mettre en danger la stabilité de la structure.

Exemple (section rectangulaire 16x32 cm2) :

On enlève la moitié de la charge totale et les


contraintes sont multipliées par 10 !

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Les arcs qui n’en sont pas…

48

Pour ces deux cas, la


poussée horizontale ne
peut se faire aux appuis :
ces arcs sont en réalité
des poutres fléchies, bien
moins efficaces que l’arc
funiculaire pour franchir
une grande portée…

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Validité de l’hypothèse de charge uniformément répartie

Cette figure illustre le fait que


49 le poids de la maçonnerie est plus grand sur
les côtés qu’au centre de l’arc

De même, le poids
propre d’un arc ou
d’une couverture qui
lui serait directement
appliquée ne
correspond plus à une dx dx dx
charge uniformément
distribuée par unité de dx dS2
longueur horizontale. dS1 dS2

Longueurs semblables : dS1 » dS2 » dx Longueurs très différentes


Le funiculaire d’une dS1 ¹ dS2 ¹ dx
dS1
telle charge n’est plus
une parabole mais une
chaînette (coshyp).

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Chaînette et parabole :
quelle différence ?
La chaînette est la forme naturelle que prend un L/H = 0,5
50 câble suspendu entre deux appuis et soumis à
son poids propre .

______ Parabole
________
Toile Chaînette

d’araignée
avec rosée

L/H = 1

H
Pour les élancements les plus courants, la
chaînette a toutefois une géométrie très peu
différente de la parabole (figure ci-contre). L/H = 2
L/H = 3

Jusqu’à des élancements L/H=2, on peut donc


L/H = 4
construire les arcs sur base d’une géométrie
parabolique sans conséquence importante au
niveau des efforts, réactions et déformée.
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures L
Deux propriétés intéressantes des arcs funiculaires

Si l’arc est chargé


51 verticalement, la projection
horizontale de l’effort normal
est constante :

On en conclut que c’est le tronçon le


plus incliné qui est soumis au plus
grand effort normal :

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Le théorème d’analogie avec la poutre, ou comment
trouver aisément la géométrie funiculaire d’un arc
Soit un arc soumis à un cas de
52 charge quelconque (charges
ponctuelles et/ou distribuées)
pour lequel il est funiculaire :
 soit RH la réaction d'appui
horizontale;
 soit Hx la distance verticale entre
un point de l'arc et la droite joignant
ses appuis;
 soit Mx le moment fléchissant, au
même point, d'une poutre
isostatique de même portée que
l'arc et supportant les mêmes
charges (ponctuelles et/ou
réparties). La forme d’un arc funiculaire est la même
que celle du diagramme des moments
M
Alors on a : Hx  x fléchissant d’une poutre de même portée
RH
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
soumise aux mêmes charges
Calcul des réactions d’appuis d’un arc funiculaire

53
H1
L H2
RH
V1 RH

V2

- Equilibre horizontal  les deux réactions d’appui sont égales et opposées (RH)

- Equilibre vertical + équilibre des moments autour d’un appui  V1 et V2


(Rem : !!! V1 et V2 ne sont les mêmes que celles de la poutre équivalente QUE si les appuis sont au
même niveau)

- RH s’obtient via une équation d’équilibre des moments par rapport à un autre
point que les appuis, par exemple la clé de l’arc.
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Les arcs sont très sensibles au flambement…

54
Formes de
flambement vertical
d’arcs paraboliques

Simulation du flambement
transversal des arcs de la gare de
Leuven (52 m de portée) :

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Charges critiques de flambement des arcs (dans leur plan)
200

g
190
180
55 170
160 Arcs de section constante
150
140
130
120
Loi de 110 0
Timoshenko : 100
90 1

EI 80
Fcrit  2 70
60
L 50
2
Fcrit est la 40
3
30
charge totale 20
maximale au- 10 L L/H
H
delà de laquelle 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
le flambement
se produit Valeurs du paramètre  en fonction de L/H
pour des arcs de section quelconque mais invariable
pour 0, 1 , 2 et 3 articulations
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Mécanique des structures Pierre Latteur

Chap. 18 : les câbles


Passerelles suspendues

58

Passerelles suspendues

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Ponts suspendus
Clifton suspended
59
bridge (1864!), 412 m,
portée principale 214 m
(Angleterre)

Golden Gate (1933),


2.7 km, portée
principale 1.3 km
(San Francisco)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Ouvrages d’art haubanés

60

Pont de Normandie (1995), 2.2 km, portée Viaduc de Millau (2002), 2,4 km,
principale 856 m (Le Havre-Honfleur) portée principale 342 m

Passerelle
Stokkel (2003)
(Ney&Partners)

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Couvertures et toitures

61

Stade de Munich (Frei Otto, 1972)

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Mâts haubanés

62

Communications Tower, Barcelone, 1992 (Ove Arup/Foster)


Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Mâts haubanés (suite)
Tilleul quadri-
centenaire classé de
63
Doyon : suspension des
charpentières par des
câbles soutenus à la
tête d’un mât haubané
de 11 m de hauteur

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Contreventement de structures
Structure métallique de la
gare de Leuven
64 contreventée par des câbles

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Téléphériques et télésièges

65

Grenoble Lisbonne 

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures


Définitions

66
CORDAGE = ensemble
de torons enroulés autour d’une
âme centrale métallique ou
Toron=assemblage de fils métalliques
textile
enroulés hélicoïdalement. Limite de
rupture atteignant parfois plusieurs Fil métallique
milliers de kN. central
Toron

Âme
métallique ou
textile

Dans le cadre de ce cours, on parlera


CABLE = ensemble de torons alignés indistinctement de câbles, que ce soit pour
= câble à torons parallèles
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
un fil, un toron, un cordage ou un câble
Les types de charges
Charge distribuée
Charge de type 1 :
67 uniformément Parabole
répartie de
type 1 :
q [kN/mhoriz] uniforme

Charge distribuée
Charge de type 2 :
uniformément Chaînette Charges ponctuelles
répartie de
   
type 2 :

q [kN/mhoriz] variable

Quelque soit le type de charges, le câble prend naturellement


une forme telle que seul l’effort normal subsiste.
Cette forme porte le nom de funiculaire.
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
L’analogie entre l’arc funiculaire et le câble
Similitudes entre le câble et l’arc :

68 - La forme funiculaire, l’effort normal et les réactions d’appui sont identiques


pour un même cas de charge et se calculent par les mêmes relations
- Constance de la composante horizontale de l’effort normal (égale à RH)
- Effort normal maximum là ou l’inclinaison est la plus forte
- Effort infini pour une géométrie proche de l’horizontale
- Validité du théorème d’analogie avec la poutre

Différences entre le câble et l’arc :

- Le câble est tendu et l’arc est comprimé, donc est sensible au flambement
- De ce fait, le câble peut avoir une section très petite pour de grands efforts,
donc un allongement important : dans le cadre de ce cours, on fera
l’hypothèse d’inextensibilité (ce qui est en faveur de la sécurité à la rupture)
- Le câble peut être précontraint, ce qui lui confère certaines propriétés
intéressantes
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Démonstration du théorème d’analogie avec la poutre
1. Équilibre des couples extérieurs par rapport à l'appui
droit, respectivement pour la poutre et le câble :
69  n

Poutre : VP1 L   Qi L  xi 
 i 1
 n
Câble : V L  R D  Q L  x 
 C1 H 
i 1
i i

D [1]
 VP1  VC1  RH
L
2. Le moment en tout point (x,y) du câble est nul.
Equilibre de rotation du tronçon
VC1 x  RH y   Q j x  x j   0 [2]
i
situé à gauche de ce point :
j 1

 Q x  x 
3. Le moment Mx en toute abscisse x de la poutre vaut, en i
M x  VP1 x  [3]
considérant le tronçon situé à gauche de cette abscisse x : j 1
j j

4. Elimination du terme de somme entre [2] et [3] : M x  V P1  VC1 x  R H y [4]

 D  Mx
5. Elimination de (VP1 – VC1) entre [1] et [4] : RH  y  x   M x Et donc : Hx 
 L  RH
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Câble quasi-droit, précontrainte et reprise de la compression
Q [kN]
Prétension Prétension
P- 0,5Q/sin P+0,5Q/sin
P [kN]  P [kN] 
70
Situation 1 : Situation
1+2 :
Effort de
compression dans
le mât : 2Pcos kN 2Pcos

Effort horizontal
Q [kN]
Compression : Traction :
0,5Q/sin [kN]  0,5Q/sin [kN] Ce câble se comporte comme une
barre rigide de module
Situation 2 : d’élasticité E et de section A
capable de reprendre de la
0 kN compression et qui, en plus, ne
peut pas flamber !
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures
Il faut distinguer la charge p qui est
La chaînette uniformément répartie le long du câble et la
charge q considérée par unité de longueur
N + dN horizontale :
p [kN/m V + dV
de câble] dx dx dx
RH + dRH
71 dy =0 !
y RH
 dx dS2
dS
V 1 
 tg dS2
N V RH 
 V  :RdS
H y '» dS
[1] Longueurs très différentes
Longueurs
dy semblables 2 » dx
» tg 
1
dx dS1 ¹ dS2 ¹ dx
x dx  dS1

1. RH = réaction d’appui horizontale


q [kN/m horizontal] ¹ p !
2. Equilibre des efforts verticaux : V  (V  dV )  pds  0
 p 1   y ' [2]
dV
dV  pds  p dx 2  dy 2  pdx 1   y ' 
2

2
dx
3. Elimination de V  d RH y ' d  y ' 
1   y ' [3]
p dV
y' ' 
2
 car   RH  RH y ' ' 
via [1] et [2]: RH  dx dx dx 

R     Pour un repère (x,y) placé


La solution de cette équation est : y  H  coshyp p x   1
 R au point bas du câble !
p   H   (avec y(x=0)=y’(x=0)=0)
e x  e x
H  p   p  Coshyp x  
Avec aussi : s ( x )  sinhyp  x  N ( x)  H coshyp x  2
e  ex
x

Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des 


p RH 
structures  RH  Sinhyp x  
2
RAPPEL…chaînette et parabole : L/H = 4

quelle différence ? L/H = 3

La chaînette est la forme naturelle que prend un


72 câble suspendu entre deux appuis et soumis à
L/H = 2
son poids propre .
H

L/H = 1

Toile
d’araignée ______ Parabole
avec rosée ________ Chaînette

Pour les élancements les plus courants, la


chaînette a toutefois une géométrie très peu
différente de la parabole (figure ci-contre).
L/H = 0,5

Jusqu’à des élancements L/H=2, on peut donc


construire les câbles sur base d’une géométrie
parabolique sans conséquence importante au
niveau des efforts, réactions et déformée.
Pierre Latteur – UCL – Belgique – Mécanique des structures L

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