Vous êtes sur la page 1sur 7

CHAPITRE 3

JUSTIFICATION DE CALCUL DES PIECES


SOLLICITEES EN TRACTION SIMPLE.

1. INTRODUCTION :

• Définition :
Une pièce est dite sollicitée en traction simple lorsque la résultante des efforts internes
appliqués à n’importe quelle section de la pièce, se réduit à un effort normal centré.
Dans une barre tendue toutes les fibres longitudinales sont supposées être soumises à la même
contrainte sous une action de nature statique et cette contrainte n’est limitée que par la
résistance du matériau.
La réalité est quelque peu différente (présence de trous et assemblages…) ; il faut donc au
besoin se préoccuper de divers effets parasites comme les excentrements des efforts transmis,
les concentrations de contraintes aux bords des trous et la perte de section résistante aux
extrémités de la barre.

y x N

• Domaine d’utilisation :

On trouve essentiellement les barres tendues dans les membrures et barres intérieures des
poutres en treillis - les contreventements des ossatures - les suspentes, tirants et liernes utilisés
dans les bâtiments – les câbles porteurs et les suspentes de tablier de ponts suspendus.

Poutre en treillis Ferme

Contreventements Suspentes

1/7
I Pannes I

Tirants
membrure supérieure
Câble

Tablier

(vue I-I) Liernes

- Types de sections : En principe tout type de section peut convenir pour réaliser une barre
tendue. Les sections les plus courantes sont les cornières, Tés et fers en U simples ou
composés. Les sections laminées en I et H sont utilisées dans les treillis lourds, ainsi que les
sections pleines (rond, carrés, plats, …).

2. RESISTANCE DES PIECES TENDUES :

Pour la vérification des éléments tendus faisant partie d’assemblages boulonnés, il est
important de distinguer entre la section nette et la section brute. Dans les bâtiments la mise en
charge est quasi – statique, ceci autorise à ne se préoccuper de la fatigue, ni de la rupture
brutale et accepter l’adaptation plastique.

a- Plastification de la section brute :

La section brute correspond à la section située hors de l’assemblage perpendiculairement à la


direction de l’effort. Sous l’effet d’un effort normal de traction la section brute décrit la
courbe d’essai de traction déjà présentée au premier chapitre.
La vérification (E.L.U) de la section brute correspond à sa résistance plastique, soit à une
déformation de l’acier  = y correspondant à fy (y  0.1% pour l'acier doux et y  0.2%
pour d'autres).

accroissement de la déformation avec


l’accroissement de l’effort, fu désigne la
limite supérieure de la zone d’écrouissage.

fy
N pl , Rd = A.
M 0

Mo : coefficient partiel de sécurité pour la


section brute.
Cette vérification d'E.L.U correspond à une
limitation de la déformation () de l’acier .
(1) domaine élastique (OA)
(2) palier d’écoulement (AB)
(3) écrouissage de l’acier (BB'):

2/7
b- Rupture de la section nette :

La section nette (Anet) correspond à la section dans l’assemblage possédant la plus courte de
toutes les lignes de rupture possibles. Sa valeur dépend du nombre de trous qu’elle traverse et
de leur disposition.
La présence des trous nécessaire pour la mise en place des boulons a d’abord, pour effet de
réduire la section résistante, d’où l’utilisation du concept de la section nette pour tenir compte
de son affaiblissement local et de l’accroissement des contraintes au voisinage des trous.

min fy  brut  f y

max
max

min fy
à t= t1 à t = t2 à t = t2

Les fibres longitudinales voisines des trous vont se plastifier (max= fy) les premières (t= t1).
Ensuite, dès que la déformation d’écrouissage est atteinte le métal se raffermit et permet aux
contraintes de croître, tant dans la section nette que dans les sections brutes ; Ainsi la
plastification va s’étendre transversalement à partir des fibres voisines des trous jusqu’à
couvrir toutes les fibres (t = t2). A cet instant, les contraintes dans la section brute sont
inférieures à fy .
L’état limite ultime de la section nette correspond à l’atteinte de la limite de rupture en
traction au droit des trous de fixation.

fu
On écrit : Nu,Rd = 0.9  Anet . où  M = 1.25
M 2
2

Notes :
1. La plastification de la section brute est de nature ductile, tandis que la rupture de la
section nette possède un caractère fragile.
2. Dans le cas des sections nettes l’effort de traction est développé par pression diamétrale
avec d’inévitables excentrements et concentrations.
3. D’où la justification de la différence entre les deux coefficients partiels de sécurité  M 0

pour la section brute et M 2 0.9 pour la section nette.

c- Cas particulier : Assemblage de catégorie C.


Pour les assemblages de la catégorie C calculés pou résister au glissement à l’état limite
ultime, l’effort de traction est développé par frottement d’où une valeur plus favorable de la
résistance de calcul de la section nette.
f
On écrit : Nnet,Rd = Anet . y où  M 2 = 1.25
M 0

3/7
d- Ductilité des barres tendues :

Sauf exception dûment justifiée, on exige un comportement ductile des barres tendues. Il est
donc important de concevoir la barre et les assemblages de telle sorte que :

fy fu 0.9 Anet f y  M2
N pl , Rd = Abrut .  N u , Rd = 0.9 Anet . soit donc :  
M 1
M 2
A fu  M0

3. SECTIONS NETTES :

L’aire nette d’une section transversale d’un élément tendu s’obtient en déduisant de son aire
brute, la totalité ou une partie, de l’aire de chaque trou traversé par la ligne de rupture. Il
convient alors d’envisager toutes les lignes de rupture possibles (ou sections de rupture), la
rupture se produira nécessairement suivant la section minimale.
De manière générale on distingue deux cas de dispositions des trous (ou vides), on aura :

▪ Trous disposés dans un seul plan : on retrouvera ici une disposition en file verticale et une
autre en quinconce.
a - disposition en file verticale :

l’aire nette d’une section droite (⊥ à la direction de l’effort) d’un élément est obtenue en
déduisant de l’aire brute, une aire rectangulaire de chaque trou traversé de dimensions t et do
qui sont l’épaisseur du métal et le diamètre du trou respectivement. On écrit :

h.t – t.do pour un trou.


Anet = Abrut − Atrous = Abrut − ni  d 0  t  =
h..t – 2 t.do pour 2 trous de même .

1 2
t t

N do N do
do

1 2
coupe 1-1 coupe 2-2

b- disposition en quinconce :

Il y a lieu de considérer en plus des sections de rupture droites, les sections diagonales ou
brisées en calculant Atrous par la relation suivante :

 n
S 2 t   n
S 2 t 
Atrous = ni  d 0  t −  i  soit: Anet = Abrut − ni  d 0  t −  i  où :
 i =1 4 Pi   i =1 4 Pi 

4/7
Si : espacement compté parallèlement à l’axe de l’effort des centres de deux trous qui bordent
l’intervalle considéré.
Pi : espacement compté perpendiculairement à l’axe de l’effort de deux centres de trous
voisins qui bordent l’intervalle considéré. S1 S2

P1
P P2
P3

S
Notes :
S i2 .t
− Les quantités sont déduites pour tenir compte du fait que les sections inclinées ne se
4 pi
trouvent pas en état de traction pure. Les tests montrent que les sections inclinées doivent
être plus grandes que les sections droites pourqu’elles puissent résister à un effort égal.
S 2 .t
- Il y a autant de valeurs de i que de tronçons inclinés de la section considérée.
4p i

▪ Trous disposés dans plus d’un plan : t


P = Pa– t/2 + Pb – t/2
Pour une cornière, un fer en U ou tout = Pa + Pb – t
autre élément comportant des trous dans
plus d’un plan, l’espacement Pi est mesuré Pa
le long de la ligne moyenne dans Lmoyenne
l’épaisseur de la section.
Pb

▪ Assemblages excentrés :
Dans le cas d’éléments asymétriques ou asymétriquement assemblés, il est question de tenir
compte de l’effet de l’excentricité des éléments d’attache ainsi que des effets des entraxes des
pinces des boulons dans la détermination de la résistance de calcul. L’effort de traction est
transmis à l’extrémité de l’élément par l’assemblage à une partie (et non pas à l’ensemble) de
l’élément.
Un exemple illustratif en est la cornière attachée par une seule aile, l’effort de traction n’est
pas uniformément réparti sur la section nette (l’aile d’attache plus chargée que l’autre), la
résistance de l’élément est donc amoindrie. Pour représenter l’interaction entre l’effort normal
et la flexion parasite on considère une section réduite.
cornières assemblées par une seule aile, avec : e1
t  fu
a. un boulon : N u ,Rd = (2e2 − 0.5d 0 ) e2 d0
M 2

fu
b. deux boulons : N u , Rd =  2  Anet  P P
M 2

fu
c. trois boulons ou plus: N u , Rd =  3  Anet  t
M 2

5/7
* Pour les cornières à ailes inégales attachées par la petite aile Anet sera prise égale à la section
nette d’une cornière à ailes égales à cette petite aile.
* Les valeurs de β sont données dans le tableau ci-dessous. Il y a lieu d’interpoler
linéairement, si nécessaire.

β
Coefficients de réduction β
0.7
Entraxe P1 ≤ 2.5do ≥ 5do
β2 (2 boulons) 0.4 0.7 0.5
0.4
β3 (≥3 boulons) 0.5 0.7
P(do)
2.5do 5do

4. CRITERE RAIDEUR :

Bien que l’instabilité de forme ne représente pas un critère de dimensionnement pour les
barres tendues, il est toujours utile de limiter leur élancement ( λ = l/i ) afin que l’élément ne
soit pas trop flexible. Les éléments tendus trop élancés peuvent fléchir de manière exagérée
sous leur poids propre, et de même risquent d’être mis en vibration sous l’action de
sollicitations dynamiques (vent, machines vibrantes telles que ventilateurs ou compresseurs..).
Pour éviter ces problèmes un critère de raideur est établi en limitant l’élancement à :
- λ ≤ 240 pour les barres assurant un rôle porteur principal.
- λ ≤ 300 pour les barres secondaires et le contreventement.
- λ ≤ 200 pour une barre exposée aux actions du vent.

lf I
 = avec : i = et lf = longueur de flambement .
i A

5. DIAMETRE ET DISTANCES ENTRE AXES DES TROUS :

Les diamètres de fabrication des trous dépendent du mode d’exécution de ces trous.
avec perçage : do = diamètre du trou percé.
poinçonnement : do = diamètre du trou poinçonné augmenté de 1 mm pour tenir compte du
matériau endommagé sur la périphérie du trou. Ce diamètre do = au diamètre final si le trou
est poinçonné puis alésé au diamètre nominal.
Le diamètre do final du trou sera donc fonction du diamètre de la tige d du boulon comme suit
pour : d ≤ 14 mm do = d + 1mm M12 – M14
pour : 14 ≤ d ≤ 24 mm do = d + 2mm M16 – M24
pour : d > 24 mm do = d + 3mm M27 et plus

Mr BOUDJEMIA

6/7
SERIE D’EXERCICES N°3 (TRACTION)

EXO1 Déterminer la résistance des deux fers plats représentés sur la figure1 (a) et (b), sachant
que l’acier est de type Fe 360, d= diamètre de la tige de boulon et d0= diamètre du trou

t = 10 mm d0=24 mm
d = 20 mm et t =11mm 80
50 80
80 80
80 80
50 80
40 75 75 40 mm 80
40 40 40 40 40 40 mm
t t t t
P? P?

(a) (b)

EXO2 : Déterminer la résistance à la traction de l’assemblage en double cornières. Les


boulons sont de diamètre 22 mm et l’acier de type Fe 510.

A 2L 150 x 100 x 12
(AL = 28.7 cm2) tgousset = 12 mm

tgousset = 12 mm
140 mm
A coupe A-A
EXO3 :
Dimensionner la section de l’élément en Cas pp I acier d L
simple cornière capable de résister à un (kN) (kN) nuance mm (m)
effort de traction obtenu à partir du tableau 1 65 180 Fe360 22 4.5
L’assemblage est prévu avec une seule 2 65 180 Fe510 22 6
ligne de boulons ayant au moins 3 boulons 3 45 130 Fe360 22 6
4 50 150 Fe510 22 5.5
EXO4 : Cas pp I acier L
Dimensionner la section de l’élément en (kN) (kN) nuance (m)
double cornière capable de résister à un 1 300 90 Fe360 6
effort de traction obtenu à partir du tableau 2 350 140 Fe360 6
La barre appartient à un système de 3 200 140 Fe360 6.5
contreventement. 4 350 420 Fe510 8.5
Mr. BOUDJEMIA

7/7

Vous aimerez peut-être aussi