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I. Généralités
Les planchers en béton armé sont des aires planes séparant deux étages consécutifs et
supportant leur poids propre et les différentes surcharges d’exploitation. En pratique on trouve
différents types de planchers dont les principaux sont :
- planchers à corps creux ;
- planchers formé de dalles en béton armé et reposant sur un système de poutres
orthogonales ;
- planchers – dalles et planchers-champignons
Toutefois, il n’est intéressant que pour les portées moyennes n’excédant pratiquement
pas les 4.5m
Les hauteurs de ces planchers sont normalisées et varient en fonction des hauteurs des
entrevous utilisés, on trouve des 12+4, 16+4, 20+5, 25+5 (les deux derniers étant rarement
utilisés). La largeur des entrevous est pratiquement égale à 20cm alors que la longueur varie
entre 50cm et 60cm en fonction de la hauteur.
Les normes ont estimé les poids propres de ces planchers en fonction de la hauteur et
ont donné :
- Plancher 12+4 :230 daN/m²
- plancher 16+4 : 265daN/m²
- plancher 20+5 : 325 daN/m²
II.2 Prédimensionnement
Les règles BAEL 91, dans le commentaire relatif à l’article B.6.8,424 préconisent que la
l
hauteur de la nervure du plancher corps creux doit être au moins égale à en se
22.5
référant à la vérification de la flèche.
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N.HASSOUNET Les Planchers
Le hourdis coulé avec la nervure a une épaisseur de 4 à 6cm d’épaisseur, il est armé
généralement par des armatures orthogonales à la nervure A┴ et d’autres parallèles A//.
Les armatures seront déterminées selon les règles BAEL91 de la manière suivante :
3
N.HASSOUNET Les Planchers
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N.HASSOUNET Les Planchers
EFFORTS TRANCHANTS
Ils sont calculés à l’état limite ultime soit en prenant en compte la continuité des
nervures:
Mw Me ( I.4 )
V X V0 ( X )
l
l :étant la portée de la travée considérée
Mw, Me sont pris en valeurs absolues ;
V0(x) étant l’effort tranchant de la travée isostatique de portée l à l’abscisse x ;
ou bien ils peuvent être déterminés en admettant la discontinuité des différentes travées à
condition de majorer les efforts calculés de :
- 15% pour l’ appui intermédiaire d’une poutre à 2 travées ;
- 10% pour les appuis intermédiaires les plus proches des appuis des appuis de rive
dans le cas d’une poutre comportant au moins 3 travées.
q l qe le
3 3
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Les moments sur appui d’une poutre uniformément chargée et à inertie constante sont
données par la formule :
q l ' q l '
3 3
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N.HASSOUNET Les Planchers
Figure I.4
aw ae
Soient xw et xe ( I.7)
lw' le'
K w Pwl 'w
à gauche : M w
i
- (I.9a)
l 'w l 'e
KePel ' e
à droite : M e
i
- . (I.9b)
l ' w l 'e
B. Cas des poutres à goussets normaux
Dans le cas des poutres à goussets normaux (fig.I.5), les moments sur appui sont
obtenus de la manière suivante :
■ pour les charges réparties, en remplaçant le coefficient 8.5 par 7.7
■ pour les charges concentrées, en remplaçant K par K1 = x.(x-1) (x-2)/1.925 et en
multipliant les résultats des formules précédentes par 1.1.
1 M i
2 2
qwl 'w qe l 'e / 8.5 . ( I.11 )
Dans le cas des charges concentrées, les moments sont donnés par :
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Les moments en travée sont donnés dans la travée indépendante de portée l (figI.7), par la
formule :
Mw Me
M(x) = ( x) x Mw ( I.13 )
l
(x) : moment dans la travée considérée isostatique ( sans les moments sur
appuis) ;
Mw, Me : valeurs absolues des moments minimaux sur les appuis de gauche et
de droite de la travée considérée .
Rappelons que les efforts tranchants peuvent être déterminés par la formule :
(I.14)
Mw Me
V ( x) V0 ( x)
l
V0(x) étant l’effort tranchant de la travée isostatique de portée l à l’abscisse x ;
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N.HASSOUNET Les Planchers
- en travée : les armatures de la nervure seront déterminés comme pour une section en
Té soumise à la flexion simple ( E.L.U et E.L.S )
b1 b1
h0
d
b0
b1 étant égal à la plus petite des valeurs suivantes :
- la moitié de la distance entre les deux faces parallèles de deux nervures consécutives ;
- le 1/10 de la portée de la nervure ;
- les 2/3 de la distance entre la section considérée et l’axe de l’appui extrême le plus
rapproché ;
- le 1/40ème de la somme des portées encadrant l’appui, augmentée des 2/3 de la distance
de la section considérée à cet appui.
-sur appuis : au vu que la zone tendue se trouve en haut et comporte la table de compression,
alors la section de la nervure sera analysée comme une section rectangulaire de largeur b0 et
de hauteur utile d
On doit faire une justification de la flèche pour les nervures dans le cas où les
conditions suivantes ne sont pas simultanément vérifiées :
- h 1
l 22.5
- h Mt ,Mt est le moment en travée et M0 le moment dans la travée
l 15M0
considérée isostatique ;
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0.2 f cj
u tel que u min
Vu
u ;5MPa lorsque la fissuration est jugée peu
b0 d b
nuisible et les armatures transversales sont constituées à la fois de barres droites et de barres
relevées .
Lorsque la fissuration est considérée préjudiciable ou très préjudiciable la contrainte
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Pour les dalles rectangulaires, on définit les portées mesurées entre nus d’appui
soit lx et ly avec lx ly et le coefficient = lx/ ly.
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N.HASSOUNET Les Planchers
Cette méthode s’applique pour les dalles rectangulaires appuyées sur leur contour et chargées
uniformément sur toute la surface.
Deux cas peuvent se présenter en fonction des dimensions de la dalle :
1er cas : = lx/ ly 0.4 : le panneau est dit long et porte selon le petit côté lx , on aura donc si
pl ² x
la dalle est isolée et simplement appuyée M 0 et pour tenir compte de l’encastrement
8
pl ² x
au niveau de l’appui on écrit Mt et Mappui 0.3M 0 .
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Si le plancher set formé de dalles continues il sera calculé comme une poutre continue de
portées lxi ; pour ceci nous pouvons utiliser les méthodes forfaitaires ou CAQUOT vues dans
le paragraphe des planchers à corps creux.
2ème cas : = lx/ ly 0.4 : le panneau est dit court , il porte dans les deux directions ; les
moments fléchissants développés au centre de la dalle ont pour valeur pour une bande de
1m.l :
MX =
m
pl ² X et M Y = m 0.0016 pl ² X avec
8 12
2
l lY
2
1
1 X
l l
m y X
MX et MY sont les moments isostatiques d’une dalle simplement appuyée sur son
contour. Pour tenir compte de la continuité des panneaux (fig.I.9), on doit déterminer les
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N.HASSOUNET Les Planchers
moments en travée et les moments sur appuis de chaque appui. Pour obtenir les moments
en travée les moments fléchissants ainsi calculés seront réduits de 15% à 25% selon les
conditions d’appui , les moments d’encastrement seront égaux à 30% à 50% des moments
à une charge uniforme répartie sur un rectangle d’impact ou sur toute la surface de la
dalle ; le rectangle d’impact de la charge devant avoir mêmes axes que la dalle .
Selon l’article A.3.2,5 on admet qu’une force localisée appliquée sur une aire à
contour convexe à la surface de la dalle agit uniformément sur une aire du feuillet moyen
dont le contour moyen est parallèle à la projection du contour de l’aire d’application de la
charge sur ce feuillet et distant de cette projection de la demi épaisseur de la dalle
augmentée de l’épaisseur du revêtement si ce dernier est constitué de béton ou d’un
matériau analogue et des trois quarts de l’épaisseur de ce revêtement s’il est moins
résistant( asphalte coulé, béton bitumineux, enrobés par exemple) ( figI.10).
On a :
u u0 2h0 2hr tg et v v0 2h0 2hr tg
M Y (M1 M 2 ) P
est le coefficient de POISSON. Rappelons que = 0 à l’ELU et = 0.2 à l’ELS
P est la charge totale dans le rectangle d’impact de dimensions
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N.HASSOUNET Les Planchers
M1 et M2 valeurs des moments relatifs donnés par les abaques ou tableaux de PIGEAUD
lx u v
en fonction de , et .Les tableaux donnant les valeurs de M1 et M2 sont
ly lx ly
donnés à l’annexe.
Artifice de RESAL
Comme il vient d’être énoncé, la méthode de PIGEAUD ne s’applique que si le rectangle
d’impact de la charge et la dalle sont co- centrées.
RESAL a trouvé un artifice pour appliquer cette méthode pour des charges excentrés par
rapport aux axes de la dalle en additionnant et soustrayant les effets de rectangles fictifs co-
centrés avec la dalle comme le montre l’exemple suivant ( fig.I.11)
Soit à déterminer le moment dans la dalle sous l’effet de la charge dont le rectangle
d’impact est A1B1C1D1 ; on crée des rectangles fictifs de même intensité de charge que
A1B1C1D1 et on aura :
Effet de A1B1C1D1 = effet de ( A2B1C4D3 - D2C1B4A3 – B2A1C3D4 +C2D1B3A4 ) 1/4
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N.HASSOUNET Les Planchers
p *u *v
- l’effort tranchant au milieu de u est : Vu ( I.19a)
2*u v
p *u *v
- l’effort tranchant au milieu de v est : Vu (I.19b)
3*u
2) si v > u
p *u *v
- l’effort tranchant au milieu de u est : Vu (I.19c)
3* v
p *u *v
- l’effort tranchant au milieu de v est : Vu (I.19d)
2*v u
AYMIN
y 0 0.06% pour FeE500 ou TS lisseΦ 6mm
B
Avec B= 100cm*h .
lx
3
AX ly
2) pour les armatures //lx , on doit avoir : x y ( I.20)
B 2
b. Ecartements minimaux
Les écartements entre les armatures longitudinales ne doivent pas dépasser les valeurs
donnés au tableau ci-dessus :
u
Vu
0.07 f cj
u avec u
(I.21)
b0 d b
b. Vérification du poinçonnement
Dans le cas d’une charge localisée éloignée des bords de la dalle, on admet qu’aucune
armature transversale n’est requise si la condition suivante est satisfaite :
f cj
Qu 0.045U c h
b
expression dans laquelle :
Qu : la charge localisée de calcul vis à vis de l’état limite ultime
U c : périmètre du rectangle d’impact au niveau de la fibre moyenne, défini en III.2
paragraphe 2
Application numérique
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Soit une dalle en béton armé ayant une épaisseur de 20 cm, supposée continue selon les
quatre côtés soumise aux surcharges réparties sur les rectangles d’impact A1A2A3A4 et
B1B2B3B4 . Sachant que la valeur d’une charge est de 10kN et que les angles de diffusion à
la fibre moyenne sont de :φbéton =45° et φrevêtement = 38°.
1) déterminer les moments de flexion au centre de la dalle sous les charges permanentes
(γbéton = 25KN/m3 et γrevêtement = 20KN/m3) par la méthode du BAEL, puis par la
méthode de PIGEAUD ;
2) Déterminer les moments de flexion au centre de la dalle dus aux deux surcharges par
la méthode de PIGEAUD ;
3) En déduire les moments finaux à l’ELU et à l’ELS .
SOLUTION
1) a) détermination des charges permanentes :
poids propre de la dalle : 25*0.2=5KN/m2
poids du revêtement : 20*0.08=1.6KN/m²
b) détermination des moments de flexion dus aux charges permanentes au centre de la
dalle par la méthode du BAEL
on a lx/ly = 3/6 = 0.5 donc μx = 0.095 et μy = 0.25 à l’ELU
et μx = 0.098 et μy = 0. 373 à l’ELS
Les moments à l’ELU : Mx = μx pulx² = 0.095*1.35*6.6*3²=7.618KN.m/m
My = μy Mx = 0.25*7.618 = 1.904KN.m/m
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N.HASSOUNET Les Planchers
My = μy Mx = 0.373*5.82 =2.17KN.m/m
c) détermination des moments de flexion dus aux charges permanentes par la méthode de
PIGEAUD
ρ = lx/ly = 0.5 , u/lx =1 et v/ly = 1 alors on lit dans les tableaux que M1= 0.048 et
M2 = 0.009
Les moments à l’ELU : le coefficient de poisson ν =0
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Les valeurs de M1 et M2 seront déterminés des tableaux relatifs à ρ = lx/ly = 0.5, et pour
u/lx= 0.825/3.0=0.275 et v/ly= 5.525/6=0.92 pour ceci on doit procéder à deux doubles
interpolations comme suit :
a) Posons v/ly=0.9
Pour u/lx=0.2 M1 = 0.098
Pour u/lx=0.3 M1 = 0.092
Pour u/lx=0.275 , on aura :
M1= 0.092
0.3 0.2750.092 0.98 0.0935
0.3 0.2
b) Posons v/ly=1.0
Pour u/lx=0.2 M1 = 0.090
Pour u/lx=0.3 M1 = 0.083
v/ly=1.0 M1 = 0.0847
donc pour u/lx = 0.275 et v/ly=0.92 on aura
M1= 0.0847
1 0.920.0847 0.0935 0.0917
1 0.9
De la même manière on détermine la valeur de M2 correspondant à ρ = lx/ly = 0.5,
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Mais en tenant compte de la continuité de la dalle les moments de flexion sont ceux
donnés par le tableau suivant :
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N.HASSOUNET Les Planchers
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