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Programme

Chapitre I : Généralités sur les barrages

• Définitions
• Eléments constitutifs
• Différents types de barrages

Chapitre II : Etudes technique indispensables dans un projet d’études de barrages

• Critères de choix du site


• Etudes topographiques
• Etudes hydrologiques
• Etudes géotechniques
• Etudes bilan d’eau

Chapitre III : Dimensionnement des ouvrages

• Dimensionnement hydraulique d’un déversoir poids


• Dimensionnement structural d’un mur bajoyer

Cubature

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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES BARRAGES
I. Définition

C’est un ouvrage d’art réalisé sur le plan transversal d’un cours d’eau destiné à stocker une
certaine quantité d’eau à des fins multiples.

Un barrage peut être solliciter pour :

• Les besoins d’AEP (Adduction d’Eau Potable),


Exemple : le barrage de Ziga
• Les besoins agricoles et pastoraux
Exemple : le barrage de Toécé
• Les besoins énergétiques
Exemple : le barrage de Bagré
• Les besoins touristiques
Exemple : le barrage de Bagré
• Les besoins de régulation d’un cours d’eau
Exemple : le barrage de Samandeni

II. Les éléments constitutif d’un barrage

• La digue
• Le déversoir
• Le bassin de dissipation
• Les Mur bajoyers
• Le chenal
• L’ouvrage de prise
• L’ouvrage de vidange

Définition de chaque élément constitutif

Le Mur bajoyer : c’est un ouvrage de mur en L, situé de part et d’autre du déversoir ayant pour
objectif de bloquer les remblais.

L’Ouvrage de vidange

Il se place au niveau du lit mineur, il est utile dans les cas suivants :

• Pollution accidentelle de la cuvette


• Réhabilitation
• Crues exceptionnelles

L’Ouvrage de prise : il se présente comme l’ouvrage de vidange et a pour rôle de faciliter le


prélèvement d’eau depuis la cuvette vers la zone de restitution (aménagement agricole, station
de pompage, centrale hydro électrique). Son emplacement est fonction de la vocation du
barrage.

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Le déversoir : c’est un ouvrage de sécurité avec pour objectif de sécuriser et permettre
l’évacuation des crues après remplissage de la cuvette.

Bassin de dissipation : c’est un ouvrage aménagé à l’aval du seuil ayant pour but de réduire
(dissiper) l’énergie de l’eau avant sa destitution dans le lit mineur. Il est constitué d’une dalle
en gros béton ou en béton armé. La barbacane permet de libérer les sous pressions d’eau
infiltrées.

L’aval du bassin de dissipation devrait être protéger par un lit de gabion puis d’enrochement.
Cette protection a pour rôle essentiel d’éviter les affouillements en aval immédiat du bassin.

Le chenal : il représente la zone aménagée en aval du bassin de dissipation. Il permet


d’acheminer les eaux vers le lit naturel du cours d’eau. Il est constitué de diguette de part et
d’autre, destiner à contenir les eaux de ruissellement provenant du seuil.

La zone du chenal est généralement soumise à des travaux de déblai pour favoriser les
écoulements des eaux. Sa longueur est généralement comprise entre 30 à 50m en général.

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La cuvette du barrage : c’est la zone de stockage de l’eau provenant du bassin versant. Elle
est généralement déboisée pour assurer la sécurité de l’ouvrage.

Les différents types de déversoir

1.Type de déversoir suivant l’emplacement

On distingue deux types de déversoir, à savoir : le déversoir central et celui latérale. Ils
présentent chacun des avantage et inconvénients.

Pour le déversoir central : coute plus chère mais a une grande capacité d’évacuation ;

Pour le déversoir latéral : moins cher mais occasionne des perturbations sur le plan hydraulique
et environnementale.

2.Type de déversoir suivant leur forme

On distingue diffèrent types de déversoir suivant la forme linéaire :

• Type poids

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• Type radier

• Type contre fort

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3.les éléments constitutifs de la digue

1. Le corps de la digue en matériaux argileux ;

2. la tranchée d’ancrage en matériaux argileux, elle permet de stabiliser le corps de la digue et


limiter les infiltrations. La tranchée doit être encrée sur un matériau imperméable ;

3.la protection du talus amont en perré sec ;

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4. la couche de pose en matériaux latéritique ou géotextile. Elle empêche la migration des
particules fines vers le corps de la digue ;

5. Le muret de crête en maçonnerie de moellon pour asseoir les limites ;

6. La couche de couronnement de la crête en matériaux latéritique ;

7. La couche de pose pour la protection du talus aval en matériaux latéritique ;

8. La butée de pied amont pour assurer la stabilité du perré afin d’empêcher les éventuels
glissements du perré au pied de la digue ;

9. Le drain ou filtre vertical en matériaux sableux ;

10. Le drain ou filtre horizontal en matériaux sableux ;

11. Le drain de pied aval pour recueillir les eaux d’infiltration provenant du corps de la digue
et les acheminer vers le chenal ;

III. LES DIFFERENTS TYPES DE BARRAGE

3.1 les barrages souples

Ils sont constitués de remblai argileux (homogène ou hétérogène) en fonction des résultats du
laboratoire.

La classification des barrages est fonction de sa hauteur totale, pour la sous-région on a :

H < 15m, cas de petit barrage

H ≥ 15m, cas de grand barrage

3.2 les barrages rigides

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Elles admettent de faible déformation, il faut que l’assise du barrage se fasse à des cotes
constantes. On peut avoir en exemple trois types de barrage rigide : le barrage type poids, voutes
et contre fort ;

3.3 les barrages mobiles

Se sont des barrages dont le fonctionnement se fait de façon mobile et qui se réalisent sur des
grands cours d’eau. Ils sont constitués de plusieurs modules sur un grand cours d’eau.

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3.4 le barrage souterrain

Il s’agit d’un petit ouvrage réalisé afin de capter les nappes phréatiques. Leur réalisation
nécessite des investigations hydrogéologiques très poussée.

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CHAPITRE II : ETUDES TECHNIQUES INDISPENSABLES DANS UN PROJET DE
BARRAGE

I. CRITERE DE CHOIX D’UN SITE

Le choix du site d’un barrage tient compte de plusieurs critères ou paramètres.

1.1 La morphologie du site

La réalisation d’un barrage nécessite une dépression ou vallée naturelle (cuvette) et pour ce
faire, les investigations veilleront à la recherche d’un site naturellement encaissé. Les sites plats
ou faiblement encaissés seront alors délaissés.

La recherche de la morphologie se fera par des investigations documentaires, cartographiques,


suivi d’une reconnaissance sur le terrain.

Remarque

Sur les sites moyennement ou faiblement encaissés, la conception des petits ouvrages sera
acceptée.

1.2 Les critères hydrologiques ou hydrographiques

La réalisation d’un barrage nécessite la présence d’un cours d’eau alimenté par un bassin
versant relativement important. La superficie du bassin versant représente un paramètre non
négligeable dans l’estimation des apports liquides. Des études hydrologiques seront alors
indispensables pour une connaissance des ressources en eau. Cela nécessitera la recherche de
document cartographique et climatologiques.

1.3 Les critères géologiques et géotechniques

Ils sont indispensables dans la détermination du site d’un barrage, on veillera ainsi :

-Au niveau de la cuvette

La recherche de cuvette imperméable dépourvu de faille ou de fracture. Des essais de


perméabilité et géophysique seront indispensables.

-Au niveau de l’axe du barrage

L’axe du barrage qui est la zone occupée par la digue, fera l’objet de reconnaissance de sol de
fondation en vue d’un calage de la tranchée. La tranchée devrait se fonder sur un matériau
imperméable. Des sondages géotechniques seront indispensables ainsi que des essais
géotechniques, de même que les études géophysiques.

Les études géologiques et géotechniques seront confiées à des laboratoire ou consultant


spécialisé.

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Des solutions doivent être apporter en cas de difficulté géotechnique du site. Ces solutions
seront fonction de l’ouvrage en projet.

Les critères ci-dessus devront être abordés lors des études préliminaires généralement réalisé
en phase APS. Plusieurs sites pourront être proposer par le maitre d’ouvrage au cours de cette
phase. Les avantages et les inconvénients de chaque site pourront être évaluer. Le site le plus
potentiel sera retenu pour la phase APD et sera soumis au maitre d’ouvrage.

Des études topographiques, hydraulique et géotechnique sommaire seront réalisés en phase


APS ; des études techniques détaillées interviendront en phase APD sur le site retenu.

A ces études techniques s’ajouteront d’autre études non négligeables, il s’agit entre autres :

-les études sociologiques : elles ont pour rôle d’apprécier les impacts de l’ouvrage sur les
activités sociologiques des populations riveraines.

-les études environnementales : elles ont pour rôle de faire ressortir les impacts positifs ou
négatifs de l’ouvrage sur l’environnement. Des solutions d’atténuation seront proposées pour
les impacts négatifs.

-les études économiques : elles feront ressortir la rentabilité de l’ouvrage sur les populations
ainsi que pour le pays. Ces études annexes nécessiteront des experts en sociologie,
environnement et en économie. Les conclusions de leur rapport doivent être déterminant pour
la réalisation de l’ouvrage (attention porter par les institutions financières de leur rapport).

II. LES ETUDES TOPOGRAPHIQUES DU SITE

Elles sont indispensables dans un projet de barrage, elles permettront d’apprécier la


morphologie de l’axe du barrage ainsi que celle de la cuvette.

2.1 Etudes topographique sur l’axe du barrage

Les levées topo sur l’axe du barrage se donne pour objectif de déterminer la configuration du
projet longitudinal. Les études topo vont s’effectuées à travers de multiple profils transversaux
à une équidistance bien déterminer :

• 20 à 40m en phase APD


• 50 à 60m en phase APS

Les données générées par les investigations topographiques permettront d’établir le profil
longitudinal de l’axe du barrage. Ce dernier (profil en long) servira donc au calage de la digue
ainsi qu’à la détermination des cubatures (volume de terrassement).

La forme de la digue d’un barrage est fonction de la morphologie du site.

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2.2 Etudes topographique de la cuvette

La cuvette du barrage fera l’objet des levées détaillées, ces levées se feront à travers de multiples
semi de point aux coordonnées précises (x ; y ; z). Les études topo nécessiteront une borne de
référence locale ou rattaché à un nivellement national.

Les données issues des investigations topographiques de la cuvette permettront l’établissement


des courbes de niveau. Ces dernières serviront de base pour l’établissement de la courbe hauteur
surface et de la courbe hauteur volume.

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2.2.1 Courbe hauteur-surface

La courbe hauteur surface illustre la variation surfacique des différents courbes de niveau en
fonction des altitudes. Les superficies des différentes courbes de niveau sont obtenues par
altimétrie de manière indépendante.

L’altitude moyenne du fond de la cuvette correspond au point d’origine de la courbe hauteur


surface.

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2.2.1 Courbe hauteur-surface

Le volume de la cuvette du barrage peut être déterminer suivant deux approches :

-la méthode simplifiée

Cette méthode se fonde sur l’hypothèse que la cuvette du barrage se présente sous la forme d’un
cône de hauteur H avec une superficie S à son sommet. Le volume de la cuvette peut être
déterminer à partir de la relation :

1
𝑉 = (H.S)
3
Avec

V = volume (m3)

H = hauteur maximale (m)

S = la superficie au sommet (m2)

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-la méthode de grésillon ou méthode du CIEH-EIER

Cette méthode s’adapte sur les cuvettes moyennement encaissé (relief faiblement encaissé), elle
provient d’expérience mené sur des bassins versants au Burkina Faso.

Le volume de la cuvette est déterminé par l’expression :

𝑆.𝐻
𝑉=
2,67
Avec

S= superficie au sommet (m2)

H= hauteur max (m)

V= volume (m3)

Les résultats de la méthode simplifiée et celle de Grésillon pourront être acceptées en phase
APS. En phase APD le volume de la cuvette sera déterminé par la méthode détaillée.

-La méthode détaillée

Elle permet une appréciation très précise de la capacité de la cuvette à partir des données
topographiques. Les données seront exploitées pour l’établissement de la courbe hauteur
volume. La méthode permet la détermination de volume partiel composé entre deux courbes de
niveau successive, ce volume partiel est déterminé par l’expression :

(𝑆𝑖−1+ 𝑆𝑖)
𝑉𝑖 = .∆h
2
Avec

Si-1 = surface de la courbe de niveau i-1

Si = surface de la courbe de niveau i


∆h = dénivelée entre les deux courbes de niveau

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Le volume total de la cuvette sera obtenu à travers le cumul des volumes partiels.

𝑉𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = ∑ vi
𝑖=1
La courbe hauteur volume est établie à partir des résultats des volumes cumulés aux différentes
altitudes. Elles illustrent graphiquement la variation de la capacité totale de la cuvette aux
différentes altitudes.

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Détermination des volumes

(𝑆𝑜 + 𝑆1)
-𝑉′1 = .∆h avec So = 0
2

Par exemple : ∆h = cote 1ere courbe – cote fond


= 306 - 304,8 =1,2m
(𝑆1 + 𝑆2)
- V’2 = V2 + V’1 avec 𝑉2 = .∆h
2

(𝑆2 + 𝑆3)
- V’3 = V3 + V’2 avec 𝑉3 = .∆h
2

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III. ETUDES HYDROLOGIQUES DU BASSIN VERSANT

3.1 Objectifs

Les objectifs visés par les études hydrologiques consistent à :

-Quantifier les ressources en eau mobilisable sur le bassin versant (apport liquide) ;

-Quantifier les apports solides ;

-Quantifier les pertes d’eau par évaporation et infiltration ;

-Quantifier le débit projet en vue du dimensionnement hydraulique du seuil ;

L’étude hydraulique nécessitera donc la collecte des données pluviométriques, cartographique


auprès des structures spécialisées (direction nationale de météorologie, IGB etc.) ; des études
détaillées des différents paramètres physiques du bassin versant interviendront à l’issue de la
collecte des données.

Rappel sur les paramètres physiques du bassin versant

a. Surface et périmètre obtenu après le tracé du bassin versant sur la cartographie, puis
la détermination de la surface et le périmètre réels.

Exemple

Sur cartographie : surface = 120cm2 et le périmètre = 80cm

Echelle : 1/500 000

Déterminer la superficie et le périmètre réels ?

S=25 km2 P=400 km

b. L’indice de compacité de Gravelus (coefficient de Gravelus)

P
IC ou KG = 0,28 x
√𝑆

Avec

S = surface du bassin versant (km2)

P = périmètre du bassin versant (m)

c. La longueur du rectangle équivalent

Leq = S1/2 x (Ic/1,128) x [1 + (1+ (1,128/Ic)2)1/2]

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P+ √𝑃2 −16.𝑆
Léq =
4

d. Indice globale de pente

∆h Alt(5%)−Alt(95%)
Ig = =
Léq Léq

Alt (5%) et Alt (95%) sont à lire sur la courbe hypsométrique.

e. Relief et Perméabilité du bassin versant : voir la classification proposée par les


chercheurs du CEIH et ORSTOM.

3.2 Détermination des apports liquides et solides

- Apports liquides

Les apports liquides annuels peuvent être quantifiés à l’exutoire du bassin versant à l’aide de la
relation suivante :

VLiq = S x Pan x Ke
Avec

VLiq = volume des liquides

Pan = pluviométrie annuelle de la zone du projet (m)

Ke = coefficient d’écoulement

lame d′ eau ruissellée (mm)


Ke =
lame d′ eau précipité (mm)

Ke = varie entre 3% à 10% en zone sahélienne

Remarque

Pour un cours d’eau en régime permanent le volume des apports annuels liquides peut être
déterminer à partir :

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VLiq = Qmoy x 365 x 24 x 3600
Avec

VLiq = volume apport liquide (m3/an)

Qmoy = débit moyen annuel (module du cours d’eau) en m3/s

-Apports Solides

L’estimation des apports solides est indispensable dans un projet d’étude de barrage en vue
d’un dimensionnement optimal de l’ouvrage.

Le volume des apports solides (volume mort) contribuera à une réduction de la capacité de la
cuvette durant la période de vie de l’ouvrage. Sa mise en compte est indispensable lors des
études. L’évaluation des apports solides s’effectue par la détermination de la dégradation
spécifique (D) dont l’expression se présente :

-Formule de Grésillon ou formule du CIEH-EIR

Pan -2,2
D = 700 x ( ) x S-0,1
500

Avec

D = dégradation spécifique (m3/km2/an)

Pan = pluviométrie annuelle (mm)

S = Surface du bassin versant (m2)

- Formule de Grésillon ou formule de Gottschalk

D = 260 x S-0,1

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Avec

D = dégradation spécifique

S = surface km²

Le volume des apports solides (Vs) est déterminée à partir de la relation :

VS = D x S x n
Avec

Vs = volume solide

S = surface du bassin versant

n = durée de vie du projet (20 à 50 ans)

3.3 déterminations des pertes d’eau par évaporation et par infiltration

-Perte d’eau par évaporation

Elles sont très importantes à l’échelle d’un barrage en zone sahélienne. Ces pertes d’eau peuvent
être évaluer à partir des données de l’évaporation du bac classe A de la station météorologique
la plus proche du site.

Une correction de ces données s’avère nécessaire pour tenir compte de la charge hydraulique à
la cuvette du barrage.

La méthode de Pouyaud

Cette méthode est une correction de données de l’évaporation du bac classe A en vue d’une
estimation de l’évaporation journalière au niveau barrage, son expression se présente sous la
forme :

E plan d’eau = 1,664 x (E bac classe A) 0,602


Avec

E plan d’eau = évaporation journalière sur le barrage

E bac classe A = évaporation journalière sur le bac classe A

Remarque

La méthode de Pouyaud est valable à l’échelle journalière.

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La méthode simplifiée

Elle permet une détermination de l’évaporation du plan d’eau sur le barrage à partir de
l’évaporation du bac classe A, son expression :

E plan d’eau = K x E bac classe A


K est compris entre 0,7 et 0,8 en zone sahélienne. La méthode simplifiée est valable au pas de
temps mensuel, journalier et annuel.

Exemple d’application

L’évaporation mensuelle du mois d’avril (bac classe A) est d’environs 320mm. Déterminer
l’évaporation mensuelle du plan d’eau sur le barrage.

E bac classe A au pas journalier = 320mm/30 = 10,67mm/jr

- E plan d’eau journalier = 1,664 x 10,670,602 = 6,92mm/jr

E plan d’eau mensuel = 30 x 6,92 = 207,6 mm / mois

Avec la méthode simplifiée :

Pou K = 0,7 → E plan d’eau mensuel = 320 x 0,7 = 224 mm/mois

Pou K = 0,8 → E plan d’eau mensuel = 320 x 0,7 = 256 mm/mois

-Perte d’eau par infiltration

Les pertes d’eau par infiltration pourront être négliger compte tenue du caractère imperméable
de la cuvette (critère recherché dans le choix du site).

Les dépôts ou apports solides constitueront en outre un tapis imperméable qui diminuera
progressivement les pertes d’eau par infiltration. Celles-ci pourront être négligée par un
concepteur lors des études.

Ces pertes d’eau par infiltration pourront toutes fois être évaluer approximativement à 10% de
la charge utile (niveau d’eau au lit mineur).

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Remarque

Le volume d’eau évaporé ou infiltré peut être évaluer à partir de la courbe hauteur-volume de
la cuvette.

Volume (évaporé et infiltré) = Volume initial – Volume final

3.4 Détermination du débit de projet

Le débit de projet représente le débit maximal retenu par le concepteur pour le


dimensionnement hydraulique des ouvrages. Sa détermination nécessite la fixation d’une
période de retour T.

La période de retour représente une fréquence d’apparition des phénomènes climatiques


(averses, crues, sécheresse etc) lié à une loi du hasard. Le phénomène apparait une fois durant
la période de retour fixé, la date d’apparition du phénomène reste cependant inconnue.

Exemple : une crue centennale Q100, survient à l’exutoire du bassin versant une fois tous les 100
ans.

Un choix judicieux de la période est alors indispensable dans la construction des ouvrages
hydrauliques. Une période de retour élevée entraine un débit de projet élevé avec un ouvrage
de grand gabarit plus sécurisant mais assez couteux.

Un dimensionnement optimal serait alors privilégié à la conception des ouvrages hydrauliques.


Ce type de dimensionnement assure une certaine sécurité a un cout raisonnable.

Le débit de projet peut être déterminer suivant deux approches :

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a-Exploitation des données hydrométriques

Lorsque le bassin versant étudier dispose d’une station hydrométrique (section d’un cours d’eau
disposant d’équipement hydrométrique) : échelle limnigraphe sur la quelle on réalise des
jaugeages au niveau de la station. Le débit de projet sera obtenu à partir des données collectées
sur le terrain. Ces derniers seront soumis à une analyse statistique pour la détermination du
débit de projet pour une période de retour éventuelle.

Ces logiciels sont généralement utilisés pour l’analyse statistique des données.

La loi de Gausse ou la loi normale est généralement retenue pour l’analyse statistique des
valeurs moyennes (pluies annuelles, débits annuels etc.). La loi de Goumbel Pearson est
généralement utilisée pour l’analyse statistique des valeurs extrêmes (débit maximal journalier
ou annuels, débit annuel).

Il appartient alors aux concepteurs du projet d’effectuer des investigations auprès des structures
hydrologique pour la collecte des données hydrométrique du terrain. En cas d’absence de
données (cours d’eau non suivi), les formules empiriques seront alors sollicitées pour la
détermination du débit de projet.

b. Exploitation des données empiriques

Les formules empiriques généralement proposées dans les projets sont valables dans le contexte
sahélien et provienne des chercheurs du CIEH et ORSTOM. Elles proviennent des expériences
réalisées en laboratoire et sur le terrain.

b.1 Méthode de ORSTOM

Cette méthode permet la détermination d’un débit décennale (Q10) sur des bassins relativement
importants. La méthode ORSTOM est encore appelée méthode RODIER et AUVRAI. Son
expression se présente sous la forme :

A x αo x S x Kr10 x P10
Q10 = → S(m²) ; P10(m) et Tb(seconde)
Tb

Avec

A = coefficient d’abattement

A = 1- [ 161−1000
0,042Pan
x log S]

Avec

S = surface du bassin versant (km2)

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Pan = pluie annuelle (mm)

αo = coefficient de pointe est égale à 2,6 en zone sahélienne


P10 = pluie max journalier, pour T=10ans

Kr10 = coefficient de ruissellement décennal fourni par les abaques soit par la méthode
analytique soit par la méthode graphique.

Tb = temps de base fourni par les abaques (secondes)

b.2 Méthode du CIEH

Elle est préconisée pour la détermination d’un débit décennal sur le grand bassin versant, son
expression générale se présente sous la forme.

Q10 = K x Ss x Pp x Igi x Kr10k x Ddd


Avec : k, s, p, i, k, d sont des coefficients qui sont fonction de la zone de projet.

Méthode du CIEH pour le Burkina

Q10 = 0,41 x S0,425 x Kr100,923


Q10 = 0,254 x S0,46 x Kr100,976 x Ig0,101
Avec

Q10= débit décennal (m3/s)

S = surface du bassin versant (km2)

Kr10= coefficient de ruissellement décennal (%)

Ig= Indice global de pente (m/km)

c. Méthode du Gradex

Elle permet la détermination du Qprojet à partir du débit décennal proposé par la méthode de
l’ORSTOM et du CIEH.

L’approche de cette méthode se fonde sur l’hypothèse que le débit projet et le débit décennal
sont liés par une relation linéaire de la forme :

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Qprojet = c x Q10
Tb
Pprojet− P10 ( 24 )0,12
et C = 1+ x
P10 Kr10

Avec

C = coefficient majorateur > 1

Tb = temps de base (heure)

Kr10 = coefficient de ruissellement (valeur réelle)

TD (application)

Les données techniques d’un projet d’études de barrage se présente comme suite :

S = 160 km²

Kr70 = 22% (obtenu par abaque)

Kr100 = 26% (obtenu par abaque)

P10 = 110 mm

Pan = 950 mm

P100 = 140 mm

Ig = 5m/km

Tb = 1100 mns

1.Déterminer le débit décennal par les méthodes de ORSTOM et CIEH ?

2.Déterminer le débit de projet centennal à partir du débit décennal moyen ?

3.5 Détermination du débit laminé

Le dimensionnement hydraulique du seuil pourrait s’effectuer à partir du débit projet (débit


entrant dans la cuvette) ou à partir du débit laminé (débit sortant par le seuil).

Le laminage des crues se fonde sur l’hypothèse que la cuvette du barrage remplie a la cote PEN
représente une zone tampon freinant l’évolution du débit de projet dans la cuvette du barrage.

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Le débit laminé serait alors inferieur au débit de projet, un dimensionnement optimal du seuil
se fera alors à partir du débit laminé. Cependant, pour tenir compte de la variation climatique à
l’échelle mondiale, le dimensionnement hydraulique peut être effectuer à partir du débit du
seuil.

Le laminage des crues peut être effectué par plusieurs approche :

-Une approche informatique par le logiciel technique : laminant.

-Une approche simplifiée dénommer méthode du Xo recommander sur des ouvrages de taille
modeste. Le cheminement hydraulique du seuil à pour objectif de déterminer la longueur (L)
du seuil ainsi que la lame d’eau (he) transitant par le seuil.

Démarche globale de la méthode du Xo

Cette méthode repose sur le principe des itérations et pourrait se résumer de la manière
suivante :

1.Déterminer la longueur théorique du seuil à partir du débit de projet Qp calculé en fixant


une lame d’eau transitant par le seuil. Ce débit projet peut être obtenu à partir de l’analyse
statistique des données hydrométriques (cours d’eau jaugé) ou à l’aide des formules empiriques.

L’expression générale du dimensionnement hydraulique du seuil se présente comme suite :

Qprojet = µo x L x he3/2 x √2𝑔

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On obtient :

L=( Qprojet )/(µo x (he)3/2 x √2g)


3
NB : les 2 𝑑𝑒 ℎ𝑒 𝑒𝑠𝑡 à 𝑙𝑎 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒

Avec

µo= coefficient de débit en fonction de la nature du sol

he = lame d’eau au-dessus du seuil

g = pesanteur (9,81 )

L = longueur hydraulique théorique du seuil

2.déterminer la valeur du coefficient Xo donné par l’expression suivante :

µo2 x g x L x Qprojet x 𝑡𝑚3


Xo =
𝑆3

Avec

µo = coefficient de débit

g = pesanteur (9,81)

L = longueur théorique (m)

Qp = débit projet

tm = temps de montée des eaux (seconde), obtenu par les abaques

S = superficie du plan d’eau de la cuvette (m²)

3.deduire la valeur de log en base de 10 de Xo

ln(𝑋𝑜)
Log (Xo) =
ln(10)

4.Proceder à la lecture de β en (%) sur les abaques en fonction de Log10 (Xo) :

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β <100% et représente le coefficient de laminage.

5.Détermination du débit laminé de la première itération qui se présente sous la forme :

Ql1= β x Qprojet
Ql1 est le débit de la première itération

6.Reprendre la démarche globale (principe des itérations) avec la nouvelle valeur du débit
laminé Ql1

Ql1 → L1→ Xo → Log10 (Xo) →β2 → Ql2


Ql2 → L2 → Xo → Log10 (Xo) →β3 → Ql3
Qlinitial = Qlfinal → fin des itérations
La fin des itérations correspond à Qlinitial = Qlfinal . La longueur du seuil peut alors être déterminer
à partir de l’expression :

Qlfinal = µo x Loptimal x he3/2 x √2𝑔

QLfinal
Loptimal =
µo x (he)3/2 x √2𝑔

La valeur de µo est fonction du type de seuil :

-Pour un seuil à crête mince µo = 0,43

- Pour un seuil à crête épaisse µo = 0,39

- Pour un seuil à profil creager µo = 0,49

3.6 EVALUATION DES BESOINS EN EAU

L’évolution des besoins en eau parait indispensable, en vue d’un dimensionnement optimal de
l’ouvrage en tenant compte de sa vocation. Cette évaluation tient compte des normes en vigueur.

a. Les barrages à vocation AEP

Centre urbain : 150l / hbt / jr

Centre secondaire : 70l / hbt / jr

COURS DE BARRAGE MASTER I 30


Centre rural : 40l / hbt / jr

Remarque

Les normes proposées tiennent compte de la procédure de traitement de l’eau brute avant sa
restitution dans l’agglomération.

L’estimation des besoins en eau dans un projet d’AEP se fera à partir d’une population à
l’horizon du projet à un pas annuel. La population à l’horizon du projet peut être déterminer par
l’expression :

Pn = Po (1+a) n
Avec

Po = population

a = taux de croissance (%)

n = durée de vie ou horizon du projet (année)

𝑁𝑜𝑟𝑚𝑒 𝑥 𝑃𝑛 𝑥 365
Besoin en eau annuel =
1000

Besoin en eau (m3) correspondant au volume utile pour la vocation de l’ouvrage. La durée de
vie d’un barrage est de 20 à 50 ans pour un barrage AEP.

b. Barrage à vocation agricole et pastorale

Pour un barrage à vocation agricole et pastoral, les normes suivantes pourront être utilisé pour
la détermination des besoins en eau ou volume utile.

Norme agricole

Riziculture : 150 à 175 m3/jr/ha soit :

13 000 m3/ha → saison pluvieuse

25000 m3/ha → saison sèche

Culture maraichage : 100 m3/jr/ha

Céréales : 100 m3/jr/ha

COURS DE BARRAGE MASTER I 31


Remarque

Une moyenne de 20 000 m3/ha est généralement adopter pour l’estimation des besoins
agricoles dans un projet d’études de barrage.

Norme Pastorale

Les prélèvements pastoraux peuvent être important à l’échelle d’un barrage en zone sahélienne.
Les normes ci-dessus peuvent être appliqué pour l’estimation des prélèvements pastoraux :

Bovins : 30 à 40l/tête, 1 à 2 fois par jour

Petits ruminants : 5 à 35l/tête/1 fois par jour

Les chevaux : 20 à 30l/tête/1 fois par jour

Les ânes : 10 à 13l/tête/1 fois par jour

Chameaux : 60 à 90l/ tête/1 fois tous les 5 jours

Remarque

L’estimation du bétail autour d’un barrage peut être limité à 6000 tètes en zone sahélienne, les
valeurs plus précises pourront être recueilli auprès des structures spécialisées (Ministère des
ressources animales).

Pour les ouvrages à vocation spécifique (barrage hydroélectrique, touristique), il appartiendra


au concepteur d’effectuer des investigations auprès des structures spécialisées pour une
meilleur évaluation de leur besoin en eau.

3.7 ETUDES DU BILAN D’EAU

L’études du bilan d’eau se donne pour objectif de préciser la cote PEN au seuil déversant. Cette
étude nécessitera une analyse des différents acteurs qui interviendrons sur l’ouvrage durant sa
période de vie. L’étude du bilan d’eau nécessitera alors la prise en compte :

• La morphologie de la cuvette (courbe hauteur volume)


• Des apports liquides transitant par l’exutoire du bassin versant (site d’implantation du
barrage)
• Des apports solides qui entraineront une diminution de la capacité de la cuvette
• Des pertes d’eau par évaporation et par infiltration
• Des besoins en eau (volume utile) qui seront fonction de la vocation de l’ouvrage

L’étude du bilan d’eau se fera à travers une superposition des différentes pertes d’eau survenant
à la cuvette du barrage.

COURS DE BARRAGE MASTER I 32


La cote du seuil déversant sera déterminée à partir des itérations successives à l’aide de la
courbe hauteur volume en prenant compte les différents prélèvement et perte d’eau. Si les
ressources en eau mobilisable (apport liquide) sur les bassins versants sont suffisantes avec une
grande capacité, la cote PEN sera déterminée à travers une superposition des différents plans
d’eau issue de la superposition des différents phénomènes sera maintenu et le site est dit
compatible. Une attention sera accordée à la valeur de la cote PEN sur le profil longitudinal de
l’axe du barrage.

Si la cote PEN obtenue par superposition est incompatible avec le site (cote PEN > cote volume
max de la cuvette), il faut alors revoir les hypothèses de l’évolution des besoins en eau à la
baisse. Les autres paramètres tel que le volume des apports solide et le volume des pertes d’eau
par évaporation et par infiltration resteront invariable. La cote définitive du plan d’eau normal
sera alors définie à partir de plusieurs itérations ou simulation hydraulique à travers une
variation progressive des hypothèses sur l’évolution des besoins en eau.

Détermination de la cote digue

COURS DE BARRAGE MASTER I 33


La cote digue est obtenue par la relation suivante :

Cote digue = Cote PEN + revanche totale

= Cote PEN + hemax+ revanche libre

= cote PHE + Revanche libre

COURS DE BARRAGE MASTER I 34


Remarque

La cote digue calculée devra être compatible avec le profil longitudinal de l’axe (côte digue <
côte TNmax). Un prolongement du déversoir sera nécessaire dans le cas contraire.

La charge hydraulique est déterminée à partir du dimensionnement du seuil, Qlaminé ou Qprojet

Qlaminé ou Qprojet = µo x L x he3/2 x √2𝑔

Qlaminé ouQprojet
he =
µo x L x √2𝑔

La revanche libre RL représente une marge de sécurité destiné à contenir les vagues se
manifestant à la surface du plan d’eau. Elle peut être déterminée par plusieurs approches :

1. Formule empirique pour la détermination de la revanche libre (RL)


RL = 0,754 x H +
2g

Avec

H = 0,76 + 0,032 x (UxF)0,5- 0,274 x F0,25


H = hauteur des vagues (m)

V = vitesse des vagues (m/s) avec V = 1,5 x 2H


F = fetch en km

U = vitesse du vent (km/h), fournie par les données météorologiques ;

2. Méthode simplifiée

Cette méthode permet une estimation de la revanche libre à partir de la hauteur H de la digue
et du volume de la cuvette. La méthode a été proposée par les chercheurs du comité français
des grands barrages. Les résultats de la méthode simplifiée sont consignés dans le tableau ci-
dessous :

COURS DE BARRAGE MASTER I 35


5 30 100 700 1500
H² x √𝑉
RL 0,4 0,6 0,8 1,05 1,3

H = hauteur de la digue (m)

V = volume de la cuvette en hm3

COURS DE BARRAGE MASTER I 36


CHAPITRE III : DIMENSIONNEMENT DES OUVRAGES (CONCEPTION)

I. CONCEPTION D’UN DEVERSOIR DE TYPE POIDS

I.1 Dimensionnement hydraulique : détermination de L et he

Qprojet ou Qlaminé = µo x L x he3/2 x √2𝑔 ; (voir chapitre 2)

I.2 Dimensionnement structural

Le dimensionnement structural du seuil a pour objectif de définir les dimensions géométriques


de l’ouvrage dans le sens transversal en vue d’assurer sa stabilité générale.

Cette stabilité est assurée si et seulement si les trois (03) stabilités sont vérifiées à savoir :

• La stabilité au glissement
• La stabilité au renversement
• La stabilité au poinçonnement

Le principe du dimensionnement est basé sur le principe des itérations à partir d’un
prédimensionnement de l’ouvrage proposé par le concepteur.

COURS DE BARRAGE MASTER I 37


DEMARCHE GLOBALE DE DIMENSIONNEMENT D’UN DEVERSOIR DE TYPE
POIDS.

A partir du dimensionnement forfaitaire effectué par le concepteur, la vérification de la stabilité


générale de l’ouvrage se fera en suivant les étapes ci-dessus :

1ere Etape : Identification des différentes forces

a. Poussée hydrostatique
1er cas cote PEN


F = γe x avec γe = 11kN/m3
2

2er cas cote PHE

H
F = (P1+P2) x avec P1 = γe x he
2

P2 = γe (he+H)

COURS DE BARRAGE MASTER I 38


b. Poussée des terres (Pt)
La poussée des terres peut être négligé par un concepteur suivant la position d’application de la
force Pt. Elle peut être déterminée par l’expression :

hp²
pt = ka x γsat x
2

Cas particulier

hp²
pt = ka x γ’ x avec γ’ = γsat – γe
2

c. Poids propre G

G = γb x Stotale x 1ml avec γb = 25 kN/m3


Stotale= surface transversale

d. Les sous pressions W


Les sous pressions proviennent des eaux d’infiltration survenant en dessous du seuil déversant,
elles peuvent être déterminer par une méthode théorique (méthode des lignes équipotentielles
et des lignes de courant) ou par une méthode simplifiée dénommée méthode des diagrammes.

Le diagramme de type ‘b’ est généralement solliciter pour l’estimation des sous pressions des
ouvrages détaillés.

COURS DE BARRAGE MASTER I 39


(P3+P4) x b
W=
2

Avec

1er cas : cote PEN

P3 = γe x (H + hp) et P4 = γe x h3

2er cas : cote PHE

P3 = γe x (H + hp+he)

P4 = γe x h3

2é étape : Détermination des différents bras de levier


a. Bras de levier de la poussée hydrostatique : LF

COURS DE BARRAGE MASTER I 40


Cote PEN

𝟏
LF = 𝑯+𝒆
𝟑

Cote PHE

⅀𝐋𝐟𝐢 𝐱 𝐒𝐢
LF = +𝒆
⅀𝐒𝐢

COURS DE BARRAGE MASTER I 41


H
LF1 = et S1 = P1 x H
2

H (P2−P1)𝑥 𝐻
LF2 = et S2 =
3 2

b. Bras de levier de la poussée des terres Lpt

2
Lpt = ℎ𝑝 – e
3

COURS DE BARRAGE MASTER I 42


c. Bras de levier du poids propre G (LG)

⅀𝐋𝐆𝐢 𝐱 𝐒′𝐢
LG =
⅀𝐒′𝐢

d. Bras de levier des sous pressions Lw

⅀𝐋𝐰𝐢 𝐱 𝐒′′𝐢
Lw = ⅀𝐒′′𝐢
𝐛
Lw1 = ; S1’’= P4 x b
𝟐

𝟐 𝐛
Lw2 = 𝒃 ; S2’’= (P3-P4) x
𝟑 𝟐

COURS DE BARRAGE MASTER I 43


COURS DE BARRAGE MASTER I 44
Troisième étape : vérification de la stabilité générale

a. Stabilité au glissement : Fglissement

⅀𝐅𝐯 𝐱 𝐭𝐠(𝛗)
Fglissement = ≥ 1,5 qui est l’expression générale
⅀𝐅𝐡

Ou

⅀𝐅𝐯 𝐱 𝐭𝐠(𝛗)+(𝐜𝐱𝐛)
Fglissement = ≥ 3,5 avec :
⅀𝐅𝐡

⅀Fv = résultante des forces verticales : ⅀Fv = G – W;


⅀Fh = résultante des forces horizontales : ⅀Fh = F + Pt ou ⅀Fh = F si Pt
négligeable ;

φ = angle de frottement du sol de fondation ;


C = cohésion du sol de fondation ;

b = largeur du seuil ;

b. Stabilité au Renversement

⅀𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐫é𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬
Frenversement = ≥ 1,5
⅀𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬

Avec

⅀moments résistant = G x LG

⅀moments moteurs= F x LF + W x Lw

Remarque

Poussée des terres (Pt) peut agir dans un sens favorable ou défavorable.

COURS DE BARRAGE MASTER I 45


c. Stabilité au poinçonnement

⅀Fv 6⅀moment force/C


σA = b
+

≤ σsol

⅀Fv 6⅀moment force/C


σB = b
-

≤ σsol

C étant la position du centre de gravité de la base du seuil.

Remarque

σA et σB doivent être positives et ≤ σsol


⅀moments/C = GxLGe/C - F x LF/C - W x Lw/C

COURS DE BARRAGE MASTER I 46


Avec

LG/C = LG – b/2
Les dimensions géométriques du seuil adoptées lors du prédimensionnement sont satisfaisante
si la stabilité générale de l’ouvrage est assurée. Dans le cas contraire, un nouveau
prédimensionnement sera envisagé avec une reprise totale des calculs de stabilité. Le
dimensionnement structural du déversoir poids est alors basée sur les principes d’itération.

L’estimation des sous pressions à l’approche des diagrammes constitue une méthode simplifiée
adoptée par les concepteurs dans les calculs de stabilités du seuil de versant. Quatre diagrammes
ont été établit suivant.

Les hypothèses ci-dessus :

-le diagramme de type (a)

Ce diagramme se fonde sur l’hypothèse que les sols de fondation en dessous du seuil sont
hétérogène et ne nécessite aucun traitement. Ils peuvent comporter aussi des fissures en
communication avec l’amont du barrage mais qui ne débouche cependant pas à l’aval. Les sous
pressions exercées en dessous de l’ouvrage sont alors similaires de l’amont vers l’aval
entrainant une épure de forme rectangulaire.

P = γe x H avec γe = 11 KN

COURS DE BARRAGE MASTER I 47


- le diagramme de type (b)

Ce type de diagramme se fonde sur l’hypothèse que les sols de fondation en dessous du seuil
sont homogènes et ne sont traité. On admet alors une circulation des eaux d’infiltration de
l’amont vers l’aval avec une perte de charge linéaire. Les sous pressions diminuent de manière
linéaire de l’amont vers l’aval en tenant compte d’une épure de forme trapézoïdale.

COURS DE BARRAGE MASTER I 48


Remarque

Le diagramme de type (b) est le plus couramment utilisée dans la conception des ouvrages de
taille modeste : H ≤ 5 à 6m.

- le diagramme de type (c)

Ce diagramme se fonde sur l’hypothèse que les sols de fondation sont homogènes et étanches.
Les eaux d’infiltrations sont réduites par un rideau d’injection entrainant une perte de charge
importante dans l’amont. L’épure des sous pressions se présente sous la forme trapézoïdale et
est représenter par la table ci-dessous.

COURS DE BARRAGE MASTER I 49


𝟐
P = γe x [h + (𝑯 − 𝒉)]
𝟑

- le diagramme de type (d)

Il se fonde sur l’hypothèse que les sols de fondation sont homogènes, étanches et drainés à
l’aval par un organe d’étanchéité. On admet une galerie destinée à l’évacuation des eaux
d’infiltration en dessous du seuil.

La présence de la galerie entraine une baisse considérable des sous pressions, ce type de
diagramme est recommandé sur les grands ouvrages. L’épure des sous pressions est représentée
par le schéma ci-dessous :

P’= γe x [h + 21 (𝐻 − ℎ)]

COURS DE BARRAGE MASTER I 50


COURS DE BARRAGE MASTER I 51
TD de maison

Les données techniques d’un déversoir type poids sont les suivantes :

γe = 11 KN/m3
γb = 25 KN
φ = 30°
ϕ = 20°

σsol = 0,3 MPa


Pt = non négligeable

γsat = 14,5 KN/m3

Vérifier la stabilité générale à la cote PEN puis à la cote PHE ;

II. Dimensionnement structural d’un mur bajoyer

Les murs bajoyers représentent des murs de soutènement situés aux extrémités du seuil
déversant. Ils sont soumis à la poussée des terres constituant le corps du remblai argileux, leur
stabilité est assurée si et seulement si la stabilité générale de l’ouvrage est vérifiée : stabilité au
glissement ; au renversement et poinçonnement.

Les différentes étapes pour le dimensionnement du mur bajoyer seront nécessaire :

1. Identification des différentes forces

G : poids propre du mur ;

qo : surcharge d’exploitation linéaire due aux engins de compactage ;

Qo : résultante de la surcharge d’exploitation ;

Po : poussée due ;

F : poussée des terres ;

Pt : poids des terres ;

-le Poids propre, G = γb x Stotale x 1ml

COURS DE BARRAGE MASTER I 52


-la résultante, Qo = qo x L

𝛑 𝛟
-la poussée due, Po = ka x qs x L x H avec ka = tg2( - )
𝟒 𝟐

𝐇²
-la poussée des terres, F = ka x γb x
𝟐

-Poids des terres, Pt = γs x S’x 1 avec S’= surface d’influence du remblai sur le mur ;

γs= densité des matériaux déjà compacté ;


ϕ = coefficient de frottement interne donné par le labo ;

Ka = coefficient de poussée ;

Remarque

Qo, résultante de la surcharge d’exploitation est négligeable dans les calculs, car elle représente
une force favorable d’exploitation.

Lorsque γh est donné, c’est prendre en compte la teneur en eau ;

2. Détermination des différents bras de levier par rapport au point A

⅀𝐒𝐢 𝐱 𝐋𝐆𝐢
- le poids propre LG =
⅀𝐒𝐢

𝐇
-Poussée des terres, LF =
𝟑

⅀𝐒′𝐢 𝐱 𝐋𝐩𝐭𝐢
-Poids des terres Lpt =
⅀𝐒′𝐢

𝐇
-poussée de la surchargée Lpo =
𝟐

Qo (résultante) est négligeable dans les calculs ;

3. Vérification de la stabilité générale

COURS DE BARRAGE MASTER I 53


-Stabilité au glissement

⅀𝐅𝐯 𝐱 𝐭𝐠(𝛗)
Fglissement = ≥ 1,5
⅀𝐅𝐡

⅀Fv = résultante des forces verticales : ⅀Fv = G + Pt ;


⅀Fh = résultante des forces horizontales : ⅀Fh = F + Po
φ = angle de frottement du sol de fondation ;
C = cohésion du sol de fondation ;

b = largeur du seuil ;

-Stabilité au renversement

⅀𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐫é𝐬𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐭𝐬
Frenversement = ≥ 1,5
⅀𝐦𝐨𝐦𝐞𝐧𝐭𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬

Avec

⅀moments résistant = G x LG + Pt x Lpt

⅀moments moteurs= F x LF + Po x Lpo

-Stabilité au poinçonnement

⅀Fv 6⅀moment force/C


σA = b
+

≤ σsol

⅀Fv 6⅀moment force/C


σB = b
-

≤ σsol

Vérifier la position de la réaction (R) du sol. La réaction R devrait se situer au 1/3 centrale de
la base.

Les dimensions géométriques du prédimensionnement seront validées si la stabilité générale de


l’ouvrage assurée ; dans le cas contraire un nouveau prédimensionnement serait nécessaire.

CHAPITRE IV : EVALUATION DES CUBATURES

COURS DE BARRAGE MASTER I 54


L’évaluation des cubatures intervient à l’issue de la conception définitive des ouvrages et se
donne pour objectif de déterminer le devis quantitatif du projet. Ce dernier associé au prix
unitaires aboutira au devis estimatif du projet. L’évaluation des cubatures s’effectue à travers
un avant métré des éléments constitutifs du barrage.

I. Avant métré de la digue

Le volume des matériaux de la digue est déterminé à partir des dimensions transversales de
celle-ci aux données altimétriques de terrain naturel de l’axe du barrage. La cote de la digue
demeure constante sur tout le long de l’axe, contrairement aux données altimétriques qui varie
d’un profil à l’autre. Cela entraine une variation de la hauteur de la digue qui influence sa
superficie transversale.

DEMARCHE GLOBALE DANS LA RECHERCHE DE L’ESTIMATION DES


CUBATURES DES DIGUES.

1. Déterminer la hauteur du corps de la digue à chaque profil donné ;

h = hauteur digue – cote TN décapé

2. Déterminer les superficies transversales de la digue à partir des dimensions transversales


de celles-ci (forme trapézoïdale).

h
Si = [h (m1 + m2) + lc + lc] x
2

3. Déterminer la profondeur d’ancrage de la tranchée à chaque profil.

hp = Cote TNdécapé – Cote fond tranchée

4. Déterminer la superficie transversale de la tranchée à chaque profil.

2 hpi
S’i = [hpi x + l’+ l’]x
m3 2

5. Déterminer la superficie totale du corps de la digue à chaque profil (i) et celle de la


tranchée.

Stotale = Si (corps digue) + S’i(tranchée)


6. Déterminer la superficie moyenne du corps de la digue et de la tranchée d’encrage entre
deux profils successifs i et i+1

COURS DE BARRAGE MASTER I 55


Smoy = (Sitotal + S’(i+1) totale) / 2
7. Déterminer le volume partiel Vi entre deux profils successifs en tenant compte de la
distance partielle entre deux profils.

8. Déterminer le volume total de la digue et de la tranchée à partir du cumul des différents


volumes partiels.

II. Avant métré des ouvrages rigides

L’estimation des éléments rigides (déversoir, mur bajoyer, ouvrage de prise, bassin de
dissipation) s’effectue en considérant la surface transversale de l’élément multiple par sa
longueur linéaire (développée), ceci pour tenir compte du caractère rigide des matériaux en BA
ou en béton cyclopéen.

Les éléments rigides sont généralement implantés à une cote constante sur leur longueur
développée. Le volume des matériaux est déterminé par l’expression :

Vtotale = Stotale x L

Avec

Stotale = surface transversale (m²)

L = longueur développée

COURS DE BARRAGE MASTER I 56

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