Vous êtes sur la page 1sur 16

Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »

Chambéry, 2-3 décembre 2015

REMPLACEMENT DES CLAPETS DE MAUZAC


Replacement of Mauzac dam flap gates
Pierre, M., GRENOUILHAT
18 avenue Poincaré, 19311 Brive-la-gaillarde
pierre.grenouilhat@edf.fr

MOTS CLÉS
MAUZAC, clapet, interfaces génie civil – mécanique, ouvrages provisoires

RÉSUMÉ
Les 2 clapets du barrage de Mauzac, mis en service en 1952, présentaient de fortes dégradations. Suite à plusieurs
expertises menées en 2007 et 2008, il a été décidé de remplacer ces 2 clapets par 2 clapets neufs disposant de nouvelles
fonctions. Le chantier de remplacement, réalisation des ouvrages provisoires compris, s’est déroulé de Mars à
Décembre 2013 pour une mise en service des clapets en Avril 2014 qui a donné satisfaction.

ABSTRACT
The two Mauzac dam flap gates, installed in 1952, were really degraded. Following several expertises done in 2007
and 2008, the decision was made to replace these two flap gates by two others flap gates with new functions. The
replacement site, including achievement of provisional works, took place from March to December 2013 for a
commissioning in April 2014.

1. INTRODUCTION / RESUME
Le barrage de Mauzac, sur la Dordogne, dispose de 10 évacuateurs de crue de 3 types différents (3 vannes
STONEY, 5 vannes toit et 2 clapets). Deux expertises menées sur les clapets en juillet 2007 et en janvier 2008 ont
permis de constater un certain nombre de désordres sur ces derniers (forte corrosion, déformation des bordés,
usure des systèmes de manœuvre, etc. ...). Au vu de ces constats, il a été décidé de remplacer les clapets existants
par 2 nouveaux clapets permettant d’assurer en plus de leur fonction d’évacuation de crue et d’évacuation
d’embâcles, une fonction de passage du débit réservé et une fonction de régulation du plan d’eau.

Afin d’assurer ces 2 nouvelles fonctions, les 2 nouveaux clapets ont été motorisés par des vérins
oléohydrauliques (un par clapet), ces derniers se trouvant dans la pile rive gauche de chaque clapet, là où
auparavant, se trouvait un contrepoids béton, qui assurait une ouverture et une fermeture des clapets en tout
ou rien sans énergie.

Le remplacement des clapets a dû également s’accompagner de forts travaux génie civil sur les seuils des
passes correspondantes. L’ouvrage avait en effet subi de multiples rehausses (barrage initial datant de 1850,
rehausse en 1920 et installation des clapets en 1950) et présentait une hétérogénéité très pénalisante pour la
tenue des nouveaux clapets et des passes elles-mêmes. Les études de dimensionnement des nouveaux seuils
ont donc nécessité de nombreux aller-retour avec les études de dimensionnement des clapets, notamment
concernant les descentes de charges engendrées par ces derniers.

page 207
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________
2. DESCRIPTION DE L’AMENAGEMENT ET DES CLAPETS OBJET DU PRESENT
DOCUMENT

2.1 L’aménagement de Mauzac


L’aménagement de Mauzac est composé d’amont en aval des ouvrages suivants :

• Un barrage mobile d’environ 350 mètres de long


Ce barrage mobile, d’une capacité d’évacuation de 2000 m3/s à RN est composé des organes suivants :
o 3 vannes Stoney d’une capacité unitaire d’évacuation de 300 m3/s ,
o 5 vannes toit d’une capacité unitaire d’évacuation de 200 m3/s chacune,
o 2 clapets de surface d’une capacité unitaire d’évacuation de 50 m3/s chacun,
o De 4 seuils déversant à la cote RN.

• La prise d’eau alimentant le canal d’amenée de l’usine est située en rive gauche.

• Un canal d’amenée
Le canal d’amenée, d’une longueur de 960 m, relie le barrage à l’usine. Il est équipé à l’aval d’un clapet de
défeuillage d’une capacité d’évacuation de 80 m3/s .

• Une usine
La centrale est composée de 6 groupes de production (5 turbines Francis et 1 turbine Kaplan).

Figure 1 : Plan masse global de l'aménagement de Mauzac

2.2 Les anciens clapets


Les 2 clapets étaient situés quasiment en rive droite du barrage de Mauzac, près du canal de Lalinde. Seul un
seuil déversant se situe entre la rive droite et les 2 clapets.

page 208
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

Vannes toit (5)


Vannes STONEY (3)
CLAPETS (2)

Seuils déversants (3)

Seuil déversant

Figure 2 : Vue des différents organes évacuateurs de crue du barrage de Mauzac

Les 2 clapets étaient de conception identique. Les tabliers étaient de fabrication mécano-soudée. Ils étaient
fixés sur le seuil du barrage par un axe articulé. Chaque clapet faisait 15 m de longueur et 1,50 m de hauteur
pour une masse estimée à environ 7 tonnes.
Ces clapets étaient manœuvrés par à un contrepoids situé dans la pile rive gauche de chaque clapet. Ce
contrepoids était relié à une extrémité du tablier par l’intermédiaire d’une brimbale, d’un câble et d’une
poulie de renvoi et permettait de maintenir le clapet fermé quelle que soit la hauteur d’eau amont.
Pour ouvrir un clapet, la pile gauche contenant le contrepoids était remplie d’eau par l’intermédiaire d’une
vanne d’amission amont. L’eau montait alors dans la pile et le contrepoids était « allégé » par l’effet de la
poussée d’Archimède ; le clapet basculait alors et s’affalait sur le seuil sous l’effet de la poussée hydraulique.
Pour la refermeture du clapet, la vanne d’admission de la chambre d’eau était fermée et la vanne
d’échappement aval était ouverte. La pile rive gauche se vidait alors et le contrepoids assurait la fermeture du
clapet.

Figure 3 : Vue des différents éléments reliant le clapet au contrepoids


(brimbale, poulie de renvoi, axe, câbles d’attache)

page 209
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________
3. LE REMPLACEMENT DES CLAPETS – DONNEES D’ENTREE DE L’OPERATION
Les données d’entrée de l’opération, permettant de définir la conception des clapets, étaient principalement :
• Le fonctionnement attendu des futurs clapets,
• L’état du génie civil au niveau des passes des clapets.

3.1 Le fonctionnement des futurs clapets


A la demande de la Maitrise d’Ouvrage, les fonctions à assurer par les 2 nouveaux clapets étaient les suivantes :
• Dès leur mise en service :
o Une fonction « Évacuation des crues » identique à celle existante (ouverture complète des
clapets réalisée manuellement en local par un opérateur),
o Une fonction « Évacuation des embâcles » différente de la fonction actuelle. Les clapets
devaient pouvoir être positionnés manuellement en ouverture partielle, sur une plage de
niveau amont allant de RN à RN - 80cm, pour la réalisation des chasses en rive droite devant
la prise d'eau du canal de Lalinde.
• A moyen terme :
o Une fonction régulation « du plan d’eau » : les clapets devront pouvoir assurer la régulation
du plan d’eau en étant intégrés dans le pilotage automatique du barrage. A ce titre les clapets
et leurs organes de manœuvre devaient donc être dimensionnés pour supporter de fréquentes
manœuvres.
o Une fonction « Passage du débit réservé » : les clapets devront pouvoir assurer le passage du
débit réservé de l’aménagement de la cote RN à la cote RN-20 cm.

3.2 L’état du génie civil de l’ouvrage au niveau des passes clapets


Le remplacement des clapets devaient s’accompagner notamment du remplacement des pièces fixes de seuil.
Dans ce contexte, des recherches sur l’historique de l’aménagement et des sondages (par carottage) ont été
effectués en début d’opération pour connaître l’état du génie civil au niveau des passes clapets.

3.2.1 Historique de l’ouvrage


Le barrage "primitif" (traits rouge sur le schéma ci-dessous) a été construit au milieu du 19ème siècle, il est
constitué de blocs d'enrochement d'assez gros diamètre, semblable à un béton cyclopéen. En 1920, une
surélévation du barrage a été effectuée en ajoutant un nouveau seuil et une recharge aval (traits vert). En
1950, le barrage a de nouveau été surélevé, cette fois ci par adjonction de clapets automatiques, dans les
passes qui nous concernent (trait bleu). La démolition du béton de 1920 avait alors été entreprise pour
construire le seuil du clapet. La cote de seuil du clapet était inférieure à la cote du seuil construit en 1920. Ce
n'était donc pas une simple superposition, mais une substitution partielle. Le schéma ci-dessous montre cette
superposition de couches au niveau d’une des passes fixes situés à côté des passes clapets.

Figure 4 : Vue des surélévations successives de l'ouvrage au niveau des passes fixes et des passes clapets

page 210
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

3.2.2 Résultats des carottages


Les résultats des carottages effectués au niveau des passes clapets ont révélé une qualité du béton 1920
totalement insuffisante pour reprendre des efforts apportés par des nouveaux clapets : le béton 1920 était en
effet localement totalement dépourvu de liant, qui semblait avoir été le siège d’importantes venues d’eau.

Figure 5 : Vue du résultat d'un des carottages (à droite)

4. LA CONCEPTION DES CLAPETS


La conception suivante a été retenue pour les 2 nouveaux clapets :
• Tablier des clapets
o Dimensions : 15 m de large, 2 m de haut ; Poids : 7 Tonnes. Les nouveaux clapets venaient
en remplacement des clapets précédents ; leurs dimensions et leur poids sont donc quasiment
identiques aux précédents : la largeur est la même et leur hauteur a été allongée d’une
quinzaine de centimètres de manière à se prémunir des phénomènes de batillage,
o Bordé amont de forme arrondie renforcé par 13 raidisseurs verticaux et un tube rigide. Une
forme arrondie a été donnée aux clapets de manière à obtenir un meilleur écoulement (pas de
profil Creager néanmoins car l’optimisation du débit n’est pas la recherche principal pour
ces organes),
o Étanchéités latérales frottant sur bajoyers inox. Des bajoyers inox ont été installés sur les
bajoyers bétons. Ce choix avait pour but d’assurer une meilleure étanchéité et de préserver
l’état des joints dans la durée,
o 7 paliers d’articulation. Ce choix avait été laissé à la main du Titulaire du lot
hydromécanique. Les conséquences de ce choix de conception sont précisées ultérieurement.

page 211
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________

Figure 6 : Vue d'un clapet depuis l'aval (à gauche) et en coupe (à droite)

NOTA sur la fabrication des clapets : lors de l’opération de cintrage de la tôle de bordé du premier clapet, Il
a été constaté que la partie basse cette dernière avait subi une d éformation onduleuse importante suite aux
opérations de chaud de retrait (vagues répétées tous les 2500mm avec environ 80mm d’écart entre le point
haut et le point bas : figures 4-7). Cette problèmatique était principalement dû au fait que le raidisseur
longitudinal du clapet avait été pointé avant le démarrage des opéraitons de chaud de retrait, augmentant
l’intertie en bord de tôle et entrainant ensuite le phénomène de plissement constaté. Le problème a été résolu
par formage à froid de la tôle et par la réalisation de la soudure du raidissuer longitudinal. Pour le
deuxième clapet, le raidisseur longitudinal n’a pas été pointé avant les opérations de chaud de retrait.

Figure 7 : Vue du problème d'ondulation constaté sur le tôle du premier clapet lors de la fabrication

• Chaise palière (pièce fixe de seuil) :


o Poutre palière de 15 m de long sur laquelle sont positionnés les 7 paliers. Afin d’obtenir un
alignement des paliers plus facile sur site, une poutre de la longueur de la passe a été installée au
niveau du seuil de chaque clapet (voir schéma ci-après).
o 4 tiges d’ancrage verticales sous chaque palier avec possibilité de réglage en hauteur des tiges
pour assurer le positionnement de la poutre sur site
o 2 tiges d’ancrage horizontales par palier pour pouvoir reprendre les efforts amont-aval en
traction.

page 212
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

Figure 8 : Schéma d'ensemble de seuil (1er schéma) et zoom sur la poutre et ses ancrages (2ième schéma)

• Système de manœuvre :
o Un seul vérin par clapet pour une manœuvre de chaque clapet d’un seul côté. Le choix de
motoriser le clapet avec un vérin résidait dans le fait qu’il fallait pouvoir positionner ce dernier
dans n’importe quelle position d’ouverture au vu des fonctionnalités demandées.
o Vérin simple effet positionné dans la pile en lieu et place du contrepoids. La force de l’eau est
motrice pour faire descendre le clapet. Ces choix de conception ont été retenus afin notamment
de réutiliser l’intérieur de la pile après la dépose du contrepoids. De plus, l’accès au vérin et
donc sa maintenance sont plus aisés.
o Système de renvoi composé d’un ensemble {palonnier + Câbles + arbre de renvoi avec poulies +
brimbale}. De la même manière, la conception des clapets déposés a été plus ou moins
reproduite pour conserver des efforts aux mêmes endroits (têtes de pile principalement).

page 213
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________

Figure 9 : Divers schémas de la motorisation des clapets

5. LA CONCEPTION DU GENIE CIVIL ET LES INTERFACES GENIE CIVIL –


MECANIQUE
Les choix de conception réalisés dans le cadre de l’étude mécanique des clapets et décrits ci-avant ont eu des
impacts non négligeables sur les études et la conception génie civil, qui sont venues dans un deuxième temps.
2 choix de conception mécanique ont principalement influencé les dimensionnements génie civil associés :
• Passer de clapets avec 16 paliers à des clapets à 7 paliers
• Installer un vérin en fond des piles rive gauche de chaque clapet

5.1 Impacts du passage à 7 paliers d’articulation


Le passage de 16 à 7 paliers avec conservation de la manœuvre d’un seul côté a eu pour conséquence une
évolution de la répartition des charges au niveau du seuil génie civil. Ainsi, cette conception provoquait des
concentrations de contraintes fortes dans certaines zones du seuil, alors que 16 paliers permettaient
auparavant de mieux linéariser ces contraintes. La structure de la passe génie civil des clapets étant de faible
hauteur (Mauzac est Barrage Mobile en Rivière), il a fallu dans un premier temps dimensionner le ferraillage
du seuil de manière à linéariser les charges via ce dernier puis dans un deuxième temps regarder l’influence
de ces charges sur la stabilité du seuil et dimensionner une recharge aval (ajout de masse) en conséquence.

Figure 10 : Vue de la diffusion des charges transmises par les paliers au seuil génie civil

page 214
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

Figure 11 : Vue de la recharge aval créée dans le cadre l'opération

NOTA : la nécessité de créer une recharge aval ne venait pas que de cette problématique de conception (qui
n’a fait qu’augmenter son dimensionement) mais provenait également du fait que :
- L’effort global maximum au niveau du seuil génie civil était supérieur à l’effort transmis par les clapets
précédents (clapets légèrement plus hauts)
- Les codes de calcul actuels relatifs à la stabilité sont plus pénalisants que les codes de calcul datant de la
construction des anciens clapets.

5.2 Impacts de l’installation d’un vérin en fond de pile


L’installation d’un vérin ancré en fond de pile a engendré des efforts de traction sur ce dernier. Avec la
configuration précédente (fonctionnement avec contrepoids), ces efforts n’existaient pas. Il a donc fallu
réaliser en fond de pile une dalle ferraillée ancrée dans le rocher avec des tiges de plusieurs mètres de long.

Figure 12 : Vue des tiges d'ancrages de la dalle située en fond de pile venant accueillir le vérin

page 215
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________
6 LA REALISATION DU CHANTIER – FOCUS SUR LES OUVRAGES PROVISOIRES
Le remplacement des clapets a eu lieu en une seule campagne de travaux, en 2013. La réalisation du chantier
a notamment demandé la création de 2 ouvrages provisoires conséquents :
• Un batardage amont, étant donné qu’aucune vidange de la retenue n’était prévu et qu’aucun dispositif de
batardage pérenne n’existait pour ces clapets,
• Un batardage aval couplé à une piste d’accès de manière à créer un zone de travail “sèche” à l’aval des
clapets et pouvoir y accéder avec des engins de chantier et de manutention.

6.1 Le batardage amont


Le batardage amont devait permettre d’isoler simultanément les 2 passes clapets de l’amont de la retenue,
soit un linéaire d’environ 35 mètres (2*15 mètres de clapets plus les piles rive gauche respective de chacun
d’entre eux). La contrainte majeure concernant la conception et la réalisation de cet ouvrage a consisté dans
le fait qu’il devait être auto-stable, c’est-à-dire ne pas s’appuyer sur l’ouvrage génie civil, à cause des
problèmes de stabilité lors de la dépose de la recharge aval des passes.

La conception a donc consisté en l’installation de palplanches battues dans le sol et s’appuyant sur des pieux
également battus dans le sol, via deux liernes (une en tête et une en pied). Les pieux étaient ensuite tenus par
des jambes de forces venant s‘appuyer dans le sol juste au pied du barrage. Les 2 plans et la photo ci-après
illustrent cette conception

Figure 13 : Plan du batardeau provisoire amont

page 216
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

Figure 14 : photo d'une partie du batardeau amont

6.2 Le batardeau et la piste d’accès aval


Le batardage aval devait permettre d’isoler le chantier contre une crue d’environ 1200 m3/s (Crue décennale
maximum sur la période du chantier). Il a donc été décidé de construire une digue en aval des passes clapet
venant isoler ces dernières du lit de la rivière. La création de cette digue a également servi de piste pour
accéder à une plateforme créée en aval des clapets, utilisée notamment pour les lourdes manutentions ou
pour le stockage du matériel. Les photos ci-dessous montrent cette digue aux dimensions relativement
importantes pour un ouvrage provisoire (hauteur de 4 à 5 m, longueur d’environ 150 mètres).

Figure 15 : Vue de la digue et de la piste d'accès

page 217
C.2 – Remplacement des clapets de Mauzac
______________________________________________________________________________________

Figure 16 : Autre vue de la digue et de la piste d'accès

7 LES ESSAIS FONCTIONNELS DE QUALIFICATION


A l’issue du montage des clapets, les essais de qualification ont lieu en plusieurs phases distinctes :
• Essais fonctionnels hors d’eau : ces essais se sont déroulés derrière la batardeau et ont permis de
vérifier les différentes fonctionnalités des clapets (mouvement sans à-coups sur la totalité de la
course, crantage, rerpise de fuite en position fermée, fonction débit réservé, etc….)
• Essais d’étanchéité : pour ces essais, l’enceinte entre le batardeau et les clapets a été remplie pour
constater l’étanchéité de ces derniers. Les réglages nécessaires ont été effectués après vidange de
l’enceinte par des pompes (pas d’ouverture des clapets avc présence du batardeau).
• Essais fonctionnels en eau : ces essais se sont déroulés après la dépose du batardeau et ont été le
point final de la qualificaiotn des 2 clapets. Durant ces essais, plusieurs configurations ont été testées
(ouverure d’un seul clapet, des 2 clapets simultanément, ouverture d’un clapet en position débit
réservé, etc…) de manière à valider le comportement hydraulique des clapets et du tapis de récpetion
en enrochements.

Figure 17 : Photos des clapets lors des essais de mise en service

page 218
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

8 CONCLUSION
Cette opération de remplacement de clapets, qui pouvait sembler relativement “simple” a première vue, a
révélé au final de nombreuses problématiques, périphériques aux clapets en eux-mêmes. Des choix de
conception sur les clapets ont notamment eu des impacts non négligeables sur le génie civil de l’ouvrage,
notamment par le fait que la conception des nouveaux clapets différait de la conception des clapets déposés
mais aussi parce que nous étions sur un BMR (Barrage Mobile en Rivière).

La réalisation du chantier a également demandé de gros moyens logistiques par rapport à l’importance des
ouvrages remplacés. Un dispositif de batardage amont relativement complexe à concevoir et à mettre en
œuvre a notamment été nécessaire. La digue aval, qui servait également de piste d’accès pour les gros
engins, a également constitué une grosse part du chantier.

page 219
Colloque CFBR : « Vantellerie, contrôle-commande, télécom et alimentations électriques pour des barrages plus sûrs »
Chambéry, 2-3 décembre 2015

REMPLACEMENT DES VANNES DE CRUE DES BARRAGES


DE LA VANELLE ET BEAUMONT MONTEUX
Replacement of spillway gates
at La Vanelle and Beaumont Monteux dams
David, GREGOIRE
EDF, 37 Rue Diderot BP176 - 38042 Grenoble cedex 9
david.gregoire@edf.fr

MOTS CLÉS
Evacuateur de crues, Vanne charpentée, Vanne de crue, Vanne segment, Vanne Stoney, Clapet

RÉSUMÉ
Remplacement des vannes de crue des barrages de la Vanelle et Beaumont Monteux
Suite au retour d’expérience défavorable constaté sur la rénovation d’une vanne de crue du barrage de la Vanelle, il a
été décidé de remplacer les 6 vannes du barrage de Beaumont Monteux et 3 vannes sur les 4 du barrage de la Vanelle
ainsi que l’ensemble des organes de manœuvre. Le remplacement est réalisé à l’identique. Le contrôle commande et
l’alimentation électrique de chaque vanne sont également remplacés selon les principes de sûreté en vigueur. Le
remplacement des vannes se déroule vanne par vanne, ce qui nécessite de faire cohabiter pendant la phase des travaux
deux installations de contrôle commande. Le remplacement des vannes permettra de garantir la sûreté des ouvrages
pour les 50 prochaines années et de moderniser les installations.

ABSTRACT
Replacement of spillway gates at La Vanelle and Beaumont Monteux dams.
Following the negative feedback on the refurbishment of a flood gate at the dam of La Vanelle, it was decided to
replace the six gates of the Beaumont Monteux dam and three out of the four gates of La Vanelle dam – as well as all
the actuators. The replacement is performed identically. The control systems and power supply of each gate are also
replaced in accordance with the applicable principles of safety. The gates are replaced one at a time, which requires
the old control systems to coexist with the new one during the construction phase. The replacement of the gates will
ensure the safety for the years to come of the hydraulic structures and modernize the facilities.

1. CONTEXTE

1.1 Présentation des aménagements de La Vanelle et de Beaumont-Monteux

Barrage de La Vanelle
L’aménagement de La Vanelle, situé sur l’Isère, à l’aval de la ville de Romans (26) a été mis en service en 1950.

Le barrage mobile évacuateur de crues est équipé de 4 vannes segment surmontées d’un clapet déversant
(2 m de hauteur), fermant des passes de 18 m de large par 10,30 m de hauteur.
Il existe un jeu de batardeaux amont et un jeu de batardeaux aval permettant d’isoler un pertuis.
Vannes et clapets sont constitués de profilés et de tôles assemblés par rivets. La masse du clapet est
de 19 tonnes, celle de la vanne de 100 tonnes.
Vannes et clapets sont manœuvrés par l’intermédiaire de chaînes Galles (mouflage pour la vanne segment).

Les étanchéités latérales sont assurées par des joints plats montés sur tôles ressort et les étanchéités de seuil
par un joint note de musique.
Chaque vanne est pourvue de deux contre-galets cylindriques latéraux situés en partie inférieure.
En 2010-2011, la vanne n°2 a fait l’objet de travaux de rénovation des structures ainsi que des étanchéités.

page 221
C.3 – Remplacement des vannes de crue des barrages de la VANELLE et BEAUMONT-MONTEUX
______________________________________________________________________________________

Graphique 1 : Vanne Segment Graphique 2 : Coupe dans un pertuis

Constructeur des vannes : Schneider


Débit max d’un clapet : 100 m3/s – Débit max d’une vanne : 750 m3/s

Barrage de Beaumont-Monteux
L’aménagement de Beaumont Monteux, situé sur l’Isère, à l’aval du barrage de la Vanelle a été mis en service en
1921.
Le barrage mobile évacuateur de crues est équipé de 6 vannes Stoney surmontées d’un clapet déversant (1,5 m de
hauteur), fermant des passes de 17,5 m de large par 10,40 m de hauteur.
Il existe un jeu de batardeaux amont et un jeu de batardeaux aval permettant d’isoler un pertuis.
Vannes et clapets sont constitués de profilés et de tôles assemblés par rivets. La masse du clapet est de 8 tonnes,
celle de la vanne de 139 tonnes.
Les vannes sont manœuvrées par des chaînes Galles. Les clapets sont manœuvrés par l’intermédiaire de câbles.
Les étanchéités latérales sont assurées par des joints cornières et les étanchéités de seuil par un joint note de
musique.
Chaque vanne est pourvue d’une série de contre-galets de guidage amont et latéraux.

Graphique 3 : Vue aval du barrage Graphique 4 : Coupe d’un pertuis

Constructeur des vannes : LEVAIVE & Cie


Débit max d’un clapet : 50 m3/s – Débit max d’une vanne : 700 m3/s

1.2 Contexte du remplacement des évacuateurs de crues


Compte tenu des éléments défavorables de complexité (présence de peintures amiantées, périmètre incertain
des travaux), de coûts et de délais constatés sur la rénovation de la vanne n°2 de La Vanelle, ainsi que des
diagnostics des différentes vannes, il a été décidé de remplacer les 6 vannes du barrage de Beaumont-
Monteux et 3 vannes sur les 4 du barrage de La Vanelle, ainsi que l’ensemble des organes de manœuvre.
Le remplacement demandé est à l’identique.

page 222

Vous aimerez peut-être aussi