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I- Contexte ................................................................................................................................................................7
2.1.3.- Climat........................................................................................................................................................17
2.1.4.- Géologie....................................................................................................................................................20
VII- Recommandations..........................................................................................................................................87
Tableau 11. Températures moyennes d’Aquin (Bleu) et Fonds des Nègres (Rouge)
Tableau 15 a. Pondération de la variable : Installation des Maisons à 25 mètres des berges des Rivières.
Tableau 15 b. Résultat : Installation des Maisons à 25 mètres des berges des Rivières (V1)
Tableau 16 a. Pondération de la variable : Maison à moins de 30 mts du lit de rivière et pentes supérieure à 3%
Tableau 16 b. Résultat des Maisons à moins de 30 mètres du lit des rivières et pentes supérieures à 3% (V2)
Tableau 17 a. Pondération de la variable : Pourcentage de la population ayant accès à un abri provisoire en cas
d’urgence
Tableau 17 b. Résultat du Pourcentage de la population ayant accès à un abri provisoire en cas d’urgence (V3)
Tableau 21 a. Pondération de la variable : Pourcentage de la population ayant accès aux services publics
Tableau 21 b. Résultat du Pourcentage de la population ayant accès aux services publics (V6)
Tableau 22 a : Pondération de la variable : accès aux médias de communication (Nombre de radios, télévisions
auxquelles la population a accès)
Tableau 23 b. Résultat de la variable: Répartition de la population dans les différentes zones. (V8)
Tableau 32 a. Pourcentage d’exploitants de Ressources Naturelles (Charbon, Planche, Bois gras…) ayant un revenu
supérieur à 50,000 gourdes
Tableau 32 b. Pourcentage des exploitants de Ressources Naturelles (Charbon, Planche, Bois gras…) ayant un
revenu supérieur à 50,000 gourdes (V15)
Tableau 35 a. Pondération de la variable : Quantité de terres sous utilisées et faisant objet d’une exploitation
inappropriée.
Tableau 35 b. Résultat de la Quantité de terres sous utilisées et faisant objet d’exploitation inappropriée. (V17)
Tableau 38. Poids relatif par type de vulnérabilité appliquée dans cette étude
Tableau 39. Résumé des moyennes pondérées pour chaque type de vulnérabilité dans les différents Bassins
Versant et Côtier
Haïti, située dans la mer des caraïbes sur la trajectoire de la majorité des cyclones et ouragans, se trouve
dans une situation d’extrême vulnérabilité face aux aléas naturels, et en proie à de croissantes menaces
complexes, fruit de l’interaction des menaces naturelles aggravées par la dégradation de
l’environnement, la déforestation, les constructions et l’exploitation anarchiques des terres. Le pays
s’expose à un large spectre de menaces naturelles d’origine hydrométéorologique (cyclones,
sècheresses) et sismique (tremblements de terres, tsunami) et, de par sa topographie accidentée, est
sujette à une géodynamique particulièrement accentuée, entrainant de fréquentes inondations,
glissements de terrain et éboulements.
Pour comprendre cette dynamique si complexe de la vulnérabilité au niveau de l’U.H. Aquin/Saint Louis
du Sud, les analyses vont se faire à l’échelle ‘’bassin versant’’. Le bassin versant conçu comme un
système signifie que c’est un tout, fonctionnellement indivisible et interdépendant, conformé par les
interrelations dynamiques dans le temps et l’espace de différents sous-systèmes : social, économique,
légal, culturel, institutionnel, productif, biologique, physique et environnemental et où l’eau agit comme
un élément intégrateur depuis la partie haute jusqu’à la partie basse et côtière.
Dans les bassins versants d’Haïti, dominés par des reliefs accidentés, la gestion intégrale est étroitement
liée à la réduction de la vulnérabilité, aux risques et désastres naturels, causés par l’interaction de cette
vulnérabilité avec des menaces comme ouragans, inondations, glissements, éboulements et
sècheresses. Une bonne gestion des ressources naturelles peut permettre une régulation hydrologique
adéquate dans le bassin versant et avec cela, réduire les débits extrêmes qui affectent le plus tant bio-
physiquement que socio-économiquement.
En effet, le bassin versant comme unité hydrologique constitue un environnement biophysique et socio-
économique logique pour caractériser, diagnostiquer, planifier et évaluer l’usage des ressources
naturelles, l’analyse environnementale et l’impact global des pratiques de gestion ; autant que l’unité de
production peut être le moyen adéquat pour implémenter la gestion des ressources ; selon la vocation
du bassin versant et en accord aux systèmes productifs dans la dynamique de son environnement
écologique et socio-économique. L’intégration de toutes les unités bien gérées permettra d’obtenir une
gestion intégrale du bassin versant, réduisant sa vulnérabilité aux désastres naturels.
Pour atténuer l’impact des catastrophes naturelles au niveau de l’U.H. Aquin/Saint-Louis du Sud et
garantir un environnement agréable et sain pour l’émancipation de la population, une analyse succincte
du degré de vulnérabilités des huit (8) bassins versants et neuf (9) bassins côtiers s’avère nécessaire afin
de déceler le type de vulnérabilité dominant, les actions à entreprendre et la priorisation des bassins.
Tout en tenant compte que le bassin versant est l’unité naturelle et idéale pour analyser la vulnérabilité
et le risque aux désastres, l’étude va se baser sur la réalité des sections communales considérées de
façon unitaire. Les objectifs visés dans ce travail sont de/d’:
o Estimer la vulnérabilité, déterminer les zones critiques et élaborer une proposition pour la
mitigation du risque aux désastres naturels dans l’unité hydrographique Aquin/Saint Louis du
Sud.
o Concerter ou proposer des actions et critères avec les acteurs afin d’élaborer une proposition de
mitigation qui réponde à la réalité locale et qui promeut la capacité d’autogestion de la
communauté et des collectivités.
II- PRÉSENTATION DE L’U.H. AQUIN/SAINT-LOUIS DU SUD
2.1.-CADRE GÉOGRAPHIQUE
L’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud s’étend sur la côte Sud d’Haïti, à l’entrée du
département du Sud, c’est-à-dire à l’extrémité Est du département. Elle est bornée au Nord par la
commune de l’Asile, la 12ème Colline à Mongons et la 10ème Guirand de la commune d’Aquin, au Sud par
la mer des Caraïbes, à l’Ouest par l’extrémité Ouest de la 1ère Boileau limitrophe à la 2ème section
Martineau de la commune de Cavaillon et à l’Est par une partie de la 9ème Fonds des Blancs et l’extrémité
Est de la 11ème Frangipane de la commune d’Aquin.
L’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud a une population de 155,702 habitants, pour une
superficie de 711 km2. Composée principalement par deux communes dont Aquin et Saint Louis du Sud,
elle compte également la section communale Boileau de la commune de Cavaillon. Elle comprend, dans la
commune d’Aquin, les sections communales de Macéan, Bellevue, Brodequin, Flamands, Mare-à-Coiffe,
La Colline, une partie de Fonds-des-Blancs et Frangipane et celles de Saint-Louis du Sud comme Grand-
Fonds, Baie Dumesle, Grenodière, Zanglais, Sucrerie-Henry, Solon, Chérette, Corail-Henry.
Toutefois, dans le cadre du Plan de cogestion, toutes les sections communales appartenant à la
commune d’Aquin ont été prises en considération et seront touchées par des activités qui tiennent
compte des potentialités des autres sections communales comme Colline à Mongons et Guirand.
Entre les 8 bassins versants principaux identifiés dans l’unité se situent les bassins côtiers. Ces zones de
littoral regroupent nombreuses ravines qui débouchent aussi directement sur la mer des Caraïbes. Au
nombre de neuf (9), ces bassins côtiers sont répartis de l’est à l´ouest dans l’unité et mesurent 321,5
km2, soit 46 % de la superficie totale de l´unité hydrographique. Il s’agit du bassin côtier :
Dans l’Unité Hydrographique d’Aquin-Saint-Louis peuvent se différencier deux parties différentes par
rapport aux pentes. Les bassins versants de la partie orientale ont une plus grande surface de pente très
faible (0- 3 % de pente) que les bassins versant de la partie occidentale.
D’après le tableau ci-dessous, les valeurs de pente les plus faibles, entre 0 et 3 % correspondent aux
plaines et aux systèmes de terrasses alluviales des rivières Boileau, Mombin, Millionnaire, Brodequin, à
la plaine de la rivière Vieux Bourg D’Aquin et aux vallées de fonds plats de la zone de Frangipane. Le
32,7% de la surface de l’unité hydrographique se situe dans cet intervalle, ce qui représente 232 km2.
L'analyse topographique indique dans le tableau ci-dessous que la hauteur moyenne de l’unité
hydrographique est de 169 mètres par rapport au niveau de la mer (m.s.n.m.). Comme dans le cas de la
pente, il est possible de différencier deux parties, la partie orientale avec des hauteurs topographiques
plus basses et la partie occidentale avec des hauteurs topographiques plus hautes. Entre 0 et 100
m.s.n.m. se situent le 44,5 % de la surface de l’unité, ce qui représente 315 km2. Cette superficie
correspond notamment aux plaines et aux systèmes de terrasses alluviales des rivières Boileau,
Mombin, Millionnaire, Brodequin, à la plaine de la rivière Vieux Bourg D’Aquin et aux vallées de fonds
plats de la zone de Frangipane.
En Haïti, les données climatiques ne sont pas abondantes. Il y a très peu de stations climatiques et celles qui
fonctionnent ou celles qui ont fonctionné ne disposent que de données pluviométriques et dans le meilleur de
cas de données de températures. Il n’existe pas de données sur l’insolation, l’évaporation, la vitesse du vent ou
la température du sol. Dans l’Unité Hydrographique Aquin/Saint- Louis du Sud, il n’existe pas pour le moment
des stations qui fonctionnent régulièrement depuis les années 90 du siècle passé. Pour élaborer l’étude sur la
climatologie, plusieurs sources de données ont été consultées :
• Données pluviométriques que dispose le Service National des Ressources en Eau (SNRE), 4 stations
pluviométriques ont été considérées.
• Données de température, Évapotranspiration Réelle et Évapotranspiration Potentielle disponibles sur la
base de données climatologiques de la FAO.
Les données pluviométriques utilisées pour élaborer ce chapitre procèdent des 4 stations que le SNRE disposait
dans la zone d´étude et dans les environs. Il y a 2 stations qui fournissent des séries de plus de 20 ans complets :
celles de Fonds des Nègres et Saint-Louis du Sud. Les 2 autres stations fournissent des séries de 2 ans (celle
d’Aquin) et 3 ans celle de l’Asile. Le réseau actuel du SNRE ne dispose pas de stations fonctionnelles en 2010.
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2.1.3.2 ÉTUDE DES PLUVIOGRAMMES.
Les pluviogrammes présentent une saison pluvieuse entre les mois d´avril et le mois d’octobre et une saison
sèche qui commence le mois de novembre et qui termine le mois de mars. La saison pluvieuse commence le
mois d’avril, le mois de mai présente le maximum tandis que pendant les mois de juin et juillet, la précipitation
diminue ; à partir du mois d’août, la précipitation augmente jusqu’au mois d’octobre qui est le deuxième mois le
plus pluvieux de l’année après mai.
La station pluviométrique de Saint-Louis du Sud (21 ans complets) présente une précipitation moyenne de 2.108
mm. La saison sèche se distribue entre les mois de novembre et mars, les mois de novembre et décembre
présentent une précipitation similaire d´environ 90 mm, le mois de janvier est le plus sec avec un registre de 79
mm, en février la précipitation commence à monter jusqu’au mois d´avril. La saison pluvieuse commence le mois
d´avril, pendant le mois de mai la précipitation continue à augmenter, en juillet la pluie diminue et remonte lors
du mois d’août, le mois le plus pluvieux est octobre avec 420 mm.
La station pluviométrique de l’Asile (3 ans complets, les données ne sont pas trop représentatives) présente une
précipitation moyenne de 1.429 mm. La saison sèche se distribue entre les mois de décembre et mars, les mois
de décembre et le mois le plus sec avec 23 mm. La saison pluvieuse commence le mois d’avril et pendant le mois
de mai, la précipitation continue à augmenter. En juin et juillet, la pluie diminue et remonte lors du mois d’août,
le mois le plus pluvieux est septembre avec 220 mm.
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Tableaux 9 et 10. Pluviogrammes de Fonds des Nègres et Aquin
La station pluviométrique de Fonds des Nègres (25 ans complets) présente une précipitation moyenne de 1.470
mm. La saison sèche se distribue entre les mois de novembre et mars, le mois de décembre est le plus sec avec
moins de 37 mm ; en janvier, la précipitation commence à monter jusqu’au mois d´avril. La saison pluvieuse
commence le mois d’avril jusqu’au mois de mai où la précipitation continue à augmenter ; la pluie diminue en
juin et juillet et remonte lors du mois d’août qui est le plus pluvieux avec 247 mm. En septembre, la précipitation
diminue et remonte en octobre, jusqu’à 209 mm.
La station pluviométrique d’Aquin (2 ans complets avec des données qui ne sont pas trop représentatives)
présente une précipitation moyenne de 1.225 mm. La saison sèche se distribue entre les mois de décembre et
mars. Le mois de février est le plus sec avec de moins de 31 mm, en mars la précipitation commence à monter
jusqu’au mois d´avril. La saison pluvieuse commence le mois d’avril jusqu’au mois de mai où la précipitation
continue à augmenter. En juin et juillet, la pluie diminue et remonte lors du mois d’août, le mois le plus pluvieux
est octobre avec 273 mm.
Les témperatures se distribuent d’une façon similaire lors de l´année dans toutes les stations considerées. Les
mois les plus froids coïncident avec la station sèche, c’est-à-dire les mois de novembre, décembre, janvier,
février et mars, le mois de janvier est le plus plus froid avec une témperature de 24,2 ºC à Aquin et 21,8 ºC à
Fonds des Nègres. Les mois les plus chauds sont les mois de la saison pluvieuse : avril, mai, juin, juillet, août,
septembre et octobre, le mois le plus chaud est août avec des températures moyennes de 27 ºC à Aquin et 25 ºC
à Fonds des Nègres. La temperature moyenne annuelle d’Aquin est 26,3 ºC et 22,1 ºC á Fonds des Nègres.
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Tableau 11. Températures moyennes d’Aquin (Bleu) et Fonds des Nègres (Rouge)
2.1.4.- GÉOLOGIE
L’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud se situe dans le massif de la Hotte qui constitue la plus grande
partie de la presqu´ile du Sud. C´est une chaîne élevée, de 2.400 m, au pic Macaya, point culminant du massif du
même nom. Les chaînons du massif s’alignent vers la direction est-ouest.
Le crétacé supérieur calcaire est bien representé dans l’unité hydrographique, il affeure dans la zone centrale et
nord de la commune de Saint-Louis et dans la zone en amont des bassins Namboue et Lévesque dans la zone
nord-est de l’unité. Le crétacé supérieur est régroupé dans la formation Macaya (Butterlin, j. 1960) définie
comme des calcaires un peu argilieux, en lits épais, finement détritiques, parfois siliceux, les couches
supérieures sont constituées de marnes à cassure conchoïdale. La formation est très plissée. En plus des roches
calcaires, affleurent des roches basaltiques d´âge crétacé superieur, notamment dans la zone sud-est de la
commune de Saint-Louis du Sud et dans la section de la Colline de la commune d’Aquin.
Sur les calcaires de la formation macaya reposent discordants les calcaires pélagiques du Paléocène inférieur
qui affleurent notamment dans la partie sud-est de la commune d’Aquin. L’éocène inferieur repose discordant
sur le Palócène inférieur, il est constitué par des roches calcaires, les affleurements se situent dans la zone de la
baie de Mesle et de Saint-Louis. L’éocène moyen est constitué de roches calcaires du type biomicrites
pélagiques, les affleurements se situent dans la partie sud de la commune d’Aquin. Le miocéne moyen est
constitué par des calcaires marneux pélagiques et les affleurements se situent dans la zone sud d’Aquin.
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Le quaternaire alluvial est constitué de matériels détritiques notamment du gravier, du sable et des argiles et se
distribue dans les marges des rivières et dans les plaines alluviales des rivières Boileau, Mombin, Millionnaire,
Brodequin et Vieux Bourg d’Aquin. Le quaternaire des terrasses d’abrasion marine est constitué des calcaires
récifaux déposés lors de la dernière transgression marine, elles se distribuent notamment sur la côte de la
commune d’Aquin.
2.1.5.- SOLS
Quatre types de sols dominants ont été identifiés au niveau de l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du
Sud: Brunisols, Vertisols, Fersialsols, sols peu évolués d’érosion.
- LES BRUNISOLS occupent la majeure partie du bassin versant et constituent l’essentiel des types de sols
rencontrés. Ils supportent généralement une végétation broussailleuse ou herbacée, la végétation arborée étant
de faible densité. Ils se retrouvent le long de la plaine côtière, de la première section Boileau de la commune de
Cavaillon à la 4e section Zanglais de la commune de Saint-Louis du Sud. Cette dernière est dominée par les
BRUNISOLS reposant sur du calcaire dur ou friable dans certains cas. Dans la partie plane bordant la côte se
rencontrent essentiellement des BRUNISOLS de faible épaisseur.
- LES VERTISOLS se développent dans toute la zone basse de l’Unité Hydrographique ; la principale poche se
trouve dans l’espace couvert par les 1e, 2e, 3e et 5e sections de la commune d’Aquin. Cette poche de vertisols
commence dans les terrains à faibles pentes autour des localités Boisrond et Mon Séjour de la 3e section
Brodequin, puis longe la route nationale (limite nord de la 1e section Macéan) pour s’élargir ensuite des deux
côtés, suivant les bases des collines en direction de la 2e section Bellevue au nord et à la limite des sols de marais
en direction des localités Duverger (1e section Macéan) au sud. L’espace se boucle à l’Est et à la base des
versants menant à la localité Joupa Boule. Ces sols, très favorables aux cultures sarclées, supporte une
végétation arborée généralement dense.
- LES FERSIALSOLS se retrouvent surtout dans la partie supérieure des sections Chérette et Grand-Fond, sur les
sommets, les flancs de montagnes, comme dans les vallées et gorges formant les lits des ravines et rivières. Il
faut aussi noter la présence d’une plage de FERSIASOLS dans une partie de la 4e section Flamands autour des
localités Nan Davi et Ka Titon, jusqu'à la côte. Il en est de même pour la partie bordant la 6e section La Colline
dans sa limite supérieure.
- LES SOLS PEU EVOLUÉS D’ÉROSION se trouvent essentiellement sur les sommets et les pentes dans la partie
accidentée suivant la plaine côtière de la section Flamands, sur les élévations de la zone de Duverger, la pointe
de Terre-Rouge, et l’Ile de Grosse-Caille, également sur les versants de la 7e section Chérette. Ces sols subissent
une érosion constante qui empêche leur évolution où la roche mère affleure. Grande zone de production de
charbon de bois, la bayahonde constitue principalement la végétation broussailleuse ou arbustive. Sur les
sommets où l’érosion est vraiment poussée, le gommier faufile ses racines entre les gros cailloux de la roche
mère calcaire en désagrégation où se développe une fine couche de sol.
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Les sols de l’Unité Hydrographique présentent une texture majoritairement limono-sableuse, ce qui aurait pour
effet de faciliter l’infiltration de l’eau si la pente et l’état de surface du sol le permettent. Le type de drainage
d’un champ influe grandement sur la croissance des cultures et leur sensibilité aux ravageurs. Les zones mal
drainées sont souvent plus sujettes aux maladies, comme les infections à Phytophthora, la fonte des semis et la
pourriture des racines. La couleur du sol et les variations de couleur sont de bons indicateurs du type de
drainage naturel du sol. Les sols bien aérés ou bien drainés sont généralement rougeâtres, ou bruns (tels ceux
retrouvés en grande majorité au niveau des sites étudiés).
Cependant, l’état structural de ces sols et leur faible profondeur (exception faite des Vertisols de la commune
d’Aquin) confèrent à ces derniers de faible capacité de rétention en eau et une surface d’exploration racinaire
limitée. Ce qui représente une limitation pour un exploitant dans le choix des cultures à mettre en place. Dans
l’ensemble, du point de vue physique, les sols de l’Unité Hydrographique présentent de grandes limitations
quant à leur mise en valeur agricole.
Quant aux matières organiques (MO), les résultats d’analyses, associés aux observations de terrain, dénotent
une grande pauvreté des sols de l’Unité Hydrographique en cet élément. Seuls les sols retrouvés au niveau des
plaines et des fonds de vallée, dans la commune d’Aquin surtout, sont pourvus d’une teneur en matières
organiques appréciables (teneur moyenne). Ce constat pourrait être expliqué par le fait que les versants, soumis
à une érosion accélérée et des pratiques agricole inappropriées, perdent de plus en plus les couches supérieures
qui renferment la majeure partie des matières organiques au profit des plaines et des bas-fonds.
2.1.6.- ÉCOSYSTÈMES
La végétation est assez diversifiée dépendamment de la localisation des aires agro-écologiques qui déterminent
le type d’espèces les plus couramment rencontrées. Généralement, la strate herbacée est composée des
cultures sarclées (maïs, petit mil, pois inconnu, haricot, manioc, pois congo, pois souche, patate douce,
giraumont, tomate, calalou, melon, légumes, pistache, igname), d'herbe guinée, bambou, roseau, canne –à-
sucre, vétiver. La strate arbustive est constituée de café, cacao, banane, citron, palma cristi, caïmite, abricot,
goyave, grenadia, candélabre tandis que la strate arborée est caractérisée par des arbres fruitiers comme
orange douce, orange sûre, chadèque, mangue, avocat, corossol, cocotier, quenêpe, cirouelle, arbre véritable,
arbre à pain, cachiman et d'arbres forestiers comme chêne, frêne, acajou, cèdre, campêche, bayahonde,
amande, neem, gommier, saman, palmiste, mombin, latanier franc, ficus, bois blanc, bois coma, bois espagnol,
bois d'orme, bois rouge, sucrin, benzolive, leucaena.
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Les écosystèmes anthropisés (agricole, agro-forestiers) attirent de nombreuses espèces de l’avifaune
sauvage(les tisserins), de nombreux insectes nuisibles aux cultures, des batraciens (grenouille, crapaud),
différents anolis et certains mammifères (rat, souris, mangouste, etc.) qui constituent de véritables fléaux pour
la récolte et également le développement de la micro faune.
Par ailleurs, en plus des écosystèmes agricoles et agroforestiers caractérisés par les espèces mentionnées ci-
dessus, l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud possède un écosystème de forêt sèche localisée à à
Macéan (1e section), Flamands (4e section) et Frangipane (7e section) d’Aquin. Il est constitué principalement de
bayahonde, d’autres espèces comme le gaïac, des cactus, neem (espèce introduite), le tamarin et des arbustes
comme le ricin et l’olivier (benzolive), le bois lait, le candélabre, le sisal, le médicinier. Cet écosystème répond
surtout à une demande en bois de chauffage et en charbon de bois et renferme une faune riche et variée
comme les espèces animales domestiques (caprins, bovins, équins et volailles) et les mammifères comme (le rat,
le chat sauvage, les mangoustes, etc.,); des reptiles comme (le lézard, la couleuvre, etc.,); des batraciens et de
nombreuses familles d’oiseaux comme les picidés, les columbidés, les phoenicoptéridés, les ardéidés
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Un autre écosystème d’importance à signaler –le rak- est retrouvé dans plusieurs sections communales,
principalement à Brodequin, Corail-Henry, Chérette, Grand-Fonds et Boileau. Il est constituée d’espèces
forestières (délin, acacia, campêche, bois chandelle, bayahonde, palmiste, gommier, latanier, ficus, mapou), de
quelques espèces fruitières (citrus, avocatiers, etc.) et d’autres arbustes sauvages. Généralement, la couverture
végétale est assez importante, avec un taux de plus de 50%, ce qui est dû à leur accessibilité difficile et leur
nature géologique rocailleuse.
L’Unité Hydrographique est aussi caractérisée par un écosystème aquatique assez abondant avec neuf cours
d’eau importants comme la rivière Mombin, la rivière Millionnaire, la rivière Brodequin, la rivière du Vieux Bourg
d’Aquin, la rivière de la Colline, la rivière Boileau, la rivière Bois d’Orme (4e Flamands), la rivière Citron (1e
Macéan) et la rivière Zanglais, un étang comme Tête l’Étang à Macéan, des mares d’eau permanentes ou
temporaires (Morisseau) et les embouchures des rivières.
Il faut ajouter que les berges de ces rivières s’élargissent à chaque averse de forte intensité, surtout dans la
partie en aval, ne laissant aucune trace de végétation naturelle et réduisant considérablement les surfaces
dédiées à l’agriculture.
En haute altitude, des espèces rarement rencontrées dans d’autres écosystèmes comme les fougères
arborescentes, des épiphytes, des lianes, des xérophytes méritent une attention spéciale, à cause du caractère
endémique à déterminer.
Autre écosystème d’importance écologique retrouvé dans l’Unité Hydrographique est l’écosystème côtier
caractérisé par une zone côtière-marine longue de 150 kms. Elle s’étend de Frangipane à Boileau (1ere section
communale de Cavaillon), incluant toute la zone côtière d’Aquin et de Saint-Louis du Sud. Les espèces marines
exploitées par les pêcheurs sont les crabes, la langouste, les tritris, les crevettes, le hareng, le poisson rose, le
perroquet, la sarde, la dormeuse, la raie, la brochette, le poisson kong
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Photo 2. Espèces de poissons à Zanglais, commune de Saint-Louis du Sud
Dans des endroits spécifiques comme le littoral de la ville d’Aquin, Macéan, Zanglais et surtout à Baie Dumesle
et Boileau, une forêt de mangroves s’y retrouve encore ; elle est caractérisée par les espèces de mangliers
comme le manglier rouge (Rhizophora mangle), le manglier noir (Avicennia germinans), le manglier blanc
(Laguncularia racemosa) et le manglier (Conocarpus erectus). Elle est accompagnée généralement des espèces
suivantes : le cocotier (Cocos nucifera L.), l’amandier (Terminalia catalpa L.), le raisin de mer (Coccoloba uvifera),
le coton fleur (Ochroma pyramidale), le gros Mahaut (Thespesia populnea (L.) Soland.), l’olivier batard ou
mangle blanc (Bontia daphnoïdes).
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Photo 3. Mangrove sur le littoral de Zanglais, commune de Saint-Louis du Sud
Le sol, en tant que ressource naturelle sur laquelle reposent de nombreux êtres vivants et les activités de
l’homme, fait l’objet de compétition pour les différents usages. Sa gestion constitue un enjeu de société majeur,
vu les multiples pressions environnementales, économiques et sociopolitiques auxquelles il est soumis. Cet
enjeu est alarmant dans la mesure où la ressource sol est précaire du point de vue quantitatif face à la pression
démographique et très délicat écologiquement en raison des activités anthropiques et, aussi compte tenu de la
situation climatique et topographique du pays. En conséquence, l’usage actuel du sol présenté par la carte
d’occupation des sols est un outil permettant pour observer globalement l’état biophysique et l’ensemble des
activités qui se déroulent au niveau de l’espace. Il s’agit aussi d’un outil qui facilite le processus de planification
d’une gestion rationnelle du sol. C’est dans cette optique que le «Plan de Cogestion de l’Unité Hydrographique
Aquin/Saint-Louis du Sud» a réalisé une carte d’occupation de sol de l’UH Aquin/Saint-Louis du Sud servant de
préalable à la carte de zonage de cette Unité Hydrographique.
La carte d’occupation des sols a pris en compte non seulement les sections communales faisant partie de l’Unité
Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud mais également le reste de la commune d’Aquin rentrant dans le
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bassin versant Lhomond dans l’Unité Hydrographique Bainet/Côtes de Fer et aussi du bassin versant des Nippes.
Cette carte a été établie sur deux points essentiels comme l’état physique de l’espace à savoir le couvert
végétal, le type de végétation, les caractéristiques des sols et les activités réalisées dans l’espace durant toute
l’année.
En observant minutieusement le paysage de la zone et sa carte d’occupation de sols, il est remarqué que
l’utilisation de la terre ne se fait pas de façon rationnelle, ce qui va se confirmer avec la carte de conflit d’usage
des terres et la capacité d’usage des terres mettant en relief la notion de pentes et les différentes classes de
sols. Avec l’occupation actuelle de la terre et la capacité d’usage des terres, des espaces appropriés,
inappropriés, sous-utilisés ont été déterminés, ainsi que des espaces qui sont purement naturels comme les
plans d’eau, les zones de mangrove. Les espaces inappropriés et sous-utilisés représentent 698.3 Km2, soit
83.3% de la superficie totale, sont gérées de manière irrationnelle. Compte tenu de l’importance du sol vis-à-vis
les êtres vivants et les activités de l’homme et, face à l’ensemble des enjeux qui sont dus à sa mauvaise
utilisation par l’homme, il parait urgent et important de prendre des mesures cohésives et mêmes coercitives
pour freiner la dégradation des sols par sa mauvaise utilisation.
La situation socio-économique de l’Unité Hydrographique Aquin/St Louis du Sud n’est pas différente de celle du
reste du pays car les problèmes liés aux moyens de subsistance de base sont les mêmes et ont tendance à
s’aggraver au fil des ans. La croissance démographique, le manque ou l’absence d’infrastructures de base, la
dégradation environnementale affectant la productivité agricole et amplifiant la pauvreté dans les zones rurales
et poussant les habitants à émigrer, les collectivités territoriales abandonnées à elles-mêmes, un pouvoir
politique central sans un plan national de développement sont autant de problèmes qui affectent les conditions
de vie des populations de l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud.
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2.2.1.- DISTRIBUTION DE LA POPULATION
Selon le dernier recensement général de population et de l’habitat (RGPH) réalisé par l’Institut Haïtien de
Statistique et d’Informatique (IHSI) en 2003 et mise à jour en 2007, la population totale de l’Unité
Hydrographique Aquin/St Louis du Sud s’élève à environ 155,702 habitants.
Comparativement aux sections communales touchées par la forêt sèche (Frangipane, Flamands et une partie de
Macéan) qui sont faiblement peuplées avec une concentration de maisons le long de la route menant à Côtes-
de-Fer, les plaines d’Abraham, Aquin, Grande-Rivière, Solon et Boileau sont densément peuplées surtout le long
de la Route Nationale N2 qui traverse de long en large le territoire de l’Unité Hydrographique Aquin/St Louis du
Sud et aux abords des routes secondaires conduisant à l’intérieur des sections communales.
Par ailleurs, en plus des centres urbains de Vieux Bourg d’Aquin, Aquin et Saint-Louis du Sud, la population se
retrouve fortement regroupée dans les sections communales caractérisées par des écosystèmes agroforestiers
fortement et faiblement denses : la section communale de Zanglais tout au long de la Route Nationale N2
jusqu’à l’entrée de Grenodière, la partie basse de la rivière Millionnaire et la rivière Mombin (au bas de la
section communale de Chérette, allant à Sucrerie Henry jusqu’à Solon), la partie en amont de la section
communale de Grand Fond en amont du bassin versant de Millionnaire, la section communale de La Colline.
Il existe au niveau de l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud une nette tendance migratoire qui se fait
pour des raisons multiples dont on peut citer : la faiblesse des infrastructures de base, la quête d’emploi ou
d’opportunité économique plus intéressante, le commerce, la fuite de la misère ou la recherche d’un cadre de
vie meilleur. En effet, Port-au-Prince accueille environ 40% des migrants, tous motifs confondus (Enquête 2011,
UHASL). La France et les Antilles Françaises accueillent environ 21% des migrants de l’UHASL. Des proportions
moins importantes (16.6%) de la population se rendent dans les autres grandes villes limitrophes à l’UHASL
(Cayes, Fonds-des-Nègres, Miragoâne, Côtes-de-fer) pour ne citer que celles-là pour les mêmes motifs évoqués
plus haut.
En effet, l'agriculture est la principale activité économique à laquelle s’adonne la majorité de la population de
l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud. Elle est pratiquée dans différentes zones agro-écologiques
influencées généralement par la pluviométrie et l’altitude. Toutefois, il faut faire remarquer qu’elle ne
représente pas vraiment une activité rentable pour les agriculteurs, mis à part quelques poches où l’agriculture
fournit des revenus appréciables comme dans les plaines hydromorphes (culture du riz), dans des parcelles de
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canne-à-sucre ou dans parcelles agro-forestières à base d’arbre véritable, de cocotier ou de banane. Les
conditions dans lesquelles elle est pratiquée ne permettent pas aux agriculteurs d’en tirer profit car ils
dépendent généralement de la pluie ou travaillent des parcelles non aptes à l’agriculture ou sujettes
constamment à l’érosion.
Ensuite vient l’élevage qui constitue une forme d'épargne dans la mesure où une partie de l'argent gagné à
partir de la vente des récoltes est le plus souvent utilisée utilisé pour agrandir le troupeau ou pour subvenir à
d’autres besoins comme les funérailles, la scolarisation des enfants ou l’achat de terrain. Les espèces les plus
retrouvées sont les bovins, les ovins, les caprins, les porcins et les équins et ensuite les volailles (poules,
pintades, dindes, etc.,).
La production de charbon de bois et la fabrication de planches constituent des sources de revenus pour une
partie de la population qui ne lésinent pas à utiliser toutes sortes d’arbres pour gagner un peu d’argent. Que ce
soit dans la partie sèche où la bayahonde constitue l’espèce la plus abondante ou dans les mornes et collines,
cette activité avec ses impacts négatifs considérables sur l’environnement se réalise sans aucun
accompagnement de la part des autorités qui ne s’en soucient guère. D’où le résultat de la dégradation des
terres accompagnée de leur appauvrissement et de la sédimentation des rivières et de la zone côtière-marine de
l’Unité Hydrographique.
La pêche occupe une place importante après l'agriculture et l’élevage, surtout dans la partie basse de l’Unité
Hydrographique située sur le littoral. En effet, elle joue le double rôle de source d'approvisionnement en
aliments de haute valeur nutritive et de source de revenus pour les pêcheurs qui s’y adonnent d’une façon
traditionnelle. Malgré le potentiel existant à cause des 150 kms de côte de l’Unité Hydrographique, les pêcheurs
sont livrés à eux-mêmes, sans aucun encadrement technique et sans appui financier pour améliorer leurs outils
de pêche.
Le commerce représente aussi un secteur d’activité qui permet aux familles de subvenir à leurs besoins et il est
réalisé surtout le long de la Route Nationale N2 et dans les marchés régionaux et locaux et éparpillé à l’intérieur
des mornes. Mis à part le commerce de détail, d’autres activités comme les taxis motos, l’ébénisterie, les
maçons, le secteur de santé, le secteur bancaire, les maisons de transferts, la DGI, l’EDH, le secteur de la
communication, le système judiciaire et éducatif, les banques de borlette créent un certain nombre d’emplois. Il
faut souligner qu’un nombre appréciable de gens dépendent de l’aide extérieure provenant de leurs parents qui
sont soit en France, aux États-Unis d’Amérique, Canada ou dans les petites Antilles.
Situation économique actuelle : la population de l’Unité Hydrographique s’appauvrit de plus en plus. Selon les
données collectées sur le terrain, environ 31% de la population de cette Unité Hydrographique vit avec moins de
$ 2 us par jour, à peu près 9% avec $ 2 us par jour et approximativement 60% avec plus de $ 2 us par jour
(tableau 18). Parallèlement il convient d’ajouter que les dépenses quotidienne ponctuelle varient de $ 0.68 u.s à
$ 7 u.s par jour. Dans de nombreux cas, les dépenses moyennes dépassent de loin les revenus, cette situation
concerne la catégorie de la population dont les revenus annuels varient de moins de 10,000 gourdes l’an à
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40,000 gourdes l’an. Il s’agit de la classe la plus vulnérable économiquement (40% de la population) vivant avec
$ 2 us au plus par jour. Pour cette catégorie, les dépenses dépassent en moyenne les revenus d’une différence
de 25%, ce qui met cette classe dans un perpétuel cycle de paupérisation et dans une vulnérabilité économique
extrême.
Infrastructures scolaires : Au niveau de l’UH, le système éducatif est caractérisé par la prédominance
des institutions privées (50%), seulement 12% des enseignants sont véritablement formés à cet effet et
49% des écoles qui composent le système n’ont pas de licence de fonctionnement. Seulement 37 écoles
sur 232 répertoriées au niveau de l’UHASL ont une bibliothèque. De plus, le taux d’analphabétisme
moyen est de 19% et le pourcentage de personnes ayant une formation universitaire est de 2%. Par
ailleurs, 60% des établissements scolaires n’ont pas accès à l’eau potable et 30% n’ont pas de latrines.
Les établissements scolaires sont logés dans des structures d’accueil assez hétérogènes et se retrouvent
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soit dans des églises (baptistes, protestantes, adventistes et pentecôtistes) et des écoles presbytérales
avec cloisons en matériaux sommaires, sous des tonnelles ou des écoles à toit en paille, ou même à ciel
ouvert (sans toit). Quant aux écoles nationales, elles ne sont pas mieux structurées et parfois, leur état
laisse à désirer. Leur répartition sur le territoire de l’Unité Hydrographique est inégale car les bassins
versants les plus accessibles sont mieux pourvus en infrastructures scolaires. Il faut noter aussi que la
population de l’Unité Hydrographique n’a pas accès ni à la formation professionnelle ni à la formation
universitaire.
Infrastructures sanitaires : L’Unité Hydrographique Aquin/St Louis du Sud renferme 2 (deux) hôpitaux
privés, 2 hôpitaux publics, 6 dispensaires, 4 CSL (Centre de Santé sans Lit), 2 cliniques privées, 1 CAL
(Centre de Santé avec Lit) pour une population de 155,702 habitants repartie dans bassins versants et
bassins côtiers et avec un rapport de 1 médecin pour 7,785 habitants. De plus, sur 17 institutions
présentes au niveau de l’Unité Aquin/Saint-Louis du Sud, 10 n’offrent pas de services de base dans les
domaines suivants : pédiatrie, maternité, micro-chirurgie, ophtalmologie et odontologie pour ne citer
que ceux-là. Il faut noter que cette structure fonctionne comme un système, où chaque institution
constitue un élément du système. Les dispensaires et les CSL constituent le plus bas niveau dans la
structure de soin (1er échelon), viennent ensuite les CAL, les hôpitaux et en dernier lieu les HCR (Hôpital
Communautaire de Référence). Au niveau de l’UHASL sur 21 sections communales, 16 ont une certaine
accessibilité géographique aux services sanitaires en ce sens qu’elles ont soit une institution sanitaire,
soit un réseau routier qui facilite l’accès à une institution sanitaire limitrophe.
Énergie domestique : au niveau des ménages de l’UHASL, le bois est davantage utilisé pour la cuisson de
la nourriture (57%) et d’autres activités qui nécessitent l’usage du feu. Il est surtout utilisé dans les
zones rurales les plus reculés. On retrouve un usage moins important du charbon de bois (35%), qui est
surtout utilisé au niveau des zones urbaines de l’UHASL.
Déchets : la prolifération des matières plastiques représentent une menace pour l’environnement. Les
boissons et les produits présentés sous emballages plastiques gagnent toutes les zones de l’UHASL et
ceci même dans les zones rurales. L’absence d’une politique publique pour la gestion des déchets
solides rend difficile le contrôle de ces derniers. Le volume de déchets de toutes sortes produits dans
cette zone est très important, elle est évaluée à environ 8 tonnes/jour pour un échantillon de 647
personnes enquêtées. Au niveau des deux communes qui constituent majoritairement l’UHASL, le
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brûlage des déchets de toutes sortes reste une pratique très courante, les ordures sont également
jetées dans la mer surtout au niveau de St Louis du Sud (MDE, 2012). Le taux d’utilisation de latrines
varie de 21% à 77% au niveau des sections qui composent l’UHASL. Cependant, on dénote une faible
utilisation de latrines par la population surtout au niveau des zones les plus reculés. En effet les besoins
sont faits en pleine nature et dans des trous à ciel ouvert. Ceci représente une source de pollution pour
les points d’eau et un grave problème de santé publique. Bien que la proportion de la population à
utiliser des latrines dépasse 60%, elle reste surtout concentrer dans les parties urbanisées de l’UHASL.
Malgré les contraintes auxquelles elle se trouve confrontée, l’Unité Hydrographique Aquin/Saint-Louis du Sud
possède un certain nombre d’atouts et potentialités qui peuvent lui permettre de sortir de la situation de misère,
de chômage chronique et de manque d’activités porteuses de développement dans laquelle elle se trouve. Parmi
ces potentialités, L’Unité Hydrographique Aquin/St Louis du Sud renferme de nombreux sites touristiques
d’intérêt capable d’attirer les visiteurs. Ces sites sont les suivants :
Sur le plan agricole, l’Unité Hydrographique possède des zones propices à la culture du café, du riz, des arbres
fruitiers comme l’arbre véritable, la noix d’acajou et le cocotier, qui peuvent être transformés à des fins
économiques et nutritionnelles.
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Photo 4. Zone à fort potentiel agro-forestier avec un îlot au fond à Baie Dumesle/Saint-Louis du Sud
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III- IDENTIFICATION DE LA MENACE
Les menaces naturelles les plus courantes dans l’U.H. Aquin/Saint-Louis du Sud sont la sécheresse, les tempêtes
tropicales et les cyclones en provenance majoritairement de la mer des caraïbes frappent le pays, plus
spectaculairement le département du Sud. Leur impact varie d’un bassin à un autre suivant la force des vents,
l’intensité, la durée des pluies et les caractéristiques géologiques et géomorphologiques. Ils sont plus sévères
dans les zones les plus vulnérables telles que : les zones à pentes fortes, les zones basses ou côtières et les zones
à forte concentration démographique. Le niveau de dégradation de l’environnement de l’U.H. est à un point tel
que la moindre pluie peut provoquer de fortes inondations au niveau des bassins versants érodés causant des
pertes considérables en vies humaines, sur les infrastructures et sur l’agriculture. Dans cette analyse, le cyclone
est considéré comme la menace la plus évidente au niveau de l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud parce qu’il est à
la base de la majorité des catastrophes naturelles telles que : Inondation, éboulement, glissement de terrain
etc….
La vulnérabilité en elle-même constitue un système dynamique, c’est-à-dire, qui surgit comme la conséquence
de l’interaction d’une série de facteurs et caractéristiques internes et externes qui convergent dans une
communauté particulière. Cette interaction de facteurs et caractéristiques porte le nom de vulnérabilité globale;
pour effectuer l’analyse, les différents types de vulnérabilité qui peuvent être considérés sont: physique, sociale,
écologique, économique, politique, technique, idéologique, culturelle, éducative et institutionnelle. Cette
division de vulnérabilité globale proposée par Wilches-Chaux sera utilisée, à fin d’avoir une meilleure
interprétation des relations causant la vulnérabilité et de donner des éléments de jugements pour la prise de
décisions quant à la priorisation des ressources et actions.
Pour se faire, une série d’indicateurs ont été sélectionnés sur la base d’une analyse intégrale des acteurs qui
interviennent directement dans l’unité hydrographique. Ces indicateurs ont permis de définir des paramètres
pour décrire quantitativement et qualitativement les caractéristiques de chaque bassin à l’intérieur de l’unité et
proposer un plan pour la réduction de la vulnérabilité. La sélection s’est basée sur les expériences,
caractéristiques, disponibilité des informations et une représentation des indicateurs qui affectent la
vulnérabilité selon les conditions spécifiques à chaque bassin.
Pour l’obtention des informations nécessaires à l’évaluation de la vulnérabilité les procédés suivants ont été
utilisés :
a) Consultation des littératures disponibles : rapports, articles dans les revues, recensements, livres, cartes,
l’orthophoto 2010 et les analyses spatiales SIG.
b) Collecte d’informations de terrain: visites de terrain, observation directe, focus groupe avec la
population, enquêtes et entrevues avec les acteurs locaux, leaders communaux, fonctionnaires
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d’institutions, etc. En ce sens, toutes les informations utilisées dans ce travail sont issues des différents
rapports d’études menées au niveau de l’unité hydrographique.
Les indicateurs utilisés pour chacune des variables à l’intérieur de chaque type de vulnérabilité sont présentés
dans des tableaux ainsi que la valeur numérique assignée et le résultat obtenu. En plus, est faite une
démonstration de la valeur numérique respective pour chaque état dans lequel se présente l’indicateur
respectif.
La vulnérabilité se rapporte au degré auquel un pays, une communauté, ou un secteur d'activité est exposé aux
dommages par des forces externes telles que les désastres naturels. Ces risques peuvent être une combinaison
de processus sociaux et physiques (Toussaint et al, 1998). Haïti est caractérisée par une mosaïque de
vulnérabilités environnementales causées par des facteurs structuraux, sociaux et physiques : faiblesse du
gouvernement et autres institutions, instabilité politique, pauvreté extrême, croissance rapide de la population,
pression aiguë sur les ressources naturelles terrestres, côtières et marines, crise énergétique etc. La vulnérabilité
environnementale d’Haïti inclut tant les désastres naturels comme cyclones, inondations, tremblements de terre
et éboulements, que les désastres causés par l’homme tels que le déboisement, le feu et la pollution.
Des différents types de vulnérabilité précités, cinq (5) d’après leur évidence au niveau de l’U.H. Aquin/Saint
Louis du Sud ont été retenus, il s’agit des vulnérabilités: Physique, Sociale, Ecologique, Economique et
Technique.
o La vulnérabilité physique, qui présente les risques qui sont liés aux infrastructures pour chaque bassin à
l’intérieur de l’unité hydrographique.
o La vulnérabilité sociale, qui présente de façon concise la déficience des services sociaux et la
problématique de la distribution spatiale de la population au niveau des bassins.
o La vulnérabilité économique, qui présente la désuétude des structures économiques traditionnelles par
rapport au bénéfice à court terme que rapporte l’exploitation des ressources naturelles (charbon,
planche, bois gras).
o La vulnérabilité technique, qui présente les mauvaises pratiques agricoles et le manque d’encadrement
des agriculteurs.
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Le Tableau 12 montre les variables et indicateurs définis et utilisés pour l’estimation de la vulnérabilité dans
l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud. Toutes les variables ont été mesurées en utilisant les sections communales
comme unité primaire d’analyse. Pour chacun des types de vulnérabilité suivants, il faut déterminer au moins
une variable selon la menace sélectionnée qui est le Cyclone. Les différents types de vulnérabilité retenus : 1)
vulnérabilité physique 2) vulnérabilité sociale 3) vulnérabilité écologique 4) vulnérabilité économique 5)
vulnérabilité technique.
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V- CARACTÉRISATION ET ÉVALUATION NUMÉRIQUE DE LA VULNÉRABILITÉ
Le degré de vulnérabilité associée à chaque variable et indicateur peut varier. A l’effet de prendre en
considération cette situation, la méthodologie établit cinq (5) types de vulnérabilité à chacune est assignée une
valeur numérique (Tableau 2), qui s’applique à chaque indicateur évalué. Partant de la prémisse que plus grande
est la valeur assignée, plus grand est le degré de vulnérabilité dans le bassin pour cette variable.
De même, la vulnérabilité résultante, exprimée sous forme de pourcentage, peut être catégorisée en utilisant
l’échelle de valeur numérique proposée dans le Tableau 3. Le pourcentage de vulnérabilité est calculé en
divisant la valeur moyenne obtenue pour chaque type de vulnérabilité et dans chaque bassin.
CARACTERISATION EVALUATION
Très forte 5
Forte 4
Moyenne 3
Faible 2
Très faible 1
Tableau 13. Caractérisation et évaluation de la vulnérabilité
POURCENTAGE CARACTERISATION
1 – 20 Très Faible
21 – 40 Faible
41 – 60 Moyenne
61 – 80 Forte
81 – 100 Très Forte
Tableau 14. Echelle d’évaluation de la vulnérabilité
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5.1- VULNÉRABILITÉ PHYSIQUE
Tableau 15 a. Pondération de la variable : Installation des Maisons à 25 mètres des berges des Rivières.
Tableau 15 b. Résultat : Installation des Maisons à 25 mètres des berges des Rivières (V1)
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Tableau 16 a. Pondération de la variable : Maison à moins de 30 mts du lit de rivière et pentes supérieure à 3%
Tableau 16 b. Résultat des Maisons à moins de 30 mètres du lit des rivières et pentes supérieures à 3% (V2)
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Tableau 17 a. Pondération de la variable : Pourcentage de la population ayant accès à un abri provisoire en cas
d’urgence
Tableau 17 b. Résultat du Pourcentage de la population ayant accès à un abri provisoire en cas d’urgence (V3)
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Tableau 18 a. Pondération de la variable : accessibilité à la communauté.
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Tableau 19. Résumé de la vulnérabilité physique dans l’unité hydrographique. V1
*Moyenne
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Carte 4. Résumé de la Vulnérabilité Physique
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5.2- VULNÉRABILITÉ SOCIALE
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Tableau 21 a. Pondération de la variable : Pourcentage de la population ayant accès aux services publics
Tableau 21 b. Résultat du Pourcentage de la population ayant accès aux services publics (V6)
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Tableau 22 a : Pondération de la variable : accès aux médias de communication (Nombre de radios, télévisions
auxquelles la population a accès)
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Tableau 23 a. Pondération de la variable: Répartition de la population dans les différentes zones.
Tableau 23 b. Résultat de la variable: Répartition de la population dans les différentes zones. (V8)
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Tableau 24. Résumé de la vulnérabilité Sociale dans l’U.H.
*Moyenne
Page | 48
Carte 5 : Résumé de la Vulnérabilité Sociale
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5.3- VULNÉRABILITÉ ÉCOLOGIQUE
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Tableau 26 a. Pondération de la variable : Quantité d’ha en forêt
Page | 51
Tableau 27 a. Pourcentage de superficie avec agriculture sans pratique de conservation
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Tableau 28. Résumé de la vulnérabilité Ecologique dans l’U.H.
*Moyenne
Page | 53
Carte 6 : Résumé de la Vulnérabilité Ecologique
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5.4- VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE
Page | 55
Tableau 30 a. Pondération de la variable : Dépenses Moyennes des ménages
Page | 56
Tableau 31 a. Pourcentage d’agriculteurs ayant un revenu >50,000 gourdes
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Tableau 32 a. Pourcentage d’exploitants de Ressources Naturelles (Charbon, Planche, Bois gras…) ayant un
revenu supérieur à 50,000 gourdes
Tableau 32 b. Pourcentage des exploitants de Ressources Naturelles (Charbon, Planche, Bois gras…) ayant un
revenu supérieur à 50,000 gourdes (V15)
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Tableau 33. Résumé de la vulnérabilité économique dans l’U.H.
*Moyenne
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Carte 7 : Résumé de la Vulnérabilité Economique
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5.5- VULNÉRABILITÉ TECHNIQUE
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Tableau 35 a. Pondération de la variable : Quantité de terres sous utilisées et faisant objet d’une exploitation
inappropriée.
Tableau 35 b. Résultat de la Quantité de terres sous utilisées et faisant objet d’exploitation inappropriée. (V17)
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Tableau 36 a. Pourcentage de terres de superficie inférieure à 1 carreau
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Tableau 37. Résumé de la vulnérabilité technique dans l’U.H.
*Moyenne
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Carte 8 : Résumé de la Vulnérabilité Technique
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5.6- PONDÉRATION DES DIFFÉRENTS TYPES DE VULNÉRABILITÉ
Pour arriver à la détermination de la vulnérabilité globale par bassin versant et bassin côtier, il revient
de pondérer par type de vulnérabilité. La pondération consiste à attribuer un poids par ordre
décroissant selon l’ampleur ou l’évidence des vulnérabilités identifiées dans l’aggravation des impacts
de la menace plus spécifiquement le cyclone. Dans cette étude, la pondération se fera uniquement pour
les 5 types de vulnérabilité considérée, en donnant les poids relatifs indiqués dans le tableau 27. Donc,
la vulnérabilité globale se calcule selon la formule suivante :
Tableau 38. Poids relatif par type de vulnérabilité appliquée dans cette étude
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Tableau 39. Résumé des moyennes pondérées pour chaque type de vulnérabilité dans les différents Bassins
Versant et Côtier
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Carte 9 : Vulnérabilité Globale
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Graphique 1 : Représentation de la vulnérabilité globale
L’analyse détaillée des différents types de vulnérabilité (physique, sociale, écologique, économique,
technique) retenue a permis de voir à clair le degré de complexité qui existe dans la détermination de la
vulnérabilité globale. Elle a permis entre autre, de classer les différents Bassins Versant et Côtier suivant
leur degré de vulnérabilité en très forte, forte, moyenne, faible et très faible. Ci-dessous, une
présentation des différents résultats obtenus et leur analyse.
Elle présente les risques qui sont liés aux infrastructures pour chaque bassin à l’intérieur de l’U.H.
Aquin/Saint Louis du Sud, cette tendance est notamment imputable au fait que l'utilisation anarchique
du territoire s'intensifie et s'étend aux zones potentiellement menacées et sur cette base 4 types
d’indicateurs sont considérés et les résultats se diffèrent pour chacun d’eux :
1) Installation des Maisons à 25 mètres des berges des Rivières : cet indicateur met en évidence la
vulnérabilité à l’inondation des maisons qui se situent à une distance de 25 mètres des berges
des rivières et les bassins les plus vulnérables sont Vieux Bourg d’Aquin (334), Millionnaire (242),
Georges (202), Saint Louis du Sud (218) et Mesle (220). La vulnérabilité physique est très faible
au niveau des bassins côtiers, Frangipane Ouest (35) et Lilet (13). Pour les autres bassins elle
varie de forte à moyenne.
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2) Maisons à moins de 30 mètres du lit des rivières et pentes supérieures à 3 % : cet indicateur
présente les maisons qui sont menacées par l’inondation et le glissement de terrain. En général
la vulnérabilité est faible et moyenne dans les différents bassins à l’exception de Vieux Bourg
d’Aquin où elle est très forte (918) et très faible au niveau de Lévêque (87), Namboue (122),
Frangipane Est (87), Flamands (88), Lilet (36) et Frangipane Ouest (7).
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Carte 10 : Maisons à Risque d’inondations
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3) Pourcentage de la population ayant accès à un abri provisoire en cas d’urgence : pour arriver à
évaluer cet indicateur, puisqu’il n’existe aucune structure conçue à cet effet, des bâtiments
servant d’écoles, d’églises, d’hôpitaux et quelques rares constructions privées un peu plus
solides avec une grande capacité d’accueil sont considérés. En dépit de ces considérations, la
vulnérabilité varie de très forte à forte à l’exception de vieux bourg d’Aquin où c’est très faible
parce que dans ce bassin la densité des édifices est très élevée.
Après analyse des 4 indicateurs, la vulnérabilité physique se résume en montrant que les Bassins
versants les plus vulnérables sont Millionnaire et Mombin affichant respectivement 90 % et 85 %. Le
bassin côtier Mesle apparait comme le plus vulnérable pour les bassins côtiers. De plus, les bassins
versants : Bois d’orme, Brodequin et Boileau présente une vulnérabilité forte de même que les bassins
côtiers : Macéan, Aquin, Georges et Saint Louis. Le bassin versant Lévêque est le seul bassin où la
vulnérabilité physique est Faible.
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Carte 11 : Infrastructures de Services
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6.2- LA VULNÉRABILITÉ SOCIALE
Elle présente de façon concise la déficience des services sociaux et les problématiques liées à la
distribution spatiale de la population au niveau des bassins. A noter que ces chiffres renseignent
uniquement sur l’accès aux services et pas nécessairement sur la qualité et la fiabilité des services
fournis. 4 types d’indicateurs sont retenus pour mesurer la vulnérabilité sociale :
2) Pourcentage de la population ayant accès aux services publics : les services publics sont très
peu représentés au niveau de l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud, dans certaines sections
communales c’est la présence du Casec/Asec qui symbolise une représentation publique et dans
d’autres cas ils sont quasiment absents. Cette vulnérabilité est très forte au niveau des bassins :
Lévêque, Frangipane Est et Ouest, et Lilet ; elle est très faible au niveau des bassins Mombin (9)
et Aquin (9). Pour les autres bassins elle varie de moyenne à forte.
4) La répartition de la population dans l’U.H. Aquin/ Saint Louis du Sud: la distribution spatiale de
la population est très spectaculaire au niveau de l’U.H. Elle se retrouve à des proportions
différentes sur toute l’étendue de l’U.H. avec une hypertrophie des principaux centres urbains
et plus sévère encore au niveau des grandes villes avoisinantes. La vulnérabilité est très forte au
niveau des bassins côtiers Aquin et Lilet affichant respectivement une densité de maisons / km2
de 208 et 214. Dans d’autres bassins par exemple Vieux Bourg d’Aquin, Bois d’Orme et Saint
Louis la densité est moindre à cause de leur grande superficie.
Pour résumer la vulnérabilité sociale, elle est forte au niveau des bassins versants : Lévêque (70 %), Bois
d’orme (70 %), Brodequin (65 %) et Millionnaire (65 %). Pour les bassins côtiers : Frangipane Est (80 %),
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Flamands (70 %), Frangipane Ouest (75 %), Aquin (65 %) et Lilet (80 %). Elle est plutôt faible au niveau
des bassins : Mombin (40 %) et Macéan (40 %). Pour les autres bassins la vulnérabilité est moyenne.
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Carte 12: Distribution de la population au niveau de l’U.H.
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6.3- LA VULNÉRABILITÉ ÉCOLOGIQUE
L’environnement rural haïtien est en perpétuelle dégradation et ceci avec un rythme accéléré, avec
comme résultats les plus directs le déboisement et l’érosion. L’impact indirect est significatif et reflété
par la diminution de la productivité agricole pour une population en croissance continue. 3 indicateurs
sont retenus pour évaluer la vulnérabilité écologique :
1) Quantité de terre érodée par t/ha/an dans l’U.H. Aquin/Saint-Louis du Sud: Le climat, le sol, la
topographie, les pratiques de conservation et la gestion des cultures, affectent différemment
l’érosion du sol. L’érosion est l’un des facteurs principaux de la dégradation des sols en Haïti. Les
résultats de l’érosion en t/ha/an, varient de 12 à des valeurs plus grandes de 100 t/ha/an, d’où,
approximativement 48.8% de la zone totale se trouvent entre des valeurs inferieures à 12
t/ha/an, 26.7% entre les rangs de 12 à 100 t/ha/an, et 24.5% à des valeurs d’érosion qui
dépassent les 100 t/ha/an. Les bassins versants les plus vulnérables sont Millionnaire (280),
Mombin (255) et Boileau (190) et le moins vulnérable est le bassin versant Namboue (0,48).
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Carte 13: Erosion des sols au niveau de l’U.H.
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2) Quantité d’Ha en forêt : La déforestation est sans doute ce qu’il y a de plus marquant et de plus
spectaculaire au niveau de l’U.H. et conduit à de graves problèmes environnementaux dont le
principal est l’érosion. Elle s’accentue dans la partie amont des différents bassins versants et
dans les aires à forte expansion démographique. En effet, cette expansion conduit à des
constructions anarchiques des terres dans des zones très vulnérables, ce qui augmente les effets
des menaces sur ces zones et les rend encore plus vulnérables. Cette vulnérabilité est très forte
au niveau des bassins versants Namboue (988 ha), Mombin (789 ha), de même qu’au niveau des
bassins versants côtiers Aquin (701 ha), George (966 ha), Mesle (655 ha) et lilet (229 ha). Elle est
très faible au niveau du bassin côtier Macéan (10594 ha).
Pour résumer la vulnérabilité écologique, en dépit des efforts consentis, les terrains montagneux ne
représenteront jamais un paysage idéal pour les cultures sarclées, répondant à des normes élevées de
conservation de sols et des eaux, alliant récoltes pérennes et annuelles, capable d’offrir des revenus
ruraux adéquats et des ressources de façon équitable tant aux utilisateurs en amont qu’à ceux en aval.
Les bassins versants Mombin (93.4 %) et Vieux Bourg d’Aquin (86,6 %) apparaissent comme les plus
vulnérables. Et le bassin côtier Macéan (33.4 %) le moins vulnérable de tous les bassins.
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Carte 14 : Occupation des sols
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6.4- LA VULNÉRABILITÉ ÉCONOMIQUE
Elle fait état de la désuétude des structures économiques traditionnelles par rapport au bénéfice à court terme
que rapporte l’exploitation des ressources naturelles (charbon, planche, bois gras). Une mauvaise gestion de
l’environnement est généralement mauvaise pour la croissance économique. Pour évaluer cette vulnérabilité 4
indicateurs sont sélectionnés
1) Rendement des cultures agricoles : la dégradation de l’environnement entraine le lessivage des terres
provoquant ainsi la diminution de sa fertilité. L’agriculture est en déclin à cause de l’érosion des sols, de
la salinisation des terres, conséquence d’une irrigation sans système de drainage. Dans cette analyse,
plus le rendement agricole est faible plus vulnérable est le Bassin Versant ou Bassin Côtier. Cette
vulnérabilité est très forte dans la majorité des Bassins Versants tels que : Lévêque, Namboue, Bois
d’Orme, Vieux Bourg d’Aquin, Brodequin et Boileau et très faible au niveau de Millionnaire et Mombin.
En ce qui concerne les Bassins Côtiers la vulnérabilité est très forte pour tous les bassins à l’exception de
Frangipane Ouest et Mesle où elle est forte.
2) Dépenses Moyennes des ménages : dans cette analyse la vulnérabilité interagit de façon
proportionnelle avec la dépense moyenne des ménages, en ce sens, plus les dépenses sont élevées plus
grande est la pression sur les ressources naturelles et plus le bassin sera vulnérable. Concrètement, au
niveau de l’U.H. cette vulnérabilité est très forte au niveau de Namboue (7071.5), par contre elle est
faible pour la plupart des bassins et très faible au niveau de Frangipane Est (412.5) et Frangipane Ouest
(713,8).
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Carte 15 : Rendement agricole
4) Pourcentage d’exploitants de Ressources Naturelles (Charbon, Planche, Bois gras…) ayant un revenu
supérieur à 50,000 gourdes : Cet indicateur renseigne sur ce que représentent les revenus issus de
l’exploitation des ressources naturelles. Dans cette analyse, plus le revenu est élevé plus forte est la
vulnérabilité, du fait de l’exploitation anarchique de ces ressources naturelles. En fait, cette catégorie
représente l’activité économique la plus stable et la plus rentable de l’U.H. et qui a tendance à mobiliser
un nombre important de la population. Cette vulnérabilité est très forte au niveau du bassin versant
Namboue et très faible à Lévêque (7), Bois d’Orme (18) et Mombin (16). Pour les bassins côtiers, elle
très forte à Aquin (86) et à Lilet (100) de façon particulière tous les exploitants rentre plus de 50,000
gourdes.
En résumé, la vulnérabilité économique montre que la situation économique de la population a une importance
capitale sur l’utilisation et le mode d’exploitation (irrationnelle) des ressources naturelles. Elle est moyenne dans
la plupart des bassins, forte à Namboue (80 %) et Mombin (65 %), faible à Bois d’Orme (35 %). Pour les bassins
côtiers, elle est forte à Aquin (75 %) et Lilet (65 %), faible à George (35 %). La population pauvre n'a souvent pas
le choix et doit occuper les parcelles de terre les moins chères, dans des secteurs enclins aux désastres tels que
les berges des rivières, les flancs des mornes instables, les terres déboisées ou les bassins versants fragiles.
Elle présente l’utilisation inappropriée des terres et des ressources naturelles comme une déficience de
l’autorité publique en termes de réglementation et d’assistance technique. En ce sens, cette vulnérabilité est
caractérisée par les mauvaises pratiques agricoles, le manque d’encadrement technique des agriculteurs et les
problèmes fonciers (mode de faire valoir). Pour se faire, 3 types d’indicateurs sont utilisés pour évaluer cette
vulnérabilité. Il s’agit de/du :
1) Mode de faire valoir indirect des terres : Cet indicateur permet d’évaluer le comportement des
agriculteurs par rapport à l’usage des terres. Dans le faire valoir indirect, l’exploitant exploite au
maximum son terrain et ne se soucie même pas de sa protection. Dans cette analyse, plus le
pourcentage de terre en faire valoir indirect est élevé, plus forte est la vulnérabilité. Elle apparait un peu
modérer au niveau de l’U.H. à la seule différence du bassin côtier Macéan (88) elle est très forte et très
faible aux bassins Lévêque (9,9) et Lilet (0).
2) La quantité de terres sous utilisées et faisant objet d’une exploitation inappropriée : Ces deux
indicateurs informent que l’usage fait du sol est inapproprié par rapport à sa vocation réelle, des pentes
supérieures à 30 % sont mises sous culture. A cet effet, plus la superficie inappropriée est grande plus
forte est la vulnérabilité, elle est très forte au niveau des bassins versants Bois d’Orme (6805 ha), Vieux
Bourg d’Aquin (10227 ha), Millionnaire (4445 ha), Mombin (4787 ha) et très faible à Namboue (761 ha).
Pour les bassins côtiers, elle est très forte à Macéan (7226 ha) et très faible à Frangipane Ouest.
3) Le Morcellement des terres au niveau de l’U.H.: peut être considéré comme l’une des principales causes
de la dégradation des terres en Haïti. Des petites portions de terre sur de fortes pentes exploitées sans
aucune structure de conservation par des cultures non appropriées (cultures sarclées) et ou l’agriculteur
a tendance à détruire les arbres forestiers au profit de ses cultures saisonnières. Dans la majeure partie
des cas rien n’est fait dans ce système pour protéger le sol. Le pourcentage de terre morcelée au niveau
de l’U.H. varie d’un bassin à un autre et le degré de vulnérabilité varie de façon proportionnelle, elle très
forte à Frangipane Est (100 %), Flamands (85 %) et Lilet (100 %) tandis qu’elle est très faible à Namboue
(10 %). Pour les autres bassins la vulnérabilité est moyennement forte.
En résumé la vulnérabilité technique est moyennement forte au niveau de l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud. De
façon exceptionnelle elle est très forte au bassin côtier Macéan et faible à Namboue.
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Carte 17: Mode de tenure des terres
Le Tableau 28, présente un résumé des moyennes pondérées des cinq (5) vulnérabilités considérées au niveau
de l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud, les vulnérabilités physique, écologique et économique affichent les valeurs
les plus fortes, respectivement (75 %), (72 %) et (63 %), selon les indicateurs utilisés dans l'étude. Les
vulnérabilités sociale (54 %) et technique (40 %) présentent une vulnérabilité moyenne avec une différenciation
qui fait ressortir clairement un certain écart entre elles. Cette analyse fait ressortir l’ampleur de la vulnérabilité
au niveau de l’U.H. et une certaine orientation des interventions. Par ordre décroissant elles s’ordonnent
comme suit: Physique, Ecologique, Economique, Sociale et Technique.
Sur la base de la vulnérabilité globale par bassin versant et bassin côtier, l’U.H. apparaît être très vulnérable.
Plus de 60 % de sa superficie présente une vulnérabilité forte, tel est le cas de : Mombin (73 %), Millionnaire (70
%), Boileau (65 %), Aquin (65 %), Mesle (64 %), Vieux Bourg d’Aquin (63 %), Lilet (63 %) et Brodequin (62 %). Elle
est moyenne au niveau de Saint Louis (60 %), Bois d’Orme (59 %), Frangipane Est (59 %), Frangipane ouest (59
%), George (58 %), Namboue (56 %), Flamands (56 %), Macéan (56 %) et Lévêque (50 %). Au niveau de ces
bassins les menaces causent des dommages importants aux biens et aux vies de la population.
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VII- RECOMMANDATIONS
Pour réduire efficacement la vulnérabilité au niveau de l’U.H. Aquin/Saint Louis du Sud, les interventions doivent
toucher une masse critique d’agriculteurs et une portion significative des terrains escarpés à l’intérieur du bassin
versant. Il revient aux acteurs d’élargir leurs zones d’interventions en ne se limitant pas à des parcelles
dispersées et ravines isolées, mais en valorisant l’approche Bassin Versant qui implique la participation de tout
et chacun. Elle implique également la conception d’un cadre d’intervention (Plan d’aménagement) qui définit les
différentes zones d’actions avec leurs caractéristiques biophysiques et les activités à entreprendre. Ce plan doit
prévoir, dans le cadre d’une approche globale et intégrale de l’unité hydrographique, l’augmentation de la
proportion du territoire consacrée aux récoltes pérennes plutôt qu’aux récoltes vivrières annuelles qui
accentuent l’érosion, la génération d'emplois non agricoles comme la transformation de produits agricoles
locaux, et d’une façon générale, de transférer les pressions agricoles des pentes aux plaines cultivées de façon
plus intensive ainsi qu’à d’autres zones moins vulnérables à l'érosion. Une fois correctement ciblées et mises en
application, les interventions de projets sur les pentes pourraient, à moyen et long terme, accélérer la
restauration de l’environnement, reconstituer les fonctions des écosystèmes, atténuer la pauvreté, et ralentir la
croissance anarchique de la population des villes du pays.
De plus, la saison cyclonique débute au mois de juin pour prendre fin au mois de décembre, pour faire face à
cette situation inquiétante, déjà dans une période où l’ampleur des menaces naturelles devient de plus en plus
sévère, des actions urgentes et à long termes doivent être envisagées au niveau des différents bassins afin de
freiner la pression sur les ressources ligneuses et rebâtir la couverture forestière au niveau de toute l’unité
hydrographique.
2- Intensification agricole : dans les zones sous utilisées pour augmenter la production vivrière plus
précisément au niveau des plaines et des plateaux afin de satisfaire les besoins de la population en
amont en céréales et en légumes, par exemple la plaine de Vieux bourg d’Aquin, d’Aquin, de Solon et de
Grande Rivière. De même, la structuration et la mise en place du système agro-forestier au niveau des
zones de pentes afin de concilier la protection de l’environnement et la sécurité alimentaire.
3- Régénération et conservation des sols : des activités de conservation des sols, de correction des
ravines et de protection des berges des rivières doivent être envisagées dans les zones à fortes pentes et
dénudées en vue de maintenir sur place le sol et rebâtir l’environnement. Ces activités vont aider
également à la relance de l’agriculture en augmentant l’épaisseur de la couche des sols et leur fertilité.
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Des structures mécaniques et biologiques de lutte antiérosive vont être utilisées pour arriver à réduire
les pertes de sol et l’inondation dans la partie basse de l’unité hydrographique.
4- Création d’activités génératrices de revenu : cette activité vise à démobiliser les exploitants des
ressources naturelles (planche, bois gras, etc..) dans la coupe des arbres et les affectés à d’autres
activités économiques aussi rentables. Il s’agit de la transformation de fruits, du développement de
l’écotourisme pour la mise en valeur des divers sites touristiques répartis sur toute l’étendue de l’unité
hydrographique. La structuration de la filière charbon dans les zones de forêt sèche peut aider à
améliorer la qualité du charbon produit, une meilleure gestion de la forêt et un meilleur revenu pour les
bénéficiaires. A long terme, il est impératif de générer un grand nombre d’emplois permanents et des
alternatives soutenables à la production agricole sur de fortes pentes.
5- Renforcement et mise en place d’infrastructures de base : cette activité vise à fournir aux
communautés rurales l’accès à l’eau potable, l’électricité, aux routes primaires, secondaires et dans la
mesure du possible tertiaires. De même, garantir l’accès à la santé et à l’éducation de base au niveau
des différentes sections de l’U.H. tout en mettant l’accent sur l’éducation environnementale en vue de
contribuer à un changement réel du comportement de la population vis-à-vis de leur environnement.
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VIII- RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE:
Toussaint, R. (1998). La situation de la biodiversité d’Haiti à l’aube de 1998: Quel bilan? In La gestion de
l’environnement en Haiti. Réalités et perspectives. Haiti Econet. Edition spéciale, 1998.
Wilches-Chaux, G. 1993. La vulnerabilidad global. In Maskrey, A. (Comp.). Los desastres no son naturales.
Colombia, La Red. P. 9-50.
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