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CHAPITRE II : RÉSISTANCE DES


MATÉRIAUX
1 GENERALITÉS

1.1 INTRODUCTION
La résistance des matériaux est l’étude de la résistance et de la déformation des solides (arbres de
transmissions, bâtiments, diverses pièces mécaniques…) dans le but de déterminer ou vérifier leurs dimensions
afin qu’ils supportent les charges qu’ils subissent, dans des conditions de sécurité satisfaisantes et au meilleur
coût (optimisation des formes, des dimensions, des matériaux…). Son domaine d’application étant très large et
les situations rencontrées nombreuses et variées, il est nécessaire de mettre en place des hypothèses
simplificatrices dans le but de standardiser les cas d’étude.
Pour effectuer un calcul de RDM, il est nécessaire de connaître les actions mécaniques exercées sur le
mécanisme et les matériaux utilisés. L’étude de RDM va permettre de définir les sollicitations et les
contraintes qui en résultent. A l’aide des caractéristiques des matériaux (propriétés mécaniques), nous allons
pouvoir en déduire les déformations du matériau, et dans les cas extrêmes, sa rupture.

1.2 HYPOTHÈSES

1.2.1 Le matériau
1.2.1.1 Continuité de la matière
1.2.1.2 Homogénéité :
Mêmes propriétés mécaniques en tous points.

1.2.2 Isotropie :
Les mêmes propriétés mécaniques dans toutes les directions en un même point.

1.2.3 Géométrie :
Les seuls solides que nous étudierons seront du type poutre (solide idéal du point de vue de la
RDM : solide défini par sa ligne moyenne et sa section droite). La poutre est un solide dont la
longueur est prépondérante devant les autres dimensions transversales.

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Une poutre est définie par :


 sa ligne moyenne (ligne droite ou ligne courbe à grand rayon de courbure, sur laquelle se
trouve le barycentre G des sections droites). Celle-ci est le plus souvent rectiligne ;
 sa section droite (section qui engendre la poutre, constante et de centre de surface G).
Celle-ci est en principe constante et son centre de surface est sur la ligne moyenne.

1.2.4 Les forces appliquées


1.2.4.1 Plans de symétries :
Les forces extérieures appliquées à la poutre (P) seront situées soit dans le plan de
symétrie (PS), soit symétriquement par rapport au plan de symétrie.

1.2.4.2 Points ou zones d’application des forces :


En RDM, il n’est pas possible de remplacer un système de forces par un système
équivalent du point de vue de l’équilibre car les effets physiques (déformations,
contraintes…) sont différents. Dans les deux cas, la poutre est en équilibre, mais par
contre les déformations sont totalement différentes. On fait également les
approximations suivantes : les contacts de la poutre et du milieu extérieur s’effectuent
au niveau de la ligne moyenne ; les supports des forces représentant les actions de
contact ne sont pas déplacés après déformation.

1.2.4.3 Types de forces extérieures :


 Actions à distance : poids, magnétisme…
 Actions de contact : charges concentrées en un point ou charges réparties.

1.2.4.3.1 Charges concentrées en un point


1.2.4.3.2 Charge uniformément répartie

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1.2.5 Déformation
1.2.5.1 Hypothèse de Navier – Bernouilli :

Au cours des déformations, les sections droites restent planes et perpendiculaires à la


ligne moyenne.

1.2.5.2 Hypothèse de Barré de Saint Venant


Les résultats de la RDM ne s’appliquent valablement qu’à une distance suffisamment éloignée de la
région d’application des forces concentrées. En effet, nous ne pouvons pas, avec les équations de la RDM,
calculer les déformations locales autour d’un point d’application d’une force.

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1.3 RÉSOLUTION
Organigramme de résolution d’un problème de RDM :

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2 TORSEUR DE COHÉSION
2.1 DÉFINITION :
Soit une poutre en équilibre sous l’effet d’actions mécaniques extérieures (poids, actions de
contact…). En RDM, les efforts extérieurs appliqués à la poutre engendrent des efforts intérieurs à la
poutre. En procédant à une coupure fictive de la poutre et en isolant une des deux parties (la gauche par
exemple), les actions mécaniques que la partie droite exerce sur la partie gauche sont dès lors des actions
extérieures. La partie gauche considérée étant en équilibre, l’application du Principe Fondamental de la
Statique permet de modéliser ces efforts intérieurs par un torseur, appelé ici torseur de cohésion.

2.2 EFFORTS INTÉRIEURS :

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Par identification :

2.3 COMPOSANTES DES EFFORTS INTÉRIEURS

2.4 TORSEUR DES EFFORTS INTÉRIEURS (TORSEUR DE COHÉSION)

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2.5 SOLLICITATIONS SIMPLES ET COMPOSÉES :

Si une seule composante N, T, Mt ou Mf existe, alors que toutes les autres sont nulles, on dit que l’on a une
sollicitation simple.
Si deux composantes au moins sont non nulles, on dit que l’on a une sollicitation composée.
Le tableau page suivante résume les différents cas de sollicitations les plus courants.

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3 CONTRAINTES

3.1 NOTION DE CONTRAINTE :

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3.2 CALCUL DES CONTRAINTES

Expérimentalement, on a défini pour chaque matériau une contrainte limite admissible au-delà de
laquelle la pièce subit des détériorations de ses caractéristiques mécaniques, dimensionnelles, voire
une rupture. Le calcul de la résistance des matériaux consiste à vérifier que les contraintes
engendrées par les sollicitations extérieures ne dépassent pas la contrainte limite admissible par le
matériau. Le calcul des contraintes sert à évaluer la « tension » dans la matière.

3.3 PEUT-ON OBSERVER UNE CONTRAINTE ?

Une contrainte est un outil de calcul, on ne peut pas l’observer directement, par contre on peut
observer ses effets : étude des déformations, étude de la cassure, photoélasticité. A l’aide de ces
trois méthodes, on peut évaluer les contraintes dans un matériau, mais le résultat obtenu est moins
précis que celui résultant d’un logiciel de calcul par éléments finis.

3.4 QUELS SONT LES PARAMÈTRES QUI INFLUENCENT LES CONTRAINTES ?

Nous avons vu dans ce qui précède que la contrainte est le rapport d’une force par une surface. Les
paramètres qui influencent directement une contrainte sont donc les sollicitations et la section de la
poutre.

3.5 CONCENTRATION DE CONTRAINTES :

Une contrainte est un effort par unité de surface qui s’exerce dans le matériau. Une contrainte
s’exprime en MPa (Méga-Pascal, 1 MPa = 1 N/mm2). Imaginons un solide soumis à une contrainte de
100 MPa : cela revient à dire qu’un effort de 100 N est appliqué sur une surface de 1 mm2. La
contrainte dépend de la valeur de la charge appliquée et de la section concernée du solide. Pour une
même charge, la contrainte sera d’autant plus grande que la section est faible, et inversement. Le
phénomène de concentration de contraintes est mis en évidence ci-après, au travers d’exemples de
calcul de contraintes réalisés avec un logiciel de calcul par Eléments Finis.

3.6 NOTIONS SUR LES COEFFICIENTS DE SÉCURITÉ

Pour qu’une structure (machine, véhicule, immeuble…) puisse supporter en toute sécurité les
charges qui normalement la sollicitent, il suffit qu’elle puisse résister à des charges plus élevées. La
capacité à supporter ces charges s’appelle la résistance de la structure. Le coefficient de sécurité s
est alors défini par :

(Par exemple, on peut exiger une résistance réelle égale à deux fois la résistance strictement
nécessaire).

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Le choix de la valeur de s dépend de la connaissance (ou non) des phénomènes agissant sur la

structure : surcharges éventuelles, chocs, type et degré de précision des charges (statiques,

dynamiques, répétées…), phénomènes de fatigue, concentrations de contraintes, connaissance et

variation des propriétés du matériau, qualité de la fabrication, effets de l’environnement,

lubrification, mode de rupture (progressive ou brutale), conséquences d’une rupture sur

l’environnement (dégâts matériels, humains, pollution…). Un coefficient de sécurité trop faible

augment exagérément les risques de rupture. Un coefficient de sécurité trop élevé a également des

effets néfastes : augmentation du poids, du prix de revient… s varie le plus souvent de 1,1 à 10. Pour

un grand nombre de structures, la sécurité est obtenue si, sous charge, les déformations du

matériau restent élastiques. Ceci est réalisé lorsque les contraintes en n’importe quel point de la

structure restent inférieures à la limite élastique Re du matériau. S est alors défini par :

Re limite élastique du matériau


S= =
Rp contrainte tolérée dans la structure (Résistance pratique)

Pour des matériaux fragiles, il est souvent préférable d’utiliser la résistance à la rupture Rr :

Rr limite à la rupture du matériau


S= =
Rp contrainte tolérée dans la structure

(La valeur de s est alors plus grande dans ce cas)

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4 TRACTION - COMPRESSION
4.1 TRACTION

4.1.1 Définition :
Une poutre est sollicitée à l'extension simple lorsqu'elle est soumise à deux forces directement
opposées, appliquées au centre de surface des sections extrêmes et qui tendent à l'allo Nnger.

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4.1.2 Essai de Traction :


Une éprouvette en acier est sollicitée à l'extension par une machine d'essai, qui permet de
déterminer l'allongement de l'éprouvette en fonction de l'effort qui lui est appliqué.

On obtient alors la courbe d’essai ci-dessous

Analyse de la courbe obtenue


 Zone OA : c'est la zone des déformations élastiques. Si l'on réduit la valeur de F jusqu'à une
valeur nulle, l'éprouvette retrouve sa longueur initiale. Dans cette zone, l'allongement est
proportionnel à l'effort d'extensionLes sections droites et planes de l'éprouvette restent
droites et planes pendant l'essai.
 Zone ABCD : c'est la zone des déformations permanentes. Si l'on réduit la valeur de F
jusqu'à une valeur nulle, l'éprouvette ne retrouve pas sa longueur initiale. On ne
s'intéressera (pour l’instant) qu'à la zone des déformations élastiques.

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4.1.3 Déformations élastiques :
. Des essais effectués avec des éprouvettes de dimensions différentes permettent de constater
que pour un même matériau, l'allongement unitaire( ∆l / l0) est proportionnel à l'effort unitaire (F /
S0). La propriété constatée ci-dessus a permis pour différents matériaux d'établir la relation :

E est une caractéristique du matériau appelée module d'élasticité longitudinal ou module de Young.

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Lors de cet essai, on met aussi en évidence une autre caractéristique de l’élasticité ; il existe un
rapport constant entre la contraction relative transversale (∆d / d) et l'allongement relatif
longitudinal (∆l / l). On peut écrire :

Δ, l et d en mm
ν est aussi une caractéristique du matériau (coefficient de Poisson), il est de l'ordre de 0,3 pour les
métaux.

4.1.4 Contraintes :
Soit (E1) le tronçon de la poutre (E) issu de sa coupure par un plan orthogonal à sa ligne moyenne .

Le tronçon (E1) est en équilibre sous l'action de F et des efforts de cohésion dans la section droite
(S). Soit S l'aire de la section droite (S). On définit la contrainte σ dans la section droite (S) par la
relation :

avec σ : contrainte normale d'extension (σ > 0) en MPa. N : effort normal d'extension en Newton.
S : aire de la section droite (S) en mm2.

La contrainte permet de "neutraliser" la surface et par conséquent de comparer des éprouvettes de


sections différentes.

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4.1.5 Loi de HOOKE

4.1.6 Caractéristiques mécaniques d'un matériau

 Contrainte limite élastique en extension σe C'est la valeur limite de la contrainte


dans le domaine élastique, appelée aussi limite d'élasticité Re. Pour l'acier, cette
valeur est voisine de 300 MPa.

 Contrainte limite de rupture en extension σr C'est la valeur limite de la contrainte


avant rupture de l'éprouvette, appelée nommée résistance à la traction Rr. Pour
l'acier, cette valeur est voisine de 480 MPa.

Allongement A%

4.1.7 Condition de résistance

Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale σ doit rester inférieure à une valeur limite

appelée contrainte pratique à l'extension σpe. On a :

s est un coefficient de sécurité qui varie de 1,1 à 10 selon les domaines d'application.

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La condition de résistance traduit simplement le fait que la contrainte réelle ne doit pas dépasser le
seuil précédent, soit :

4.1.8 Influence des variations de section


Si le solide étudié présente de fortes variations de sections, les relations précédentes ne
s'appliquent plus. On dit qu'il y a concentration de contraintes. On doit alors pondérer nos résultats

à l’aide d’un coefficient k, en posant : σmax = k. σ


k est le coefficient de concentration de contraintes
Exemples de cas de concentration de contrainte :

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4.2 COMPRESSION

4.2.1 Définition
Une poutre est sollicitée à la compression simple lorsqu'elle est soumise à deux forces directement
opposées, appliquées au centre de surface des sections extrêmes et qui tendent à la raccourcir.

Les éléments de réduction en G du torseur des efforts de cohésion s'expriment par :

4.2.2 Essai de compression

Une éprouvette semblable à celle utilisée pour l'essai d'extension en acier est sollicitée à la
compression par une machine d'essai.

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Analyse de la courbe obtenue


 Zone OA : c'est la zone des déformations élastiques. Si l'on réduit la valeur de F jusqu'à une
valeur nulle, l'éprouvette retrouve sa longueur initiale. Dans cette zone, l'allongement est
proportionnel à l'effort de compression. Des essais effectués avec des éprouvettes de
dimensions différentes permettent de constater que pour un même matériau, l'allongement
unitaire (∆l/l0) est proportionnel à l'effort unitaire (F/S0). Les sections droites et planes
restent droites et planes pendant l'essai.
 Zone AB : c'est la zone des déformations permanentes. Si l'on réduit la valeur de F jusqu'à
une valeur nulle, l'éprouvette ne retrouve pas sa longueur initiale.

4.2.3 Déformations élastiques


LA propriété constatée ci-dessusa permis pour différents matériaux d'établir la relation

Pour les aciers, le module d'élasticité longitudinal E est le même en compression qu'en extension.
3.2.4 Contraintes
On définit la contrainte σdans la section droite (S) par la relation :

4.2.4 Loi de HOOKE

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4.2.5 Condition de résistance


Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale σ doit rester inférieure à une valeur limite

appelée contrainte pratique à l'extension σpe. On a :

s est un coefficient de sécurité qui varie de 1,1 à 10 selon les domaines d'application.
La condition de résistance traduit simplement le fait que la contrainte réelle ne doit pas dépasser le
seuil précédent, soit :

4.3 EXERCICES :

4.3.1 EXERCICE 1
Soit un tirant métallique de longueur Lo = 5m en acier Fe E 240 soumis à un effort de traction de
200 KN. E = 2.1 105 MPa
a/ Déterminer les dimensions nécessaires et suffisantes de sa section :
 Cas d’une section carrée (arrondir au mm supérieur)
 Cas d’une section circulaire (arrondir au mm supérieur)
b/ Déterminer les dimensions nécessaires et suffisantes de sa section de façon à limiter son
allongement à 5mm:
 Cas d’une section carrée (arrondir au mm supérieur)
 Cas d’une section circulaire (arrondir au mm supérieur)

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4.3.2 EXERCICE 2:
DONNEES :

Pc = 1200 N

E = 2.1 105 MPa

QUESTIONS

1/ Déterminer les efforts dans EB

2/ En déduire l'allongement de EB, si son diamètre est de 6 mm

4.3.3 EXERCICE 3
DONNEES :

Pc = 1000 N

= 160 MPa

E = 2.1 105 MPa

QUESTIONS

1/ Déterminer le diamètre de BC (arrondir au diamètre paire


supérieur.

2/ En déduire son allongement.

4.3.4 EXERCICE 4
DONNEES :

P= 50 N

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= 160 MPa

E = 2.1 105 MPa

QUESTIONS :

1/ Déterminer le diamètre de BC et de AB (arrondir au mm supérieur).

2/ En déduire leur allongement.

5 CISAILLEMENT
5.1 DÉFINITION

Une poutre subit une sollicitation de cisaillement simple lorsqu'elle est soumise à deux
systèmes d'action de liaison qui se réduisent dans un plan (P) perpendiculaire à la ligne moyenne à
deux forces directement opposées.

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Sous l'action de ces deux forces la poutre tend à se séparer en deux tronçons E1 et E2
glissant l'un par rapport à l'autre dans le plan de section droite (P).

Les éléments de réduction en G du torseur des efforts de cohésion s'expriment par :

remarques : ∗ on peut toujours remplacer les composantes d'effort tranchant (Ty et Tz) par une
unique composante T en réalisant un changement de repère.

∗ le cisaillement pur n'existe pas, il subsiste toujours de la flexion...

5.2 ESSAI DE CISAILLEMENT

Considérons une poutre (E) parfaitement encastrée et appliquons-lui un effort de


cisaillement F uniformément réparti dans le plan (P) de la section droite (S) distante de ∆x du plan
(S0) d'encastrement (voir fig.). On se rapproche des conditions du cisaillement réel, à condition de
vérifier que ∆x est infiniment petite.

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Si l'on isole (E1), on trouve alors le torseur de cohésion suivant :

Lorsque ∆x tend vers 0, on retrouve alors le torseur de cohésion du cisaillement pur.

Analyse de la courbe obtenue

 Zone OA : c'est la zone des déformations élastiques. Si l'on réduit la valeur de F


jusqu'à une valeur nulle, l'éprouvette retrouve sa forme initiale.
 Zone ABC : c'est la zone des déformations permanentes. Si l'on réduit la valeur de F
jusqu'à une valeur nulle, l'éprouvette ne retrouve pas sa forme initiale. (déformations
plastiques)

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5.3 DÉFORMATIONS ÉLASTIQUES

L'essai précédent a permis pour différents matériaux d'établir la relation :

G est une caractéristique appelée module d'élasticité transversal ou module de Coulomb.

5.4 CONTRAINTES

On définit la contrainte τ dans une section droite (S) par la relation :

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5.5 RELATION ENTRE CONTRAINTE ET DÉFORMATION

5.6 CARACTÉRISTIQUES MÉCANIQUES D'UN MATÉRIAU

 Contrainte tangentielle limite élastique : C’est la valeur limite de la contrainte


dans le domaine élastique. Pour l'acier, cette valeur est comprise entre 250 MPa
et 600 MPa.
 Contrainte tangentielle de rupture : C'est la valeur limite de la contrainte
avant rupture de l'éprouvette.

5.7 CONDITION DE RÉSISTANCE

Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale τ doit rester inférieure à une valeur

limite appelée contrainte pratique de cisaillement .


On a :

s est un coefficient de sécurité qui varie de 1,1 à 10 selon les domaines d'application. La
condition de résistance traduit simplement le fait que la contrainte réelle ne doit pas dépasser le
seuil précédent, soit :

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Exercice :

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6 TORSION
6.1 DÉFINITION

Une poutre est sollicitée en torsion simple lorsqu'elle est soumise à ses deux extrémités
à des liaisons dont les torseurs associés se réduisent à deux torseurs couples opposés dont les
moments sont parallèles à l'axe du cylindre. (On suppose la poutre comme cylindrique et de section
circulaire constante)

6.2 ESSAI DE TORSION

Un dispositif permet d'effectuer un essai de torsion sur une poutre encastrée à son
extrémité G1 et soumise à un torseur couple à son extrémité G2. Cette machine permet de tracer
le graphe du moment appliqué en G2 en fonction de l'angle de rotation d'une section droite.

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On note lors de l'essai que, pour une même valeur du moment, l'angle α croit de façon
linéaire avec x, l'abscisse de la section droite étudiée : α = k.x

6.2.1 Analyse de la courbe obtenue


 Zone OA : c'est la zone des déformations élastiques. Si l'on réduit la valeur du
moment jusqu'à une valeur nulle, l'éprouvette retrouve sa forme initiale. Dans cette
zone, l'angle α de torsion est proportionnel au couple appliqué. Les sections droites
et planes de l'éprouvette restent droites et planes pendant l'essai.
 Zone AB : c'est la zone des déformations permanentes. L'éprouvette ne retrouve
pas sa forme initiale après déformation.

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6.3 DÉFORMATIONS ÉLASTIQUES

La propriété constatée ci-dessus a permis d'établir la relation :

6.4 CONTRAINTES

Soit M un point de la section droite (S) de la poutre situé à une distance ρ du centre G de
la section (voir ci-dessus). On définit la contrainte de torsion ζ en M par la relation :

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avec : ζ contrainte tangentielle en MPa.
Mt moment de torsion en N.mm
Io moment quadratique polaire de la section (S) en mm4

Contrairement aux phénomènes étudiés jusqu'à maintenant, la contrainte varie en


fonction du point choisi dans une section droite. Plus ce point est éloigné du centre de la section,
plus la contrainte y sera importante.
La contrainte est maximale pour ρ = ρmaxi , soit :

6.5 CONDITIONS DE RÉSISTANCE

Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale ζ doit rester inférieure à une valeur limite
appelée contrainte pratique ζp (voisine de la contrainte pratique de cisaillement). On a :

s est un coefficient de sécurité. La condition de résistance traduit simplement le fait que la


contrainte réelle ne doit pas dépasser le seuil précédent, soit :

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6.6 INFLUENCE DES VARIATIONS DE SECTION

Si le solide étudié présente de fortes variations de sections, les relations précédentes ne


s'appliquent plus. Il faut alors appliquer un coefficient de concentration de contraintes
exemple :

Résistance des matériaux 32


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7 CARACTÉRISTIQUES DES SURFACES PLANES


7.1 CENTRE DE SECTION

7.1.1 Définition :
On appelle centre de section, le centre de gravité G de la surface S supposée
homogène, autrement dit de masse surfacique uniforme. Si la section S se trouve
dans le plan , ,(figure II.2), les coordonnées y G et zG du centre de gravité sont
données par :

et

Figure II.2 : Centre de section G

7.1.2 Théorème de Guldin :

Ce théorème permet de calculer la position du centre de section d’une surface S quelconque. Ce


théorème s’énonce ainsi :

Enoncé :

La surface S étant située dans le demi-plan z ≥ 0, le domaine de révolution engendré par la

rotation de S autour de l’axe a pour volume :

Démonstration :
Calculons le volume V engendré par la rotation de S, en utilisant les coordonnées
cylindriques d’axe , on a :

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Avec dv qui est le volume élémentaire représenté sur la figure II.3 :

Figure II.3 Représentation du volume élémentaire

L'intégrale précédente se met sous la forme :

ou encore

qui d'après la définition des coordonnées du centre de section, est égale à :

7.2 MOMENTS STATIQUES :

7.2.1 Définition :

Soit une surface plane S rapportée à deux axes et situés dans son plan. Les moments
d’ordre 1, encore appelés moments statiques, sont des paramètres géométriques définis par les
formules suivantes :

L’unité des moments statiques est le m3.

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7.2.2 Sommation :

Soit une section S constituée de sections élémentaires Si (i = 1, n) dont les centres de gravité
Gi sont connus. Les moments statiques de S sont les sommes des moments statiques des
sections Si Autrement dit, on a :

(Formules du barycentre)

Considérons la section définie par la figure ci-dessous. Celle ci peut être considérée comme
l’assemblage des sections S1, S2, S3 et de l’évidement S4. Si on applique la formule précédente
à cette section, on obtient :

Le signe (–) dans ces équations provient du fait qu’il y a enlèvement de matière au niveau de S4.

Figures II.6 : Section évidée

Résistance des matériaux 35


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7.3 MOMENTS QUADRATIQUES :

7.3.1 Définition :

Les moments quadratiques, sont les quatre paramètres géométriques définis par les formules
suivantes :

Moment quadratique de S par rapport à :

Moment quadratique de S par rapport à : :

Moment produit de S par rapport à et :

Moment quadratique polaire de S par rapport O :

L’unité des moments quadratiques est le m4.


7.3.2 Propriétés des moments quadratiques :
7.3.2.1 Propriété N°1 : Théorème de HUYGENS :

On suppose que G est le centre du repère et on calcule le moment quadratique d’une section S
par rapport à une droite Δ parallèle à (figure II.10).

Figure II.10 : Moment par rapport à une droite parallèle à

Par définition, on a :

d'où :

Résistance des matériaux 36


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ou encore :

qui s’écrit également en fonction des différentes définitions données précédemment :

Etant donné que l’axe des abscisses passe par le centre de gravité, . On obtient donc
finalement:

On montre par un raisonnement analogue que :

où Δ’ est une droite parallèle à l’axe située à une distance d’ de celui-ci (figure II.11)

Figure II.11 : Moment par rapport à une droite parallèle à

Résistance des matériaux 37


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7.3.2.2 Propriété Nº 2 Sommation :
Soit une section S constituée de sections élémentaires Si (i = 1, n). Les moments
quadratiques de S sont les sommes des moments quadratiques des sections Si.

7.3.2.3 Propriété N°3 : Relation entre IO, Ixet Iy :

On rappelle que les relations entre les coodonnées cartésiennes et les coordonnées cylindriques
(figure II.12) sont :

Figure II.12 : Coordonnées cylindriques

Calculons la somme IOy(S) + IOz(S) :

On en déduit donc que :

7.3.3 Propriétés des moments produits :


7.3.3.1 Propriété N°1 : Nullité du moment produit :

Le moment produit est nul lorsqu’un des axes par rapport auquel il est calculé est axe de
symétrie.

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7.3.3.2 Propriété N°2 : Moment produit par rapport à deux droites parallèles aux
axes :

On considère une section S rapportée aux systèmes d’axes représentés sur la figure II.13. On se
propose de déterminer le moment produit IOy’z’

Figure II.13 : Calcul du moment produit

Par définition, on a :

qui, en fonction des différentes définitions des moments, s'écrit encore :

Comme G est le centre de gravité de S :

d'où :

7.3.4 Exemples de calcul de moments quadratiques :


7.3.4.1 Section rectangulaire :

On reprend la section rectangulaire du paragraphe II.4.1 en plaçant cette fois ci l’origine du


repère en G (figure II.14). On désire déterminer les moments IGy, IGz, et IΔ de la section S, la
droite Δ étant parallèle à et située à la base de la section.

Résistance des matériaux 39


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Figure II.14

Calculons tout d’abord IGy. Par définition,

d’où, en intégrant dans un premier temps par rapport à z,

ou encore, en intégrant maintenant par rapport à y,

Par un calcul analogue on montre que :

Pour déterminer IΔ, on utilise le théorème de Huyghens,

Résistance des matériaux 40


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On a donc :

ou encore :

Pour une droite Δ’, parallèle à et confondue avec l’un des cotés de la section, un calcul
similaire conduit à :

Déterminons maintenant le moment produit IGyz de S. Par définition,

Intégrons par rapport à y. On a obtient :

d'où :

ce qui est normal car l’axe est un axe de symétrie pour la section S.

Résistance des matériaux 41


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7.3.4.2 Section tubulaire rectangulaire :

Reprenons la section tubulaire rectangulaire S du paragraphe II.4.2. L’origine du repère est le


centre de gravité G (figure II.15).

Figure II.15

Etant donné que les sections S1 et S2 ont le même centre de gravité G, on peut écrire :

Des calculs des paragraphes précédents on déduit que :

On obtient donc :

Résistance des matériaux 42


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7.3.4.3 Exercice N°1

A l’aide du théorème de Guldin, déterminer le centre de gravité d’un demi-disque de rayon R


centré en O (figure II.20).

Figure II.20

Corrigé

Correction de l'exercice N°1

Résistance des matériaux 43


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La rotation du demi disque autour de l’axe engendre une sphère de rayon R. Le volume V de cette sphère
est égale à :

D’après le théorème de Guldin, on a :

ou S représente la surface du demi disque (S=1/2 πR2) et zg l’ordonnée du centre de gravité G. De la


relation précédente on tire:

d'où :

7.3.4.4 Exercice N°2

Calculer le moment quadratique polaire IO de la section S représentée sur la figure ci-dessous.


Les dimensions sont données en millimètre.

Résistance des matériaux 44


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Figure II.21

Corrigé

Correction de l'exercice N°2

Par définition, le moment quadratique polaire IO d’une section circulaire de rayon R est égale à :

Pour la section circulaire creuse S ci-dessous, on applique la propriété de sommation. On obtient donc :

Résistance des matériaux 45


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7.3.4.5 Exercice N°3

Déterminer les moments statique mOy(S) et mOz(S) de la section représentée sur la figure
II.22. En déduire les coordonnées yG et zG du centre de gravité de S. (dimensions en mm).

Figure II.22

Corrigé

Correction de l'exercice N°3

Pour déterminer les moments mOy(S) et mOz(S) de la section représentée sur la figure ci-dessous, nous
allons utiliser la propriété de sommation des moments statiques.

On divise la section S en deux sections S1 et S2 comme indiqué sur la figure suivante.

Résistance des matériaux 46


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On a :

De plus, on note (yG1,zG1) et (yG2,zG2) les coordonnées de G1 et G2, centres de gravité de S1 et S2


respectivement. On voit immédiatement que:

Par définition,

Les coordonnées du centre de gravité G de la section S se déduisent des relations suivantes :

On obtient donc :

Résistance des matériaux 47


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7.3.4.6 Exercice N°4

Calculer les moments d’inertie de la section ci-dessous par rapport aux axes passant par le centre
de gravité G de la section. (dimensions en mm).

Figure II.23

Corrigé

Correction de l'exercice N°4

On décompose la section S en trois sections rectangulaires S1, S2 et S3 et on note G1, G2 et G3 leurs centres
de gravité. Du fait de la symétrie de S, on a G = G1.

On peut écrire :

car les axes et sont axes de symétrie.

Calcul de IGy:

Résistance des matériaux 48


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les points G1, G2 et G3 sont situés sur l’axe , on a donc :

On a utilisé ici le résultat du paragraphe II.6.1 donnant le moment quadratique par rapport à un axe passant
par le centre de gravité d’une section rectangulaire de base b et de hauteur h. On obtient donc pour la
section S :

Calcul de IGz:

Les points G et G1 sont confondus, on a donc :

Pour S2 et S3, on utilise le théorème de Huyghens, à savoir :

Ce qui donne :

d'où :

7.3.4.7 Exercice N°5

Même questions que l’exercice 4 pour la section de la figure II.24. (dimensions en mm).

Résistance des matériaux 49


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Figure II.24

Corrigé

Correction de l'exercice N°5

On décompose la section S en trois sections rectangulaires S1, S2 et S3 et on note G1, G2 et G3 leurs centres
de gravité.

Les calculs des moments statiques pour les différentes sous sections sont répertoriés dans le tableau ci-
dessous.

yGi(mm) zGi(mm) Si(mm2) mGiz(Si)=SiyGi(mm3) mGiy(Si)=SizGi(mm3)

S1 35 93,5 490 17150 45815

S2 65,5 48,5 747 48928,5 36229,5

S3 86 3,5 350 30100 1225

Total / / S = 1587 mGz(S) = 96178,5 mGy(S) = 83269,5

Résistance des matériaux 50


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Ces calcul nous permettent de déterminer les coordonnées du centre de gravité de la section S = S 1+S2+S3.
En effet, par définition :

On obtient donc :

Dans le tableau ci-dessous, nous utilisons le théorème de Huyghens pour calculer les moments
quadratiques des sections S1, S2 et S3 par rapport aux axes et .

IGiy(Si)=(bh3)/12 IGiz(Si)=(b3h)/12 yG-yGi zG-zGi IGy(Si) IGz(Si)

S1 2000,833 200083,33 25,60 41,03 826906,55 521309,33

S2 428840,25 5042,25 4,87 3,97 440612,18 22948,67

S3 1429,166 72916,66 25,40 48,97 840742,05 298652,09

Total 2108260,8 842910,09

Du tableau précédent, on déduit :

Résistance des matériaux 51


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8 FLEXION
Il existe plusieurs types de flexions (pure, composée, plane, déviée). Nous limiterons
notre étude au cas de la flexion plane simple.

8.1 HYPOTHÈSES

En plus des hypothèses déjà énoncées au début du cours de RDM, la flexion plane simple
nous amène à supposer que :
 la ligne moyenne de la poutre est rectiligne.
 la section droite de la poutre est rectiligne.
 la poutre admet un plan de symétrie longitudinal (voir fig.).
 Toutes les forces appliquées à la poutre sont disposées perpendiculairement à la ligne
moyenne et dans le plan de symétrie longitudinal (ou symétriquement par rapport à
celui-ci).
 les forces appliquées sont soit concentrées en un point, soit réparties suivant une loi
déterminée.

8.2 DÉFINITION

Une poutre est sollicitée en flexion plane simple lorsque le système des forces
extérieures se réduit à un système coplanaire et que toutes les forces sont perpendiculaires à la
fibre moyenne (voir ci-dessous).

Résistance des matériaux 52


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Les éléments de réduction en G du torseur des efforts de cohésion s'expriment par :

8.3 EFFORTS INTÉRIEURS

Dans le cas de la flexion, les efforts intérieurs dans n’importe quelle section droite se réduisent à un
effort tranchant T (perpendiculaire à la ligne moyenne) et à un moment fléchissant Mf
(perpendiculaire à la ligne moyenne et à T).

8.4 DIAGRAMMES
Les valeurs de l’effort tranchant T et du moment fléchissant Mf varient avec la position x de la coupure fictive. Les
diagrammes de t et Mf (graphes mathématiques de type (x, y)) permettent de décrire les variations de ces deux
grandeurs et ainsi repérer les maximums à prendre en compte lors des claculs des contraintes.

8.4.1 Poutre sur 2 appuis :


8.4.1.1 Charges concentrées :

Résistance des matériaux 53


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8.4.1.2 Charges réparties :


Traitons ce cas à partir d’un exemple. Considérons une poutre (longueur L = 4 m) réalisée à partir d’un
profilé IPE dont le poids est de 40 daN par mètre.

Résistance des matériaux 54


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8.4.2 Poutre encastrée :
8.4.2.1 Charge concentrée + moment :
On considère une poutre encastrée de longueur L = 2 m soumise à un effort concentré F = 1 000 N (vers le bas) au
point B et à un couple pur M = 1 000 Nm (sens anti-trigonométrique) autour du point C.

Résistance des matériaux 55


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8.4.2.2 Charges réparties :

Résistance des matériaux 56


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8.5 ESSAI DE FLEXION (DOMAINE ÉLASTIQUE)

Un dispositif représenté ci-dessous permet d'effectuer un essai de flexion plane simple sur une
poutre reposant sur deux appuis A et B et soumise en C à une force F.

Un comparateur placé en D permet de mesurer la flèche lorsque F varie.

Constatations :

 La flèche est proportionnelle à l'effort F appliqué et ceci quelque soit le point D choisi.
 Pour une même valeur de F, la flèche est maximum lorsque D est au milieu de la poutre.
 On observe, en effectuant l'essai avec différentes poutres, que la flèche en D est
inversement proportionnelle au moment quadratique IGz de la section.
 Les fibres longitudinales situées au dessus de la ligne moyenne se raccourcissent et celles
situées en dessous de la ligne moyenne s'allongent.
 Les fibres appartenant au plan (G,x,z) ne changent pas de longueur.
 Les allongements et raccourcissement relatifs (∆l/l ) sont proportionnels à la distance de la
fibre considérée au plan (G,x,z).
 Les sections planes normales aux fibres restent planes et normales aux fibres après
déformation.

Résistance des matériaux 57


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8.6 CONTRAINTES NORMALES :

La contrainte normale s en un point M d'une section droite (s) est proportionnelle à la


distance y entre ce point et le plan moyen passant par G.

σ : la contrainte normale en M (en MPa)


Mf : le moment fléchissant dans la section droite S (en Nmm)
Y : la distance du point M par rapport à la ligne neutre (en mm)
Iz :le moment quadratique de la section droite S par rapport à l’axe (G, z) (en mm4)

8.7 CONDITIONS DE RÉSISTANCE

Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale σ doit rester inférieure à une valeur
limite appelée contrainte pratique à l'extension σpe. On a :

s est un coefficient de sécurité La condition de résistance traduit simplement le fait


que la contrainte réelle ne doit pas dépasser le seuil précédent, soit :

Résistance des matériaux 58


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8.8 INFLUENCE DES VARIATIONS DE SECTION

Si le solide étudié présente de fortes variations de sections, les relations précédentes ne


s'appliquent plus. Il faut alors appliquer un coefficient de concentration de contraintes.

8.9 CONTRAINTES DE CISAILLEMENT EN FLEXION

8.9.1 Cas des poutres rectangulaires :

Résistance des matériaux 59


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8.9.2 Cas des poutres circulaires

8.10 DÉFORMATIONS EN FLEXION :


Dans ce qui précède, on s’est intéressé au poutres fléchies et à leur dimensionnement d’un point de vue de
résistance sous charge. Nous allons voir à présent l’aspect déformation. En particulier, la détermination de la flèche
maximale (et de sa valeur admissible) est l’un des éléments fondamentaux de la conception des poutres.

Résistance des matériaux 60


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8.10.1 Notion de déformée :

Résistance des matériaux 61


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8.10.2 Méthode par intégration :

Exemple :

Résistance des matériaux 62


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9 FLEXION COMPOSEE
9.1 DEFINITION :
Un élément est soumis à de la flexion composée, si étant sollicité en flexion simple il est soumis en plus à un effort
normal. (TRACTION OU COMPRESSION).

Flexion composée  (N0 ; V0 ; M0)

9.2 EXEMPLE

Poutre inclinée

9.3 CONTRAINTES NORMALES :


Puisque l’élément en flexion composé est soumis à M(x) et à N(x) les contraintes  auront deux origines

En appliquant le principe de superposition on peut écrire :

Il ne faut pas oublier de respecter les signes.Le diagramme des contraintes  sur une section donnée
pourra être défini en additionnant les diagrammes de f et N

9.4 CONTRAINTES TANGENTIELLES :


Les contraintes tangentielles n’étant engendrées que par la flexion (V(x)) , Comme en flexion simple :

Résistance des matériaux 66


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10 FLAMBEMENT
Le flambage ou flambement est un phénomène d'instabilité d'un matériau.une poutre
soumise à une force de compression, a tendance à fléchir et à se déformer dans une
direction perpendiculaire à la force de compression.
Le flambage se produit d'autant plus facilement que la poutre est longue et de faible section.
Le flambage dépend aussi du type de liaisons des extrémités de la poutre.

10.1 FORMULE D'EULER :

Pour une poutre d'inertie constante soumise à un effort normal de compression simple, la
charge critique à partir de laquelle il y a risque de rupture par flambage est calculée par la
formule d'Euler:

 E est le module de Young du matériau ;


 I est le moment quadratique de la poutre ;
 lk est la longueur de flambement de la poutre ;
Le facteur lk représente une longueur équivalente à celle d'une poutre rotulée-rotulée. Il s'agit
de la distance séparant deux points d'inflexions de la poutre. Ainsi,

 pour une poutre rotulée aux deux bouts, , la longueur de la poutre ;


 pour une poutre encastrée aux deux bouts, ;
 pour une poutre encastrée-rotulée, ;
 pour une poutre encastrée-libre, .

Résistance des matériaux 67


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On définit habituellement un paramètre géométrique, λ, appelé coefficient d'élancement :

où ρ est le [rayon de giration de la poutre] et S la section de cette poutre.

On peut alors définir un coefficient d'élancement critique, λc, qui ne dépend que des
propriétés des matériaux :

Où σe est la limite élastique du matériau ;

On peut alors déterminer la charge critique Fc applicable sur une poutre en comparant sa
valeur d'élancement λ à la valeur de λc.

Résistance des matériaux 68


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11 SYSTEMES HYPERSTATIQUES

11.1 MÉTHODE PAR SUPERPOSITION :

11.1.1 Poutre sur 3 appuis avec charge répartie :

Résistance des matériaux 69


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11.1.1.1 Étude statique :

11.1.1.2 Système isostatique associé :


Afin de pouvoir appliquer le théorème de superposition, remplaçons l’appui C par lacharge C qu’il exerce, en
remarquant que C doit avoir une intensité suffisante pour entraîner une flèche nulle en C : y, = 0.

C devient une donnée du problème et les équations statiques s’écrivent :

A=B=(1/2)q*L - (1/2)C

11.1.1.3 Théorème de superposition :

Y1c et y2 c sont obtenues à partir du formulaire du chapitre précédent.

Résistance des matériaux 70


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11.1.1.4 Résultats et diagrammes :

11.1.2 Poutre encastrée avec charge répartie et appui supplémentaire à


son extrémité :

11.1.2.1 Étude statique :

11.1.2.2 Système isostatique associé et principe de superposition :

Résistance des matériaux 71


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11.1.2.3 Résultats et diagrammes :

11.2 MÉTHODE PAR INTÉGRATION :

Résistance des matériaux 72


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11.3 EXERCICES :

Résistance des matériaux 73

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