Vous êtes sur la page 1sur 10

UNIVERSITÉ MOHAMED KHIDER–BISKRA

Faculté des Sciences et de la Technologie


Département d’Architecture

RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX 1

Enseignante : M. BELKACEM

Version : 2023/2024

2éme année licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 1
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

CHAPITRE 1 : Introduction à la résistance des matériaux

1.1 Définitions et hypothèses


La résistance des matériaux ou la mécanique des matériaux est une branche de la mécanique
appliquée servant à étudier le comportement des corps solides sous l'action des différents types
de charges. La résistance des matériaux traite non seulement les méthodes d'ingénieurs
employées pour le calcul de la capacité des structures et de ses éléments à supporter les charges
qui leurs sont appliquées sans se détruire, ou se déformer appréciablement, mais aussi à
présenter les critères de base pour la conception des structures (forme, dimensions,...) et
l'utilisation des matériaux dans les meilleurs conditions de sécurité et d'économie.

Les principales hypothèses de la résistance des matériaux sont les suivantes :

 L'homogénéité, l'isotropie et la continuité du matériau : On suppose que le matériau


possède les mêmes propriétés élastiques en tous les points du corps, dans toutes les
directions en un point quelconque du corps, et que le matériau est assimilé à un milieu
continu.

 L'élasticité et la linéarité du matériau : On suppose admet qu'en chaque point contraintes


et déformations sont proportionnelles et qu'après déformation, l'élément revient à son
état initiale.

 La petitesse des déformations : les déformations dues aux charges sont négligeables par
rapport aux dimensions des éléments et la configuration géométrique reste inchangée
(hypothèse de rigidité).

 Hypothèse des sections planes (hypothèse de Navier-Bernoulli) : Les sections droites


restent planes et normales à la fibre moyenne au cours de la déformation.

 Hypothèse de l’indépendance de l’effet des forces : ou principe de superposition (l’ordre


de l’application des forces n’a pas d’importance).

Ces hypothèses simplificatrices conduisent à des solutions approchées qui permettent en


général une bonne approximation du comportement des structures soumises à différents
types de charges.

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 2
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

1.2 Buts de la résistance des matériaux


La résistance des matériaux a pour but d’assurer qu’on utilise dans une structure donnée,
une quantité minimale de matériaux, tout en satisfaisant aux exigences suivantes :

 La résistance : est la capacité d’une structure ou de ses éléments à supporter sans se


détruire, une charge déterminée.

 La rigidité : est la capacité d’une structure ou de ses éléments de s’opposer à l’action


déformatrice des charges extérieures. (pas de déformation excessive)

 La stabilité : est la capacité d’une structure ou de ses éléments de conserver une position
d’équilibre donnée correspondant à l’état d’équilibre initial.

Figure 1.1 : Organigramme de résolution d’un problème de RDM

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 3
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

1.3 Propriétés des matériaux

Les matériaux résistent, dans la plupart des cas, aux sollicitations auxquelles ils sont soumis
grâce à leurs propriétés physiques qui sont :

 Élasticité : Lors du chargement et le déchargement, le matériau revient à sa position


initiale.

 Ductilité : La propriété d’un corps (spécialement les métaux) à pouvoir être étiré et
allongé sans se rompre.

 Malléabilité : La propriété d’un corps à être déformé à chaud ou à froid, par choc ou par
pression, en conservant la nouvelle forme acquise. Un corps ductile est généralement
malléable.

1.4 Les éléments étudiés en R.D.M

 Élément barre : corps dont deux (02) dimensions sans petites par rapport à la troisième.
 Élément plaque : corps délimité par deux (02) surfaces planes séparées par une distance
petite devant les autres dimensions.
 Élément coque : corps délimité par deux (02) surfaces curvilignes séparées par une
distance petite devant les autres dimensions.

1.5 Réaction d'appui (efforts de liaison)

Les systèmes sont reliés à l'extérieur par des liaisons appelées appuis, et où apparaissent des
réactions qui réagissent à l'action des forces appliquées. Les réactions et les charges exercées
constituent un système de forces en équilibre, car les constructions que nous considérons sont
toujours en équilibre.

La classification des appuis se fait d'après le nombre de degrés de liberté (ddl) (c'est-à-dire les
possibilités de mouvement) qu'ils laissent au système et d'après la nature des réactions qu'ils
peuvent exercer sur lui.

1.5.1 Appui simple

Ce type d’appui a deux degrés de liberté :

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 4
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

 la rotation autour de l'appui,


 la translation parallèlement au support de l'appui.
La réaction est connue par son point d'application (point de contact du système avec l'appui) et
par sa direction (elle est perpendiculaire au support). Seule l'intensité reste à déterminer.

En résumé, l'appui simple se caractérise par : 2 degrés de liberté et 1 composante de réaction. La


figure 1.2a montre le principe de fonctionnement de l'appui simple. Les figures b, c et d
indiquent les représentations courantes. La représentation adoptée ici est celle de la figure d.

(a) (b) (c) (d)

Figure 1.2: l'appui simple.

Figure 1.3 : Exemples d’appuis simple

1.5.2 Appui double (articulation)

Il a un seul degré de liberté, la rotation autour de l'appui. Toute translation est par contre
empêchée.

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 5
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

Figure 1.4 : l’articulation.

Dans ce cas, la réaction de l'appui est connue uniquement par son point d'application, le point de
contact du système avec l'appui (point A) (la ligne d'action de la réaction passe par A). La
réaction est décomposée suivant deux directions perpendiculaires et les deux composantes sont
à déterminer. L'appui double présente donc 1 degré de liberté et 2 composantes de réaction.

Figure 1.5 : exemple d’articulation.

1.5.3 L'encastrement

Il n'a aucun degré de liberté. Tout mouvement est empêché. On peut décomposer la réaction en
3 composantes :

- deux composantes suivant deux directions perpendiculaires et passant par A,


- un couple appliqué en A.

En définitive, l'encastrement se caractérise par : 0 degré de liberté et 3 composantes de réaction.

CA

Figure 1.6 : l'encastrement.

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 6
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

Figure 1.7 : exemple d’encastrement.

Les différentes liaisons sont schématisées sur le tableau suivant :

1.6 FORCES

La force est une grandeur dirigée. Elle est donc représentée par un vecteur et définie par :
 Son point d'application ;
 Sa direction ou support ;
 Son sens ;
 Son intensité.

(a) (b)
Figure 1.8 : définition de la force.

Dans un repère Cartésien une force 𝐹⃗ est définie par une intensité F et des angles α, β et γ que 𝐹⃗
forme avec les axes X, Y et Z. Les projections de 𝐹⃗ suivant ces axes sont les composantes de cette
force. Comme le montre la Figure 1.2.b, F = F cosα, F = F cosβ et F = F cosγ. Ces

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 7
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

composantes qui déterminent complètement l'intensité et la direction de 𝐹⃗ sont souvent


représentées sous la forme matricielle par :

F

𝐹= F
F

Cette matrice colonne est appelée le vecteur force.

1.6.1 Moment

En plus de la possibilité de provoquer un mouvement de translation, une force peut aussi faire
tourner un corps rigide autour d’un axe non parallèle à sa ligne d’action et ne l’interceptant pas.
Cette possibilité de faire tourner un corps rigide est identique à l’action d’un moment de cette

force par rapport à un axe donné.

1.6.2 Moment d’une force par rapport à un axe

Le moment de 𝐹⃗ par rapport à l’axe OO’ (Figure 1.9) est proportionnel à l’intensité de cette
force ainsi qu’à la distance (d) qui sépare l’axe de la ligne d’action de cette force. Le moment
est défini comme suivant :

𝐌= 𝐅 ×𝐝

Le moment est un vecteur perpendiculaire au plan du corps, son sens dépend de la position
de la force par rapport à l’axe.

Figure 1. 9 : Schématisation d’un moment.

1.6.3 Couple
On appelle couple le moment de deux forces égales, opposées et de lignes d’action parallèles. Un
tel ensemble de forces 𝐹⃗ et −𝐹⃗ est donné par la figure 1.10.

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 8
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

Figure 1.10 : Schématisation d’un couple.

Les deux forces Fet F ne peuvent être combinées en une seule force puisque leur résultante est
nulle. Leur action consiste uniquement à faire tourner le corps sur lequel elles s’exercent. La
somme des moments des deux forces par rapport à un axe qui passe par le point O s’écrit :

M = F × (a + d) − F. a

D’où :

M=F ×d

On remarque que le moment M est indépendant de la distance a (Figure 1.4). D’où on conclut
que le moment d’un couple est constant. Le sens d’un couple peut être représenté comme le
montre la figure suivante.

1.7 Principe général d'équilibre - équations d’équilibre

Un corps indéformable est considéré comme étant immobile lorsqu'il est, à la fois, en équilibre
de translation et en équilibre de rotation.

1.7.1 Équilibre de translation


Cette condition traduit l'absence de déplacement global du corps. Pour vérifier cette condition, il
faut que la somme des forces extérieures soit nulle. Elle s'écrit, sous forme algébrique :

Fx  0

1.7.2 Équilibre de rotation


Un corps ne se déplaçant pas, mais tournant autour de lui-même, est considéré en mouvement.
Pour être au repos complet, il faut éviter également les actions tendant à le faire tourner autour
de lui-même. L'équilibre de rotation assure ceci, et s'écrit, sous forme algébrique :

M / o  0

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 9
Chapitre 1 : introduction à la résistance des matériaux

o est un point quelconque appartenant au système étudié.

Alors les conditions nécessaires et suffisantes pour qu'un système soit en équilibre sont :

 les sommes des projections de toutes les forces sur 3 axes passant par un point
quelconque et non situés dans un même plan doivent être nulles,

 les sommes des moments par rapport à chacun des trois axes doivent être nulles.

Pour une construction (structure), la vérification de ces conditions signifie qu'elle ne peut se
déplacer comme un tout (corps rigide), autrement dit elle est en équilibre.

Soient oxyz un repère trirectangle et F , F et F les projections sur les axes ox, oy et oz d'une
force quelconque. Les conditions d'équilibre (a) et (b) s'écrivent (cas général) :

Fx  0 M / x  0
Fy  0 M / y  0
Fz  0 M / z  0

Les équations précédentes sont appelées équations d'équilibre de la statique.

Dans le cas d'un système plan, xy par exemple, le système d'équations se réduit à :

Fx  0 Fy  0 M / o  0

Où o est un axe quelconque perpendiculaire au plan xy.

Notons que les équations d'équilibre de la statique sont écrites en travaillant sur la configuration
initiale du système, c'est-à-dire non déformée ; autrement dit les déformations sont négligées.

2éme Année Licence Matière : RDM 1


Enseignante : M. BELKACEM Page : 10

Vous aimerez peut-être aussi