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Résistance des Materiaux

Notes de cours
Première année Cycle Ingénieure GC1
Année universitaire 2017-2018

Résistance des matériaux

Rédigé par L. Ikharrazne

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Ecole Nationale des Sciences Appliquées Al-Hoceima
Résistance des Materiaux

Introduction

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Résistance des Materiaux

Introduction

La résistance des matériaux, désignée souvent par RDM, est la science du dimensionnement.
C’est une discipline particulière de la mécanique des milieux continus qui permet de
concevoir une pièce mécanique, un ouvrage d’art ou tout objet utilitaire. Ce dimensionnement
fait appel à des calculs qui prévoient le comportement de l’objet dont la conception doit réunir
les meilleures conditions de sécurité, d’économie et d’esthétique. L’objet de la résistance des
matériaux est l’étude de la stabilité interne c’est à dire la détermination des contraintes et
déformations à l’intérieur de la matière et les déplacements des lignes moyennes des
structures générés (machines en génie mécanique, bâtiment en génie civil,…). Elle est basée
sur des hypothèses simplificatrices vérifiées expérimentalement. La RDM fait appel à la
statique du solide qui est une branche de la statique étudiant l’équilibre des pièces dans un
mécanisme. C’est un maillon essentiel dans le dimensionnement des systèmes mécaniques
réels. L’objet de la statique est l’étude de l’équilibre d’un corps ou d’un ensemble de corps
solides dans leur géométrie initiale ; c’est-à-dire dans la structure non déformée par rapport à
un repère Galiléen. Le solide sera considéré comme infiniment rigide. Etudier donc la statique
d’une structure revient à étudier sa stabilité externe, d’une part en vérifiant qu’elle ne se
comporte pas comme un mécanisme, et d’autre part en déterminant les actions de liaisons
(assemblages entre les différents solides et entre la structure et la fondation ou le sol). La
statique et la résistance des matériaux constituent l’outil indispensable de l’ingénieur
constructeur pour concevoir et réaliser des ouvrages économiques qui ne risquent ni de se
rompre ni de se déformer excessivement sous les actions qui leur sont appliquées.

La résistance des matériaux ou la mécanique des matériaux est une branche de la mécanique
appliquée servant à étudier le comportement des corps solides sous l’action des différents
types de charges. La résistance des matériaux traite non seulement les méthodes d’ingénieurs
employées pour le calcul de la capacité des structures et de ses éléments à supporter les
charges qui leurs sont appliquées sans se détruire, ou se déformer appréciablement, mais aussi
à présenter les critères de base pour la conception des structures (forme, dimensions,...) et
l’utilisation des matériaux dans les meilleurs conditions de sécurité et d’économie. La
résistance des matériaux est basée sur les résultats théoriques de la mécanique et les propriétés
des matériaux qui ne peuvent être disponibles qu’à travers les résultats des travaux
expérimentaux comme le témoigne l’histoire du développement de la résistance des matériaux
qui constitue une combinaison fascinante de la théorie et l’expérience.

Les limites de la résistance des matériaux sont celles imposées par ses hypothèses mêmes. Les
disciplines connexes telles que la théorie d’élasticité, de la plasticité ou la méthode des
éléments finis se libèrent de certaines de ces contraintes. Les principales hypothèses de la
résistance des matériaux sont les suivantes :
- L’homogénéité, l’isotropie et la continuité du matériau : On suppose que le matériau
possède les mêmes propriétés élastiques en tous les points du corps, dans toutes les
directions en un point quelconque du corps, et que le matériau est assimilé à un milieu
continu.

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- L’élasticité et la linéarité du matériau : On suppose admet qu’en chaque point contraintes


et déformations sont proportionnelles et qu’après déformation, l’élément revient à son état
initiale.
- Les déformations sont petites (HPP) : les déformations dues aux charges sont négligeables
par rapport aux dimensions des éléments et la configuration géométrique reste inchangée.
- Hypothèse des sections planes (hypothèse de Navier-Bernoulli): Les sections droites
restent planes et normales à la fibre moyenne au cours de la déformation.
- Hypothèse de Saint Venant : Tous les efforts qui interviennent dans la théorie peuvent être
schématisés par leur torseur résultant.

Ces hypothèses simplificatrices conduisent à des solutions approchées qui permettent en


général une bonne approximation du comportement des structures soumises à différents types
de charges. L’action extérieure est caractérisée par les différents types de forces connues
agissant sur une structure ou un élément de structure défini par ses caractéristiques
géométriques et mécaniques. Pour une structure isostatique, les efforts internes sont
déterminés directement en utilisant les équations de la statique. Par contre pour une structure
hyperstatique, il est nécessaire de faire intervenir les déformations de la structure pour
déterminer les réactions. L’effort interne qui agit au niveau d’une section d’un élément de
structure peut-être décomposé en effort normal de traction ou de compression, moment
fléchissant, moment de torsion, effort tranchant ou une combinaison de ces sollicitations. A
partir de ces efforts internes, nous pouvons obtenir des informations sur la répartition des
contraintes et des déformations dans la section droite. Les valeurs extrêmes de ces contraintes
et déformations sont les mesures de base des critères de résistance, de rigidité ou de stabilité
pour vérifier ou dimensionner les éléments des structures.

La résistance des matériaux a donc pour but d’assurer qu’on utilise dans une structure donnée,
une quantité minimale de matériaux, tout en satisfaisant aux exigences suivantes :
- Résistance : La pièce doit supporter et transmettre les charges externes qui lui sont
imposées, (la capacité qu’a un corps de résister aux forces appliquées).
- Rigidité : La pièce ne doit pas subir de déformation excessive lorsqu’elle est sollicitée, (la
propriété qu’a un corps à résister aux déformations).
- Stabilité : La pièce doit conserver son intégrité géométrique afin que soient évitées des
conditions d’instabilité (flambement).
- Endurance : La pièce, si elle est soumise à un chargement répété, doit pouvoir tolérer sans
rupture un certain nombre de cycles de sollicitation variable (fatigue).
- Résiliences : Enfin, dans le cas où un chargement dynamique (impact) est à prévoir, la
pièce doit pouvoir absorber une certaine quantité d’énergie sans s’en trouver trop
endommagée.

Les matériaux résistent, dans la plupart des cas, aux sollicitations auxquelles ils sont soumis
car les forces extérieures qui leur sont appliquées, constituent un système en équilibre. Parmi
ces forces, il ne faut noter les réactions d’appuis ainsi que les liaisons. Mais ce n’est pas tout,
c’est aussi parce que ces matériaux sont doués de propriétés physiques données. On note

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parmi les propriétés physiques importantes en résistance des matériaux : l’élasticité, la


résistance, la rigidité, la ductilité, la malléabilité, ...
Grâce à ces propriétés, les efforts internes engendrées dans les matériaux, sont capables de
s’opposer à l’action des forces extérieures, où :
- Élasticité : La propriété physique d’un corps à reprendre sa forme après suppression de la
sollicitation (charge).
- Ductilité : La propriété d’un corps à pouvoir être étiré en fils très mince.
- Malléabilité : La propriété d’un corps de pouvoir être réduit en feuilles minces. Un corps
ductile est généralement malléable. Un corps qui n’est pas ductile, ni malléable est un
corps dit cassant.

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CHAPITRE I

Caractéristiques géométriques des sections de


structures

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1. Définition d’une poutre :

Une poutre est un solide engendré par une aire plane (A) dont le centre de gravité (G) décrit
une ligne dite moyenne (L) en restant normale à cette ligne. A est aussi appelée section droite
de la poutre.

On remarque que :

- la poutre est composée d’une infinité de fibres de section dA ;


- la ligne moyenne peut aussi bien être une droite qu’une courbe (poutres droites ou poutres
courbes) ;
- la section peut aussi bien être constante que variable.

2. Hypothèses :

Afin de résoudre le problème de Résistance des Matériaux, il faut que le volume traité soit
une poutre c’est à dire :

- les dimensions transversales doivent être faibles devant la longueur de l’élément (1/10 )

- le rayon de courbure de la ligne moyenne L doit être grand (cintrage faible) (rayon de
courbure supérieur à 5 fois la longueur) ;

- la variation de la section doit être lente et progressive ;

- le matériau doit être homogène (même propriété en toute point) et isotrope (même propriété
dans toutes les directions) ;

- le matériau est sollicité dans le domaine élastique ;

- les déformations doivent rester faibles (Hypothèse des petites déformations) ;

3. Définition d’une section et d’une fibre :

- Une section est une tranche transversale infiniment fine de la poutre. Elle peut être
représentée dans un repère cartésien orthonormé ( O,y,z ).

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- Une fibre est un élément infinitésimal de la section (infiniment petite). Elle se note dA
- L’aire d’une section A est la quantification de la surface plane de la section (unité : m2)

- L’aire totale correspond à la somme des aires élémentaires Ai qui composent la section :
A  A1  A2
A A i

L’aire d’une fibre est : dA  dydz

- L’aire d’une section quelconque : L’aire (A) totale d’une


section correspond à la somme des aires de ses fibres (dA)

A   dA   dydz    dydz
A y z

Exemple :

Exercice :

Calculer l’aire de la section du tablier de pont à caisson ci-dessous :

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Rep :

L’aire de la section est :

4. Moment statique et centre de gravité :


a) Moment statique d’une section :
C’est la somme des produits des surfaces par le bras de levier normal à l’axe de référence.
Il est homogène à un volume (unité :m3).
- moment statique de la section par rapport à l’axe (O,y) est :
S yy   zdA    z dydz
A y z

- moment statique de la section par rapport à l’axe (O,z) est :

S zz   ydA    y dydz
A y z

Si l’axe de référence passe par le centre de gravité ou bien si c’est un axe de symétrie le
moment statique est nul

b) Centre de gravité d’une section quelconque : on appelle centre de gravité d’une section
A le point G qui a pour coordonnées  yG , zG  telle que :

yG  dA   ydA    y dydz
A A y z

zG  dA   zdA    z dydz
A A y z

Le centre de gravité G d’une section est le point tel que le moment statique de la section par
rapport à n’importe quel axe passant par ce point est nul.

Propriétés : Si la section possède un axe de symétrie, le centre de gravité G est situé sur cet
axe.

Remarque:

 ydA
Szz A zdA Syy
yG  A
 et zG  
A A A A

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5. Moment d’inertie ou moment quadratique :

On appelle moment d’inertie d’un corps par rapport à un axe la somme des surfaces
élémentaires dA multipliées par leur distance à l’axe élevée au carré (unité m4)

- Moment d’inertie d’une section suivant l’axe (O,y) est :


I yy   z 2 dA    z 2 dydz
A y z

- Moment d’inertie d’une section suivant l’axe (O,z) est :

I zz   y 2 dA    y 2 dydz
A y z

Exemple :

a) Théorème de Huygens:

Enoncé du théorème de Huygens: Le moment d ’inertie d ’une section par rapport à un


axe quelconque Δ est égal au moment d ’inertie de la section par rapport à l ’axe passant
par son centre de gravité et parallèle à Δ augmenté du produit de l ’aire de la section par le
carré de la distance entre les deux axes.

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Exercice :
Calculer le moment d’inertie de cette cornière à branches égales (L50 x 50 x 4) par rapport
à un axe (a) passant par sa base. On donne les caractéristiques suivantes données dans le
catalogue :

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CHAPITRE 2

Effort normal des systèmes réticulés

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1. Schématisation des liaisons (réaction d’appui)

Une structure est reliée au monde extérieur par un certain nombre de liaisons. Une liaison
impose des conditions cinématiques en un point. Pour maintenir ces liaisons, il faut exercer
des efforts de liaison qui sont des inconnues du problème. Dans le cas des problèmes plans
(systèmes de forces coplanaires), la schématisation des liaisons et des efforts exercés se
ramène à trois cas types : appui simple (ponctuel ou plan sans frottement), articulation (pivot)
et encastrement.
a) Appui simple : Ce type d’appui, laisse à la structure toute liberté de pivoter autour de
l’extrémité de la poutre et de se déplacer perpendiculairement à la droite joignant les points
de contact. Si on néglige les frottements, la réaction d’appui a la direction de la droite
précitée, et introduit une seule inconnue dans l’étude de la poutre.
b) Appui double (articulation) : Matérialisé par une rotule. Cet appui autorise les rotations
d’une extrémité de la poutre ou d’un des éléments constituant la structure. La direction de
la réaction R est inconnue, mais la ligne d’action passe par le centre de l’articulation.
L’articulation introduit 2 inconnues, par exemple les projections sur deux directions du
plan moyen.
c) Encastrement : L’encastrement interdit tout déplacement de la section droite de l’appui.
Sa réaction est une force de densité variable répartie sur toute l’étendue de la section. En
vertu du principe de Saint Venant, ces forces peuvent être remplacées par leur résultante
générale R, et leur moment M rapportés au centre de gravité G. Ce type d’appui introduit
donc 3 inconnues, les deux projections de R sur deux axes du plan moyen et l’intensité du
moment M qui est perpendiculaire au plan moyen.

2. Forces et résultante des forces

Une force, est une grandeur qui quantifie l’action mécanique exercé entre deux particules, elle
est modélisée par un vecteur : F . Il est toujours, mathématiquement, possible de remplacer
un ensemble de n forces F1 , F 2 , ... Fn , par une seule force qui a les mêmes effets. Cette force
est appelée Résultante des forces :
n
F   Fn
i 1

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Exemple :

3. Moment d’une force

La possibilité de faire tourner par une force un corps rigide par rapport à un axe donné est un
moment de cette force par rapport à cet axe. Le moment vectoriel d’une force est noté :
  
Μ F / O , ΜO F , son unité est : N.m .
Le moment d’une Force appliquée au point A par rapport à un point O est défini par :
 xA  xO   Fx 
    
Μ O F  OA  F   y A  yO    Fy 
 z z  F 
 A O  z
4. Les torseurs

La résultante des forces notée F et son moment par rapport à un point donnée O, ΜO F , 
peuvent être regroupés en un seul élément mathématique appelé Torseur, noté  :
  Fx 
  
 F   Fy 
 F 
 /O    z
 Mx 
 M F  M 
 O  y
 M 
  z

5. Équilibre statique d’un solide

La statique couvre l’étude des forces extérieures agissant sur un solide au repos. L’équilibre
statique d’un solide exige le fait que la somme de toutes les forces agissant sur le solide soit
égale à zéro.
Pour qu’un solide soit en équilibre, il faut et il suffit que le torseur des efforts extérieurs forme
un torseur nul :
 /O  0
càd:

- F  0

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- M O F  0
6. Efforts internes :

On appelle forces extérieures ou charges les forces appliquées connues sur une structure
donnée. Suivant le cas, ces charges peuvent-être réparties avec une densité donnée de volume
(poids propre d’une structure) ou concentrées en un certain nombre de points. Dans cette
catégorie de forces extérieures figurent aussi les réactions d’appuis. Sous l’effet de ces
charges, les forces entre les particules d’un corps (élément) en équilibre varient. En
Résistance des Matériaux, on appelle souvent cette variation des forces efforts internes.
Afin de faciliter l’étude des efforts exercés sur chaque particule matérielle on considère une
section transversale d’un élément soumis à une sollicitation. Tout comme n’importe quel
système de forces, les efforts intérieurs répartis sur toute la section peuvent être rapportés à un
point (par exemple le centre de gravité de la section), et de ce fait on distingue le vecteur force
RG (N, Ty, Tz) et le vecteur moment MG (Mx, My, Mz) résultant des forces intérieures dans la
section. Il convient d’adopter les dénominations suivantes pour les forces et moments agissant
dans une section.

Par convention : Le torseur de cohésion, ou torseur des efforts intérieurs de la partie gauche
appliqués au niveau d’une section fictive Σ orienté par le vecteur x est défini par :
 N
  
 RG   Ty 
 T 
 int   z
 Mx 
 M M 
 G y 
 M 
  z
Avec :
- N : Effort normal à la section, si N > 0 on a une traction et si N < 0 ou aura une
compression.
- Ty : Effort tranchant parallèle à l’axe y, tangentiel à la section appelé aussi effort de
cisaillement.
- Tz : Effort tranchant parallèle à l’axe z, tangentiel à la section.
- Mx :Moment de torsion autour de l’axe normal à la section.
- My :Moment de flexion autour de l’axe y.
- Mz :Moment de flexion autour de l’axe z.

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7. Méthode des sections :

Pour déterminer les forces intérieures qui apparaissent dans un élément soumis à une
sollicitation, on se sert, en résistance des matériaux, de la méthode des sections. Cette
méthode est basée sur le fait que si un élément est en équilibre, sous l’action des forces
extérieures, alors n’importe quelle partie de cet élément sous l’action des forces qui lui sont
appliquées, est équilibré par un système de forces intérieures agissant dans la section. On
considère l’élément AB plan, soumis à l’action d’un système de forces extérieures. Pour
calculer les efforts et moments dans n’importe quelle section, on coupe à l’endroit voulu
l’élément AB en deux parties. Les valeurs numériques des efforts N, Q et M sont égaux aux
sommes algébriques des projections et des moments des forces extérieures agissant sur une
des parties (gauche ou droite) de l’élément sectionné, généralement sur celle où les
projections et moments se calculent plus facilement. Exemple

8. Sollicitations simples et sollicitations composées

La figure suivante schématise les différentes sollicitations sur une poutre :

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a) Sollicitations simples

Exemple :

Une poutre est soumise à une sollicitation de traction/compression lorsqu’elle est soumise à
deux forces colinéaires, alignées et de sens opposés

Le torseur des forces de cohésion à la forme :

 N
  
 RG   0 
 0
 int   
  0
 M  0
 G 
  0
  

Remarque :

- si N > 0 il s’agit d’une traction

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- si N < 0 il s’agit d’une compression


b) sollicitations composées

9. Structure isostatique, hyperstatique et hypostatique

Soit n le nombre d’équations d’équilibre d’un solide, 6 dans l’espace et 3 dans le plan. Soit r
le nombre d’inconnues.

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- Si n = r : les actions de la liaison sont déterminées par les équations de la statique. La


structure est dite isostatique.
- Si n < r, le nombre d’équation est insuffisant à la détermination des inconnues. La
structure est dite hyperstatique de degré n − r.
- Si n > r, la structure est instable, le système est hypostatique

10. Calcul des treillis

10.1. Généralité :

Les treillis sont très largement utilisés en construction. Qu’il s’agisse de structures faites
d’acier, de bois ou autre, les treillis se retrouvent dans les fermes des toitures des hangars et
des grandes salles de sport , de grues, de ponts roulants, de pylônes, etc. On fait appel à ce
mode de réalisation dans le but essentiel d’alléger l’ensemble d’une construction tout en
assurant une plus grande stabilité et rigidité importante suivant leurs plans. Les treillis
peuvent être sollicités par des forces externes comme les charges à supporter, le poids propre
de la structure, le poids de la neige, le trafic, les réactions d’appuis, ... tandis que les pièces de
ces structures sont soumises à des forces internes de la part des pièces voisines. Ces efforts
internes et externes doivent être déterminés pour pouvoir choisir les matériaux requis dans la
réalisation des constructions. Des pièces trop grosses ne sont pas économiques par contre des
pièces trop petites ne sont pas sécuritaires. Lorsque toutes les barres ainsi que les forces
appliquées sont dans un même plan, le treillis est appelé un treillis plan ; dans le cas contraire,
il s’agit d’un treillis spatial.

10.2. Définition

Les systèmes en treillis (appelés aussi triangulations ou structures réticulées) sont des
assemblages de barres droites (poutres) articulées entre elles de manière à ce que chacune des
barres ne soit sollicitée qu’en traction compression. Les barres sont situées dans un seul plan
appelé le plan de charpente. Les articulations communes à plusieurs barres sont les nœuds du
système. Il forme généralement une chaîne simple (plane) de triangles juxtaposés. Cette
construction est une des principales structures employées en ingénierie. Les treillis sont des
structures dont les pièces sont assemblées de façon à former des triangles.
Exemples de système en treillis :

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Ponts, tour Eiffel et les charpentes en treillis

a) Nœuds : Le point de rencontre de deux ou plusieurs barres s’appelle un nœud. Les nœuds
peuvent être fait de joint solide (assemblage par rivetage, soudage,...) ou des articulations
(assemblage par rotule, axe, ...). La figure suivante présente un exemple de détail de la
réalisation pratique d’un nœud de treillis.

b) Barres ou membrures : Les pièces d’une structure triangulée sont des barres. Elles sont
faites d’acier, de bois ou autre. On associe généralement les barres ou membrures des
treillis à des barres articulées.

10.3. Hypothèses de modélisation d’un treillis en équilibre

- Le treillis est dans un plan : On suppose alors les problèmes 2D.


- Les nœuds sont modélisés par des rotules parfaites où s’applique une force interne axiale
en traction ou en compression
- Les forces extérieurs sont appliquées sur les nœuds et modélisées par des appuis plans (2D).
- Les poutres sont considérées de masse négligeable, sinon le poids des barres est remplacé
par deux forces appliquées à leurs nœuds d’extrémité.
- Le treillis est stable et isostatique.

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10.4. Système isostatique et hyperstatique

a) Système isostatique :

Un treillis ou système réticulé est extérieurement isostatique si les actions d’appui peuvent
être déterminées à partir des trois équations d’équilibre de la statique ; dans le cas
contraire, le treillis est extérieurement hyperstatique.
Exemple de système isostatique :

Nombre d’équations : 3 Nombre d’inconnus : 3

- - Ax : composante suivant x de la
F x 0
réaction en A

- F  0
y
- Ay : composante suivant y de la
réaction en A
- M O F   0 - By : composante suivant y de la
réaction en B

Par ailleurs, un treillis est intérieurement isostatique si les efforts dans les barres peuvent
être déterminés par les équations d’équilibre de la statique à partir des charges et des
actions d’appui préalablement calculées ; dans le cas contraire, le treillis est intérieurement
hyperstatique.

b) Système hyperstatique

Si le nombre d’éléments inconnus des réactions d’appuis est supérieur au nombre


d’équations d’équilibre dont on dispose, le système est dit hyperstatique. On a un système
possédant plus d’inconnues que d’équations donc on ne peut résoudre ce type de système
par les méthodes que l’on connaît. Dans ce cas le nombre d’inconnues est quatre : Ax, Ay,
Bx et By
Exemple de système hyperstatique :

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c) Système instable

Si le nombre d’éléments inconnues des réactions d’appuis est inférieur au nombre


d’équations d’équilibre dont on dispose, le système est dit instable. C’est par exemple le
cas d’un système reposant sur deux appuis simple comme l’exemple ci-dessous : la
structure peut se déplacer latéralement. Dans ce cas le nombre d’inconnue est seulement
deux : Ay et By
Exemple de système instable :

La condition nécessaire pour que le treillis soit intérieurement isostatique est :


b  2n  3
Où :b : nombre de membrures (barres)
n : nombre de nœuds

- Si b = 2n-3 : Le système est intérieurement isostatique;


- Si b<2n-3 : Le système est instable
- Si b>2n-3 : Le système est hyperstatique intérieurement.
Dans ce cas le degré d’ hyperstaticité du treillis h est donné par :
h  b  l  2n
Où : b : nombre de membrures (barres) ;
n : nombre de nœuds ;
l : le nombre de réactions d’appuis ;
Si h=0 le système est isostatique.

Exemple :

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10.5. Type de treillis

Les treillis peuvent être classés en plusieurs catégories comme par exemple :
a) Ferme de pont

b) Ferme de toit

c) Grue

10.6. Hypothèse de calcul

Pour assurer que chacune des barres ne soit sollicité qu’en traction ou en compression il faut
que :
- Pour déterminer les actions de liaison, on assimilera le système réticulé à un système
matériel rigide (les barres sont considérés comme rigide et indéformables) .
- Les barres sont modélisées par leur ligne moyenne (ligne passant par le centre de gravité
des sections droites).
- On suppose les barres articulées sans frottement aux nœuds, (articulation parfaite d’axe z
perpendiculaire au plan du treillis).
- Le poids des barres soit négligeable devant les autres sollicitations,
- Les sollicitations extérieures (charge) ne soient que des efforts appliqués sur les nœuds,
- Les liaisons avec l’extérieur soient des appuis fixes ou des appuis mobiles.
- Les calculs sont conduits exclusivement en élasticité.

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10.7. Calcul des sollicitations des barres

a) Méthode des Nœuds

On suppose que les forces extérieures sont appliquées aux nœuds. Il en résulte qu’une barre
CD du système comprise entre les nœuds C et D est sollicitée par deux forces axiales NC et
ND transmises par ces nœuds. La barre isolée doit être en équilibre sous l’action de ces deux
forces, ce qui exige que celles-ci soient de sens opposé et d’intensité égale. La barre CD
supporte donc uniquement un effort normal NCD qui est considéré comme :
- Positif si la barre CD est tendue (Traction)
- Négatif si la barre CD est comprimée (Compression)
Donc nous pouvons écrire que : NCD=NDC

Exemple
Trouver les forces dans toutes les barres du treillis suivant.

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Equilibre des Nœuds

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b) Méthode de Ritter

La méthode des nœuds ci-dessus est un outil très pratique lorsqu’il s’agit de déterminer les
efforts dans toutes les barres du treillis. Cependant, pour déterminer ou vérifier l’effort
dans une barre quelconque, une autre méthode, appelée la méthode de Ritter est plus
avantageuse. Cette méthode consiste à couper le treillis (voir figure) en deux parties par
une section qui coupe les barres dont on veut déterminer les efforts.

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On isole la partie à gauche de la section, on dénote les efforts inconnus des barres comme des
forces extérieures et l’on tient compte des forces extérieures appliquées aux nœuds ainsi que
les actions aux appuis. On calcule ensuite les efforts inconnus à partir des équations
d’équilibre de la statique.

La coupe idéale est donc celle qui ne sectionne que trois barres, puisqu’on n’a que trois
équations d’équilibre. Il faut savoir choisir la coupe appropriée qui permettra les calculs, car
ce n’est pas n’importe quelle coupe qui conviendra. On coupera le treillis en deux parties
autant de fois que cela est nécessaire, selon le nombre de barres dont on veut calculer les
efforts.

- Méthodologie

Pour les efforts connus, on utilise leur sens ; pour les efforts inconnus dans les barres, on
suppose qu’ils agissent en traction. Les équations d’équilibre sont écrites pour trouver la
valeur de ces efforts. Si le résultat est positif pour un effort, il s’agit bien d’une traction ;
sinon, il s’agit d’une compression.
Pour écrire les équations d’équilibre de la statique, on utilise les composantes horizontales et
verticales des efforts et des forces extérieures suivant les axes x et y. On peut aussi employer
les distances des forces et des efforts au point P (le point P représente l’intersection des deux
poutres prises parmi les trois barres coupées), par rapport auquel on écrit l’équation
d’équilibre des moments  M O F   0 , si cela s’avère plus commode et plus rapide pour les
calculs. Le point d’intersection des deux poutres coupées est appelé « pole ».

- Conclusion

Cette méthode est simple. Juste en appliquant les équations d’équilibres sur la demi-structure,
on détermine les valeurs de sollicitation de chaque barre. Cependant, les calculs sont plus
laborieux que la méthode des nœuds. L’avantage de cette méthode est qu’elle : permet de
calculer l’effort dans une barre particulière, directement, sans être au préalable obligé de
calculer les efforts dans plusieurs autres barres.

27
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Exemple

Soit le treillis articulé plan schématisé par la figure ci-dessous.

1. Etudier l’isostaticité du treillis.


2. Déterminer l’effort dans la barre DG.
Solution :

1. Isostaticité du système :
- Nombre de noeuds: (n = 7)
- Nombre de barres: (b = 11)
Donc b= 2n-3,
D’où le système est isostatique.

2- Effort dans la barre DG.


En utilisant la méthode des sections, on coupe au maximum trois barres de sorte que la barre
dont on recherche l’effort soit parmi elle.

Nous écrivons une seule équation qui est celle des moments par rapport au point B :

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CHAPITRE III

Calcul des poutres

29
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I. Efforts et sollicitation dans une poutre :


1. Définition d'une poutre
On appelle poutre le solide engendré par une surface plane dont le centre de gravité décrit une
courbe , la surface S restant normale à cette courbe, avec :
- La courbe est appelée ligne moyenne ou fibre moyenne
- La surface S est appelée section normale
- Le rayon de courbure en tout point de doit être grand par rapport aux dimensions de S
- Les dimensions de S sont négligeables devant la longueur de la courbe 
- Les variations de forme et de dimension de S doivent être progressives

2. Hypothèse de Bernoulli
Le caractère linéique de la géométrie des poutres fait qu'on s'attend à ce que les phénomènes
prépondérants soient essentiellement longitudinaux. On ne s'intéressera donc pas aux
déformations de sections droites. On énonce alors les hypothèses de Bernoulli
- Les sections droites restent planes
- Les sections droites se déforment librement dans leur plan
- La variation des déformations de la section le long de la poutre est très petite
Conséquence des hypothèses de Bernoulli :
Considérons une poutre rectiligne de section droite constante S0 et de longueur L0 dans la
configuration de référence. A cette configuration de référence on associe le repère orthonormé
direct (O,e1,e2 ,e3 )

On note S(X1) la section droite d'abscisse X1. Dans la configuration déformée, le point courant
de la fibre moyenne déformée est x(X1),
3. Torseur des efforts de liaison dans les poutres
On définit le torseur des efforts intérieurs pour une section (S) comme le torseur des efforts
exercés par la partie droite sur la partie gauche. Ce torseur est donné par sa résultante RG ,

appliquée en G et son moment résultant M G défini au point G.


RG  N ex  Ty ey  Tz ez
N est l'effort normal à la section S, on l'appelle aussi tension.
- N >0 correspond à un état de traction

30
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- N <0 correspond à un état de compression


T et T sont appelé efforts tranchants sur la section S.
2 3

De même pour M G :
MG  M xT ex  M yF ey  M zF ez
M T
x
: est le moment de torsion
M F
y
et M zF : sont les moments de flexion.

4. Actions mécaniques extérieures

Si on isole une poutre, on appelle action mécaniques extérieures les actions appliquées par le
milieu extérieur sur la partie isolée ;
On distingue deux types d'actions mécaniques extérieures :
- les charges : ce sont les efforts de service auxquels est soumise la poutre.
- les actions de liaison : ce sont les actions mécaniques exercées par les liaisons.
Les charges sont des données du problème et donc connues, les actions des liaisons sont les
inconnues du problème. On distingue deux types de charges :
- Les charges concentrées : le torseur des forces est appliqué en un point.
- Les charges réparties : ce sont les forces réparties à densité linéique appliquées sur la poutre
ou sur un tronçon de poutre.

Exemple 1 :
- Charges ponctuelles

- Charges réparties

- Forces volumiques : forces de pesanteur par exemple

Exemple 2 : portique en équilibre :

31
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Les charges sont :


- F : Charge ponctuelle (Unité : N)
- P : Charge répartie (Unité ; N/m)
Les action de liaison sont : RAy , RBx , RBy
Dans cette exemple RAy , RBx , RBy sont les inconnues du problème et F et P sont données.

Exercice :
Calculer le poids propre par unité de longueur d’une poutre en béton de section carrée 40cm x
40cm

On donne : la masse volumique du béton : 2300 Kg/m

5. Efforts intérieurs :

Pour accéder aux efforts de cohésion (efforts intérieurs), et dans l’objectif d’appliquer le principe
fondamental de la statique, on opère une coupe dans le milieu curviligne étudié. Le milieu
curviligne est modélisé par sa ligne moyenne (C).

Considérons une poutre en équilibre sous l’action des efforts extérieurs (charges et actions de
liaison). On opère une coupure au point courant G (centre de la section droite d’abscisse x). Cette
coupure divise le milieu en deux parties : partie gauche (C-) et partie droite (C+).

a) Effort normale N :
La composante N représente la somme des projections de toutes les forces intérieures agissant
suivant la normale de la section (ou suivant l’axe longitudinal de l’élément). L’effort normal
provoque une déformation longitudinale de l’élément.
La contrainte normale (σ) est l’intensité de l’effort normal (N). C’est l’effort supporté par
unité de surface elle est exprimé par :

Où :
N : effort normal [N]
A : aire de la section supportant l’effort N [m2]
Les unités de la contrainte normale sont le N/m2, par contre en physique ces unités sont
appelées aussi le Pascal (Pa).

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Exemple 1:
Trouver les efforts normaux en A et en B dans la poutre ci-dessous.

Exemple 2:
Le couvercle d’un réservoir de 50 cm de diamètre est fixé au moyen de 10 boulons de 1,5 cm2
de section.

- Trouver l’effort normal dans chaque boulon si la pression dans le réservoir est de 6,5 kPa
- Déduire la contrainte dans les boulons

Solution

D’abord calculons la force exercée par la pression dans le réservoir sur le couvercle.

Où A1 : Aire sur laquelle s’exerce la poussée

Si on calcule l’effort supporté par chaque boulon, on a :

Chaque boulon a une section de 1,5 cm2 donc :

33
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b) Effort tranchant Q :

Les forces transversales Qz, et Qy sont les sommes des projections de toutes les forces intérieures
dans la section sur les axes centraux principaux de cette dernière. Ces efforts tranchants
provoquent le cisaillement des bords de la section respectivement dans la direction des axes Z et
Y. Le sens de Q sur le plan est positif par convention quand il tend à faire tourner un élément
entre deux sections dans le sens des aiguilles d’une montre.

La contrainte de cisaillement « », c’est l’intensité de l’effort tranchant. C’est l’effort


tranchant par unité de surface :

Où Q : L’effort tranchant [N]


A : Aire de la section de la pièce supportant l’effort Q [m2]

Exemple 1 : Trouver l’effort tranchant et la contrainte de cisaillement dans la goupille du


système suivant.

Solution

La goupille, qui soutient la tige et sa charge, subit un effort


tranchant tendant à la cisailler égal à 20 kN. Il faut donc
qu’elle soit choisie en conséquence.

La contrainte de cisaillement est :

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Exemple 2 :

Trouver l’effort tranchant en A et en B du système ci-dessous :

Solution

Premièrement, isolons la section de droite (car on ne connait pas les réactions d’appuis à
l’encastrement). On a alors :

Ensuite, isolons encore la partie de droite à partir de B, on a alors:

Remarque

La valeur de l’effort tranchant Q change, de la valeur de la charge perpendiculaire à l’axe


rencontré, en se déplaçant sur la poutre.

c) Moments fléchissant M

Les composantes My et Mz du vecteur moment résultant représentent les sommes des moments
de toutes les forces intérieures dans la section, par rapport aux axes d’inertie principaux de
cette dernière Y et Z respectivement. Le sens positif des moments dans le plan qui par
convention tend les fibres inférieures et comprime les fibres supérieures de la section

Exemple 1 : Trouver le moment fléchissant dans la poutre ci-dessous aux points A et B.

35
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Solution

Si l’effort provient d’un couple comme dans cet exemple, le moment de flexion est le même
partout dans la poutre.

Exemple 2 : Trouver le moment fléchissant dans la poutre ci-dessous au point A.

Solution

On voit ici que le moment fléchissant varie en fonction de la position (x) de la coupe dans la
poutre.

Remarque

La valeur du moment fléchissant varie en fonction de la position de la coupe dans une poutre
lorsque celle-ci est sollicitée par des charges.

d) Moment de torsion

Le moment de torsion Mx (ou Mt) est la somme des moments de toutes les forces intérieures
dans la section par rapport à l’axe de la barre x. Le moment de torsion est positif lorsqu’il tend
à tourner la section dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (sens trigonométrique) en
regardant la section du côté de la normale extérieure

e) Efforts et contraintes multiples dans les sections de barres :


Lorsque l’on veut étudier un corps en entier, il est souvent préférable de vérifier toutes les
contraintes s’exerçant sur celui-ci. Dans ce cas, on doit effectuer une coupe aux points
considérés et tenir compte des trois efforts possibles N, Q et M qui nous permettent de
calculer les contraintes respectives.

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Ainsi, nous allons déterminer les relations existant entre les efforts agissant sur une section,
les contraintes dans cette section et les déformations de l’élément.

Exemple :
Calculer les efforts, contraintes et moment fléchissant dans la poutre ci-dessous au point C. La
poutre a une section de 1 cm2.

Solution

En effectuant une coupe à gauche comme à droite, il nous manque toujours une réaction
d’appui afin de compléter notre étude, donc nous commencerons par trouver les réactions
d’appuis. Isolons le corps en entier (3 inconnues) et décomposons la force de 800 N.

Équilibre de rotation :

Équilibre de translation :

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Maintenant nous pouvons effectuer une coupe en C. La coupe peut être soit à gauche, soit à
droite. Choisissons la coupe de gauche :

Cherchons d’abord les efforts et moment fléchissant.

Du côté des contraintes maintenant. La contrainte normale :

La contrainte en cisaillement :

II : Etude d’une poutre en traction/compression :


Un élément de structure est soumis à traction ou compression pure lorsque l’effort tranchant T
et le moment de flexion M sont nuls : la seule sollicitation agissante est l’effort normal N.
N 0 T 0 M 0
Si N est dirigé vers l’extérieur on aura de la traction et l’élément s’allongera. Sa longueur
passera de L à L + dL. Si N est dirigé vers la section on aura de la compression et l’élément se
raccourcira. Sa longueur passera de L à L - dL. L’allongement ou le raccourcissement par
unité de longueur, appelé déformation :
ΔL

L
Selon l’hypothèse de Navier-Bernoulli, justifiée par des essais, toute section transversale
initialement plane et normale à la ligne moyenne de la barre reste plane et normale à cette
ligne sous chargement. La variation de longueur de toutes les fibres, donc la déformation, est
constante dans toute la section. La contrainte est liée à la déformation par la relation de
Hooke,   E et est elle aussi constante en tout point de la section.
On a :

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Cette situation où N est le seul effort agissant dans la section se rencontre entre autres dans les
structures à treillis articulé : les liaisons entre les éléments, c’est-à-dire les assemblages, sont
conçus pour ne pas transmettre de moments de flexion

III : Etude d’une poutre en flexion:


Un tronçon de barre est sollicité en flexion pure lorsque le moment de flexion est constant le
long de ce tronçon.
N 0 T 0 M 0

Exemple

La partie centrale BC de la poutre AD sur la figure ci-dessous est soumise à flexion pure. Le
moment a pour valeur : M = P×a le long de BC.

Compte tenu de nos conventions, le moment fléchissant est positif s’il donne à la poutre une
courbure concave vers le haut. Il est négatif dans le cas contraire. Les fibres situées au niveau
de la ligne moyenne, qui passe par le centre de gravité de la section, ne varient pas de
longueur. Dans le cas de moment positif, les fibres situées au-dessus de cette ligne se
raccourcissent, elles sont comprimées. Les fibres situées en dessous s’allongent, elles sont
tendues.

39
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1. Détermination des contraintes et déformations :

Considérons à la figure D, un tronçon de poutre déformée, de longueur unitaire. Selon


l’hypothèse de Navier-Bernoulli, les sections transversales initialement planes et normales à
la ligne moyenne restent planes et normales à cette ligne après déformation. On peut montrer
que la déformée que prend la poutre sous flexion pure a un rayon de courbure R constant,
donc c’est un arc de cercle. Le diagramme des déformations ɛ est bi-triangulaire et par
application de la loi de Hooke,   E , on en déduit que le diagramme des contraintes est lui
aussi bi-triangulaire. On peut montrer que la déformation à la cote z suit la loi

Ou z est la distance à la ligne moyenne du point considéré et R le rayon de courbure.


On en déduit par la loi de Hooke :

Pour une section rectangulaire, les forces résultantes de traction FT et de compression FC sur
les moitiés inférieure et supérieure ont pour intensité :

2
Ces forces sont séparées par la distance : h
3
On peut calculer les sollicitations dans la section :
a) Effort normale et effort tranchant :

T0
b) Moment de flexion :

40
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On a aussi :

D’où :

bh3
I : est le moment d’inertie de la section rectangulaire
12

Remarque :
M
La relation   z est vraie quelle que soit la forme de la section. C’est la formule générale
I
donnant la valeur de la contrainte normale due au moment de flexion.
M : est le moment de flexion,
z : cote à laquelle on veut calculer la contrainte,
I : moment d’inertie de la section,
 : Contrainte à la cote z.
On peut dessiner la représentation de la contrainte dans l’épaisseur de la poutre :

La contrainte varie linéairement avec z , elle est égale à zéro sur l’axe Oy (z=0) et maximale
h
en z   z = h/2
2

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2. Relation entre le moment fléchissant et l’effort tranchant

Considérons une poutre soumise à une charge répartie q(x) et isolons à l’intérieur de cette
poutre un tronçon de longueur « dx ».

Ecrivons l’équilibre statique de ce tronçon :


F  0
M  0Gxdx

En projetant les équations vectorielles du principe fondamental de la statique sur les axes Ox
et Oy on a :
Projection suivant Ox : N  x  dx  N  x   0 (1)

Projection suivant Oy : T  x  dx  T  x   q x dx  0 (2)


2
dx
Projection du moment suivant Oz : M  x  dx  M  x  q x  T  xdx  0 (3)
2
(les moments sont exprimés par rapport à Gx+dx , centre de gravité de la section située à
l’abscisse x+dx)
L’équation (2) permet d’écrire :
T x  dx  T  x 
 q x  (C’est la définition de la dérivée de T(x))
dx
La relation entre l’effort tranchant et la charge transversale q(x) est donnée par :
dT  x 
 q x  (4)
dx
Transformons l’équation (3) en remarquant que (dx)²/2 est négligeable devant les autres
termes ( infiniment petit du second ordre) :
M x  dx  M x   T x dx
Il vient :
dM  x 
 T  x  (5)
dx

En rassemblant les deux équations (4) et (5) il vient :


d 2 M x 
 q  x 
dx2

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Remarque :
Ces trois relations permettent :
- soit de déterminer T(x) et M(x) dans un tronçon de poutre soumis à une charge répartie ;
- soit de vérifier l’exactitude d’un tracé de diagrammes des sollicitations ;
- soit de déterminer la section la plus sollicitée en flexion (la section où l’effort tranchant est
égal à zéro).

Exercice :
On donne la poutre simplement appuyée qui supporte les charges montrées sur la figure
suivante.

Déterminer les réactions de la poutre et les diagrammes des efforts tranchants et des moments
fléchissant le long de l’axe de la poutre.

- Calcul des réactions RA et RB


On calcule RA en prenant : M B 0
L
RA .L  Q1.L  3   q x .x.dx  0
0

L2
RA .L  Q1.L  3  q.  0
2
RA  Q1.
L  3  q. L
L 2
RA  114 kN

On calcule RB en prenant : F  0 Projeté suivant Oy


RA  RB  Q1  q.L  0
RB  Q1  q.L  RA

RB  106 kN

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- Détermination du diagramme des efforts tranchants :

a) Efforts tranchants dans un tronçon 0  x  3 :


Pour déterminer les efforts tranchants, on opère une coupure en x ( 0  x  3 ) et on
applique l’équation d’équilibre statique projetée sur l’axe Oy , on a :
RA  q.x  T  x   0
T  x   q.x  RA
T  x   20.x  114

b) Efforts tranchants dans un tronçon 3  x  10 :


De la même façon une coupure en x ( 3  x  10 ) donne :
RA Q1q.x  T ( x)  0
T x   q.x  Q1  RA
T  x   20.x  20  114
114  20
T x  0 x  4,7 m
20
Pour x = 0 , T x   114 kN
Pour x = 3 m , TG  54 kN (à gauche de la section d’abscisse 3m)
Pour x = 3 m , TD  34 kN (à droite de la section d’abscisse 3m)
Pour x = 10 m , TD  106 kN
On peut donc tracer le diagramme des efforts tranchants :

- Détermination du diagramme des moments fléchissants :

a) Moments fléchissants dans le tronçon 0  x  3 :


On opère une coupure en x ( 0  x  3 ) et en applique l’équilibre des moments, on a:
Mx  0
x2
 RA .x  q.  M  x  0
2
x2
M x   RA .x  q.
2
x2
M x   114.x  20
2

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b) Moments fléchissants dans le tronçon 3  x  10 :


On opère une coupure en x ( 3  x  10 ) et en applique l’équilibre des moments, on a:
Mx  0
x2
 RA .x  Q1 x  3  q.  M x   0
2
x2
M x   RA .x  Q1  x  3  q.
2
x2
M  x  114.x  20 x  3  20
2
On a :
dM
 114  20  20x
dx
dM 114  20
Et  0 pour x 
dx 20

Remarque :
dM
On constate que pour x = 4,7 m, T  x    0 . L’effort tranchant est égal à zéro et, par
dx
conséquent, la valeur du moment fléchissant est maximale.

Pour x =0, M=0;


Pour x =3 m, M = 252 kN.m;
Pour x =4,7 m, Mmax = 280,9 kN.m;
Pour x =10 m, M=0;
On peut donc tracer le diagramme des moments fléchissant :

Remarque :

En examinant les diagrammes des efforts internes, on constate que la valeur de l’effort
tranchant, à la section où la charge concentrée est appliquée, diminue verticalement de la
valeur de cette dernière. Cependant le diagramme des efforts tranchants ne traverse pas l’axe
de la poutre et par conséquent l’effort tranchant à cette section n’est pas égale à zéro. Comme
on l’a établi, il est égale à zéro à l’abscisse x= 4,7 m, et le moment fléchissant est maximal à
cette section.

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III : Etude de la torsion d’une poutre circulaire :


1. Définition de la torsion :

Une poutre est sollicitée à la torsion lorsque le système des forces extérieures crée des efforts
internes représentables par un torseur dont le seul élément de réduction au centre de gravité de
chaque section droite est le moment de torsion MT.

N  0 , T  0 , M F  0 et M T  0

2. Détermination des contraintes et déformations :

Le fait que le moment de torsion M T (porté par l’axe Oz ) ne soit pas nul entraîne que les
forces extérieures doivent obligatoirement appartenir au plan ( O,x,z). De plus la résultante
des sollicitations étant nulle, les efforts extérieurs sont nécessairement deux à deux- de même
intensité et de sens opposés (voir figure).

Couple de torsion

Soit une barre circulaire sollicitée à la torsion, on fixe sur une génératrice droite des tiges
témoins. Ces tiges sont repérées par les distances l1, l2 et l3 par rapport à l’extrémité fixe A.

Lorsqu’on sollicite en torsion une poutre circulaire, on constate :


- que toute section droite reste droite et circulaire, sans variation de rayon, au cours de la
déformation.

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- Que la distance axiale séparant deux sections droites ne varie pas au cours de la
déformation.
- Qu’une section quelconque tourne en entier dans son plan d’un angle proportionnel à son
abscisse.
Conséquences :
1 2 3 max
Le champ de déplacement est suivant e , de plus :   ...  cte  
 
l1 l2 l3 l
Le vecteur déplacement d’un point M quelconque s’écrit en coordonnées cylindriques r,  , z 
s’écrit donc :
u  r e
Avec  : est l’angle avec lequel la section d’abscisse z tourne dans son plan il est
proportionnel à l’abscisse z
max
 z  z
l
En remplaçant dans l’expression du champ de déplacement :
u   r z e
La composante   z du tenseur de déformation est :
1  u 1 u  1
  z     z
 r
2  z r   2
On peut écrire la loi de de Hooke :
  z  2G  z  G r
Avec G est le module de cisaillement
E
Pour un matériau homogène et isotrope : G 
21  
E et  sont respectivement le module d’Young et le coefficient de poisson
Finalement la contrainte de cisaillement :

    z  G r

θ représente l’angle de torsion par unité de longueur (θ est donc l’angle de rotation de deux
sections distantes de l’unité de longueur).

3. Déformation angulaire unitaire :

Exprimons la valeur de la sollicitation de torsion en fonction des contraintes τ :

M T   rdS
S
En remplaçant τ par sa valeur, il vient :
M T   G r 2 dS
S
Et G et θ étant constants :

47
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M T  G  r 2 dS
S
On reconnaît dans cette expression le moment quadratique polaire :
I G   r 2 dS
S

d 2

Qui vaut : I G 
32
D’ou l’expression de la déformation angulaire unitaire :
MT

G IG
En remplaçant θ par sa valeur dans la première expression de τ , on obtient :

MT
 .r
IG

Les contraintes sont donc proportionnelles à la distance du point considéré au centre de la


section. On peut alors tracer la répartition de la contrainte dans une section :

La contrainte tangentielle est maximale sur les fibres extérieures (c’est à dire pour r = R ) ;
IG
La quantité est appelée « module de torsion »
r

Exercice :

Un tube circulaire en acier de 400 cm de longueur est encastré à une extrémité et libre à
l’autre. Ce tube a un diamètre extérieur D=150 mm et un diamètre intérieur d = 120 mm. Il est
soumis à son extrémité libre à un moment de torsion Mt = 30 kN.m ;
1. Calculer le module de torsion
2. Déterminer la contrainte de cisaillement.

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IV - Approche expérimentale :

1. Essai de traction

Pour effectuer un essai de traction simple sur un métal, on utilise une éprouvette cylindrique
caractérisée par :
- des extrémités surdimensionnées
- des congés de raccordement (pour éviter les concentrations de contrainte)
- une partie médiane cylindrique dans laquelle le champ de contrainte est supposé homogène,
de traction simple parallèlement à l'axe de l'éprouvette.

2. Résultats de l’essai : loi de comportement du matériau

L'essai de traction consiste à enregistrer l'évolution de l'allongement relatif de la longueur


initiale L0 en fonction de la force de traction F, ou du rapport F/S0, où S0 représente l'aire
initiale de la section de l'éprouvette. La figure ci-contre représente un tel enregistrement pour
un acier inox. On remarque alors les propriétés suivantes :
- Le diagramme est indépendant de la vitesse de chargement
- La partie OA du diagramme est réversible. Si on charge jusqu'à un niveau inférieur à 0,
alors la décharge décrit la même courbe OA.
- La partie réversible est linéaire
- Si on effectue un chargement au-delà du seuil 0, puis une décharge, l'éprouvette présente
une déformation

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La partie réversible du diagramme de traction est, par définition, représentative du


comportement élastique du matériau. 0 est la limite initiale d'élasticité du matériau. La
linéarité du segment OA caractérise le comportement élastique linéaire du matériau.

a) Définition

La loi de comportement va relier les deux tenseurs définis précédemment en mécanique des
milieux continus (déformations et contraintes). Comme cela se passe dans un ressort, on va
généralement imposer que la contrainte soit linéairement liée à la déformation. Pour simuler
des comportements plus complexes et en particulier non linéaires, on préfère utiliser une
fonction linéaire par morceaux pour approximer la courbe non linéaire qui relie contraintes et
déformation.
On voit sur la Figure suivante une
illustration de ce qui se passe au-delà du
comportement élastique : entre les états A
et B, le matériau est élastique ; il devient
ensuite plastique si l’on augmente la
déformation jusqu’en C. Relâcher la
contrainte en C fera revenir le matériau
dans une nouvelle position d’équilibre D,
selon une pente égale à celle de son
comportement élastique.

La loi linéaire que nous allons considérer est de la forme   C où C est un tenseur
d’ordre 4 (voir cours de mécanique des milieux continus). Les deux tenseurs σ et ε sont des
matrices 3x3 symétriques et ont donc chacun 6 coefficients indépendants. C comporte donc
36 coefficients indépendants qui lient linéairement ceux des deux tenseurs. Un matériau, dans
le cadre des approximations linéaires qui ont été faites depuis le début de ce chapitre, va donc
être représenté par 36 coefficients qui vont entièrement définir son comportement et peuvent
être mesurés sur des matériaux réels par des séries de tests, qui sont dits rhéologiques.

b) Loi de Hooke pour un matériau isotrope :

En pratique, la loi linéaire introduite précédemment est souvent trop générale et peut être
simplifiée. Si l’on considère que le matériau est isotrope, c’est-à-dire qu’il a le même
comportement dans toutes les directions (C’est très souvent le cas, sauf pour des matériaux
fibreux à direction privilégiée, comme le bois ou les muscles),

 et  sont les coefficients de Lamé, il sont liés aux module d'Young E et coefficient de
Poisson  par (voir cours de mécanique des milieux continus):

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Dans le cadre de l'élasticité linéaire isotrope, on peut alors réécrire la loi de comportement
sous la forme :

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CHAPITRE IV

Flambement et instabilité des structures

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1. Description du phénomène :
Un élément élancé, c’est à dire ayant une grande dimension par rapport à au moins une des
deux autres, soumis à un effort de compression axial, peut se déplacer transversalement de
façon importante sous de faibles charges. On peut se rendre compte facilement de ce
phénomène avec une lame de scie à métaux tenue verticalement et chargée avec la main
appuyée en tête. On constate qu’à partir d’une charge de l’ordre de 20 N ( 2 Kg), le
déplacement latéral commence et que pour F= 25 N, on transforme la lame de scie en boucle
en se faisant rejoindre les deux extrémités. Ce phénomène d’instabilité est appelé flambement
ou, quelquefois, flambage.

On distingue :
- le flambement simple qui affecte les barres simplement comprimées ;
- le flambement-flexion qui affecte les barres comprimées et fléchies.

2. Effort critique de flambement :

L’effort limite à partir duquel se manifeste les grandes déformations allant jusqu’à l’instabilité
est appelé effort critique de flambement, noté Pc. L’étude du flambement est due à EULER.
La théorie d’EULER est fondée sur une poutre droite, bi-articulée à ses extrémités et soumis à
un effort normal de compression centré F (suivant l’axe central Gx ).
On prendra l'hypothèse qu'aucun effort autre que F ne s'applique à la poutre (articulations
parfaites aux extrémités, points d'applications de F, poids de la poutre négligeable). Alors, en
prenant un moment quadratique minimum Iz , on obtient:

Où encore

Pc
Avec :  
EI z

I z  I G   y 2  z 2 ds
S
Cette équation différentielle admet comme solution générale :

Avec les conditions aux limites suivantes :

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On obtient donc :
 x 
y  B sin 
 L 
D’une part on a :


L
D’autre part on a :
Pc

EI z
La charge critique est déterminée par la relation :
2
Pc  EI z : C’est la formule d’Euler qui donne la charge critique en fonction de la
L2
longueur L de la poutre

L'équation aux dimensions donne :

La formule d'Euler ne s'applique que pour des élancements γ tels que (déterminé
empiriquement):
L
  110
 min
Où ρmin est le rayon de giration minimum de section :
I z ,min
min 
S
L’élancement caractérise la flexibilité d’une poutre et permet leur comparaison. On peut
envisager trois cas de déformation, selon la valeur de F par rapport à la charge critique Pc:
• F < Pc: cas de la compression simple, équilibre stable de la déformation. La poutre reste
droite
• F = Pc: c'est l'incertitude. La poutre peut soit rester droite, soit flamber jusqu'à la valeur B
• F > Pc: La poutre flambe, on est en équilibre instable de déformation, pouvant conduire à
rupture

3. Dépendance avec le type d'appui

En pratique, il faut prendre pour L une valeur KL, et le facteur K dépend du type d'appui pour les
points d'application des forces. On prendra :

- K=1 pour une poutre sur 2 rotules en A et B


- K=2 pour une poutre en encastrement en A et libre en B
- K=0.5 pour une poutre encastrée en A et B
- K=0.7 pour une poutre encastrée en A et rotulée en B

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4. Conditions de résistance

a) Méthode d'Euler

La force maximale admissible pour ne pas occasionner de flambage est par conséquent :

b) Méthode Euler-Rankine

C’est une méthode de calcul simplifiée valable si l’on n’atteint jamais la charge critique. La
charge admissible Fadm, dépend du régime d'élancement dans lequel on se trouve. Le calcul de
Euler-Rankine correspond au cas des poutres moyennes, dont l'élancement est typiquement
entre 20 et 110.

Où, s est le coefficient de sécurité, Ppc la résistance pratique à la compression, et γc


l'élancement critique définit comme:

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