Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
1.2 Connaissance et utilisation des matériaux
Quatre domaines d’activités interviennent pour une bonne
connaissance des matériaux et leur bonne utilisation :
Le développement du matériau lui-même
La caractérisation des propriétés d’emploi.
Le travail sur les modèles numériques
La mécanique des matériaux solides
1.3 Les grandes classes de matériaux
La modélisation par éléments finis n’a pas une application réduite à un
seul matériau. Les théories étudiées peuvent être utilisées dans des
domaines industriels très divers.
1.4 Méthodes expérimentales – types d’essais
De nombreux essais permettent de caractériser les propriétés
mécaniques des matériaux. Certains sont normalisés tels AFNOR, ISO,
ASTM
2
ASTM: American Society for Testing and Materials ISO: International Standarsition Organisation AFNOR: Association Française de Normalisation.
Essai d’écrouissage: Un essai de traction (s>0) ou de compression (s<0)
réalisé à vitesse constante sur un matériau réel donne des résultats en
terme d’efforts et de déplacement, que l’on cherche ensuite à convertir
en une courbe contrainte-déformation .
Les courbes obtenues à l’aide de cet essai ont typiquement l’allure
indiquée en Figure 1.1 lorsque le comportement du matériau observé
est indépendant de la vitesse.
4
Essai de fluage (déformation continue sous contrainte constante)
En fait, dans le cas d’un matériau réel, des déformations différées
(phénomènes de viscosité) sont observées , de façon à peu près
systématique, pourvu qu’une période de temps suffisamment grande
soit considérée.
Essai triaxial:
Certains métaux ne peuvent pas être testés simplement en traction, en
raison de leur très faible résistance ou de leur très forte sensibilité aux
décentrages des lignes d’amarrage (béton, céramique). Ils sont alors
testés en compression ou en flexion.
5
Essai de flexion:
Il est réalisé sur des barrettes, avec trois ou quatre points d’appuis.
Essai de torsion:
Réalisé sur éprouvette pleine, cet essai est essentiellement utilisé à
haute température pour connaître l’aptitude à la mise en forme des
métaux. L’avantage de ce type d’essai est d’éviter la striction. Par contre,
il est d’interprétation difficile. 6
Essai de dureté:
Largement employé comme moyen de contrôle, il mesure la résistance à
la pénétration par exemple une bille d’acier de gros diamètre (10 mm)
dans le cas de l’essai de Brinell.
Essai de Charpy:
Il permet de caractériser sur un barreau entaillé le passage d’un mode
de rupture ductile, accompagné de déformation inélastique.
Essais complexes:
Essais de traction-pression interne sur tube, ou essais sur des
éprouvettes cruciformes.
7
1.5 Les grandes classes de comportement
L’allure qualitative de la réponse des matériaux à quelques essais
simples permet de les ranger dans des classes bien définies.
Ces comportements de base, représentés par des systèmes mécaniques
élémentaires, sont l’élasticité, la plasticité et la viscosité.
8
1. Le Ressort symbolise l’élasticité linéaire parfaite. La déformation est
réversible lors d’une décharge (fig 1.4a)
2. L’Amortisseur schématise la viscosité linéaire (fig.1.4b) ou non
(fig.1.4c). La viscosité est dite pure s’il existe une relation entre la
charge et la vitesse de chargement.
3. Le Patin modélise l’apparition de déformations permanentes lorsque
la charge est suffisante (fig.1.4d). Si le seuil d’apparition de la
déformation permanente n’évolue pas avec le chargement, le
comportement est dit plastique parfait. Si la déformation, avant
écoulement est négligeable, il est rigide parfaitement plastique
Ces éléments peuvent être combinés entre eux pour former des
modèles. La réponse de ces systèmes, utilisée dans trois plans, permet
d’illustrer le comportement lors d’essai de type:
• Ecrouissage, ou augmentation monotone de la charge ou de la
déformation (plan e-s)
• Fluage, ou maintien de la charge ( plan t-e)
• Relaxation, ou maintien de la déformation ( plan t-s) 9
Les réponses de modèles classiques sont reportés dans ces trois
plans pour les cas:
a. Du solide élastique, ; E
b. Du solide viscoélastique (modèle de Voigt), qui comporte un
ressort et un amortisseur en parallèle,
E
14
1.7.2 Viscoélasticité linéaire
Elle présente une correspondance fonctionnelle entre l’histoire des
contraintes et celle des déformations : t t t
H 15
Sous l’effet d’une contrainte s0 constante en fonction du temps, la déformation tend
vers la valeur asymptotique s0 /H, le fluage est donc limité (fig. a) . Si , après une mise
en charge lente, la déformation est fixée à e0, la contrainte asymptotique sera H.e0
(fig. b) . Il n’y a donc pas dans ce dernier cas disparition complète de contrainte. Au
contraire, dans le cas du modèle de Maxwell, la vitesse du fluage est constante (fig. a) ,
et la disparition de contrainte au cours ‘une expérience de relaxation est totale (fig. b)
Les formules obtenues sont respectivement:
Pour le modèle de Maxwell:
• Fluage sous une contrainte s0 :
0 E 0 t
• Relaxation à la déformation constante e0 :
E 0 exp t
17
Chapitre 2 PLASTICITE ET VISCOPLASTICITE 1D
La plasticité est utilisée pour le calcul de structures de sécurité qui
peuvent présenter:
• Des déformations plastiques localisées dans des entailles, fissures,
• Une plastification accidentelle sous l’effet des chargements extrêmes
(séismes)…
• Une plastification relativement faible, mais répétée (fatigue
oligocyclique),
19
La figure suivante (fig.2.2) montre les différents régimes de fonctionnement d’un
modèle élastoplastique.
21
f y
Le domaine d’élasticité correspond aux valeurs négatives de f, et le
comportement du système se résume alors aux équations suivantes:
La forme de la courbe est due au fait que, lors de l’écoulement plastique, la contrainte
qui s’établit dans le ressort est x=H.ep.
Cet écoulement ne se produit que si le patin est en fin de course, soit Is-xI = sy.
Pour une déformation donnée, x est une contrainte interne (back stress) qui
caractérise le nouvel état neutre du matériau. Pour ce type de comportement, une
partie de l’énergie est temporairement stockée dans le matériau (ici, dans le ressort),
et restituée à la décharge.
La fonction de charge dépend de la contrainte appliquée et de la contrainte interne.
Elle s’écrit:
f , x x y
Il n’y aura présence d’écoulement plastique que si on vérifie à la fois f=0 et f’=0.
Ceci conduit à la condition suivante:
f
f
x 0 signe x signe x x 0
x
D’où: x et p 23
H
2.1.3 Ecriture générale des équations de l’élastoplasticité uniaxiale
25
Vérifier la condition de cohérence revient à poser f(s)=0
Pour l’écrouissage cinématique: x y
Pour l’écrouissage isotrope : R
. y
Cela signifie que c’est la loi d’évolution de la variable d’écrouissage qui détermine
exactement la forme de la courbe de traction.
Il est réaliste de considérer:
la loi de Ramberg-Osgood avec deux coefficients matériaux K et m):
y K
p m
f
vp
signe x avec f x y
La nature du modèle a changé puisque le point représentatif de l’état de contrainte
courant peut se trouver dans la zone f>0, et que la vitesse de l’écoulement est
maintenant régie par le temps: elle peut être non nulle sans qu’il y ait d’incrément de
contrainte ou de déformation. Ceci explique qu’en fig2.4b (diapo précédent) la courbe
de traction ne soit plus unique. On peut donc avoir un écoulement positif à contrainte
décroissante.
28
En fluage (fig.2.5), pour un échelon de contrainte ( de 0 à s0>sy) à partir d’un état de
référence où toutes les déformations sont nulles, le modèle prévoit une déformation
viscoplastique exponentielle en fonction des temps t et tf=h/H:
0 y
vp
1 exp t t f
H
La figure 2.5b montre les évolutions respectives de la contrainte interne x et du seuil
x+sy. Lorsque ce dernier rejoint la contrainte appliquée s0, la vitesse de déformation
viscoplastique s’annule.
En relaxation, la réponse à un échelon de déformation (de 0 à E.e0>sy) fait cette fois
intervenir un temps caractéristique de relaxation tr=h/(E+H):
E E
y 1 exp t t r 0 H E exp t t r
EH EH
30
2.3 Quelques modèles classiques en viscoplasticité
Dans l’exemple précédent, la vitesse de déformation viscoplastique est proportionnelle
à une certaine contrainte efficace, différence entre la contrainte appliquée et le seuil.
La relation linéaire peut être remplacée par une forme générale, en introduisant une
fonction de viscosité F qui fournit alors en traction simple:
vp f
y x R 1 vp y x R v
La courbe de traction est déterminée par l’évolution du seuil, exactement comme dans
le cas d’un modèle de plasticité ( au travers de x et de R), mais également par la
fonction de viscosité, qui pilote la valeur de la contrainte visqueuse sv.
Pour des raisons physiques évidentes, on considère que F(0)=0, et on suppose
également que F est une fonction monotone croissante.
Dans le cas où sv s’annule, le modèle reproduit un comportement plastique
indépendant du temps. 31
Dans le modèle viscoplastique, il y a deux possibilités pour introduire l’écrouissage:
• Les modèles à écrouissage additif utilisent sur les variables (x et R)
• Les modèles à écrouissage multiplicatif utilisent la contrainte visqueuse.
Une approche où les deux mécanismes sont présents est envisageable.
Par ailleurs, contrairement au cas de la plasticité, on peut ici considérer un modèle
dans lequel le domaine d’élasticité se réduit à l’origine (s=0), et qui ne possède pas
d’écrouissage. Le modèle courant est celui de Norton (coefficients matériau K et n)
n
signe
vp
K
Sa généralisation ( x, R et sy ) conduit au modèle à écrouissage additif (Chaboche):
n
y n
vp signe ou vp x R y
signe x
K K
Modèle de Sellars et Teggart (lois sans écrouissage, coefficients A et K)
A sh signe
vp
K
Modèle de Lemaître (Lois d’écrouissage multiplicatif avec les coefficients K, m, n):
n
vp signe
p m
32
K
Chapitre 3 PLASTICITE ET VISCOPLASTICITE 3D
3.1 Critères de plasticité
La description des modèles à utiliser sous chargement uniaxial a mis en
évidence un domaine d’élasticité, dans l’espace des contraintes et des
variables d’écrouissage, pour lequel il n’y a pas d’écoulement plastique
ou viscoplastique.
La trace de ce domaine sur l’axe de la contrainte se limite à un segment
de droite, qui peut subir une translation ou une extension.
Afin de pouvoir aborder l’étude des chargements multiaxiaux, il est
nécessaire de se donner les moyens de définir de telles limites en
tridimensionnel.
Ici aussi, la théorie développée sera illustrée à l’aide d’un modèle
rhéologique.
On passera ensuite les outils disponibles pour écrire ces modèles dans le
cas des milieux continus, enfin on montrera les différents classes de
critères (le choix de tel ou tel critère va dépendre du matériau étudié).
33
3.3.1 Exemple d’un treillis métallique
Le système de barres articulées (fig. 3.1.a) explique le domaine d’élasticité et la
charge de ruine pour un milieu continu. Il s’agit d’un système (même matériau,
élastique parfaitement plastique (sy) , à barres de même section S et de différentes
longueurs) à deux paramètres de chargement, P1 et P2 et aux résultats exprimés
F1 P1 S y
(fig.3.1.b) en grandeurs adimensionnelles: F2 P2 S y
Si seule P1 est non nulle, les équations d’équilibre et de l’élasticité montrent que la
plastification apparaîtra d’abord dans la barre (3), pour F1 = F1e = 5/4. A partir de cette
limite , seules les barres (1) et (2) continuent de se charger , jusqu’à atteindre leur état
limite pour F1 F1 2
Si seule P2 est non nulle, la barre (3) ne joue aucun rôle, et les barres (1) et (2) se
plastifient en même temps. Le premier écoulement plastique coïncide avec la ruine de
la structure selon ce mode de chargement , pour :
F2 F2 e F2 3
En cas de chargement combiné, le domaine d’élasticité dans le plan F1 = F2 se
construit par superposition ( fig.3.1.b), tandis qu’il faut trouver les mécanismes de
ruine qui seront actifs pour prévoir la forme du domaine de charge limite (tracé en
traits gras sur la fig.3.1.b).
Les deux segments verticaux : mécanisme où la barre (3) ne joue aucun rôle, et qui entraîne les
deux autres barres à l’horizontal. ceux qui sont inclinés sont prévus en supposant qu’une barre
34
latérale (par exemple (2°) reste inactive, et que les deux autres se plastifient
3.1.2 Les outils disponibles
Le cas du chargement uniaxial étudié fait apparaître un domaine d’élasticité au travers
de deux contrainte (traction, compression), pour lesquelles se produit l’écoulement
plastique. Ainsi dans le cas du modèle de Prager, le domaine d’élasticité initial est le
segment [-sy; sy], et sa position pour une déformation plastique est [-sy+x; sy+x]
avec x=H.ep.
Pour définir ce même domaine avec des chargements multiaxiaux, la fonction f
(fonction des tenseurs s et x ) est telle que: si f(s,x)<0, l’état de contrainte est
élastique, si f(s,x)=0 le point de fonctionnement est sur la frontière et si f(s,x)>0 , le
point est à l’extérieur du domaine.
Dans le cas général, l’ensemble de départ contiendra les contraintes et toutes les
35
variables d’écrouissage, il faut donc définir f(s, AI).
L’expérience montre que, pour la plupart des matériaux, le domaine d’élasticité initial
est convexe . La fonction de charge doit donc elle –même être convexe en s, ce qui
implique pour tout réel l compris entre 0 et 1, et pour un couple (s1; s2) quelconque
de la frontière:
f 1 1 2 f 1 1 f 2
Il faut encore ici respecter les symétries matérielles. Pour un matériau isotrope , f est
une fonction symétrique des seules contraintes principales (ou des invariants du
tenseur des contraintes) :
J1 trace ii ; J 2 1 2 trace 1 2 ij ij ; J 3 1 3 trace 1 3 ij jk ki
2 3
37
TS : les points qui peuvent se ramener à la traction simple , CS : ceux qui peuvent se
ramener à la compression simple (un chargement biaxial par exemple, car un état où
les seules contraintes non nulles sont s1 = s2 = s est équivalent à s3 = s) ,et CI un
état de cisaillement.
f(s) = J – sy
Critère de Tresca: Le seuil de plasticité est lié à la contrainte de cisaillement.
L’expression de critère de Tresca fait intervenir les cisaillments maximums dans
chaque plan principal, représenté par les quantité (si, sj).
La spécificité du critère de Tresca est de ne retenir que le plus grand d’entre eux. Le
fait de rajouter une pression à chaque terme de la diagonale ne modifie pas la valeur
du critère. Cette expression ne définit pas une surface régulière :
f(s) = max (si, sj) - sy 38
Comparaison des critères de Tresca et de Von Mises
Visualiser les frontières du domaine d’élasticité dans des sous-espaces à deux ou trois
dimensions. Les représentations les plus courantes s’effectuent :
Dans le plan traction-cisaillement (fig.3.3a), s=s11 et t=t12 non nulles, les
expressions des critères sont:
V.Mises f , ² 3² y
Tresca f , ² 4² y
Dans le plan des contraintes principales, (s1, s2, s3=0) (fig.3.3b):
V.Mises f 1 , 2 2
1 22 1 2 y
Tresca f 1 , 2 2 y si 0 1 2
f 1 , 2 1 y si 0 2 1
f 1 , 2 1 2 y si 2 0 1
Dans le plan déviateur (fig.3.2), le critère de V.Mises est représenté par un cercle
le critère de Tresca par un héxagone;
Dans l’espace des contraintes principales, ces critères sont representés par un
cylindre de génératrice (1, 1, 1) qui s’appuie sur les courbes définies dans le plan
déviateur. 39
3.1.4 Critères faisant intervenir la pression hydrostatique
Ces critères sont nécessaires pour représenter la déformation plastique des matériaux
pulvérulents, des sols ou en présence d’endommagement du matériau.
Ils expriment le fait qu’une contrainte hydrostatique de compression rend plus difficile
la déformation plastique.
Une conséquence de leur formulation est qu’ils introduisent une dissymétrie traction-
40
compression.
Critère de Drucker-Prager (extension du critère de V.Mises): combinaison linéaire du
2ème invariant du déviateur et de la trace du tenseur des contraintes. C’est toujours un
cercle dans le plan déviateur, mais qui dépend de l’altitude sur la trisectrice des axes
s1, s2, s3 de contraintes principales (fig.3.4a):
y J1
f J
1
La limite d’élasticité en traction reste sy, et celle en compression est –sy(1-2a)
a (entre 0 et 0,5) dépend du matériau. Et pour a = 0 : critère de V.Mises (fig.3.4b)
41
Critère de Mohr-Coulomb (apparenté au critère de Tresca) : Il fait intervenir le
cisaillement maximum et la contrainte « moyenne ». Il est représenté par le centre du
cercle de Mohr correspondant au cisaillement maximum, soit:
f 1 3 1 3 sin 2C cos avec 3 2 1
J B : B
Où [B] est le tenseur d’ordre 4. Dans le cas de plasticité isotrope (Von Mises), on a:
Bijkl 3 2 ik jl
Le nombre 3/2 est choisi pour que sy soit la limite élastique pour une traction simple.
44
Critère de Hill (plasticité orthotrope)
Il correspond à une anisotropie particulière qui conserve trois plans de symétrie dans
l’état d’écrouissage du matériau. Les intersections de ces trois plans sont les axes
principaux d’anisotropie qui sont pris comme repères (O, x1, x2, x3). Dans le cas de la
plasticité orthotrope, la fonction de charge s’écrit:
f F11 22 ² G 33 22 ² H11 33 ² 2L12
2
2M 223 2 N31
2
1
3.2.2 Critères
Chacun des mécanismes responsables du comportement inélastique est caractérisé
par un certain nombre de variables (d’écrouissage) caractérisant à l’instant donné
l’état du matériau et l’influence du chargement thermomécanique passé.
Comme indiqué au chapitre précédent, le domaine d’élasticité se définit dans un
espace de contraintes et des variables internes; la condition f , A I 0 définit la
frontière du domaine d’élasticité.
47
3.2.3 Lois d’écoulement
Règles de définition de vitesse de déformation plastique ou viscoplastique hors
élasticité. L’étude des modèles rhéologiques , ici, est liée :
Pour un matériau plastique: à la vitesse de contrainte ou de déformation totale, et
Pour un matériau viscoplastique: à l’état actuel de contrainte et des variables internes.
Pour généraliser les résultats au cas tridimensionnel, il importe de se préoccuper
également de la direction de l’écoulement.
3.2.4 Lois d’écrouissage
Dans toute transformation réelle , l’énergie mécanique fournie au matériau n’est
restitué au matériau qu’en partie (déformation élastique). L’autre partie (loi de
conservation de l’énergie) est dissipée sous l’une des formes suivantes:
• Augmentation de la température (chaleur spécifique)
• Changement d’état de certains constituants (chaleur latente),
• Production de chaleur cédée au milieu environnant,
• Modification de la structure interne du matériau (mouvement de
dislocations,,…)
La modification de la structure interne d’un matériau durant sa transformation conduit
à un nouvel état où le matériau a :
•les mêmes propriétés (même domaine d’élasticité: phase parfaite, à écrouissage nul) ;
•un domaine d’élasticité plus petit (phase adoucissante ou écrouissage négatif);
•un domaine de plasticité plus grand (phase durcissante ou à écrouissage positif).48
L’écriture de l’écrouissage dépend de la classe du matériau étudié.
Les lois d’écrouissage :des règles caractérisant l’évolution des variables d’écrouissage
au cours de la déformation inélastique. Comme dans le cas uniaxial, les principales
classes d’écrouissage sont l’écrouissage isotrope et l’écrouissage cinématique.
n 1 K
On obtient alors:
n
J J
vp
K
Le premier terme de l’expression précédente donne l’intensité de l’écoulement. Il vaut,
pour une sollicitation de traction simple:
K n
On remarque que dans ce modèle, la limite d’élasticité est nulle en permanence, et le
domaine d’élasticité est réduit en un point. Ce cas serait sans intérêt pour un modèle
de plasticité indépendante du temps.
Pour retrouver le modèle de Bingham (loi avec domaine élastique), il suffit de prendre
une fonction de second degré :
1 J y
2
50
2
3.3.3 De la viscoplasticité à la plasticité
La figure 3.6a montre la forme du potentiel viscoplastique F, fonction monotone
croissante de f, telle que F(0) = 0, qui illustre que l’intensité de l’écoulement dépend
de l’altitude du point de fonctionnement courant, et que, la direction du vecteur
vitesse de déformation inélastique est normale aux surfaces équipotentielles (fig.3.7)
51
Lorsque F devient linéaire , la projection des équipotentielles sur l’espace (s, AI) se
resserrent autour de la surface f = 0. On définit ainsi une zone de l’espace dans
laquelle le potentiel est nul, une autre où il varie très rapidement.
A la limite , F se confond avec la fonction indicatrice du domaine d’élasticité (fig.3.6b),
et on ne peut plus définir l’intensité de l’écoulement par f .
Ainsi est la différence de nature entre les théories de viscoplasticité et de plasticité.
L’expression du domaine d’élasticité détermine l’intensité de l’écoulement. C’est la
condition de cohérence f 0 qui fournit en plasticité l’équation qui disparaît en raison
de la singularité de la fonction indicatrice de f en f=0. Le formalisme plastique consiste
à remplacer f par le multiplicateur plastique l (loi de normalité): p 52f
Le multiplicateur plastique sera déterminé avec la condition de cohérence. On peut
également discuter directement le cas du comportement élasto-plastique.
2.4 Formulation des lois de comportement plastique
3.4.1 Formulation générale
La généralisation au cas 3D des équations déjà écrites en plasticité va faire intervenir
de nouveau :
L’hypothèse de décomposition de la déformation;
La loi d’élasticité
Les conditions de charge-décharge, qui s’expriment, au travers de la fonction f (en
absence de déformation thermique), par :
Domaine d’élasticité si: f 0
e D1
Décharge élastique si : f 0 et f 0 D
e 1
* : p 0
Ce principe peut être démontré dans le cas des métaux. Il n’est pas vérifié par tous les
matériaux, en particulier par les sols. Il a des conséquences importantes concernant la
direction d’écoulement plastique, la forme de charge.
Règle de normalité:
•Si * sur la surface de charge, vérifier que, si s est dans le domaine élastique, 0
p
s kl 1
En utilisant: ik jl ij kl
ij 3
3 s ij 3s
On obtient: n ij ou encore : n
2 J 2J
Dans le cas du critère de Von Mises, la direction d ’écoulement est donné par le
déviateur du tenseur de contraintes.
Exemple: traction simple selon la direction 1:
1 0 0 1 0 0
s 0 1 2 0 ; J ; n 0 1 2 0 signe
0 0 1 2 0 0 1 2
59
3.5.2 Critère de Tresca
La loi d’écoulement se définit par secteur dans l’espace des contraintes principales.
Par exemple pour s1>s2>s3, la fonction de charge s’écrit: f
1 3 y
si bien que, pour l’ensemble des états des contraintes vérifiant cette inégalité, la
vitesse de déformation plastique possède les mêmes composantes:
1 0 0
p 0 0 0
0 0 1
La définition de la normale pose un problème pour les états de contraintes
correspondant aux points singuliers.
Par exemple en traction simple, s1>s2=s3=0, le critère s’exprime indifféremment
. f 1 3 y ou f 1 2 y
On définit alors 2 multiplicateurs plastiques, se référant chacun à une forme du critère:
1 0 0 1 0 0
p 0 0 0 0 1 0
0 0 1 0 0 0
Si ces 2 multiplicateurs sont égaux, même forme que le critère de Von Mises en
traction simple. Par contre, si s2 est différent de s3, c’est l’un des deux régimes de
60
type cisaillement qui prend le dessus.
3.5.3 Critère de Drucker-Prager
y I1
La fonction de charge s’écrit: f si bien que la normale possède une
1
composante sphérique. La déformation plastique évaluée avec un tel critère est
accompagnée d’une augmentation de volume quelque soit le chargement appliqué:
3 s I
n
2 J 1
;
trace ε 3
p
1
H H H
3.6.2 Lois de Prager
Cette loi est obtenue en utilisant le critère de Von Mises et une règle d’écrouissage
cinématique. Il faut pour cela introduire la variable d’écrouissage déviatorique
x 2 3H p de sorte que la fonction de charge soit:
3
f , x J x y avec J x s x : s x
2
La condition de cohérence s’écrit:
f f 3 s-x
f 0 : : x 0, soit n:σ n:x avec n
x 2 J
On obtient donc:
2 2 n :
n:σ n:x n : H p n : H n H ; d ' où
3 3 H
Le multiplicateur plastique a la même expression formelle que dans le cas de 62
l’écrouissage isotrope (n est modifiée, et H est constant)
3.6.3 Ecoulement à vitesse de déformation totale imposée
Le multiplicateur plastique peut être exprimé également en fonction de la vitesse de
déformation totale ( en utilisant D : p ):
n : D :
H n:D:n
Sous chargement uniaxial, la fonction de charge et la condition de cohérence
s’écrivent:
x y ; σ x H ε p
n : D :
n:D:n 63