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O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re on
pr
od
C H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
Grégoire Allaire - Xavier Blanc
Bruno Després - François Golse
Transport et diffusion
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente
pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine univer-
sitaire, le développement massif du « photocopillage ».
E
Cette pratique qui s’est généralisée, notamment dans les établissements
U
d’enseignement, provoque une baisse brutale des achats de livres, au
point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres
IQ
nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc que la production et la vente sans autorisation,
N
ainsi que le recel, sont passibles de poursuites.
H
Les demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à
tes
EC
l’éditeur ou au Centre français d’exploitation du droit de copie :
di
20, rue des Grands-Augustins , 75006 Paris. Tél. : 01 44 07 47 70.
er
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T
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LY
on
cti
PO
du
pro
re
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n
O
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ÉC
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D
E
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N
H
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C
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ter
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LY
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T
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Table des matières
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
1 Modèles 1
O
io
iff
1.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
di
TE
ter
2 Equation de transport 39
in
LY
. . . . . . . . . . . . . . . 51
O
io
iff
iii
iv TABLE DES MATIÈRES
E
U
IQ
3 Equation de Boltzmann linéaire 89
3.1 Problème de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
N
3.1.1 Existence et unicité pour le problème de Cauchy . . . . . . . . 92
H
3.1.2 Estimation L∞ pour le problème de Cauchy . . . . . . . . . . . 98
tes
EC
3.2 Problème aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
di
er
3.2.1 Existence et unicité pour le problème aux limites . . . . . . . . 103
t
T
in
3.2.2 Estimation L∞ pour le problème aux limites . . . . . . . . . . 107
LY
on
3.2.3 Autres conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
cti
3.3 Interprétation probabiliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
PO
du
3.4 Problème stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
ro . . . . . . . . 125
p
3.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
re
LE
et
n
io
us
iff
di
ter
io
iff
E
U
IQ
5.4 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218
N
6 Calcul critique 225
H
6.1 Comportement asymptotique en temps . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
tes
EC
6.1.1 Position du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
di
6.1.2 Analogie en dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226
ter
T
6.2 M -matrices et théorie de Perron-Frobenius . . . . . . . . . . . . . .
in
. 228
LY
on
6.2.1 M -matrices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228
cti
6.2.2 Théorème de Perron-Frobenius . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
PO
du
6.2.3 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
pro . 236
6.3 Valeurs propres et diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
re
LE
io
iff
7 Homogénéisation 283
N
tes
di
ter
n
tio
et
Bibliographie 307
n
O
io
us
ÉC
iff
D
vi Introduction
E
U
Introduction
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
Ce livre est issu d’un cours enseigné par les auteurs en troisième année de l’Ecole
LY
on
Polytechnique, ce qui correspond à un niveau de première année de Master. Le su-
cti
jet en est l’étude mathématique et numérique de modèles d’équations aux dérivées
PO
du
partielles, dits de transport et diffusion. Ces équations modélisent l’évolution d’une
ro
densité de particules ou d’individus en interaction avec leur milieu. L’origine de ces
p
re
LE
modèles est très variée. Ils proviennent classiquement de la physique et servent à dé-
et
crire des particules neutres comme les neutrons et les photons. Dans le premier cas
n
O
io
on parle aussi de neutronique alors que le dernier cas est appelé transfert radiatif.
us
ÉC
iff
La biologie fait aussi appel aux équations de transport pour modéliser la dynamique
D
de populations structurées. Citons aussi pour mémoire la dynamique des gaz raréfiés,
le transport d’électrons dans les semi-conducteurs ou encore la physique des plasmas
qui sont des phénomènes modélisés par des équations où l’opérateur de transport est
une brique de base essentielle.
Les objectifs du cours sont de familiariser le lecteur avec ces équations de transport
et diffusion, leurs méthodes d’analyse mathématique et de résolution numérique, ainsi
que le lien qui unit ces deux types de modèles. Afin de limiter la difficulté et de rester
dans un format “compact” (typiquement neuf séances de cours et de travaux dirigés),
nous nous restreignons à des modèles linéaires, déjà représentatifs dans de nombreuses
E
applications, et nous ne disons rien des phénomènes non linéaires qui peuvent jouer
U
un rôle essentiel dans certains cas importants (particules chargées, collisions entre
IQ
présentées dans ce texte de niveau introductif. C’est plutôt à des cours de deuxième
tes
di
TE
Le plan du cours est le suivant. Après un premier chapitre d’introduction aux prin-
ter
in
cipaux modèles et à leur origine en physique des réacteurs nucléaires, transfert radiatif
LY
transport libre, c’est-à-dire en l’absence de collisions des particules avec le milieu am-
uc
PO
Chapitre 4 étudie la limite de diffusion des modèles de transport lorsque le libre par-
re
LE
cours moyen des particules devient petit. Le Chapitre 5 porte sur quelques méthodes
et
io
iff
la résolution d’un problème aux valeurs propres pour déterminer un état stationnaire
D
E
U
IQ
est auto-contenu dans la mesure du possible. Il nous paraît néanmoins utile que le
lecteur ait quelques notions de base, soit en analyse numérique (voir par exemple
N
[2]), soit en analyse des équations aux dérivées partielles (voir par exemple [24]), afin
H
qu’il ne soit pas débordé par trop de notions nouvelles. La bibliographie contient de
tes
EC
nombreux ouvrages plus avancés sur le transport et la diffusion (notamment [12], le
di
er
chapitre XXI de [22], [43], [48], [49], [60]) auxquels nous renvoyons le lecteur désireux
t
T
in
d’en savoir plus. Des informations sur ce cours sont disponibles sur les sites web
LY
on
http://www.cmap.polytechnique.fr/˜allaire/cours_map567.html
cti
http://www.math.polytechnique.fr/˜golse/mat567.html
PO
du
où le lecteur pourra aussi télécharger des transparents et les problèmes d’examen.
ro
p
Les auteurs remercient le Commissariat à l’Energie Atomique où, à divers titres et en
re
LE
divers lieux, ils ont travaillé et beaucoup appris sur le sujet de ce cours. Ils remercient
et
n
O
aussi les dix promotions d’élèves polytechniciens qui ont suivi ce cours et permis de
io
us
iff
Bien que ce livre ait été précédé de plusieurs versions d’un polycopié éponyme, il
D
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
viii
ÉC
O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re
ro p C on
d H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
Introduction
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 1 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
Présentation de quelques
p
re
LE
et
n
O
modèles
io
us
ÉC
iff
D
lations structurées . . .)
N
ter
est
in
•de dégager les structures mathématiques communes à tous ces modèles pour les
LY
n
tio
analyser ;
uc
PO
•de montrer comment les deux descriptions, par les équations de transport et par
d
ro
et
io
us
ÉC
iff
1
2 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
nous allons commencer par expliquer succintement comment on arrive à établir les
équations de diffusion et de transport, qui sont les principaux objets mathématiques
N
étudiés dans ce cours.
tes
EC
di
1.1.1 Établissement de l’équation de diffusion
ter
T
in
On veut étudier l’évolution d’une population de particules dans un milieu matériel,
LY
on
comme par exemple des neutrons dans un cœur de réacteur nucléaire. On suppose que
cti
PO
du
ces particules sont absorbées par le milieu, puis réémises instantanément au même
ro
point mais dans une direction aléatoire, et que toutes les directions sont équiprobables.
p
re
LE
io
une particule est émise dans le milieu et celui où elle est absorbée est très petit devant
us
ÉC
A
U
Z Z
di
TE
ter
B B
LY
n
tio
Cette différence est égale au nombre de particules entrées dans B moins le nombre de
uc
PO
io
iff
par le fait que, pour tout élément de surface dS(x) centré en x ∈ R3 et orienté par le
vecteur unitaire nx normal à dS(x) au point x, l’on a
E
U
IQ
Dans cette formule, on a noté
N
N± =nombre de neutrons traversant dS(x) dans la direction ±nx
H
dans l’intervalle de temps [t, t + dt].
tes
EC
di
Donc Z Z Z
er
t2
t
T
in
(ρ(t2 , x) − ρ(t1 , x)) dx = − J(t, x) · nx dS(x)dt .
LY
on
B t1 ∂B
cti
Supposons que ρ et J sont de classe C 1 ; on transforme alors l’intégrale interne de
PO
du
droite par la formule de Green :
pro
Z Z
re
LE
et
io
∂B B
us
ÉC
iff
t2
∂ρ
ρ(t2 , x) − ρ(t1 , x) = (t, x)dt ,
t1 ∂t
de sorte que l’identité ci-dessus devient
Z t2 Z
∂ρ
(t, x) + divx J(t, x) dtdx = 0 .
t1 B ∂t
Comme la fonction continue ∂ρ ∂t + divx J est d’intégrale nulle sur tout ensemble de la
forme [t1 , t2 ] × B où B est une boule de R3 , on en déduit l’équation de continuité
E
U
∂ρ
IQ
Cette équation traduit la conservation locale du nombre de particules dans tout do-
H
maine à bord régulier de l’espace des positions. Autrement dit, la variation entre deux
tes
C
ter
n
tio
diffusion repose donc sur une hypothèse précisant comment le vecteur densité de
d
ro
Cette hypothèse porte, suivant les domaines d’application, le nom de loi de Fick,
LE
et
iff
Le signe de D est choisi par analogie avec l’exemple de la thermique dans un matériau.
Dans ce cas, ρ(t, x) est la température dans le matériau au point x à l’instant t, et
J est la densité de courant de chaleur ; il est donc naturel que la chaleur “s’écoule”
4 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
dans le sens opposé au gradient de température. Par exemple, dans un mélange d’eau
liquide et de glace, le flux de chaleur va de l’eau liquide (à température > 00 C) vers
N
la glace (à température < 00 C) jusqu’à ce qu’un équilibre thermique soit atteint.
H
En substituant cette formule pour J dans l’équation de continuité, on aboutit à
tes
EC
l’équation de diffusion
di
ter
∂ρ
T
in
(t, x) − D∆x ρ(t, x) = 0 . (1.1)
LY
on
∂t
cti
PO
Cette équation est identique à l’équation de la chaleur qu’on obtient par le même
du
ro
procédé de modélisation, en remplaçant la loi de Fick par celle de Fourier (voir par
p
re
exemple [2] §1.2). Dans l’argument ci-dessus, on a supposé implicitement que D >
LE
et
0 est une constante, ce qui correspond au cas d’un milieu homogène. Or la loi de
n
O
io
Fick s’applique encore au cas de la diffusion de particules dans des matériaux non
us
ÉC
homogènes. Le coefficient de diffusion n’est alors plus une constante, mais une fonction
iff
par l’équation de diffusion soit justifiée, il est absolument essentiel que l’intervalle de
IQ
temps moyen entre l’apparition d’une particule dans le milieu et son absorption soit
très petit par rapport à l’échelle de temps sur laquelle on observe la dynamique de cette
N
de diffusion n’est justifiée que dans une certaine limite asymptotique, incluant une
tes
C
ter
in
Remarque 1.1.2 Dans le cas de neutrons dans un matériau fissile, il peut y avoir en
LY
fission. Le cas de la neutronique sera étudié plus en détail dans la suite de ce cours
p ro
et
n
O
iff
matériel. Comme dans la section précédente, ces particules peuvent être absorbées
par le milieu, puis réémises au même endroit, mais avec un vecteur vitesse différent.
Pensons à l’exemple des neutrons dans un matériau fissile : la population de neutrons
de vitesse donnée v est diminuée du nombre de neutrons déviés par collision élastique
1.1. ORIGINE DES ÉQUATIONS 5
E
U
IQ
avec les atomes du milieu, ou bien du fait de la capture de ces neutrons au cours
d’une réaction de fission. D’autre part, cette population est augmentée des neutrons
N
de vitesse v produits au même point du fait d’une collision élastique entre un atome du
H
milieu et un neutron de vitesse v 0 avant la collision, ainsi que des neutrons secondaires
tes
EC
de vitesse v émis par la réaction de fission.
di
er
A la différence de l’étude faite dans la section précédente, on observe cette po-
t
T
in
pulation de particules sur des temps plus courts, de l’ordre du laps de temps moyen
LY
on
s’écoulant entre le moment où une particule est émise dans le milieu et celui où elle
cti
PO
et
description plus complexe, qui est celle de la théorie cinétique — analogue à la théorie
n
O
f ≡ f (t, x, v) ≥ 0 ,
diffusion, où l’espace des phases est l’ensemble de toutes les positions possibles pour
U
espace des phases l’ensemble de tous les couples position-vitesse (x, v) possibles pour
H
di
la modélisation cinétique est beaucoup plus coûteuse (notamment pour ce qui est
TE
ter
des simulations numériques) que celle par l’équation de diffusion, puisqu’elle double
in
n
tio
même réalité, il est important de comprendre comment elles sont reliées. La notion
d
ro
cinétique.
et
Soit φ(v), quantité physique additive pour une seule particule de vitesse v ; par
n
O
io
exemple
us
ÉC
iff
E
U
IQ
tant t dans le domaine spatial A vaut
Z Z
N
φ(v)f (t, x, v)dxdv .
H
A R3
tes
EC
La densité spatiale de cette quantité physique à l’instant t vaut donc
di
er
Z
t
T
in
φ(v)f (t, x, v)dv .
LY
on
R3
cti
PO
du
En particulier, la densité du nombre de particules ρ ≡ ρ(t, x) considérée dans la
ro
théorie de la diffusion est reliée à la fonction de distribution f par la formule
p
re
LE
Z
et
n
io
R3
us
ÉC
iff
la formule Z
J(t, x) = vf (t, x, v)dv .
R3
mesure
IQ
1
f (t, x, v)dxdv est une mesure de probabilité.
N
N
Alors la quantité
H
Z Z
tes
C
A R3
ter
in
Z Z
tio
uc
A R3
p ro
re
De même la quantité
LE
Z
et
io
R3
us
ÉC
Z
φ(v)f (t, x, v)dv = E(φ(v)|x) .
R3
E
U
IQ
Remarque 1.1.4 Cette notion d’observable macroscopique est évidemment à rap-
procher de la notion d’observable en mécanique quantique [6]. En effet, en mécanique
N
quantique, une quantité physique est un opérateur sur un espace de Hilbert — par
H
exemple sur L2 (R3 ; C) dans le cas de la mécanique quantique d’un point matériel. Si
tes
EC
K est une quantité physique définie par un opérateur sur L2 (R3 ; C) — par exemple
di
er
l’énergie cinétique
t
T
in
~2
− 2m ∆x ,
LY
on
cti
— on appelle “observable” correspondant à la quantité K pour la fonction d’onde ψ
PO
du
la quantité ro
(ψ|Kψ)L2 = Trace(K |ψihψ|) ,
p
re
LE
et
le produit scalaire usuel dans L2 (R3 ). Autrement dit, sachant que |ψ(x)|2 est une
io
us
iff
Z
D
|ψ(x)|2 dx = 1 ,
R3
φ 7→ (ψ|φ)L2 ψ ,
où l’on a noté Z
(ψ|φ)L2 := ψ(x)φ(x)dx .
E
R3
U
Cette application linéaire est donc la projection orthogonale dans L2 (R3 ) sur la droite
IQ
Z
tes
C
R3
TE
ter
in
ZZ
tio
uc
PO
R3 ×R3
p ro
re
LE
Dans cette définition, la “matrice densité” ψ(x)ψ(y) joue un rôle analogue à celui de la
et
fonction de distribution f (x, v), tandis que l’opérateur K est l’analogue de la fonction
n
O
io
(x, v) 7→ 1A (x)φ(v).
us
ÉC
iff
D
E
U
Soient donc t1 < t2 , et B, B 0 deux boules de R3 ; la variation du nombre de
IQ
particules situées dans la boule B et de vecteur vitesse appartenant à la boule B 0
N
entre les instants t1 et t2 vaut, en supposant la fonction de distribution f de classe
H
C1 :
tes
EC
Z Z Z t2 Z Z
di
∂f
er
(f (t2 , x, v) − f (t1 , x, v)) dxdv = (t, x, v)dtdxdv .
t
T B B 0 ∂t
in
B B0 t1
LY
on
cti
Cette variation peut avoir l’une des causes suivantes :
PO
du
•certaines particules situées dans B et de vitesse appartenant à B 0 à l’instant t1 ont
ro
été absorbées par le milieu à l’intérieur de la boule B entre les instants t1 et t2 ;
p
re
LE
•entre les instants t1 et t2 , des particules ont été créées dans la boule B avec une
et
io
des phases en sont sorties sans être absorbées par le milieu entre les instants t1 et t2 ,
iff
D
ou encore, d’autres particules sont entrées dans le domaine B × B 0 entre les instants
t1 et t2 .
Evaluons la contribution de chacun de ces phénomènes.
Absorption. Le nombre de particules de vitesse v ∈ B 0 absorbées par le milieu entre
les instants t1 et t2 par la portion de matériau située dans la boule B vaut (environ)
Z t2 Z Z
NA = σ(x, v)f (t, x, v)dtdxdv ,
t1 B B0
E
où σ(x, v) > 0 est le taux d’absorption du milieu à la position x et pour des particules
U
de vitesse v. Cette fonction σ est une caractéristique physique du matériau, qui est
IQ
donnée.
N
Création. Le nombre de particules créées avec une vitesse v ∈ B 0 entre les instants
H
ter
Z t2 Z Z Z
in
n
tio
t1 B B0 R3
uc
PO
io
us
ÉC
Advection. Supposons pour simplifier que les particules considérées ne sont sou-
iff
E
U
IQ
— où la notation ˙ désigne la dérivée par rapport à la variable de temps. Comme
chaque particule est de vitesse constante, la seule façon pour sa trajectoire dans
N
l’espace des phases d’entrer dans B × B 0 ou d’en sortir consiste à traverser la partie
H
∂B × B 0 du bord de B × B 0 . Notons
tes
EC
di
N± =nombre de particules entrées dans/sorties de B × B 0
er
t
T
in
entre les instants t1 et t2 ;
LY
on
cti
alors N+ − N− est égal au flux à travers le bord ∂B de B entre les instants t1 et t2
PO
du
du vecteur densité de courant correspondant aux particules de vitesses appartenant
ro
à B0.
p
re
LE
io
Z
us
ÉC
iff
B0
Toujours sous l’hypothèse que f est de classe C 1 , on peut échanger l’ordre des inté-
IQ
t2
N+ − N− = − divx (vf (t, x, v))dtdxdv .
H
tes
t1 B B0
C
di
TE
ter
n
tio
Z t2 Z Z
∂f
uc
PO
(t, x, v)dtdxdv = N+ − N− + NC − NA .
d
B B 0 ∂t
ro
t1
p
re
LE
Z t2 Z Z
O
io
∂f
us
iff
t1 B B0 ∂t
D
E
U
Supposons, outre le fait que f est de classe C 1 , que les fonctions σ et k sont conti-
IQ
nues, et que v 0 7→ k(x, v, v 0 ) décroît suffisamment vite pour |v 0 | → ∞ localement
N
uniformément en (x, v) pour que l’intégrale Kf soit bien définie. Alors l’intégrande
H
ci-dessus
tes
∂f
EC
+ divx (vf ) + σf − Kf
di
∂t
er
t
T
est continue. Comme son intégrale sur tout domaine du type [t1 , t2 ] × B × B 0 (avec
in
LY
on
t1 < t2 et B, B 0 boules de R3 ) est nulle, on en déduit que la fonction de distribution
cti
f vérifie l’équation de Boltzmann linéaire
PO
du
ro
∂f
p
+divx (vf )+σf −Kf = 0 ,
re
LE
∂t
et
n
O
c’est-à-dire que
io
us
ÉC
Z
iff
∂f
k(x, v, v 0 )f (t, x, v 0 )dv 0 = 0 . (1.2)
D
tion définis par des taux d’absorption σ et de scattering k constants. Le terme “conser-
U
de particules créées dans toute boule B entre deux instants quelconques t1 < t2 .
N
Z t2 Z Z
tes
C
σ f (t, x, ω)dtdxdω
di
TE
ter
t1 B |ω|=1
Z Z Z Z
in
t2
f (t, x, ω 0 )dtdxdωdω 0
LY
=k
n
tio
t1 B |ω|=1 |ω 0 |=1
uc
PO
1
k= 4π σ .
et
n
O
io
Autrement dit
us
ÉC
iff
E
U
IQ
Par conséquent, l’équation de Boltzmann linéaire conservative dans le cas du transport
monocinétique avec scattering isotrope s’écrit
N
∂f
H
+ω·∇x f +σ(f −hf i) = 0 . (1.3)
tes
∂t
EC
di
er
On étudiera notamment un cas particulier du transport monocinétique avec scatte-
t
T
in
ring isotrope, celui où la fonction de distribution f ne dépend que d’une seule variable
LY
on
d’espace, par exemple x1 . Cette hypothèse est connue en anglais sous le nom de “slab
cti
PO
et
n
∂f ∂f
O
io
∂t ∂x1
ÉC
iff
D
p
µ = cos θ , de sorte que sin θ = 1 − µ2 et dµ = − sin θdθ .
N
tes
C
Z 1 Z 2π p p
di
dφ dµ
TE
ter
hf i(t, x1 ) = f (t, x1 , µ, 1− µ2 2
cos φ, 1 − µ sin φ) .
2π 2
in
−1 0
LY
n
tio
Posons Z
uc
2π p p
PO
dφ
1 − µ2 cos φ, 1 − µ2 sin φ)
d
0 2π
p
re
LE
alors Z
et
1
dµ
n
O
hf i(t, x1 ) = F (t, x1 , µ) .
io
2
us
−1
ÉC
iff
Sous l’hypothèse que f est de classe C 1 , la dérivation sous le signe somme est
D
E
U
IQ
N
#
tes
EC
di
ter
T
in
"
LY
on
!
O
cti
PO
du
pro µ x1
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
comme suit :
Z 2π p p
E
∂f ∂f dφ
+µ +σf (t, x1 , µ, 1 − µ2 cos φ, 1 − µ2 sin φ)
U
0 ∂t ∂x1 2π
IQ
∂F ∂F
= +µ +σF (t, x1 , µ) .
N
∂t ∂x1
H
di
l’équation
TE
ter
in
∂f ∂f
LY
∂t ∂x1
uc
PO
et
Z 1
dµ0
n
∂F ∂F
O
F (t, x1 , µ0 )
io
∂t ∂x1 2
ÉC
−1
iff
D
E
U
IQ
cadre de la théorie cinétique, à la densité macroscopique du nombre de particules ρ
que l’on rencontre dans la théorie de la diffusion.
N
On verra dans la suite de ce cours comment l’équation de diffusion peut être
H
déduite de l’équation de Boltzmann linéaire dans un certain régime asymptotique. Ce
tes
EC
résultat jouera un rôle de premier plan dans ce cours, aussi bien sur le plan théorique
di
er
que du point de vue de l’analyse numérique.
t
T
in
Nous allons essayer de donner un premier aperçu de ce résultat dans le cas parti-
LY
on
culier de l’équation de transport monocinétique conservative avec scattering isotrope.
cti
Soit donc f vérifiant
PO
du
ro
∂f
p
+ω·∇x f +σ(f −hf i) = 0 ,
re
LE
∂t
et
n
O
io
où on rappelle que Z
us
ÉC
1
iff
hf i = 4π f dω .
D
|ω|=1
U
∂ρ ρ = hf i ,
+ divx J = 0 avec
IQ
∂t J = hωf i .
N
tes
1 1 ∂f
C
f = hf i − ω · ∇x f − . (1.6)
di
σ σ ∂t
TE
ter
in
n
tio
σ, c’est-à-dire
uc
PO
∂f
σ et |∇x f | σ ,
d
ro
∂t
p
re
LE
à-dire indépendante de ω :
n
O
io
us
ÉC
1 1 ∂ρ
f 'ρ− ω · ∇x ρ − . (1.7)
σ σ ∂t
14 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
Evidemment, ce n’est pas parce que f ' hf i = ρ que ∇x f ' ∇x ρ, ni que ∂t f ' ∂t ρ
IQ
— sauf à se placer dans le cadre de la théorie des distributions. Mais si tel est le cas,
N
autrement dit si l’approximation (1.7) est justifiée, on a alors
tes
1 1 ∂hωρi
EC
J = hωf i ' hωρi − hωω · ∇x ρi − ,
di
σ σ ∂t
er
t
T
in
et, comme hωρi = hωiρ = 0 (puisque hωi = 0), on obtient
LY
on
cti
3
1X ∂ρ
PO
du
Jk ' − hωk ωl i , k = 1, 2, 3 . (1.8)
σ ro ∂xl
l=1
p
re
LE
Observons que
et
n
hωk ωl i = 0 , si k 6= l
O
io
us
ÉC
par invariance par rotation de la mesure uniforme sur la sphère unité. Donc
3
X
hω12 i = hω22 i = hω32 i = 1
3 hωk2 i = 13 h|ω|2 i = 1
3 .
k=1
Au total
hωk ωl i = 13 δkl , k, l = 1, 2, 3 .
En revenant à l’expression (1.8) pour J, on trouve que
E
U
3
1X ∂ρ 1 ∂ρ
IQ
Jk ' − hωk ωl i = − 3σ , k = 1, 2, 3 .
σ ∂xl ∂xk
N
l=1
H
di
1
J ' −D∇x ρ avec D = .
TE
ter
3σ
in
Alors que la loi de Fick était postulée dans notre présentation de l’équation de dif-
LY
n
tio
Nous retrouverons une variante de cet argument dans un cadre plus général et avec
p
et
nuité (comme on l’a fait dans la section 1.1.1 portant sur l’obtention de l’équation de
iff
E
U
IQ
et que ρ est solution de l’équation de diffusion
N
∂ρ 1
− ∆x ρ = 0 .
H
∂t 3σ
tes
EC
di
On verra plus loin dans ce cours (voir le chapitre 4) comment rendre cette approxi-
er
mation de la fonction de distribution f par la solution ρ de l’équation de diffusion
t
T
in
parfaitement rigoureuse — et même comment mesurer l’erreur correspondante.
LY
on
cti
PO
1.2 Neutronique du
pro
re
LE
et
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
di
TE
CEA/Yuvanoe).
ter
in
LY
sique des réacteurs nucléaires, qui étudie le comportement d’une population de neu-
uc
PO
trons créés par radioactivité naturelle, ou plus généralement artificielle (voir les ou-
p ro
vrages de références [12], [52]). On peut distinguer au moins deux grandes classes de
re
LE
modèles en neutronique : les modèles de transport, qui sont précis même à de petites
et
n
io
qui ne sont valables qu’à des échelles macroscopiques d’espace ou de temps, mais fa-
us
ÉC
iff
ciles à résoudre numériquement. L’un des enjeux de ce cours est de comprendre les
D
relations entre ces deux classes de modèles pour savoir arbitrer efficacement entre les
deux.
Nous allons nous limiter dans ce bref exposé à une introduction aux équations et
aux notations de la neutronique dans les cœurs de réacteurs nucléaires. Un réacteur
16 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Figure 1.3 – Section horizontale du cœur d’un réacteur nucléaire comprenant 157
assemblages combustibles.
(voir Figure 1.3). Chaque assemblage est lui-même un réseau carré de 17 par 17
U
crayons de combustible (voir Figure 1.4) qui sont des tubes métalliques renfermant
IQ
proportion de l’isotope U 235 par rapport à U 238 est augmentée de 0.7% à 3.1%). Le
H
tout baigne dans un écoulement d’eau qui joue un double rôle de modérateur (c’est-
tes
à-dire de milieu qui ralentit les neutrons créés par fission pour qu’ils puissent à leur
C
di
tour entrer en collision avec les noyaux fissiles et entretenir la réaction en chaîne) et
TE
ter
de fluide caloporteur (c’est-à-dire qui extrait la chaleur produite par fission dans le
in
LY
cœur pour la déposer dans un circuit d’eau secondaire qui produira de l’électricité en
tio
sont remplacés par des tubes guides dans lesquels coulissent les barres de contrôle
ro
qui peuvent s’enfoncer verticalement plus ou moins profondément dans le cœur. Leur
p
re
LE
rôle est de contrôler la réaction de fission, voire de la stopper complètement, car elles
et
sont constituées de matériaux absorbant les neutrons. Un cœur de réacteur est donc
n
O
io
iff
l’échelle du crayon ou de l’assemblage, mais où leur coût en temps de calcul peut être
D
prohibitif à l’échelle du cœur entier. Dans ce dernier cas on leur préfère des modèles
de diffusion qui sont communément utilisés pour des calculs de routine.
Les notations et les variables choisies en neutronique sont particulières à cette
discipline et nous expliquons maintenant leur origine. Le point de départ est l’équation
1.2. NEUTRONIQUE 17
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
http://www.watt-ingenierie.com/info_technique/enrichissement.phpEDF) et
LY
n
tio
http://www.irsn.fr/FR/Connaissances/Mediatheque/Pages/Home.aspx).
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
18 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
de Boltzmann linéaire (1.2) pour une population de neutrons de densité f (t, x, v) où
t ∈ R est le temps, x ∈ R3 la variable d’espace et v ∈ R3 la variable de vitesse.
N
La variable de vitesse v est remplacée par sa direction ω et par l’énergie cinétique
H
correspondante E, définies par
tes
EC
1
di
v = |v| ω ,m|v|2 E=
er
2
t
T
in
LY
où m est la masse du neutron. L’inconnue f , qui est la densité de neutrons, est
on
cti
remplacée par le flux de neutrons φ = |v| f qui est une quantité plus facile à mesurer
PO
du
expérimentalement. Le gradient de φ, ou bien ses composantes ω · ∇x φ, sont appelés
ro
courants. L’équation de transport pour φ(t, x, ω, E) prend alors la forme
p
re
LE
et
1 ∂φ
+ ω · ∇x φ + σ t (x, ω, E)φ = S(x, ω, E)
n
O
|v| ∂t
io
us
Z Emax Z (1.9)
ÉC
iff
+ σ ∗ (x, ω, E, ω 0 , E 0 )φ(x, ω 0 , E 0 ) dω 0 dE 0 ,
D
Emin |ω 0 |=1
où S(x, ω, E) est le terme source. Les coefficients σ t et σ ∗ sont appelés sections effi-
caces : σ t est la section efficace totale qui mesure le taux de disparition de neutrons
au point (x, ω, E) de l’espace des phases, tandis que σ ∗ correspond à une source de
neutrons qui apparaissent au point (x, ω, E) en provenance ou par transformation de
neutrons situés auparavant au point (x, ω 0 , E 0 ) de l’espace des phases. (Par rapport
aux notations de (1.2) on a la correspondance σ t = σ/|v| et σ ∗ = k/|v|.) En général,
le milieu est supposé isotrope, ce qui a pour conséquence que σ t ne dépend en fait
E
que de (x, E), mais pas de la direction ω, et que σ ∗ ne dépend de (ω, ω 0 ) qu’à travers
U
D’un point de vue physique, l’opérateur intégral dans le membre de droite de (1.9)
a deux origines bien distinctes. D’une part, il modélise la collision (ou “scattering”)
N
des neutrons avec les noyaux des atomes du milieu ambiant : autrement dit, au point
H
(ω, E). D’autre part, il représente la création par fission au point x de neutrons de
di
TE
ter
vitesse (ω, E) créés grâce à la capture par un noyau fissile d’un neutron de vitesse
in
n
tio
termes
uc
PO
(1.10)
p ro
re
où σ c est la section efficace de collision, σ f est la section efficace de fission et ν(E) est
LE
et
le nombre moyen de neutrons émis par fission (dont la valeur typique pour l’uranium
n
O
io
est 2.42).
us
ÉC
De même, la section efficace totale peut être décomposée en somme de trois termes
iff
D
Z Emax Z
σ t (x, E) = σ a (x, E) + σ c (x, ω · ω 0 , E, E 0 )
Emin |ω 0 |=1 (1.11)
+ σ f (x, ω · ω 0 , E, E 0 ) dω 0 dE 0 ,
1.2. NEUTRONIQUE 19
E
U
où σ a est la section efficace d’absorption (des neutrons capturés par des noyaux et qui
IQ
“disparaissent” ainsi du bilan neutronique), les fonctions σ c et σ f étant les mêmes que
N
dans (1.10). Bien sûr toutes ces sections efficaces sont positives ou nulles. Dans la suite,
H
pour simplifier la présentation, nous n’utiliserons pas la décomposition (1.11), nous
tes
EC
supposerons que ν(E) = 1 et nous ne retiendrons la décomposition (1.10) que lorsque
di
er
celle-ci sera importante d’un point de vue physique et mathématique, notamment lors
t
T
in
de l’étude de la criticité (voir chapitre 6).
LY
on
Les valeurs extrêmes de l’énergie sont très contrastées : typiquement, on aura
cti
Emin = 10−5 eV et Emax = 20 MeV (eV pour électron-volt). Le support de la fonction
PO
du
σ f (x, ω · ω 0 , E, E 0 ) est très étroit au sens suivant : seuls les neutrons de basse énergie,
ro
dits thermiques (environ E 0 = 1 eV), peuvent fissionner les noyaux du combustible
p
re
LE
nucléaire, tandis que les neutrons produits par fission sont, eux, de très haute énergie
et
n
io
us
nucléaire soit entouré d’un milieu qui ralentisse (d’un facteur 1000 !) les neutrons
ÉC
iff
réactions de fission : un tel milieu est dit modérateur. Dans les réacteurs à eau
pressurisée, l’eau du circuit primaire joue le rôle de modérateur. Dans d’autres types
de réacteurs (par exemple à gaz), le modérateur peut être du graphite. En première
approximation, la section efficace de collision σ c (x, ω · ω 0 , E, E 0 ) définit un opérateur
triangulaire au sens où, les collisions étant élastiques ou inélastiques, l’énergie après
collision E ne peut être que plus petite que l’énergie avant collision E 0 , c’est-à-dire
que E ≤ E 0 . Cependant, on peut assister à des remontées (faibles) en énergie, E > E 0
(up-scattering en anglais), car une partie de l’agitation thermique de chaque noyau
peut être transférée sous forme d’énergie cinétique aux neutrons entrant en collision
E
avec lui.
U
IQ
Remarque 1.2.1 L’unité de flux φ est le m−2 s−1 (avec m pour mètre et s pour
seconde), celle des sections efficaces (dites macroscopiques) σ t et σ ∗ est le m−1 , et
N
tes
C
Remarque 1.2.2 En vérité tous les neutrons produits par fission ne sont pas ins-
di
TE
tantanément émis après collision d’un neutron avec un noyau fissile. Une proportion
ter
in
infime (mais significative, de l’ordre de quelques millièmes) de ces neutrons sont émis
LY
l’ordre d’une seconde à une minute. Par comparaison, les temps caractéristiques de
ro
libre parcours moyen d’un neutron (entre deux collisions) sont de l’ordre de 10−4 à
p
re
LE
io
us
puis l’émission de ces neutrons retardés. Par souci de simplicité dans la présentation
ÉC
iff
nous ne le ferons pas ici et nous renvoyons à [12] et [43] pour plus de détails. Néan-
D
moins ces neutrons retardés, bien que peu nombreux, sont extrêmement importants
en pratique pour pouvoir piloter un réacteur nucléaire. En effet, c’est leur présence
(ou plutôt leur retard) qui permet, par exemple, d’avoir le temps d’enclancher un sys-
tème d’arrêt d’un réacteur par chute des barres de contrôle dans le cœur, stoppant
20 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
la réaction nucléaire. S’il n’existait pas de tels neutrons retardés, l’emballement de la
réaction nucléaire (entraînant l’explosion du réacteur) en cas d’incident serait quasi-
N
ment instantané, ne permettant pas d’avoir le temps matériel de réagir en insérant
H
les barres de contrôle.
tes
EC
di
er
t
T
1.2.2 Formalisme multigroupe
in
LY
on
Bien que la variable d’énergie E soit continue dans le modèle (1.9), il est nécessaire
cti
PO
du
de la discrétiser en pratique. Pour cela, on divise le spectre d’énergie [Emin , Emax ] en
ro
un nombre fini de sous-intervalles, appelés groupes (de un à quelques centaines) et
p
re
LE
io
iff
D
et on note |vg | une vitesse moyenne pour le groupe g. On introduit alors des moyennes
IQ
des sections efficaces sur chacun des groupes d’énergie pour obtenir le système suivant,
N
tes
1 ∂φg
C
+ ω · ∇x φg + σg (x)φg = Sg (x, ω)
di
|vg | ∂t
TE
ter
G Z (1.12)
in
X
LY
∗ 0 0 0
+ σgg 0 (x, ω · ω )φg 0 (x, ω ) dω .
tio
|ω 0 |=1
uc
g 0 =1
PO
d
ro
∗
n
Le calcul des sections efficaces moyennes en énergie, σg et σgg 0 , n’est pas simple car
O
io
us
leurs versions continues en énergie sont très oscillantes pour les hautes énergies. Cela
ÉC
iff
est dû au phénomène de résonance : un neutron avec une énergie bien précise peut être
D
capturé et créer avec le noyau qu’il percute un nouvel isotope. Le calcul des sections
efficaces moyennes en présence de résonances est une procédure délicate qui repose,
entre autres, sur des moyennes spatiales adéquates : on parle alors d’“autoprotection”
(self-shielding en anglais). Nous renvoyons à [12] pour plus de détails.
1.2. NEUTRONIQUE 21
E
U
1.2.3 Approximation par la diffusion
IQ
Revenons à la question de l’approximation du transport par la diffusion déjà pré-
N
sentée dans la section 1.1.3. On définit le flux scalaire comme la moyenne du flux sur
tes
toutes les directions angulaires
EC
di
Z
ter
ug (t, x) = φg (t, x, ω) dω ,
T
in
|ω|=1
LY
on
cti
ainsi que la densité de courant totale
PO
du
Z pro
jg (t, x) = ω φg (t, x, ω) dω.
re
LE
|ω|=1
et
n
O
io
Z
iff
D
est indépendant de ω 0 par invariance par rotation de la sphère unité, et on note σgg0 (x)
la valeur de cette intégrale.
On intègre alors (1.12) par rapport à ω pour obtenir
E
U
XG
IQ
1 ∂ug
+ div jg + σg (x)ug = fg (x) + σgg0 (x)ug0 . (1.13)
|vg | ∂t
N
0 g =1
H
Aucune approximation n’a encore été faite pour aboutir à (1.13). L’approximation
tes
C
ter
reliée au flux scalaire ug par la loi de Fick qui postule l’existence d’un coefficient de
in
n
tio
1 ≤ g ≤ G,
p
re
LE
et
XG
1 ∂ug
n
O
|vg | ∂t
us
ÉC
0 g =1
iff
D
L’approximation de (1.12) par (1.15) sera justifiée au chapitre 4 dans le cas d’un seul
groupe (G = 1).
Un cas particulier simple de (1.15) est le modèle de diffusion à deux groupes
d’énergie (G = 2), où u1 est le flux de neutrons rapides et u2 celui des neutrons
22 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
thermiques. Dans ce cas la remontée en énergie lors des collisions est négligeable, et
on obtient le système
N
1 ∂u1
H
f
− div (D1 ∇u1 ) + σ1 (x)u1 = f1 (x) + σ12 (x)u2 ,
tes
|v1 | ∂t
EC
(1.16)
di
1 ∂u2
er
c
− div (D2 ∇u2 ) + σ2 (x)u2 = f2 (x) + σ21 (x)u1 ,
t
T
|v2 | ∂t
in
LY
on
f
où σ12 est la section efficace de fission qui prend en compte la création de neutrons
cti
PO
du
c
rapides à partir de neutrons thermiques, et σ21 est la section efficace de collision, ou de
ro
ralentissement, mesurant le taux de transformation des neutrons rapides en neutrons
p
re
LE
thermiques.
et
n
O
io
us
iff
D
Dans toutes les applications dont il sera question ici, on ne considèrera que le
U
cas de milieux d’indice 1 constant, donc non dispersifs — et même, pour simplifier,
IQ
d’indice 1. Le gaz de photons considéré est donc monocinétique, la vitesse des photons
N
tes
di
ter
|v| de la vitesse d’une particule de masse m > 0, pour laquelle l’énergie cinétique est
in
1 2
2 m|v| . Autrement dit, la donnée de la fréquence d’un photon et de sa direction est
LY
n
tio
et
io
iff
E
U
IQ
appelée intensité radiative.
Dans tout ce qui suit, on suppose que la matière est immobile, ou à tout le moins
N
que son mouvement s’effectue sur des échelles de temps beaucoup plus longues que
H
celles qui sont adaptées au transfert de rayonnement.
tes
EC
L’interaction entre le rayonnement et la matière se fait selon 3 mécanismes bien
di
er
distincts :
t
T
in
a) le scattering,
LY
on
b) l’absorption,
cti
PO
du
c) l’émission.
ro
Disons quelques mots de ces trois mécanismes, sans entrer toutefois dans les détails,
p
re
LE
car il s’agit de processus physiques très complexes — voir [50], chapitre 7, pour plus
et
de détails.
n
O
io
us
ÉC
même que celle de l’onde incidente. En revanche, la fréquence de l’onde émise est la
IQ
même que celle de l’onde incidente : on dit alors que le scattering Thomson est cohé-
rent. Le scattering Thomson est un mécanisme concernant des électrons initialement
N
Dans un volume infinitésimal dxdωdν de l’espace des phases des photons centré
di
TE
ter
1 T homson
4π κs I(t, x, ω, ν)dtdxdωdν
tio
uc
PO
!
et
Z
n
O
3
dtdxdωdν .
us
ÉC
|ω 0 |=1
iff
D
8πe40
κTs homson = ,
3m20 c4
24 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
où e0 et m0 sont respectivement la charge et la masse de l’électron. De façon remar-
quable, ce coefficient est constant — en particulier, il ne dépend pas de la fréquence
N
de l’onde incidente.
H
Le scattering Rayleigh est un mécanisme de scattering différent — par des par-
tes
EC
ticules diélectriques de polarisabilité α, dont les dimensions sont petites devant la
di
er
longueur de l’onde électromagnétique incidente. Ce mécanisme de scattering est dé-
t
T
in
crit par les mêmes formules que le scattering Thomson, sauf que le coefficient de
LY
on
scattering Rayleigh vaut
cti
PO
128π 5 α2 ν 4
du
κRayleigh
s =ro .
3c2
p
re
LE
io
iff
de cette fréquence. Ce mécanisme de scattering est donc d’autant plus important que
D
Considérons un atome dont les électrons ont des niveaux d’énergie notés Ek — ces
H
niveaux d’énergie pouvant d’ailleurs être discrets ou continus. Un photon peut donc
tes
C
être absorbé en excitant un électron d’un état d’énergie Em vers un état d’énergie
di
TE
ter
En − Em = hνm,n .
tio
uc
PO
io
iff
local (ETL) : en tout point x du milieu et à tout instant t, il existe une température
électronique de la matière, notée T (t, x).
Sous cette hypothèse, dans un élément de volume infinitésimal dxdωdν de l’espace
des phases, l’énergie des photons absorbés par le milieu dans un intervalle de temps
1.3. LE TRANSFERT RADIATIF 25
E
U
IQ
de longueur dt vaut
σν (T (t, x))I(t, x, ω, ν)dtdxdωdν .
N
Le coefficient σν (T ) > 0 est l’opacité — c’est-à-dire le taux d’absorption — du milieu
tes
porté à la température T aux radiations de fréquence ν.
EC
di
Inversement, dans ce même élément de volume de l’espace des phases et pendant
ter
T
le même laps de temps, le milieu émet une énergie
in
LY
on
cti
σν (T (t, x))Bν (T (t, x))dtdxdωdν ,
PO
du
ro
où Bν (T ) est la fonction de Planck, qui est l’intensité radiative d’un corps noir
p
re
LE
2hν 3
io
Bν (T ) = ,
us
ÉC
c2 (ehν/kT − 1)
iff
D
a= .
U
15h3 c3
IQ
tes
di
Ceci vaut pour un matériau parfaitement homogène ; sinon, l’opacité dépend en géné-
TE
ter
ral d’autres quantités physiques, comme par exemple la densité du milieu. En général,
in
LY
coefficient contient à lui seul toute l’information relative à ces différents mécanismes
uc
PO
calculs compliqués de mécanique quantique, recalés lorsque cela est possible par des
p
re
LE
données expérimentales. Plus les atomes considérés ont de niveaux d’énergie, plus il y
et
io
iff
Le cas le plus simple — le seul où il y ait une formule élémentaire donnant l’opacité
D
est celui des transitions entre électrons libres pour l’atome d’hydrogène :
1/2 2 6 1/3 !
4 2π h e hν 2kT 1 − e−hν/kT
σν (T ) = 3 N 3m0 cm0 1+0.1728 1+
IH hν kT (hν)3
26 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
er
t
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Figure 1.5 – Opacité du bore (source : [Iglesias C.A., Sonnad V., Wilson B.G.,
Castor J.I., Frequency dependent electron collisional widths for opacity calculations,
High Energy Density Physics 5 (2009), 97–104)].
l’atome d’hydrogène (IH = 13.6eV). Cette formule est appelée opacité de Kramers.
U
utilise donc des valeurs tabulées de cette fonction dans les simulations numériques.
H
di
tif :
TE
ter
1 ∂I
in
c ∂t
tio
Z
(1.17)
uc
PO
+ κs 3
16π (1 + (ω · ω 0 )2 )(I(t, x, ω 0 , ν) − I(t, x, ω, ν))dω 0 .
d
ro
|ω 0 |=1
p
re
LE
et
io
Z ∞Z
iff
1 ∂
D
1
E(T (t, x)) = 4π σν (T (t, x))(Bν (T (t, x)) − I(t, x, ω, ν))dωdν ,
c ∂t 0 |ω|=1
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Nous allons conclure cette trop brève présentation du transfert radiatif en évoquant
N
tes
C
ter
in
un corps noir à cette température, l’intensité radiative qu’il émet est donnée par
p ro
son intensité radiative est de 0.5µm environ, et le flux radiatif solaire à la limite de
et
io
iff
incidente) de la Terre est A ' 0.3. Environ un tiers de l’énergie est donc réfléchi
D
dans l’espace, en particulier par les nuages présents dans l’atmosphère terrestre qui
contribuent beaucoup à son albedo. Les deux tiers restants sont absorbés par la surface
de la Terre et, dans une moindre mesure, par l’atmosphère, qui est essentiellement
transparente au rayonnement dans le domaine visible.
28 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
Comme la température terrestre est dans un état d’équilibre, l’énergie absorbée
par la Terre est donc forcément rayonnée en retour dans l’espace. A nouveau, on
N
peut considérer que la Terre est un corps noir pour simplifier le raisonnement, et que
H
l’intensité radiative qu’elle rayonne est Bν (Tr ), où Tr est sa température d’équilibre
tes
EC
radiatif — voir plus loin. Comme la température de la Terre Tr est très inférieure à
di
celle du Soleil TS , l’essentiel de cette énergie est rayonnée en retour sous forme de
ter
T
in
rayons infra-rouges.
LY
on
Or l’atmosphère terrestre est plus opaque aux rayons infra-rouges qu’au rayonne-
cti
ment dans la gamme de fréquences correspondant aux radiations visibles. Une partie
PO
du
de l’énergie rayonnée par la Terre en direction de l’espace sous forme de rayons infra-
ro
p
rouges est donc absorbée par l’atmosphère, en particulier par les nuages, et réémise en
re
LE
partie vers la surface de la Terre. Ce mécanisme, connu sous le nom d’effet de serre,
et
n
O
augmente la dose d’énergie rayonnée vers la surface de la Terre, ce qui en élève la tem-
io
us
pérature. D’autres phénomènes physiques que le seul bilan radiatif esquissé ci-dessus
ÉC
iff
On peut confirmer cette analyse par le calcul élémentaire suivant : l’énergie reçue
par la surface de la Terre est
(1 − A)πR2 FS ,
où R est le rayon terrestre, et FS le flux radiatif solaire à la limite de l’atmosphère
terrestre. D’autre part, la loi de Stefan-Boltzmann stipule que l’énergie rayonnée par
la surface de la Terre est
4πR2 · aTr4 ,
où a est la constante de Stefan-Boltzmann et Tr la température d’équilibre radiatif
E
ce qui donne
H
1/4
(1 − A)FS
tes
C
Tr = .
di
4a
TE
ter
in
Ce calcul donne Tr ' 255K = −180 C, ce qui est beaucoup plus froid que la tempé-
LY
rature moyenne à la surface de la Terre — à peu près 288K = 150 C. L’effet de serre
tio
uc
L’azote et l’oxygène présents dans l’atmosphère ne jouent qu’un rôle minime dans
p ro
l’effet de serre ; les deux gaz présents dans l’atmosphère et responsables pour l’essentiel
re
LE
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
ro
Figure 1.7 – Transfert radiatif dans l’atmosphère terrestre. En haut : les in-
p
re
LE
io
iff
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Atmospheric_Transmission.png).
D
30 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
io
us
ÉC
iff
D
La couleur bleue du ciel — sans nuages — est une autre manifestation du transfert
radiatif dans l’atmosphère terrestre. Une première explication en fut proposée par
Tyndall et Rayleigh dans la seconde moitié du XIXème siècle.
L’idée de Tyndall était que la lumière bleue est plus fortement diffusée par les
poussières et les gouttelettes d’eau présentes en suspension dans l’atmosphère que les
autres couleurs de la partie visible du spectre.
Cette idée fut étudiée précisément sur le plan théorique par Rayleigh, qui arriva
à la formule
128π 5 α2 ν 4
κRayleigh =
E
s
3c2
U
pour le taux de scattering des ondes lumineuses de fréquence ν par des sphères di-
IQ
électriques de polarisabilité α.
N
ter
Le rapport des fréquences de la lumière bleue à celle de la lumière rouge est donc
tio
environ 7/4. La formule de Rayleigh montre donc que l’effet de scattering est environ
uc
PO
(7/4)4 ' 10 fois plus fort pour la lumière bleue que pour la lumière rouge.
d
p ro
cules diélectriques, mais également à des atomes ou des molécules, dont les électrons
et
n
peuvent être considérés comme des oscillateurs harmoniques. L’argument ci-dessus ex-
O
io
us
plique donc que la lumière bleue est plus fortement diffusée que la lumière rouge par
ÉC
iff
perçoit donc davantage de lumière bleue que de lumière d’autres couleurs du spectre
visible, comme expliqué par le schéma de la Figure 1.8. Toutefois, cet argument est
incomplet : bien que l’effet de scattering Rayleigh soit plus fort pour la lumière vio-
lette que pour la lumière bleue, le ciel n’est pas perçu comme violet. Il faut également
1.4. BIOLOGIE (DYNAMIQUE DES POPULATIONS) 31
E
U
IQ
tenir compte, entre autres choses, du mécanisme de la vision humaine, qui joue ici un
rôle important.
N
H
tes
1.4 Biologie (dynamique des populations)
EC
di
ter
T
De nombreux modèles en biologie, et plus précisément en dynamique des popula-
in
LY
tions, reposent sur des équations de transport. Nous nous inspirons ici du livre [48]
on
cti
(voir aussi [33], [45]). Les modèles de transport sont utilisés pour représenter l’évolu-
PO
du
tion d’une population structurée, c’est-à-dire caractérisée par une variable interne,
ro
appelée trait, comme l’âge, la taille ou toute autre propriété attachée à chaque indi-
p
re
LE
vidu. Cette variable interne de structure jouera le rôle dévolu à la variable d’espace
et
io
us
ÉC
iff
On considère une population d’individus (des humains, des animaux, des cellules,
etc.) caractérisés par leur âge x, évoluant au cours du temps t et de densité n(t, x).
On introduit deux coefficients : d(x), le taux de mortalité à l’âge x, et b(x), le taux
de natalité à l’âge x. Par un simple bilan de population on obtient l’équation, dite du
renouvellement,
∂n ∂n
(t, x) + (t, x) + d(x) n(t, x) = 0 pour t > 0, x > 0,
∂t ∂x
Z +∞
E
(1.18)
U
n(t, 0) =
b(y)n(t, y) dy pour t > 0,
0
IQ
n(0, x) = n0 (x) pour x > 0.
N
Ce modèle est plus simple qu’une équation de Boltzmann linéaire puisqu’il n’y a pas
H
di
Une variante plus complexe du modèle (1.18) est le modèle de Rotenberg pour une
TE
ter
n
tio
Autrement dit, x est désormais un âge biologique et x/µ un âge physique. Le taux de
uc
PO
décès d(x, µ) peut dépendre aussi de la maturation, de même que le taux de natalité
d
ro
b(x, µ, µ0 ). La différence principale avec (1.18) provient d’un terme source additionnel
p
re
LE
io
Z 1
us
ÉC
∂n ∂n
iff
+µ +dn (t, x, µ) = K(x, µ, µ0 )n(t, x, µ0 ) dµ0 t, x > 0, µ ∈ [0, 1],
D
∂t ∂x 0
Z +∞ Z 1
n(t, 0, µ) = b(y, µ, µ0 )n(t, y, µ0 ) dy dµ0 t > 0, µ ∈ [0, 1],
0 0
n(0, x, µ) = n0 (x, µ) x > 0, µ ∈ [0, 1].
32 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
Cette équation ressemble beaucoup à l’équation de Boltzmann linéaire (1.5) dans le
cas de la “plaque infinie”.
N
H
1.4.2 Population structurée par taille
tes
EC
di
er
On considère désormais une population d’individus (typiquement des cellules) ca-
t
T
in
ractérisés par leur taille x, évoluant au cours du temps t et de densité n(t, x). On
LY
on
suppose que les individus croissent régulièrement en taille, puis se divisent en deux
cti
“enfants” de taille deux fois plus petite : c’est le phénomène de la mitose égale. Le
PO
du
taux de mitose est noté b(x). On suppose qu’aucun individu de taille x = 0 n’est
ro
p
introduit dans le système. On obtient donc l’équation
re
LE
et
∂n ∂n
n
O
∂t (t, x) + ∂x (t, x) + b(x) n(t, x) = 4 b(2x) n(t, 2x) pour t > 0, x > 0,
io
us
ÉC
(1.19)
iff
n(t, 0) = 0 pour t > 0,
D
0
n(0, x) = n (x) pour x > 0.
0 0
IQ
que la solution n(t, x) tend vers vers 0 assez vite lorsque x tend vers l’infini), on trouve
H
di
Z Z Z
TE
ter
+∞ +∞ +∞
d
n(t, x) dx = 4 b(2x) n(t, 2x) dx − b(x) n(t, x) dx
in
dt
LY
0 0 0
Z
tio
+∞
uc
= b(x) n(t, x) dx ≥ 0.
PO
0
p ro
re
LE
io
aussi Z Z +∞
us
ÉC
d +∞
iff
x n(t, x) dx = n(t, x) dx ≥ 0.
D
dt 0 0
E
U
IQ
est de nouveau plus simple qu’une équation de Boltzmann linéaire puisqu’il n’y a pas
d’équivalent de la variable de vitesse v.
N
Un modèle un peu plus général, et qui va conduire à une équation de Boltzmann
H
linéaire, est celui de la mitose asymétrique où un individu de taille y se divise en deux
tes
EC
enfants de taille x ≥ 0 et y − x ≥ 0 suivant le taux b(x, y). On suppose donc que
di
er
t
T
in
b(x, y) ≥ 0 et b(x, y) = 0 si x > y.
LY
on
cti
On suppose aussi que le modèle est symétrique par rapport aux deux enfants x et
PO
du
y − x, c’est-à-dire que pro
b(x, y) = b(y − x, y).
re
LE
et
On note b∗ (y) le taux de disparition (par mitose) des individus de taille y qui est
n
O
io
défini par
us
Z Z
ÉC
1 +∞ 1 y
iff
∗
b (y) = b(x, y) dx = b(x, y) dx,
D
2 0 2 0
et on suppose que le processus de mitose vérifie une hypothèse de conservation de la
taille Z +∞ Z y
y b∗ (y) = x b(x, y) dx = x b(x, y) dx,
0 0
0 0 0
IQ
Z +∞
∂n ∂n
(t, x) + b∗ (x) n(t, x) =
H
x
C
(1.22)
di
n(t, 0) = 0 0
t > 0,
TE
ter
n
tio
On vérifie que les hypothèses faites sur les coefficients b(x, y) et b∗ (x) sont bien
uc
PO
Z Z +∞ Z ∞ Z +∞
n
O
+∞
io
d
b∗ (x)n(t, x)dx
us
dt
iff
0
Z0 +∞ Zx y Z0 +∞
D
∗
= b (x)n(t, x)dx ≥ 0.
0
34 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
Deuxièmement, la taille moyenne de la population augmente car, en intégrant par
rapport à x l’équation (1.22) multipliée par x et en utilisant la conservation (1.21),
N
on obtient Z Z +∞
d +∞
H
x n(t, x) dx = n(t, x) dx ≥ 0.
tes
EC
dt 0
di
0
ter
T
in
1.5 La théorie cinétique des gaz
LY
on
cti
PO
du
Le lecteur aura découvert dans ce chapitre plusieurs exemples de modélisation
ro
faisant intervenir des équations de Boltzmann linéaires.
p
re
LE
Toutefois, nous n’avons encore rien dit de la théorie cinétique des gaz, due à Max-
et
io
est l’article de Maxwell 2 qui établit que la fonction de distribution des molécules d’un
us
ÉC
ρ 2
3/2
e−m|v| /2kT ,
(2πkT )
est non linéaire. En effet, l’analogue des termes d’absorption et de scattering, appelé
N
“intégrale des collisions de Boltzmann” en théorie cinétique des gaz, est un opérateur
H
di
une grande variété d’applications (vol spatial, technologies du vide. . .) Il existe une
TE
ter
littérature abondante sur ce sujet, tant du point de vue théorique [16, 61] que du
in
LY
Toutes les équations de la dynamique des gaz parfaits peuvent se déduire de l’équa-
uc
PO
tion de Boltzmann — sous des hypothèses de régularité variées portant sur les solu-
ro
des fluides. Les relations entre l’équation de Boltzmann et la dynamique des fluides
et
(on parle souvent de “limites hydrodynamiques” de la théorie cinétique des gaz) s’ins-
n
O
io
iff
ces questions pourra consulter [29, 62] pour un aperçu rapide, ou le livre [54] pour
D
E
U
IQ
L’approximation par la diffusion de l’équation de Boltzmann linéaire évoquée dans
ce chapitre, et qui sera étudiée en détail au chapitre 4, est une variante extrêmement
N
simplifiée de ce type de résultats.
H
Toutefois, du point de vue des techniques mathématiques mises en jeu, il existe des
tes
EC
différences considérables entre la théorie de l’équation de Boltzmann linéaire étudiée
di
er
dans la suite de ce livre (notamment au chapitre 3), et la théorie de l’équation de
t
T
in
Boltzmann linéarisée autour d’une maxwellienne étudiée dans [16]. Précisons d’ailleurs
LY
on
que l’équation de Boltzmann linéaire n’est pas obtenue par linéarisation à partir de
cti
l’équation de Boltzmann de la théorie cinétique des gaz.
PO
du
Par exemple, la théorie de l’équation de Boltzmann linéaire qui sera développée
ro
p
dans le chapitre 3, et la démonstration de l’approximation par la diffusion donnée au
re
LE
chapitre 4 sont toutes les deux fondées sur une variante du principe du maximum. Or
et
n
O
iff
C’est pourquoi nous n’insisterons pas davantage sur les problèmes mathématiques
D
liés à l’équation de Boltzmann de la théorie cinétique des gaz, dont la difficulté dépasse
largement le cadre du présent ouvrage, et où de nombreuses questions demeurent
ouvertes à ce jour.
1.6 Exercices
Exercice 1.1 (Modèles structurés en âge) Soit une population définie par sa
fonction de densité (t, a) 7→ d(t, a) (t est le temps, a est l’âge).
E
U
∂d ∂d
(t, a) + (t, a) = 0, pour tout a, t > 0.
H
∂t ∂a
tes
C
di
ter
d t=0 et de d a=0 .
LY
n
tio
∂d ∂d
LE
∂t ∂a
n
O
io
us
iff
3. La natalité est caractérisée par la fonction bornée a 7→ σ(a) ∈ [0, σmax ] avec
D
E
U
IQ
4. Pour une population donnée initiale d(0, a) = d0 (a), écrire le problème com-
plet que l’on doit étudier pour prédire l’évolution de la population. Montrer
N
graphiquement à l’aide des caractéristiques dans D que le problème est bien
H
posé.
tes
EC
di
5. On veut pouvoir prédire la stabilité de la population. Pour cela, dans cette
er
question et les suivantes, on étudie les solutions du type
t
T
in
LY
on
d(t, a) = eλt f (a).
cti
PO
Z ∞
n
O
io
Ra
σ(a)e−λa− 0 µ(s)ds da f (0).
us
f (0) =
ÉC
iff
0
D
7. (plus difficile) Montrer que si la natalité est trop faible, ce que l’on caractérise
par
Z ∞
σ(a)da ≤ 1 ,
0
alors d(t, a) → 0 pour t → ∞. Montrer que c’est le cas si la natalité est non
nulle uniquement pour une tranche d’âge étroite a− ≤ a ≤ a+ = a− + ε.
Indications : Les questions 1, 2 et 3 se traitent en reprenant et appliquant les
E
tes
Exercice 1.2 (Effet de modes) Soit une population d(t, a) très sensible aux effets
C
di
de mode (t est le temps, a est l’âge). Une partie dv porte des habits verts et l’autre
TE
ter
fait que les porteurs d’habits rouges changent pour des habits verts dans le cas où il y
n
tio
d
ro
1. Justifier le système
p
re
LE
∂dv ∂dv
et
(t, a) + (t, a) = σ(a)(dr (t, a) − dv (t, a)), a ∈ R, t > 0,
n
O
∂t ∂a
io
us
ÉC
iff
∂dr ∂dr
(t, a) = σ(a)(dv (t, a) − dr (t, a)), a ∈ R, t > 0,
D
(t, a) +
∂t ∂a
où le coefficient d’échange a 7→ σ(a) ≥ 0 peut varier en fonction de l’âge.
2. Calculer la solution en fonction de dv t=0
et dr t=0
.
1.6. EXERCICES 37
E
U
IQ
Indication : c’est un exercice très simple qu’il faut parfaitement maîtriser. On
pourra comparer cet exemple à deux groupes avec les considérations développées à
N
la section 1.2.2. On notera que le signe de chacun des termes de couplage correspond
H
bien au dandysme.
tes
EC
di
Exercice 1.3 (Marcheurs dans une rue) (difficile) Soit une rue ]−∞, +∞[ dans
ter
T
in
laquelle marche une population. On distingue les marcheurs à droite, de densité
LY
d+ (t, x), et les marcheurs à gauche, de densité d− (t, x) (t est le temps, x est la posi-
on
cti
tion). Tous marchent à la même vitesse, que l’on prend égale à 1 en valeur absolue.
PO
du
On suppose que l’envie de discuter avec un groupe le plus fourni possible amène les
ro
marcheurs à changer de direction avec un taux σ > 0 uniforme.
p
re
LE
et
1. En déduire le modèle
n
O
io
∂d+ ∂d+
us
ÉC
∂x
D
−
∂d−
∂d (t, x) −
(t, x) = σ(d+ (t, x) − d− (t, x)),
∂t ∂x
Ecrire le système pour les variables w = d+ + d− et z = d+ − d− (système du
télégraphe).
µ
2. Pour µ > 0 fixé, on pose σ = 2ε avec ε > 0 petit. Pour étudier ce qui se passe
aux temps petits (d’ordre ε), on procède au changement de variable t → t/ε.
Montrer que l’on obtient le système
E
U
∂w ∂z
ε ∂t (t, x) + ∂x (t, x) = 0,
IQ
(1.23)
N
∂z ∂w µ
ε (t, x) + (t, x) = − z(t, x).
H
∂t ∂x ε
tes
C
di
ter
que
in
Z
LY
d
n
dt
uc
PO
R
d
On supposera que la solution tend vers 0 assez vite lorsque x tend vers l’infini.
p ro
re
LE
w = w0 + εw1 + · · · ,
io
us
ÉC
z = z0 + εz1 + · · · .
iff
D
∂w0 1 ∂ 2 w0
− = 0. (1.24)
∂t µ ∂x2
38 CHAPITRE 1. MODÈLES
E
U
IQ
5. Comparer avec ce qui se passe pour une population de neutrons.
6. (plus difficile) On cherche à justifier que la solution w est proche de w0 . Pour
N
cela on pose
H
ε ∂w0
tes
e = w0 et ze = −
w .
EC
µ ∂x
di
ter
Montrer que
T
in
LY
on
∂we ∂e
z
cti
ε ∂t (t, x) + ∂x (t, x) = 0,
PO
du
ro
p
e
ε ∂e
z ∂w µ
re
LE
∂t ∂x ε
n
O
io
avec
us
ÉC
∂e
z ε2 ∂ 2 w 0
iff
R=ε (t, x) = − .
D
∂t µ ∂t∂x
7. On suppose que w0 et toutes ses dérivées sont bornées. Déduire de la stabilité
établie à la question 3 que la différence (w − w0 ) est petite en norme L2 .
Indications : le signe des termes de couplage est opposé à celui de ceux de l’exer-
cice précédent, car il s’agit à présent d’une phénomène d’attraction et non plus de
répulsion. Les questions 4, 5 et 6 sont un exemple d’approximation d’une équation de
type transport par une équation de diffusion. La théorie générale est présentée rapi-
dement à la section 1.2.3, puis développée au chapitre 4. On consultera en particulier
E
le théorème 4.3.1.
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 2 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
L’équation de transport
p
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
∂f
(t, x) + v · ∇x f (t, x) + a(t, x)f (t, x) = S(t, x) , x ∈ RN , t > 0 ,
E
∂t
U
IQ
où f ≡ f (t, x) est la fonction inconnue, tandis que a ≡ a(t, x) est une fonction donnée
(il s’agit d’un taux d’amplification instantanée ou bien d’amortissement, selon son
N
di
processus d’échange entre les vitesses des particules, comme le terme intégral
TE
ter
Z
in
LY
RN
uc
PO
dans l’équation de Boltzmann linéaire, de sorte que, sans perte de généralité, l’on
p ro
joue le rôle d’un simple paramètre dans l’équation de transport ci-dessus, et ne figure
et
n
O
iff
D
39
40 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
à la fois l’équation de transport et la condition initiale, c’est-à-dire
∂f
N
∂t (t, x) + v · ∇x f (t, x) + a(t, x)f (t, x) = S(t, x) , x ∈ RN , t > 0 ,
H
tes
f (0, x) = f in (x) .
EC
di
ter
T
in
2.1.1 La méthode des caractéristiques
LY
on
cti
Il existe, pour résoudre les EDP d’ordre un, une méthode systématique, la méthode
PO
du
des caractéristiques, que nous allons présenter d’abord dans le cas où a = S = 0.
ro
Autrement dit, on cherche f ≡ f (t, x), solution du problème de Cauchy pour
p
re
LE
∂f
n
O
iff
f (0, x) = f in (x) .
D
X ∂f N
H
d ∂f dγk
f (t, γ(t)) = (t, γ(t)) + (t, γ(t)) (t)
tes
C
dt ∂t ∂xk dt
di
k=1
TE
ter
X N
in
∂f ∂f
= (t, γ(t)) + vk (t, γ(t))
LY
∂t ∂xk
tio
k=1
uc
PO
∂f
d
= + v · ∇x f (t, γ(t)) = 0 .
ro
∂t
p
re
LE
et
io
iff
∂f
∂t (t, x) + v · ∇x f (t, x) = 0 , x ∈ RN , t > 0 ,
f (0, x) = f in (x) ,
2.1. PROBLÈME DE CAUCHY 41
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
vecteur tv.
N
ter
io
us
ÉC
iff
tandis que
D
XN
∂ in ∂f in
(f (x − tv)) = − vi (x − tv)
∂t i=1
∂xi
= −v · (∇f in )(x − tv) = −v · ∇x (f in (x − tv)) ,
42 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
ce qui montre que la fonction f : (t, x) 7→ f in (x − tv) est bien une solution de
IQ
l’équation de transport.
N
H
tes
2.1.2 Problème de Cauchy avec terme source et amortissement
EC
di
er
Appliquons maintenant la méthode des caractéristiques à la résolution de l’équa-
t
T
in
tion de transport avec coefficient d’amortissement ou d’amplification et second
LY
on
membre :
cti
PO
∂f
du
∂t (t, x) + v · ∇x f (t, x) + a(t, x)f (t, x) = S(t, x) , x ∈ RN , t > 0 ,
rop
re
LE
f (0, x) = f in (x) .
et
n
O
io
us
iff
∂
t = 0 pour l’opérateur de transport ∂t + v · ∇x , c’est-à-dire
On a ainsi ramené l’équation de transport, qui est une EDP, à une équation diffé-
N
0
tes
C
u(0) = uin .
TE
ter
in
LY
On sait que la solution de cette équation se calcule par la méthode “de variation de
tio
la constante” :
uc
PO
Z t Z t
p ro
et
0 0
n
O
io
Rt
f (t, y + tv) = f in (y)e− 0 a(τ,y+τ v)dτ
Z t R
t
+ e− s a(τ,y+τ v)dτ S(s, y + sv)ds , y ∈ RN , t ≥ 0 .
0
2.1. PROBLÈME DE CAUCHY 43
E
U
Théorème 2.1.3 Soient f in ∈ C 1 (RN ), ainsi que a et S ∈ C 1 (R+ × RN ). Le
IQ
problème de Cauchy d’inconnue f
N
∂f
∂t (t, x) + v · ∇x f (t, x) + a(t, x)f (t, x) = S(t, x) , x ∈ RN , t > 0 ,
tes
EC
di
f (0, x) = f in (x) ,
ert
T
in
admet une unique solution f ∈ C 1 (R+ × RN ), donnée par la formule
LY
on
cti
PO
Rt
f (t, x) = f in (x − tv)e− 0 a(τ,x+(τ −t)v)dτ
du
Z t R ro
p
t
e− s a(τ,x+(τ −t)v)dτ S(s, x + (s − t)v)ds ,
re
LE
+
et
0
n
O
io
iff
Rt
D
Les deux formules du théorème ci-dessus sont un cas particulier d’une formule plus
générale de la théorie des équations d’évolution, appelée formule de Duhamel — et
qui fut d’ailleurs proposée initialement par Duhamel sur l’exemple de l’équation de la
chaleur avec terme source. Sans entrer d’avantage dans les détails, disons que la for-
mule de Duhamel constitue, pour la théorie des EDP linéaires d’évolution, l’analogue
E
∂
courbes caractéristiques de l’opérateur de transport ∂t + v · ∇x que l’on est arrivé aux
deux formules du théorème.
N
ter
Z t R
in
− 0t a(τ,y+τ v)dτ t
R
in
e− s a(τ,y+τ v)dτ S(s, y + sv)ds .
LY
0
uc
PO
dessus.
re
LE
τ 7→ t − τ dans l’intégrale
n
O
Z
io
t
us
ÉC
a(τ, x + (τ − t)v)dτ ,
iff
D
0
ainsi que le changement de variables s 7→ t − s dans l’intégrale
Z t R
t
e− s a(τ,x+(τ −t)v)dτ S(s, x + (s − t)v)ds .
0
44 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
Ceci démontre l’unicité dans C 1 (R+ × RN ) de la solution de l’équation de trans-
IQ
port, et que cette solution, si elle existe, est donnée par les deux formules équivalentes
N
du théorème.
H
Enfin, comme a et S sont de classe C 1 sur R+ × RN , on démontre en dérivant
tes
EC
sous le signe somme que la fonction f définie par l’une ou l’autre des formules du
di
théorème est de classe C 1 sur R+ × RN .
er
t
T
in
Il ne reste plus qu’à vérifier que le membre de droite de la première formule (par
LY
on
exemple) définit bien une solution de l’équation de transport. Revenant à la variable
cti
y = x − tv dans la première formule du théorème, on obtient
PO
du
Z t R
Rt
pro
t
f (t, y + tv) = f in (y)e− 0 a(τ,y+τ v)dτ + e− s a(τ,y+τ v)dτ S(s, y + sv)ds .
re
LE
et
0
n
O
io
différentielle ordinaire
iff
D
d
dt f (t, y + tv) + a(t, y + tv)f (t, y + tv) = S(t, y + tv) , t > 0,
f (0, y) = f in (y) .
Or, sachant que f ∈ C 1 (R+ × RN ), dire que la fonction t 7→ f (t, y + tv) est solution
de l’équation différentielle ordinaire ci-dessus équivaut à dire que f (t, x) est solution
de l’équation de transport, puisque
d ∂f
f (t, y + tv) = + v · ∇x f (t, y + tv) .
E
dt ∂t
U
IQ
transport.
H
tes
C
di
TE
Dans la plupart des situations concrètes mettant en jeu des modèles cinétiques,
tio
on doit considérer des populations de particules qui ne sont pas libres de se déplacer
uc
PO
dans tout l’espace, mais sont au contraire confinées dans une enceinte — comme les
p ro
Il se peut également — par exemple pour des raisons liées au choix de certaines
et
n
io
us
iff
Dans tous les cas, on est donc amené à résoudre une équation de transport dans
D
E
U
domaine de RN ne peut se faire sans information sur la densité de particules au bord
IQ
de ce domaine.
N
Il est donc naturel d’étudier de manière systématique le problème aux limites pour
H
l’équation de transport. Il faut en particulier
tes
EC
•préciser la nature des données au bord du domaine permettant de résoudre le
di
er
problème aux limites de manière unique, et
t
T
in
•étudier la régularité de la solution ainsi obtenue.
LY
on
cti
PO
io
iff
résoudre.
D
U
f (0, x) = f0 (x) ,
IQ
f0 (x − tv) si x − tv > xL ,
H
f (t, x) =
tes
C
fL (t − x−x
v ) si x − tv < xL ,
di
L
TE
ter
in
si et seulement si
LY
n
tio
d
ro
la suite du cours, commentaires que nous donnons ici avant de procéder à la démons-
re
LE
et
io
∂
iff
∂
∂t + v ∂x f (t, x) = 0 , xL < x < x R , t > 0 ,
D
f (t, xR ) = fR (t) ,
f (0, x) = f0 (x) ,
46 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du t
t ro x=x +tv
L
p
re
LE
et
n
O
(t,x)
io
us
ÉC
iff
D
o
x
(t,x)
t
E
U
IQ
x x
L t|v| x R
N
H
Figure 2.2 – Illustration graphique du Théorème 2.2.1, cas d’une vitesse v > 0. Au
tes
C
ter
n
tio
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 47
E
U
qui admet une unique solution de classe C 1 sur R+ × [xL , xR ] si et seulement si
IQ
f0 ∈ C 1 ([xL , xR ]) et fR ∈ C 1 (R+ ) vérifient les conditions de compatibilité
N
fR0 (0) + vf00 (xR ) = 0 .
H
f0 (xR ) = fR (0) et
tes
EC
di
Supposons au contraire que v > 0, et considérons le même problème aux limites
ter
T
∂
in
∂
∂t + v ∂x f (t, x) = 0 , xL < x < x R , t > 0 ,
LY
on
cti
PO
du
f (t, xR ) = fR (t) ,
ro
p
re
LE
f (0, x) = f0 (x) .
et
n
O
s 7→ f (t + s, x + sv)
xR −x
est constante pour s ∈ R tel que (t+s, x+sv) ∈ R+ ×[xL , xR ]. Choisissons s = v ;
on trouve alors que
xR − x xR − x
f (t, x) = f t + , xR = fR t + .
v v
Cette formule montre que la condition initiale f0 ne joue ici aucun rôle pour déterminer
E
relation de compatibilité
H
tes
C
xR − xL
di
ter
v
in
LY
la donnée initiale f0 si l’on veut que ce problème aux limites ait une solution de classe
uc
PO
C 1.
d
ro
io
sortant du domaine.
us
ÉC
iff
On peut résumer cette étude comme suit : pour l’équation de transport, le pro-
D
blème aux limites est bien posé dans le futur, c’est-à-dire pour t > 0, si l’on se donne
•la condition initiale, et
•la densité de particules entrantes sur le bord du domaine.
Démonstration du Théorème 2.2.1. Procédons d’abord par condition nécessaire.
48 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
t t
p
re
LE
et
n
O
io
x=x +tv
L
us
ÉC
iff
o
D
f donnée
R
E
U
x0 x
IQ
x R
L
N
f donnée
H
0
tes
C
di
TE
v
uc
initiale.
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 49
E
U
Si f est une solution du problème aux limites de classe C 1 sur R+ × [xL , xR ], alors
IQ
f est constante sur l’intersection de chaque droite caractéristique avec R+ × [xL , xR ].
N
Autrement dit, pour tout y ∈ R, on a
H
tes
d ∂f ∂f
EC
f (t, y + tv) = +v (t, y + tv) = 0 , xL < y + tv < xR , t > 0 ,
di
dt ∂t ∂x
er
t
T
in
de sorte que
LY
on
f (t, y + tv) = Const. , xL ≤ y + tv ≤ xR , t ≥ 0 .
cti
PO
du
En particulier ro
p
re
LE
io
iff
D
f (t, x) = f0 (x − tv) , xL + tv ≤ x ≤ xR , t ≥ 0 .
ds ∂t ∂x
U
IQ
de sorte que
N
f (τ + s, xL + sv) = fL (τ ) , s ≥ 0 , xL + sv ≤ xR .
H
tes
C
ter
x − xL x − xL
in
f (t, x) = fL t − , x L ≤ x ≤ xR , ≤ t.
LY
v v
tio
uc
PO
Donc, si f ∈ C 1 (R+ × [xL , xR ]) est une solution du problème aux limites, f est
d
ro
x = xL , on trouve que
et
io
us
iff
bord.
D
f˜ R+ ×[x =f.
L ,xR ]
50 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
Par hypothèse
∂f ∂f ∂ f˜ ∂ f˜
0= +v = +v sur R∗+ ×]xL , xR [ .
N
∂t ∂x ∂t ∂x
H
Comme f˜ est de classe C 1 sur un voisinage ouvert de R+ × [xL , xR ],
tes
EC
di
er
∂ f˜ ∂ f˜
t
(t, x) → fL0 (0) et
T (t, x) → f00 (xL ) lorsque t → 0+ et x → x+
in
L .
∂t ∂x
LY
on
cti
En passant à la limite dans l’égalité ci-dessus, on trouve que
PO
du
ro
fL0 (0) + vf00 (xL ) = 0 ,
p
re
LE
et
io
patibilité, la fonction f définie par la formule du théorème est bien solution de classe
iff
D
IQ
x − xL
S= ,x xL ≤ x ≤ xR ,
v
N
H
de sorte que f est continue sur R+ × [xL , xR ]. Pour montrer que f est de classe C 1 sur
tes
C
ter
n
tio
uc
∇t,x f T−
d
ro
T+
re
LE
et
Donc
n
O
io
(−v, 1) · ∇t,x f
ÉC
T−
iff
E
U
t t
IQ
N
H
x=x +tv
L
tes
EC
di
er
T+
t
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
_
et
T
n
O
io
us
ÉC
iff
D
x x
L R
satisfaites, la fonction f définie par la formule du théorème est bien de classe C 1 sur
N
R+ × [xL , xR ].
D’autre part, cette formule montre que f est constante le long des caractéristiques
H
di
de transport libre dans (R∗+ ×]xL , xR [) \ S, et donc dans R∗+ ×]xL , xR [ puisque f est
TE
ter
Enfin, f vérifie évidement les conditions aux limites au bord de R+ ×[xL , xR ] pour
LY
n
tio
t = 0 et pour x = xL .
uc
PO
d
p ro
et
io
tout ce qui suit nx le vecteur unitaire normal au bord ∂Ω au point x ∈ ∂Ω dirigé vers
us
ÉC
iff
1. On dit que Ω est un ouvert à bord de classe C 1 de RN si tout point de Ω admet un voisinage
D
ouvert (pour la topologie induite) qui soit C 1 -difféomorphe à un ouvert (toujours pour la topologie
induite) d’un demi-espace fermé de RN — autrement dit de {x ∈ RN t.q. x1 ≥ 0}. De façon
équivalente, Ω est un ouvert à bord de classe C 1 de RN si (a) Ω est un ouvert de RN , (b) la
frontière ∂Ω de Ω est une sous-variété de classe C 1 de RN de dimension N − 1 (autrement dit une
courbe si N = 2 ou une surface si N = 3), et (c) l’ouvert Ω est situé localement d’un seul côté de
52 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
l’extérieur de Ω, ainsi que
∂Ω− = {x ∈ ∂Ω | v · nx < 0}
N
(“bord entrant”),
H
0
∂Ω = {x ∈ ∂Ω | v · nx = 0} (“bord caractéristique”),
tes
EC
+
di
∂Ω = {x ∈ ∂Ω | v · nx > 0} (“bord sortant”).
ter
T
in
Exemple : Lorsque N = 1,
LY
on
cti
Ω =]xL , xR [ ⇒ ∂Ω = {xL , xR } avec nxL = −1 et nxR = +1 ,
PO
du
pro
de sorte que
re
LE
io
Les termes de “bord entrant” et “bord sortant” sont expliqués par le lemme ci-
us
ÉC
dessous.
iff
D
tandis que
/ Ω (resp. x + tv ∈ Ω).
− < t < 0 ⇒ x + tv ∈
di
TE
puisque
ter
∇φ(x)
in
nx = − .
LY
|∇φ(x)|
tio
uc
PO
∂Ω. Voici comment l’on traduit mathématiquement la condition (c) : pour tout x0 ∈ ∂Ω, il existe
d
ro
> 0 et une fonction φ ∈ C 1 (B(0, )) telle que ∇φ(x) 6= 0 pour tout x ∈ B(0, ), et
p
re
LE
(Quitte à diminuer > 0 si besoin, il suffit de supposer que ∇φ(x0 ) 6= 0, puisque ∇φ est continu sur
n
O
io
B(x0 , ).) Pour tout x ∈ ∂Ω ∩ B(x0 , ), les vecteurs ±∇x φ(x) sont orthogonaux à (l’espace tangent
us
ÉC
à) ∂Ω au point x. Comme φ est identiquement nulle sur ∂Ω ∩ B(x0 , ) et strictement positive sur
iff
Ω ∩ B(x0 , ), et que ∇φ est dirigé dans le sens des valeurs croissantes de φ, il s’ensuit que ∇φ(x) est
D
dirigé vers Ω pour tout x ∈ ∂Ω ∩ B(x0 , ). Par conséquent, le vecteur unitaire normal à ∂Ω au point
x dirigé vers l’extérieur de Ω est
∇φ(x)
nx = − .
|∇φ(x)|
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 53
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
K0
_ K+
K 1
E
U
IQ
N
H
tes
C
v
di
TE
ter
in
LY
n
tio
Γ0 = ∂Ω0 du bord de Ω.
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
54 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
N
x x’
tes
EC
di
"x
t er
T
in
LY
on
cti
PO
du " x’
pro
re
LE
!
et
v
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Figure 2.6 – Le temps de sortie est discontinu sur la trajectoire issue de la partie
caractéristique du bord.
E
U
Donc, si v·nx < 0, la quantité φ(x+tv) est du signe de t pour |t| assez petit. Autrement
IQ
di
TE
tandis que
ter
in
n
tio
et
τx = inf{t ≥ 0 | x − tv ∈
/ Ω} .
n
O
io
us
ÉC
iff
x − xL
τx = .
v
2. Il faut se souvenir de la convention habituelle inf ∅ = +∞.
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 55
E
U
IQ
L’étude du problème aux limites pour l’équation de transport en dimension d’es-
pace N > 1 est absolument identique au cas monodimensionnel étudié au paragraphe
N
précédent. Les seules complications supplémentaires proviennent de la géométrie du
H
domaine Ω, et sont donc toutes contenues dans la fonction temps de sortie x 7→ τx .
tes
EC
di
Lemme 2.2.3 Soit Ω ouvert à bord de classe C 1 de RN et v ∈ RN \ {0}. Pour tout
ter
T
x ∈ Ω, l’on a τx > 0. Si Ω est borné, la fonction x 7→ τx est bornée sur Ω.
in
LY
on
cti
Démonstration. Comme Ω est ouvert et x ∈ Ω, il existe donc > 0 tel que B(x, ) ⊂
PO
du
B(x,)
Ω. En notant τy le temps de sortie de B(x, ) en partant de y avec la vitesse v,
pro
on a donc
re
LE
io
de Ω.
iff
D
Si Ω est borné, il existe R > 0 tel que Ω ⊂ B(0, R). Le même argument que
ci-dessus montre que
τx ≤ τxB(0,R) ≤ 2R/|v|
puisque la demi-droite issue de x dans la direction −v sort de Ω avant de sortir de
B(0, R). Enfin, le temps de sortie d’une boule partant d’un point quelconque de cette
boule est évidemment majoré par le diamètre de la boule divisé par la norme du
vecteur vitesse.
Lorsque Ω n’est pas borné, il se peut évidemment que la fonction x 7→ τx prenne
E
la valeur +∞.
U
tes
C
de sorte que
di
TE
ter
{t ≥ 0 | x − tv ∈
/ Ω} = ∅ ⇒ τx = +∞ .
in
LY
d
ro
Ω 3 x 7→ τx ∈ R∗+ ∪ {+∞}
p
re
LE
et
io
Plus précisément, lorsque Ω n’est pas convexe, il se peut que les trajectoires de
us
ÉC
particules issues du bord caractéristique ∂Ω0 passent dans Ω ; dans ce cas, le temps
iff
D
de sortie peut présenter des discontinuités sur de telles trajectoires (voir les Figures
2.6 et 2.7).
Après cette première remarque, étudions plus en détail la fonction x 7→ τx dans le
cas où Ω est convexe.
56 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
!
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
ro "x
v x
p
re
LE
et
x’
n
" x’
O
io
us
ÉC
iff
D
Figure 2.7 – Exemple de situation ou le temps de sortie n’est pas discontinu sur les
trajectoires issues de la partie caractéristique du bord.
(a) on a
U
de sorte que
(∂Ω− + R∗+ v) ∩ Ω = (∂Ω + R∗+ v) ∩ Ω ;
N
H
di
TE
ter
n
tio
x∗ − sv ∈ Ω. Comme Ω est convexe, le segment [x∗ − sv, x∗ + tv] est tout entier inclus
uc
PO
(∂Ω+ + R∗+ v) ∩ Ω = ∅ .
re
LE
et
Montrons que (∂Ω0 + R∗+ v) ∩ Ω = ∅. L’ouvert Ω étant convexe, il est tout entier situé
n
O
io
iff
Ω ⊂ {x ∈ RN | (x − x∗ ) · nx∗ < 0} .
D
E
U
IQ
Ceci établit l’énoncé (a).
Soit x ∈ Ω tel que τx < ∞. Le point x∗ = x − τx v appartient donc à ∂Ω, de
N
sorte que x = x∗ + τx v ∈ (∂Ω + R∗+ v) ∩ Ω d’après le Lemme 2.2.3. D’après le (a),
H
x ∈ (∂Ω− + R∗+ v) ∩ Ω.
tes
EC
Réciproquement, supposons que x ∈ (∂Ω− + R∗+ v) ∩ Ω. En particulier, il existe
di
x ∈ ∂Ω− et s > 0 tels que x = x∗ + sv. Comme Ω est convexe, Ω est également
∗
ter
T
in
convexe, de sorte que le segment [x∗ , x] est contenu dans Ω. D’autre part, x∗ − tv ∈ /Ω
LY
on
pour tout t > 0. En effet, s’il existait t∗ > 0 tel que x∗ −t∗ v ∈ Ω, on aurait x∗ −tv ∈ Ω
cti
pour tout t > 0 assez petit car Ω est convexe. Or cela est impossible d’après le Lemme
PO
2.2.3.
du
pro
Par conséquent
re
LE
{t > 0 | x − tv ∈ Ω} =]0, s[
et
n
O
io
Après les différentes remarques ci-dessus portant sur le temps de sortie, nous
iff
D
Démonstration. La partie entrante ∂Ω− du bord est ouverte dans ∂Ω comme image
réciproque de l’intervalle ouvert ] − ∞, 0[ par la fonction x 7→ v · nx qui est continue
sur ∂Ω.
E
L’application
U
Φ(x∗0 , τx0 ) = x0 .
H
tes
C
di
Montrons que Φ est injective. Supposons que Φ(y, s) = Φ(z, t) avec t > s. Comme
TE
ter
n
tio
uc
PO
s−t−θ
z = y + θv + (s − t − θ)v = y + θv + (z − y)
d
ro
s−t
p
θ s−t−θ
re
LE
= (y + θv) + (z + θv) ∈ Ω
et
s−t s−t
n
O
io
par convexité de Ω.
us
ÉC
iff
De plus 3
D
E
U
Comme v · nx∗0 < 0 et u · nx∗0 = 0, la famille {u, v} est libre, de sorte que
IQ
N
DΦ(x∗0 , τx0 ) · (u, s) = 0 ⇒ u = 0 et s = 0 .
tes
Donc DΦ(x∗0 , τx0 ) est un isomorphisme de Tx∗0 ∂Ω × R sur RN .
EC
di
D’après le théorème d’inversion globale, ∂Ω− +R∗+ v = Φ(∂Ω− ×R∗+ ) est un ouvert
er
de RN , et Φ est un C 1 -difféomorphisme de ∂Ω− × R∗+ sur son image.
t
T
in
D’après le Lemme 2.2.4, on a Ω0 = Ω ∩ (∂Ω− + R∗+ v), ce qui montre que Ω0 est
LY
on
cti
ouvert dans RN comme intersection de deux ouverts.
PO
du
Enfin, pour tout x ∈ Ω0 , l’on a pro
re
Φ−1 (x) = (x − τx v, τx )
LE
et
n
O
Φ−1 Ω0 et de la projection sur le second facteur dans le produit cartésien ∂Ω− × R∗+ .
iff
D
Voici maintenant un premier résultat sur le problème aux limites pour l’équation
de transport en dimension d’espace quelconque.
U
IQ
f t=0 = f in ,
N
par la formule
tes
in
C
f (x − tv) si t ≤ τx ,
di
f (t, x) =
TE
ter
fb− (t − τx , x∗ ) si t > τx ,
in
LY
∂fb−
d
∂t
p
re
LE
et
sionnel.
io
us
iff
on voit que
d ∂
f (t − s, x − sv) = − + v · ∇x f (t − s, x − sv) = 0 , 0 < s < min(t, τx ) ,
ds ∂t
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 59
E
U
t
IQ
N
v
tes
EC
di
ter
T
in
(t’,x)
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
"x
us
ÉC
(t,x)
iff
D
x !
x!tv
_
x
Figure 2.8 – La méthode des caractéristiques pour le problème aux limites. La figure
représente le cas où t < τx et où t0 > τx .
E
U
de sorte que
IQ
f (t − s, x − sv) = Const.
N
di
TE
n
tio
uc
d
ro
T + = {(t, x) ∈ R+ × Ω | t > τx } ,
p
re
LE
T − = {(t, x) ∈ R+ × Ω | 0 ≤ t < τx } .
et
n
O
io
Cette fonction f est donc continue sur R+ × Ω si et seulement si elle est continue sur
us
ÉC
iff
S = {(t, x) ∈ R+ × Ω | t = τx } .
D
E
U
pour tout x ∈ Ω, c’est-à-dire que fb (0, x∗ ) = f in (x∗ ), soit
IQ
fb− (0, y) = f in (y) , pour tout y ∈ ∂Ω− .
N
H
De même, f est de classe C 1 sur R+ × Ω si et seulement si
tes
EC
di
er
lim ∇f (t, x) = lim− ∇f (t, x) , x ∈ Ω.
t
T
in
t→τx+ t→τx
LY
on
cti
D’une part
PO
D’autre part
et
n
O
∂fb − ∂fb −
io
∗ ∗ ∗ T − ∗
lim ∇f (t, x) = (0, x ), − (0, x )∇τx + (Dx x ) ∇x fb (0, x )
us
ÉC
t→τx+ ∂t ∂t
iff
D
∂fb − ∂fb −
= (0, x∗ ), − (0, x∗ )∇τx + (Dx x∗ )T ∇f in (x∗ )
∂t ∂t
puisque fb− (0, y) = f in (y) pour tout y ∈ ∂Ω− d’après la première relation de compa-
tibilité. Ensuite
Dx x∗ = I − v ⊗ ∇τx ,
de sorte que
lim ∇f (t, x)
E
t→τx+
U
∂fb − ∂fb −
(0, x∗ ), − (0, x∗ )∇τx + ∇f in (x∗ ) − v · ∇f in (x∗ )∇τx .
IQ
=
∂t ∂t
N
Donc
H
t→τx− t→τx
di
TE
ter
∂fb −
tio
−v · ∇f in (x∗ ) = (0, x∗ )
uc
PO
∂t
d
∂fb −
ro
∂t
LE
et
c’est-à-dire si et seulement si
n
O
io
us
ÉC
∂fb−
iff
∂t
ce qui est précisément la seconde condition de compatibilité.
Enfin, la formule de l’énoncé du théorème fournit bien une solution de l’équation
de transport sur R∗+ × Ω \ S, puisque cette formule montre que f est constante le long
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 61
E
U
IQ
des caractéristiques de l’opérateur de transport. Comme on sait que f est de classe
C 1 sur R+ × Ω, la fonction f vérifie l’équation de transport sur R+ × Ω tout entier.
N
D’autre part, la même formule montre que la fonction f vérifie la condition initiale
H
pour t = 0 et la condition aux limites sur le bord entrant ∂Ω− .
tes
EC
La formule du théorème ci-dessus montre que la solution f dépend de manière
di
er
continue du temps de sortie τx lorsque t > τx . Par conséquent, lorsque Ω n’est pas
t
T
in
convexe, même lorsque la donnée initiale f in et la donnée au bord fb− sont de classe
LY
on
C 1 , et même si elles vérifient les conditions de compatibilité du théorème ci-dessus,
cti
PO
et
io
iff
où χ ∈ C ∞ (R) vérifie
Evidemment
fb− (t, ·)
E
∂Ω−
= 0 pour t ∈ [0, 12 ] et f in = 0
U
Or un calcul simple basé sur la méthode des caractéristiques montre que la solution
N
∂
tes
∂t + v · ∇x f (t, x) = 0 , x ∈ Ω, t > 0,
C
di
TE
ter
f ∂Ω− = fb− ,
in
LY
n
tio
f t=0 = f in ,
uc
PO
d
ro
vaut
p
re
LE
π
f (t, 0, x2 ) = + arcsin x2 , pour tout x2 ∈] − 1, 1[ et t > 3 .
et
2
n
O
Evidemment
io
us
∂f 1
ÉC
(t, 0, x2 ) = p ,
iff
∂x2 1 − x22
D
ce qui montre que x2 7→ f (t, 0, x2 ) n’est pas de classe C 1 sur [−1, 1], puisque
∂f
/ C 1 (R+ × Ω), bien que
∂x2 (t, 0, x2 ) → +∞ lorsque |x2 | → 1. En particulier f ∈
1
f ∈ C (R+ × Ω).
62 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro x2
re
LE
et
n
O
io
v
us
f
ÉC
b
iff
D
/2
x1
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
fb− (t, cos θ, sin θ) = θ pour t > 1 ; on a alors f (t, 0, sin θ) = θ pour t > 3. La
LY
n
tio
∂f
dérivée partielle ∂x n’admet pas de limite finie sur la partie caractéristique du bord.
uc
PO
2
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
2.2. PROBLÈME AUX LIMITES 63
E
U
2.2.3 Le problème aux limites avec absorption et terme source
IQ
N
Etendons le résultat du paragraphe précédent au cas de l’équation de transport
avec terme d’amplification ou d’absorption et terme source.
tes
EC
di
Théorème 2.2.7 Soient Ω ouvert convexe de RN à bord de classe C 1 , une vitesse
er
v ∈ RN \ {0} ainsi que des fonctions fb− ∈ C 1 (R+ × ∂Ω− ), f in ∈ C 1 (Ω) et a, S ∈
t
T
in
C 1 (R+ × Ω). Supposons que, pour tout y ∈ ∂Ω− ,
LY
on
cti
PO
∂t
et
n
O
io
iff
∂
D
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x) + S(t, x), x ∈ Ω, t > 0 ,
f ∂Ω− = fb− ,
f t=0 = f in ,
admet une unique solution f ∈ C 1 (R+ × Ω) ∩ C(R+ × Ω). Cette solution est donnée
par la formule
Z t
E
0
IQ
Z t
+ 1t>τx fb− (t − τx , x∗ ) exp − a(s, x + (s − t)v)ds
N
t−τx
Z Z t
H
t
tes
di
(t−τx )+ s
TE
ter
in
n
tio
uc
et
iff
d
f (t − s, x − sv) = a(t − s, x − sv)f (t − s, x − sv) − S(t − s, x − sv) ,
ds
0 < s < min(t, τx ) ,
64 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
ou encore, de manière équivalente
Z s
N
d
f (t − s, x − sv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ
H
ds 0
Z s
tes
EC
di
= −S(t − s, x − sv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ , 0 < s < min(t, τx ) .
er
0
t
T
in
LY
on
Intégrons chaque membre de cette égalité pour 0 < s < min(t, τx ) : si t < τx , on a
cti
PO
Z t
du
f (0, x − tv) exp − ro
a(t − θ, x − θv)dθ − f (t, x)
p
re
0
LE
Z t Z s
et
io
0 0
us
ÉC
iff
ou encore
D
Z t
in
f (t, x) = f (x − tv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ
0
Z t Z s
+ S(t − s, x − sv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ ds .
0 0
in
U
Z t Z t−s
+ S(s, x + (s − t)v) exp − a(t − θ, x − θv)dθ ds ;
N
0 0
H
tes
di
qui donne
TE
ter
in
Z t
LY
in
f (t, x) = f (x − tv) exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ
tio
uc
0
PO
Z t Z t
d
ro
0 s
et
io
iff
Z τx
D
E
U
IQ
ce qui donne
Z τx
N
f (t, x) = f (t − τx , x − τx v) exp − a(t − θ, x − θv)dθ
H
Z τx 0Z s
tes
EC
+ S(t − s, x − sv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ ds
di
er
0
Z τx 0
t
T
in
− ∗
= fb (t − τx , x ) exp − a(t − θ, x − θv)dθ
LY
on
cti
0
Z t Z t−s
PO
du
+ S(s, x + (s − t)v) exp −
ro a(t − θ, x − θv)dθ ds
p
t−τx 0
re
Z
LE
t
et
− ∗
= fb (t − τx , x ) exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ
n
O
io
t−τx
Z Z t
us
ÉC
t
iff
t−τx s
pour x ∈ Ω et t > τx , après les mêmes changements de variables que dans le cas où
t ∈]0, τx [.
En regroupant les deux expressions ci-dessus pour t ∈]0, τx [ et pour t > τx on
arrive à la formule de l’énoncé.
On a donc démontré que si f ∈ C 1 (R+ × Ω) ∩ C(R+ × Ω) est solution du problème
aux limites, elle est donnée par la formule de l’énoncé.
On laisse au lecteur le soin de vérifier
a) que les deux conditions de compatibilité de l’énoncé du théorème impliquent
E
bien que la fonction f définie par la formule des caractéristiques est de classe C 1 sur
U
R+ × Ω et continue sur R+ × Ω, et
IQ
b) que la formule de l’énoncé définit bien une solution du problème aux limites.
N
rème 2.2.1.
tes
C
di
ter
n
tio
dire que
et
f in (x + Lk) = f in (x) ,
n
io
us
ÉC
E
U
IQ
est également périodique de période L dans chacune des variables x1 , . . . , xN . Cela
se voit évidemment sur la formule explicite donnant la solution f de ce problème de
N
Cauchy. On peut également remarquer que, comme les fonctions f in , a et S sont
H
périodiques de période L dans chacune des variables x1 , . . . , xN , pour tout k ∈ ZN ,
tes
EC
la fonction fk : (t, x) 7→ f (t, x + Lk) est solution du problème de Cauchy ci-dessus,
di
exactement comme la fonction f elle-même. Par unicité de la solution de ce problème
ter
T
in
de Cauchy, on en conclut que fk = f pour tout k ∈ ZN , ce qui équivaut à dire que la
LY
on
solution f est périodique de période L dans chacune des variables x1 , . . . , xN .
cti
Cette solution f vérifie donc
PO
du
∂ ro
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x) + S(t, x), x ∈]0, L[N , t > 0 ,
p
re
LE
et
io
us
ÉC
iff
f t=0 = f in ,
D
où on a noté
x̂j = (x1 , . . . , xj−1 , 0, xj+1 , . . . , xN ) et ej = ( 0, . . . , 0, 1, 0, . . . , 0 ) .
| {z } | {z }
j −1 N −j
comme des conditions aux limites (ici sur chaque bord du cube ]0, L[N ), conditions
IQ
dites “de périodicité”. Le cube ]0, L[N est bien un ouvert convexe, mais son bord n’a
N
pas la régularité C 1 que l’on a supposée jusqu’ici. Toutefois, cela n’est pas vraiment
H
gênant, car le bord de ]0, L[N ne joue pas un rôle important dans ce problème, comme
tes
C
on va le voir.
di
TE
exemple à [0, L[N . Les deux formulations ci-dessus sont donc équivalentes.
tio
transport avec conditions aux limites périodiques montre que la condition aux limites
p ro
ne modifie pas la formule explicite donnant la solution, car celle-ci est la restriction à
re
LE
io
us
iff
E
U
IQ
longueur L ; pour N = 2, cet espace ressemble à une bouée (d’où le nom de tore) dont
le cercle interne serait de rayon nul.
N
Or un N -tore est une variété différentiable de classe C ∞ compacte et sans bord.
H
On peut donc formuler le problème aux limites périodiques ci-dessus comme suit :
tes
EC
∂
di
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x) + S(t, x), x ∈ (R/LZ)N , t > 0 ,
ter
T
in
= f in .
LY
on
f t=0
cti
PO
du
Observons que cette formulation sur le N -tore est celle d’un simple problème de Cau-
ro
chy : il n’y a pas de conditions aux limites, puisque le N -tore est un variété sans bord.
p
re
On peut résumer la situation en disant que le N -tore partage avec le cube [0, L]N
LE
et
l’avantage d’être compact, et avec l’espace entier RN celui d’être sans bord. C’est
n
O
io
pourquoi ce cadre est particulièrement commode pour l’analyse des équations aux dé-
us
ÉC
rivées partielles. Toutefois, comme les trois formulations ci-dessus du problème pério-
iff
D
dique sont strictement équivalentes, le lecteur peu familier avec les espaces quotients
comme (R/LZ)N est invité à utiliser indifféremment la première ou la seconde.
façon à ce que certaines fonctions qui ne sont pas de classe C 1 , ni même continues,
H
pour la commodité des lecteurs qui ne seraient pas familiers de cette théorie, nous
ter
in
d
ro
∂f
et
(x, y) = 0 , (x, y) ∈ R2 .
∂x
n
O
io
us
ÉC
Dire que f ∈ C 1 (R2 ) est solution de cette équation équivaut à dire que
iff
D
Cependant, il n’est pas nécessaire que la fonction f soit de classe C 1 sur R2 , c’est-à-
dire par rapport aux deux variables x et y pour que l’équation ci-dessus ait un sens.
68 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
Il suffit pour cela que la fonction
N
x 7→ f (x, y) soit de classe C 1 sur R pour tout y ∈ R.
tes
D’ailleurs, une telle fonction est solution de l’équation
EC
di
er
∂f
t
(x, y) ∈ R2
T
(x, y) = 0 ,
in
∂x
LY
on
cti
si et seulement si f est de la forme
PO
du
ro
f (x, y) = C(y)
p
re
LE
et
io
iff
Ceci revient à faire le changement de variables (t, x) = (t, y + tv) =: φ(t, y), et à
observer que
∂f ∂
+ v · ∇x f ◦ φ(t, y) = (f ◦ φ)(t, y) , (t, y) ∈ R × RN .
∂t ∂t
E
U
∂
Donc, dire que f annule l’opérateur de transport ∂t + v · ∇x équivaut à dire que f ◦ φ
IQ
∂
annule la dérivée partielle ∂t , comme dans l’exemple ci-dessus.
N
tes
Définition 2.3.1 Soient Ω ouvert à bord de classe C 1 de RN , ainsi que deux fonc-
C
di
ter
tio
∂
uc
∂t
d
p ro
re
si et seulement si la fonction
LE
et
n
io
us
ÉC
iff
et vérifie
D
d
+ a(t + s, x + sv) f (t + s, x + sv) = S(t + s, x + sv) ,
ds
(t + s, x + sv) ∈ R∗+ × Ω .
2.3. SOLUTIONS GÉNÉRALISÉES 69
E
U
IQ
Evidemment, la méthode des caractéristiques montre que toute fonction f de classe
C 1 sur R∗+ × Ω est une solution généralisée de l’équation de transport si et seulement
N
si elle en est une solution au sens classique.
H
Il faut bien comprendre la signification de l’expression
tes
EC
di
er
∂f
t
T
in
+ v · ∇x f
∂t
LY
on
cti
PO
et
io
écrire
us
ÉC
∂f ∂
iff
+ v · ∇x f = (f ◦ φ) ◦ φ−1 .
D
∂t ∂t
où on rappelle que
φ : (t, y) 7→ (t, y + tv) .
∂
général séparément, la combinaison linéaire particulière ( ∂t + v · ∇x )f de ces dérivées
N
partielles est bien définie p.p. comme fonction mesurable sur R∗+ × Ω.
H
Avec cette nouvelle notion de solution, on arrive très facilement au résultat suivant
tes
C
ter
transport.
in
LY
n
tio
ainsi que deux fonctions a ≡ a(t, x) et S ≡ S(t, x) continues sur R+ × Ω. Pour tout
d
ro
−
f in ∈ L∞ ∞ −
loc (Ω) et tout fb ∈ Lloc (R+ × ∂Ω ), le problème aux limites
p
re
LE
et
∂
+ v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x) + S(t, x), x ∈ Ω, t > 0 ,
n
O
∂t
io
us
ÉC
= fb− ,
iff
f ∂Ω−
D
f t=0
= f in ,
admet une unique solution généralisée f donnée par la même formule que dans le cas
70 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
classique, à savoir que, p.p. en (t, x) ∈ R+ × Ω, l’on a
IQ
Z t
N
f (t, x) = 1t≤τx f in (x − tv) exp − a(s, x + (s − t)v)ds
H
0
Z t
tes
EC
di
+ 1t>τx fb− (t − τx , x∗ ) exp − a(s, x + (s − t)v)ds
er
t−τx
t
T
in
Z t Z t
LY
on
+ exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ S(s, x + (s − t)v)ds
cti
(t−τx )+ s
PO
du
où on rappelle que rop
re
LE
/ Ω} , et x∗ = x − τx v .
τx = inf{t ≥ 0 | x − tv ∈
et
n
O
io
iff
∂fb −
D
Précisons le sens dans lequel une solution généralisée du problème aux limites ci-
U
que
lim f (t, x + tv) = f in (x) p.p. en x ∈ Ω ,
N
t→0+
H
di
ter
s→0+
in
LY
Remarquons que l’on n’a pas prescrit la valeur au bord de f sur la partie carac-
tio
vitesse v issues de ∂Ω0 peuvent entrer dans Ω — cf. Figure 2.6. Il en résulte que la
p ro
ci-dessus ne définit pas f sur les points de Ω atteints par ces trajectoires. Mais ce
et
n
O
E
U
IQ
Il est intéressant de comparer ce résultat avec le Lemme 2.2.4. Sous l’hypothèse
que Ω est un ouvert à bord de classe C 1 convexe, l’énoncé (a) du Lemme 2.2.4 assure
N
que l’ensemble
H
(∂Ω0 + Rv) ∩ Ω
tes
EC
di
est vide. Sans l’hypothèse de convexité, cet ensemble n’est pas forcément vide, comme
er
le montrent les exemples correpondant aux Figures 2.6 et 2.7. Mais le lemme de Bardos
t
T
in
montre que ce même ensemble est de mesure nulle, et dans le cadre des solutions
LY
on
cti
généralisées, cette information suffit. Cette seule observation suggère que la notion
PO
du
de solution généralisée introduite ci-dessus fournit le bon cadre mathématique pour
ro
l’étude des équations de transport, puisqu’il permet de traiter les problème aux limites
p
re
LE
io
[51], ou encore [38], p. 183 ; elle peut sans inconvénient être sautée par les lecteurs qui
us
ÉC
iff
ignoreraient ce théorème.
D
Ψ : ∂Ω × R 3 (y, t) 7→ y + tv ∈ RN .
tes
di
TE
ter
n
tio
d
ro
4. On s’est limité ici à des ouverts à bord de classe C 1 . Dans la pratique, on a affaire à des ouverts
p
à bord de classe C 1 par morceaux. Un ouvert Ω de RN est dit “à bord de classe C 1 par morceaux” si
re
LE
tout point de Ω admet un voisinage ouvert pour la topologie induite qui soit C 1 -difféomorphe à un
et
ouvert d’un polyèdre de RN pour la topologie induite. Contrairement au cas des ouverts de classe
n
O
io
C 1 , il n’est pas possible de définir un champ de vecteurs unitaire normal en tout point de ∂Ω lorsque
us
ÉC
Ω est un ouvert à bord de classe C 1 par morceaux. Par exemple, lorsque Ω est un polyèdre de R3 ,
iff
le champ unitaire normal extérieur n’est défini que sur les faces du polyèdre, et pas sur les arêtes,
D
ni sur les sommets. Mais le champ unitaire normal extérieur à un ouvert à bord de classe C 1 par
morceaux est défini p.p. sur le bord, ce qui suffit à assurer la validité de la formule de Green. Tous
les résultats de ce chapitre et des deux suivants peuvent être adaptés assez facilement au cas des
ouverts de classe C 1 par morceaux, au prix de lourdeurs techniques supplémentaires que nous avons
préféré éviter au lecteur.
72 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
est contenu dans l’ensemble des valeurs critiques de l’application Ψ qui est de classe
C 1 entre variétés différentiables d’égales dimensions. D’après le théorème de Sard, cet
N
ensemble est donc de mesure nulle.
H
Démonstration du Théorème 2.3.2. Soit N 0 ⊂ Ω de mesure nulle tel que f in
tes
EC
soit définie et localement bornée sur Ω \ N 0 , et soit Nb ⊂ R+ × ∂Ω− , ensemble de
di
mesure nulle tel que fb− soit définie et localement bornée sur R+ × ∂Ω− \ Nb . Notons
ter
T
in
Nd := ({0} × N 0 ) ∪ Nb ∪ (R+ × ∂Ω0 ) + R+ (1, v) ∩ (R+ × Ω) .
LY
on
cti
Observons que
PO
du
({0} × N 0 ) + R+ (1, v) = φ̃(N 0 × R+ ) ,
pro
Nb + R+ (1, v) = ψ̃(Nb × R+ ) ,
re
LE
et
io
us
iff
D
tandis que
ψ̃ : (R × ∂Ω) × R 3 ((t, y), s) 7→ (t + s, y + sv) ∈ R × RN .
Les applications φ̃ et ψ̃ sont évidemment lipschitziennes. Donc les ensembles ({0} ×
N 0 ) + R+ (1, v) et Nb + R+ (1, v) sont Lebesgue-négligeables comme images d’en-
sembles Lebesgue-négligeables par des applications lipschitziennes entre variétés de
même dimension.
Comme
Nd ⊂ A ∪ B ∪ C ,
E
avec
U
A = ({0} × N 0 ) + R+ (1, v) ,
IQ
B = Nb + R+ (1, v) ,
N
ter
dans R+ × Ω.
in
n
tio
Z t+s
d
ro
0
et
!
O
Z t+s
io
us
ÉC
t+s−τx+sv
Z t+s Z t+s
+ exp − a(θ, x + sv + (θ − t − s)v)dθ
(t+s−τx+sv )+ σ
× S(σ, x + sv + (σ − t − s)v)dσ ,
2.3. SOLUTIONS GÉNÉRALISÉES 73
E
U
pour tout s ∈ R tel que x + sv ∈ Ω. Comme
IQ
N
τx+sv = τx + s ,
H
le membre de droite dans l’égalité ci-dessus devient
tes
EC
Z t+s
di
er
in
f (t + s, x + sv) = 1t≤τx f (x − tv) exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ
t
T
in
0
LY
on
Z t+s
cti
+ 1t>τx fb− (t − τx , x∗ ) exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ
PO
du
t−τx
Z t+s Z t+s
ro
p
re
et
(t−τx )+ σ
n
O
io
Comme tous les intégrandes ci-dessus sont des fonctions continues, la fonction
us
ÉC
iff
s 7→ f (t + s, x + sv)
D
− ∗
− 1t>τx fb (t − τx , x )a(t + s, x + sv) exp − a(θ, x + (θ − t)v)dθ
U
t−τx
Z Z
IQ
t+s t+s
−a(t+s, x+sv) exp − a(θ, x+(θ−t)v)dθ S(σ, x+(σ−t)v)dσ
N
(t−τx )+ σ
H
+ S(t + s, x + sv) ,
tes
C
di
c’est-à-dire que
TE
ter
in
d
f (t + s, x + sv) = −a(t + s, x + sv)f (t + s, x + sv) + S(t + s, x + sv)
LY
ds
tio
uc
PO
pour tout (t, x) ∈ (R+ × Ω) \ Nd et pour tout s tel que (t + s, x + sv) ∈ R∗+ × Ω.
d
ro
De plus
p
re
LE
Z t
et
in
lim f (t, x + tv) = lim f (x) exp − a(s, x + sv)ds = f in (x)
n
O
io
t→0+ t→0+ 0
us
ÉC
iff
0
pour tout x ∈ Ω \ N , tandis que
D
Z t+s
lim f (t + s, y + sv) = lim+ fb− (t, y) exp − a(θ, y + (θ − t)v)dθ
s→0+ s→0 t
= fb− (t, y)
74 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
pour tout (t, y) ∈ (R+ × ∂Ω− ) \ Nb , puisque τy+sv = s → 0. Cette fonction est donc
IQ
bien une solution généralisée du problème aux limites.
N
Réciproquement, supposons que f est solution généralisée du problème aux limites.
H
Alors il existe Nf ⊂ R+ × Ω de mesure nulle tel que
tes
EC
di
la fonction s 7→ f (t + s, x + sv) soit de classe C 1
t er
T
in
LY
on
et
cti
d
PO
du
f (t + s, x + sv) = −a(t + s, x + sv)f (t + s, x + sv) + S(t + s, x + sv)
ds ro
p
re
LE
io
t→0+
iff
s→0+
pour tout s ∈]−min(t, τx ), 0[. Intégrons chaque membre de cette égalité sur l’intervalle
U
Z −t+
N
→0 0
tes
Z Z
C
0 s
di
ter
→0+ −t+ 0
in
Z t
LY
= f in (x − tv) exp −
tio
a(t − θ, x − θv)dθ
uc
PO
0
Z t Z s
d
ro
0 0
Z t
et
in
n
io
us
0
ÉC
Z t Z t
iff
D
pour tout (t, x) ∈ (R+ ×Ω)\(Nf ∪Nd ). (La seconde égalité s’obtient par le changement
de variable s 7→ −s, et la troisième par le changement de variables s 7→ t − s.)
2.4. PRINCIPE DU MAXIMUM 75
E
U
IQ
Au contraire, si t > τx , on trouve que
Z
N
−τx +
f (t, x) = lim+ f (t − τx + , x − (τx − )v) exp a(t + θ, x + θv)dθ
H
→0 0
tes
Z Z s
EC
0
di
+ lim S(t + s, x + sv) exp a(t + θ, x + θv)dθ ds
ter
→0+ −τx +
T
0
in
Z τx
LY
on
= fb− (t − τx , x∗ ) exp − a(t − θ, x − θv)dθ
cti
PO
du
Z τx Z s
ro
+ S(t − s, x − sv) exp − a(t − θ, x − θv)dθ ds
p
re
LE
0 0
Z t
et
= fb− (t − τx , x∗ ) exp −
n
a(θ, x + (θ − t)v)dθ
O
io
us
t−τx
ÉC
Z Z t
iff
t
D
pour tout (t, x) ∈ (R+ × Ω) \ (Nf ∪ Nd ), grâce aux mêmes changements de variables.
Notation : lorsque X est un espace topologique, on note Cb (X) l’espace des fonctions
IQ
Dans la suite de ce cours, nous aurons souvent besoin d’estimer des solutions
H
paramètre. Ce sera notamment le cas pour les questions d’approximation par la dif-
C
di
fusion dont nous avons donné une idée au chapitre précédent, ou encore d’homogé-
TE
ter
d’une façon a priori inconnue d’un ou plusieurs paramètres destinés à tendre vers
uc
PO
une ou plusieurs valeurs limites, les données au bord correspondant à ces solutions en
ro
Il est donc extrêmement utile pour étudier les solutions d’équations de transport
et
n
io
iff
E
U
IQ
généralisée f du problème
∂
N
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x) + S(t, x), x ∈ Ω, t > 0 ,
H
tes
f ∂Ω− = fb− ,
EC
di
er
t
f t=0 = f in ,
T
in
LY
on
cti
vérifie, pour tout T > 0, et en notant a− (t, x) = max(0, −a(t, x)),
PO
du
ro
kf kL∞ ([0,T ]×Ω) ≤ eT ka− kL∞ (R+ ×Ω) T kSkL∞ (R+ ×Ω)
p
re
LE
et
n
O
io
+ eT ka− kL∞ (R+ ×Ω) max kf in kL∞ (Ω) , kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− ) .
us
ÉC
iff
D
impliquent que
f ≥ 0 p.p. sur R∗+ × Ω .
Z t
U
in
f (t, x) = 1t≤τx f (x − tv) exp − a(s, x + (s − t)v)ds
IQ
0
Z t
N
t−τx
Z Z t
tes
t
C
di
ter
(t−τx )+ s
in
LY
Z
d
t
ro
0
Z t
et
− ∗
n
io
t−τx
us
ÉC
Z Z
iff
t t
D
E
U
p.p. en (t, x) ∈ R+ × Ω, puisque toutes les intégrales intervenant au membre de droite
IQ
de l’égalité ci-dessus portent sur des intervalles de longueur au plus t ≤ T . On en
N
déduit la majoration annoncée en remarquant que
tes
1t≤τx kf in kL∞ (Ω) + 1t>τx kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− )
EC
di
er
≤ max kf in kL∞ (Ω) , kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− ) .
t
T
in
LY
on
Ceci complète la démonstration.
cti
PO
du
Nous utiliserons très souvent, dans la suite de ce cours, les deux cas particuliers
suivants de l’estimation ci-dessus.
pro
re
LE
Cas particuliers :
et
n
O
kf kL∞ ([0,T ]×Ω) ≤ T kSkL∞ (R+ ×Ω) + max kf in kL∞ (Ω) , kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− )
pour tout T ≥ 0.
(2) Si on a à la fois a ≥ 0 et S = 0, alors
kf kL∞ (R+ ×Ω) ≤ max kf in kL∞ (Ω) , kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− ) .
Le même énoncé vaut aussi pour les fonctions harmoniques sur O — c’est-à-dire
di
TE
ter
n
tio
dessus est vraie ; c’est pourquoi on appelle souvent ce type d’énoncé un principe du
uc
PO
maximum faible — par opposition au principe du maximum fort qui vaut pour les
d
ro
et
iff
D
E
U
IQ
du problème aux limites en fonction de la taille de ses données. Le principe du maxi-
mum étudié dans la section précédente est évidemment une façon d’y parvenir. Dans
N
cette section, nous allons présenter une autre estimation du même genre, mais en
H
moyenne quadratique — alors que le principe du maximum fournit une estimation
tes
EC
pour la norme de la convergence uniforme.
di
ter
T
Proposition 2.5.1 Soient Ω ouvert de RN à bord de classe C 1 et v ∈ RN \ {0},
in
LY
on
ainsi que deux fonctions a ≡ a(t, x), S ≡ S(t, x) ∈ C 1 (R+ × Ω). Soient des données
cti
initiales f in ∈ C 1 (Ω) et au bord fb− ∈ C 1 (R+ × ∂Ω− ) vérifiant les conditions de
PO
du
compatibilité ro
f in (y) = fb− (0, y) , y ∈ ∂Ω− ,
p
re
LE
et
et
n
∂fb −
O
io
∂t
iff
D
f t=0 = f in ,
U
IQ
d
kf (t, ·)k2L2 (Ω) ≤ kf (t, ·)k2L2 (Ω) +kS(t, ·)k2L2 (Ω) +kfb− (t, ·)k2L2 (∂Ω− ;|v·nx |dσ(x)) .
H
dt
tes
C
di
ter
in
tio
≤ et kf in k2L2 (Ω) +kSk2L2 ([0,T ]×Ω) +kfb− k2L2 ([0,T ]×∂Ω− ;|v·nx |dtdσ(x)) .
uc
PO
d
ro
le signe somme, on a
et
n
Z Z
O
io
d ∂f
us
1 2
f (t, x) dx = f (t, x) (t, x)dx
ÉC
2
iff
dt Ω Ω ∂t
Z
D
E
U
IQ
D’une part, d’après la formule de Green, en notant dσ(x) l’élément de surface sur
∂Ω et nx le vecteur unitaire normal à ∂Ω au point x, dirigé vers l’extérieur de Ω,
N
Z Z
H
1 2 1 2
− v · ∇ x f (t, x) dx = − 2 f (t, x) v · nx dσ(x)
tes
2
EC
Ω ∂Ω+
di
Z
er
1 2
+ 2 f (t, x) |v · nx |dσ(x)
t
T
in
∂Ω−
LY
Z
on
cti
1 − 2
≤ 2 fb (t, x) |v · nx |dσ(x)
PO
du
∂Ω−
ro
p
puisque v · nx > 0 sur ∂Ω+ .
re
LE
et
D’autre part Z
n
O
io
Ω
iff
D
de sorte que
Z Z Z
d
f (t, x)2 dx ≤ 2 f (t, x)S(t, x)dx + fb− (t, x)2 |v · nx |dσ(x) .
dt Ω Ω ∂Ω−
On en déduit que
d
kf (t, ·)k2L2 (Ω) ≤ kf (t, ·)k2L2 (Ω) + kS(t, ·)k2L2 (Ω)
dt
+kfb− (t, ·)k2L2 (∂Ω− ;|v·nx dσ(x)) ,
E
U
d −s
e kf (s, ·)k2L2 (Ω)
H
ds
tes
C
≤ e−s kS(s, ·)k2L2 (Ω) + kfb− (s, ·)k2L2 (∂Ω− ;|v·nx dσ(x))
di
TE
ter
in
n
tio
uc
PO
d’où la deuxième inégalité de la proposition par intégration sur [0, t] de chaque membre
d
ro
de l’inégalité ci-dessus.
p
re
LE
et
io
us
ÉC
iff
Jusqu’ici, nous avons étudié uniquement l’équation de transport sous l’angle des
D
problèmes d’évolution. Bien que les problèmes d’évolution soient en principe les pro-
blèmes fondamentaux, et que leur analyse soit nécessaire à la compréhension des
régimes transitoires, il faut aussi en pratique étudier les régimes permanents, ce qui
conduit à considérer des équations de transport stationnaires.
80 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
Il existe plusieurs manières d’introduire l’équation de transport stationnaire. En
voici deux.
N
Considérons le problème aux limites
H
∂
tes
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(t, x)f (t, x), x ∈ Ω, t > 0 ,
EC
di
ter
f ∂Ω− = fb− ,
T
in
LY
on
cti
f t=0 = f in ,
PO
du
ro
où Ω est un ouvert à bord de classe C 1 de RN , où la fonction a est continue sur
p
re
LE
−
R+ × Ω, où la donnée initiale f in ∈ L∞ ∞ −
loc (Ω) et la donnée au bordfb ∈ Lloc (∂Ω ).
et
n
io
iff
la fonction f ≡ f (t, x) par la suite de fonctions (fk (x))k≥0 , l’idée étant que
D
f (x)−f (x)
IQ
k
∆t
k−1
+ v · ∇x fk (x) = −a(k∆t, x)fk (x), x ∈ Ω, k ≥ 1 ,
N
fk ∂Ω− = fb− (k∆t, ·) ,
H
tes
C
di
f0 = f in ,
TE
ter
in
n
tio
1
uc
PO
1
∆t fk (x) + v · ∇x fk (x) + a(k∆t, x)fk (x) = ∆t fk−1 (x), x ∈ Ω, k ≥ 1 ,
d
ro
p
et
n
O
f0 = f in .
io
us
ÉC
iff
On voit donc que la fonction fk est obtenue connaissant la fonction fk−1 en résol-
D
E
U
IQ
où λ > 0, où le taux d’amortissement ou d’amplification A est continu sur Ω, tandis
que le terme source Q appartient à L∞ (Ω) et la donnée au bord Fb− à L∞ (∂Ω− ).
N
1 1
Dans le cas présent, on a λ = ∆t , F = fk , A = a(k∆t, ·), Q = ∆t fk−1 , et
H
−
Fb = fb− (k∆t, ·).
tes
EC
di
On voit donc qu’il est très naturel d’avoir à résoudre des équations de transport
er
t
T
stationnaires — et nous retrouverons ce type de problème plus loin dans ce cours,
in
LY
lorsqu’il sera question de méthodes numériques pour l’équation de transport.
on
cti
Mais il existe aussi une autre manière d’arriver à l’équation de transport station-
PO
du
naire ci-dessus. pro
Partons du problème d’évolution
re
LE
et
∂
∂t + v · ∇x f (t, x) = −a(x)f (t, x), x ∈ Ω, t > 0 ,
n
O
io
us
ÉC
iff
f ∂Ω− = fb− ,
D
f t=0 = f in .
Cette transformation est bien définie, par exemple pour φ ∈ L∞ (R+ ), auquel cas
E
1
IQ
|Φ(λ)| ≤ kφkL∞ .
λ
N
On notera
H
Z +∞
tes
F (λ, x) =
di
TE
0
ter
in
n
tio
d
kf kL∞ (R+ ×Ω) ≤ max kf in kL∞ (Ω) , kfb− kL∞ (R+ ×∂Ω− ) < +∞
p ro
re
LE
de sorte que la fonction F (λ, x) est bien définie pour tout λ > 0 et p.p. en x ∈ Ω. Si f
et
est de classe C 1 sur R+ × Ω, — ce qui est le cas lorsque Ω est convexe, les fonctions
n
O
io
iff
E
U
pour tout y ∈ ∂Ω− — on aura d’une part
IQ
Z Z
N
+∞ +∞
−λt
e v · ∇x f (t, x)dt = v · ∇x e−λt f (t, x)dt ,
H
0 0
tes
EC
di
et d’autre part, en intégrant par parties,
er
t
T
in
Z +∞ h it=∞ Z +∞
−λt ∂f
LY
on
−λt
e (t, x)dt = e f (t, x) +λ e−λt f (t, x)dt
cti
0 ∂t t=0 0
PO
du
= λF (λ, x) − f in (x) .
pro
re
LE
∂
O
io
ÉC
iff
D
f ∂Ω− = fb− ,
f t=0 = f in ,
sa transformée de Laplace en temps, F ≡ F (λ, x), est, pour tout λ > 0, solution du
problème stationnaire
λF (λ, x) + v · ∇x F (λ, x) + a(x)F (λ, x) = f in (x), x ∈ Ω,
= Fb− (λ, ·) ,
E
F (λ, ·) ∂Ω−
U
IQ
où Z +∞
Fb− (λ, y) = e−λt fb− (t, y)dt , y ∈ ∂Ω− .
N
0
H
tes
di
ter
Théorème 2.3.2, on a
in
LY
Z t
n
tio
0
Z t
p ro
− ∗
+ 1t>τx fb (t − τx , x ) exp − a(x + (s − t)v)ds
re
LE
et
t−τx
n
O
io
iff
Z Z t
D
τx
in
F (λ, x) = f (x − tv) exp −λt − a(x − sv)ds dt
0 0
Z +∞ Z τx
− ∗
+ fb (t − τx , x ) exp −λt − a(x − sv)ds dt .
τx 0
2.6. TRANSPORT STATIONNAIRE 83
E
U
Lorsque fb− ≡ fb− (y) est indépendante de t, sa transformée de Laplace vaut, pour tout
IQ
λ > 0,
N
1
Fb− (λ, y) = fb− (y) , y ∈ ∂Ω− ,
H
λ
tes
EC
de sorte que
di
er
Z τx Z t
t
T
in
F (λ, x) = f in (x − tv) exp −λt − a(x − sv)ds dt
LY
on
0 0
Z τx Z +∞
cti
PO
du
− ∗
+ fb (x ) exp − roa(x − sv)ds e−λt dt
0 τx
p
Z Z t
re
LE
τx
in
et
0 0
io
Z τx
us
ÉC
− ∗
+ 1τx <+∞ Fb (λ, x ) exp −λτx − a(x − sv)ds .
iff
D
si et seulemement si la fonction
tes
C
di
TE
s 7→ F (x + sv)
ter
in
n
tio
uc
PO
d
λF (x + sv) + F (x + sv) + A(x + sv)F (x + sv) = Q(x + sv) , x + sv ∈ Ω ,
d
ro
ds
p
re
LE
p.p. en x ∈ Ω.
et
n
O
io
E
U
Soient λ > 0, Q ∈ Cb (Ω) et Fb− ∈ L∞ (∂Ω− ). Alors le problème aux limites
IQ
N
λF (x) + v · ∇x F (x) + A(x)F (x) = Q(x), x ∈ Ω,
H
tes
= Fb− ,
EC
F ∂Ω−
di
ter
admet une unique solution généralisée F ∈ L∞ (Ω), qui est donnée par la formule
T
in
LY
on
Z τx Z s
cti
F (x) = exp −λs − A(x − θv)dθ Q(x − sv)ds
PO
du
0 0 ro
Z τx (2.2)
p
− ∗
re
LE
0
n
O
io
Z s
U
égalité pour s ∈] − τx , 0[ :
H
Z s
tes
C
di
ter
s→(−τx ) 0
in
Z 0 Z s
LY
−τx 0
PO
Z τx Z −s
d
ro
0 0
Z τx Z s
et
=
O
io
0 0
us
ÉC
iff
Supposons dans un premier temps que τx = +∞. Alors, comme F ∈ L∞ (Ω), λ > 0
D
E
U
lorsque sn → −∞. Par conséquent
IQ
Z Z
N
+∞ s
F (x) = exp −λs − A(x − θv)dθ Q(x − sv)ds
H
0 0
tes
EC
di
p.p. en x ∈ Ω tel que τx = +∞.
er
t
T
in
Au contraire, si τx < +∞, alors
LY
on
Z s
cti
PO
− ∗
= Fb (x ) exp −λτx − A(x − θv)dθ .
et
0
n
O
io
us
Donc
ÉC
Z Z
iff
τx s
D
On laisse au lecteur le soin de vérifier que la formule ci-dessus définit bien une
solution généralisée de l’équation de transport stationnaire.
L’équation de transport stationnaire vérifie également une estimation L∞ analogue
au principe du maximum que nous avons déjà exposé dans le cas d’évolution.
E
U
tes
C
ter
LY
d
F = Fb− ,
ro
∂Ω−
p
re
LE
vérifie l’estimation
et
n
O
io
1
us
ÉC
λ
D
F ≥0 p.p. sur Ω .
86 CHAPITRE 2. EQUATION DE TRANSPORT
E
U
IQ
Démonstration. Partons de la formule du théorème précédent donnant la solution
généralisée F :
N
Z τx Z s
H
F (x) = exp −λs − A(x − θv)dθ Q(x − sv)ds
tes
EC
0 0
di
Z τx
er
− ∗
t
T
+ 1τx <+∞ Fb (x ) exp −λτx − A(x − θv)dθ ,
in
LY
0
on
cti
p.p. en x ∈ Ω. Donc, p.p. en x ∈ Ω,
PO
du
Z τx
p ro
re
|F (x)| ≤
et
0
Z τx
n
O
io
iff
0
D
1 − e−λτx
= kQkL∞ (Ω) + kFb− kL∞ (∂Ω− ) e−λτx
λ
1
≤ max kQkL∞ (Ω) , kFb− kL∞ (∂Ω− ) .
λ
La positivité de F lorsque Q ≥ 0 p.p. sur Ω et Fb− ≥ 0 p.p. sur ∂Ω− se lit de façon
triviale sur la formule explicite donnant F .
E
2.7 Exercices
U
IQ
∂f ∂f
H
∂t ∂x
C
di
TE
ter
pour une vitesse v ∈ R donnée et avec une condition initiale f0 (x). Montrer que
in
Z
LY
t
tio
−A(x,t,t)
f (t, x) = e f0 (x − tv) + e−A(x,t,s) S(t − s, x − vs)ds ,
uc
PO
0
d
p ro
et
qui fournit évidemment la solution de cet exercice. Une autre approche consiste à
io
us
ÉC
que doit vérifier A pour que f soit solution de l’équation de transport. Il ne reste plus
D
qu’à montrer que la solution de cette équation est donnée par la formule du théorème :
Z s
A(x, t, s) = − σ(t − τ, x − τ v)dτ .
0
2.7. EXERCICES 87
E
U
IQ
Exercice 2.2 (Cas “ stationnaire ”) On considère l’équation
∂f ∂f
N
(t, x) + v (t, x) + σf (t, x) = S(t, x) , x ∈ R , t > 0 ,
∂t ∂x
tes
∗
pour x ∈ R, v ∈ R donné et σ constant. On cherche une solution de la forme
EC
di
f (t, x) = eλt fb(x).
ter
T
in
LY
1. Montrer que dans ce cas S doit être de la forme
on
cti
S(t, x) = s(x)eλt .
PO
du
ro
2. Quelle est l’équation satisfaite par fb ? Montrer, en supposant fb bornée, que
p
re
LE
Z
et
1 x −(σ+λ) x−y
fb(x) = e v s(y)dy
n
O
io
v −∞
us
ÉC
iff
ou Z
1 ∞ (σ+λ) y−x
D
fb(x) = − e v s(y)dy ,
v x
suivant le signe de (σ + λ)/v (on suppose σ + λ 6= 0).
3. Comment ces formules se généralisent-elles en dimension supérieure ?
Indications : la première formule recherchée est à variables séparées : on l’obtient
en insérant la forme de f directement dans l’équation. Les fonctions proposées au
point 2 sont “évidemment” solutions : mais il faut vérifier l’intégrabilité, et c’est là
que le signe de (σ+λ)/v entre en ligne de compte. Pour la question 3, voir le Théorème
2.6.2.
E
U
Exercice 2.3 (Un modèle sans condition au bord) On considère une popula-
IQ
tion de cellules avec un modèle structuré en âge a ≥ 0. L’inconnue est n(t, a). Le
vieillissement se contrôle par l’ajout journalier d’une substance chimique représenté
N
tes
C
0 ≤ v(a) ≤ 1 , a ≥ 0.
di
TE
ter
∂n ∂
tio
+ (v(a)n) = 0 .
∂t ∂a
uc
PO
2. Soit Z ∞
et
io
0
us
ÉC
E
U
IQ
3. Déterminer n en fonction de la condition initiale n0 , le nombre de cellules par
tranche d’âge à t = 0.
N
4. Montrer que si 0 ≤ v(a) ≤ Ca pour a proche de 0, alors le modèle n’a pas
H
besoin de condition au bord de type natalité donnée (n(0, t) = . . .) pour être
tes
EC
bien posé.
di
er
5. On suppose v(a) > 0 pour a > 0. Montrer qu’on a le même résultat sous la
t
T
in
condition supplémentaire
LY
on
Z 1
cti
1
da = ∞ .
PO
du
0 v(a) ro
p
Indications : comme la fonction v est continue en 0, les conditions des questions 4
re
LE
et
et 5 impliquent que la vitesse v(0) est nulle. Dans ces conditions cela explique pourquoi
n
O
il n’y a pas besoin de condition “au bord” en a = 0 pour que le modèle soit bien posé.
io
us
ÉC
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 3 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
L’équation de Boltzmann
p
re
LE
et
n
O
linéaire
io
us
ÉC
iff
D
RN
IQ
tes
Comme l’équation de Boltzmann linéaire peut être utilisée dans des contextes
C
di
ter
vitesses v admissibles selon le modèle considéré — et par conséquent pour ce qui est
in
n
tio
La notation Z
uc
PO
φ(w)dµ(w)
ro
RN
p
re
LE
(a) l’intégrale de Lebesgue avec une fonction “poids” E ≡ E(w) ≥ 0 mesurable sur
io
us
RN : Z
ÉC
iff
φ(w)E(w)dw
D
RN
1. Le lecteur ayant quelque familiarité avec la théorie de la mesure pourra résumer les exemples
a)-e) ci-dessous en supposant que µ est une mesure de Radon positive sur RN . Toutefois, aucune
connaissance en théorie de la mesure n’est nécessaire pour la compréhension de ce chapitre.
89
90 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
pour toute fonction φ ∈ L1 (RN , Edw) ; ou bien
IQ
(b) l’intégrale de Lebesgue
N
Z
H
φ(w)dw
tes
V
EC
di
er
sur V, boule ou couronne sphérique de RN , pour toute fonction φ ∈ L1 (V) ; ou bien
t
T
in
encore
LY
on
(c) l’intégrale de Lebesgue
cti
Z
PO
du
φ(w)dw
ro
p
V
re
LE
et
Z
D
φ(w)dw
SN −1
(f) toute combinaison linéaire à coefficients positifs des exemples (a)-(e) ci-dessus.
IQ
d) à tous les modèles mettant en jeu des particules monocinétiques — comme par
H
exemple le transfert radiatif, tandis que le cas (e) correspond à la discrétisation d’une
tes
C
di
équation cinétique en la seule variable de vitesse. Ce dernier cas n’est pas sans intérêt,
TE
ter
n
tio
qualité de l’approximation numérique. On remarquera que les exemples (b) et (c) sont
d
ro
io
théorie du problème aux limites pour cette même équation et sa variante stationnaire.
us
ÉC
iff
dent, l’équation de Boltzmann met en jeu des phénomènes d’échange par rapport au
vecteur vitesse v : c’est le rôle du noyau intégral k(t, x, v, w) que de modéliser ce type
d’échange. Il n’est donc plus possible de considérer v comme un paramètre, comme
cela a été fait dans le chapitre précédent.
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 91
E
U
3.1 Le problème de Cauchy pour l’équation de Boltz-
IQ
mann linéaire
N
H
Nous allons appliquer les méthodes de résolution de l’équation de transport déve-
tes
EC
di
loppées dans le chapitre précédent au cas de l’équation de Boltzmann linéaire la plus
er
générale.
t
T
in
On considère donc l’équation intégro-différentielle
LY
on
cti
PO
∂
du
+ v · ∇x f (t, x, v) + a(t, x, v)f (t, x, v)
ro
∂t
Z
p
re
LE
RN
O
io
us
ÉC
Z
Kf (t, x, v) = k(t, x, v, w)f (t, x, w)dµ(w) , (3.1)
RN
théorie du problème aux limites. En effet, pour que la solution d’une équation de
transport dans un domaine à bord régulier de RN , même convexe, soit de classe
H
C 1 , il faut imposer aux conditions initiales et sur le bord de vérifier des conditions
tes
C
di
ter
où l’équation de transport est posée n’est pas convexe, la solution du problème aux
in
n
tio
io
us
ÉC
Définition 3.1.1 Soit Q ≡ Q(t, x, v), fonction continue sur ]0, T [×Ω × RN . Une
iff
D
fonction f ≡ f (t, x, v) continue sur ]0, T [×Ω × RN est solution généralisée de l’équa-
tion de Boltzmann linéaire
∂f
+ v · ∇x f + af = Kf + Q
∂t
92 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
si et seulement si, pour tout (t, x, v) ∈]0, T [×Ω × RN , la fonction
IQ
s 7→ f (t + s, x + sv, v) est de classe C 1 pour x + sv ∈ Ω,
N
H
et vérifie, pour tout s ∈ R t.q. x + sv ∈ Ω,
tes
EC
d
di
f (t + s, x + sv, v) + a(t + s, x + sv, v)f (t + s, x + sv, v)
er
ds
t
T
in
= (Kf + Q)(t + s, x + sv, v) .
LY
on
cti
A vrai dire, ce n’est pas la notion la plus générale de solution que l’on pourrait
PO
du
imaginer. Par exemple, il suffirait de demander que la fonction
pro
s 7→ f (t + s, x + sv, v)
re
LE
et
io
iff
treindre au cas où cette fonction est de classe C 1 permet d’éviter le recours à des
D
problème de Cauchy pour l’équation de Boltzmann linéaire posée dans l’espace des
H
phases RN N
x × Rv .
tes
C
di
ter
n
tio
0 ≤ a ∈ Cb ([0, T ] × RN N N N N
x × Rv ) et 0 ≤ k ∈ Cb ([0, T ] × Rx × Rv × Rw ) ,
uc
PO
et que de plus
ro
Z
p
re
LE
io
Alors le problème
us
ÉC
∂f
iff
∂t + v · ∇x f + af = Kf + Q , t ∈]0, T [ , x, v ∈ RN
D
f t=0
= f in
admet une unique solution généralisée f ∈ Cb ([0, T ] × RN × RN ) .
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 93
E
U
IQ
Contrairement au cas de l’équation de transport étudiée au chapitre précédent, on
ne dispose pas, pour l’équation de Boltzmann linéaire, de formule explicite commode
N
en donnant la solution. Il est toujours possible d’écrire la solution sous forme d’une
H
série dont le n-ième terme général est une intégrale sur un simplexe de dimension
tes
EC
croissant avec n, en itérant sur la formule de Duhamel (cf. la démonstration du Théo-
di
er
rème 3.1.2 pour une présentation équivalente quoique légèrement différente). Une telle
t
T
in
formule s’interprète très simplement comme l’analogue d’une formule des caractéris-
LY
on
tiques pour l’équation de transport dans le cadre des processus stochastiques — voir
cti
la section 3.3.
PO
du
Plus précisément, la formule découlant de l’application de la méthode des carac-
ro
p
téristiques ne donne qu’une relation implicite portant sur la solution généralisée f —
re
LE
iff
Z t
f (t, x, v) = exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds f in (x − tv, v)
0
Z t Z t
+ (Kf + Q)(s, x + (s − t)v, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ ds ;
0 s
in
f (t, x, v) = f (x − tv, v) + (Kf + Q − af )(s, x + (s − t)v, v)ds .
U
0
IQ
à l’équation de transport
H
∂
tes
+ v · ∇x f + af = S
C
∂t
di
TE
ter
avec
in
S = Kf + Q .
LY
n
tio
Z s
ro
d
p
ds 0
et
Z s
n
O
io
0
iff
D
Pour obtenir la seconde formulation, on applique cette fois la méthode des caracté-
ristiques à l’équation de transport
∂
+ v · ∇x f = S ,
∂t
94 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
IQ
avec
S = Kf − af + Q .
N
C’est-à-dire que l’on écrit que
tes
EC
d
di
f (t + s, x + sv, v) = (Kf − af + Q)(t + s, x + sv, v) .
er
ds
t
T
in
LY
La démonstration du théorème 3.1.2 ci-dessus est basée sur un argument de point
on
cti
fixe pour la 1ère formulation intégrale. Autrement dit, on cherche une fonction f ∈
PO
du
Cb ([0, T ] × RN × RN ) telle que pro
f = F [f in , Q] + T f ,
re
LE
et
n
O
en posant
io
us
ÉC
Z Z t
iff
t
D
et
Z t
in in
F [f , Q](t, x, v) = f (x − tv, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ
0
Z t Z t
+ Q(s, x + (s − t)v, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ ds .
0 s
E
f = F [f in , Q] + T f ,
IQ
N
X
di
f := T n F [f in , Q] .
TE
ter
in
n≥0
LY
n
tio
XT := Cb ([0, T ] × RN × RN ) ,
p ro
re
LE
io
Les hypothèses faites sur le noyau de transition k montrent que K est une appli-
cation linéaire continue sur XT , avec
kKφkXT ≤ M kφkXT
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 95
E
U
pour tout φ ∈ XT , où l’on a noté
IQ
Z
N
M := sup k(t, x, v, w)dµ(w) < +∞ .
H
(t,x,v)∈[0,T ]×RN ×RN RN
tes
EC
di
Définissons pour tout φ ∈ C([0, T ] × RN × RN ) la fonction
er
t
T
in
Z t2
LY
on
Sφ(t1 , t2 , x, v) := φ(θ, x + (θ − t2 )v, v)dθ .
cti
PO
t1
du
ro
D’après le théorème de continuité des intégrales à paramètres, la fonction Sφ est
p
re
LE
Z
O
io
t
us
iff
0
D
0
IQ
de sorte que
N
kT gkXT ≤ M T kgkXT .
H
De même
tes
C
ter
in
n
tio
d
ro
Z
O
io
t
n
kT n−1 g(t1 , ·, ·)kL∞ (RN ×RN ) dt1
us
iff
0
D
Z t Z t1 Z tn−1
n
≤M ... kg(tn , ·, ·)kL∞ (RN ×RN ) dtn . . . dt1
0 0 0
(M t)n
≤ kgkL∞ (RN ×RN ) .
n!
96 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
Par conséquent, pour tout n ≥ 1, l’application linéaire T n est continue de l’espace de
IQ
Banach XT dans lui-même et sa norme vérifie, pour tout n ∈ N
N
(M T )n
H
kT n kL(XT ) ≤ .
tes
n!
EC
di
En particulier, d’après ce qui précède
er
t
T
in
(M T )n
LY
kT n F [f in , Q]kXT ≤ kF [f in , Q]kXT
on
n!
cti
PO
(M T )n
du
≤ (kf in kL∞ (RN ×RN ) + T kQkXT ) ,
ro
n!
p
re
LE
T n F [f in , Q]
n
O
io
us
n≥0
ÉC
iff
X
= F [f in , Q] + T T n F [f in , Q] = F [f in , Q] + T f ,
U
IQ
n≥0
ce qui montre que la fonction f définie par la série ci-dessus vérifie bien la 1ère
N
tes
En particulier, posons
C
di
TE
ter
S = Kf + Q ∈ Cb ([0, T ] × RN × RN ) ;
in
LY
Z t
uc
PO
f (t, x, v) = exp −
ro
0
p
Z t Z t
re
LE
et
0 s
io
us
ÉC
ce qui, d’après le Théorème 2.3.2 (avec τx = +∞), équivaut à dire que, pour tout
iff
∂
∂t + v · ∇x f (·, ·, v) + a(·, ·, v)f (·, ·, v) = S(·, ·, v) ,
f (·, ·, v) t=0
= f in (·, v) .
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 97
E
U
IQ
Donc la fonction f définie par la série ci-dessus est bien solution généralisée de l’équa-
tion de Boltzmann linéaire.
N
Montrons que c’est la seule.
H
S’il existait deux solutions généralisées f1 et f2 du problème de Cauchy ci-dessus
tes
EC
pour l’équation de Boltzmann linéaire, l’on aurait
di
er
f1 = F [f in , Q] + T f1 ,
t
T
in
f2 = F [f in , Q] + T f2 ,
LY
on
cti
de sorte que, par linéarité de l’application T , l’on aurait
PO
du
ro
(f2 − f1 ) = T (f2 − f1 ) .
p
re
LE
et
io
us
Lemme 3.1.3 Avec les mêmes hypothèses et notations que dans le théorème ci-
ÉC
iff
g=Tg
est
g = 0.
Démonstration. Si g ∈ XT vérifie
g = Tg,
alors
E
g = T g = T (T g) = . . . = T n g
U
IQ
pour tout n ∈ N.
Or on a établi dans la démonstration du théorème que, pour tout n ∈ N,
N
(M T )n
H
kT n kL(XT ) ≤ .
tes
C
n!
di
TE
ter
Comme
(M T )n
in
n!
tio
uc
on conclut que
PO
d
ro
(M T )n
p
n!
et
n
io
us
ÉC
linéaire ∂f
∂t + v · ∇x f + af = Kf + Q , t ∈]0, T [ , x, v ∈ RN
f t=0
= f in .
98 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
IQ
Cette solution est en effet donnée par la formule, parfois appelée “série de Duhamel”,
X
N
f= T n F [f in , Q] ,
H
n≥0
tes
EC
di
et chaque terme de la série ci-dessus est explicite en fonction de la donnée initiale
ter
f in et du terme source Q. Comme nous l’avons dit plus haut, nous verrons dans la
T
in
LY
on
section 3.3 comment interpréter l’expression ci-dessus comme l’analogue de la formule
cti
des caractéristiques pour l’équation du transport. La différence entre la formule ci-
PO
du
dessus donnnant la solution de l’équation de Boltzmann linéaire et la formule des
ro
caractéristiques pour l’équation de transport libre est que, dans le cas de l’équation
p
re
LE
io
us
3.1.2
iff
D
0 ≤ a ∈ Cb ([0, T ] × RN N N N N
x × Rv ) et 0 ≤ k ∈ Cb ([0, T ] × Rx × Rv × Rw ) ,
N
H
et que de plus
tes
C
di
Z
TE
ter
Si on a
d
ro
∂f
io
∂t + v · ∇x f + af = Kf + Q , t ∈]0, T [ , x, v ∈ RN ,
us
ÉC
iff
D
f t=0
= f in ,
vérifie
f ≥ 0 sur [0, T ] × RN × RN .
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 99
E
U
IQ
Ce résultat est évidemment très naturel du point de vue physique, puisque f est
censée représenter la densité de nombre des particules dans l’espace des phases.
N
Démonstration. Reprenons les notations de la démonstration du Théorème 3.1.2.
H
La solution généralisée f a été obtenue comme somme de la série de Duhamel
tes
EC
X
di
f= T n F [f in , Q] ,
ter
T
in
n≥0
LY
on
où on rappelle que
cti
PO
du
Z t Z t
ro
T g(t, x, v) := Kg(s, x + (s − t)v, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ ds ,
p
re
LE
0 s
et
et
n
O
io
Z t
us
ÉC
in in
iff
0
Z t Z t
+ Q(s, x + (s − t)v, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ ds .
0 s
F [f in , Q] ≥ 0 sur [0, T ] × RN × RN .
g ≥ 0 sur [0, T ] × RN N N N
x × Rv ⇒ Kg ≥ 0 sur [0, T ] × Rx × Rv .
IQ
Donc
N
g ≥ 0 sur [0, T ] × RN N N N
x × Rv ⇒ T g ≥ 0 sur [0, T ] × Rx × Rv ,
H
tes
di
TE
ter
T n F [f in , Q] ≥ 0 sur [0, T ] × RN × RN
in
LY
pour tout n ≥ 0.
tio
positifs
ro
X
p
f= T n F [f in , Q] ,
re
LE
et
n≥0
n
O
io
X X (M t)n
f (t, x, v) ≤ kT n kL(XT ) kF [f in , Q]kXT ≤ kF [f in , Q]kXT
n!
n≥0 n≥0
E
U
IQ
avec Z
M= sup k(x, v, w)dµ(w) ,
N
(t,x,v)∈[0,T ]×RN ×RN RN
H
mais cette estimation peut être améliorée, comme on va le voir.
tes
EC
di
Proposition 3.1.5 Soient une donnée initiale f in ≡ f in (x, v) ∈ Cb (RN × RN ) et
ter
T
in
un terme source Q ≡ Q(t, x, v) ∈ Cb ([0, T ] × RN × RN ). Supposons que
LY
on
cti
0 ≤ a ∈ Cb ([0, T ] × RN N N N N
x × Rv ) et 0 ≤ k ∈ Cb ([0, T ] × Rx × Rv × Rw ) ,
PO
du
ro
et que de plus
p
re
LE
Z
et
io
iff
∂f
∂t + v · ∇x f + af = Kf + Q , t ∈]0, T [ , x, v ∈ RN ,
f t=0
= f in ,
f (t, x, v) ≤ (kf in kL∞ (RN ×RN ) + T kQkL∞ ([0,T ]×RN ×RN ) )eDt ,
E
où Z
U
tes
di
ter
n
tio
qu’on peut avoir à estimer la solution d’une équation de transport dans des situations
n
O
io
asymptotiques où
us
ÉC
Z
iff
D
K1 = k(t, x, v, w)dµ(w) 1 et a 1 ,
RN
mais où
(K1 − a)+ = O(1) .
3.1. PROBLÈME DE CAUCHY 101
E
U
IQ
Ce genre de situation est typique des cas où l’approximation de l’équation de Boltz-
mann linéaire par une équation de diffusion est justifiée — et d’ailleurs nous verrons
N
que la Proposition 3.1.5 joue un rôle absolument crucial dans la démonstration de
H
cette approximation.
tes
EC
di
Cas particuliers importants :
ter
T
in
1) Supposons que l’absorption domine la création de particules, c’est-à-dire que
LY
on
Z
cti
K1(t, x, v) = k(t, x, v, w)dµ(w) ≤ a(t, x, v) .
PO
du
RN pro
Alors, pour tout (t, x, v) ∈ [0, T ] × RN × RN
re
LE
et
io
us
ÉC
Evidemment
U
Z(t) = kf in kL∞ (RN ×RN ) eDt + tkQkL∞ ([0,T ]×RN ×RN ) E(Dt) , t ≥ 0,
IQ
où z
N
e −1
6 0,
si z =
H
E(z) = z
tes
C
di
1 si z = 0 .
TE
ter
in
Considérons la fonction
LY
n
tio
d
ro
Calculons
p
re
LE
d d
et
io
iff
E
U
IQ
Autrement dit, la fonction g est la solution généralisée du problème de Cauchy
∂g
N
∂t + v · ∇x g + ag = Kg + S ,
H
tes
g = kf in kL∞ (RN ×RN ) − f in ,
EC
t=0
di
er
où
t
T
in
LY
on
S(t, x, v) = kQkL∞ ([0,T ]×RN ×RN ) − Q(t, x, v) + (D − K1 + a)(t, x, v)Z(t) .
cti
PO
du
Comme Z ≥ 0 d’après le calcul ci-dessus, on a pro
S ≥ 0 sur [0, T ] × RN × RN ,
re
LE
et
n
O
tandis que
io
us
iff
t=0
D
g ≥ 0 sur [0, T ] × RN × RN ,
E(Dt) ≤ eDt , t ≥ 0.
E(z) = ≤
(n + 1)! n!
U
n≥0 n≥0
IQ
di
Boltzmann linéaire
TE
ter
in
LY
l’extérieur de Ω.
ro
et
Γ+ = {(x, v) ∈ ∂Ω × RN | v · nx > 0} ,
n
O
io
Γ0 = {(x, v) ∈ ∂Ω × RN | v · nx = 0} ,
us
ÉC
iff
Γ− = {(x, v) ∈ ∂Ω × RN | v · nx < 0} .
D
E
U
IQ
Dans le chapitre 2, on avait supposé que toutes les particules étaient transportées avec
le même vecteur vitesse v, et c’est pourquoi le temps de sortie ne dépendait que de
N
la variable de position x. Comme on l’a dit dans l’introduction du présent chapitre,
H
l’étude de l’équation de Boltzmann linéaire impose de considérer des populations de
tes
EC
particules de vecteurs vitesses quelconques. Le temps de sortie est donc tout naturel-
di
lement, pour de tels systèmes de particules, une fonction des deux variables x et v, ce
ter
T
in
qui justifie la notation ci-dessus, différente de celle adoptée dans le chapitre 2.
LY
on
Tout au long de cette section, on fait l’hypothèse suivante sur les taux d’absorption
cti
et de transition :
PO
du
ro
0 ≤ a ∈ Cb (R+ × Ωx × RN v ),
p
re
LE
et
0 ≤ k ∈ C (R × Ω × RN × RN ) ,
n
O
b + x v w
io
(H)
us
ÉC
Z
iff
D
cations — d’ailleurs nous donnerons plus loin d’autres exemples de conditions aux
U
limites que l’on rencontre en pratique dans l’étude de l’équation de Boltzmann li-
IQ
néaire. Toutefois, on s’y ramène presque toujours en pratique. C’est pourquoi nous
allons étudier cette condition aux limites en détail dans ce paragraphe.
N
H
di
TE
ter
n
tio
p
∂f
t ∈]0, T [ , x ∈ Ω , v ∈ RN ,
re
+ v · ∇x f + af = Kf + Q ,
LE
∂t
et
n
O
= fb− ,
io
f Γ−
us
ÉC
iff
D
f t=0
= f in .
E
U
IQ
1ère formulation intégrale :
Z t
N
f (t, x, v) = 1t≤τx,v f in (x − tv, v) exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
H
0
!
tes
Z
EC
t
di
+1t>τx,v fb− (t − τx,v , x∗v , v) exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
t er
T
t−τx,v
in
Z Z t
LY
on
t
exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ
cti
+
PO
du
(t−τx,v )+ s
pro ×(Kf + Q)(s, x + (s − t)v, v)ds ,
re
LE
et
où on a noté
n
O
x∗v = x − τx,v v
io
us
ÉC
iff
et z+ = max(z, 0).
D
f = F 0 [f in , fb− , Q] + T 0 f
en posant
T 0 g(t, x, v) :=
E
Z Z t
U
t
Kg(s, x + (s − t)v, v) exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ ds ,
IQ
(t−τx,v )+ s
N
et
H
F 0 [f in , fb− , Q](t, x, v) :=
tes
Z t
C
di
TE
in
ter
0
Z !
LY
t
tio
t−τx,v
d
Z Z t
ro
t
p
et
(t−τx,v )+ s
n
O
io
E
U
Ψ est donc un C 1 -difféomorphisme de Γ− × R∗+ sur son image Ψ(Γ− × R∗+ ), qui est
IQ
un ouvert de RN × (RN \ {0}). Or
N
Ψ(Γ− × R∗+ ) ∩ (Ω × RN ) = {(x, v) ∈ Ω × RN s.t. τx,v < ∞} =: W .
tes
EC
di
On en déduit que les applications
ter
T
in
W 3 (x, v) 7→ τx,v ∈ R∗+
LY
on
cti
PO
du
et
ro
Ω × RN 3 (x, v) 7→ τx,v |v| ∈ R+
p
re
LE
et
sont continues.
n
O
iff
on a
D
|F 0 [f in , fb− , Q](t, x, v)| ≤ 1t≤τx,v |f in (x − tv, v)| + 1t>τx,v |fb− (t − τx,v , x∗v , v)|
Z t
+ |Q(s, x + (s − t)v, v)|ds
(t−τx,v )+
Z t
≤ max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) + kQ(t, ·, ·)kL∞ (Ω×RN )
0
≤ max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ×Γ− ) + T kQkL∞ ([0,T ]×Ω×RN ) .
N
H
X
di
f := T 0n F 0 [f in , fb− , Q] .
TE
ter
in
n≥0
LY
n
tio
XT0 = Cb ([0, T ] × Ω × RN )
LE
et
n
O
io
iff
D
pour laquelle l’espace XT0 est un espace de Banach (attention, l’exposant 0 est une
notation qui ne désigne pas l’espace dual ici).
106 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
En effet, pour tout g ∈ XT0 , on a
IQ
Z
N
t
|T 0 g(t, x, v)| ≤ |Kg(s, x + (s − t)v, v)|ds
H
(t−τx,v )+
tes
EC
Z t
di
er
≤M kg(s, ·, ·)kL∞ (Ω×RN ) ds
t
T
in
(t−τx,v )+
LY
on
cti
pour tout (x, v) ∈ Ω × RN et tout t ∈ [0, T ]. Par conséquent, pour tout t ∈ [0, T ],
PO
du Z
p ro t
kT 0n g(t, ·, ·)kL∞ (Ω×RN ) ≤ M kT 0n−1 g(s, ·, ·)|L∞ (Ω×RN ) ds
re
LE
et
0
n
(M T )n
O
io
n!
iff
D
d’où
(M T )n
kT 0n kL(XT0 ) ≤ .
n!
Ainsi
X X (M T )n
kT 0n F 0 [f in , fb− , Q]kXT0 ≤ |F 0 [f in , fb− , Q]kXT0 < +∞ .
n!
n≥0 n≥0k
Autrement dit, cette série converge normalement dans l’espace XT0 . Cette espace
E
U
étant complet pour la norme k · kXT0 , la série ci-dessus converge donc dans XT0 , et on
IQ
pose
X
f := T 0n F 0 [f in , fb− , Q] ,
N
n≥0
H
tes
C
X
LY
f = F 0 [f in , fb− , Q] + T 0n F 0 [f in , fb− , Q]
tio
uc
PO
n≥1
d
ro
X
p
et
n≥0
n
O
io
0
= F [f in
, fb− , Q] +T f,0
us
ÉC
iff
D
de sorte que la fonction continue f ainsi construite vérifie la 1ère formulation intégrale
de l’équation de Boltzmann linéaire.
Posant
S = Kf + Q ∈ Cb ([0, T ] × Ω × RN ) ,
3.2. PROBLÈME AUX LIMITES 107
E
U
IQ
on aboutit au fait que f vérifie
Z t
N
in
f (t, x, v) = 1t≤τx,v f (x − tv, v) exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
H
0
Z !
tes
EC
t
di
+1t>τx,v fb− (t − τx,v , x∗v , v) exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
ter
t−τx,v
in
Z t Z t
LY
on
+ exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ S(s, x + (s − t)v, v)ds ,
cti
PO
(t−τx,v )+ s
du
ro
ce qui, d’après le Théorème 2.3.2, équivaut à dire que, pour tout v ∈ RN , la fonction
p
re
LE
∂
n
O
us
ÉC
iff
f (·, ·, v) t=0 = f in (·, v) .
Donc la fonction f définie par la série ci-dessus est bien solution généralisée de l’équa-
tion de Boltzmann linéaire.
C’est la seule, car s’il en existait deux, disons f1 et f2 , l’on aurait
f1 − f2 = T 0 (f1 − f2 ) = . . . = T 0n (f1 − f2 )
pour tout n ∈ N, de sorte que
E
U
(M T )n
kf1 − f2 kXT0 ≤ kT 0n kL(XT0 ) kf1 − f2 kXT0 ≤ kf1 − f2 kXT0 → 0
IQ
n!
N
tes
3.2.2
di
TE
ter
Comme nous l’avons fait dans le cas du problème de Cauchy posé dans l’espace
in
n
tio
du problème
io
us
∂f
ÉC
iff
+ v · ∇x f + af = Kf + Q , t ∈]0, T [ , x ∈ Ω , v ∈ RN ,
∂t
D
f Γ = fb− ,
−
f t=0 = f in .
108 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
(1) Si f in ≥ 0 sur Ω, fb− ≥ 0 sur [0, T ] × Γ− , et Q ≥ 0 sur [0, T ] × Ω × RN ,
IQ
N
alors f ≥ 0 sur [0, T ] × Ω × RN ;
tes
(2) de plus, pour tout (t, x, v) ∈ [0, T ] × Ω × RN ,
EC
di
er
f (t, x, v) ≤ max(kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) )eDt
t
T
in
LY
on
+ T kQkL∞ ([0,T ]×Ω×RN ) eDt ,
cti
PO
du
en notant ro
Z
p
re
LE
(t,x,v)∈[0,T ]×Ω×RN RN
n
+
O
io
us
ÉC
iff
D
d’une part que, si f in ≥ 0 sur Ω, fb− ≥ 0 sur [0, T ] × Γ− , et enfin si le terme source
Q ≥ 0 sur [0, T ] × Ω × RN , alors, pour tout (t, x, v) ∈ [0, T ] × Ω × RN
N
H
F 0 [f in , fb− , Q](t, x, v)
tes
C
Z t
di
TE
ter
0
!
LY
Z
n
t
tio
t−τx,v
ro
Z t Z t
p
re
LE
(t−τx,v )+ s
n
O
io
us
iff
D
E
U
IQ
Par conséquent
N
T 0n F 0 [f in , fb− , Q] ≥ 0 sur [0, T ] × Ω × RN ,
tes
de sorte que la solution f du problème aux limites considéré, qui est donnée par la
EC
di
série X
er
T 0n F 0 [f in , fb− , Q] ,
t
f=
T
in
LY
on
n≥0
cti
vérifie
PO
du
f ≥0 sur [0, T ] × Ω × RN ,
pro
re
LE
comme somme d’une série à termes positifs. Ceci démontre le point (1).
et
io
3.1.5.
us
ÉC
Ẏ (t) = DY (t) + kQkL∞ ([0,T ]×Ω×RN ) ,
Y (0) = max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) .
Evidemment
Y (t) = max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) eDt
+ tkQkL∞ ([0,T ]×RN ×RN ) E(Dt) , t ≥ 0,
E
où z
U
e −1
si z 6= 0 ,
IQ
E(z) = z
N
1 si z = 0 .
H
tes
Considérons la fonction
C
di
TE
ter
n
tio
∂h
p
∂t + v · ∇x h + ah = Kh + S ,
re
LE
et
n
io
us
ÉC
iff
h t=0 = Y (0) − f in ,
D
où
E
U
IQ
Or
N
Y (0) − f in = max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) − f in ≥ 0
tes
sur Ω × RN , tandis que
EC
di
er
Y (t) − fb− (t, y, v)
t
T
in
LY
on
≥ max kf in kL∞ (Ω×RN ) , kfb− kL∞ ([0,T ]×Γ− ) − fb− (t, y, v) ≥ 0
cti
PO
du
sur [0, T ] × Γ− . D’autre part, comme Y ≥ 0 d’après la formule explicite ci-dessus, et
ro
que D − K1 + a ≥ 0 par définition de D, on a
p
re
LE
et
io
us
ÉC
sur [0, T ] × Ω × RN ,
D
h≥0
d’où la majoration annoncée puisque
E(Dt) ≤ eDt , t ≥ 0.
Jusqu’ici nous avons considéré uniquement des conditions aux limites consistant
U
domaine spatial. Comme on l’a vu au chapitre précédent, cette condition est tout à
fait naturelle dans le cas de l’équation de transport avec une vitesse unique donnée.
N
nismes d’absorption et de création (par exemple par scattering) mettent en jeu des
tes
C
di
ter
n
tio
Dans tous les cas, on considèrera l’équation de Boltzmann linéaire sous la forme
uc
PO
d
∂
ro
∂t
re
LE
et
n
io
iff
Z
Kf (t, x, v) = k(t, x, v, w)f (t, x, w)dµ(w) .
RN
3.2. PROBLÈME AUX LIMITES 111
E
U
IQ
Conditions aux limites périodiques :
L’équation de Boltzmann linéaire ci-dessus est posée sur le cube [0, L]N , avec les
N
mêmes conditions aux limites périodiques que celles de la Remarque 2.2.9 :
tes
f (t, x̂j , v) = f (t, x̂j + Lej , v) , x ∈ ∂(]0, L[N ), t > 0, 1 ≤ j ≤ N ,
EC
di
er
où on rappelle que
t
T
in
LY
on
x̂j = (x1 , . . . , xj−1 , 0, xj+1 , . . . , xN ) et ej = ( 0, . . . , 0, 1, 0, . . . , 0 ) .
cti
| {z } | {z }
PO
du
j −1 N −j
pro
En suivant le même raisonnement que dans la Remarque 2.2.9, on considère le
re
LE
et
io
∂
us
(x, v) ∈ RN × RN , t > 0 ,
ÉC
+ v · ∇ x F = KF − aF ,
iff
∂t
D
F t=0
= F in .
Dans cette formulation, a et k sont des fonctions périodiques de période L en chacune
des variables spatiales x1 , . . . , xN . De même, la donnée initiale F in est la fonction pé-
riodique de période L en chacune des variables spatiales x1 , . . . , xN dont la restriction
pour x ∈ [0, L]N est f in .
Comme les fonctions a, k et F in sont périodiques de période L en chacune des
variables spatiales x1 , . . . , xN , on voit que, pour tout k ∈ ZN , la fonction Fk définie
E
U
par Fk (t, x, v) = F (t, x + lk, v) est solution du même problème de Cauchy que F .
IQ
ci-dessus posé dans le cube [0, L]N est la restriction pour x ∈ [0, L]N de la solution
di
TE
ter
n
tio
uc
PO
Réflexion spéculaire :
d
ro
C’est à dire que le vecteur vitesse v 0 de la particule après collision au point x ∈ ∂Ω est
n
O
io
v 0 = v − 2(v · nx )nx .
Dans toute cette section, nx désigne le vecteur unitaire normal à ∂Ω au point x, dirigé
vers l’extérieur de Ω.
112 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
IQ
Au niveau de la fonction de distribution, cette condition de réflexion s’écrit
N
f (t, x, v) = f (t, x, v − 2(v · nx )nx ) , v ∈ RN , x ∈ ∂Ω ,
tes
pour tout t ≥ 0.
EC
di
Par exemple, cette loi de réflexion est vérifiée par l’intensité lumineuse éclairant
ter
T
une surface extrêmement lisse et parfaitement réfléchissante, typiquement un miroir
in
LY
on
(d’où l’adjectif “spéculaire”).
cti
PO
du
Réflexion diffuse : ro
Cette loi de réflexion est adaptée par exemple au cas de rayons lumineux éclairant
p
re
LE
une surface mate — par exemple un écran de cinéma. Dans ce cas, l’intensité réfléchie
et
est la même dans toutes les directions. Traduisons cela au moyen de la fonction de
n
O
io
distribution :
us
ÉC
iff
Il reste à évaluer F . Faisons l’hypothèse que le flux de particules réfléchies par le bord
∂Ω du domaine est égal, en tout point x ∈ ∂Ω et pour tout t ≥ 0, au flux de particules
incidentes :
Z Z
F (t, x)|v · nx |dµ(v) = f (t, x, w)w · nx dµ(w) , x ∈ ∂Ω , t ≥ 0 .
v·nx <0 w·nx >0
Cette identité permet d’évaluer F (t, x), et d’en déduire la formulation suivante de la
condition de réflexion diffuse :
E
Z
U
|w · nx |dµ(w)
H
w·nx <0
tes
C
Dans le contexte de la photonique, cette loi de réflexion porte parfois le nom de “loi
di
TE
ter
de Lambert”.
in
n
tio
Condition d’accomodation :
uc
PO
cules réémises vers l’intérieur de Ω est une pondération convexe entre la fonction de
p
re
LE
distribution obtenue par réflexion spéculaire et celle obtenue par réflexion diffuse —
et
io
us
ÉC
Z
D
E
U
IQ
Dans tous les cas, la condition aux limites se met sous la forme
Z
N
f (t, x, v)|v · nx | = r(t, x, v, w)f (t, x, w)w · nx dµ(w) ,
H
w·nx >0
tes
EC
v · nx < 0 , x ∈ ∂Ω ,
di
er
où
t
T
in
r(t, x, v, w)w · nx dµ(w) = |v · nx |δ0 (w − v + 2(v · nx )nx ) ,
LY
on
v · nx < 0 , x ∈ ∂Ω ,
cti
PO
du
dans le cas de la réflexion spéculaire, tandis que
pro
re
|v · nx |w · nx dµ(w)
LE
|w · nx |dµ(w)
O
io
w·nx <0
us
ÉC
iff
à
r(t, x, v, w)w · nx dµ(w) = (1 − α(t, x))|v · nx |δ0 (w − v + 2(v · nx )nx )
|v · nx |w · nx dµ(w)
+ α(t, x) Z , v · nx < 0 , x ∈ ∂Ω .
|w · nx |dµ(w)
w·nx <0
Z
U
w·nx >0
v · nx < 0 , x ∈ ∂Ω ,
N
H
où
tes
(t, x, v, w) ∈ R+ × ∂Ω × RN × RN
C
r(t, x, v, w) ≥ 0 ,
di
TE
ter
Z
LY
n
tio
r(t, x, v, w)dµ(v) = 1 ,
uc
PO
v·nx <0
d
ro
et Z
p
re
LE
w·nx >0
n
O
io
iff
mais très importante dans la pratique, due à Darrozes et Guiraud. Nous la donnons
ci-dessous dans le seul cas d’une non linéarité quadratique. (Dans le contexte de la
théorie cinétique des gaz, cette inégalité porte sur le flux d’entropie au bord, et fait
donc intervenir une non linéarité de la forme z 7→ z ln z.)
114 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
Lemme 3.2.3 (Darrozes-Guiraud) Soit f ∈ L∞ ([0, T ] × ∂Ω × RN ) vérifiant la
IQ
condition de réflexion
N
Z
tes
f (t, x, v)|v · nx | = r(t, x, v, w)f (t, x, w)w · nx dµ(w) ,
EC
di
w·nx >0
er
v · nx < 0 , x ∈ ∂Ω ,
t
T
in
LY
on
cti
où
PO
r(t, x, v, w) > 0 ,
du
p.p. en (t, x, v, w) ∈ R+ × ∂Ω × RN × RN
p ro
re
LE
et
io
Z Z
us
ÉC
iff
Démonstration. On a donc
N
Z
f (t, x, v)2 |v · nx |dµ(v)
H
tes
v·nx <0
C
Z Z 2
di
dµ(v)
TE
ter
n
tio
uc
PO
2. Dans les exemples (b)-(c) de l’introduction, µ est la mesure de Lebesgue restreinte à une
d
partie de RN , et la notation µ-p.p. signifie “presque partout” au sens habituel. Dans l’exemple e)
p ro
µ-p.p. en v signifie “pour tout v ∈ V”. Enfin, dans l’exemple d) où dµ(v) désigne l’élément de surface
et
sur la sphère unité SN −1 de RN , la notation µ-p.p. signifie que la fonction f (t, x, ·) est constante
n
O
iff
Z
D
dµ(v) = 0 .
N
Par exemple, lorsque N = 3, l’élément de surface sur la sphère unité de R3 s’écrit, en coordonnées
sphériques (θ, φ) ∈]0, π[×]0, 2π[ — comme dans la Figure 1.1 — dµ(θ, φ) = sin θdφdθ. Dans ce cas,
la notation µ-p.p. équivaut à p.p. en (θ, φ).
3.2. PROBLÈME AUX LIMITES 115
E
U
p.p. en (t, x) ∈ [0, T ] × ∂Ω. D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz
IQ
Z 2
N
r(t, x, v, w)f (t, x, w)w · nx dµ(w)
tes
w·nx >0
Z
EC
di
≤ r(t, x, v, w)w · nx dµ(w)
t er
T
in
w·nx >0
Z
LY
on
2
× r(t, x, v, w)f (t, x, w) w · nx dµ(w)
cti
PO
w·nx >0
du
Z ro
= |v · nx | r(t, x, v, w)f (t, x, w)2 w · nx dµ(w) .
p
re
LE
w·nx >0
et
n
O
Donc
io
Z
us
ÉC
v·nx <0
Z Z
≤ r(t, x, v, w)f (t, x, w)2 w · nx dµ(w) dµ(v)
v·n <0 w·n >0
Z x Z x
= r(t, x, v, w)dµ(v) f (t, x, w)2 w · nx dµ(w)
w·nx >0 v·nx <0
Z
= f (t, x, w)2 w · nx dµ(w) ,
w·nx >0
v, c’est-à-dire que
IQ
Z 2
N
w·nx >0
tes
Z
C
di
ter
w·nx >0
in
Z
LY
2
× r(t, x, v, w)f (t, x, w) w · nx dµ(w) .
tio
uc
w·nx >0
PO
d
ro
p p
et
io
us
ÉC
sont µ-p.p. colinéaires, ce qui équivaut à dire que la fonction w 7→ f (t, x, w) est µ-p.p.
iff
D
E
U
IQ
Supposons que le taux d’amortissement a et le noyau de transition k vérifient les
hypothèses générales (H) ainsi que
N
Z
H
sup k(t, x, v, w)dµ(v) < +∞ .
tes
EC
(t,x,w)∈R+ ×Ω×RN RN
di
ter
T
in
Supposons également pour simplifier que le noyau r définissant la condition de ré-
LY
on
flexion vérifie les hypothèses suivantes :
cti
PO
du
0 ≤ r(t, x, v, w) ∈ Cb (R+ × ∂Ω × RN × RN ) ,
ro
p
Z
re
LE
r(t, x, v, w)dµ(v) = 1 , (t, x, w) ∈ R+ × ∂Ω × RN ,
et
n
O
v·nx <0
io
us
Z
ÉC
iff
r(t, x, v, w)w · nx dµ(w) = |v · nx | , (t, x, v) ∈ R+ × ∂Ω × RN .
D
w·nx >0
∂
+ v · ∇x f (t, x, v) = (Kf − af )(t, x, v) , (t, x, v) ∈]0, T [×Ω × RN ,
N
∂t
Z
H
tes
di
w·nx >0
TE
ter
in
f t=0 = f in
LY
n
tio
uc
d
p ro
C 1 (R+ × Ω × RN ) et vérifierait
et
n
O
∂
io
ÉC
∂t
iff
Z
D
g(t, x, v)|v · nx | = r(t, x, v, w)g(t, x, w)w · nx dw , (x, v) ∈ Γ− ,
w·nx >0
g t=0 = 0 .
3.2. PROBLÈME AUX LIMITES 117
E
U
IQ
Le cœur de la démonstration de la Proposition 3.2.4 repose sur l’estimation a priori
suivante, obtenue par une méthode tout à fait analogue à celle décrite dans la section
N
2.5.
tes
Notation : pour tout X ⊂ Rn , on note Cbk (X) l’ensemble des fonctions de classe C k
EC
di
sur un voisinage ouvert de X dont toutes les dérivées partielles d’ordre inférieur ou
ter
égal à k sont bornées sur X.
T
in
LY
on
cti
PO
et
n
O
Z
iff
D
Toute solution g ∈ Cb1 (R+ × Ω × RN ) du problème aux limites ci-dessus vérifie l’in-
égalité différentielle
ZZ ZZ
d 2
g(t, x, v) dxdµ(v) ≤ 2D g(t, x, v)2 dxdµ(v) .
dt Ω×RN Ω×RN
est défini en inversant les rôles des vitesses v et w dans le noyau k(t, x, v, w). Autre-
U
ment dit, on intègre par rapport à v dans la définition de K∗ alors qu’on intégrait par
IQ
dessus : on trouve
di
TE
ter
∂
in
1
+ v · ∇ x g(t, x, v)2 = g(t, x, v)Kg(t, x, v) − a(t, x, v)g(t, x, v)2 .
LY
2
n
∂t
tio
uc
PO
Z
p
re
LE
RN
n
Z Z
O
io
us
iff
N N
ZR ZR
D
E
U
IQ
Ainsi
Z
∂
N
1
2 + v · ∇x g(t, x, v)2 dµ(v)
∂t
H
RN
Z
tes
EC
1 ∗ 2
≤ 2 (K1 + K 1 − 2a)(t, x, u)g(t, x, u) dµ(u) .
di
er
RN
t
T
in
Intégrons ensuite chaque membre de cette inégalité par rapport à x : par dérivation
LY
on
sous le signe somme en la variable t, et en appliquant la formule de Green, on trouve
cti
que
PO
du
Z Z ro ZZ
∂ d
p
2 1 2
+ v · ∇x g(t, x, v) dµ(v)dx = 2 g(t, x, v) dxdµ(v)
re
LE
Ω RN ∂t dt Ω×RN
et
ZZ
n
O
1 2
io
+ 2 g(t, x, v) v · nx dσ(x)dµ(v) ,
us
ÉC
∂Ω×RN
iff
D
en notant dσ(x) l’élément de surface sur ∂Ω orientée par le champ normal extérieur
nx .
Or d’après l’inégalité de Darrozes-Guiraud, l’intégrale ci-dessus sur le bord de Ω
est positive ou nulle, de sorte que
ZZ
d 1 2
dt 2 g(t, x, v) dxdµ(v)
Ω×R N
ZZ
1 ∗ 2
≤ 2 (K1 + K 1 − 2a)(t, x, u)g(t, x, u) dµ(u)dx .
Ω×RN
E
ZZ ZZ
tes
C
d
di
ter
dt Ω×R N Ω×RN
in
LY
n
tio
férentielle comme dans celle de la section 2.5, le point crucial est l’inégalité
ro
ZZ
p
re
LE
∂Ω×RN
n
O
io
us
iff
Z Z
1 2 1 − 2
2 f (t, x) v · n x dσ(x) ≥ − 2 fb (t, x) |v · nx |dσ(x)
∂Ω ∂Ω−
E
U
IQ
Démonstration de la Proposition 3.2.4. D’après le lemme ci-dessus, s’il existe
deux solutions classiques f1 et f2 du problème aux limites, leur différence g = f1 − f2
N
vérifie l’inégalité différentielle
H
ZZ ZZ
tes
EC
d
di
g(t, x, v)2 dxdµ(v) ≤ 2D g(t, x, v)2 dxdµ(v) ,
er
dt Ω×RN Ω×RN
t
T
in
LY
on
que l’on peut encore mettre sous la forme
cti
PO
du
ZZ ro
d
e−2Dt 2
g(t, x, v) dxdµ(v) ≤ 0.
p
re
LE
dt Ω×RN
et
n
O
io
Intégrant chaque membre de cette inégalité sur [0, t], on trouve que
us
ÉC
iff
ZZ ZZ
D
−2Dt 2
e g(t, x, v) dxdµ(v) ≤ g(0, x, v)2 dxdµ(v) = 0 ,
Ω×RN Ω×RN
Z
U
w·nx >0
N
f = f in ,
H
t=0
tes
C
di
en supposant que f in ∈ Cb (Ω × RN ).
TE
ter
f0 = 0
p ro
re
LE
io
us
∂
+ v · ∇x fn (t, x, v) = (Kfn − afn )(t, x, v) , (t, x, v) ∈]0, T [×Ω× RN ,
ÉC
∂t
iff
D
Z
fn (t, x, v)|v·nx | = r(t, x, v, w)fn−1 (t, x, w)(w·nx )+ dµ(w) , (x, v) ∈ Γ− ,
fn = f in ,
t=0
120 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
IQ
écrit sous forme intégrale, c’est-à-dire que
Z t
N
in
fn (t, x, v) = 1t≤τx,v f (x − tv, v) exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
H
0
Z t !
tes
EC
1
di
+1t>τx,v exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
er
t−τx,v |v · nx− |
t
T
in
Z
LY
on
× r(t − τx,v , x∗v , v, w)fn−1 (t − τx,v , x∗v , w)w · nx∗v dµ(w)
cti
w·nx∗ >0
PO
du
v
Z t Z t ro
+ exp − a(θ, x + (θ − t)v, v)dθ Kfn (s, x + (s − t)v, v)ds ,
p
re
LE
(t−τx,v )+ s
et
io
iff
l’on a
D
0
Z t !
IQ
1
+1t>τx,v exp − a(s, x + (s − t)v, v)ds
|v · nx∗v |
N
t−τx,v
Z
H
w·nx∗ >0
di
v
Z Z t
TE
ter
t
in
(t−τx,v )+ s
tio
uc
Mais a priori, la solution ainsi obtenue n’est pas toujours une solution classique, de
p ro
sorte qu’on ne peut lui appliquer l’argument d’unicité basé sur l’inégalité de Darrozes-
re
LE
Z
n
O
io
iff
RN
D
pour certains (x, v) ∈ Γ− , la solution f construite par le procédé ci-dessus ne sera pas
continue sur R+ ×Ω×RN . L’unicité de la solution généralisée, bien que s’appuyant sur
l’inégalité de Darrozes-Guiraud, nécessite une démonstration un peu plus technique,
que nous ne donnerons pas ici.
3.3. INTERPRÉTATION PROBABILISTE 121
E
U
3.3 Equation de Boltzmann linéaire et probabilités
IQ
N
Contrairement au cas de l’équation de transport libre étudiée au chapitre précé-
H
dent, la méthode des caractéristiques ne donne pas de formule explicite permettant
tes
de calculer la solution f de l’équation de Boltzmann linéaire en fonction de la donnée
EC
di
initiale et de la donnée au bord, et éventuellement du terme source. (Par “formule
er
t
T
in
explicite”, nous entendons une combinaison convexe des données évaluées sur les ca-
LY
∂
on
ractéristiques de l’opérateur de transport libre ∂t +v·∇x .) La formule obtenue à partir
cti
de la méthode des caractéristiques ne donne f que de manière implicite, puisque le
PO
du
terme de scattering Kf entre dans le terme source. Autrement dit, la méthode des
pro
caractéristiques permet de transformer l’équation intégro-différentielle de Boltzmann
re
LE
io
iff
Pour aller plus loin, et avoir une formule explicite de représentation de la solution
de l’équation de Boltzmann linéaire analogue à la formule des caractéristiques pour
une équation de transport libre, il faut avoir recours à la théorie des processus stochas-
tiques. Comme ces considérations sont à la base des méthodes de Monte-Carlo pour
les équations de Boltzmann linéaires, qui comptent parmi les principales méthodes
numériques utilisées pour résoudre numériquement ce type d’équation, nous allons en
dire quelques mots. Nous renvoyons à [26, 30, 36] pour une présentation très détaillée
de ces méthodes.
Il existe évidemment une littérature importante sur les relations entre les processus
E
stochastiques et celle des équations aux dérivées partielles. Nous n’entrerons pas dans
U
le détail des notions du calcul des probabilités utilisées pour cela, et nous invitons le
IQ
lecteur intéressé par ces questions à consulter [21], ainsi que meleard0, grimmett pour
N
babiliste suit de près l’intuition fournie par les phénomènes physiques sous-jacents.
C
di
Supposons pour fixer les idées que l’on veuille résoudre le problème de Cauchy pour
TE
ter
∂
LY
d
f = f in ,
ro
t=0
p
re
LE
Z
n
O
1
io
S2
iff
D
E
U
IQ
Notons
n−1
X
Tn = τj , n ≥ 1.
N
H
j=0
tes
EC
Soit (Vn )n≥1 suite de vecteurs aléatoires à valeurs dans S2 distribués uniformément,
di
c’est-à-dire que, pour tout partie mesurable A ⊂ S2 , on a
ter
T
in
Z
LY
on
1
Prob(Vn ∈ A) = 4π dv .
cti
A
PO
du
ro
Enfin, on suppose que les variables aléatoires τ0 , V1 , τ1 , V2 , . . . sont indépendantes.
p
re
LE
la manière suivante.
n
O
Xt = XT1 − (t − T1 )V1 , Vt = V1 ;
Xt = XTn − (t − Tn )Vn , V t = Vn ,
E
U
et ainsi de suite, pour tout n ∈ N∗ . On notera dans la suite Ex,v l’espérance sous la
IQ
tes
di
et scattering isotrope.
TE
ter
n
tio
f (t, x, v) = f in (x − tv, v)
uc
PO
d
ro
re
LE
∂f + v · ∇ f = 0 , x, v ∈ R3 , t > 0 ,
et
x
n
∂t
O
io
f t=0 = f in .
us
ÉC
iff
D
Dans les deux cas, la formule met en jeu la donnée initiale f in calculée sur une
courbe de l’espace des phases R3x × R3v issue de (x, v) à t = 0. Alors que, dans le cas
de l’équation de transport libre, la formule explicite met en jeu un unique segment
de droite [0, t] 3 s 7→ x − sv ∈ R3 × R3 , dans le cas de l’équation de Boltzmann
3.3. INTERPRÉTATION PROBABILISTE 123
E
U
linéaire, la formule f (t, x, v) = Ex,v f in (Xt , Vt ) fait intervenir d’une part les lignes
IQ
brisées [0, t] 3 s 7→ Xs , qui sont paramétrées par les variables aléatoires τ0 , τ1 , . . .
N
et V1 , V2 , . . ., et d’autre part l’espérance Ex,v qui consiste à prendre une certaine
H
moyenne sur l’ensemble de ces lignes brisées.
tes
EC
Donnons maintenant une idée de la démonstration de la formule explicite pour la
di
er
solution de l’équation de Boltzmann linéaire. On a
t
T
in
LY
on
f (t, x, v) = Ex,v f in (Xt , Vt )1t<T1 + Ex,v f in (Xt , Vt )1t≥T1
cti
PO
et
Ex,v f in (Xt , Vt )|T1 = f (t − T1 , XT1 , V1 )
n
O
io
us
ÉC
iff
σe−σt1 4π
1
dt1 ds(v1 ) ,
on trouve que
f (t, x, v) = f in (x − tv)e−σt
ZZ
+ 1
10≤t1 ≤t f (t − t1 , x − t1 v, v1 ) 4π σe−σt1 dt1 dv1
R+ ×S2
Z t Z
E
U
= f in (x − tv)e−σt + 1
4π f (t − t1 , x − t1 v, v1 )dv1 σe−σt1 dt1
IQ
0 S2
Z t
= f in (x − tv)e−σt + σe−σt1 hf i(t − t1 , x − t1 v)dt1 .
N
0
H
tes
C
3.1.2, que la fonction f ainsi construite est bien la solution généralisée de l’équation
LY
X
ro
n≥0
et
n
O
io
Par conséquent X
us
ÉC
n≥0
Or
Ex,v (1[Tn ,Tn+1 [ (t)f (t, x, v))
= Ex,v (1[Tn ,Tn+1 [ (t)Ex,v (f in (Xt , Vt )|τ0 , . . . , τn , V1 , . . . , Vn )) .
124 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
Pour Tn ≤ t < Tn+1 , la fonction f in (Xt , Vt ) s’écrit
IQ
N
f in (x − τ0 v − τ1 V1 − τn−1 Vn−1 − (t − τ0 − . . . − τn−1 )Vn , Vn ) .
tes
En particulier, f in (Xt , Vt ) ne dépend que de τ0 , . . . , τn−1 , V1 , . . . , Vn , de sorte que
EC
di
er
Ex,v (f in (Xt , Vt )|τ0 , . . . , τn , V1 , . . . , Vn ) = f in (XTn − (t − Tn )Vn , Vn )
t
T
in
LY
on
= f in (x − τ0 v − τ1 V1 − τn−1 Vn−1 − (t − Tn )Vn , Vn ) .
cti
PO
du
Comme les variables aléatoires τ0 , . . . , τn , V1 , . . . , Vn sont indépendantes, leur loi jointe
ro
p
vaut
re
LE
io
Donc
us
ÉC
Z
D
1 n n+1
= ( 4π ) σ 1t0 +...+tn−1 ≤t<t0 +...+tn e−σ(t0 +...+tn )
1 n n
= ( 4π ) σ 1t0 +...+tn−1 ≤t e−σt
H
tes
C
ter
n
tio
et
n
O
io
et que
Z Z
us
ÉC
t
iff
T g(t, x, v) := 1
e−σ(t−τ ) σg(τ, x + (τ − t)v, w)ds(w)dτ .
D
4π
0 S2
E
U
3.4 Le problème stationnaire pour l’équation de
IQ
Boltzmann linéaire
N
H
Nous allons terminer ce chapitre avec quelques remarques sur le problème aux
tes
EC
limites pour l’équation de Boltzmann stationnaire.
di
er
Nous gardons dans ce qui suit les hypothèses de la section 3.2, sauf que les fonctions
t
T
in
a ≡ a(x, v) (taux d’amortissement) et k ≡ k(x, v, w) (noyau de transition w → v) sont
LY
on
indépendantes de la variable de temps t.
cti
PO
du
On considère donc le problème aux limites
pro
(λ + v · ∇x + a(x, v))F (x, v) = KF (x, v) + Q(x, v) , (x, v) ∈ Ω × RN ,
re
LE
F Γ− = Fb−
et
n
O
io
us
avec la notation Z
ÉC
iff
RN
∂t + v · ∇x + a(x, v) f (t, x, v) = Kf (t, x, v) , (t, x, v) ∈ R+ × Ω × RN ,
H
tes
f (t, ·, ·) Γ− = λFb− ,
C
di
TE
ter
in
f t=0 = Q ,
LY
n
tio
Z
ro
+∞
p
0
et
n
O
iff
kf (t, ·, ·)kL∞ (Ω×RN ) ≤ max kQkL∞ (Ω×RN ) , λkFb− kL∞ (Γ− ) eDt ,
D
E
U
3.5 Exercices
IQ
N
Exercice 3.1 (Existence et unicité ; cadre simplifié) L’équation du transport
H
en dimension deux pour un gaz de photons de fonction de répartition f (x, t, θ) s’écrit
tes
EC
Z
σs 2π
di
1 ∂f ∂f
f (t, x, θ0 )dθ0 ,
er
+ω + σf (t, x, θ) =
t
c ∂t ∂x 2π 0
T
in
LY
on
x ∈ R2 , θ ∈ [0, 2π[ , t > 0 ,
cti
PO
du
avec ω = (cos θ, sin θ), la direction d’un photon, et des coefficients constants σ, σs > 0.
ro
On suppose pour simplifier que la donnée initiale est périodique
p
re
LE
et
io
On se ramène ainsi à étudier le problème sur T = [0, 1] × [0, 1] × [0, 2π] avec des
us
ÉC
iff
Z Z
IQ
C x∈C C
H
di
Z Z p1
TE
2π 2π
ter
1 1 p
|f (t, x, θ)|dθ ≤ |f (x, t, θ)| dθ .
in
2π 0 2π 0
LY
n
tio
Z
ro
1 ∂f k+1 σs 2π k
p
+ ω · ∇f k+1
+ σf k+1
(t, x, θ) = f (x, t, θ0 )dθ0
re
LE
c ∂t 2π 0
et
n
O
io
Montrer que
iff
E
U
3. Sous cette hypothèse, montrer que la suite (f k )k≥1 converge dans Lp (D) vers
IQ
une limite notée f , qui satisfait une équation que l’on donnera.
N
4. En quoi les résultats de la section 3.2 sont-ils plus puissants ?
H
5. Montrer que si f0 ≥ 0 alors f ≥ 0.
tes
EC
di
6. Que se passe-t-il si T est remplacé par un domaine borné avec des conditions
er
au bord de Dirichlet, de réflexion diffusive ou spéculaire ?
t
T
in
LY
on
Indications : cet exercice construit une solution par une technique de suite contrac-
cti
tante, l’inégalité du 2 impliquant que
PO
du
kf k+2 − f k+1 kLp (D) ≤ Dkf k+1 − f k kLp (D)
pro
re
LE
pour des données initiales quelconques. Les restrictions sont : (a) f k+1 est construit
et
n
io
us
iff
D
2. Vérifier que
IQ
∂f ∂f
= O(1/ε) , = O(1/ε) , f = O(1) .
∂t ∂x
N
tes
∂g ∂g
C
+v = 0, x ∈ R, t > 0,
di
TE
∂t ∂x
ter
in
n
tio
4. Pour comprendre l’erreur, il faut mettre en place une stratégie d’étude de l’écart
d
ro
∂e ∂e
et
+v + σe = b .
n
O
∂t ∂x
io
us
ÉC
d
ke(t)k2L2 (R) ≤ 2ke(t)kL2 (R) kb(t)kL2 (R) .
dt
En déduire que e est petit dès que b l’est. En déduire l’explication du “paradoxe”
ci-dessus.
128 CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
Exercice 3.3 (Un problème d’absorption très simple) Soit une colonne (x ≥
IQ
0) d’un gaz à température uniforme T . Le rayonnement I(t, x; ν, θ) (0 < ν < ∞ et
N
0 ≤ θ < 2π) entre en x = 0. D’où l’équation
H
1 ∂I ∂I
tes
EC
+ cos θ = σ (Bν (T ) − I)
di
c ∂t ∂x
ter
T
in
où σ > 0 et Bν (T ) est la fonction de Planck (voir la section 1.3.1). On s’intéresse aux
LY
on
solutions stationnaires et on étudie la pénétration du rayonnement dans la colonne.
cti
PO
1. Ecrire le problème stationnaire qu’il faut résoudre. Montrer que si I est bornée,
du
ro
π 3π
p
I(x; ν, θ) = Bν (T ) pour <θ< .
re
LE
2 2
et
n
O
Indications : montrer que u(x) = I(x; ν, θ) − Bν (T ) vérifie cos θu0 (x) + u(x) = 0.
Ecrire la solution exacte et montrer que si cos θ < 0, alors u ≡ 0 en considérant la
condition physique à l’infini. Dans le cas cos θ > 0 montrer que |u(x)| → 0 pour x
croissant.
Exercice 3.4 (Principe du maximum et conditions au bord) On pose l’équa-
tion du transport
∂f ∂f
+v + σf = Q(f ) ,
∂t ∂x
E
R
f dv
IQ
|v|=1
Q(f ) = σ R = σhf i ,
|v|=1
dv
N
H
di
TE
ter
écrire.
LY
n
tio
2. Soit f 7→ ϕ(f ) une fonction positive deux fois dérivable avec ϕ00 (f ) ≥ 0, ϕ(f ) ≥
uc
PO
Z Z
d
p
re
ϕ(f )dvdx ≤ 0 .
LE
dt Ω |v|=1
et
n
O
io
Z Z Z Z
iff
D
E
U
IQ
4. Que dire pour la borne supérieure de f ?
Remarque : cette méthode est issue des techniques d’entropie pour les lois de
N
conservation non linéaires. Les fonctions convexes ϕ sont appelées “entropies” dans la
H
théorie des lois de conservation.
tes
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
130
ÉC
O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re
ro p C on
d H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
CHAPITRE 3. EQUATION DE BOLTZMANN LINÉAIRE
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 4 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
Limite de diffusion
p
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Dans ce chapitre, nous allons expliquer en détail les relations existant entre les
modélisations du transport de particules par l’équation de Boltzmann linéaire et par
l’équation de diffusion.
Nous allons commencer par quelques rappels nécessaires des résultats fondamen-
IQ
taux portant sur l’équation de la chaleur. Ces résultats se trouvent par exemple dans
[24] (§2.3) ou dans [2] (chapitre 8, §8.4).
N
H
di
ter
in
R, où t ≥ 0 et x ∈ Ω :
LY
∂u
tio
1 2
∂t (t, x) − 2 κ ∆x u(t, x) = 0 , x ∈ Ω, t > 0,
uc
PO
d
ro
u ∂Ω = ub ,
p
re
LE
et
u t=0 = uin .
n
O
io
us
ÉC
131
132 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
consistant à prescrire la valeur de la solution sur ∂Ω pour tout temps, porte le nom
de “condition de Dirichlet”.
N
Voici comment on peut résumer la théorie d’existence et d’unicité de la solution
H
de l’équation de diffusion ci-dessus.
tes
EC
di
er
Théorème 4.1.1 Supposons que uin ∈ C ∞ (Ω) et que ub ∈ C ∞ ([0, T ] × ∂Ω) vérifient
t
T
in
les relations de compatibilité suivantes pour tout k ≥ 0 :
LY
on
cti
PO
∂ k ub k
du
1 2
(0, y) = 2 κ ∆x
ro uin (y) , y ∈ ∂Ω .
∂tk
p
re
LE
et
io
us
∂u
− 12 κ2 ∆x u(t, x) = 0 ,
ÉC
∂t (t, x) x ∈ Ω, t > 0,
iff
D
u ∂Ω
= ub ,
u t=0
= uin .
Pour avoir une idée de la preuve, on pourra se reporter aux §8.2 et 8.4 de [2].
Afin d’estimer la taille de la solution — et de ses dérivées successives — nous
utiliserons de façon systématique le principe du maximum faible, que nous rappelons
ci-dessous.
E
U
∂u 1 2
H
∂t (t, x) − 2 κ ∆x u(t, x) = 0 , x ∈ Ω, t > 0,
tes
C
di
u ∂Ω = ub ,
TE
ter
in
LY
u t=0 = uin ,
tio
uc
PO
re
LE
kukL∞ ([0,T ]×Ω) ≤ max kuin kL∞ (Ω) , kub kL∞ ([0,T ]×∂Ω) ,
et
n
O
io
iff
D
uin ≥ 0 sur Ω
⇒ u ≥ 0 sur [0, T ] × Ω .
ub ≥ 0 sur [0, T ] × ∂Ω
E
U
4.1.2 Le problème de Cauchy pour l’équation de la chaleur
IQ
dans RN
N
H
Les énoncés sur l’équation de la chaleur rappelés dans la section précédente sont
tes
obtenus à partir d’une formulation variationnelle du problème aux limites dans un
EC
di
espace de Sobolev — ou bien par une méthode de projection en dimension finie de
ter
T
type Galerkin.
in
Lorsque Ω = RN , on dispose d’une méthode directe de résolution de l’équation de
LY
on
cti
la chaleur en utilisant une formule explicite basée sur la notion de solution élémentaire
PO
du
de l’opérateur de la chaleur — voir par exemple [24], §2.3.
ro
On considère donc le problème de Cauchy d’inconnue u ≡ u(t, x), soit
p
re
LE
∂u
∂t (t, x) − 12 κ2 ∆x u(t, x) = 0 , x ∈ RN , t > 0 ,
et
n
O
io
us
= uin ,
ÉC
u
iff
t=0
D
Z
U
RN
N
Si de plus uin
∈ C (R ), alors la solution u ∈ C ∞ (R+ × RN ).
∞ N
H
tes
di
ter
n
tio
uc
d
ro
problème de Cauchy
p
∂u
re
LE
io
u = uin ,
us
ÉC
t=0
iff
E
U
IQ
Voir [24], §2.3.3.a, pour une démonstration de ce résultat — que l’on peut déduire
du fait que, pour tout t > 0, la fonction x 7→ E(t, x) est une densité de probabilité
N
sur RN .
tes
EC
di
4.2 Approximation par la diffusion : calculs formels
er
t
T
in
Dans tout ce qui suit, on supposera que l’ensemble des vitesses admissibles pour
LY
on
les particules considérées ici est v ∈ V = B(0, R), avec R > 0 — ou un de ses
cti
PO
du
sous-ensembles mesurables invariants par le groupe orthogonal ON (R).
ro
On étudiera dans tout ce paragraphe l’équation de Boltzmann linéaire suivante
p
re
LE
∂
et
+ v · ∇x f + af = a(1 + γ)Kf
n
O
∂t
io
us
ÉC
iff
Dans toute la suite de chapitre, nous ferons les hypothèses suivantes sur les différentes
données (a, γ, µ et k) intervenant dans l’équation de Boltzmann ci-dessus.
Hypothèses :
(H1) on suppose que, pour tout φ ∈ C(V)
Z
E
U
et que Z Z
N
V V
tes
C
ter
in
0 < k(v, w) = k(w, v) pour tout v, w ∈ V ,
LY
n
tio
Z
uc
PO
K1(v) = k(v, w)dµ(w) = 1 pour tout v ∈ V .
d
ro
V
p
re
LE
(a) soit une mesure ayant une densité par rapport à la mesure de Lebesgue sur V,
n
O
io
autrement dit Z Z
us
ÉC
iff
φ(v)dµ(v) = φ(v)E(v)dv
D
V V
où E ∈ L1 (V) vérifie m ≥ 0 p.p. sur V ;
b) soit l’élément de surface sur une sphère centrée en 0 de rayon < R, donc contenue
dans V.
4.2. APPROXIMATION DIFFUSION : CALCUL FORMELS 135
E
U
4.2.1 Loi d’échelle de la diffusion
IQ
N
Comme on l’a déjà suggéré dans notre présentation heuristique de l’approximation
par la diffusion pour l’équation de Boltzmann linéaire monocinétique avec scattering
tes
isotrope au chapitre 1, les descriptions d’une population de particules par l’équation
EC
di
de diffusion et par l’équation de Boltzmann linéaire coïnci- dent seulement dans un
er
certain régime asymptotique que nous allons examiner plus en détail.
t
T
in
LY
on
Plus précisément, l’approximation par la diffusion de l’équation de Boltzmann
cti
linéaire concerne un régime asymptotique où
PO
du
(1) a 1 (correspondant à un taux élevé d’échange par absorption/création dans le
ro
p
milieu hôte),
re
LE
et
io
de particules),
us
ÉC
(3) | ∂f
∂t | 1 (correspondant à une dynamique lentement variable en temps autour de
iff
D
ce quasi-équilibre).
Nous commenterons plus loin ces différentes hypothèses d’échelle, au cours de notre
dérivation systématique de l’équation de diffusion à partir de l’équation de Boltzmann
linéaire.
Les trois hypothèses asymptotiques ci-dessus sont réalisées au moyen d’un seul
petit paramètre 0 < 1, comme suit :
(1’) on suppose que a est de la forme
â
E
a= ,
U
IQ
tes
γ = 2 γ̂ ,
C
di
TE
ter
f (t, x, v) = f (t, x, v) ,
uc
PO
d
ro
avec
p
∂f
re
LE
f ≡ f (t̂, x, v) , = O(1) .
et
et
∂ t̂
n
O
io
iff
∂f â
D
+ v · ∇x f + f − (1 + 2 γ̂)Kf = 0 .
∂ t̂
Dans ce qui suit on va étudier le comportement asymptotique des solutions de cette
équation lorsque le petit paramètre → 0+ .
136 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
A partir de maintenant, on va d’ailleurs oublier les paramètres originels a et γ
et ne considérer que l’équation ci-dessus, écrite après mise à l’échelle au moyen du
N
petit paramètre . C’est pourquoi on oubliera les notations â, γ̂ et t̂ et on notera ces
H
quantités a, γ et t respectivement.
tes
EC
Autrement dit, on étudiera dans la suite de ce chapitre le comportement asymp-
di
er
totique de familles de solutions f de l’équation de Boltzmann linéaire
t
T
in
a
LY
∂f
on
+ v · ∇x f + f − (1 + 2 γ)Kf = 0 . (4.1)
cti
∂t
PO
du
ro
4.2.2 Solution série formelle de Hilbert
p
re
LE
et
io
a
us
∂f
ÉC
f − (1 + 2 γ)Kf = 0
iff
+ v · ∇x f +
∂t
D
qui soit une série formelle en puissances de à coefficients réguliers (de classe C ∞
en t, x et continus en v) :
X
f (t, x, v) = n fn (t, x, v) ∈ A[[]] .
n≥0
∂α ∂β
A := φ ≡ φ(t, x, v) ∈ Cb (R+ × Ω × V) | α β φ ∈ Cb (R+ × Ω × V) .
U
∂t ∂x
IQ
L’idée de chercher une solution de l’équation de Boltzmann linéaire qui soit une sé-
N
rie formelle en le paramètre est due à Hilbert [32]. L’idée originale de Hilbert était
H
tion de Boltzmann de la théorie cinétique des gaz au voisinage d’états déquilibre (qui
di
TE
ter
n
tio
On prendra bien garde au fait suivant : cette série ne converge, en général, pour
uc
PO
aucune valeur de > 0. D’ailleurs ce n’est pas grave : seuls les premiers termes de cette
d
ro
et
Quoiqu’il en soit, on commence par écrire que cette série formelle est solution
n
O
remplace dans l’équation de Boltzmann la solution f par la série formelle, et que l’on
iff
E
U
Ordre 0 :
IQ
v · ∇x f0 + a(f1 − Kf1 ) = 0 ;
N
H
Ordre 1 :
tes
EC
∂f0
di
+ v · ∇x f1 + a(f2 − Kf2 ) − aγKf0 = 0 .
er
∂t
t
T
in
LY
on
De façon générale, on trouve, pour tout n ≥ 1, la relation
cti
Ordre n :
PO
∂fn−1
du
ro
+ v · ∇x fn + a(fn+1 − Kfn+1 ) − aγKfn−1 = 0 .
p
∂t
re
LE
et
n
Avant d’aller plus loin et d’étudier en détail chacune de ces équations, remarquons
O
io
qu’elles sont toutes de la même forme, comme nous allons le montrer ci-dessous.
us
ÉC
iff
Pour tout n ≥ 1, supposons que les termes f0 , . . . , fn sont déjà connus. L’équation
D
(I − K)φ = Σ ,
N
tes
C
di
ter
in
n
tio
uc
PO
a(f0 − Kf0 ) = 0 .
d
p ro
et
Z
n
O
io
φ(v)(I − K)φ(v)dµ(v) ≥ 0 ,
us
ÉC
V
iff
D
E
U
IQ
Démonstration. D’une part, en appliquant le théorème de Fubini,
Z Z Z
N
φ(v)Kφ(v)dµ(v) = φ(v) k(v, w)φ(w)dµ(w) dµ(v)
H
V
ZVZ V
tes
EC
= k(v, w)φ(v)φ(w)dµ(v)dµ(w) .
di
er
V×V
t
T
in
Calculons ensuite, toujours en appliquant le théorème de Fubini,
LY
on
ZZ
cti
k(v, w) 21 φ(v)2 + φ(w)2 dµ(v)dµ(w)
PO
du
V×V
Z Z
ro
p
re
LE
V V
Z Z
n
O
io
1
k(v, w)dµ(v) φ(w)2 dµ(w)
us
+2
ÉC
iff
ZV V
Z
D
=2 1
φ(v)2 dµ(v) + 12 φ(w)2 dµ(w)
V V
Z
= φ(u)2 dµ(u) ,
V
U
Au total
N
Z
H
φ(v)(I − K)φ(v)dµ(v)
tes
C
V
ZZ
di
TE
ter
Z ZV×V
LY
n
tio
1 2
=2 k(v, w) (φ(v) − φ(w)) dµ(v)dµ(w) .
uc
PO
V×V
d
ro
Z
et
φ(v)(I − K)φ(v)dµ(v) ≥ 0
n
O
io
V
us
ÉC
2
k(v, w) (φ(v) − φ(w)) = 0 µ ⊗ µ-p.p. en (v, w) ∈ V × V .
1. Dans le cas où Z Z
φ(v)dµ(v) est de la forme φ(v)E(v)dv
V V
4.2. APPROXIMATION DIFFUSION : CALCUL FORMELS 139
E
U
Comme k > 0 sur V × V, cette condition se ramène à la condition
IQ
N
φ(v) − φ(w) = 0 µ ⊗ µ-p.p. en (v, w) ∈ V × V .
H
Intégrons cette identité en w :
tes
EC
di
Z Z
er
φ(v) dµ(w) − φ(w)dµ(w) = 0 µ-p.p. en v ∈ V ,
t
T
in
V V
LY
on
cti
c’est-à-dire que
PO
du
φ(v) = hφi µ-p.p. en v ∈ V.
p ro
On vient donc de démontrer que
re
LE
et
n
io
us
ÉC
iff
D’autre part, Z
D
K1 = k(v, w)dµ(w) = 1
V
d’après l’hypothèse (H2) sur k, de sorte que
Comme f0 ≡ f0 (t, x, v) est une fonction continue bornée des variables t, x, v, alors
U
en particulier f0 (t, x, ·) ∈ L2 (V, dµ) pour tous t, x puisque µ est une mesure positive
IQ
tes
C
di
L’équation à l’ordre 0 :
TE
ter
in
n
tio
1
uc
PO
a
p ro
re
Alors que, pour l’équation à l’ordre −1 , il suffisait d’étudier l’équation intégrale
LE
et
io
us
ÉC
(I − K)φ = 0 ,
iff
D
avec E ∈ L1 (V) t.q. E(v) ≥ 0 p.p. sur V, la notation “µ ⊗ µ-p.p." signifie “p.p. sur V+ × V+ ", où
V+ = {v ∈ V | E(v) > 0}". Dans le cas où N = 3, où S2 ⊂ V et où dµ(v) désigne l’élément de surface
sur la sphère unité, on paramètre la sphère unité S2 par les coordonnées sphériques (θ, φ) comme
sur la Figure 1.1. Le point courant de S2 × S2 est alors paramétré par (θ, φ, θ0 , φ0 ) ∈ [0, π] × [0, 2π] ×
[0, π] × [0, 2π], et donc “µ ⊗ µ-p.p." signifie “p.p. en (θ, φ, θ0 , φ0 ) ∈ [0, π] × [0, 2π] × [0, π] × [0, 2π]".
140 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
il nous faut maintenant étudier la même équation avec second membre.
Les hypothèses faites sur le noyau intégral k entraînent que
N
ZZ
H
k(v, w)2 dµ(v)dµ(w) < +∞
tes
EC
V×V
di
er
c’est-à-dire que K est un opérateur de Hilbert-Schmidt sur L2 (V, dµ). De plus, l’opéra-
t
T
in
teur K est auto-adjoint, car k ≡ k(v, w) est symétrique en v et w, d’après l’hypothèse
LY
on
(H2).
cti
PO
io
Z
us
ÉC
iff
V
U
Alors
IQ
Im(I − T ) = Ker(I − T ∗ )⊥
Z
N
2 ∗
= φ ∈ L (V, dµ) T ψ = ψ ⇒ φ(v)ψ(v)dµ(v) = 0 .
H
tes
V
C
di
TE
ter
et
io
us
iff
D
Donc
Im(I − K) = R⊥
Z
= φ ∈ L2 (V, dµ) φ(v)dµ(v) = 0
V
4.2. APPROXIMATION DIFFUSION : CALCUL FORMELS 141
E
U
est le sous-espace de L2 (V, dµ) formé des fonctions de moyenne nulle.
IQ
Donc pour résoudre l’équation intégrale d’inconnue φ ∈ L2 (V, dµ)
N
φ − Kφ = ψ ,
tes
EC
2
où ψ ∈ L (V, dµ) est une fonction donnée, on applique l’alternative de Fredholm, qui
di
er
nous dit alors que, de deux choses l’une
t
T
in
(a) ou bien
LY
Z
on
cti
ψ(v)dµ(v) 6= 0 ,
PO
du
V
auquel cas l’équation
ro
p
re
LE
io
(b) ou bien Z
us
ÉC
iff
ψ(v)dµ(v) = 0 ,
D
V
auquel cas l’équation
φ − Kφ = ψ admet au moins une solution dans L2 (V, dµ) .
Dans ce dernier cas, étant donnée une solution φ ∈ L2 (V, dµ), la fonction
φ0 = φ − hφi
vérifie également
φ0 − Kφ0 = ψ
E
U
Autrement dit, dans le cas (b), il existe une unique solution φ0 de l’équation
Z
N
V
tes
C
ter
(I − K)φ = ψ
in
LY
n
tio
est alors
uc
PO
{φ = φ0 + C · 1 | C ∈ R} = φ0 + R = φ0 + Ker(I − K) .
d
ro
et
φ0 = (I − K)−1 ψ ,
n
O
io
bien que l’opérateur I − K ne soit pas inversible. En effet, l’opérateur (I − K)−1 n’est
us
ÉC
iff
défini que de Im(I − K) = Ker(I − K)⊥ dans lui-même, et non sur L2 (V, dµ). On
D
appelle l’opérateur
(I − K)−1 : Im(I − K) = Ker(I − K)⊥ → Im(I − K) = Ker(I − K)⊥
le pseudo-inverse de I − K.
142 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
Revenons maintenant à l’équation à l’ordre O(0 ), que nous écrivons sous la forme
IQ
N
N
1 1 X ∂f0
H
(I − K)f1 (t, x, v) = − v · ∇x f0 (t, x) = − vj (t, x) .
a a j=1 ∂xj
tes
EC
di
ter
T
in
Considérons pour commencer l’équation auxiliaire suivante :
LY
on
Equation auxiliaire : pour tout j = 1, . . . , N , résoudre le problème d’inconnue bj (v)
cti
PO
suivant :
du
ro
(I − K)bj (v) = vj ,
p
re
LE
Z
et
bj (v)dµ(v) = 0 .
n
O
io
V
us
ÉC
iff
Comme V est une partie bornée de RN et que µ est une mesure bornée d’après
D
pour tout j = 1, . . . , N . On est donc dans le cas b), où il existe au moins une solution ;
en particulier il existe une unique solution bj (v) ∈ Ker(I − K)⊥ = R⊥ . Autrement dit
E
Les solutions de l’équation d’inconnue f1 sont donc toutes les fonctions de la forme
H
tes
C
N
1X ∂f0
di
ter
a j=1 ∂xj
in
LY
n
tio
homogène
d
ro
(I − K)C1 = 0 .
p
re
LE
et
io
us
ÉC
1
f1 (t, x, v) = − b(v) · ∇x f0 (t, x) + C1 (t, x) .
a
4.2. APPROXIMATION DIFFUSION : CALCUL FORMELS 143
E
U
L’équation à l’ordre 1 :
IQ
Passons maintenant à l’étude de l’équation à l’ordre O(1 ), que l’on réécrit sous
N
la forme :
H
∂f0
tes
a(f2 − Kf2 ) = − − v · ∇x f1 + aγKf0
EC
∂t
di
er
∂f0
t
T=− + v · ∇x f1 − aγf0
in
∂t
LY
on
cti
puisque Kf0 = f0 .
PO
du
De nouveau, il s’agit d’une équation intégrale de la forme
p ro
re
LE
(I − K)φ = Σ
et
n
O
io
Pour que f2 existe — c’est-à-dire, pour que v 7→ f2 (t, x, v) existe pour tout (t, x) ∈
iff
D
∂f0
(t, x, ·) + v · ∇x f1 (t, x, ·) − aγf0 (t, x, ·) ∈ Ker(I − K)⊥ .
∂t
Autrement dit, on doit avoir
∂f0
+ v · ∇x f1 − aγf0 = 0,
∂t
E
c’est-à-dire que
U
∂f0
+ hv · ∇x f1 i − aγf0 = 0 ,
IQ
∂t
puisque f0 est indépendante de v. Substituons dans cette égalité la formule générale
N
donnant f1 : ainsi
H
N
1 X ∂ 2 f0
tes
C
hv · ∇x f1 i = − hvi bj (v)i .
di
ter
in
n
tio
uc
PO
puisque Z
re
LE
et
vdµ(v) = 0
n
O
V
io
us
ÉC
E
U
IQ
qui est une variante a priori anisotrope de l’équation de la chaleur.
Autrement dit, l’équation de diffusion correspond à la condition de compatibilité
N
assurant l’existence du terme f2 dans la solution formelle de Hilbert de l’équation de
H
Boltzmann linéaire.
tes
EC
L’équation à l’ordre O(1 ) devient alors, en tenant compte de la condition de
di
er
compatibilité correspondant à l’équation de diffusion
t
T
in
LY
on
N
1 X
cti
∂ 2 f0 1
PO
et
io
iff
D
pour tout i, j = 1, . . . , N .
Vérifions d’abord que le membre de droite de cette équation appartient bien à
L2 (V, dµ). Or b(v) = (I −K)−1 v ∈ L2 (V, dµ) par définition, et d’autre part la fonction
V 3 v 7→ v ∈ R est bornée puisque V est une partie bornée de RN . Par conséquent,
pour tout i, j = 1, . . . , N , la fonction V 3 v 7→ vi bj (v) ∈ R appartient à L2 (V, dµ).
Comme d’après l’hypothèse (H1) la mesure µ est bornée, toute fonction constante
appartient à L2 (V, dµ), de sorte que la fonction
E
U
V 3 v 7→ vi bj (v) − hvi bj i ∈ R
IQ
moins une solution de cette équation dans L2 (V, dµ). On choisit donc
di
TE
ter
in
n
tio
uc
PO
Alors
p
re
LE
et
N N
1 X ∂ 2 f0 1X ∂C1
n
(t, x) −
O
k=1
iff
D
(I − K)C2 = 0 .
4.2. APPROXIMATION DIFFUSION : CALCUL FORMELS 145
E
U
4.2.3 Le coefficient de diffusion
IQ
Comme on vient de le voir, la condition garantissant l’existence du terme d’ordre 2
N
dans la solution formelle de Hilbert pour l’équation de Boltzmann linéaire paramétrée
tes
par fait intervenir a priori, non pas un coefficient de diffusion, mais une matrice de
EC
di
diffusion dont l’élément figurant à la i-ème ligne et la j-ième colonne vaut
er
t
T
in
1
Mij = hvi bj i , i, j = 1, . . . , N .
LY
on
a
cti
PO
et
io
iff
pour tout g ∈ C(V) et tout Q ∈ ON (R). (On rappelle que le domaine V lui-même est
supposé invariant par le groupe orthogonal.)
L’hypothèse (H3) est vérifiée lorsque le noyau intégral k(v, w) est de la forme
k(v, w) = K(v · w) .
E
U
dans le cas des processus de scattering Thomson et Rayleigh en transfert radiatif (cf.
section 1.3.1).
N
L’hypothèse (H4) est trivialement vérifiée lorsque dµ(v) désigne l’élément de sur-
H
face sur la sphère unité SN −1 . Lorsque dµ(v) est une mesure de densité E ≡ E(v)
tes
C
di
ter
et
bj (v) = (I − K)−1 vj , j = 1, . . . , N ,
n
O
io
us
ÉC
est de la forme
iff
E
U
IQ
Démonstration. Le vecteur b(v) est caractérisé par le fait que
Z
N
b(v) − Kb(v) = v et b(v)dµ(v) = 0 .
H
V
tes
EC
di
Evidemment, pour tout Q ∈ ON (R), on a
ert
T
in
Qb(v) − K(Qb(v)) = Q(b(v) − Kb(v)) = Qv
LY
on
cti
PO
et Z Z
du
Qb(v)dµ(v) = Q
ro
p
b(v)dµ(v) = 0 .
re
LE
V V
et
Mais, on a aussi
n
O
io
Z Z
us
ÉC
Qvdµ(v) = Q vdµ(v) = Q0 = 0 ,
iff
D
V V
de sorte que
φj (v) = (Qb(v))j , j = 1, . . . , N .
N
tes
Z
C
di
TE
V
in
Z
LY
ZV
PO
d
ro
V
re
LE
et
de sorte que
n
O
io
us
ÉC
E
U
Autrement dit, bj ◦ Q ∈ L2 (V, dµ) vérifie les deux égalités caractérisant la fonction
IQ
φj = (I − K)−1 ((Qv)j ). On en déduit donc que
N
H
b(Qv) = (φ1 (v), . . . , φN (v)) = Qb(v) , p.p. en v ∈ V .
tes
EC
di
Soit donc v ∈ V \ {0} pour lequel la relation ci-dessus a lieu. Soit
ter
T
in
ON (R)v = {Q ∈ ON (R) | Qv = v} ,
LY
on
cti
le stabilisateur de v. On sait que ON (R)v ' ON −1 (R) est le groupe des transfor-
PO
du
mations orthogonales de l’hyperplan (Rv)⊥ orthogonal à v dans RN . En particulier,
pro
ON (R)v agit transitivement sur les sphères de l’hyperplan (Rv)⊥ centrées en l’origine,
re
LE
et
c’est-à-dire que
n
O
io
iff
D
Ceci entraîne que (I − P )b(v) = 0 ; sinon, étant donné w⊥v quelconque tel que |w| =
E
Par conséquent,
H
b(v) = P b(v) .
tes
C
di
ter
c’est-à-dire que
in
n
tio
uc
que
p ro
et
on trouve que
n
O
io
us
ÉC
E
U
Enfin, comme bj (v) ∈ L2 (V, dµ) pour tout j = 1, . . . , N , on a
IQ
Z N Z
N
X
β(|v|)2 |v|2 dµ(v) = |bj (v)|2 dµ(v) < +∞ ,
tes
V j=1 V
EC
di
er
ce qui conclut la démonstration.
t
T
in
LY
on
Corollaire 4.2.5 Sous les hypothèses (H1)-(H4), la matrice de diffusion est alors
cti
PO
proportionnelle à l’identité :
du
ro
1 2
p
hvi bj (v)i = N h|w| β(|w|)iδij , i, j = 1, . . . , N ,
re
LE
et
et de plus
n
O
io
iff
D
Donc
hvi bj i = hβ(|v|)vi vj i , i, j = 1, . . . , N .
D’une part
i 6= j ⇒ hβ(|v|)vi vj i = 0 .
En effet, soit Qi ∈ ON (R) définie par
E
U
tes
C
β(|v|)vi vj dµ(v) = β(|Qi v|)(Qi v)i (Qi v)j dµ(v) = β(|v|)(−vi )vj dµ(v)
di
V V V
TE
ter
in
d’où Z
LY
n
tio
β(|v|)vi vj dµ(v) = 0 .
uc
PO
V
d
ro
D’autre part,
p
6 j ⇒ hβ(|v|)vi2 i = hβ(|v|)vj2 i .
i=
re
LE
et
io
us
ÉC
E
U
IQ
On déduit de ce qui précède que
N
hβ(|v|)vi vj i = cδij , i, j = 1, . . . , N .
tes
Pour calculer la constante c, on observe que
EC
di
er
t
N
X N
X
T
in
2
Nc = hβ(|v|)vi i = β(|v|) vi = hβ(|v|)|v|2 i ,
2
LY
on
cti
i=1 i=1
PO
de sorte que
du
ro
p
1 2
c= N hβ(|v|)|v| i .
re
LE
et
Ainsi
n
O
io
1 2
hvi bj (v)i = N hβ(|v|)|v| iδij , i, j = 1, . . . , N .
us
ÉC
iff
D
v1 = (I − K)(β(|v|)v1 ) ,
de sorte que
Z Z
β(|v|)v12 dµ(v) = β(|v|)v1 (I − K)(β(|v|)v1 )dµ(v) ≥ 0
V V
d’après le Lemme 4.2.1. De plus, l’égalité est exclue, car sinon on aurait
E
U
c’est-à-dire que
β(|v|)v1 = hβ(|v|)v1 i p.p. en v ∈ V .
H
tes
C
Or
di
Z
TE
ter
β(|v|)v1 dµ(v) = 0 ,
in
V
LY
n
tio
puisque
uc
PO
Donc l’égalité forcerait β(|v|)v1 = 0 µ-p.p. en v ∈ V, qui entraînerait à son tour que
LE
et
n
O
v1 = (I − K)(β(|v|)v1 ) = 0 p.p. en v ∈ V ,
io
us
ÉC
iff
Par conséquent
0 < hβ(|v|)v12 i = 1 2
N hβ(|v|)|v| i ,
E
U
IQ
D’après le corollaire ci-dessus, on voit que, sous les hypothèses additionnelles (H3)-
(H4), la condition de compatibilité assurant l’existence de f2 obtenue dans la section
N
précédente se met sous la forme de l’équation de diffusion
H
∂f0
tes
EC
− 12 κ2 ∆x f0 − aγf0 = 0 ,
di
∂t
ter
T
in
avec un coefficient de diffusion donné par la formule
LY
on
h|w|2 β(|w|)i
cti
1 2
PO
2κ = > 0.
du
p ro Na
re
LE
1
O
t > 0,
us
ÉC
iff
— voir par exemple [24], §2.3.1.b dans le cas de l’espace entier, et [2], §8.4.4 dans le
D
revient à définir
U
de sorte que résoudre ce problème pour c < 0 reviendrait à savoir étendre le semi-
N
1
groupe e 2 t∆x pour tout t ∈ R.
H
ter
diffusion obtenu à la limite est bien positif. (On retrouvera d’ailleurs cette même
in
n
tio
uc
PO
sion
re
LE
et
n
O
iff
Les calculs effectués dans la section précédente ont fait apparaître l’équation de
D
E
U
IQ
hypothèses d’échelle énoncées dans la section précédente, car la solution formelle de
Hilbert n’a a priori aucun sens physique — nous reviendrons plus loin sur ce point.
N
Cependant, les calculs menés sur cette solution formelle de Hilbert ne l’ont pas
H
été en vain, car ils vont nous permettre de justifier très simplement que la solution de
tes
EC
l’équation de diffusion approche effectivement la solution de l’équation de Boltzmann
di
er
linéaire paramétrée par , par un argument de stabilité élémentaire basé sur le principe
t
T
in
du maximum pour l’équation de Boltzmann linéaire.
LY
on
On rappelle que Ω est un ouvert convexe borné à bord de classe C ∞ de RN , dont
cti
PO
et
Γ− = {(x, v) ∈ ∂Ω × V | v · nx < 0} .
n
O
io
us
ÉC
On considère maintenant, pour tout > 0, le problème aux limites pour l’équation
iff
de Boltzmann linéaire
D
a
∂f
+ v · ∇ x f + f − (1 + 2
γ)Kf = 0 , (x, v) ∈ Ω × V , t > 0 ,
∂t
f Γ = fb ,
−
f t=0 = f in ,
Rappelons enfin les hypothèses (H1)-(H4) faites sur la mesure µ et le noyau intégral
N
k ≡ k(v, w) :
H
(H1) on suppose que µ est une mesure de Radon positive sur V t.q.
tes
C
di
Z Z
TE
ter
et
LY
V V
tio
uc
PO
p
0 < k(v, w) = k(w, v) pour tout v, w ∈ V ,
re
LE
et
Z
n
O
io
K1(v) = k(v, w)dµ(w) = 1 pour tout v ∈ V ;
us
ÉC
RN
iff
D
(H3) on suppose en outre que le noyau intégral k est invariant par les transformations
orthogonales :
E
U
IQ
(H4) on suppose enfin que la mesure µ est également invariante par les transformations
orthogonales : Z Z
N
g(Qv)dµ(v) = g(v)dµ(v) ,
H
V V
tes
EC
di
pour tout g ∈ C(V) et tout Q ∈ ON (R). (Rappelons que le domaine V lui-même
er
invariant par le groupe orthogonal ON (R).)
t
T
in
LY
on
Théorème 4.3.1 Sous les hypothèses (H1)-(H4), on suppose en outre que a et γ sont
cti
PO
du
deux réels strictement positifs.
ro
Soient f in ≡ f in (x) ∈ C ∞ (Ω) et fb ≡ fb (t, x) ∈ C ∞ ([0, T ] × ∂Ω) vérifiant les
p
re
LE
relations de compatibilité
et
n
O
∂ k fb k
io
1 2
(0, y) = 2 κ ∆x + aγ f in (y) , y ∈ ∂Ω , k ∈ N,
us
ÉC
∂tk
iff
D
avec
1 2 1
2κ = hβ(|v|)|v|2 i ,
N
où
β(|v|)vj = (I − K)−1 (vj ) , j = 1, . . . , N .
Soit u ≡ u(t, x) la solution du problème aux limites
∂u
∂t − 12 κ2 ∆x u − aγu = 0 , x ∈ Ω, t > 0,
E
u = fb ,
U
Γ−
IQ
u = f in .
N
t=0
H
Alors il existe CT > 0 t.q. la famille (f )>0 de solutions généralisées du problème
tes
C
ter
a
in
∂f
+ v · ∇ x f + f − (1 + 2
γ)Kf = 0 , (x, v) ∈ Ω × V , t > 0 ,
∂t
LY
n
tio
uc
PO
f Γ− = fb ,
d
ro
p
re
LE
f t=0 = f in ,
et
n
O
io
vérifie l’estimation
us
ÉC
iff
(t,x,v)∈[0,T ]×Ω×V
Démonstration.
La preuve se décompose en plusieurs étapes.
4.3. JUSTIFICATION RIGOUREUSE 153
E
U
IQ
Etape 1. A partir de la solution u du problème aux limites pour l’équation de diffusion,
formons la solution formelle de Hilbert tronquée à l’ordre 2 .
N
Autrement dit, on définit
tes
EC
f0 (t, x, v) := u(t, x)
di
er
1
t
T
f1 (t, x, v) := − β(|v|)v · ∇x u(t, x)
in
a
LY
on
N
1 X ∂2u
cti
PO
où
et
n
O
iff
On pose alors
D
di
fait.
TE
ter
d
ro
∂F 1 a
p
+ v · ∇x F + 2 F − (1 + 2 γ)KF = −S
re
LE
∂t
et
n
O
io
où
us
ÉC
∂f1 ∂f2
iff
∂t ∂t
Par linéarité de l’équation de Boltzmann, la fonction
E
U
IQ
est solution généralisée du problème aux limites suivant :
a
N
1
∂R
+ v · ∇x R + 2 R − (1 + 2 γ)KR = S ,
H
∂t
tes
EC
di
R = Rb ,
er
Γ−
t
T
in
= Rin .
LY
R
on
t=0
cti
PO
du
Les données initiale et au bord pour ce problème aux limites sont évidemment les
ro
fonctions
p
in
re
2
LE
Rb = −f
io
1 − 2 f 2 .
us
Γ− Γ−
ÉC
iff
D
Alors
E
Z
U
V
Z 1/2 Z 1/2
N
2 2
≤ k(v, w) dµ(w) β(|w|) wj2 dµ(w)
H
V V
tes
Z 1/2
C
di
TE
V
in
LY
n
tio
β(|v|)vj − Kβ(|v|)vj = vj j = 1, . . . , N,
p ro
re
LE
io
Z 1/2
us
ÉC
iff
E
U
Etape 4. D’après le Théorème 4.1.1 rappelé au début de ce chapitre, la fonction u ∈
IQ
C ∞ ([0, T ] × Ω). Comme Ω est borné dans RN , [0, T ] × Ω est compact dans RN +1 de
N
sorte que, pour tout m ∈ N et tout multi-indice α ∈ NN ,
H
m
tes
∂
EC
sup ∇α
x u(t, x) ≤ Cm,α,T .
di
∂t
er
(t,x)∈[0,T ]×Ω
t
T
in
LY
on
Les formules définissant f1 , f2 , Rin et Rb montrent que, pour tout vérifiant 0 < < 1
cti
X
PO
du
kRin kL∞ (Ω×V) ≤ C0,α,T max kβ(|v|)vj kL∞ (V,dµ)
ro
a 1≤j≤N
p
|α|=1
re
LE
X 2
et
a2
io
1≤i,j≤N
us
|α|=2
ÉC
iff
D
et de même
X
kRb kL∞ ([0,T ]×Γ− ) ≤ C0,α,T max kβ(|v|)vj kL∞ (V,dµ)
a 1≤j≤N
|α|=1
X 2
+ C0,α,T max kdij kL∞ (V,dµ) ≤ CTb,in ,
a2 1≤i,j≤N
|α|=2
en posant
1 X
CTb,in := C0,α,T max kβ(|v|)vj kL∞ (V,dµ)
E
a 1≤j≤N
U
|α|=1
1 X
IQ
|α|=2
H
D’autre part,
tes
C
X
di
TE
ter
|α|=1
LY
X
tio
2
+ C1,α,T max kdij kL∞ (V,dµ)
uc
PO
a2 1≤i,j≤N
d
|α|=2
ro
X
p
re
+ 2
a
et
1≤i,j≤N
|α|=3
n
O
X
io
1≤j≤N
iff
|α|=1
D
2 X
+ γkK1kL∞ (V,dµ) C0,α,T max kdij kL∞ (V,dµ)
a 1≤i,j≤N
|α|=2
≤ CTs .
156 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
Etape 5. Appliquons le principe du maximum (Proposition 3.1.5 du chapitre 3) au
problème aux limites vérifié par la fonction R dans l’étape 2.
N
Dans le cas présent, on a
H
tes
a a
EC
(1 + 2 γ)K1 − 1 = 2 (1 + 2 γ)1 − 1 = aγ .
di
2
ter
T
in
Avec les notations de la Proposition 3.1.5 du chapitre 3, on trouve donc que
LY
on
cti
a
PO
(1 + 2 γ)K1 − 1 +
du
D= = aγ+ .
2 pro L∞
re
LE
Donc
et
io
us
ÉC
tes
C
di
TE
ter
in
n
tio
uc
PO
lons en discuter tout particulièrement une, qui porte sur la possibilité de généraliser
p ro
et
En effet, dans le Théorème 4.3.1 ci-dessus, on a supposé que les données initiale
n
O
iff
f in ≡ f in (x) , et fb ≡ fb (t, x) .
D
f in ≡ f in (x, v) , et fb ≡ fb (t, x, v) .
4.3. JUSTIFICATION RIGOUREUSE 157
E
U
IQ
Dans ce cas, la solution formelle de Hilbert tronquée à n’importe quel ordre ne
peut pas en général être utilisée comme dans la preuve du Théorème 4.3.1. En effet,
N
en gardant les notations de la démonstration du Théorème 4.3.1, on a
tes
f (0, x, v) − F (0, x, v) = f in (x, v) − f0 (0, x) + O() = O(1)
EC
di
er
et de même
t
T
in
LY
on
f (t, x, v) − F (t, x, v) = f (t, x, v) − fb (t, x) + O() = O(1) , (x, v) ∈ Γ− .
cti
PO
du
On ne peut donc déduire du principe du maximum quep ro
re
LE
f − F = O()
et
n
O
en norme uniforme sur [0, T ] × Ω × V, puisque cette estimation fait défaut sur le bord.
io
us
ÉC
où a > 0 et Z 1
1
hf i(x) = f (x, µ)dµ , xL < x < xR .
N
2
−1
H
ter
limites de diffusion
LY
n
tio
2
1 d f0
uc
f0 − 3a
PO
dx2 = q , xL < x < xR ,
d
p ro
f0 (xL ) = FL ,
re
LE
et
n
O
f0 (xR ) = FR ,
io
us
ÉC
iff
où Z
D
√ 1
3
FL = 2 µH(µ)fL (µ)dµ ,
0
√
Z 1
3
FR = 2 µH(µ)fR (µ)dµ .
0
158 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
La fonction H intervenant dans les expressions de fL et fR ci-dessus est la fonction de
Chandrasekhar — qui n’est pas connue explicitement, mais se calcule très facilement
N
sur le plan numérique : voir [17]. On trouve qu’une valeur approchée de la fonction
H
H est
tes
2 + 3µ
EC
H(µ) ' √ , 0 < µ < 1.
di
er
3
t
T
in
Pour arriver au résultat ci-dessus, on modifie la solution formelle de Hilbert en
LY
on
cti
y rajoutant des termes de couche limite, localisés près des extrémités de l’intervalle
PO
du
[xL , xR ]. Plus précisément, on cherche une solution formelle du type
ro
X
p
X X
re
LE
x − xL xR − x
F (x, µ) = n fn (x, µ) + n φ L ,µ + n φ R , −µ .
et
n n
n
O
iff
Le terme X
D
n fn (x, µ)
n≥0
est habituellement appelé “solution formelle intérieure”, tandis que les termes
X X
x − xL xR − x
n φ L
n , µ et n R
φ n , −µ
n≥0 n≥0
∂φL
IQ
φL
H
di
Le problème aux limites ci-dessus est posé sur la demi-droite z > 0 ; c’est un
LY
Z
LE
√ 1
et
3
f0 (xL ) = µH(µ)fL (µ)dµ ,
n
2
O
io
0
us
ÉC
iff
la fonction φL
0 converge vers 0 à l’infini en z, à vitesse exponentielle :
D
−cz
|φL
0 (z, µ)| = O(e ) pour tout z > 0 et tout µ ∈] − 1, 1[
E
U
IQ
Ainsi, en choisissant comme conditions aux limites pour l’équation de diffusion
stationnaire Z 1
N
√
3
f0 (xL ) = FL = 2
µH(µ)fL (µ)dµ ,
H
0
tes
EC
Z
di
√ 1
er
f0 (xR ) = FR = 3
µH(µ)fL (µ)dµ ,
t
T
in
2
0
LY
on
on trouve que les termes de couche limite dans la solution formelle tronquée à l’ordre
cti
PO
2 vérifient
du
2
X ro
x − xL
n φL , µ = O(e−c(x−xL )/ ) ,
p
n
re
LE
n=0
et
n
X2
O
xR − x
io
n R
φn , −µ = O(e−c(xR −x)/ ) ,
us
ÉC
iff
n=0
D
Z 1
tes
C
√
di
ter
0
in
LY
Nous n’en dirons pas plus sur ce sujet, et renvoyons le lecteur intéressé aux articles
tio
[5], [27] et à l’Exercice 4.4, où ces problèmes de demi-espace sont étudiés en détail.
uc
PO
On peut également chercher à obtenir une approximation plus précise que celle du
ro
Dans ce cas, même si les données au bord sont indépendantes de µ, c’est à dire si
et
n
on considère le problème
O
io
us
ÉC
∂f a
iff
f (xL , µ) = fL , 0 < µ < 1,
f (xR , µ) = fR , 0 < µ < 1 ,
160 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
où fL et fR sont des constantes, l’approximation par la diffusion exige d’avoir recours
à des termes de couches limites.
N
En effet, pour avoir une approximation à l’ordre O(2 ), on doit ajuster la solution
H
formelle intérieure de Hilbert à la condition aux limites de telle sorte que
tes
EC
di
F (xL , µ) − fL = O(2 ) , F (xR , µ) − fR = O(2 ) .
ter
T
in
Si F est une solution intérieure série formelle en puissance de de l’équation de
LY
on
Boltzmann linéaire stationnaire monocinétique avec scattering isotrope et symétrie
cti
PO
du
du slab, c’est-à-dire si X
F (x, µ) =
ro
n fn (x, µ) ,
p
re
LE
n≥0
et
io
us
ÉC
f0 ≡ f0 (x) ,
iff
D
1 df0
f1 ≡ C1 (x) − µ (x) ,
a dx
de sorte que
df0
F (xL , µ) − fL = f0 (xL ) + C1 (xL ) − fL − µ (xL ) + O(2 ) .
a dx
Il est donc impossible de satisfaire à la condition
F (xL , µ) − fL = O(2 ) ,
E
en x = xR .
Pour le résoudre, on ajoute donc à la solution formelle intérieure ci-dessus des
N
termes de couche limite d’ordre O(), c’est-à-dire qu’on considère une solution formelle
H
du type
tes
C
X
di
F (x, µ) = n fn (x, µ)
TE
ter
in
n≥0
X
LY
X
n
x − xL xR − x
tio
+ n φ L
n ,µ + n φ L
n , −µ .
uc
PO
n≥1 n≥1
d
p ro
espace
et
n
L
O
µ ∂φ L L
∂z (z, µ) + a(φ1 (z, µ) − hφ1 i(z)) = 0 , z > 0 , |µ| ≤ 1 ,
io
1
us
ÉC
iff
φL (0, µ) = C (x ) − 1 µ df0 (x ) .
D
1 1 L a dx L
E
U
IQ
où la fonction g est la solution du problème au limites
N
1 d2
g − 3a dx2 g = q , xL < x < xR ,
H
tes
EC
g (xL ) − Λa dg
dx (xL ) = fL ,
di
er
t
T
in
g (xR ) + Λa dg
dx (xR ) = fR ,
LY
on
cti
avec Z
PO
du
√ 1
Λ= 2
3 ro µ2 H(µ)dµ ,
p
0
re
LE
et
Λ ' 0.7104.
io
us
ÉC
Λ dg
U
g (xL ) − (xL ) = fL
a dx
IQ
H
Λ
tes
g xL − = fL + O(2 ) .
C
di
a
TE
ter
in
sur un intervalle un peu plus grand que [xL , xR ], auquel on a rajouté un segment de
tio
longueur Λa à chaque extrémité. Bien que la fonction g ne soit définie a priori que sur
uc
PO
à extrapoler g sur un intervalle un peu plus grand, sur les bords duquel la condition
re
LE
io
us
ÉC
iff
E
U
IQ
Considérons le problème de Cauchy d’inconnue f (t, x, µ)
a
N
∂f
∂t + µ∂x f + (f − hf i) = 0 , x ∈ R , |µ| ≤ 1 ,
tes
EC
f t=0 = f in ,
di
ter
T
in
où a > 0 et f in ≡ f in (x) est — pour fixer les idées — de classe C ∞ à support compact
LY
on
sur R. La notation hf i désigne la moyenne angulaire de f , c’est-à-dire que
cti
PO
du
Z 1
hφi := 12
pro φ(µ)dµ ,
re
LE
−1
et
io
iff
l’équation
D
1 ∂2u
∂u∂t − 3a ∂x2 = 0 , x ∈ R, t > 0,
u t=0
= f in .
Rappelons (cf. chapitre 1, section 1.1.3) que cette équation de diffusion correspond
à écrire que f satisfait l’équation de continuité
∂ ∂ 1
hf i + hµf i = 0 ,
∂t ∂x
E
1 1 ∂
hµf i ' − hf i .
3a ∂x
N
H
Bien que l’approximation par la diffusion soit une théorie asymptotique qui n’est
tes
C
l’utiliser en pratique comme approximation pour > 0 éventuellement très petit, mais
ter
in
pas forcément nul. Si d’autre part la donnée initiale présente des zones de fort gradient
LY
1 ∂ 1
d
3a ∂x
p
re
LE
et
io
us
1 1 ∂
ÉC
3a ∂x
D
E
U
puisque |µ| ≤ 1.
IQ
Evidemment, ceci est lié à la perte éventuelle de positivité dans la solution formelle
N
de Hilbert pour l’équation de Boltzmann linéaire. En effet, rappelons que cette solution
H
formelle est donnée par X
tes
EC
F = n fn (t, x, µ) ,
di
er
n≥0
t
T
in
avec
LY
on
f0 ≡ f0 (t, x) ,
cti
1 ∂f0
PO
du
f1 ≡ C1 (t, x) − µ
ro (t, x) .
a ∂x
p
Il est donc parfaitement possible que, si > 0 n’est pas pris assez petit, et en présence
re
LE
et
de valeurs élevées de la dérivée spatiale ∂x f0 (t, x), la somme des deux premiers termes
n
O
iff
∂f0
(f0 + C1 )(t, x) − µ (t, x) < 0,
D
a ∂x
pour certaines valeurs de (t, x, µ).
Il existe plusieurs façons de remédier à ce genre de difficulté, qui est particulière-
ment gênante lorsqu’on veut utiliser la modélisation par la diffusion dans des régimes
où le taux de scattering est grand sans être très grand — c’est-à-dire, de manière
équivalente, où > 0 est petit, mais pas infinitésimalement petit. L’idée consiste à
modifier l’équation de diffusion de façon à limiter la taille du flux calculé par la loi
de Fick. Bien souvent, ces limiteurs de flux sont introduits de façon ad hoc, et sont
adaptés au contexte applicatif particulier dans lequel on veut les utiliser.
E
U
à flux limités, qui a été proposée en 1979 par C.D. Levermore, et dont nous allons
donner une brève présentation.
N
Une idée permettant d’éviter toute perte de positivité dans la solution formelle de
H
C
di
X
TE
ter
n≥0
LY
n
tio
(Là encore, on ne cherchera pas à montrer que cette série converge : l’objet ci-dessus
uc
PO
Ordre −1 :
O
io
us
ÉC
Ordre 0 :
∂ A0 (t,x,µ)
µ e + a eA0 (t,x,µ) A1 (t, x, µ) − eA0 (t,x,·) A1 (t, x, ·) = 0.
∂x
164 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
Nous n’expliciterons pas les conditions suivantes — dont ne nous servirons d’ailleurs
pas.
N
L’équation à l’ordre O(−1 ) entraîne que
tes
eA0 (t,x,µ) est indépendant de µ ,
EC
di
ter
T
c’est-à-dire que
in
LY
on
A0 ≡ A0 (t, x) .
cti
0
PO
∂x
et
n
O
io
iff
1 ∂A0
D
B (t, x) := A0 + hA1 i
∂ ∂ 1
hF i + hµF i = 0 ,
N
∂t ∂x
H
tes
di
port à µ.
TE
ter
Observons 2 que
in
Z 1
LY
sinh z
tio
1
2 ezµ dµ = ,
z
uc
PO
−1
d
ro
de sorte que Z
p
1
d sinh z z cosh z − sinh z
re
LE
1
µezµ dµ = = .
et
2 dz z z2
−1
n
O
io
Donc, en posant
us
ÉC
iff
D
sinh((/a)∂B /∂x)
ρ (t, x) := hF i ' eB (t,x) ' eB (t,x) ,
(/a)∂B /∂x
sinh z
2. La fonction z 7→ z
se prolonge en une fonction holomorphe sur C, prenant la valeur 1 en
z = 0.
4.4. FLUX LIMITÉ 165
E
U
IQ
on voit que
N
1 1 hµF i 1 ∂B 1 ∂ρ /∂x
hµF i = hF i ' − D ρ ' − D ρ
H
hF i a ∂x a ρ
tes
EC
di
où D est la fonction holomorphe sur la bande |=z| < π définie pour z 6= 0 par
ter
T
in
1
D(z) = coth z − .
LY
on
z
cti
PO
du
Le calcul formel ci-dessus suggère donc de remplacer l’équation de diffusion habi-
tuelle
pro
1 ∂2u
re
LE
∂t u − = 0, x ∈ R, t > 0,
et
3a ∂x2
n
O
io
iff
1 ∂ρ /∂x
D
∂t ρ − ∂x D ρ = 0 .
a ρ
∂ρ ∂u
ρ → u et →
∂x ∂x
ponctuellement en (t, x) lorsque → 0+ , alors
1 1 ∂ρ /∂x 1 ∂u
E
hµF i ' − D ρ → − ,
U
a ρ 3a ∂x
IQ
tes
C
' D ≤ 1,
TE
ter
hF i a ρ
in
LY
c’est-à-dire que la condition de flux limité est automatiquement vérifiée par l’équation
tio
uc
non linéaire — on a tout fait pour cela, notamment en imposant à la solution formelle
PO
1 1
D0 (z) = − ≥ 0 pour tout z ∈ R∗ ,
et
z2 sinh2 z
n
O
io
us
iff
D
E
U
4.5 Interprétation probabiliste de l’équation de dif-
IQ
fusion
N
H
Considérons de nouveau le problème de Cauchy pour l’équation de la chaleur posée
tes
EC
dans RN
di
er
∂u − 1 ∆x u = 0 , x ∈ RN , t > 0 ,
t
T
in
∂t 2
LY
on
cti
PO
u
du
t=0
= uin . pro
Pour tout uin ∈ L2 (RN ), on sait que le problème de Cauchy ci-dessus admet une
re
LE
Z
io
us
ÉC
RN
où
1 |x|2
E(t, x) = exp − , x ∈ RN , t > 0 .
(2πt)N/2 2t
Cette formule montre que l’on ne peut espérer résoudre l’équation de la chaleur par
une méthode des caractéristiques. Autrement dit, même si la donnée initiale vérifie
uin ∈ C ∞ (RN ), il n’est pas possible d’exprimer la solution u de l’équation de la
chaleur ci-dessus par une formule du type
E
γ ∈ C 2 (R+ × RN ; RN ).
H
tes
C
initiale uin ≥ 0 est une fonction continue à support compact dans RN , et démon-
ter
in
Soit S(t) l’application linéaire uin →7 S(t)uin = u(t, ·) pour tout t > 0. Si on note
p ro
Z
re
LE
û(t, ξ) :=
n
O
RN
io
us
ÉC
puisque
u(t, ·) = E(t, ·) ? uin , et Ê(t, ξ) = exp(− 12 t|ξ|2 ) .
4.5. INTERPRÉTATION PROBABILISTE 167
E
U
En particulier, pour tout t1 , t2 ≥ 0, on a
IQ
N
S(t1 + t2 ) = S(t1 ) ◦ S(t2 ) .
tes
EC
Soit t > 0 et n ∈ N∗ ; on définit le pas de temps ∆t = t/n. Alors
di
er
t
T u(t, ·) = S(∆t)n uin .
in
LY
on
cti
Exprimons cette égalité en variables physiques, au lieu des variables de Fourier. On
PO
du
trouve que ro
u(t, x) = E(∆t, ·) ? . . . ? E(∆t, ·) ?uin (x) ,
p
| {z }
re
LE
et
n termes
n
O
io
iff
Z Z
D
en posant x0 = x.
A partir de maintenant, on se contente d’un raisonnement purement formel. L’idée
consiste à voir les points xk pour k = 0, . . . , n comme les points situés sur une courbe
E
|xk − xk−1 |2
' |Ẋ((k − 1)∆t)|2 .
N
∆t2
H
tes
di
TE
ter
n
X n
X Z t
|xk − xk−1 |2
in
1
2 ∆t ' 21 ∆t |Ẋ((k − 1)∆t)|2 ' 1
|Ẋ(s)|2 ds .
LY
2
n
∆t2
tio
k=1 k=1 0
uc
PO
Z Z
re
LE
dx1 . . . dxn
... ...
et
(2π∆t)nN/2
n
N N
O
| R {z R }
io
us
ÉC
n fois
iff
D
dans la limite n → +∞, on peut y penser comme une intégration par rapport à la
“mesure de Lebesgue produit” Y
dX(s) ,
0≤s≤t
168 CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
où X décrit une certaine classe de courbes tracées dans RN telles que X(0) = x. On
IQ
peut penser à cette expression comme à l’analogue, dans l’espace (RN )[0,t] de toutes
N
les applications de [0, t] dans RN , de la mesure de Lebesgue dy1 . . . dyn dans Rn .
H
Ces remarques nous conduisent à introduire la notation
tes
EC
di
dx1 . . . dxn
er
DX = lim ,
t
T
(2π∆t)nN/2
in
n→+∞
LY
on
cti
de sorte que
Z Z
PO
et
dessus, qui fait intervenir le produit d’une infinité non dénombrable de termes. De
ÉC
iff
1
plus ce raisonnement ne tient pas compte du facteur de normalisation (2π∆t) nN/2 , dont
D
0
IQ
qui a un sens et qui s’interprète comme une mesure de probabilité sur l’espace
C(R+ ; RN )0 des applications continues de R+ dans RN prenant la valeur 0 en t = 0.
N
appelée “mesure de Wiener” — sur l’espace C(R+ ; RN )0 telle que, pour tout m ≥
tes
C
~ = (A1 , . . . , Am ) de RN et tout ~t =
di
ter
∗ m
(t1 , . . . , tm ) ∈ (R+ ) , la probabilité de l’“ensemble cylindrique”
in
LY
n
tio
~ := {γ ∈ C(R+ ; RN )0 | γ(tk ) ∈ Ak , 1 ≤ k ≤ m}
C(~t, A)
uc
PO
d
ro
soit
p
Z Z Z Z
re
LE
et
~ =
Prob(C(~t, A)) ... E(t1 , x1 )E(t2 − t1 , x2 − x1 ) . . .
n
O
io
A1 A2 Am−1 Am
us
ÉC
où on rappelle que
1 |x|2
E(t, x) = exp − , x ∈ RN , t > 0 .
(2πt)N/2 2t
4.5. INTERPRÉTATION PROBABILISTE 169
E
U
IQ
Une fois que l’on dispose de la mesure de Wiener, la solution u du problème de
Cauchy pour l’équation de la chaleur ci-dessus s’exprime par la formule
N
u(t, x) = E(uin (x + γ(t)))
tes
EC
di
où γ décrit l’espace C(R+ ; RN )0 et où l’espérance E est prise sous la mesure de
ter
Wiener.
T
in
LY
Cette formule est l’analogue exact de celle donnant la solution du problème de
on
cti
Cauchy pour l’équation de Boltzmann linéaire à partir du processus de transport,
PO
du
obtenue au chapitre précédent (voir section 3.3.)
ro
En effet, l’argument de la donnée initiale dans l’expression ci-dessus, soit x + γ(t),
p
re
LE
io
iff
u(t, x) = E(uin (x + Bt ))
IQ
N
Dans la formule ci-dessus, l’espérance mathématique est prise par rapport à la mesure
de Wiener définie sur C(R+ ; RN )0 .
H
tes
Le mouvement brownien intervient dans des contextes très variés. Le nom même de
C
di
ter
brownien remontent au début du XXème siècle, avec les travaux de L. Bachelier sur les
uc
PO
cours de la bourse, qui sont à l’origine des applications des mathématiques à la finance,
d
ro
et avec ceux d’A. Einstein en mécanique statistique. Mais le mouvement brownien joue
p
re
LE
des cartes). . .
n
O
io
Le mouvement brownien peut être caractérisé par les propriétés suivantes (en
us
ÉC
iff
(a) B0 = 0 p.s. ;
(b) les trajectoires de (Bt )t≥0 sont toutes continues ;
(c) pour tout t > s ≥ 0, la variable aléatoire Bt − Bs est indépendante de la tribu
engendrée par les Br , pour tout 0 ≤ r ≤ s ;
1702.3 Comportement des trajectoires du mouvement brownien 25
CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
0.3
N
H
0.2
tes
EC
di
t er
0.1
in
LY
on
cti
PO
du
p ro
re
LE
−0.1
et
n
O
io
us
ÉC
−0.2
iff
D
−0.3
−0.4
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Fig. 2.1 Simulation d’une trajectoire de mouvement brownien sur l’intervalle de temps [0, 1]
Figure 4.1 – Une trajectoire du mouvement brownien : graphe de t 7→ Bt dans le cas
de dimension N = 1 (source : [40], p. 25).
Il s’agit d’une intersection décroissante, et il en découle aisément que l’événement
E
U
(d) pour tout t > s ≥ 0, la variable aléatoire ! B −B suit " la loi gaussienne de moyenne
P(A) = lim ↓ P sup t Bs >s 0 ,
0 et de variance t − s.
N
p→∞ 0≤s≤ε p
H
! "
C
1
di
ter
− Bps ) = 0 , E(|Bt − Bs | ) 2= t − s .
E(Bt0≤s≤ε
in
LY
ce qui montre que P(A) ≥ 1/2. D’après le Théorème 2.2 on a P(A) = 1, d’où
n
tio
Bien que les trajectoires du processus brownien soient toutes continues, elles sont
uc
PO
Le Gall [40].
Ensuite, on écrit
n
O
io
Retournons à la formule
! explicite "donnant la!solution du problème de Cauchy pour
us
"
ÉC
iff
l’équation de la chaleur
1 = P à partir
sup Bs du> 0mouvement sup Bs > δsoit,
= lim ↑ P brownien,
D
0≤s≤1 δ ↓0 0≤s≤1
u(t, x) = E(uin (x + Bt )) .
E
U
IQ
caractéristiques pour résoudre l’équation de transport
∂f + v · ∇ f = 0 , x ∈ RN , t > 0 ,
N
x
∂t
H
in
tes
f t=0 = f ,
EC
di
er
à savoir
t
T
in
f (t, x) = f in (x − tv) .
LY
on
En effet, cette formule peut s’interpréter comme
cti
PO
du
f (t, x) = E(f in (x + γ(t)))
ro
p
re
LE
io
a
iff
∂f
f − (1 + 2 γ)Kf = 0 , (x, v) ∈ RN × V , t > 0 ,
D
∂t + v · ∇x f +
f t=0 = f in ,
est donnée par la formule
f (t, x, v) = Ex,v (f in (Xt (x, v), Vt (x, v))) ,
où (Xt , Vt )t≥0 est le processus de transport associé, la convergence de f vers la
solution u de l’équation de la chaleur
E
∂u 1
U
N
∂t − 2 ∆x u = 0 , x ∈ R , t > 0 ,
IQ
N
u = uin ,
H
t=0
tes
C
ter
in
et
4.6 Exercices
n
O
io
us
ÉC
iff
E
U
IQ
avec R 2π
0
k(θ − µ)f (x, t, µ)dµ
N
K(f ) := R 2π .
k(µ)dµ
H
0
tes
EC
Le noyau de collision k est une fonction continue 2π-périodique strictement positive
di
er
et bornée.
t
T
in
LY
1. On rappelle le développement en série de Fourier d’une fonction g
on
cti
Z
PO
1 X
du
2π
g(θ) = gn einθ ,ro gn = g(θ)e−inθ dθ .
2π
p
0
re
n∈Z
LE
et
n
Montrer que
O
io
1 X
us
ÉC
K(f ) = kn fn einθ
iff
2πk0
D
n∈Z
f = f 0 + εf 1 + ε2 f 2 + . . .
ver la limite de diffusion et montrer que cette équation dépend de σ ainsi que
de k0 , k1 et k−1 .
N
4. Mettre en place une stratégie pour démontrer que la solution f (t, x, θ) est proche
H
tes
di
TE
ter
Exercice 4.3 (Temps de sortie du soleil pour des photons) Soit un soleil mo-
in
LY
nodimensionnel dans lequel sont présents (et créés) des photons. On considère l’équa-
tio
ro
1 ∂f ∂f
p
c ∂t ∂x
et
n
O
io
où on a posé
us
1
ÉC
iff
2
1. Expliquer à partir de considérations élémentaires pourquoi le terme hf i−f peut
s’interpréter comme une redistribution aléatoire de particules (les photons) sur
la matière lourde composant le soleil.
4.6. EXERCICES 173
E
U
IQ
2. Quelle est la dimension de la constante σ ?
Pour déterminer une valeur raisonnable de cette constante, on revient sur le
N
problème en dimension 3 d’espace. Montrer que, pour un soleil de rayon R et
H
de masse M , alors
tes
EC
13 1
di
M 3
M
er
m
σ ≈ 4π 3 ∝
t
T 3 R m
R
in
LY
on
convient, en notant m la masse du nucléon.
cti
PO
du
3. Déterminer σ pour les valeurs physiques
pro
M = 2 · 1030 kg , R = 106 km , m = 1.6 · 10−27 kg .
re
LE
et
n
O
probabiliste.
iff
D
5. En déduire que la plupart des photons issus du coeur du soleil mettent (au
moins) plusieurs milliers d’années pour en sortir. Comparer avec le temps
d’arrivée sur terre (la distance terre-soleil est D = 1.5 · 108 km).
Indication : il est utile de faire un parallèle avec la théorie probabiliste qui est
très puissante pour arriver à une interprétation physique correcte. Essentiellement les
photons à l’intérieur du soleil ont des trajectoires de type brownien avec des “rebonds”
multiples : c’est pour cela qu’ils mettent un temps très grand pour sortir du soleil. Pour
la deuxième partie de la question 2, l’idée est d’interpréter le libre parcours moyen
comme un multiple de la distance moyenne entre les nucléons. S’ils sont répartis à
E
peu près régulièrement dans le volume occupé par le soleil, on a donc une densité de
U
3 −1
masse qui vérifie ρ ∝ mσ 3 . Or la densité totale s’écrit aussi ρ = 4π 3 R M . D’où
IQ
le résultat.
N
H
di
un demi espace avec un angle de vol θ par rapport à la normale. On note µ = cos θ et
TE
ter
on considère l’équation
in
LY
Z
tio
∂u σs 1
u(x, µ0 )dµ0 , x ∈] − ∞, 0] , µ ∈ [−1, +1] ,
uc
µ + σu =
PO
∂x 2 −1
d
p ro
re
et
n
O
iff
On pose u+ (x, µ) = u(x, µ) et u− (x, µ) = u(x, −µ) pour µ ∈]0, 1]. Les fonctions u+
D
E
U
IQ
1. Montrer que le problème stationnaire peut s’écrire, à un changement de va-
riables près,
N
Z
∂u+ c 1 +
H
+u −+
(u + u− )dµ0 = 0 ,
µ
tes
EC
∂x 2 0
di
Z 1
−
er
−µ ∂u + u− − c
(u+ + u− )dµ0 = 0 ,
t
T
in
∂x 2 0
LY
on
cti
σs
avec c = σ .
PO
du
2. Expliquer formellement pourquoi on peut se ramener à écrire
ro
p
re
Z 1
LE
et
+
µu (0, µ) = R(µ, µ0 )µ0 u− (0, µ0 )dµ0 ,
n
O
io
0
us
ÉC
iff
x < 0, Z 1
µu+ (x, µ) = R(µ, µ0 )µ0 u− (x, µ0 )dµ0 .
0
3. Vérifier qu’on peut éliminer u+ et les dérivées spatiales dans les équations de
la question 1 grâce à la question 2. Montrer par un calcul (assez lourd) qu’on
trouve une équation intégrale non linéaire
Z 1 Z 1
1 1 c
+ R(µ, λ)u− (x, λ)λdλ = 1+ R(µ, λ)dλ
E
0 λ µ 2 0
U
Z 1 Z
1 1
IQ
En déduire l’identité
H
Z 1 Z 1
tes
C
1 1 c 1 R(λ, µ0 )
di
0
+ R(µ, µ ) = 1+ R(µ, λ)dλ + dλ .
TE
ter
µ µ0 2 0 µ0 0 λ
in
LY
S(µ, µ0 ) = S(µ0 , µ) .
d
p ro
re
LE
io
us
Z 1
ÉC
iff
S(λ, µ)
H(µ) = 1 + dλ.
D
0 λ
3. Subrahmanyan Chandrasekhar (1910-1995), lauréat du prix Nobel de physique en 1983 “pour
ses travaux théoriques sur les processus physiques jouant un rôle important dans la structure et
l’évolution des étoiles”.
4.6. EXERCICES 175
E
U
IQ
Montrer que la connaissance de la fonction H est suffisante pour résoudre le
problème de l’albedo. Montrer que H vérifie l’équation intégrale non linéaire
N
Z 1
H(µ0 ) 0
H
c
H(µ) = 1 + µH(µ) dµ .
tes
EC
2 0
0 µ+µ
di
er
t
T
6. On suppose finalement que c est petit. Montrer que H = 1 en première ap-
in
LY
on
proximation. En déduire qu’une solution approchée du problème de l’albedo est
cti
donnée par la formule
PO
du
Z
ro
c 1 µ0 g(µ0 ) 0
p
u+ (0, µ) ≈ dµ .
re
LE
2 0 µ + µ0
et
n
O
io
Indications : cet exercice qui peut ne sembler que calculatoire est en fait profond, car il
us
ÉC
fonction a déjà été évoqué dans la section 4.3.2. La question 4 est particulièrement
délicate. Pour la traiter, on pourra par exemple poser
et démontrer que
Z 1
T (µ, λ) c µ T (µ, µ0 ) − T (λ, µ0 ) 0
= dµ ,
λ 2µ+λ 0 µ0
E
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
176
ÉC
O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re
ro p C on
d H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
CHAPITRE 4. LIMITE DE DIFFUSION
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 5 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
Méthodes numériques
p
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
Nous présentons ici une telle méthode, dite des différences finies, qui discrétise le
U
tes
C
ter
finies sur un premier exemple, à savoir l’équation de diffusion (pour plus de détails
in
nous renvoyons à [2]). Pour simplifier la présentation, nous nous limitons à la di-
LY
(0, 1)
uc
PO
d
∂2u
ro
∂u +
∂t − ν ∂x2 = 0 pour (x, t) ∈ (0, 1) × R∗
p
re
LE
et
∗
O
io
us
iff
D
177
178 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
t
IQ
N
H
(tn, x j)
tes
n!t
EC
di
ter
T
in
LY
on
cti
PO
du
pro
re
LE
et
x
n
O
j! x
io
us
ÉC
iff
D
On note u(t, x) la solution exacte (inconnue) de (5.1) et unj une solution discrète
approchée au point (tn , xj ), c’est-à-dire que unj ≈ u(tn , xj ) (dans un sens à préciser).
Le principe de la méthode des différences finies est de remplacer les dérivées par
E
U
des différences finies en utilisant des formules de Taylor dans lesquelles on néglige
IQ
les restes. Par exemple, on approche la dérivée seconde en espace (le Laplacien en
dimension un) par
N
∂x (∆x)2
tes
C
di
ter
in
2 12 ∂x4
tio
(∆x) ∂x
uc
PO
+O (∆x)4 .
d
p ro
re
LE
Si ∆x est “petit”, la formule (5.2) est une “bonne” approximation (elle est naturelle
et
mais pas unique). La formule (5.2) est dite centrée car elle est symétrique en j.
n
O
io
iff
unj − un−1
j −unj−1 + 2unj − unj+1
+ν =0 (5.3)
∆t (∆x)2
5.1. RAPPELS SUR LA MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 179
E
U
IQ
qui est basé sur la formule
N
∂u unj − un−1
j
(tn , xj ) ≈ .
H
∂t ∆t
tes
EC
di
Il faut résoudre un système d’équations linéaires pour calculer les valeurs
er
(unj )1≤j≤N en fonctions des valeurs précédentes (un−1 )1≤j≤N .
t
T
in
j
LY
on
2. Un deuxième choix est le symétrique du précédent : il s’agit du schéma d’Eu-
cti
ler explicite ou progressif
PO
du
ro
un+1 − unj −unj−1 + 2unj − unj+1
p
j
re
+ν =0 (5.4)
LE
∆t (∆x)2
et
n
O
io
un+1 − unj
iff
∂u j
(tn , xj ) ≈ .
D
∂t ∆t
Toutes ces formules de schémas s’entendent pour les indices j tels que 1 ≤ j ≤ N . On
les complète par les conditions aux limites
Il y a bien sûr une donnée initiale pour démarrer les itérations en n : les valeurs initiales
(u0j )0≤j≤N +1 sont définies, par exemple, par u0j = u0 (j∆x) où u0 est la donnée initiale
de l’équation de diffusion (5.1).
E
U
2
−ν ∂ u = f pour x ∈ (0, 1)
H
∂x2
tes
C
di
u(0) = u(1) = 0,
TE
ter
in
pour un second membre donné f (x), un schéma adapté à ce cas est simplement
LY
n
tio
uc
ν = fj pour 1 ≤ j ≤ N,
d
ro
(∆x)2
p
re
LE
io
us
ÉC
Pour formaliser l’approximation d’une équation aux dérivées partielles par des
différences finies, on introduit la notion de consistance et de précision d’un schéma.
Bien que pour l’instant nous ne considérons que l’équation de diffusion (5.1), nous
allons donner une définition de la consistance valable pour n’importe quelle équation
180 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
aux dérivées partielles que nous notons F (u) = 0. Remarquons que F (u) est une
notation pour une fonction de u et de ses dérivées partielles en tout point (t, x). De
N
manière générale un schéma aux différences finies est caractérisé, pour tous les indices
H
possibles n, j, par la formule
tes
EC
di
F∆t,∆x {un+m
er
j+k }m− ≤m≤m+ , k− ≤k≤k+ = 0 (5.5)
t
T
in
LY
on
où les entiers m− , m+ , k − , k + définissent la largeur du stencil du schéma.
cti
PO
du
Définition 5.1.2 Le schéma aux différence finies (5.5) est dit consistant avec l’équa-
pro
tion aux dérivées partielles F (u) = 0, si l’erreur de troncature du schéma, définie
re
LE
io
iff
D
Remarque 5.1.3 Il faut prendre garde dans la formule (5.5) à une petite ambiguïté
quant à la définition du schéma. En effet, on peut toujours multiplier n’importe quelle
formule par une puissance suffisamment élevée de ∆t et ∆x de manière à ce que
E
l’erreur de troncature tende vers zéro. Cela rendrait consistant n’importe quel schéma !
U
Pour éviter cet inconvénient, on demande à ce que l’erreur de troncature ne tende pas
IQ
j+k
tes
di
ter
suivant.
in
LY
n
tio
Lemme 5.1.4 Le schéma explicite (5.4) est consistant, précis à l’ordre 1 en temps
uc
PO
et 2 en espace.
d
p ro
et
io
us
+ν
iff
∆t (∆x)2
D
2
∂v ∂ v ∆t ∂ 2 v ν(∆x)2 ∂ 4 v
= −ν 2 + − (t, x)
∂t ∂x 2 ∂t2 12 ∂x4
+O (∆t)2 + (∆x)4 .
5.1. RAPPELS SUR LA MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 181
E
U
IQ
Si v est une solution de l’équation de la chaleur (5.1), on obtient ainsi aisément la
consistance ainsi que la précision à l’ordre 1 en temps et 2 en espace.
N
Tous les schémas consistants avec l’équation à résoudre ne sont pas des “bons”
tes
schémas. Certains peuvent présenter de violentes oscillations numériques lors de leur
EC
di
application : on dit qu’ils sont instables. Pour éviter cet inconvénient on se restreint
ter
aux schémas stables que l’on définit comme suit. Nous introduisons deux normes
T
in
classiques pour la solution numérique un = (unj )1≤j≤N :
LY
on
cti
1/2
PO
du
N
X ro
kun k2 = ∆x|unj |2 et kun k∞ = max |unj |.
p
re
LE
1≤j≤N
j=1
et
n
O
io
Définition 5.1.5 Un schéma aux différences finies est dit stable pour la norme k kp ,
us
ÉC
iff
Définition 5.1.6 On dit qu’un schéma aux différences finies vérifie le principe du
IQ
0≤j≤N +1 0≤j≤N +1
tes
C
di
TE
Dans la Définition 5.1.6 les inégalités tiennent compte non seulement du minimum
tio
et du maximum de u0 mais aussi de zéro qui est la valeur imposée au bord par les
uc
PO
vérifie pas les conditions aux limites de Dirichlet (ce qui n’est pas exigé), et inutile
re
LE
dans le cas contraire. Nous suggérons au lecteur de faire l’exercice (facile) suivant
et
n
pour vérifier que le principe du maximum discret conduit bien à la stabilité en norme
O
io
L∞ .
us
ÉC
iff
D
Exercice 5.1 Montrer que le schéma explicite (5.4) est stable en norme L∞ si et
seulement si la condition CFL (Courant, Friedrichs, Lewy), 2ν∆t ≤ (∆x)2 , est satis-
faite. Montrer que le schéma implicite (5.3) est inconditionnellement stable en norme
L∞ , c’est-à-dire quels que soient les pas de temps ∆t et d’espace ∆x.
182 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
De nombreux schémas ne vérifient pas le principe du maximum discret mais sont
néanmoins de “bons” schémas. Pour ceux-là, il faut vérifier la stabilité dans une autre
N
norme que la norme L∞ . La norme L2 se prête très bien à l’étude de la stabilité pour
H
deux raisons disctinctes. D’une part, lorsque les conditions aux limites sont de type
tes
EC
périodiques, on peut utiliser l’outil très puissant des séries de Fourier que nous
di
er
allons rappeler brièvement (voir [2] pour plus de détails). D’autre part, quel que soit
t
T
in
le type des conditions aux limites, on peut utiliser la notion d’inégalité d’énergie
LY
on
(ou estimation a priori) que nous décrirons un peu plus loin. Cette dernière méthode
cti
sera utilisée de manière systématique par la suite.
PO
du
Plutôt que de décrire de manière exhaustive la méthode des séries de Fourier
ro
p
nous allons simplement en livrer l’essence sous la forme d’une “recette” connue sous
re
LE
on suppose que les conditions aux limites pour l’équation de diffusion (5.1) sont des
io
us
conditions aux limites de périodicité, qui s’écrivent u(t, x+1) = u(t, x) pour tout
ÉC
iff
x ∈ [0, 1] et tout t ≥ 0. Pour les schémas numériques, elles conduisent aux égalités
D
un0 = unN +1 pour tout n ≥ 0, et plus généralement unj = unN +1+j pour tout n, j. L’idée
de Von Neumann est de tester si des solutions discrètes particulières d’un schéma sont
stables ou non. Ces solutions particulières sont choisies sous la forme d’un mode de
Fourier, pour k ∈ Z,
unj = A(k)n exp(2iπkxj ) avec xj = j∆x. (5.6)
On injecte la formule (5.6) dans le schéma et on en déduit la valeur du facteur d’ampli-
fication A(k) ∈ C. Différentes valeurs du nombre d’onde k correspondent à différentes
données initiales u0 . Une fois calculée A(k), la solution particulière (5.6) est stable si
E
U
Puisqu’on n’a pas testé toutes les solutions discrètes, l’inégalité (5.7) est seulement
H
di
ter
diffusion, on peut montrer que la condition de stabilité de Von Neumann est non
in
LY
seulement nécessaire mais aussi suffisante (voir [2]). La base de cette observation est
tio
le fait que toute fonction de L2 (0, 1) peut se décomposer en une série de Fourier (voir
uc
PO
[53], chapitre 4) et que, de même, toute solution discrète d’un schéma numérique est
ro
et
Exercice 5.2 Montrer que le schéma explicite (5.4) vérifie la condition nécessaire de
n
O
∆t 2
D
Exercice 5.3 Montrer que le schéma implicite (5.3) vérifie toujours la condition
nécessaire de stabilité en norme L2 de Von Neumann.
∆t 2 −1
Indication : montrer que A(k) = 1 + 4 ∆x 2 sin πk∆x .
5.1. RAPPELS SUR LA MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 183
E
U
IQ
Remarque 5.1.8 La Définition 5.1.5 de stabilité d’un schéma est simple mais parfois
restrictive car elle ne s’applique pas aux équations aux dérivées partielles dont la
N
solution croît naturellement en temps. C’est le cas, par exemple, pour la solution de
H
l’équation
tes
∂2u
EC
∂u
− ν 2 = cu pour (t, x) ∈ R+ × R,
di
er
∂t ∂x
t
T
in
qui, par le changement d’inconnue v(t, x) = e−ct u(t, x), se ramène à l’équation de la
LY
on
chaleur (donc pour c > 0 suffisamment grand, la solution u croît exponentiellement en
cti
PO
temps). Aucun schéma, consistant avec cette équation, ne pourrait donc être stable au
du
sens de la Définition 5.1.5 qui implique que la solution reste bornée quand t tend vers
pro
l’infini. C’est pourquoi il existe une autre définition de la stabilité, moins restrictive
re
LE
et
mais plus complexe. Dans cette définition le schéma est dit stable pour la norme k kp
n
O
si pour tout temps T > 0 il existe une constante K(T ) > 0 indépendante de ∆t et ∆x
io
us
ÉC
telle que
iff
quelle que soit la donnée initiale u0 . Cette nouvelle définition permet à la solution
de croître avec le temps puisque la constante K(T ) dépend du temps final T . Avec
une telle définition de la stabilité, la condition nécessaire de Von Neumann devient
l’inégalité
|A(k)| ≤ 1 + C∆t pour tout mode k ∈ Z.
Par souci de simplicité nous préférons nous en tenir à la Définition 5.1.5 de la stabi-
lité.
E
montrer un résultat sur l’équation de diffusion (5.1) avec ses conditions aux limites de
IQ
Dirichlet (tout autre type “raisonnable” de conditions aux limites conviendrait aussi).
N
Lemme 5.1.9 Soit u(t, x) une solution régulière de (5.1). Alors elle vérifie l’inégalité,
H
Z 1 Z 1
di
TE
ter
2
|u(t, x)| dx ≤ |u0 (x)|2 dx.
in
0 0
LY
n
tio
Remarque 5.1.10 Le mot “énergie” est à prendre ici au sens mathématique d’une
uc
PO
quantité intégrale ayant des propriétés de stabilité (un peu comme une fonction de
d
ro
Lyapunov pour les systèmes dynamiques). Elle peut parfois correspondre à l’éner-
p
re
LE
gie physique (notamment dans les applications mécaniques) mais pas toujours. Par
R1
et
exemple, dans le cadre du modèle de diffusion la quantité 0 |u(t, x)|2 dx n’est pas
n
O
io
iff
E
U
IQ
Les termes de bord s’annulent à cause des conditions aux limites et, en intégrant en
temps, on obtient
N
Z Z Z tZ 1 2
1 1 1 1
H
2 2 ∂u
|u(t, x)| dx − |u(0, x)| dx + ν (s, x) dx ds = 0
tes
EC
2 0 2 0 0 0 ∂x
di
er
d’où l’on déduit le résultat en minorant par zéro la dernière intégrale. Remarquons
t
T
in
que l’hypothèse d’avoir une solution régulière de (5.1) est automatiquement satisfaite
LY
on
dès que la donnée initiale u0 est suffisamment régulière.
cti
PO
du
Nous allons voir que le même type d’inégalité d’énergie que le Lemme 5.1.9 peut
ro
p
s’obtenir pour le schéma implicite (5.3) en suivant le même raisonnement et en rem-
re
LE
io
Lemme 5.1.11 Soit un = (unj )1≤j≤N la solution discrète du schéma implicite (5.3).
us
ÉC
iff
kun k2 ≤ ku0 k2 .
Autrement dit, le schéma implicite (5.3) est inconditionnellement stable.
conduit à
N
X N
X N
X −1
N
j
j=1 j=1 j=0
tes
C
di
TE
N
X N
X
LY
n
tio
j=1 j=0
d
p ro
On en déduit
re
LE
N
X N
X
et
j
io
j=1 j=1
us
ÉC
iff
Nous avons maintenant tous les outils pour démontrer la convergence des schémas
de différences finies. Le Théorème de Lax, ci-dessous, affirme que, pour un schéma
linéaire, consistance et stabilité impliquent convergence.
5.1. RAPPELS SUR LA MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 185
E
U
IQ
Rappelons que l’on dit qu’un schéma aux différences finies est linéaire si la formule
F∆t,∆x ({un+m n+m
j+k }) = 0 qui le définit est linéaire par rapport à ses arguments uj+k , et
N
qu’il est à deux niveaux s’il ne fait intervenir que deux indices de temps.
tes
Théorème 5.1.12 (Lax) Soit u(t, x) la solution régulière de l’équation de diffusion
EC
di
(5.1). Soit unj la solution numérique discrète obtenue par un schéma de différences
er
finies avec la donnée initiale u0j = u0 (xj ). On suppose que le schéma est linéaire, à
t
T
in
LY
deux niveaux, consistant et stable pour une norme k k. Alors le schéma est convergent
on
cti
au sens où
PO
du
∀ T > 0, lim ro sup ken k = 0,
∆t,∆x→0 tn ≤T
p
re
LE
avec e le vecteur “erreur” défini par ses composantes enj = unj − u(tn , xj ).
n
et
n
io
pour tout temps T > 0 il existe une constante CT > 0 telle que
us
ÉC
iff
D
IQ
∆t,∆x→0 tn ≤T
H
ter
(5.10) à (5.9)
in
n
tio
n
X
d
k=1
re
LE
et
Or, la stabilité du schéma veut dire que kun k = kAn u0 k ≤ Kku0 k pour toute donnée
n
O
n
X
ken k ≤ ∆t kAn−k kkk−1 k ≤ ∆tnKC (∆x)p + (∆t)q ,
k=1
E
U
IQ
Remarque 5.1.13 Le Théorème de Lax 5.1.12 est en fait valable pour toute équation
aux dérivées partielles linéaire. Remarquer que la vitesse de convergence dans (5.8)
N
est exactement la précision du schéma.
tes
EC
di
5.1.3 Équation de transport
ter
T
in
Nous considérons désormais l’équation de transport (ou équation d’advection) en
LY
on
une dimension d’espace dans le domaine borné (0, 1) avec une vitesse constante V > 0
cti
et une condition aux limites “d’entrée” de type Dirichlet
PO
du
ro
∂u ∂u
p
= 0 pour (x, t) ∈ (0, 1) × R+
re
+V
LE
∂t ∂x ∗
et
+ (5.12)
n
io
us
ÉC
pour n ≥ 0, j ∈ {0, 1, ..., N + 1}, et unj la valeur d’une solution discrète approchée au
IQ
point (tn , xj ). Comme d’habitude on choisit la donnée initiale discrète sous la forme
N
u0j = u0 (xj ).
H
tes
C
La condition aux limites se traduit par l’égalité un0 = g(tn ) pour tout n ≥ 0. Il
di
TE
ter
n’y a pas de conditions aux limites en “sortie” mais certains schémas nécessitent de
in
se donner une valeur unN +1 (qu’on ne peut pas calculer autrement). Dans ce cas on
LY
utilise une condition aux limites “numérique”, dite transparente ou de sortie, du type
tio
Neumann, c’est-à-dire qu’on impose unN +1 = unN . Par conséquent, l’inconnue discrète
uc
PO
Un des schémas les plus simples (mais pas très précis) pour l’équation de transport
re
LE
et
io
j
iff
+V = 0.
2∆t 2∆x
D
E
U
IQ
Si le rapport ∆t/∆x est gardé constant lorsque ∆t et ∆x tendent vers zéro, il est
consistant avec l’équation de transport (5.12) et précis à l’ordre 1 en espace et en
N
temps. Par conséquent, il est conditionnellement convergent.
tes
Démonstration. On réécrit le schéma de Lax-Friedrichs sous la forme
EC
di
er
1 V ∆t 1 V ∆t
un+1 − n
unj−1
t
= 1 u + 1 +
T
in
j j+1
2 ∆x 2 ∆x
LY
on
cti
qui est une combinaison convexe des valeurs au temps tn si la condition CFL
PO
du
|V |∆t ≤ ∆x est satisfaite. Le schéma vérifie le principe du maximum discret et est
ro
donc conditionnellement stable en norme L∞ . Pour étudier la consistance, on calcule
p
re
LE
io
us
ÉC
E∆t,∆x = +V
D
2∆t 2∆x
∂u ∂u ∆t ∂ 2 u (∆x)2 ∂ 2 u
= +V (tn , xj ) + (tn , xj ) − (tn , xj )
∂t ∂x 2 ∂t2 2∆t ∂x2
(∆x)4
+O (∆t)2 + (∆x)2 + .
∆t
Comme l’erreur de troncature contient un terme en O (∆x)2 /∆t , le schéma n’est
pas consistant si ∆t tend vers zéro plus vite que (∆x)2 . Par contre, il est consistant
et précis d’ordre 1 si le rapport ∆t/∆x est constant. Si u est solution de l’équation
E
IQ
2∆t ∆t
H
ce qui montre que le schéma n’est pas d’ordre 2, sauf dans le cas très particulier où
tes
C
ter
de Lax 5.1.12. L’erreur en est toujours majorée par l’erreur de troncature, et donc ici
in
(∆x)2
LY
n
tio
ken k ≤ ∆tnKC + ∆t .
∆t
uc
PO
d
ro
Si on garde fixe le rapport ∆x/∆t l’erreur est donc majoré par une constante fois ∆t
p
re
et
io
plus simple et “naturel” mais qui est inutilisable en pratique car instable ! Il s’agit du
us
ÉC
iff
un+1
j − unj unj+1 − unj−1
+V =0
∆t 2∆x
qui est désastreux en théorie comme en pratique...
188 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
Exercice 5.4 Montrer que le schéma explicite centré est consistant avec l’équation de
transport (5.12), précis à l’ordre 1 en temps et 2 en espace, mais inconditionnellement
N
instable en norme L2 .
H
Indication : on supposera que les conditions aux limites sont périodiques et on utilisera
tes
EC
la condition de stabilité de Von Neumann.
di
er
Une idée fondamentale pour obtenir de “bons” schémas pour l’équation de trans-
t
T
in
port (5.12) est le décentrement amont. Nous donnons la forme générale du schéma
LY
on
cti
décentré amont
PO
du
un+1
j − unj unj − unj−1
ro
+V = 0 si V > 0,
p
∆t ∆x
re
LE
(5.13)
et
un+1
j − unj unj+1 − unj
n
+V = 0 si V < 0.
O
io
∆t ∆x
us
ÉC
iff
tant le courant. Grâce à cette astuce (ou plutôt cette intuition physique) on obtient un
schéma stable qui vérifie le principe du maximun discret. Malheureusement le schéma
décentré amont n’est précis qu’à l’ordre 1.
Exercice 5.5 Montrer que le schéma explicite décentré amont (5.13) est consistant
avec l’équation de transport (5.12), précis à l’ordre 1 en espace et en temps, stable en
norme L∞ et convergent si la condition CFL |V |∆t ≤ ∆x est satisfaite.
Indication : en supposant V > 0, récrire le schéma sous la forme explicite un+1 j +
αunj + βunj−1 avec α, β ≥ 0 et α + β = 1, puis conclure.
E
Exercice 5.6 Montrer que, sous condition CFL, le schéma explicite décentré amont
U
2
2 L de Von Neumann.
(5.13) vérifie la condition nécessaire de stabilité en norme
IQ
V ∆t V ∆t
Indication : montrer que A(k) = 1 − 2 ∆x 1 − ∆x sin kπ∆x.
N
qui est un schéma centré ayant l’avantage d’être précis à l’ordre 2 et inconditionnel-
tes
C
ter
(voir la Section 5.2). Pour cette dernière équation le schéma diamant est “le” schéma
in
n
tio
un peu plus compliqué que les précédents car il utilise les inconnues intermédiaires
uc
PO
n+1/2
uj+1/2 qui sont des approximations de la solution au temps tn+1/2 = (n + 1/2)∆t et
d
ro
n+1/2
et
n+1 n+1/2
n u − uj−1/2
uj − uj + V j+1/2
n
O
= 0,
io
∆t ∆x (5.14)
us
ÉC
iff
j j j+1/2 j−1/2
E
U
t
IQ
N
H
n+1
tes
EC
di
er
n+1/2
t
T
in
LY
on
n
cti
PO
du
ro
p
re
j!1/2 j j+1/2 x
LE
et
n
O
io
us
ÉC
n+1/2 n+1/2
(un+1
j , unj , uj+1/2 , uj−1/2 ) sur un maillage espace-temps (voir la Figure 5.2). Les re-
lations (5.14) sont valables pour les indices 1 ≤ j ≤ N et on les complète par la
conditions aux limites d’entrée
U
n+1/2 V ∆t n+1/2 V ∆t
+ uj−1/2 1 − = 2unj ,
IQ
uj+1/2 1 + (5.16)
∆x ∆x
N
n+1/2
qui permet de calculer les valeurs (uj+1/2 )j en fonction des valeurs précédentes (unj )j .
H
tes
complète par la condition aux limites d’entrée (obtenue en injectant (5.15) dans la
LY
relation diamant)
tio
n+1/2 n+1/2
uc
d
ro
qui conduit à
p
re
LE
V ∆t V ∆t
g(tn ) 1 + − g(tn+1 ) 1 −
et
n+1/2 ∆x ∆x
u1/2 = . (5.17)
n
2 V∆x
∆t
O
io
us
ÉC
iff
Bien que le schéma (5.16) semble être implicite, il n’en est rien car il est possible de
D
n+1/2
calculer de proche en proche les valeurs uj+1/2 en allant dans le sens des j croissants
(car la vitesse est positive V > 0 ; c’est l’équivalent discret de la méthode des ca-
ractéristiques). Autrement dit, la résolution du système linéaire associé à (5.16) est
immédiate car la matrice correspondante A est triangulaire inférieure (et inversible
190 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
puisque 1 + c > 0)
1+c 0 0
N
1−c 1+c 0
H
V ∆t
tes
.. .. ..
EC
A= . . . avec c = .
di
∆x
er
1−c 1+c 0
t
T
in
0 1−c 1+c
LY
on
cti
Autrement dit, le schéma diamant (5.14) est quasiment explicite alors qu’il va hériter
PO
du
des propriétés usuelles des schémas implicites (stabilité inconditionnelle). Pour mon-
ro
trer la stabilité de ce schéma nous allons utiliser la méthode d’inégalité d’énergie et
p
re
LE
pour commencer nous établissons cette inégalité pour l’équation de transport (5.12)
et
io
us
ÉC
Z 1 Z 1 Z T
|u(T, x)|2 dx ≤ |u0 (x)|2 dx + V |g(t)|2 dt.
0 0 0
Z 1 Z 1 Z T
U
2 2
|u(T, x)| dx − |u(0, x)| dx − V |g(t)|2 dt ≤ 0
IQ
0 0 0
N
tes
di
L2 .
TE
ter
in
n
tio
adapté au cas discret, c’est-à-dire en remplaçant les intégrations par des réarrange-
uc
PO
ments de sommes discrètes. Pour cela on multiplie la première équation de (5.14) par
d
j
p
qui donne
re
LE
n+1/2 n+1/2
et
(un+1
j )2 − (unj )2 (uj+1/2 )2 − (uj−1/2 )2
n
O
+V = 0.
io
∆t ∆x
us
ÉC
iff
En sommant sur j les termes en (j + 1/2) s’éliminent deux à deux (sauf les extrêmes
D
E
U
IQ
On somme alors en n pour en déduire
N
N
X N
X n
X k+1/2 2
∆x(un+1 )2 ≤ ∆x(u0j )2 + V ∆t(u1/2 ) . (5.18)
H
j
tes
j=1 j=1 k=0
EC
di
er
La condition aux limites d’entrée (5.17) nous dit que
t
T
in
LY
on
n+1/2 g(tn ) + g(tn+1 ) g(tn ) − g(tn+1 )
u1/2 = +
cti
2 2 V∆x
∆t
PO
du
(5.19)
∆x 0 ro
= g(tn+1/2 ) − g (tn+1/2 ) + O (∆t)2 + (∆t)2 ∆x ,
p
2V
re
LE
et
ce qui implique que la dernière somme dans (5.18) est une approximation consistante
n
O
RT
io
de 0 |g(t)|2 dt et donc que (5.18) est bien une inégalité de stabilité en norme L2
us
ÉC
iff
Exercice 5.7 Montrer que le schéma diamant (5.14) (avec conditions aux limites de
périodicité) vérifie la condition nécessaire de stabilité en norme L2 de Von Neumann.
Indication : incorporer une donnée de type Fourier unj = A(k)n exp(2πkxj ) directe-
ment dans (5.18), et en déduire une majoration sur |A(k)|.
Lemme 5.1.17 Le schéma diamant (5.14) est consistant avec l’équation de transport
(5.12), précis à l’ordre 2 en espace et en temps.
E1 = +V
∆t ∆x
N
et
H
di
ter
in
∂u ∂u
LY
E1 = +V
tio
∂t ∂x
uc
PO
et
ro
E2 = O (∆t)2 + (∆x)2 ,
p
re
LE
et
io
us
iff
convergent par application du Théorème de Lax 5.1.12. Néanmoins nous allons redé-
D
montrer ce résultat (en suivant exactement la même méthode !) car le lecteur attentif
aura remarqué que la définition du schéma diamant n’est pas standard puisqu’elle
comprend deux relations dont une (la deuxième) est purement algébrique. Stricto
sensu, la démonstration que nous avons donnée du Théorème de Lax ne s’applique
192 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
pas au schéma diamant qui est un schéma à trois niveaux (n, n + 1/2, n + 1). Par
ailleurs, la définition de la stabilité du schéma dans le Lemme 5.1.16 tient compte, non
N
seulement de la donnée initiale, mais aussi de la condition aux limites. De même, dans
H
la démonstration du Lemme 5.1.17 sur la précision du schéma on peut se demander
tes
EC
s’il ne fallait pas diviser la deuxième relation de (5.14) par ∆t ou ∆x. Pour clarifier
di
er
ces points nous allons donc démontrer le résultat suivant.
t
T
in
Lemme 5.1.18 Le schéma diamant (5.14) est convergent en norme L2 .
LY
on
cti
PO
et
n
n+1/2 n+1/2
O
n+1 n ũ − ũj−1/2
ũj − ũj + V j+1/2
io
= O (∆t)2 + (∆x)2 ,
us
ÉC
∆t ∆x
iff
(5.20)
D
avec
E
|nj | ≤ δ et |ηjn | ≤ δ où δ = O (∆t)2 + (∆x)2 . (5.22)
U
IQ
Nous suivons alors la démonstration du Lemme 5.1.16 sur la stabilité, c’est-à-dire que
n+1/2 n+1/2
nous multiplions la première relation de (5.21) par ej+1/2 +ej−1/2 , que nous sommons
N
tes
C
N
X
di
n+1/2 2 n+1/2 2
(en+1 2
− n 2
−
TE
∆x ) (e ) + V ∆t (e ) (e ) =
ter
j j N +1/2 1/2
in
j=1
(5.23)
LY
N
n
X
tio
∆x ∆tnj (en+1
j + enj ) + ηjn (en+1
j − enj ) − ∆tnj ηjn .
uc
PO
j=1
d
p ro
n+1/2
et
troduisant la norme L2 discrète et en minorant par zéro le terme (eN +1/2 )2 pour
n
O
io
obtenir
us
ÉC
iff
0 −1
nX
D
n+1/2 2
ken0 k22 ≤ V ∆t (e1/2 )
n=0
0 −1
N nX (5.24)
X
+∆x ∆tnj (en+1
j + enj ) + ηjn (en+1
j − enj ) − ∆tnj ηjn .
j=1 n=0
5.1. RAPPELS SUR LA MÉTHODE DES DIFFÉRENCES FINIES 193
E
U
IQ
On réarrange la somme suivante
N
0 −1
nX n0
X
ηjn (en+1 − enj ) = enj (ηjn−1 − ηjn ),
H
j
tes
n=0 n=0
EC
di
er
puis on majore tous les termes du membre de droite de (5.24). Remarquons que ηjn
t
T
in
est une erreur de troncature et que, si on avait poursuivi le développement de Taylor
LY
on
dans la démonstration du Lemme 5.1.17, on aurait aisément vu que
cti
PO
du
ηjn−1 − ηjn = ∆t O (∆t)2 + (∆x)2 .
ro
p
re
LE
En utilisant la condition aux limites d’entrée (5.19), il est facile de voir par un déve-
et
n
io
us
ÉC
iff
n+1/2
|e1/2 |≤δ où δ = O (∆t)2 + (∆x)2 .
D
Pour un temps final T = nT ∆t, on choisit n0 qui donne l’erreur maximale, ken0 k2 =
max1≤n≤nT ken k2 , ce qui permet de majorer encore (5.25)
E
N
U
X
ken0 k22 ≤ (V + 1)T δ 2 + 3T δ∆x |enj 0 |. (5.26)
IQ
j=1
N
PN
Comme ∆x ≤ 1, par Cauchy-Schwarz on a
H
j=1
tes
C
di
N
X
TE
ter
∆x |enj 0 | ≤ ken0 k2 ,
in
LY
j=1
n
tio
uc
PO
et (5.26) conduit à
d
2
ro
δ −1 ken0 k2 ≤ C δ −1 ken0 k2 + 1 ,
p
re
LE
d’où l’on déduit l’existence d’une constante C, indépendante de ∆t et ∆x, telle que
et
n
io
us
iff
D
Remarque 5.1.19 Le seul inconvénient du schéma diamant (5.14) est qu’il n’est pas
positif en général, c’est-à-dire qu’il peut produire des valeurs négatives de la solution
même si la donnée initiale (et éventuellement la condition aux limites) est positive.
C’est bien sûr contraire au principe du maximum pour l’équation de transport (5.12).
194 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
Remarque 5.1.20 (A propos des conditions aux limites) Pour rester consis-
tants avec le début de cette section, nous avons présenté le schéma diamant en dis-
N
crétisant le domaine spatial (0, 1) à l’aide des points xj = j∆x qui, en particulier,
H
redonnent les deux extrémités de l’intervalle, x0 = 0 et xN +1 = 1. Les points supplé-
tes
EC
mentaires xj+1/2 = (j + 1/2)∆x sont définis ultérieurement comme les points milieux
di
des mailles (xj , xj+1 ). Cette façon de faire n’est pas très commode pour définir les
ter
T
in
conditions aux limites du schéma numérique. En effet, puisque les bords de l’inter-
LY
on
valle sont des points entiers, x0 et xN +1 , la condition aux limites d’entrée (5.15) porte
cti
sur la valeur discrète en x0 , mais il faut la transférer à l’inconnue sur le point milieu
PO
du
x1/2 (voir (5.17)) puisque le calcul effectif du schéma diamant porte sur les valeurs
ro
p
n+1/2
uj+1/2 plutôt que sur les valeurs unj . C’est un peu compliqué mais encore faisable sur
re
LE
et
l’exemple que nous venons d’étudier mais cela devient vite inextricable pour l’équation
n
O
io
de Boltzmann. C’est pourquoi, dans ce cas, l’usage est de changer les rôles des points
us
ÉC
entiers xj et des points milieux xj+1/2 . Autrement dit, on discrétise le domaine spa-
iff
D
tial (0, 1) par des points xj+1/2 = j∆x, pour 0 ≤ j ≤ N + 1, avec ∆x = 1/(N + 1),
et on considère les points xj comme les milieux des segments (xj−1/2 , xj+1/2 ). On
garde alors les mêmes formules (5.14) pour le schéma diamant, mais la condition aux
limites d’entrée est beaucoup plus simple : un1/2 = g(tn ). Cette approche est parfois ap-
pelée méthode des volumes finis. C’est ce que nous allons faire dans la suite mais avec
une notation différente du domaine spatial afin d’éviter d’éventuelles confusions...
linéaire
U
IQ
Nous commençons par un cas particulièrement simple qui revient peu ou prou à
H
tes
di
ter
tio
∂u
µ ∂x (x, µ) + σ(x)u(x, µ) = f (x, µ)
uc
PO
(5.27)
p
re
LE
io
où σ(x) ≥ 0 est la section efficace d’absorption, f (x, µ) est un terme source, 2` > 0
us
ÉC
iff
est la largeur du domaine géométrique et les conditions aux limites sont de type
D
Dirichlet ou vide (pas de particules rentrantes). Il est, bien sûr, très facile de calculer
la solution exacte du problème aux limites (5.27) par la méthode des caractéristiques.
Néanmoins, nous allons décrire une méthode de différences finies en espace et vitesse,
appelée aussi méthode SN ou des ordonnées discrètes qui sera la brique de base
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 195
E
U
IQ
des schémas numériques pour des modèles de transport plus complets. Les points du
maillage sont équirépartis en x,
N
2`
H
xj+1/2 = −` + j∆x pour j ∈ {0, 1, ..., N } et ∆x = , (5.28)
tes
N
EC
di
er
mais pas forcément en vitesse : (µk ) est une famille finie de vitesses discrétisant
t
T
in
l’intervalle [−1, +1]. Pour l’instant, la seule propriété que l’on exige de cette famille
LY
on
est qu’elle évite la vitesse nulle, pour une raison qui sera claire dans quelques lignes.
cti
PO
et
définis par
n
O
Pour tout indice de vitesse k on notera ukj une approximation de u(xj , µk ), pour
iff
D
ukj+1/2 − ukj−1/2
µk + σj ukj = fjk (5.29)
∆x
et la formule “diamant”
ukj+1/2 + ukj−1/2
ukj = . (5.30)
2
E
vement.
IQ
tes
C
ter
in
et en écrivant
LY
n
tio
2µk + σj ∆x
p ro
re
LE
tandis que pour µk < 0 on résout (5.29)-(5.30) selon les valeurs de j décroissantes en
et
io
us
ÉC
et en écrivant
(−2µk − σj ∆x)ukj+1/2 + 2∆xfjk
ukj−1/2 = pour j ≤ N. (5.32)
−2µk + σj ∆x
196 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
Il est clair maintenant pourquoi l’on évite la valeur nulle de la vitesse µ qui ne permet
pas de résoudre (5.29)-(5.30) par cet algorithme de marche en espace (le sens de la
N
condition aux limites n’est pas non plus clair pour µ = 0).
H
Pour simplifier l’analyse nous allons supposer désormais que l’absorption σ(x) est
tes
EC
constante, c’est-à- dire que σj ≡ σ ≥ 0 pour tout indice j. On déduit de (5.31)-(5.32)
di
les formules exactes pour la solution discrète : pour µk > 0,
ter
T
in
LY
j
on
2∆x X 2µk − σ∆x
ukj+1/2 = (Ak )j−i fik
cti
avec Ak = ,
PO
et
N
n
X
O
∆x
|ukj+1/2 | ≤ N max |f (x, µk )|
IQ
|µk | x∈(−`,+`)
N
tes
C
2 mink |µk |
d
∆x ≤ .
ro
σ
p
re
LE
et
Démonstration. Il faut vérifier que, si fjk ≥ 0 pour tout j, alors la solution discrète
n
O
Dans la pratique, la plus petite des vitesses est faible ou bien l’absorption est forte,
ce qui entraine que la condition, de type CFL, du Lemme 5.2.2 est violée sauf pour des
maillages très fins. Le schéma diamant n’est donc pas positif dans de nombreux cas,
c’est-à-dire qu’il peut donner des valeurs négatives de la solution même si les sources
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 197
E
U
IQ
sont positives, ce qui peut être génant du point de vue physique. Pour remédier à cet
inconvénient on peut utiliser un autre schéma comme le schéma décentré amont
N
(appelé aussi “step scheme” en neutronique)
H
tes
ukj − ukj−1
EC
di
µk + σj ukj = fjk pour µk > 0
er
∆x
t
T
(5.33)
in
ukj+1 − ukj
LY
on
µk + σj ukj = fjk pour µk < 0
cti
∆x
PO
du
ro
qui est évidemment similaire au schéma décentré amont (5.13) pour l’équation d’ad-
p
vection. (Dans ce cas, il vaut mieux revenir à l’ancienne définition des points xj qui
re
LE
et
permet d’écrire simplement la condition aux limites d’entrée, uk0 = 0 pour µk > 0, et
n
O
ukN +1 = 0 pour µk < 0). Encore une fois on résout (5.33) pour les j croissants lorsque
io
us
ÉC
Lemme 5.2.3 Le schéma décentré amont (5.33) vérifie le principe du maximum dis-
cret (sans condition sur les pas de discrétisation). Par ailleurs, il est consistant et
précis à l’ordre 1 seulement.
µk ukj−1 + ∆xfjk
ukj = pour µk > 0
µk + σj
E
U
et
IQ
On vérifie sans peine, par récurrence, que fjk ≥ 0, pour tout j, implique ukj ≥ 0 pour
tes
C
tout j. Par développement de Taylor en x il est évident que le schéma décentré amont
di
TE
ter
était inutilisable, quoique pourtant très naturel, le schéma centré est instable pour
uc
PO
et
io
ukj+1 − ukj−1
us
ÉC
+ σj ukj = fjk
iff
µk
2∆x
D
est instable, c’est-à-dire que ses solutions exactes exhibent une partie à croissance
exponentielle en j.
Indication : on pourra prendre fjk ≡ 0 et σj = σ.
198 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
5.2.2 Formules d’intégration numérique
IQ
Cette section est consacrée au choix de la famille de vitesses discrètes (µk ) qui
N
doivent appartenir à l’intervalle [−1; +1] et être non nulles. Lorsqu’on doit discrétiser
tes
des opérateurs de collision en transport il est nécessaire d’évaluer des intégrales par
EC
di
rapport à la vitesse µ. Pour cela on introduit des poids ωk ∈ R et, pour toute fonction
er
f , on approche l’intégrale exacte par une somme de Riemann
t
T
in
Z +1
LY
on
X
cti
f (µ)dµ ≈ ωk f (µk ).
PO
du
−1 k
pro
Par conséquent, la motivation principale du choix des vitesses discrètes (µk ) est la
re
LE
et
distributions symétriques par rapport à l’origine, c’est-à-dire que les vitesses sont
iff
Z +1 XK
U
−1 k=−K,k6=0
N
Par exemple, une idée simple, mais un peu naïve, est de prendre des vitesses équidis-
tribuées, c’est-à-dire
H
tes
C
ter
in
Une méthode fréquemment utilisée car plus précise est la formule d’intégration
uc
PO
de Gauss à 2K points qui repose sur l’utilisation des polynômes de Legendre, définis
p ro
par
re
1 dn 2
LE
et
P0 (µ) = 1 , Pn (µ) = n n
(µ − 1)n pour n ≥ 1. (5.35)
n
2 n! dµ
O
io
us
ÉC
Un calcul explicite facile conduit aux expressions suivantes pour les premiers poly-
iff
nômes
D
1 1
P1 (µ) = µ, P2 (µ) = (3µ2 − 1), P3 (µ) = (5µ3 − 3µ).
2 2
Plus généralement nous laissons au lecteur le soin de vérifier les propriétés suivantes
en exercice.
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 199
E
U
IQ
Exercice 5.10 Les polynômes de Legendre, définis par (5.35), ont les propriétés sui-
vantes :
N
1. le degré de Pn est exactement n, P2n est pair et P2n+1 est impair,
H
2. ils sont orthogonaux au sens où
tes
EC
di
Z
1 +1
er
δnm
t
Pn (µ)Pm (µ) dµ =
T
(5.36)
in
2 −1 2n + 1
LY
on
cti
avec δnm le symbole de Kronecker (égal à 1 si n = m et à 0 sinon),
PO
du
3. ils vérifient la relation de récurrence ro
p
1
re
LE
2n + 1
n
O
io
us
iff
D
d2 d
(1 − µ2 ) 2
Pn (µ) − 2µ Pn (µ) + n(n + 1)Pn (µ) = 0,
dµ dµ
5. les racines de Pn (µ) sont toutes réelles, distinctes, comprises dans l’intervalle
ouvert (−1; +1) et symétriques par rapport à l’origine, c’est-à-dire que si µ est
racine alors −µ aussi.
Pour plus de détails, on pourra consulter tout ouvrage sur les fonctions spéciales, tel
le célèbre Handbook of Mathematical functions par Abramowitz et Stegun [1].
Comme P2K a 2K racines distinctes non nulles, on les choisit pour être les 2K
E
U
Z +1 2 K
Y µ − µj
ωk = lk (µ) dµ lk (µ) = .
N
avec (5.38)
−1 µk − µj
H
j=−K,j6=0,j6=k
tes
C
ter
Lemme 5.2.4 La formule de quadrature de Gauss, basée sur les vitesses discrètes
tio
(µk ) égales aux racines du polynôme de Legendre P2K et sur les poids (ωk ) définis par
uc
PO
(5.38), est exacte pour tous les polynômes d’ordre inférieur où égal à 4K − 1. On dit
d
ro
et
Démonstration. Pour simplifier les notations, on désigne par K l’ensemble des in-
n
O
io
dices entiers −K ≤ k ≤ +K avec k = 6 0 (le cardinal de K est 2K). Il est bien connu
us
ÉC
que les polynômes d’interpolation de Lagrange, lk (µ) pour k ∈ K, forment une base
iff
D
E
U
P R +1
IQ
La formule de quadrature k∈K ω̃k q(µk ) avec ω̃k = −1 lk (µ) dµ est donc exacte pour
tout polynôme q ∈ P2K−1
N
Z +1 X
H
q(µ)dµ = ω̃k q(µk ) ∀q ∈ P2K−1 .
tes
EC
−1
di
k∈K
er
t
T
in
Vérifions qu’elle l’est aussi pour les polynômes q ∈ P4K−1 . Par division euclidienne, il
LY
on
existe deux polynômes d et r, dont les degrés sont l’un et l’autre inférieurs ou égaux
cti
à 2K − 1, tels que
PO
Y
du
q(µ) = d(µ) ro (µ − µk ) + r(µ).
p
k∈K
re
LE
Q
et
Or k∈K (µ − µk ) = P2K (µ) qui est orthogonal à l’espace P2K−1 (voir (5.36) dans
n
O
io
Z +1 Z +1
iff
X X
D
c’est-à-dire que la formule de quadrature est exacte dans P4K−1 . Finalement, en pre-
nant q(µ) = (lk (µ))2 ∈ P4K−1 , on vérifie que
Z +1 Z +1 2
ω̃k = lk (µ) dµ = lk (µ) dµ = ωk .
−1 −1
E
U
est de choisir entre une grande précision obtenue grâce à une discrétisation fine
(grande valeur de K) et un coût de calcul modéré pour une discrétisation plus grossière
N
(petite valeur de K). Lorsque les phénomènes de collision sont importants (autrement
H
dit, quand on est proche d’une limite de diffusion), un faible nombre de vitesses dis-
tes
C
di
crètes est suffisant en pratique. Néanmoins, lorsque les milieux sont “transparents”
TE
ter
conduit à des artefacts numériques connus sous le nom d’effets de raie. Certaines
LY
n
tio
directions sont privilégiées, ce qui peut conduire à des solutions non monotones en
uc
PO
espace.
d
p ro
Remarque 5.2.6 Pour mieux éviter encore la singularité créée par la vitesse nulle
re
LE
et
de double quadrature de Gauss. L’idée est prendre sur chacun des intervalles
io
us
iff
D
Remarque 5.2.7 Lorsque l’on définit la formule de quadrature (5.34) avec les vi-
tesses discrètes µk , qui sont les racines du polynôme de Legendre P2K , et avec les
poids ωk donnés par (5.38), la méthode des ordonnées discrètes, ou méthode SN ,
est équivalente à la méthode PN , ou méthode des polynômes de Legendre. L’idée de
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 201
E
U
IQ
cette dernière est, à partir de l’équation de Boltzmann (5.27), de ne pas discrétiser
en vitesse, mais plutôt d’approcher l’inconnue u(x, µ) dans la base des polynômes de
N
Legendre
H
2K
X
tes
EC
u(x, µ) ≈ (2k + 1)φk (x)Pk (µ).
di
er
k=0
t
T
in
On utilise alors la propriété d’orthogonalité des polynômes Pk , ainsi que la relation
LY
on
cti
de récurrence (5.37) pour montrer que l’équation de Boltzmann peut être approchée
PO
du
par un système d’équations différentielles ordinaires
pro
re
LE
k dφk−1 k + 1 dφk+1
+ + σ(x)φk = fk (x) 0 ≤ k ≤ 2K,
et
2k + 1 dx 2k + 1 dx
n
O
io
us
R +1
ÉC
avec fk (x) = 1/2 −1 f (x, µ)Pk (µ)dµ et, par convention, φ2K+1 ≡ 0. Il n’y a plus alors
iff
D
qu’à discrétiser par différences finis ces équations différentielles ordinaires. L’intérêt
de la méthode PN est que les noyaux de collision (que nous étudierons dans la section
suivante) s’écrivent aussi très simplement dans la base des polynômes de Legendre.
Nous laissons au lecteur le soin de vérifier que les deux méthodes SN et PN sont
équivalentes dans ce cas uni-dimensionnel (voir [43] si nécessaire).
mêmes conditions que la section précédente mais en tenant compte désormais des
IQ
collisions
Z
N
∂u σ ∗ (x) +1
µ (x, µ) + σ(x)u(x, µ) = u(x, µ0 ) dµ0 + f (x, µ)
H
∂x 2 −1
tes
C
TE
ter
u(−`, µ) = 0 pour µ > 0, u(+`, µ) = 0 pour µ < 0.
in
LY
n
tio
Pour que le problème aux limites (5.39) soit bien posé (voir la Section 3.4) nous faisons
uc
PO
l’hypothèse que le milieu est sous-critique, c’est-à-dire qu’il existe une constante σ0 >
ro
0 telle que
p
re
LE
(5.40)
n
O
io
iff
maillage en espace est toujours défini par les points xj+1/2 définis dans (5.28) et on
D
choisit une des discrétisations symétriques en vitesse décrites dans la section 5.2.2,
(µk ) où l’indice k varie dans {−K, ..., −1} ∪ {1, ..., K} mais ne prend pas la valeur 0
afin qu’aucune vitesse µk ne soit nulle. Les poids ωk sont aussi symétriques et positifs
et la formule de quadrature est (5.34).
202 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
Dans ce cadre le schéma diamant est donné, pour 1 ≤ j ≤ N , par
IQ
ukj+1/2 − ukj−1/2
N
µk + σj ukj = σj∗ ūj + fjk
H
∆x
(5.41)
tes
EC
k k
uk = uj+1/2 + uj−1/2
di
er
j
2
t
T
in
LY
on
où la deuxième ligne est la relation diamant (5.30) et ūj est la moyenne angulaire
cti
définie par
PO
du
K
X
1 ro
ūj = ωk ukj . (5.42)
p
2
re
LE
k=−K,k6=0
et
σj , σj∗ fjk
sont des approximations de σ(xj ), σ(xj ) et f (xj , µk )
n
Comme d’habitude et
O
io
iff
D
1
|u(x, µ)|2 dx dµ ≤ 2 |f (x, µ)|2 dx dµ.
U
−` −1 σ 0 −` −1
IQ
Z +` Z +1 Z Z
tes
∂u 1 +1 1 +1
C
2
µ u dx dµ = µ|u(+`, µ)| dµ − µ|u(−`, µ)|2 dµ ≥ 0
di
TE
∂x 2 −1 2 −1
ter
−` −1
in
n
tio
Z +` Z +1 Z Z +1 2 Z +` Z +1
uc
1 +` ∗
PO
σ|u|2 dx dµ ≤
d
σ u dµ dx + f u dx dµ.
ro
−` −1 2 −` −1 −` −1
p
re
LE
Z 2 Z
io
+1 +1
us
ÉC
u dµ ≤ 2 |u|2 dµ,
iff
−1 −1
D
E
U
IQ
Une nouvelle application de l’inégalité de Cauchy-Schwarz permet de conclure.
On adapte l’argument de la preuve du Lemme 5.2.8 pour obtenir le résultat suivant
N
de stabilité.
tes
EC
Lemme 5.2.9 Le schéma diamant (5.41-5.42) est inconditionnellement stable L2 au
di
er
sens où sa solution discrète ukj vérifie
t
T
in
LY
on
1
k(ukj )k ≤ k(fjk )k.
cti
PO
σ0
du
ro
avec la norme discrète définie par
p
re
LE
et
N
X K
X
n
O
j=1 k=−K,k6=0
iff
D
à cause des conditions aux limites imposées. Par conséquent, le reste de (5.41) donne
IQ
N
X K
X N
X N
X K
X
2
2 ∆xσj ωk (ukj )2 ≤ 4 ∆xσj∗ (ūj ) + 2 ∆xωk ukj fjk .
N
H
ter
2
in
K
X K
X K
X
1 1 1
LY
2
(ūj ) = ωk ukj ≤ ωk ωk (ukj )2
tio
2 2 2
uc
PO
XK
ro
1
ωk (ukj )2 ,
p
≤
re
LE
2
et
k=−K,k6=0
n
O
io
iff
D
N
X K
X N
X K
X
σ0 ∆xωk (ukj )2 ≤ ∆xωk ukj fjk .
j=1 k=−K,k6=0 j=1 k=−K,k6=0
E
U
IQ
Nous revenons maintenant à la définition du schéma diamant et expliquons com-
ment on peut calculer sa solution discrète. Il est possible de résoudre simultanément
N
toutes les équations du schéma (5.41)-(5.42) en résolvant un grand système linéaire
H
pour le vecteur inconnu ayant 2KN composantes (ukj+1/2 ). Mais cela requiert beau-
tes
EC
coup de place mémoire et de temps de calcul, pas tant en une dimension d’espace
di
er
mais pour les dimensions 2 ou 3 d’espace. En général on préfère utiliser une méthode
t
T
in
itérative très simple, connue sous le nom d’itération sur les sources. Son principe
LY
on
est de supposer connu le membre de droite de (5.41) (y compris la moyenne angu-
cti
laire), de résoudre l’équation de transport sans collision par un schéma de la Section
PO
du
5.2.1, de mettre à jour le membre de droite de (5.41), puis d’itérer ce procédé jusqu’à
ro
p
convergence. Cet algorithme itératif est l’exact analogue, en discret, de l’argument de
re
LE
point fixe utilisé pour démontrer l’existence d’une solution de l’équation de Boltzmann
et
n
O
au Théorème 3.1.2.
io
us
iff
ū0j = 0,
uk,n k,n
j+1/2 − uj−1/2 uk,n k,n
j+1/2 + uj−1/2
µk + σj = σj∗ ūn−1
j + fjk (5.43)
∆x 2
et on met à jour la moyenne angulaire
E
U
1
K
X uk,n k,n
j+1/2 + uj−1/2
ūnj =
IQ
ωk . (5.44)
2 2
k=−K,k6=0
N
H
dente et est donc très facile par simple remontée des caractéristiques. L’intérêt de cet
di
TE
linéaire.
LY
n
tio
vons (5.43)-(5.44) sous une forme matricielle plus compacte. On note U n le vecteur de
n
O
io
composantes (uk,n k
j+1/2 ), F le vecteur de composantes (fj ), T la matrice de l’opérateur
us
ÉC
iff
l’opérateur de collision discrétisé défini par (5.44) que multiplie le coefficient σ ∗ . Avec
ces notations U n est la solution de
T U n = KU n−1 + F. (5.45)
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 205
E
U
La suite U n converge, c’est-à-dire que la méthode itérative converge (pour tout second
IQ
membre F ), si et seulement si le rayon spectral de T −1 K est strictement plus petit
N
que 1
H
ρ(T −1 K) < 1.
tes
EC
di
er
(Rappelons que le rayon spectral d’une matrice est défini comme le maximum des
t
T
in
modules de ses valeurs propres.) Comme ρ(T −1 K) ≤ kT −1 Kk ≤ kT −1 k kKk (cf.
LY
on
Proposition 13.1.7 dans [2]), il suffit de montrer que kT −1 k kKk < 1. Pour cela on
cti
PO
T U = G. (5.46)
et
n
O
io
On multiplie (5.46) par U et on somme sur toutes les composantes, ce qui est équi-
us
ÉC
sommer sur j et k, calcul que nous avons déjà fait dans la démonstration du Lemme
5.2.9. En notant kU k la norme (déjà introduite au Lemme 5.2.9)
1/2
XN K
X
kU k = ∆x ωk |ukj |2 ,
j=1 k=−K,k6=0
σkU k2 ≤ T U · U = G · U ≤ kGkkU k,
U
IQ
c’est-à-dire que
N
1
kT −1 Gk = kU k ≤
H
kGk.
σ
tes
C
di
TE
N
X K
X N
X
tio
2 ∗ 2 2 ∗ 2
kKU k = (σ ) ∆x ωk |ūj | = 2(σ ) ∆x|ūj |2
uc
PO
PK
re
LE
1
et, par Cauchy-Schwarz pour ūj = ωk ukj ,
et
2 k=−K,k6=0
n
O
io
us
N
X K
X
ÉC
iff
kKU k2 ≤ (σ ∗ )2 ∆x ωk |ukj |2 = (σ ∗ )2 kU k2 ,
D
j=1 k=−K,k6=0
E
U
5.2.4 Accélération par la diffusion
IQ
Dans cette section nous allons expliquer comment l’algorithme d’itération sur les
N
sources (5.43)-(5.44) peut être accéléré afin qu’il converge plus rapidement (c’est-à-
tes
dire, avec un plus petit nombre d’itérations), et ceci grâce, encore une fois, à l’approxi-
EC
di
mation du transport par la diffusion. Afin d’expliquer le principe de cette méthode
er
d’accélération (ou de diffusion synthétique), commençons par réécrire l’équation de
t
T
in
Boltzmann (5.39) sous la forme abstraite suivante
LY
on
cti
PO
T u = Ku + f,
du
ro
où T est l’opérateur de transport, muni de ses conditions aux limites,
p
re
LE
et
io
∂x
us
ÉC
Du = − div(D∇u) + σD u,
H
tes
di
Une version continue de l’algorithme d’itération sur les sources (5.43)-(5.44) s’écrit
TE
ter
in
T v n = Kun−1 + f ≡ Kun−1 + f,
LY
(5.47)
tio
un = v n ,
uc
PO
où nous avons fait exprès d’introduire une inconnue supplémentaire, inutile ici, v n .
ro
Remarquons aussi que seul un−1 est nécessaire dans le membre de droite. L’idée
p
re
LE
io
us
l’opérateur D on obtient
ÉC
iff
Du = f − (T − K − D)u.
D
E
U
IQ
que l’on peut réécrire plus simplement en remarquant que la seconde équation est
équivalente à
N
D(un − v n ) = f − (T − K)v n = K(v n − un−1 ) = K(v n − un−1 ),
tes
EC
où l’on a utilisé une moyenne de la première équation pour éliminer la source f . Ainsi
di
donc, l’algorithme d’itération sur les sources accéléré par diffusion est
er
t
T
in
T v n = Kun−1 + f,
LY
on
(5.48)
un = v n + D−1 K(v n − un−1 ).
cti
PO
du
Formellement, si l’opérateur de diffusion D “vaut l’infini”, on retombe sur l’algorithme
ro
précédent (5.47). Sinon, comme D−1 et K sont des opérateurs positifs, la deuxième
p
re
LE
relation de (5.48) s’interprète comme une extrapolation entre v n et un−1 pour obtenir
et
un . La résolution de (5.48) est un peu plus chère, à chaque itération, que celle de
n
O
io
(5.47) puisqu’il faut résoudre d’abord une équation de transport pour obtenir v n puis
us
ÉC
dont on espère que le rayon spectral est plus petit que celui de T −1 K, ce qui est vrai
tes
C
si on sait déjà que ρ(T −1 K) < 1 et que D−1 K est suffisamment petit. Bien sûr, si
di
TE
ter
la suite U n , définie par (5.49), converge, alors elle converge vers la même limite que
in
n
tio
uc
PO
et
Z
io
∂u ∂u σ ∗ (x) +1
us
+ µ + σ(x)u =
iff
∂t ∂x 2
−1
D
pour (t, x, µ) ∈ R+ × (−`, +`) × (−1, +1),
(5.50)
u(t = 0, x, µ) = u0 (x, µ)
pour (x, µ) ∈ (−`, +`) × (−1, +1),
u(−`, µ) = 0 pour µ > 0, u(+`, µ) = 0 pour µ < 0.
208 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
Pour que le problème aux limites (5.50) admette une solution qui ne croît pas expo-
nentiellement en temps, nous supposons encore que le milieu est sous-critique, mais
N
avec une hypothèse un peu plus faible que (5.40), à savoir
tes
0 ≤ σ(x) − σ ∗ (x) pour x ∈ (−`, +`). (5.51)
EC
di
er
Reprenons la méthode SN ou des ordonnées discrètes dans ce contexte. On note
t
T
in
un,k une approximation de la solution u(tn , xj , µk ). Le schéma diamant, obtenu par
LY
on
j
combinaison des schémas (5.14) et (5.41)-(5.42), s’écrit, pour 1 ≤ j ≤ N ,
cti
PO
du
ro
n+1/2,k n+1/2,k
un+1,k − un,k uj+1/2 − uj−1/2
p
j j n+1/2,k
+ µk + σj uj
re
LE
∆t ∆x (5.52)
et
n
n+1/2 n+1/2,k
σj∗ ūj
O
= + fj
io
us
ÉC
iff
n+1/2,k n+1/2,k
un+1,k
j + un,k
j = uj+1/2 + uj−1/2
(5.53)
n+1/2,k n+1/2,k n+1/2,k
2uj = uj+1/2 + uj−1/2
et la moyenne angulaire
K
X
n+1/2 1 n+1/2,k
ūj = ωk uj . (5.54)
2
k=−K,k6=0
E
U
n+1/2,k
Comme d’habitude σj , σj∗ et fj sont des approximations de σ(xj ), σ ∗ (xj ) et
IQ
miner l’inconnue un+1,k j tandis que la seconde relation diamant permet d’éliminer
H
n+1/2,k n+1/2,k
uj et d’obtenir un schéma implicite pour les valeurs uj+1/2 en fonction des
tes
C
un,k
di
valeurs
TE
j
ter
in
2
tio
µk + σj +
∆x ∆t 2
uc
PO
(5.55)
d
n+1/2 n+1/2,k
= (ū + ūj−1/2 ) + fj + u .
p
2 j+1/2 ∆t j
re
LE
et
j
io
us
(5.53).
ÉC
iff
E
U
IQ
Lemme 5.2.11 Le schéma diamant (5.52)-(5.53)-(5.54) est inconditionnellement
stable L2 au sens où, pour tout temps final T > 0, il existe une constante C(T ) > 0
N
telle que la solution discrète un,k
j vérifie pour tout n ≤ T /∆t
H
!
tes
Xn
EC
n+1/2,k 2
di
n,k 2 0,k 2
k(uj )k ≤ C(T ) k(uj )k + ∆tk(fj )k . (5.56)
er
t
T
m=0
in
LY
on
avec la norme discrète définie par
cti
PO
du
N
X K
X
k(un,k 2
j )k =
ro
∆x ωk |un,k 2
j | .
p
re
LE
j=1 k=−K,k6=0
et
j ) et on utilise
io
j
us
iff
D
N
X K
X N
X K
X n+1/2,k 2
ωk |un+1,k
j |2
− |u n,k 2
j | + 2∆t ωk σj |uj |
j=1 k=−K,k6=0 j=1 k=−K,k6=0
XN N
X K
X
n+1/2 2 n+1/2,k
≤ 4∆t σj∗ |ūj | + ∆t ωk fj (un+1,k
j + un,k
j )
j=1 j=1 k=−K,k6=0
car le terme de transport donne une contribution positive comme dans la démonstra-
tion du Lemme 5.2.9. Or, par Cauchy-Schwarz,
K
E
n+1/2 2 1 X n+1/2,k 2
|ūj | ≤ ωk |uj |
U
2
IQ
k=−K,k6=0
et, comme σj ≥ σj∗ , les termes d’absorption peuvent s’éliminer dans l’inégalité. D’autre
N
part,
H
tes
C
N
X K
X
di
n+1/2,k n+1/2,k
ωk fj (un+1,k + un,k
j ) ≤ kfj k kun+1,k k + kun,k
k
TE
ter
j j j
in
j=1 k=−K,k6=0
1 n+1,k 2
LY
n+1/2,k 2
≤ kfj k + kuj k + kun,k k2
tio
j
2
uc
PO
et
n+1/2,k 2
(1 − ∆t/2)kun+1,k k2 ≤ (1 + ∆t/2)kun,k 2
j k + ∆tkfj k .
n
O
j
io
us
ÉC
Comme il existe une constante C > 0 telle que, pour tout T > 0 et ∆t > 0 petit, on a
iff
D
T /∆t
1 + ∆t/2
≤ eC T ,
1 − ∆t/2
on en déduit l’inégalité (5.56).
210 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
Exercice 5.11 (difficile) En s’inspirant du Lemme 5.2.8, démontrer l’estimation
d’énergie dans L∞ ((0, T ); L2 ((−`, +`) × (−1, +1))) pour l’équation (5.50) qui soit
N
équivalente à l’inégalité de stabilité discrète (5.56).
tes
EC
5.2.6 Généralisation à la dimension d’espace N = 2.
di
ter
T
in
Nous nous sommes limités jusqu’ici à la discrétisation d’équations en une seule
LY
on
dimension d’espace. Nous expliquons maintenant comment généraliser ce qui précède
cti
en dimension plus grande. Sans perte de généralité nous nous concentrons sur le cas
PO
du
de la dimension d’espace N = 2 ; le cas N = 3 est complètement similaire dans le prin-
ro
p
cipe même si les temps de calcul et l’encombrement en mémoire sont beaucoup plus
re
LE
importants et limitent singulièrement la taille des problèmes que l’on peut résoudre.
et
n
O
io
y
us
ÉC
iff
D
(x j, yk)
E
U
IQ
N
x
H
tes
C
di
(x j!1/2, y k!1/2)
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
Figure 5.3 – Maillage 2d de type volumes finis où les points (xj , yk ) sont au centre
PO
des mailles.
p ro
re
LE
pour l’équation de diffusion, nous renvoyons à [2]. Nous discutons donc ici uniquement
O
io
us
iff
Section 5.2.3, est le même quelle que soit la dimension, et permet de se ramener à
D
la résolution d’une simple équation de transport. Pour simplifier nous supposons que
cette équation est stationnaire et mono-groupe, c’est-à-dire que l’ensemble des vitesses
possibles est caractérisé par le vecteur ω = (ωx , ωy ) dans la sphère unité |ω| = 1, et
que le domaine de calcul est un rectangle R = (0, `x ) × (0, `y ) dans le plan. Nous
5.2. DIFFÉRENCES FINIES POUR L’ÉQUATION DE BOLTZMANN 211
E
U
IQ
considérons donc l’équation suivante de transport sans collision
N
ω ∂u + ω ∂u + σ(x, y)u = f (x, y, ω) dans R × {|ω| = 1}
x y
H
∂x ∂y (5.57)
tes
u(x, y, ω) = 0 pour (x, y, ω) ∈ Γ− ,
EC
di
er
t
où Γ− est la frontière rentrante dans l’espace des phases
T
in
LY
on
Γ− = {(x, y) ∈ ∂R tel que n(x, y) · ω < 0},
cti
PO
du
ro
σ(x, y) ≥ 0 est la section efficace d’absorption, et f (x, y, ω) est un terme source. Nous
p
re
LE
décrivons la méthode des ordonnées discrètes qui est une méthode de différences finies
et
mais s’interprète aussi comme une méthode de volumes finis. On utilise un maillage
n
O
`
cartésien défini par les pas d’espace ∆x = N`xx et ∆y = Nyy et par les points
io
us
ÉC
iff
D
Dans l’approche volumes finis les points (xj , yk ) sont vus comme les centres des cellules
rectangulaires de sommets les points milieux (xj+1/2 , yk+1/2 ) (voir la Figure 5.3).
Autrement dit, xj = (j − 1/2)∆x, pour j ∈ {1, ..., Nx }, et yk = (k − 1/2)∆y, pour
k ∈ {1, ..., Ny }.
L’espace des vitesses |ω| = 1 est discrétisé par une famille finie (ωp ). Nous ne
disons rien sur la façon dont on discrétise la sphère unité et nous renvoyons le lecteur,
E
par exemple, à [43]. La seule hypothèse que nous faisons est que, comme en dimension
U
un, aucune des composantes des vitesses discrètes ωp,x , ωp,y ne s’annule.
IQ
L’idée du schéma diamant est d’intégrer l’équation de transport (5.57) sur une
cellule rectangulaire autour du point (xj , yk ) en supposant les coefficients constants
N
ter
∆x ∆y
in
où upj,k est une approximation de u(xj , yk , ωp ) et des définitions similaires pour les
LY
n
tio
autres termes. On complète (5.58) par deux relations diamant supplémentaires (autant
uc
PO
upj+1/2,k + upj−1/2,k
re
LE
upj,k =
et
, (5.59)
2
n
O
io
us
ÉC
upj,k+1/2 + upj,k−1/2
iff
upj,k = . (5.60)
D
2
Avant de voir comment résoudre le système d’équations discrètes (5.58)-(5.59)-(5.60),
comptons le nombre d’équations et celui d’inconnues, pour une vitesse ωp donnée.
Nous avons 3 équations par cellule ou par point (xj , yk ), c’est-à-dire 3Nx Ny équations.
212 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
Nous comptons aussi Nx Ny inconnues upj,k ainsi que (Nx + 1)Ny inconnues upj+1/2,k et
IQ
(Ny + 1)Nx inconnues upj,k+1/2 , soit au total 3Nx Ny + Nx + Ny inconnues. Grâce aux
N
conditions aux limites sur le bord rentrant Γ− (et avec l’hypothèse usuelle qu’aucune
H
des composantes de la vitesse ωp n’est nulle) nous pouvons rajouter Nx + Ny relations
tes
EC
supplémentaires donnant les valeurs de upj+1/2,k et upj,k+1/2 pour les indices j et k
di
er
correspondant à Γ− . On a donc autant d’inconnues que d’équations dans ce système
t
T
in
linéaire.
LY
on
cti
Comme en dimension un, on peut résoudre explicitement ce système par l’analogue
PO
du
discret de la méthode des caractéristiques. L’idée consiste à balayer le domaine de
ro
calcul R en partant des conditions aux limites et en suivant le sens des caractéristiques.
p
re
LE
(1) si ωp,x > 0 et ωp,y > 0, on balaye de gauche à droite et de bas en haut,
O
io
us
ÉC
(2) si ωp,x > 0 et ωp,y < 0, on balaye de gauche à droite et de haut en bas,
iff
D
(3) si ωp,x < 0 et ωp,y > 0, on balaye de droite à gauche et de bas en haut,
(4) si ωp,x < 0 et ωp,y < 0, on balaye de droite à gauche et de haut en bas.
On réécrit aussi les relations diamant (5.59)-(5.60) suivant le signe des composantes
de ωp afin d’éliminer l’inconnue dans le membre de gauche des équation qui suivent :
En reportant ces relations dans (5.58) on obtient un système d’équation pour les
N
inconnues upj,k que l’on résout par le procédé de balayage évoqué ci-dessus.
H
Explicitons cette résolution dans le cas particulier (1) ci-dessus, c’est-à-dire ωp,x >
tes
C
di
0 et ωp,y > 0 (les autres cas s’obtiennent de manière similaire : nous laissons au lecteur
TE
ter
le soin de le vérifier en exercice). On calcule les inconnues discrètes dans l’ordre indiqué
in
sur la Figure 5.4. Les valeurs upj,k sont calculés par la formule suivante obtenue en
LY
n
tio
p 2ωp,x p 2ωp,y p
ro
upj,k = . (5.65)
re
LE
2ωp,x 2ωp,y
σj,k + ∆x +
et
∆y
n
O
io
us
ÉC
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
t er
T
in
LY
on
cti
PO
du
41 42 43 44 45
rop
re
LE
36
et
0 31 32 33 34 35 37 38 39 40
n
O
io
us
ÉC
iff
D
26 27 28 29 30
0 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25
11 12 13 14 15
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
E
U
IQ
0 0 0 0 0
N
H
Figure 5.4 – Ordre de calcul des inconnues lorsque ωp,x > 0 et ωp,y > 0 avec Nx = 5
tes
C
et Ny = 3. Les valeurs upj,k aux centres des mailles (marquées par un rond noir) se
di
TE
ter
calculent avec (5.65), les valeurs upj,k+1/2 sur les arètes horizontales (marquées par
in
un carré blanc) se calculent avec (5.63), les valeurs upj+1/2,k sur les arètes verticales
LY
n
tio
(marquées par un carré noir) se calculent avec (5.61). Les valeurs 0 sont les conditions
uc
PO
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
214 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
appelée formule de Duhamel. Rappelons la brièvement. On considère l’équation (pour
l’instant sans collisions)
N
H
∂t f (t, x) + v · ∇x f (t, x) + σ(x)f (t, x) = S(t, x) , x ∈ RN , t > 0 ,
tes
EC
(5.66)
di
f (0, x) = f in (x) ,
er
t
T
in
LY
on
qui admet une unique solution f ∈ C 1 (R+ × RN ), donnée par la formule de Duhamel
cti
PO
Z
du
t
f (t, x) = f in (x − tv)e−θ(x,x−tv) + ro e−θ(x,x−(t−s)v) S(t − s, x − sv) ds , (5.67)
p
0
re
LE
et
io
Z
us
ÉC
t
iff
(On n’indique pas la dépendance de la solution f par rapport à v qui est un simple
paramètre dans le cas présent.) Par analogie avec la propagation de la lumière le long
de ses rayons, le trajet optique θ(x, x − tv) est une mesure de l’absorption totale entre
les points x et x − tv. Le trajet optique est toujours positif et, plus il est grand, plus
grande est l’atténuation d’une particule partie de x − tv pour aller en x, c’est-à-dire
plus grande est la probabilité pour que cette particule ait été absorbée en chemin.
Le formule (5.67) permet de calculer une solution approchée de l’équation (5.66)
E
des méthodes intégrales. Mais l’essentiel est là : il faut savoir calculer des trajets op-
tes
C
ter
n
tio
et
cas le second membre S(t, x) de (5.66) n’est plus une donnée mais vaut
io
us
ÉC
Z
iff
∗
f (t, x, v 0 ) dv 0 + Q(t, x) ,
D
où on a supposé que Q est le terme source et l’espace des vitesses est la sphère unité,
pour simplifier. Désormais (5.67) devient (en indiquant à nouveau la dépendance en
5.3. AUTRES MÉTHODES NUMÉRIQUES 215
E
U
IQ
v)
Z Z
N
t
−θ(x,x−(t−s)v) ∗
f (t, x, v) = e σ (x − sv) f (t − s, x − sv, v 0 ) dv 0 ds
H
0 |v 0 |=1
tes
Z
EC
t
di
+f in (x − tv, v)e−θ(x,x−tv) + e−θ(x,x−(t−s)v) Q(t − s, x − sv) ds .
ter
T
in
0
LY
on
On intègre cette équation par rapport à v pour faire apparaître comme seule inconnue
cti
PO
la moyenne du flux sur toutes les directions angulaires, appelée aussi flux scalaire,
du
Z
pro
¯
re
LE
f (t, x) = f (t, x, v) dv ,
et
|v|=1
n
O
io
us
et on obtient
ÉC
iff
Z tZ
D
3. Remarquons que la double intégrale en (s, v) devient une intégrale en espace sur
U
équation linéaire
f¯ = T f¯ + F [f in , Q] , (5.70)
N
H
système linéaire pour calculer une approximation de la solution exacte f¯. Remarquons
TE
ter
in
encore une fois que l’avantage principal de ces méthodes est d’éviter de discrétiser les
LY
issu de (5.70) est dense, c’est-à-dire que tous ses éléments sont non nuls a priori.
p ro
C’est un contraste fort avec les méthodes de différences finies ou d’éléments finis qui
re
LE
conduisent à des matrices creuses (i.e., avec beaucoup d’éléments nuls), et c’est, bien
et
n
sûr, très pénalisant pour le stockage en mémoire et les temps de calcul. Dans le cas
O
io
présent, la matrice est pleine ou dense car l’opérateur T correspond à une intégrale
us
ÉC
iff
En conclusion les méthodes intégrales sont très précises mais coûteuses en temps
de calcul. On ne peut les utiliser que pour des problèmes de dimension spatiale ré-
duite. Les méthodes intégrales s’appliquent à de nombreux modèles physiques : nous
renvoyons par exemple à [47].
216 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
5.3.2 Méthode du flux pair
IQ
Nous expliquons brièvement le principe de la méthode du flux pair qui permet
N
d’utiliser tout l’arsenal des formulations variationnelles et des méthodes d’éléments
tes
finis comme étudiées dans [2]. On suppose que tous les coefficients, ainsi que le terme
EC
di
source de l’équation de Boltzmann linéaire sont isotropes, c’est-à-dire indépendants
er
de la variable de vitesse. Par ailleurs, on se place dans un cas stationnaire. Autrement
t
T
in
dit, on considère l’équation
LY
on
Z
cti
PO
du
v · ∇x f (x, v) + σ(x)f (x, v) − σ ∗ (x) f (x, v 0 )dv 0 = S(x) ,
ro (5.71)
|v 0 |=1
p
re
LE
où, pour simplifier, on a pris la sphère unité comme espace des vitesses. On introduit
et
n
io
us
1
ÉC
iff
2
et le flux impair
1
f − (x, v) = f (x, v) − f (x, −v) .
2
Bien sûr, on retrouve que
Z
U
∗
−v · ∇x f (x, −v) + σ(x)f (x, −v) − σ (x) f (x, v 0 )dv 0 = S(x) . (5.72)
IQ
|v 0 |=1
N
tes
− ∗
v · ∇x f (x, v) + σ(x)f (x, v) − σ (x) +
f + (x, v 0 )dv 0 = S(x) , (5.73)
C
di
|v 0 |=1
TE
ter
R R
in
car |v 0 |=1
f dv 0 = |v 0 |=1
f + dv 0 , tandis que par soustraction
LY
n
tio
(5.74)
PO
d
ro
que le coefficient d’absorption σ(x) > 0 est strictement positif. En reportant dans
et
io
1 Z
us
ÉC
iff
σ(x) |v 0 |=1
Si on note D le domaine spatial, les conditions aux limites de flux nul pour (5.71)
E
U
IQ
deviennent
1
N
0 = f + (x, v) + f − (x, v) = f + (x, v) − v · ∇x f + (x, v) pour v · n(x) < 0.
σ(x)
tes
EC
Mais la condition aux limites de flux nul dit aussi que f (x, −v) = 0 pour v · n(x) > 0
di
er
et donc que
t
T
in
LY
on
1
0 = f + (x, v) − f − (x, v) = f + (x, v) + v · ∇x f + (x, v) pour v · n(x) > 0.
cti
σ(x)
PO
du
ro
On vérifie aisément qu’au total la condition aux limites est équivalente à
p
re
LE
et
io
us
ÉC
Z Z 1
a(f, g) = v · ∇x f v · ∇x g + σ(x)f g dx dv
D |v|=1 σ(x)
Z Z ! Z !
∗
− σ (x) f dv gdv dx
D |v|=1 |v|=1
Z Z
+ f g|n · v| dx dv
∂D |v|=1
et la forme linéaire Z Z
E
U
D |v|=1
Lemme 5.3.2 Soit une fonction régulière f + (x, v). Alors f + (x, v) est une solution
N
tes
di
TE
ter
n
tio
et
Z Z 1
n
O
v · ∇x f + v · ∇x g + σ(x)f g dx dv
io
D |v|=1 σ(x)
us
ÉC
! Z !
iff
Z Z
D
− σ ∗ (x) f + dv gdv dx
D |v|=1 |v|=1
Z Z Z Z
− v · ∇x f + g n · v dx dv = g(x, v) S(x) dx dv.
∂D |v|=1 D |v|=1
218 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
IQ
RComme d’habitude on a supposé que la mesure dv est normalisée de manière que
|v|=1
dv = 1. En remplaçant v · ∇x f + par la valeur de la condition aux limites dans
N
l’intégrale de bord, on trouve bien la formulation variationnelle (5.77). Réciproque-
H
ment, le même calcul en sens inverse permet de passer de la formulation variationnelle
tes
EC
à l’équation (5.75) avec la condition aux limites (5.76).
di
ter
A partir de la formulation variationnelle (5.77) il est classique de construire des
T
in
méthodes d’éléments finis (voir par exemple [2]).
LY
on
cti
PO
du
5.3.3 Eléments finis ro
p
re
LE
On peut, comme on l’a déjà dit, utiliser des méthodes d’éléments finis pour la
et
io
d’utiliser directement des éléments finis pour l’équation de Boltzmann sous sa forme
us
ÉC
usuelle. Nous renvoyons pour cela aux travaux de P. Lesaint et P.-A. Raviart [41] et
iff
D
5.4 Exercices
U
IQ
Exercice 5.12 (Schémas pour la diffusion) On passe ici en revue quelques sché-
N
∂u ∂2u
tes
(t, x) − (t, x) = 0.
C
∂t ∂x2
di
TE
ter
= 0.
ro
∆x2
p
re
LE
convergent ? Et pourquoi ?
n
O
io
us
iff
D
E
U
IQ
3. Etudier le schéma de Dufort et Frankel
N
i i
− i+1 i i
= 0.
H
2∆t ∆x 2
tes
EC
Monrer qu’il est inconditionellement stable. Quel est le problème ?
di
er
4. Etudier le schéma de Crank-Nicolson
t
T
in
LY
on
n+1 n+1 n+1
un+1 − uni 1 uni+1 − 2uni + uni−1 1 ui+1 − 2ui + ui−1
cti
i
− − = 0.
PO
∆t 2 ∆x2 2 ∆x2
du
ro
Quel est son avantage sur le schéma de Gear qui suit ?
p
re
LE
i i
− i+1 i i−1
us
= 0.
ÉC
2∆t ∆x 2
iff
D
pas de temps.
IQ
(t, x) + a (t, x) = 0.
tes
∂t ∂x
C
di
ter
in
i i
+ a i+1 = 0.
tio
2∆t 2∆x
uc
PO
et
io
3. Dans le cas a > 0, on considère le problème pour x ∈]0, 1[. La condition aux
us
ÉC
1/(N + 1).
Montrer qu’un schéma raisonnable s’écrit
un+1 − uin−1 un
i
+ a i+1 = 0 i = 1,
2∆t 2∆x
220 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
un+1 − un−1 un − uni−1
IQ
i i
+ a i+1 = 0, 2 ≤ i ≤ N,
2∆t 2∆x
N
un+1 − un−1 un − uni−1
H
i i
+a i = 0, i = N + 1.
tes
2∆t ∆x
EC
di
er
4. Montrer que ce schéma est instable au sens de Von Neumann, à cause de la
t
T
in
condition au bord à droite.
LY
on
Indications : pour la dernière question on écrira le schéma sous forme matricielle et on
cti
PO
du
remarquera que la matrice d’itération possède au moins une valeur propre de partie
ro
réelle strictement positive. On construira alors une solution particulière instable à
p
re
et
n
O
iff
∂u ∂u
D
1. Soit l’équation
Z 1
∂f ∂f 1
+µ =σ f (µ0 )dµ0 − f .
N
∂t ∂x 2 −1
H
tes
di
TE
ter
N
X
in
n
tio
n=0
uc
PO
Justifier le système
p ro
re
LE
+ + = σ (δn0 − 1) fn
∂t 2n + 1 ∂x 2n + 1 ∂x
n
O
io
us
ÉC
2. Montrer l’inégalité
N Z !
d X 2n + 1 2
fn (t, x)dx ≤ 0.
dt n=1
2 R
5.4. EXERCICES 221
E
U
IQ
3. En déduire que
N
X
N
fn (t, x)Pn (µ) −→ f
N →∞
H
n=0
tes
EC
dans L2 (R). On fera toutes les hypothèses de régularité nécessaires.
di
er
4. Proposer une méthode numérique pour la résolution de
t
T
in
LY
on
∂X ∂X
+A = 0.
cti
∂t ∂x
PO
du
ro
où A = At est une matrice symétrique de taille N . Appliquer à la discrétisation
p
re
du système de la question 1.
LE
et
Indication : pour la dernière question : commencer par diagonaliser A, qui s’écrit donc
n
O
io
iff
D
limite de diffusion est correcte (ou autrement dit que le coefficient de diffusion
1
du schéma vaut 3σ ) dès que les relations
N
X X
H
2
ωk µk = 0 et ωk µ2k =
tes
C
3
di
k k
TE
ter
in
sont vérifiées.
LY
n
tio
diamant et à vérifier que, formellement, la solution converge bien vers celle d’un
d
schéma de diffusion. Ceci revient à adapter au cas discret les méthodes du cas continu
p ro
et
io
1D
us
ÉC
j+ 12 j− 21 j+ 12 j− 12
D
µk +σ = σ ? un−1
j + fj (5.78)
∆x 2
avec la relation diamant et avec seulement deux vitesses
µk = ±1.
222 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
1. Ecrire la relation diamant. Que vaut un−1
IQ
j ?
2. Analyser le schéma en modes de Fourier. On cherchera la solution sous la
N
forme k=1,n
H
tes
u 1
EC
j+ 2 = αn 1
eiθ(j+ 2 )∆x ∀n ≥ 0.
di
k=2,n β
er
uj+ 1 n
t
T
in
2
LY
on
Déterminer la relation de récurrence sur les (αn , βn ).
cti
PO
du
3. Trouver les valeurs propres de la matrice d’itération et retrouver le fait que
?
ro
l’algorithme converge dès que σσ < 1, mais que cette convergence est très lente
p
?
re
et
n
io
iff
D
T un = Kun−1 + f,
1
− (uj+1 − 2uj − uj−1 ) + σuj = σ ? uj + fj .
σ∆x2
L’écrire également sous la forme :
E
Du = f.
U
IQ
T v n = Kun−1 + f,
H
Dun = Dv n + K v n − un−1 .
tes
C
di
TE
ter
Faire le même travail en Fourier, et vérifier que cet algorithme est beaucoup
in
n
tio
uc
PO
Exercice 5.18 (Méthode du flux pair) (exercice très complet qui reprend la sec-
d
ro
et
v · ∇ϕ + σϕ = σs φ + S
n
O
io
us
iff
est un ouvert borné et SN −1 est la sphère unité dans l’espace des directions |v| = 1.
D
Par définition
Z Z
1
φ(x) = N −1 ϕ(x, v) dv, SN −1 = dv.
|S | SN −1 SN −1
5.4. EXERCICES 223
E
U
Le bord se décompose en deux parties ∂C = Γn ∪ Γr . Soit n la normale extérieure. Les
IQ
conditions au bord sont du type neutre (ou flux entrant nul) sur Γn
N
ϕ(x, v) = 0 x ∈ Γn , n · v < 0,
tes
EC
di
et réflexion sur Γr
t er
T
in
ϕ(x, v) = ϕ(x, v 0 ) x ∈ Γr , v 0 = v − 2 (v · n) n.
LY
on
cti
1. Faire un dessin et interpréter les conditions au bord.
PO
du
2. On pose ro
1
p
ϕ± (x, v) = (ϕ(x, v) ± ϕ(x, −v)) .
re
LE
2
et
n
O
Z
ÉC
iff
vϕ+ dv = 0.
D
SN −1
3. Montrer que φ− = 0 et
Z
1
φ = φ+ ≡ ϕ+ dv.
|SN −1 | SN −1
v · ∇ϕ+ + σϕ− = 0.
U
IQ
1
−v · ∇ v · ∇ϕ+ + σϕ+ = σs φ+ + S.
H
σ
tes
C
di
TE
6. Montrer que les conditions aux bords peuvent s’écrire sur le bord neutre
ter
in
n
tio
uc
PO
ϕ+ (x, v) = ϕ+ (x, v 0 ) v 0 = v − 2 (v · n) n.
p
x ∈ Γr ,
re
LE
et
io
iff
Z Z
D
1 1 2 2
J(ϕ+ ) = v · ∇ϕ+ + (σ − σs ) ϕ+
2 C SN −1 σ
Z Z Z Z
1 2
+ ϕ+ |n · v| − Sϕ+ . (5.79)
2 Γv SN −1 C SN −1
224 CHAPITRE 5. MÉTHODES NUMÉRIQUES
E
U
1. Montrer formellement que J(ϕ+ ) ≤ J(ϕf + ) pour toute fonction test ϕf+ suffi-
IQ
samment régulière.
N
2. Définir la forme bilinéaire a(ϕ+ , ϕf
+ ) et la forme linéaire b(ϕf+ ) associées, et
H
montrer que la solution ϕ est solution du problème variationnel a(ϕ+ , ϕf
+
tes
+) =
EC
di
f+ f+
b(ϕ ) pour tout ϕ dans un espace de fonctions suffisamment régulières.
ter
T
in
3. Faire le lien avec la théorie variationnelle des équations elliptiques (voir [2]
LY
on
par exemple). Pour cela on considérera le cas monodimensionel N = 1 et on
cti
posera u(x) = ϕ+ (x, 1). Ecrire le problème pour u. Montrer que l’espace H 1 (C)
PO
du
est le bon cadre fonctionel. En déduire l’existence et l’unicité de u ∈ H 1 (C).
ro
p
re
LE
io
en éléments finis.
us
ÉC
iff
Z
1 1
tes
C
v ⊗ v dv = IN .
di
|SN −1 | SN −1 N
TE
ter
in
2. Montrer que cette formulation variationnelle est bien posée dans H 1 (C).
LY
n
tio
3. On considère une base d’éléments finis P1 en espace, notée (χj )1≤j≤P . Ecrire
uc
PO
io
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 6 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
Théorie du calcul critique
p
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
φ(t = 0, x, v) = φ0 (x, v)
U
IQ
quelle est la limite, lorsque le temps t tend vers +∞, de la solution φ(t, x, v). Plus
tes
précisément, nous voulons pouvoir décider dans lequel des trois cas suivants nous
C
di
ter
in
population de particules,
tio
uc
PO
population de particules,
p
re
LE
3. la solution φ(t, x, v) converge vers une limite finie non nulle φ∞ (x, v), ce qui
et
io
us
Le dernier cas est dit critique, le premier sous-critique tandis que le second est
ÉC
iff
ci-dessus (pour quelle norme ?) et nous remarquons qu’a priori d’autres cas pourraient
être possibles : par exemple, la solution n’admet aucune limite ou bien elle converge
vers un cycle limite périodique en temps. Il se trouve que, sous des hypothèses adé-
quates, on peut se limiter au trois cas ci-dessus qui sont les seuls possibles.
225
226 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Remarque 6.1.1 Le même genre de questions se pose aussi pour une ou des équa-
tions de diffusion. La notion ci-dessus de criticité se retrouve dans de nombreux do-
N
maines d’applications : en neutronique [12], [52], comme en dynamique des popula-
H
tions [45].
tes
EC
di
L’obtention de résultats mathématiquement rigoureux sur le comportement
ter
T
asymptotique en temps grand de (6.1) est d’un niveau technique qui dépasse celui
in
LY
on
de ce cours, sauf dans le cas particulier d’une dimension d’espace (voir la Section
cti
6.4). C’est pourquoi nous allons introduire un problème analogue en dimension fi-
PO
du
nie, pour lequel nous allons donner une théorie assez complète. Par la suite, nous
ro
admettrons des résultats équivalents pour les équations de transport ou de diffusion.
p
re
LE
et
n
io
us
ÉC
de Boltzmann (6.1) nous allons faire une étude préalable d’un modèle, beaucoup plus
simple, d’équations différentielles ordinaires. A chaque instant t l’inconnue, au lieu
d’être une fonction de (x, v), sera un vecteur dans Rn : il s’agit donc d’une approxi-
mation en dimension finie. On peut toujours se ramener à ce cas par discrétisation de
l’espace des phases, i.e., du domaine des points (x, v). Par analogie, le comportement
asymptotique en temps grand de ce modèle simplifié nous permettra de comprendre
ce qui va se passer en dimension infinie, c’est-à-dire pour l’équation de Boltzmann
(6.1).
On considère donc une fonction du temps t à valeurs vectorielles, u(t) ∈ C 1 (R+ :
E
n
R ), solution de l’équation différentielle linéaire
U
IQ
du + Au = 0,
dt (6.2)
N
0
u(t = 0) = u ,
H
tes
C
et notons λk ses valeurs propres, rk ses vecteurs propres et lk les vecteurs propres
LY
Autrement dit,
PO
Ark = λk rk , A∗ lk = λk lk , rk · lj = δjk
p ro
re
LE
où δjk est le symbole de Kronecker. On choisit de plus d’ordonner les valeurs propres
et
io
us
λ1 ≤ λ2 ≤ ... ≤ λn .
ÉC
iff
D
E
U
IQ
Le comportement asymptotique de cette solution est clair et suit le signe des valeurs
propres. Nous ne ferons pas l’injure au lecteur de démontrer le résultat suivant.
N
Lemme 6.1.2 Supposons que A est diagonalisable sur R et que u0 ·l1 6= 0. La solution
tes
de l’équation différentielle ordinaire (6.2) admet une limite finie non nulle quand t
EC
di
tend vers l’infini si et seulement si la plus petite valeur propre vérifie λ1 = 0.
ter
T
in
Malheureusement en pratique il est difficile de savoir si une matrice est diagonali-
LY
on
sable sur R, sauf si elle est normale (i.e. AA∗ = A∗ A) ou plus simplement symétrique
cti
réelle. Or, les équations de Boltzmann, mais aussi les systèmes d’équations de diffu-
PO
du
sion, conduisent, lorsqu’on les discrétise, à des matrices réelles non symétriques, ni
ro
p
mêmes normales. On ne peut donc pas se contenter du Lemme 6.1.2. C’est pourquoi
re
LE
et
nous allons introduire un autre cas particulier de matrices qui peuvent paraître très
n
O
spécifiques au premier abord mais qui sont en fait assez fréquentes dans la pratique
io
us
iff
la section suivante.
D
si on a λ1 = 0.
U
IQ
Remarque 6.1.4 Rappelons qu’une valeur propre d’une matrice est dite simple si sa
multiplicité comme racine du polynôme caractéristique est un.
N
Démonstration. La matrice A est semblable à sa forme de Jordan qui est une matrice
H
tes
di
TE
ter
λm 1 0 ··· 0
in
.. .. .. ..
0 . . . .
LY
tio
.. . .. . .. . ..
Dm = . ,
uc
PO
0
d
.
ro
.. .. ..
. . 1
p
re
LE
0 ··· ··· 0 λm
et
n
O
où les valeurs propres (λm )1≤m≤M forment un sous-ensemble maximal de toutes les
io
us
ÉC
E
U
IQ
On peut calculer de manière explicite la solution de ce dernier système : chaque
composante de la solution est le produit de l’exponentielle e−λm t et d’un polynôme
N
en t de degré inférieur ou égal à (dimDm − 1). A cause de l’hypothèse (6.3) et de la
H
simplicité de λ1 (qui signifie que dimD1 = 1) tous les autres termes sont négligeables
tes
EC
devant v1 (t) = v10 e−λ1 t pour t tendant vers l’infini. D’où le résultat.
di
ter
T
Remarque 6.1.5 Dans la section suivante nous verrons que l’hypothèse u0 · l1 6= 0
in
LY
on
n’est pas restrictive pour une large classe de matrices lorsque toutes les composantes
cti
de u0 sont positives et u0 6= 0. En effet, pour ces matrices les composantes de l1 seront
PO
du
toutes strictement positives et on aura donc u0 · l1 > 0.
pro
re
LE
tion de la première valeur propre et fonction propre est appelée calcul critique. Le
n
O
io
terme critique correspond à l’existence d’un état stationnaire non nul quand t tend
us
ÉC
iff
vers l’infini. Si la limite en temps grand est nulle on parle de problème sous-critique,
D
6.2.1 M -matrices
N
Un ouvrage de référence sur les M -matrices est [10] dont nous nous inspirons
H
di
TE
LY
.. ..
uc
−a21
PO
. .
A= .
d
(6.4)
ro
.. . .. . .. −an−1n
p
re
LE
io
iff
D
n
X
aii − aij ≥ 0 , pour tout 1 ≤ i ≤ n. (6.5)
j=1,j6=i
Si l’inégalité (6.5) est stricte pour tout i, on dit que A est une M -matrice stricte.
6.2. M -MATRICES ET THÉORIE DE PERRON-FROBENIUS 229
E
U
IQ
Définition 6.2.2 On dit qu’une matrice B est positive si tous ses coefficients sont
positifs ou nuls, bij ≥ 0. On dit qu’elle est stritement positive s’ils sont strictement
N
positifs, bij > 0.
tes
Il faut faire attention que la terminologie de la Définition 6.2.2 est différente de la
EC
di
notion de positivité d’une matrice au sens des formes quadratiques.
er
t
T
in
Exercice 6.1 Montrer que, si A est une M -matrice, alors il existe une matrice po-
LY
on
sitive B et un réel c ≥ ρ(B) tels que A = c Id − B (avec ρ(B) le rayon spectral de B).
cti
PO
et
io
us
iff
D
2
−ν ∂ u + σ(x)u = f (x) pour x ∈ (0, 1)
∂x2
u(0) = u(1) = 0,
avec l’hypothèse que σ(x) ≥ σ0 > 0 pour tout x ∈ (0, 1). Montrer que la matrice issue
de la discrétisation par différences finies de cette équation (voir la Section 5.1.1) est
une M -matrice stricte.
Exercice 6.3 Pour une vitesse donnée µ > 0, on considère l’équation de transport
suivante
E
∂x
IQ
u(0) = 0,
N
avec l’hypothèse que σ(x) ≥ σ0 > 0 pour tout x ∈ (0, 1). Montrer que la matrice issue
H
ter
n
tio
X X
p
et
j6=i j6=i
n
O
io
iff
D
Définition 6.2.4 On dit qu’une matrice A est irréductible s’il n’existe pas de matrice
de permutation P telle que P AP ∗ se mette sous forme trianglaire par blocs
A11 0
P AP ∗ = . (6.6)
A21 A22
230 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Lemme 6.2.5 A toute matrice A on associe le graphe de nœuds 1, 2, ..., n et d’arêtes
orientées reliant i à j si aij 6= 0. Alors A est irréductible si et seulement si pour tout
N
couple i 6= j il existe une chaîne d’arêtes qui permet d’aller de i à j,
tes
6 0 → ak1 k2 6= 0 → ... → akm j 6= 0.
aik1 =
EC
di
er
Démonstration. Si A n’est pas irréductible, alors il existe une matrice de permu-
t
T
in
tation P telle que P AP ∗ ait la forme (6.6). Autrement dit, quitte à renuméroter les
LY
on
nœuds du graphe (c’est l’effet de la multiplication à gauche par P et à droite par
cti
PO
son adjoint), les premiers nœuds 1 ≤ i ≤ dimA11 ne sont pas reliés par une chaîne
du
ro
d’arêtes aux derniers nœuds dimA11 + 1 ≤ j ≤ n. Réciproquement, supposons qu’il
p
existe un couple d’indices i0 6= j0 qui ne soient reliés par aucune chaîne d’arêtes. On
re
LE
et
io
iff
Exercice 6.5 Montrer que la transposée ou adjointe d’une matrice irréductible est
IQ
aussi irréductible.
N
Lemme 6.2.6 Soit A une M -matrice irréductible telle qu’il existe un indice i0 pour
H
lequel
tes
n
C
X
di
ter
in
j=1,j6=i0
LY
X X
et
io
j6=i j6=i
us
ÉC
iff
ce qui implique que chacune de ces inégalités est en fait une égalité. En particulier,
D
on a |xj | = |xi | pour tous les indices j tels que aij =6 0. Soit la chaîne d’indices qui
6 0 et |xj | = |xk | = |xi |. Par conséquent,
relie i à i0 : le long de cette chaîne on a ajk =
|xi0 | = max1≤j≤n |xj | et on peut conclure comme dans la démonstration du Lemme
6.2.3 que x = 0 et A est inversible.
6.2. M -MATRICES ET THÉORIE DE PERRON-FROBENIUS 231
E
U
Lemme 6.2.7 Soit A une M -matrice inversible irréductible. Alors son inverse A−1
IQ
est strictement positive au sens où tous ses coefficients sont strictement positifs.
N
H
Démonstration. Soit x ∈ Rn le k-ème vecteur colonne de A−1 qui vérifie donc
tes
EC
Ax = ek avec ek le k-ème vecteur de la base canonique. On note i un indice tel que
di
er
xi = min1≤j≤n xj . Supposons que xi ≤ 0. On a
t
T
in
LY
on
X X
cti
0 ≤ aii xi − aij xj ≤ aii − aij xi ≤ 0, (6.7)
PO
du
j6=i ro
p j6=i
re
LE
ce qui implique que chacune de ces inégalités est en fait une égalité. En particulier,
et
n
io
iff
Exercice 6.6 Montrer, à l’aide de l’Exercice 6.1, que la partie réelle de chaque valeur
propre d’une M -matrice stricte est strictement positive. Montrer le même résultat avec
une inégalité large pour une M -matrice.
E
U
sens où tous ses coefficients sont strictement positifs. Alors K a une valeur propre
di
TE
ter
1. λmax > 0 et un vecteur propre associé x (tel que Kx = λmax x) a toutes ses
n
tio
2. λmax est simple (sa multiplicité comme racine du polynôme caractéristique est
p ro
un).
re
LE
et
io
4. La matrice K n’a pas d’autre vecteur propre dont toutes les composantes sont
us
ÉC
iff
positives.
D
Pour démontrer le Théorème 6.2.9 nous avons besoin du lemme suivant. Rappelons
que, si x est un vecteur de Rn , on note x ≥ 0 pour dire que toutes ses composantes
sont positives, xi ≥ 0 pour 1 ≤ i ≤ n. De même x ≥ y si x − y ≥ 0.
232 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Lemme 6.2.10 Pour une matrice K on désigne par p(K) l’ensemble des réels positifs
ou nuls λ ≥ 0 tels qu’il existe un vecteur non nul x ≥ 0 vérifiant
N
H
Kx ≥ λx . (6.8)
tes
EC
di
Si K est une matrice strictement positive, l’ensemble p(K) est fermé, borné, non vide
ter
et contient un nombre strictement positif.
T
in
LY
on
Démonstration. Soit x > 0 un vecteur à composantes strictement positives. Alors
cti
PO
du
Kx > 0 est aussi à composantes strictement positives et, pour λ > 0 suffisamment
ro
petit, l’inégalité (6.8) a lieu, ce qui prouve que p(K) contient au moins un nombre
p
re
et
io
x · K ∗1
us
ÉC
λ ≤ Pn ≤ max (K ∗ 1)i ,
iff
x
D
i=1 i 1≤i≤n
ce qui prouve que p(K) est borné. Si on prend une suite λn ∈ p(K) qui converge vers
une limite λ ∈ R+ , on peut lui associer une suite de vecteurs xn qui vérifient (6.8).
Quitte à les normaliser par la condition 1 · xn = 1, on peut en extraire une sous-suite
qui converge vers x ≥ 0, non nul car vérifiant la même condition de normalisation.
On passe facilement à la limite dans (6.8), ce qui implique que λ ∈ p(K) qui est donc
fermé.
Démonstration du Théorème 6.2.9. Grâce au Lemme 6.2.10, p(K), étant fermé
E
borné non vide, admet un plus grand élément λmax = max p(K) > 0 dont nous allons
U
montrer qu’il est une valeur propre de K. Puisque λmax ∈ p(K) il existe un vecteur
IQ
non nul y ≥ 0 tel que Ky ≥ λmax y. Montrons que cette inégalité est en fait une
égalité et donc que y est un vecteur propre. Supposons qu’il existe un indice k tel que
N
H
n
X n
X
tes
di
TE
j=1 j=1
ter
in
n
tio
et
Kx > λmax x .
n
O
io
On peut donc augmenter légèrement λmax dans cette inégalité, ce qui contredit le
us
ÉC
iff
caractère maximal de λmax = max p(K). Ainsi, Ky = λmax y et λmax est bien une
D
E
U
IQ
que des multiples de y. Supposons qu’il en exite un autre z. Comme z n’est pas
proportionnel à y, on peut trouver une constante c suffisamment petite telle que
N
y + cz (qui est toujours un vecteur propre de K pour la valeur propre λmax ) est
H
positif, y + cz ≥ 0, non nul mais a au moins une composante nulle. Ceci contredit
tes
EC
notre argumentation précédente qui montrait que tout vecteur propre positif associé
di
à λmax est en fait strictement positif. Montrons ensuite que λmax est algébriquement
er
t
T
in
simple, c’est-à-dire qu’elle est racine simple du polynôme caractéristique de K. Si cela
LY
on
n’était pas le cas, au vu de la forme de Jordan de la matrice K, il existerait un vecteur
cti
non nul z tel que
PO
du
Kz = λmax z + c y ,
ro
p
re
LE
io
us
Kz > λmax z
ÉC
iff
D
et on peut donc augmenter un peu λmax en préservant cette inégalité, ce qui contredit
encore le caractère maximal de λmax .
Vérifions le point 3. Soit une valeur propre λ ∈ C et un vecteur propre non nul
z ∈ Cn vérifiant Kz = λz. Comme K est positive, on a
n
X
|λ| |zi | ≤ Kij |zj | pour tout 1 ≤ i ≤ n , (6.9)
j=1
ce qui n’est rien d’autre que (6.8) pour le vecteur z + de composantes |zi |. Ainsi |λ|
E
appartient à l’ensemble p(K) et |λ| ≤ λmax . Cette inégalité est stricte car sinon z +
U
serait proportionnel à y et l’inégalité (6.9) serait en fait une égalité. Or, on ne peut
IQ
avoir
n n
N
X X
Kij zj = Kij |zj |
H
tes
j=1 j=1
C
di
ter
in
n
tio
uc
PO
Autrement dit, z serait proportionnel à y. Donc, pour tout valeur propre λ 6= λmax
d
Terminons par le point 4. Supposons que K ait un autre vecteur propre z 6= 0, réel
re
LE
et
à composantes positives, pour une autre valeur propre λ (forcément réelle) différente
n
O
de λmax . On sait que K et sa transposée (ou adjointe) K ∗ ont les mêmes valeurs
io
us
propres. En particulier, puisque K ∗ est aussi une matrice strictement positive, elle
ÉC
iff
admet λmax (le même que pour K) comme valeur propre dominante avec un vecteur
D
λz · y = Kz · y = z · K ∗ y = λmax z · y et λ 6= λmax .
234 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Mais comme toutes les composantes de y sont trictement positives, on ne peut pas
avoir z ·y = 0. Ainsi, il n’y a pas d’autre vecteur propre de K à composantes positives.
N
H
Nous pouvons maintenant combiner les résultats sur les M -matrices et le théorème
tes
EC
di
de Perron-Frobenius pour obtenir le théorème principal de cette section.
ter
T
in
Théorème 6.2.11 Soit A une M -matrice irréductible. Alors A a une plus petite
LY
on
valeur propre λmin qui vérifie les propriétés suivantes.
cti
PO
du
1. λmin est réelle et simple. p ro
2. Son vecteur propre associé x (tel que Ax = λmin x) a toutes ses composantes
re
LE
strictement positives.
et
n
O
3. La matrice A n’a pas d’autre vecteur propre dont toutes les composantes sont
io
us
ÉC
positives.
iff
D
Lemme 6.2.12 Soit B une matrice irréductible positive, dont les coefficients diago-
naux sont strictement positifs, autrement dit
(m)
Démonstration. Par une récurrence facile on vérifie que le coefficient bij de B m
N
en i-ème ligne et j-ème colonne est donnée par une somme sur m − 1 indices
H
n
X n
X
tes
C
(m)
bij = ··· bik1 bk1 k2 ...bkm−1 j .
di
TE
ter
k1 =1 km−1 =1
in
LY
Remarquons que tous les termes de cette somme sont positifs ou nuls. Si bij > 0
tio
(m)
uc
PO
alors en prenant k1 = k2 = ... = km−1 = i, on est sûr que bij > 0 car bii > 0
d
ro
une chaîne de coefficients non nuls bik1 , bk1 k2 , ..., bkm−1 j qui relie les indices i et j. La
re
LE
et
longueur m de cette chaîne est inférieure à n − 1 qui est le cas où la chaîne visite tous
n
O
les indices autres que i. Par conséquent, au moins un terme de la somme ci-dessus est
io
us
(m)
ÉC
Démonstration du Théorème 6.2.11. Pour α > maxi aii , la matrice (α Id−A) est
une matrice positive irréductible avec des coefficients diagonaux strictement positifs.
En vertu du Lemme 6.2.12 il existe m tel que (α Id − A)m est strictement positive.
On peut alors lui appliquer le Théorème 6.2.9 de Perron-Frobenius qui affirme que
6.2. M -MATRICES ET THÉORIE DE PERRON-FROBENIUS 235
E
U
(α Id − A)m admet une valeur propre dominante. Les valeurs propres (répétées avec
IQ
leur multiplicité) de A, notées λ, et celles de (α Id − A)m , notées µ, vérifient
N
µ = (α − λ)m et λ = α − µ1/m
tes
EC
di
avec les mêmes vecteurs propres, où la racine µ1/m est l’unique racine positive si µ ≥ 0
er
et est une des racines possibles si µ est plus généralement un nombre complexe. De
t
T
in
la relation µmax > |µ| on déduit
LY
on
cti
µ1/m 1/m
| ≥ R(µ1/m ),
PO
max > |µ
du
pro
c’est-à-dire
re
LE
λmin = α − µ1/m
max < α − R(µ
1/m
) ≤ R(λ)
et
n
O
io
ce qui prouve les propriétés annoncées à partir de celles données par le Théorème
us
ÉC
6.2.9.
iff
D
Remarque 6.2.13 En fait, dans les hypothèses du Théorème 6.2.11 il n’est pas né-
cessaire que A soit une M -matrice mais simplement qu’il existe un réel β ≥ 0 tel
que (β Id + A) soit une M -matrice. En effet, la seule propriété de M -matrice qui soit
utilisée est que les coefficients extra-diagonaux sont positifs et rajouter β Id ne fait
que décaler de β le spectre de A.
Exercice 6.7 Montrer que toute M -matrice est limite d’une suite de M -matrices
irréductibles. En déduire que toute M -matrice admet une valeur propre réelle λmin
admettant un vecteur propre positif et telle que, pour toute autre valeur propre λ ∈ C,
E
lise en dimension infinie. Dans ce cas il n’y a évidemment plus de notion de M -matrice
et l’hypothèse essentielle sera la proprièté de positivité de l’opérateur. Sans vouloir
H
tes
rentrer dans les détails (qui dépassent le niveau de ce cours) il est instructif d’énon-
C
di
ter
n
tio
0. On suppose que C est fermé, d’intérieur IntC non vide et que C ∩ (−C) = {0}.
p
re
Soit K un opérateur compact de E dans E tel que K(C \ {0}) ⊂ IntC. Alors il existe
LE
et
u ∈ IntC et λ > 0 tels que Ku = λu. De plus λ est l’unique valeur propre associée à
n
O
io
iff
Dans le Théorème 6.2.14 il faut penser que E est un espace de fonctions et C est
le cône des fonctions positives ou nulles. Dans ce cas, l’hypothèse K(C \ {0}) ⊂ IntC
est une propriété de positivité (stricte) de l’opérateur K.
236 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
6.2.3 Application
IQ
On revient à l’équation différentielle ordinaire (6.2)
N
H
du + Au = 0,
tes
EC
dt (6.10)
di
er
u(t = 0) = u0 .
t
T
in
LY
on
Proposition 6.2.15 On suppose d’une part que le vecteur u0 ≥ 0 est positif et d’autre
cti
part que A est une M -matrice irréductible. Alors la solution u(t) de l’équation dif-
PO
du
férentielle ordinaire (6.10) admet une limite non nulle lorsque t tend vers +∞ si et
ro
p
seulement si la plus petite valeur propre de A est nulle, λmin = 0.
re
LE
io
iff
Remarque 6.2.17 Le vecteur propre l1 est dit adjoint car il est le vecteur propre
U
6.2.15 est la première occurence de la notion d’adjoint que nous reverrons un peu plus
loin. La formule asymptotique pour la solution u(t) à l’infini montre que son profil
N
est toujours proportionnel au premier vecteur propre r1 (quel que soit u0 ) et que la
H
di
TE
6.1.3.
LY
n
tio
uc
PO
diffusion
p
re
LE
et
n
Dans cette section, nous allons passer en revue quelques résultats élémentaires sur
O
io
iff
E
U
IQ
Il s’agit d’un problème aux valeurs propres : l’inconnue est le couple (λ, φ), et on
cherche tous les λ ∈ R pour lesquels le problème ci-dessus admette une solution
N
φ ≡ φ(x) à valeurs dans R et non identiquement nulle. Lorsque tel est le cas, on dira
H
que λ est valeur propre du laplacien avec condition de Dirichlet sur l’ouvert Ω, et que
tes
EC
φ en est une fonction propre pour la valeur propre λ.
di
er
Commençons par quelques remarques générales.
t
T
in
Disons quelques mots de l’espace fonctionnel où chercher la fonction φ. Pour que
LY
on
les différents termes intervenant dans le problème ci-dessus aient un sens, un choix
cti
naturel serait de demander que φ ∈ C 2 (Ω)∩C(Ω). D’autre part, avec le formalisme des
PO
du
distributions ou la formulation variationnelle des problèmes elliptiques, on pourrait
ro
p
aussi chercher φ dans l’espace de Sobolev H 2 (Ω) ∩ H01 (Ω) : cf. [2], chapitre 7. La
re
LE
et
alors par une récurrence immédiate que φ ∈ H m (Ω) pour tout m ∈ N. Puis on déduit
O
io
des injections de Sobolev (cf. [11], Corollaire IX.15, note 2) que φ ∈ C m (Ω) pour tout
us
ÉC
iff
Z Z Z
IQ
Ω Ω
tes
C
di
ter
Z Z
uc
PO
2
|∇φ(x)| dx = λ |φ(x)|2 dx . (6.12)
p ro
Ω Ω
re
LE
et
Si λ est valeur propre, et que φ est une fonction propre associée à λ, on sait d’une
n
O
part que φ est (au moins) continue sur Ω, et non identiquement nulle, de sorte que
io
us
ÉC
Z
iff
D
|φ(x)|2 dx > 0
Ω
Donc toute valeur propre λ du laplacien avec condition de Dirichlet sur Ω appartient
nécessairement à R+ .
238 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Examinons plus en détail le cas λ = 0 : l’égalité (6.12) entraînerait que, si λ = 0
est valeur propre et que φ est une fonction propre associée
N
Z
H
|∇φ(x)|2 dx = 0 .
tes
EC
Ω
di
er
Par conséquent, ∇φ = 0, de sorte que φ est constante sur Ω puisque ce dernier est
t
T
in
connexe. La condition de Dirichlet entraîne alors que φ = 0, ce qui contredit le fait
LY
on
que φ soit une fonction propre.
cti
PO
du
En réalité, en utilisant la théorie des opérateurs compacts (cf. [11], chapitre VI),
ro
on peut aller plus loin, en établissant le résultat suivant, qui résume l’essentiel de ce
p
re
LE
qui est connu sur les valeurs propres du laplacien avec condition de Dirichlet.
et
n
O
iff
0 < λ1 ≤ λ2 ≤ λ3 ≤ . . . ≤ λn ≤ . . .
et une suite (φn )n≥1 de fonctions de classe C ∞ sur Ω à valeurs réelles vérifiant les
propriétés suivantes :
a) les λn sont les valeurs propres du laplacien avec condition de Dirichlet sur Ω ;
b) pour tout n ≥ 1, la fonction φn est fonction propre du laplacien avec condition de
Dirichlet sur Ω pour la valeur propre λn ;
c) la suite (φn )n≥1 est une base hilbertienne de L2 (Ω) ;
E
trons donc (voir [2], chapitre 7). Voir également le Théorème IX.31 dans [11], ainsi
H
ter
n
tio
d
d2 φ
ro
− 2 (x) = λφ(x) , |x| < L
p
re
dx
LE
et
φ(±L) = 0
n
O
io
us
D’après la Remarque 6.3.1, on sait qu’il faut chercher les valeurs propres λ dans R∗+ .
ÉC
iff
équation différentielle linéaire d’ordre 2 est {sin( λx), cos( λx)}, de sorte que la
solution générale peut se mettre sous la forme
√
φ(x) = C sin( λ(x − x0 ))
6.3. VALEURS PROPRES ET DIFFUSION 239
E
U
IQ
où C et x0 sont deux réels arbitraires.
√ = 0, il est naturel de poser x0 = −L, de sorte
Pour satisfaire la condition φ(−L)
N
que φ est de la forme φ(x) = sin( λ(x + L)) (en faisant C = 1 puisque les fonctions
H
propres sont définies à une constante multiplicative près). Pour vérifier la condition
tes
EC
φ(+L) = 0, la fonction propre devra donc satisfaire
di
er
√
t
T λ2L = kπ , k ∈ N∗ .
in
LY
on
cti
On obtient ainsi la suite des fonctions propres du laplacien sur ] − L, L[ avec
PO
du
condition de Dirichlet : ro
p
re
LE
kπ
φk (x) = sin (x + L) , k ∈ N∗ ,
et
2L
n
O
io
us
ÉC
k2 π2
λk = , k ∈ N∗ .
4L2
On observera en particulier que la plus petite valeur propre est
π2
λ1 =
4L2
et que la fonction propre associée
E
π πx
U
On peut résumer ces quelques remarques en disant que le problème aux valeurs
H
propres pour le laplacien avec condition de Dirichlet sur un ouvert connexe borné
tes
C
de RN est analogue à la recherche des valeurs propres pour une matrice symétrique
di
TE
ter
Cependant, il ne faudrait pas croire que les problèmes spectraux pour les opéra-
LY
n
tio
propres pour le laplacien est complètement différent. Considérons par exemple le cas
p
re
LE
d2 φ
io
− (x) = λφ(x) .
us
ÉC
dx2
iff
D
Une première différence avec le cas où Ω est un intervalle borné est qu’il n’existe pas
de fonction propre φ ∈ L2 (R)√pour ce problème
√ — en effet, les solutions sont des
combinaisons linéaires
√ de cos( λx)
√ et sin( λx) si λ > 0, ou bien des combinaisons
linéaires de exp( −λx) et exp(− −λx) si λ < 0.
240 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Une deuxième différence est que, si l’on accepte pour fonctions propres des fonc-
tions qui ne sont pas dans L2 (R), il n’y a aucune restriction sur les valeurs propres :
N
tout réel est valeur propre. (En réalité, comme les fonctions propres associées ne sont
H
pas de carré sommable, il ne s’agit pas vraiment de valeurs propres ou de fonctions
tes
EC
propres au sens habituel, mais en un sens généralisé dont la définition dépasse le cadre
di
er
de notre étude.)
t
T
in
LY
on
6.4 Problème spectral pour l’équation de Boltzmann
cti
PO
du
linéaire monocinétique avec scattering isotrope
pro
re
LE
et
Si nous voulions étudier le problème aux valeurs propres pour l’équation de Boltz-
n
O
mann linéaire, nous nous heurterions à une difficulté théorique importante, qui est
io
us
iff
Déjà dans le cas de l’algèbre linéaire en dimension finie, on sait bien que l’étude
D
Nous allons étudier dans cette section l’exemple de l’équation de Boltzmann li-
H
néaire pour des particules monocinétiques avec scattering isotrope, dans le cas de la
tes
C
in
∂ ∂
LY
∂t ∂x
uc
PO
d
ro
avec la notation Z 1
p
re
LE
1
hφi = 2 φ(µ)dµ .
et
−1
n
O
io
On supposera dans toute cette étude que l’équation est posée pour x ∈ [−L, L] et
us
ÉC
µ ∈ [−1, 1], que σ > 0 et γ > −1, tandis que la solution f vérifie les conditions aux
iff
D
limites
f (t, −L, µ) = f (t, L, −µ) = 0 , 0 < µ < 1 .
Ces conditions aux limites sont dites “absorbantes” : les particules situées au bord
de l’intervalle [−L, L] peuvent seulement sortir de l’intervalle mais en aucun cas y
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 241
E
U
IQ
entrer. Autrement dit, l’extérieur de l’intervalle absorbe les particules, ce qui explique
la terminologie adoptée pour cette condition aux limites.
N
En mettant l’équation de Boltzmann linéaire ci-dessus sous la forme
tes
∂f ∂f
EC
= Af , avec Af = −µ + σ(1 + γ)hf i − σf ,
di
∂t ∂x
ter
T
in
on voit que, si φ ≡ φ(x, µ) est fonction propre de A, c’est-à-dire que
LY
on
cti
PO
Aφ = λφ , φ 6= 0 ,
du
ro
p
φ(−L, µ) = φ(L, −µ) = 0 , 0 < µ ≤ 1,
re
LE
et
n
O
iff
Dans la suite de cette section, nous allons établir le résultat suivant, qui donne une
description complète des valeurs propres de l’opérateur de transport monocinétique
N
tes
C
Théorème 6.4.1 Soient σ > 0 et γ > −1. Il existe un unique réel λL (σ, γ) dans
di
TE
ter
l’intervalle ] − σ, +∞[ qui est la plus grande valeur propre de l’opérateur A défini sur
in
] − L, L[×[−1, 1] par
LY
n
tio
∂φ
Aφ = −µ + σ(1 + γ)hφi − σφ , (6.13)
uc
PO
∂x
d
ro
avec conditions aux limites absorbantes. De plus, il existe une fonction propre de A
p
re
LE
io
iff
comme nous l’avons dit plus haut, l’opérateur de Boltzmann linéaire n’est pas auto-
D
adjoint.
On peut montrer que les autres valeurs propres de A sont toutes réelles, de multi-
plicités finies, et appartiennent à l’intervalle ]−σ, λL (σ, γ)]. Toutefois la démonstration
de ce point est assez technique et nous ne la donnerons pas.
242 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
La preuve se décompose en plusieurs étapes.
Etape 1. On réduit l’équation aux valeurs propres pour l’opérateur de Boltzmann
N
linéaire à une équation intégrale de la forme
tes
EC
hφi = Bλ hφi .
di
er
t
T
in
Ici, Bλ est un opérateur intégral de la forme
LY
on
cti
Z
PO
du
Bλ ψ(x) = ro bλ (x, y)ψ(y)dy ,
−L
p
re
LE
et
io
ZZ
us
ÉC
iff
[−L,L]2
dance par rapport à λ. On montre en particulier que ρ0 est une fonction continue
tes
C
ter
λ → −σ. Par conséquent, il existe un unique réel λ ∈] − σ, +∞[ tel que ρ0 (λ) = 1, et
in
ce réel est la plus grande valeur propre cherchée pour l’équation de Boltzmann. Cette
LY
n
tio
d
ro
et
io
iff
Z
D
x
σ(1+γ) −(σ+λ)(x−y)/µ
φ(x, µ) = µ e hφi(y)dy , |x| ≤ L , 0 < µ ≤ 1,
−L
Z L
σ(1+γ) −(σ+λ)(y−x)/|µ|
φ(x, µ) = |µ| e hφi(y)dy , |x| ≤ L , − 1 ≤ µ < 0.
x
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 243
E
U
IQ
Puis, en moyennant en µ les deux membres de l’égalité ci-dessus, on trouve que
Z x Z 1
N
1 σ(1+γ) −(σ+λ)(x−y)/µ
hφi(x) = e dµ hφi(y)dy
H
2 µ
−L 0
tes
Z L Z
EC
0
di
1 σ(1+γ) −(σ+λ)(y−x)/|µ|
+ |µ| e dµ hφi(y)dy .
er
2
t
T
x −1
in
LY
on
Dans les deux intégrales ci-dessus, l’intégrale interne s’exprime au moyen de la même
cti
PO
fonction
Z 1 Z ∞ Z ∞
du
pro
E(z) = 21 e−z/µ dµ = 1
e −zu du
= 1
e−v dv
v , z > 0,
re
(6.14)
LE
µ 2 u 2
et
0 1 z
n
O
io
1
(qui est, au facteur près, la fonction exponentielle intégrale). Autrement dit, la
us
2
ÉC
Z L
hφi(x) = σ(1 + γ) E((σ + λ)|x − y|)hφi(y)dy , |x| ≤ L . (6.15)
−L
On voit déjà que ce calcul a transformé le problème original pour l’opérateur A qui
n’est pas auto-adjoint, en le problème (6.15) pour hφi qui, lui, est bien auto-adjoint
— par analogie avec le système linéaire
X
ψi = Eij ψj , où Eij = Eji , i, j = 1, 2, . . .
E
j
U
Z ∆x/2
N
−∆x/2
tes
C
di
pour tous i, j = 1 . . . , n, où ∆x = 2L
n est un pas d’espace uniforme sur l’intervalle
TE
ter
[−L, L].
in
LY
Z
uc
PO
∆x/2
d
−∆x/2
re
LE
Z ∆x/2
et
io
−∆x/2
us
Z
ÉC
∆x/2
iff
−∆x/2
pour tous i, j = 1, . . . , N , de sorte que la matrice (Eij )1≤i,j≤n est symétrique réelle.
Avant d’aller plus loin, il nous faut étudier de plus près la fonction E.
244 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Lemme 6.4.2 La fonction E, définie par (6.14), vérifie les propriétés suivantes :
(a) E ∈ C 1 (R∗+ ) est une fonction strictement décroissante ;
N
(b) lorsque z → +∞
H
e−z
E(z) ∼ 12
tes
;
EC
z
di
er
(c) lorsque z → 0+
t
T
in
E(z) ∼ − 21 ln z .
LY
on
cti
En particulier, E ∈ Lp (R+ ) pour tout p ∈ [1, +∞[.
PO
du
ro
Démonstration. Le point (a) est évident puisque E est la primitive de la fonction
p
re
LE
−v
v 7→ − e v , continue et strictement négative sur R∗+ .
et
n
O
0
iff
=− − 2 ∼−
v v v v
pour v → +∞. On conclut grâce au fait que, si f et g sont deux fonctions continues
sur R∗+ telles que 0 ≤ f (t) ∼ g(t) pour t → +∞ et si
Z +∞
f (t)dt < +∞ ,
1
alors Z Z
+∞ +∞
E
f (t)dt ∼ g(t)dt
U
x x
IQ
lorsque x → +∞.
N
Z 1 Z 1 Z +∞
tes
dv dv dv
C
E(z) = 1
+ 1
(e−v − 1) + 1
e−v
di
2 v 2 v 2 v
TE
ter
z z 1
Z 1 Z +∞
in
dv dv
= − 12 ln z + 1
(e−v − 1) + 1
e−v
LY
2 2
tio
z v 1 v
uc
PO
Z
re
LE
1
dv
(e−v − 1)
et
z
io
us
ÉC
e−v −1
iff
E
U
Lemme 6.4.3 Pour tout λ > −σ, l’opérateur Kλ est un opérateur de Hilbert-Schmidt
IQ
sur L2 ([−L, L]). De plus, pour tout ψ ∈ L2 ([−L, L]), la fonction Kλ ψ est (p.p. égale
N
à) une fonction continue sur [−L, L].
tes
Démonstration. La fonction (x, y) 7→ E((σ + λ)|x − y|) est continue sur
EC
di
er
[−L, L] × [−L, L] \ {(x, x) | |x| ≤ L}
t
T
in
LY
on
et vérifie
cti
E((σ + λ)|x − y|) ∼ − 12 ln |x − y| pour x − y → 0 .
PO
du
ro
Donc ZZ
p
re
LE
[−L,L]2
n
O
io
iff
Kλ ψ = F ? (ψ1[−L,L] ) [−L,L]
Proposition 6.4.4 Soit λ > −σ. Une condition nécessaire et suffisante pour qu’il
IQ
existe une fonction φ ∈ L2 ([−L, L] × [−1, 1]) telle que x 7→ φ(x, µ) soit p.p. en µ ∈
[−1, 1] égale à une fonction continue sur [−L, L], solution généralisée du problème aux
N
valeurs propres
H
tes
C
Aφ = λφ , φ 6= 0 ,
di
TE
ter
in
n
tio
avec A défini par (6.13), est que 1 soit valeur propre de l’opérateur σ(1 + γ)Kλ de
uc
PO
Démonstration. Les calculs ci-dessus montrent que si φ ∈ L2 ([−L, L] × [−1, 1]) est
et
io
que la fonction x 7→ φ(x, µ) est continue p.p. en µ ∈ [−1, 1] et est solution généralisée
us
ÉC
du problème aux valeurs propres pour A — alors hφi ∈ L2 ([−L, L]) est soit nulle p.p.,
iff
D
E
U
Si hφi = 0 p.p. sur [−L, L], alors φ vérifie
IQ
N
∂φ
(λ + σ)φ(x, µ) + µ (x, µ) = 0 , |x| < L , |µ| ≤ 1 ,
H
∂x
tes
φ(−L, µ) = φ(L, −µ) = 0 , 0 < µ ≤ 1.
EC
di
ter
T
On vérifie alors en appliquant la méthode des caractéristiques que φ = 0 p.p. sur
in
LY
[−L, L] × [−1, 1], ce qui est en contradiction avec le fait que φ soit une fonction propre
on
cti
de l’opérateur A.
PO
du
Réciproquement, si u ∈ L2 ([−L, L]) est fonction propre de σ(1 + γ)Kλ pour la
ro
valeur propre 1, alors u = σ(1 + γ)Kλ u est (p.p. égale à) une fonction continue sur
p
re
LE
L2 ([−L, L]) et la fonction φ ≡ φ(x, µ) définie pour tout µ ∈ [−1, 1] \ {0} par les
et
formules
n
O
io
Z x
us
ÉC
σ(1+γ) −(σ+λ)(x−y)/µ
iff
−L
ZL
σ(1+γ) −(σ+λ)(y−x)/|µ|
φ(x, µ) = |µ| e u(y)dy , |x| ≤ L , − 1 ≤ µ < 0,
x
σ(1 + γ)
|φ(x, µ)| ≤ sup |u(y)| , |x| ≤ L , 0 < |µ| ≤ 1 ,
σ + λ |x|≤L
E
tes
C
ter
sément que φ est solution généralisée du problème au valeurs propres pour l’opérateur
in
p.p. en (x, µ), on aurait alors hφi = 0 p.p. sur [−L, L], or ceci est impossible puisqu’on
tio
a supposé u = hφi est fonction propre de σ(1 + γ)Kλ (pour la valeur propre 1).
uc
PO
d
p ro
et
io
us
iff
vérifiées par les endomorphismes définis sur des espaces vectoriels de dimension finie.
D
Par exemple, nous avons déjà vu que ces opérateurs vérifient l’alternative de Fredholm,
qui est une condition de compatibilité analogue aux conditions de résolubilité d’un
système linéaire dans un espace vectoriel de dimension finie. Il y a plus : l’analyse
spectrale des opérateurs de Hilbert-Schmidt se réduit à la recherche de leurs valeurs
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 247
E
U
IQ
propres — ce qui n’est évidemment pas le cas pour un opérateur borné quelconque,
comme le montre l’exemple ci-dessous.
N
Exemple : Sur l’espace de Hilbert H = L2 ([0, 1]), considérons l’opérateur T : φ 7→
H
T φ défini par
tes
EC
T φ(x) = f (x)φ(x)
di
er
où f ∈ C([0, 1]). L’opérateur T est un opérateur borné — c’est-à-dire une application
t
T
in
linéaire continue de H dans lui-même, car
LY
on
cti
PO
et
io
us
ÉC
et, comme
iff
1
D
sup = +∞ ,
0≤x≤1 f (x) − f (x0 )
x6=x0
l’opérateur T − f (x0 )I n’admet pas d’inverse dans l’algèbre des opérateurs bornés
sur H. On montre ainsi sans aucune difficulté que le spectre de T — c’est-à-dire le
complémentaire dans C de l’ensemble des nombres complexes λ tels que λI − T soit
inversible et d’inverse borné sur H — est donné par
spectre(T ) = {f (x0 ) | x0 ∈ [0, 1]} .
Par exemple, si f (x) = 2x, on voit ainsi que λ = 1 = f ( 21 ) ∈ spectre(T ). Mais 1 n’est
E
U
tes
C
ter
où N est un ensemble de mesure nulle dans [0, 1]. Donc N ∪ { 21 } est aussi un ensemble
in
LY
de mesure nulle, de sorte que φ(x) = 0 p.p. en x ∈ [0, 1]. Autrement dit, bien que 1
n
tio
sorte qu’il n’existe pas de fonction φ non nulle dans H telle que l’on ait T φ = φ. Ceci
p
re
LE
est dû au fait que H est de dimension infinie, car tout endomorphisme d’un espace
et
io
us
iff
D
E
U
IQ
Supposons que
k(x, y) = k(y, x) p.p. en (x, y) ∈ J × J ,
N
et que
H
Z
tes
φ(x)Kφ(x)dx ≥ 0 , φ∈H.
EC
di
J
er
t
T
Alors il existe une base hilbertienne (en )n≥0 de H, et une suite de réels
in
LY
on
cti
λ0 ≥ λ1 ≥ . . . ≥ λn ≥ . . . ≥ 0
PO
du
telle que
ro
p
re
LE
Ken = λn en , n ≥ 0.
et
n
io
us
finie. Enfin
ÉC
Z
iff
D
φ(x)Kφ(x)dx
JZ
λ0 = max .
φ∈L2 ([−L,L])
φ6=0 |φ(x)|2 dx
J
φ= φn e n
U
IQ
n≥0
N
Admettons ce résultat — qui est tout à fait analogue au théorème spectral pour
tes
C
ter
On sait déjà que l’opérateur Kλ est de Hilbert-Schmidt sur L2 ([−L, L]) ; vérifions
LY
n
tio
Comme le noyau intégral de Kλ est à valeurs réelles, il suffit de le faire opérer sur
d
ro
des fonctions à valeurs réelles. Si φ est une fonction propre à valeurs complexes de Kλ
p
et
io
que, dans le Théorème 6.4.5, toutes les fonctions considérées, y compris les fonctions
us
ÉC
E
U
IQ
Démonstration. Il suffit de se souvenir que
N
Kλ ψ(x) = hφi(x)
H
pour presque tout x ∈ [−L, L], où φ ≡ φ(x, µ) est la solution généralisée du problème
tes
EC
di
aux limites suivant pour l’équation de transport :
er
t
T
in
(λ + σ)φ(x, µ) + µ ∂φ
∂x (x, µ) = ψ(x) , |x| ≤ L , 0 < µ ≤ 1 ,
LY
on
cti
PO
et
Z L Z L Z L Z 1
n
O
1
io
−L −L −L −1
iff
Z L Z 1
∂φ
D
1
= 2 (λ + σ)φ(x, µ) + µ (x, µ) φ(x, µ)dµdx
−L −1 ∂x
Z LZ 1
∂
= 12 (λ + σ)φ(x, µ)2 + 21 µ φ(x, µ)2 dµdx
−L −1 ∂x
Z LZ 1
≥ λ+σ
2 φ(x, µ)2 dµdx ≥ 0 .
−L −1
∂
U
0
N
tes
C
ter
la suite des valeurs propres de l’opérateur Kλ rangées par ordre décroissant et comp-
in
LY
Z L
p ro
ψ(x)Kλ ψ(x)dx
re
LE
et
−L
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) max Z L
n
O
ψ∈L2 ([−L,L])
io
ψ6=0
|ψ(x)|2 dx
us
ÉC
−L
iff
Z Z
D
L L
E((σ + λ)|x − y|)ψ(x)ψ(y)dx
−L −L
= σ(1 + γ) max
2
Z L
.
ψ∈L ([−L,L])
2
ψ6=0
|ψ(x)| dx
−L
250 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Evidemment, le maximum ci-dessus est atteint pour ψλ = e0 (fonction propre de Kλ
pour la valeur propre ρ0 (λ)). Comme la fonction E est à valeurs positives ou nulles,
N
Z LZ L
H
E((σ + λ)|x − y|)ψ(x)ψ(y)dx
tes
EC
−L −L
E≥0 ⇒
di
Z L
er
|ψ(x)|2 dx
t
T
in
−L
LY
on
Z L Z L
cti
E((σ + λ)|x − y|)|ψ(x)||ψ(y)|dx
PO
du
−L −L
≤ ro Z L
,
p
re
2
LE
|ψ(x)| dx
et
−L
n
O
io
de sorte que
us
ÉC
Z Z
iff
L L
D
D’autre part
Z L Z L
E((σ + λ)|x − y|)|ψ(x)||ψ(y)|dx
−L −L
σ(1 + γ) max
2
Z L
E
ψ∈L ([−L,L])
ψ6=0
|ψ(x)|2 dx
U
−L
Z Z
IQ
L L
E((σ + λ)|x − y|)φ(x)φ(y)dx
N
−L −L
= σ(1 + γ) max Z L
H
2
0≤φ∈L ([−L,L])
φ6=0
φ(x)2 dx
tes
C
−L
di
Z Z
TE
ter
L L
E((σ + λ)|x − y|)ψ(x)ψ(y)dx
in
LY
−L −L
≤ σ(1 + γ) max Z = ρ0 (λ) .
tio
ψ∈L2 ([−L,L])
L
uc
|ψ(x)|2 dx
PO
ψ6=0
d
−L
p ro
re
Par conséquent
LE
et
Z L Z L
n
O
io
−L −L
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) max .
iff
Z L
D
2
ψ∈L ([−L,L])
2
ψ6=0
|ψ(x)| dx
−L
Lemme 6.4.7 L’opérateur Kλ admet une fonction propre presque partout positive
pour la valeur propre ρ0 (λ).
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 251
E
U
IQ
Démonstration. Soit e0 , fonction propre de Kλ pour la valeur propre ρ0 (λ), telle
que ke0 kL2 ([−L,L]) = 1. Le raisonnement ci-dessus montre que
N
Z LZ L
H
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) E((σ + λ)|x − y|)e0 (x)e0 (y)dxdy
tes
EC
−L −L
di
Z L Z L
ter
E((σ + λ)|x − y|)|e0 (x)||e0 (y)|dxdy .
T
= σ(1 + γ)
in
−L −L
LY
on
cti
Comme E(z) > 0 pour tout z > 0, la condition
PO
du
Z LZ L ro
E((σ + λ)|x − y|)e0 (x)e0 (y)dxdy
p
re
LE
−L −L
et
Z L Z L
n
O
=
us
ÉC
−L −L
iff
Z L Z L
D
[−L,L]2 −L −L
En multipliant chaque membre de cette égalité par |e0 (y)| et en intégrant par rapport
N
à y, on trouve que
Z L
H
tes
di
−L
TE
ter
pour presque tout x ∈ [−L, L], puisque ke0 kL2 ([−L,L]) = 1. Notons
in
LY
Z L
n
tio
C0 = e0 (y)|e0 (y)|dy ,
uc
PO
−L
d
ro
en remarquant que la fonction y 7→ e0 (y)|e0 (y)| est intégrable sur [−L, L] par hypo-
p
re
LE
io
us
ÉC
C
iff
C0
En particulier
Kλ |e0 | = ρ0 (λ)|e0 | ,
d’où le résultat annoncé.
252 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
6.4.4 Dépendance en λ de la valeur propre ρ0
IQ
N
Le résultat principal de cette section est la proposition ci-dessous.
H
Proposition 6.4.8 La fonction λ 7→ ρ0 (λ) vérifie les propriétés suivantes :
tes
EC
di
(a) ρ0 (λ) → 0 lorsque λ → +∞ ;
t er
T
ρ0 (λ) → +∞ lorsque λ → −σ ;
in
(b)
LY
on
(c) ρ0 est strictement décroissante ;
cti
(d) ρ0 est continue sur ] − σ, +∞[.
PO
du
pro
Démonstration. Pour établir le a), on rappelle que, d’après la preuve du Lemme
re
LE
6.4.6
et
Kλ ψ(x) = hφi ,
n
O
io
us
ÉC
(λ + σ)φ(x, µ) + µ ∂φ∂x (x, µ) = ψ(x) , |x| ≤ L , 0 < µ ≤ 1 ,
φ(−L, µ) = φ(L, −µ) = 0 , 0 < µ ≤ 1.
Donc Z Z Z
L L 1
1
ψ(x)Kλ ψ(x)dx = 2 ψ(x)φ(x, µ)dµdx
−L −L −1
Z L Z 1
≥ 1
2 (λ + σ) φ(x, µ)2 dµdx .
E
U
−L −1
IQ
L 1 L 1
1
2 (λ + σ) φ(x, µ)2 dµdx ≤ 1
ψ(x)φ(x, µ)dµdx
H
2
−L −1 −L −1
tes
C
Z Z !1/2 Z Z !1/2
di
L 1 L 1
TE
ter
1 2 1 2
≤ φ(x, µ) dµdx ψ(x) dµdx
in
2 2
−L −1 −L −1
LY
n
tio
d
ro
Z !1/2 Z Z !1/2
p
L L 1
re
LE
2 1 2
hφi(x) dx ≤ φ(x, µ) dµdx
et
2
−L −L −1
n
O
io
Z !1/2
us
L
ÉC
1
iff
2
≤ ψ(x) dx .
D
λ+σ −L
Autrement dit
1
kKλ ψkL2 ([−L,L]) ≤ kψkL2 ([−L,L]) .
λ+σ
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 253
E
U
IQ
En particulier
Z
N
L
1
ψ(x)Kλ ψ(x)dx ≤ kψkL2 ([−L,L]) kKλ ψkL2 ([−L,L]) ≤ kψk2L2 ([−L,L]) ,
H
−L λ+σ
tes
EC
di
d’où
er
Z L
t
T
in
ψ(x)Kλ ψ(x)dx
LY
on
−L σ(1 + γ)
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) max Z ≤ ,
cti
L σ+λ
PO
ψ∈L2 ([−L,L])
du
ψ6=0
ro |ψ(x)|2 dx
−L
p
re
LE
io
iff
constante :
D
Z LZ L
E((σ + λ)|x − y|)ψ(x)ψ(y)dxdy
−L −L
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) max Z L
ψ∈L2 ([−L,L])
ψ6=0
|ψ(x)|2 dx
−L
Z L ZL
E((σ + λ)|x − y|)dxdy
−L −L
≥ σ(1 + γ) Z L
.
E
dx
U
−L
IQ
Or, comme E est une fonction décroissante sur R+ et que E(z) → +∞ lorsque
z → 0+ , on conclut par convergence monotone que
N
H
Z L Z L
tes
C
λ→−σ
ter
−L −L
in
n
tio
lim ρ0 (λ) = +∞ .
uc
PO
λ→−σ
d
ro
Z Z
et
L L
n
O
−L −L
ÉC
2
ψ∈L ([−L,L])
L
|ψ(x)|2 dx
D
ψ6=0
−L
établie plus haut. Soient donc λ > λ0 ∈]−σ, +∞[, et soit ψλ ∈ L2 ([−L, L]) réalisant le
maximum ci-dessus. (Rappelons que ce maximum est atteint pour ψλ , fonction propre
254 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
de l’opérateur Kλ pour la valeur propre ρ0 (λ)). Alors
Z Z
N
L L
E((σ + λ)|x − y|)|ψλ (x)||ψλ (y)|dxdy
H
−L −L
tes
ρ0 (λ) = σ(1 + γ) Z
EC
L
di
|ψλ (x)|2 dx
er
t
T
−L
in
Z L Z L
LY
on
E((σ + λ0 )|x − y|)|ψλ (x)||ψλ (y)|dxdy
cti
PO
−L −L
≤ ρ0 (λ0 ) .
du
< σ(1 + γ) Z L
ro
|ψλ (x)|2 dx
p
re
LE
−L
et
n
O
Z Z
iff
L L
D
D’autre part, l’inégalité stricte, qui est le point crucial de l’argument, s’obtient
en remarquant que E est strictement décroissante d’après le Lemme 6.4.2 (a). Par
conséquent, pour tous x 6= y ∈ [−L, L], on a
de sorte que
IQ
Z L Z L
N
−L −L
tes
Z Z
C
L L
di
ter
−L −L
in
LY
n
tio
(E((σ + λ0 )|x − y|) − E((λ + σ)|x − y|))|ψλ (x)||ψλ (y)| = 0 p.p. en (x, y) ∈ [−L, L]2 ,
p ro
re
LE
c’est-à-dire que
et
n
O
io
|ψλ (x)||ψλ (y)| = 0 p.p. en (x, y) ∈ [−L, L]2 \ {(z, z) t.q. |z| ≤ L} .
us
ÉC
iff
D
E
U
IQ
de sorte que ψλ = 0 p.p. sur [−L, L]. Or ceci est impossible puisque par hypothèse
ψλ réalise
Z LZ L
N
E((σ + λ)|x − y|)|ψ(x)||ψ(y)|dxdy
H
−L −L
tes
max Z L
EC
di
ψ∈L2 ([−L,L])
|ψ(x)|2 dx
er
ψ6=0
t
T
in
−L
LY
on
ce qui entraîne en particulier que ψλ est non p.p. nul. Ceci démontre l’inégalité stricte,
cti
et donc que le point (c) est bien vérifié.
PO
du
Passons à la démonstration du point (d). Soit donc λ ∈] − σ, +∞[ et une suite
ro
λn → λ pour n → +∞. Soit ψλ réalisant
p
re
LE
Z LZ L
et
n
io
−L −L
us
max .
ÉC
Z L
iff
ψ∈L2 ([−L,L])
|ψ(x)|2 dx
D
ψ6=0
−L
Evidemment
Z L Z L
E((σ + λn )|x − y|)|ψλ (x)||ψλ (y)|dxdy
−L −L
ρ0 (λn ) ≥ σ(1 + γ) Z L
|ψλ (x)|2 dx
−L
Z L Z L
E((σ + λ)|x − y|)|ψλ (x)||ψλ (y)|dxdy
E
U
−L −L
→ σ(1 + γ) Z L
= ρ0 (λ) ,
IQ
2
|ψλ (x)| dx
−L
N
de sorte que
H
di
n→+∞
TE
ter
Soit d’autre part, pour tout n ≥ 1 une fonction ψn ∈ L2 ([−L, L]) réalisant
in
Z LZ L
LY
n
tio
−L −L
d
max Z L ,
ro
ψ∈L2 ([−L,L])
2
p
ψ6=0
|ψ(x)| dx
re
LE
−L
et
n
O
et soit η > 0.
io
us
iff
D
e−ση/2
|E((σ + λn )|x − y|) − E((σ + λ)|x − y|)| ≤ 2L|λ − λn |
ση/2
4Le−ση/2
= |λ − λn |
ση
256 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
pour tout n assez grand tel que λn > −σ/2, et tous x, y ∈ [−L, L] tels que |x − y| ≥ η.
IQ
N
D’autre part, comme λn → λ lorsque n → +∞, il existe un réel M > 0 tel que
H
1
λn ≤ M pour tout n ≥ 1. Choisissons η tel que 0 < η < σ+M . D’après le Lemme
tes
EC
1 +
6.4.2 (c), E(z) ∼ − 2 ln z pour z → 0 , de sorte qu’il existe C > 0 tel que
di
er
t
T
in
LY
on
|E((σ + λn )|x − y|) − E((σ + λ)|x − y|)| ≤ C| ln( σ2 |x − y|)|
cti
PO
du
p ro
re
LE
et
pour tout n assez grand tel que λn > −σ/2, et tous x, y ∈ [−L, L] tels que 0 <
n
O
iff
Z L Z L
E((σ + λn )|x − y|)|χn (x)||χn (y)|dxdy
−L −L
Z L Z L
− E((σ + λ)|x − y|)|χn (x)||χn (y)|dxdy
−L −L
ZZ
E
[−L,L]2
ZZ
IQ
|x|,|y|≤L
|x−y|≥η
ZZ
H
tes
di
|x|,|y|≤L
TE
0<|x−y|<η
ter
ZZ
4Le−ση/2
in
ση
tio
|x|,|y|≤L
|x−y|≥η
ZZ
uc
PO
| ln( σ2 |x − y|)| 21 χn (x)2 + χn (y)2 dxdy .
d
+C
ro
|x|,|y|≤L
p
0<|x−y|<η
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
D’une part
iff
D
ZZ ZZ
|χn (x)||χn (y)|dxdy ≤ |χn (x)||χn (y)|dxdy ≤ 2L
|x|,|y|≤L
|x−y|≥η
|x|,|y|≤L
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 257
E
U
IQ
en appliquant l’inégalité de Cauchy-Schwarz, tandis que
ZZ
N
| ln( σ2 |x − y|)| 12 χn (x)2 + χn (y)2 dxdy
H
|x|,|y|≤L
tes
0<|x−y|<η
ZZ
EC
di
= | ln( σ2 |x − y|)|χn (y)2 dxdy
er
|x|,|y|≤L
t
T
in
0<|x−y|<η
ZZ
LY
on
≤ 10<|x−y|<η | ln( σ2 |x − y|)|χn (y)2 dxdy
cti
PO
R2
du
Z Z
=
p ro
| ln( σ2 |z|)|dz χn (y)2 dy
re
LE
|z|<η R
Z
et
ση/2
n
O
2
≤ − ln zdz = η + η| ln( σ2 η)| ,
io
σ
us
0
ÉC
iff
D
8L2 e−ση/2
≤ |λ − λn | + Cη + Cη| ln( σ2 η)| ,
ση
Z L Z L
IQ
tes
C
Z Z
di
L L
TE
ter
−L −L
Z Z
LY
L L
tio
kχkL2 =1 −L −L
d
p ro
et
n
io
n→+∞ n→+∞
us
ÉC
iff
D
d’où
ρ0 (λn ) → ρ0 (λ) lorsque n → +∞ .
Comme ceci vaut pour tout λ et toute suite λn → λ lorsque n → +∞, on conclut que
ρ0 est continue sur ] − σ, +∞[.
258 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
6.4.5 Valeur propre principale de l’opérateur de Boltzmann
IQ
linéaire
N
H
Grâce aux préparations ci-dessus, nous pouvons maintenant conclure notre étude
tes
de la criticité pour l’équation de Boltzmann linéaire monocinétique avec scattering
EC
di
isotrope posée dans l’intervalle [−L, L].
ter
T
En effet, d’après la proposition ci-dessus, la plus grande valeur propre ρ0 (λ) de
in
LY
on
l’opérateur de Hilbert-Schmidt Kλ définit une fonction
cti
PO
du
] − σ, +∞[3 λ 7→ ρ0 (λ) ∈]0, +∞[ continue, strictement décroissante
ro
et telle que lim ρ0 (λ) = +∞ , lim ρ0 (λ) = 0 .
p
re
LE
λ→−σ λ→+∞
et
n
O
iff
λL (σ, γ) ∈] − σ, +∞[
D
telle que
1
ρ0 (λL (σ, γ)) = .
σ(1 + γ)
Autrement dit, 1 est valeur propre de l’opérateur σ(1 + γ)KλL (σ,γ) , ce qui veut dire,
d’après la Proposition 6.4.4 que λL (σ, γ) est valeur propre de l’opérateur de Boltzmann
linéaire A, défini par (6.13), avec conditions aux limites absorbantes sur [−L, L] ×
[−1, 1].
Vérifions que λL (σ, γ) est la plus grande valeur propre de A avec conditions aux
E
U
limites absorbantes. Soit donc λ > λL (σ, γ) ; si λ était valeur propre de A avec condi-
tions aux limites absorbantes, 1 serait valeur propre de l’opérateur σ(1+γ)Kλ , d’après
IQ
1
H
σ(1 + γ)
C
di
TE
ter
Enfin, d’après le Lemme 6.4.7, l’opérateur KλL (σ,γ) admet une fonction propre e0
LY
n
tio
presque partout positive ou nulle sur [−L, L] pour la valeur propre ρ0 (λL (σ, γ)) =
uc
PO
1
σ(1+γ) . Soit φ0 définie par
d
p ro
Z
re
x
LE
σ(1+γ) −(σ+λ)(x−y)/µ
φ0 (x, µ) = e e0 (y)dy , |x| ≤ L , 0 < µ ≤ 1,
et
µ
n
O
−L
io
Z L
us
ÉC
σ(1+γ) −(σ+λ)(y−x)/|µ|
φ0 (x, µ) = |µ| e e0 (y)dy , |x| ≤ L , − 1 ≤ µ < 0.
iff
D
Ces formules montrent que φ0 ≥ 0 presque partout sur [−L, L] × [−1, 1] ; et c’est une
fonction propre de A pour la valeur propre λL (σ, γ) d’après la démonstration de la
Proposition 6.4.4. Ceci conclut la démonstration du Théorème 6.4.1.
6.4. CAS MONOCINÉTIQUE AVEC SCATTERING ISOTROPE 259
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
1/!(1+")
ter
T
in
LY
on
#0 ($)
cti
PO
du
pro
re
LE
#1 ($)
et
# ($)
n
O
io
2
$
us
ÉC
iff
D
$L
Terminons maintenant notre étude du problème aux valeurs propres pour l’équa-
U
di
Φ : (x, µ) 7→ φ(Lx, µ)
TE
ter
in
n
tio
uc
PO
−µ ∂Φ
∂x + σL(1 + γ)hΦi − σLΦ = LλL (Lσ, γ)Φ , Φ 6= 0 ,
d
p ro
re
LE
io
de sorte que
us
ÉC
λ1 (σL, γ)
iff
λL (σ, γ) = .
D
L
Définition 6.4.9 Soient σ > 0 et γ > −1 donnés. On dira que 2L est la taille
critique pour l’opérateur de Boltzmann linéaire A, défini par (6.13), avec conditions
aux limites absorbantes, posé sur [−L, L] × [−1, 1], si la plus grande valeur propre de
260 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
cet opérateur est nulle, c’est-à-dire si
N
λL (σ, γ) = 0 .
tes
L’argument ci-dessus montre que, de façon équivalente, 2L est la taille critique
EC
di
pour l’opérateur de Boltzmann linéaire avec conditions aux limites absorbantes si et
ter
T
in
seulement si
LY
on
λ1 (Lσ, γ) = 0 .
cti
PO
du
(Dans les applications à la neutronique, on parle souvent de “masse critique”, ce
ro
qui est la même chose, quitte à multiplier la taille critique par la densité massique du
p
re
LE
Nous allons conclure cette section par quelques remarques qualitatives sur cette
n
O
io
iff
tration.
D
γ = γ̂/L2 , γ̂ > 0 ,
N
et en supposant que L 1.
H
Le problème spectral pour l’opérateur A à la plus grande valeur propre λL (σ, γ̂/L2 )
tes
C
ter
in
−µ ∂Φ γ̂ 2
∂x + σL 1 + L2 hΦi − σLΦ = LλL (σ, γ̂/L )Φ , Φ 6= 0 ,
LY
n
tio
uc
PO
et
gérant d’utiliser l’approximation par la diffusion. Sans rentrer dans les détails, l’idée
n
O
est que
io
us
iff
D
E
U
IQ
En moyennant le problème ci-dessus par rapport à µ, on trouve d’abord que
N
d σγ̂
− hµΦi + hΦi = LλL (Lσ, γ̂/L2 )hΦi ,
H
dx L
tes
EC
puis, en remplaçant Φ par son approximation ci-dessus,
di
er
t
T
1 d2
in
σγ̂ 2
3σL dx2 hΦi + L hΦi ' LλL (σ, γ̂/L )hΦi ,
LY
on
cti
hΦi(−1) = hΦi(+1) = 0 ,
PO
du
ro
ce qui est précisément l’approximation par la diffusion de l’équation de Boltzmann
p
re
LE
Ceci suggère alors de rechercher λdif f , la plus grande valeur propre pour le pro-
n
O
io
iff
1 d2
D
q(−1) = q(+1) = 0 ,
π2
λdif f = σγ̂ − .
12σ
Cette valeur propre correspond à la fonction propre
E
U
q(x) = cos( π2 x) ,
IQ
π2
H
12σ
C
di
TE
ter
c’est-à-dire que
in
γ̂ λdif f γ̂ π2
λL σ, 2 ' =σ 2 − .
LY
L L 2 L 12σL2
tio
uc
PO
Autrement dit,
d
ro
π2
p
12σL2
et
ce qui suggère la valeur approchée suivante de la taille critique pour la bande [−L, L],
n
O
io
dans la limite où L 1 et γ 1
us
ÉC
iff
π
D
2Lc ' √ .
3γσ
Cette estimation de la taille critique peut être améliorée de façon significative
en utilisant l’approximation par la diffusion à l’ordre un, et la notion de longueur
262 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
d’extrapolation obtenue au moyen de la fonction de Chandrasekhar (cf. chapitre 4).
Sans entrer dans les détails, disons seulement qu’on trouverait la valeur approchée
N
suivante de la taille critique
H
1 σ
tes
EC
2Lc ' 2 √ arctan √ ,
di
3γσ 3γL
ter
T
in
où L ' 0.7104 est le coefficient d’extrapolation. On remarquera que les deux valeurs
√
LY
on
approchées ci-dessus diffèrent de O( γ) pour γ 1.
cti
PO
du
ro
6.5 Problèmes aux valeurs propres et criticité
p
re
LE
et
io
us
ÉC
Les résultats de cette section sont valides pour une large classe de modèles de
iff
diffusion mais, pour simplifier l’exposé, nous considérons seulement le modèle (1.16)
D
où Ω est un ouvert borné régulier et les coefficients sont des fonctions de L∞ (Ω)
U
vérifiant
IQ
f c f c
D1 (x) , D2 (x) , σ12 (x) , σ21 (x) ≥ C > 0 et σ1 ≥ σ12 , σ2 ≥ σ21 . (6.17)
N
cer u1 (t), u2 (t) par v1 (t)eCt , v2 (t)eCt dans (6.16) et se ramener à un tel cas pour C > 0
tes
C
di
ter
LY
f
−λψ1 − div (D1 ∇ψ1 ) + σ1 ψ1 = σ12 ψ2 dans Ω,
tio
uc
PO
c (6.18)
−λψ2 − div (D2 ∇ψ2 ) + σ2 ψ2 = σ21 ψ1 dans Ω,
d
ro
ψ1 = ψ2 = 0 sur ∂Ω.
p
re
LE
et
io
Perron-Frobenius) est le résultat suivant que nous énonçons volontairement sans pré-
us
ÉC
Proposition 6.5.1 Si Ω est un ouvert borné régulier, il existe une plus petite va-
leur propre réelle et simple λ solution de (6.18) telle que sa fonction propre associée
(ψ1 , ψ2 ) est la seule à être strictement positive dans Ω et pour toute autre valeur
propre µ ∈ C on a λ < |µ|.
6.5. PROBLÈMES AUX VALEURS PROPRES ET CRITICITÉ 263
E
U
IQ
Remarque 6.5.2 Puisque seule la fonction propre associée à la plus petite valeur
propre est positive, c’est la seule qui puisse s’interpréter comme une densité de parti-
N
cules. Autrement dit, les autres fonctions propres, si elles existent, n’ont pas d’inter-
H
prétation physique claire.
tes
EC
di
Pour se convaincre du résultat de la Proposition 6.5.1 on peut démontrer son
ter
T
analogue en dimension finie pour la matrice issue d’une discrétisation spatiale de
in
LY
on
(6.18).
cti
PO
du
Lemme 6.5.3 Sous les hypothèses (6.17) la matrice de discrétisation de (6.18) par
ro
différences finies en dimension N = 1 d’espace est une M -matrice irréductible (à
p
re
LE
(6.18). On range les inconnues discrètes en les regroupant par groupe d’énergie, c’est-
iff
0 −ck σk + 2ck
IQ
Il s’agit bien d’une M -matrice car tous les coefficients extra-diagonaux sont négatifs
N
ou nuls tandis que les coefficients diagonaux sont positifs et la dominance diagonale
H
f c
est bien satisfaite. Comme σ12 et σ21 sont non nuls on peut construire une chaîne
tes
C
ter
même manière que nous avons dû introduire la matrice adjointe dans la Proposition
ro
A∗ d’un opérateur A dans un espace de Hilbert V , muni du produit scalaire hu, vi,
et
est
n
O
io
iff
E
U
IQ
Un calcul simple, pour une fonction régulière v = (v1 , v2 ), montre que
Z
N
hAu, vi = D1 ∇u1 · ∇v1 + D2 ∇u2 · ∇v2
H
Ω
tes
f c
+σ1 u1 v1 + σ2 u2 v2 − σ12 u2 v1 − σ21
EC
u1 v2 dx
di
er
et donc que
t
T
in
c
− div (D1 ∇v1 ) + σ1 v1 − σ21 v2
LY
on
∗
A v= f .
cti
− div (D2 ∇v2 ) + σ2 v2 − σ12 v1
PO
du
On définit donc le problème adjoint de (6.18) ro
p
−λψ1∗ − div (D1 ∇ψ1∗ ) + σ1 ψ1∗ = σ21
c
ψ2∗
re
dans Ω,
LE
et
f
−λψ2∗ − div (D2 ∇ψ2∗ ) + σ2 ψ2∗ = σ12 ψ1∗
n
dans Ω,
O
io
∗
us
ψ1 = ψ2∗ = 0
ÉC
sur ∂Ω.
iff
D
Remarquons que ce problème adjoint ressemble à (6.18) à ceci près que les rôles et
c f
places de σ21 et σ12 ont été échangés. On peut, bien sûr, appliquer la Proposition
6.5.1 à ce problème adjoint qui admet, comme en dimension finie, la même plus petite
valeur propre λ que le problème “direct” (6.18), avec un vecteur propre positif (ψ1∗ , ψ2∗ ).
On peut alors compléter la Proposition 6.5.1 par le résultat suivant.
Proposition 6.5.4 On suppose que la donnée initiale de (6.16) est positive, non
nulle. Une condition nécessaire pour que le problème d’évolution (6.16) admette une
limite non nulle quand t → +∞ est que la plus petite valeur propre de (6.18) soit
λ = 0.
E
U
lim (u1 (t), u2 (t)) = c (ψ1 , ψ2 ) avec c = u01 ψ1∗ + u02 ψ2∗ dx .
N
t→+∞ Ω
H
On voit que, comme en dimension finie, le profil spatial asymptotique est toujours
tes
le premier et seul vecteur propre positif (ψ1 , ψ2 ). Par ailleurs, le coefficient de propor-
C
di
ter
adjoint (ψ1∗ , ψ2∗ ), positif lui aussi. De ce fait, ce vecteur propre adjoint est aussi appelé
in
LY
fonction d’importance par les neutroniciens. Nous reviendrons par la suite sur le
tio
d
ro
problème aux valeurs propres (6.18), appelée problème critique que nous allons
re
LE
et
maintenant décrire. Dans (6.18) la valeur propre λ est introduite naturellement comme
n
O
une autre valeur propre 1/k qui est un facteur de proportionnalité du taux de fission
iff
D
1 f
− div (D1 ∇ψ1 ) + σ1 ψ1 = k σ12 ψ2 dans Ω,
c (6.19)
− div (D2 ∇ψ2 ) + σ2 ψ2 = σ21 ψ1 dans Ω,
ψ1 = ψ2 = 0 sur ∂Ω.
6.5. PROBLÈMES AUX VALEURS PROPRES ET CRITICITÉ 265
E
U
IQ
On peut encore appliquer le Théorème 6.2.14 de Krein-Rutman (qui généralise celui
de Perron-Frobenius) pour obtenir :
N
H
Proposition 6.5.5 Si Ω est un ouvert borné régulier, il existe une plus petite valeur
tes
propre réelle et simple 1/keff solution du problème critique (6.19) telle que son vecteur
EC
di
propre associé (ψ1 , ψ2 ) est le seul à être strictement positif dans Ω et pour toute autre
ter
T
valeur propre 1/k ∈ C on a 1/keff < 1/|k|.
in
LY
on
La valeur keff est appelée facteur multiplicatif effectif.
cti
PO
du
Remarquons que keff = 1 dans (6.19) si et seulement si la plus petite valeur propre
ro
de (6.18) est λ = 0 et que, dans ce cas, les vecteurs propres associés sont les mêmes.
p
re
LE
f
Si on a keff > 1, alors on aurait λ = 0 pour le problème (6.18) où le taux de fission σ12
et
serait divisé par keff . Autrement dit, il ne peut exister une limite finie du problème
n
O
io
d’évolution (6.16) que si on diminue les fissions. Inversement, si keff < 1, il ne peut
us
ÉC
iff
exister une limite finie non nulle du problème d’évolution (6.16) que si on augmente
D
les fissions.
Ces constatations nous amènent à l’interprétation suivante du facteur multiplicatif
effectif :
1. si keff = 1, le milieu est dit critique (les réactions de fission sont équilibrées
par la diffusion et l’absorption),
2. si keff > 1, le milieu est dit sur-critique (les réactions de fission dominent la
diffusion et l’absorption),
3. si keff < 1, le milieu est dit sous-critique (les réactions de fission sont trop
E
effectif keff permet de savoir de combien il faudrait modifier la section efficace de fission
H
pour que le milieu soit critique. Par exemple, dans un réacteur nucléaire on peut jouer
tes
C
sur les barres de contrôle, les “poisons” consommables (bore dilué dans l’eau, carbure
di
TE
ter
de bore ou cadmium solide) qui absorbent préférentiellement les neutrons, pour régler
in
la réactivité et avoir en permanence keff = 1. Nous reviendrons plus loin sur cet aspect
LY
n
tio
Remarque 6.5.6 Bien sûr, les mêmes résultats s’appliquent au cas d’une seule équa-
p ro
tion de diffusion. Comme on l’a vu dans la Section 6.3, la théorie est beaucoup plus
re
LE
peut donc trouver une base hilbertienne de fonctions propres, ce qui n’est pas forcément
io
us
iff
D
E
U
de trouver 1/k ∈ C et une fonction non nulle φ(x, v) tels que
IQ
Z
N
v · ∇φ + σ(x)φ − σ c (x, v · v 0 )φ(x, v 0 ) dv 0 =
H
0
|v |=1
tes
Z
EC
1 (6.20)
di
σ f (x, v · v 0 )φ(x, v 0 ) dv 0 dans Ω × {|v| = 1},
er
k |v0 |=1
t
T
in
φ(x, v) = 0 sur Γ− ,
LY
on
cti
PO
du
avec le bord entrant Γ− = {x ∈ ∂Ω | v · nx < 0}. Suivant la modélisation (1.10) nous
ro
avons séparé dans (6.20) les collisions pures, représentées par la section efficace σ c ,
p
re
LE
des créations de particules par fission, représentées par la section efficace σ f . C’est
et
io
Comme d’habitude nous supposons que l’absorption totale est positive ou nulle,
us
ÉC
iff
c’est-à-dire que Z
D
σ(x) − σ c (x, v · v 0 ) dv 0 ≥ 0 ∀ x, v.
|v 0 |=1
Il est essentiel de supposer que la section efficace de fission est minorée par une
constante strictement positive
Proposition 6.5.7 Si Ω est un ouvert borné régulier, il existe une plus petite valeur
N
propre réelle et simple 1/keff , appelée facteur multiplicatif effectif, solution du problème
H
critique (6.20) telle que son vecteur propre associé φ est le seul à être strictement
tes
C
positif dans Ω×{|v| = 1} et pour toute autre valeur propre 1/k ∈ C on a 1/keff < 1/|k|.
di
TE
ter
in
(6.20).
uc
PO
d
p ro
que (A + α Id) est une M -matrice irréductible (à laquelle on peut donc appliquer le
O
io
us
Théorème 6.2.11).
ÉC
iff
D
Démonstration. Pour simplifier on suppose tous les coefficients constants dans (6.20)
et on choisit le schéma décentré amont (un argument similaire fonctionne pour le
schéma diamant). On note (µl )1≤l≤K les vitesses discrètes et on range les inconnues
discrètes φlj en les regroupant par vitesse commune. Pour simplifier on suppose aussi
6.6. CALCUL CRITIQUE 267
E
U
IQ
des poids uniformes dans la règle de quadrature pour calculer les moyennes angulaires.
Cette matrice de discrétisation (pour 1/k = 1) a une forme par blocs
N
H
A11 −s Id ... ... −s Id
tes
..
EC
−s Id A22 −s Id
di
.
er
. .. .. .. .
avec s = (σ c + σ f )/K,
t
A= .. ..
T
in
. . .
LY
on
..
. −s Id AK−1 K−1 −s Id
cti
PO
du
−s Id ... ... −s Id AKK
pro
avec les blocs diagonaux, indicés par le numéro l de la vitesse, du type, lorsque µl > 0,
re
LE
et
n
O
σ + cl 0 0
io
−cl
us
σ + cl 0
ÉC
iff
. . . µl
D
All = .. .. .. avec cl = ,
∆x
−cl σ + cl 0
0 −cl σ + cl
et, lorsque µl < 0, une expression transposée. Il s’agit bien d’une M -matrice car
tous les coefficients extra-diagonaux sont négatifs ou nuls tandis que les coefficients
diagonaux sont positifs et la dominance diagonale est bien satisfaite, quitte à rajouter
α Id. Comme (σ c + σ f ) > 0 on peut construire une chaîne d’arêtes, aij 6= 0, reliant
n’importe quels nœuds i et j du graphe de connectivité de A. Elle est donc bien
E
irréductible.
U
IQ
di
Le but de cette section est d’expliquer en quoi la criticité est utile aussi pour
TE
ter
résoudre des problèmes stationnaires à sources données. Nous avons déjà vu à la Sec-
in
n
tio
stationnaire qui consiste à dire que la disparition de particules par absorption domine
uc
PO
l’apparition de particules par collision. Nous allons préciser cette condition d’existence
d
ro
résultats s’appliquent aussi bien au transport qu’à la diffusion, nous allons faire une
et
io
dans des considérations techniques (notamment sur la définition des espaces fonc-
us
ÉC
tionnels dans lesquels sont définis ces opérateurs) nous allons supposer qu’il s’agit de
iff
D
E
U
IQ
où F est l’opérateur de fission et A est l’opérateur de diffusion ou bien de Boltzmann
linéaire, qui tient compte des conditions aux limites. Nous faisons l’hypothèse que
N
A est inversible, A−1 et F positifs et que K = A−1 F est strictement positif. En
H
particulier, le Théorème 6.2.9 de Perron-Frobenius affirme que K admet une plus
tes
EC
grande valeur propre réelle et simple keff .
di
Soit une source ou second membre b. On cherche à résoudre le problème station-
ter
T
in
naire à source
LY
on
Au = F u + b . (6.23)
cti
PO
du
Proposition 6.6.1 Soit 1/keff la plus petite valeur propre de (6.22). Il existe une
ro
unique solution de (6.23) si et seulement si k = 1 n’est pas valeur propre de (6.22)
p
re
LE
Si le milieu est sous-critique, keff < 1, alors (6.23) vérifie le principe du maximum,
n
O
io
iff
Si le milieu est sur-critique, keff > 1, alors la solution de (6.23) n’a pas de sens
D
( Id − K)u = A−1 b
E
U
différent) dit qu’il en existe une solution unique si et seulement si 1 n’est pas valeur
propre de K.
N
rayon spectral de K est strictement plus petit que 1. Par conséquent, ( Id − K)−1 est
tes
C
X
TE
ter
( Id − K)−1 = K p.
in
p≥0
LY
n
tio
Supposons maintenant que keff > 1. Ecrivons alors le problème critique adjoint
d
p ro
1 ∗ ∗
re
LE
A∗ ψ ∗ = F ψ ,
et
keff
n
O
io
où ψ ∗ > 0 est le premier vecteur propre positif. On multiplie l’équation (6.23) par ψ ∗
us
ÉC
iff
pour obtenir
D
E
U
Si b ≥ 0 et b 6= 0, comme ψ ∗ > 0, le membre de droite est strictement positif et,
IQ
puisque 1/keff < 1, on doit avoir hu, F ∗ ψ ∗ i = hF u, ψ ∗ i < 0 ce qui oblige F u, donc u,
N
à avoir des composantes négatives.
tes
Remarque 6.6.3 Lorsque keff = 1 on peut résoudre (6.23) grâce à l’alternative de
EC
di
Fredholm. Il existe alors une solution si le second membre vérifie hb, ψ ∗ i = 0 et cette
ter
T
solution est unique à l’addition d’un multiple de ψ près. Mais si, pour des raisons
in
LY
on
physiques, la source est positive b ≥ 0 et non nulle b 6= 0, alors, comme ψ ∗ > 0, on
cti
ne peut satisfaire cette condition de compatibilité et (6.23) n’a pas de solution.
PO
du
p ro
La criticité ne sert pas qu’à décider si on peut résoudre ou non un problème
re
LE
et
stationnaire. Elle peut aussi donner une formule asymptotique de la solution lorsque le
n
O
que le milieu est critique mais qu’on peut agir sur les sections efficaces (par exemple
iff
dans un réacteur nucléaire en insérant les barres de contrôle ou en injectant des poisons
D
Proposition 6.6.4 On suppose que le problème (6.22) est critique, c’est-à-dire que
la première valeur propre est keff = 1. Soit > 0 petit devant 1. On considère le
problème à sources, petites de l’ordre de ,
∗
où ψ et ψ sont les premiers vecteurs propres direct et adjoint de (6.22) définis, lorsque
N
keff = 1, par
H
Aψ = F ψ , A∗ ψ ∗ = F ∗ ψ ∗ ,
tes
C
di
ter
in
n
tio
qui est un opérateur presque singulier lorsque tend vers 0, par celle de A qui, en
uc
PO
iff
à keff = 1 est de dimension 1 engendré par ψ, noté Vect(ψ). On remarque que tout
vecteur v ∈ Rn peut s’écrire
E
U
qui vérifie hṽ, ψ ∗ i = 0. Autrement dit, Vect(ψ ∗ )⊥ est un sous-espace supplémentaire
IQ
de Vect(ψ) dans Rn , qui est stable par K. Comme toutes les valeurs propres k de la
N
matrice K, autres que keff , vérifient |k| < keff = 1, on en déduit que ( Id − (1 − )K)
H
est inversible sur Vect(ψ ∗ )⊥ et que la norme de l’inverse est bornée indépendamment
tes
EC
de . On écrit alors
di
ter
z = hz, ψ ∗ iψ + z̃ et u = hu , ψ ∗ iψ + ũ avec z̃ , ũ ∈ Vect(ψ ∗ )⊥ ,
T
in
LY
on
cti
et un simple calcul montre que
PO
du
ro
hu , ψ ∗ i = hz, ψ ∗ i et |ũ | ≤ ( Id − (1 − )K)−1 |z̃| ≤ C|z̃|
p
Vect(ψ ∗ )⊥
re
LE
et
io
us
ÉC
iff
Dans cette section nous allons étudier la variation de la criticité d’un milieu en
fonction des variations des coefficients ou sections efficaces de ce milieu. Ces dernières
varient, par exemple dans un réacteur nucléaire, à cause de l’insertion plus ou moins
grande des barres de contrôle ou bien de la déplétion (l’usure) du combustible nu-
cléaire avec le temps. Ici encore nous adoptons un formalisme d’opérateurs que, pour
simplifier, nous supposons être de simples matrices.
Rappelons que le problème critique et son adjoint sont
1 1 ∗ ∗
E
Aψ = Fψ , A∗ ψ ∗ = F ψ , (6.26)
U
keff keff
IQ
où l’on suppose qu’on a normalisé ψ par kψk = 1, tandis que ψ ∗ est normalisé par
N
de [39]).
tes
C
di
Lemme 6.6.6 Si une valeur propre d’une matrice est simple alors elle et son vecteur
TE
ter
Lemme 6.6.6. D’une part, elle permet d’éviter les problèmes de croisement de valeurs
p
re
LE
propres et donc d’ambiguité dans la classification des valeurs propres. Par exemple,
et
si on considère la matrice 2 × 2
n
O
io
us
+a 0
ÉC
iff
A=
0 −a
D
qui admet ±a comme valeur propre, on peut, suivant l’usage appeler λ1 la plus petite
valeur propre et λ2 la plus grande, mais alors ces fonctions ne sont pas dérivables en
a = 0 car λ1 (a) = −|a| et λ2 (a) = |a|. D’autre part, et de manière plus fondamentale,
6.6. CALCUL CRITIQUE 271
E
U
IQ
on ne peut pas toujours trouver des vecteurs propres dérivables, ni même continus,
pour une valeur propre double, comme le montre l’exemple A = P DP −1 avec
N
!
H
2
e−1/a 0 cos(1/a) − sin(1/a)
D= P =
tes
et
EC
2
0 −e−1/a sin(1/a) cos(1/a)
di
ter
T
in
qui est une matrice de classe C ∞ par rapport à a, qui admet une valeur propre double
LY
on
en a = 0 et aucun choix de vecteurs propres continus en a = 0.
cti
PO
du
Proposition 6.6.8 La variation du facteur multiplicatif effectif sous l’effet de varia-
pro
tions δA et δF des opérateurs de transport/diffusion et fission est
re
LE
et
1
δF ψ, ψ ∗ i
n
h −δA + keff
O
io
2
δk = keff . (6.27)
us
ÉC
hF ψ, ψ ∗ i
iff
D
Remarque 6.6.9 Encore une fois la formule (6.27) justifie le nom de fonction d’im-
portance donnée à la fonction propre adjointe ψ ∗ . Puisque ψ et ψ ∗ , comme F , sont
positifs, on en déduit, fort logiquement, qu’une augmentation des fissions, δF ≥ 0,
contribue à une augmentation de la criticité, tandis qu’une augmentation de l’absorp-
tion, δA ≥ 0, engendre une diminution de la criticité.
A− F δψ = −δA + δF − 2 F ψ. (6.28)
keff keff keff
U
IQ
H
1 1 ∗
tes
h A− F δψ, ψ ∗ i = hδψ, A∗ − F ψ∗ i = 0
C
di
keff keff
TE
ter
1 δk
δF − 2 F ψ, ψ ∗ i
in
= h −δA +
keff keff
LY
n
tio
uc
PO
(6.28) est définie, a priori, à l’addition d’un multiple de ψ près. Or, comme on a
p
re
et
io
us
Le facteur multiplicatif effectif n’est pas la seule quantité dont on souhaite calculer
ÉC
iff
la sensibilité aux variations des sections efficaces. Par exemple, des quantités impor-
D
tantes en physique des réacteurs nucléaires sont les taux de réactions, hσ, ψi, où σ est
une section efficace de fission ou d’absorption pour un groupe d’énergie précis. Plus
généralement, nous allons donner la variation d’une fonction régulière j(ψ) à valeurs
réelles.
272 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Proposition 6.6.10 On définit le flux adjoint ou fonction d’importance associée à j
par
N
∗ 1 ∗
p = j 0 (ψ) − hj 0 (ψ), ψiψ ,
H
A − F (6.29)
keff
tes
EC
di
er
où j 0 est la dérivée de j. La variation de j(ψ) sous l’effet de variations δA et δF des
t
T
in
opérateurs de transport/diffusion et fission est
LY
on
cti
hF ψ, pi ∗
PO
1
du
δj = −δA + δF ψ, p −
ro ψ . (6.30)
keff hF ψ, ψ ∗ i
p
re
LE
et
Démonstration. Commençons par montrer que le le problème adjoint (6.29) est bien
n
O
io
posé. Par l’alternative de Fredholm (voir le Théorème 4.2.2 pour ce résultat dans un
us
ÉC
cadre différent) il existe une solution p, unique à l’addition d’un multiple de ψ ∗ près,
iff
D
si le second membre est orthogonal à ψ ce qui est le cas par construction (rappelons
la normalisation kψk2 = hψ, ψi = 1).
En dérivant j(ψ) on obtient
δj = hj 0 (ψ), δψi ,
où δψ est solution de (6.28). La résolution de l’équation (6.28) est très coûteuse car
pour chaque composante des variations δA et δF il faut la résoudre. Remarquons
d’ailleurs que nous n’avions pas besoin de δψ dans le résultat final de la Proposition
E
6.6.8. C’est donc pour éliminer δψ que nous introduisons l’adjoint p solution de (6.29).
U
1 1 δk
N
tes
C
di
ter
in
LY
1 ∗
n
F
keff
uc
PO
d
ro
car hψ, δψi = 0 puisque kψk = 1. On remarque que les membres de gauche des deux
p
re
LE
io
1 δk
us
δF − 2 F ψ, pi.
iff
keff keff
D
E
U
6.6.3 Calcul numérique de la criticité
IQ
N
Pour résoudre un problème de criticité, c’est-à-dire trouver la plus petite valeur
propre du problème spectral (6.19) (en diffusion) ou (6.20) (en transport), la méthode
tes
numérique la plus populaire, et la plus simple, est la méthode de la puissance. Cette
EC
di
méthode permet de calculer la plus grande ou la plus petite valeur propre d’une ma-
ter
trice, ainsi qu’un vecteur propre associé. Pour une matrice quelconque, ou au contraire
T
in
LY
pour une matrice symétrique, la méthode de la puissance n’est pas la plus efficace qui
on
cti
soit. Mais elle est est bien adaptée aux M -matrices irréductibles (pour lesquelles le
PO
du
Théorème 6.2.9 de Perron-Frobenius s’applique) et justement les matrices de discré-
ro
tisation de (6.19) et (6.20) en sont.
p
re
LE
C’est cette méthode de la puissance pour calculer la plus grande valeur propre
et
d’une matrice K, réelle de taille n × n, que nous décrivons maintenant. Nous faisons
n
O
io
l’hypothèse que K est strictement positive et donc qu’on peut lui appliquer le Théo-
us
ÉC
2. Itérations : pour k ≥ 1
U
1. yk = Kxk−1
IQ
du vecteur y,
H
di
Dans le test de convergence ε est un petit nombre réel, typiquement égal à 10−6 .
TE
ter
et
io
k→+∞ k→+∞
us
ÉC
iff
E
U
de K ∗ est aussi strictement positif en vertu du Théorème de Perron-Frobenius, on a
IQ
βn = x0 · e∗n > 0. Une récurrence facile montre que
N
Pn−1 k
H
k
Pn k en + i=1 ββni λλni ei
K x0 i=1 βi (λi ) ei
tes
EC
xk = = P = .
di
n
max(K k x0 ) max ( i=1 βi (λi )k ei ) Pn−1 βi λi k
er
max en + i=1 βn λn ei
t
T
in
LY
on
Comme |λi | < λn on en déduit que xk converge vers en / max(en ). De même, puisque
cti
PO
du
yk = Kxk converge vers λn en / max(en ), on en déduit que max(yk ) converge vers λn .
ro
Si K n’est pas diagonalisable, alors il faut utiliser la base (e1 , · · · , en ) de sa forme
p
re
LE
de Jordan. Pour fixer les idées et simplifier les notations, supposons que tous les
et
vecteurs ei sont en fait des vecteurs propres sauf en−2 qui appartient au sous-espace
n
O
io
spectral de la valeur propre λn−1 = λn−2 sans être vecteur propre. Autrement dit, on
us
ÉC
a
iff
D
toujours vers zéro lorsque k tend vers +∞, même si la convergence est un peu plus
U
lente.
IQ
En pratique, les matrices issues de la discrétisation d’un problème critique sont les
N
inverses de matrices strictement positives, et on cherche plutôt leur plus petite valeur
propre. Décrivons l’algorithme de la puissance “inverse” dans ce cas. On suppose que
H
tes
A est une M -matrice irréductible. On peut donc lui appliquer le Théorème 6.2.11 qui
C
di
affirme que A admet une plus petite valeur propre réelle simple λ1 telle que
TE
ter
in
n
tio
uc
PO
et son vecteur propre associé peut être choisi strictement positif. L’algorithme s’écrit
d
alors.
p ro
re
et
2. Itérations : pour k ≥ 1
n
O
io
us
iff
2. xk = yk / max(yk )
D
E
U
IQ
Proposition 6.6.12 On suppose que A est une M -matrice irréductible. Alors la mé-
thode de la puissance inverse converge, c’est-à-dire que
N
1
H
lim = |λ1 |, lim xk = e1 / max(e1 ).
tes
max(yk )
EC
k→+∞ k→+∞
di
er
La vitesse de convergence est proportionnelle au rapport λ1 /|λ2 |.
t
T
in
LY
on
cti
La démonstration est similaire à celle de la Proposition 6.6.11 et nous la laissons
PO
du
au lecteur en guise d’exercice. pro
re
LE
et
6.7 Exercices
n
O
io
us
ÉC
(Ax)i
f : (R∗+ )n → R∗+ , f (x) = max ,
1≤i≤n xi
3. On rappelle (cf. Proposition 13.1.7 dans [2]) que pour toute matrice M
IQ
X
ρ(M ) ≤ ||M ||∞ = max |mij |.
N
1≤i≤n
H
1≤j≤n
tes
C
ter
(Au)
existe i < j tels que (Au)
uc
PO
ui
i
< uj j . On montrera alors qu’on peut diminuer f (u) en
d
ro
et
n
O
dèle de réacteur à deux groupes de neutrons : les rapides (groupe 1, v ≈ 107 cm s−1 )
ÉC
iff
et les lents (groupe 2, v ≈ 105 cm s−1 ). On sait que les lents fissionnent préférentiel-
D
E
U
IQ
On a les encadrements
N
σa1 ≥ σf 1 + σr , σa2 ≥ σf 2 , σf 2 > σf 1 .
tes
Le nombre de neutrons créés lors d’une fission est ν > 1.
EC
di
er
1. Il est courant de considérer une succession d’états "d’équilibre" sous la forme
t
T
in
d’une suite
LY
on
cti
−∇ · d1 ∇φ(p+1) + σa1 φ(p+1) = ν σf 1 φ(p) + σf 2 φ(p) ,
PO
1 1 1 2
du
−∇ · d2 ∇φ(p+1) + σa2 φ(p+1) = σr φ(p+1) .
ro
2 2 1
p
re
LE
et
io
on admet que
us
ÉC
(p+1) (p)
φ1 ≈ λφ1 , λ > 0.
iff
D
G−1
1 φ = −∇ · (d1 ∇φ) + σa1 φ, G−1
2 φ = −∇ · (d2 ∇φ) + σa2 φ.
IQ
Montrer que
N
tes
C
ter
Montrer que
in
n
tio
3. On utilise une discrétisation de type différences finies sur grille régulière pour
uc
PO
précédent.
n
O
io
us
Indication : pour la question 1 on montrera que la même relation existe pour les itérées
ÉC
iff
de φ2 .
D
E
U
IQ
1. La méthode du page-ranking peut se concevoir dans la version simplifiée sui-
vante. Chaque page est repérée par un indice j entre 1 et n. La matrice d’ad-
N
jacence A = (aij ) des n pages considérées est telle que
tes
aij = 1 ssi la page i pointe vers la page j,
EC
di
er
aij = 0 dans le cas contraire. Par convention, aii = 0. On pose
t
T
in
LY
on
X
cti
dout (i) = aij .
PO
du
j
pro
Soit 0 ≤ α < 1 une "probabilité" de transition. La matrice de toutes les tran-
re
LE
et
io
α 1−α
us
ÉC
pij = + si aij 6= 0,
iff
dout (i) n
D
1−α
pij = si aij = 0.
n
Cette matrice représente une marche au hasard dans la graphe de A, avec une
probabilité α d’aller vers une autre page choisie au hasard dans la liste des
pages "adjacentes". A priori α est proche de 1.
Montrer que les hypothèses du théorème de Perron sont satisfaites par P .
2. Montrer que la valeur propre maximale de P est λ = 1 (cette matrice est dite
E
Remarque : cet algorithme, qui accorde à une page une importance d’autant plus
IQ
grande que son coefficient dans le page rank (vecteur propre à gauche pour la valeur
propre 1) est grand, est la base de fonctionnement du moteur de recherche Google.
N
H
ter
1. Soit un graphe construit à partir d’un maillage. Ce maillage est de type élé-
in
n
tio
de tâches pour les calculs parallèles). Le maillage peut aussi représenter la toile
uc
PO
et
n
O
iff
Soit D la matrice diagonale dont le ième coefficient est égal à la somme des
D
E
U
IQ
soit
t
M ε = D − A + εI = (M ε ) , ε > 0.
N
Cette matrice est appelée Laplacien du graphe pour ε = 0, qui est le cas vrai-
tes
ment intéressant.
EC
di
2. On prend ε > 0. Montrer que la plus petite valeur propre de M ε peut se déter-
t er
T
−1
miner par l’application du théorème de Perron à (M ε ) .
in
LY
on
3. On prend ε = 0. Montrer que la plus petite valeur propre de M 0 est nulle,
cti
PO
indice j.
et
io
X
us
ÉC
x2j = 0.
iff
D
tes
C
di
Exercice 6.13 Soit le modèle structuré en âge pour une population de cellules
TE
ter
in
∂n ∂n
LY
n
∂t ∂xR
uc
∞
PO
n(t, x = 0) = B(y)n(t, y)dy,
d
n(t = 0, x) = n0 (x).
ro
0
p
re
LE
et
io
Z ∞
us
ÉC
E
U
IQ
2. Ecrire le problème spectral adjoint (de solution φ). Montrer qu’il possède une
unique solution φ > 0. Calculer φ pour B(x) = 1.2 × 1{x<1} , et pour B(x) =
N
3 × 1{0.5<x<1} .
H
3. Comment s’appelle φ dans un calcul de neutronique ?
tes
EC
4. Ecrire formellement ce que vaut n(t, ·) pour t grand. La preuve complète se
di
er
trouve dans Transport Equations in Biology [48], page 64.
t
T
in
LY
on
Exercice 6.14 Nous reprenons l’exercice 6.13 avec des hypothèses différentes. Soit
cti
le modèle structuré en taille dans lequel les cellules de taille x se décomposent en deux
PO
du
cellules de taille x2 pro
re
∂n ∂n
LE
(t, x) + (t, x) + B(x)n(t, x) = 4B(2x)n(t, 2x), t > 0, x > 0,
et
∂t ∂x
n
O
n(t, x = 0) = 0,
io
us
ÉC
n(t = 0, x) = n0 (x).
iff
D
et la taille totale Z ∞
xn(t, x)dx
0
sont croissants.
E
2. Ecrire les équations pour les problèmes critiques direct et adjoint, dont les
U
3. On étudie le cas B(x) = b constant dans lequel les calculs sont explicites.
tes
C
ter
∞
X
in
n+1
N (x) = N (−1)n αn e−2 bx
LY
n
tio
n=0
uc
PO
5. A partir de l’égalité
et
n
O
io
∂|N (x)|
us
∂x
iff
D
montrer que Z Z
∞ x
∞
|N (x)|dx =
N (x)sgn N dx.
0 0 2
En déduire que N (x) > 0 pour tout x > 0.
280 CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
Indications : pour la première question, il suffit d’intégrer l’équation en espace contre
la fonction constante égale à 1 d’une part, et contre la fonction x d’autre part. On
N
obtient alors, en supposant que n(t, x) et xn(t, x) tendent vers 0 en +∞,
H
Z ∞ Z ∞
tes
d
EC
n(t, x)dx = 2 B(x)n(t, x)dx ≥ 0,
di
dt
er
0 0
t
T
in
Z ∞ Z ∞
d
LY
on
xn(t, x)dx = n(t, x)dx ≥ 0.
cti
dt 0 0
PO
du
Dans la dernière question, on utilise la convention que sgn(a) = 1 si a > 0, −1 si
pro
a < 0 et 0 si a = 0. On montre alors facilement qu’on peut majorer le membre de
re
LE
et
Z ∞ Z ∞
io
x
us
ÉC
N (x)sgn N dx ≤ |N (x)|dx,
iff
2
D
0 0
avec égalité uniquement si sgn(N (x)) = sgn(N (x/2)). Cette dernière égalité implique
que N ne peut pas changer de signe.
Exercice 6.15 (Un problème avec source) Soit le problème à deux groupes de
neutrons dans un domaine borné Ω
−∇ · (d1 ∇φ1 ) + σa1 φ1 = νσf 2 φ2 + s(x),
−∇ · (d2 ∇φ2 ) + σa2 φ2 = σr φ1 .
E
On considère des conditions de Dirichlet homogènes sur le bord du domaine ∂Ω. Les
U
trons rapides φ1 créés lors d’une fission est ν > 0. La source est positive ou nulle
s(x) ≥ 0.
N
H
(0) (0)
1. On prend φ1 = φ2 = 0. Montrer que la suite définie par
tes
C
(
di
ter
n
tio
uc
est positive.
PO
d
ro
2. Montrer que la convergence géométrique de la suite vers une limite est possible,
p
re
à condition que ν soit suffisamment petit. Quels sont les liens avec le calcul
LE
et
critique ?
n
O
io
(p+2) σf 2 σr (p)
kϕ1 kL2 (Ω) ≤ ν kϕ1 kL2 (Ω)
σa1 σa2
et conclure.
6.7. EXERCICES 281
E
U
IQ
Exercice 6.16 (Analyse de sensibilité) On suppose que le réacteur (décrit à
l’exercice 6.15) est légèrement sous-critique. Au cours du fonctionnement normal,
N
les paramètres vont changer légèrement (les sources s’épuisent, les matériaux s’usent,
H
. . .). Il faut alors recaler le réacteur.
tes
EC
1. On note (σa1 , ν) 7→ λ la fonction égale au facteur effectif. Montrer que
di
ter
T
in
∂λ λ
= .
LY
on
∂ν ν
cti
PO
du
Expliquer pourquoi cette relation est triviale et sans intérêt.
pro
2. Montrer que
re
LE
∂λ
et
< 0.
∂σa1
n
O
io
us
ÉC
Interpréter physiquement.
iff
D
3. Quelle action faut-il tenter de faire si λ est plus petit au bout d’un an en
fonctionnement normal ?
E
U
IQ
N
H
tes
C
di
TE
ter
in
LY
n
tio
uc
PO
d
p ro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
282
ÉC
O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re
ro p C on
d H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
CHAPITRE 6. CALCUL CRITIQUE
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
Chapitre 7 T
in
LY
on
cti
PO
du
ro
Homogénéisation
p
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
nucléaire, qui est un milieu très hétérogène (pour les réacteurs à eau pressurisée, les
N
de transport avec un maillage très fin, ce qui est très coûteux, voire impossible. Aussi,
C
di
TE
pour calculer économiquement une solution approchée, il est d’usage de faire un calcul
ter
local de transport pour chaque assemblage couplé avec un calcul global de diffusion
in
LY
pour des structures périodiques. Celles-ci sont très nombreuses dans la nature ou dans
re
LE
les applications industrielles et on dispose d’une méthode très simple et très puissante
et
n
io
que nous présentons ci-dessous. Néanmoins l’homogénéisation n’est pas réduite au cas
us
ÉC
iff
périodique : il existe aussi des théories plus générales dont nous ne dirons rien ici par
D
souci de simplicité.
Dans une structure périodique, nous notons le rapport de la période sur la
taille caractéristique de la structure. En général, ce paramètre positif est petit, et
l’homogénéisation consiste à effectuer une analyse asymptotique lorsque tend vers
283
284 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
zéro. La limite ainsi obtenue sera dite homogénéisée, macroscopique, ou effective. Dans
le problème homogénéisé la forte hétérogénéité de la structure périodique d’origine
N
est moyennée et remplacée par l’utilisation de coefficients effectifs.
tes
EC
di
7.1 Homogénéisation d’une équation de diffusion
ter
T
in
LY
on
7.1.1 Modèle de diffusion en milieu périodique
cti
PO
du
pro
re
LE
et
n
O
io
us
ÉC
iff
D
"
E
U
IQ
ter
Ω n’est pas constant mais varie périodiquement avec la période dans chacune des
in
x
uc
PO
D
d
p ro
où D(y) est un tenseur (une matrice), défini pour y ∈ Y , qui vérifie la propriété de
re
LE
Y -périodicité
et
n
O
io
D(y + ei ) = D(y) ∀i ∈ {1, ..., N }, avec (ei )1≤i≤N la base canonique de RN , (7.1)
us
ÉC
iff
D
c’est-à-dire que D(y) est périodique de période 1 dans tous les directions principales
(ei )1≤i≤N de l’espace. Ceci assure que x → D x est périodique de période pour
tout > 0. En toute généralité, D(y) est une matrice symétrique non nécessairement
isotrope. On suppose néanmoins que D est coercive et bornée, c’est-à-dire qu’il existe
7.1. HOMOGÉNÉISATION D’UNE ÉQUATION DE DIFFUSION 285
E
U
deux constantes β ≥ α > 0 telles que, pour n’importe quel vecteur ξ ∈ RN et en tout
IQ
point y ∈ Y ,
N
N
X
H
α|ξ|2 ≤ Dij (y)ξi ξj ≤ β|ξ|2 .
tes
EC
i,j=1
di
er
En toute généralité le tenseur D(y) peut être discontinu en y pour modéliser les
t
T
in
discontinuités des propriétés matérielles quand on passe d’une phase (ou matériau) à
LY
on
cti
une autre.
PO
du
Si l’on note f (x) le terme source et si l’on impose des conditions aux limites de
ro
Dirichlet (par souci de simplicité), le problème modèle est
p
re
LE
et
x
− div D ∇u = f dans Ω
n
O
(7.2)
io
u = 0 sur ∂Ω,
us
ÉC
iff
D
dont on sait qu’il admet une unique solution u ∈ H01 (Ω) si f ∈ L2 (Ω). En pratique,
le domaine Ω avec son tenseur de diffusion D x est très hétérogène à une petite
échelle de l’ordre de . La connaissance des détails de la solution à cette si petite
échelle n’est pas nécessaire pour une analyse globale du domaine : en général on se
contente de déterminer son comportement moyen sous l’effet de la source f . D’un point
de vue numérique, résoudre l’équation (7.2) par n’importe quelle méthode raisonnable
nécessite un temps et une mémoire machine considérables si est petit, puisque le pas
du maillage doit être au moins plus petit que , ce qui conduit à un nombre de degrés
de liberté (ou de mailles) pour un niveau donné de précision au moins de l’ordre de
E
tes
di
sur l’approximation du transport par la diffusion, l’idée de base est d’utiliser une
TE
ter
n
tio
uc
PO
+∞
X
d
i u i .
ro
u =
p
re
i=0
LE
et
n
io
iff
d’un milieu homogène équivalent. L’intérêt de cette approche est que les simulations
D
E
U
7.1.2 Développements asymptotiques à deux échelles
IQ
La méthode des développements asymptotiques à deux échelles est une méthode
N
formelle d’homogénéisation qui permet de traiter un très grand nombre de problèmes
tes
posés dans des milieux périodiques. Comme nous l’avons déjà dit, l’hypothèse de
EC
di
départ est de supposer que la solution u de l’équation (7.2) est donnée par un déve-
er
loppement en série de , dit “à deux échelles”, du type
t
T
in
LY
on
+∞
X x
cti
u (x) = i ui x, , (7.3)
PO
du
i=0
pro
où chaque terme ui (x, y) est une fonction de deux variables x ∈ Ω et y ∈ Y = (0, 1)N ,
re
LE
et
pique, tandis que y est dite rapide ou microscopique. Cette série est injectée dans
io
us
ÉC
x x
D
∇ ui x, = −1 ∇y ui + ∇x ui x, ,
où ∇y et ∇x désignent les dérivées partielles par rapport à la variable rapide y et à
la variable lente x. Par exemple, on a
x X +∞ x
∇u (x) = −1 ∇y u0 x, + i (∇y ui+1 + ∇x ui ) x, .
i=0
IQ
x
−−1 divy (D(∇x u0 + ∇y u1 )) + divx (D∇y u0 ) x,
N
+∞
X
H
di
i=0
TE
ter
x
in
n
tio
uc
PO
individuelle, on obtient une “cascade” d’équations (sur le principe qu’une série entière
p
re
de est nulle si et seulement si tous ses coefficients sont nuls). En fait, seuls les trois
LE
et
premiers termes de cette série (en −2 , −1 , et 0 ) suffisent pour notre propos. Pour
n
O
io
résoudre ces équations nous aurons besoin du résultat suivant d’existence et d’unicité.
us
ÉC
iff
1
Lemme 7.1.1 Soit H# (Y ) l’espace de Sobolev des fonctions périodiques de période
D
E
U
1
admet une unique solution v ∈ H#
IQ
(Y )/R (à une constante additive près) si et seule-
ment si Z
N
g(y) dy = 0. (7.4)
H
Y
tes
EC
Démonstration. Vérifions que (7.4) (appelée alternative de Fredholm, voir le Théo-
di
er
rème 4.2.2) est une condition nécessaire d’existence d’une solution. On intègre le
t
T
in
membre de gauche de l’équation sur Y
LY
on
Z Z
cti
PO
et
étant périodique, prend des valeurs égales sur des cotés opposés de Y , tandis que
n
O
nécessairement une moyenne nulle sur Y : c’est (7.4). Nous laissons au lecteur le soin
iff
1
D
d’appliquer le Théorème de Lax-Milgram dans H# (Y )/R pour montrer que (7.4) est
aussi suffisant.
1
Remarque 7.1.2 L’espace de Sobolev H# (Y ) est défini comme l’ensemble des fonc-
tion définies sur RN tout entier, Y -périodiques au sens de (7.1) et qui appartiennent
à H 1 (Ω) pour tout ouvert borné Ω de RN . C’est un espace de Hilbert muni du produit
scalaire usuel de H 1 (Y ). Nous renvoyons à la Remarque 2.2.9 pour plus de détails sur
1
les problèmes aux limites périodiques. L’espace H# (Y )/R est l’ensemble des (classes
1
de) fonctions de H# (Y ) définies à l’addition d’une constante près.
E
U
qui s’interprète comme une équation dans la cellule unité Y avec des conditions aux
H
tes
limites de périodicité. Dans cette équation y est la variable et x n’est qu’un paramètre.
C
di
En vertu du Lemme 7.1.1 il existe une unique solution de cette équation, à une
TE
ter
constante additive près. On en déduit donc que u0 est une fonction constante par
in
LY
rapport à y mais qui peut néanmoins dépendre de x, c’est-à-dire qu’il existe une
n
tio
d
ro
u0 (x, y) ≡ u(x).
p
re
LE
n
O
io
iff
D
qui est une équation pour l’inconnue u1 dans la cellule de périodicité Y . Si on moyenne
le membre de droite dans (7.5) on obtient
Z Z
divy D(y)∇x u(x) dy = D(y)∇x u(x) · n dS(y) = 0
Y ∂Y
288 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
car D(y), étant périodique, prend des valeurs égales sur des faces opposées du cube
Y alors que la normale n change de signe sur des faces opposées. On peut donc
N
appliquer le Lemme 7.1.1 qui affirme que l’équation (7.5) admet une unique solution,
H
à une constante additive près, ce qui nous permet de calculer u1 (x, y) en fonction du
tes
EC
gradient ∇x u(x). On note (ei )1≤i≤N la base canonique de RN . Pour chaque vecteur
di
ei , on appelle problème de cellule l’équation suivante avec condition aux limites de
ter
T
in
périodicité
LY
on
(
cti
− divy D(y) (ei + ∇y wi (y)) = 0 dans Y
PO
du
(7.6)
y → wi (y) ro Y -périodique.
p
re
LE
En vertu du Lemme 7.1.1, (7.6) admet une unique solution wi (à une constante ad-
et
ditive près) que l’on interprète comme le flux local ou microscopique causé par le
n
O
io
courant ou gradient moyen ei . Par linéarité, on calcule facilement u1 (x, y), solution
us
ÉC
iff
XN
∂u
u1 (x, y) = (x)wi (y). (7.7)
i=1
∂xi
En fait u1 est défini à l’addition d’une fonction de x près, mais cela n’importe pas
puisque seul le gradient ∇y u1 joue un rôle dans la suite.
Finalement, l’équation en 0 est
− divy D(y)∇y u2 (x, y) = divy D(y)∇x u1 + divx D(y)(∇y u1 + ∇x u) + f,
E
U
qui est une équation pour l’inconnue u2 dans la cellule de périodicité Y . Selon le
IQ
Lemme 7.1.1, cette équation admet une unique solution, à une constante additive
N
i
tes
di
Y
TE
ter
en Z
tio
uc
Y
p ro
dans laquelle on insére l’expression (7.7) pour u1 (x, y) (qui dépend linéairement de
re
LE
(
O
io
(7.8)
iff
avec
XN Z
∗ ∂u
D ∇x u = D(y) (ej + ∇y wj ) dy.
j=1
∂xj Y
7.1. HOMOGÉNÉISATION D’UNE ÉQUATION DE DIFFUSION 289
E
U
IQ
La condition aux limites de Dirichlet pour u provient du développement asymptotique
appliqué à la même condition aux limites pour u . Le tenseur homogénéisé D∗ est
N
donc défini par ses coefficients
Z
tes
∗
Dij = D(y) (ej + ∇y wj ) · ei dy.
EC
(7.9)
di
Y
er
∗
t
T
De manière équivalente, D est défini par une formule plus symétrique
in
Z
LY
on
∗
Dij = D(y) (ej + ∇y wj (y)) · (ei + ∇y wi (y)) dy,
cti
(7.10)
PO
du
Y
ro
qui s’obtient en remarquant qu’à cause de la formulation variationnelle de (7.6)
p
Z
re
LE
et
Y
io
us
ÉC
Les formules (7.9) ou (7.10) ne sont pas totalement explicites car elles dépendent des
iff
solutions wi des problèmes de cellule que l’on ne peut pas résoudre analytiquement
D
7.1.3 Convergence
La méthode des développements asymptotiques à deux échelles est seulement for-
melle d’un point de vue mathématique. En général, elle conduit heuristiquement à
des résultats corrects, mais elle ne constitue pas une preuve du procédé d’homogé-
E
U
néisation. La raison en est double : d’une part, la série postulée (7.3) ne converge
pas en général, d’autre part, elle n’est pas exacte après les deux premiers termes (ce
IQ
sont les seuls que l’on peut pleinement justifier). En effet, cette série ne vérifie pas les
N
conditions aux limites sur le bord ∂Ω et ne tient pas compte d’éventuels phénomènes
H
de couches limites au voisinage du bord (qui sont pourtant présentes dans la plupart
tes
C
Néanmoins, il est possible de justifier rigoureusement que l’équation (7.8) est bien
ter
in
la solution homogénéisée u lorsque est petit. Nous nous contentons ici d’énoncer ce
tio
d
ro
généisé (7.8), et (wi )1≤i≤N les solutions des problèmes de cellule (7.6). On a
LE
et
XN x
n
√
O
∂u
io
∂xi
iff
i=1
D
En particulier,
XN
∂u x √
ku − ukL2 (Ω) + ∇u (x) − ∇u(x) − (x)(∇y wi ) ≤ C .
i=1
∂xi
L2 (Ω)N
290 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
Il est bon de noter que si le terme correcteur, u1 , est petit (de l’ordre de ) en
norme L2 , il n’en est pas de même en norme H 1 (ou de manière équivalente pour
N
son gradient en norme L2 ) où le terme correcteur est d’ordre 1. Le Théorème 7.1.3
H
se généralise facilement à d’autres types de conditions aux limites (Neumann par
tes
EC
exemple) ou à d’autres types d’équations (diffusion multi-groupes par exemple).
di
ter
T
in
7.2 Homogénéisation en transport
LY
on
cti
PO
du
7.2.1 Homogénéisation d’un modèle stationnaire
pro
re
Les premiers résultats mathématiques sur l’homogénéisation d’équations de trans-
LE
et
port remontent aux travaux de J. Keller et E. Larsen [37] (voir aussi [4], [57]) bien
n
O
Nous allons commencer par considérer une équation stationnaire avec des sources
iff
borné et l’ensemble des vitesses V est, pour simplifier, pris égal à la sphère unité SN −1 .
Pour simplifier les notations nous supposerons que la mesure dv sur la sphère unité
V = SN −1 estRpondérée de manière à ce que l’intégrale corresponde à la moyenne,
autrement dit V dv = 1. On cherche donc la solution u (x, v) de
Z
−1 −2 x x
v · ∇u + σ( ) u −
u dv + σ̃(x, )u
V
x (7.11)
= S(x, , v) dans Ω × V
sur Γ−
E
u (x, v) = 0
U
sections efficaces σ(y), σ̃(x, y) sont des fonctions positives, bornées et Y -périodiques
N
par rapport à la variable rapide y ∈ Y = (0, 1)N . Elles peuvent être éventuellement
H
σ̃(x, y) est régulier par rapport à x. Remarquons que le choix de la “mise à l’échelle”,
di
TE
c’est-à-dire des puissances de , dans (7.11) implique de facto que le milieu est à peine
ter
sous-critique car presque critique à 2 près. En fait, ce choix de mise à l’échelle ga-
in
LY
rantit aussi que l’on obtiendra un modèle homogénéisé de type diffusion (de manière
tio
tout à fait similaire à ce que l’on a fait dans le modèle (4.1) du Chapitre 4). Physi-
uc
PO
quement, ce choix correspond à supposer que le libre parcours moyen d’une particule
p ro
l’équation (7.11) est donnée par un développement en série de , dit “à deux échelles”,
O
io
us
du type
ÉC
iff
+∞
X x
D
u (x, v) = i ui x, , v , (7.12)
i=0
où chaque terme ui (x, y, v) est une fonction de trois variables x ∈ Ω, y ∈ Y = (0, 1)N
et v ∈ V, qui est périodique en y de période Y . En y injectant (7.12) l’équation (7.11)
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 291
E
U
IQ
devient une série en dont les coefficients forment une “cascade” d’équations
Z
x
N
−−2 v · ∇y u0 + σ(y) u0 − u0 dv x, , v
H
V
Z
tes
x
EC
di
−−1 v · ∇y u1 + v · ∇x u0 + σ(y) u1 − u1 dv x, , v
er
V
t
T
in
+∞
X Z
LY
on
i
− v · ∇y ui+2 + v · ∇x ui+1 + σ(y) ui+2 − ui+2 dv
cti
PO
du
i=0
ro i x x
p
+ σ̃(x, y)ui x, , v = S x, , v .
re
LE
et
n
O
io
Pour résoudre ces équations nous aurons besoin du résultat suivant d’existence et
us
ÉC
iff
g(y, v) dy dv = 0. (7.13)
U
V Y
IQ
Démonstration. Tout d’abord il est clair queRla solution φ, si elle existe, n’est définie
N
qu’à l’addition d’une constante près puisque V dv = 1. Vérifions que (7.13) est une
condition nécessaire d’existence d’une solution. On intègre l’équation sur Y et le terme
H
tes
di
Z Z
TE
ter
v · ∇y φ dy = v · nφ ds = 0
in
LY
Y ∂Y
tio
Z Z Z
p ro
σ φ− φ dv dy = g dy
re
LE
V
et
Y Y
n
O
io
Z Z Z Z Z
iff
D
σ(y) φ − φ dv dy dv = g dy dv.
V Y V V Y
R
Comme la fonction φ − V φ dv est de moyenne nulle en v et que σ ne dépend pas de
v, on en déduit bien la condition (7.13). Nous laissons au lecteur le soin d’appliquer les
292 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
résultats d’existence du chapitre 2 (voir la Remarque 2.2.9) pour montrer que (7.13)
est aussi suffisant (voir aussi le Théorème 4.2.2).
N
L’équation en −2 est
H
Z
tes
EC
di
v · ∇y u0 + σ(y) u0 − u0 dv = 0,
er
V
t
T
in
LY
on
qui s’interprète comme une équation dans la cellule unité Y avec des conditions aux
cti
limites de périodicité. Dans cette équation y est la variable et x n’est qu’un paramètre.
PO
du
En vertu du Lemme 7.2.1 il existe une unique solution de cette équation, à une
ro
constante additive près. On en déduit donc que u0 est une fonctions constante par
p
re
LE
rapport à (y, v) mais qui peut néanmoins dépendre de x, c’est-à-dire qu’il existe une
et
io
us
ÉC
u0 (x, y, v) ≡ u(x).
iff
D
qui est une équation pour l’inconnue u1 dans la cellule de périodicité Y . Comme
V = SN −1 est symétrique, on a
Z
v · ∇x u(x) dv = 0,
E
V
U
et le Lemme 7.2.1 affirme que l’équation en −1 admet une unique solution, à une
IQ
gradient ∇x u(x). On note (ei )1≤i≤N la base canonique de RN . Pour chaque vecteur
H
périodicité
di
TE
ter
Z
in
v · ∇y wi + σ(y) wi − wi dv = −v · ei dans Y × V
LY
V (7.14)
tio
uc
y → wi (y, v) Y -périodique.
PO
d
p ro
En vertu du Lemme 7.2.1, (7.14) admet une unique solution wi (à une constante
re
LE
additive près). Par linéarité, on calcule facilement u1 (x, y, v) en fonction des dérivées
et
n
io
us
ÉC
N
iff
X ∂u
D
En fait u1 est défini à l’addition d’une fonction de x près, mais cela n’importera pas
dans la suite.
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 293
E
U
Finalement, l’équation en 0 est
IQ
Z
N
v · ∇y u2 + σ(y) u2 − u2 dv = −v · ∇x u1 − σ̃(x, y)u + S,
H
V
tes
EC
qui est une équation pour l’inconnue u2 dans la cellule de périodicité Y . Selon le
di
er
Lemme 7.2.1, cette équation admet une unique solution, à une constante additive
t
T
in
près, si la condition de compatibilité suivante est vérifiée
LY
on
Z Z
cti
[−v · ∇x u1 (x, y, v) − σ̃(x, y)u(x) + S(x, y, v)] dy dv = 0.
PO
(7.16)
du
Y V pro
On introduit les moyennes
re
LE
Z Z Z
et
n
∗ ∗
O
Y Y V
ÉC
iff
Z Z Z Z
∗ 1
Dij = − vj wi (y, v) dy dv + vi wj (y, v) dy dv . (7.17)
2 Y V Y V
∗
Remarquons
R que l’addition d’une constante à wi ne change pas la valeur de Dij car
v
V j
dv = 0. La définition (7.17) est parfois appelée formule de Kubo. En y insérant
l’expression (7.15) pour u1 (x, y, v) (qui dépend linéairement de ∇x u(x)) l’équation
(7.16) est alors équivalente à l’équation homogénéisée
(
− divx D∗ ∇x u(x) + σ ∗ (x)u(x) = S ∗ (x) dans Ω,
E
(7.18)
U
di
TE
ter
Comme u(x) ne dépend pas de v, on en déduit que cette fonction doit être nulle sur
in
tout le bord ∂Ω. Remarquons qu’à l’ordre suivant 1 il n’est pas possible, en général,
LY
d’imposer que
tio
XN
uc
PO
∂u
(x)wi (y, v) = 0 sur Γ−
d
u1 (x, y, v) ≡
ro
∂xi
p
i=1
re
LE
car, d’une part wi ne dépend pas de x et ne peut donc prendre une valeur particulière
et
n
sur la frontière ∂Ω (différente d’à l’intérieur de Ω), et d’autre part on ne peut pas
O
io
imposer que ∇u(x) s’annule sur ∂Ω puisqu’on a déjà imposé que u(x) s’annule. Cela
us
ÉC
iff
pas correct tel quel, mais qu’il faut lui adjoindre des termes supplémentaires, dits de
“couches limites”, pour qu’il vérifie exactement les conditions aux limites. Pour plus
de détails nous renvoyons le lecteur à [37].
En conclusion, on a formellement établi le résultat suivant.
294 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
Proposition 7.2.2 La solution u de l’équation de transport (7.11), quand tends
vers zéro, est asymptotiquement donnée par
N
x
H
XN
∂u
tes
u (x, v) ≈ u(x) + (x)wi ,v ,
EC
∂xi
di
i=1
er
t
T
in
où wi est solution du problème de cellule (7.14) et u est solution de l’équation homo-
LY
on
généisée de diffusion (7.18).
cti
PO
du
ro
On vérifie que le problème homogénéisé (7.18), une équation de diffusion, est bien
p
re
posé car son tenseur de diffusion est bien coercif. On pourra donc lui appliquer le
LE
et
io
us
iff
D
Démonstration. Soit ξ un vecteur non nul de RN . Nous allons montrer que D∗ ξ ·ξ >
0. Pour cela on introduit la fonction wξ définie par
N
X
wξ (y, v) = ξi wi (y, v)
i=1
v · ∇y wξ + σ(y) wξ − V wξ dv = −v · ξ dans Y × V
(7.19)
U
y → wξ (y, v) Y -périodique.
IQ
disparaît car Z Z
H
1
v · n wξ2 ds = 0
tes
v · ∇y wξ wξ dy =
C
2
di
Y ∂Y
TE
ter
n
Z Z Z
tio
σ wξ − wξ dv wξ dy = − v · ξ wξ dy
uc
PO
Y V Y
p ro
et
Z Z Z Z Z
n
O
io
σ wξ − wξ dv wξ dy dv = − v · ξ wξ dy dv.
us
ÉC
V Y V V Y
iff
D
R
Comme la fonction wξ − V
wξ dv est de moyenne nulle en v, on a aussi
Z Z Z Z
σ wξ − wξ dv wξ dv dy dv = 0.
V Y V V
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 295
E
U
IQ
En combinant les deux on en déduit
Z Z Z 2 Z Z
N
σ wξ − wξ dv dy dv = − v · ξ wξ dy dv = D∗ ξ · ξ
H
V Y V V Y
tes
EC
di
à cause de la définition (7.17) de D . On a donc D∗ ξ · ξ ≥ 0. Montrons que cette
∗
er
∗
R est stricte. Si D ξ · ξ = 0 pour un vecteur ξ 6= 0, alors on en déduit que
inégalité
t
T
in
wξ ≡ V wξ dv est indépendant de v et en reportant dans l’équation (7.19) on obtient
LY
on
cti
PO
et
aux limites de périodicité dans (7.19). Par conséquent, on doit avoir D∗ ξ · ξ > 0.
io
us
ÉC
iff
La formule (7.17) n’est pas totalement explicite car elle dépend des solutions wi
D
des problèmes de cellule que l’on ne peut pas résoudre analytiquement en général. Le
tenseur constant D∗ , qui décrit les propriétés effectives ou homogénéisées du milieu
hétérogène, ne dépend pas du choix du domaine Ω, de la source S, ou des conditions
aux limites sur ∂Ω.
qu’il n’est plus nécessaire de supposer que le milieu est légèrement sous-critique. La
U
qui est, par conséquent, un peu plus compliqué. Pour simplifier nous négligeons la pré-
sence éventuelle de sources et nous nous contentons d’étudier l’évolution d’une donnée
N
initiale. On suppose toujours que le domaine spatial Ω est borné et que R l’ensemble
H
des vitesses est la sphère unité V = SN −1 avec une mesure dv telle que V dv = 1. On
tes
C
ter
∂u Z
in
−1 −2 x −2 x
+ v · ∇u + σ( , v)u = σ̃( , v, v 0 )u (v 0 ) dv 0
LY
n
∂t
tio
V
uc
dans Ω × V,
PO
(7.20)
d
u (t = 0, x, v) = u 0
(x, v) dans Ω × V,
ro
p
u (x, v) = 0 sur Γ− ,
re
LE
et
avec la frontière rentrante Γ− = {x ∈ ∂Ω, v ∈ V, v · n(x) < 0}. La donnée initiale est
n
O
io
us
x
iff
où u0 (x, y, v) est Y -périodique par rapport à la variable y. Les sections efficaces σ(y, v)
et σ̃(y, v, v 0 ) sont positives, bornées et Y -périodiques par rapport à la variable y mais
ne sont pas supposées isotropes, c’est-à-dire qu’elles peuvent dépendre de la vitesse v.
296 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
Néanmoins, nous allons supposer que ce sont des fonctions paires de la vitesse, ce qui
correspond à un milieu “symétrique” ou réversible du point de vue des trajectoires,
N
σ̃(y, v, v 0 ) = σ̃(y, −v, −v 0 ).
H
σ(y, v) = σ(y, −v) et (7.22)
tes
EC
di
Pour prendre en compte la possible non-criticité du problème (7.20) nous modifions
er
notre postulat usuel de développement asymptotique à deux échelles en introduisant
t
T
in
un paramètre supplémentaire λ∗ ∈ R, à déterminer, qui s’interprète comme l’inverse
LY
on
d’un taux de décroissance s’il est positif ou de croissance s’il est négatif. Autrement
cti
PO
du
dit, on suppose que la solution u de l’équation (7.20) s’écrit
p ro
+∞
X x
re
LE
λ∗ t
u (t, x, v) = e− i ui t, x, , v , (7.23)
et
2
n
O
i=0
io
us
ÉC
Lemme 7.2.4 Il existe une valeur propre λ∗ ∈ R et une fonction propre strictement
E
Z
IQ
∗
−λ ψ + v · ∇y ψ + σ(y, v)ψ = σ̃(y, v, v 0 )ψ(y, v 0 ) dv 0 dans Y × V
V (7.24)
y → ψ(y, v)
N
Y -périodique.
H
De plus, λ∗ est aussi valeur propre du problème adjoint de (7.24) pour une fonction
tes
C
di
ter
Z
in
LY
V (7.25)
y → ψ ∗ (y, v)
uc
PO
Y -périodique,
d
p ro
propre λ∗ est simple et de plus petit module, parmi toutes les valeurs propres, pour
et
n
O
chacun de ces deux problèmes. Par ailleurs, parmi toutes les fonctions propres pos-
io
us
iff
D
Remarque 7.2.5 A cause de la condition de symétrie en vitesse (7.22) sur les sec-
tions efficaces, il est facile de vérifier que la fonction propre adjointe ψ ∗ est simplement
donnée par
ψ ∗ (y, v) = ψ(y, −v).
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 297
E
U
IQ
Par ailleurs, puisque les fonctions propres sont définies à un coefficient multiplicatif
près, on décide de les normaliser de manière à ce que
N
Z Z
H
ψ(y, v)ψ ∗ (y, v) dy dv = 1. (7.26)
tes
EC
Y V
di
er
Lemme 7.2.6 Soit un terme source S(y, v) ∈ L2 (Y × V). Le problème
t
T
in
Z
LY
on
cti
∗
−λ φ + v · ∇y φ + σ(y, v)φ = σ̃(y, v, v 0 )φ(y, v 0 ) dv 0 + S(y, v)
PO
du
V (7.27)
ro
dans Y × V,
y → φ(y, v)
p
Y -périodique,
re
LE
et
n
O
admet une solution φ(y, v) ∈ L2 (Y × V), unique à l’addition près d’un multiple de la
io
us
ÉC
Z Z
D
∗
où ψ (y, v) est la première fonction propre adjointe, solution de (7.25).
Y V Y V
U
tes
Y V V Z Z Z
C
di
ter
Y V V
in
LY
On fait ainsi apparaître l’équation pour ψ ∗ en facteur de φ dans la somme de ces deux
tio
uc
intégrales, qui s’annule donc, ce qui conduit à (7.28). On admettra que la condition
PO
et
Z
n
O
io
∗
−λ u0 + v · ∇y u0 + σu0 = σ̃u0 dv 0 , (7.29)
us
ÉC
V
iff
D
qui s’interprète comme un problème aux valeurs propres dans la cellule unité Y avec
des conditions aux limites de périodicité. Autrement dit, λ∗ est une valeur propre et
u0 une fonction propre. D’un point de vue physique, nous calculons des solutions qui
sont des densités de particules, c’est-à-dire qui ont la propriété d’être positives. Or,
298 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
d’après le Lemme 7.2.4, seule la fonction propre ψ, associée à la plus petite valeur
propre λ∗ , est positive. Donc, dans l’équation (7.29), le paramètre λ∗ qui vient du
N
développement asymptotique (7.23) est bien la plus petite valeur propre donnée par
H
le Lemme 7.2.4. De plus, comme cette valeur propre est simple, la fonction propre u0 ,
tes
EC
solution de (7.29), est nécessairement proportionnelle à ψ. Autrement dit, il existe
di
une fonction u(t, x), indépendante de (y, v), telle que
er
t
T
in
LY
on
u0 (t, x, y, v) ≡ u(t, x) ψ(y, v).
cti
PO
du
L’équation en −1 est
ro
Z
p
re
LE
∗
−λ u1 + v · ∇y u1 + σu1 = σ̃u1 dv 0 − v · ∇x u0 , (7.30)
et
V
n
O
io
us
qui est une équation pour l’inconnue u1 dans la cellule de périodicité Y avec la source
ÉC
iff
Z Z
v · ∇x u0 (t, x) ψ ∗ (y, v) dy dv = 0,
Y V
Or, dans la Remarque 7.2.5 on a montré que ψ ∗ (y, v) = ψ(y, −v), et comme V = SN −1
E
est symétrique, on a
U
Z Z Z Z
IQ
Y V ZY ZV (7.31)
H
Y V
di
TE
ter
c’est-à-dire que la condition (7.28) est bien satisfaite. L’équation (7.30) admet donc
in
∇x u(t, x). On note (ei )1≤i≤N la base canonique de RN . Pour chaque vecteur ei ,
tio
uc
PO
périodicité
p
Z
re
LE
et
∗
−λ wi + v · ∇y wi + σwi = σ̃wi dv 0 − v · ei ψ dans Y × V
n
O
(7.32)
io
V
y → w (y, v) Y -périodique.
us
ÉC
i
iff
D
Par linéarité, on a
XN
∂u
u1 (t, x, y, v) = (t, x)wi (y, v) + C(t, x)ψ(y, v), (7.33)
i=1
∂xi
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 299
E
U
IQ
où C(t, x) est n’importe quelle fonction indépendante de (y, v) (sa valeur n’aura au-
cune importance dans la suite).
N
Finalement, l’équation en 0 est
H
Z
tes
∂u0
EC
∗
−λ u2 + v · ∇y u2 + σu2 = σ̃u2 dv 0 − v · ∇x u1 − ,
di
∂t
er
V
t
T
in
qui est une équation pour l’inconnue u2 dans la cellule de périodicité Y . Selon le
LY
on
Lemme 7.2.6, cette équation admet une solution, unique à l’addition près d’un multiple
cti
PO
du
de ψ, si la condition de compatibilité suivante est vérifiée
Z Z ro
∂u0
p
ψ ∗ dy dv = 0.
re
−v · ∇x u1 −
LE
(7.34)
∂t
et
Y V
n
O
Z Z
D
∗
Dij = − vj wi (y, v)ψ ∗ (y, v) dy dv. (7.35)
Y V
Remarquons que l’addition d’une fonction C(t, x)ψ(y, v) à wi ne change pas la va-
∗
leur de Dij à cause de la relation (7.31). En y insérant l’expression (7.33) pour
u1 (t, x, y, v) (qui dépend linéairement de ∇x u(t, x)) l’équation (7.34) est alors équi-
valente à l’équation homogénéisée
∂u ∗ +
∂t − divx D ∇x u = 0 dans Ω × R ,
E
(7.36)
u(t = 0, x) = ũ0 (x)
U
dans Ω,
sur ∂Ω × R+ .
IQ
u=0
La condition aux limites de Dirichlet pour u provient du développement asymptotique
N
appliqué à la même condition aux limites pour u . La donnée initiale est définie par
H
Z Z
tes
C
ter
V Y
in
n
tio
et
!
ÉC
x x
iff
XN
∗
− λ2t ∂u
D
E
U
IQ
Une application typique de la Proposition 7.2.7 est le calcul de la puissance neu-
tronique dans un réacteur nucléaire. Un réacteur est un milieu très hétérogène
N
à structure périodique (les assemblages de combustibles ou bien la cellule composée
H
d’un barreau de combustible entouré d’eau). Un calcul “exact” est soit impossible,
tes
EC
soit très couteux en temps de calcul, aussi est-il d’usage de faire des calculs appro-
di
er
chés basés sur le premier terme de la formule (7.37). Au lieu de calculer la solution
t
T
in
“exacte” u on calcule la solution “reconstruite par homogénéisation”, c’est-à-dire le
LY
on
λ∗ t
produit e− 2 ψ x , v u(t, x). Autrement dit, on fait un calcul local en transport et
cti
PO
un calcul global en diffusion. Une comparaison entre ces deux solutions, moyennées
du
ro
en vitesse, est visible à la Figure 7.2. On y remarque que la solution exacte ne vérifie
p
pas la condition aux limites de Dirichlet, contrairement à celle reconstruite par ho-
re
LE
et
iff
1.1
D
’Reconstructed Flux’
’Reference Flux’
1
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
E
U
0.4
IQ
0.3
N
0.2
H
tes
C
0.1
di
TE
ter
0
in
0 20 40 60 80 100
LY
n
tio
uc
PO
Figure 7.2 – Comparaison entre une solution exacte de l’équation du transport (trait
p ro
pointillé) et une solution reconstruite par homogénéisation (trait plein) (source : [4]).
re
LE
et
n
ψψ ∗ θξ
O
Y
io
Remarque 7.2.8 On aurait pu ajouter un terme du type σ(x, x , v)u dans l’équation
us
ÉC
! !
iff
de transport (7.20)
1 qui ne serait apparu que dans l’équation en 0 et aurait fait appa-
D
∗
2
θ v · (ψ∇ψ
raître un terme−supplémentaire σ ∗ (x)u + ψ ∗ ∇ψ)dy
dans dv homogénéisée (7.36), similaire
l’équation
2 V Y ξ
au terme d’ordre!zéro " !
! dans l’équation !
homogénéisée (7.18)#de la section précédente.
Cela ne change+en rienψles∗ problèmes aux "valeurs propres" pour ψ et ψ ∗ , ni les pro-
θ ξ θξ σ̃ψ dv − σ̃θξ ψ dv dy dv
V ! Yw
blèmes de cellule pour !i. V V
=− v · ξ ψψ ∗ θξ dy dv = D∗ ξ · ξ
V Y
D∗
ψ ψ∗
! !
v · (ψ∇ψ ∗ + ψ ∗ ∇ψ) = ψ ∗ σ̃ψ dv " − ψ σ̃ ∗ ψ ∗ dv " .
V V
! ! ! ! " ! ! #
θξ2 v·(ψ∇ψ ∗ +ψ ∗ ∇ψ)dy dv = θξ2 ψ ∗ σ̃ψ dv " − ψ σ̃ ∗ ψ ∗ dv " dy dv.
V Y V Y V V
v v"
7.2. HOMOGÉNÉISATION EN TRANSPORT 301
E
U
Lemme 7.2.9 Le tenseur D∗ est défini positif.
IQ
N
Démonstration. La preuve est parallèle à celle du Lemme 7.2.3 (voir [4]). Pour tout
H
vecteur non nul ξ ∈ RN nous allons montrer que D∗ ξ · ξ > 0. Pour cela on introduit
tes
EC
la fonction θξ définie par
di
N
er
X wi (y, v)
t
T
θξ (y, v) = ξi
in
ψ(y, v)
LY
on
i=1
cti
PO
y ξ σ̃ψ dv − dans Y × V
ψ V ψ V
et
(7.38)
n
O
y → θξ (y, v) Y -périodique.
io
us
ÉC
iff
On multiplie l’équation (7.38) par ψψ ∗ θξ et on intègre par parties sur Y pour obtenir
D
Z Z
1
− θ2 v · (ψ∇ψ ∗ + ψ ∗ ∇ψ)dy dv
2 V Y ξ
Z Z Z Z
+ ψ ∗ θξ θξ σ̃ψ dv 0 − σ̃θξ ψ dv 0 dy dv (7.39)
VZ Y Z V V
=− v · ξ ψψ ∗ θξ dy dv = D∗ ξ · ξ
V Y
Z Z
v · (ψ∇ψ ∗ + ψ ∗ ∇ψ) = ψ ∗ σ̃ψ dv 0 − ψ σ̃ ∗ ψ ∗ dv 0 .
N
V V
H
tes
On en déduit que
C
di
Z Z Z Z Z Z
TE
ter
V Y V Y V V
tio
uc
PO
Z Z Z Z Z Z
p
re
σ̃ ∗ ψ ∗ dv 0 dy dv = ψ∗ σ̃θξ2 ψ dv dy dv 0 .
LE
θξ2 ψ
et
V Y V V Y V
n
O
io
us
iff
Z Z Z Z Z Z
D
1 1
− θξ2 ψ ∗ σ̃ψ dv 0 dy dv + ψ∗ σ̃θξ2 ψ dv dy dv 0
2 V Y 2 V Y
Z Z ZV Z V
∗ 0
+ ψ θξ θξ σ̃ψ dv − σ̃θξ ψ dv dy dv = D∗ ξ · ξ ,
0
V Y V V
302 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
IQ
c’est-à-dire
Z Z Z
1
N
2
σ̃ψ(v 0 )ψ ∗ (v) (θξ (v) − θξ (v 0 )) dv dy dv 0 = D∗ ξ · ξ.
2
H
V V Y
tes
EC
On a donc D∗ ξ · ξ ≥ 0. Montrons que cette inégalité est stricte. Si D∗ ξ · ξ = 0 pour
di
er
un vecteur ξ 6= 0, alors on en déduit que θξ (v) est indépendant de v et en reportant
t
T
in
dans l’équation (7.38) on obtient
LY
on
cti
PO
et
aux limites de périodicité dans (7.38). Par conséquent, on doit avoir D∗ ξ · ξ > 0.
io
us
ÉC
iff
D
7.3 Exercices
Exercice 7.1 On considère une équation de diffusion avec convection et absorption
− div D x ∇u + V x · ∇u + σ x u = f dans Ω,
u = 0 sur ∂Ω,
coercif.
U
IQ
diffusion D∗ est donné par la formule "usuelle" (7.10) et que la vitesse ho-
H
moyennes.
di
TE
ter
n
tio
Z −1
uc
PO
1
d
? −1
D = D (y) dy .
p ro
0
re
LE
et
io
coefficient de diffusion sur la cellule unité Y = (0, 1)2 est du type D(y) = d(y)I
us
ÉC
avec
iff
D
E
U
IQ
Indications : le cas mono-dimensionnel est un des très rares cas où on peut calculer
explicitement des coefficients homogénéisés. Le cas de la question 3, appelé "struc-
N
ture laminée", est "quasi mono-dimensionnel" car d(y) est indépendant de y2 . On se
H
rappelera que les solutions des problèmes de cellule sont des solutions "faibles", ou
tes
EC
variationnelles, ou au sens des distributions. Remarquons enfin que, pour la question
di
3, la matrice D∗ n’est pas scalaire (ce qui correspond à un milieu effectif non-isotrope)
ter
T
in
alors même que la matrice D était scalaire (milieu isotrope).
LY
on
cti
Exercice 7.2 (Amortissement/amplification à moyenne nulle) Dans ce pro-
PO
du
blème (assez difficile) on va considérer l’équation instationnaire de diffusion avec un
ro
grand coefficient d’amortissement ou d’amplification
p
re
LE
∂u 1 x x
et
∂t + σ u − div D ∇u = 0 dans Ω × (0, T ),
n
O
io
us
ÉC
u = 0 sur ∂Ω × (0, T ),
iff
D
x
u (t, x) = i ui (t, x, )
U
IQ
i=0
où les fonctions y → ui (t, x, y) sont Y -périodiques. Ecrire les équations satis-
N
comme
di
TE
N
X
ter
∂u0
u1 (t, x, y) = w0 (y)u0 (t, x) + wk (y) (t, x)
in
∂xk
LY
k=1
tio
et
∂u0
iff
∂t
avec des formules précises pour σ ∗ , V ∗ et D∗ . En utilisant les problèmes de
cellule, montrer que V ∗ = 0 et σ ∗ ≤ 0 (ce qui montre en particulier qu’il n’y a
pas de terme convectif dans l’équation homogénéisée).
304 CHAPITRE 7. HOMOGÉNÉISATION
E
U
Indications : pour calculer V ∗ et le signe de σ ∗ utiliser les formulations variationnelles
IQ
pour w0 et (wk )1≤k≤N .
N
Exercice 7.3 (Homogénéisation avec fort amortissement) On étudiera dans
tes
cet exercice (difficile) l’équation instationnaire
EC
di
∂u 1 x x
er
t
T
∂t + 2 σ u − div D ∇u = 0 dans Ω × (0, T ),
in
LY
on
u = 0 sur ∂Ω × (0, T ),
cti
PO
du
u (x, 0) = uin (x) p ro dans Ω,
et
io
iff
asymptotique suivant
D
λ∗ t +∞
− X x
u (t, x) = e 2 i ui (t, x, )
i=0
Perron-Frobenius).
IQ
σ(y)w − divy (D(y)∇y w) − λ∗ w = g dans Y,
H
(7.41)
tes
y → w(y) Y -périodique.
C
di
TE
ter
1
Montrer que si w ∈ H# (Y ) est une solution, alors w + Cψ est aussi une solu-
in
tion pour toute constante C. Montrer qu’une condition nécessaire pour pouvoir
LY
n
tio
Y
p
re
LE
1
suffisante pour l’existence d’une solution w ∈ H# (Y ) de (7.41), qui est unique
n
O
io
iff
E
U
IQ
où (zk )1≤k≤N sont des solutions de nouveaux problèmes de cellule à déterminer.
5. Ecrire la condition de compatibilité nécessaire et suffisante pour résoudre en
N
u2 . Montrer que l’équation homogénéisée est du type
tes
EC
∂u
− divx (D∗ ∇x u) = 0
di
dans Ω × (0, T ),
er
∂t
t
T
in
avec une expression explicite pour D∗ en fonction des (zk ).
LY
on
cti
Indications : pour la question 3, multiplier l’équation (7.41) par ψ et intégrer par
PO
du
1
parties. On rappelle que l’espace H# (Y ) de fonctions périodiques est défini à la Re-
pro
marque 7.1.2. De manière générale il faut suivre la méthode de la section 7.2.2, en plus
re
LE
io
us
ÉC
iff
asymptotique suivant
IQ
+∞
X +∞
X
N
x
u (x) = i ui (x, ) et λ = i λi
H
tes
i=0 i=0
C
di
TE
n
tio
2. En déduire que u0 (x, y) ne dépend pas de y, et que u1 (x, y) peut s’écrire comme
uc
PO
N
X
ro
∂u0
p
∂xk
et
k=1
n
O
io
iff
E
U
IQ
Indication : pour la dernière question utiliser le théorème de Krein-Rutman ou Perron-
Frobenius.
N
Exercice 7.5 (Modélisation physico-numérique) (difficile) On va étudier dans
tes
cet exercice un calcul critique à un groupe de neutrons
EC
di
νσf (x)
er
− div(d(x)∇φ(x)) + σa (x)φ(x) = φ(x).
t
T
in
λ
LY
on
La structure en espace est hétérogène (en pratique 40 000 crayons "c" de combustibles)
cti
PO
du
Ω = ∪c Ωc
pro
re
C’est pourquoi les fonctions d, σs et sσf sont variables en espace. L’exercice qui suit
LE
et
est tiré de Méthodes mathématiques en neutronique [49] (page 194) par J. Planchard.
n
O
io
iff
φ(x) = u(x)ψ(x)
D
dans lequel ψ est le flux neutronique obtenu par un calcul critique crayon par crayon
(avec une condition de Neumann homogène au bord de chaque crayon). L’idée sous-
jacente est que u varie peu (en espace) même si d(x), σa (x), σf (x) et ψ(x) varient
beaucoup en espace.
1. Ecrire les équations pour ψ en notant λc la valeur propre critique sur chaque
crayon (c’est donc une fonction constante par morceaux sur chaque crayon).
Expliquer pourquoi ψ > 0.
2. Montrer que l’équation réduite pour u s’écrit, dans chaque crayon,
E
U
ψ ψ
− div(dψ∇u) + νσf u − d∇ψ.∇u = νσf u.
IQ
λc λ
3. Montrer que, si on multiplie encore par ψ, l’équation réduite pour u devient
N
H
ψ2 ψ2
− div(dψ 2 ∇u) + νσf u = νσf u.
tes
C
λc λ
di
TE
ter
4. Montrer que les conditions aux limites entre le crayon a et le crayon b s’écrivent
LY
n
tio
à l’interface (x ∈ Ωa ∩ Ωb )
uc
PO
et
et
io
iff
Indications : la deuxième équation réduite pour u est plus avantageuse que la première
D
car elle conduit à rechercher les valeurs propres d’un problème auto-adjoint, ce qui
est beaucoup plus facile. D’autre part, on peut lui appliquer les formules de moyennes
homogénéisées pour les coefficients obtenues à l’Exercice 7.4.
E
U
IQ
N
H
tes
EC
di
ter
T
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T
in
LY
on
cti
PO
du
accélération, 206, 221 facteur multiplicatif effectif, 265
pro
fission, 18, 276
adjoint, 117, 140, 226, 236, 240, 264, 296
re
LE
advection, 8 flux, 18
et
n
io
us
iff
consistance, 179
tes
C
convergence, 185
di
Hölder, 126
TE
homogénéisation, 283
in
courant, 2, 18
LY
implicite, 178
uc
PO
isotrope, 13, 18
p
302
et
n
iff
311
312 INDEX
E
U
IQ
méthode de bissection spectrale récursive, problème homogénéisé, 288, 293, 299
278
N
méthode de la puissance, 273 quadrature, 198
H
méthode de Monte-Carlo, 121
tes
réflexion diffuse, 112
EC
méthode des caractéristiques, 40
di
réflexion spéculaire, 111
er
méthode des probabilités de collision, 214
t
rayon spectral, 205, 275
T
in
méthode du flux pair, 216, 222
LY
on
méthode intégrale, 214 série formelle, 136
cti
masse critique, 260
PO
du
scattering, 18, 23
M -matrice, 228 ro scattering isotrope, 10
p
matrice irréductible, 229
re
LE
mesure de Radon, 89
io
modérateur, 16
ÉC
opacité, 25
IQ
taux d’absorption, 8, 91
ordonnées discrètes, 194, 211 taux d’amortissement, 39, 77
N
taux de transition, 8, 91
tes
C
pas d’espace, pas de temps, 177 théorème de Krein-Rutman, 235, 304, 306
LY
transfert radiatif, 22
io
Wielandt, 275
ÉC
O
ÉC LE
O D PO
LE iff
us
io
LY
D n T
et
PO
iff re
us p
EC
io ro
LY
n du H
et TE cti N
re
ro p C on
d H in IQ
uc t er U
tio
n
N di
tes E
in IQ
ter U
di
tes E
313
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Introduction à la génétique moderne. P. Monget et R. A. Veitia. 324 pages - ISBN 978-2-7302-1620-3.
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Bioinformatique. Génomique et post-génomique - F. Dardel et F. Képès - 250 pages - ISBN 2-7302-0927-1
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Chimie
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Chimie moléculaire des éléments de transition - F. Mathey et A. Sevin - 300 pages - ISBN 2-7302-0714-7
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Les orbitales moléculaires dans les complexes - avec Exercices et Corrigés - Y. Jean
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350 pages - ISBN 2-7302-1024-5
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Chimie moléculaire, sol-gel et nanomatériaux - R. Corriu et Nguyen T.-A.
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Introduction à la chimie quantique - P. Hiberty et Nguyen T.-A. - 320 pages - ISBN 978-2-7302-1485-8
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112 pages - ISBN 978-2-7302-1333-2
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ISBN 978-2-7302-1568-8
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Économie du climat. Pistes pour l’après-Kyoto - J.-P. Ponssard et O. Godard - 314 pages
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ISBN 978-2-7302-1576-3
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Éléments d’analyse et d’algèbre (et de théorie des nombres) - Nouvelle édition - P. Colmez - 678 pages
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Transversalité, Courants et Théorie de Morse. Un cours de topologie différentielle (exercices proposés par François
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Labourie) - F. Laudenbach - 200 pages - ISBN 978-2-7302-1585-5
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Milieux continus en transformations finies. Hyperélasticité, Rupture, Élastoplasticité - C. Stolz - 278 pages -
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ISBN 978-2-7302-1562-6
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Éléments d’analyse et d’algèbre (et de théorie des nombres) - P. Colmez -488 pages-ISBN 978-2-7302-1563-3
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Cours d’analyse - J.-M. Bony - 272 pages - ISBN 2-7302-0775-1
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Calcul différentiel et intégral - F. Laudenbach - 220 pages - ISBN 2-7302-0724-4
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Méthodes mathématiques pour les sciences physiques - J.-M. Bony - 217 pages - ISBN 2-7302-0723-6
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ISBN 978-2-7302-1584-8
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Pavages - XUPS 2001 - N. Berline et C. Sabbah (Comité éditorial) - 112 pages - ISBN 2-7302-0855-0
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Graphes- XUPS 2004 - N. Berline et C. Sabbah (Comité éditorial) - 84 pages - ISBN 2-7302-1182-9
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et C. Sabbah (Comité éditorial) - 152 pages - ISBN 978-2-7302-1366-0
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EC
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N. Berline, A. Plagne et C. Sabbah (Comité éditorial) - 160 pages - ISBN 978-2-7302-1418-6
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Géométrie tropicale - XUPS2008 - P. Harinck, A. Plagne et C. Sabbah (Comité éditorial)
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Les représentations linéaires et le grand théorème de Fermat - XUPS2009 - P. Harinck, A. Plagne et
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C. Sabbah (Comité éditorial) - 140 pages - ISBN 978-2-7302-1566-4
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Henri Cartan & André Weil mathématiciens du xxe siècle - XUPS2012 - P. Harinck, A. Plagne et C. Sabbah
(Comité éditorial) - 190 pages - ISBN 978-2-7302-1610-4
Des problèmes à N corps aux Tokamaks - XUPS2015 - P. Harinck, A. Plagne et C. Sabbah (Comité édito-
rial) - 88 pages - ISBN 978-2-7302-1643-2
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Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2002-2003 - 390 pages - ISBN 2-7302-1041-5
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IQ
Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2004-2005 - 404 pages - ISBN 2-7302-1221-3
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Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2005-2006 - 366 pages - ISBN 2-7302-1335-X
Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2006-2007 - 444 pages - ISBN 978-2-7302-1414-8
tes
Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2008-2009 - 308 pages - ISBN 978-2-7302-1567-1
EC
di
Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2009-2010 - 342 pages - ISBN 978-2-7302-1613-5
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Séminaires, équations aux dérivées partielles - Année 2011-2012 - 491 pages - ISBN 978-2-7302-1617-3
t
T
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Séminaires Laurent Schwartz, EDP et applications - Année 2012-2013 - 356 pages - ISBN 978-2-7302-1626-5
LY
on
Séminaires Laurent Schwartz, EDP et applications - Année 2013-2014 - 262 pages - ISBN 978-2-7302-1633-3
cti
PO
Séminaires Laurent Schwartz, EDP et applications - Année 2014-2015 - 332 pages - ISBN 978-2-7302-1650-0
du
Séminaires Laurent Schwartz, EDP et applications - Année 2015-2016 - 264 pages - ISBN 978-2-7302-1658-6
ro
p
Séminaires Laurent Schwartz, EDP et applications - Année 2016-2017 - 258 pages - ISBN 978-2-7302-1671-5
re
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n
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io
Mathématiques appliquées
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Une exploration des signaux en ondelettes - S. Mallat - 654 pages - ISBN 2-7302-0733-3
D
Systèmes hyperboliques de lois de conservation. Application à la dynamique des gaz - F. Dubois, B. Després
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Simulation stochastique et méthodes de Monte-Carlo - C. Graham et D. Talay - 210 pages - ISBN 978-2-
H
7302-1582-4
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C
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TE
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Aléatoire. Introduction à la théorie et au calcul des probabilités - S. Méléard - 280 pages - ISBN 978-2-7302-
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Bases mathématiques de la théorie des jeux - R. Laraki, J. Renault, S. Sorin - 186 pages - ISBN 978-2-7302-
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1611-1
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ISBN 978-2-7302-1616-6
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Recherche opérationnelle : aspects mathématiques et applications - J.-F. Bonnans et S. Gaubert - 398 pages -
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ISBN 978-2-7302-1641-8
Mécanique
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E
U
175 pages - ISBN 2-7302-0764-5
IQ
Mécanique des milieux continus - J. Salençon
N
Tome 1 - Concepts généraux - 390 pages - ISBN 978-2-7302-1245-8 (avec CD-Rom)
Tome 2 - Thermoélasticité - 344 pages - ISBN 978-2-7302-1419-3 (avec CD-Rom)
tes
Tome 3 - Milieux curvilignes - 162 pages - ISBN 978-2-7302-1644-9 (Nouvelle édition 2016)
EC
di
er
de l’Élasto-plasticité au Calcul à la rupture - J. Salençon
t
T
in
(accompagné d’un CD-Rom réalisé par J. Salençon) - 266 pages - ISBN 978-2-7302-0915-1
LY
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PO
Viscoélasticité pour le calcul des structures - J. Salençon - 160 pages - ISBN 978-2-7302-1557-2
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Stabilité des matériaux et des structures - C. Stolz - 206 pages - ISBN 2-7302-1076-8
re
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Vibrations des structures couplées avec le vent - P. Hémon - 144 pages - ISBN 2-7302-1332-5
Analyse des solides déformables par la méthode des éléments finis - M. Bonnet et A. Frangi
E
316 pages - 2-7302-1349-X
U
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Modélisation et calcul des milieux continus - P. Le Tallec - 560 pages - ISBN 978-2-7302-1494-0
N
tes
C
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Sport Physics - Paris MMXII - Sous la direction de C. Clanet - 640 pages - ISBN 978-2-7302-1615-9
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Physique
n
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ISBN 978-2-7302-1661-6
Semi-conducteurs : les bases de la théorie k.p - G. Fishman - 742 pages - ISBN 978-2-7302-1497-1
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E
U
Mécanique quantique - J.-L. Basdevant et J. Dalibard
IQ
(accompagné d’un logiciel téléchargeable développé par M. Joffre) 520 pages - ISBN 978-2-7302-0914-4
N
Problèmes quantiques - J.-L. Basdevant et J. Dalibard - 214 pages - ISBN 2-7302-1117-9
tes
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Principes de la cosmologie - J. Rich, adaptation française J.-L. Basdevant - 400 pages - ISBN 2-7302-0925-5
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Introduction à la relativité - A. Rougé - 188 pages - ISBN 978-2-7302-0940-3
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Relativité restreinte. La contribution d’Henri Poincaré - A. Rougé - 288 pages - ISBN 978-2-7302-1525-1
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Introduction à la physique subatomique - A. Rougé - 448 pages - ISBN 2-7302-1231-0
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Physique statistique et illustrations en physique du solide. - C. Hermann - 292 pages - ISBN 978-2-7302-1022-5
n
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us
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Bases physiques de la plasticité des solides - J.-C. Tolédano - 264 pages - ISBN 978-2-7302-1378-3
D
Physique des électrons dans les solides. Structure de bandes, Supraconductivité et Magnétisme. H. Alloul
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E
U
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N
H
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C
di
TE
ter
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PO
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iff
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www.editions.polytechnique.fr
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cti
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