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1. Introduction
L’utilisation des matériaux nécessite de connaitre les caractéristiques fonctionnelles
(propriétés) de chaque matériaux. La connaissance de ces propriétés permet non
seulement de prévoir ou de prédire le comportement en service de chaque matériau, mais
aussi de comparer les matériaux entre eux. Le succès dans la réalisation de nouveaux
objets est fortement influencé par les propriétés des matériaux utilisés et leur disponibilité.
Donc, tout progrès technologique est souvent lié au développement de matériaux ayant des
propriétés améliorées ou nouvelles.
3. Propriétés mécaniques
Le coefficient de Poisson
Lorsqu’on sollicite une tige d’un matériau à la traction dans le sens longitudinale, on
observe un allongement. Il est possible que le matériau subisse aussi un rétrécissement de
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Le module de compressibilité
une compression hydrostatique sous une pression p permet de définir le module de
compressibilité K (ou χ) du matériau, en MPa, à partir de la variation relative de
volume :
Dans le cas courant d’un matériau isotrope (matériau ayant les mêmes propriétés dans
toutes les directions), deux modules d’élasticité (E et ν, par exemple) suffisent à caractériser
son comportement élastique. Les constantes E, ν, G et K ne sont donc pas indépendantes,
mais peuvent toutes s’exprimer en fonction de deux d’entre elles grâce aux relations :
Un matériau est fragile lorsqu’il peut se rompre brutalement, sans se déformer d’abord
plastiquement. Exemple : le verre, la fonte, les céramiques, le béton…
Un matériau est ductile lorsqu’il peut être étiré, allongé et déformé avant de se rompre
Exemple : l’aluminium, l’étain, l’acier doux, l’or …
3.1.4. La dureté
La dureté d’un matériau est définie comme la résistance qu’il oppose à la pénétration
d’un corps plus dur que lui. Par exemple, l’acier est plus dur que l’aluminium. Pour mesurer
la dureté d’un matériau on se sert généralement d’un autre corps à très grande rigidité (cas
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du diamant) en forme de bille ou de cône qui est appuyé avec force sur le matériau. Le
niveau de dureté est alors évalué par la profondeur de pénétration du corps dure dans le
matériau.
3.1.6. Malléabilité
La malléabilité est la facilité avec laquelle un matériau se laisse façonner, étendre et
aplatir en feuille mince sous un effort de compression. Les procédés de compression sont :
le forgeage (martèlement) et le laminage (rouleau compresseur). L’or, l’argent et le plomb
sont très malléables. La malléabilité croit avec l’augmentation de la température.
3.1.8. Fatigue
La fatigue est la détérioration d’un matériau soumis à des charges répétées. Ces
sollicitations répétées se terminent souvent par une rupture même si les forces de
sollicitations ne sont pas importantes. Exemple le mouvement répété de traction-
compression d’une tige, ou le mouvement répété de flexion-redressement d’une tige.
4. Propriétés physiques
4.1. Propriétés structurales
4.1.1. Masse volumique et densité
La densité d'un matériau est liée à sa masse volumique. Elle est le rapport de la
masse volumique de ce matériau à celle de l'eau. La densité est donc forcément un nombre
sans dimension.
On distingue la masse volumique (densité) spécifique ou absolue et la masse
volumique (densité) apparente. La masse volumique apparente tient compte du volume total
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réel du matériau y compris le volume des vides, alors que la masse volumique absolue tient
compte du volume réel diminué du volume des vides. Dans la pratique, la masse volumique
absolue s’obtient généralement en broyant le matériau sous forme de poudre. Les matériaux
de construction tels que les briques cuites étant sous la forme solide, la masse volumique
(densité) apparente est la grandeur utilisée pour caractériser le matériau.
La porosité représente le taux des vides (pores ou cavités de petite taille) présents dans
un matériau par rapport au volume total du matériau. Elle peut être fermée ou ouverte.
• La porosité est fermée lorsque les pores ne sont pas reliés entre eux. Dans ce cas
les pores sont sphériques ou cylindriques.
• La porosité est ouverte lorsque les pores sont reliés entre eux et forment des canaux
très fins. Ici les pores sont tubulaires de section circulaire ou plus ou moins aplatis.
5. Propriétés chimiques
5.1 Corrosion
La corrosion se définit comme une dégradation des matériaux, sous l’effet chimique de
l’environnement. On distingue la corrosion sèche et la corrosion humide en milieu
aqueux.
H2O…), avec formation d’un composé (oxyde, chlorure, sulfure, fluorure…), en milieu
gazeux. La vitesse de réaction (donc la consommation du matériau) dépend :
– de la température : la vitesse s’accroît à haute température;
– de la concentration du milieu en agent corrosif;
– du temps, compte tenu de la nature plus ou moins isolante électriquement, étanche et
protectrice de la couche de composé formée.
refroidissement (par exemple air, eau, bain de sel, huile, gaz ou mélanges gazeux sous
pression) en fonction de la dimension de la pièce à traiter et la trempabilité.
Le recuit consiste à :
chauffer la pièce à une température déterminée dite température de recuit (le choix
de la température dépend des objectifs, elle peut aller de 450 et 1100°C)
maintenir cette pièce à cette température pendant un temps donné
refroidir à une vitesse adéquate afin d’obtenir après retour à la température ambiante
les propriétés désirées
Une trempe a pour objet de durcir le métal. Elle permet d'obtenir des aciers très durs
mais dans la plupart des cas peu ductiles. Elle est donc généralement suivie d'un revenu.
Remarque : Il est possible de réaliser des trempes "locales" ne s'appliquant qu'à une
partie d'une pièce.
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Le revenu consiste :
en un ou plusieurs chauffages de la pièce à une température déterminée (inférieure
à la température de début de transformation de phase de l’acier ~ 700°C)
un maintien de la pièce à cette température pendant un temps donné
un refroidissement approprié.
Un revenu permet d'atténuer les effets de la trempe en rendant la pièce plus ductile
et plus tenace. Il peut dans des cas particuliers permettre un durcissement secondaire.
L’emploi du terme revenu sous-entend que le traitement est réalisé sur un état
préalablement trempé. [Un traitement à 500°C sur un acier trempé est un revenu, sur un
acier non traité est un recuit].