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CHAPITRE II. COMPORTEMENT DES MATERIAUX
Leçon 01 : BUT ET METHODES DE LA RDM
I. BUT DE LA RDM
C’est une science dont l’objet est de déterminer les dimensions d’un élément d’une
construction de telle sorte qu’il soit capable de résister dans les meilleures conditions de
sécurité et d’économie, aux efforts qu’il est censé recevoir compte tenu de la fonction qu’il
possède dans la construction.
C’est une science qui s’appuie sur la statique et la complète :
- la statique s’intéresse aux forces extérieures sollicitant un solide
- la R.d.M. va plus loin et s’occupe des forces intérieures et des déformations résultant
de l’application sur le solide étudié d’actions extérieures.
Lors de l’étude d’une construction (bâtiment, ouvrage d’art, …), la R.d.M. intervient à trois
niveaux :
• stabilité : chaque élément doit être en équilibre. L’ensemble de la construction doit
être également en équilibre (stabilité d’ensemble)
• résistance : chaque élément de la construction doit pouvoir supporter les charges
prévues sans risque de rupture
• déformation : les éléments de la construction doivent avoir une rigidité suffisante de
façon à supporter les charges sans déformation excessive.
La R.d.M permet de traiter les deux problèmes suivants :
• le dimensionnement :
Déterminer les dimensions d’une pièce de telle sorte qu’en tout point de celle-ci, les
contraintes (forces intérieures) et déformations produites par les charges qu’elle est censée
recevoir, restent dans des limites conformes au règlement spécifique du matériau utilisé
(BAEL)
• la vérification :
Connaissant les dimensions de la pièce ainsi que les charges qui lui sont appliquées,
s’assurer qu’en tout point, les contraintes et les déformations restent inférieures aux limites
fixées par les différents règlements.
Conditions :
Les sections droites doivent rester constantes ou ne varier que progressivement entre A et B.
Les brusques variations de sections (trous, épaulements...) amènent des phénomènes de
concentrations de contraintes, qui doivent être étudiés séparément.
Les charges supportées sont contenues dans le plan de symétrie.
Remarque :
Une poutre est un solide long par rapport aux dimensions des sections droites.
Les équations et résultats établis par la suite donnent des résultats précis si la longueur
(L) de la ligne moyenne est supérieure à 10 fois la plus grande dimension transversale (0).
Ces équations donnent des résultats à 30 % près, si les proportions sont de l’ordre de 4 et 5.
Exemples de poutres :
REMARQUE :
- La fibre neutre est la seule à ne pas subir de variation de longueur après déformation
Remarque : Dans la plupart des schématisations, la poutre est modélisée par sa ligne
moyenne.
T Les poutres sont identifiées à partir des charges extérieures exercées.
1. Notion de coupure
Soit une poutre droite en équilibre soumises à des actions extérieurs quelconques et à
des actions de liaisons quelconques
Pour connaître ce qui se passe à l’intérieur de la poutre, on effectue par la pensée à l’abscisse
x une coupure fictive audroit d’une section notée S(x).
Isolons le tronçon de poutre situé à gauche de la section S(x). Ce tronçon est en équilibre sous
l’action :
- des forces extérieures qui lui sont appliquées
- des actions de liaisons ,
- des forces que le tronçon de droite (2) exerce sur le tronçon de gauche (1). Ces forces se
développent à l’intérieur du matériau.
On peut exprimer ces « efforts internes » sous la forme d’un torseur pris au centre de gravité
de la section S(x).
Tronçon de gauche (1) isolé :
Action du tronçon de droite (2) sur le tronçon de gauche (1) = torseur des efforts internes de
cohésion
REMARQUE
les problèmes que nous sommes amenés à traités sont des problèmes plan, tous les efforts
extérieurs étant situés dansle plan (O, x, y). Dans ces conditions, les seules composantes non
nulles du torseur des sollicitations sont :
- l’effort normal N(x),
- l’effort tranchant suivant y, Vy(x), que nous noterons V(x),
- le moment fléchissant suivant z, Mfz (x), que nous noterons M(x),
2. Conventions de signe
L’action entre les deux tronçons est une action d’encastrement qui se modélise par une
résultante R, et un moment résultant MG en G. Deux conventions de signe sont alors
possibles :
REMARQUE :
Aucune convention n’est ni normalisée ni imposée. Les conventions de signe varient d’un
livre à l’autre, d’un pays à l’autre, etc.
Quelle que soit la convention retenue, on dispose toujours de deux possibilités (au signe près)
pour déterminer les efforts internes :
- somme des forces à droite de la coupure,
- somme des forces à gauche de la coupure.
.
IV. Propriétés de N(x), V(x) et M(x) :
1. La fonction M(x) est continue en tout point ou n’est pas appliqué un couple extérieur,
On admet en tout point où est appliqué un couple extérieur une discontinuité égale au moment
algébrique de ce couple.
2. La fonction V(x) est discontinue en tout point où est appliquée une force ponctuelle suivant
l’axe de l’axe de l’effort tranchant.
3. La fonction N(x) est discontinue en tout point où est appliquée une force ponctuelle
admettant une composante suite l’axe de l’effort normal.
Ce sont les courbes représentatives des fonctions N(x), V(x) et M(x). Ces fonctions peuvent
donc être continues ou discontinues (selon les propriétés). On les représente graphiquement
après avoir choisi les échelles.
dV(x) et dM(x) représentent les variation élémentaires de V(x) et de M(x) sur la distance dx.
En toute section Σ : N = - F.
* compression simple :
Un poteau est soumis en tête à une charge verticale agissant selon son axe.
Remarque :
Dans le cas d’une pièce sollicitée en compression simple, ce qui va suivre ne sera valable que
si la pièce est courte (L < 15.a). pour une pièce élancée, il faudra tenir compte du phénomène
de flambement.
= N en Mpa
S
= − E. → = l = − = − N
dx E ES
E : module d’élasticité longitudinal ou module d’Young.
C’est une des caractéristiques mécaniques du matériau.
Il a la dimension d’une contrainte :
Valeurs approximatives de E :
Si la dilatation de la poutre est empêchée (par exemple par les liaisons extérieures), elle subira
une contrainte thermique produisant une dilatation opposée à celle de la variation de
température de façon à ce que, globalement, la longueur de la poutre reste constante.
= E.
.
Si l’on exerce sur une éprouvette en acier de section S une force F de traction, on produit,
dans la partie centrale de l’éprouvette, une contrainte normale uniforme de traction
= F/S (en module)
Pour chaque valeur de la force, on peut mesurer au moyen d’un extensomètre par exemple,
l’allongement l subi par un tronçon d’éprouvette limité par deux repères distants de l, d’où
l’allongement unitaire = l/l.
• comportement en compression :
Il est analogue, dans l’ensemble, à son comportement en traction. Cependant, le palier de
plasticité est moins marqué. Les limites élastiques en compression et en traction sont
sensiblement égales.
En fin, si le béton est un matériau bien en compression, en revanche, il est très fragile
en traction : il se rompt pour une contrainte faible et sans allongement notable.
Dans la réalité, pour tenir compte du degré d’imprécision des calculs ainsi que du caractère
aléatoire des charges appliquées et des propriétés mécaniques des matériaux, on minore la
limite élastique par un coefficient de sécurité.
On s’impose donc de ne pas dépasser une certaine contrainte admissible = k.e fixé par les
règlements (K est généralement égal à 1,15). Donc la contrainte dans le matériau doit toujours
être inférieure à la contrainte admissible.
soit S N
Elle consiste à majorer ou pondérer les charges par des coefficients dépendant de la nature de
la charge et de la combinaison de charges envisagée, et à définir ainsi une contrainte pondérée
que l’on pourra comparer à une contrainte caractérisant la ruine de l’élément (le plus souvent
e).
2. Contraintes de flexion
En flexion, les contraintes normales ϭ sont généralement prépondérantes devant les
contraintes de cisaillement τ.
Les contraintes de cisaillement τ qui s’exercent dans les joints collés assurent le maintien
(évitent le glissement) entre les poutres respectives et limitent ainsi les déformations.
On a la distribution des contraintes de cisaillement dans une section droite (S) supportant un
effort tranchant T.
Cas des poutres rectangulaires
I. Généralités
Les poutres droites hyperstatiques sont des poutres dont les liaisons aux extrémités sont telles
qu’il n’est pas possible d’utiliser le principe fondamental de la statique (P.F.S.).
Les réactions inconnues sont supérieures à 2 (si on part du principe que N est toujours égale à
0).
Prenons une poutre encastrée à ses extrémités A et B et soumise à des forces verticales.
Entre A et B on a une réaction verticale (Ray) et un moment (Ma) ; soit 4 réactions inconnues.
La statique ne peut donner que 2 équations. Il reste donc 2 réactions hyperstatiques : la poutre
est dite hyperstatique de degré 2
T ( x) = t ( x) + R0 et M ( x) = m( x) + M 0 + R0 x
Où M (x) et T (x) dépendent de M 0 et M 1 il faut donc déterminer ces deux inconnues. Pour ce
faire on utilise la notion de déformation de la poutre. Donc utiliser l’équation :
1 (l − x)
y" = M ( x) Pour une charge uniformément répartie de densité p /ml m( x) = px ,
EI 2
t ( x) = − px
(l − x) M − M0
M ( x) = m( x) + M 0 + R0 x donne M ( x) = px + M0 + 1 x
2 l
(l − x)
Par symétrie M 1 = M 0 alors M 1 − M 0 = 0 et M ( x) = px + M0
2
1 (l − x)
On en déduit que y" = px 2 + M 0
EI
3. Poutre continue
Une poutre continue est une poutre reposant sur plus de deux appuis simples. Pour une poutre
de n travées, on numérote les appuis de 0 à n .La travée i de portée l i est la travée comprise
entre les appuis
A i − 1 et A i , de moment quadratique I i suivant l’axe de flexion concerné, de module
d’Young E . On appellera Fi le chargement extérieur sur la travée i .
Dans la travée A0A1, le moment fléchissant étant nul sur l’appui libre :
Pour déterminer M1, nous prenons en compte la continuité de la fibre moyenne sur l’appui
A1, en écrivant que la tangente est la même à gauche et à droite c’est à dire : Et
- EI y’1(0) – est la constante d’intégration, - EI y’2 – est obtenu par la même méthode :
On a donc y'1 (0) = − y'2 (l ) . On peut en déduire, et par conséquent vérifier, que
y'1 ( ) = y'2 (0) = 0 (tangente horizontale sur l’appui central).
y '1 et y ' 2 . sont alors donnés par :
Seules les constantes d’intégration ont pu être éliminées, mais pas l’inconnue hyperstatique.
C’est logique, puisque les flèches n’ont pas encore été prises en compte, et notamment le fait
En écrivant que la flèche est nulle en A0 et en A1 on déduit immédiatement que les constantes
d’intégration y1(0) et y2(0) sont nulles.
Puisque y1(ℓ) est nul, il vient :
On en déduit que :
*. Travées identiques
On déduit les actions de liaisons de l’appui A i des valeurs de l’effort tranchant à droite et à
gauche de celui-ci