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CHAPITRE I - GENERALITES

I. INTRODUCTION :
I.1 Qu'est ce que la thermodynamique ?
Une excellente définition de la thermodynamique est de dire que c'est la science de l'énergie
et de l'entropie.
- L’énergie étant un terme qui nous est familier,
- l’entropie étant un paramètre lié aux irréversibilités accompagnant les transformations d’un
système thermodynamique.

Cependant comme nous n’avons pas encore défini ces termes, une autre définition qui fait
intervenir des termes déjà familiers est la suivante :
la thermodynamique est la science qui traite de la chaleur et du travail ainsi que des
propriétés des corps qui ont rapport avec cette chaleur et ce travail.

Le fondement de la thermodynamique est basé sur l’observation des phénomènes naturels ou


expérimentaux.
Ces observations ont été résumées dans un certain nombre de principes fondamentaux
admis une fois pour toute, tels que par exemple : le premier principe de la thermodynamique
qui est fondé sur la conservation de l’énergie ou bien le second principe de la
thermodynamique qui introduit la notion d’entropie et qui est dit aussi « principe
d’évolution ».

A partir de ces principes on peut déduire un certain nombre de raisonnements utilisant bien
sur des démonstrations mathématiques.

I.2. Point de vue microscopique et macroscopique.


On peut entreprendre l’étude d’un système au point de vue microscopique ou macroscopique.
- Vision microscopique :
Soit un cube de 25 mm de coté contenant un gaz monoatomique (Hélium He, Néon Ne). Ce
volume renferme approximativement 1020 atomes.
Pour décrire la position de chaque atome il faut identifier 3 variables d’espace (x, y, z).
Pour décrire la vitesse de chaque atome il faut identifier 3 composantes de la vitesse
(Cx, Cy, Cz ). Ainsi pour décrire d’une façon complète le comportement de ce système du
point de vue microscopique il faut manipuler 6 1020 équations.
Il existe alors deux approches à ce problème :

- L’approche statistique : selon laquelle, à partir de considérations statistiques et de théorie


de probabilités on utilise les valeurs moyennes pour toutes les particules : Il s’agit de la
théorie cinétique et de la mécanique statistique.
- La seconde approche qui réduit à quelques unes le nombre des variables : l’approche
macroscopique , qui intègre uniquement l’effet moyen ou global de plusieurs molécules. De
plus cet effet peut être perçu par nos sens et mesuré par des instruments.

1.3. La thermodynamique et la notion de modèle.


Un modèle est un outil qui permet de simuler le comportement d’un phénomène réel. La
thermodynamique offre un terrain idéal pour se familiariser avec la notion de modèle.
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L’ensemble des lois théoriques que nous étudierons essaient de décrire le plus intime possible,
un phénomène physique et son comportement afin de maîtriser son évolution.
Le niveau des enseignements varie selon la complexité des modèles alloués à ces
phénomènes.

II. Notion de système thermodynamique.


Les corps ou les systèmes de corps que nous étudierons seront distingués du milieu extérieur.
Le corps sera délimité par une surface  (Sigma) fixe ou en cours de déformation, à travers
laquelle peuvent s’effectuer des échanges d’énergie et éventuellement de matière avec le
milieu extérieur.
(La déformation de la surface de délimitation est causée par les forces de pression, ce
déplacement est le résultat du travail de ces forces.)

Par définition : on dit qu’un système est fermé s’il n’y a aucun transfert de matière à travers
(), ouvert dans le cas contraire.

- Exemple de système fermé :

Poids
Piston
Cylindre
Gaz
 (Frontière ou limite du système)

Figure (1) : système fermé (évolution dite aussi en vase clos)

Le système de la figure (1) n’échange pas de la matière avec le milieu extérieur mais il peut
échanger de la chaleur et du travail avec celui-ci.
Par exemple si on chauffe le système (donc on lui apporte de la chaleur Q), le piston va être
soulevé par le gaz. Lorsque le piston monte la frontière () du système se déforme : le
système fournit alors du travail (W) au milieu extérieur.
- Exemple de système ouvert :

Entrée d’air Sortie d’air

Compresseur d’air  (limite du système ou surface de


contrôle)

Figure (2) : exemple de système ouvert

Un système ouvert est caractérisé par un écoulement de matière à travers sa frontière ()
(matière, travail et chaleur peuvent passer à travers la surface de contrôle).

Remarque : Selon l’un ou l’autre des deux cas, le premier principe par exemple prend deux
écritures différentes (à cause de la présence ou de l’absence du transfert de masse).
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III. Concept d’équilibre.
On dit qu’un système est en équilibre s’il est dans un état tel qu’aucune évolution ne tend à se
produire spontanément.
Un tel état peut être défini par des paramètres ou des variables qui correspondent à des
propriétés caractéristiques du corps ou du système de corps : ce sont des paramètres ou des
variables d’état.

Afin d’évaluer la chaleur et le travail échangés entre deux corps (ou entre un corps et le milieu
extérieur) il y a lieu de procéder à des conventions de signes, ainsi :

W>0 W<0

Q<0
Q>0 ()
Figure (3) : système thermodynamique et signe des différentes énergies échangées.

Nous conviendrons de compter positivement le travail et la chaleur reçus par un corps du


milieu extérieur.
Lorsque c’est le corps qui fournit du travail ou de la chaleur au milieu extérieur celui-ci est
compté négativement.

Les quantités de chaleur seront exprimées directement en unités mécaniques c’est à dire, avec
les unités du système international, en Joules [J].

IV. Variables d’état.


Quand un corps passe d’un état initial (1) à un état final (2), cela signifie qu’au moins une des
variables d’état a changé de valeur.
En thermodynamique nous choisissons : la pression, le volume et la température (P,V,T)
comme variables d’état.

En unités S.I ces variables sont exprimées :


- Volume : V en mètre - cube [m3]
- Pression : P en Pascal [Pa]
- Température : T en degré - Kelvin [K], avec T =  +273,15 . T en [K] et  en [°C]

Nous rappelons que :


1 Pa = 1 N/m2
1 bar = 105 Pa
1 bar = 0,986923 atm
1 atm = 1,01325 bar

V. Représentation graphique des transformations d’une masse fluide.


Si une masse fluide subit une transformation telle que chacun des états par lesquels elle passe
puisse être considéré comme un état d’équilibre ou si tout au moins, les valeurs des variables
d’état sont définies en tout point de la transformation, on pourra représenter cette
transformation par une courbe sur un diagramme.

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Dans le cas particulier d’un fluide chimiquement invariable on utilise souvent le diagramme
(P-V) : c’est le diagramme de CLAPEYRON. On le ramène en général à l’unité de masse du
fluide, v est alors le volume massique en [m3/kg]

P
P1 M1

P2 M2

v1 v2 v
Figure (4) : représentation du transformation (détente) sur le diagramme de Clapeyron.

Si une transformation ramène le système à un état final identique à l’état initial, le système a
parcouru un cycle (courbe fermée ) ( fig.5)

P P
2 3

M1
M2 +
4

1
v v
Figure (5) Représentation d’un cycle sur le diagramme de Clapeyron.

VI. Transformation réversible.


On appelle réversible un processus dont la direction peut être inversée à n’importe quel stade
de la transformation, grâce à une modification infinitésimale des conditions extérieures.

Une transformation est réversible si à chaque instant de son évolution, l’état instantané du
système peut être défini par des valeurs bien déterminées des variables d’état :
c’est donc une suite d’états de quasi - équilibre (évolution dite quasi - statique).

La transformation est réversible en ce sens que, chaque état par lequel passe le système, étant
très voisin d’un état d’équilibre, il suffirait de modifier très peu les conditions extérieures pour
inverser le sens de la transformation et revenir à l’état initial en passant successivement mais
dans l’ordre inverse par tous les états antérieurs, ce qui suppose l’absence de frottement.
Les frottements (mécanique ou visqueux), dissipatifs de l’énergie qui sont les causes des
irréversibilités affaiblissent l’efficacité des processus.
Réciproquement nous ne pouvons rien imaginer de plus efficace qu’un processus réversible.
Ce dernier est une abstraction une idéalisation irréalisable en pratique mais il a une
importance considérable parce qu’il permet de calculer le travail à partir des seules propriétés
thermodynamiques et il permet de fixer une norme indépassable :
- il fixe la limite supérieure du travail qui peut être obtenu de tel ou tel processus producteur
de travail.
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- il fixe la limite inférieure à l’apport de travail pour tel ou tel système utilisateur de travail.

Remarques :

1- Dans le retour à l’état initial on suivrait sur le diagramme de Clapeyron la même courbe
que dans la transformation directe mais en sens inverse.

P 1

2
v
Figure (6) : représentation d’une transformation réversible sur le diagramme (P-v)

2- Les transformations envisagées sont infiniment lentes (l’inverse n’est pas vrai).

3- Les transformations réelles ont un caractère d’irréversibilité qui empêche la transformation


inverse .

VII. Travail des forces de pression reçu par un fluide.

Si (dV) représente en grandeur et en signe, la variation de volume d’un fluide dans une
transformation élémentaire, le travail (W) reçu par celui-ci est donné par l’expression :

W = - P dV (1)

Le signe (-) permet de respecter la convention de signe de la figure (3). Par exemple dans le
cas d’une compression on a :

la variation de volume V dans le cas de la compression est


Gaz négative (dV<0), donc le produit (PdV) est aussi négatif.
Comme d’après la convention, (W) devra être positif dans le
cas de la compression, alors on le calculera par la formule :
Figure (7) :système W = - P dV (même raisonnement pour une détente) .
cylindre/piston
Si on considère une transformation réversible finie, amenant le système d’un état initial (1) à
un état final (2), le travail (W) reçu par le fluide sera :

W1 2 = −  P dV
2
(2)
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Représentation graphique :
1- Soit les transformations suivantes :

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P P

M2 M1

+ M1 - M2

m2 m1 v m1 m2 v

Figure (8) : cas de la compression Figure (9) : cas de la détente

Il résulte de la formule précédente que le travail reçu par un fluide dans une transformation
réversible M1M2, est représenté en valeur absolue par l’aire m1M1M2m2 et en tenant compte
de la convention précédente on aura :
- en compression (Fig.8) : comme dV<0, alors W1 2 = −  P dV >0, effectivement dans un
2

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cylindre de moteur thermique les gaz frais reçoivent du travail (de la part du piston) lors de la
phase de compression.
- en détente (Fig.9) : comme dV>0, alors W1 2 = −  P dV <0, en effet dans un cylindre de
2

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moteur thermique les gaz brûlés fournissent du travail au milieu extérieur (piston du moteur).

2- Cas des cycles :

Si le fluide parcourt un cycle, la somme algébrique des travaux reçus de l’extérieur au cours
du cycle est représentée par l’aire intérieure de la courbe fermée représentant le cycle.

P Le travail fourni par la compression (M2M’M1) qui est


positif a une valeur absolue supérieure à celle du travail
dégagé lors de la détente (M1MM2)qui lui est négatif.
M1 M’ (Le travail du cycle résultant est alors positif )

+ W = Aire( m1M1M' M2 m2 ) − Aire( m1M1MM2 m2 ) >0


M M2

m1 m2 v

Figure (10) : Cas des cycles tournant dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.

Le travail fourni à la compression (M2M’M1) qui est


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positif a une valeur absolue inférieure à celle du travail
dégagé lors de la détente (M1MM2) qui lui est négatif.
P ( Le travail du cycle résultant est alors négatif).

W = Aire( m1M1M' M2 m2 ) − Aire( m1M1MM2 m2 ) <0


M1 M

- Le cycle est dit moteur .


M’
M2

m1 m2 v
Figure (11) : Cas des cycles tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Le travail est compté positif si le cycle est décrit dans le sens inverse des aiguilles d’une
montre , il est négatif dans le sens contraire.

VIII. Grandeurs intensives et grandeurs extensives.


Une grandeur d’état (variable ou fonction d’état) est dite extensive lorsque sa valeur pour le
système entier est égale à la somme de ses valeurs respectives pour les différentes parties
composant le système , par exemple : m = m , V = V , H = H , etc.

Une grandeur d’état est dite intensive lorsque sa valeur, pour un état déterminé, est
indépendante de la masse , par exemple : la pression (P) , la température (T) et les fonctions
d’état massique, énergie interne massique u [J/kg], enthalpie massique h [J/kg]h, entropie
massique s [J/kg K] etc.

Références bibliographiques
1. Roger Kling « Thermodynamique Générale et Applications », Editions Technip, 1980.

2. Gordon J. Van Wylen, Richard E. Sonntag, Pierre Desrochers « Thermodynamique


Appliquée », Editions du Renouveau Pédagogique Inc, Montréal (Québec) 1981.

3. André Houberechts « La thermodynamique technique », Editions Vander, 1996.

4. R. Vichnievsky « Thermodynamique appliquée aux machines », Editions Masson


1967.

5. Lucien Borel « Thermodynamique et Energétique », Editions Presses Polytechniques


Romandes, 1987.

6. Lucien Borel, Dinh Lan Nguyen, Magdi Batato « Thermodynamique et Energétique –


Problèmes résolus et exercices », Editions Presses Polytechniques Romandes, 1987.

7. Hubert Lumbroso « Problèmes résolus de thermodynamique », Editions Mc Graw-


Hill, 1989.

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