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Université Polytechnique Mohammed VI

1 ère année des classes préparatoires

Notes de cours de Thermodynamique

Présenté par Pr. Hamid EL QARNIA

Année universitaire 2023-2024


Plan du cours
 Définitions et concepts de base (travail et chaleur,
thermométrie et calorimétrie, lois classiques des gaz parfaits,
principe zéro, changements d'état).
 1er principe de la thermodynamique et applications.
 2ème principe de la thermodynamique et applications.
 Introduction aux cycles thermodynamiques et machines
thermiques.
 Potentiels thermodynamiques.
Chapitre I
Notions de base et définitions
1-Définition
o La thermodynamique est la science qui décrit les
transformations thermodynamiques subies par un système,
en interaction avec le milieu extérieur, ainsi que les échanges
de l’énergie thermique (chaleur) et de l’énergie mécanique
(travail) entre le système et le milieu extérieur.

La thermodynamique peut être décrite de deux façons


différentes (deux approches différents) :
-Approche macroscopique Thermodynamique classique
-Approche statistique Thermodynamique statistique

o Un outil d’ingénierie pour analyser/prédire et quantifier la


performance des systèmes comportant la production et la
transformation de l’énergie
2-Notions de base
 Système : Une quantité de matière (placée dans une région
dans l’espace) choisie pour étude.

 Environnement (milieu extérieur): tout ce qui est en dehors


du système thermodynamique.

 Frontière: surface fermée, réelle ou imaginaire, qui délimite le


système et le sépare de l’environnement. Cette surface peut
être fixe ou amovible.

 Univers: système+ environnement.


 Systèmes thermodynamiques
Il existe deux types de systèmes:
-Système fermé: quantité de matière fixe, frontière
imperméable à la masse, mais perméable à l’énergie
(chaleur ou travail).

-Système ouvert: frontière perméable à la masse et ’énergie.


Exemple: Capteurs solaires-Echangeur de chaleur- Pompes,
Compresseurs, turbines, ...etc
3-Propriétés thermodynamiques
 Propriété extensive: Dépendantes de la masse
Exemple: masse (M), volume (V)
 Propriété intensive: propriété indépendante de la masse
Exemples: pression (P), température (T), masse volumique (ρ)

4-Evolution et cycle
4.1 Etat
L’état d’un système thermodynamique est défini par la valeur de
ses variables comme la température, la pression et la masse
volumique.

4.2 Equilibre thermodynamique


C’est un état stable où les propriétés du système ne changent pas
avec le temps. Ses variables thermodynamiques (P, T, V….) sont
constantes dans le temps et il n’y a aucun échange entre le
système et le milieu extérieur ainsi qu’entre les différentes parties
du système.

Par conséquent, à l’intérieur du système, il y a :


- Equilibre thermique, mécanique et chimique.
-Equilibre thermique : un système est en équilibre thermique
lorsque la température est la même en tous ses points et égale
à celle du milieu extérieur.

-Equilibre mécanique : un système est en équilibre mécanique


si les forces qui lui sont appliquées se compensent (résultante
des forces est nulle et la résultante des moments des forces
par rapport à n’importe quel point est nulle).

-Equilibre chimique : un système est en équilibre chimique


lorsqu’il n’est pas le siège d’une réaction chimique causant
une modification de sa structure interne.

4.3 Equation d’état d’un système en équilibre thermodynamique


L’état d’un système en équilibre thermodynamique est décrit par
un certain nombre de grandeurs macroscopiques, appelées
variables d’état (ou paramètres d’état). Ces variables sont liées
entre elles par une relation appelée équation d’état.

Un corps solide, liquide ou gazeux est décrit par 3 variables d’état :


son volume V, sa température T et sa pression P. Ainsi, son
équation d’état est de la forme :

f (P, V, T) = 0
Exemple : Un gaz parfait obéit à l’équation d’état : PV = nRT
n : nombre de moles occupant le volume V
4.4 Evolution d’un système (transformation d’un système)
L’évolution d’un système (ou transformation) est un processus qui
fait passer le système d’un état d’équilibre thermodynamique
(état initial) à un autre état d’équilibre thermodynamique (état
final). Une ou plusieurs variables du système subit une variation.

 Evolution quasi-statique (Q.S) : évolution thermodynamique


qui fait passer un système par une succession d’états
d’équilibres thermodynamiques intermédiaires.

Lors d’une transformation non quasi-statique (Non-Q.S) , on passe


par une variation rapide et inhomogène des variables d’état.
 Transformation réversible
La transformation est réversible, si le système est en équilibre
thermodynamique à chaque instant. La transformation est donc
constituée par une infinité d’états d’équilibres
thermodynamiques.

Une transformation réversible peut être effectuée en sens inverse


en passant par les mêmes états d’équilibres thermodynamiques.
En pratique, une transformation peut être considérée comme
réversible si :
-Elle est effectuée très lentement ;
-Absence des causes d’irréversibilités (frottement, différence de
température, hystérésis, etc.) aussi bien à l’intérieur du système,
qu’entre le système et le milieu extérieur.
Ce n’est pas évident de satisfaire toutes ces conditions dans la
réalité. Par conséquent, une transformation n’est jamais
réversible. Néanmoins, en réduisant les causes d’irréversibilités et
en opérant lentement, on peut s’en approcher.

 Transformation irréversible : une transformation irréversible


est une transformation au cours de laquelle le système est
hors équilibre lors de son passage de l’état d’équilibre initial à
l’état d’équilibre final.
C’est une transformation qui s’effectue :
-soit rapidement ;
-soit en présence des causes d’irréversibilité (frottement,
différence de température, etc.) ;
-soit rapidement et en présence des causes d’irréversibilités.

Les transformations naturelles sont irréversibles.

 Transformations particulières
Dans la pratique certaines transformations thermodynamiques
revêtent un caractère particulier. On peut citer les
transformations suivantes :

-Transformation isochore : c’est une transformation durant


laquelle le volume reste constant.

-Transformation isobare : c’est une transformation durant laquelle


la pression reste constante.

-Transformation isotherme : c’est une transformation durant


laquelle la température reste constante.

-Transformation adiabatique : c’est une transformation durant


laquelle le système n’échange pas de chaleur avec le milieu
extérieur.
 Evolution en régime permanent : aucun changement avec le
temps

Systèmes en régime permanent

 Evolution en régime transitoire : changements se produisent


avec le temps.

4.5 Cycle
C’est une évolution qui ramène le système à son état de départ.
5. Source de chaleur
Une source de chaleur, appelée aussi réservoir thermique, est un
système qui échange de la chaleur (fournir ou recevoir) au milieu
extérieur, sans variation appréciable de sa température.

Exemples : Atmosphère, les lacs, les rivières, les océans.

6.Phase et substance
Phase: quantité de matière physiquement homogène (liquide,
solide, gaz) et de composition chimique uniforme.
Exemple: - eau, huile: phases liquides
- air, vapeur d’eau: phases gazeuses
Substance pure: substance de composition chimique uniforme et
constante.
Exemples :- eau substance pure
- air (mélange uniforme des différents gaz) substance
pure
- eau+ huile (mélange non uniforme) pas une
substance pure
Note: le mélange de plusieurs phases d’une substance pure
demeure une substance pure seulement si la composition
chimique des phases reste la même.
Exemples: - eau + vapeur d’eau + glace substance pure
- air liquide + air gazeux (compositions chimiques
différentes)
7.Masse volumique et volume massique

 Masse volumique (ρ): masse (M) d’une matière par unité de


volume (V).
𝑀
𝜌= (kg/m3)
𝑉

 Volume spécifique (𝝊): volume (V) occupé par unité de masse


(M) d’une matière, c'est-à-dire l’inverse de la masse
volumique.
𝑉 1
𝜐= = (m3/kg)
𝑀 𝜌
Lorsque la masse volumique est constante, alors le fluide est
incompressible.

Lorsque la masse volumique est variable, alors le fluide est


compressible.

8.Pression
Pression: force par unité d’aire exercée par un fluide sur une
surface, normale (perpendiculaire) à la force.
dF⃗
⃗ Extérieur
n
dS
Fluide
⃗ = P dS n
dF ⃗
Unité de la pression est le pascal (Pa)
1 Pa = 1 N/m2
1 bar = 105 Pa = 100 kPa
1 atm = 101,325 kPa
8.1 Variation de la pression dans un champ de gravité
Equilibres des forces, direction z :
-Manomètre: pression différentielle

‘pression manométrique’: pression différentielle par rapport à la


pression atmosphérique.

-Baromètre: pression atmosphérique

-Capteurs de pression: mesurent la force exercée par la pression.


- Déformation d’un solide (changement de résistance électrique)
- Matériaux piézo-électriques (force voltage).

9.Température
-La température est une manifestation de l’énergie cinétique due à
l’agitation des constituants de la matière.

T1 > T2 T2 < T3 < T1

Transfert thermique Aucun transfert thermique


(Equilibre thermique)
10. Principe zéro de la thermodynamique
- Pour chaque système, il existe une propriété qui s’appelle
température.
- L’égalité de la température est une condition nécessaire et
suffisante pour l’équilibre thermique, c’est-à-dire aucun transfert
thermique.

Ta = Tb Tb = Tc

Ta = Tc Aucun transfert
thermique

Le principe 0 de la thermodynamique stipule que si deux corps sont


en équilibre thermique avec un troisième, alors ces deux corps sont
en équilibre thermique.

-Echelle thermodynamique: indépendante des propriétés de la


matière.

Echelle Kelvin (SI): [K]=[˚C]+273,15 (ΔT de 1K = ΔT de 1˚C)

- Equivalents en système impérial:


Fahrenheit Celsius: [˚F]= 1,8x[˚C] + 32 (échelle commune)
Rankine Fahrenheit Celsius : [R] = [˚F] + 459,67 = [K]x1.8
(échelle thermodynamique)
Instruments de mesure de la température:
- Thermomètre gaz
- Thermomètre: mesure le changement du volume d’un liquide
(ex. mercure, alcool,…) en fonction de la température.
- Thermocouple: mesure le
voltage généré par le contact
de deux métaux différents et
qui est fonction de la
température

- Thermistor: matière semi-conductrice dont la résistance


électrique est fonction de la température

-Thermomètre optique: mesure la température d’une surface


par rayonnement électromagnétique (pour les applications à très
hautes températures)
Méthode de résolution d’un problème

1) Résumez le problème dans vos propres mots: pour vous


assurer de le comprendre et de savoir ce qui est demandé.

2) Faites un schéma physique du système, incluant les


informations connues et dessinez les interactions avec
l’environnement.

3) Ecrivez une liste des hypothèses/suppositions que vous allez


adoptez pour simplifier la résolution du problème. Justifiez au
besoin.

4) Définissez le système et y appliquez les principes physiques,


en utilisant les hypothèses/suppositions en (3) pour les simplifier.

5) Obtenir les propriétés manquantes par les équations d’état ou


tables (indiquez la source).

6) Remplacer les valeurs en (2) et (5) dans les équations dérivées


en (4) pour trouver la solution. Utiliser le principe d’homogénéité
des unités pour vérifier les équations.

7) Assurez-vous que les résultats sont raisonnables, et s’ils le


permettent, vérifiez certaines des hypothèses.
Exemple 1
Soit le système piston-cylindre dont la masse du piston est de
60 kg et la section du cylindre est de 0.04 m2. La pression
atmosphérique environnante est de 0.97 bar, et l’accélération
gravitationnelle est g = 9,81 m/s2.

1) Déterminez la pression dans le cylindre.


2) Déterminez la pression dans le cylindre si, cette fois, de la
chaleur est transmise au gaz dans le cylindre et son volume
double.

11. Gaz Parfait- Gaz Réel


11-1 Gaz parfait
C’est un gaz dont le comportement est régi par l’équation
d’état suivant :

PV = n R T
P : pression du gaz (Pa)
T : température du gaz (K)
V : volume du gaz (m3)
n : nombre de moles du gaz
R : constante des gaz parfaits = 8,314 J/ mole.K
Un gaz parfait est constitué de particules (atomes ou molécules)
relativement éloignées (leurs dimensions sont négligeables devant
leurs distances mutuelles). C'est-à-dire leur volume (volume
propre de l’ensemble des particules) est négligeable devant le
volume du gaz. Par conséquent, l’énergie d’interaction entre les
particules (atomes ou molécules), fonction de leurs distances
mutuelles, est négligeable devant leur énergie cinétique.

En pratique, un gaz est considéré comme parfait si le nombre de


𝑁
particules par unité de volume est très faible (N et V sont
𝑉
respectivement le nombre de particules et le volume du gaz). Une
telle hypothèse n’est justifiée que dans une plage de variation de
température et de pression.

Un gaz parfait est un gaz idéal : c’est un état limite d’un gaz réel.

11. 2 Gaz Réel

Un gaz réel ne se comporte pas comme un gaz parfait. Ce dernier,


comme il a été expliqué précédemment, est un gaz idéal qui
n’existe pas.

Plus d’une cinquantaine d’équations d’état ont été proposées


pour décrire le comportement des gaz réels. Elles sont de deux
types : équations théoriques et équations empiriques. Les
équations théoriques, dont certains coefficients sont calculés
expérimentalement, sont appelées semi-empiriques.

L’une des équations, la plus utilisée, pour sa simplicité, est


l’équation de Van Der Waals (proposée en 1873).
a
(P + n2 2
) (V − n b) = n R T
V

Gaz a (N.m4/mole2) b (m3/mole)


He 3,44x10-3 2,35 x 10-5
H2 2,48 x 10-2 2,66 x 10-5
O2 1,38 x 10-1 3,18 x 10-5
N2 1,30 x 10-1 3,8 x 10-5
CO2 3,66 x 10-1 4,29 x 10-5
Chapitre II
Premier principe de la
thermodynamique
1-Travail
1.1 Définition
Le travail est la forme d’énergie qu’un système échange avec le
milieu extérieur. Il est associé au mouvement ou la déformation
du système lorsqu’une force lui est appliquée.

Le symbole utilisé pour désigner le travail est W (de l’anglais


‘’work’’). Le travail élémentaire est désigné par δW.
 δW > 0, le système reçoit un travail.
 δW < 0, le système fournit un travail.

L’unité du travail est le Joule (J).

1.2 Travail des forces de pression


Il s’agit du travail mécanique produit par les forces de pression
qu’un fluide exerce sur une paroi (ou plusieurs parois) mobile(s) le
séparant du milieu extérieur.

Exemple de calcul : un gaz enfermé dans un cylindre par un piston


mobile.
Hypothèses :
-la masse du piston est négligeable (son poids est négligeable
devant les forces de pression exercées sur le piston);
-le frottement associé au déplacement du piston est négligeable
(la force de frottement est négligeable devant les forces de
pression exercées sur le piston).

Soit S l’aire de la surface du piston sur laquelle agit une pression


extérieure Pext.
Par conséquent, la force de pression appliquée au piston est
donnée par l’expression :
⃗F = − Pext S i

Le déplacement élémentaire du piston est donné par l’expression:

⃗⃗⃗
dl = −dx i
Le travail élémentaire effectué par la force de pression est :

δW = ⃗F. ⃗⃗⃗
dl = Pext S dX
Remarquons que la variation élémentaire du gaz lors du
déplacement du piston est :
dV= - S dX

𝛅𝐖 = − 𝐏𝐞𝐱𝐭 𝐝𝐕

Remarques :
 Pext est la pression exercée par le milieu extérieur et non la
pression du gaz.
 L’expression du travail est valable pour toute autre forme de
l’enceinte contant le gaz.

1.2.1 Expression du travail élémentaire pour certains cas


a-Compression
Dans ce cas, le volume du gaz diminue, dV < 0. Ainsi, le travail
δW > 0. Le système reçoit un travail du milieu extérieur.

b-Détente
Dans ce cas, le volume du gaz diminue, dV > 0. Ainsi, le travail
δW < 0. Le système fournit un travail au milieu extérieur.

c-Transformation irréversible à pression extérieure constante


(Pext = constante)
V
Le travail W = ∫1….2 − Pext dV = −Pext ∫V 2 dV = − Pext ∆V
1

∆V est la variation du volume du gaz lors de la transformation


thermodynamique qui le fait passer de l’état d’équilibre ‘1’ à l’état
d’équilibre ‘2’.
d-Transformation réversible
Lors de cette transformation, le système évolue lentement en
passant par des états d’équilibres. Le piston se déplace lentement,
et est, à chaque instant, en équilibre. Par conséquent, la
résultante des forces qui lui sont appliquées (exercées par le
milieu extérieur et le gaz : 𝐹𝑒𝑥𝑡 𝑒𝑡 𝐹𝑔𝑎𝑧 ), est nulle.

⃗Fext + ⃗Fgaz = ⃗0
Fgaz – Fext = 0
P S -PextS=0
Pext = P
L’expression du travail élémentaire est ainsi donné par :

δW = −P dV
Lorsque le gaz évolue en passant d’un état d’équilibre ‘A’ vers un
autre ‘B’, le travail reçu par le système s’écrit :

WAB = ∫ δW = − ∫ P dV
AB AB
La pression du gaz P est une fonction d’état du volume V et de la
température (équation d’état, P = f(T, V)).

Le travail WAB s’interprète géométriquement en faisant appel au


diagramme de Clapeyron (P,V).
Le diagramme de Clapeyron, montre que |𝑊𝐴𝐵 | représente l’aire
de la surface délimitée par la courbe P=f(V), l’axe des abscisses et
les deux droites verticales V=VA et V=VB.

𝑊𝐴𝐵 > 0, s’l s’agit d’une compression (le gaz se comprime). Le gaz
reçoit de l’énergie sous forme de travail de compression.
𝑊𝐴𝐵 < 0, s’l s’agit d’une détente (le gaz se détend). Le gaz fournit
un travail au milieu extérieur en se détendant.

Pendant une transformation cyclique (cycle), le travail échangé


entre le système (le gaz) et le milieu extérieur est l’aire de la
surface délimitée par les courbes représentant les différentes
évolutions formant le cycle.

W > 0, si le cycle est décrit dans le sens géométrique.


W < 0, si le cycle est décrit dans le sens opposé (horaire).

Remarque :
|𝑊𝐴𝐵 | ≠ |𝑊𝐵𝐴 |
Car, le travail dépend du chemin suivi (de la nature de la
transformation).

2-Chaleur
2.1 Définition
La chaleur est une forme d’énergie échangée entre un système et
un autre. Elle est transmise d’une région de température T à une
autre de température moindre.

2.1.1 Chaleur sensible


C’est la chaleur échangée entre un système de mase m avec le
milieu extérieur lorsque sa température varie (T à T+dT). Son
expression dépend de la façon dont la variation de température
est effectuée. Cette expression sera établie, ultérieurement, en
introduisant la notion de capacité thermique.

2.1.2 Chaleur latente


C’est la chaleur nécessaire pour faire passer, à température
constante, une masse m d’une phase à une autre. Son expression
est donnée comme suit :

Q=mL
où L est la chaleur latente de changement de phase par unité de
masse.

Les différents de changement de phases sont illustrés sur la figure


ci-dessous. Les chaleurs latentes de changement de phase sont
indiquées dans le tableau.
Fusion Lf
Solidification -Lf
Vaporisation Lv
Condensation - Lv
Sublimation Ls
Cristalisation - Ls

L’unité de la chaleur dans le système international (S.I) est le Joule


(J).

L’unité de la chaleur latente de changement de phase L est le


J/kg.

Il existe une autre unité de la chaleur : la calorie (cal).


1 cal = 4,18 J

On adopte la même convention de signe que le travail. Une


quantité de chaleur reçue par le système est comptée positive, et
celle fournie par le système au milieu extérieur est comptée
négative.

Tout comme le travail, la chaleur n’est pas une fonction d’état. Elle
dépend du chemin suivi par le système pour passer d’un état
d’équilibre à un autre.

2.2 Coefficients calorimétriques


2.2.1 Capacités thermiques
 Capacité thermique à volume constant
δQ
Cv = ( ) (J/K)
dT v

Elle représente la chaleur à fournir au système pour élever sa


température de dT à volume constant, lors d’une transformation
réversible.

 Capacité thermique à pression constante


δQ
Cp = ( ) (J/K)
dT p

Elle représente la chaleur à fournir au système pour élever sa


température de dT à pression constante, lors d’une
transformation réversible.

On définit également :
-les chaleurs spécifiques massiques :
Cv Cp
cv = et cp = (J/kg. K)
m m

m est la masse du système.

-les chaleurs spécifiques molaires :


Cv Cp
cv = et cp = (J/mole K)
n n

n est le nombre de moles.


Le rapport des capacités thermiques, désigné par 𝛾, est défini
comme suit :
𝐶𝑝
𝛾=
𝐶𝑣
On démontre que 𝛾 > 1 pour toutes les substances.

Pour les substances incompressibles (solides et liquides), cp et cv


sont approximativement égales (cp ≈ cv ).

Pour un gaz parfait, Cp – Cv = nR.


N : nombre de moles.
R : Constante des gaz parfaits (8,314 J/mole. K).

2.2.2 Expression de la quantité de chaleur échangée lors d’une


transformation élémentaire, δQ

La quantité de chaleur élémentaire nette reçue par le système,


lors d’une transformation élémentaire réversible, s’exprime en
fonction des variations infinitésimales de ses variables
thermodynamiques indépendantes et des coefficients
calorimétriques, comme suit :

δQ = Cv dT + l dV (en variables T et V)

δQ = Cp dT + h dP (en variables T et P)

δQ = μ dV + λ dP (en variables P et V)
Cv, Cp, l, h, μ et λ sont les coefficients calorimétriques de la
substance considérée.

2.2.3 Relations entre les coefficients calorimétriques

Les différentes expressions précédemment établies pour δQ,


montrent qu’il existe des relations entre les coefficients
calorimétriques apparaissant dans chacune des trois expressions
de δQ.

Ainsi, en exprimant la différentielle dP, en considérant la fonction


P = P(T, V) :
∂P ∂P
dP = ( ) dT + ( ) dV
∂T V ∂V T
et en la substituant dans l’expression δQ = Cp dT + h dP, il vient :
∂P ∂P
δQ = [CP + h ( ) ] dT + h ( ) dV
∂T V ∂V T

En utilisant l’expression δQ = Cv dT + l dV, et en comparant, il


vient :

∂P
CP − CV = − h ( )
∂T V

∂P
l = h( )
∂V T

On obtient un autre groupe de relations, en utilisant l’expression


δQ = Cv dT + l dV, et en exprimant dV en fonction de dT et dP.
∂V ∂V
dV = ( ) dT + ( ) dP
∂T P ∂P T

En substituant dV dans δQ = CV dT + l dV, il vient :

∂V ∂V
δQ = [CV + l ( ) ] dT + l ( ) dP
∂T P ∂P T

En utilisant l’expression δQ = CP dT + h dP, et en comparant, il


vient :

∂V
CP − C V = l ( )
∂T P

∂V
h = l( )
∂P T

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