Vous êtes sur la page 1sur 17

Département de Physique

Filière : Sciences de la Matière Physique (SMP)

Semestre : S3

Manuel du cours de :

Thermodynamique 2

Prof. ELBAHJAOUI Radouane

Année universitaire : 2022-2023


Avant-propos

Ce document est destiné aux étudiants de la filière sciences de la matière

physique (SMP), troisième semestre (S3). Il s’inscrit dans le cadre d’un cours de

thermodynamique 2.

Ce cours est divisé en quatre chapitres : (1) le premier chapitre concerne un

rappel des notions générales et principes de la Thermodynamique, (2) le deuxième

chapitre est consacré au changement d’état des substances pures, (3) le troisième

chapitre est réservé à l’étude des systèmes thermodynamique ouverts (turbines,

compresseurs, convergents, diffuseurs, tuyères…), et (4) le dernier chapitre est

consacré aux potentiels et relations thermodynamiques.

Prof. ELBAHJAOUI Radouane

Email : radouane.elbahjaoui@usmba.ac.ma

Thermodynamique 2 5
Chapitre 1 : Rappel des notions générales et principes de la
Thermodynamique

La thermodynamique s’est développée au 19 e siècle dans le but d’analyser la réponse


énergétique des machines à vapeur, notamment celles inventées par le physicien français Sadi
Carnot. Le but était de chercher les conditions optimales permettant de transformer la chaleur
générée par une chaudière en énergie mécanique (travail mécanique).

Le nom « thermodynamique » regroupe les deux mots grecs « thermon » et « dynamis » qui
signifient respectivement « chaleur » et « mouvement ».

La thermodynamique est rencontrée dans plusieurs domaines d’ingénierie et aspects de la


vie :

• Le cœur humain pompe le sang vers toutes les parties du corps où plusieurs
conversions d'énergie se produisent dans les cellules et la chaleur générée est libérée
dans l'environnement. Le confort humain est lié au taux de libération de cette chaleur.
On peut contrôler ce taux par l’adaptation de nos vêtements aux conditions
climatiques ;
• De nombreux appareils ménagers sont conçus en utilisant les principes de la
thermodynamique. Par exemple, la cuisinière au gaz ou électrique, les systèmes de
chauffage et de climatisation, le réfrigérateur … ;
• La thermodynamique joue un rôle majeur dans la conception et l’analyse des moteurs
automobiles, des fusées, des centrales électriques conventionnelles ou nucléaires, des
capteurs solaires, ….

1. Système thermodynamique
Les principes et les concepts de la thermodynamique s'appliquent à ce qu'on appelle les
systèmes thermodynamiques. Un système thermodynamique est défini comme une région délimitée
de l'espace ou une quantité de matière faisant l'objet d'une étude. La frontière est la surface,
réelle ou imaginaire, qui sépare le système d'étude du milieu extérieur (ou environnement). La
frontière d’un système thermodynamique a une épaisseur nulle et ne peut donc contenir aucune
masse ni occuper aucun volume dans l’espace.

On peut distinguer deux types de systèmes thermodynamiques :

Thermodynamique 2 6
1.1 Systèmes fermés
Un système est dit fermé si aucune masse ne franchit sa frontière. Sa masse reste donc
constante dans le temps. Un système fermé peut échanger du travail et de la chaleur mais pas de
la matière avec le milieu extérieur. Si, dans un cas particulier, le système fermé n’échange ni de
travail ni de chaleur avec le milieu extérieur, le système thermodynamique est dit isolé.

Figure 1.1 : Système thermodynamique, milieu extérieur et frontière

1.2 Systèmes ouverts


Un système ouvert est une région de l’espace qui renferme un dispositif impliquant un débit
massique tel qu’un compresseur, une turbine, une pompe ou encore une tuyère. L’écoulement à
travers ces dispositifs est mieux analysé en sélectionnant un volume de contrôle à l’intérieur du
dispositif. Dans le cas d’un système ouvert, de la masse (matière), de la chaleur et de travail
peuvent traverser la frontière du volume de contrôle.

Figure 1.2 : Volume de contrôle d’une tuyère

Thermodynamique 2 7
2. Variables d’état
En thermodynamique macroscopique, dite aussi phénoménologique, l’état d’un système
thermodynamique est décrit à l’aide d’un certains nombres de variables telles que la température
T, la pression P, le volume V et la masse m.

Les variables d’état d’un système thermodynamique peuvent être classées en deux types :

2.1 Variables extensives


Une variable extensive est une grandeur qui dépend de la quantité de la matière (masse
de contenu dans le système thermodynamique. Le volume V, l’énergie interne U, le nombre de
moles n et la masse m sont des variables extensives.

2.2 Variables intensives


Une variable intensive est une grandeur qui ne dépend pas de la quantité de matière
renfermée dans le système. La pression P, la température T et la masse volumique ρ sont des
propriétés intensives.

Remarques :

• Une grandeur thermodynamique définit comme le rapport de deux variables


extensives est une variable intensive (Par exemple la masse volumique 𝜌 = 𝑚⁄𝑉 est
variable intensive alors que le volume V et la masse m sont des variables extensives).
• Il est généralement très commode de ramener les grandeurs extensives à l’unité de
masse. On les appelle grandeurs massiques (ou spécifiques) et sont notés en
minuscules. Par exemple, les grandeurs massiques liées au volume V, à l’énergie
interne U et à l’enthalpie H sont respectivement le volume massique v (v =V/m),
l’énergie interne massique u (u =U/m) et l’enthalpie massique h (h =H/m).

3. Equilibre thermodynamique
La thermodynamique traite généralement les états d’équilibre d’un système. Un système est dit
en équilibre thermodynamique si ses variables d’état ne changent pas avec le temps et s’il n’y a
pas d’échange (ni de matière, ni de travail et ni de chaleur) entre le système et le milieu extérieur.
L’équilibre thermodynamique inclut les trois équilibres suivants :

o Equilibre thermique

Un système est en équilibre thermique si sa température interne est uniforme et constante et elle
est la même que celle du milieu extérieur.

o Equilibre mécanique

Thermodynamique 2 8
Un système est en équilibre mécanique s’il n’existe aucune force non compensée à l’intérieur du
système ou entre le système et le milieu extérieur.

o Equilibre chimique

Un système est en équilibre chimique si sa composition chimique ne subit aucune


modification dans le temps.

4. Fonctions d’états
La fonction d’état est une relation qui lie les différentes variables d’état du système
thermodynamique (P, V, T). Dans le cas d’un système en équilibre thermodynamique, la fonction
d’état est de la forme :

f (P, V , T ) = 0 (1.1)

Pour un gaz parfait, l’équation d’état est exprimée par :

PV − nRT = 0 (1.2)

Où n représente le nombre de moles, P est la pression du gaz (en Pa), V est le volume occupé par
le gaz (en m3), représente la température du gaz (en K) et R est la constante des gaz parfaits
(R=8,314 J/mol.K).

Plusieurs équations d’état ont été proposées pour décrire les gaz réels. Parmi ces équations, celle
de Van der Walls est la plus recommandée. Elle est donnée par :

n2
(P + a 2 )(V − nb) − nRT = 0 (1.3)
V

Où a et b sont deux constantes réelles positives caractérisant le gaz considéré.

5. Transformations
Un système thermodynamique subit une transformation lorsqu’il passe d’un état d’équilibre à un
autre état d’équilibre. Lors d'une transformation, les valeurs des variables d'état passent des
valeurs du premier état d'équilibre à celles du nouvel état d'équilibre. Généralement, ce passage
se fait hors équilibre thermique.

Lorsque le système thermodynamique subit une transformation dans laquelle les valeurs initiales
et finales des variables sont proches, cette transformation est dite infinitésimale (dite aussi quasi
statique). Une transformation infinitésimale est une transformation suffisamment lente permettant
aux variables d’état de varier d’une manière uniforme. Dans les évolutions réelles, plusieurs
transformations peuvent se rapprocher de la transformation infinitésimale, ce qui permet de
faciliter l'analyse.

Thermodynamique 2 9
Figure 1.3 : Transformation d’un système thermodynamique d’un état initial à un état final

Une transformation est dite réversible si le passage du système de l’état initial à l’état final
est une suite de transformations infinitésimales (i.e. suite d’états d’équilibre). Le système est donc
considéré en équilibre à chaque instant. Une transformation réversible peut se réaliser dans le sens
inverse en repassant par les mêmes états d’équilibre thermodynamique. Dans la pratique, une
transformation est considérée réversible si elle se fait très lentement et sans frottements. De telles
conditions sont difficiles à réaliser dans la réalité.

Une transformation est dite irréversible si le passage du système de l’état initial à l’état final
se fait hors équilibre thermodynamique. Dans la pratique, une transformation est considérée
irréversible si elle s’effectue rapidement ou/et en présence des forces de frottement.

Les transformations thermodynamiques sont représentées, selon les variables, dans des
diagrammes thermodynamiques. Ces diagrammes sont un outil utile et essentiel lors de l’analyse
des systèmes thermodynamiques. Certaines transformations thermodynamiques sont caractérisées
par le fait qu’une variable reste constante durant l’évolution. Ainsi, on peut distinguer les
transformations suivantes :

o Transformation isotherme :

Une transformation est dite isotherme si au cours de laquelle la température du système


reste inchangée (T = cste).

o Transformation isobare :

Une transformation est dite isobare si au cours de laquelle la pression dans le système reste
fixe (P = cste).

o Transformation isochore :

Thermodynamique 2 10
Une transformation est isochore si au cours de laquelle le volume du système reste
inchangée (V = cste).

o Transformation cyclique :

Une transformation est dite cyclique (ou fermée) lorsque le système subit une suite
d‘évolutions et revient à son état initial. On dit aussi que le système décrit un cycle.

o Transformation adiabatique :

Une transformation est dite adiabatique si elle s’effectue sans aucun échange de chaleur
avec le milieu extérieur (Q = 0).

o Source de chaleur :

Un système thermodynamique est considéré une source de chaleur s’il est capable
d’échanger de la chaleur (fournir ou recevoir de la chaleur) sans que sa température
change.

Figure 1.4 : Transformation isotherme, isobare et isochore dans le diagramme de Clapeyron (P, V)

6. Système d’unités
Le système d’unités utilisé dans ce cours est le système international d’unités (SI). Ce système a
été adopté depuis 1960 lors de la 11e conférence générale des poids et des mesures (CGPM). Il
comprend sept unités de base à partir desquelles diverses unités ont été dérivées :

• L’unité de base de la longueur est le mètre (m) ;


• L’unité de base de la masse est le kilogramme (kg) ;
• L’unité de base du temps est la seconde (s) ;

Thermodynamique 2 11
• L’unité de base du courant électrique est l’ampère (A) ;
• L’unité de base de la température est le Kelvin (K) ;
• L’unité de la quantité de matière est la mole (mol) ;
• L’unité de base de d’intensité lumineuse est la candela (cd).

Les principaux multiples et préfixes du système international d’unités sont indiqués dans le
tableau 1.1.

Tableau 1.1 : Multiples et préfixes dans le système international d’unités


Multiple Préfixe
1012 tétra, T
109 giga, G
106 méga, M
103 kilo, k
102 hecto, h
101 déca, da
10-1 déci, d
10-2 centi, c
10-3 milli, m
10-6 micro, μ
10-9 nano, n
10-12 pico, p

7. Echange d’énergie
7.1 Travail
Le travail est une forme d'énergie qu'un système thermodynamique échange avec le milieu
extérieur suite à une variation de son volume sous l'action d'une force. On utilise la lettre W pour
désigner le travail et δW pour indiquer un travail élémentaire. L’unité du travail dans le SI est le
Joule [J].

Considérons un gaz enfermé dans un récipient par un piston qui peut se déplacer sans
frottements. Une pression extérieure Pext agit sur la section du piston et donne naissance à une
force d’intensité Fext = Pext S. Le travail élémentaire effectué par cette force est exprimé par :

W = −Pext dV (1.4)

Avec dV représente la variation du volume du gaz pendant la transformation infinitésimale et Pext


est la pression exercée par le milieu extérieur sur le gaz. Le travail total sur l’ensemble de la
transformation est :

Thermodynamique 2 12
Figure 1.5 : Gaz enfermé dans un récipient par un piston mobile
Vf

W =  W =  −Pext dV (1.5)
Vi

Cette expression est valable quel que soit le nature de la transformation et quelle que soit la
forme du récipient.

Selon le sens d’action de la force de pression, on peut distinguer deux cas :

o Compression :

Dans une compression, le volume du gaz diminue (dV<0). Cela conduit à un travail positif
(δW>0). Le système reçoit donc du travail du milieu extérieur lors d’une compression.

o Détente :
Dans une détente, le volume du gaz augmente (dV>0). Cela conduit à un travail négatif
(δW<0). Dans ce cas, le système fournit du travail au milieu extérieur.

7.1.1 Cas d’une transformation réversible


Lors d'une transformation réversible, le système passe par des états d'équilibre. Les forces
agissant sur le piston sont celle exercée par le gaz, 𝐹⃗𝑔𝑎𝑧 , et celle exercée par le milieu extérieur,

𝐹⃗𝑒𝑥𝑡 .

Á l’équilibre thermodynamique, On peut écrire :

Fgaz + Fgaz = 0  Fgaz − Fext = 0 (1.6)

Thermodynamique 2 13
On peut donc conclure que lors d’une transformation réversible, la pression appliquée par le milieu
extérieur est égale à celle du gaz (Pext = Pgaz=P).

Le travail peut donc s’exprimer par :

Vf

W = −P dV  W=  −P dV
Vi
(1.7)

L'intégrale de l'expression précédente ne peut être résolue que si l'on connaît la manière dont P
dépend de V. Rappelons que P et V sont liés par l'équation d'état.

Le travail W peut être interprété géométriquement en traçant la transformation dans le


diagramme de Clapeyron (P, V). Cette représentation montre que le travail |𝑊𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 2 | n’est
autre que la surface limitée par la courbe du chemin 2 et les droites 𝑉 = 𝑉𝐴 et 𝑉 = 𝑉𝐵 . De même,
le travail |𝑊𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 1 | est l’aire limitée par la courbe du chemin 1 de la transformation et les droites
𝑉 = 𝑉𝐴 et 𝑉 = 𝑉𝐵 . Par conséquent, on peut conclure que le travail W n’est pas une fonction d’état
et qu’il dépend du chemin suivi (𝑊𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 1 ≠ 𝑊𝑐ℎ𝑒𝑚𝑖𝑛 2 ).

Figure 1.6 : Interprétation géométrique dans le diagramme de Clapeyron du travail W lors


de la transformation A--->B selon le chemin 2

7.1.2 Cas d’une transformation irréversible


Lors d’une transformation irréversible s’effectuant à pression constante (Pext = cste), le
travail échangé avec le milieu extérieur est :

VB

W = −Pext dV  WA→B = −Pext  dV = −Pext (VB − VA ) (1.8)


VA

Thermodynamique 2 14
7.1.3 Convention de signe
Les énergies (travail et chaleur) que le système thermodynamique échange avec le milieu
extérieur sont affectées de signe positif ou négatif. Lorsque le travail des forces extérieures est
positif, on dit que le système reçoit du travail (l’énergie mécanique). Cependant, si le travail est
négatif, on dit que le système fournit du travail. La même analogie est utilisée pour la chaleur Q
que le système échange avec le milieu extérieur.

Figure 1.7 : Convention de signe des énergies (travail et chaleur) que le système échange
avec le milieu extérieur

7.2 Chaleur
La chaleur est une forme d’énergie transmise d’un milieu plus chaud vers un autre de
température plus basse. L’unité de la chaleur est le Joule [J]. La chaleur n’est pas une fonction
d’état, elle dépend du chemin suivi par la transformation.

Il existe deux types de chaleur : la chaleur sensible et la chaleur latente.


7.2.1 Chaleur sensible
La chaleur sensible est une forme d'énergie associée au changement de température d'un
système résultant de son chauffage ou de son refroidissement. Elle est calculée en fonction de la
masse du système et de la variation de température dans le système. Il s'exprime comme suit :
Q = mc dT  Q =  Q =  mc dT (1.9)

Avec m ([kg]) et c ([J/kg.K]) représentent respectivement la masse et la chaleur massique du


système.

7.2.2 Chaleur latente


La chaleur latente est une forme d'énergie liée à un changement de phase, à température
constante, d'une masse m du système. Elle est exprimée par :

Q = mL (1.10)

Thermodynamique 2 15
Où L représente la chaleur latente spécifique liée au changement de phase qui se produit dans le
système. On peut distinguer la chaleur latente de fusion, de condensation, de vaporisation, etc.

7.2.3 Coefficients calorimétriques et expressions de la chaleur échangée


En général, la capacité calorifique liée à un paramètre d'état X du système
thermodynamique est définie comme :

 Q 
CX =   (1.11)
 dT X

Les capacités calorifiques les plus utilisées dans la pratique sont :

• Capacité thermique à volume constant :

 Q 
CV =   (1.12)
 dT V

• Capacité thermique à pression constante :


 Q 
CP =   (1.13)
 dT P

Le rapport des capacités calorifiques à pression et volume constants est supérieur à 1 pour tous les
corps. Il est désigné le symbole γ comme suit :

CP
= (1.14)
CV

Pour un gaz parafait, les capacités calorifiques à pression et volume constants vérifient la relation
de Mayer suivante :

CP − CV = nR (1.15)

Où n est le nombre de moles et R représente la constante des gaz parfaits.

Pour les solides et les liquides, les chaleurs spécifiques sont presque égales (cP ≈ cV) et on les
désigne souvent par c sans indice.

On peut également utiliser les grandeurs massiques et molaires suivantes :

o Capacités thermiques massiques (dites aussi chaleurs spécifiques massiques) :


CP CV
cp = et cv = [J K −1 kg−1] (1.16)
m m

Où m représente la masse du système.

Thermodynamique 2 16
o Capacités thermiques molaires (dites aussi chaleurs spécifiques molaires) :
CP Cv
cp0 = et cv0 = [J K −1 mol −1] (1.17)
n n

Pour un système thermodynamique décrit par les variables d’état indépendantes (P, V, T), la
chaleur élémentaire échangée avec le milieu extérieur peut s’exprimer par les expressions
suivantes :

En fonction de T et V :  Q = CV dT + l dV (1.18)

En fonction de T et P :  Q = CP dT + k dV (1.19)

En fonction de P et V :  Q = dT + dV (1.20)

Les coefficients CV, CP, l, k, λ et μ sont dites coefficients calorimétriques du système étudié.

On peut démontrer, en considérant l’équation d’état f(P, V, T)= 0 et les expressions de la


chaleur élémentaire, que les coefficients l, k, λ et μ peuvent être exprimés en fonction des
capacités calorifiques CV et CP comme suit :
 Q   T 
l=  = (CP − CV )   (1.21a)
 dV T  V  P
 Q   T 
k=   = (CV − CP )   (1.21b)
 dP T  P V
 Q   T 
=  = CV   (1.21c)
 dP V  P V
 Q   T 
=  = CP   (1.21d)
 dV P  V P

8. Premier principe de la thermodynamique


En thermodynamique, on distingue deux types de formes d’énergie : formes d’énergie
macroscopique (énergie cinétique, énergie potentielle, énergie magnétique, énergie électrique,
etc.) et formes d’énergie microscopique (activité moléculaire du système). L’ensemble des formes
d’énergie microscopique est appelé l’énergie interne et noté par le symbole U.

8.1 Formes d’énergie macroscopique


L’énergie macroscopique d’un système thermodynamique est liée au mouvement et à certains
effets externes comme la gravité, l’électricité, le magnétisme et la tension superficielle. L’énergie
macroscopique du mouvement d’un corps par rapport à un point de référence représente l’énergie
cinétique, notée Ec. Lorsque tous les éléments d’un système se déplacent à la même vitesse V,
l’énergie cinétique est exprimée par :

Thermodynamique 2 17
1
Ec = mV 2 [kJ] (1.22)
2
L’énergie cinétique massique (par unité de masse) est par conséquent exprimée par :
1 2
ec = V [kJ / kg] (1.23)
2

L’énergie macroscopique qui décrit l’élévation d’un système dans le champ gravitationnel est
représentée par l’énergie potentielle gravitationnelle, notée EP. Elle est exprimée par :

Ep = mgz [kJ] (1.24)

Par unité de masse, l’énergie potentielle est :

ep = gz [kJ / kg] (1.25)

Avec g représente l’accélération de pesanteur et z est la hauteur du centre de masse du système


par rapport un point de référence.

Les effets électrique, magnétique et tension superficielle jouent parois un rôle significatif.
Toutefois, dans le cadre de ce cours, ces effets seront négligés. Par conséquent, l’énergie totale
d’un système thermodynamique, notée E, sera la somme de l’énergie interne U, l’énergie cinétique
Ec et l’énergie potentielle Ep :

V2
E = U + Ec + Ep = U + m + mgz [kJ ] (1.26)
2

Par unité de masse, l’équation précédente devient :

V2
e = u + ec + ep = u + + gz [kJ / kg] (1.27)
2

Les systèmes fermés restent dans la plupart des cas immobiles durant les transformations (les
systèmes fermés sont dits stationnaires ou immobiles). Pour ces systèmes, Les variations des énergies
cinétiques et potentielles sont nulles. Par conséquent, la variation de l’énergie totale des systèmes
fermés est égale à la variation de l’énergie interne :

E = U (1.28)

8.2 Formes d’énergie microscopique : énergie interne


L’énergie microscopique d’un système thermodynamique est l’ensemble des formes d’énergie
à l’échelle atomique, moléculaire et nucléaire. Elle inclut :
• L’énergie cinétique microscopique (mouvement de vibration, de translation ou de rotations
des molécules)

Thermodynamique 2 18
• L’énergie potentielle d’interaction entre les éléments microscopies du
système correspondant aux forces gravitationnelles ;
• L’énergie de liaison intermoléculaire, qui peut être affectée lors d’une réaction chimique ;
• L’énergie de cohésion atomique qui peut être dégagée, par exemple, lors d’une fission
nucléaire.

8.3 Enoncé du premier principe pour les systèmes fermés


Lors d’une transformation qui fait passer un système thermodynamique fermé d’un état
d’équilibre initial (1) à un état d’équilibre final (2), la variation d’énergie interne ∆U du système est
égale à la somme du travail W et de chaleur Q échangés avec le milieu extérieur :
E = U = U2 − U1 = W + Q (1.29)
L’énergie interne U est une fonction d’état (dU est une différentielle totale exacte). Par
conséquent, sa variation ∆U est indépendante du chemin suivi par la transformation et ne dépend
que de l’état initial et final du système.
Lors d’une transformation infinitésimale, le système thermodynamique échange avec le milieu
extérieur le travail élémentaire δW et la chaleur élémentaire δQ. Par conséquent, la variation
d’énergie interne infinitésimale dU est exprimée par :
dU =  W +  Q (1.30)

En thermodynamique, on utilise la lettre « d » pour désigner les différentielles totales exactes et le


symbole « δ » pour désigner les grandeurs qui ne sont pas des différentielles totales exactes
(comme le travail et la chaleur).

Remarque :

Lors d’une transformation cyclique, le système revient à son état initial (le point A est le point
initial et final de la transformation). Par conséquent, la variation d’énergie interne est nulle (Ui
=Uf).

Figure 1.8 : Représentation dans le diagramme (P, V) d’une transformation cyclique

Thermodynamique 2 19
Le premier principe s’écrit par :
U = Uf − Ui = W + Q = 0  W = −Q (1.31)
Il est à rappeler que lors d’une transformation cyclique, le travail est positif si le sens du cycle
est le sens trigonométrique. Dans le cas contraire, le travail sera négatif.
Dans la transformation cyclique présentée dans la figure ci-dessus, le travail W est positif. La
chaleur Q est donc négative, ce qui indique que le système reçoit du travail et fournit de la chaleur
au milieu extérieur.

8.4 Enthalpie
L'enthalpie d'un système thermodynamique est définie en fonction de l'énergie interne U, du
volume V et de la pression P comme suit :
H = U + PV [ J] (1.32)
Tout comme l’énergie interne, l’enthalpie est une grandeur extensive et une fonction d’état.
Lors d’une transformation infinitésimale (réversible), le premier principe peut s’exprimer en
fonction de l’enthalpie par :
dH = dU + d(PV ) =  Q + W + PdV + VdP =  Q − PdV + PdV + VdP (1.33)
Par conséquent,
dH =  Q + VdP (1.34)
La grandeur intensive liée à l’enthalpie est l’enthalpie massique h exprimée par :
H
h= = u + Pv (1.35)
m
Où u et v représentent l’énergie interne massique et le volume massique, respectivement.

8.5 Capacités calorifiques


Pour une transformation infinitésimale réversible et en utilisant l’équation (1.18)
pour exprimer la chaleur élémentaire, le premier principe s’écrit :

Thermodynamique 2 20

Vous aimerez peut-être aussi