Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Semestre : S3
Manuel du cours de :
Thermodynamique 2
physique (SMP), troisième semestre (S3). Il s’inscrit dans le cadre d’un cours de
thermodynamique 2.
chapitre est consacré au changement d’état des substances pures, (3) le troisième
Email : radouane.elbahjaoui@usmba.ac.ma
Thermodynamique 2 5
Chapitre 1 : Rappel des notions générales et principes de la
Thermodynamique
Le nom « thermodynamique » regroupe les deux mots grecs « thermon » et « dynamis » qui
signifient respectivement « chaleur » et « mouvement ».
• Le cœur humain pompe le sang vers toutes les parties du corps où plusieurs
conversions d'énergie se produisent dans les cellules et la chaleur générée est libérée
dans l'environnement. Le confort humain est lié au taux de libération de cette chaleur.
On peut contrôler ce taux par l’adaptation de nos vêtements aux conditions
climatiques ;
• De nombreux appareils ménagers sont conçus en utilisant les principes de la
thermodynamique. Par exemple, la cuisinière au gaz ou électrique, les systèmes de
chauffage et de climatisation, le réfrigérateur … ;
• La thermodynamique joue un rôle majeur dans la conception et l’analyse des moteurs
automobiles, des fusées, des centrales électriques conventionnelles ou nucléaires, des
capteurs solaires, ….
1. Système thermodynamique
Les principes et les concepts de la thermodynamique s'appliquent à ce qu'on appelle les
systèmes thermodynamiques. Un système thermodynamique est défini comme une région délimitée
de l'espace ou une quantité de matière faisant l'objet d'une étude. La frontière est la surface,
réelle ou imaginaire, qui sépare le système d'étude du milieu extérieur (ou environnement). La
frontière d’un système thermodynamique a une épaisseur nulle et ne peut donc contenir aucune
masse ni occuper aucun volume dans l’espace.
Thermodynamique 2 6
1.1 Systèmes fermés
Un système est dit fermé si aucune masse ne franchit sa frontière. Sa masse reste donc
constante dans le temps. Un système fermé peut échanger du travail et de la chaleur mais pas de
la matière avec le milieu extérieur. Si, dans un cas particulier, le système fermé n’échange ni de
travail ni de chaleur avec le milieu extérieur, le système thermodynamique est dit isolé.
Thermodynamique 2 7
2. Variables d’état
En thermodynamique macroscopique, dite aussi phénoménologique, l’état d’un système
thermodynamique est décrit à l’aide d’un certains nombres de variables telles que la température
T, la pression P, le volume V et la masse m.
Les variables d’état d’un système thermodynamique peuvent être classées en deux types :
Remarques :
3. Equilibre thermodynamique
La thermodynamique traite généralement les états d’équilibre d’un système. Un système est dit
en équilibre thermodynamique si ses variables d’état ne changent pas avec le temps et s’il n’y a
pas d’échange (ni de matière, ni de travail et ni de chaleur) entre le système et le milieu extérieur.
L’équilibre thermodynamique inclut les trois équilibres suivants :
o Equilibre thermique
Un système est en équilibre thermique si sa température interne est uniforme et constante et elle
est la même que celle du milieu extérieur.
o Equilibre mécanique
Thermodynamique 2 8
Un système est en équilibre mécanique s’il n’existe aucune force non compensée à l’intérieur du
système ou entre le système et le milieu extérieur.
o Equilibre chimique
4. Fonctions d’états
La fonction d’état est une relation qui lie les différentes variables d’état du système
thermodynamique (P, V, T). Dans le cas d’un système en équilibre thermodynamique, la fonction
d’état est de la forme :
f (P, V , T ) = 0 (1.1)
PV − nRT = 0 (1.2)
Où n représente le nombre de moles, P est la pression du gaz (en Pa), V est le volume occupé par
le gaz (en m3), représente la température du gaz (en K) et R est la constante des gaz parfaits
(R=8,314 J/mol.K).
Plusieurs équations d’état ont été proposées pour décrire les gaz réels. Parmi ces équations, celle
de Van der Walls est la plus recommandée. Elle est donnée par :
n2
(P + a 2 )(V − nb) − nRT = 0 (1.3)
V
5. Transformations
Un système thermodynamique subit une transformation lorsqu’il passe d’un état d’équilibre à un
autre état d’équilibre. Lors d'une transformation, les valeurs des variables d'état passent des
valeurs du premier état d'équilibre à celles du nouvel état d'équilibre. Généralement, ce passage
se fait hors équilibre thermique.
Lorsque le système thermodynamique subit une transformation dans laquelle les valeurs initiales
et finales des variables sont proches, cette transformation est dite infinitésimale (dite aussi quasi
statique). Une transformation infinitésimale est une transformation suffisamment lente permettant
aux variables d’état de varier d’une manière uniforme. Dans les évolutions réelles, plusieurs
transformations peuvent se rapprocher de la transformation infinitésimale, ce qui permet de
faciliter l'analyse.
Thermodynamique 2 9
Figure 1.3 : Transformation d’un système thermodynamique d’un état initial à un état final
Une transformation est dite réversible si le passage du système de l’état initial à l’état final
est une suite de transformations infinitésimales (i.e. suite d’états d’équilibre). Le système est donc
considéré en équilibre à chaque instant. Une transformation réversible peut se réaliser dans le sens
inverse en repassant par les mêmes états d’équilibre thermodynamique. Dans la pratique, une
transformation est considérée réversible si elle se fait très lentement et sans frottements. De telles
conditions sont difficiles à réaliser dans la réalité.
Une transformation est dite irréversible si le passage du système de l’état initial à l’état final
se fait hors équilibre thermodynamique. Dans la pratique, une transformation est considérée
irréversible si elle s’effectue rapidement ou/et en présence des forces de frottement.
Les transformations thermodynamiques sont représentées, selon les variables, dans des
diagrammes thermodynamiques. Ces diagrammes sont un outil utile et essentiel lors de l’analyse
des systèmes thermodynamiques. Certaines transformations thermodynamiques sont caractérisées
par le fait qu’une variable reste constante durant l’évolution. Ainsi, on peut distinguer les
transformations suivantes :
o Transformation isotherme :
o Transformation isobare :
Une transformation est dite isobare si au cours de laquelle la pression dans le système reste
fixe (P = cste).
o Transformation isochore :
Thermodynamique 2 10
Une transformation est isochore si au cours de laquelle le volume du système reste
inchangée (V = cste).
o Transformation cyclique :
Une transformation est dite cyclique (ou fermée) lorsque le système subit une suite
d‘évolutions et revient à son état initial. On dit aussi que le système décrit un cycle.
o Transformation adiabatique :
Une transformation est dite adiabatique si elle s’effectue sans aucun échange de chaleur
avec le milieu extérieur (Q = 0).
o Source de chaleur :
Un système thermodynamique est considéré une source de chaleur s’il est capable
d’échanger de la chaleur (fournir ou recevoir de la chaleur) sans que sa température
change.
Figure 1.4 : Transformation isotherme, isobare et isochore dans le diagramme de Clapeyron (P, V)
6. Système d’unités
Le système d’unités utilisé dans ce cours est le système international d’unités (SI). Ce système a
été adopté depuis 1960 lors de la 11e conférence générale des poids et des mesures (CGPM). Il
comprend sept unités de base à partir desquelles diverses unités ont été dérivées :
Thermodynamique 2 11
• L’unité de base du courant électrique est l’ampère (A) ;
• L’unité de base de la température est le Kelvin (K) ;
• L’unité de la quantité de matière est la mole (mol) ;
• L’unité de base de d’intensité lumineuse est la candela (cd).
Les principaux multiples et préfixes du système international d’unités sont indiqués dans le
tableau 1.1.
7. Echange d’énergie
7.1 Travail
Le travail est une forme d'énergie qu'un système thermodynamique échange avec le milieu
extérieur suite à une variation de son volume sous l'action d'une force. On utilise la lettre W pour
désigner le travail et δW pour indiquer un travail élémentaire. L’unité du travail dans le SI est le
Joule [J].
Considérons un gaz enfermé dans un récipient par un piston qui peut se déplacer sans
frottements. Une pression extérieure Pext agit sur la section du piston et donne naissance à une
force d’intensité Fext = Pext S. Le travail élémentaire effectué par cette force est exprimé par :
W = −Pext dV (1.4)
Thermodynamique 2 12
Figure 1.5 : Gaz enfermé dans un récipient par un piston mobile
Vf
W = W = −Pext dV (1.5)
Vi
Cette expression est valable quel que soit le nature de la transformation et quelle que soit la
forme du récipient.
o Compression :
Dans une compression, le volume du gaz diminue (dV<0). Cela conduit à un travail positif
(δW>0). Le système reçoit donc du travail du milieu extérieur lors d’une compression.
o Détente :
Dans une détente, le volume du gaz augmente (dV>0). Cela conduit à un travail négatif
(δW<0). Dans ce cas, le système fournit du travail au milieu extérieur.
𝐹⃗𝑒𝑥𝑡 .
Thermodynamique 2 13
On peut donc conclure que lors d’une transformation réversible, la pression appliquée par le milieu
extérieur est égale à celle du gaz (Pext = Pgaz=P).
Vf
W = −P dV W= −P dV
Vi
(1.7)
L'intégrale de l'expression précédente ne peut être résolue que si l'on connaît la manière dont P
dépend de V. Rappelons que P et V sont liés par l'équation d'état.
VB
Thermodynamique 2 14
7.1.3 Convention de signe
Les énergies (travail et chaleur) que le système thermodynamique échange avec le milieu
extérieur sont affectées de signe positif ou négatif. Lorsque le travail des forces extérieures est
positif, on dit que le système reçoit du travail (l’énergie mécanique). Cependant, si le travail est
négatif, on dit que le système fournit du travail. La même analogie est utilisée pour la chaleur Q
que le système échange avec le milieu extérieur.
Figure 1.7 : Convention de signe des énergies (travail et chaleur) que le système échange
avec le milieu extérieur
7.2 Chaleur
La chaleur est une forme d’énergie transmise d’un milieu plus chaud vers un autre de
température plus basse. L’unité de la chaleur est le Joule [J]. La chaleur n’est pas une fonction
d’état, elle dépend du chemin suivi par la transformation.
Q = mL (1.10)
Thermodynamique 2 15
Où L représente la chaleur latente spécifique liée au changement de phase qui se produit dans le
système. On peut distinguer la chaleur latente de fusion, de condensation, de vaporisation, etc.
Q
CX = (1.11)
dT X
Q
CV = (1.12)
dT V
Le rapport des capacités calorifiques à pression et volume constants est supérieur à 1 pour tous les
corps. Il est désigné le symbole γ comme suit :
CP
= (1.14)
CV
Pour un gaz parafait, les capacités calorifiques à pression et volume constants vérifient la relation
de Mayer suivante :
CP − CV = nR (1.15)
Pour les solides et les liquides, les chaleurs spécifiques sont presque égales (cP ≈ cV) et on les
désigne souvent par c sans indice.
Thermodynamique 2 16
o Capacités thermiques molaires (dites aussi chaleurs spécifiques molaires) :
CP Cv
cp0 = et cv0 = [J K −1 mol −1] (1.17)
n n
Pour un système thermodynamique décrit par les variables d’état indépendantes (P, V, T), la
chaleur élémentaire échangée avec le milieu extérieur peut s’exprimer par les expressions
suivantes :
En fonction de T et V : Q = CV dT + l dV (1.18)
En fonction de T et P : Q = CP dT + k dV (1.19)
Les coefficients CV, CP, l, k, λ et μ sont dites coefficients calorimétriques du système étudié.
Thermodynamique 2 17
1
Ec = mV 2 [kJ] (1.22)
2
L’énergie cinétique massique (par unité de masse) est par conséquent exprimée par :
1 2
ec = V [kJ / kg] (1.23)
2
L’énergie macroscopique qui décrit l’élévation d’un système dans le champ gravitationnel est
représentée par l’énergie potentielle gravitationnelle, notée EP. Elle est exprimée par :
Les effets électrique, magnétique et tension superficielle jouent parois un rôle significatif.
Toutefois, dans le cadre de ce cours, ces effets seront négligés. Par conséquent, l’énergie totale
d’un système thermodynamique, notée E, sera la somme de l’énergie interne U, l’énergie cinétique
Ec et l’énergie potentielle Ep :
V2
E = U + Ec + Ep = U + m + mgz [kJ ] (1.26)
2
V2
e = u + ec + ep = u + + gz [kJ / kg] (1.27)
2
Les systèmes fermés restent dans la plupart des cas immobiles durant les transformations (les
systèmes fermés sont dits stationnaires ou immobiles). Pour ces systèmes, Les variations des énergies
cinétiques et potentielles sont nulles. Par conséquent, la variation de l’énergie totale des systèmes
fermés est égale à la variation de l’énergie interne :
E = U (1.28)
Thermodynamique 2 18
• L’énergie potentielle d’interaction entre les éléments microscopies du
système correspondant aux forces gravitationnelles ;
• L’énergie de liaison intermoléculaire, qui peut être affectée lors d’une réaction chimique ;
• L’énergie de cohésion atomique qui peut être dégagée, par exemple, lors d’une fission
nucléaire.
Remarque :
Lors d’une transformation cyclique, le système revient à son état initial (le point A est le point
initial et final de la transformation). Par conséquent, la variation d’énergie interne est nulle (Ui
=Uf).
Thermodynamique 2 19
Le premier principe s’écrit par :
U = Uf − Ui = W + Q = 0 W = −Q (1.31)
Il est à rappeler que lors d’une transformation cyclique, le travail est positif si le sens du cycle
est le sens trigonométrique. Dans le cas contraire, le travail sera négatif.
Dans la transformation cyclique présentée dans la figure ci-dessus, le travail W est positif. La
chaleur Q est donc négative, ce qui indique que le système reçoit du travail et fournit de la chaleur
au milieu extérieur.
8.4 Enthalpie
L'enthalpie d'un système thermodynamique est définie en fonction de l'énergie interne U, du
volume V et de la pression P comme suit :
H = U + PV [ J] (1.32)
Tout comme l’énergie interne, l’enthalpie est une grandeur extensive et une fonction d’état.
Lors d’une transformation infinitésimale (réversible), le premier principe peut s’exprimer en
fonction de l’enthalpie par :
dH = dU + d(PV ) = Q + W + PdV + VdP = Q − PdV + PdV + VdP (1.33)
Par conséquent,
dH = Q + VdP (1.34)
La grandeur intensive liée à l’enthalpie est l’enthalpie massique h exprimée par :
H
h= = u + Pv (1.35)
m
Où u et v représentent l’énergie interne massique et le volume massique, respectivement.
Thermodynamique 2 20