Vous êtes sur la page 1sur 17

Module M2

Physique

E3 : Cours de thermodynamique

DUT GE Année universitaire 2021/2022

1
Chapitre 1 : Introduction à la thermodynamique

1. Rappel chronologique
L'étude de la physique peut se subdiviser en plusieurs grandes périodes.
 17ème siècle et début du 18ème siècle. Mécanique classique : Galilée, Newton.
 18ème siècle et début du 19ème siècle. Sciences de la chaleur : Celsius, Watt et Sadi
Carnot « Réflexion sur la puissance motrice du feu et les machines propres à
développer cette puissance ». Ce mémoire est à la base de la thermodynamique.
 19ème siècle et début du 20ème siècle. Electricité, Magnétisme, Electromagnétisme,
Optique ondulatoire. Au cours de cette période, l'utilisation des énergies fossiles est
considérable.
 20ème siècle. Energie nucléaire.
Remarque :
Origine de la terminologie
L'invention de la machine à vapeur a entraîné une étude approfondie des relations
entre les phénomènes calorifiques et mécaniques, d'où le nom de thermodynamique.
La thermodynamique peut être développée selon deux approches :
1. La thermodynamique classique ou phénoménologique.
Cette approche est macroscopique et repose sur la mesure d'un petit nombre de
grandeurs (pression, température, volume, etc...) qui caractérisent les corps étudiés.
C'est l'étude expérimentale qui a suggéré un nombre restreint de principes fondamentaux. Les
outils mathématiques sont simples et l'expérience a toujours confirmé les conséquences de ces
principes, dans les limites de la précision des outils de mesure. On doit se rappeler qu'on ne
cherche pas à décrire les mécanismes élémentaires et qu'on ignore à ce stade la nature intime
de la matière.

2. La thermodynamique statistique.
Elle est basée sur une description microscopique de la matière et des phénomènes. Elle
fait intervenir les constituants de la matière : atomes, molécules, ions, électrons, ... ainsi que
les lois fondamentales de la mécanique qui régissent les mouvements de ces particules.
La théorie cinétique des gaz (Boltzman) permet d'obtenir une interprétation macroscopique
des grandeurs comme la pression. La théorie statistique des gaz, plus élaborée et complexe,
prend en compte la nature intime des constituants et leurs spécificités propres.

Champs d'application
On fait appel à la thermodynamique dans de nombreuses applications techniques,
parmi lesquelles :

 Les moteurs thermiques : à combustion interne (moteur à piston, turbine à gaz...)


ou externe (cycle à vapeur, Stirling), à air chaud, ...
 La climatisation, la géothermie (machines à fluide diphasique)
 Les piles à combustible,

2
Notamment pour concevoir de nouveaux systèmes, les dimensionner, optimiser leur
rendement.

1. Principes de la thermodynamique classique :

La thermodynamique est développée à partir de trois principes :


 Le Premier Principe caractérise les phénomènes de transformation de l'énergie d'un
point de vue quantitatif (principe de l'équivalence).
 Le Second Principe détermine le sens d'évolution des transformations (principe
d'évolution).
 Le troisième principe (principe zéro) mis en évidence la notion de température.
Remarque :
Ces principes ne partent d'aucune hypothèse sur la structure de la substance, ce qui permet de
faire intervenir les méthodes thermodynamiques dans de très nombreux domaines.

2. Notions générales sur la thermodynamique

2.1.Système thermodynamique

La thermodynamique classique s'intéresse à des systèmes macroscopiques définis


comme suit :
 Définition
On appelle système thermodynamique la portion de l'espace limitée par une surface
réelle ou fictive, où se situe la matière étudiée. Le reste de l’univers est le milieu extérieur.

Selon la nature des échanges possibles entre le système et l'extérieur, on distingue trois types
de systèmes :

 Système ouvert : Il échange de la matière et de l’énergie avec le milieu extérieur.


 Système fermé : Il échange de l’énergie avec le milieu extérieur.
 Système isolé : Il n’échange ni matière ni énergie avec le milieu extérieur

2.2.Propriétés des parois

Les systèmes thermodynamiques peuvent être limités par des parois.


"Déformable” : elle permet l’échange d’un travail,

3
”Diatherme” : elle permet l’échange de chaleur,
”Adiabatique” : elle ne permet pas l’échange de chaleur,
”Perméable” : elle permet l’échange de matière.
Trois catégories de système suivant le type d’échanges qu’ils effectuent :
« Ouvert » Paroi : perméable, diatherme, déformable
Echanges : matière, chaleur, travail
« Fermé » Paroi : imperméable, diatherme, déformable
Echanges : chaleur, travail
« Isolé » Paroi : imperméable, adiabatique, indéformable
Echanges : aucun échange
La frontière d'un système est dite adiabatique lorsqu'elle interdit les échanges de chaleur entre
le système et le milieu extérieur, diatherme lorsqu'elle laisse passer la chaleur.

2.3. Description de l'état d'un système :

a) Variables d'état
Pour décrire un système, on définit son état par des valeurs que possèdent, dans le
système, un certain nombre de grandeurs mesurables, dites variables thermodynamiques
ou variables d'état, et qui sont obligatoirement de nature macroscopique.

Exemples : le volume, la pression, la température, la densité, la conductibilité, la viscosité...


Toutes ces variables, dites variables d’état, qui sont liées entre elles, peuvent être classées
en deux groupes :
Les variables extensives qui dépendent de la taille du système (volume, masse, etc.) et
Les variables intensives qui n’en dépendent pas de la taille du système (température,
pression, etc.).
En thermodynamique, les grandeurs d'état principales sont les suivantes :
 La température (T) qui se mesure en degré kelvin.
 La pression (P) qui est une force par unité d'aire. La pression se mesure en pascal
(1 Pa = 1 N/m2), mais on utilise souvent le bar par commodité (1 bar = 105 Pa).
 Le volume (V) qui se mesure en mètre cube.
 L'énergie interne (U) qui représente l'ensemble des énergies microscopiques d'un
système et se mesure en Joule (J). L'énergie interne correspond à la somme des
énergies dues à l'agitation thermique des particules et aux liaisons entre les nucléons,
les atomes et les molécules.
 L'enthalpie (H) qui est une fonction pratique en génie thermique, car lorsqu’une
transformation a lieu à pression constante, la variation de l'enthalpie exprime la
quantité de chaleur échangée. L'enthalpie se mesure en Joule.
 L'entropie (S) qui représente en quelque sorte le « désordre microscopique » d'un
système et se mesure en J.K-1. On reviendra un peu plus tard sur la notion d'entropie.
Les grandeurs thermodynamiques qui ne sont pas des variables d'états (qui dépendent du
chemin suivit) sont les suivantes :
 Le travail (W) qui se mesure en Joule et représente une énergie mécanique.
 La chaleur (Q) qui se mesure également en Joule et qui représente une énergie

4
thermique.

2.4. Équilibre thermodynamique d'un système

Un système est dit en équilibre thermodynamique lorsque ses paramètres d'état ont
une valeur identique en tout point du système.
En d’autres termes, un système est en équilibre thermodynamique :
 Lorsqu’il n’existe plus de variation des variables d'état.
 Lorsqu’il n’existe plus aucun transport de matière ou d’énergie avec le milieu
extérieur.

2.5. Transformations

Lorsqu’un système macroscopique passe d’un état d’équilibre (état initial) à un


autre état d’équilibre (état final), on dit que ce système est le siège d’une transformation
thermodynamique ou processus thermodynamique.
La transformation peut s'accompagner d'échanges de travail et (ou) de chaleur avec
l'extérieur.

Les principales transformations seront souvent soit :


 Isotherme : (à température constante)
 Isobare : (à pression constante)
 Isochore : (à volume constant)
 Adiabatique :(sans échange de chaleur entre le système et le milieu extérieur).
 Isenthalpique : (à enthalpie constant)
 Isentropique : (à entropie constant)

2.6. Classification des transformations

Transformation ouverte : Quand l'état d'équilibre final est différent de l'état d'équilibre
initial, le système a décrit une transformation ouverte.

Transformation cyclique ou fermée : Lorsque l'état final, après un certain nombre de


transformations, est identique à l’état initial, le système a décrit un cycle de
transformations. Toute transformation cyclique peut être décomposée en la somme de
deux transformations ouvertes.

Transformation quasi statique : C’est une suite continue d'états d'équilibre interne pour le
système étudié. A tout instant de la transformation, les variables (xi, yi) du système sont
définies de sorte que la transformation de l’état (1) vers l’état (2) peut être représenté par
une courbe.

Transformation réversible : c’est une transformation qui peut se produire en sens inverse.

Une transformation est réversible si elle est quasi-statique et si par renversement du


temps, le système et le milieu extérieur repassent par tous leurs états antérieurs. Pour une
évolution de sens inverse des variables (xi, yi) d’état, il serait possible de revenir de l’état
(2) vers l’état (1).

5
Les transformations irréversibles : une fois la transformation réalisée, il est impossible
de revenir à l'état initial depuis l'état final de manière rapide et simple. Dans le cas
général, les états intermédiaires entre l’état (1) et l’état (2) ne sont pas des états
d'équilibre. Les grandeurs (x, y) ne sont pas définies entre les états (1) et (2).

3. Équations d'état.

 Définition.

Une équation d'état est une relation qui relie entre elles les différentes variables d'état
d'un système, à l'équilibre thermodynamique (condition nécessaire pour que les variables
d'état intensives soient définies). A titre d'exemple, l'équation d'état d'une quantité déterminée
de fluide (liquide ou gaz) sera de la forme f ( P ,V , T )  0 .
Exemple du gaz parfait : PV  nRT  0  f ( P ,V , T )  0

4. Fonctions d'état
Le système peut réaliser des transformations entre l’état thermodynamique d’équilibre initial
(1) et l’état final (2) de plusieurs façons différentes, c’est-à-dire en empruntant des chemins
différents.

En général, la variation ΔG d’une grandeur G dépend du chemin suivi pour aller de l’état
initial (1) à l’état final (2), mais en thermodynamique, il existe des fonctions f liées aux
variables d’état dont les variations f au cours d’une transformation sont indépendantes du
chemin suivi. Ces grandeurs ou fonctions sont dites fonctions d'état.
Elles sont caractérisées par :
 Leur indépendance du chemin suivi par la transformation.
 df est une différentielle totale exacte.
Alors, on peut écrire: f  f 2  f1
Et ceci quel que soit le chemin suivi par l’évolution.
Exemple :
L’énergie interne (U), l’enthalpie (H) et l’entropie (S) sont des fonctions d’état c'est-à-dire
qu’elles ne dépendent pas du chemin suivi; mais le travail (W) et la chaleur (Q) ne sont pas
des fonctions d’état, donc ils dépendent du chemin suivi.

6
5. Différentielle totale exacte
Rappel mathématiques :
Soit une fonction f = f(x, y), la différentielle de la fonction f s’écrit :
 f   f 
df    dx    dy
 x  y  y  x

 f 
L’expression   est la dérivée partielle de f. elle signifie que l’on dérive f par
 x  y
rapport à la variable x, l’autre variable y étant maintenue constante.

Différentielle totale exacte et différentielle non exacte

Soit dG une expression différentielle d’une fonction de plusieurs variables, (dans notre
cas on se limite à deux variables x et y pouvant s’écrire sous la forme :
dG  f ( x , y )dx  g ( x , y )dy
La condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe une fonction G admettant dG
f g
comme différentielle s’écrit :  .
y x
On dit que dG est une différentielle totale exacte et la fonction G correspondante porte le
nom, en thermodynamique, fonction d’état.
Dans le cas où la forme différentielle n’est pas totale et exacte, alors la notation dG ne
peut être utilisée. Dans ce cas, on conviendra d’utiliser la notation : G

7
Chapitre 2: Notion de gaz parfait

1. Définition :
Un gaz parfait est un système matériel d'un grand nombre de particules
(molécules, atomes) identiques :

 Assimilables à des points matériels (volume négligeable),


 Dont le diamètre est négligeable devant les distances inter moléculaires / inter
atomiques : pas d’interaction entre-elles à distance (hypothèse du gaz dilué),
 Les particules sont en agitation permanente et ont des collisions entre elles et contre
les parois du récipient qui contient le gaz. Ces chocs sont des chocs élastiques,
 Les molécules se répartissent uniformément dans tout le volume offert (densité
homogène n*).
 Toutes les directions sont équiprobables. La répartition des vitesses est isotrope : elle
ne dépend pas d’une direction particulière,

L'étude expérimentale des gaz a conduit à définir le modèle du gaz parfait, très utilisé en
thermodynamique. C’est un gaz qui obéit rigoureusement aux 3 lois : MARIOTTE, GAY
LUSSAC et CHARLES.

 Loi de Boyle et Mariotte


A température constante, la pression p d'une masse donnée m de gaz est inversement
proportionnelle à son volume V.
 PV = Cte
Ce qui revient à dire que le produit de la pression p d'un gaz par son volume V ne dépend que
de la température. Elle a été énoncée en 1662 par Robert Boyle et Edme Mariotte.

 Loi de Gay-Lussac
A pression constante p, le volume V occupé par une masse donnée m de gaz est proportionnel
à sa température.
V/T = Cte
Cette loi a été énoncée en 1800 par Louis Joseph Gay-Lussac.

 Loi de Charles :
A volume constant, la pression d’une masse de gaz parfait est proportionnelle à la
température T.
P/T = Cte

La vérification simultanée de ces trois lois implique : PV/T = Cte

Ou encore, un gaz parfait est un gaz idéal qui satisfait à l’équation d’état :
PV  nRT

8
Où :
P : Pression du gaz
V : volume du gaz
n : nombre de moles du gaz
R : constante des gaz parfaits (R = 8.314 J/K-1.mol-1)
T : température du gaz en Kelvin
On peut écrire également : PV  nRT  0  f ( P ,V , T )  0
Dans cette équation dite équation d’état des gaz parfaits, les variables d'état ne sont pas toutes
indépendantes. En d’autres termes, chaque variable d’état (pression, volume ou température)
dépend des deux autres variables. D’où : P  f (V , T ) ou V  f ( P , T ) ou T  f ( P ,V ) .

Ces variables ne sont définies qu’à l’équilibre.

2. Le modèle du gaz parfait microscopique “théorie cinétique des gaz”

On est arrivé à l’équation des gaz parfaits expérimentalement, on ne comprend pas


pourquoi PV = nRT.
Nous allons considérer N particules (molécules, atomes…) dont nous allons tenter
d’exprimer l’énergie interne du système en fonction des variables d’état. Pour aboutir à
cette expression d’énergie interne, nous allons nous servir de l’approche microscopique de
la thermodynamique pour déterminer les relations existant entre la pression, la vitesse, la
température et l’énergie cinétique.
Maxwell et Boltzmann ont essayé d’expliquer les propriétés physiques des gaz à partir des
mouvements des molécules individuelles du gaz.

a) Les postulats de la théorie cinétique des gaz – modèle du gaz parfait.


 Un gaz parfait est formé de molécules séparées les uns des autres par des distances
beaucoup plus grandes que leurs propres dimensions, i.e., le volume d’une molécule
est négligeable.
 Les molécules gazeuses sont constamment en mouvement dans toutes les directions et
elles s’entrechoquent fréquemment et ces collisions sont parfaitement élastiques, i.e.,
l’énergie totale (cinétique) de toutes les molécules d’un système ne change pas.
 Les molécules gazeuses n’exercent aucune force attractive ou répulsive entre elles.
 L’énergie cinétique moyenne des molécules d’un gaz est proportionnelle à la
température de ce gaz en kelvins, et deux gaz à la même température ont la même
énergie cinétique moyenne.

9
b) Distribution des vitesses
On considère une enceinte immobile contenant un gaz
parfait.
La vitesse d’une molécule est : ⃗𝒗 = 𝒗𝒙 ⃗⃗⃗⃗
𝒆𝒙 + 𝒗𝒚 ⃗⃗⃗⃗
𝒆𝒚 +𝒗𝒛 ⃗⃗⃗⃗
𝒆𝒛
Si la distribution ou plutôt la répartition des vitesses est
isotrope et homogène alors la vitesse moyenne statistique
de toutes les molécules est : ⟨𝒗
⃗ ⟩ ; ⟨𝑿⟩ moyenne de la
= ⃗𝟎
grandeur .

⃗ pointant dans un sens que dans le sens opposé. Par contre, la


Il y a autant de vecteurs 𝒗
norme de la vitesse individuelle des particules est non-nulle : 𝒗 = ‖𝑣‖
>0
Soit : 𝒗 = √𝒗𝟐𝒙 + 𝒗𝟐𝒚 + 𝒗𝟐𝒛
On définit la moyenne des>carrés
𝟎 des vitesses par : ⟨𝒗𝟐 ⟩ = ⟨𝒗𝟐𝒙 ⟩ + ⟨𝒗𝟐𝒚 ⟩ + ⟨𝒗𝟐𝒚 ⟩
En d’autre terme, on définit la vitesse quadratique moyenne u par : 𝒖 = ⟨𝒗𝟐 ⟩
La vitesse quadratique moyenne permet de déterminer un ordre de grandeur réaliste pour
la plupart des particules.
Les molécules étant nombreuses et ayant des vitesses distribuées de manière isotrope dans
l’espace. C’est-à-dire que les différentes directions du vecteur 𝒗
⃗ de chaque molécule sont
équiprobables (vitesse isotrope). Les moyennes des carrés des composantes selon x, selon
𝟏 𝟐
y et selon z sont égales : ⟨𝒗𝟐𝒙 ⟩ = ⟨𝒗𝟐𝒚 ⟩ = ⟨𝒗𝟐𝒚 ⟩ = ⟨𝒗 ⟩
𝟑

c) L’énergie cinétique moyenne

Considérons maintenant une molécule dans notre enceinte immobile de volume V ; dans
son mouvement, la molécule a des collisions avec la paroi et avec d’autres molécules ;
dans ces dernières collisions, la vitesse de notre molécule change. Si nous l’observons
pendant un certain intervalle de temps, nous pouvons calculer l’énergie cinétique
moyenne de notre molécule. Pour cela, nous faisons l’hypothèse que la moyenne
temporelle de la vitesse quadratique est identique à la moyenne de la vitesse quadratique
effectuée sur les N molécules en un instant. Cette hypothèse est justifiée, pour autant que
l’énergie totale du système ne soit pas modifiée (pas de variation de l’énergie potentielle
extérieure, pas de changement de l’énergie interne) et que l’intervalle d’observation de la
molécule soit suffisamment longue.
𝟏
L’énergie cinétique moyenne des molécules d’un gaz est donnée par: ⟨𝑬𝒄 ⟩ = 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩
𝟐

10
où ⟨𝒗𝟐 ⟩ est la moyenne des carrés des vitesses. Elle est déterminée par la loi de distribution
des vitesses, cette loi est donnée par Maxwell.
On peut écrire également pour N molécules : 𝒗𝟐𝟏 + 𝒗𝟐𝟐 + ⋯ + 𝒗𝟐𝑵 𝟏 𝑵
⟨𝒗𝟐 ⟩ = = ∑ 𝒗𝟐𝒊
𝑵 𝑵 𝒊

d) Pression cinétique

Soit une enceinte fermée de volume V contenant N molécules avec une densité
particulaire nV = N/V .
La pression est due aux nombreux chocs des molécules sur les parois. Les chocs
incessants entre les molécules et la paroi se traduisent par l’existence d’une force de
pression exercée par ces molécules sur la paroi.
On appellera, pression cinétique la force moyenne par unité de surface exercée sur la
paroi, du fait de tous les chocs moléculaires. Elle est donnée par :
𝟏𝑵
𝑷= 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩
𝟑𝑽
𝟏
𝒏𝑽 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩
=
𝟑
Cette équation illustre l’esprit de la théorie cinétique des gaz : elle relie une grandeur
macroscopique, la pression P, à une grandeur microscopique, la moyenne du carré, encore
appelée la moyenne quadratique, de la vitesse.
La pression exercée sur la paroi du récipient est donc proportionnelle à la densité
particulaire nV et à la valeur moyenne de l’énergie cinétique de translation des particules
constituant le gaz puisque :
𝟏𝑵 𝟐𝑵𝟏
𝑷= 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩ = 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩
𝟑𝑽 𝟑𝑽𝟐
𝟐𝑵
= ⟨𝑬 ⟩
𝟑𝑽 𝒄
Où ⟨𝑬𝒄 ⟩ est l’énergie cinétique moyenne de translation des particules.

e) Température et énergie cinétique

La température est une grandeur qui rend compte de l'agitation thermique, c'est à dire de
l'énergie cinétique moyenne des molécules.
T est proportionnelle à Ec. On définit la température cinétique par la relation :
𝟏
𝑬𝒄 = 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩
𝟐
𝟑
= 𝒌𝑩 𝑻 -23
𝟐
kB : la constante de Boltzmann (kB = 1,38.10 J.K-1);
T est appelée la température absolue du gaz;

11
A une température T donnée, toutes les molécules d’un gaz parfait, quel que soit leur
𝟑
masse ont la même énergie cinétique moyenne de translation 𝟐 𝒌𝑩 𝑻 .
Mesurer la température d’un gaz, c’est également mesurer l’énergie cinétique
moyenne de translation de ses molécules. Donc, la température n’est finalement rien
d’autre que l’énergie cinétique des particules constituant le gaz (molécules).

f) Equation des gaz parfaits

Partant de la relation liant l’énergie cinétique et la température, on en déduit l’expression


𝟏 𝟑 𝒌𝑩
de la moyenne des carrés des vitesses. 𝑬𝒄 = 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩ = 𝒌𝑩 𝑻 → ⟨𝒗𝟐 ⟩ = 𝟑 𝑻
𝟐 𝟐 𝒎
Injectons celle-ci dans l’équation de la pression.
𝟏𝑵 𝟏𝑵 𝒌𝑩
𝑷= 𝒎⟨𝒗𝟐 ⟩ → 𝑷 = 𝒎(𝟑 𝑻)
𝟑𝑽 𝟑𝑽 𝒎
Dans n moles de gaz, on a n = N /NA particules.
Avec NA le nombre d’Avogadro NA = 6,02214076 1023 mol–1
En introduisant la constante des gaz parfaits : R = NA. kB
En réarrangeant l’équation de la pression: PV = nRT

g) Température et énergie interne

Dans un gaz parfait, il n’y a pas d’attractions ou de répulsions entre les molécules du gaz
(il n’y a pas à considérer une éventuelle énergie potentielle d’interaction entre particules)
donc l’énergie interne, notée U, d’un gaz parfait provient entièrement de l’énergie
cinétique des molécules individuelles. 𝒊=𝑵 𝒊=𝑵 𝒊=𝑵

𝑼 = ∑ 𝑬𝒄𝒊 + ∑ 𝑬𝒑𝒊 = ∑ 𝑬𝒄𝒊


𝒊=𝟏 𝒊=𝟏 𝒊=𝟏

Théorème de l’Équipartition de l’énergie :


En physique statistique, on montre qu’à l’équilibre et sous certaines conditions, l’énergie
d’un système se répartit uniformément entre les différents « degrés de liberté », et que
l’on a : 𝟏
é𝒏𝒆𝒓𝒈𝒊𝒆 𝒑𝒂𝒓 𝒅𝒆𝒈𝒓é 𝒅𝒆 𝒍𝒊𝒃𝒆𝒓𝒕é = 𝑬𝒄 = 𝒌 𝑻
𝟐 𝑩

En d’autre termes, dans un système à l’équilibre thermodynamique à la température T,


𝟏
chaque degré de liberté contribue pour : 𝒌𝑩 𝑻
𝟐

 Gaz monoatomique (He, Ne…) : 3 degrés de liberté de translation pour chacune des N
molécules.
𝟑
𝑼 = 𝑵 × 𝒌𝑩 𝑻
𝟐

12
 Gaz diatomique (H2, O2, N2…) : Pour un gaz parfait diatomique, il faut rajouter les
termes liés aux 2 degrés de rotation. Donc, 3 degrés de liberté de translation + 2 degrés
de liberté de rotation pour chacune des N molécules.
𝟓
𝑼 = 𝑵 × 𝒌𝑩 𝑻
𝟐
D’après les deux équations de l’énergie interne d’un gaz parfait, U est uniquement fonction
de la température. Toute variation U de l’énergie interne d’un gaz parfait est due
uniquement à une variation de sa température, quel que soit le processus qui a causé cette
variation de température.

2. Coefficients thermoélastiques

D’un point de vue thermodynamique, un fluide réel à l’équilibre peut être décrit par les
trois variables d’état : la pression P, la température T et le volume V. Ces paramètres ne
sont pas indépendants car ils sont reliés par l’équation d’état : f (P, V, T) = 0

Le gaz parfait est un modèle qui ne s’applique aux fluides réels que dans le domaine des
faibles concentrations et, en dehors de ce domaine, on ne peut pas donner une expression
exacte de l’équation d’état. Une approche expérimentale s’impose.

Définition et propriétés des coefficients thermoélastiques


L’équation d’état d’un gaz permet de connaitre les propriétés de ce gaz, mais la
détermination d’une équation d’état pour un fluide donné, dans des conditions précises de
température et de pression n’est pas toujours facile, pour connaitre les propriétés de ce
fluide on définit alors un certain nombre de coefficients appelés coefficients élastiques ou
thermoélastiques.

Au nombre de trois, ils traduisent l'influence d'une variable d'état sur une autre, la
troisième étant maintenue constante :

 Coefficient de dilatation isobare :

Il caractérise la variation du volume du fluide en fonction d’une modification de sa


température à pression constante dans un domaine restreint d’évolution isobare. Il se
définit par la relation :
1 𝜕𝑉
𝛼= ( )
𝑉 𝜕𝑇 𝑃

C’est une grandeur intensive exprimée en K–1 et généralement positive.

13
 Coefficient de compression isochore

Il caractérise la variation du volume du fluide en fonction d’une modification de sa


température à pression constante dans un domaine restreint d’évolution isobare. Il se
définit par la relation :
1 𝜕𝑃
𝛽= ( )
𝑃 𝜕𝑇 𝑉

C’est une grandeur intensive exprimée en K–1 et généralement positive.

 Coefficient de compressibilité isotherme

Il est associé à la variation du volume du fluide en fonction d’une modification de la


pression appliquée à température constante. Il se définit par la relation :
1 𝜕𝑉
𝜒𝑇 = − ( )
𝑉 𝜕𝑃 𝑇
C’est une grandeur intensive exprimée en Pa–1 et généralement positive.

 Ces trois coefficients ne sont pas indépendants, ils sont liés par la relation :

𝛼 = 𝑃. 𝛽. 𝜒𝑇

Cette relation permet donc de calculer un coefficient si on connaît les deux autres.

 Ces coefficients sont directement accessibles par l’expérience:


𝜕𝑉 𝜕𝑃 𝜕𝑉
( ) ( ) ( )
𝜕𝑇 𝑃 𝜕𝑇 𝑉 𝜕𝑃 𝑇
= −1
Remarque:

Ces coefficients sont donnés dans les tables thermodynamiques, pour les corps purs. Il est
ensuite facile de remonter aux coefficients différentiels, et finalement à l'équation d'état du
corps.

Cas du gaz parfait

Dans le cas des gaz parfaits les coefficients thermoélastiques sont facilement calculables,
1 1
on obtient : 𝛼 = 𝛽 = 𝑇 𝑒𝑡 𝜒𝑇 = 𝑃

14
3. Coefficients calorimétriques

On étudie un fluide, système fermé monophasé, qui est défini par sa pression P, son
volume massique V et sa température T. Ce système sera appelé système (P, V, T). Ces
variables sont reliées par une équation d’état :
f (P, V, T) = 0
Généralement, l'état macroscopique d'un corps pur isolé dépend de deux variables
indépendantes pouvant être choisies dans le triplet (P, V, T). On dit que le système est
divariant.
Donc, cette équation d’état peut se présenter sous les trois formes :
P = P (V, T) ; V = V (P, T) ; T = T (V, P)
Pour une transformation élémentaire quasi statique d’un système (P, V, T), la chaleur
élémentaire par unité de masse Q s’écrit en fonction de deux variables indépendantes :
δQ = cV dT + ldV
δQ = cP dT + hdP
δQ =  dP + dV
Ces relations introduisent six coefficients calorimétriques : cV, cP, l, h,  et .

c(T, V) : capacité calorifique massique ou chaleur massique à volume constant qui s’exprime
en (J.K –1.Kg – 1).
cp(T, P) : capacité calorifique massique ou chaleur massique à pression constante qui
s’exprime en (J.kg-1. K-1) .
l(T, V) : coefficient calorimétrique massique de dilatation à température constante qui
s’exprime en Pa.
h(T, P) : coefficient calorimétrique massique de compression à température constante qui
s’exprime en (m3. Kg – 1).
On utilise également les capacités calorifiques molaires relatives à la masse molaire M du
corps : C,m = M cV et cP,m = M cP en (J. mol – 1 K -1).
Ainsi que les capacités calorifiques relatives à la masse m du système :
CV = m cV et CP = m cP en (J.K-1)

 Relation entre Coefficients calorimétriques

Il suffit d’écrire que P = P(T, V ) ou T = T ( P, V ) ou encore V = V( P, T ), de remplacer de


l’une des expressions de la chaleur et d’identifier avec un équation parmi les trois.

15
 La température est une fonction d'état, sa différentielle peut donc s'exprimer en
fonction des 2 variables d'état P et V. Ecrivons que : T=T (P, V) et déterminons la
différentielle totale de T :
 T   T 
dT    dP    dV
 P V  V  P
Injectons cette relation dans la première équation de la chaleur δQ = cV dT + ldV

 T   T    T    T  
Q  cV   dP    dV   ldv  Q  cV   dP  cV    l  dv
 P V  V  P   P V   V  P 
Comparons cette expression de la chaleur avec δQ =  dP + dV
Il vient :
 T   T 
  cV   et   cV   l
 P V  V  P
 Ecrivons que : P =P ( T,V ) et déterminons la différentielle totale de P :
 P   P 
dP    dT    dV
 T V  V T
Injectons cette relation dans la première équation de la chaleur δQ = cP dT + hdP

 P   P     P    P 
Q  c P dT  h  dT    dV   Q  c P  h   dT  h  dV
 T V  V T    T V   V T
Comparons cette expression de la chaleur avec δQ = cV dT + ldV
Il vient :
 P   P 
cV  c P  h  et l  h 
 T V  V T

 Ecrivons que : V =V ( T,P ) et déterminons la différentielle totale de V :


 V   V 
dV    dT    dP
 T  P  P T
Injectons cette relation dans la première équation de la chaleur δQ =  dP + dV

 V   V     V    V 
Q  dP     dT    dP   Q        dP     dT
 T  P  P T    P T   T  P
Comparons cette expression de la chaleur avec δQ = cP dT + hdP

16
Il vient :
 V   V 
h      et c P    
 P T  T  P
La connaissance de CP et CV permet de déterminer les autres coefficients calorimétriques. Il
vient, après regroupements :

 T   T   T   T 
  CV   ;   CP   ; l  C P  CV   ; h  C P  CV  
 P V  V  P  V  P  P V

17

Vous aimerez peut-être aussi