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Physique - 2018
Cours et exercices de
Thermodynamique
Dhaouadi Zoubeida
Professeur de Physique
Faculté des Sciences de Bizerte
Références :
Introduction à la thermodynamique, Jean- Luc Godet-Lartigaud,
Vuibert. (CA3000)
Thermodynamique, Hubert Lombroso, Ediscience. (CA882)
Thermodynamique, Jean-Pierre Faroux et col., Dunod. (CA1195)
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Dhaouadi Zoubeida/Professeur des universités/Faculté des Sciences de Bizerte/Dép. Physique - 2018
I. Introduction
C’est quoi la thermo ? C’est l’étude macroscopique des systèmes à
l’équilibre. La définition précise du système est importante, ce
système est généralement délimité par des parois et la nature des
parois va déterminer la nature du système.
Le système thermodynamique est généralement formé par de la
matière appelée fluide qui peut être un gaz, un liquide ou un solide
ou un mélange. Ce système est caractérisé par des grandeurs
macroscopiques mesurables appelées variables d’état. Ces variables
d’état sont mesurées dans un état d’équilibre du système, et dans cet
état d’équilibre elles sont constantes et indépendantes du temps.
Dans ce qui suit, nous allons définir les bases de la thermodynamique
et étudier les transformations des fluides qui mènent à des états
d’équilibre.
Nous allons également caractériser les états du système à l’équilibre
thermodynamique énergétiquement par des fonctions d’état tels que
l’énergie interne ou l’entropie (objet du second chapitre) qui seront
les deux principes de fond de la thermodynamique classique.
II. Définitions de base de la thermodynamique
1. Le système et sa nature
Un système est formé par un ensemble de molécules
ou d’atomes de même nature ou différents, ses
constituants (atomes et/ou molécules) sont dans un
espace délimité par des parois, leur nombre est
énorme et sont en perpétuels mouvements, ainsi leur
étude microscopique est complexe.
Avez-vous une idée du nombre d’atome ou de molécules que
contient un système thermodynamique ?
Un système thermodynamique peut se présenter sous forme d’un gaz,
d’un liquide ou d’un solide. Typiquement les distances entre les éléments
constituants du système sont de l’ordre de 0,3 nm dans le cas des
solides ou liquides et 3 nm dans le cas d’un gaz. Dans 1cm3 de matière
du système thermodynamique il y a environ 1022 à 1023 (atomes ou
molécules) s’il s’agit d’un solide ou d’un liquide et 1019 à 1020 si c’est un
gaz.
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Application :
Déterminer la nature des systèmes suivants :
L’homme (ouvert : il respire, il transpire, il mange …), thermos bien
étanche contenant un liquide (isolé), une casserole contenant un liquide
(ouvert), une bouteille de sirop en verre et fermée (fermé), la terre
(généralement considérée comme système fermé échange d’énergie
mais très peu de matière avec l’extérieur comme satellites ou météorites
…), une bougie allumée (ouvert), voiture en marche (ouvert l’essence
diminue, les gaz s’échappent, la voiture s’échauffe…), feu de bois
(ouvert car dégage la fumée et ça chauffe).
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b. La loi des gaz parfaits : Dans tout ce qui suit, nous allons nous
intéresser au cas le plus idéal, celui des gaz parfaits. Un système
est assimilé à un gaz parfait si l’on considère que les interactions
entre ses constituants est faible à basse pression (les constituants
du système sont suffisamment éloignés les uns des autres pour
interagir mutuellement). Le modèle des gaz parfaits représente
assez bien la plupart des gaz et il donne des résultats très proches
comparés à un traitement plus compliqué des gaz réels, c’est ce
modèle qui sera utilisé dans tout ce cours. La relation des gaz
parfaits sera toujours écrite pour un système à l’équilibre
thermodynamiques obéissent à la loi des gaz parfaits :
PV=n RT
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P
elles sont proportionnelles = cte.
T
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2. La chaleur Q
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le suivant :
Notre casserole est un système ouvert déjà, elle échange de l’énergie et
aussi de la matière avec le milieu extérieur. Tout le processus se fait à
pression constante qui est la pression atmosphérique (de 1 bar = 1
atmosphère = 105 Pascal), comme le tout est en contact avec l’air donc
tout le processus de changement d’état est isobare. Au départ, il y a une
phase liquide où on chauffe de l’eau T= 0100°C, après une phase
liquide/vapeur qui se fait à température constante T= 100°C (l’eau dans
la casserole ne chauffe plus mais la quantité de matière liquide diminue
et se transforme en vapeur (échange de matière) et à partir de ce point
l’environnement extérieur commence à chauffer jusqu’à disparition de la
dernière goutte de liquide (casserole vide), ainsi le milieu extérieur
gagne de la matière. En gros la chaleur chauffe la matière et la chaleur
se transforme en matière et cède de l’énergie à l’environnement (l’air
chauffe dans la cuisine). Donc en résumé la chaleur extérieure
(provenant de la plaque chauffante) a servi au début à chauffer le
liquide (T augmente) et par la suite à transformer sa phase de liquide à
vapeur (T= constante), nous parlons alors de chaleur latente de
vaporisation l’expression de la chaleur Q est alors la suivante :
Q = Cp T
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Q = Cv T = m cv T
Q=mL
Où m est la masse du système transformée (exemple pour l’eau la
masse d’eau qui s’est transformée en vapeur) et L la chaleur latente
relative à la transformation (exemple quand l’eau change en vapeur
nous parlons de chaleur latente de vaporisation, elle est notée Lv et sa
valeur est 2256 kJ/kg).
La chaleur s’exprime en joules mais aussi elle peut s’exprimer en calories
avec les conversions : 1 cal = 4,18 J.
Applications :
I. Calculer la chaleur permettant de chauffer 100 g d’eau dans la
casserole et de la faire passer de la température Ti=37°C à la
température Tf =80°C. On donne pour l’eau cp= 4185,5 J.kg-1.K-
1
, cette chaleur est-elle un gain ou une perte pour le système ?
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3. Le travail W
La force exercée par le piston sur le gaz est due à la pression de l’air
extérieur, en poussant le piston de surface S d’une longueur dx, un
travail dW va être fourni au gaz contenu dans l’enceinte de forme
cylindrique :
dW = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗
fext . dx
Or la force est celle due à la pression du gaz extérieur, pression qui agit
sur la surface du piston son expression est :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
f = P ⃗⃗Sext ext
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∆𝐔 = 𝐔𝟐 − 𝐔𝟏 = 𝐰 + 𝐐
𝟐
∆𝐔 = ∫ 𝐝𝐮 = 𝐔𝟐 − 𝐔𝟏
𝟏
U est donc une fonction qui caractérise complètement l’état du système
et sa variation ne dépend pas du chemin suivi pour effectuer la
transformation. Cependant le travail et la chaleur sont des différentielles
inexactes notées w et Q respectivement, et leurs variations dépendent
de la manière dont la transformation s’effectue et les bornes
d’intégration ne suffisent pas à les déterminer, pour le travail par
exemple w= -P dV il faut connaitre la manière dont P et V varient l’une
en fonction de l’autre (c’est-à-dire le déroulement de la transformation)
pour pouvoir calculer le travail. C’est pour cette raison que le travail
n’est pas une fonction d’état et pareil pour la chaleur. Par contre la
somme des deux est bien une fonction d’état.
i. Transformation isochore
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Q= Qv = Cv T = U =U (T)
Nous pouvons conclure que la variation d’énergie interne d’un
système est égale à la chaleur échangée à volume constant.
L’énergie interne est uniquement fonction de la température et la
capacité thermique à volume constant est :
𝛛𝐔
Cv =( )
𝛛𝐓 𝐕
ii. Transformation isobare
Dans le cas d’une transformation isobare à pression constante,
nous avons :
U = W + Q
Q= U – W = U + P V = (Uf – Ui) + P (Vf – Vi) = (Uf + PVf) – (Ui +
PVi)
Nous pouvons ainsi définir une nouvelle fonction d’état appelée
enthalpie:
H = U+PV
Comme PV =nRT l’enthalpie d’état ne dépend que de la température
ainsi nous avons :
Q= Qp = H = Hf-Hi = Cp T
Cv et Cp ici en J. K-1 et sont liées pour les gaz parfaits par la relation :
Cp – Cv = nR
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v. Transformation cyclique
Une transformation peut être aussi cyclique, à ce
moment la variation de l’énergie interne dans le
cycle est nulle , car l’énergie interne est une
fonction d’état et ne dépend que du point de
départ et celui d’arrivée U=0 (sur le cycle de la
figure le départ c’est le point B et l’arrivée aussi c’est le point B) ce
qui revient à dire que la somme des travaux Wi dans le cycle est
égale à la somme des transferts de chaleur Qi.
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Attention au langage !
Dans un domaine aussi délicat que la thermodynamique, la précision
du langage doit être une préoccupation constante pour éviter les
contre-sens. Quelques exemples de ce qu'il ne faut pas dire :
un système ne contient pas de travail ou de chaleur, il en
échange. Les notions de travail et de chaleur n'ont de sens que
dans le cadre d'une transformation. C'est pour cette raison
fondamentale que le travail et la chaleur ne peuvent pas être
des fonctions d'état.
le système ne travaille pas en tant que tel, ce sont toujours des
forces qui travaillent. Le "travail du système" n'a pas de sens, il
faut parler du travail des forces extérieures appliquées au
système lors d'une transformation.
un corps chaud ne donne pas sa température au corps froid, il
lui cède de la chaleur et cela résulte souvent en une variation de
température.
ne pas confondre des actions extérieures avec des variables ou
des fonctions d'état. Le poids n'est pas une caractéristique d'un
système, il caractérise l'interaction de la Terre avec le système
le travail ou la chaleur ne sont pas des grandeurs extensives,
parce que ce ne sont pas des grandeur liées à un état d'un
système.
méfiez-vous du langage courant, qui a tendance à semer la
confusion entre température et chaleur :
même par 40°C à l'ombre, il est incorrect de dire "Quelle
chaleur !", il faut dire "Quelle température !"
le verbe "chauffer" peut avoir deux significations très
différentes au sens de la thermodynamique : apporter de
la chaleur, ou augmenter la température (cf la remarque
précédente). Évitez de l'utiliser...
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I. Introduction
Dans ce chapitre nous allons introduire une nouvelle grandeur
thermodynamique l'entropie, cette grandeur va intervenir dans les bilans
énergétiques et pourrait expliquer des comportements que seule la
variation d’énergie interne ne peut expliquer. Plusieurs constats ont
conduit à l’introduction de l’entropie, on se pose souvent la question
pourquoi la chaleur se transfère du chaud au froid et non l’inverse,
pourquoi l’huile ne se mélange pas à l’eau alors que le shampoing se
mélange à l’eau et l’encre se mélange à l’eau, et les exemples sont
nombreux. L’entropie peut apporter des éléments de réponse à ce genre
de questionnement. Rappelons aussi, que l’origine de la formulation du
second principe objet de ce cours, qui introduit l’entropie en tant que
grandeur macroscopique, est le fait de ne pas pouvoir fabriquer une
machine thermique (moteur) avec une seule source de chaleur. Nous
allons introduire dans ce cours le second principe de la
thermodynamique et l’utiliser pour expliquer le fonctionnement des
moteurs ou machines thermiques. Nous allons montrer que ce principe
est un principe d’évolution, il ne se contente pas uniquement des bilans
énergétiques mais prévoit le sens d’évolution des systèmes ou réactions.
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Expérience 1 :
Nous mélangeons un verre d’eau chaude et un verre l’eau froide, le
mélange donne une eau tiède. L’inverse n’est pas possible, alors que les
deux situations peuvent bien être décrites par le premier principe de la
thermodynamique.
Cette expérience montre certes un transfert d’énergie, mais ce transfert
a un seul sens du chaud vers le froid et pas l’inverse.
Expérience 2 :
Soit une enceinte à deux compartiments qui communiquent avec un
robinet. Au départ, le robinet est fermé, le compartiment 1 contient un
gaz 1, et le compartiment 2 contient un autre gaz 2. Par la suite, le
robinet est ouvert, nous observons que le gaz 1 commence à aller vers le
compartiment 2 et vice versa, jusqu’à l’équilibre. A l’équilibre les deux
compartiments renferment le même mélange du gaz 1 et du gaz 2. Par
contre si nous essayons de séparer par la suite les deux gaz la
séparation est impossible, ici aussi nous constatons un processus qui se
fait dans un seul sens ou appelé irréversible.
Expérience 3 :
Quelques gouttes d’encre sont versées dans un verre d’eau, l’encre va
tendre naturellement à occuper tout le volume d’eau. Si les mêmes
gouttes d’encre sont introduites dans deux verres
d’eau l’un froid et l’autre chaud, l’encre va
s’étendre plus rapidement dans l’eau chaude que
dans l’eau froide. Ce phénomène est appelé
diffusion, en effet l’encre diffuse dans l’eau, dans
l’eau chaude les molécules d’eau sont plus agitées
et la diffusion de l’encre devient plus simple. Exactement comme les cas
précédents la séparation de l’encre de l’eau est impossible, le processus
est irréversible.
Expérience 4 :
Un morceau de glaçon dans un verre a la tendance
naturelle de fondre. Le point de départ est une structure
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∆𝐒 ≥ 𝟎
dS = eS + iS
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𝛅𝐐
𝛅𝒆 𝐒 =
𝐓𝐞𝐱𝐭
𝐟
et ∆𝐒 = ∫𝐢 𝐝𝐒 = 𝐒𝐟 − 𝐒𝐢
2 2
δQ rév
∆S = ∫ dS = S2 − S1 = Se 1→2n(b) + 0 = ∫
1 1 (b) T
Maintenant on peut appliquer ce raisonnement à une transformation
adiabatique irréversible :
-la transformation est adiabatique (pas d’échange thermique avec
l’extérieur) et est irréversible, nous aurons alors Si>0 et donc S =Si
>0
-la transformation imaginée étant réversible alors Si=0 et donc S
2 δQrév
=∫1 (b) reste toujours positif >0 ainsi nous pouvons calculer le Si
T
en considérant le chemin réversible.
Et dans le cas général comme :
2
δQ rév
∆S = ∫ >0
1 (b) T
Ce qui montre un gain de l’échange thermique au profit du système, et
ça nous permet pour une transformation quelconque de remonter à la
variation d’entropie interne en calculant la variation de l’entropie pour la
transformation réversible imaginée et de lui soustraire la variation de
l’entropie due à l’échange avec le milieu extérieur.
2 2
δQ rév δQ
∆S = S2 − S1 = ∫ = ∫ + ∆Si
1 (b) T 1 (a) Text
Donc :
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2 2
δQ rév δQ
∆Si = ∫ − ∫
1 (b) T 1 (a) Text
dH = TdS + V dP
∂H ∂H
T=( ) et V = ( )
∂S P ∂P S
Rappelons que le dS contient tout (aussi bien l’entropie externe due aux
échanges thermiques du système avec l’extérieur et l’entropie interne
crée lors de la transformation), et en l’intégrant nous pouvons
déterminer S. S est calculée pour la transformation réversible
imaginée ramenant de l’état 1 à l’état 2 du système, et aussi elle est
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dU = 𝛿Q+ 𝛿w
dU= TdS –PdV
dU pdV
dS = +
T T
Nous pouvons imaginer une transformation réversible qui mène de
l’état initial à l’état final et qui est isochore (à volume constant)
donc la variation de son énergie interne dU= nCv dT d’où :
dT dV
dS = nCv + nR
T V
d’où :
𝐓𝐟 𝐕𝐟
∆𝐒 = 𝐧CV 𝐋𝐧 + 𝐧𝐑 𝐋𝐧
𝐓𝐢 𝐕𝐢
Nous pouvons aussi imaginer une transformation réversible qui
mène de l’état initial à l’état final et qui est isobare (à pression
constante) dans ce cas le raisonnement se fait sur l’enthalpie et le
départ sera la relation:
dH = TdS + V dP
dH VdP dT dP
dS = − = nCp − nR
T T T P
Et par conséquent :
𝐓𝐟 𝐏𝐟
∆𝐒 = 𝐧Cp 𝐋𝐧 + 𝐧𝐑 𝐋𝐧
𝐓𝐢 𝐏𝐢
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Vf
∆S = nR Ln >0
Vi
c. Bilan entropique
Un gaz parfait de coefficient = 1.4 est initialement dans les conditions
P0= 1bar, V0= 1L et T0=20°C. Une transformation amène le gaz à la
température T1= 50°C et le laisse au même volume V1.
1. Exprimer et calculer la variation d’entropie S pour ce gaz au cours
de cette transformation.
2. Sachant que la transformation est isochore et a lieu par mise en
contact avec un thermostat à la température T1, calculer la
variation d’entropie Se échangée et la variation d’entropie Si créée.
nR T
Réponse : S = Ln( 1) =0.083 J.K-1
γ−1 T0
𝑄 nR 𝑇1 −𝑇0
Se =
𝑇1
=
γ−1
( 𝑇1
) = 0.079 J.K-1 et Si =S – Se =0.004 J.K-1 >0
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I.Introduction
Les machines thermiques sont des machines qui échangent avec
l’extérieur travail et chaleur, leur fonctionnement est décrit par un
cycle. Elles peuvent être considérées comme un moteur si elles
donnent du travail au milieu extérieur ou comme de simples récepteurs
si elles pompent le travail du milieu extérieur.
On appelle moteurs thermiques les machines qui servent à transformer
la chaleur en énergie mécanique ou travail. Nous allons montrer dans
ce chapitre et en utilisant les deux principes de la thermodynamique
qu’il est impossible d’obtenir un effet moteur par une machine
monoterme et que les machines dithermes peuvent fournir du travail à
un milieu extérieur. Nous allons également citer et étudier les
applications des machines à effet moteur ou récepteur.
Source de
Chaleur Q
(Thermostat)
Extérieur
Machine Monotherme Travail
W
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Machine
ditherme
Extérieur
Travail
W
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Qc Qf
et comme Scrée ≥0 donc Séch = + ≤ 0 ( inégalité de Clausius)
Tc Tf
A partir de là différents cas sont possibles, ces différents cas
seront représentés sur un diagramme appelé diagramme de
Raveau, il reporte Qc en fonction de Qf et montre les zones qui
permettent les différentes applications des machines thermiques.
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3.Applications
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plus grand rendement, il est formé par un cycle réversible, par exemple
le cycle de Carnot.
Le cycle de Carnot est un cycle réversible, formé de deux adiabatiques
et de deux isothermes comme indiqué sur ce diagramme de Clapeyron
(P,V).
Ce cycle peut également être représenté sur un
diagramme entropique (T,S), sur ce diagramme
les deux isothermes représentent les deux
sources de chaleur et les adiabatiques sont
isentropiques (S=constante).
Le cycle de carnot est réversible donc :
𝑸 𝑸 𝑻
∆𝑺 = 𝟐 + 𝟏 = 𝟎 donc 𝑸𝟏 = − 𝟏 𝑸𝟐
𝑻𝟐 𝑻𝟏 𝑻𝟐
et ∆𝑼 = 𝑸𝟐 + 𝑸𝟏 + 𝑾 = 𝟎
*Pour la transformation A à B, étant une isotherme donc :
𝐵 𝐵 𝑑𝑉 𝑉
UAB=0 donc Q2 = -WAB =∫𝐴 𝑃𝑑𝑉 = 𝑛𝑅𝑇2 ∫𝐴 = 𝑛𝑅𝑇2 𝐿𝑜𝑔 𝐵 >0
𝑉 𝑉𝐴
Pour la transformation C à D qui est aussi une isotherme pareil :
𝐷 𝐷 𝑑𝑉 𝑉
UCD=0 donc Q1 = -WCD =∫𝐶 𝑃𝑑𝑉 = 𝑛𝑅𝑇1 ∫𝐶 = 𝑛𝑅𝑇1 𝐿𝑜𝑔 𝐷 <0
𝑉 𝑉𝐶
Sachant que W= -(𝑸𝟐 + 𝑸𝟏 ) et comme 𝑸𝟐 > 𝑸𝟏
Donc 𝑸𝟐 + 𝑸𝟏 > 𝟎 et par conséquent W <0 ce cycle est bien un cycle
moteur car le travail est perdu par le système et cédé au milieu
extérieur.
Rendement du cycle idéal représenté par le cycle réversible de Carnot :
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𝑸𝟐 𝑸𝟏 𝑻𝟏
∆𝑺 = + = 𝟎 donc 𝑸𝟏 = − 𝑸𝟐
𝑻𝟐 𝑻𝟏 𝑻𝟐
et ∆𝑼 = 𝑸𝟐 + 𝑸𝟏 + 𝑾 = 𝟎
𝑸 (ce qui est intéressant) 𝑸𝟏 T1
le rendement est r = = 𝟏 = =
W (ce qui coute) −(𝑸𝟏 + 𝑸𝟐) T2 −T1
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Exercices de thermodynamique
Exercice 1 : Déterminer le nombre d’atomes X et le nombre de moles n
correspondant à m=1 g de H2O.
On donne le nombre d’Avogadro NA=6,022 × 1023 atomes.
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Réponse :
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Réponse :
H= U +PV
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Devoir de Thermodynamique
Questions de cours :
Exercice :
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Une mole de gaz parfait est placée dans un cylindre vertical de section S
fermé par un piston mobile sans frottement. Le cylindre aux parois
diathermes (qui laissent passer la chaleur) est plongé dans un
thermostat de température constante T0. À l’état initial, le cylindre est
en équilibre thermodynamique avec l’extérieur et sa pression est Po ; on
ajoute progressivement des petites masses sur le piston jusqu’à ce que
la masse finale ajoutée soit égale à M. La transformation subie par le
gaz est une isotherme.
5. Déterminer la pression P1 du gaz dans son état d’équilibre final.
6. Exprimer la variation d’énergie interne U, le travail W et le flux
thermique Q lors de cette transformation en fonction de T0, P0 et P1.
7. Exprimer la variation d’entropie S du gaz, l’entropie échangée Se puis
l’entropie créée Sc lors de cette transformation, commenter. Est-ce
conforme à la réversibilité ?
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Glace -15°C
Eau T
Eau 25°C
État initial État final
Remarque : Prière de définir pour chacun des exercices toutes les transformations subites par le gaz,
en précisant clairement les états thermodynamiques de départ et d’arrivée pour chaque
transformation.
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Etat initial T0 = 300 K Etat final T1 = 273 K et la transformation se fait à volume constant.
1.
dU pdV
dS = +
T T
comme les parois sont indéformables donc dv=0 et
dU dT 𝑛𝑅 dT
dS= = nCv =
T T 𝛾−1 T
𝑻𝟏
𝒏𝑹 𝐝𝐓 𝒏𝑹 𝑻𝟏
∆𝑺 = ∫ = 𝑳𝒐𝒈 = −𝟎. 𝟓𝟖𝟖 𝑱𝑲−𝟏
𝜸 − 𝟏 𝑻𝟎 𝐓 𝜸−𝟏 𝑻𝟎
2.
𝑻 𝐝𝐐 𝐧𝐂𝐯 (𝑻𝟏 −𝑻𝟎 ) 𝒏𝑹 (𝑻𝟏 −𝑻𝟎 )
𝑺𝒆 = ∫𝑻 𝟏 𝑻 = = 𝜸−𝟏 = −𝟎. 𝟔𝟏𝟕 𝑱𝑲−𝟏
𝟎 𝟏 𝑻𝟏 𝑻𝟏
𝑺𝒄 = ∆𝑺 − 𝑺𝒆 =0.029 𝑱𝑲−𝟏
Exercice 2 :
1.La transformation menant de l’état E0 à l’état E1 est une isobare donc :P1 = P0
L’équation des gaz parfaits appliquée à l’état E1 donne T1
𝟐𝑷𝟎 𝑽𝟎
= = 𝟐𝐓𝟎
𝑹
La transformation menant de E1 à E2 est une isotherme
donc : T1 = T2= 𝟐𝐓𝟎 L’équation des gaz parfaits appliquée
𝟐𝑹𝑻𝟎
à l’état E2 donne P2 = = 𝟐𝐏𝟎
V0
2.Le cycle sur le diagramme de Clapeyron est sur la
figure, ça montre un cycle dans le antihoraire.
3. E0 à E1 une isobare U1=W1 +Q1 ,
𝜸𝑹
Q1 = CpT == 𝜸−𝟏 T0 > 0 et W1 = -∫ 𝑷𝒅𝑽 = −𝑷𝑽𝟎 < 𝟎
E1 à E2 une isotherme donc U2=0 = W2 +Q2 ,
𝒅𝑽
W2 = -Q2 = -∫ 𝑷𝒅𝑽 = − 𝑹𝑻𝟏 ∫ = 𝟐𝑹 𝑻𝟎 𝑳𝒐𝒈𝟐
𝑽
𝑹
E2 à E0 une isochore donc U3= W3 +Q3 , W3 =0 et Q3 =CvT = − 𝜸−𝟏 𝑻𝟎 <0
U(cycle) = U1 + U2 + U3 = 0 donc
𝜸𝑹 𝑹
W (cycle) = W1 + W2 + W3 = -( Q1 + Q2 + Q3) = − 𝜸−𝟏 T0 +𝟐𝑹𝑻𝟎 𝑳𝒐𝒈𝟐 + 𝜸−𝟏 𝑻𝟎
W=𝑹𝑻𝟎 (2Log2 -1) >0 donc il s’agit du cycle d’un récepteur thermique.
5. principe pompe à chaleur :
QF
Pompe à W
C chaleur
QC
6. Le principe de fonctionnement d’un frigo est représenté sur le schéma suivant :
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Bonne chance
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Exercice 2 :
On considère un gaz parfait de coefficient = 1.4 parcourant un cycle de Stirling, le gaz en
question est l’air avec n= 40mmol. Le cycle en question sera modélisé par deux isothermes
et deux isochores. Le cycle débute de l’état 1 de pression P 1=1bar, de volume V1 et de
température T1=300K, une compression isotherme réversible le ramène à l’état 2 de volume
V2= V1/10. Par la suite un échauffement isochore au contact d’une source chaude à T C =
600K le ramène à l’état 3 de température T3=TC. Une détente isotherme réversible au
contact de la source chaude TC le ramène à l’état 4 de volume V4=V1 et un refroidissement
isochore au contact de la source froide le fait revenir à l’état 1.
On donne la constante des gaz parfaits R= 8,314 J mol-1 K-1.
1. Calculer P,V et T pour chacun des quatre états.
2. Représenter le cycle de Stirling sur le diagramme de Clapeyron, peut-on dire sans calcul si
ce cycle est moteur ou récepteur ?
3. Calculer pour chaque transformation du cycle le travail et le transfert thermique reçus
par le gaz.
4. Déterminer à partir des résultats de la question 3 la nature du cycle (moteur ou
récepteur).
5. Quel est sur le plan énergétique la production de ce système sur un cycle ? Quel est le
coût énergétique ? En déduire l’expression et la valeur du rendement.
Bonne chance
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Exercice 1 :
Le thermomètre est un système isolé, la variation de son énergie interne est nulle
puisqu’aucun échange avec l’extérieur, aucun travail aucun déplacement ce qui implique
que la somme des chaleurs à l’intérieur du calorimètre est égale à zéro.
Nous allons déterminer l’ensemble des chaleurs :
*Initialement nous avons le calorimètre et la masse m1 d’eau à la température T 1 =
70°C et l’ensemble va atteindre la température d’équilibre T, la chaleur représentant
ce transfert énergétique est :
Q1 = (C + m1ce) (T-T1)
*Pour le morceau de glace de masse m2 on suppose qu’il va fondre entièrement
pour atteindre l’état d’équilibre T, la chaleur mise en jeu se compose de trois
parties :
-une chaleur relative au chauffage de la glace qui passe de T2 = -23°C à T’2 = -0°C,
-une chaleur relative à la fusion du morceau de glace à T’2 = constante,
-une chaleur relative au réchauffement de la masse m2 d’eau issue de la glace pour
passer de la température T’2 = -0°C (273 K) à T.
L’ensemble de ces chaleurs sera noté Q2 :
Q2 = m2cg (T’2-T2) + m2 Lf + m2ce (T-T’2)
2. Comme le système est isolé et que Q1 + Q2 = 0, donc :
𝑇1 (𝐶+𝑚1 𝑐𝑒 )+𝑇2 𝑚2 𝑐𝑔 + 𝑇2′ 𝑚2 (𝑐𝑒 −𝑐𝑔 )−𝑚2 𝐿𝑓 𝑇1 (𝐶+𝑚1 𝑐𝑒 )+𝑇2 𝑚2 𝑐𝑔 −𝑚2 𝐿𝑓
T= =
𝐶+(𝑚1 + 𝑚2 )𝑐𝑒 𝐶+(𝑚1 + 𝑚2 )𝑐𝑒
La dernière expression a été simplifiée puisque 𝑇2′ est nul
Exercice 2 :
1.En utilisant les données de l’exercice et en appliquant la relation des gaz parfait
dans chaque état (de 1 à 4) thermodynamique on obtient :
2. Insérer le schéma, le diagramme PV montre que le cycle est parcouru dans le sens
horaire donc c’est un cycle moteur.
3. Calcul du travail et de la chaleur dans chaque transformation :
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Exercice 2 :
Une mode de dioxygène est assimilée à un gaz parfait de coefficient = 1.4, passe d’un
volume V1=10L à la température T1=25°C à un volume V2=20L à la température T2=100°C.
9. Calculer la capacité thermique à volume constant Cv du dioxygène. On donne R=
8.314J.K-1.mol-1.
10. La détente s’effectue par un chauffage isochore suivi d’une détente isotherme.
a-Représenter le chemin dans le diagramme de Clapeyron.
b-Calculer le transfert thermique Q et le travail W échangés entre le gaz et le milieu
extérieur.
11. La détente s’effectue par une détente isotherme suivie d’un chauffage isochore.
a-Représenter ce nouveau chemin de transformation dans le diagramme de
Clapeyron.
b-Calculer le transfert thermique Q’ et le travail W’ échangés avec l’extérieur.
12. Que remarque-t-on concernant les sommes W+Q et W’+Q’. Conclure.
Exercice 3 :
Dans une enceinte calorifugée, on met en contact deux solides S 1 et S2, de
températures respectives T1 et T2 et de capacités thermiques à pression constante C1
et C2. La transformation est isobare.
1. Déterminer la température finale Tf des deux solides et commenter l’expression
obtenue.
2. Exprimer l’entropie créée au cours de cette transformation, dans le cas particulier où
les deux solides ont la même capacité thermique (C1 = C2).
Bonne chance
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