Vous êtes sur la page 1sur 8

Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique


I- Introduction générale
À l’opposé de la mécanique du point matériel où le nombre de corps à étudier est très limité, la
thermodynamique est une branche de la physique applicable à des systèmes macroscopiques
constitués d’un grand nombre de particules (atomes, molécules, ions, etc.).
Plus, précisément, la thermodynamique (« thermo » signifie chaleur et « dynamique » signifie
travail ou mouvement) est une science qui étudie:
- les rapports entre les phénomènes thermiques et les phénomènes mécaniques.
- la transformation de l’énergie thermique (chaleur) en énergie mécanique (travail) et vice-versa.
- les mouvements de la chaleur.
- l’effet de la température sur les propriétés physiques du système.
La thermodynamique a été développée à la fin du 17ième siècle dans le but de répondre à un besoin
industriel essentiel à l’époque: trouver les conditions optimales pour transformer de la chaleur en
travail et construire des machines indispensables à l’industrie. En regardant l’eau bouillit dans un
récipient et en observant la vapeur d’eau soulevant le couvercle, Denis PAPIN (Physicien français,
1647-1714) a eu l’idée de construire une machine à vapeur: la vapeur pourrait repousser un piston
et ainsi fournir du travail.
L’objectif de ce chapitre est de bien définir les notions fondamentales de la thermodynamique. Il
est important de bien assimiler le sens de chacune d’entre elles afin e maîtriser au mieux les lois de
la thermodynamique. Nous utiliserons souvent les termes suivants: système thermodynamique,
milieu extérieur, variables d’état, état d’équilibre, fonction d’état, transformation, réversible,
irréversible, diagramme de Clayperon, etc.

II- Notions générales:


II-1 Système thermodynamique:
Un système thermodynamique est une partie de l’espace contenant la matière à étudier (gaz, liquide,
solide,…) limité par une surface fermée à travers laquelle se font les échanges d’énergie et/ou de
matière avec le milieu extérieur (figure ci-dessous). La surface fermée est appelée frontière ou
paroi, elle peut être réelle (matérielle: les parois d’une enceinte,…) ou fictive (imaginaire: les
gouttes de liquide dans un brouillard,…). L'ensemble système et milieu extérieur constitue l'univers.

Milieu extérieur
Système
L’univers
thermodynamique
Frontière
(réelle ou fictive)
Échanges
(énergie et/ou matière)

Délimitation d’un système thermodynamique

Selon la nature de la frontière entre le système et milieu extérieur, on distingue trois types de
systèmes thermodynamiques qui sont représentés dans le tableau suivant:
Page 1
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

Système ouvert: il échange de la matière et Exemples: l'eau liquide qui bout dans une casserole
de l’énergie avec le milieu extérieur. sans couvercle (l’eau s’échauffe «reçoit de
l’énergie» puis il s’évapore et quitte le système),
Système ouvert une bougie allumée (de la matière et de la chaleur
passent de la bougie allumée vers l'extérieur),…
Energie Flux de matière

Système fermé: il n’échange que de Exemples: un réfrigérateur, une pile électrique, l'eau
l’énergie avec le milieu extérieur liquide qui bout dans une casserole avec couvercle
(il n’y’a pas passage de matière du système vers le
Système fermé milieu extérieur)…

Energie
Système isolé: il n’échange ni de l’énergie Exemples: une bouteille thermos fermée, un
ni de la matière avec le milieu extérieur. calorimètre…

Remarques:
1) Il y a deux types d’échange énergétique entre le système et le milieu extérieur: échange
d’énergie sous forme de travail ou de chaleur.
2) L’étude des systèmes ouverts est délicate et ne sera abordée dans ce cours.
3) Par convention, lors d’un échange avec le milieu extérieur, tout ce qui est reçu par le système est
compté positivement et tout ce qui est cédé est compté négativement.
4) L’étude complète des échanges énergétiques entre le système et le milieu extérieur est un
problème difficile en général. C’est pourquoi, dans le cadre de ce cours, on s’intéresse
principalement à un système facile à étudier qui est le gaz parfait.

II-2 Les Variables d’état


Les variables d’état sont des grandeurs physiques scalaires, directement mesurable ou non, qui
caractérisent l’état d’équilibre d’un système à l’échelle macroscopique. En thermodynamique, les
variables d’état les plus courantes sont: La pression, le volume, la température et la quantité de
matière (le nombre de moles).
On classe les variables d’état sous deux catégories:
- Les variables d’état extensives: elles sont proportionnelles à la quantité de matière contenue
dans le système (ex: volume, masse, charge électrique, nombre de particules…). Ces variables sont
additives lorsqu’on réunit deux systèmes c’est-à-dire si on a:
𝑆𝑆 = 𝑆𝑆1 ∪ 𝑆𝑆2 alors 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆) = 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆1 ) + 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆2 ) .
- Les variables d’état intensives: elles sont indépendantes de la quantité de matière formant le
système (ex: température, pression, masse volumique…). Ces variables ne sont pas additives lors
de la réunion de deux systèmes c’est-à-dire si on a:
𝑆𝑆 = 𝑆𝑆1 ∪ 𝑆𝑆2 alors 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆) ≠ 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆1 ) + 𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉𝑉(𝑆𝑆2 ) .
Exemple de compréhension:
Si on mélange dans le même récipient 𝟏𝟏𝓵𝓵 d’eau à la température 20°C avec une autre litre d’eau à
la température 20°C, on obtient 2 litres d’eau à la température 20°C et non pas à la température
40°C. Le volume est donc une grandeur extensive mais la température est une variable intensive.

Page 2
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

II-2-1 La température
La température d’un système thermodynamique, notée 𝑇𝑇, est une grandeur physique principale qui
donne une indication sur son état thermique (caractérise son degré d’échauffement ou de
refroidissement). Elle a pour dimension [𝑇𝑇] = θ et l'unité de sa mesure, dans le système
international des unités (S.I), est le kelvin (symbole: K).
La valeur de la température en kelvin 𝑇𝑇( 𝐾𝐾 ), appelée température absolue, est reliée à sa valeur en
échelle Celsius 𝑡𝑡(°𝐶𝐶 ) par la relation suivante: 𝑇𝑇( 𝐾𝐾 ) = 𝑡𝑡(°𝐶𝐶 ) + 273
II-2-2 La pression
La pression d’un système thermodynamique, notée 𝑃𝑃, traduit l’effet de la force surfacique 𝐹𝐹⃗
exercée par le système sur la surface 𝑆𝑆 de la paroi de l’enceinte qui le contient.
�𝐹𝐹⃗ �
Mathématiquement, elle est donnée par la relation suivante: 𝑃𝑃 = et son équation aux
𝑆𝑆
[𝐹𝐹]
dimensions s’écrit: [𝑃𝑃] = [𝑆𝑆]
= 𝑀𝑀. 𝐿𝐿−1 . 𝑇𝑇 −2 .
Dans le système international des unités (S.I) la pression s’exprime en: kg.m-1.s-2 = N.m-2 qu’on
appelle Pascal (symbole Pa).
La pression s’exprime aussi en d’autres unités comme le bar, l’atmosphère (atm) et le millimètre de
mercure (mmHg): 1 bar = 105 Pa 1 atm = 1,013.105 Pa
1 mmHg = 133 Pa 1 atm = 760 mmHg
II-2-3 Le volume
Le volume, notée 𝑉𝑉, est une grandeur qui mesure l'espace occupé par le système, quel que soit son
état, solide, liquide ou gazeux. Il a pour dimension [𝑉𝑉] = 𝐿𝐿3 et l'unité de sa mesure, dans le
système international des unités, est le mètre cube (m3). Toutefois, le litre reste largement employé,
lorsqu'il s'agit de parler du volume d'un fluide (liquide ou gaz): 𝟏𝟏𝒎𝒎𝟑𝟑 = 𝟏𝟏𝟏𝟏𝟑𝟑 𝓵𝓵
II-2-4 Le nombre de moles
Le nombre de moles (la quantité de matière), noté 𝑛𝑛 , est une grandeur physique de base qui
intervient dans le domaine de la thermodynamique. Pour un système thermodynamique, cette
grandeur représente le nombre d’entités élémentaires spécifiées (atome, ion, molécule, etc…). Elle a
pour dimension [𝑛𝑛] = 𝑁𝑁 et l'unité de sa mesure, dans le (S.I), est la mole (symbole: mol).
II-3 Equilibre thermodynamique
Un système est en d’équilibre thermodynamique si toutes les variables d’état qui le caractérisent
sont constantes au cours du temps. L’équilibre thermodynamique impose simultanément que le
système est à la fois: • en équilibre thermique sa température 𝑇𝑇 est la même en tous ses points.
• en équilibre mécanique sa pression 𝑃𝑃 est la même en tous ses points.
• en équilibre chimique sa composition ne varie pas.
Remarques:
1) Deux systèmes sont en équilibre mécanique lorsqu’ils ont la même pression.
2) Deux systèmes sont en équilibre thermique lorsqu’ils ont la même température. Ceci découle
directement du principe zéro de la thermodynamique.

Principe zéro de la thermodynamique: A


Si deux systèmes sont en équilibre thermique avec un troisième, = =
ils sont également en équilibre thermique l'un avec l'autre. B C
=
Page 3
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

II-4 Equation d’état- Fonction d’état


II-4-1 Equation d’état
À l’équilibre thermodynamique, les variables d’état d’un système ne sont pas indépendantes; elles
sont liées par une relation mathématique appelée équation d’état du système. Si le système est
décrit par les variables 𝑃𝑃, 𝑉𝑉, 𝑇𝑇 et 𝑛𝑛 , l’équation d’état du système est de la forme: 𝑓𝑓(𝑃𝑃, 𝑉𝑉, 𝑇𝑇, 𝑛𝑛) = 0.
A titre d’exemple, l’équation d’état des gaz parfaits, s’écrit : 𝑃𝑃𝑃𝑃 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 soit 𝑃𝑃𝑃𝑃 − 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 = 0
où 𝑅𝑅 est la constante des gaz parfaits, 𝑅𝑅 = 8,314 𝐽𝐽. 𝐾𝐾 −1 . 𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚𝑚 −1 .
II-4-2 Fonction d’état
C’est une fonction qui ne dépend que des variables d'états indépendantes, qui décrivent les états
d'équilibre d'un système thermodynamique. Elle possède les propriétés suivantes:
- Sa variation (∆𝑓𝑓) ne dépend pas du chemin suivit, elle dépend uniquement des états d’équilibre
initial et final: ∆𝑓𝑓 = 𝑓𝑓𝐹𝐹 − 𝑓𝑓𝐼𝐼 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 quelque soit le chemin suivi entre les deux états d’équilibre.
- Sa différentielle (𝑑𝑑𝑓𝑓) est totale exacte.
Rappel:
Soit 𝑓𝑓(𝑥𝑥, 𝑦𝑦, 𝑧𝑧) une fonction scalaire à trois variables indépendantes, on suppose que 𝑓𝑓 est deux
fois différentiable. Par définition, la différentielle de 𝑓𝑓 (variation élémentaire de 𝑓𝑓) s’écrit:
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝑑𝑑𝑑𝑑 = � � 𝑑𝑑𝑑𝑑 + � � 𝑑𝑑𝑑𝑑 + � � 𝑑𝑑𝑑𝑑
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑦𝑦,𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥,𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥,𝑦𝑦
𝜕𝜕𝜕𝜕
avec � � est la dérivée partielle de 𝑓𝑓 par rapport à la variable 𝑥𝑥, tout en maintenant 𝑦𝑦 et 𝑧𝑧
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑦𝑦,𝑧𝑧
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
constants. � � et � � sont les dérivées partielles par rapport à 𝑦𝑦 et 𝑧𝑧 respectivement.
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥,𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥,𝑦𝑦

La forme différentielle 𝑑𝑑𝑑𝑑 est totale exacte si et seulement si on a:


𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
� �= � � et � �= � � et � �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
= � �
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕

Remarque: L es variables d’état d’un système thermodynamique sont elles-mêmes des fonctions
d'état particulières du système. En effet, pour un système fermé dont les variables d’état sont 𝑃𝑃, 𝑉𝑉
et 𝑇𝑇 (𝑛𝑛 fixe) il existe une équation d’état de la forme: 𝑓𝑓(𝑃𝑃, 𝑉𝑉, 𝑇𝑇) = 0 à partir de laquelle on peut
exprimer chaque variable d’état en fonction des deux autres , c'est-à-dire:
𝑃𝑃 = 𝑓𝑓( 𝑇𝑇, 𝑉𝑉 ) où 𝑉𝑉 = 𝑔𝑔( 𝑃𝑃, 𝑇𝑇 ) où 𝑇𝑇 = ℎ( 𝑃𝑃, 𝑉𝑉 )
A titre d'exemple, pour 𝑛𝑛 moles d’un gaz parfait, les variables d’état sont: P, V et T (𝑛𝑛 fixe).
L’équation d’état du gaz: 𝑃𝑃𝑃𝑃 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 permet alors d’exprimer chaque variable d’état en fonction
𝑛𝑛 𝑅𝑅 𝑇𝑇 𝑛𝑛 𝑅𝑅 𝑇𝑇 𝑃𝑃𝑃𝑃
des deux autres: 𝑃𝑃 = , 𝑉𝑉 = , 𝑇𝑇 =
𝑉𝑉 𝑃𝑃 𝑛𝑛 𝑅𝑅
Si on mesure deux variable d’état (T et V par d'exemple), on peut alors calculer la troisième
𝑛𝑛 𝑅𝑅 𝑇𝑇
(𝑃𝑃 = ) et connaître parfaitement l’état du gaz. Chaque variable d’état est alors une fonction
𝑉𝑉
d’état.
Fonctions d’état usuelles en thermodynamique:
• L’énergie interne notée 𝑈𝑈
• L’enthalpie notée 𝐻𝐻
• L’entropie notée 𝑆𝑆
Les valeurs spécifiques de ces fonctions ne sont pas mesurables expérimentalement, elles se
déterminent à partir des variables d’état.

Page 4
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

II-5 Les coefficients thermo-élastiques


Pour tout système déformable (solide, gaz, liquide, …), on définit trois coefficients thermo-
élastiques suite à une variation de leurs variables d’état 𝑃𝑃, 𝑉𝑉 et 𝑇𝑇. La connaissance de l’équation
d’état du système permet de déterminer ces coefficients et vice-versa.

• Le coefficient de dilatation volumique isobare


Généralement, quand on chauffe un système déformable, sous une pression donnée, son volume
augmente: c’est le phénomène de dilatation. On peut quantifier ce phénomène en introduisant un
coefficient 𝜶𝜶 appelé coefficient de dilatation isobare qui traduit la variation relative du volume en
𝟏𝟏 𝝏𝝏𝝏𝝏
fonction de la variation de la température à pression constante tel que: 𝜶𝜶 = � �
𝑽𝑽 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝑷𝑷
−1
Ce coefficient a pour dimension: [𝛼𝛼] = [𝑇𝑇]−1 =θ −1
. Il s’exprime en (K ) dans le système des
unités internationales (SI).

• Le coefficient de compression isochore


Le coefficient de compression isochore, noté β , représente la variation relative de la pression due à
une variation de la température lorsque le volume reste constant. Il est définit par la relation
𝟏𝟏 𝝏𝝏𝝏𝝏
suivante: β = � �
𝒑𝒑 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝑽𝑽
Ce coefficient est homogène à l'inverse d'une température. Il s’exprime en ( K−1 ) dans le système
des unités internationales.

• Le coefficient de compressibilité isotherme


Quand on augmente la pression, à température donnée, le volume diminue (l'inverse est aussi vrai:
si la pression diminue le volume augmente). On peut quantifier ce phénomène en introduisant un
coefficient χ𝑻𝑻 appelé coefficient de compressibilité isotherme qui traduit la variation relative du
𝟏𝟏 𝝏𝝏𝝏𝝏
volume en fonction de la variation pression à température constante tel que: χ𝑻𝑻 = − � �
𝑽𝑽 𝝏𝝏𝝏𝝏 𝑻𝑻

Ce coefficient est homogène à l'inverse d'une pression: �χ 𝑇𝑇 � = [𝑃𝑃]−1 . Il s’exprime en (Pa−1 ) dans
le système des unités internationales
Remarques:
1) Comme les coefficients thermo-élastiques sont tous positifs, on introduit le signe "moins" dans
l’expression de χ 𝑇𝑇 pour tenir compte de la diminution du volume quand la pression augmente
𝝏𝝏𝝏𝝏
( � � < 0) vue qu’il s’agit d’une compression.
𝝏𝝏𝝏𝝏 𝑻𝑻
2) Ces trois coefficients ne sont pas indépendants, ils sont liés par la relation générale suivante:

𝜶𝜶 = 𝑷𝑷. 𝜷𝜷. χ𝑻𝑻


Cette relation peut être obtenue en utilisant la définition des trois coefficients thermo-élastiques et
l’indication suivante:

Indication
Si x, y, z sont trois variables reliées entre elles par une relation du type 𝑓𝑓(𝑥𝑥, 𝑦𝑦, 𝑧𝑧) = 0 alors on a:
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝜕𝜕𝜕𝜕
� � = 1 et � � � = −1 (identité de Reech)
𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑧𝑧 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑥𝑥 𝜕𝜕𝜕𝜕 𝑦𝑦

Par permutation circulaire des variables x, y et z , on obtient des relations équivalents.

Page 5
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

II-6 Transformation thermodynamique


II-6-1 Définition

Un système subit une transformation ou une évolution thermodynamique lorsqu’il passe d'un état
d'équilibre initial 𝑨𝑨 vers un état d'équilibre final 𝑩𝑩 sous l’effet d’un échange d’énergie (travail ou
chaleur) avec le milieu extérieure.

Système dans un état Transformation Système dans un état


d’équilibre A (PA ,VA ,TA) d’équilibre B (PB ,VB ,TB)

 Lorsque les états d’équilibre initial et final sont infiniment proches (la variation des variables
d’état est très faible), la transformation est dite élémentaire ou infinitésimale.
 Lorsque l’état final coïncide avec l’état initial après passages par plusieurs états d’équilibre
successifs la transformation est dite cyclique.
 La transformation est dite réversible (idéale) si le passage de l’état 𝐴𝐴 vers l’état 𝐵𝐵 est infiniment
lent (quasi-statique) et le système peut revenir à son état initial 𝐴𝐴 en passant par le même chemin
d’aller. Dans ce cas le système passe par une succession d’états d’équilibre intermédiaires très
proches les uns des autres. ex: si on étire lentement un ressort, tant qu’on reste dans la limite
d’élasticité de celui-ci, la transformation est dite réversible.

Pour une transformation réversible (quasi-statique), les variables d’état du


système sont définies à chaque instant

 La transformation est dite irréversible (réelle) lorsque le passage de l’état 𝐴𝐴 vers l’état 𝐵𝐵 est
rapide (brusque). Dans ce cas, le système ne peut pas revenir à son état initial sans intervention de
l’extérieur (la transformation 𝐵𝐵 → 𝐴𝐴 n’est pas réalisable) et les états intermédiaires ne sont pas des
états d’équilibre (uniquement les états initial et final sont des états d’équilibres). Les
transformations naturelles et spontanées sont irréversibles; elles évoluent dans un sens bien
déterminé (ex: dissolution d’un sel dans l’eau, expansion d’un gaz, transfert de la chaleur d’un
corps chaud vers un corps froid,…).

Pour une transformation irréversible, les variables d’état du système ne sont


pas définies entre l’état 𝑨𝑨 est l’état 𝑩𝑩

Remarques:
1) Une transformation spontanée est une transformation qui se produit naturellement sans apport
d’énergie extérieure.
2) Une transformation spontanée n’est pas forcément rapide elle peut être très lente.
II-6-2 Les différents types de transformations

On distingue plusieurs types des transformations selon les conditions de leurs déroulent:
- Transformation isotherme: c’est une transformation au cours de laquelle la température du
système reste constante (𝑇𝑇 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐).
- Transformation isobare: c’est une transformation au cours de laquelle la pression du système reste
constante (𝑃𝑃 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐).

Page 6
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

- Transformation isochore: c’est une transformation au cours de laquelle le volume du système


reste constant (𝑉𝑉 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐).
- Transformation adiabatique: c’est une transformation qui se déroule sans échange de chaleur avec
le milieu extérieur (le système est isolé thermiquement).
II-6-4 Le diagramme de Clapeyron:
Le diagramme de Clapeyron (ou diagramme Pression-Volume (P-V)), est une représentation
graphique de la variation de la pression 𝑷𝑷 d'un système thermodynamique en fonction de son
volume 𝑽𝑽 lors d’une transformation. Un tel diagramme ne peut être représenté que lorsque la
pression 𝑃𝑃 et le volume 𝑉𝑉 du système ont des valeurs bien définies à chaque instant, c’est-à-dire
pour un processus réversible ou quasi-statique (voir définition), figure ci-dessous (a).
Dans le cas d’un processus irréversible, seul l’état initial et l’état final sont des états d’équilibre
bien définis (voir définition) et représentables sur le diagramme P-V (figure ci-dessous (b)).
Pour une transformation cyclique, où le système thermodynamique part d'un état initial donné et
revient à cet état à la fin du cycle, le diagramme P-V est représenté par une courbe fermée (figure
ci-dessous (c)).

P (Pa) P (Pa) P (Pa)


Etat d’équilibre
EI intermédiaire EI
EI

EF EF EF

V (m3) V (m3) V (m3)


(a) (b) (c)

Diagramme de Clapeyron d’une transformation théorique: (a) ouverte réversible,


(b) ouverte irréversible et (c) cyclique.

II-6-5 Représentation graphique des transformations particulières d’un gaz parfait:

On considère un système thermodynamique constitué par n moles d’un gaz parfait. L’équation
d’état du gaz s’écrit: 𝑃𝑃𝑃𝑃 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛.

 Cas d’une transformation isobare: P


On a: 𝑃𝑃 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 d’où 𝑃𝑃𝐼𝐼 = 𝑃𝑃𝐹𝐹 , la courbe est un segment de droite horizontal.
réf
- Lors d’un échauffement isobare 𝑇𝑇 augmente et 𝑉𝑉 augmenter ( 𝑉𝑉𝐼𝐼 < 𝑉𝑉𝐹𝐹 ) PI = PF
𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 éch
car: 𝑃𝑃 = = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 et 𝑛𝑛 fixe.
𝑉𝑉
- Lors d’un refroidissement isobare 𝑇𝑇 diminue et 𝑉𝑉 diminuer ( 𝑉𝑉𝐼𝐼 > 𝑉𝑉𝐹𝐹 ) V

 Cas d’une transformation isochore:


P
On a: 𝑉𝑉 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 ( 𝑉𝑉𝐼𝐼 = 𝑉𝑉𝐹𝐹 ), la courbe est un segment de droite vertical. réf
- Lors d’un échauffement isochore 𝑇𝑇 augmente et 𝑃𝑃 augmenter ( 𝑃𝑃𝐼𝐼 < 𝑃𝑃𝐹𝐹 )
𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 éch
car: 𝑉𝑉 = = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐.
𝑃𝑃
- Lors d’un refroidissement isochore 𝑇𝑇 diminue et 𝑃𝑃 diminuer ( 𝑃𝑃𝐼𝐼 > 𝑃𝑃𝐹𝐹 ). VI = VF V

Page 7
Cours thermodynamique-LEEA1-2022-2023 Chapitre 1: Notions fondamentales de la thermodynamique

 Cas d’une transformation isotherme: P


compression
On a: 𝑇𝑇 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐, l’équation d’état du gaz parfait 𝑃𝑃𝑃𝑃 = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛 = 𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐 donne:
𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐𝑐
𝑃𝑃 = , la courbe est une branche hyperbolique. détente
𝑉𝑉
- Lors d’une compression isotherme, 𝑃𝑃 augmente et 𝑉𝑉 diminue ( 𝑉𝑉𝐼𝐼 > 𝑉𝑉𝐹𝐹 ). V
Lors d’une détente isotherme, 𝑃𝑃 diminue et 𝑉𝑉 augmente ( 𝑉𝑉𝐼𝐼 < 𝑉𝑉𝐹𝐹 ).

III- Gaz réel – Gaz parfait:


III-1 Définition
En réalité un gaz est constitué d'atomes et de molécules qui occupent un volume fini. Le gaz est
considéré comme parfait si est seulement si:
- les particules qui le constituent sont identiques et supposés comme des points matériels (leur
volume propre est négligeable devant le volume occupé par le gaz).
- Les interactions entre les particules sont négligeables. Par conséquent l’énergie potentielle
d’interaction est nulle (𝐸𝐸𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖𝑖 = 0).

Dans le cadre de ce cours, on s’intéresse principalement à étudier deux types des gaz parfaits:
- Les gaz parfaits monoatomique qui sont constitués des atomes isolés, exemples: Ne, He, Ar….
- Les gaz parfaits diatomique qui sont constitué par des molécules composées de deux
atomes, exemples: N2, H2, O2….

III-2 Limite de validité du modèle d’un gaz parfait


L’équation des gaz parfaits s'applique dans les cas où les attractions intermoléculaires du gaz sont
négligeables et où les molécules de gaz en elles-mêmes n'occupent pas une portion significative du
volume total. Ceci est généralement vrai à basse pression et à haute température.
Lorsque la pression est trop élevée et/ou la température est trop basse, la loi des gaz parfaits n’est
plus valables. Dans ces conditions, pour décrire correctement le comportement du gaz réel, il est
nécessaire de rajouter des termes correctifs au modèle du gaz parfait, afin de tenir compte du
volume non négligeable des molécules ainsi que de l’interaction entre elles.
Plusieurs lois peuvent être utilisées pour modéliser le comportement des gaz réels, on cite à titre
d’exemple:
- L'équation d’état de van der Waals:
𝑛𝑛 2
�𝑃𝑃 + 𝑎𝑎 � � � (𝑉𝑉 − 𝑛𝑛𝑛𝑛) = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛
𝑉𝑉
où 𝑎𝑎 et 𝑏𝑏 sont des constantes positives qui dépendent du gaz
- L'équation d’état de Berthelot:
𝑛𝑛2 𝑎𝑎
�𝑃𝑃 + � (𝑉𝑉 − 𝑛𝑛𝑛𝑛) = 𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛𝑛
𝑇𝑇𝑇𝑇 2
où 𝑎𝑎 et 𝑏𝑏 sont des constantes appropriées liées à la nature du gaz.

Page 8

Vous aimerez peut-être aussi