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Ministère de l’éducation supérieure

Royaume du Maroc

Département Génie Mécanique


Cycle d’ingénieur

Première année

THERMODYNAMIQUE INDUSTRIELLE

A. RIAD

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2023 - 2024


OBJECTIFS DE COURS

OBJECTIFS DE COURS
Ce document vise à clarifier et approfondir la compréhension des étudiants sur l'application de
la thermodynamique et des systèmes énergétiques, en mettant particulièrement l'accent sur
l'utilisation des machines thermiques dans le secteur industriel. En parallèle, il vise à
développer les compétences et l'expertise des étudiants tant en thermodynamique qu'en
installations énergétiques. Ces compétences revêtent une importance cruciale pour les
ingénieurs, car la thermodynamique joue un rôle central dans la compréhension des processus
énergétiques, la conception de technologies innovantes, l'optimisation de l'efficacité
énergétique, et la contribution au développement de solutions durables dans un contexte
industriel en constante évolution.
Après l'établissement des fondements conceptuels, incluant les principes de la
thermodynamique, les différentes fonctions d’états et ses relations mutuelles, le document
abordera la thermodynamique industrielle appliquée. Cette section se penchera sur diverses
machines thermiques et systèmes énergétiques, mettant particulièrement l'accent sur les
moteurs thermiques tels que les moteurs à combustion interne et les turbomoteurs, ainsi que
sur les récepteurs thermiques, notamment les pompes à chaleur et les réfrigérateurs. Cette
exploration comprendra une description détaillée des cycles thermodynamiques qui les
régissent, suivis d'analyses énergétiques approfondies.
Une fois les objectifs énoncés ci-dessus atteints, les étudiants ingénieurs acquerront des
compétences essentielles dans l'industrie. Ces compétences englobent un large éventail de
domaines, de la conception à la fabrication des systèmes industriels, en passant par l'adaptation
aux évolutions technologiques. Ils seront également en mesure d'innover et de participer
activement au développement complet des systèmes, de la conception initiale jusqu'à la
maintenance continue. Cette approche holistique reflète la préparation complète des étudiants
à relever les défis complexes de l’énergie dans l'industrie, tout en encourageant l'innovation
continue et la durabilité à toutes les étapes du cycle de vie des systèmes industriels.
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique

Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique


La thermodynamique est la combinaison entre la mécanique et la thermique. Cette science étudie le
fonctionnement et le bilan d'énergie des machines thermiques et aussi les échanges ou les transferts de
chaleur dans un système ou entre deux systèmes.
I .1. HISTORIQUE
Les débuts de la thermodynamique remontent bien avant que le travail, la chaleur et l’énergie ne soient
établis. Les premières réflexions sur la nature de la matière et celle du feu datent de la Grèce antique et
donnent déjà naissance à la théorie atomique. Mais il ne s’agit alors que de constructions
philosophiques, plus fondées sur une vision spirituelle organisée du monde que sur de réels travaux
d’observation. Il faudra attendre le 17éme siècle pour que débutent de sérieux travaux de recherche sur
ce sujet.
I .2. SYSTEME THERMODYNAMIQUE
C’est est une fraction déterminée de l'univers qui requiert une définition précise de ses frontières.
Choisir un système, c’est diviser l’univers en deux parties, l’une étant le système proprement dit et
l’autre étant constituée de tout ce qui réagit avec le système et forme ainsi le milieu extérieur.
I .2.1. Système thermodynamique : transfert énergétique
Les systèmes thermodynamiques sont influés par leur environnement, ainsi le système peut échanger
avec le milieu extérieur par trois principaux transferts qui sont les suivants :
o Transfert-travail W, E (ou simplement : travail (W))
o Transfert-chaleur Q (ou simplement : chaleur)
o Transfert de masse M
I .2.2. Type des systèmes thermodynamiques
o Système fermé : Il peut échanger de l'énergie mais pas de matière avec le milieu extérieur
o Système adiabatique : Il ne peut pas échanger d'énergie avec le milieu extérieur
o Système ouvert : Il peut échanger de l'énergie et de la matière avec le milieu extérieur
o Système isolé : Il ne peut échanger ni énergie ni matière avec le milieu extérieur
o Système isolé thermiquement : Un système n’échange pas de chaleur avec le milieu extérieur
o Système isolé mécaniquement : Le système est isolé du point de vue mécanique si sa paroi est
rigide : il n’y a pas d’échange de travail entre le système et le milieu extérieur .
→Dans le cas où le système est une réaction chimique. Le système peut échanger de l’énergie avec son
environnement:
•S’il en gagne: il est endothermique
•S’il en perd: il est exothermique
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique

I .2.3. Fonctions d'état


Le système thermodynamique se caractérise par des propriétes qui indique son évolution de l’état initial
vers l’état final :

Figure 1 : la différence fondamentale existant entre une fonction d'état et une grandeur de parcours.
Une fonction d'état est indépendante de la succession des valeurs intermédiaires et dépend seulement
de l’état initial et l’état final de système. On divise les variables d’états en variable intensives (T,P…)
et extensives (U, H, G …).
I .2.4. Equilibre thermique (Qu’est-ce que l’équilibre thermique ?)
L'équilibre thermique survient lorsque deux systèmes ou plus partagent une paroi conductrice. Dans ces
conditions, les systèmes en question maintiennent finalement une température identique.

Figure 2 : équilibre thermique entre trois systèmes thermodynamiques


L’expérience montre que A, B et C n’évoluent pas, cela se traduit par une stabilité thermique où la
température de chaque système reste constante au fil du temps.
➢ Le principe zéro de la thermodynamique s’énonce ainsi :
Deux systèmes en équilibre thermique avec un troisième sont en équilibre thermique entre eux.

I .3. PREMIER PRINCIPE /CONSERVATION DE L'ÉNERGIE


I .3.1. Travail
Le travail est un transfert de l’énergie. C’est l'énergie fournie par cette force lorsque son point
d'application se déplace.
Une force constante 𝐹⃗ qui s'applique sur un objet parcourant un trajet rectiligne 𝑢
⃗⃗ fournit un travail W
:

𝑾 = ⃗𝑭⃗. 𝒖
⃗⃗
Le travail élémentaire de la force peut donc être défini de manière équivalente à partir de la puissance
instantanée (en watts) de cette force :
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique

⃗⃗. 𝒗
𝜹𝒘 = 𝑷. 𝒅𝒕 = 𝑭 ⃗⃗ 𝒅𝒕
➢ Travail des forces de pression
Le travail induit par les forces de pression correspond à la forme de travail la plus courante rencontrée
en thermodynamique classique. Soit le système constitué du gaz contenu dans le dispositif
cylindre/piston. Le travail d'une force est l'énergie fournie par cette force lorsque son point
𝑩
d'application se déplace : 𝑾𝑨𝑩 = −𝑷𝒆𝒙 ∫𝑨 𝒅𝑽 = −𝑷𝒆𝒙 (𝑽𝑩 − 𝑽𝑨 )

I .3.2. Chaleur
La chaleur est l'énergie peut être convertie d'une forme à une autre, ou transférée d'un objet à un autre.
✓ La chaleur sensible Q échangée lors d’une transformation finie entre deux états d’équilibres (état
𝟐
1 et état 2) peut être obtenue par : 𝑸𝟏,𝟐 = ∫ 𝒎. 𝒄. 𝒅𝑻 = 𝒎. 𝒄. (𝑻𝟐 − 𝑻𝟏 )
𝟏

✓ La chaleur latente est donnée par la formule suivante : 𝑸𝟏,𝟐 = 𝒎. 𝑳


I .3.3. Énergie interne U.
C’est une fonction d'état qui caractérise le niveau énergétique du système thermodynamique et dont la
variation est mesurée par l'énergie-travail mise en jeu adiabatiquement entre le système et l'extérieur.
𝜟𝑼 = 𝑼𝟐 – 𝑼𝟏
I .3.4. Enoncé du Premier Principe pour un système fermé
Le 1er principe de la thermodynamique, encore appelé principe de conservation de l'énergie peut
s'exprimer de plusieurs façons :
« L'énergie se conserve : elle ne peut être ni créée, ni détruite, elle ne peut que se transformer. »
Autrement, ‘’La variation de l’énergie interne ∆𝑼𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆 d’un système au cours d’une transformation
est égale à la somme du travail (𝑾) et de la chaleur Q échangés avec le milieu extérieur’’
𝜟𝑼𝒔𝒚𝒔 = 𝑼𝑬𝑭 − 𝑼𝑬𝑰 = 𝜹𝑾é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 + 𝜹𝑸é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é
I .3.5. Transformation cyclique
Au cours d'une transformation cyclique, le système revient à l'état initial :
∆𝑼 = 𝑼𝟐 – 𝑼𝟏 = 𝟎
I .3.5.1. Transformation adiabatique
Au cours d'une transformation adiabatique, un système ne peut pas échanger de
chaleur avec le milieu extérieur (𝜹𝑸 = 𝟎) :
𝒅𝑼 = 𝜹𝑸 + 𝜹𝑾 = −𝑷𝒆𝒙𝒕 𝒅𝑽
I .3.5.2. Transformation à volume constant
La variation du volume est nulle : (𝐜𝐚𝐫 𝑽 = 𝒄𝒕𝒆) donc 𝒅𝑽 = 𝟎
Alors, le travail est nul : 𝜹𝑾 = −𝑷_(𝒆𝒙𝒕 ) 𝒅𝑽 = 𝟎
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique

La variation d'énergie interne se réduit à la quantité de chaleur échangée :


𝒅𝑼 = 𝜹𝑸
I .3.6. ENTHALPIE
L'enthalpie est une potentielle thermodynamique qui synthétise en une seule fonction l'énergie interne
du système (liée à sa température et à sa quantité de matière) et le travail de frontière (liée à sa pression)
requis pour occuper son volume.
𝑯 = 𝑼 + 𝑽𝑷
I .3.7. Capacité thermique & Capacité Calorifique molaire
❖ Capacité thermique
La capacité thermique C (en J ∙ K−1) correspond à l'énergie à fournir au système pour élever sa
température d'un degré, son volume étant maintenu constant.

1.4. DEUXIEME PRINCIPE DE LA THERMODYNAMIQUE


1.5.1. Transformation ou processus
Un processus thermodynamique est une transformation partant d’un état d’équilibre initial pour aboutir
à un état d’équilibre final. Les transformations peuvent être classées en 2 catégories :
-Une transformation réversible est une transformation décrit une suite continue d’état d’équilibre.
-Une transformation irréversible est une transformation pour laquelle le passage du système de l‘EI à
l‘EF se fait en une (ou plusieurs) étape(s), mais sans retour à l‘EI.
1.5.4. Deuxième principe de la thermodynamique : Entropie
L’entropie est une fonction d'état extensive, désignée par le symbole S, et définie par les propriétés
suivantes. L'entropie d'un système peut varier :
• par des opérations externes (transferts à travers la frontière)
• par des opérations internes (création d'entropie)
1.5.5. Signification physique de l’entropie :
L’entropie S mesure le désordre d’un système : plus le désordre d’un système augmente plus l’entropie
croit. Pour une substance donnée, les particules sont plus ordonnées à l'état solide qu'à l'état liquide.
Le désordre est maximal à l'état gazeux :

On a la relation :
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique

𝒅𝑺 = 𝜹𝑺𝑪𝑹 + 𝜹𝑺𝒊
L'entropie est la grandeur thermodynamique qui va nous permettre de caractériser les irréversibilités,
c'est-à-dire d'évaluer les pertes d'énergie-travail liées aux processus irréversibles.
1.5.6. Enoncé du Deuxième Principe
Le Deuxième Principe de la thermodynamique peut s'énoncer comme suit :
La variation de l'entropie d'un système thermodynamique quelconque, due aux opérations internes,
ne peut être que positive ou nulle (création d'entropie).
1.5.7. Impacts du Deuxième Principe Thermodynamique
Le Premier Principe de la thermodynamique exprime le bilan des différentes formes d'énergie relatives
à un système subissant des transformations quelconques d'énergie. Mais ne prend en considération ni
la «qualité de l'énergie, ni son niveau ». Le 2ème principe de la thermodynamique traduit l'effet du
facteur de désordre pour une transformation spontanée. Lors d’une transformation infinitésimale la
variation d’entropie 𝒅𝑺𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎 est la somme de l’entropie 𝒅𝑺𝒊𝒓𝒓é𝒗𝒆𝒓𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 (𝒄𝒓éé𝒆) dans le système et
l’entropie échangée 𝒅𝑺é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 entre ce système et le milieu extérieur :
𝒅𝑺𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆 = 𝒅𝑺é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 + 𝒅𝑺𝒊𝒓𝒓é𝒗𝒆𝒓𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 (𝒄𝒓éé𝒆)
𝛿𝑄é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔é𝑒
𝑑𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔é𝑒 =
𝑇
𝜹𝑸é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 : la quantité élémentaire de chaleur échangée par le système avec le milieu extérieur à la
température 𝑇 :
𝛿𝑄𝐶𝑟éé𝑒
𝑑𝑆𝐶𝑟éé𝑒 =
𝑇
o Entropie créée est toujours positive pour une transformation irréversible
𝑖𝑟𝑟é𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒
𝑑𝑆𝑐𝑟éé𝑒 >0
o Entropie créée est nulle pour une transformation réversible
𝑟é𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒
𝑑𝑆𝑐𝑟éé𝑒 =0
Série des exercices N° 1

Ex1
Une quantité d’énergie est ajoutée à un système piston-cylindre et le piston est retiré de
manière à ce que la quantité PV reste constante. La pression et le volume initiaux sont
respectivement de 200 kPa et 2 m3. Si la pression finale est de 100 kPa, calculez le travail
effectué par le gaz sur le piston.
Ex 2
Deux kg d'air subissent le cycle à trois processus illustré à
la Figure.
Calculez le travail net.

Ex 3
Dans un cylindre de 200 mm de diamètre est emprisonnée une certaine masse d’azote
sous une pression de 30 bars absolus et à la température de 17 °C. Le piston, qui se
trouvait initialement à 100 mm du fond du cylindre, est brusquement libéré et son
déplacement stoppé après une course de 100 mm.
On demande de déterminer :
1) la température finale du gaz ;
2) la variation d’énergie interne ;
3) la variation d’enthalpie ;
EX 4
Une masse d’air de 1 kg prise dans l’état initial 1 (1bar, 17°C) subit les transformations
suivantes :
a) compression adiabatique réversible 1-2 jusqu'à la pression P2= 10 bars ;
b) détente isobare 2-3 au cours de laquelle le gaz reçoit une quantité de chaleur
Q=100 kcal/kg ;
c) détente isotherme 3-4 jusqu’à la pression initiale ;
d) compression isobare 4-1 jusqu’à l’état initial.
1) Déterminer les paramètres (p, V, T) de l’air à chaque point du cycle.
2) Représenter le cycle 1-2-3-4 sur le diagramme de Clapeyron (p, V).
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

Chapitre 2 : Machines thermiques industrielles et les moteurs

I .1. INTRODUCTION AUX MACHINES THERMIQUES


Une machine thermique, comme tout autre système, doit vérifier le premier et le deuxième
principe de la thermodynamique.
Une machine thermique est un mécanisme qui fait subir à un fluide des transformations cycliques
au cours desquelles le fluide échange avec l'extérieur de l'énergie sous forme de travail et de chaleur.
La théorie des machines thermiques s'attache à la description et à l'étude physique de certains
systèmes thermodynamiques qui permettent de transformer l'énergie thermique en énergie
mécanique, et vice versa.
Alors on peut distinguer deux types de machines thermiques :
1. Les Moteurs thermiques : est un type de moteur, (comme le moteur d'une voiture) qui
produit un travail à partir de l’énergie thermique.
2. Récepteurs thermiques : permettent de produire du froid (réfrigérateur), du chaud (pompe
à chaleur) ou du travail (moteur thermique) à partir de sources de chaleur uniquement

Toutes les machines que l’on étudiera sont des machines dithermes, c’est-à-dire qu’elles
utilisent deux sources de chaleur : une source froide et une source chaude, avec lesquelles les
machines vont réaliser des échanges thermiques.
A noter qu’il existe des machines trithermes utilisant trois sources de chaleur, mais pas de moteur
monotherme !
I .2. MOTEURS THERMIQUES
Le moteur est connu comme étant un transformateur d’énergie, depuis son invention on n’a pas
cessé de le modifier, perfectionner pour en tirer le maximum d’énergie.
I.2.1. Un moteur thermique à combustion
C’est un organe transformateur d'énergie. Il transforme l’énergie calorifique libérée par la
combustion du combustible en énergie mécanique. Cette transformation est effectuée au cours d’un
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

cycle moteur qui représente un processus physico-chimique complexe se répétant périodiquement


dans le cylindre du moteur.
I.2.2. Un moteur thermique à combustion interne
Source de chaleur et fluide qui se détend sont séparés par une paroi conductrice. Le système (l’air
ou l’eau) n’est pas renouvelé; il est recyclé (circuit fermé). (Turbine à gaz, Moteur alternatif,
Moteur rotatif …)
I.2.3. Un moteur thermique à combustion externe :
Le système est renouvelé à chaque cycle (circuit ouvert). Il est en contact avec une seule source
de chaleur (l’atm). (Turbine à vapeur, Moteur à air chaud, Le moteur Stirling …)

I .3. MOTEURS VOLUMETRIQUES ALTERNATIFS


I .3.1. Types des moteurs à combustion interne
Il existe principalement deux grandes catégories de moteurs alternatifs à combustion interne :
1. les moteurs à allumage commandé (à essence ou à gaz), dont le principe a été défini par le
français Beau de Rochas en 1860, et la première réalisation effectuée par l'allemand Otto en 1876.
2. les moteurs à allumage par compression, dits Diesel, du nom de leur inventeur allemand, qui
les a brevetés en 1892.

I .3.2. Principe du moteur à combustion interne :


Le moteur transforme l’énergie contenue dans le carburant en énergie mécanique.

.
Pour libérer l’énergie chimique potentielle, il est nécessaire d’effectuer une transformation
appelée « combustion ».
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

Par la combustion, le carburant est transformé en énergie calorifique puis en énergie mécanique qui
est ensuite appliquée aux roues motrices par l’intermédiaire de la transmission
I .3.2. Architecture générale d’un moteur thermique

I .3.3. Principe du moteur à combustion interne :


Le moteur à piston rotatif est un moteur à pistons dans lequel l'élément moteur est fixé
au vilebrequin et l’entraîne dans son mouvement rotatif.
Tous les moteurs alternatifs à combustion interne fonctionnent suivant le même processus général
décrit schématiquement ci-dessous.

Dans ce moteur les gaz accompagnent le mouvement du rotor, et font un tour complet en passant
successivement par les 4 phases classiques : admission, compression, détente motrice et
échappement.
➢ Etape 1 : L'admission
Durant l'admission, la soupape d'échappement est fermée et la soupape d'admission est
ouverte. Le piston descend donc pour aspirer le mélange air carburant venant du carburateur
➢ Etape 2 : La compression
A cette étape, les deux soupapes sont fermées ce qui rend la culasse hermétique. Le piston
remonte et comprime le mélange air/essence. Le mélange atteint une température de 300°C
environ
➢ Etape 3 : La détente (ou explosion)
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

Le piston arrivé à son point le plus haut, une étincelle jaillit entre les électrodes de la bougie
provoquant l'inflammation des gaz. La pression et la température augmente ce qui rejette le piston.
Les deux soupapes sont toujours fermées.
➢ Etape 4 : L'échappement
La soupape d'échappement s'ouvre et le piston en remontant va éjecter les gaz brûlés qui
s'échappent par cette soupape.

I .4. GRANDEURS ET PARAMETRES CARACTERISTIQUES DES


MOTEURS:

I .4.1. Caractéristiques géométriques


Les moteurs thermiques à combustion interne se caractérisent par:
✓ Alésage : Diamètre D du cylindre (mm)
✓ Course : Distance C parcourue par le piston entre le Point
Mort Haut (PMH) et le Point Mort Bas (PMB) (mm) avec
R est le rayon de manivelle :
𝐶 = 2. 𝑅
La cylindrée unitaire V est égale au volume balayé par le piston durant sa course entre le PMH et
le PMB.

Lorsque le piston se trouve au PMH, il existe un volume résiduel que l’on nomme volume mort.
En fait ce volume définit le volume de la chambre de combustion.
Ce volume est compris entre la culasse, le haut de la chemise et le piston.
Les constructeurs ne fournissent pas directement la valeur de ce volume mais donne le rapport
volumétrique qui permet de retrouver le volume de la chambre de combustion.

➢ La cylindrée
Le volume V est le produit de la section du cylindre S par la course L :
𝑉 = 𝑆. 𝐿
Alors, cylindrée unitaire V est Volume balayé par le piston lors de la course :
𝜋. 𝐴²
𝐶𝑢 = .𝐿
4
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

Et la cylindrée totale C :
𝜋. 𝐴²
𝐶𝑡 = . 𝐿. 𝑛
4
Avec A : diamètre du cylindre, nommé alésage : (souvent exprimé en mm)
L : la course, (souvent exprimée en mm)
n = nombre de cylindres.

✓ Remarque
Pour la même cylindrée, les constructeurs ont la possibilité de « jouer » :
o sur l’alésage du cylindre par rapport à la course du piston,
o sur le nombre de cylindres.
On exprime également la cylindrée en litres. 1 litre valant 1 000 cm3. On peut dire, par exemple,
qu'un moteur de 2 000 cm3 est un moteur de 2 litres.

1.4.2. Grandeurs cinématiques


➢ Influence de la course (Vs) vitesse moyenne du piston
En augmentant la course (pour un même alésage) on augmente effectivement la cylindrée.
Cependant on augmente la vitesse moyenne du piston : 𝓋mp qui a une limite pour des questions de
fiabilité.
𝓋mp = 2. 𝐿. 𝑛
𝓋mp : vitesse moyenne du piston (m.s-1)
L : course en m
n : fréquence de rotation en tr.s-1
En augmentant le régime de rotation, on augmente également la vitesse moyenne du piston.
➢ Relation entre travail (W) et puissance (P)

➢ Couple moteur
Lors de la combustion, la chaleur dégagée crée une pression qui agit sur le piston. Le
système bielle / manivelle transforme cette pression en couple moteur
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

𝐶𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑎𝑛é = 𝐹𝑏𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒⁄ ∗𝑑


𝑝𝑖𝑠𝑡𝑜

Autrement 𝐶𝑀𝐼 = 𝐹𝐵𝑃 ∗ 𝑑

1.4.3. Les grandeurs caractéristiques


➢ Puissance moteur ou puissance effective
La puissance effective est celle fournie par le moteur au niveau du volant moteur (vers l’embrayage
et la BV).
𝑃𝑒𝑓𝑓 = 𝐶𝑚 × 𝜔𝑚
2𝜋
Avec 𝜔𝑚 = 𝑁𝑚
60

➢ Notions de réserve de couple et de plage d’utilisation


La réserve de couple est le rapport entre les valeurs de couple au régime de Cmax et le
couple au régime de Pmax.
Réserve de couple = Cmax /C à Pmax
La plage d’utilisation est le rapport entre le régime de Pmax et le régime de Cmax
𝑃𝑙𝑎𝑔𝑒 𝑑’𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 = 𝑁 𝑑𝑒 𝑃𝑚𝑎𝑥 /𝑁 𝑑𝑒 𝐶𝑚𝑎𝑥
➢ Rendement
✓ Le rendement effectif : 𝜂𝑒𝑓𝑓 = 𝜂𝑡ℎ × 𝜂𝑖 × 𝜂𝑚

𝑊𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒
✓ Rendement thermique : 𝜂𝑡ℎ = 𝑄𝑐𝑜𝑚𝑏

✓ Rendement indiqué : 𝜂𝑖 = 𝑊𝑖/𝑊𝑡ℎ𝑒𝑜

✓ Rendement mécanique 𝜂𝑚 = 𝑊𝑒𝑓 𝑓 /𝑊𝑖

Le rendement effectif est rapport puissance effective sur puissance de combustion

✓ Pcomb = débit de combustible ×Pci

𝑃𝑒𝑓𝑓
𝜂𝑒𝑓𝑓 = ⁄𝑃
𝑐𝑜𝑚𝑏

5. LES CYCLES DE REFERENCE DES MOTEURS VOLUMETRIQUES ALTERNATIFS :


Cycles théoriques étudies :
- Beau de Rochas pour les moteurs AC
- Diesel pour les moteurs à allumage par compression
- Cycle mixte de Sabathé pour les moteurs AC et Diesel

4.1. Le cycle de Beau de Rochas.


Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques

➢ Les différentes étapes du cycle


➢ Allure du cycle dans le diagramme (P ; V) :
Le rendement thermique ne dépend que du taux volumétrique
de compression ρ. Plus ce rapport est grand, plus le rendement
thermique ηth est élevé.
MAIS si la température T2 et la pression P2 augmentent trop, il y a risque d’auto-inflammation du
mélange (avant l’allumage)

4.2. Le cycle Diesel.


Cycle de Rudolf Diésel (1897). La combustion s’effectue à
pression constante.
➢ Allure du cycle dans le diagramme (P, V) :

4.3. Le cycle de Sabathé ou cycle mixte.


C’est un cycle de Beau de Rochas combiné avec un cycle Diesel avec une combustion
isochore et une combustion isobare.

Données :

Le rapport volumétrique de compression :


ρ = V1/V2,
Le rapport des pressions dans la combustion isochore :
λ = P3/P2 = T3/T2
et le rapport des volumes dans la combustion isobare :
ε = V4/V3 = T4/T3.
• Allure du cycle dans le diagramme (P, V ) :
Série des exercices N° : 2

Ex1
Un moteur 4 cylindres de 1560 cm3 possède un alésage de 84 mm. Le régime moteur est
limité à 6000 tr.min-1. Le volume de la chambre est de 52 cm3.
A. Calculer la course L.
B. Calculer le rapport volumétrique e.
C. Calculer la vitesse moyenne du piston au régime maxi. : Vmp.

Ex 2
A partir des données suivantes, on vous demande :
- de calculer la cylindrée du moteur
- de calculer le volume d’une chambre de combustion
- de justifier la puissance du moteur à 4000tr/min
sachant le couple à ce régime
- de justifier le couple du moteur à 5250tr/min sachant
la puissance à ce régime ;
Alésage x Course : 82,7 x 93 (mm)
Type moteur : 4 cylindres en ligne
Rapport volumétrique : 10
Couple maxi : 200 mN à 5300tr/min
Puissance maxi : 172 chevaux à 6200 tr/min

Ex 3
Le cylindre d’un moteur fonctionne suivant un cycle OTTO, à un diamètre
de 50 mm et la course du piston est de 80 mm Le du volume de l’espace mort
est de 20 cm3. Pour un cycle standard à air dont γ = 1,4 calculer :
1- Le taux de compression volumétrique εcv
2- Le taux de compression (taux de pression) ε pour une compression
adiabatique
3- Le rendement thermique de ce cycle
Ex 4
Le cylindre d’un moteur, opérant suivant un cycle Diesel 1-2-3-4, a les mêmes
caractéristiques que celui de l’exercice 3. Pour les températures minimale T1 =20°C et
maximale T3 =2000 °C et P1 = 1 bar et γ = 1,4 et r =287 J/Kg.K calculer :
1. Le taux de détente préalable (pendant la combustion) εd
2. Le rendement thermique de ce cycle
Chapitre 3 :

Chapitre 3 : Turbomoteurs thermiques


III.1. TURBOMOTEUR
III.1. Introduction
Un turbomoteur est une machine tournante thermodynamique appartenant à la famille des moteurs à
combustion interne.
III.2. Fonctionnement et comparaison de turbomoteurs avec les moteurs classiques
III.2.1. Fonctionnement de turbomoteurs
Le rôle d'un turbomoteur est de produire de l'énergie mécanique sous la forme de la rotation d'un arbre,
directement à partir de l'énergie cinétique des gaz produits par la combustion d'un hydrocarbure (fioul, gaz
combustible, etc.) qui subissent une détente dans une turbine.

III.2.1. Comparaison entre Moteurs alternatifs Turbomoteurs


Chapitre 3 :

III. 2. DIFFERENTS TYPES DE TURBOMOTEURS :


Différents types de turbomoteurs :
o Turbine à gaz
o Turboréacteur
o Turbopropulseur
o Turbo-alternateur (génératrice électrique)
III. 2.1. Turbine à gaz (TAG)
III. 2.1.1. Présentation de la turbine à gaz
Turbine à gaz ou plus exactement turbine à combustion (TAC), ou encore turbine à gaz de
combustion, est une machine tournante thermodynamique appartenant à la famille des moteurs à
combustion interne.
La turbine à gaz fonctionne sur le principe de la détente d’un fluide gazeux dans une turbine issu
de la combustion d’un mélange d’air comprimé au niveau du compresseur et de gaz dans une
chambre dite “de combustion”. C’est le principe du réacteur d’avion !
• La partie mobile est composée d’un arbre sur lequel sont montés le compresseur et la turbine.
• La partie fixe, quant à elle, accueille principalement la chambre de combustion.
III. 2.1.2. Fonctionnement de la turbine à gaz
La turbine à gaz fonctionne selon le principe de base du
turbomoteur.

Dans sa forme la plus simple et la plus répandue, une


turbine à gaz est composée de trois éléments :
o un compresseur, centrifuge ou plus généralement axial, qui
a pour rôle de comprimer de l'air ambiant à une pression
comprise aujourd'hui entre 10 et 30 bars environ ;
o une chambre de combustion, dans laquelle un combustible gazeux
ou liquide est injecté sous pression, puis brûlé avec l'air comprimé,
avec un fort excès d'air afin de limiter la température des gaz
d'échappement ;
o une turbine, généralement axiale, dans laquelle sont détendus les
gaz qui sortent de la chambre de combustion.
Chapitre 3 :

III. 3.2. TURBINE A VAPEUR :


III. 3. 2. 1. Présentation de la Turbine à vapeur (TAV):
Une turbine est une machine tournante qui récupère
l’énergie cinétique d’un fluide pour mettre en mouvement
l’arbre de transmission.

La turbine à vapeur est un moteur thermique rotatif qui


convertit l’énergie d’un courant de vapeur d’eau ou en
énergie mécanique. Plus généralement c’est un organe qui permet la détente d’un fluide en
transformant son énergie sous forme mécanique.
III. 3. 2. 2. Description et Principe de fonctionnement de la turbine à vapeur :
La turbine à vapeur comprend une partie fixe appelée stator
qui porte des aubages directeurs. La vapeur en provenance de
l’évaporateur est admise dans un collecteur. Elle s’écoule
ensuite dans des canaux fixes (c’est là où l’énergie thermique
se transforme en énergie cinétique) et dans des canaux
mobiles (les énergies thermiques et cinétiques sont
transformées en énergie mécanique).

Bien que les turbines à vapeur soient construites selon deux configurations différentes (à action ou
à réaction), leurs éléments essentiels sont similaires. Elles se composent de tuyères ou de jets, et
d’ailettes (aubes).

La vapeur s’écoule dans les tuyères, dans lesquelles elle se dilate, ainsi, sa température diminue et
son énergie cinétique augmente.
La chaudière est un générateur de chaleur produisant généralement de l'eau chaude pour le
chauffage. Ce n'est pas la seule utilisation d'une chaudière qui peut produire de la vapeur, le plus
souvent pour des applications industrielles. Une chaudière comporte un corps de chauffe avec un
circuit d'eau intégré qui récupère la chaleur produite par un brûleur utilisant un combustible gaz,
fioul, bois …
Chapitre 3 :

III. 3.3. LES CENTRALES THERMIQUES A VAPEUR


La production d'électricité est réalisée depuis la fin du XIXE siècle dans des centrales électriques.
Les centrales transforment des énergies primaires, généralement grâce à des générateurs électriques
entraînés soit par une machine thermique alimentée en combustible fossile (charbon, gaz naturel ou
pétrole), en combustible organique (biomasse, déchets) ou en fission nucléaire, soit directement par
l'énergie mécanique hydroélectrique ou éolienne. L'énergie solaire et la géothermie sont d'autres
sources d'énergie électrique également exploitées.
III. 3.2.1. Fonctionnement des centrales thermiques à vapeur.
Un combustible (gaz, charbon, fioul) est brûlé
dans les brûleurs d'une chaudière pouvant
mesurer jusqu'à 90 m de hauteur. Le charbon
est d'abord réduit en poudre, le fioul est
chauffé pour le rendre liquide puis vaporisé en
fines gouttelettes et le gaz est injecté
directement sans traitement préparatoire.

III. 3.2.2. Fonctionnement des centrales thermiques à vapeur.


➢ La production de vapeur
La chaudière est tapissée de tubes dans lesquels circule de l'eau froide. En brûlant, le combustible
dégage de la chaleur qui va chauffer cette eau. L'eau se transforme en vapeur, envoyée sous pression
vers les turbines.
➢ La production d'électricité
La vapeur fait tourner une turbine qui entraîne à son tour un alternateur. Grâce à l'énergie fournie
par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique alternatif. Un transformateur élève la
tension du courant électrique produit par l'alternateur pour qu'il puisse être plus facilement
transporté dans les lignes à très haute et haute tension.
Chapitre 3 :

III. 3.2.3. Les principaux composants d'une centrale thermique

Les principaux composants d'une centrale thermique sont :


➢ la bâche alimentaire ;
➢ le poste d'eau (réchauffage de l'eau alimentaire) ;
➢ la chaudière et ses auxiliaires (broyeurs,
dépoussiéreur électrostatique, évacuation des
cendres…) ;
➢ le groupe turbo-alternateur ;
➢ le condenseur ;
➢ le poste électrique (transformateurs…).
III. 3.2.4. Circuit fonctionnel
Série des exercices N° : 3

Chapitre 4 : Machine thermique : Pompe à chaleur & Réfrigérateur


Introduction
Les machines thermiques « génératrices », grâce à un moteur électrique, permettent de transférer
la chaleur d’une source froide vers une source chaude.
Par contre une machine thermique réceptrice ou système thermodynamique récepteur, dont la
machine ou installation frigorifique et la pompe à chaleur. Elles ont pour but de refroidir une
enceinte (ou volume) et les produits s’y trouvant à une température inférieure à la température
ambiante et de les maintenir à cette température et ceci par apport d’un travail mécanique de
compression fournie à l’installation (au fluide frigorigène) afin the transférer de la chaleur de
l’enceinte et des produits à refroidir et de la rejeter vers le milieu extérieur.
IV.1. LA POMPE A CHALEUR :
Une pompe à chaleur est une machine thermodynamique qui permet de réaliser un transfert
d’énergie d’une source froide vers une source chaude ou l’inverse. Différents appareils utilisent le
principe de pompe à chaleur pour leur fonctionnement (les climatiseurs par exemple sont des
pompes à chaleur). La pompe à chaleur est aussi utilisée dans le cadre de la thermique du bâtiment
pour le chauffage de ceux-ci.

IV.1.1. Principe de fonctionnement


Une pompe à chaleur (PAC) est un dispositif thermodynamique
permettant de transférer la chaleur du milieu "fournisseur de
calories" (en le refroidissant) vers le milieu récepteur de calorie (qui
est donc chauffé), alors que, naturellement, la chaleur se diffuse du
plus chaud vers le plus froid jusqu'à l'égalité des températures. On
parle de cycle frigorifique pour désigner ce cycle thermodynamique.
L'appareil, qui prélève de la chaleur à la source froide grâce au circuit de captage, dispose de quatre
organes principaux (cf. schéma ci-joint) :
1. le condenseur (source chaude) : le fluide frigorigène libère sa chaleur au fluide secondaire
(eau, air...) en passant de l'état gazeux à l'état liquide,
Série des exercices N° : 3

2. le réducteur de pression (souvent improprement appelé détendeur) : il réduit la pression du


fluide frigorigène en phase liquide.
3. l'évaporateur (source froide) : la chaleur est prélevée au fluide secondaire pour vaporiser le
fluide frigorigène.
4. le compresseur : actionné par un moteur électrique, il élève la pression et la température du
fluide frigorigène gazeux en le comprimant
IV.1.2. Coefficient de performance d'une PAC
On définit l'efficacité \eta d'une PAC par le rapport de l'énergie « utile » Q_{chaud} (la chaleur
restituée à la source chaude) sur le travail W, énergie fournie à la PAC au niveau du compresseur :

L'efficacité peut être inférieure à 1 s'il rend moins de chauffage qu'il n'en consomme en énergie.
Généralement une bonne partie de l'énergie est restituée en chauffage si l'appareil est situé dans le
volume chauffé. Un chauffage à résistance électrique simple a une efficacité de 1.
Dans le cas d'une machine frigorifique (par exemple un réfrigérateur), l'énergie « utile » est la
chaleur prise à la source froide :

L'efficacité d'une pompe à chaleur décroît avec l'écart de température entre sources et est limitée
par la deuxième loi de la thermodynamique.
En outre, des contraintes techniques limitent les températures de fonctionnement : impossible de
rejeter de l'eau pure à moins de 0 °C, phénomène de givrage (source froide) ; haute pression limitée
par la résistance mécanique du circuit 'haute pression' (source chaude) ; transfert effectif d'énergie
à chaque source (dimensionnement et encrassement des échangeurs).

Le cycle de Carnot est le cycle ditherme présentant la meilleure efficacité


. Les températures T sont exprimées en Kelvin. T[K]= T[°C] + 273,15 soit par exemple T =
290,15 K pour 17°C.
Les pompes à chaleur sont décrites par le rapport entre la puissance thermique de leur machine et
sa consommation électrique. On lui donne par convention le nom de coefficient de performance,
dit couramment le « COP ».
Le COP est le nombre de kWh produit pour 1 kWh consommé. Ainsi, une pompe à chaleur ayant
un COP égal à 3 produit 3 kWh de chaleur par kWh consommé.
Série des exercices N° : 3

Pour la même puissance de chauffe une pompe à chaleur de COP 4 consomme deux fois moins
d'énergie qu'une pompe à chaleur de COP 2.
Le COP de toute pompe à chaleur augmente avec la température de la source froide et diminue
IV.2. MACHINES FRIGORIFIQUES
Dans les machines « frigoriques » la zone utile est une enceinte froide (réfrigérateur) de laquelle
transfère la chaleur vers l’extérieur où il fait plus chaud.
IV.2.1. Les changements d’états de la matière

IV.2.2. Principe de fonctionnement


Le cycle frigorifique est un cycle thermodynamique. Il permet d'abaisser la température d'un
milieu relativement froid (la source froide) et simultanément d'augmenter la température d'un
autre milieu relativement chaud (la source chaude) au moyen d'une dépense d'énergie mécanique.
Il est notamment utilisé dans les réfrigérateurs ou les pompes à chaleur.
Composants principaux
Pour réaliser un circuit frigorifique, il faut au moins cinq composants :
• Un fluide frigorigène
dont on provoque les changements d'état pour qu'il prenne ou cède principalement sa chaleur
latente à l'endroit voulu ;
• Un compresseur,
dont le rôle est de fournir l'énergie mécanique au fluide frigorigène pour lui permettre d'évoluer ;
• Un condenseur
où le fluide frigorigène se condense et cède l'énergie au milieu que l'on veut chauffer ;
• un réducteur de pression, souvent improprement appelé détendeur, qui permet d'abaisser le
point d'ébullition du fluide frigorigène ;
• Un évaporateur
où le fluide frigorigène s'évapore en prenant l'énergie nécessaire au milieu que l'on veut refroidir.
Après être passé dans l'évaporateur, le fluide frigorigène revient au compresseur et le cycle
frigorifique recommence.
Le schéma de base simplifié d’une installation frigorifique est représenté sur la figure.
Série des exercices N° : 3

Cette installation est constituée principalement :

➢ d’un évaporateur ‘EVAP’:


C’est une enceinte à refroidir et à garder à la température de refroidissement : dans lequel la
quantité de chaleur Q2 est soutirée de l’enceinte et des produits à refroidir (source froide) par le
fluide frigorigène, à basse température, qui s’évapore.
➢ d’un compresseur ‘COMP’:
où le fluide frigorigène est comprimé à une pression supérieure. Cette compression, supposée
adiabatique, est assurée par un travail mécanique fournit généralement par un moteur électrique.
➢ d’un condenseur ‘COND’:
qui est un échangeur de chaleur dans lequel le fluide frigorigène à l’état de vapeur est liquéfié
(condensé) en cédant de la chaleur au milieu extérieur (l’air ambiant).
➢ d’un détendeur ‘DET’:
dans lequel le fluide frigorigène est détendu jusqu’à la basse pression de l’évaporateur et de
façon isenthalpique et donc sans production de travail, et puis dirigé dans l’évaporateur. Le cycle
est ainsi clôturé et recommence de nouveau.
IV.2.3 Trace d’un cycle

IV.2.3. Coefficient de performance d'une PAC


Qc
COPi d =
W
1er principe
Qf - Qc+W = 0
Série des exercices N° : 3

W =Qc - Qf
2èmeprincipe
Qf Qc
− =0
Tf Tc
Tc 1
COPid = =
Tc − T f T
1− f
Tc

V.5. Exemples de cycles simples


Le contenu de cette partie n’est pas à retenir. L’objectif ici est de vous présenter un certain
nombre de cycles en les classifiant par catégorie, afin de vous permettre de prendre un peu de
recul sur le sujet, et de réaliser que tous ces cycles fonctionnent sur le même principe.
Cycle classique pour les machines dithermes réfrigérantes
Le cycle classique pour une machine réfrigérante (frigo, congélateur, climatiseur) utilise les
changements d’état pour transférer efficacement de l’énergie thermique entre le compartiment à
refroidir et l’extérieur. Il est schématisé ci-dessous.
L’évaporateur est situé à l’intérieur du compartiment à refroidir.

zo ne
c ha u le fluide c èd e d e
de l'énergi e t her mique
(la a u milieu extérieur
(à la so ur c e c ha ud e)

c o nd ense
3 ur 2
L V

four nit a u flu i de u n t r av ail W à


c h a q u e cycle
(o u dit a u t r e m e n t u n
dét ende t rav ail m a s s i q u e
ur, i n di qu é w i )

a ba i sse
c o mp r esse
ur

L
4 1
évapo rat eur

le fl ui d e r eçoit de
qf
l' én er g i e
zo ne t hermique,
réfrigér qui est prise a u milieu
ée extérieur (source im a ge : La physique par les objets quo tidiens,
Cédric Ray)
(ici l'intérieur d u frigo)

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