Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Royaume du Maroc
Première année
THERMODYNAMIQUE INDUSTRIELLE
A. RIAD
OBJECTIFS DE COURS
Ce document vise à clarifier et approfondir la compréhension des étudiants sur l'application de
la thermodynamique et des systèmes énergétiques, en mettant particulièrement l'accent sur
l'utilisation des machines thermiques dans le secteur industriel. En parallèle, il vise à
développer les compétences et l'expertise des étudiants tant en thermodynamique qu'en
installations énergétiques. Ces compétences revêtent une importance cruciale pour les
ingénieurs, car la thermodynamique joue un rôle central dans la compréhension des processus
énergétiques, la conception de technologies innovantes, l'optimisation de l'efficacité
énergétique, et la contribution au développement de solutions durables dans un contexte
industriel en constante évolution.
Après l'établissement des fondements conceptuels, incluant les principes de la
thermodynamique, les différentes fonctions d’états et ses relations mutuelles, le document
abordera la thermodynamique industrielle appliquée. Cette section se penchera sur diverses
machines thermiques et systèmes énergétiques, mettant particulièrement l'accent sur les
moteurs thermiques tels que les moteurs à combustion interne et les turbomoteurs, ainsi que
sur les récepteurs thermiques, notamment les pompes à chaleur et les réfrigérateurs. Cette
exploration comprendra une description détaillée des cycles thermodynamiques qui les
régissent, suivis d'analyses énergétiques approfondies.
Une fois les objectifs énoncés ci-dessus atteints, les étudiants ingénieurs acquerront des
compétences essentielles dans l'industrie. Ces compétences englobent un large éventail de
domaines, de la conception à la fabrication des systèmes industriels, en passant par l'adaptation
aux évolutions technologiques. Ils seront également en mesure d'innover et de participer
activement au développement complet des systèmes, de la conception initiale jusqu'à la
maintenance continue. Cette approche holistique reflète la préparation complète des étudiants
à relever les défis complexes de l’énergie dans l'industrie, tout en encourageant l'innovation
continue et la durabilité à toutes les étapes du cycle de vie des systèmes industriels.
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique
Figure 1 : la différence fondamentale existant entre une fonction d'état et une grandeur de parcours.
Une fonction d'état est indépendante de la succession des valeurs intermédiaires et dépend seulement
de l’état initial et l’état final de système. On divise les variables d’états en variable intensives (T,P…)
et extensives (U, H, G …).
I .2.4. Equilibre thermique (Qu’est-ce que l’équilibre thermique ?)
L'équilibre thermique survient lorsque deux systèmes ou plus partagent une paroi conductrice. Dans ces
conditions, les systèmes en question maintiennent finalement une température identique.
𝑾 = ⃗𝑭⃗. 𝒖
⃗⃗
Le travail élémentaire de la force peut donc être défini de manière équivalente à partir de la puissance
instantanée (en watts) de cette force :
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique
⃗⃗. 𝒗
𝜹𝒘 = 𝑷. 𝒅𝒕 = 𝑭 ⃗⃗ 𝒅𝒕
➢ Travail des forces de pression
Le travail induit par les forces de pression correspond à la forme de travail la plus courante rencontrée
en thermodynamique classique. Soit le système constitué du gaz contenu dans le dispositif
cylindre/piston. Le travail d'une force est l'énergie fournie par cette force lorsque son point
𝑩
d'application se déplace : 𝑾𝑨𝑩 = −𝑷𝒆𝒙 ∫𝑨 𝒅𝑽 = −𝑷𝒆𝒙 (𝑽𝑩 − 𝑽𝑨 )
I .3.2. Chaleur
La chaleur est l'énergie peut être convertie d'une forme à une autre, ou transférée d'un objet à un autre.
✓ La chaleur sensible Q échangée lors d’une transformation finie entre deux états d’équilibres (état
𝟐
1 et état 2) peut être obtenue par : 𝑸𝟏,𝟐 = ∫ 𝒎. 𝒄. 𝒅𝑻 = 𝒎. 𝒄. (𝑻𝟐 − 𝑻𝟏 )
𝟏
On a la relation :
Chapitre 1 : Généralités sur la thermodynamique théorique
𝒅𝑺 = 𝜹𝑺𝑪𝑹 + 𝜹𝑺𝒊
L'entropie est la grandeur thermodynamique qui va nous permettre de caractériser les irréversibilités,
c'est-à-dire d'évaluer les pertes d'énergie-travail liées aux processus irréversibles.
1.5.6. Enoncé du Deuxième Principe
Le Deuxième Principe de la thermodynamique peut s'énoncer comme suit :
La variation de l'entropie d'un système thermodynamique quelconque, due aux opérations internes,
ne peut être que positive ou nulle (création d'entropie).
1.5.7. Impacts du Deuxième Principe Thermodynamique
Le Premier Principe de la thermodynamique exprime le bilan des différentes formes d'énergie relatives
à un système subissant des transformations quelconques d'énergie. Mais ne prend en considération ni
la «qualité de l'énergie, ni son niveau ». Le 2ème principe de la thermodynamique traduit l'effet du
facteur de désordre pour une transformation spontanée. Lors d’une transformation infinitésimale la
variation d’entropie 𝒅𝑺𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎 est la somme de l’entropie 𝒅𝑺𝒊𝒓𝒓é𝒗𝒆𝒓𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 (𝒄𝒓éé𝒆) dans le système et
l’entropie échangée 𝒅𝑺é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 entre ce système et le milieu extérieur :
𝒅𝑺𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆 = 𝒅𝑺é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 + 𝒅𝑺𝒊𝒓𝒓é𝒗𝒆𝒓𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆 (𝒄𝒓éé𝒆)
𝛿𝑄é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔é𝑒
𝑑𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔é𝑒 =
𝑇
𝜹𝑸é𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈é𝒆 : la quantité élémentaire de chaleur échangée par le système avec le milieu extérieur à la
température 𝑇 :
𝛿𝑄𝐶𝑟éé𝑒
𝑑𝑆𝐶𝑟éé𝑒 =
𝑇
o Entropie créée est toujours positive pour une transformation irréversible
𝑖𝑟𝑟é𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒
𝑑𝑆𝑐𝑟éé𝑒 >0
o Entropie créée est nulle pour une transformation réversible
𝑟é𝑣𝑒𝑟𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒
𝑑𝑆𝑐𝑟éé𝑒 =0
Série des exercices N° 1
Ex1
Une quantité d’énergie est ajoutée à un système piston-cylindre et le piston est retiré de
manière à ce que la quantité PV reste constante. La pression et le volume initiaux sont
respectivement de 200 kPa et 2 m3. Si la pression finale est de 100 kPa, calculez le travail
effectué par le gaz sur le piston.
Ex 2
Deux kg d'air subissent le cycle à trois processus illustré à
la Figure.
Calculez le travail net.
Ex 3
Dans un cylindre de 200 mm de diamètre est emprisonnée une certaine masse d’azote
sous une pression de 30 bars absolus et à la température de 17 °C. Le piston, qui se
trouvait initialement à 100 mm du fond du cylindre, est brusquement libéré et son
déplacement stoppé après une course de 100 mm.
On demande de déterminer :
1) la température finale du gaz ;
2) la variation d’énergie interne ;
3) la variation d’enthalpie ;
EX 4
Une masse d’air de 1 kg prise dans l’état initial 1 (1bar, 17°C) subit les transformations
suivantes :
a) compression adiabatique réversible 1-2 jusqu'à la pression P2= 10 bars ;
b) détente isobare 2-3 au cours de laquelle le gaz reçoit une quantité de chaleur
Q=100 kcal/kg ;
c) détente isotherme 3-4 jusqu’à la pression initiale ;
d) compression isobare 4-1 jusqu’à l’état initial.
1) Déterminer les paramètres (p, V, T) de l’air à chaque point du cycle.
2) Représenter le cycle 1-2-3-4 sur le diagramme de Clapeyron (p, V).
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
Toutes les machines que l’on étudiera sont des machines dithermes, c’est-à-dire qu’elles
utilisent deux sources de chaleur : une source froide et une source chaude, avec lesquelles les
machines vont réaliser des échanges thermiques.
A noter qu’il existe des machines trithermes utilisant trois sources de chaleur, mais pas de moteur
monotherme !
I .2. MOTEURS THERMIQUES
Le moteur est connu comme étant un transformateur d’énergie, depuis son invention on n’a pas
cessé de le modifier, perfectionner pour en tirer le maximum d’énergie.
I.2.1. Un moteur thermique à combustion
C’est un organe transformateur d'énergie. Il transforme l’énergie calorifique libérée par la
combustion du combustible en énergie mécanique. Cette transformation est effectuée au cours d’un
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
.
Pour libérer l’énergie chimique potentielle, il est nécessaire d’effectuer une transformation
appelée « combustion ».
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
Par la combustion, le carburant est transformé en énergie calorifique puis en énergie mécanique qui
est ensuite appliquée aux roues motrices par l’intermédiaire de la transmission
I .3.2. Architecture générale d’un moteur thermique
Dans ce moteur les gaz accompagnent le mouvement du rotor, et font un tour complet en passant
successivement par les 4 phases classiques : admission, compression, détente motrice et
échappement.
➢ Etape 1 : L'admission
Durant l'admission, la soupape d'échappement est fermée et la soupape d'admission est
ouverte. Le piston descend donc pour aspirer le mélange air carburant venant du carburateur
➢ Etape 2 : La compression
A cette étape, les deux soupapes sont fermées ce qui rend la culasse hermétique. Le piston
remonte et comprime le mélange air/essence. Le mélange atteint une température de 300°C
environ
➢ Etape 3 : La détente (ou explosion)
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
Le piston arrivé à son point le plus haut, une étincelle jaillit entre les électrodes de la bougie
provoquant l'inflammation des gaz. La pression et la température augmente ce qui rejette le piston.
Les deux soupapes sont toujours fermées.
➢ Etape 4 : L'échappement
La soupape d'échappement s'ouvre et le piston en remontant va éjecter les gaz brûlés qui
s'échappent par cette soupape.
Lorsque le piston se trouve au PMH, il existe un volume résiduel que l’on nomme volume mort.
En fait ce volume définit le volume de la chambre de combustion.
Ce volume est compris entre la culasse, le haut de la chemise et le piston.
Les constructeurs ne fournissent pas directement la valeur de ce volume mais donne le rapport
volumétrique qui permet de retrouver le volume de la chambre de combustion.
➢ La cylindrée
Le volume V est le produit de la section du cylindre S par la course L :
𝑉 = 𝑆. 𝐿
Alors, cylindrée unitaire V est Volume balayé par le piston lors de la course :
𝜋. 𝐴²
𝐶𝑢 = .𝐿
4
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
Et la cylindrée totale C :
𝜋. 𝐴²
𝐶𝑡 = . 𝐿. 𝑛
4
Avec A : diamètre du cylindre, nommé alésage : (souvent exprimé en mm)
L : la course, (souvent exprimée en mm)
n = nombre de cylindres.
✓ Remarque
Pour la même cylindrée, les constructeurs ont la possibilité de « jouer » :
o sur l’alésage du cylindre par rapport à la course du piston,
o sur le nombre de cylindres.
On exprime également la cylindrée en litres. 1 litre valant 1 000 cm3. On peut dire, par exemple,
qu'un moteur de 2 000 cm3 est un moteur de 2 litres.
➢ Couple moteur
Lors de la combustion, la chaleur dégagée crée une pression qui agit sur le piston. Le
système bielle / manivelle transforme cette pression en couple moteur
Chapitre 2 : Thermodynamique Industrielle et Machines Thermiques
𝑊𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒
✓ Rendement thermique : 𝜂𝑡ℎ = 𝑄𝑐𝑜𝑚𝑏
𝑃𝑒𝑓𝑓
𝜂𝑒𝑓𝑓 = ⁄𝑃
𝑐𝑜𝑚𝑏
Données :
Ex1
Un moteur 4 cylindres de 1560 cm3 possède un alésage de 84 mm. Le régime moteur est
limité à 6000 tr.min-1. Le volume de la chambre est de 52 cm3.
A. Calculer la course L.
B. Calculer le rapport volumétrique e.
C. Calculer la vitesse moyenne du piston au régime maxi. : Vmp.
Ex 2
A partir des données suivantes, on vous demande :
- de calculer la cylindrée du moteur
- de calculer le volume d’une chambre de combustion
- de justifier la puissance du moteur à 4000tr/min
sachant le couple à ce régime
- de justifier le couple du moteur à 5250tr/min sachant
la puissance à ce régime ;
Alésage x Course : 82,7 x 93 (mm)
Type moteur : 4 cylindres en ligne
Rapport volumétrique : 10
Couple maxi : 200 mN à 5300tr/min
Puissance maxi : 172 chevaux à 6200 tr/min
Ex 3
Le cylindre d’un moteur fonctionne suivant un cycle OTTO, à un diamètre
de 50 mm et la course du piston est de 80 mm Le du volume de l’espace mort
est de 20 cm3. Pour un cycle standard à air dont γ = 1,4 calculer :
1- Le taux de compression volumétrique εcv
2- Le taux de compression (taux de pression) ε pour une compression
adiabatique
3- Le rendement thermique de ce cycle
Ex 4
Le cylindre d’un moteur, opérant suivant un cycle Diesel 1-2-3-4, a les mêmes
caractéristiques que celui de l’exercice 3. Pour les températures minimale T1 =20°C et
maximale T3 =2000 °C et P1 = 1 bar et γ = 1,4 et r =287 J/Kg.K calculer :
1. Le taux de détente préalable (pendant la combustion) εd
2. Le rendement thermique de ce cycle
Chapitre 3 :
Bien que les turbines à vapeur soient construites selon deux configurations différentes (à action ou
à réaction), leurs éléments essentiels sont similaires. Elles se composent de tuyères ou de jets, et
d’ailettes (aubes).
La vapeur s’écoule dans les tuyères, dans lesquelles elle se dilate, ainsi, sa température diminue et
son énergie cinétique augmente.
La chaudière est un générateur de chaleur produisant généralement de l'eau chaude pour le
chauffage. Ce n'est pas la seule utilisation d'une chaudière qui peut produire de la vapeur, le plus
souvent pour des applications industrielles. Une chaudière comporte un corps de chauffe avec un
circuit d'eau intégré qui récupère la chaleur produite par un brûleur utilisant un combustible gaz,
fioul, bois …
Chapitre 3 :
L'efficacité peut être inférieure à 1 s'il rend moins de chauffage qu'il n'en consomme en énergie.
Généralement une bonne partie de l'énergie est restituée en chauffage si l'appareil est situé dans le
volume chauffé. Un chauffage à résistance électrique simple a une efficacité de 1.
Dans le cas d'une machine frigorifique (par exemple un réfrigérateur), l'énergie « utile » est la
chaleur prise à la source froide :
L'efficacité d'une pompe à chaleur décroît avec l'écart de température entre sources et est limitée
par la deuxième loi de la thermodynamique.
En outre, des contraintes techniques limitent les températures de fonctionnement : impossible de
rejeter de l'eau pure à moins de 0 °C, phénomène de givrage (source froide) ; haute pression limitée
par la résistance mécanique du circuit 'haute pression' (source chaude) ; transfert effectif d'énergie
à chaque source (dimensionnement et encrassement des échangeurs).
Pour la même puissance de chauffe une pompe à chaleur de COP 4 consomme deux fois moins
d'énergie qu'une pompe à chaleur de COP 2.
Le COP de toute pompe à chaleur augmente avec la température de la source froide et diminue
IV.2. MACHINES FRIGORIFIQUES
Dans les machines « frigoriques » la zone utile est une enceinte froide (réfrigérateur) de laquelle
transfère la chaleur vers l’extérieur où il fait plus chaud.
IV.2.1. Les changements d’états de la matière
W =Qc - Qf
2èmeprincipe
Qf Qc
− =0
Tf Tc
Tc 1
COPid = =
Tc − T f T
1− f
Tc
zo ne
c ha u le fluide c èd e d e
de l'énergi e t her mique
(la a u milieu extérieur
(à la so ur c e c ha ud e)
c o nd ense
3 ur 2
L V
a ba i sse
c o mp r esse
ur
L
4 1
évapo rat eur
le fl ui d e r eçoit de
qf
l' én er g i e
zo ne t hermique,
réfrigér qui est prise a u milieu
ée extérieur (source im a ge : La physique par les objets quo tidiens,
Cédric Ray)
(ici l'intérieur d u frigo)