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Faculté des Sciences de Monastir/Département de Physique LPE2

Chapitre 1 :
Rappels des notions de base de la thermodynamique

1. Introduction

Qu’est-ce que la thermodynamique?

La thermodynamique est la science qui s’intéresse à l'étude des conversions


d'énergie sous toutes ses formes et en particulier aux conversions de la chaleur en
travail et inversement. La thermodynamique s'applique à de nombreux domaines, par
exemple : la combustion, la chimie, les machines thermiques et frigorifiques, etc.

Pourquoi étudie-t-on la thermodynamique?

La conversion d’une certaine forme d’énergie en une autre et le rendement de cette


transformation sont d’une importance capitale.

2. Notion de température
La température c’est une mesure de l'agitation microscopique des atomes.
L’énergie cinétique moyenne des atomes est proportionnelle ou directement liée à la
température absolue.

Enoncé du principe zéro de la thermodynamique: Deux systèmes A et B en


équilibre thermique avec un troisième système C sont en équilibre thermique entre
eux.

3. Définitions relatives à un système

3.1. Définition d’un système

Un système est un ensemble réel ou imaginaire délimité par une surface à travers
laquelle se font les échanges.

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Conventions de signe :
 Tout ce qui est reçu (gain) par le
système est compté positivement.
 Tout ce qui est cédé (perte) par le
système est compté négativement.
Figure 1: Délimitation d’un système

Système ouvert : Il échange de la matière et de l’énergie avec le milieu extérieur.

Système fermé : Il n’échange pas de matière avec le milieu extérieur (mais il peut
échanger de l’énergie sous forme de travail ou de chaleur).

Système isolé : c’est un système qui n’échange avec le milieu extérieur ni de l’énergie
ni de la matière.

3.2. Transformations d’un système

Une transformation est un phénomène physique (ou chimique ou biologique) qui


produit la variation d’au moins une variable d’état du système. Le système passe d’un
état d’équilibre initial A à un état d’équilibre final B. On distingue :

Transformation réversible : Une transformation est dite réversible si la


transformation inverse passe par les mêmes états d’équilibre dans le sens inverse.

Transformation irréversible : C’est une transformation caractérisée par passage


brusque d’un état d’équilibre initial à un état d’équilibre final.

Les transformations réelles sont généralement irréversibles, l’une des


principales causes d’irréversibilité est la présence de frottements qui dégradent
l’énergie sous forme de chaleur. La diffusion de chaleur ou de la matière est aussi une
source d’irréversibilité.

On distinguera diverses transformations qui peuvent être réversibles ou non :

Les transformations isothermes : la température reste constante pendant la


transformation.

Les transformations isobares : la pression reste constante pendant la


transformation.

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Les transformations isochores : le volume reste constant pendant la


transformation.

Les transformations adiabatiques: le système n’échange pas de chaleur pendant


la transformation.

3.3. Variables d'état, équation d'état, fonctions d'état

Variable d’état : grandeur macroscopique définissant l’état du système. La


pression P, le volume V et la température T sont des variables d'état.

Équations d'état : les variables d'état d’un système sont liées par une relation
appelée équation d'état.

Les fonctions d'état : En thermodynamique, il existe une fonction F liée aux


variables d'état pour lesquelles la variation ΔF au cours d'une transformation entre
l'état 1 et l'état 2 est indépendante du chemin suivi.

4. Les gaz parfaits

Un gaz parfait est un gaz qui se met dans les conditions d’une température ordinaire
et d’une basse pression où les forces de Vander-Walls sont négligées.

Un gaz parfait obéît au cours d’une transformation aux quatre lois suivantes lorsque
le nombre de moles de gaz n est constant.

 Loi de Boyle-Mariotte : à température constante, le produit PV reste constant.


𝑃𝑉 = 𝐶𝑡𝑒

Lorsque le gaz passe de l’état d’équilibre thermodynamique 1 à l’état d’équilibre


thermodynamique 2, l’équation précédente s’écrit sous la forme :

𝑃1 𝑉1 = 𝑃2 𝑉2
𝑉
 Loi de Gay Lussac : à pression constante, le rapport reste constant.
𝑇

Lorsque le gaz passe de l’état d’équilibre thermodynamique 1 à l’état d’équilibre


thermodynamique 2, l’équation précédente s’écrit sous la forme :

𝑉1 𝑉2
=
𝑇1 𝑇2

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𝑃
 Loi de Charles: à volume constant, le rapport reste constant.
𝑇

Lorsque le gaz passe de l’état d’équilibre thermodynamique 1 à l’état d’équilibre


thermodynamique 2, l’équation précédente s’écrit sous la forme :

𝑃1 𝑃2
=
𝑇1 𝑇2

 Loi de Laplace : à quantité de chaleur constante, le produit 𝑃𝑉 𝛾 = 𝐶𝑡𝑒 reste


constant où 𝛾 est le rapport des capacités calorifiques à pression et à volume constant.

Lorsque le gaz passe de l’état d’équilibre thermodynamique 1 à l’état d’équilibre


thermodynamique 2, l’équation précédente s’écrit sous la forme :
𝛾 𝛾
𝑃1 𝑉1 = 𝑃2 𝑉2

Equation d’état des gaz parfaits

Dans les conditions normales de température, de pression et du volume (T=0°C,


P=1atm), le volume molaire est V=22,4l. En combinant les trois relations de Boyle-
Mariotte, de Gay Lussac et de Charles, on aboutit à l’équation d’état des gaz parfait
suivante :

𝑃𝑉
= 𝑛𝑅
𝑇
où 𝑅 = 8.314 𝐽. 𝑚𝑜𝑙. 𝐾 −1 : est dite constante universelle des gaz parfaits.

5. Notion d’énergie interne

L’énergie totale E du système est la somme de l’énergie cinétique du mouvement


macroscopique 𝐸𝑐𝑚 , de l’énergie potentielle des interaction macroscopique 𝐸𝑝𝑚 , de
l’énergie cinétique 𝐸𝑐𝑖 du mouvement d’agitation thermique des atomes ou molécules
le constituant et de l’énergie d’interaction des molécules microscopique de ces atomes
ou molécules 𝐸𝑝𝑖 .

L’énergie totale E d’un système s’écrit donc :

𝐸 = 𝐸𝑐𝑚 + 𝐸𝑝𝑚 + 𝑬
⏟𝒄𝒊 + 𝑬𝒑𝒊
𝑼: 𝑬𝒏𝒆𝒓𝒈𝒊𝒆𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓𝒏𝒆𝒅𝒖𝒔𝒚𝒔𝒕è𝒎𝒆

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On définit donc l’énergie interne U du système par la relation :

𝑼 = 𝑬𝒄𝒊 + 𝑬𝒑𝒊

Cette énergie interne est une variable d’état, macroscopique extensive. En tant
qu’énergie, elle s’exprime en Joule.

6. Les échanges d’énergie

6.1. Echange d’énergie par travail 𝑾 d’un système fermé

Le travail élémentaire des forces de pression extérieure sur un système est :

𝛿𝑊 = −𝑃𝑒𝑥𝑡 𝑑𝑉

où 𝑃𝑒𝑥𝑡 est la pression extérieure s’exerçant sur le volume et 𝑑𝑉 est la variation du


volume au cours du processus. Pour une transformation réversible, 𝑃𝑒𝑥𝑡 = 𝑃 où 𝑃 est
la pression du gaz.

Transformations particulières (Cas d’une transformation réversible et le gaz est


supposé parfait) :

Transformation isochore : elle se fait à volume constant. Dans ce type de


transformation dV=0. Par conséquent, 𝑊1→2 = 0.

Transformation isobare : elle se fait à pression extérieure constante,(𝑃 = 𝑃2 = 𝑃1 )


et par suite : 𝑊1→2 = −𝑃(𝑉2 − 𝑉1 ) = −𝑛𝑅 (𝑇2 − 𝑇1 )

Transformation isotherme : elle se fait à température constante𝑇 = 𝑇0 .Il s’en suit :


𝑉2 𝑉2 𝑉2
𝑛𝑅𝑇0 𝑉1
𝑊1→2 = − ∫ 𝑃𝑒𝑥𝑡 𝑑𝑉 = − ∫ 𝑃 𝑑𝑉 = − ∫ 𝑑𝑉 = 𝑛𝑅𝑇0 𝐿𝑛
𝑉1 𝑉1 𝑉1 𝑉 𝑉2

Transformation adiabatique: elle se fait à quantité de chaleur constante (𝛿𝑄 = 0)


𝑉2 𝑉2
𝛾 𝑑𝑉 (𝑃2 𝑉2 − 𝑃1 𝑉1 ) 𝑛𝑅(𝑇2 − 𝑇1 )
𝑊12 = − ∫ 𝑃 𝑑𝑉 = −𝑃1 𝑉1 ∫ = = = 𝐶𝑉 (𝑇2 − 𝑇1 )
𝑉1 𝑉1 𝑉𝛾 𝛾−1 𝛾−1

𝑛𝑅
où 𝐶𝑉 = est la capacité thermique du gaz à volume constant.
𝛾−1

6.2. Echange d’énergie par transfert de chaleur

Notion de chaleur : La chaleur est une forme de l'énergie:

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 C’est une énergie qui s’exprime en calorie [cal] ou bien en joule [J].
 Elle se transfère (se propage) naturellement d'une source chaude vers une source
froide.
 La chaleur échangée au cours d’un processus n'est pas une fonction d'état. Elle
dépend de la nature du processus.

La chaleur sensible:

 Elle est due à une variation de température 𝒅𝑻 du système par effet d'un
refroidissement ou d'un réchauffement.
 Pour les solides et liquides homogènes, elle est proportionnelle à la quantité de
matière (masse, nombre de moles) et à la différence de température 𝒅𝑻. Pour une
transformation infinitésimale. On peut l’exprimer sous l’une des formes suivantes :
𝛿𝑄 = 𝑚𝑐𝑑𝑇
où 𝑐 est la chaleur spécifique massique du solide ou liquide exprimée en [Jkg-1K-1].
𝛿𝑄 = 𝑛𝑐𝑚 𝑑𝑇
où 𝑐𝑚 représente la chaleur spécifique molaire du corps pur exprimée en [Jmol-1K-1]

𝛿𝑄 = 𝐶 ∙ 𝑑𝑇

où 𝐶 représente la capacité calorifique du corps pur.

 L’expression de la quantité de chaleur échangée par un gaz dépend de la nature du


processus et celle du gaz. Elle sera donnée ultérieurement.

La chaleur latente : La chaleur latente 𝐿 d’un corps pur est la quantité de chaleur
nécessaire (dégagé ou absorbé) à 1 kg de matière pour changer de phase à température
et à pression constante.

Pour une masse 𝑚, la quantité de chaleur nécessaire au changement de phase est


𝑄 = 𝑚𝐿.

7. Enoncé du premier principe

Énoncé : La variation d’énergie interne d’un système fermé est due aux échanges avec
le milieu extérieur sous forme de travail et sous forme de chaleur.

∆𝑈12 = 𝑊12 + 𝑄12

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∆𝑈12 = 𝑈2 − 𝑈1 : variation d’énergie interne du système.

𝑊12 : le travail échangé entre le système et le milieu extérieur.

𝑄12: la quantité de chaleur échangée entre le système et le milieu extérieur.

Cas particuliers : ∆𝑈𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 = 0, et par conséquent 𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 = −𝑄𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒

7.1. Première loi de Joule

Pour un gaz parfait, l’énergie interne ne dépend que de la température : 𝑈 = 𝑈(𝑇)

La variation de l’énergie interne est égale à la quantité de chaleur échangée entre le


système et le milieu extérieur à volume constant : 𝑑𝑈 = 𝛿𝑄𝑣 = 𝐶𝑣 𝑑𝑇

7.2. Deuxième loi de Joule

On définit une nouvelle fonction d’état appelée enthalpie, notée H et définie par les
deux variables indépendantes (P, T), par cette expression : 𝐻 = 𝑈 + 𝑃𝑉

Pour un gaz parfait, l’enthalpie ne dépend que de la température : 𝐻 = 𝐻(𝑇)

La variation d’enthalpie est égale à la quantité de chaleur échangée entre le système


et le milieu extérieur à pression constante : 𝑑𝐻 = 𝛿𝑄𝑝 = 𝐶𝑝 𝑑𝑇

7.3. Relation de Robert Mayer et expressions de Cp et Cv

𝐶𝑝 − 𝐶𝑉 = 𝑛𝑅 relation de Mayer (pour n moles)


𝐶𝑝
On note 𝛾 = : Cette grandeur est souvent supposée constante pour un gaz donné.
𝐶𝑉

On montre, pour les capacités calorifiques, que

𝐶𝑝 − 𝐶𝑉 = 𝑛𝑅
𝐶𝑉 𝛾 − 𝐶𝑉 = 𝑛𝑅
{ 𝐶𝑝 ≪=≫ { 𝐶 = 𝐶 𝛾
=𝛾 𝑝 𝑉
𝐶𝑉
𝛾𝑛𝑅 𝑛𝑅
𝐶𝑝 = en JK-1 et 𝐶𝑉 = en JK-1
𝛾−1 𝛾−1

7.4. Application du premier principe aux transformations élémentaires

Pour un système fermé, le premier principe s’écrit :

∆𝑈12 = 𝑊12 + 𝑄12

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 Transformation isotherme du gaz parfait : T =T1=T2


On a : ∆𝑈12 = 𝐶𝑉 ∆𝑇 = 0 car ∆𝑇 = 0 pour une transformation isotherme et par
𝑉2
conséquent 𝑄12 = −𝑊12 = 𝑛𝑅𝑇𝑙𝑛
𝑉1

 Transformation isobare du gaz parfait : P = P1= P2


On a: 𝑄12 = ∆𝐻12 = 𝐶𝑃 ∆𝑇,∆𝑈12 = 𝐶𝑉 ∆𝑇 et 𝑊12 = −𝑃(𝑉2 − 𝑉1 ) = −𝑛𝑅(𝑇2 − 𝑇1 )

 Transformation isochore du gaz parfait : V = V1 = V2


On a : 𝑊12 = 0et ∆𝑈12 = 𝑄12 = 𝐶𝑉 ∆𝑇

 Transformation adiabatique du gaz parfait : (𝑄 = 𝑐𝑡𝑒)


𝑃2 𝑉2 −𝑃1 𝑉1
On a : 𝑄12 = 0 et ∆𝑈12 = 𝑊12 = 𝐶𝑉 ∆𝑇 =
𝛾−1

8. Le deuxième principe de la thermodynamique, la fonction entropie S

Le premier principe n’indique pas le sens d’évolution spontané des phénomènes


thermodynamiques. Le deuxième principe de la thermodynamique va compléter ce
dernier.

Enoncé du deuxième principe de la thermodynamique : Il y’a plusieurs énoncés


équivalents du deuxième principe de la thermodynamique, en particulier l’énoncé
historique de Sadi Carnot (1824) : une machine thermique fonctionnant, de façon
réversible, entre deux sources de chaleur, ne peut fournir du travail au cours d’un cycle
que si elle prend de la chaleur de la source chaude et en donne à la source froide.

8.1. L’entropie

Pour un système thermodynamique fermé, il existe une fonction d’état, non


conservative, extensive dénommée entropie S. L’entropie S est une fonction d’état
pouvant évoluer :

Par suite d’échanges de chaleur et/ou de matière avec le milieu extérieur.

Par création au sein du système (à la suite de phénomènes irréversibles).

En notation différentielle (pour une transformation élémentaire), on a :

𝑑𝑆 = 𝛿𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 + 𝛿𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑

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Remarque : 𝑑𝑆 est une différentielle totale exacte. Par contre, 𝛿𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 et 𝛿𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 ne
sont pas des différentielles totales exactes.

Pour une transformation infinitésimale (élémentaire) :

𝛿𝑄
𝛿𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 =
𝑇𝑒𝑥𝑡

avec 𝛿𝑄 est la chaleur échangée avec le milieu extérieur

𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒représente l’entropie échangée avec le milieu extérieur, le signe de Se est


quelconque (algébrique).

𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 représente l’entropie produite au sein du système, et 𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 ≥ 0en vertu du


principe d’extremum qui caractérise l’entropie. En effet, si :

𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 = 0 si la transformation est réversible,

𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 > 0 si la transformation est irréversible,

𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 < 0 si la transformation est impossible.

8.2. Bilan entropique

Cas d’une transformation isentropique: Lorsqu’une transformation est réversible


(𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 = 0) et adiabatique (𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 = 0), alors elle est dite isentropique, c’est-à-dire
que la variation d’entropie est nulle (∆𝑆 = 0).
𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣
Cas d’une transformation réversible : Il vient donc: 𝑑𝑆 = 𝛿𝑆é𝑐ℎ𝑎𝑛𝑔𝑒 = (car
𝑇

𝛿𝑆𝑝𝑟𝑜𝑑 = 0)

𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣
La variation d’entropie est alors : ∆𝑆 = ∫
𝑇

8.3. Echange thermique avec un thermostat

8.3.1. Définition d’un thermostat

On appelle thermostat ou source de chaleur un dispositif qui évolue à température


constante 𝑇0 , quel que soit le système avec lequel il est mis en contact thermique. Il est
capable d’échanger par conséquent de la chaleur sans que sa température varie.

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8.3.2. Bilan entropique

Soit un système fermé quelconque, en contact thermique avec le thermostat à 𝑇0 ,


avec lequel il n’échange que de la chaleur. La quantité de chaleur élémentaire
échangée est 𝛿𝑄.
𝛿𝑄
Ce qui signifie pour le système :𝑑𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 ≥
𝑇0
𝛿𝑄 𝑄
Ainsi pour une transformation finie, il vient :∆𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 ≥ ∫ =
𝑇 𝑇 0 0

C’est l’inégalité de Clausius. C’est aussi une écriture très courante du second
principe de la thermodynamique.

Remarque : Pour une transformation réversible, on retrouve alors l’expression


𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣 𝑄
déterminée ci-dessus :∆𝑆𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 = ∫ =
𝑇0 𝑇0

Remarque importante pour les machines : Si on a 𝑘 thermostats (ayant les


𝛿𝑄𝑖
températures 𝑇𝑖 ) :𝛿𝑆𝑒 = ∑𝑘𝑖=1 où 𝛿𝑄𝑖 est la chaleur élémentaire échangée avec le
𝑇𝑖

thermostat numéro i.

9. Entropie du gaz parfait

On considère un gaz parfait qui passent de l’état 1 à l’état 2. De manière générale,


on peut écrire pour une transformation réversible :
𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣 2 𝛿𝑄𝑟𝑒𝑣
𝑑𝑆 = et∆𝑆 = ∫1
𝑇 𝑇

𝑉2
 Transformation isotherme: ∆𝑆12 = 𝑛𝑅𝑙𝑛
𝑉1
𝑇2
 Transformation isobare: ∆𝑆12 = 𝐶𝑃 𝑙𝑛
𝑇1
𝑇2
 Transformation isochore: ∆𝑆12 = 𝐶𝑉 𝑙𝑛
𝑇1

 Transformation adiabatique: ∆𝑆12 = 0

10. Troisième principe de la thermodynamique

Enoncé : L’entropie d’un corps pur tend vers zéro lorsque sa température absolue tend
vers zéro kelvin.
⏟ 𝑆 = 0 JK −1
𝐿𝑖𝑚
𝑇→0𝐾

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Diminution de température

Gaz Liquide Solide Corps à 0K

Figure 2: Diminution de l’entropie (ou Diminution du désordre)

11. Application des deux principes aux machines

On appelle machine thermique tout système (ou appareil) qui permet l’échange
«chaleur-travail». On distingue deux concepts de machines thermodynamiques
cycliques :

Les moteurs thermiques, fournirent du travail (𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 < 0) après avoir reçu de la
chaleur (𝑄𝑐ℎ𝑎𝑢𝑑 > 0) au cours d’un cycle, c’est par exemple, les cas des moteurs à
combustion interne.

Les récepteurs thermiques reçoivent du travail du milieu extérieur (𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 > 0) en


fournissant de la chaleur (𝑄𝑐ℎ𝑎𝑢𝑑 > 0) au système au cours d’un cycle. C’est par
exemple le cas des machines frigorifiques et des pompes à chaleur.

Les machines dithermes fonctionnent entre deux sources (réservoirs) des chaleurs
de températures distinctes : 𝑇𝐶 pour la source chaude et 𝑇𝐹 pour la source froide (avec
𝑇𝐹 < 𝑇𝐶 ). En effet, pour un moteur thermique et pour un récepteur thermique, les
échanges s’effectuent comme selon indiqué dans les schémas suivants.

Source Source
chaude TC chaude TC

QC0 QC0

Moteur W0 Machine W0


thermique frigorifique et
PAC

QF0 QF0

Source Source
froide TF froide TF

Figure 3: Schéma de principe du fonctionnement d’une machine ditherme

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Il est noté :

Moteur thermique Machine frigorifique et pompe à chaleur


(PAC)

𝜂 𝑐𝑜𝑝
𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑢 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒
= 𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑟𝑒ç𝑢𝑒 (𝑜𝑢 𝑐é𝑑é𝑒) 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒
𝑐ℎ𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑟𝑒ç𝑢𝑒 𝑝𝑎𝑟 𝑙𝑒 𝑠𝑦𝑠𝑡è𝑚𝑒 =
𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑𝑢 𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒
−𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 𝑄𝐹
𝜂= =1+ 𝑄𝐹 𝑄𝐹
𝑄𝑐 𝑄𝐶
𝑐𝑜𝑝réfrigérateur = =
𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 |𝑄𝐶 + 𝑄𝐹 |

|𝑄𝐶 | |𝑄𝐶 |
𝑐𝑜𝑝pompe à chaleur = =
𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 |𝑄𝐶 + 𝑄𝐹 |

11.1. Machine idéale : Machine de Carnot

 La machine de Carnot (ou cycle thermique de Carnot) est formée de deux


transformations isothermes réversibles et de deux transformations adiabatiques
réversibles.

Figure 4: Cycle de Carnot : (a) diagramme (P,V)/(b) diagramme (T,S)

Le rendement s’exprime par le rapport :

−𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 𝑄𝐹 𝑇𝐹
𝜂𝑐 = =1+ =1−
𝑄𝑐 𝑄𝐶 𝑇𝐶

 Le cycle de Carnot pour les machines frigorifiques est décrit dans le sens
trigonométrique. Le coefficient de performance de Carnot s’exprime par le rapport :

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𝑄𝐹 𝑄𝐹 𝑇𝐹
𝑐𝑜𝑝réfrigérateur = = =
𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 |𝑄𝐶 + 𝑄𝐹 | (𝑇𝐶 − 𝑇𝐹 )

𝑄𝐶 𝑄𝐶 𝑇𝐶
𝑐𝑜𝑝pompe à chaleur = = =
𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 |𝑄𝐶 + 𝑄𝐹 | (𝑇𝐶 − 𝑇𝐹 )

Remarque :

 Le rendement est d’autant plus grand que (𝑇𝐶 − 𝑇𝐹 ) est grande.


 Le coefficient de performance de Carnot pour les machines frigorifiques est
d’autant plus grand que (𝑇𝐶 − 𝑇𝐹 ) est petite et peut être supérieur à 1.

11.2. Le moteur à combustion interne

Cycle de combustion à volume constant : moteur à essence

Le moteur à essence est un moteur à explosion interne dont l’allumage est


commandé grâce à des éclateurs dénommés bougies. Un cylindre constituant une
chambre de combustion admet, par une soupape d’admission, un mélange réactif de
carburant et d’oxydant. Les fumées gazeuses de la combustion fournissent ainsi du
travail au milieu extérieur, puis sont renvoyés à travers une soupape d’échappement.

Le moteur à essence est alors représenté par un cycle qui est constitué de deux
isentropiques (adiabatique réversible) et de deux isochores. Ce cycle a été proposé par
Beau de Rochas (ingénieur français, 1862) et réalisé par N. Otto (ingénieur allemand,
1878). Le cycle est décrit en quatre temps :

1er temps 0  1 : Admission du mélange (Air +


essence) à travers une soupape d’admission (
0  V1 )
2ème temps 1  2 : Compression isentropique du
mélange jusqu’à V2
3ème temps 2  3 : Explosion du mélange, par
allumage des bougies au point 2, ce qui augmente
la pression
3  4 : Détente isentropique des fumées
Figure 5: Cycle d’un moteur à
essence (récupération du travail) jusqu’à V1 .
4ème temps 4  1 : Echappement des fumées, ce
qui diminue la pression.

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−𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 1−𝛾
Le rendement thermique du moteur : 𝜂𝑒𝑠𝑠𝑒𝑛𝑐𝑒 = = 1 − 𝛼𝑉
𝑄𝐶

𝑉1
où 𝛼𝑉 = est le taux de compression volumique. Ainsi, le rendement de ce moteur ne
𝑉2

dépend que du taux de compression 𝛼𝑉 .

Cycle de combustion à pression constante : moteur Diesel

Le moteur diesel est un moteur dont l’allumage est assuré par une haute
compression, en comprimant l’air seul et puis en injectant le carburant après la
compression au niveau du point 2 du cycle. Le cycle ressemble à celui du moteur à
essence, mais la transformation isochore est changée par une transformation isobare.
Le moteur diesel, est présenté alors par un cycle qui est constitué de deux
isentropiques (adiabatiques réversibles), une transformation isobare et une
transformation isochore. Ce moteur a été réalisé par R. Diesel (ingénieur allemand,
1893). Le cycle est décrit en quatre temps. Le rendement du cycle est exprimé par :

−𝑊𝑐𝑦𝑐𝑙𝑒 𝛽𝑉−𝛾 − 𝛼𝑉−𝛾


𝜂𝑑𝑖𝑒𝑠𝑒𝑙 = =1−
𝑄𝐶 𝛾 (𝛽𝑉−1 − 𝛼𝑉−1 )
𝑉1
on note : 𝛼𝑉 = : rapport de compression volumétrique
𝑉2

𝑉1
𝛽𝑉 = : rapport de détente volumétrique
𝑉3

1er temps 0  1 : Admission de l’air à travers une


soupape d’admission ( 0  V1 )
2ème temps 1  2 : Compression isentropique de
l’air jusqu’à V2 (soupapes fermées)
Au point 2 : introduction du combustible.
3ème temps 2  3 : Combustion à pression constante
(soupapes fermées)
34 : Détente isentropique des fumées
(récupération du travail) jusqu’à V4  V1 .
Figure 6: Cycle d’un 4ème temps 4  1 : Evacuation des fumées à travers
moteur diesel la soupape d’échappement.

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11.3. Les machines frigorifiques et les pompes à chaleur

Les machines frigorifiques et les pompes à chaleur utilisent un gaz facile à liquéfier
par simple compression (par exemple : le fréon, l’ammoniac, l’hélium,…). Ce gaz
décrit le cycle suivant :

Un compresseur pousse le gaz à la pression P2 et traverse un serpentin dans le


condenseur à la température TC. Le gaz se liquéfie en cédant de la chaleur à la source
chaude. Le liquide est ensuite détendu dans un détendeur et traverse un serpentin dans
l’évaporateur à la température TF. Le liquide s’évapore en absorbant de la chaleur à la
source froide. Enfin le gaz est aspiré par le piston du compresseur et le cycle se répète.

Compresseur

Serpentin
(P2,TC) (P1,TF)
Condensateur

Évaporateur
Détendeur

Reçoit de la chaleur Cède de la chaleur


Source chaude Source froide

Figure 7: Cycle d’une machine frigorifique ou une pompe à chaleur

Ce système fonctionne en :

Une machine frigorifique (Réfrigérateur) : si l’évaporateur est placé dans le


volume à refroidir et le condenseur à l’extérieur.

Une pompe à chaleur : si le condenseur est placé dans le volume à chauffer et


l’évaporateur à l’extérieur.

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