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Les processus pédogénétiques

1 - Définition physique
Le sol est une réalité observable, celle des propriétés de la matière organique, minérale, inerte ou vivante,
qui en constituent la substance. Des paramètres physiques caractéristiques de son état : température, volume,
composition chimique, porosité, hydrométrie... le définissent plus précisément dans sa dimension
fonctionnelle.
Un état est défini par un ensemble de valeurs d’un certain nombre de variables d’état, dont certaines sont
proportionnelles à laquantité de matière (variables extensives par exemple masse et volume) et d’autres
indépendantes de la quantité de matière (variables intensives par exemple température, potentiel chimique,
potentiel gravitaire...). La dynamique pédologique est le résultat des relations entre les variables extensives et
intensives présentes dans le milieu, dont l’expression physique pourrait être celle des équations d’état liant
toutes ces variables.
Le sol est donc défini physiquement dans l’espace et dans le temps. Il est défini dans l’espace par ses trois
dimensions (variables d’état) longitude, latitude et altitude. Il est défini dans le temps par la cinétique des
réactions.
Le “sol” est un état intermédiaire représentatif d’un état stationnaire qui s’établit aux confins de la sphère
minérale et de la sphère organique (biosphère).
Les sols constituent l'épiderme de la terre et restent de ce fait soumis en permanence à l'action de facteurs
déterminants quant à leur genèse, quant à leur conservation mais aussi leur disparition. Particulièrement
exposés aux agents de l'érosion, leur permanence dans les systèmes géomorphologiques demeure le résultat
de la convergence de facteurs favorables rarement réalisée au niveau de l'écosystème, à l'échelle des temps
géologiques.

Les sols en tant que marqueurs des paysages


L'existence des sols, en tant que marqueurs des paysages, nécessite principalement deux conditions
principales.
 La première s’établit au niveau du temps pendant lequel agissent les processus : en effet les temps
caractéristiques des pédogenèses doivent être inscrits dans les temps caractéristiques des instabilités
climatiques ou des mouvements verticaux relatifs à l’origine des profils d’altération ou des
instabilités gravitaires.
 La deuxième s’établit au niveau de la structuration des systèmes, traduite à deux niveaux de
représentations différents :

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 en premier lieu par la géométrie des formations superficielles, c’est-à-dire leur
distribution dans le paysage, celle-ci n'étant pas fortuite mais née principalement de la
convergence de facteurs lithologiques, climatiques et structuraux ;
 en deuxième lieu par l’empreinte des pédogenèses observables dans les paléosols ou
les pédosédiments (définis ici en tant que paléosols remaniés), lithifiés ou non : c'est le
concept d’enregistrement pédosédimentaire applicable à un matériel lithologique dès lors
qu'un ou plusieurs traits pédologiques y sont observables.
L'analyse des nombreux profils d'altération montre que le sol répond aux instabilités du système
géomorphologique en adoptant un mode de structuration significatif des contraintes reçues. Inversement
l’état structural du sol en partie ou en totalité conservé devient un mode d’identification de l'intensité et de la
nature des processus établis pendant les périodes de continentalisation.

La notion de seuil d’équilibre (ou de résilience) revisitée (à l’échelle du paysage)


Les conditions d'une interférence propice à l'installation et à l'évolution d'un sol, peuvent être déclinées
comme autant de seuils dits “d’équilibre”. Ils s'établissent, dans un pas de temps variable, entre pédogenèse
et différentes instabilités propices aux mutations soudaines des composantes écologiques qu'elles soient
climatiques, tectoniques, biotiques, anthropiques. Leur convergence ou leur interaction contrôle, à différentes
échelles de temps, la dynamique du système, déterminante de la formation des paysages.
Quatre seuils d’équilibre principaux ont été distingués :
1. sol et climat : traduit dans le système géomorphologique par l’équilibre sol-végétation ;
2. sol et érosion : la conservation des témoignages apportés par les sols est fonction de l'intensité et des
modalités des processus d’érosion enregistrés par le système ; exemple de la dynamique des profils
d'altération ;
3. sol et dynamique sédimentaire : l’installation des sols peut être compromise par la rapidité des
phénomènes sédimentaires ;
4. sol et activités anthropiques d’aménagement : il apparaît de façon évidente que l’homme devient à part
entière un facteur de la pédogenèse.
Il s'agit là d'une notion utile à l'observateur qu'il soit géographe, géologue, agronome ou pédologue car
susceptible d'expliquer ce qui est de l'ordre des variations paysagères et d'en comprendre l'évolution.

2 - Généralités et principes fondamentaux de la pédogenèse


1. cinq groupes de facteurs de la pédogenèse :
- trois groupes indépendants : lithologie, climat, temps
- deux autres groupes liés au précédent : topographie (potentiels gravitaires) facteurs biotiques (dont
l'homme)
2. stades principaux de la formation et de l'évolution du sol
- désagrégation et décomposition de la roche-mère

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- enrichissement en matières organiques

- migrations et accumulations : différenciation du profil


Naissance des horizons A / E / B ; A organo-minéraux - E éluviaux (appauvris) - B illuviaux (enrichis)

3 - Le rôle du matériel lithologique ou roche mère


La roche-mère constitue le substrat du sol. On étend le concept de roche-mère à tout matériel lithologique
dont les caractères physico-chimiques seront transmis au sol qui le surmonte et qui se forme à ses dépends.
De ce point de vue la roche–mère peut très bien être un paléosol. Cette notion qu’il faut nuancer et savoir
interpréter à la lumière de l’observation des profils et de l’interprétation de la dynamique pédologique est
utile à la compréhension des sols polycycliques (plusieurs phases pédologiques superposées) et des profils
complexes (plusieurs phases pédologiques imbriquées et emboîtées). (cf. fig. 38et Pl.5)

3.1 - Les éléments minéraux


Le sol jeune ressemble à la roche-mère (Planche 3 photo 2) ; il en possède tous les caractères. Le sol
hérite de la composition minérale du substrat géologique d’origine. Ces minéraux seront d’autant plus
présents dans le sol formé que les processus de dégradation physico-chimiques dûs principalement à l’action
du climat n’auront pas eu le temps de se réaliser.

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La composition chimique du sol est donc dans les premiers temps de sa formation strictement conforme à
celle du matériel lithologique dont il est issu. Toutefois il convient de moduler ce constat car le climat exerce
parfois sur les sols des contraintes rapides surtout en milieu chaud et humide. Par ailleurs la sphère biotique
peut se trouver particulièrement agressive avec la présence d’acides organiques, en milieu tempéré riche en
matière organique en décomposition sur roches cristallines ou cristallophylliennes.

3.2 - La structure de la roche-mère


La perméabilité de la roche mère détermine la vitesse de circulation des eaux dans le sol. Un engorgement
de la roche mère contraint les eaux à ne circuler que très lentement. Les solutions du sol vont peu à peu se
concentrer en éléments solubles libérés par l’altération des minéraux. Des minéraux argileux de néogenèse
vont se former : souvent des argiles gonflantes du type smectite à forte capacité de rétention en eau
(montmorillonite de néogenèse).
Si la roche est perméable d’importantes quantités d’eau percolent. Ces eaux vont être extrêmement
diluées en éléments minéraux. Des minéraux argileux type kaolinite ou vermiculite se formeront
préférentiellement.
Par ailleurs l’altération est plus rapide sur les roches à gros grain (pegmatites). Enfin le sens de la
schistosité (horizontale ou verticale) joue également un rôle.

3.3 - Les propriétés chimiques de la roche-mère


La richesse en carbonates du matériel lithologique d’origine permet :
 une saturation rapide des acides organiques ;
 favorise la formation de composés humifères très polymérisés ;
 intensifie l’activité biologique et ralentit la différenciation en horizons ;
 favorise la conservation et la synthèse des argiles gonflantes de type montmorillonite ;
 joue un rôle complexe dans la dynamique géochimique du fer : les sols richesen Ca mais
pauvres en calcaire présentent une teinte rouge due aux oxydes de fer amorphes (Planche 3 photo 1).
Les sols pauvres en Ca semblent surtout contenir de la goethite cristalline jaunâtre.
 ralentit le lessivage en floculant les colloïdes.

4 - Le rôle du climat
4.1 - La désagrégation mécanique
La roche présente des fissures, des plans de fracturation orientés différemment selon sa nature
pétrographique, son origine et les contraintes tectoniques enregistrées (observations de tectoglyphes sur des
plans témoins de contraintes en cisaillement dextre).
La fragmentation s’opère selon des lignes qui suivent la limite des cristaux constitutifs : dans le cas
présent elle est le résultat du gel (cryoclastie) en période périglaciaire lors de la dernière phase de glaciation
(au Weichsélien).

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Les alternances de gel et de dégel entre les saisons expliquent la cryoclastie spécifique du sommet de la
coupe (petits éléments anguleux réunis par un ciment calcitique pulvérulent) : celui-ci est le lieu de
cryoreptations propres aux coulées superficielles accompagnant le dégel.

4.2 - L'altération chimique


L’altération chimique se réalise en présence d’eau et elle est d’autant plus intense que la température est
plus élevée. Les processus sont au nombre de quatre :
 Dissolution : l’eau pure dissout le gypse, la calcite et faiblement le feldspath et le quartz.
Surtout les phénomènes de dissolution sont beaucoup plus importants lorsque les eaux sont chargées
de CO2.
 Hydratation : l’eau se combine avec certains constituants du sol. (L’hématite produit la
goethite par hydratation.
 Oxydo-réduction : ces phénomènes conditionnent la migration et le concrétionnement des
oxydes de fer car le fer ferreux (état réduit) est soluble alors qu’à l’état oxydé il précipite.
 Hydrolyse (acide ou alcaline) : elle a pour effet de solubiliser sous forme d’ions les minéraux
de la roche-mère.

4.3 - Les phénomènes de migrations (descendantes et ascendantes)


Le climat est responsable des phénomènes de migrations ascendantes ou descendantes, voir supra) : c’est
ainsi que se forment les croûtes (calcrètes, silcrètes, ferricrêtes) et les horizons d’accumulation suite au
lessivage des colloïdes (argiles, oxydes de fer et d’aluminium).

4.4 - Les principes de zonalité : notion de sol zonal selon x, y, z.


La distribution des sols se fait à l’échelle du globe selon des bandes climatiques (x-y). On parle de
zonalité ou de loi de répartition des sols zonaux : des conditions climatiques identiques à condition d’exercer
leur action pendant suffisamment de temps finissent par produire le même type de sol quel que soit la roche-
mère. Une zonation verticale (x-z) selon l’altitude se superpose à la zonation latitudinale.

5 - Le temps, facteur principal de la pédogenèse


Le temps est un facteur susceptible d’orienter les pédogenèses contrôlées en fait par la cinétique des
réactions. Par ailleurs le temps induit la notion de paléosol voire de sol fossile (enterré), de sol polycyclique
ou de sol complexe. Leur distribution dans les paysages est déterminante de leur devenir face aux contraintes
imposées par les facteurs naturels ou anthropiques. A l’évolution des sols (pédogenèse) se superpose celle
des paysages (morphogenèse).

Tableau – Temps et pédogenèse : pas de temps caractéristiques de la formation des sols

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Type de sol Pas de temps en années Ordre Conditions de Exemples étudiés
pédogenèse
Anthroposol 0<S< 101 1 Station Vert-le-Grand (Essonne)
Lithosol 101<S<< 102 ½ Station Sols sur bri récent

Régosol Id Marais poitvin (Poitou)


Thalassosol

Certains podzosols S ≈102 2 Station (évolution de (micro)podzol


la végétation) Bois de la Vergne (Poitou /
Mellois)
Podzosols 102<S< 103 2/3 Station (lithologique Podzosols d’Ecouves
et nature de végétation) (Normandie)

Rendosols S ≈103 3 Station (lithologique)


(rendzines) Buttes anthropiques d’huîtres
de
Peyrosols Id 3 Station Saint-Michel en-l’Herm
(Vendée)

Pélosols 102<<S< 104 3 Station (relief) Condée –sur-Ifs


(Plaine de Caen)

Le Robillard : pied de la cuesta


Calcosols (sols id 3 Station et/ou climat callovienne
bruns calcaires) (lithologie) (Pays d’Auge)

S ≤104 3/4 Calcaires de Morières :


Sols bruns Station (lithologie) toposéquence basse
calciques (calcisols) (Plaine de Caen)

Condée / Ifs
Calcaire de Morières :
toposéquence (partie supérieure)
Sols bruns à autour de 104 4 Climat et/ou station Paléosol éemien de Condé-sur
caractère fersiallitique Ifs et

≈néoluvisolfersialli Sols de plateau récemment


tique mis à nu par l’érosion

Brunisols luviques Paléosols intraweitchséliens


(sols bruns faiblement Sassy / plaine de Caen
lessivés)
Sols sur loess du site de La
Hague (Cotentin)
4 5
Néoluvisols (sols 10 <S<< 10 4 Climat Sassy / Cauvicourt (Calvados)
bruns lessivés)
S ≤105 4/5 Climat + station Ouistréham (Calvados)
Luvisols (sols
lessivés)
Luvisols dégradés 105<S<< 106 5 Climat Plaine de Nalliers (Vendée)

Et/ou 5 Climat + station Tatihou (Cotentin)


luvisolsréduxisols
dégradés) Paléosols de Lieury (sols
5 relictuels)
Fersialsols≈ sols Sols (paléosols) du Bois du
fersiallitiques type terra Fouilloux (Deux-Sèvres) (sols
rossa relictuels)
S >>106ans 6 Climat Paléosols d’Ecouves

Paléosols relictuels des profils


d’altération sur substrat
cénomanien du Poitou

Base des terres rouges à


châtaigniers en Poitou

5.1. Temps caractéristique des pédogenèses


Le problème sera étudié sous deux aspects différents :

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 posé sur le plan des considérations typologiques : en combien de temps peut-on, en moyenne
et dans des conditions climaciques soit zonales soit propres à l’écosystème stationnel, aboutir à un
type de sol défini dans les classifications ?
 posé sur le plan de la durée des processus aboutissant à un mode de structuration ou à la
différenciation en horizons : quels sont les traits pédologiques, représentatifs d’un certain état de
stabilité du sol et quels pas de temps nécessitent-ils pour se former ?

5.1.1 - Chronologie en fonction des types de sols.


5.5.1.1 - Sols jeunes (ou rajeunis) dont l’évolution s’inscrit dans un pas de temps caractéristique d’ordre 3 (le
ou les millénaires).

 Carbonatés (plus de 5% de calcaire total dans la fraction fine du sol)


Rendzines grises (CPCS 1967) = rendosols humifères (RP 1995). Sol intrazonal calcimorphe à profil
AC formé sur roche mère calcaire, avec un horizon A de type Aca, riche en carbonates et en matière
organique. Les buttes d’huîtres de Saint-Michel en l’Herm dans le Marais Poitevin datées par le 14C à
1066 BC développent à leur surface un sol de type rendosol gris humifère. Le pas de temps
caractéristique nécessaire à une pédogenèse de ce type est de l’ordre du millier d’années. L’exemple
type est constitué par les rendzines des pentes du Bois des Tourelles (Calvados), ou les rendzines grises
ou blanches issues des calcaires oolithiques (oolithe miliaire) du Bathonien moyen dans les Monts
d’Eraines (Calvados).
Rendzines rouges (Dupuis 1970). Elles se rapprochent des rendzines brunifiées polycycliques
définies par Duchaufour = rendisols fersiallitiques (RP 1995), anciennes Terra fusca /Terra rossa
secondairement recarbonatées, par l’activité biologique ou la mise enculture. Il ne s’agit pas de sols
jeunes mais de sols récemment rajeunis par l’érosion. Le typeen est fourni par les sols relictuels sur
calcaire dur du Bathonien supérieur (calcaire biosparitique à crinoïdes) du plateau de Lieury ou du Bois
des Tourelles (Calvados) (Camuzard, 2000). Ce sont typiquement des sols tronqués à évolution
complexe du fait deleur caractère polycyclique (influence de plusieurs cycles climatiques successifs) et
polyphasé (plusieurs phases pédogénétiques superposées). Il s’agirait d’anciens solsfersiallitiques.
Sol brun calcaire (CPCS 1967) à horizon Cca de profondeur = calcosol graveleux pétrocalcarique
(RP 1995). Sol intrazonal carbonaté, faisant effervescence à l’acide, à solum caractéristique A ou LAca /
Sca / K / C ou M ou R. Ce sont des sols installés sur bas depente, sur colluvions ou grèze litée. En
permanence rajeunis par apports provenant de lapente, ils conservent des caractères de sols juvéniles à
évolution pédogénétique sommaire.
Sol brun calcique (CPCS 1967) à solum diagnostique présentant un horizon S noncarbonaté mais
dont le complexe adsorbant est saturé ou sub-saturé par Ca++ (et/ou Mg++), avec S/T > 80%. L’horizon S
est un Sci qui peut présenter des traces d’oxydoréductionet de redistribution de fer ou d’argile.

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Les sols bruns calciques complètent, dans les toposéquences, les sols bruns calcaires etincorporent parfois
(dans la Plaine de Caen) une fraction limoneuse non négligeable, si bienque le caractère calcique devient
plus le résultat d’un apport exogène, que celui d’une évolution pédogénétique allant dans le sens de la
dissolution des carbonates. Mais, en fait, tous les cas de figures peuvent se présenter: ils sont le résultat d’une
distributioncombinant la topographie, l’âge du sol et l’existence d’apports lœssiques.

Figure 35 ci-dessus : toposéquence sur colluvions (matériel initialement rubéfié)

Figure 36 ci-dessous : différents types de rendzines sur une même station

 Sols podzolisés ou podzosols


Les podzosols sont caractérisés par deux types de processus (M. Robert, M.H. Razzaghe et J. Ranger
1987) ; (Righi, 1992) :
 un processus biogéochimique d’altération dit acido-complexolyse, défini comme une attaque
des minéraux primaires par des solutions contenant des composésorganiques acides et complexants.
Cette attaque a pour effet l’élimination de l’aluminium etdu fer ainsi que celle des autres cations. Il
se forme alors un horizon résiduel albique (cendreux) quartzeux, correspondant à un horizon E.
 un processus de migration et d’immobilisation des constituants organiques et de complexes
organo-minéraux d’aluminium et/ou de fer. Il aboutit à la formation de l’horizon podzolique BP,
BPh ou BPfe ou Bs.

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Sol cryptopodzolique (CPCS) ou podzosol humique A/Bph (RP 95) la complexolyse est réelle, mais
la mobilité des complexes est contrariée par l’apport de cations (cas des sols debordure côtière au Cap
de La Hague).
Sol ocre podzolique (CPCS) = podzosols ocriques (RP 1995) : le contraste entre A et BP est peu net,
l’horizon Bph est peu développé. Ce sont des types de sols que l’on rencontre en Forêt d’Ecouves suite
à l’enrésinement.
Sol de type podzol humo-ferrugineux non induré = podzosol meuble (RP 1995) : l’horizon éluvial
cendreux (E) est bien développé, l’horizon B est de type BPh mais un horizon Bps peut commencer à se
développer.

5.5.1.2 - Sols dont l’évolution est inscrite dans un pas de temps d’ordre 3 ou 4 (milliers d’années, jusqu’à la
dizaine de milliers d’années)
 Sols brunifiés (brunisols)
Le processus de brunification s’observe sur tous matériaux, bien drainés, calcaires ou non mais libérant
une quantité importante d’argile et d’oxydes de fer libres.
L’horizon (B) brun, coloré par les oxydes de fer étroitement liés aux argiles, prend un développement
croissant. Sur matériau calcaire, la fourniture d’argiles est assurée principalement par héritage à partir de la
roche mère.
Sur matériel silicaté, la brunification résulte d’une altération par acidolyse limitée. Sur lœss le processus
est double.
Les brunisols occupent une situation intermédiaire dans l’évolution des sols tempérés entre les sols peu
évolués, sols bruns calciques par exemple, et les types plus différenciés. Ils ne présentent ni horizon E ni
horizon BT, ce qui les distinguent des luvisols. Ils sont caractérisés par la présence de l’horizon S (structural)
appelé également horizon (B) d’altération, l’horizon cambique de la terminologie américaine. Il n’est pas
possible de distinguer d’indice apparent de lessivage parce que l’entraînement de l’argile est ralenti par un
facteur écologique (acidité ou faible perméabilité du matériau), et surtout lorsque la libération d’argiles
issues du matériel lithologique par l’altération, compense les pertes par lessivage.
Sols bruns saturés (brunisols saturés): ils sont leptiques (sur calcaire durs) et résultent de la structuration
d’un horizon Sci des calcisols alors totalement décalcifié, ou pachiques sur craie glauconieuse albo-
cénomanienne (Perche).

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Figure 37. Podzosol meuble de la forêt d’Écouves : photographie commentée, principaux résultats
analytiques et interprétation pédologique
Commentaires du profil et des résultats analytiques (Résultats de l’analyse du complexe adsorbant
exprimés en cmolc kg-1)
Les horizons sont parfaitement individualisés (A / E (ou Eh) / BPh + BPs / C = II E) maisl’horizon
cendreux E reste très mince (leptique) ; un Eh peut se substituer à l’horizon E et la transition avec BPh reste
alors très floue. Dans le profil photographié ci-dessus l’horizon BP est festonné et suit les irrégularités de la
surface topographique. Le BPs (s = sesquioxydes) esttoujours situé sous le BPh dont il suit les irrégularités.
Il se superpose au II E horizon lessivé d’un paléosol éluvique (luvisol) en partie tronqué hérité de
pédogenèses antérieures. Lesargiles concentrées en base de E ou en sommet de BPh, très faiblement
représentées en %, appartiennent au groupe des édifices intergrades, vermiculites dites de basse charge,
(Robertt al., 1987). La valeur de la CEC au niveau BPh (0,4 m) est élevée. A ce niveau le complexe est
occupé par Al3+ ou Al (OH)n3-n (Robert et al., 1979, 1987) la valeur de S restant très faible.
Sols bruns faiblement lessivés (CPCS 1967), brunisols luviques (RP 1995) à caractère mésosaturé
(paléosols intra-weichséliens).
Note : on rencontre également, morphologiquement, ce type de sol, lorsqu’une troncature ancienne s’est
exercée aux dépends de l’horizon E des néoluvisols et lorsque les processus pédogénétiques s’établissent
alors à partir de l’ancien horizon illuvial.
Deux choix de dénomination seraient alors possibles : (i) néoluvisol / luvisol tronqué ancien ou (ii)
brunisol luvique. Toutefois l’observation attentive permet d’opter pour la première dénomination dès lors
que les indices d’illuviation même anciens restent visibles (importance de l’investigation
micromorphologique).

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 Sols bruns fersiallitiques à rubéfaction incomplète faisant transition avec les sols
fersiallitiques.
Trois facteurs écologiques sont susceptibles d’atténuer la rubéfaction :
1/ climat à saison moins contrastée et/ou plus humide
2/ facteur lié à la station tel que milieu confiné (fissures karstiques)
3/ décarbonatation incomplète du matériau : il s’agit alors d’un seul jeune, c’est le cas des sols
fersiallitiques.

5.5.1.3 - Sols dont la genèse s’établit sur des durées plus longues, supérieures à 10000 ans (pas de temps
d’ordre 4).
 Sols bruns lessivés
Ce sont des sols qui sont caractérisés par la présence d’un horizon lessivé E, horizon éluvial, d’évolution
intra et/ou post-glaciaire. On observe la progression suivante :
Sol brun lessivé (néoluvisol) à profil A/E/BT formé en 10000 ans sur lœss ;
Sol brun lessivé polyphasé : la brunification affecte un limon et se superpose à une première
pédogenèse du loess Weichsélien inférieur, surtout caractérisée par une décalcification et une très fruste
brunification ;
 Sols lessivés, sol lessivé, ou lessivé dégradé, à profil A/E/Btd formé en 70000 ans sur lœss

5.5.4 - Sols mono ou polycycliques établis sur des pas de temps d’ordre 5 = ou > 100000 ans
Plusieurs types de processus pédogénétiques se succèdent dans le temps (sols polycycliques). Les sols
formés conservent la mémoire des conditions climatiques différentes : les sols sont polyphasés et
polycycliques. Les horizons profonds portent en particulier l’empreinte d’un climat plus chaud que l’actuel,
il s’agit d’un véritable paléosol qui peut prendre certains caractères des sols fersiallitiques :

5.5.1.5 - Sols dont le pas de temps caractéristique dépasse le million d’années : sols d’ordre 6
Dans les cas qui nous intéressent ce sont des sols soit à caractère fersiallitique podzolisé, soit des sols de
type ferrallitique où les processus de l’allitisation dominent. Le processus d’altération ferralitique se
rencontre sous climat tropical humide favorisant le lessivage et l’acidification. Le matériel résiduel est
constitué de minéraux argileux allitiques, riches en alumine et à rapport silice/alumine faible (argiles de type
kaolinites), auxquels s’ajoutent les oxydes et hydroxydes de fer et d’alumine en quantité importante. Une
fraction importante de la silice et la totalité des bases sont entraînées à l’état soluble hors du profil qui
s’acidifie rapidement. La partie inférieure du profil est hématitique et l’horizon C (saprolithe), épais de
plusieurs mètres constitue la zone de néoformation de la kaolinite.

5.5.2 - Temps caractéristique des pédogenèses : traits pédologiques et paléosols.

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Il s’agit de traiter de la durée des processus aboutissant à un mode de structuration ou à la différenciation
en horizons : quels sont les traits pédologiques, représentatifs d’un certain état de stabilité du sol, et quels pas
de temps nécessitent-ils pour se former ?
En effet cette démarche s’impose dans l’hypothèse où nous considérons les sols ou ce qui en reste à
l’intérieur des profils d’altération, des remaniements, des formations superficielles diverses voire même des
séries sédimentaires. Or les pédoreliques observées ne seront rarement l’expression du sol dans son ensemble
mais bien celle de l’un de ses traits pédologiques ou de l’un de ses horizons en équilibre avec le milieu
(climax).

5.5.2.1 - Les différents groupes de processus.


On distinguera trois grands groupes de processus :
1. les processus réversibles, relativement autorégulés car sous dépendance étroite de la sphère
biotique, permettant au sol d’atteindre rapidement, à court terme, un certain état de stabilité
rapidement compromis par un changement des conditions climaciques ou géologiques : ils
concernent tout ce qui est de l’ordre de l’humification, de la minéralisation de la matière organique et
de la liaison matière organique-matière minérale. Ces processus génèrent les horizons organo-
minéraux de surface dont l’existence dans les paléosols n’est significative, que dans la mesure où
elle traduit la rapidité des processus d’enfouissement : exemple des horizons de types histiques et des
horizons à gley, humiques.
2. les processus permettant au sol d’atteindre un certain état de stabilité relative à long ou moyen
terme, matérialisé par un horizon (illuvial/argillique) relativement peu sensible aux perturbations
microclimaciques et aux processus de l’érosion diffuse : la plupart des sols lessivés ou sols bruns
lessivés du tout début de l’Holocène ne livrent plus que leur seul horizon argillique brunifié,
columnaire, et à caractère de paléosol déjà bien affirmé souvent enterrés sous quelques décimètres
(exceptionnellement plus d’un mètre) de colluvions aux dépens desquelles se développe un sol brun
calcaire pachique de versant (tiers inférieur). Certains horizons argilliques ne doivent leur existence
en tant que paléosol, que suite à leur silicification, ou à leur protection par une cuirasse ou une
formation pédologique lithifiée qui arme le paysage.
3. les processus irréversibles, aboutissements réactionnels lents, internes au système sol, dont le
résultat, l’expression pédomorphologique, seraient par exemple la formation d’un horizon induré
(calcrète, silcrète, ferricrète) ou celle, fréquente, d’un niveau pédosédimentaire lithifié
(grésification). Ces processus, relevant de mécanismes réactionnels auto-entretenus (voir supra),
s’établissent de telle sorte que le système se consolide progressivement et constitue une résistance au
changement : d’où l’existence des paysages armés, révélés par l’érosion différentielle.
De tels processus impliquent :
 la totalité du matériel constituant le profil d’altération (ou la totalité du matériel
pédosédimentaire dans le cas d’apports extérieurs au système) ;

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 la permanence des conditions d’altération et de pédogenèse sur un laps de temps
suffisamment long pour produire l’horizon ;
 un contexte géomorphologique suffisamment stable, permettant la conjugaison de facteurs
édaphiques et sédimentologiques dont les effets concourent à la lithification en domaine continental.

5.5.2.2 - Valeur de la signification des traits pédologiques au plan de l’identification en termes de durée
relative
1. traits pédologiques ou horizons significatifs d’une évolution rapide (d’ordre 2 à 3) : ce sont ceux qui
concernent le rôle direct de la sphère biotique sur un substrat propice à sa liaison avec la matière minérale et
sa permanence. Ils sont évidemment très sensibles aux variations de milieu : c’est le cas des sols sur tourbe
des marais

5.5.3 - La topographie (le potentiel gravitaire)


Le relief agit de son incidence sur l’érosion, facteur de troncatures des horizons superficiels et à terme de
disparition des sols, · sur le lessivage (migrations descendantes ou obliques) Le relief joue également un rôle
important sur la pédogenèse en modifiant l’économie de l’eau dans le sol. Le relief conditionne le lessivage
dans la mesure où celui-ci dépend de l’infiltration : la pente est responsable du lessivage oblique, de
l’entraînement de substances solubles ou pseudosolubles dans l’intérieur du sol au travers du filtre des
agrégats. Des accumulations peuvent se faire en bas de pente (croûte de CaCO3) L’exposition intervient
également dans la pédogenèse, dans les processus de cryoreptation en période de dégel, dans les phénomènes
de solifluxion. L’influence du relief se traduit par des chaînes de sols ou catenas ou encore toposéquences le
long des pentes.

Commentaires de la planche 5 ; ci-contre


C’est une synthèse des processus observés à partir des profils d’altération situés en limite septentrionale
du Seuil du Poitou (du nord aux sud profils d’Irais, Douron et Borcqsur-Airvault, La Maucarrière, Viennay).

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Elle constitue une interprétation de la dynamique superposée des altérations et un exemple
d’approfondissement des sols dans les paysages.
La comparaison de plusieurs profils reconstitués ou observés dans leur intégralité, sur des sites variés et à
des stades différents de leur évolution permet une approche de l’enchaînement des processus depuis la fin du
Cénomanien (les N° renvoient à la figure 34) :
1. argilisation (sous climat équatorial à tropical humide) avec néogenèse de smectites (beidellites) au
niveau de l'horizon inférieur ;
2. lignitisation des végétaux, imprégnés de sulfures de fer (pyrites), de sulfates (jarosite), l’analyse
micromorphologique montrant des boxworks de gypse épigénisés par la silice ;
3. kaolinisation de la partie supérieure du profil et nodulation calcédonieuse épigénisant d’anciennes
concrétions carbonatées ;
4. décalcification modérée des profils avec définition d’un front de décalcification ;
5 à 8. Déglauconitisation progressive avec libération des smectites qui seront lessivées, des phosphates
qui assureront la stabilité des complexes argilo-humiques ;
6. ferruginisation et ferrallitisation (allitisation) sous climat tropical humide, avec cuirassement, dont
l’épaisseur atteint son maximum en climat tropical à longue saison sèche : front de ferruginisation à
dynamique verticale (l’altération kaolinique régresse) ;
7 a. smectitisation continue de la base des profils avec argilluviation au détriment du manteau kaolinique :
définition d’un front de smectites constituée de montmorillonite vraie, vraisemblablement héritée de la masse
glauconieuse. Cette argilisation smectitique du profil est à dynamiques verticale remontante horizontale, liée
à la paléotopographie ;
7 b à 9. Enfoncement de la cuirasse sous climat aride et début de silicification. Formation des grès (7b) et
développement des silcrètes (8) enregistrés à plusieurs niveaux : niveau topographiquement inférieur à celui
des cuirassements ferrugineux dans le cas des profils profonds et bien développés : contexte pédogénétique
d’une dynamique verticale descendante, avec genèse et matérialisation d’un front de silicification ;
 niveau topographiquement inférieur à celui des ferricrètes mais, du fait de la condensation du
profil, atteignant celui du front d’argilisation smectitique : les silcrètes sont également ferruginisées
(site d’Irais), et les argiles incomplètement silicifiées ; · niveau topographiquement commun à celui
des cuirasses : l'analyse micromorphologique révèle que la ferruginisation précède toujours la
silicification, d’ailleurs calcédonieuse et incomplète dans le haut du profil ;
 niveau du démantèlement de la cuirasse atteinte par l’érosion (9) (silcrètes conglomératiques
à ciment argilo-siliceux terrigène au niveau du site d'Irais) ;
10. destruction partielle (géochimique ou mécanique) de la cuirasse, et préservation locale de la base du
profil totalement argilisée, atteinte par la nappe phréatique dont la remontée est corrélative de celles des
niveaux de base. Les épisodes tectoniques sont à caractère distensifs (Eocène supérieur - début Oligocène).
La remontée du niveau de la mer (mer des faluns) atteint son maximum en limite du Miocène inférieur et du
Miocène moyen (bois silicifiés incrustés de balanes du site d'Irais).

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 par cimentation quartzeuse des grains siliceux détritiques, soulignés par un liseré ferrugineux
déstabilisé : le quartz authigénique secondaire forme des liserés d’accroissement qui entraînent les
oxyhydroxydes ferri-manganifères jusqu’à leur frange de développement maximal. Ces grès lustrés
quartzitiques ont parfois été assimilés aux grés ladères bartoniens/priaboniens, équivalents des grés à
Sabalites;
 par comblement de la porosité : la calcédonite scelle les franges et revêtements de ferri-
argilanes ou de sesquioxydes de fer (la silicification est alors rarement complète et laisse quelques
lacunes comblées par des produits siliceux amorphes ou des argiles).

Figure20. Evolution du profil d'altération paléogène par superposition de phases pédogénétiques


différenciées
L'exemple de la bordure septentrionale du massif ancien de Gâtine poitevine : sédiments crétacés, apports
tertiaires probables

Quels enseignements peut-on déduire des éléments décrits dans la planche 5 et le commentaire associé?
1. D’abord il convient de signaler l’existence de la permanence des formations superficielles, celles-ci
ayant été affectées par plusieurs phases de pédogenèses, donc apparaissant aujourd’hui investies par des
paléosols, emboîtés et superposés. Ces paléosols constituent un obstacle physique à leur destruction par
érosion (mécanique ou chimique).
2. La structure du système formé par les formations superficielles et les paléosols qui les investissent
constitue l’essentiel de cet obstacle.
3. Les profils pédologiques présents, du fait de la mise en évidence de processus caractéristiques,
conservent la mémoire des processus et des conditions qui leur ont donné naissance.
4. L’érosion mécanique (et même chimique) reste limitée au sommet des profils.

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5. L’altération et son corollaire, la pédogenèse, sont donc à prendre en compte en tant que facteurs
contrôlant (pour partie) l’érosion. La couche d’altérites diversement colonisée par la végétation en fonction
du climat et de la situation topographique, diminue par érosion au niveau de surface supérieure mais en
revanche augmente par altération mécanique ou chimique par sa surface inférieure : c’est le concept
d’enfoncement des manteaux altéritiques et d’évolution des paysages par altération géochimique en évidence
en particulier dans certaines formations superficielles.
6. Si on élargit le champ de nos observations à d’autres régions on constate que les manteaux d’altération
sont souvent soulignés par la présence de paléosols à l’état relique ou de pédosédiments. Les sols
enregistrent les perturbations des systèmes, donc restent parfois les seuls témoins de l’emboîtement de
plusieurs séquences d’altérations superposées ou confondues dans un même profil. Ils deviennent pour le
géologue, un outil permettant de reconstituer la relativité des phénomènes pédosédimentaires. Toutefois leur
existence, leur rémanence ou leur permanence sont fonction de facteurs multiples dont nous n’avons présenté
qu’une approche sommaire limitée aux facteurs de la pédogenèse.
7. Il faut toutefois prendre en compte le fait que les sols constituent le support physique des paysages et
que, dans une certaine mesure, du fait de leur dynamique propre, ils en contrôlent l’évolution.

Conclusions de la première partie


Les paysages tels qu'ils sont perçus par le géographe sont le résultat d'une somme d'évènements inscrits
dans l'histoire de la terre, propres à la dynamique complexe des systèmes géomorphologiques et des
processus géologiques et climatiques qui en constituent le moteur.
A contrario des phases de transgressions marines, les périodes de continentalisation ne laissent que de
rares témoins des différents épisodes géologiques qui se sont succédé. C'est la conservation des profils
d'altération d'ailleurs souvent tronqués ou remaniés (notamment dans les dépôts de pente), qui peut,
relativement, livrer les éléments d’analyse permettant de comprendre comment ont évolué les paysages
actuels quelle que soit l'échelle de temps considérée.
Or le processus d'altération est en général, à l'exception des phénomènes d'origine hydrothermale,
subordonné à l'existence de milieux vadoses associant lithologie, biosphère et climat, principaux facteurs de
la différenciation pédologique, donc de la formation des sols.
Nous formulons ainsi l'hypothèse que ces derniers constituent une mémoire des phénomènes ayant affecté
les formations géologiques soumises à l'action convergente des agents de l'altération, donc un outil de
compréhension de la dynamique des formations superficielles et de l'évolution des milieux continentaux.
Plus largement les sols constitueraient une mémoire des processus présents à l’interface des systèmes qui
structurent la Terre voire même le "limon" dans lequel s'inscrivent l'histoire des hommes et l'évolution des
sociétés.

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