Vous êtes sur la page 1sur 47

UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES, Dhar El Mahraz-Fès


Professeur Abdellah Boushaba

Cours de cristallographie et minéralogie

PKb

12 Pumpellyite

10

Lawsonite+chlorite+
Zoïsite + actinote
6 calcite

Lawsonite
2

200 300 400 T°C


Diagramme Pression versus Température, montrant les divers
domaines de stabilité des principaux sorosilicates
ELEMENTS DE MINERALOGIE
A. Généralités
B. Minéraux silicatés
1. Introduction
1.1. Polymérisation des tétraèdres silicatés
1.2. Notion de rayon ionique
2. Principaux types de silicates
Nésosilicates
Sorosilicates
Cyclosilicates
Inosilicates
Phyllosilicates
Tectosilicates
C. Minéraux non silicatés
Eléments natifs
Halogénures
Sulfures et sulfosels
Carbonates
Sulfates
Tungstates
Phosphates
D. Rôle des minéraux silicatés dans la classification des roches magmatiques
E. Applications et exercices

15
ELEMENTS DE MINERALOGIE
A. Généralités
La composition chimique de l’écorce est obtenue statistiquement à partir de l’analyse
des matériaux qui la constituent, roches sédimentaires, métamorphiques et magmatiques. Les
pourcentages moléculaires font apparaître une dominance de la silice (SI) et de l’aluminium
(AL) ; ce qui a permis d’établir les entités géochimiques recouvrant les unités géophysiques :
SIAL.

94% du volume de la croûte continentale est constitué d’oxygène


Si et Al sont les plus abondants (SIAL : nom de la croûte)
Si+O=74.3% en masse
Silicates = 95% en masse

Les minéraux sont des corps plus simples et plus homogènes que les roches qui les composent.
Ils sont toujours en nombre limité dans chaque type de roche, ils diffèrent d'un échantillon à un
autre par leur composition et leur assemblage. Les minéraux des roches sont subdivisés en
deux types :

16
a. minéraux essentiels ou constituants majeurs, se présentent en cristaux nombreux et
souvent plus gros que les autres ;
b. minéraux accessoires ou constituants mineurs sont plus rares et souvent plus petits.
On distingue parmi eux, d'une part les minéraux qui sont présents dans la majorité
des roches ou minéraux ubiquistes ; d'autre part, les minéraux qui sont des
constituants rarissimes ou accidentels.
Les granites par exemple sont composés de :
Minéraux essentiels : Quartz, Orthose, Plagioclase, Biotite et Amphibole
Minéraux accessoires ou ubiquistes: Apatite, Zircon, Sphène, etc.
Minéraux rarissimes ou accidentels : Pyroxène et olivine
Nous avons l'habitude de rassembler tous les groupes des minéraux (environ 2000 espèces) en
deux grandes familles :
i. Celle des silicates, qui constituent la grande masse de la lithosphère et ou le
silicium entre dans la composition du minéral (Minéraux silicatés) ;
ii. Celle des non silicatés où le silicium n'entre pas la composition du minéral
(Minéraux non silicatés).

17
A. Minéraux silicatés
1 Introduction
Les principaux minéraux de la croûte terrestre
La quantité de minéraux composant l'écorce terrestre est représentée dans le diagramme en
secteur ci-dessous. On constate que seuls 8% des minéraux ne sont pas des silicates. On en
distingue plusieurs familles dont on va étudier la nature.

1.1. Polymérisation des tétraèdres silicatés

Si on considère un "Bain silicaté fondu" riche en silice (plus d'autres éléments) en


forme de tétraèdre (SiO4)4- désordonnées et lacunaires, auquel on ajoute Na2O ou H2O par
exemple ; on assistera à une création de points de rupture dans l'assemblage des tétraèdres :
ce qui fait chuter considérablement la viscosité du magma. Cette libération d'oxygène joue
également en faveur de la libération des tétraèdres les uns par rapport aux autres, donc plus
les tétraèdres sont séparés, plus il faut d'oxygène comme l'indique le tableau ci-dessous :

Type de silicate Formule structurale Nombre de O/Nombre de Si


Nésosilicates (SiO4)4- 4.00
Sorosilicates (Si2O7)6- 3.50
Cyclosilicates (Si6O18)12- 3.00
(SiO3)2- 3.00
Inosilicates
(Si4O11)6- 2.75
Phyllosilicates (Si4O10)4- 2.50
Tectosilicates (SiO2) 2.00

18
La polymérisation est définie comme étant l'union de plusieurs molécules d'un même
composé pour former une grosse molécule, exemples :, C6H6 (Benzène), C8H8 (Styrène) et
qui sont des polymères de C2H2 (Acétylène) ; ((SiO4)4-)n polymère de (SiO4)4-.
Selon Ringwood, c'est le degré de polymérisation qui fixe le comportement complexant
ou non, et notamment le rapport des anions O2-, (OH)-et F-, à celui des cations de Si4+ et
Al3+ :

R = (O2- + (OH)1- + F1-) / (Si4+ + Al3+)

Polymérisation faible, rapport R élevé : Magma riche en anions O2-, (OH)-et F- et pauvre en
cations de Si4+ et Al3+ : les éléments mixtes se lient à l'oxygène en formant des complexes
avec l'oxygène.
Polymérisation forte, rapport R faible: Magma pauvre en anions O2-, (OH)-et F- et riche en
cations de Si4+ et Al3+ : les éléments mixtes deviennent libres dans le magma.
Remarque : Plus la taille et/ou la charge de l'ion central est grande, est moins le complexe
aura tendance à substituer (SiO4)4-. Ces complexes s'enrichissent lors de la cristallisation
dans les liquides résiduels, ils sont dits "Eléments incompatibles ou hygromagmaphiles"
pour traduire leur forte affinité pour le liquide magmatique.

19
1.2. Notion de rayon ionique
i). Définition
La notion de rayon ionique est tirée de l'observation des structures aux rayons X. Il convient
de n'accorder qu'une valeur indicative aux rayons proposés. En fin, le rayon ionique peut
varier suivant que l'ion sera entouré par 4 oxygènes (site tétracoordonné : IV) ou par 6
oxygènes (site hexacoordonné : VI) ou par 8 oxygènes (site octacoordonné : VIII). Ces sites
existent dans la structure des silicates, avec une appellation par convention :
Z pour IV Y pour VI X pour VIII.
On peut les présenter comme cela :

Tétraèdre (Si O4)4- (motif élémentaire des minéraux silicatés)

Site hexacoordonné Site octacoordonné


(VI ou motif en octaèdre) (VIII ou motif en cube)

20
ii). Coordinence
La formation des cristaux à partir d'ions simples ou de radicaux plus complexes suit
la règle empiriques simples dites règles de Pauling (1929) :
"Autour de chaque cation sont disposés des anions qui occupent les sommets d'un
polyèdre de coordination est déterminée par le rapport des rayons ioniques".
La nature du polyèdre (dit polyèdre de coordination) est définie par le rapport du
rayon du cation par le rayon de l'anion (Rc/Ra). Les liaisons entre les polyèdres sont moins
stables lorsqu'elles se font par les arêtes ou les côtés; les polyèdres sont donc généralement
associés par les sommets.
La forme d'un polyèdre dépend donc du rapport entre le rayon ionique du cation (Rc) et le
rayon ionique de l'anion. Les différentes formes possibles en fonction du rapport des rayons
ioniques sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Rapport Rc/Ra Nombre de coordination Géométrie


<0,155 2 ligne
0,155 3 triangle
0,255 4 tétraèdre
0,414 6 octaèdre
0,732 8 cubique
1,0 12 cubo-octaèdre

L'élément commun à tous les silicates et le tétraèdre (SiO4)4-. Il est formé d'un petit ion Si4+
(cation) avec un rayon ionique de 0.40A, niché entre quatre gros ions O2- (anion) avec un
rayon ionique de 1.40A.

Quand des ions de charges opposées constituent un cristal, les ions tendent en effet,
à se placer de manière aussi compacte que possible, pour former des sphères de rayon r A
(rayon de l'Anion) et rc (rayon du Cation). On peut considérer que chaque cation tombe au
centre d'un polyèdre régulier dont les sommets sont occupés par un anion, de façon à ce que
les sphères des cations et celles des anions soient en contact. Le nombre d'anions, dans le
polyèdre, est le nombre de coordination du cation par rapport aux anions en question. Ainsi, il

21
a été démontré que la coordination et les différents types de polyèdres sont facilement

déterminés en utilisant le rapport rC/rA (rayon du Cation sur rayon de l'Anion) :

Polyèdres Rapport rC/rA Coordination

Cubo-octaèdre rC = rA XII

Cube 1 à 0.732 VIII

Octaèdre 0.732 à 0.414 VI

Tétraèdre 0.414 à 0.225 IV

Triangle équilatéral 0.225 à 0.1555 III

Linéaire <0.155 II

Tableau montrant le site et la coordinence des principaux ions à la base de la formule


structurale des principaux minéraux silicatés

22
Site Z Y X
Coordinence IV VI VIII

Tolérance du rayon (géométrie) 0.34 à 0.46 0.56 à 0.85 0.85 à 1.15


rayon typique m:0.40 m:0.70 m:1.00

Petits ions

Si4+…………………….………… 0.40
Al3+………………………..…….. 0.49…………… 0.51

Ions moyens

Fe2+ ……………………………… ………..………. 0.74


Fe3+………………….………….. ………………… 0.64
Mg2+……………………….……. ………………… 0.66
Ca2+………………………..……. ………………… 0.99……………. 1.03
Na+………………….…………... ………………… 0.97……………. 1.01
Ti4+…………….……………….. ……………..…. 0.68

Gros ions

K+………………….……………. ………………… 1.33


OH-…………..………………….. ………………… 1.40
O2-…………...………….……… ………………… 1.40

Il est à noter que :


*. Seuls le silicium et l'aluminium peuvent occuper le site tétracoordonné, les autres
ions sont trop gros pour le site Z ;
*. Les rayons ioniques d'un même élément varient légèrement quand cet élément
occupe des sites de coordination différents ;
*. L'aluminium peut aussi bien se mettre dans un site Z (IV) ou dans un site Y (VI).

Remarque:
La classification est établie sur les modalités d'association des tétraèdres (SiO4)4- entre eux
pour former la charpente (carcasse) des différents silicates. Cette dernière sera toujours
indiquée entre parenthèse dans les formules structurales, car elle est constituée d'un
assemblage de motifs élémentaires.

23
2. Principaux types de silicates
1. Nésosilicates et Sub-nésosilicates (ou silicates à tétraèdres indépendants)
a. Structure de base
Dans les nésosilicates, les tétraèdres (Si O4)4 – sont isolés et ne mettent en commun avec les
tétraèdres voisins (Si O4)4 – aucun oxygène. Ils sont reliés entre eux par des cations de liaison
tel que Mg2+ et Fe2+ qui isolent les différents groupes d'oxygènes assemblés en tétraèdres. La
composition de cette structure de base est donc (Si O4)4 –.

b. Nésosilicates
On classe les nésosilicates d'après les dimensions des cations des liaisons :
(i). petits cations : Be2+ (Béryllium), Li+, (lithium) et Zn2+ (Zinc) ;
(ii). Cations moyens : Mg2+ (Magnésium), Fe2+ (Fer), Ca2+ Calcium), Mn2+
(Manganèse), etc. ;
(iii). Gros cations : Zr4+ (Zirconium) et Th4+ (Thorium).
** Nésosilicates petits cations
Les cations de petite taille comme Be2+ (Béryllium : 0.34A) et Li+ (lithium : 0.68A) et
Zn2+ (Zinc : 0.75A) entrent dans la composition de :
** La phénacite (SiO4) Be2
** La willémite (Si Al O4) Li
** L'eukryptite (SiO4) Be2
Ces minéraux sont rares, la phénacite et l'eukryptite se rencontrent associés aux pegmatitiques
; alors que la willémite caractérisée par sa fluorescence verte, n'est abondante que dans les
gisements zincifères.

24
** Nésosilicates à cations moyens
Groupe des péridots (ou olivines : sl) : cations de liaison Fe ou Mg :
0% 10 % 90% 100%

Fayalite Olivines (ss) Forstérite


(SiO4) Fe2 (SiO4) (Fe, Mg) (SiO4) Mg2

Ferro-ortonolite Hortonolite Chysolite


Hyalo-sidérite

Groupe des grenats


Ils ont pour formule structurale générale : (SiO4)3 Y2 X3

12- 6+ 6+
Y = Cations petits, trivalents comme : Al3+, Fe3+, Cr3+, et Ti3+
X = Cations moyens bivalents : Fe2+, Mg2+, Mn2+ et Ca2+
Les différentes espèces des grenats sont :
Grenats alumineux
(SiO4)3 Al2 Mg3 (1) Pyrope (ou grenat magnésien)
(SiO4)3 Al2 Fe3 (2) Almandin
(SiO4)3 Al2 Ca3 (3) Grossulaire
(SiO4)3 Al2 Mn3 (4) Spessartine
Grenats férrifères et chromifères
(SiO4)3 Fe2 Ca3 (5) Andradite
(SiO4)3 Cr2 Ca3 (6) Ouvarowite

- Série non calcique : Pyralspite (1 + 2 + 4).

25
Pyrope
 * Il n'existe aucun composé intermédiaire entre
spessartine et pyrope.
 * Par contre, Il y a tous les composés
intermédiaires entre pyrope-almandin
d'une part, et almandin-spessartine
d'autre part.

Almandin Spessartine
- Série calcique : elle comprend les grenats de type ouvarovite, grossulaire et andradite,
d'où le nom de la série ougrandite (6 + 3 + 5).
Cette série est indépendante de la première, avec comme particularité la présence de
calcium dont le rayon ionique est de 1.01A, ce qui va introduire de légère distorsion dans
le réseau du grenat. Ce qui explique la particularité optique du grenat (légèrement
biréfringent).

Stabilité des grenats


PKb Pyrope
15 Spessartine

10 Almandin

400 600 800 1200 T°C

Diagramme Pression versus Température


montrant les divers domaines de stabilité
des grenats
- On trouve la pyralspite dans les roches magmatiques (granite, pegmatites, aplites), dans les
roches métamorphiques (gneiss, micaschistes, granulites, amphibolites).
- L'ougrandite est spécifique du métamorphisme de contact, des séries calcaires (cipolin,
cornéenne calcique, skarns) ; dans les roches magmatiques alcalines (syénite, néphélinite,
phonolite, ijolite, granite et rhyolite).

26
** Gros cations : le zircon et la thorite
Dans le zircon, le cation de liaison est le zirconium (Zr) avec un rayon ionique de
0.78A. Dans la thorite, le cation de liaison est le thorium (Th) avec un rayon ionique de
1.02A. Lorsque le zircon contient l'uranium (U), ce dernier se désintègre en donnant le Pb

radiogénique, ce qui produit un rayonnement radioactif de type α, β et γ ; ce qui a pour


conséquence de former des haloradioactivités (zones circulaires noires dans le cas de la
biotite). Le plomb radiogénique sert pour la datation géochronologique (chronologie absolue).
Le zircon se trouve essentiellement dans les roches magmatiques (granite, diorite, syénite
néphélinique, pegmatite et carbonatite) ; mais également dans les roches métamorphiques
(gneiss) et les roches sédimentaires d'origine détritique.

c. Sub-nésosilicates
Nous avons ici affaire à trois silicates qui ont la même composition chimique, mais qui
diffèrent par leur caractère cristallographique :

Andalousite (orthorhombique)
Sillimanite (orthorhombique) Silicates d'alumine (SiO4) Al2O
Disthène (triclinique
Nous pouvons écrire cette formule SiO2 Al2O3 , ce qui met en évidence que, dans ces
minéraux, une molécule de silicate (tétraèdre) unie à une molécule d'alumine octaèdre.
* L'andalousite se trouve dans les roches métamorphiques, formant parfois de gros prismes en
bâton de craie, bien visibles à l'œil nu.
* La sillimanite est un minéral courant des roches métamorphiques, elle se présente en prismes
aciculaires (forme d'aiguille), ou en bouquets de fibres microscopiques.
* Le disthène est un minéral des roches métamorphiques, il se présente en baguettes aplaties, à
clivage parfait, d'une teinte bleuâtre et nacrée.

27
Stabilité des silicates d’alumines

P en Kb
10 Staurotide

5 Disthène
Sillimanite
Andalousite
0
200 400 600 800 1000 °C

Remarque
De ces silicates nous pouvons rapprocher :
La staurotide : 2(SiO4) Al2O Fe(OH), ce minéral des roches métamorphiques formant des
prismes trapus, souvent se présente en X ou en Y
La topaze : SiO4 Al2O (F.OH)2 , ce minéral se trouve dans certaines roches magmatiques
évoluées et dans les pegmatites. Il montre une forme de prismes cannelés.
La chloritoïde : (Fe.Mg)2 Al4O2 (SiO4)2 (OH), ce minéral se trouve dans les roches
métamorphiques.

2.Sorosilicates
Ils sont caractérisés par la présence de groupes de deux tétraèdres, reliés par un
oxygène commun ; ce qui conduit au radical (Si2O7)6- :
: Oxygène
: Silice

28
a. Mélilites
ce sont des sorosilicates dont les compositions varient comme suit :
Mg Ca2 (Si2O7) Al Ca2 (Si Al O7)

Akermanite Gehlinite
Terme magnésien Intermédiaires Terme substitué alumineux
(Présent dans les cornéennes (Présent dans les roches magmatiques
calciques) les plus pauvres en silice)

b. Epidotes et leurs voisines (Sub-nésosilicates)


Elles sont caractérisées par la présence de groupes de deux tétraèdres (Si2O7)6- reliés
par un oxygène commun et des tétraèdres isolés (Si O4)4- :
R3+ Ca2 Al2O SiO4 Si2O7 (OH)
* Pièmontites, R3+ est représentée par Fe3+.
* Zoïsites et clinozoïsites par Al3+.
Ces deux minéraux sont de couleur verte, on les trouve dans les roches métamorphiques
d'origines sédimentaires ou magmatiques surtout basiques, mais aussi dans les granites
transformés par altération, où elle se développe aux dépens des plagioclases, qu'elles
verdissent (Phénomène de saussuritisation) :
Anorthite + H2O 2 épidotes + 2 quartz + Al2O3
* Lawsonite, Ca Al2 (Si2O7) (H2O)
* Pumpellyite, (SiO4) (Si2O7)2 O(OH)3 (Al, Fe, Ti)5 Ca4 (Mg, Fe2+)

PKb

12 Pumpellyite

10

Lawsonite+chlorite+
Zoïsite + actinote
6 calcite

Lawsonite
2

200 300 400 T°C


Diagramme Pression versus Température, montrant les divers
domaines de stabilité des principaux sorosilicates

29
3. Cyclocylicates
Dans le cas des cyclosilicates, les tétraèdres forment des chaînes fermées sur elles-mêmes. Le

radical en est (Sin O3n)2n-, n peut être égale à 3, 4, ou 6 mais jamais 5, une
symétrie de cet ordre n'existe pas dans le monde minéral.
a. Beryl (Emeraude)
Il a pour formule structurale (Si6 O18) Al2 Be3, avec des cations de liaisons en plus.
Le minéral ménage un vide hexagonal où se logent Li (lithium), He (hélium), Na (sodium), Oh
et F (fluor). On trouve le minéral dans les résidus magmatiques (pegmatites), dans les gneiss,
les syènite néphèliniques alcalines et dans les granites alcalins.

Li
He
Na
OH
F

b. Cordiérite
Elle a pour formule structurale globale : (Si5 Al O18) (Fe2+, Mg)2 (Fe3+, Al)3
En faite c'est une série isomorphe entre le pôle férrifère et le pôle magnésien :
Fe (Fe, Mg) Mg

La cordiérite a besoin d'une température basse pour apparaître (300 à 400°C) :


Chlorite + muscovite + quartz cordiérite-Mg + Biotite + H2O
La cordiérite est un constituant commun et parfois essentiel des roches éruptives et surtout
métamorphiques. Elle forme des prismes trapus à section hexagonale.
Tourmaline

30
Il y a nombreuses variétés de tourmalines. Le bore y remplace en partie le silicium
: ce sont des borosilicates. La variété la plus commune est la tourmaline noire ferrifère en
forme des prismes trigonaux cannelés, à tendance aciculaire :
(Si6 B3 O27) (Fe3+, Al)9 (OH, F)4
C'est un minéral commun des roches éruptives et des roches métamorphiques.

4. Inosilicates
Ils sont caractérisés par des chaînes ouvertes de tétraèdres :
4
*Les chaînes sont simples chez les Pyroxènes où le radical est (Si2 O6) -. Ex.

pyroxène magnésien, l'enstatite, s'écrit Mg2 (Si2 O6) : chaque tétraèdre a deus oxygènes en
commun avec les deux tétraèdres voisins.

6
* Les chaînes sont doubles chez les amphiboles, où le radical est (Si4 O11) et les
deux files de tétraèdres se relient par des ponts d'oxygènes.

Pyroxènes
Les pyroxènes présentent tous, une forme prismatique caractérisée par une section
basale (001) montrant l'entrecroisement spécifique des clivages (001) faisant entre eux un
angle de 90°.

(001)

(010) (010)
(100)
31
(110)
(100)
La composition des pyroxènes est souvent compliquée par la présence, dans leur réseau
d'atome d'aluminium, de fer, de calcium ou de titane. Tenant compte de leurs caractères
cristallochimiques et chimiques on a pu définir trois groupes différents et deux grandes
familles :
a. Orthopyroxènes : Ce sont des pyroxènes purement ferro-magnésiens,
orthorhombiques.
b. Clinopyroxènes : Ce sont les pyroxènes ferro-magnésiens et calciques,
monocliniques ; et les pyroxènes sodiques, monocliniques.
Formule structurale générale des pyroxènes
Sites VIII VI IV2 O6
Eléments Ca ou Mg Mg ou Fe Si

1. Pyroxènes purement ferro-magnèsiens (Orthopyroxènes)


C'est une série isomorphe parfaite :
Mg2 (Si2 O6) (Mg, Fe)2 (Si2 O6) Fe2 (Si2 O6)
Enstatite Bronzite Hypersthène Ferro-hyperstène Eulite Orthoferrosilite
Remarque : les termes purement ferreux n'existent pas dans la nature.

2. Pyroxènes ferro-magnèsiens et calciques (Clinopyroxène)


L'entrée des ions Ca2+ (ri = 0.99A) dans le réseau des pyroxènes y détermine
l'apparition de la symétrie monoclinique, et on a affaire à une autre série isomorphe :

Mg, Ca (Si2 O6) Ca (Mg, Fe) (Si2 O6) Mg, Fe (Si2 O6)
Diopside Salite Ferro-salite Hédenbergite

Domaine de stabilité des clinopyroxènes et orthopyroxènes ferro-magnésiens


Le liquide A magmatique contient le calcium (Ca),. Par ailleurs, on sait que le
pyroxène Ortho n'accepte pas de calcium, cependant, que devient Ca2+ ?

32
Le calcium va correspondre à un liquide magmatique calcique et entre l'espace des deux
courbes, on aura coexistence de CPX + Liquide calcique qui devient :
CPX Fe-Mg (Ca) OPX Fe-Mg + Diopside ou Augite Ca

Domaine de stabilité des Clinopyroxènes et Orthopyroxènes ferro-magnèsiens


Ca
Diopside Hédenbergite

60 CPX
Augite
80 Lacune de miscibilité
Pigeonite OPX
Clinoenstatite Clinoferrosilite
Mg Fe
Pigeonite/Clinohyperstène

Amphiboles :
Les amphiboles forment un groupe tout à fait homologue de celui des pyroxènes, les
4
chaînes simples, de formule (Si2 O6) - étant remplacées en ce cas par des chaînes doubles

(Si4 O11)6-. Les amphiboles sont un faciès prismatique, comme les pyroxènes, mais leurs
clivages font entre eux un angle de 120°.

(001)
(001)
(010)
(110)

D'autre part, il faut souligner qu'à la différence des pyroxènes, les amphiboles
contiennent des ions OH-.. Ce sont des minéraux hydroxylés.
Les amphiboles ont pour formule structurale globale :

Sites XII1 VIII2 VI5 IV8 O22 (OH)2


Eléments Na Ca Fe, Mg, Al Si et Al

33
En tenant compte de tous ces caractères on peut classer les amphiboles en trois
groupes, de la même façon que pour les pyroxènes :
(1) Amphiboles purement ferro-magnésiennes (orthorhombiques),
(2) Amphiboles ferro-magnésiennes et calciques (monocliniques),
(3) Amphiboles sodiques (monocliniques)
On trouve les amphiboles dans les roches éruptives et dans les roches métamorphiques
1. Amphiboles purement ferro-magnésiennes (orthorhombiques)
Les amphiboles de ce groupe sont des homologues des pyroxènes de la série des enstatites-
hyperstènes. L'espèce la plus habituellement rencontrée est l'anthophyllite. Cette dernière a
pour composition : : (Si8 O22) (Fe, Mg)7 (OH)2 L'anthophyllite se présente sous forme de
prismes ou de fibres souples, de couleur brune. Il se rencontre principalement dans les
roches métamorphiques.
2. Amphiboles ferro-magnésiennes et calciques
Ce sont les homologues de la série diopside-hedenbergite. Ils sont représentés par la
série isomorphe Trémolite-Actinote :
Trémolite : (Si8 O22) Ca2, Mg5 (OH)2
Actinote : (Si8 O22) Ca2 (Fe, Mg)5 (OH)2
Dans ces amphiboles, le rapport Ca/Fe+Mg est de 2/5, alors les pyroxènes correspondants, ce
rapport est égal à 1. Les pyroxènes sont donc nettement plus calciques que les amphiboles
homologues. Lorsque le réseau de l'actinote de charge d'Al et de Fe, le minéral ainsi formé est
la hornblende commune (homologue de l'augite) dont la formule structurale est :
(Si6 Al2 O22) Ca4 (Fe, Mg)4 (OH)2
Les trémolites (aiguilles blanches) et actinotes (aiguilles verts) sont des minéraux de
roches métamorphiques. L'hornblende (prismes de teinte sombre, verdâtre) est un minéral de
roches éruptives et métamorphiques.

2. Amphiboles sodiques (monoclinique)


Ces derniers sont caractérisés par des teneurs de Na2O relativement élevées (entre 5 et
10%). Deux espèces ont été définies :
(i) la rièbékite, amphibole riche en Fe de formule structurale (Si8 O22) Na2 Fe4 (OH)2 , en
forme d'aiguilles, d'un noir bleuté, bien visible à l'œil nu, on la trouve essentiellement
dans les roches éruptives.

34
(ii) La glaucophane, il s'agira ici de la glaucophane magnésienne et alumineuse, des roches
métamorphiques, dont la formule structurale est (Si8 O22) Mg3 Na2 Al2 (OH)2. Elle se
présente en prismes trapus, de couleur noire avec des reflets d'un bleu violacé.
Remarque : autres amphiboles
La tschermakite est une amphibole de formule structurale suivante : Ca2 Mg3 Al2 (Si6 Al2 O22)
(OH)2.
L'édénite, dans ce cas, un SiIV est remplacé par un AlIV dans le site tétraèdrique ; ce qui va
déséquilibrer le nombre de charges et fait intervenir le site X :
Na Ca2 Mg5 (Si7 Al O22) (OH)2

Site X
La pargasite, dans ce cas un un SiIV est remplacé par un AlIV dans la tchermakite :
Na Ca2 Mg4 Al (Si6 Al2 O22) (OH)2.
Intérêt des amphiboles
Les amphiboles sont d'excellents indicateurs de pression :
Trémolite Pression peu intense
Pargasite (Hastingsite) Pression moyenne
Tschermakite Pression forte.
Epizone Mésozone Catazone
Trémolite Trémolite très verdâtre Hornblende bleue
Pargasite-Hastingsite)
L'évolution depuis le pôle trémolite vers le pôle Tschermakite indique une forte pression.

AlIV Tschermakite

2
Pargasite

1 Trémolite très verdâtre

Edénite
Trémolite
0.5 1 Na (+K)

35
5. Phyllosilicates (Du grec phyllon = feuille)
4-
Dans ce type de structure, les tétraèdres (Si O4) sont soudés les uns les autres, non
plus par deux, mais par trois de leurs sommets, de façon à constituer un réseau plan à maille
4-
hexagonale, le radical est (Si4 O10) . Chaque feuille a pour formule (Si4 O10) Mg3 neutre.
Les espaces hexagonaux délimités par six tétraèdres voisins permettent l'insertion comme chez
-
les amphiboles, de groupe (OH) .souvent remplacé par F- (fluor) qui, avec les oxygènes des
pointes des tétraèdres, constituent les sommets d'octaèdres où prennent place des cations
divalents ou trivalents comme Al3+ , Fe3+ Fe2+ et Mg2+

Les structures des phylllosilicates correspondent ainsi à des feuillets formés par la
superposition de couches externes constituées de tétraèdres (Te) et de couches d'octaèdres
(Oc) de la manière suivante : le feuillet élémentaire des phyllosilicates ou phyllites est formé
4-
en effet par deux couches externes constituées de (Si O4) ayant tous, leurs pointes tournées
vers l'intérieur du système et par une couche intermédiaire d'octaèdres dont chacun contient un
atome de Mg.
Ce groupe est caractérisé par le fait que la trame s'étant d'une façon infinie dans un plan
(001). Ainsi tous les phyllosilicates cristallisent en minéraux aplatis et tous présentent un
clivage (001). La substitution de Si4+ par Al3+ au centre des tétraèdres introduit des
déséquilibres de charges, compensés par K , et parfois Na chez les micas ; Mg2+ et Fe2+ chez
+

les chlorites, les vermiculites et les montmorillonites.


Architecture des phyllites

36
Les phyllites sont faites d'une trame bidimentionnelle silicaté, à symétrie pseudo-
6-
hexagonale, de formule structurale Si4 O10(OH)2 que complète une couche d'octaèdres de
type brucite, Mg (OH)2, ou de type gibbsite, Al (OH)3. Trois motifs d'association des couches
tétraédriques (Te) et octaédriques (Oc) servent de base dans la construction du feuillet des
phyllites :
(i) le premier : épaisseur=10A ; une couche octaédrique disposée entre deux couches
tétraédriques ; son et sa formule structurale est :
Si4 O10 (OH)2 (M2-3)6+, M =cation bivalent ou trivalent.

(ii) le deuxième : l’épaisseur est de 7A une couche octaédrique superposée à une seule
couche tétraédrique. Sa formule structurale est :
Si4 O10 (OH)2 M12+ (OH)6, M =cation bivalent ou trivalent.
(iii) le troisième : l’épaisseur est de 14A , il correspond au premier motif, sur lequel
vient se placer une couche octaédrique libre. et il répond à la formule structurale suivante :
Si4 O10 (OH)2 (M2-3)6+ Mg3 (OH)6, M =cation bivalent ou trivalent.

Classification des phyllosilicates


a. Famille des talcs
a. Le talc est une phyllite à trois couches : (Si8 O20) Mg6 (OH)4, il se trouve dans les roches
métamorphiques et les formations hydrothermales.
b. La pyrophyllite est une phyllite à trois couches: (Si8 O20) Al4 (OH)4, elle se trouve dans
les roches de faible métamorphisme
b. Famille des micas
Les micas ont le même feuillet structural élémentaire que celui du talc et de la
pyrophyllite, mais en ce cas, dans un tétraèdre sur quatre, le silicium y est remplacé par
l'aluminium. La valence libérée par cette substitution est saturée par un atome de potassium
(K), situé entre les feuillets. Ce sont ces couches potassiques à faible adhérence, qui
correspondent au clivage des micas.

37
Deux types de micas ont été définis :
Micas noir ou biotite :
La biotite a pour formule structurale (Si6 Al2 O20) Mg6 (OH)4 K2 ; nommée aussi
mica magnésien. C'est un minéral des roches éruptives et métamorphiques. A l'œil nu, on
distingue facilement ses lamelles (001) brillantes d'un brun foncé. La biotite se transforme en
chlorite secondaire par altération superficielle, le changement se fait feuillet par feuillet sans
que soit modifiée l'orientation du réseau cristallin.

(001)

Clivages

(010)

Mica blanc ou muscovite :


La muscovite est un phyllosilicate riche en aluminium, de formule
cristallochimique (Si6 Al2 O20) Al4 (OH)4 K2. le minéral est abondant dans les roches
éruptives, métamorphiques, sédimentaires et d'altération superficielle (muscovitisation
secondaire). Lorsque la muscovite devient à peine visible à l'œil nu à invisible on la nomme
séricite.

Tableau résumant la différence entre la biotite et la muscovite

Site Z Y X (OH)
Coordinence IV VI VIII
Biotite Si6 Al2 (Mg Fe)6 K2 (OH)4
Muscovite Si6 Al2 Al4 K2 (OH)4

38
c. Famille des argiles
On réunira dans cette famille tous les silicates hydratés à structure de phyllite ; qui par
chauffage, perdent l'eau adsorbée (interfoliaire) et l'eau de constitution (vide hexagonal) qu'ils
possèdent ; pour, en définitive, se transformer, à une haute température, en matériaux
réfractaires (matériaux résistants, ne fondant qu'à haute température). Les argiles se présentent
en petites particules (500 A de côté) de taille colloïdale, aussi le plus souvent, ils forment des
pâtes plastiques avec l'eau ou adsorbe les matières grasses : on dit alors que ce sont des argiles
smectiques. Leur structure est identifiable par étude aux rayons X (diffractométrie) et

• Formule structurale Si4 O10(OH)26- que complète :


 une couche d'octaèdres de type brucite, Mg (OH)2,
 ou de couche d'octaèdres type gibbsite, Al (OH)3

caractérisée par la superposition de feuillets composés de couches tétraédriques (ct) de


formule (Si4 O10 (OH)2)6- et les couches octaédriques (couche co à base d'octaèdre de brucite
Mg(OH)2 ou de gibbsite Al(OH)3). Les feuillets sont ct-co ou ct-co-ct, et entre eux se placent
divers cations K, Na et Ca. Leur épaisseurs sont, selon les cas, de 7A, 10A, 12A et 14A ; ces
valeurs peuvent varier expérimentalement (gonflement par traitement au glycérol, diminution
par perte d'eau au chauffage) selon des modalités caractérisant certains de ces minéraux
argileux.
Les minéraux argileux sont nombreux et variés, nous citons principalement ici, la
kaolinite, l'illite, les smectites (montmorillonite), la glaucophane, les interstratifiés, la
vermiculite, la chlorite, l'attapulgite et la sépiolite.

39
Présentation schématique des structures des minéraux argileux
Kaolinite ct Illite Montmorillonite
7A 10A 14A
ei co

Les couches tétraédriques (ct) ont pour formule (Si4 O10 (OH)2)6- et les couches octaédriques
(co) sont à base d'octaèdre de brucite Mg(OH)2 ou de gibbsite Al(OH)3 L'espace interfoliaire
(ei) de l'illite contient K, celui de la Montmorillonite contient H2O+Na ou Ca..

•10 A

• Si4 O10 (OH)2 (M2-3)6+, M =cation bivalent ou trivalent.

40
• Si4 O10 (OH)2 M12+ (OH)6, M = cation bivalent ou trivalent.

•14 A

• Sa formule structurale est : Si4 O10 (OH)2 (M2-3)6+ Mg3 (OH)6 , M =cation
bivalent ou trivalent.

Kaolinite
La kaolinite est une phyllite ayant pour formule structurale, ((Si4 O10) Al4 (OH)2)6- et
une architecture à deux couches (l'épaisseur des feuillets est de 7A) : une couche de tétraèdres
contenant du calcium, associée à une deuxième couche d'octaèdres contenant de l'aluminium
(Al). Toutes les valences de Al restant libres sont saturées par des ions OH-. Elle est fréquente

41
dans les couches sédimentaires argileuses résiduelles ou détritiques, provenant de l'altération
des roches acides feldspathiques (ex. granites).
Illite
C'est une phyllite ayant pour formule structurale ((Si4-x Al0-x O10) Al4 Kx (OH)2), et une
architecture à trois couches (l'épaisseur des feuillets est de 110A) : deux couches du silicium
associée à une troisième couche d'octaèdres contenant de l'aluminium (Al). Toutes les
valences de Al restant libres sont saturées par des ions OH-. L'espace interfoliaire (ei) de l'illite
contient K. L'illite peut-être regardée comme une variété de muscovite pauvre en aluminium
et, par suite en potassium. Sa composition peut varier dans d'assez larges limites.
Montmorillonite
C'est une phyllite ayant pour formule structurale, ((Si4 O10) Al2 (OH)2) et une
architecture à trois couches (comme l'illite) mais plus riche en silicium. D'autre part, les
couches moléculaires d'eau y séparent les feuillets les uns des autres : d'où l'épaisseur des
feuillets de 14A. L'espace interfoliaire (ei) de l montmorillonite contient H2O, Na ou Ca. On
remarque que le rapport Si/Al est égale à 1 dans la Kaolinite, à moins de 1.5 dans l'illite et à 2
dans la montmorillonite.
Interstratifiés
Ils sont formés par l'alternance plus ou moins réguliere de feuillets de natures
différentes, ex. : illite-montmorillonite, illite-chlorite, etc.
Chlorite
Elle présente des feuillets de 14A, à trois couches ; les intermédiaires avec les
smectites ou les vermiculites sont des chlorites gonflantes à feuillets d'épaisseurs variables.
Attapulgite et sépiolite
Elles sont des argiles riches en Mg, fibreuses, fréquemment néoformées en milieu
confiné (lagunes, lacs, etc.).
Les minéraux argileux peuvent provenir principalement de l'altération des roches
magmatiques ou métamorphiques, et après transport, donner des argiles détritiques. Ils se
forment aussi dans les bassins de sédimentation (minéraux authigènes ou néoformés).

42
6. Tectosilicates
Ce sont des silicates en charpente, qui réalisent la mise en commun de tous les
oxygènes des tétraèdres. En d'autres termes, chaque oxygène appartient à deux tétraèdres
voisins ; la formule structurale est donc SiO2 (quartz et autres polymorphes de la silice).
Cependant, le groupe des tectosilicates s'enrichit des feldspaths et des feldspathoïdes grâce
aux substitutions de Si4+ par Al3+. Ces substitutions conduisent à un équilibre de charges,
compensé par K+, Na+ ou Ca+. Dans l'albite, un tétraèdre de Si4+ sur quatre est substitué par un
Al3+, et un ion Na+ entre dans la structure, la formule devient Na Al Si3 O8. Dans l'anorthite la
substitution de Si4+ sur quatre est substitué par un Al3+ atteint deux tétraèdres sur quatre, et un
ion Ca+ compense le déséquilibre des charges ; la formule devient Ca Al2 Si2 O8.

1. Famille de Quartz (SiO2)

Cette famille a pour formule structurale (SiO2), caractérisée par la non disponibilité
d'aucune valence. Elle se présente sous diverses variétés polymorphes : quartz, tridymite,
cristobalite, cohésite, stishovite, calcédoine et opale.
a. La quartz, du système hexagonal, se présente en cristaux xénomorphes limpides ou
troublés par des inclusions, à cassures conchoïdales ou en cristaux automorphes
prismatiques et souvent bipyramidés. C'est un minéral très fréquent des roches
magmatiques, métamorphiques et sédimentaires.

43
Minéral Système cristallin Conditions de formation
Tridymite Orthorhombique Haute température, pression moyenne à
faible
cristobalite quadratique Très haute température, pression
moyenne à faible
Coèsite Monoclinique Haute pression, température moyenne à
faible
Stishovite quadratique Très haute pression, température
moyenne à faible

PKbar 80 Stishovite
70
40 Coésite

20
5

4 Sol Liq Sol S+L Liq

3 Q
Trid=Tridymite ; Cris=Cristobalite
2 Q 
Q =Quartz  ; Q  = Quartz 
1 Trid Cris

500 1000 1500 1750 T°C

2. Famille des feldspaths


Les feldspaths sont des tectosilicates du système monoclinique ou triclinique,
chimiquement ce sont des silico-aluminates potassiques, sodiques, ou calciques. Les feldspaths
sont des minéraux essentiels de la plupart des roches magmatiques et de certaines roches
métamorphiques, c'est un élément principal dans la classification et la nomenclature de ces
roches. Ils se présentent en plaquettes ou en prismes, parfois de plusieurs centimètres ;
transparents ou blanchâtre, souvent grisâtres, rarement colorés en rose ou en vert. La famille
des feldspaths montrent deux clivages, des macles simples (macle de carlsbad : orthose) ou
multiples (macles polysynthétiques : plagioclases)

44
a. Feldspaths potassiques
Ils ont une formule structurale globale de type (K, Na) (Si3 Al O8), avec faible proportion
de Na, correspondant à la série microcline-orthose-sanidine, avec un arrangement de plus en
plus désordonné des ions Si et Al dans le réseau cristallin.
Le microcline, triclinique, à structure ordonnée, à macles répétées de l'albite et de péricline
donnant un fin quadrillage. Ce minéral se trouve surtout dans les roches magmatiques grenues
(granites, pegmatite, etc.).
L'orthose, monoclinique, moins ordonné, son pôle pur est K (Si3 Al O8), il est fréquemment
maclé Carlsbad. En forme de gros cristaux centimétriques ("dents de cheval"). C'est un
K (Si3 Al
minéral fréquent des roches magmatiques plutoniques acides O8)
comme les granites, les
granodiorites et les pegmatites.
La sanidine, monoclinique, à la structure la plus désordonnée, en forme de baguettes
limpides ou blanchâtres, souvent maclée carlsbad. Elle se trouve dans les roches magmatiques
effusives et acides de haute température (rhyolite et dans certaines roches métamorphiques.
b. Feldspaths sodi-potassiques
Ils ont une formule structurale globale de type (Na, K) (Si3 Al O8), plus riches en Na que
les feldspaths potassiques. Ils sont intermédiaires entre l'orthose et l'albite. L'anorthose,
constitué en moyenne de 60% d'orthose et de 40% d'albite (Or60-Ab40) est un minéral de haute
température, souvent associé à la sanidine.
Remarque
Il existe une solution solide parfaite depuis les feldspaths sodiques jusqu'aux feldspaths
potassiques mais à haute température uniquement (cas des laves). Par contre, à basse
température, il y a immiscibilité entre les termes extrêmes (feldspaths sodiques et l'albite). Le
milieu qui possède , par exemple, une composition de 60% d'orthose et de 40% d'albite se
consolide en un cristal hétérogène, appelé perthite, avec 60% d'orthose ou de microcline et
40% d'albite.
L'apparition de la série continue haute température (HT) ou de celle basse température
(BT) est fonction de deux facteurs : (i) la température initiale de consolidation et (ii) la vitesse
de refroidissement qui doit être rapide pour que puisse subsister la série HT.

45
c. Feldspaths sodi-calciques (plagioclases)
Du système triclinique, les plagioclases forment une série isomorphe continue de l'albite
sodique (Ab) à l'anorthite calcique (An) :
(Na0-1 Ca0-1) (Si3-2 Al1-2 O8)
Albite Oligoclase Andésine Labrador bytownite Anorthite
Na (Si3 AlO8) Ca (Si2 Al2 O8)
0-10% An 10-30% An 30-50% An 50-70% An 70-90% An 90-100% An

3. Famille des feldspathoïdes : tectosilicates


Les feldspathoïdes sont des tectosilicates voisins des feldspaths, mais avec un taux de
substitution plus élevé, ce qui leur donne un caractère plus alumineux, plus alcalins et moins
siliceux que les feldspaths. Dans ces conditions, la coexistence du quartz et des feldspathoïdes
n'est pas possible.
Néphéline : Na3K (Si Al O4), du système hexagonal, en prisme ou en grain, incolore à
grisâtre ; où la substitution atteint un tétraèdre sur deux au lieu de un pour quatre dans les
feldspaths alcalins. C'est un minéral commun des roches sous-saturées en silice, comme les
syénites néphéliniques, et les laves phonolites ou basanites.
Leucite K (Si2 Al O6) , du système pseudocubique, Al3+ est en position
tétracoordonnée et se trouve substituée à Si4+ dans un tétraèdre sur trois. On la trouve
seulement dans des laves riches en potassium (phonolites, téphrites)
Feldspaths bleus, cubiques qui comportent, en plus des éléments de la néphéline du
sodium et du chlore, il s'agit de :
- la noséane, (Na2 SO4) Si Al O4 6 où s'ajoute des ions sulfates et du sodium ;
- la haüyne, (Na, Ca)4-8 (SO4)1-2 Si Al O4 6 avec des ions sulfates, du sodium et du
calcium ; - la lazurite, (Na, Ca)4-8 (S, SO4)1-2 Si Al O4 6 avec des ions sulfates, du
sodium, du calcium et du soufre ;
- La sodalite, (Na8 Cl2) Si Al O4 6 où s'ajoute des ions chlore et du sodium.
4. Famille des zéolites
Les zéolites possèdent, dans leur formule structurale, de large canaux qui contiennent
des molécules d'eau lâchement liées. Cette eau peut-être perdue, par chauffage inférieur à
200°C, ou reprise, sans que le minéral soit détruit. De plus, l'eau expulsée peut être remplacée

46
par différents composés chimiques (H2S, CCl4, Hg, gaz rares, etc.) et ces échanges sont
également réversibles. Les zéolites peuvent échanger facilement leurs cations :
Ca2+ 2 Na+ ou (Si, Na) (Al, Ca), ce qui est à l'origine de très nombreuses
variétés :
* Zéolites fibreuses type natrolite Na2 (Si3 Al O10) 2H2O ;
* Zéolites lamellaires type heulandite (Ca, Na2)2 (Si7, Al2 O18) 6 H2O ;
* Zéolites orthorhombique type laumonite Ca (Si4, Al2 O12) 4 H2O
* Zéolites cubique type analcime Na (Si2, Al O6) H2O

5. Composition des feldspaths

K (Si3 Al O8) K (Si3 Al O8)


a b

Sanidine Feldspaths
potassiques

1000°C 650°C

Anorthose

Na (Si3 AlO8) Ca (Si2 Al2 O8) Na (Si3 AlO8) Ca (Si2 Al2 O8)

Plagioclases Plagioclases

Aux températures élevées, supérieures à celles du solvus (1000°C), existent des


solutions solides entres le pôle sodique et le pôle potassique pour toutes les compositions (a).
Cette continuité est rompue aux températures inférieures à 660°C (b).
Remarque : Solvus c’est la limite qui sépare en phase solide le domaine où les minéraux
forment une solution solide de celui où ils sont distincts.
Cristaux de la solution solide AB (perthite) Cristaux A (orthose) et cristaux B (albite)

47
3. Rôle des minéraux silicatés dans la classification des
roches magmatiques
L’absence ou la présence de minéraux primaires détermine :
1. les divisions
- les roches sursaturées (ou hypersiliceuses ou encore acides) : SiO2 > 65%,
- les roches saturées (ou intermédiaires) : la teneur en SiO2 est comprise entre 52% et
65%,
- les roches sous-saturées (ou basiques) : la teneur en SiO2 est comprise entre 45% et
52%,
- les roches ultrabasiques (ou hyposiliceuses) : SiO2 > 45%.
2. les familles
- les roches à FK-Na (feldspath alcalin) sont dites alcalines
- les roches à FK-Na (feldspath alcalin) et plagioclases sont dites calco-alcalines
- les roches à plagioclases sont dites calco-sodiques
Il existe, par ailleurs, des roches dépourvues de feldspaths mais renferment des
feldspathoïdes (ou foïdes)
3. les groupes
- groupe leucocrate : de 0 à 35 %
- groupe mésocrate : de 35 à 65 %,
- groupe mélanocrate : plus de 65 %.

Remarque
Mode : C'est la composition minéralogique effective d'une roche magmatique
obtenue à partir du comptage des minéraux sur lames minces et sous microscope
photonique.
Norme : C'est la composition minéralogique théorique qu'aurait acquis la roche, si
elle avait complètement cristallisé. Elle est calculée en utilisant l'analyse géochimique de la
roche.

48
B. Les minéraux non silicatés

Les minéraux non silicatés sont moins représentés que les minéraux silicatés, cependant, ils
sont aussi importants car parfois, ils réalisent des concentrations d'éléments dont certaines ont
une importance économique essentielle. L'habitude est de les classer en fonction de leur
composition en :
* Eléments natifs,
* Halogénures,
* Sulfures et sulfosels,
* Carbonates,
* Sulfates,
* Tungstates,
 Phosphates.

1. Eléments natifs
Ils sont caractérisés par la présence d'un seul atome dans la composition chimique, ce
qui donne des gisements économiquement intéressants comme :
l'Or et la Platine, métaux précieux, cubique et inaltérables. L'or se trouve dans les
filons de quartz, certaines diorites et dans les granites. La platine est connue dans les
péridotites, et les concentrations nouvelles dans les roches sédimentaires.
Le cuivre et le fer natifs se trouvent dans les basaltes dont la présence suppose un
milieu réducteur lié à une pression de CO2 élevée et à l'existence de méthane.
L'argent peut être aussi trouvé à l'état natif.

2. Halogénures
Ils sont constitués d'un seul élément chimique associé à Na, K, F, ou Cl :
 Les chlorures, caractérisés par des fortes concentrations d'alcalins Na et K, souvent associé
à Mg et sont, à ce titre, recherchés et exploités. Ils sont associés à d'autres composés, en
particulier des sulfates dans les évaporites formées à partir de solutions concentrées par
évaporation en milieu marin ou continental. Le plus commun d'entre eux la halite ou sel
gemme (Na Cl), cubique. La sylvite (K CL), moins connue que la halite.

49
 Parmi les fluorures :, la seule espèce commune est la fluorine ou fluorite (Ca F2), cubique,
en cristaux en cubes simples ou maclés constituant des masses clivables, certaines faces
cristallographiques montrent des stries. La fluorine se trouve dans les granites, les syénites
alcalins, les roches sédimentaires détritiques ou volcano-détritiques.

4. Sulfures et sulfosels
Ils constituent un immense groupe de "minéraux minerais" qui concentrent un grand nombre
d'éléments métalliques utiles sur le plan économique.
** La pyrite (Fe S2), cubique, à macles fréquentes, se trouve dans les filons mais aussi dans les
roches magmatiques acides ou basiques métamorphiques et sédimentaires.
** La chalcopyrite (Cu Fe S2), quadratique, source principale de cuivre. On la trouve dans les
granites calco-alcalins et les roches sédimentaires.
** La galène (Pb S), cubique, source de plomb. Elle se trouve liée au quartz, à la barytine, à la
fluorite ; dans les roches sédimentaires calcaires ou siliceuses.
** La blende (Zn S), cubique, elle se trouve associée à la galène et à la chalcopyrite, soit en
filons, soit en imprégnations de roches sédimentaires.
** La molybdénite (Mo S2), hexagonale, elle se trouve associée aux plutons granitiques.
** Le mispickel (Fe As S), orthorhombique, il se trouve disséminé dans les roches
métamorphiques, sédimentaires et magmatiques.
Remarque : On trouve souvent la pyrite (P) associée à la galène (G), à la blende (B) et
à la chalcopyrite (C) dans des gisements dites BPGC.

4. Carbonates : Ca CO3,
 Calcite rhomboédrique (densité = 2.71),
 aragonite orthorhombique et souvent fibreuse. (densité = 2.94).
L'examen de diagramme PT situant le domaine de stabilité des deux minéraux montre
que l'aragonite, plus dense que la calcite, est stable à des pressions élevées et qu'elle
se trouve dans les conditions ordinaires en dehors de son domaine. On trouve les carbonates
dans les roches calcaires sédimentaires et métamorphiques, dans les filons, les cavités de
laves, et dans les roches magmatiques.

50
P. Kbars
10
Aragonite
Domaine de stabilité de l'aragonite et de la calcite

5 Calcite

0
0 200 400 600 800 T°C

* la dolomite Ca Mg (CO3)2 , rhomboédrique,


* la magnésite Mg (CO3) , rhomboédrique,
* la sidérite Fe(CO3) , rhomboédrique,
* la smithsonite Zn(CO3) , rhomboédrique,
* la strontianite Sr(CO3) , orthorhombique,
* la cérusite Pb(CO3) , orthorhombique,
* la malachite verte Cu2 (OH)2(CO3) , orthorhombique,
* l'azurite bleue Cu3 (OH)2 (CO3)2. , orthorhombique.

5. Sulfates
Trois espèces de sulfates sont communes :
* le gypse Ca SO4 2H2O , se présente parfois en beaux cristaux transparents allongés
et fibreux ou maclés en fer de lance ou en queue d'hirondelle, ou encore en rose de sable.
L'argile à la caractéristique de s'agréger en masses polycristallines à grains plus ou moins
grossier dans la "pierre à plâtre" et très fin dans l'albâtre. Chauffé, le gypse perd son eau en
deux paliers, l'un vers 60°C, l'autre vers 100°C. Les deux formes obtenues, Ca SO4 0.5 H2O et
Ca SO4 sont facilement réhydratables et constituent le plâtre qui fait pâte avec l'eau. Le plâtre
est obtenu par chauffage du gypse au-dessous de 200°C de cette température,
* l'anhydrite Ca SO4 , elle se forme par chauffage du gypse au-delà de 200°C. Elle est non
réhydratable et donc non propre à l'utilisation.

51
H2O/CaSO4 mol

2.0

1.5

1.0

0.5

0
0 50 100 150
Température en °C
Déshydratation du gypse à pression atmosphérique
(d'après Water et al.)

6. Tungstates
Ils sont à base de tungstène (WO4), et sont de deux types :
* la wolframite (Fe Mn) WO4 , noire lorsqu'elle est ferreuse, brune quand le
manganèse domine ;
* la scheelite Ca WO4 , blanche ou jaune, très vivement fluorescente aux U.V.
(visible surtout la nuit avec la lampe de Wood)
Ces deux métaux se trouvent dans les roches carbonatées métamorphiques au contact
des granites, dans les filons de quartz ou les pegmatites à wolframite, dans les granites à
muscovite et les greisens.

7. Phosphates
Les minéraux de phosphate sont caractérisés par le radical (PO4)3-. Parmi les
nombreuses espèces, toutes hexagonales nous citons :
* l'apatite Ca5 (PO4)3 (OH, F, Cl), Elle existe comme minéral accessoire, dans presque
toutes les roches magmatiques et métamorphiques ;

52
* la vivianite bleue Fe3 (PO4)2 8H2O, elle se trouve dans les filons quartzeux
métallifères,
* la monazite (Ce, La, Th) PO4,
* la turquoise bleue Cu Al6 (PO4)4 (OH)8 2H2O
* l'amblygonite Li Al (PO4) (OH, F).
L'amblygonite la monazite et la turquoise bleue se trouvent principalement dans les
pegmatites et dans les greisens à topaze et micas lithinifères.
Formation des phosphates
Les phosphates dérivent de l'apatite des roches magmatiques et métamorphiques, mise
en solution dans la mer et fixée par des végétaux et des animaux. A leur mort, de nouvelles
solutions de phosphates sont formées, et elles peuvent précipiter directement, soit plus souvent
épigéniser tout ou en partie des sédiments. Les roches phosphatées se forment sur la plate-
forme continentale, ou à son bord (entre 50 et 200 m). Les phosphates se présentent dans les
roches phosphatées soit (i) en grains de quelques millimètres, arrondis ou non, de teinte brun
claire à jaune ; soit (ii) en débris épigénisés (os, écailles de poisson, coprolites…) ; soit (iii) en
plages finement cristallines, cimentant des éléments variés ; soit enfin (iv) en nodules
concrétionnés de 1 à 5 cm, jaunes ou parfois noirs.

53
Travaux dirigés
DETERMINATION DE LA FORMULE
STRUCTURALE D’UN MINERAL

1. Transformer les pour-cent pondéraux (%) en proportions molaires en les divisant par
les masses molaires des oxydes correspondants (voire liste 1).
2. Ces proportions molaires d’oxydes sont converties en proportions molaires
d’oxygène. La formule de l’oxyde indique le facteur de cette conversion : à x moles de SiO2,
correspond 2x d’O, à y moles Na2O, correspond y moles d’O, à z moles d’Al2O3, correspond
3z d’O, etc .
Dans l’exemple traité dans le tableau ci-dessous :
0.960 SiO2 1.920 oxygènes
0.108 Na2O 0.108 oxygènes
0.264 Al2O3 0.782 oxygènes
0.156 CaO 0.156 oxygènes
3. La somme des proportions d’oxygènes est amenée au nombre d’oxygènes du minéral
(ici 8), ce qui implique de calculer le coefficient multiplicateur qui amène cette somme (2.977)
à ce nombre. Elle doit être multipliée par 2.687 pour atteindre 8.
4. On ramène les proportions d’oxygène sur cette base de 8 oxygènes en les multipliant
par le coefficient ci-dessus (2.687),
5. On utilise ces nouvelles proportions(4) d’oxygènes pour calculer les proportions cationiques
correspondantes. La formule des oxydes permet d’établir la correspondance. Dans SiO2, il y a
deux fois moins de Si que d’O, dans Al2O3, le nombre d’Al est de 2/3 que celui de l’O, etc.
Dans l’exemple traité,
5.18(O) dans (SiO2) 2.59 Si,
0.29(O) dans (Na2O) 0.58 Na,
2.1(O) dans (Al2O3) 1.41 Al,
0.42(O) dans CaO 0.42 Ca.
6. On peut écrire la formule moléculaire de ce plagioclase :
Ca0.42 Na0.58 Al1.41 Si2.59 O8 soit An42
Dans les autres silicates, il est fréquent que l’Al se distribue entre des sites
tétraédriques, en complétant le Si disponible, et des sites octaédriques. On sature donc d’abord

54
les sites tétraédriques par tout le Si disponible et ensuite, si nécessaire, on le complète par de
l’Al (Fe3+ pouvant jouer le rôle d’Al en cas de déficit de cet élément).
Cette méthode simple permet de calculer toutes les formules des silicates à partir d’une
analyse chimique. Les formules obtenues sont électriquement neutres.

Minéral Nombre d’oxygènes


Péridots (Fe Mg)2 SiO4 4
Cordièrite (Fe,Mg)2 Al3 (Si5 Al O18) 18
Pyroxènes (M M’)2+ (SiO3)2 6
Amphiboles (X2-3 Y5) ((Si Al)4 O11)2 (OH)2 23 sans H2O
24 avec H2O
Phyllosilicates (Cations) ((Si Al)4 O10)(OH)2 11 sans H2O
12 avec H2O
Plagioclases (Na Ca)(Si3-2 Al1-2 O8) 8

Exemple de calcule de formule structurale de feldspaths :

(4) Facteur
de (5) (6)Proportion (8)
(3)
(2) % en conversion Proportion sur N (7) Nombre
(1) Poids Proportion
Oxydes poids en molaire oxygènes : Proportion de
moléculaire moléculaire
d’oxydes proportion d’oxygène : (6)=(5)xN/T ; d’oxygène cations (8)
= (2) :(1)
molaire (3)x(4) ici N=8 =(6)x(7)
d’oxygène
SiO2 60 57.61 0.960 2 1.920 5.18 ½ 2.59 Si
TiO2 79 2 ½
Al2O3 102 26.95 0.264 3 0.782 2.11 2/3 1.41 Al
F2O3 160 3 1
FeO 72 1 1
MnO 72 1 1
MgO 40 1 1
CaO 56 8.75 0.156 1 0.156 0.42 1 0.42Ca
Na2O 62 6.69 0.108 1 0.108 0.29 2 0.58 Na
K2O 94 1 2
P2O5 142 5 2/5
_______
T= 2.966

Formule structurale : Ca 0.42 Na0.58 Al1.41 Si2.59 O8 soit An= 42% et Ab=58%

55
Tableau permettant de calculer la formule structurale des minéraux silicatés
Olivine : 4 oxygènes
(4) Facteur
de (5)
(3) (6)Proporti (8) Nombre
(2) % en conversion Proportion (7)
(1) Poids Proportion on sur N de
Oxydes poids en molaire Proportion
moléculaire moléculaire oxygènes : cations (8)=
d’oxydes proportion d’oxygène : d’oxygène
= (2) :(1) (6)=(5)x4/T (6)x(7)
molaire (3)x(4)
d’oxygène
SiO2 60 41.40 0.690 2 1.380 1.96 1/2 0.98Si
TiO2 79 2 1/2
Al2O3 102 0.70 0.007 3 0.021 0.03 2/3 0.02Al
F2O3 160 3 2/3
FeO 72 3.82 0.053 1 0.053 0.07 1 0.07Fe
MnO 72 0.53 0.007 1 0.007 0.01 1 0.01Mn
MgO 40 54.37 1.359 1 1.359 1.93 1 1.93Mg
CaO 56 1 1
Na2O 62 1 2
K2O 94 1 2
P2O5 142 5 2/5
_______
T= 2.820

Tableau permettant de calculer la formule structurale des minéraux silicatés


(4) Facteur
de (5) (6)Proporti
(3) (8) Nombre
(2) % en conversion Proportion on sur N (7)
(1) Poids Proportion de
Oxydes poids en molaire oxygènes : Proportion
moléculaire moléculaire cations (8)=
d’oxydes proportion d’oxygène : (6)=(5)xN/ d’oxygène
= (2) :(1) (6)x(7)
molaire (3)x(4) T
d’oxygène
SiO2 60 64.50 2 1/2
TiO2 79 2 1/2
Al2O3 102 18.55 3 2/3
F2O3 160 0.15 3 2/3
FeO 72 1 1
MnO 72 1 1
MgO 40 1 1
CaO 56 1 1
Na2O 62 0.55 1 2
K2O 94 16.10 1 2
P2O5 142 5 2/5
_______
Total (T)

……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………

56
(1) (2) (3) = (4) (5) (6) (7) (8)

Facteur de Proportion Proportion


Poids Proportion Nombre de
Oxydes conversion molaire sur N
moléculaire % en poids moléculaire cations
en d’oxygène oxygènes : Proportion
d’oxydes
proportion d’oxygène
Analyse
(2) : (1) molaire (3) x (4) (5) x N / T (6) x (7)
d’oxygène
SiO2 60 35,49 0,591 2 1,182 7,359 1/2 3,679
TiO2 79 1,16 0,015 2 0,03 0,186 1/2 0,093…
Al2O3 102 16,16 0,158 3 0,474 2,951 2/3 1,967
F2O3 160 3 ……… 2/3
FeO 72 3;61 0,035 1 0,035 0,218… 1 0,218
MnO 72 1 ……… 1 ………
MgO 40 1 ……… 1 ………
CaO 56 36,87 0,658 1 0,658 4,097… 1 4,097
Na2O 62 1 ……… ……… 2 ………
K2O 94 1 ………. ……… 2 ………
P2O5 142 5 _______ ……… 2/5 …
2,379 ………
………
…..
X32+Y23+[SiO44-]3
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
(4) Facteur
de (5) (6)Proporti
(3) (8) Nombre
(2) % en conversion Proportion on sur N (7)
(1) Poids Proportion de
Oxydes poids en molaire oxygènes : Proportion
moléculaire moléculaire cations (8)=
d’oxydes proportion d’oxygène : (6)=(5)xN/ d’oxygène
= (2) :(1) (6)x(7)
molaire (3)x(4) T
d’oxygène
SiO2 60 2 1/2
TiO2 79 2 1/2
Al2O3 102 3 2/3
F2O3 160 3 2/3
FeO 72 1 1
MnO 72 1 1
MgO 40 1 1
CaO 56 1 1
Na2O 62 1 2
K2O 94 1 2
P2O5 142 5 2/5
_______
Total (T)

57
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………

(4) Facteur
de (5) (6)Proporti
(3) (8) Nombre
(2) % en conversion Proportion on sur N (7)
(1) Poids Proportion de
Oxydes poids en molaire oxygènes : Proportion
moléculaire moléculaire cations (8)=
d’oxydes proportion d’oxygène : (6)=(5)xN/ d’oxygène
= (2) :(1) (6)x(7)
molaire (3)x(4) T
d’oxygène
SiO2 60 2 1/2
TiO2 79 2 1/2
Al2O3 102 3 2/3
F2O3 160 3 2/3
FeO 72 1 1
MnO 72 1 1
MgO 40 1 1
CaO 56 1 1
Na2O 62 1 2
K2O 94 1 2
P2O5 142 5 2/5
_______
Total (T)

……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………….

58
Exercices (TD)
Sachant que le groupe des péridots (ou olivines : sl ; cations de liaison Fe ou Mg) est
constitué principalement de :

0% 10 % 90% 100%

Fayalite Olivines (ss) Forstérite


(SiO4) Fe2 (SiO4) (Fe, Mg) (SiO4) Mg2

(i). Calculer la formule structurale des minéraux A et B du groupe des péridots :


Minéral A
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
Oxydes Poids % en poids Proportion Facteur de Proportion Proportion Proportion Nombre
moléculaire d’oxydes moléculaire conversion molaire sur N d’oxygène de
= (2) :(1) en d’oxygène : oxygènes : cations (8)
proportion (3)x(4) (6)=(5)xN/T =(6)x(7)
molaire
d’oxygène
SiO2 60 42.07 ………… 2 ………… …………… ½ ………
TiO2 79 0.00 ………… 2 ………… …………… ½ ………
Al2O3 102 0.00 ………… 3 ………… …………… 2/3 ………
Fe2O3 160 0.00 ………… 3 ………… …………… 2/3 ………
FeO 72 4.43 ………… 1 ………… …………… 1 ………
MnO 72 0.23 ………… 1 ………… …………… 1 ………
MgO 40 54.06 ………… 1 ………… …………… 1 ………
CaO 56 0.00 ………… 1 ………… …………… 1 ………
Na2O 62 0.00 ………… 1 ………… …………… 2 ………
K2O 94 0.00 ………… 1 ………… …………… 2 ………
P2O5 142 0.00 ………… 5 ………… …………… 2/5 ………
_______
T= ……

**Formule structurale
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
**Les teneurs en forstérite et en fayalite:
……………………………………………………………………………………………………
……………………..……………………………………………………………………………
**Le nom du minéral
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………

59
Minéral B
(1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
Oxydes Poids % en poids Proportion Facteur de Proportion Proportion Proportion Nombre
moléculaire d’oxydes moléculaire conversion molaire sur N d’oxygène de
= (2) :(1) en d’oxygène : oxygènes : cations (8)
proportion (3)x(4) (6)=(5)xN/T =(6)x(7)
molaire
d’oxygène
SiO2 60 30.56 ………… 2 ………… …………… ½ ………
TiO2 79 0.00 ………… 2 ………… …………… ½ ………
Al2O3 102 0.00 ………… 3 ………… …………… 2/3 ………
Fe2O3 160 0.00 ………… 3 ………… …………… 2/3 ………
FeO 72 61.81 ………… 1 ………… …………… 1 ………
MnO 72 3.43 ………… 1 ………… …………… 1 ………
MgO 40 3.47 ………… 1 ………… …………… 1 ………
CaO 56 1.13 ………… 1 ………… …………… 1 ………
Na2O 62 0.00 ………… 1 ………… …………… 2 ………
K2O 94 0.00 ………… 1 ………… …………… 2 ………
P2O5 142 0.00 ………… 5 ………… …………… 2/5 ………
_______
T= ……

**Formule structurale
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
**Les teneurs en forstérite et en fayalite:
……………………………………………………………………………………………………
……………………..……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………
**Le nom du minéral
……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………..

60

Vous aimerez peut-être aussi