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Procédés d’enrichissement des minerais : La

Flottation
Le procédé de flottation : appliqué dans l’industrie minière depuis le XIXème siècle : l’huile
est utilisée comme collecteur pour séparer certains minéraux (ex. sulfite) de la gangue.
Au début du XXème siècle, la flottation a été utilisée dans le traitement des eaux pour
récupérer des corps de densité inférieure à celle de l’eau (ex. huile, fibres de papier).

A partir des années 1960, la flottation : procédé alternatif à la sédimentation dans le


traitement d’eaux potables et d’eaux usées pour traiter des eaux peu turbides, colorées et
concentrées en algues ou acides fulviques.
Actuellement, la flottation est également utilisée de manière intensive pour l’épaississement
des boues.
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Principe de flottation :
La flottation repose sur les propriétés de surface (hydrophobie-hydrophilie) naturelles
ou stimulées au moyen de réactifs spécifiques et des particules du mélange à
décontaminer.
Les réactifs spécifiques sont par exemple:
• les collecteurs qui rendent les surfaces hydrophobes
• les déprimants qui rendent les surfaces hydrophiles
• les activants qui sont utilisés pour améliorer la réponse des solides aux collecteurs
• les moussants qui permettent de stabiliser la mousse formée ou les surfactants. Les
particules sont mélangées à une solution aqueuse contenue dans une cuve ou cellule
de flottation, siège d'un brassage constant.
L'addition simultanée à cette solution d'un réactif (ex: surfactant) et d'une injection
d'air (à des intervalles de temps définis et des débits très précis) sous forme de fines
bulles dans la cellule permet le transport sélectif des particules hydrophobes qui se
fixent sur les bulles d'air suite à des collisions. Celles-ci se rassemblent sous forme
d'une écume surnageant qui peut être alors récoltée mécaniquement ou par simple
débordement. Par contre, les particules présentant des surfaces hydrophiles ne se lient
pas aux bulles d'air et restent en suspension dans la pulpe.
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Lors du processus de flottation on peut définir plusieurs étapes élémentaires :
 Conditionnement des surfaces des solides par des modificateurs de l’adsorption du
collecteur.
 Adsorption du collecteur sur la surface d’un solide déterminé.
 Contact entre les particules solides et les bulles d’air.
 Transport de l’ensemble bulles-particules vers la surface de la pulpe.
 Formation et récupération de l’écume.

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Les types de flottation :
Il existe trois types de flottation :
 Flottation naturelle : la différence de masse volumique est naturellement suffisante pour la séparation.
 Flottation assistée : elle consiste en une insufflation de bulles d'air au sein de la masse liquide pour améliorer la
séparation des particules naturellement flottables.
 Flottation provoquée : dans ce cas la masse volumique de la particule est, au départ, supérieure à celle du liquide.
Elle est artificiellement réduite grâce à des bulles de gaz (l'air en général). En effet certaines particules solides ou
liquides peuvent s'unir à des bulles pour former des attelages " particule-bulle " moins dense que le liquide.

Il y a deux types de flottation assistée suivant la taille des bulles de gaz :


 La flottation mécanique : elle utilise de l'air dispersée avec production de bulles de 0,2 à 2 mm de diamètre (vitesse
ascensionnelle : environ 20 cm. s-1).
 La flottation à l'air dissous (FAD) : elle utilise des bulles d'air très fines ("microbulles") de 40 à 70 microns de
diamètre (vitesse ascensionnelle 100 fois inférieure à celle de la flottation mécanique).
La qualité de la flottation provoquée dépend surtout des interactions physico-chimiques entre les trois phases solide, liquide,
gaz.

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Colonne de flottation :

Dc Le diamètre de la colonne

Hc La hauteur de la colonne

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Principaux minéraux pouvant être séparés par flottation:
Sulfures (suite) Carbonates
Sulfures
Tétrahédrite (Cu, Calcite CaCO3
Galène PbS
Fe)12Sb4S13 Dolomite (Mg, Ca)CO3
Blende ZnS
Pyrite FeS2 Magnésite MgCO3
Marmatite Zn1-xFexS
Pyrrhotite Fe1-xS Malachite Cu2CO3(OH)2
Molybdénite MoS2
Mispickel FeAsS Cérusite PbCO3
Pentlandite Ni1-xFexS
Smithsonite ZnCO3
Chalcocite Cu2S

Covellite CuS Fluorures Sulfates


Chalcopyrite CuFeS2 Fluorine CaF2 Barytine BaSO4
Bornite Cu5FeS4 Tungstates Anglésite PbSO4
Enargite Cu3AsS4 Scheelite CaWO4 Célestine SrSO4

Tennantite (Cu, Fe)12As4S13 Phosphates


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Apatite Ca5(PO4)3(OH, F)
Silicates
Oxydes simples
Zircon ZrSiO4
Magnétite Fe3O4
Wollastonite CaSiO3
Hématite Fe2O3
Silicoaluminates
Cassitérite SnO2
Orthose K(Si3Al)O8
Quartz SiO2
Albite Na(Si3Al)O8
Pyrolusite MnO2
Néphéline Na3KAl4Si4O16
Rutile TiO2
Talc Mg6(Si8O20)(OH)4
Corindon Al2O3
Muscovite K2Al4(Si6Al2O20)(OH, F)4
Baddeleyite ZrO2
Phlogopite K2(Mg, Fe2+)6(Si6Al2O20)
Chromite FeOCr2O3
Biotite K2(Mg, Fe2+)6-4(Fe3+, Al, Ti)0-2 ...
Ilménite FeOTiO2
(Si6-5Al2-3O20)O0-2(OH, F)4-2

Lépidolite K2(Li, Al)5-6[Si6-7Al2-1O20](OH, F)4


A.H.ESSADKI Andalousite Al2O(SiO4) 8

Disthène Al2O(SiO4)
Les collecteurs :
Le collecteur : C’est un agent tensioactif (surfactant), constitué par au moins une chaine
hydrocarbonée et une tête polaire, qui peut comporter un ou plusieurs groupes facilement ionisables.
Son rôle est de rendre hydrophobe la surface du minerai à flotter. Ceci permet aux particules de
s’adhérer et de s’attacher aux bulles d’air plus facilement.

Structure de tensioactif

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Principaux collecteurs :

Exemples de tensioactifs Principales propriétés et applications

Savons (RCOO-) Agents nettoyants (détergents) et agents


Anioniques Carboxylates (RCO2-) moussants
Sulfonates (RSO3-)

Non ioniques Ethoxylatpolyols Emulsifiants mouillants non irritants


alkylpolyglucosides (APG) (produits de soin de la peau)

Amines (R3NH+) Adoucissants textiles émulsionnants,


Cationiques Ammoniums quaternaires (R4N+) bactéricides shampoings
esters d’ammonium quaternaire

Zwitterioniques Bétaïnes phospholipides Moussants détergents peu irritants


(hygiène corporelle)
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Structure de diffèrent type de tensioactif

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Monocaténaire
Bicaténaire

Tricaténaire

simple

double chaine

Géminés

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 Les tensioactifs anioniques : La tête polaire est chargée négativement. Par exemple,
les ions carboxylates ou sulfonâtes. R-COO-R', exemple : Monostéarate de glycérol
 Les tensioactifs cationiques: La tête polaire est chargée positivement. Par exemple,
les amines protonées ou encore les ammoniums quaternaires. Cependant, ce type de
tensioactifs regroupe des molécules toxiques et irritantes, leur utilisation est donc
limitée. R-COO-, X+, exemple : Stéarate de sodium
 Les tensioactifs zwitterioniques ou amphotères: La tête hydrophile porte à la fois
une fonction acide et basique. En fonction du pH du milieu, le tensioactif ne libère pas
le même ion. En milieu basique, ce tensioactif se comporte comme un anion et en
milieu acide comme un cation. C’est le cas des phospholipides (comme les lécithines)
mais aussi des bétaïnes
 Les tensioactifs non ioniques: La tête polaire n’est pas chargée mais elle possède des
groupements polaires susceptibles de créer des liaisons hydrogènes. Par exemple, les
esters de glycol ou encore des éthers d’alcool gras.
R-NH3+, X-, exemple : Sels d'amine

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Balance HLB:
Afin de connaître le caractère plutôt hydrophile ou lipophile d’un tensioactif, on peut se
référer à la balance empirique hydro-lipophile HLB (Hydrophile/Lipophile Balance) mise
au point par Griffin en 1949. Elle permet de classer les tensioactifs selon leur lipophilie et
leur hydrophilie. Ainsi, on attribue à chaque tensioactif un indice HLB, compris entre 0 et
20, traduisant le caractère du tensioactif:
 Si l’indice HLB < 8: alors l'amphiphile est lipophile.
 Si l’indice HLB > 12: alors l'amphiphile est hydrophile. (Plus la valeur est proche de
20, plus la solubilité dans l’eau est grande)
De plus, on utilisera un tensioactif pour une émulsion Huile dans l’eau si HLB > 12 et un
tensioactif pour une émulsion Eau dans l'huile si HLB < 8.

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Remarque:
L’échelle de Davies est obtenue à partir de la formule de Griffin qui permet d’obtenir la
valeur HLB uniquement pour les tensioactifs non ioniques :

Avec Mh la masse moléculaire de la partie hydrophile de la molécule,


Et M la masse moléculaire de la molécule entière.

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La méthode HLB :

C'est une méthode formelle qui repose sur la connaissance empirique sur la stabilité des émulsions

Stabilité des émulsions

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La valeur de HLB étant liée à la solubilité du tensioactif, il est donc possible par une
simple observation de mélange de donner une approximation du HLB.

Observations HLB

Deux phases séparées 1–3

Mélange grossier 3–6

Mélange laiteux peu stable 6–8

Mélange laiteux stable 9 – 10

Mélange opalescent 10 – 13

Mélange transparent > 13

Approximation du HLB par observation d'un mélange


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Rôle de tensioactif en fonction de HLB:

Valeur du HLB Rôle

3à6 Emulsifiants E/H

7à9 Mouillants

<8 Anti moussant

8 à 18 Emulsifiants H/E

13 à 15 Détergents

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15 à 18 Solubilisant 18
Concentration micellaire critique (CMC):
La CMC (pour Concentration Micellaire Critique) correspond à la concentration en tensioactif
dans un milieu à partir de laquelle les micelles se forment de façon spontanée. En dessous de
celle-ci le tensioactif forme une couche en surface du liquide et le reste est dispersé dans la
solution. Une fois la CMC atteinte, la surface devient saturée de tensioactifs et les nouvelles
molécules se regroupent dans la solution en formant les micelles.

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Méthode de mesure de la CMC:
La conductivité d'une solution est directement liée au nombre de charges libres présentes. Ainsi plus
on ajoute de tensioactifs ioniques (charges libres dans la tête hydrophile) plus la conductivité sera
affectée.
Dans le cas idéal, en dessous de la CMC, la conductivité devrait varier linéairement avec la
concentration alors qu'au-dessus elle devrait rester constante (tous les nouveaux ions se retrouvent
sous forme micellaire et la concentration en ions libres reste constante).
La CMC peut être influencée par différents paramètres (longueur de la chaîne
hydrophobe, température, charge de la tête, etc.…), qui sont donc importants à connaître. En effet si
l'un des facteurs est changé, la CMC pourrait être modifiée.

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Relation entre CMC et HLB

Lorsque leur concentration dépasse la concentration micellaire critique (CMC), les


molécules de tensioactif se regroupent en agrégats appelés micelles. Seule leur partie
hydrophile reste en contact avec les molécules d’eau. Ces micelles peuvent piéger et ainsi
solubiliser des substances normalement insolubles dans l’eau.

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Agent moussant :

Agent Moussant : C’est un agent tensioactif dont la constitution rappelle celle du collecteur. Il s’adsorbe à
l’interface liquide-air pour diminuer la tension superficielle à cette interface, et participer à la stabilité des bulles
d’air. En effet, le moussant assure trois fonctions essentielles.

 Créer des interfaces liquide-gaz importantes : En présence du moussant, les bulles sont beaucoup plus petites
(0,5 mm en moyenne). Elles ont une forme très voisine d’une sphère (en raison de la très grande élasticité de
leurs surfaces que leurs confère le tensioactif adsorbé), alors que les bulles, en l’absence de moussant, ont des
formes allongées. La forme des bulles influence sur la vitesse d’ascension des bulles dans les pulpes, qui sont
d’autant plus faible que la forme se rapproche de celle d’une sphère pour un volume donné.

 Faciliter la fixation à l’interface liquide-gaz des particules collectées : Par co-adsorption avec le collecteur.

 Donner une écume minéralisée : (mousse + particules) pseudo stable au-dessus de la cellule.

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Principaux moussants :

Solubilité
Moussants Quantité employée (g/t)
dans l'eau à
20°C(g/l)
1-Alcools aliphatiques
Méthylisobutylcarbinol (MIBC) 30 pour les minerais
CH3CH(CH3)CH2CH(OH)CH3 ou 4 méthyl- 17 sulfurés 125 pour le
2pentanol C6H14O charbon
40 pour les minerais
Acide crésylique ( ou crésol) CH3C6H4OH 1,66
sulfurés
30 pour les minerais
Huile de pin (mélange d'alcools
2,5 sulfurés 130 pour le
terpéniques) C10H17OH
charbon
2-polyéthers hydroxyles
Ether de glycol polypropylènique, 25 pour les minerais
CH3(C3H6O)nOH sulfurés
3-paraffines alkoxy substituées
Triéthoxy 1,1,3-butane(TEB) 30 pour les minerais
8
CH3CH(OC2H5)CH2CH(C2H5)2 sulfurés
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Agent Activant :

Les agents activants sont des sels solubles dans l’eau, utilisés pour favoriser l’activité des
collecteurs. Ils sont introduits lorsque les collecteurs et les moussants ne réussissent pas à
accomplir la flottation efficacement. Ils modifient la nature chimique de la surface minérale de
façon qu’elle puisse devenir hydrophobe après le traitement avec le collecteur.

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Activation par les sulfures :
Les réactions sont du type :

MeCO3 + S 2– ↔MeS + CO3 2–


Où Me: est un métal lourd (Pb, Cu, Zn...). L’activation par le sulfure de sodium Na2S ou
l’hydrogénosulfure de sodium Na, dépend étroitement de l’ionisation de l’hydrogène sulfuré suivant les
équations:

H2 S ↔ H+ + HS– K= 10-7

HS–↔ H+ + S2– K= 2*10-15


Activation par les métaux lourds:
On sait depuis longtemps que les sulfates et nitrates de métaux lourds activent la calcite,
vraisemblablement par adsorption du cation du métal lourd sur les sites négatifs de la calcite si l’on
emploie des acides gras comme collecteur dont la chaîne contient plus de sept atomes de carbone. De
même, les sels d’aluminium employés à faible concentration sont des activants des carbonates.

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La tension superficielle:
Quelques observations :

* Deux plaques de verre entre lesquelles on a déposé un mince film d’eau semblent collées l’une à l’autre. La plaque
inférieure peut supporter une masse de plusieurs centaines de grammes avant de tomber.

* Dans un tube, la surface libre de l'eau forme un ménisque près des bords.

Ces phénomènes observés précédemment sont dus à l’existence de forces existant à la surface
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libre du liquide.
La tension superficielle:

Si on veut créer à la surface libre d’un liquide une ouverture en forme de fente, de longueur L et de largeur Δx
très petite : il faut pour cela exercer en plusieurs points de l’ouverture des forces Ti, qui doivent être des forces
de traction : En effet, le liquide tend à s’opposer à cette opération en développant une force de norme F qui
s’oppose aux forces Ti.

Opposition des forces sur une fente

La norme F de la force est proportionnelle à la longueur L de la fente. On peut donc écrire :

F.L

Le coefficient γ s’appelle tension superficielle et se mesure en N/m.


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La tension superficielle dépend du liquide, du milieu qui surmonte sa surface libre et de la température.
La tension superficielle:
a) Définition:
La tension superficielle est définie comme la force, existant à la surface d’un liquide, due à l’attraction entre les
molécules qui s’opposent à la rupture de la surface. La tension superficielle est la force de traction agissant sur un
élément de surface situé dans un plan tangent à la surface et qui s’oppose à la dilatation de celle-ci. Ce coefficient
est homogène au quotient d’une force par une longueur. La tension superficielle a souvent été exprimée en (dyn ·
cm–1)
(1 dyn.cm–1 = 1 mN. m–1).

Supposons une lame de savon formée dans un fin cadre métallique ABCD dont l’un des côtés CD est mobile

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Une lame liquide étirée
b) Origine des forces de tension superficielle :
 Au sein du liquide : les forces qui s’exercent sur une molécule et qui proviennent des
molécules environnantes se compensent par symétrie.

 Par contre, à la surface : une molécule n’est soumise qu’aux attractions des molécules
situées sous elle : la résultante est donc dirigée vers le bas. La couche superficielle va
donc avoir tendance à s’enfoncer en comprimant le liquide qui réagit pour stabiliser la
surface libre. Cette couche aura, entre autres propriété, une densité légèrement supérieure.
Le liquide atteint alors la surface minimale compatible avec les liaisons intermoléculaires.

 Un équilibre dynamique : L’équilibre en surface n’est que macroscopiquement apparent.


Les molécules sont en agitation perpétuelle et il y a un échange continuel avec le gaz situé
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au-dessus du liquide. Les surfaces se renouvellent ainsi plusieurs milliers de fois par
seconde.
Forces intermoléculaires
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Mesure de la Tension Superficielle:
Il existe différentes méthodes pour mesurer la tension superficielle telle que la plaque de
Wilhelmy, la goutte pendante, l’anneau de Du Noüy, la tige de traction, etc.
 Méthode de la Plaque de Wilhelmy:
Cette Méthode consiste à tirer hors du liquide une plaque (de bonne mouillabilité de
préférences, ex: en platine) et de mesurer la force exercée juste avant que le ménisque ne
se détache.

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 Méthode de la goutte pendante :
C’est une méthode très utilisée dans l'industrie pour mesurer une tension superficielle, dans
ce cas précis, il faut d'abord faire une projection de la goutte d'eau pendante au bout d'une
seringue. Il a fallu trouver une aiguille de seringue non biseautée au bout. Puis rendu compte
qu'il est très difficile d'obtenir une goutte à la limite de la rupture de manière stable.

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Mesure de l’angle de contact

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Méthode du tube capillaire

Phénomène de l'ascension capillaire (Montée capillaire) - Loi de Jurin:

Ascension capillaire d’un liquide dans un tube étroit.

Un liquide mouillant dans un tube de verre étroit (type tube à essai), nous verrons une
interface bombée vers le bas (un ménisque), l'eau remonte le long des parois.

En effet, Lorsqu’un tube capillaire en verre est plongé dans un liquide qui a tendance à adhérer aux
parois (forces d'adhésion liquide-verre > forces de cohésion liquide-liquide), deux phénomènes sont
observés:

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* Les molécules du liquide au voisinage des parois internes du tube sont plus attirées par le verre qu'entre
elles et celles du cœur du liquide, incurvant (courbant) ainsi la surface du liquide dans le tube.
Effectivement, les forces de cohésion entre les molécules du liquide se retrouvent affaiblies et les
molécules qui sont moins proches des parois seront plus sous l'influence de leurs poids d’où cette
courbure.

En se déplaçant vers les parois internes du tube ces molécules créent des espaces entre elles ce qui
provoque une baisse de pression à l'intérieur du tube P1’ > P1. Cela engendre alors une différence de
pression (DP = 2/R). Le liquide monte alors le long des parois intérieures.
L’excès de pression extérieure fait monter le liquide dans le tube jusqu’au point où la pression exercée
par la colonne de liquide annule la différence de pression due à la courbure (i.e. pressions égales pour
une même profondeur).

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La dénivellation de la colonne de liquide est le résultat d’un compromis entre d’une part une force
ascensionnelle Fasc due à la tension de surface qui s'exerce tout le long de la circonférence du tube
et formant un angle q avec ces parois et d’autre part à une force descendante Fdesc liée à la masse
de la colonne d’eau. La force ascensionnelle est donnée par la relation suivante:

Avec C =2.p.r: circonférence du tube

La projection de Fasc sur l'axe de la paroi du tube donne:


Fasc = 2 p r  cos q

La force liée à la pesanteur Fdesc qui s'exerce sur tout le volume de la colonne du liquide s’exprime par une
relation :
Fdesc = m g = r p r2 h g r : masse volumique du liquide

À l’équilibre ces deux forces sont égales et de sens contraire de telle sorte que : Fdesc =
Fasc
2 p r  cos q = r p r2 h g

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Cette relation constitue la loi de JURIN qui dans le cas de l’eau, l’angle de contact q est
nul, de
telle sorte que cos q = 1 et donc,  = (1/2) h r g r

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La méthode de la goutte pendante

Cette méthode de mesure de tension de surface est très ancienne, elle fut mentionnée par TATE
dès 1864. Il s’agit d’une méthode particulièrement simple à mettre en œuvre et tout aussi bien
adaptée à la mesure de la tension superficielle (liquide/vapeur) qu’à celle de la tension interfaciale
(liquide/liquide).
Elle consiste à former lentement une goutte de liquide à l’extrémité d’un tube vertical jusqu’à ce qu’elle se
détache et à mesurer le poids d’une telle goutte.

Montage expérimental et le bilan des forces qui s’exercent sur la goutte avant son détachement
du tube.
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Méthode du Stalagmomètre

Méthode de l’anneau de du Noüy

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Dispositif de l’anneau de Noüy
Méthode de traction d’une lame verticale

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La méthode de la goutte tournante

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•Valeurs de la tension superficielle :
Matériau Température Tension superficielle(mN/m)
Eau 20°C 72,8
Alcanes 20°C 17,5 à 22,5
Benzène 20°C 28,5
Toluène 20°C 28
Alcoolsgras 20°C 22 à 25
Glycol 20°C 46
Glycérine 20°C 63
Sulfure de carbone, 20°C 33
Hydrogène (- 253°C) 2,13
Azote (- 196°C) 8,5
Chlore (- 72°C) 34
Étain (230°C) 523
Plomb (335°C) 450
Mercure (15°C) 480

•Effet de la température sur la tension superficielle


Liquide 0°C 20°C 40°C 60°C 80°C 100°C
Eau 75,64 72,75 69,56 66,18 62,61 58,85
Benzène 31,60 28,90 26,30 23,70 21,30
Toluène 30,74 28,43 26,13 23,81 21,53 19,39
Tétrachlorure de carbone 26,80 24,30 21,90
Méthanol 24,50 22,65 20,90 15,70
Éthanol
A.H.ESSADKI 24,05 22,27 20,60 19,01 42

Acétone 26,21 23,70 21,16 18,60 16,20


Abaissement de tensions interfaciales par adsorption de tensioactifs
Prenons l’exemple d’une goutte d’eau à l’air libre posée sur une surface plane, la tension
superficielle va la forcer à adopter une forme sphérique (traction uniforme sur toute la surface par les
molécules intérieures).
Lorsque des tensioactifs sont introduits dans cette goutte, on observe qu’elle aura tendance à s’étaler.

Goutte après ajout de tensioactif


Goutte avant ajout de tensioactif

Interprétation: les molécules de tensioactifs diminuent la tension de surface d’un milieu.


C’est en fait l’arrangement de ces molécules à la surface (adsorption) qui dérange les
énergies de liaison qui en est responsable.

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Le rôle des agents tensioactifs est d'abaisser la valeur de la tension superficielle des
liquides dans lesquels ils sont ajoutés pour les rendre mouillants, moussants,
détergents, émulsifiants.... Substance qui permet d'éliminer les graisses et autres
salissures à la surface de matériaux.

Variation de tension interfaciale en fonction de concentration

A.H.ESSADKI 44
Thermodynamique de la flottation

Rappel de thermodynamique à l’interface liquide-air


La tension superficielle g est définie comme le travail nécessaire pour accroître l’interface entre deux
fluides d’une unité de surface. Si l’on considère l’accroissement infinitésimal dA, le travail nécessaire dW
s’écrit, pour une transformation réversible :

dW = g dA

A.H.ESSADKI 45
Thermodynamique du mouillage et eau liée
Le contact bulle-particule est le facteur clé contrôlant le procédé de flottation par
écume. L’équation de Young décrit le système solide-liquide-air à partir des tensions
superficielles gSG, gSL, gLG et de l’angle de contact q entre la bulle et le solide:
gSG = gSL + gLG cos q
Avec les indices S, G et L pour solide, liquide et gaz. La variation d’enthalpie libre,
correspondant au remplacement d’une unité d’aire de l’interface solide-liquide par une
unité d’aire de l’interface solide-gaz, est donnée par l’équation de Dupré :
DG = gSG - (gSL + gLG)
Par combinaison de ces équations, il vient :
Liquide
DG = gLG (cos q - 1) LG
Gaz
SG q
SL

La condition du contact entre bulle et particule est donnée parSolide


la relation :
DG = gSG - gLG - gSL < 0
A.H.ESSADKI 46
SG tension superficielle solide-gaz
LG tension superficielle liquide-gaz
SL tension superficielle solide-liquide

A.H.ESSADKI 47
Déprimants et activants
L’adsorption des collecteurs implique une attraction électrostatique de l’ion du collecteur par la
surface de l’oxyde ou du silicate, le pH ou des ions multivalents sont en mesure d’activer ou
de déprimer le minéral. À ces actions, il faut ajouter l’action de réactifs complexants sur les
surfaces ou agissant par dissolution de la surface.

A.H.ESSADKI 48
Flottation

Granulométrie

Densité de la
pulpe

Réactifs

Pression
d’air

A.H.ESSADKI Rôle du pH 49
Flottation ionique
On introduit dans la solution un ion tensioactif (collecteur) pour former avec l’ion à flotter un
complexe soluble ou sous forme de précipité. Ensuite, en faisant passer à travers la solution un
flux de bulles de gaz ascendantes (air, azote...), le composé « ion à flotter collecteur », qui est
hydrophobe, s’adsorbe sur les bulles et remonte à la surface où il est recueilli dans les mousses
sous forme solide.

En flottation ionique, la formation des composés flottables peut résulter d’une association par effet
électrostatique sous forme de paires d’ions, par covalence, ou par ces deux processus conjugués.

A.H.ESSADKI 50
Flottation de précipité

L’ion à séparer est d’abord précipité par un agent de précipitation inorganique ou organique non tensioactif.
Le précipité obtenu est hydrophile et la flottation se fait alors en ajoutant dans la solution
un collecteur. Celui-ci va s’adsorber à la surface du précipité pour le rendre hydrophobe et l’ensemble «
précipité-collecteur » se fixe à la surface des bulles ascendantes qui traversent la solution pour être
entraînées dans les mousses.

Les réactions de précipitation font intervenir le pH pour précipiter des hydroxydes métalliques, ou
l’addition d’une espèce minérale ou organique pour former avec l’ion à séparer un sel insoluble : c’est
ainsi que les ions et U4+ sont respectivement précipités en milieu acide phosphorique par les ions
potassium et par les aminophosphates. Notons que le précipité obtenu est toujours hydrophile et ne peut
donc pas flotter seul. Ces réactions sont caractérisées, sur le plan thermodynamique, par leur produit de
solubilité pKs.

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Paramètres de la flottation ionique et de la flottation de précipité :

* Influence du pH sur les espèces à flotter:

Exemple : A pH = 6,5, le précipité Cu(OH)2 présente une surface chargée positivement et flotte avec un
collecteur anionique. Quand le pH croît, des ions OH- viennent se fixer à la surface de ce précipité et la
flottation nécessite l’addition d’un collecteur cationique.

* Influence du pH sur le collecteur:


Le pH intervient dans la nature ionique du collecteur et influe sur la stabilité de celui-ci. À pH acide, les
collecteurs anioniques peuvent se protoner et perdre ainsi leur caractère ionique ; par contre, à pH basique,
les collecteurs cationiques peuvent s’hydrolyser.
Par ailleurs, les collecteurs, dont les chaînes hydrocarbonées sont de types alkylesters, risquent de perdre
leur caractère tensioactif par hydrolyse.

* Influence du pH sur le type de flottation:

Lorsque le pH se déplace vers les milieux basiques, des hydroxydes métalliques peuvent précipiter. Si la
réaction de précipitation n’est pas totale, la flottation peut être mixte, c’est-à-dire que l’on récupère à la fois,
avec le même collecteur, les espèces restées encore solubles par flottation ionique et celles qui ont déjà
précipité par flottation de précipité. Par contre, si cette réaction est totale, on aura affaire uniquement à la
flottation de précipité.
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* Nature et concentration des espèces ioniques:

La connaissance des propriétés chimiques et électrochimiques des espèces à flotter peut,


généralement, permettre d’orienter le choix du collecteur, dans un premier temps, et, dans un deuxième
temps, de réaliser des séparations sélectives entre éléments.

Le degré d’oxydation de l’espèce que l’on veut flotter peut être déterminant dans la réussite d’une
opération de flottation ionique ou de flottation de précipité. Il affecte plus particulièrement le comportement
du collecteur en solution. Ainsi, en fonction de leur degré d’oxydation, les espèces à séparer vont former
ou non des complexes avec le collecteur utilisé.

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* Force ionique
En flottation ionique, lorsque le composé flottable est formé par paires d’ions, les ions qui portent des charges
de même signe que l’ion à flotter peuvent diminuer l’efficacité du rendement. L’interférence des différents anions
sur la flottation des espèces anioniques à flotter par des collecteurs cationiques croît dans l’ordre suivant :
Cl- < SO42- < PO43- . Elle est donc fonction de la charge de l’anion. Cependant, quand l’affinité du collecteur
pour l’espèce à flotter est très grande, comme dans le cas où le composé est formé par une
réaction chimique de type covalent, l’interférence des autres ions en solution devient moins importante. La force
ionique peut aussi modifier le nombre de charges des complexes que forme l’ion à séparer en solution.

* Bullage
Le fractionnement du débit gazeux en bulles à l’intérieur de la solution constitue un compromis technologique
: il faut en effet que l’interface liquide-gaz soit importante, ce qui se traduit par la
nécessité d’obtenir des bulles suffisamment fines et, si possible, de tailles voisines pour éviter la diffusion des
petites bulles dans les grosses. À l’inverse, les bulles doivent être suffisamment volumineuses pour véhiculer
les espèces flottables.

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