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Le catalyseur d’isomérisation ATIS 2L et leur acidité

III.1. Introduction

Le fait qu’une réaction soit thermodynamiquement favorable n’est pas suffisant pour qu’elle
soit observable. En effet le facteur cinétique est tout aussi important dans l’étude d’une
réaction chimique. Certaines réactions, dont nous verrons plus tard des exemples, ne peuvent
avoir lieu sur une durée raisonnable que si l’on rajoute au mélange réactionnel une espèce
chimique extérieure que l’on appelle catalyseur.
La plupart des procédés de synthèse industriels emploient des catalyseurs, leur utilisation
évite aux entreprises des couts énergétiques trop importants.
Cependant le cout d’une élévation de température est nettement plus élevé, c’est pourquoi le
choix du catalyseur est financièrement plus approprié.

Dans ce chapitre en vas consacrée à une étude bibliographique présentant la catalyse et le


catalyseur en générale et une recherche spécifique sur le catalyseur d’isomérisation ATIS 2L
au niveau de la raffinerie du Skikda.

III.2. La catalyse hétérogène acide

III.2.1. Généralité

Le terme «catalyse», étymologiquement décomposition, dissolution, dénouement, est rentré


dans le langage courant et quelques applications font partie de la vie quotidienne (four à
nettoyage par catalyse, pot d’échappement catalytique,…).
Une transformation est dite catalysée lorsque l’on ajoute à la composition initiale du système,
une molécule qui ne va pas intervenir dans le bilan, mais qui va accélérer la vitesse de la
réaction chimique considérée.
Les réactions catalytiques sont classées en deux grandes catégories suivant la nature du milieu
réactionnel : La catalyse homogène lorsque le catalyseur est soluble dans le milieu, la catalyse
hétérogène le milieu présente deux phases différentes et on peut ranger dans ces 20 catégories
la catalyse enzymatique si importante pour le monde vivant.
Le développement industriel de ces réactions impose de remplacer les catalyseurs solubles,
qui sont difficilement extraits du milieu réactionnel, par des catalyseurs solides qui peuvent
être retirés par simple filtration dans un réacteur fermé ou d’être fixés dans le flux d’un
réacteur ouvert. Cela permet de limiter les quantités de catalyseur utilisées et d’éviter des
étapes de purification des produits.
Les catalyseurs solides acides peuvent présenter une acidité de Bronsted et de Lewis, selon le
type d’acidité, le mécanisme de transformation de l’alcane diffère.

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III.2.2. Acides de Lewis

Un acide de Lewis est une substance qui se comporte comme un accepteur de doublet
électronique.
Les espèces de Lewis très fortement acides sont nombreuses et peuvent être rangées en deux
catégories principales : Les acides oxygénés, comme SO3 et B(OSO3H)3, et les acides
halogénés ou oxyhalogénés, comme SbF5, AsF5, TaF5, et NbF5 et B(OSO3H)3. Divers
méthodes ont été utilisées pour classer l’acidité de ces acides dissous dans un acide fort de
Bronsted, qui est le plus souvent HF ou HFSO 4 : mesure de conductivité ou de solubilité,
potentiomètrie, cryométrie, spectroscopie IR ou Raman et mesure de l’acidité de Hammet H0.
Les anions inorganiques (tels que BF4- , PF6-, SbF6-, CF3SO3-, Al2Cl7-,AlCl4-) ou organiques
sont essentiellement responsables des propriétés physico-chimiques des NAILs, notamment
de l’aptitude à coordiner un centre métallique, et de l’acidité du milieu.
Les NAILs liquides à température ambiante les plus étudiés appartiennent à la catégorie des
chloroaluminates. Les systèmes AlCl3-MCl, ou M est un cation dialkylimidazolium ou
alkylpyridinium par exemple, sont obtenus facilement par réaction d’un chlorure du cation
organique avec le chlorure d’aluminium et sont liquides sur un large domaine de composition.
Les systèmes AlCl3-MCl permettent d’obtenir une large palette de propriétés acido-basiques
de Lewis en jouant sur la stœchiométrie du mélange AlCl 3-MCl, ou AlCl3 est l’acide de Lewis
et Cl- la base de Lewis. A la stœchiométrie 1:1, la neutralisation est complétée et seule
l’espèce anionique AlCl4- est présente. Avec un excès d’anions Cl-, le milieu est basique. En
présence d’un excès de AlCl3, des anions polynucléaires tels que AlCl7- et Al3Cl10- se forment
en quantité d’autant plus grande que l’excès est plus important. L’acidobascité de ces milieux,
qui dépend de la quantité d’AlCl3 libérée par ces espèces polynucléaires, est gouvernée par les
équilibres suivants :

AlCl3 + Cl- (AlCl4)-

AlCl3 + (AlCl4)- (Al2Cl7)-

2(AlCl4)- (Al2Cl7)- + Cl-

AlCl3 + (Al2Cl7)- (Al3Cl10)-

(AlCl4)- + (Al2Cl7) (Al3Cl10)- + Cl-

III.2.3. Acides de Bronsted

Les sites acides de Bronsted sont des sources de protons H +. Le mécanisme commence par la
protonation du réactif RH sur ces sites, qui conduit à la formation d’un ion carbonium, cette

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première étape nécessite une forte acidité, qui est disponible sur les catalyseurs acides solides.
Ils sont rangés en quatre catégories par Olah et al :

 Acides de Bronsted oxygénés : acides perchlorique HClO4 se comporte comme un


acide nettement plus fort que H2SO4, il peut donc être considéré comme un superacide.
Cependant, sont fort caractère oxydant le rendant très instable, il ne peut pas être
utilisé pur dans l’eau, l’acidité de Hammett la plus élevée qui ait été mesurée
(H0= -10.8) correspond à une fraction malaire de 0.42 environ (soit 80 % en masse) et
est supérieure à celle trouvée pour une solution de H 2SO4 de même concentration
malaire (H0 = -7.34), Acide halosulfiriques HSO3Cl est un élément plus électronégatif
renforce le caractère acide donneur de proton. Ainsi l’acide fluorosulfurique HFSO 3,
avec une valeur de H0 = -15, est-il mille fois plus acide que l’acide sulfurique pur. Cet
acide est caractérisé par la réaction d’autoprotolyse :

2 HFSO3 FSO3H2+ + FSO3-

 Acides de Bronsted oxygénés tels que HSO3F, CF3SO3H, C2F5SO3H et l’acide


sulfurique (H2SO4) pur est un acide fort dont l’acidité H 0 de Hammett est comprise
entre -11,9 et -12,0. Comme l’eau, cet acide donne lieu à une réaction
d’autoprotolyse :

2 H2SO4 HSO4 + (H3SO4) +

Ces acides sont combinasses avec divers acides de Lewis comme SO 3, SBF5, TaF5,
NbF5 et B(OSO2CF3)3 ;
 HF et ses combinaisons avec des acides de Lewis fluorés comme BF 3, SbF5, AsF5,
TaF5 et NbF5 ;
 Associations d’acides de Bronsted et de friedel-crafts telles que HCl-ALCl3, HBr-
AlBr3, etc.

III.3. L’alumine Al2O3

III.2.2.1. Les polymorphes de l’alumine

Les alumines représentent un vaste groupe d’oxydes incluant les hydrates d’alumines, les
alumines de transition et l’alumines alpha. Les hydrates d’alumine comprennent les
trihydrates cristallisés, gibbsite, bayérite et norstrandite, et les monohydrates, beohmite et
diaspore. La conversion des hydrates d’alumine en alumines de transition basse température
telles que les alumines ŋ, γ, x, p, englobe des processus complexes.

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L’alumine Al2O3, en plus de sa phase la plus stable Al2O3-α, de structure corindon, mais les
deux principaux supports d’alumines utilisées en catalyse acide sont les alumines de transition
ŋ et surtout γ, que nous appellerons dans la suite Al2O3-ŋ et Al2O3-γ et auxquelles nous
limiterons cette brève présentation. La filiation des alumines est représenté dans le schéma
suivant :

Figure III.1: La filiation des alumines

Les principales caractéristiques des structures des polymorphes de l’alumine sont résumées
dans le tableau suivant :

Tableau III.1: Les caractéristiques des structures des polymorphes de l’alumine

III.2.2.1.1. L’Al2O3-α

La variété naturelle de l’oxyde d’aluminium est le corindon Al2O3-α. Il peut être formé à
haute température (>1200°C) à partir de la beohmite ou de la gibbsite. Dans la structure de
type corindon, les anions O2- forment un réseau hcp dans lequel Al3+ occupe les deux tiers des
sites octaédriques.
Le corindon présent une structure très dense avec une très faible surface spécifique.

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III.2.2.1.2. L’Al2O3-ŋ

L’Al2O3-ŋ est obtenue par calcination, au-dessus de 250 à 300°C, sous air ou se vide, des
trihydrates d’alumine bayérite, ou encore sous vide des trihydrates gibbsite. Le départ des
molécules d’eau lors de la calcination génère une fine microporosité dans les grosses
particules obtenues. La surface spécifique de Al2O3-ŋ varie largement avec la température de
calcination : de 500 à 400 m2/g environ entre 250 et 450°C, de 400 à environ 250 m2/g entre
450 et 550°C.

Le modèle peut comporter cinq catégories différents d’OH, les charges négatives portées par
l’oxygène des OH peuvent être calculées, ce qui donne une indication du caractère acide ou
basique des hydroxyles.

III.2.2.1.3. L’Al2O3-γ

L’Al2O3-γ est généralement obtenue par calcination sous air de beohmite. La beohmite,
souvent décrite comme le monohydrate Al2O3.H2O, couvre en réalité un large continuum de
produit Al2O3.n H2O sans frontières bien définie ou n varie environ de 1 à plus de 2.
Les caractéristiques de l’Al2O3-γ, notamment la forme de ses cristaux et sa surface spécifique,
dépendant donc de la beohmite de départ. Ainsi, la calcination sous air vers 500°C de
pseudoboehmite ou de beohmite microcristalline conduit à une Al2O3-γ très faiblement
organisée de plus de 350 m2/g.
Dans la même condition, la beohmite cristalline se transforme en Al2O3-γ de 200 à 250 m2/g
environ utilisé comme support de catalyseur, en reformage de l’essence lourde notamment.
Les grosses cristaux rhomboédriques de beohmite se décomposent en Al2O3-γ de faible
surface (<100 m2/g à 500°C).

Le modèle proposé initialement par Knozinger et Ratansamy pour L’alumine de type


Al2O3-γ, qui ne comportait que trois types d’OH, a été corrigé et complété par Mohammed
Saad et Al, qui distinguent six catégories différents d’OH [12].

III.2.2.2. La surface acide de l’alumine

La surface des oxydes d’aluminium est caractérisée par des liaisons entre les ions Al 3+ et O2-
et par la présence de groupements hydroxyles OH -, sauf dans le cas d’un traitement thermique
à haute température. Les groupements OH- de surface sont formés par la dissociation des
molécules d’eau adsorbées à la surface de l’oxyde.
Ces groupements hydroxyles de surface vont influer sur les propriétés acido-basiques de
surface de l’oxyde. En effet, selon leur environnement, les groupes hydroxyles peuvent

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acquérir un caractère donneur ou accepteur d’électrons, comme dans le cas des hydroxydes et
oxyhydroxydes.
Les variétés η-Al2O3 et γ-Al2O3 sont largement utilisées en synthèse organique pour leurs
propriétés catalytiques. En effet du point de vue de la catalyse, ces deux alumines possèdent
une faible acidité de Bronsted provenant de groupement hydroxyles isolés en surface et une
déshydroxylation partielle fait apparaître une forte acidité de Lewis au niveau des sites Al3+.
L’acidité de surface de l’alumine a largement été étudiée, notamment par spectrométrie FTIR
en utilisant l’adsorption de molécules sonde.
Des modèles d’acidité de surface ont été proposés par Peri pour γ-Al 2O3 et par Knozinger
pour γ-Al2O3 et η-Al2O3.

Ces modèles s’appuient sur la densité de charge locale qui dépend de l’environnement des
groupements hydroxyles. Ils montrent notamment comment la réaction de déshydroxylation
d’un site fort de Lewis à proximité d’un groupement OH - permet d’augmenter son acidité par
effet inductif. Ces modèles ont été repris plus récemment par Reybaud et al. Du fait de la forte
électronégativité de l’oxygène, les oxydes présentent la particularité de développer une acidité
de surface importante, notamment dans le cas de l’oxyde d’aluminium γ-Al 2O3. Mais la
présence de groupements hydroxyles en surface, vont réduire le caractère acide.

III.2.3.2. Les alumines halogénées (chlorées)

Un moyen d’accroître fortement l’acidité de Bronsted de l’alumine est de fixer à sa surface


des halogènes tels que fluor ou chlore. Dans le cas du chlore, une telle fixation peut se faire
par une attaque chlorhydrique contrôlée selon la réaction suivant :

Bronsted ou Lewis, dépendent du précurseur de chlore utilisé et des conditions choisies pour
la chloration :
- À faible teneur en chlore (<1,5-2 % en poids de Cl), ce qui est le cas des catalyseurs de
reformage, il est probable que seules des espèces aluminiques monochlorées de surface sont
formées. Les autres ligands de l’aluminium sont des oxygènes du réseau du support d’alumine
ou des groupes hydroxyles.
- À très forte teneur en chlore (> 6-7 % en poids de Cl), quasiment tous les OH de surface
sont remplacés par des chlores. Des espèces aluminique gem-dichlorés se forment en grand
nombre. Selon certains auteurs, elles ne seraient obtenues qu’à l’aide de précurseurs chlorés

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dans lesquels l’élément porteur de chlore (CH 2Cl2, CHCl3, CCl4, AlCl2 et AlCl2, par exemple)
est lié au moins deux atomes de chlore. Mais d’autres auteurs ont démontrés que les résultats
similaires peuvent être obtenus avec le gaz chlorhydrique comme agent chlorant.
Dans le cas d’une chloration par le gaz HCl vers 500°C par exemple, il est probable que les
espèces fortement chlorées ne se forment, au cours de la chloration, qu’en arrière d’un front
de réaction ou les derniers oxygènes de surface ont été éliminés sous forme d’eau, cette
dernière s’échappant en passant au-dessus d’une surface qui ne porte au mieux que des
espèces monochlorées. Lorsque la surface est saturée en chlore et ne comporte plus d’OH, il
est nécessaire, si l’on admet que l’acidité responsable de l’activité catalytique est celle de
Bronsted, d’introduire un excès d’HCl sous forme gazeuse pour obtenir les protons
correspondants.
Il est donc probable que les alumines fortement chlorés (>>> 5 % en poids de Cl) les plus
acides présent à leur surface une proportion non négligeable de chlorure d’aluminium AlCl 3
non lié chimiquement, mais seulement déposé sur la surface.

L’espèce précédente le plus fortement chlorée (au moins trois chlores dans la sphère de
coordination de l’alumine) a une acidité de Bronsted très forte, supérieure à celle des
zéolithes et capable d’isomérisé le n-pentane et le n-hexane entre 100 et 200°C [12].

III.3. Catalyseurs d’isomérisation

III.3.1. Les générations de catalyseur d’isomérisation

Les catalyseurs d’isomérisation doivent être intrinsèquement très acides pour promouvoir la
formation et l’isomérisation d’un carbocation.

Il existe quatre générations de catalyseurs se sont succédées depuis 1933 où des chercheurs
ont montré que l’hexane et l’heptane pouvaient être isomérés par le chlorure d’aluminium,
premier né des catalyseurs d’isomérisation [2].

III.3.1.1. La première génération 

Catalyseurs Friedel et Crafts AlCl3, qui présentent une activité très élevée à faible température
(80-100°C). Ces catalyseurs sont cependant difficiles à mettre en œuvre, car ils sont sensibles
aux impuretés dans la charge et générateurs de corrosion.

III.3.1.2. La deuxième génération 

Les catalyseurs bifonctionnels métal/support et essentiellement Pt/alumine, voisins des


catalyseurs de reformage catalytique. Leur mise en œuvre est simple, les problèmes de

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corrosion sont éliminés et les problèmes de sensibilité aux poisons sont moins aigus, ce qui
augmente leur durée de vie. Cependant, ils travaillent à haute température (350 à 550°C), ce
qui entraine une limitation thermodynamique de la conversion par passe.

III.3.1.3. La troisième génération 

Catalyseurs bifonctionnels métal/support voisins des précédents mais développant une acidité
accrue par halogénation (Cl, F) du support constitué généralement d’alumine, ce qui leur
permet de développer une activité élevée à des températures plus proches de celles utilisées
pour les catalyseurs Friedel et Crafts (120 à 160°C). Ces catalyseurs nécessitent un
prétraitement de la charge car ils sont très sensibles aux poisons et en particulier à l’eau.
Ils sont de plus difficiles de mettre en œuvre et générateurs de corrosion. Cette corrosion est
essentiellement due à l’injection de chlore en continu dans la charge lors de la réaction, afin
de maintenir leur activité.

III.3.1.4. La quatrième génération 

Catalyseurs zéolithiques bifonctionnels permettant de travailler à des températures moyennes


(250 à 270°C), mais qui présentent de plus l’avantage d’être très faciles à mettre en œuvre et
d’être résistants aux poisons tels que le soufre et l’eau, ce qui évite le prétraitement de la
charge.
Chacune de ces générations de catalyseurs a fait au cours du temps l’objet de procédés
industriels. Seuls actuellement sont utilisés industriellement les catalyseurs de troisième et
quatrième génération, ce sont eux que nous développons plus loin.

III.3.2. Composition du catalyseur ATIS 2L

La majorité des catalyseurs industriels actuels utilise une phase active à base de platine.
La teneur en platine est inférieure à 1% massique pour des raisons de coût, et le métal doit
posséder une distribution uniforme sur le support tout en affichant une accessibilité maximale.
De plus, l'intimité des sites acides et des sites métalliques doivent être optimale pour
minimiser les trajets de diffusion des intermédiaires réactionnels. ATIS 2L est composé de :

III.3.2.1. Platine déposé

Le platine a une activité déshydrogénante bien supérieure à celle d’autre éléments. Les
catalyseurs commerciaux renferment de 0.3 à 0.7 % de platine, sur catalyseur frais le platine
est sous une forme hautement dispersée (diamètre des grains de l’ordre de 10 A) ; et occupe

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environ 1% de la surface du support. Nous avons déjà insisté sur la nécessité de la balance
convenable entre les deux fonctions pour obtenir les performances optimales.

III.3.2.2. Support « acide »

Une alumine γ de 250 m2/g de surface environ, additionnée d’un composé halogéné ; chlorure
ou fluorure mélangés ou employés seul. L’acidité augmentez avec la quantité d’halogène ;
celle-ci se situe pour le chlorure au-dessous de 1%.
L’incorporation peut être effectuée pendant la préparation ou en cours d’opération ou après la
régénération [9].

III.3.3. Les propriétés du catalyseur ATIS-2L

Tableau III.2: Les propriétés physiques du catalyseur ATIS-2L [7]

Compagnie Axens
Catalyseur ATIS 2L
Etat Oxydé
Forme Cylindrique extrudé
Diamètre (cm) 0.15875
Densité (kg/m3) 750
Volume 59.86
Platine (%pds) 0.25
Cl (%pds) 8-10
Soufre (ppm pds) 0.5
L’eau (ppm pds) 0
Durée de cycle 48
(Mois)

III.3.4. Les Performance du catalyseur ATIS-2L

Tableau III.2: Les performances du catalyseur ATIS-2 L [7]

L’indice d’octane (RON) 89

L’indice d’octane (MON) 86.2

Le rendement d’isomérat C4+ (% 89.2


pds)
Le rendement d’isomérat C5+ (% 84.5
pds)
Rendement d’hydrogène (Nm3/m3) 0

Rendement d’hydrogène (% pds) 0

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Rendement nombre estimation X052031

III.3.5. Les conditions opératoires

Les deux types de catalyseurs étant intrinsèquement différents, notamment du point de vue de
l’acidité, ils sont employés dans des conditions opératoires bien distinctes.
Tableau III.3: Conditions opératoires des catalyseurs Pt sur alumine chlorée et Pt sur zéolithe

Le catalyseur Pt sur alumine chlorée peut être opéré soit en phase gazeuse (H 2/HC>0.5 ;
P=20bar), soit en phase mixte (H2/HC<0.1 ; P=30bar), ces dernières conditions ne nécessitent
pas de compresseur de recyclage sur l’hydrogène conduisent à une meilleure économie de
procédé.
Le catalyseur Pt sur alumine chlorée travaillant à des températures plus faibles, conduit à des
indices d’octane plus élevés d’environ 5 points que le catalyseur zéolithique, en particulier
parce qu’il produit des quantités plus importantes d’isomères à haut indice d’octane, tels que
l’isopentane et le 2, 2,-diméthylbutane [2].

III.3.6. Le mécanisme du catalyseur d’isomérisation

Il y a plusieurs théories sur le mécanisme de la réaction présentées sur la base du type de


catalyseur utilisé ; c’est à dire: soit il s’agit d’un catalyseur à double fonction qui se compose
d’un métal et d’un support, soit son acidité est améliorée par un halogène. Quel que soit le
type de catalyseur utilisé, l’étape intermédiaire est identique, à savoir, la formation d’un ion
carbonium ou carbocation.
L’isomérisation sur un catalyseur à double-fonction dans une atmosphère d’hydrogène est
généralement décrite par le schéma de réaction suivant:

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La fonction métallique du catalyseur, dans ce cas le platine, catalyse la formation d’une


oléfine intermédiaire par une déshydrogénation de la paraffine. Les oléfines sont ensuite
converties en ions carbonium par l’addition d’un proton durant l’adsorption sur la surface
acide du catalyseur.

Le réarrangement du squelette se réalise ensuite:

L’ion carbonium réarrangé est ensuite désorbé comme une iso-oléfine qui ensuite hydrogénée,
par la fonction métallique du catalyseur, en l’iso-paraffine :

Les catalyseurs d’hydro-isomérisation à double fonction qui fonctionnent à très basse


température ont des sites acides plus forts que ceux qui exigent de plus hautes températures.
Dans ce cas, la théorie suppose que l’ion carbonium est formé par abstraction directe d’ion
d’hydrure, à partir de paraffines, par la fonction acide du catalyseur.

Après le réarrangement, l’iso-Pentane est formé et la chaîne est propagée par la génération
d’un nouveau site acide.

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Une autre théorie principale d’initiation et de propagation est celle qui se base sur la théorie
de Friedel et Crafts.
L’isomérisation Friedel et Crafts nécessite la présence de traces d’oléfines ou d’halogénures
d’alkyle comme initiateurs d’ion carbonium avec la réaction par la suite, procédant à travers
la propagation en chaîne.
L’ion initiateur, qui doit être présent seulement en petites quantités, peut être formé par
l’addition de HCl à une oléfine qui est présenté comme impureté dans la paraffine ou est
formée par l’hydrocraquage de la paraffine.

L’initiateur forme ensuite un ion carbonium avec la paraffine devant être isomérisée.

Après le réarrangement du squelette, l’iso-Pentane est formé et la chaîne est propagée par la
génération d’un nouvel ion carbonium normal [5].

III.3.7. Les poisons catalytiques

L’alimentation de l’unité d’isomérisation est séchée et hydrotraité avant d’être en contact avec
le catalyseur d’isomérisation ATIS-2L. Ces opérations éliminent ou réduisent, jusqu’à un
niveau acceptable, les poisons naturellement présents dans les charges.
Cependant, il est possible que des perturbations dans le fonctionnement de l’unité en amont
ou un mauvais fonctionnement puissent entraîner un percement de contaminant. Ce qui suit
traite leur impact sur le procédé.
IL y’a empoisonnement si les impuretés interagissent plus fortement que les réactifs avec la
surface active et cette dernière (interaction) est irréversible.
L’empoisonnement modifie les sites actifs, il peut affecter l’activité ou la sélectivité du
catalyseur.

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Les tableaux 4,5 et 6 indiquent la limite maximum admissible des impuretés pour la charge et
l’appoint d’hydrogène.

Tableau III.4: Tolérances aux impuretés recommandées pour les catalyseurs type alumine
chlorée [2]

Tableau III.5: Niveaux maximum admissible d’impuretés dans l’alimentation [7]

Tableau III.6: Niveaux maximum admissible d’impuretés dans l’hydrogène [7]

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III.3.8.2. Préparation de catalyseur ATIS 2L

Parmi différentes possibilités de préparation, nous décrirons la méthode d’imprégnation d’un


support d’alumine, le soluté de la solution d’imprégnation est constitué par de l’acide
chloroplatinique [PtCl6] H2.
L’imprégnation de l’alumine est effectuée en plongeant le support dans un excès de solution.
Comme l’ion [Pt Cl6]2- est fortement chimisorbé, ou plutôt échangé avec les sites anioniques
OH- en surface de l’alumine, la solution est entièrement épuisée pour les concentrations
employées.
Le platine se trouve entièrement déposé, par échange, sur les pores de l’alumine. On peut
ainsi régler aisément le pourcentage de métal déposé. Il est en général préférable d’éviter le
phénomène d’adsorption sélective qui donnerait une répartition non uniforme du platine,
l’anion s’échangeant par exemple préférentiellement sur les premiers sites rencontrés, c'est-à-
dire sur la périphérie du grain, pour éviter cela, on réalise l’imprégnation en présence d’un
acide dont l’anion intervient en compétition avec l’anion [Pt Cl6]2-, dans le phénomène
d’échange.
On conçoit que cette compétition oblige l’anion [Pt Cl 6]2 à pénétrer au cœur du grain et
permettre ainsi de réaliser une imprégnation macroscopiquement homogène. On utilise en fait
HCl car on réalise aussi, de plus, l’introduction du chlore en surface de l’alumine pour obtenir
l’acidité voulue ; la quantité de chlore introduite par [Pt Cl6]2 sera insuffisante.
Les grains de support sont ensuite séparés de la solution, après séchage à 120°C et calcination
à l’air vers 520°C, on obtient un oxychlorure de platine très bien dispersé sur les parois des
pores du support et qui est responsable de la couleur jaune-orangé palé du catalyseur.

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La réduction à l’état de platine est effectuée à 480°C dans l’unité par l’hydrogène et les
hydrocarbures de la charge, elle donne du platine métallique responsable de la couleur gris
souris du catalyseur à ce stade [9].

III.9. L’acidité de catalyseur ATIS 2L

ATIS 2L est caractérisé par une très forte acidité, cette acidité est nécessaire afin de permettre
la formation d’espèces intermédiaires hautement réactives (AlCl3) qui favorisent les réactions
d’isomérisation.
Les sites acides doivent permettre une isomérisation rapide sans favoriser l'hydrocraquage.
C'est pourquoi les supports à base de silices-alumines ou de zéolites ne sont pas couramment
utilisés en reformage du fait de leur acidité trop importante. L'alumine à l'inverse, ne possède
pas un caractère acide suffisamment marqué. Il est cependant possible d'exalter ses propriétés
acido-basiques à l'aide d'une halogénation du support.
L'ajout de chlore permet d'accroître l'acidité du support mais également d'améliorer la
dispersion des agrégats et de limiter le frittage comme le montre plusieurs études.
Donc l’activité du catalyseur en général est uniquement proportionnelle à la quantité de sites
AlCl3, la formation de ses sites est extrêmement difficile à obtenir pendant la fabrication du
catalyseur.

III.9.1. Pour quoi ATIS 2L perte leur acidité ?

L’élution du chlore est causée par: Une basse concentration de chlore dans la section
réactionnelle pendant l’opération (phénomène de lavage), la présence d’eau dans la charge et

Une forte température.

III.9.1.1. Phénomène de lavage

Le naphta traité entre dans la section réactionnelle traverse les deux réacteurs passer le lit
catalytique se produit une rupture des liaisons faible entre les atomes de chlore et l’alumine
(liaisons physique réversible), entraînant une perte dans les propriétés acide de catalyseur.

III.9.1.2. La présence de l’eau

Les catalyseurs très chlorés réagissent fortement avec l’air et l’humidité et sont définitivement
désactivés s’ils entrent en contact avec l’eau ou l’air, selon le mécanisme suivant :

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Le catalyseur d’isomérisation ATIS 2L et leur acidité

Figure III.2: phénomène de l’élution de chlore [6]

III.9.1.3. La haute température 

La température est la variable principale pour contrôler la qualité du produit. Les catalyseurs
de l’isomérat fonctionnent à une de température comprise entre (110 à 140°C). Le chlorure
d’aluminium AlCl3 non lié chimiquement, mais seulement déposé sur la surface. Lorsque la
température est très élevée dans les réacteurs d’isomérisations, le chlore quitte la sphère de
coordination. En résultant une diminution de l’acidité, c’est pour ça l’opérateur doit toujours
garder la température stable dans les réacteurs.

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