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dernière soit à une caractéristique physicochimique intrinsèque du solide telle que la
conductivité thermique dans le cas des oxydes métalliques ou la distance interatomique
dans le cas des métaux (caractère d) soit à une propriété thermodynamique définissant
l’interaction solide-réactif telle que la chaleur d’adsorption, les propriétés acido-basique et
oxydo-réductrice de surface et tout autres caractéristique pouvant traduire l’interaction
solide réactif. Rappelons, cependant qu’un solide ne peut catalyser une réaction donnée que
s’il est capable de chimisorber les réactifs.
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II- PROPRIETES DES CATALYSEURS
Le catalyseur à utiliser pour réaliser une transformation est un solide complexe,
comportant une phase active et un support. Ses caractéristiques doivent répondre à tout un
ensemble de conditions.
On ajoute souvent au catalyseur des éléments ou des composés promoteurs, qui ont pour
effet d’améliorer son activité, sa sélectivité (chacun étant spécifique à un catalyseur et à une
réaction donnée) ou sa résistance à l’empoisonnement. D’innombrables formul es de
promoteurs ont été proposées.
Les supports des catalyseurs doivent répondre à des exigences physiques d’une part
(texture, résistance mécanique) et chimiques d’autre part, notamment s’ils doivent être
portés à haute température en présence d’air ou de vapeur d’eau lors de la régénération.
Les supports les plus employés sont l’alumine, la silice, le charbon actif, les silico-aluminates,
les oxydes céramiques.
1- Caractéristiques chimiques
1-1- Activité
Elle traduit la vitesse de la réaction en présence du catalyseur.
- Rapportée à la masse du catalyseur : activité spécifique mol/g/s
- Rapportée à l’aire spécifique : activité intrinsèque mol/m2/s.
Industriellement, on estime l’activité du catalyseur par le nombre ou fréquence de rotation
(TON ou TOF). En effet, Comparer des catalyseurs sur la base des activités catalytiques
exprimées par unité de masse ou de volume n’a de sens qu’en catalyse homogène où, en
principe, toutes les molécules de catalyseur sont actives. En catalyse de contact, il est
préférable de rapporter l’activité à la surface accessible de catalyseur ou mieux, au nombre
de sites actifs de ce dernier quand cela est possible. On parle alors de nombre ou de
fréquence de rotation (Turnover Number, TON ou Turnover Frequency, TOF) définis comme
le nombre de mole converti par le nombre de mole de site actif (TON) ou nombre de mole
converti par le nombre de mole de site actif et par unité de temps (TOF). La fréquence de
rotation s’exprime en s -1. Le TON, nombre de rotation, exprime le nombre de cycle
catalytique pour un processus donné alors que le TOF est le nombre de rotation par unité
de temps.
3
nAo et nAt représentent respectivement la quantité en nombre de mol du composé A avant
et après réaction à l’instant t donné.
1-2- Sélectivité
Traduit le pouvoir d’un catalyseur à orienter une réaction. il s’agit des réactions parallèles
et des réactions séquentielles
La sélectivité pour la formation d’un produit p, notée S P, correspond à la fraction de réactif
consommé ayant donné le produit désiré.
On exprime, très généralement la sélectivité dans le cas des réactions parallèles ou
successives.
𝒏𝑨𝒄𝒕
𝑺𝑨𝑪 = 𝟏𝟎𝟎 = 𝟖𝟔
𝒏𝒐 − 𝒏𝒕
Le terme nACt correspond au nombre de mole du réactif (isopropanol) ayant réagit pour
donner l’acétone à l’instant t.
no et nt représentent respectivement la quantité en nombre de mol du réactif (isopropanol)
avant et après réaction à l’instant t donné.
Al2O3
CH2 =CH-CH3 + H2O
1
CH3CH(OH)-CH3
2
CH3 C(O)-CH3 + H2
CeO2
En utilisant l’alumine comme catalyseur , la séléctivité en propène est plus importante que
celle de l’acétone.
1-3- Stabilité
Un catalyseur doit être stable et doit résister aux différents effets dus aux conditions
de la réaction.
2- Caractéristiques physiques
- Surface spécifique
- Porosité
- Aptitude à maintenir une bonne dispersion de la phase active, notamment s’il s’agit de
métaux qui ont une tendance au frittage.
3- Caractéristiques mécaniques
4
Résistance à : L’écrasement, L’attrition et aux variations de pression.
4- Prix de revient
Eviter le plus possible de recourir à des constituants rares et chers ou à des formules
catalytiques dont l’élaboration est longue et complexe. Un dernier critère essentiel est la
dépendance ou l’indépendance vis-à-vis de brevets : l’utilisation d’un catalyseur pour une
application faisant l’objet d’un brevet nécessite une licence.
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CHAPITRE V : P HYSISORPTION ET TEX TURE DES MATERIAUX
La connaissance de la surface spécifique et la porosité présente une grande importance
en physico-chimie, notamment dans les domaines de la catalyse, de l’adsorption et de la
séparation de phases gazeuses ou liquides.
I-SURFACE SPECIFIQUE
1- Définition
L’aire massique notée S, appelée couramment surface spécifique, définit, en général, la
surface totale par unité de masse du produit, qui est accessible aux atomes ou aux
molécules. Cette aire superficielle peut provenir soit de la finesse des particules constituant
la poudre, soit de leur porosité, soit des deux. Notée S, la surface spécifique est une donnée
essentielle de la caractérisation des solides finement divisés et des matériaux poreux. La
surface spécifique est le rapport S = Surface/ masse d’un catalyseur ; S s’exprime en m2g -1. La
surface spécifique des ciments est de l’ordre de 1 m2g-1, celles des alumines de 1 à 300 m2 g-
1
, celles des gels séchés de silice ou d’alumine de 200 à 600 m2 g-1, les charbons actifs
peuvent développer des surfaces spécifiques très élevées (plus de 100 m2/g ).
6
Les irrégularités de surface ou rugosité ont également un effet sur la surface développé
par un matériau solide:
La surface spécifique peut varier selon la taille, la forme, la rugosité et la porosité. Cette
dernière peut influencer fortement la surface développée par un solide. La figure ci-dessous
correspondant à l’image d’un charbon actif obtenu par MEB, montre bien que l’aire
développée par les parois des pores est très importante.
3-1- Principe
Usuellement, on détermine, grâce à l’isotherme d’adsorption, le nombre de moles de gaz
adsorbé par gramme de catalyseur(ou V, le volume gazeux équivalent), pour un ensemble de
pression d’équilibre P inférieur à 1 atm. Le schéma de la figure. 2 illustre simplement le
principe de la mesure de l’aire spécifique . Ainsi, on peut déduire des mesures la quantité
d’azote nm (ou le volume Vm) nécessaire à la formation d’une monocouche ce qui permet,
connaissant la valeur de l’aire occupée par une molécule d’adsorbable σ, en considérant
que le gaz adsorbé a une densité proche de celle du liquide, de calculer la surface
spécifique S par la relation.
𝑛𝑚 𝑁𝐴 𝜍𝑚
𝑆=
𝑚
7
NA: Nombre d’Avogadro ; NA = 6.02 1023
nm : nombre de mole formant la monocouche
m : la surface occupée par une molécule de gaz adsorbée
m : la masse du catalyseur en g
𝑉𝑚 𝑁𝐴 𝜍𝑚
𝑆=
𝑉𝑀 𝑚
VM étant le volume molaire du gaz, supposé parfait, dans les conditions normales de
température et de pression (soit 22. 414 L.mol –1).
8
3.3-Méthode de Langmuir
Expérimentalement, en déterminant la quantité de gaz adsorbés à l’équilibre
thermodynamique, on peut écrire :
𝒃𝑷
𝑽 = 𝑽𝒎
𝟏 + 𝒃𝑷
Cette relation peut également s’exprimer sous la forme :
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
= +
𝑽 𝑽𝒎 𝒃𝑽𝒎 𝑷
𝟏 𝟏
En traçant en fonction de nous pouvons calculer le volume Vm correspondant à la
𝑽 𝑷
formation de la monocouche ainsi que la valeur du coefficient d’adsorption b à partir
respectivement du coefficient directeur de cette droite et de l’ordonnée à l’origine.
La connaissance de Vm permet de calculer la surface spécifique.
L’équation de Langmuir a l’avantage d’être d’une grande simplicité. Elle est cependant
souvent inadaptée pour trois raisons essentielles. D’abord, les surfaces réelles sont
hétérogènes: les sites d’adsorptions ne sont donc pas énergétiquement identiques.
Deuxièmement, cette théorie néglige les interactions entre molécules adsorbées alors que
celles-ci sont du même ordre de grandeur que celles misent en jeu entre la molécule ou
l’atome adsorbé et le substrat. Finalement, cette théorie néglige l’attraction exercée par le
substrat au-delà de la première couche. L’isotherme ne peut donc rendre compte de
l’adsorption multicouche.
9
Cette équation a deux inconnues ( C et V m). L’ordonnée à l’origine de la droite donne 1/CV m
et la pente (C-1)/CVm comme le montre la Figure ci-dessous:
P
V P0 P
Domaine BET
C 1
1 Pente =
CVm
CVm
P/P0
Figure. 3 : Transformée de BET
Exemple
À titre d’exemple d’application de la méthode BET, la Figure.4 présente l’isotherme
d’adsorption de diazote, à 77 K, par un noir de charbon de masse 1 g. L’isotherme
d’adsorption est du type II et laisse penser que l’adsorbant étudié pourrait être un solide
non poreux ou macroporeux. Pour obtenir la surface spécifique de cet adsorbant, il faut
d’abord trouver le domaine de pressions relatives dans lequel l’équation transformée BET
est une droite.
9
8
7
6
n (mmol)
5
4
3
2 (0,0796;0,8263)
1
(0,3038;1,1738)
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
P/P 0
10
𝑃
𝑃0 𝐶 −1 𝑃 1
= +
𝑃 𝑛𝑚 𝐶 𝑃 0 𝑛𝑚 𝐶
𝑛 1−
𝑃0
On observe l’existence d’une droite, dans le domaine des pressions relatives comprises
entre 0,05 et 0,35 : c’est donc dans ce domaine que l’équation transformée BET est vérifiée
comme le montre la figure. 6 suivante :
0,25
y = 1,1883x + 0,01062
0,2
0,15
0,1
0,05
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4
P/P0
on Calcul :
11
𝐴 1
𝐶= + 1 = 117.9 𝑒𝑡 𝑛𝑚 = = 834.6 𝜇𝑚𝑜𝑙.
𝐵 𝐵𝐶
et comme :
𝑛 𝑁𝜍
𝑆= 𝑚 𝐴 𝑚
𝑚
Avec m =1 g, on en déduit :
𝑆 = 834.6 10−6 6,023 × 1023 0,162 × 10–18
𝑺 = 𝟖𝟏. 𝟒 𝒎𝟐 . 𝒈−𝟏
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Figure. 7 : Isotherme d’adsorption
3. 8- Méthode de Kaganer
Cette méthode, qui s’appliquent avantageusement aux corps microporeux, est utilisée dans
𝑃
le domaine de recouvrement inférieur à la monocouche ( 𝑃0 < 0,1). Kaganer suppose une
distribution gaussienne des énergies d’adsorption sur les sites de surface ; d’où une équation
d’adsorption de la forme :
𝑃 2
𝑄𝑎𝑑𝑠 −𝑘 𝑙𝑛 𝑜
𝑃
=𝑒
𝑄𝑚
soit
2
𝑃𝑜
𝑙𝑛𝑄𝑎𝑑𝑠 = −𝑘 𝑙𝑛 + 𝑙𝑛𝑄𝑚
𝑃
Pour les pressions inférieure à 0.1 La représentation de cette équation donne une droite
dont l’ordonné à l’origine conduit à Q m et par la suite à la surface spécifique.
Ce modèle permet de séparer le nombre de moles dans une monocouche, nm, en deux
types de molécules: celles qui sont à l'intérieur des micropores (n m(mic)) et celles qui
participent à la surface externe (nm(ext)). Pour ce faire, le modèle t compare l'isotherme
expérimentale du matériau poreux à celle d'un standard non poreux similaire et bien
caractérisé. Trois standards sont utilisés couramment à cet effet : celui de de Boer, celui
de Halsey et le noir de carbone. À partir de l'isotherme de ces standards non poreux, une
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courbe t est établie. Celle-ci est construite en convertissant le volume d'adsorbat en
l'épaisseur statistique t du film qu'il forme à la surface de l'adsorbant.
L’aire externe d’un solide non poreux se définie par l’étendue de sa surface. Par
extension, on peut inclure dans cette surface externe, l’aire des pores à condition que ces
derniers soient suffisamment larges pour permettre la formation d’une couche
multimoléculaire.
Dans le cas d’un adsorbant non poreux, macroporeux ou mésoporeux, cette surface est celle
qu’on peut atteindre par la méthode BET. Par contre, dans le cas d’un adsorbant contenant
des micropores, il est intéressant de comparer la valeur de l’aire BET calculée (qui est donc
une aire BET équivalente) et l’aire externe, notée S(t), sur laquelle peut se former une
couche multimoléculaire dont l’épaisseur, notée « t » par les Anglo-saxons (t pour thickness),
augmente régulièrement avec la pression relative d’équilibre. Dans ce cas, on aura :
𝑺 𝑩𝑬𝑻 − 𝑺(𝒕) ≠ 𝟎
La différence des deux valeurs d’aire spécifique peut s’interpréter par l’existence d’une
microporosité.
L’avantage du tracé de la courbe t est qu’elle permet de distinguer la surface externe de
la surface interne et de mettre en évidence la présence de microporosité. Si nous ne
sommes pas certains que les solides analysés par adsorption/désorption d’azote à 77K soient
uniquement mésoporeux, le tracé de la courbe t nous permettra de justifier ou non le calcul
de la surface effectué par la théorie BET.
Lippens et De Boer compare, aux mêmes pressions relatives, les volumes adsorbés sur
l’échantillon à examiner aux épaisseurs t des couches adsorbées sur un échantillon de
référence, connu en surface spécifique et de préférence de nature chimique identique
(même chaleur d’adsorption).
Dans cette méthode, l’épaisseur t de la couche multimoléculaire adsorbée, pour chaque
valeur de la pression relative d’équilibre, est calculée à partir du nombre de couches
adsorbées N et de l’épaisseur e d’une couche monomoléculaire :
𝒕 = 𝑵𝒆
2-Hypothèse
Cette théorie se base sur les hypothèses suivantes :
- la couche adsorbée par un gramme d’adsorbant est supposée liquide et occupe donc un
volume :
𝑛 𝑀
𝑉 𝑙 = 𝑎𝑠 𝑙
𝑚 𝜌
- la surface a(t) d’un gramme d’adsorbant, recouverte par la couche adsorbée, d’épaisseur t,
est donc telle que :
𝑉𝑙
𝑆 𝑡 =
𝑡
- chaque couche monomoléculaire a la même épaisseur e :
𝑀 1
𝑒= 𝑙
𝜌 𝑁𝐴 𝜍
16
Dans le cas de l’azote liquide à 77 K,
𝑒 = 0,354 𝑛𝑚
avec 𝑁𝐴 = 6,02210 𝑚𝑜𝑙 , 𝑀 = 28𝑔. 𝑚𝑜𝑙 −1 , 𝜌 𝑙 = 0,809 𝑔. 𝑐𝑚 −3 𝜍 = 0,162 𝑛𝑚2
23 −1
3- Construction du t-plot
La courbe t met en relation la valeur de t ainsi trouvée avec la pression relative
p/po. Ainsi, De Boer propose de retracer la quantité adsorbée issue des isothermes
𝑛𝑎
d’adsorption, obtenues avec des adsorbants inconnus, en fonction de t = 𝑔(𝑡) (Fig.8
𝑚𝑠
). les valeurs de l’épaisseur t de la couche multimoléculaire formée sur un adsorbant non
𝑃
poreux sont obtenues, pour chaque pression relative d’équilibre , à l’aide de la courbe
𝑃0
universelle t ; ces « courbes transformées t » permettent alors de comparer facilement les
épaisseurs de couche adsorbée sur l’adsorbant étudié et sur un adsorbant non poreux.
Isotherme inconnu
Cour
be ‘t’
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4- Isothermes et transformées ’t’ correspondantes
La figure.9 ci-dessous reporte l’allure des courbes transformées obtenues dans trois cas
différents.
- Lorsque l’adsorbant n’est pas poreux (et donc caractérisé par une isotherme d’adsorption
du type II), la courbe transformée t est une droite dans tout le domaine des pressions
relatives. La courbe passerait par l'origine et la pente s permettrait de trouver la surface
externe. Dans ce cas la pente de cette droite est :
𝑛 1
𝑘 = 𝑎𝑠
𝑚 𝑡
or
𝑛𝑎 𝑀 𝑛𝑎 1
𝑉𝑙 = = 𝑆 𝑡 × 𝑡 = 𝑆 𝑡
𝑚𝑠 𝜌 𝑙 𝑚𝑠 𝑘
On en déduit la surface
𝑴
𝑺 𝒕 =𝒌
𝝆𝒍
Dans le cas du diazote adsorbé à 77 K, la surface externe se calcule donc, à partir de la pente
de la droite observée, par la relation :
𝑆 𝑡 = 0,0346 𝑘
−1 −1
Avec k en 𝜇𝑚𝑜𝑙. 𝑔 . 𝑛𝑚
- Lorsque l’adsorbant est mésoporeux (et donc caractérisé par une isotherme d’adsorption
du type IV), la courbe transformée t est une droite tant qu’il n’y a pas eu de condensation
capillaire ; à partir d’une certaine valeur de la pression relative (et donc de t), la quantité
adsorbée est plus importante que celle qui serait nécessaire pour former simplement une
couche multimoléculaire.
- Lorsque l’adsorbant possède une structures microporeuses le remplissage des pores à
basse pression amène la courbe à ne pas passer par l'origine. la courbe transformée t n’est
plus une droite tant que les micropores se remplissent ; lorsque les micropores sont saturés,
il n’y a plus d’adsorption et la courbe transformée devient une droite horizontale.
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5-Modélisation de la courbe ‘ t ’
De Boer constate que cette courbe déduite des isothermes d’adsorption de diazote à 77
K, est pratiquement la même pour un grand nombre d’oxydes non poreux et il en déduit que
cette courbe t =f(p/po) est une courbe « universelle ».
Plusieurs auteurs ont proposé des équations permettant de représenter analytiquement la
variation de t en fonction de p/po ; citons notamment :
- l’équation de Halsey, appelée aussi équation de Frenkel, Halsey et Hill (FHH) :
1
3
−5
𝑡 = 0,354
𝑃
𝑙𝑛 0
𝑃
- l’équation de Harkins et Jura :
1
2
0,1399
𝑡=
𝑃
0,034 − 𝑙𝑜𝑔
𝑃0
Dans les deux équations t est exprimée en nm
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Exemples d’application
À titre d’exemple, les figures ci-dessous présente les courbes transformées t, obtenues avec
l’équation de Harkins et Jura, à partir des isothermes d’adsorption de diazote à 77 K
correspondant à trois adsorbants différents.
- Solide non poreux
La figure. 11 ci-dessous présente L’isotherme d’adsorption de diazote à 77 K sur le noir de
carbone et la courbe transformée t correspondante. L’isotherme ainsi obtenu est une
isotherme du type II, caractéristique d’un adsorbant non poreux.
La courbe transformée t montre l’existence d’une droite, passant par l’origine, tant que
l’épaisseur de la couche multimoléculaire ne dépasse pas 1,2 nm. Au-delà de cette valeur,
correspondant à des pressions relatives d’équilibre supérieures à 0,82, le fait que les
quantités adsorbées soient supérieures à celles qui sont nécessaires pour former une
couche multimoléculaire peut s’expliquer par une condensation intergranulaire. On
remarque aussi, pour les adsorbants non poreux, que l’aire spécifique externe et l’aire
spécifique calculée par application de la loi BET ont des valeurs qui sont comparables (aux
erreurs de mesure près).
Figure.11
- Solide mésoporeux
La figure. 12 ci-dessous présente L’isotherme d’adsorption de diazote obtenue à 77 K sur
le verre mésoporeux ainsi que La courbe transformée t correspondante.
L’isotherme obtenu dans ces conditions, est de type IV , caractéristique d’un adsorbant
mésoporeux. L’aire spécifique BET qu’on peut en déduire est de :
2 −1
𝑆 𝐵𝐸𝑇 = 148,6 𝑚 . 𝑔
20
La courbe transformée t correspondante montre, dans le domaine des épaisseurs de couche
multimoléculaire inférieures à 0,7 nm, une droite passant pratiquement par l’origine. À
partir de la pente de cette droite, on peut calculer l’aire spécifique externe :
𝑆 𝑡 = 148,9 𝑚2 . 𝑔−1
Cette valeur est en excellent accord avec l’aire spécifique calculée par la méthode BET.
Notons que cette surface est due à la paroi des mésopores sur laquelle la couche
multimoléculaire peut s’épaissir avant que ne se produise la condensation capillaire.
- Solides microporeux
La figure. 13 ci-dessous présente l’isotherme d’adsorption de diazote obtenue à 77 K sur
un charbon microporeux ainsi que la courbe transformée t correspondante.
L’isotherme ainsi obtenue est apparemment une isotherme du type I, caractéristique d’un
adsorbant microporeux. En fait, le palier de saturation n’est pas horizontal : il faudrait dire
qu’il s’agit d’une isotherme composite I + II.
Selon le model BET, L’aire spécifique équivalente que l’on peut en déduire est :
𝑆𝐵𝐸𝑇 = 1595 𝑚2 𝑔−1
L’examen de la courbe t correspondante montre que celle-ci ne passe pas par l’origine.
Cependant, on constate qu’ à partir d’une valeur de t égale à 0,6 nm, l’existence d’une droite
dont la pente permet de calculer une aire spécifique externe de 19 m2.g–1. C’est sur cette
surface externe que se produit l’adsorption multimoléculaire caractérisée par une isotherme
d’adsorption du type II qui s’est ajoutée à l’isotherme du type I.
L’aire spécifique BET équivalente, égale à 1 595 m2.g–1, est donc, à 19 m2.g–1 près,
uniquement due à la microporosité.
21
6- Critique de la méthode t
L’expérience montre que ce n’est que dans le domaine des pressions relatives supérieures à
0,15 que l’on peut noter une relative concordance des valeurs de t obtenues avec des
adsorbants non poreux de différente nature chimique. Dans le domaine des pressions
relatives d’équilibre inférieures à 0,15 correspondant à la formation de la couche
monomoléculaire, la courbe varie d’un adsorbant non poreux à l’autre.
L’adsorption à base pression dépend très fortement de la surface à étudier, il ne peut donc
pas exister une courbe universelle de comparaison. C’est pourquoi les courbes transformées
t, tracées avec les équations de Halsey ou de Harkins et Jura, ne passent-elles pas toujours
par l’origine ; c’est ce que l’on observe habituellement avec les adsorbants microporeux.
Par ailleurs, le calcul de l’épaisseur t de la couche multimoléculaire repose sur l’application
de la théorie de Brunauer, Emmett et Teller dont les hypothèses sont contestables.
3. 10- Méthode αS
3.10.1- Principe de la méthode αS
Le modèle αS est basé sur le même principe que le modèle t mais permet
l'utilisation d'autres standards que ceux énumérés plus haut. Sing propose de remplacer la
capacité monomoléculaire 𝑛𝑎𝑚 par la valeur, notée 𝑛𝑎𝑆 , de la quantité adsorbée pour une
P
pression relative d’équilibre présélectionnée, notée . En pratique, il est commode de
P0 𝑆
P 𝑛𝑎
prendre = 0,4 ; le rapport correspondant = 𝛼𝑆
P0 𝑆 𝑛 𝑎0 ,4
P
La courbe représentant la variation de α S en fonction de P 0 , pour un adsorbant non poreux,
pris comme référence, est appelée courbe αS de référence.
22
Expérimentalement, on observe que cette courbe, obtenue sans aucune hypothèse, à
l’inverse de la courbe t universelle de Boer qui reposait sur la théorie BET, dépend de la
nature chimique du couple adsorbant/adsorbable.
αS
23
3.10.4- Exemple d’application- cas d’un solide microporeux : charbon microporeux
Pour la caractérisation, par la méthode α S, du charbon microporeux on procède de la
manière suivante :
1 - construction du α-Plot
- Disposer d’une isotherme d’adsorption de référence obtenue avec un charbon non poreux
- tracer la courbe αS de référence, en divisant les ordonnées de l’isotherme d’adsorption de
diazote obtenue à 77 K sur le solide de référence (charbon non poreux), par la quantité de
𝑛𝑎
diazote adsorbée pour une pression relative de 0,4 : = 𝛼𝑆
𝑛 𝑎0,4
24
2- Interprétation
Pour les valeurs de αS supérieures à 0,8, on peut observer une portion linéaire dont la
pente permet de calculer une aire externe a 1 égale à 99 m2.g–1. C’est sur cette surface que
peut se produire une adsorption multimoléculaire comparable à celle qui se produit sur un
charbon non poreux.
Dans le domaine des valeurs de αS comprises entre 0,15 et 0,45, on peut observer une
seconde portion linéaire dont la pente permet de calculer une seconde aire externe a 2 égale
à 643 m2.g–1. Cette aire externe diffère de l’aire spécifique BET équivalente (1666 m2.g–1) qui
a été calculée en supposant que chaque molécule adsorbée occupait une surface de 0,162
nm2. On peut donc déjà en conclure que la différence (soit 1023 m2.g–1) est due à l’existence
des micropores les plus petits, les ultramicropores.
De manière plus approfondie :
- La non-linéarité du début de la courbe (pour αS < 0,15) indique que, dans ce domaine
correspondant à des pressions relatives d’équilibre de l’ordre de 10 –6, l’adsorption de
diazote ne sert pas à la formation d’une couche multimoléculaire : on peut alors penser que
le diazote ainsi adsorbé permet de remplir les micropores les plus étroits, les
ultramicropores qui se remplissent vraisemblablement en une seule étape.
- Par contre, la partie linéaire observée dans le domaine (0,15 < αS < 0,45) permet de penser
que le diazote s’adsorbe selon un procédé comparable à une adsorption multimoléculaire.
Dans la mesure où ce domaine correspond encore à des pressions relatives très basses, on
peut penser que cette adsorption se fait sur les parois des micropores les plus larges, les
supermicropores.
- Dans le domaine de non-linéarité ensuite observé (0,45 < αS < 0,80), la diminution
progressive de la pente indique que la surface disponible pour une adsorption
multimoléculaire ne cesse de décroître : cela peut s’expliquer par le remplissage des
supermicropores.
- Enfin, le deuxième domaine de linéarité (αS > 0,80) traduit cette fois une adsorption
multimoléculaire sur une surface non microporeuse. Ainsi, dans le cas du charbon
microporeux que nous venons d’étudier, l’adsorption qui s’effectue aux pressions les plus
basses sert au remplissage d’un volume ; on ne peut donc plus considérer que l’adsorption
sert uniquement au recouvrement d’une surface.
Cet exemple permet aussi de montrer comment l’utilisation de la méthode αS permet de
mettre en évidence la présence de deux catégories de micropores.
25
II- MATERIAUX POREUX ET POROSITE
Les matériaux poreux possèdent des cavités ou des canaux, appelés pores, dont les parois
sont responsables d’une augmentation de l’aire spécifique .
Par définition, un pore est une cavité plus profonde que large qui existe dans un grain de
matière : on parle aussi de pore intragra-nulaire.
La figure 3 schématise un grain poreux ; on peut y voir :
- les irrégularités se trouvant à la surface du grain (a) caractéristiques de sa rugosité ;
- les pores ouverts qui débouchent à la surface du grain (b, c, d, e) ou fermés (f) ; dans ce
dernier cas, ils sont inaccessibles aux fluides mais décelables par diffraction des rayons X aux
petits angles ;
- les pores borgnes, c’est-à-dire ouverts à une seule extrémité (b,e) ;
- les pores en intercommunication (c et d).
Notons que, dans tous les cas, l’accessibilité des pores ouverts à un fluide (gazeux ou
liquide) dépend du rapport de la taille de la molécule à l’ouverture de celui-ci.
b c
f
e
d
a
a irrégularité
b,c,d,e pores ouverts
f pore fermé
b,e pores bornés
c, d pores en intercommunication
Figur. 17 : Schéma d’un grain poreux
L’étendue de l’interface existant entre un solide poreux et une phase fluide doit tenir
compte de l’aire latérale de tous les pores : celle-ci est appelée surface interne par
opposition à la surface externe qui est, par définition, l’enveloppe des particules. La somme
de la surface externe et de la surface interne est la surface totale.
Un solide poreux peut être caractérisé à partir du volume de substance adsorbée, supposée
liquide, nécessaire pour saturer tous les pores ouverts d’un gramme de ce solide ; il est
habituellement exprimé en cm3 par gramme de solide. Ce volume poreux n’est donc
caractéristique que de la porosité ouverte
Les propriétés d’un solide poreux dépendent essentiellement de la géométrie et de la
taille des pores ainsi que de leur distribution. Traditionnellement, on distingue trois types de
pores :
- les macropores dont la largeur est supérieure à 50 nm ;
- les mésopores dont la largeur est comprise entre 2 et 50 nm ;
- les micropores dont la largeur est inférieure à 2 nm.
26
On peut encore distinguer deux catégories de micropores en considérant le rapport de leur
ouverture w au diamètre d d’une molécule sonde (la molécule de diazote, par exemple)
prise comme référence. Lorsque ce rapport w/d est inférieur à trois, on parle
d’ultramicropores ; lorsque ce rapport est égal ou supérieur à trois, on parle de
supermicropores.
Il est courant de supposer que les pores sont assimilables à des cylindres et de définir
un rayon moyen.
Dans le modèle des capillaires cylindriques on peut négliger les surfaces des sections droites
devant les surfaces latérales et le rayon moyen des pores est simplement donné par la
relation :
2𝑉𝑝
𝑟=
𝑆
où Vp et S sont respectivement le volume et la surface des pores qui peuvent être identifiés
au volume poreux et à la surface spécifique.
Le volume V1 est donc plus grand que V2 d’où le volume occupé par les pores de l’échantillon
de masse m est la différence V1-V2
V1 = volume mort autour du solide + volume des pores
V2 = volume mort autour du solide
𝑉𝑑2 = 𝑉 − V2
27
𝐕𝟏 − 𝐕𝟐 𝑽 − 𝑽𝒅𝟏
𝑽𝒑 = = 𝒅𝟐
𝒎 𝒎
La porosité d’un solide, notée , est égale au rapport entre le volume occupé par les
pores et le volume apparent d’une masse m du solide. La porosité représente la fraction
vide du grain.
𝑉𝑝𝑜𝑟𝑒 𝑉𝑑2 − 𝑉𝑑1
𝜑= =
𝑉𝑎 𝑉𝑑2
Avec
m m m m
ρs = = ; ρa = =
VS 𝑉𝑑1 Va 𝑉𝑑 2
Le volume poreux total Vp peut être évalué à partir de la masse volumique apparente et de
la masse volumique théorique.
– 𝟐 𝜸 𝒄𝒐𝒔 𝜽
𝒓 =
𝑷
avec
P pression
tension superficielle du liquide, 0,480 N/m, cas du mercure
29
θ angle de mouillage du liquide avec le matériau, il est souvent pris égal à 140° dans le cas de
la porosimètrie au mercure appliquées aux oxydes.
Si r est en m et P en MPa (106 Pa) l’expression de vient :
𝟎, 𝟕𝟑𝟓
𝒓 =
𝑷
Selon cette relation, pour atteindre les pores dont le rayon est supérieurs à 2 nm , il faut
appliquer une pression d’environ 368 MPa valeur assez élevé même pour les appareils les
plus puissants sur le marché qui peuvent accéder selon les matériaux étudiés à des pores de
rayon 3 nm. La méthode permet ainsi d’étudier la porosité intergranulaire alors que pour la
porosité interne, elle se limite généralement au domaine des matériaux macro et
mésoporeux domaine qui importe lors de la mise en forme des catalyseurs sous forme de
billes ou de pastilles. Le prosimètre à mercure laisse donc de côté la partie la plus fine de la
porosité pour de nombreux matériaux. L’ignorance des pores les plus fins a des
conséquences rédhibitoires sur l’évaluation de la surface spécifique, qui est la propriété
fondamentale des poreux utilisés comme catalyseurs. C’est pourquoi les chimistes, à juste
titre, préfèrent à la porosimètrie au mercure la caractérisation par adsorption de l’azote à
basse température.
30
Le domaine C correspond à la formation de la monocouche. A la fin de ce domaine,
on peut considérer que, statistiquement, la surface du solide est entièrement
recouverte d’une couche monomoléculaire.
À partir d’une certaine pression, domaine D, le phénomène de condensation
capillaire intervient dans les mésopores ; on note ainsi, une augmentation plus rapide
de la quantité adsorbée.
Notons, cependant, que lorsque la pression du gaz atteint la pression de vapeur saturante
(p/po = 1), le gaz se liquéfie et la quantité de substance gazeuse qui disparaît du milieu
réactionnel tend vers l’infini.
31
actifs. Ces valeurs reflètent plutôt une capacité d’adsorption volumique qu’une aire
effective.
Kelvin a montré que si un liquide mouillant (angle de contact θ < 90°) remplit
partiellement un capillaire de rayon r (cf. Figure 31), la pression de vapeur P au-dessus du
ménisque est inférieure à la pression de vapeur Po du liquide libre :
𝑷 −𝟐𝜸𝑽𝑪𝒐𝒔𝜽
= 𝒆 𝒓𝑹𝑻
𝑷𝒐
où γ est la tension superficielle du liquide, V le volume molaire moyen du liquide, r le rayon
𝑃
du capillaire, 𝑃 la pression relative.
𝑜
𝟎, 𝟒𝟏𝟓
𝒓𝑲 = −
𝑷
𝒍𝒐𝒈
𝑷𝒐
Les gaz liquéfiés mouillent tous les types de surface. On aura θ compris entre 0 et 90°, et
pour une pression P donnée, tous les capillaires de rayon inférieur à r équilibrant la relation
de Kelvin seront remplis de liquide, et les capillaires de rayon supérieur seront vides de
liquide, c’est-à-dire remplis de vapeur. Ce phénomène rend compte de l’aplatissement des
isothermes de type IV et V vers les hautes pressions relatives.
32
totalement rempli de liquide, soit totalement vide (c’est-à-dire rempli de vapeur avec sa
surface recouverte de couches adsorbées). Cela traduit une situation d’équilibre qui peut
être atteinte au cours de l’adsorption (remplissage du pore) ou au cours de la désorption
(vidange du pore).
•Au cours de l’adsorption, le ménisque avance dans le capillaire sur une surface « sèche ».
On aura un angle de contact θ ads entre 0 et 90°, et pour une pression P donnée, tous les
capillaires de rayon inférieur à r équilibrant la relation de Kelvin seront remplis de liquide.
Les capillaires de rayon supérieur seront « vides », c’est-à-dire remplis de vapeur.
𝑷 𝒂𝒅𝒔
ce qui donne une valeur plus petite que 𝑷𝒐
.
On en conclut que la désorption du liquide contenu dans les pores se fera à une pression
inférieure à celle qui est nécessaire pour son adsorption, ce qui se traduit par une boucle
d’hystérèse dans les courbes d’adsorption / désorption.
La figure. 22 ci-dessus correspond à des pores cylindriques ouverts aux deux extrémités.
Les cycles d’hystérèse peuvent avoir des formes différentes qui sont habituellement mise en
relation avec la forme des pores. Les figures ci-dessous présentent les formes des cycles
d’hystérèse d’adsorption/désorption d’après De Boer.
A. Deux branches à pente raide situées aux pressions relatives intermédiaires : capillaires de
forme tubulaire avec des variations de rayon de l’ordre de 2, ouverts aux deux extrémités ;
pores en bouteille avec un goulot un peu inférieur au corps.
33
P/P°
B. Branche d’adsorption raide tangentant la ligne de pression saturante et branche de
désorption s’achevant en pente raide vers les pressions relatives intermédiaires : pores en
forme de fissure planes à bords parallèles ou en forme de bouteille avec des corps
importants et des goulots courts et très étroits.
P/P°
P/P°
34
P/P°
2.4.1-Introduction
L'analyse des micropores est différente de celle des mésopores. La taille de ces pores
limite le nombre de couches adsorbées et l'adsorption suit souvent une isotherme de type
Langmuir (type I). Si des mésopores sont également présents dans le solide, on obtient
une isotherme mixte avec une isotherme type Langmuir à faibles pressions relatives et
une isotherme avec hystérèse à plus forte pression relative.
Qu'est-ce-qui diffère l'adsorption dans un micropore de l'adsorption dans un mésopore ?
Lors de l'adsorption et de la condensation de l'adsorbat dans un mésopore, on suppose
classiquement et à juste titre que la densité de l'adsorbat est équivalente à celle de
l'adsorbat liquide. Les choses sont différentes dans les micropores car l'arrangement des
molécules d'adsorbat peut être sensiblement différent de celui ayant lieu dans un
mésopore et il est fonction de la forme et de la largeur des micropores. Pour se
rapprocher de la densité du liquide, on estime qu'il faut que le rapport largeur de
pore/diamètre de la molécule d'adsorbat soit supérieur à 4
35
𝑀
𝑉𝑚𝑖𝑐 = 𝑛𝑎𝑑𝑠 ,𝑚𝑖𝑐
𝜌
M étant la masse molaire de l'adsorbat, ρ sa masse volumique prise par défaut égale à
celle de l'adsorbat liquide.
Dubinin et Radushkevich (DR) ont développé une relation reliant la quantité adsorbée au
potentiel d'adsorption pour une pression relative P/Po donnée :
2
𝑉 A
= exp −
𝑉𝑜 βEo
Cette relation est généralement transcrite en logarithme. Ainsi on trace log(V) en fonction
𝑃𝑜 2
de (log ), la valeur de la droite à l'origine nous donne le volume microporeux limite.
𝑃
Cependant, cette théorie ne s'applique pas tout le temps : pour certains matériaux, on n'a
pas observé la linéarité attendue, comme dans les zéolithes par exemple.
Ainsi, Dubinin-Astakhov (DA) ont proposé une modification de la méthode précédente de
façon à la rendre plus générale :
N
V A
= exp −
Vo βEo
N est ici un paramètre ajustable, c'est celui qui donne le meilleur coefficient de régression
(généralement, il est situé entre 2 et 6). Le traitement est identique à celui fait pour DR.
36
cylindriques (extension de Saïto et Foley) et sphériques pour des systèmes Ar ou N2 sur des
zéolithes ou des aluminophosphates.
L'idée de base ici est que la pression relative P/P 0 nécessaire pour remplir un pore de
taille et de forme donnée est directement reliée à l'énergie d'interaction adsorbat/adsorbant
:
𝑃
𝑅𝑇𝑙𝑛 = 𝑓 Φ(z)pore
𝑃𝑜 𝑝𝑜𝑟𝑒
Avec Φ(z) pore : potentiel d'interaction type Lennard-Jones d'une molécule de gaz adsorbé,
fonction des caractéristiques du solide et du gaz.
les parois des micropores, dont la surface est supposée homogène, sont distantes d’une
largeur W ; les molécules adsorbables, supposées sphériques et de diamètre moyen σ, sont à
une distance z de la paroi comme le montre la figure suivante :
Figure. 23
Par la suite, d'autres auteurs ont étendu ce travail à des géoméries de pore différentes
(cylindrique et sphérique) et à d’autres molécules adsorbables.
37
En l’absence d’autres méthodes d’évaluation
de la distribution de taille des micropores,
cette méthode permet de comparer entre
eux les adsorbants microporeux pour des
largeurs de pore inférieures à 2 nm.
2.4.3.2- Méthode MP
(Micro Pore Analysis)
Les micropores sont remplis à basse
pression relative dès que leurs parois sont
recouvertes d’un petit nombre de couches
adsorbées.
calcule les volumes équivalents de liquide adsorbé V liq, puis l’épaisseur statistique t de la
𝑉𝑙𝑖𝑞
couche adsorbée par la relation 𝑡 = , ce qui permet de tracer le graphe V-t (Figure. 24
𝑆𝐵𝐸𝑇
ci-contre).
Les trois premiers points s’alignent avec l’origine (entre t = 0 et t = 4 Å) sur la droite 1 de
pente 0,0792. A ce stade, la courbe étant une droite, aucun micropore n’est rempli et la
𝑉𝑙𝑖𝑞
surface de 792 m2.g -1qui est obtenue par la relation 𝑆 = est la surface totale = la surface
𝑡
BET.
La droite 2 est tracée tangente à la courbe entre 4 et 4,5 Å. Elle a une pente égale à 0,052 ce
qui conduit à une surface de 520 m2.g-1.
La différence 792 – 520 = 272 m2.g-1 est la surface occupée par les pores compris entre 4 et
4,5 Å. En traçant ainsi des tangentes à la courbe V-t pour des portions successives ayant des
valeurs de t espacées de 0,5 Å, on détermine les surfaces des pores correspondant. Le calcul
est arrêté lorsque la pente devient nulle, indiquant que tous les pores sont remplis.
Le calcul du volume des pores s'effectue d'une manière tout aussi directe. Par exemple, le
volume des pores est donné par :
38
𝑡1 + 𝑡2
𝑉 = 10−4 𝑆1 − 𝑆2 𝑐𝑚3 . 𝑔−1
2
Ainsi, pour le premier groupe de pores, le volume est :
4.0 + 4.5
𝑉 = 10−4 792 − 520 = 0.1156 𝑐𝑚3 . 𝑔−1
2
Les données des micropores pour l'isotherme présenté précédemment sont illustrées dans
le tableau ci-dessous où Si est la surface totale. La forme de pore exacte est habituellement
inconnue mais généralement supposés cylindriques. Mikhail, Brunauer et Bodor montrent
dans leur article que l'équation est également valable pour les pores parallèles ou les pores
cylindriques.
Notons que la signification physique de la dimension mesurée n’est pas clairement
définie. En se référant au mode de calcul, elle est obtenue par le rapport du volume des
pores à leur surface ; il s’agit alors d’un rayon hydraulique rh. Dans le cas d’un pore
cylindrique, le rayon hydraulique est égal à la moitié du rayon de la section droite du
cylindre. Pour un pore à bordure parallèles, rh est égal à la demi-distance entre les deux
parois.
𝑆𝑀𝑃 = 𝑆𝑖 = 782 m2 /g
La différence entre SBET (792 m2/g) et SMP (782 m2/g) aux surfaces hors pores.
39
2. 5- Porosité et distribution de taille des mésopores
2. 5.1- Volume mésoporeux - Rayon mésoporeux moyen
Pour pouvoir déterminer le volume de pore total, il est nécessaire de le mesurer au delà
du point où la boucle d'hystérèse se referme (en général, pour ce point, P/P 0 → 1).
L’expérience montre que les isothermes d’adsorption de diazote à 77 K de type IV, c’est-à-
dire caractérisées par l’existence d’un palier de saturation, sont obtenues avec des
adsorbants mésoporeux. Ce palier de saturation indique que, malgré l’augmentation de la
pression d’équilibre, il n’y a plus d’adsorption ; cela est interprété par le fait que les
mésopores, dans lesquels a eu lieu une condensation capillaire, ne sont plus disponibles
pour l’adsorption. Ce palier de saturation se produit à des pressions relatives d’autant plus
élevées que les mésopores sont plus larges et peut être simplement réduit à un point
d’inflexion.
L’hypothèse des pores cylindriques permet de calculer le rayon moyen des pores à partir
du volume total adsorbé Va et de la surface SBET mesurée par la méthode B.E.T. :
2𝑉𝑝
𝑟𝑝 =
𝑆
Dans cette expression :
- Vp représente le volume mésoporeux spécifique évalué à partir du palier de saturation en
considérant que le diazote adsorbé dans les mésopores est à l’état liquide,
- S représente l’aire spécifique BET due uniquement à la paroi des mésopores.
Dans ce raisonnement, on suppose que la structure mésoporeuse est un ensemble de pores
cylindriques ouverts, non interconnectés et que la surface de ces mésopores constitue
l'intégralité de la surface spécifique développée par le solide.
Exemple : Calcul du volume poreux (mésoporeux) de TiO 2.
Le volume poreux (Vp) est calculé à partir de l’isotherme d’adsorption/désorption d’azote
d’après le volume gazeux Va obtenu à la fin du remplissage des pores (après la marche).
L’isotherme nous permet d’évaluer le volume total adsorbé (Figure ci-dessous)
40
Le volume adsorbé mesuré lors de l’analyse est un volume gazeux dans les conditions STP
(conditions standards de température et de pression) qu’il faut transformer en un volume
hydraulique (ml/g). Le calcul permettant d’obtenir la valeur du volume poreux (Vp) à partir
du volume gazeux (Vads) est :
𝑚 𝑀 𝑉 𝑀 28 𝑉 875
𝑉𝑝 = 𝑙 = 𝑛𝑎 𝑙 = 𝑎 𝑙 = 𝑉𝑎 3
= 𝑎 = = 1,35 𝑐𝑚3 /𝑔
𝜌 𝜌 𝑉𝑀 𝜌 22,414. 10 × 0.808 646,8 646.8
De ce fait, si le solide ne présente pas de microporosité, le volume poreux ainsi calculé sera
le volume mésoporeux (Vp).
- la condensation capillaire se produit dans les mésopores dont les parois sont déjà
recouvertes d’une couche multimoléculaire dont l’épaisseur t dépend de la pression
d’équilibre.
- on admet généralement que la surface de l’adsorbant déjà recouverte de diazote adsorbé
est parfaitement mouillante, c’est-à- dire que l’angle de contact θ est nul (cos θ = 1) ;
- dans le cas d’un pore cylindrique, le rayon du pore rp est relié au rayon de Kelvin rk ,
comme le montre la figure ci-contre, par la relation :
𝒓𝒑 = 𝒓𝒌 + 𝒕
41
Le principe de la méthode BJH
Hypothèses
- On considère habituellement que la branche de désorption est la plus représentative de
l’équilibre qui existe entre le diazote restant à l’état gazeux et le diazote condensé par
capillarité.
- On considère que, à la pression relative d’équilibre pour laquelle on observe un palier de
saturation sur l’isotherme d’adsorption – désorption, tous les mésopores sont remplis.
- On relève alors sur la courbe de désorption les coordonnées d’un certain nombre de points
pour des valeurs de pressions relatives décroissantes en prenant pour premier point celui
qui correspond à la saturation des mésopores : ces points peuvent être simplement les
points expérimentaux si ceux-ci sont assez nombreux et assez rapprochés ou encore des
points interpolés sur la courbe de désorption pour un pas de pression donné.
- On admet que la différence entre les quantités de gaz adsorbé lues sur la courbe de
désorption pour les pressions d’équilibre pn–1 et pn provient à la fois de l’évaporation du
condensat capillaire et de la diminution de l’épaisseur de la couche multimoléculaire qui
reste adsorbée dans les pores déjà vidés de leur condensat capillaire.
De manière pratique, lorsque l'on applique ce calcul de taille de pore, il faut le faire
dans la gamme de pression relative où l'on a l'hystérésis (donc toujours au-dessus de 0,42
pour l'azote et 0,28 pour l'argon). - Si l'on a un retard à la désorption, on choisira cette
branche de désorption où les conditions d'équilibre sont mieux assurées pour lui appliquer
le calcul BJH.
Si l'on n'a pas de retard à la désorption, on peut supposer que l'on est à l'équilibre aussi
bien sur la branche de désorption que sur la branche d'adsorption (hystérèse type H1 par
exemple). On peut choisir indifféremment l'une ou l'autre pour le calcul BJH.
La surface cumulative obtenue par la méthode BJH doit être similaire à la surface externe
obtenue par la méthode t présentée précédemment et, en tout cas, inférieure ou égale à
la surface spécifique BET obtenue. Dans le cas où cette dernière condition n'est pas
vérifiée, des travaux de comparaison entre différentes méthodes de détermination des
tailles de mésopores (réalisés par R. Denoyel et son équipe, laboratoire MADIREL,
Marseille) montrent que la méthode BJH (appliquée à la branche de désorption) sous -
estime la taille des pores pour des pores en-dessous de 4−5 nm et surestime la surface
spécifique associée (en particulier pour des pores en forme de bouteilles)
Principe du calcul
rk rp,1
dVl1
t1
dVp1 dl1
Figure. 27
À la pression relative d’équilibre P1, l’épaisseur de la couche multimoléculaire restant
adsorbée sur les parois est t1.
La valeur du volume poreux de la première classe de mésopores (𝑑𝑉 ,𝑝1 ) s’exprime par:
43
𝐝𝐕,𝐩𝟏 = 𝛑𝐫𝐩,𝟏 𝟐𝐝𝐥,𝟏
Le volume de liquide évaporé dV1l peut s’exprimer par :
𝟐
𝒅𝑽𝒍𝟏 = 𝝅 𝒓𝒑,𝟏 − 𝒕𝟏 𝐝𝒍𝟏
On en tire
𝟐
𝐫𝐩,𝟏
𝐝𝐕,𝐩𝟏 = 𝒅𝑽𝒍𝟏
𝒓𝒑,𝟏 − 𝒕𝟏
Le volume de liquide évaporé 𝒅𝑽𝒍𝟏 peut être calculé à partir des données de l’isotherme de
désorption, en fonction de 𝒅𝒏𝒂𝟏 désorbé,
l l
dna1 M dna1 dna1 3 −1
dV1 = Vm s = L s = 34,65 s cm g
m ρ m m
𝑎
ou en fonction de 𝑑𝑉1
M dV1a dV1a 3 −1
dV1l = = 15,47 10 −4
cm g
VM ρ L ms ms
Où 𝑉𝑚𝑙 est le volume molaire du diazote liquide à 77 K, ρ L la masse volumique de N2 liquide
et M sa masse molaire
dn a2 M dn a2 M dV a2
dV2l = Vml = ρL ou en fonction de 𝑑𝑉2𝑎 ce qui donne dV2l =
ms ms VM ρL ms
dlV2,pore
rp,2
t2
dVp2 dl2
qui était condensé dans la seconde classe de mésopores (de rayon poreux moyen rp,2 ) mais
aussi 𝐝𝐕𝐭 𝟐 correspondant à la diminution
dt 2 = t 1 − t 2 de l’épaisseur de la couche multimoléculaire restant adsorbée dans les
mésopores de la première classe.
𝐝𝐕𝟐𝐥 = 𝐝𝐕𝟐,𝐩𝐨𝐫𝐞
𝐥
+ 𝐝𝐕𝐭 𝟐
44
Détermination de 𝒅𝑽𝒍𝟐,𝒑𝒐𝒓𝒆
Comme pour la première classe (Fig.28)
dV ,p2 = πrp,2 2 dl,2
2
𝑑𝑉2𝑙 ,𝑝𝑜𝑟𝑒 = 𝜋 𝑟𝑝,2 − 𝑡2 d𝑙 ,2
2
rp,2 𝑙
dV ,p2 = 𝑑𝑉2,𝑝𝑜𝑟𝑒
𝑟𝑝,2 − 𝑡2
d’où , le volume de liquide 𝒅𝑽𝒍𝟐,𝒑𝒐𝒓𝒆 dû uniquement à l’évaporation du condensat de la
seconde classe de mésopores , de rayon poreux moyen 𝑟𝑝,2 , qui occupait un cylindre de
rayon 𝑟𝑝,2 − 𝑡2 s’exprime en fonction du volume poreux de cette seconde classe 𝑑𝑉 ,𝑝2
selon :
𝟐
𝒓𝒑,𝟐 − 𝒕𝟐
𝒅𝑽𝒍𝟐,𝒑𝒐𝒓𝒆 = 𝐝𝐕,𝐩𝟐
𝐫𝐩,𝟐
dVt2
t2
t1
dt2
rp1
2prp1-t2)
dl1
Figure. 29
Détermination de 𝐝𝐕𝐭 𝟐
avec d𝑙1 longueur des mésopores de la première classe qui peut s’exprimer en fonction de
leur rayon poreux moyen 𝑟𝑝,1 et de leur surface da𝑝,1 :
da𝑝,1
d𝑙1 =
2𝜋𝑟𝑝,1
La surface da𝑝,1 de la première classe de mésopores peut se calculer à partir du rayon 𝑟𝑝,1
et du volume poreux 𝑑𝑉 ,𝑝1 calculé précédemment :
2𝑑𝑉 ,𝑝1
da𝑝,1 =
𝑟𝑝,1
45
Il vient alors :
𝑟𝑝,1 − 𝑡2
𝑑𝑉𝑡 ,2 = 𝑑𝑡2 da𝑝,1
𝑟𝑝,1
𝒕𝟐
𝒅𝑽𝒕,𝟐 = 𝟏 − 𝒅𝒕𝟐 𝐝𝐚𝒑,𝟏
𝒓𝒑,𝟏
Sachant que :
dV2l = dV2,pore
l
+ dVt2
𝟐
𝒓𝒑,𝟐 − 𝒕𝟐 𝒕𝟐
𝐝𝐕𝟐𝐥 = 𝐝𝐕,𝐩𝟐 + 𝟏− 𝒅𝒕𝟐 𝐝𝐚𝒑,𝟏
𝐫𝐩,𝟐 𝒓𝒑,𝟏
À partir de cette équation, on peut calculer la valeur du volume poreux des mésopores de
la seconde classe, puisque la grandeur 𝒅𝑽𝒍𝟐 est déduite de la courbe de désorption et que le
second terme du second membre de cette équation peut se calculer à partir de la valeur du
volume poreux des mésopores de la première classe qui a été calculée précédemment.
On en tire
𝟐
𝐫𝐩,𝟐 𝒕𝟐
𝐝𝐕,𝐩𝟐 = 𝐝𝐕𝟐𝐥 − 𝒅𝒕𝟐 𝐝𝐚𝒑,𝟏 𝟏 −
𝒓𝒑,𝟐 − 𝒕𝟐 𝒓𝒑,𝟏
Dans la troisième étape de désorption, les calculs sont conduits de la même façon que
pour la seconde étape à la différence près que la diminution d’épaisseur de la couche
multimoléculaire se produit dans tous les mésopores qui ont été préalablement vidés de leur
condensat capillaire.
𝐝𝐕𝟑𝐥 = 𝐝𝐕𝟑,𝐩𝐨𝐫𝐞
𝐥
+ 𝐝𝐕𝐭 𝟑
𝟐
𝒓𝒑,𝟑−𝒕 𝟑
𝒅𝑽𝒍𝟑,𝒑𝒐𝒓𝒆 = 𝐝𝐕,𝐩𝟑 𝐫𝐩,𝟑
𝑡
𝑑𝑡3 da𝑝,1 1 − 𝑟 3
𝑝 ,1
46
𝑡
𝑑𝑡3 da𝑝,2 1 − 𝑟 3
𝑝 ,2
d’ou
𝑡 𝑡
dVt3 = 𝑑𝑡3 da𝑝,1 1 − 𝑟 3 + 𝑑𝑡3 da𝑝,2 1 − 𝑟 3
𝑝 ,1 𝑝 ,2
𝑡 𝑡3
dVt3 = 𝑑𝑡3 da𝑝,1 1 − 𝑟 3 + da𝑝,2 1 − 𝑟
𝑝 ,1 𝑝 ,2
Sachant que
dV3l = dV3,pore
l
+ dVt3
2
𝑟 𝑝 ,3 −𝑡 3 𝑡
dV3l = dV ,p3 + 𝑑𝑡3 𝑖 =2
𝑖 =1 da𝑝,i 1 − 𝑟 3
r p ,3 𝑝 ,𝑖
d’où
2 𝑖=2
rp,3 𝑡3
𝐝𝐕,𝐩𝟑 = dV3l − 𝑑𝑡3 da𝑝,i 1 −
𝑟𝑝,3 − 𝑡3 𝑟𝑝,𝑖
𝑖=1
pour la ne étape de désorption (avec n ≥ 2), il faudra tenir compte de la désorption du pore
d’ordre n et de la diminution de l’épaisseur des classe précédentes jusqu’à n – 1. On écrira
alors :
𝟐 𝐧−𝟏
𝒓𝒑,𝒏 𝒕𝒏
𝒅𝑽,𝒑𝒏 = 𝒅𝑽𝒍𝒏 − 𝒅𝒕𝒏 𝐝𝐚𝒑,𝐢 𝟏 −
𝒓𝒑,𝒏 − 𝒕𝒏 𝒓𝒑,𝒊
𝐢 =𝟏
𝐧−𝟏
𝒕𝒏
𝒅𝑽𝒕𝒏 = 𝒅𝒕𝒏 𝐝𝐚𝒑,𝐢 𝟏 −
𝒓𝒑,𝒊
𝐢=𝟏
47
𝟐
𝐫𝐩,𝟏
𝐝𝐕,𝐩𝟏 = 𝒅𝑽𝒍𝟏
𝒓𝒑,𝟏 − 𝒕𝟏
𝟐
𝒓𝒑,𝒏 𝒕
𝒅𝑽,𝒑𝒏 = 𝒅𝑽𝒍𝒏 − 𝒅𝒕𝒏 𝐧 −𝟏
𝐢=𝟏 𝐝𝐚𝒑,𝐢 𝟏 − 𝒓𝒏
𝒓𝒑,𝒏−𝒕 𝒏 𝒑,𝒊
𝟐
𝒓𝒑,𝒏
𝒅𝑽,𝒑𝒏 = 𝒅𝑽𝒍𝒏 − 𝒅𝑽𝒕𝒏
𝒓𝒑,𝒏 − 𝒕𝒏
Il s’agit ainsi, d’un calcul par récurrence qui tient compte, pour une étape donnée, de tout ce
qui s’est passé dans les étapes précédentes. Ces calculs sont longs et complexes mais ils sont
maintenant réalisés de façon automatique par des logiciels informatiques à partir des
données directement saisies lors des mesures de l’isotherme expérimentale.
- l’aire cumulative qui est la somme des aires dues à toutes les classes de mésopores:
𝑎𝑝,𝑛 = 𝑛
𝑖 da𝑝,i exprimée en m2.g-1.
- la somme des volumes poreux dus à toutes les classes de mésopores, appelée volume
cumulatif : 𝑉𝑝,𝑛 = 𝑛𝑖=1 𝑑𝑉𝑝 ,𝑖 (exprimé en cm3.g –1) ;
48
𝑑𝑉,𝑝 ,𝑛
- la distribution en volume poreux de la taille de mésopores (cm3.g -1.nm–1).
𝑑𝑟 𝑝 ,𝑛
Nous présentons ci-dessous (Fig.31) la courbe donnant le volume cumulatif en fonction du diamètre
poreux moyen ainsi que la courbe de distribution en volume pour l’alumine dont l’isotherme
expérimentale est présentée ci-dessus.
49
CHAPITRE VI: LA CHIMISORPTION
I- LA CHIMISORPTION
L’adsorption chimique ne se produit avec une vitesse mesurable qu’à une température
suffisamment élevée : elle se caractérise donc par une énergie d’activation. Cette grandeur
se détermine, comme toutes les réactions chimiques, au moyen de la formule d’Arrhenius à
partir des valeurs de la vitesse d’adsorption à des températures différentes :
− 𝑬𝒂
𝒌 = 𝑨 𝒆 𝑹𝑻
Le jeu de l’adsorption et de la désorption conduit donc ici encore à un équilibre qui varie,
comme la pression qui le mesure, suivant une fonction exponentielle de la température. On
pourra donc à partir des pressions mesurées dans des conditions expérimentales
convenables déterminer la chaleur d’adsorption grâce à la formule de Clausius-Clapeyron :
𝒅𝒍𝒏𝑷 𝑸𝒊𝒔𝒐
=
𝒅𝑻 𝑹𝑻𝟐
La chaleur dégagée dans l’adsorption chimique est nettement supérieure à celle qui se
dégage dans l’adsorption physique : elle est du même ordre de grandeur que pour les
réactions chimiques (Tableau. 1).
Dans l’adsorption chimique, il n’existe pas de relation entre les propriétés physique des gaz
et les quantités qui s’en adsorbent sur une substance donnée. Ainsi, on constate que les
métaux adsorbent des volumes relativement important d’hydrogène tandis que les oxydes
n’en fixe en général que des quantités négligeables ; le fer fixe l’hydrogène à des
température relativement basses (100°C) tandis que l’azote n’est adsorbée qu’à
température relativement élevée. L’adsorption chimique est spécifique. Elle se limite à la
formation d’une couche monomoléculaire à la surface de l’adsorbant et l’isotherme
d’adsorption présente toujours l’allure générale schématisée dans la figure.1.
L’adsorption chimique présente donc les caractères d’une réaction chimique et constitue
l’étape intermédiaire dans la catalyse hétérogène. Les molécules fixées de cette manière sur
le catalyseur y sont distendues ou même dissociées qui forment avec les atomes de la
surface des composés plus ou mois stables dont les forces qui en assure la stabilité sont de
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même nature que celles qui sont responsables des liaisons chimiques dans les composés
chimiques.
Dans ce chapitre, on abordera, la théorie de Langmuir qui est d’une grande importance en
catalyse hétérogène ainsi que les modèles de Tempkin et Freundlich.
𝑉𝑎 = 𝑘𝑎 𝑃(1 − 𝜃)𝑆𝑜
𝑉𝑑 = 𝑘𝑑 𝜃𝑆𝑜
Comme à tout instant les vitesses d’adsorption et de désorption sont égales, on en tire :
𝑏𝑃
𝜃=
1 + 𝑏𝑃
𝑘𝑎
Avec 𝑏 = 𝑘𝑑
𝐺 + 𝐴 ⇆ 𝐴𝐺
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On peut écrire le système, étant idéal
𝑥𝐴−𝐺
𝑏=
𝑥𝐴 𝑃
Dans cette expression 𝑥 𝑖 représente une fraction molaire, soit ici 𝑥𝐴 pour les sites libres du
solide et 𝑥𝐴−𝐺 pour les sites occupés. Constante b (bar -1)
On pose souvent 𝑥𝐴 = (1 − 𝜃)𝑆𝑜 et
évidemment 𝑥𝐴−𝐺 = 𝜃𝑆𝑜 θ
1 00
𝜃 𝑏𝑃 1
𝑏= 𝑒𝑡 𝜃 =
(1 − 𝜃)𝑃 1 + 𝑏𝑃 0.8
10 (bar-1 )
0.6
On identifie ainsi la constante d’équilibre
0.4
b:
0.2 1 (bar-1)
𝑘𝑎
𝑏=
𝑘𝑑 P (bar)
0.2 0.4 0.6 0.8 1
La figure.1 présente quelques isothermes Fig. 1: Isotherme de chimisorption
pour différentes valeurs de b ; le
recouvrement s’opère à une pression d’autant plus basse que la valeur de b est plus élevée.
Les liens entre la molécule adsorbée et la surface peuvent être si forts qu’il provoque la
dissociation de la molécule. Il est bien connu que si l’on adsorbe sur un catalyseur un
mélange d’hydrogène et de deutérium, il se forme des espèces H-D à la surface.
En considérant l’adsorption de H 2 avec dissociation, chacun des deux atomes doit occuper
un site. Il en résulte l’équilibre suivant :
𝐺2 + 2 𝐴 ⇌ 2 𝐴𝐺
Sachant que
𝑥𝐴𝐺 2
𝑏= 2
𝑥𝐴 𝑃
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avec 𝑥𝐴𝐺 = 𝜃𝑆𝑜 et 𝑥𝐴 = 1 − 𝜃 𝑆𝑜 , on obtient :
𝜃2 𝑏𝑃
𝑏= 𝑒𝑡 𝜃 =
1 − 𝜃 2𝑃 1 + 𝑏𝑃
On obtient l’équation de Langmuir donnant la quantité adsorbée :
𝒃𝑷
𝒒 = 𝒒𝒎
𝟏 + 𝒃𝑷
La transformée linéaire correspondante devient :
𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
= +
𝒒 𝒒𝒎 𝒒𝒎 𝒃 𝑷
Autrement, avec la même démarche que précédemment, mais en considérant cette fois -ci le
cas où la molécule se brise avant de se fixer sur la surface du solide.
À l’équilibre, les vitesses d’adsorption et de désorption sont égales :
𝑘𝑎 𝑃(1 − 𝜃)2 = 𝑘𝑑 𝜃 2
D’où
𝑏𝑃
𝜃=
1 + 𝑏𝑃
1.3- Adsorption de mélange
Trois cas peuvent être distingués :
1.3.1- Deux gaz dont l’un ne s’adsorbe pas. Cas d’un mélange N2-He
L’hélium ne s’adsorbe pas. Ce dernier ne joue que le rôle de diluant. La quantité adsorbée
de N2, gaz adsorbable, est la même que celle qui serait obtenue sous une pression totale de
gaz pur, égale à sa pression partielle dans le mélange.
et
𝑉𝑑𝑖 = 𝑘𝑑𝑖 𝜃𝑖 𝑆𝑜
𝜽𝒊
= 𝑏𝑖 𝑃𝑖
𝟏−𝜽
𝑘 𝑎𝑖
Avec 𝑏𝑖 = 𝑘 𝑑𝑖
ou encore :
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𝜃𝑖 = 𝑏𝑖 𝑃𝑖 1 − 𝜃
or
𝜃= 𝜃𝑖
𝑖
soit
𝜃 = 1−𝜃 𝑏𝑖 𝑃𝑖
𝑖
et donc
𝒊 𝒃 𝒊 𝑷𝒊
𝜽=
𝟏+ 𝒊 𝒃 𝒊 𝑷𝒊
Avec
𝜃𝑖 = 𝑏𝑖 𝑃𝑖 1 − 𝜃
On a en remplaçant 𝜃
𝒃 𝒊 𝑷𝒊
𝜽𝒊 =
𝟏 + 𝒊 𝒃 𝒊 𝑷𝒊
ce qui donne :
𝒃 𝒊 𝑷𝒊
𝒒𝒊 = 𝒒𝒎
𝟏 + 𝒊 𝒃 𝒊 𝑷𝒊
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soit Ni le nombre total de site disponible et ni le nombre de molécule adsorbée pour le type
de site i . Le nombre total n de molécule adsorbée et le nombre total de site disponibles
s’expriment par :
𝑝
𝑛= 𝑛𝑖
𝑖=1
𝑝
𝑁= 𝑁𝑖
𝑖 =1
En appliquant l’équation de Langmuir pour chaque type de site, le taux de recouvrement
pour ce type de site i s’exprime par:
𝑛 𝑏𝑖 𝑃
𝜃𝑖 = 𝑖 =
𝑁𝑖 1 + 𝑏𝑖 𝑃
d’où
𝑏𝑖 𝑃
𝑛𝑖 = 𝑁
1 + 𝑏𝑖 𝑃 𝑖
On en déduit le taux de recouvrement total :
𝑝
𝑝
𝑛 𝑖 =1 𝑛𝑖 1 𝑏𝑖 𝑃
𝜃= = = 𝑁
𝑁 𝑁 𝑁 1 + 𝑏𝑖 𝑃 𝑖
𝑖=1
avec
Ei
N étant le nombre total de sites et 𝑏𝑖 = λ exp RT
λ est caractéristique du couple adsorbant-adsorbat, quel que soit Ei.
Pour une distribution continue des sites d’adsorption, la somme devient une intégrale:
𝑏𝑃 𝑑𝑁
𝜃=
1 + 𝑏𝑃 𝑁
Soit alors une distribution de sites uniformément répartis entre les valeurs E1 et E2 de
l’énergie d’adsorption (E1 > E2), c’est-à-dire vérifiant :
𝑑𝑁 𝑁
= = 𝐶𝑡𝑒
𝑑𝐸 𝐸1 − 𝐸2
soit
𝑑𝑁 𝑑𝐸
=
𝑁 𝐸1 − 𝐸2
𝐸1
𝑏𝑃 𝑑𝐸
𝜃=
𝐸2 1 + 𝑏𝑃 𝐸1 − 𝐸2
on obtient par intégration
𝐑𝐓 𝟏 + 𝒃𝟏 𝑷
𝜽= 𝐥𝐧
𝑬𝟏 − 𝑬𝟐 𝟏 + 𝒃𝟐 𝑷
Dans un large domaine de pressions, on a , b1 P ≫ 1 ≫ b2 P
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𝐑𝐓
𝜽= 𝐥𝐧 𝒃𝟏 𝑷
𝑬𝟏 − 𝑬𝟐
pouvant également se mettre sous la forme :
𝜽 = 𝑨 𝐥𝐧 𝑩𝑷
Avec, A et B sont des constantes.
Cette isotherme est utilisée notamment pour décrire l’adsorption des réactifs dans la
synthèse de NH3 .
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𝑘
avec 𝜆 = 𝑘 𝑎 ,0
𝑑,0
𝑏 ∆𝐻𝑎
= 𝑒 − 𝑅𝑇
𝑏0
∆𝐻𝑎
−
𝑏 = 𝑏0 𝑒 𝑅𝑇
par identification :
𝑏0 = 𝜆
ce qui donne :
∆𝑯𝒂 = 𝑬 𝒂 − 𝑬 𝒅
La représentation permet de déterminer ∆𝐻𝑎.
La chaleur d’adsorption est égale à la différence des valeurs des énergies de désorption et
d’adsorption (figure ci-dessus). Si, par ailleurs, dans une représentation linéaire on porte
(lnb) en fonction de 1/T, la pente de la droite donne la valeur de ∆𝐻𝑎
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