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Université Frères Mentouri Constantine 1

Département Des Sciences Géologiques


Cours Pétrographie Master 1 CGT
2023/2024
1. Pétrographie magmatique
Composition minéralogique et chimique

I. Composition minéralogique :
Introduction :
La composition minéralogique d’une roche magmatique est fonction de la composition
chimique du magma et de ses conditions de cristallisation.
Elle s’exprime quantitativement par le pourcentage (ordinairement en volume) des différents
minéraux réellement observés dans la roche : c’est la composition modale ou mode,
évidemment différente de la composition normative (minéraux virtuels).
La composition modale est déterminée par l’analyse macroscopique et microscopique des
roches. Il faut pour cela identifier les différents minéraux de la roche et exprimer le pourcentage
du volume occupé par chaque minéral.
Bien qu’il existe plus de mille espèces minéralogiques, les minéraux qui constituent plus de 99
% des roches magmatiques appartiennent à 8 groupes de minéraux (principalement des silicates
et d’alumino-silicates) : quartz, feldspaths, feldspathoïdes, olivines, pyroxènes, amphiboles,
biotites (micas), oxydes de fer et de titane.
I.1. Le quartz :
Le quartz (silice, SiO2) représente environ 12 %
de l’ensemble des minéraux des roches
magmatiques.
C’est le minéral caractéristique des roches acides
; il est peu représenté dans les roches
intermédiaires et absent des roches basiques.
Le quartz appartient à la famille des tectosilicates.
Il possède six variétés polymorphiques, chacune
cristallisant dans des conditions de pression et de
température bien définies : quartz α, quartz β,
tridymite, cristobalite, coésite et stishovite.
Le quartz stable aux conditions de température et de pression de la surface de la Terre est le
quartz α.
I.2. Les feldspaths :
Les feldspaths sont les constituants essentiels des roches magmatiques, plutoniques ou effusives
(59,5 % des minéraux des roches magmatiques). Leur composition chimique varie avec la
nature des roches : les roches acides renferment des feldspaths alcalins, les roches
intermédiaires des feldspaths alcalins et des plagioclases moyens, les roches basiques des
plagioclases calciques.
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Les feldspaths appartiennent à la famille des tectosilicates. L’analyse des feldspaths permet de
les considérer comme des mélanges plus ou moins homogènes de trois constituants élémentaires
:
• KAlSi3O8 : Orthose (Or) (Sanidine ou microcline)
• NaAlSi3O8 : Albite (Ab)
• CaAl2Si2O8 : Anorthite (An)
Orthose et Albite KAlSi3O8 et NaAlSi3O8 forment une solution solide complète, appelée
feldspaths alcalins ; de la même manière, Albite et Anorthite NaAlSi3O8 et CaAl2Si2O8
forment une solution solide complète, appelée plagioclases.
La composition des feldspaths est généralement
représentée dans un diagramme triangulaire :
KAlSi3O8 [Orthose (Or)] - NaAlSi3O8 [Albite (Ab)]
- CaAl2Si2O8 [Anorthite (An)].
Les feldspaths alcalins (orthose,
microcline, sanidine, anorthose), constituant une série
continue d'un pôle potassique à un pôle sodique,
Les feldspaths calco-sodique ou plagioclases (Albite,
oligoclase, Andésine,
labrador, Bytownite et Anorthite), constituant
également une série continue d'un pôle sodique à un
pôle calcique.
Les feldspaths sont des minéraux essentiels de la
quasi-totalité des roches magmatiques et
métamorphiques ; ils sont moins fréquents dans les roches sédimentaires car ils s'altèrent
facilement en minéraux argileux. Ils sont essentiels dans la classification des roches
magmatiques.
Les feldspaths alcalins comprennent deux grands types :
Les feldspaths potassiques (K,Na)AlSi3O8 avec faible proportion de Na, correspondant à la
série microcline-orthose-sanidine, avec un arrangement de plus en plus désordonné des ions Si
et Al dans le réseau.
L’orthose est le feldspath potassique de basse température caractéristique des granites. Il
cristallise dans le système monoclinique.
Le microcline est la forme ordonnée du feldspath potassique stable à basse température. C’est
un minéral secondaire, cristallisant dans le système triclinique.
La sanidine est la variété du feldspath potassique de haute température, qui présente la structure
la plus désordonnée.
Les feldspaths sodi-potassiques (Na,K)AlSi3O8 , plus riches en Na que les précédents, sont
intermédiaires entre l’orthose et l’albite.
 L’anorthose est en moyenne constitué de 60% d’orthose et de 40% d’albite. C’est un
minéral de haute température fréquemment associé à la sanidine. Les feldspaths alcalins
comprennent deux grands types :

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 Les feldspaths potassiques (K,Na)AlSi3O8 avec faible proportion de Na,
correspondant à la série microcline-orthose-sanidine, avec un arrangement de plus en
plus désordonné des ions Si et Al dans le réseau.
 L’orthose est le feldspath potassique de basse température caractéristique des
granites. Il cristallise dans le système monoclinique.
 Le microcline est la forme ordonnée du feldspath potassique stable à basse
température. C’est un minéral secondaire, cristallisant dans le système
triclinique.
 La sanidine est la variété du feldspath potassique de haute température, qui
présente la structure la plus désordonnée.
 Les feldspaths sodi-potassiques (Na,K)AlSi3O8 , plus riches en Na que les
précédents, sont intermédiaires entre l’orthose et l’albite.
 L’anorthose est en moyenne constitué de 60% d’orthose et de 40% d’albite. C’est
un minéral de haute température fréquemment associé à la sanidine.
Les plagioclases sont des feldspaths dont la composition s’inscrit entre un pôle sodique, l’Albite
(NaAlSi3O8) et un pôle calcique, l’anorthite (CaAl2Si2O8). Toutes ces compositions existent
ente albite et anorthite. On peut ainsi définir un plagioclase par sa teneur en constituant
anorthitique, notée An : An0 désigne l’albite, An100, l’anorthite. An>50 qualifie un plagioclase
plus proche de la composition de l’anorthite que de celle de l’albite. Les différents plagioclases
ont pour nom (An = anorthite = teneur en calcium) :
Albite: An0- An10 (0-10 % An)
Oligoclase: An10-An30 (10-30 % An)
Andesine: An30-An50 (30-50 % An)
Labrador: An50-An70 (50-70 % An)
Bytownite: An70-An90 (70-90 % An)
Anorthite: An90-An100 (90-100 % An)

I.3. Les feldspathoïdes :


Les feldspathoïdes sont des alumino-silicates de Na et K, appartenant à la famille des
tectosilicates, très pauvres en silice, et qui se rencontrent dans des roches riches en Na2O et
K2O (alcalines) et pauvres en SiO2 (sous-saturées). Ces minéraux sont incompatibles avec le
quartz, et sauf rares exceptions, ils ne peuvent coexister avec ce dernier dans les roches.
Les feldspathoïdes ont une composition voisine de celle des feldspaths, mais ont une teneur en
silice plus faible.
Les principaux feldspathoïdes sont :
• La néphéline Na3K[AlSiO4] : hexagonale, essentiellement sodique, et se
transforme en albite en présence de quartz.
• La sodalite Na8Al6Si6O24Cl2 : cubique, minéral rare accompagnant la
néphéline.

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• La leucite KAlSi2O6 : quadratique à basse température, et cubique à haute
température, riches en potassium, et se transforme en orthose en présence de
quartz.
I.4. Les olivines :
Les olivines se rencontrent dans les roches basiques et ultrabasiques.
Ils appartiennent à la famille des nésosilicates et forment une solution solide complète allant du
pôle magnésien, la forstérite Mg2SiO4, au pôle ferrifère, la fayalite Fe2SiO4.
Les intermédiaires correspondent à l’olivine (Fe, Mg)2SiO4.
L’olivine se forme à haute température, dans des roches sans quartz, pauvres en SiO2.
Les olivines magnésiennes sont les plus courantes, alors que les olivines ferrifères, ou fayalites
sont très rares.
Ces dernières sont compatibles avec la présence de quartz et se rencontrent dans des roches
acides (granites, rhyolites.).

I.5. Les pyroxènes :


 Les pyroxènes sont les plus fréquents et les plus
abondants des silicates ferromagnésiens. Ils se
rencontrent surtout dans les roches basiques
(gabbros et basaltes).
 Ils appartiennent à la famille des inosilicates.
 Les pyroxènes sont pour la plupart des silicates
anhydres de calcium, de magnésium ou de fer,
qui renferment dans certains cas du sodium, du
lithium et plus rarement du chrome et du titane.
 Ils cristallisent dans les systèmes
orthorhombiques (orthopyroxènes) et
monocliniques (clinopyroxènes).
 La classification des pyroxènes est fondée en grande partie sur leurs teneurs respectives
en Ca, Mg, Fe (composition chimique) et sur leurs systèmes cristallographiques, et
apparaît sur un diagramme triangulaire Ca-Mg-Fe. On distingue ainsi :
 Les orthopyroxènes, pratiquement dépourvus de calcium, forment une série
continue entre un pôle magnésien l’enstatite Mg2Si2O6 et un pôle ferreux la
ferrosilite Fe2Si2O6. Les intermédiaires constituent les hypersthènes
(Mg,Fe)2Si2O6.

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 Les clinopyroxènes, calciques, monocliniques, comprennent, d’une part la série
qui va du diopside CaMgSi2O6 à l’hedenbergite CaFeSi2O6, d’autre part le
grand groupe des augites, plus pauvres en Ca, et enfin les pigeonites, très pauvres
en calcium.
 Les pyroxènes riches en sodium Na et en lithium Li forment les clinopyroxènes
alcalins (minéraux rares), du système monoclinique avec le spodumène
LiAlSi2O6, la jadéite NaAl Si2O6 et l’aegyrine Fe3+NaSi2O6.
1.6. Les amphiboles
 Les amphiboles sont des silicates
ferromagnésiens. Ils se rencontrent surtout dans
les roches plutoniques et métamorphiques. Ils
appartiennent à la famille des inosilicates.
 Les amphiboles sont pour la plupart des silicates
hydroxylés (ion OH-) de fer et de magnésium,
qui renferment en grande quantité du calcium,
de l’aluminium, du sodium, du lithium ou du
titane. Ils cristallisent en général dans le système monoclinique.
 La classification des amphiboles est complexe et liée en grande partie aux variations
progressives des teneurs en Mg, Fe, Ca, et Na. On distingue ainsi :
 Les amphiboles ferromagnésiens : de formule (Mg,Fe)7[Si8O22](OH)2, qui
n’existent que dans les roches métamorphiques.
 Les amphiboles calciques : qui peuvent être ou non alumineuses.
 Les amphiboles calciques non alumineuses, forment une série continue entre un pôle
magnésien la trémolite Ca2Mg5Si8O22(OH)2 et un pôle ferreux la ferroactinote
Ca2Fe5Si8O22(OH)2, les actinotes constituent les termes intermédiaires
Ca2(Mg,Fe)5Si8O22(OH)2. Ils n’existent que dans les roches métamorphiques.
 Les amphiboles calciques alumineuses forment le vaste ensemble des hornblendes, de
formule (Ca,Na,K)2(Mg,Fe,Al)5Si6(Si,Al)2O22(OH,F)2.
 C’est les plus communs des amphiboles et se rencontrent dans les roches plutoniques
calcoalcalines et dans les roches métamorphiques.
 Signalons aussi l’existence de la hornblende basaltique, beaucoup moins fréquente.
 Les amphiboles sodiques : forment une série continue entre le glaucophane
Na2Mg3Al2Si8O22(OH)2 et la riébeckite Na2Fe3+2Fe2+3Si8O22(OH)2. Le
glaucophane est limité aux roches métamorphiques, alors que la riébeckite apparaît
surtout dans les roches plutoniques alcalines.

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1.7. Les micas
 Les micas sont des silicates hydratés, plus ou moins alumineux et presque toujours
potassiques, qui contiennent en proportion variable du fer et du magnésium. Ils
appartiennent à la famille des phyllosilicates et sont monocliniques. On distingue :
 Les micas blancs alumineux : avec principalement la muscovite KAl3Si3O10(OH)2,
et son équivalent sodique, la paragonite NaAl3Si3O10(OH)2. Ces minéraux sont
fréquents dans les roches plutoniques acides.
 Les micas noirs ferromagnésiens : représentés principalement par les biotites, qui sont
des minéraux intermédiaires entre un pôle magnésien, la phlogopite
KMg3AlSi3O10(OH)2 et un pôle ferrifère l’annite KFe3AlSi3O10(OH)2. Les biotites
sont très fréquentes dans les roches magmatiques (surtout acides et intermédiaires).
 Les micas lithinifères, représentés par la lépidolite K(Li,Al)2AlSi3O10(OH)2, sont
présentes dans les pegmatites.
1.8. Les minéraux accessoires
 Les minéraux accessoires comprennent :
 ·Les oxydes de fer et de titane :
 La magnétite Fe3O4 : système cubique. Le plus commun des minéraux
accessoires
 L’hématite Fe2O3 : système hexagonal. Il représente fréquemment le produit
d’altération de la magnétite ou forme une solution solide avec l’ilménite dans
les roches magmatiques non altérées.
 L’ilménite FeTiO3 : système hexagonal. Principal minerais de titane. Fréquente
dans une grande variété de roches volcaniques et plutoniques.
 Le spinelle MgAl2O4 : système cubique. Fréquent dans les roches ultrabasiques et
parfois dans les basaltes.
 Le corindon Al2O3 : système hexagonal. Il est fréquent dans les roches magmatiques
riches en aluminium (Al).
 L’apatite Ca5(PO4)3(OH,F) : système hexagonal. Très fréquent dans les roches
magmatiques alcalines (granites, syénites, pegmatites et laves équivalentes).
 Le zircon ZrSiO4 : système quadratique. Il est fréquent dans les roches magmatiques
siliceuses (granites, granodiorites, syénites). Il contient souvent des traces d’éléments
radioactifs (Th et U). Ce minéral est ainsi utilisé pour dater les roches avec la méthode
U-Pb et Th-Pb.
 Le sphène CaTiSiO4(OH) : système monoclinique. Il est répandu dans de nombreuses
roches magmatiques (granites, granodiorites, syénites).

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 La pyrite FeS2 : système cubique. Elle est répandue dans diverses roches magmatiques.
 La calcite CaCO3 : système rhomboédrique. Elle est présente dans les carbonatites.
 La fluorine (ou fluorite) CaF2 : système cubique (minerai du fluor). Elle est présente
dans les roches magmatiques alcalines (granites, syénites, pegmatites).
 Remarque
 Les roches ignées sont globalement classées en quatre catégories selon leur mode de
formation et leur minéralogie (composition chimique). La composition minérale joue
un rôle clé dans la répartition des roches ignées. Les constituants minéraux des roches
ignées sont divisés selon leur importance proportionnelle dans la composition des
roches en majeur, important, mineur (accessoire) et secondaire.
 Les principaux minéraux sont ceux selon lesquels les roches sont classées. Ce sont des
minéraux essentiels à la roche et ce qui les différencie des autres. Par exemple, le quartz,
le feldspath potassique et la biotite sont des minéraux essentiels pour le granite. Les
roches ne seraient plus désignées comme granite en l’absence de l’un de ces minéraux.
 Les constituants minéraux importants d’une roche sont ceux par lesquels un nom spécial
est attribué à la roche. la présence d'olivine dans le gabbro et de néphéline dans la syénite
dénote une importance particulière pour la roche. Le gabbro habituellement contient du
plagioclase et du pyroxène, et avec ou sans le minéral olivine. Si le gabbro contient de
l'olivine, alors la roche est particulièrement appelée gabbro à olivine, et l'olivine en est
l'ingrédient important.
 Les minéraux mineurs ou accessoires ne sont pas importants ou pertinents pour la roche
à laquelle ils sont associés.
 La quantité est petite et négligeable, généralement 1 % et peut, mais pas nécessairement,
constituer les ingrédients essentiels des roches.
 Les minéraux zircon et rutile sont des minéraux mineurs dans le granite.
 Les minéraux secondaires n'apparaissent pas lors de la formation de la roche mère, mais
sont introduits ou remplacés ultérieurement au cours du processus d'altération ou de
modifications des constituants minéraux primaires ou originaux de la roche. Les
minéraux secondaires les plus courants sont les suivants :
• La kaolinite créée par les processus de modification et d’altération chimique du
feldspath.
• Le chlorite créé par les processus de changement et d'altération de la biotite, du
pyroxène et de l'amphibole.
• La séricite créée par les processus de changement et d'altération du feldspath.
• La serpentine créée par les processus de modification hydrothermale de l'olivine.
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 Une caractéristique importante des constituants minéraux des roches ignées est leur
couleur résultant de la teneur en fer, généralement isomorphe. Les différentes couleurs
sont décrites comme couleur leucocrate ou claire en raison de la faible teneur en
minéraux ferromagnésiens, et couleur mélanocratique ou foncée contenant 60 % à 100
% de minéraux ferromagnésiens.
 Les minéraux leucocratiques sont incolores ou blancs, comme le feldspath, le quartz, la
muscovite et les feldspathoïdes.
 Les minéraux mélanocratiques ou ferromagnésiens sont verts, vert foncé ou
complètement noirs en raison de quantités plus ou moins importantes de fer isomorphe.
Ce groupe de minéraux comprend l'olivine, les pyroxènes, l'amphibole et la biotite.
 Les roches sont principalement composées de minéraux ferromagnésiens présentant des
couleurs allant du vert foncé au noir, tels que le gabbro, la dunite, la péridotite et les
pyroxénites.
II. Composition chimique :
1. Introduction
➢ La composition chimique des roches magmatiques est très importante car :
 Elle renseigne sur la nature des magmas qui leur donne naissance.
 Elle permet de classer les roches qui n’ont pas ou très peu de minéraux et donc
ne peuvent pas être étudiées au microscope polarisant.
➢ La composition chimique d’une roche magmatique dépend de :
 la composition du magma qui lui a donné naissance ;
 la profondeur de fusion du magma ;
 l’environnement tectonique où la cristallisation du magma s’est produite
(dorsales océaniques, zone de subduction…).
 l’altération secondaire de la roche.
➢ La composition chimique des roches
magmatiques varie dans des limites assez
étroites.
➢ L’oxygène est l’élément le plus abondant en
poids et en volume, suivi par le silicium (Si).
➢ Viennent ensuite l’aluminium (Al), le fer (Fe),
le magnésium (Mg), le calcium (Ca), le sodium
(Na), le potassium (K), etc. Le tableau donne les
pourcentages en poids des éléments chimiques
les plus importants de la croûte terrestre.

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➢ A cause de la prépondérance de l’oxygène, les
résultats des analyses chimiques d’une roche
sont ordinairement exprimés sous forme de
pourcentages pondéraux d’oxydes.
➢ Le tableau suivant donne l’intervalle des
compositions chimiques en pourcentages
d’oxydes des roches magmatiques.
➢ On divise habituellement les éléments entre les
catégories suivantes :
 Les éléments majeurs qui représentent plus de 99 % de la composition chimique
de la roche et ont des concentrations supérieures à 1 % en poids dans les
matériaux géologiques. Ce sont : SiO2, Al2O3, FeO et Fe2O3, MgO, CaO,
Na2O, K2O, TiO2.
 Les éléments mineurs pour des teneurs comprises entre 0,1 et 1 % en masses
d’oxydes. Pour les roches magmatiques les éléments mineurs typiques sont :
MnO et P2O5.
➢ Les éléments en traces, pour des teneurs inférieures à 0,1 %.
➢ Pour les roches magmatiques typiques, les éléments en traces les plus importants sont :
 Certains éléments alcalins et alcalino-terreux : Ce, Sr, Rb, Ba.
 Les Terres Rares (Lanthanides) : La, Ce, Pr, Nd, Pm, Sm, Eu, Yb, Lu...
 Les éléments de transition : Y, Zr, Nb, Ta, Ni, Cu.
 D’autres éléments de numéros atomiques élevés (Pb, U, Th).
➢ Les éléments majeurs sont utilisés dans la classification des roches magmatiques. C’est
aussi le seul moyen dont on dispose pour connaître la nature des roches vitreuses (roche
constituée de verre).
➢ Les éléments en traces sont utilisés pour rechercher l’origine des magmas et donc
remonter à la source des roches magmatiques.
➢ La présentation des résultats suit en général l'ordre décroissant des valences des cations
: SiO2, TiO2, A12O3, Fe2O3, FeO, MnO, MgO, CaO, Na2O, K2O, P2O5, et se termine
par les éléments volatils H2O+ (vapeur d'eau obtenue à 100° Celsius), H2O– (vapeur
d'eau obtenue à plus de 100° Celsius), CO2, S, F, Cl, etc.
➢ Dans des résultats des analyses chimiques, H2O+ est la vapeur d'eau obtenue à 100°, et
provient de l’eau libre qui se trouve entre les grains des minéraux ou à l’intérieur des
fissures de la roche. H2O– est la vapeur d'eau obtenue à plus 100°, et provient de l’eau
liée aux minéraux, par exemple le radical OH- dans la biotite ou la hornblende.

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➢ Souvent, les pourcentages des gaz et de l’eau ne sont pas donnés dans l’analyse
chimique. Dans ce cas, la quantité de tous les éléments volatils de la roche est indiqué
par la perte au feu (PAF) ou LOI (loss on ignition en anglais) : c’est la perte de masse
qui résulte de l'échauffement d'un matériau du fait du départ des espèces volatiles ; elle
est mesurée lors du chauffage de l’échantillon à haute température.
➢ Perte au feu (%) = 100×[(masse avant chauffage) - (masse après chauffage)]/(masse
avant chauffage).
➢ Les compositions chimiques moyennes en oxydes des principaux types de roches sont
portées dans le tableau.

➢ La composition chimique est déterminée en analysant la poudre des roches.


➢ Les principales techniques utilisées pour déterminer le pourcentage des éléments
majeurs et en traces sont : la spectroscopie de fluorescence X (XRF) et l’absorption
atomique (AAS).
2. Fréquences des roches magmatiques en relation avec leur composition chimique
La courbe de fréquence mondiale des roches, calculées sur des milliers d’analyses de roches
plutoniques et volcaniques, indique deux maximums, l’un correspondant à des roches qui
renferment 73 % de silice (granites et rhyolites), l’autre à des roches qui renferment 52 % de
silice (basaltes et gabbros).
Les principales caractéristiques chimiques de ces deux grands types de roches sont les suivantes
:
 la teneur en Al2O3 est sensiblement la même quelle que soit la teneur en silice ;
 les roches granitiques ont une forte teneur en SiO2 et alcalins mais une faible
teneur en fer total, CaO, MgO et TiO2 ;

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 les roches basaltiques ont une faible teneur en SiO2 et alcalins mais une forte
teneur en fer total, CaO, MgO et TiO2.
➢ Ainsi, la teneur en Al2O3 ne varie pratiquement pas des roches basiques aux roches
acides ; Fe total, CaO et MgO varient dans le même sens en diminuant des basaltes aux
granites alors que Na2O et K2O varient en sens inverse.


3. La norme (composition normative)
La norme exprime donc la composition minéralogique théorique (virtuelle) d’une roche
magmatique.
Pour établir la norme d’une roche, on doit d’abord déterminer sa composition chimique,
laquelle est donnée en pourcentage du poids en oxyde.
Le principe de base est de distribuer les éléments chimiques : Si, Al, Mg, Fe2+, Fe3+, Ca, Na,
K, Ti, P entre molécules minérales standards (quartz, orthose, albite, anorthite, néphéline,
leucite, orthopyroxène, clinopyroxène, olivine, apatite, ilménite, magnétite), suivant une
procédure de calcul selon des règles strictes : soit celles de Cross, Iddings, Pirsson et
Washington (appelée norme CIPW), soit celles de Niggli (norme moléculaire de Niggli).
La norme est donc une composition minéralogique calculée qui aide à comparer les roches
volcaniques non cristallisées avec des roches plutoniques cristallisées et d’établir si il existe ou
non des liens pétrogénétiques entre les deux.
➢ N.B.
➢ La composition chimique des roches ignées est la caractéristique la plus distinctive.
➢ La composition reflète généralement la composition du magma, et fournit ainsi des
informations sur la source de la roche.

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➢ La composition chimique du magma détermine les minéraux qui vont cristalliser et leurs
proportions.
➢ La composition chimique ne peut pas être facilement déterminée sur le terrain, ce qui
rend la classification basée sur la chimie peu pratique.

Liens :
EENS 212 Home Page (tulane.edu)
La Classification de Streckeisen (free.fr)
Geologie 1 (charafchabou.com)

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