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CHAPITRE PREMIER 

: LES GENERALITES

I.1. QUELQUES DEFINITIONS

a. Minéralogie  : Est une discipline de la Géologie qui étudie les minéraux. Elle a
pour but l'étude des minéraux, éléments ou composés naturels formant la croûte
terrestre. Par extension, elle a été amenée à étudier les minéraux contenus dans les
météorites et provenant d'autres parties de l'univers.
La minéralogie doit recenser, reconnaître, définir les propriétés et les conditions
physico-chimiques d'apparition, d'évolution de toutes les espèces minérales. Dans
son aspect économique, elle doit promouvoir leur utilisation, permettre la synthèse
de celles trop rares naturellement pour la demande industrielle.
L'étude des conditions de formation et de transformation des minéraux forme les
bases de la minéralogie génétique et de la géochimie.
b. Minéral  : Est un fragment ou une substance inorganique, naturelle et
homogène de l’écorce terrestre qui peut eut être solide, liquide ou gazeux et
constitué d’un ou de plusieurs éléments chimiques. Un minéral est défini par une
formule chimique et un système cristallin, c'est-à-dire par la nature des atomes qui le
composent et leur agencement dans l'espace.
* Naturel : Il est en effet possible de reproduire artificiellement des minéraux, les
cristaux gemmes de synthèse sont bien connus. Les laitiers de hauts fourneaux
montrent parfois des minéraux artificiels forts bien cristallisés, et la synthèse des
cristaux, quartz, diamant industriel, tend à devenir une industrie importante. Ces
produits, dus à des actions humaines, ne sont pourtant pas des minéraux dans le
sens propre du terme.
* Homogène : Un minéral est formé par une seule phase solide et aucune méthode
physique de séparation ne peut permettre d'en isoler des composés plus simples.
De nombreuses « espèces minérales » se sont révélées être des mélanges quand
on a pu disposer de méthodes précises d'examen (microscope polarisant, diffraction
des rayons X, microsonde électronique). Cela peut parfois causer de nombreux
problèmes quand on doit étudier des minéraux se présentant en agrégats à grain
très fin (minéraux des argiles par exemple).
Exemples :
 Le quartz : SiO2

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 L’eau : H 2O
 La pyrite  : FeS2
 La chalcopyrite : CuFeS2
 La dolomite : MgCa(CO3)2
 Le gaz méthane : CH4
 La calcite : CaCO3
 Le corindon : Al2O3

c. Cristal  : Est un minéral ayant une forme géométrique bien précise ou un


corps de constitution homogène, de forme rigoureusement géométrique et de
structure soumise à des lois précises et constantes (système cristallin).

d. Roche  : Est un fragment de l’écorce terrestre constitué d’un ou de plusieurs


minéraux.
Exemples :
 Les granites  : roche d’origine magmatique acide constituée
principalement des minéraux (minéraux claires) tels que la silice, le feldspath et
les micas ;
 Les kimberlites : forment une famille de roches ultrabasiques riches volatiles
(CO2), qui montrent une texture hétérogranulaire résultant de la présence de
mégacristaux placés au sein d’une matrice très fine. L’assemblage de ces
mégacristaux est constitué d’ilménite magnésienne, de pyrope titanifère pauvre
en chrome, de diopside chromifère, d’enstatite, d’olivine, de phlogopite, et de
chromite pauvre en titane. La matrice est constituée des minéraux tels que
d’olivine, de phlogopite, de diopside, de monticellite, de perovskite, de spinelle,
d’apatite, de calcite et de serpentine. Les sulfures nickélifères et les diamants
sont des phases accessoires communes.
 Le calcaire : roche d’origine sédimentaire constituée principalement des
calcite (CaCO3).
 La dolomie : roche d’origine sédimentaire, constituée principalement de
dolomites (MgCaCO3).
 Micaschiste : roche métamorphique à forte transformation constituée
principalement des minéraux en feuillets ou phyllosilicates tels que des micas, du
chlorite ou du talc. Généralement, les micaschistes contiennent aussi du quartz
ou des feldspaths ainsi que des minéraux accessoires tels que les amphiboles

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(hornblende, glaucophane par exemple) ou des grenats. Comme les schistes,
moins métamorphiques, les micaschistes sont caractérisés par un feuillage
(schistosité ou foliation selon le degré de métamorphisme) très marqué résultant
des déformations ductiles tectoniques de la roche.
 Migmatite : roche formée de la juxtaposition d’un matériel métamorphique (gneiss,
amphibole) et d’un matériel granitique, résultant de l’anatexie différentielle de la
croûte continental.

e. Minerais (du latin minera, mine) :Est une roche ou un minéral dont on peut extraire
un ou plusieurs éléments chimiques économiquement rentables. On peut aussi dire
que c'est une roche contenant des minéraux utiles en proportion suffisamment
intéressante pour justifier l'exploitation, et nécessitant une transformation pour être
utilisés par l'industrie. Par extension, le terme « minerai » peut également désigner
directement les minéraux exploités.
Exemple :
 La malachite : minerais de cuivre avec comme formule Cu2(OH)2CO3
 La pyrite : minerais de fer ou du soufre avec comme formule FeS2
 La galène : minerais de plomb avec comme formule PbS
 La bornite : minerais de cuivre avec comme formule Cu5FeS4
 La cuprite : minerais de cuivre avec comme formule CuO2
 La cassitérite : minerais d’étain avec comme formule SnO2
 Le coltan : minerais de niobium et de tantale, il est formé par
l’association de deux minéraux tels que la tantalite Nb2O6 et la tantalite (Ta,Nb)2O6
en proportion variable.

I.2. Disciplines connexes


Les disciplines connexes ou complémentaires à la minéralogie sont :
a. La cristallographie  : est la science qui étudie les cristaux ;
b. La pétrographie : est la science qui étudie la description des roches ;
c. La gemmologie : est la science qui étudie les pierres précieuses et
ornementales. C’est-à-dire, la science qui étudie les gemmes (du latin gemma =
bourgeois) qui représentent une élite dans les minéraux.
d. La pétrologie : est la science qui étudie la genèse et la mise en place des
roches.
e. La pédologie : est la science qui étudie le sol.
f. La métallogénie : est la science qui étudie les gîtes minéraux (gisements des

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minerais).
g. La géologie : est une science dont l’objet principal est l’étude de la terre
et plus particulièrement la lithosphère.

I.3. Nomenclature des minéraux

Les noms les plus anciens des minéraux proviennent soit de langues
orientales, soit du grec et du latin. Le grec a tout particulièrement marqué de son
empreinte la nomenclature moderne des minéraux. La signification des noms anciens
n’est toujours pas claire, surtout lorsqu’il s’agit de l’écriture où les sens ont changé.
L’étymologie des minéraux se rapportant à leurs propriétés particulières, la couleur
surtout (la prase est ainsi appelée à cause de sa couleur verte), la provenance (l’agate
tire son nom d’une rivière de Sicile) et enfin les forces mystiques attribuées à un
minéral : l’améthyste (du grec amethystos) ainsi dénommée car supposer protéger de
l’ivresse.
D’anciens noms des minéraux proviennent directement de la langue des
montagnards, comme le quartz par exemple, ou bien parfois toute allusion à leur
utilisation technique : le nom de feldspath vient du haut – Allemand « Fulspat » désignant
ainsi le minéral « spat » ajouté au verre en fusion pour faciliter son travail.
La découverte des minéraux inconnus auparavant, a obligé les savants à
forger de nouveaux noms. Les noms des minéraux forgés d’après celui de leur pays
d’origine sont contestables. Non seulement l’orthographe des noms des pays varie selon
les langues, mais cette coutume prête la confusion. Exemple : le Vesuvianite tirée du
Vésuve en Italie se trouve à présent au Canada, aux USA et en URSS. Pour pallier à cet
inconvénient, on propose un nom en tenant compte de s forme cristalline ; l’Idocrase, ce
qui ajoute encore un nom à ce minéral. Une autre variété de vésuvianite ayant été
découverte en Sibérie, on l’appela Vilcuite inspirée de celui d’une rivière voisine. C’est
ainsi qu’il existe aujourd’hui trois appellations différentes pour le même minéral.
Les noms dérivés des noms propres des personnes sont encore sujet à
caution, non seulement sont des hommages rendus aux gemmologistes, minéralogistes,
mais aussi à des souverains. Le commerce de minéraux s’est aussi chargé d’ajouter
une foule d’autres appellations aux noms scientifiques des minéraux.
Quelques exemples de noms de minéraux: • Albite [NaAlSi3O8] : nom qui
provient du latin, albus (blanc), allusion à sa couleur ; • Rhodonite (MnSiO3) du grec
rhodon (rose) allusion à sa couleur rose. • Chromite (FeCr2O4) à cause de la présence
d’une teneur élevée en chrome dans le minéral; • Nadorite (PbSbO2Cl): du nom du
Djebel Nador, Constantine, Algérie, où le minéral a été découvert; • Sillimanite (Al2SiO5):

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dédiée au Professeur Benjamin Silliman de l’université de Yale (1779-1864);
Minéraux découverts en Algérie:
* NADORITE Inspiré du nom de sa localité (PbSbO2Cl);
*SENARMONTITE Dédié au minéralogiste français Hureau de SENARMONT (1808-
1862), Sb2O3;
*KULKEITE Dédié au Dr Holger Kulke, géologue allemande,Na0.35Mg8Al(AlSi
7)O20(OH)10;
*DUSSERTITE Dédié à D. Dussert, ingénieur des mines français; BaFe3+
3(AsO4)2( OH)5 .
Pour pallier à tout cela, la minéralogie a mis au point la classification des
minéraux basée sur la formule chimique et le système ou réseau cristallin.

I.4 Pré-acquis
Pour mieux comprendre la minéralogie, il faut avoir un pré-acquis en :
- Chimie (générale, minérale et analytique) ;- Mathématiques
- Physique ;- Botanique ; -Géométrie descriptive; -Biologie;

I.5. Objectifs généraux


A l'issue de ce cours l'étudiant devra être à mesure :
- d'identifier les minéraux à travers leurs propriétés physiques, optiques, mécaniques et
chimiques ;
- de classifier les minéraux suivant les neuf classes minérales ci-après ; les natifs, les
sulfures et sulfosels, les oxydes et hydroxydes, les carbonates, les sulfates, les
halogénures, les phosphates , les silicates et les sels des acides organiques et
hydrocarbures.

I.6. Historique de la minéralogie

* Préhistoire — Utilisation de pigments minéraux rouge (hématite) et noir (pyrolusite)


dans les peintures rupestres. Fabrication d'outils et d'armes avec des roches et des
minéraux durs et résistants (e.g. jade, silex, obsidienne).
• 4000 avant J.C. — Extraction et traitement du cuivre à partir de la malachite dans le
désert du Néguev (vallée de Timna). 1 15/10/2005, 11h00
• Aristote (384-322 av. J.-C.) : divisa en deux classes le monde minéral : les métaux et
les fossiles.
• Théophraste (372-287 av. J.-C.) : écrit le premier livre consacré exclusivement aux
roches et décrit les formes régulières des cristaux (Grèce).

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• Pline l'Ancien (23-79) décrit le Quartz et d’autres minéraux dans son Histoire naturelle.
• Al-Biruni (973-1050) : détermina le poids spécifique de différents métaux et pierres
précieuses. Minéral AlBiruni Aujourd’hui Or Mercure Cuivre Fer Plomb Quartz 19,05
13,59 8,83 7,47 11,29 2,58 19,26 13,59 8,85 7,79 11,35 2,58
• Ibn Sina (980-1037) : classification des minéraux en quatre groupes : pierres et
gemmes, minerais, combustibles et sels. Cette classification persistera jusqu'au 19ème
siècle.
• G. Agricola (1494-1555) : publie deux ouvrages majeurs " De natura fossilium " (1546),
et " De re metallica " (1550) qui sont les fondements de la science des mines et de la
métallurgie pratique et font sortir la minéralogie du contexte alchimique. Il a énuméré la
plupart des propriétés physiques encore utilisées dans l'identification des minéraux.
• N. Sténon (Steensen, Danemark) (1638-1686) démontre que les angles entre les faces
des cristaux de quartz sont constants, quelle que soit la forme ou la grosseur des
cristaux de quartz (loi de constance des angles).
• Romé de l'Isle (France) (1736-1790) énonça la première loi de la cristallographie
(Cristallographie en 4 Volumes -1783- description de plus de 400 spécimens et
formulation de la loi de constance des angles).
• R.J. Haüy (France) (1743-1822) découvrit l’anisotropie des cristaux ainsi que
l’existence d’éléments de symétrie et et distingue les sept systèmes cristallins. Il est
considéré avec Romé de l'Isle comme le fondateur de la cristallographie.
• 1780 — Invention du goniomètre (pour mesurer l’angle entre deux faces cristallines)
par Carangeot.
• 1828 — Le physicien William Nicol (Angleterre) invente le polariseur qui sera utilisé
dans les microscopes pétrographiques. 2 15/10/2005, 11h00
• 1854 — James Dwight Dana (Yale University) présente et utilise une classification des
minéraux basée sur la composition chimique. Cette classification est encore utilisée
aujourd'hui.
• M. Von Laue (1879-1960) : il découvrit, en 1912, la diffraction des rayons X par les
cristaux, ce qui permit de déterminer la structure des milieux cristallisés. (Prix Nobel
1914). W.H. Bragg (1862-1942) et W.L.B. Bragg (1890-1971) : célèbres pour leurs
travaux sur la diffraction des rayons X. (Prix Nobel 1915). P. Debye (1884-1966) : étude
des solides par les rayons X. (Prix Nobel 1936).
• 1960 — Apparition des premières microsondes à électrons commerciales. A l'heure
actuelle, 90% des analyses de minéraux publiées sont produites par des microsondes à
électrons.

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CHAPITRE DEUXIEME : PROPRIETES DES MINERAUX

II.1. PROPRIETES PHYSIQUES


II. 1.1 PROPRIETES PHYSIQUES PROPREMENT DITES
II.1.1.1. La Forme ou la morphologie
La forme ou la morphologie d'un minéral résulte du système cristallin dans le quel
le minéral a cristallisé. Comme chaque minéral est constitué d'éléments
chimiques et que ceux ci se relient pour former d'abord la maille élémentaire. La
croissance ou le développement de la maille élémentaire abouti à la formation
d'un réseau cristallin ou système cristallin ayant des angles et axes bien
spécifiques à chaque espèce minérale. Un minéral donné reproduira toujours les
mêmes formes régies par son système cristallin. Par exemple l'Halite et le
Diamant cristallisant dans le système cubique, auront toujours des formes du
systèmes cubiques à savoir le cube pour l'halite ,le cube, l'octaèdre, le
dodécaèdre, ...pour le diamant.
Il existe ainsi 7 systèmes cristallins ci-après dans les quels sont repartis tous les
minéraux ( et cristaux) :

- Le système cubique ;

- le système quadratique;

- le système hexagonal;

- Le système orthorhombique

;- le système monoclinique;

- Le système rhomboédrique ;

- Le système triclinique

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Maille fondamentale et cristaux

Les cristaux ne sont que la répétition dans les trois directions de l’espace (X,
Y et Z), des mailles fondamentales (ou mailles simples).

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II.1.1.2 . Dureté
Du point de vue physique, la dureté des minéraux n'est pas définie avec
précision. C'est un ensemble de propriétés basées sur la cohésion des minéraux. Dans une
grande mesure, elle dépend de la clivabilité. La dureté est la plus faible dans le sens
parallèle au plan de clivage. Un grand rôle est joué par l'écartement entre les particules
structurelles (des différences considérables existent par exemple chez certains minéraux
polymorphes tels que le graphite et le diamant) et le rayon des atomes ou des ions (les
minéraux à petits atomes ou ions sont plus durs. Exemples : les silicates et minéraux
contenant de l'aluminium et de l'oxygène d'un côté, les carbonates et sulfates de l'autre).
Néanmoins la dureté, en particulier lorsqu'il s'agit d'une détermination rapide sur le terrain
est une des propriétés les plus importantes pour le diagnostic
On considère la dureté d'un minéral comme la résistance qu'il offre à la
pénétration d'un autre corps. Dans la pratique minéralogique on utilise des échelles de
dureté comparatives, relatives, représentées par certains minéraux. La plus courante est
l'échelle de Mohs (1824) qui comporte dix degrés et qui n'est composée que de minéraux à
poussière blanche. Les minéraux y sont rangés selon leur plus ou moins grande dureté
mais les différences dans la dureté des échantillons voisins ne sont pas égales. Ces écarts
sont réduits au bas de l'échelle, très grands au sommet.

Des méthodes plus exactes, fondées par exemple sur l'enfoncement d'une
pointe de diamant, ne sont utilisées que pour tester les métaux ou la céramique.

Dans la méthode comparative, on raye la surface du minéral étudié avec la


pointe d'un autre de l'échelle et réciproquement. On utilise une pointe parce que la dureté
en est un peu plus grande que celle d'une surface, si bien que des minéraux de même
dureté peuvent se rayer avec leur pointe. Le minéral qui raye et n'est pas rayé est donc plus
dur et il faut descendre à un échelon inférieur jusqu'à ce que l'on obtienne une rayure et un
frottement mutuels. La pression quand on raye n'a pas besoin d'être forte, mais ferme. La
pointe ou l'arête dont on se sert pour rayer doit être acérée. On essuie la rayure et, pour un
meilleur contrôle, on l'examine à la loupe.
Mais ce procédé n'est pas pratique quand on travaille sur le terrain. Pour une
détermination approximative, on utilise l'ongle jusqu'à la dureté 2.2 (les minéraux de dureté
voisine de 1 sont gras au toucher), une pièce de monnaie de un cent jusqu'à la dureté 3.2,
un couteau jusqu'à 5.2, et une lime en acier jusqu'à 6.5. Les minéraux de dureté 6 et au-
dessus rayent le verre.

La détermination de la dureté des minéraux est une opération dans une certaine

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mesure subjective et, afin d'éviter des erreurs importantes, il faut observer certaines règles.
En premier lieu on n'utilise que des minéraux frais et assez grands. Ensuite, les surfaces
utilisées doivent être planes. Les minéraux formant des agrégats ou les minéraux oxydés
ont une dureté régulièrement plus faible qu'un échantillon cristallisé. Par exemple,
l'hématite, de dureté 6, aura une dureté nettement plus faible si elle est fibreuse ou
terreuse.
Lorsque les minéraux sont groupés en aiguilles, en fibres, etc., on peut trouver
une valeur erronée de la dureté. Cette apparente modification de la dureté résulte d'une
modification de la cohésion, de la friabilité des minéraux fragiles, etc. Compte tenu du fait
que la dureté résulte de la tension des liaisons cristallines, on trouve chez certains
minéraux des différences de dureté en relation avec le sens dans lequel on raye la surface
du cristal. On éprouve donc la dureté sur des surfaces différentes et dans des sens
différents.

De plus, il faut se rappeler qu’un minéral altéré a généralement une dureté


inférieure à sa valeur normale.

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L'étude des minéraux et de leur dureté permet de tirer les conclusions
suivantes :
 Les minéraux qui renferment des métaux lourds, tels que l'or, l'argent, l'antimoine, le
bismuth, le cuivre, le mercure, le plomb, etc., sont généralement tendres.
 La plupart des carbonates, des phosphates et des sulfates sont assez tendres.
 De nombreux sulfures sont assez tendres alors que plusieurs autres sont durs.
 Les arséniures et les oxydes de fer, de nickel et de cobalt sont durs; en règle
générale, il en est de même des silicates. Font exception les oxydes hydratés et
silicates hydratés.

II.1.1.3. La Densité.
Il est très important de connaître la densité pour déterminer un minéral.
Les minéraux chimiquement peu variables ont, pour une température et une pression
donnée, une densité constante dont la détermination suffit parfois à les identifier
directement. Elle dépend de la composition chimique du minéral, de sa masse atomique, de
la taille et de l'agencement des molécules, et, pour les cristaux, de leur structure cristalline.
Dans la forme cristalline de la même combinaison, la densité est plus forte que dans la
forme amorphe.

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Sur le terrain, un amateur expérimenté détermine approximativement la densité
d'un minéral en le soupesant.
On distingue les minéraux légers, de densité 1 à 2 g/cm3 (certains bitumes),
moyennement lourds, de densité 2 à 4 g/cm3 (gypse, quartz), lourds, de densité 4 à 6
g/cm3 (sphalérite, barytine) et très lourds, de densité supérieure à 6 g/cm3 (galène,
cassitérite). La plus forte densité est celle des métaux, tels que l'or (15 à 16 g/cm3) ou le
platine (14 à 20 g/cm3). La plupart des minéraux ont une densité de 2 à 4 g/cm3.

Densité versus poids spécifique : la densité d’un minéral s’exprime en grammes


par centimètre cube alors que le poids spécifique (specific gravity) d’un minéral est un
nombre sans dimension puisqu’il s’agit de la densité de ce minéral divisée par la densité de
l’eau (0,9982 g/cm3 à 20°C ou 1 g/cm3). La densité d’un minéral est donc numériquement
égale à son poids spécifique.

Il y a plusieurs méthodes pour mesurer la densité d’un minéral (méthode de la


suspension, méthode de la double pesée, méthode du picnomètre) :
Méthode de la suspension. Pour une détermination rapide chez soi de la
densité, une bonne et très suffisante méthode est celle de la suspension. Elle permet de
déterminer la densité relative d'un minéral en en plongeant un morceau (environ 1 gramme)
non oxydé dans un récipient en verre renfermant un liquide de densité connue. Si
l'échantillon tombe au fond, sa densité est plus forte que celle du liquide, s'il flotte à la
surface, elle est plus faible. S'il reste en suspension, sa densité correspond à celle du
liquide.

Méthode de la double pesée. Pour une détermination rapide et précise de la


densité, on utilise la méthode de la double pesée, dans l'air et dans l'eau. Elle ne convient
que pour les échantillons non poreux. Pour les minéraux solubles dans l'eau, on utilise de
l'huile, de l'alcool, etc.
On calcule la densité d'après la formule :
Densité du minéral en g/cm3 = ( MA × SK ) / ( MA – ML )
Où MA est le poids du minéral dans l’air en g/cm3, ML est le poids du minéral
(g/cm3) dans le liquide, et SK est la densité du liquide (l’eau a une densité de 0.9982 g/cm3
à 20°C).

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II.1.1.4. Clivage , Cassure et parting

Le clivage est la propriété d'un minéral de se défaire selon des directions


déterminées. Avec la dureté, le clivage fait partie du grand ensemble de caractères qui
détermine la cohésion du minéral. Le clivage est un bon caractère d'identification, en
particulier pour les minéraux qui ne sont pas morphologiquement parfaitement développés.
Il dépend de la structure interne du cristal et il est constant pour un minéral donné. Les
plans de clivage sont orientés dans le sens de la moindre cohésion, c'est-à-dire dans le
sens des liaisons les plus faibles entre chaque unité de la structure cristalline. On l'observe
facilement en frappant le minéral (Figure 6a). On peut parfois obtenir par la taille un corps
limité de tous les côtés par des plans de clivage.
Chez certains minéraux, la qualité de tous les plans de clivage est la même
(exemple : halite, calcite), chez d'autres, la qualité de ces plans est différente, ce qui signifie
que le minéral se clive plus facilement selon certains plans. De nombreux minéraux doivent
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leur nom à leur clivage caractéristique; l'orthose se clive droit, le plagioclase en travers
oblique, l'euclase se clive bien. Dans la pratique, selon l’aspect plus ou moins lisse de la
surface obtenue, on distingue les degrés de clivage suivants :

 Excellent, très bon ou parfait : la surface obtenue est lisse et brillante et le minéral se
clive facilement en fines lamelles dans un sens (exemples : graphite, gypse, chlorite,
muscovite) ou alors se clive facilement en formes régulières délimitées par les plans de
clivage (exemples : clivages cubiques de galène et halite; clivages rhomboédriques de
calcite).

 Bon : les plans de clivage sont moins visibles et pas toujours parfaitement droits.
Exemples : feldspath, amphibole, pyroxène.
 Imparfait : le clivage ne se manifeste pas nettement; les « plans » de séparation ont en
général une surface inégale. C’est le dernier degré avant l’absence de clivage.
Exemples : soufre, apatite, cassitérite.
Absence de clivage : chez ces minéraux, on observe en général une cassure
(Figure 6b; fracture en anglais). On parle de cassure conchoïdale (opale, quartz),
subconchoïdale ou quelconque.
En déterminant au moins approximativement l'angle des plans de clivage, il est
possible de distinguer certains minéraux semblables, tels que l'amphibole (120°) et le
pyroxène (90°). Il faut distinguer le clivage et la séparation, celle qui existe entre deux
minéraux soudés ou lorsqu'une mince couche de minéraux étrangers est incluse dans
l'échantillon.
Le parting ressemble à un mauvais clivage, c’est la séparation le long des plans
de faiblesse causée par une déformation (résultat d’une contrainte appliquée au cristal), par
la présence d’un plan de macle, ou par la présence d’inclusions orientées
préférentiellement. Contrairement au clivage, le parting ne sera pas présent dans tous les
individus d’une même espèce cristalline. Dans la pratique, le parting est difficile à distinguer
d’un clivage imparfait (Berry et al. 1983, Mineralogy, page 152; Girault et Ledoux 1990,
Guide pratique d’identification des minéraux, page 16).

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Figure 22.5. a) Clivages cubiques de galène et halite. b) Clivages octaédriques
de la fluorine.
d) Clivages rhomboédriques de la calcite. e) Clivages orthogonaux des
pyroxènes. f) Clivage des micas.

II.1.1.5. Les macles


Les macles sont des interpénétrations ou des accolements de cristaux de
même nature au cours de leur croissance, en quelque sorte des "frères
siamois".
* Quelques types de macles:
 quartz : macle du Brésil, du Dauphiné, de La Gardette (= du Japon),
 gypse : macle en queue d'aronde, en fer de lance,
 feldspaths : macle de Carlsbad, de Baveno, de Manebach,
etc. macles polysynthétiques.
 sphène : en gouttière,
 cassitérite : en bec de l'étain,
 staurotide : en croix, croix de St André,

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II.1.2. PROPRIETES OPTIQUES
II.1.2.1. La Couleur
Elle fait partie des caractères de détermination les plus importants mais n'est
pas toujours absolument fiable. Un certain nombre de minéraux présentent en effet des
tons et même des couleurs très différents. La fluorite peut être incolore, blanche, bleue,
verte, jaune, violette, etc. Chez certains minéraux, ces différences de coloration
déterminent des variétés différentes; par exemple, le quartz, le cristal de roche, l'améthyste,
le quartz enfumé, etc. Chez beaucoup de minéraux, la couleur est typique et a décidé de
leur nom; exemples: la chlorite (verte), l'azurite (bleu ciel), l'albite (blanche). La couleur de
certains minéraux est même devenue le symbole d'une certaine nuance; exemples: vert
malachite, vert émeraude, bleu turquoise. Selon l'origine de leur couleur, la minéralogie
classique répartit les minéraux en quatre groupes :
Incolores (achromatiques) : les rayons lumineux les traversent sans absorption dans

la partie visible du spectre (exemples : cristal de roche et diamant).

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Colorés (idiochromatiques) : la couleur résulte de la présence d'atomes d'un certain
élément, partie du minéral. Exemples : Cu, bleu, azurite Cu3(CO3)2(OH)2; Mn, rose,
rhodonite MnSiO3; U, jaune, autunite Ca(UO2)2(PO4)2•10H2O; Cr, orange, crocoïte
PbCrO4; Fe, jaune, goethite FeO(OH); Co, rose, érythrite Co3(AsO4)2•8H2O

A couleur empruntée (allochromatiques) : la couleur résulte de la présence d'atomes


d'un élément dont le minéral contient des traces, comme cela existe par exemple pour
certaines variétés de quartz, d'halite, de béryl, de tourmaline. La coloration peut provenir de
la présence de centres colorés produits par un défaut dans la structure cristalline sans
mélange d'autres éléments (exemples: quartz enfumé, améthyste, fluorite, diamant). Un cas
particulier de coloration résulte d'inclusions d'autres minéraux, par exemple les inclusions
de chlorite et d'hématite dans le jaspe.
On rencontre souvent chez les minéraux à couleur empruntée différentes
anomalies résultant des caractères du cristal ou de sa structure (coloration en raies ou en
zones). Quelquefois on observe même des changements de coloration suivant
l'éclairement. C'est le cas par exemple de l'alexandrite (variété de chrysobéryl Al2BeO4),
verte à la lumière du jour, rose violacé à la lumière artificielle.

 Apparemment colorés (pseudochromatiques) : des effets colorés se


produisent dans le cristal par suite de phénomènes optiques; par exemple: fracture,
réfraction, courbure, dispersion ou interférence des rayons lumineux. C'est ainsi que sur les
fissures ou les plans de clivage de minéraux transparents, on peut observer des irisations
résultant de la décomposition de la lumière. Cette irisation peut être aussi provoquée par la
mince pellicule incolore, ou colorée, d'oxydes sur certains minéraux à éclat métallique tels
que la chalcopyrite, la bornite, etc. Le scintillement (astérisme) observé à la suite d'une
taille convenable du diopside, du corindon ou du quartz (figure 6.24) résulte du reflet de la
lumière dans de minuscules corpuscules orientés dans le cristal dans un sens déterminé.
Dans le saphir, il est provoqué par des aiguilles de rutile qui le traversent sous un angle de
120°. Dans la précieuse opale, on observe un jeu caractéristique de la lumière que l'on
appelle opalisation. Cette opalisation résulte de la décomposition de la lumière sur des
couches fines à minuscules billes deSiO2 et proportion d'eau variable.
Il faut progresser avec circonspection quand on veut déterminer la couleur d'un
minéral. Déterminer les nuances des couleurs est dans une certaine mesure une opération
subjective. On constate souvent des différences quand on observe un même minéral à la
lumière du jour ou à la lumière artificielle. La couleur ne doit être étudiée que sur des
surfaces fraîches. Sous l'action de l'air, certains minéraux se recouvrent d'un voile qui peut
complètement altérer la couleur naturelle. Les minéraux qui contiennent de l'argent
noircissent à la lumière (exemples : argent, proustite, pyrargyrite, acanthite). À la lumière, le

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réalgar rouge devient jaune pâle, la topaze bleue devient verte. L'améthyste, le quartz rose
et l'émeraude pâlissent progressivement à la lumière. Il est donc nécessaire dans les
collections de protéger tous ces minéraux de la lumière. Par contre, une action prolongée
des rayons lumineux réveille la couleur de certaines agates insignifiantes. Une oxydation
progressive peut amener aussi une modification des couleurs (exemples: l'ankérite brunit
par formation de limonite, la rhodochrosite noircit par formation d'oxyde de manganèse, la
mélantérite et la chalcanthite pâlissent par déshydratation de la surface.
Enfin il faut retenir que les couleurs existent grâce à la lumière c ad à des oscillations

électromagnétiques d'une certaine longueur d'ondes; l'Oeil humain ne peut percevoir que la

gamme d 'ondes compris entre 4000A0 à 7000Angstrom. Cette gamme de lumière visible

divisée en sept couleurs ou sections dont chacune se rapporte à une couleur donnée

( Violet, indigo, bleu, vert, jaune, orange et rouge). Le mélange de toutes ces couleurs

donne la lumière blanche. La couleur du minéral est donc le mélange des couleurs non

absorbées par le minéral.

II.1.2.2 Couleur de trait (syn. : couleur de la trace, couleur de la poudre)

La couleur de trait (synonymes : couleur de la trace, couleur de la poudre) des


minéraux : la poudre peut être obtenue en rayant le minéral avec un objet acéré ou, pour
une détermination plus précise, en le frottant avec un morceau de porcelaine non glacée ou
non vernie. On frotte le minéral sur sa surface rugueuse. La couleur de la poudre ressort
très bien sur la surface blanche. Mais comme la porcelaine dans l'échelle de Mohs a une
dureté d’environ 7.0, la méthode a ses limites. La couleur des poudres des minéraux
colorés est habituellement la même que celle du minéral étudié avec une nuance un peu
plus claire (or - jaune, soufre - jaune, graphite - noire, cinabre - rouge). Parfois elle est
différente (la pyrite jaune a une trace noir verdâtre, la galène grise a une trace noire, la
cassitérite noire a une trace blanche, etc.). Les minéraux à couleur empruntée (minéraux
allochromatiques) ont en général une poudre blanche ou à peine colorée.

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Les minéraux à lien métallique dominant sont typiquement opaques. La couleur
du trait de ces minéraux (exemples : pyrite et chalcopyrite) est souvent plus foncée parce
que la surface rugueuse représentée par la poudre absorbe mieux la lumière incidente.
Les minéraux avec liens ioniques et covalent dominants ont généralement des
couleurs de trait claires même si le minéral lui-même est foncé. Ces minéraux sont
relativement transparents ou translucides et seule une faible partie de la lumière est
absorbée en passant à travers les fines particules de la poudre. Le spectre presque
complet de lumière qui atteindra l’œil sera donc perçu comme une couleur blanche ou une
couleur pâle. Même si la couleur de ces minéraux varie, la couleur du trait est généralement
constante (exemple : la fluorite peut être blanche, jaune vineux, verte, violette, rouge
violacé, rose, bleue ou noire, mais sa couleur du trait est toujours blanc). Traduit de Nesse
(2000; Introduction to mineralogy, page 107).
Expérience
1 Examinons les échantillons d'hématite, d'ilménite, de chromite, de pyrolusite et
de magnétite. Tous ces minéraux sont gris plus ou moins foncé ou noirs, Frottons-les sur la
plaque de porcelaine. L'hématite laisse un trait rouge, l'ilménite un trait noir grisâtre, la
chromite un trait brun, la pyrolusite et la magnétite un trait noir. Comme la magnétite est
fortement magnétique, il est impossible de la confondre avec ces autres minéraux. Une
observation simple de la couleur du trait et du magnétisme nous a donc permis de
distinguer entre eux ces cinq minéraux.
2 Frottez successivement sur une feuille de papier blanc une paillette de
graphite et une paillette de molybdénite. Frottez avec le doigt les traces sur le papier et
comparez-les soigneusement. Constatez que leur couleur (grise pour le graphite, verdâtre
pour la molybdénite) permet de distinguer l'un de l'autre ces deux minéraux malgré leur
ressemblance de couleur grise, d'éclat métallique et de forme feuilletée.
II.1.2.3.Transparence

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Elle est la propriété qu’ont certains minéraux de laisser passer la lumière et de permettre de
distinguer les objets à travers leur masse ; ces minéraux sont dits « transparents ». Quand
la lumière perd de son intensité, lorsqu’elle traverse un minéral, celui-ci est dit
« translucide ». Lorsque la lumière ne traverse même pas le minéral, ce dernier est
dit « Opaque ».D'après le degré de transparence (Figure 5), on distingue les minéraux :
 Minéraux transparents : on peut voir clairement un objet à travers et on
peut lire l'écriture au travers du minéral. Exemples : cristal de roche (quartz limpide),
calcite, topaze, diamant.
 Minéraux translucides : le minéral est traversé par la lumière même
sous une forte épaisseur, sans que l’on puisse toutefois distinguer un objet à travers.
Exemples : opale, quartz enfumé, quartz laiteux, soufre, orpiment.
 Minéraux non transparents et minéraux opaques :
Le minéral non transparent ne laisse pas passer la lumière. Cependant, sous
le microscope, (c’est-à-dire en lame mince de 0.03 mm d’épaisseur) il est translucide
et même transparent.
Exemples : jaspe, amphibole, augite.
Le minéral opaque ne laisse pas passer la lumière, même en lame mince de
0.03 mm d’épaisseur pour microscope. Exemples : magnétite, pyrite.

S'il s'agit d'un agrégat grenu, les minéraux transparents deviennent seulement
translucides; exemples: calcite, marbre, agrégat de mica ou gypse. Les grains ou les
écailles de ces agrégats sont néanmoins transparents sous la loupe. Les divers degrés de
transparence peuvent varier. Des différences sont possibles, même dans les diverses
variétés de ces minéraux. Une action mécanique peut diminuer la transparence. Un réseau
de microfentes (qui peuvent naître lors de la taille de l'échantillon) se forme souvent à la
surface du minéral qui s'accentue progressivement sous l'influence de la tension interne, ce
qui entraîne la décomposition de la lumière et l'opacité du minéral.

II.1.2.4. Éclat

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L'éclat est la propriété du minéral de réfléchir la lumière. Il dépend de nombreux
facteurs, parmi lesquels l'indice de réfraction, l'absorption de la lumière, les caractères de la
surface étudiée (lisse ou rugueuse).
L'éclat d'un minéral augmente avec l'élévation de l'indice de réfraction, diminue
avec l'absorption de la lumière et la rugosité de la surface. Il ne dépend pas de la couleur.
On distingue :
 Éclat métallique : c'est le plus fort éclat, caractéristique des minéraux

non transparents. Il est le plus marqué sur les cristaux ou les plans de clivage.

Exemples : galène, chalcopyrite, magnétite.


 Éclat sous-métallique (ou submétallique ou semi-métallique) :
ressemble à un éclat métallique,mais la quantité de lumière réfléchie est faible.
Exemples : cinabre et cuprite.
Parmi les éclats non métalliques, on peut citer les suivants (d’autres qualificatifs
sont possibles) :
 Éclat adamantin : c'est le fort éclat des minéraux transparents et
translucides. Exemples : cérusite, zircon, diamant.
 Éclat vitreux : c'est un éclat qui rappelle le verre brisé. C’est l’éclat le
plus répandu. Il est caractéristique des minéraux transparents et translucides dont
'indice de réfraction va de 1,3 à 1,9.
Exemples : fluorite, quartz, corindon.
 Éclat gras : il rappelle l'éclat d'un papier gras, ce qui est dû souvent à
l'inégalité de la surface de l'échantillon étudié. Exemple : talc et certains cristaux
de néphéline.
 Éclat résineux : comme la résine. Exemple : soufre.
 Éclat soyeux : l’éclat soyeux est lié à la présence de petites fibres
parallèles. Il est caractéristique des minéraux fibreux tels que l'amiante de type
chrysotile.
 Éclat mat ou éclat terreux : degré d'éclat le plus faible, caractéristique
des minéraux d'apparence terreuse. Il s’agit en réalité d’un « manque d’éclat ».
Exemples : kaolinite, pyrolusite.

On détermine l'éclat à la lumière du jour sur des surfaces planes, non oxydées
et propres.
Le même minéral n'a pas toujours le même éclat. Dans les agrégats grenus,
l'éclat est moins fort que dans les cristaux indépendants. Pour la magnétite, par exemple,
l'éclat des surfaces cristallines est métallique, celui des masses granuleuses n'est que mat.

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On doit étudier l'éclat des minéraux grenus à la loupe ou au microscope. Sur les plans de
clivage, l'éclat est plus accentué que sur les surfaces du cristal. Pour les minéraux de
couleur foncée, il est parfois difficile d'apprécier l'éclat. Un collectionneur expérimenté sait
déterminer avec une relative précision l'éclat d'un minéral par comparaison avec un choix
d'éclats différents qu'il a lui-même échelonnés.

II.1.2.5. La Réfringence

Nous avons tous observé dans notre enfance qu’un bâton immergé à demi et obliquement
dans l’eau, parait brisé à la ligne de séparation de l’air et de l’eau. Il semble que la partie
inférieure du bâton ait pris une autre direction que sa partie supérieure. Ce que nous avons
ainsi observé est le phénomène de réfraction ou la réfringence. Il se manifeste chaque fois
qu’un rayon lumineux passe s’un milieu à un autre, par exemple l’air ambiant à l’intérieur
d’un minéral.
La mesure de l’indice de réfraction est constante pour les cristaux de chaque famille des
minéraux. Aussi sert-elle à les identifier. C’est indice est le rapport entre la vitesse de la
lumière dans l’air et sa vitesse à travers le minéral.
Exemple :
- La lumière de la lumière dans l’air (V1) = 300.000 Km/s
- La vitesse de la lumière dans le Diamant (V2) = 125.000 Km/s
Ainsi, l’indice de réfraction de Dimant est déterminé par :

V 1 ( air ) 300.000
= =2,4
V 2 ( Diamant ) 125.000

II.1.2.6. La biréfringence
Lorsque le rayon lumineux pénètre dans un cristal, est en même temps dévié et divisée en
deux rayons, ce phénomène est dit « biréfringence ». La biréfringence est aussi un moyen
d’identifier les minéraux et elle est exprimée numériquement par la différence entre le plus
grand indice de réfraction et le plus petit.

II.1.2.7. La dispersion
La lumière blanche qui traverse un cristal n’y est pas que réfractée mais décomposée aussi
selon les couleurs du spectre. Cette décomposition de la lumière blanche dans les couleurs
du prisme (c’est-à-dire de l’arc-en-ciel), s’appelle ‘’dispersion’’. Le Diamant, dont la
dispersion est particulièrement importante, présente, pour cette raison, un splendide jeu de
couleurs : ce sont les « feux » si appréciés du Diamant qui font de lui la reine des pierres

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précieuses.

II.1.2.8. La Luminescence
La luminescence inclue : fluorescence, phosphorescence, triboluminescence et
thermoluminescence. La luminescence est la propriété que possèdent certains minéraux
d’émettre de la lumière. Si le minéral émet de la lumière seulement lorsqu'il est irradié par
une lampe à rayons ultraviolets, il démontre alors la propriété de fluorescence (exemples :
zincite, willémite, aragonite, adamite, calcite manganésifère, scheelite). S'il continue à
émettre de la lumière après la cessation de l'irradiation, alors il est doué de
phosphorescence (exemples : willémite et strontianite). Certains échantillons d'opale, de
calcite, de diamant, de fluorite sont fluorescents
La seule différence entre fluorescence et phosphorescence est le temps que
prennent les électrons pour revenir à l’état fondamental. En fluorescence les électrons
reviennent à l’état fondamental en moins de 10–8 secondes; en phosphorescence, le temps
est plus long Certains minéraux ne réagissent qu’à la lumière UV de courte longueur d’onde
(short wave UV; 254 nm) alors que d’autres ne réagissent qu’à la lumière UV de longue
longueur d’onde (long ave UV; 366 nm).
La triboluminescence résulte du frottement réciproque de minéraux tels que
fluorite et willémite. La triboluminescence ne peut être perçue que dans le noir total.

II.1.2.9. Le Pléochroisme

Est la propriété d’un minéral transparent dont la couleur fonce ou change même
radicalement selon l’angle sous lequel on l’examine. Cette particularité est due à
l’absorption inégale de la lumière par le cristal biréfringent. Au cas où deux couleurs
apparaissent, ce qui se produit dans les systèmes cristallins quadratique, hexagonal et
rhomboédrique. Il est question de « dichroïsme ». lorsque trois couleurs se manifestent, ce
qui est le fait exclusif de système cristallins rhombique, monoclinique et triclinique. On parle
de « trichroïsme » ou de « pléochroïsme ». Ce dernier terme est du reste utilisé pour
désigner l’un ou l’autre de ces deux phénomènes de pléochroïsme. Les minéraux
amorphes et ceux du système cubique n’ont pas de pléochroïsme. Le pléochroïsme d’un
minéral peut être faible net ou faut.
II.1.2.10. La Chatoyance
C'est un phénomène lumineux qui rappelle la pupille fendue d'un Oeil de Chat: d'ou'
l'origine du mot. Il se produit lorsque la lumière est réfléchie par des cavités tubulaires
disposées parallèlement dans le minéral.
II.1.2.11. Spectres d’absorption
La spectroscopie compte parmi les moyens les plus efficaces pour les identifier les

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minéraux. Elle consiste à observer les bandes d’absorption qui se forment dans le spectre
lumineux d’une manière particulière à chaque minéral examiné. L’instrument permettant ces
observations s’appelle « Spectroscope », qui sert à déterminer les longueurs d’onde de la
lumière absorbée correspondant aux bandes obscurcies du spectre.

II.1.3. PROPRIETES MECANIQUES


Sont les autres propriétés de cohésion du minéral (fragile, malléable, flexible,
élastique, ductile, sectile, mouillabilité )

Qualificatif Caractéristique du minéral

Fragile : Le minéral se brise facilement


ou se sépare en grains ou en poudre lors
d’un choc.
Exemples : calcite, quartz, halite.

Malléable : Le minéral peut être aplati en


feuille mince avec un marteau sans
casser. exemples : or natif, argent natif,
cuivre natif, platine natif.

Flexible : Le minéral peut être courbé de


façon permanente sans casser.
Exemples : or natif, argent natif, cuivre
natif, chlorite, gypse, talc.

Élastique : Le minéral reprend sa forme


originale après avoir été courbé. Exemples
: micas (biotite, phlogopite, muscovite)

Ductile : Minéral dont on peut changer la


forme en appliquant une pression ; minéral
qui peut être
étiré en un long fil sans se
rompre. Exemple : or natif, argent natif,
cuivre natif.

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Sectile : Le minéral peut être coupé
doucement avec un couteau. très peu de
minéraux sont sectiles. Exemples : gypse
et graphite.

Mouillabilité Le minéral peut ou ne pas etre

mouillable par l'eau. Ex : le diamant n'est

pas mouillable par l'eau.

II.1.4. PROPRIETES MAGNETIQUES

Selon sa réaction face à un champ magnétique, on peut facilement classer un


minéral dans l’une des catégories suivantes :
Diamagnétisme : les minéraux diamagnétiques ne sont pas attirés par un champ
magnétique. Ils sont même faiblement repoussés par un très fort champ magnétique.
Exemple : quartz, halite, calcite, albite, apatite.
Paramagnétisme : les minéraux paramagnétiques sont faiblement attirés par un
très fort champ magnétique.
Un petit aimant accessoire de terrain sera donc sans effet sur eux. Exemples :

béryl, olivine, grenat, hornblende, augite et plusieurs autres pyroxènes.

Ferromagnétisme/ferrimagnétisme : ces minéraux sont fortement attirés par un


champ magnétique fort ou faible. Ils seront donc attirés par un petit aimant accessoire de
terrain.
• Minéraux ferromagnétique : fer natif, nickel.
• Minéraux ferrimagnétiques : magnétite Fe3O4, pyrrhotite FeS. Les minéraux
suivants sont faiblement ferrimagnétiques : chromite FeCr2O4, ulvospinel Fe2TiO4,
maghemite Fe2O3, hausmannite Mn3O4.

II.1.5. PROPRIETES ELECTRIQUES


Conduction électrique : on peut classer les minéraux en deux groupes: les
conducteurs et les non-conducteurs d'électricité. Les minéraux qui conduisent l'électricité
ont une structure à base de liens métalliques. Les sulfures de métaux, les métaux natifs et
NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 27
certains oxydes sont généralement conducteurs d'électricité. Les méthodes de prospection
géophysique mettent à profit cette propriété.
Piézoélectricité : lorsqu’ils sont déformés, certains minéraux vont générer de
l’électricité. C’est-à-dire qu’ils vont devenir positivement chargés à une extrémité et
négativement chargés à l’autre extrémité : ces minéraux sont piézoélectriques (exemples :
quartz, topaze, tourmaline). L’effet piézoélectrique, généralement faible et parfois
difficilement détectable, est présent uniquement dans les minéraux qui n’ont pas de centre
de symétrie. Les propriétés électriques du quartz et l’utilisation du quartz dans les montres
électriques est décrite par Landry et Mercier (1992 ; Notions de géologie, troisième édition,
pages 40-42).
Pyroélectricité : un minéral est pyroélectrique si un changement de température
cause un déplacement des charges positives et des charges négatives de façon telle
qu’une différence de potentiel est créée. La pyroélectricité est possible uniquement dans un
petit nombre de minéraux (voir le tableau 6.4 deNesse 2000).
II.1.6. PROPRIETES THERMIQUES

* La couleur de la flamme

On utilise un morceau du minéral mince, aux arêtes vives. On le saisit avec une pince, on le

met dans la partie non éclairante de la flamme du bec après avoir trempé l'échantillon

brièvement dans HCl. Ne pas y plonger également les pinces (qui peuvent être souillées

par autre chose) et éviter de toucher l'échantillon avec les doigts avant la manipulation car

le sel de la peau peut troubler le résultat. Il vaut mieux, donc, utiliser un morceau frais du

minéral pour éviter les traces étrangères possibles à sa surface .

- Par composant chimique:

 As : faiblement azur ; - Ba : jaune-vert ; - Ca : orange à rouge brique

 Cu : émeraude ; - CuCl2 : azur ; - K : violet clair ; - Li : rouge carmin ; - Mn : verte

 Mo : jaune-vert ; - Na : jaune vif ; - Pb : gris-vert à bleuâtre ; - Rb : bleu

 Sb : très faible bleu-vert ; -Se : bleu ; - Sr : carmin ; - Te : verdâtre (pour les oxydes)

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 28
 Tl : verte (couleur disparaissant vite) ; - Zn : verte (à bleu)

- Par couleurs :

 jaune vif : Na ; - jaune-vert : Mo ; - jaune-vert : Ba ; -verte : Ti (couleur disparaissant

vite) ; - verte : Mn ; - verte (à bleu) : Zn ; -verdâtre : Te (pour les oxydes)

 émeraude : Cu ; - gris-vert à bleuâtre : Pb ; -bleu-vert très faible : Sb ; - bleu : Se

 bleu : Rb ; - azur : CuCl2 ; - faiblement azur : As ; -violet clair : K ; -carmin : Sr

 rouge-carmin : Li ; - orange à rouge brique : Ca

II.1.7. PROPRIETES RADIOACTIVES


Certains éléments chimiques comme l'uranium et le thorium possèdent la
propriété de se désintégrer en émettant des radiations. Les minéraux qui contiennent ces
éléments (uraninite, autunite, thorianite, thorite, etc.) sont dits radioactifs. On peut déceler la
radioactivité par un compteur Geiger, un scintillomètre, ou encore par ses effets sur une
pellicule photographique. La radioactivité est à la base des méthodes de prospection de
l'uranium. On procède souvent à des relevés aéroportés pour scruter rapidement une
région afin d'y déceler toute concentration anormale de radioactivité. Par la suite, on vérifie
les anomalies directement sur le terrain.

II.2. PROPRIETES CHIMIQUES


II.2.1.Formule chimique
Les minéraux étant constitués d'éléments chimiques, il est possible de les
identifier à partir de leur formule chimique différente d'un minéral à l'autre
.
II.2.2. Réactifs chimiques
* Certains minéraux (calcite CaCO3 et aragonite CaCO3) réagissent visiblement avec de
l’acide chlorhydrique HCl diluée. L’acide utilisé en géologie est préparé en diluant une partie
d’acide chlorhydrique concentrée dans neuf parties d’eau (c’est donc une dilution à 10%).
Quand l’acide HCl dilué entre en contact avec la calcite (ou l’aragonite), il se produit la
réaction suivante :
CaCO3 CAL + 2H+ AQUEUX = Ca2+ AQUEUX + H2O LIQUIDE + CO2 GAZ.
* L' Or et la pyrite sont facilement differenciés grace à l'acide nitrique (HNO3) car cette

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 29
dernière est dissoute dans cet acide;
* Le diamant étant insoluble dans l'Acide fluoridrique (HF) , dissout facilement les autres
mineraux qui lui ressemble physiquement en l'occurence le quartz,le zircon , ...

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CHAPITRE TROISIEME :
GENESE DES MINERAUX DANS LA NATURE
III.1. Formation et croissance des cristaux (des Minéraux) dans la nature

La formation de la matière solide cristallisée peut s’effectuer de différentes façons:

a) Par cristallisation à partir de la phase liquide (substance fondue ou solution)

b) Par le dépôt de cristaux sur les parois de vides ou de filons, à partir de produits

gazeux de sublimation

c) Par cristallisation en milieu solide (colloïdes).

La majorité des formations cristallines naturelles est produit de cristallisation de substances

fondues silicatées et de solutions aqueuses : roches cristallines éruptive, gites minéraux,

dépôts cristallisés des bassins salifères, etc..

La cristallisation de n’importe quelle substance fondue en voie de refroidissement doit

théoriquement commencer à une température déterminée, correspondant à la température

de fusion de la substance. De même, la cristallisation à partir d’une solution doit

commencer au moment de la saturation du solvant par la substance dissoute. Cependant

comme le confirment les expériences, la cristallisation dans des phases liquides commence

à des température légèrement basses que celles prévues par la théorie ou mieux, dans des

solutions sursaturées. Le décalage des températures ou des saturations dépend également

dans le milieu liquide, de la composition chimique du liquide en voie de cristallisation, et

dans une certaine mesure, de la pression. La variation de pression joue beaucoup plus

lorsque les cristaux se forment à partir de valeurs en voie de refroidissement .La croissance

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 31
des cristaux a lieu de la même façon dans un bain de fusion que dans une solution

sursaturée. La naissance de cristaux peut être provoquée si le liquide contient déjà des

fragment ou de poussières de matières solides, susceptible de jouer par les propriétés

cristallochimiques, le rôle d’amorces. La cristallisation peut aussi commencer de manière

spontanée dans des solutions sursaturées ou dans de fusion surfondus.

S’il y’a cristallisation spontanée en différents points du bain de fusion, on constate en

l’occurrence de multiples centres de cristallisation à des germes cristallins comme l’indique

les figures ci-dessous, dans……à composant unique, au début de la cristallisation, la

croissance des petits cristaux. réguliers se développe librement autour de ces centres de

cristallisation.. Si la cristallisation se poursuit, une contrainte nait par suite d’une sorte de "

conquête" de l’espace libre et finalement , il se développe un agrégat de grains cristallins

aux contours irréguliers (C et D de la figure).

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 32
La germination dans un liquide dépend de causes ou facteurs variés parmi lesquels : la

nature chimique de la matière de départ, la présence d’impuretés (accélérant ou

ralentissant l’apparition des germes cristallins), les forces internes mécaniques.

Si la cristallisation commence quand la solution est relativement peu saturée, il se forme

des agrégats de grains relativement de grandes dimensions. Si par contre la cristallisation

de déclenche à une sur saturation donnée et plus forte, il se de…. ;. Agrégat cristallin à

grain très fin. En cas de cristallisation d'une solution sursaturé, il se développe une

agrégation de minuscules cristaux..

Si les conditions de croissance demeurent inchangées pour chaque face du cristal à partir

de l’apparition du germe, la forme des cristaux ne varie pas durant la croissance car seules

augmentent les tailles des cristaux. Si la vitesse de croissance des différentes faces du

cristal n’est pas la même ce qui survient souvent dans la nature, il en résulte une diminution

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du nombre de faces. Il est bien établi aussi que l’addition d’autres substances dans les

solutions de départ peut fortement influer sur la formation finale des cristaux (cas par

exemple du NaCl qui cristallise généralement en cubes, l’ajout dans les solutions de CaCl2

ou e Mg SO4 donne lieu à des octaèdres de NaCl)

La croissance (trop) rapide de cristaux provoque des formes irrégulières. Ainsi si la solution

nourricière cesse (d’être régulièrement) d’affluer, ce sont surtout les sommets et les arêtes

des cristaux en voie de croissance qui sont alimentés (c’est-à-dire les zones de structures

cristallines les moins saturées en valence). Ceci peut conduire à des déformations des

faces, avec production de petits cristaux sur les sommets (cas de dendrites, à ramifications

caractéristiques de petits cristaux). On constate souvent des dendrites de Mn, par exemple,

l’apparition à l’extrémité des "branches".

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La présence d’inclusions très petites des substances étrangères, et sous forme de solides,

liquides, gaz, constitue dans le nombreux cas une priorité caractéristique de cristaux et des

grains cristallins. Ces inclusions peuvent induire une opacité non naturelle des cristaux. Ces

substances étrangères peuvent se localiser dans les cristaux lors de la croissance rapide

de ces derniers. Elles occupent de plus à l’intérieur de cristaux des directions

cristallographiques bien déterminées.

III.2. DISSOLUTION ET DECOMPOSITION DES MINERAUX

De nombreux minéraux subissent après leur formation et sous l’influence de variation des

conditions externes, certaines transformations jusqu’à dissolution ou décomposition

complète et avec formation de résidus insolubles des réactions chimiques.

Les processus de dissolution des cristaux peuvent être appréhendés par examen des faces

sur des cristaux isolés ; les stades observables se caractérisent par les phénomènes

suivants :

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1) Si les sommets est les arêtes d’un cristal ont tendance à se développer plus

rapidement pendant la croissance, ce sont aussi des éléments qui passent le plus

vite en solution durant la dissolution, le cristal acquiert de ce fait un facies arrondi ;

2) Si les faces les plus stables du cristal au cours de sa croissance sont celles à

développement lent, on voit apparaitre ces faces plus rapidement lors de la

dissolution

3) Les faces de croissance lente sont généralement lisses et brillantes alors que dans la

dissolution, ces mêmes faces acquièrent un aspect mat.

4) De très petites figures (de corrosion) en creux et de forme polyédrique, apparaissent

fréquemment sur les grandes faces lors de la dissolution.

La décomposition partielle ou totale des minéraux dans les conditions naturelles sont liées

principalement aux processus d’oxydoréduction. Cela concerne surtout les minéraux sans

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lesquels entrent des éléments susceptibles de former dans les conditions naturelles

plusieurs ions de valence différentes (Fe2+, Fe3+, Mp2+, Mn3+, Mn4+, etc..)

Si le minéral original contient des cations de la valence la plus basse, ces …..tendront à

devenir des ions de plus forte valence s’ils se trouvent dans des conditions oxydantes dans

la zone d’altération des roches et des minerais. Les di…… des cations diminuent alors, ce

qui abouti habituellement à la destruction de la structure cristalline.

III. 3. PARAGENESES MINERALES

Il est fréquent de trouver dans la nature et sur un même échantillon, les ions d’une

coexistence de deux (voir davantage) de minéraux qui déférent par leur de formation et par

leur origine.

Par exemple, les hydroxydes de Fe et la Malachite (carbonate hydraté de Cu) a…..

respectivement des sulfures à base de Fe et des minéraux sulfurés de Cu. Les données

géologiques et gitologiques indiquent que les sulfures se sont formésMMMMMrment dans

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certaines conditions qui diffèrent de celles intéressant les hydroxy.. et les carbonates,

lesquels sont apparus plus tardivement et à l’occasion de condition differentes (action des

agents d’altération).

L’étude de l’association des minéraux a mis en évidence des règles de succession le temps

de para genèses de minéraux . ces règles rendent compte de la variation des conditions

physico-chimiques dans l 'évolution des phénomènes générateurs des minéraux.

La connaissance de para genèse typique revêt une grande importance en minéralogie. Elle

facilite, en effet non seulement la détermination des minéraux associés mais rend de

grands services en prospection sur le terrain. Un cas parmi d’autres : des roches et la

Chalcopyrite, CuFeS2 plus ou moins aisément déterminables par leurs caractères extérieurs

en minéralogie déterminative. A coté de ces deux sulfures, il faut alors s’efforcer de trouver

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un troisième plus délicat à identifier mais qui revet un intérêt économique et renferme de

Ni : c’est la Pentlandite.

La variété des paragenèses minérales se complique du fait que dans de nombreux cas , un

groupe donné de minéraux formés ensemble et liés à un même processus de plus la

deuxième série ou associations minérales peut se développer aux dépens de la première. Il

importe de bien distinguer des minéraux différents par leur origine, mais formés ensemble

car il existe des lois d’association de minéraux propres à chaque processus de formation.

Le fait même de la superposition d’un nouveaux processus de formation de minéraux

témoigne de la modification des conditions physico-chimiques d’équilibre des phases

minérales ceci entraine un déséquilibre physico-chimique qui fait qu'une partie au moins

des minéraux déjà formés devient instable dans les nouvelles conditions et dès lors, sujette

à des modifications (altération, substitution,..) la substitution au niveau atomique dépend

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des dimensions des nouveaux atomes des composés ioniques ce qui pose le problème de

l’équilibre entre les valences positives et négatives.

III.4. TYPOMORPHIE DES MINERAUX

Certains minéraux (ex. : la Calcite, Ca CO3) possèdent des formes cristallines typique

propres à un gisement donné où dans un type déterminé de roche. Plus de 170 formes

cristallines sont connues pour la Calcite : on a longtemps pensé que cette prolifération de

formes était due essentiellement à la température. On peut actuellement conclure que c’est

plutôt la concentration des composants des solutions qui sont les moteurs de cette diversité

de formes pour un même minéral.

Dans la très grande majorité des gites minéraux, les associations minérales ….. mais

également leurs formes cristallines se caractérisent par des conditions de formation très

complexes, ce qui donne effectivement lieu aux variétés de formes.

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CHAPITRE QUATRIEME :
PROCESSUS GEOLOGIQUES DE FORMATION
DES MINERAUX
Pour comprendre l’origine des minéraux existants et de ceux qui naissent constamment à

la surface et à l’intérieur de la terre ; il est important de connaitre les conditions de leurs

formation. La très longue évolution géologique de la terre est caractérisée par des

processus compliqués qui dans nombreux cas, s’entremêlent ou bien se suivent. En gros,

on peut les distinguer en processus magmatique sédimentaire et métamorphique.

IV. 1. PROCESSUS MAGMATIQUES

Lors du processus magmatique, des minéraux se forment à partir de silicates en fusion

incandescente (la magma) riches en combinaison volatiles. Le magma prend naissance

dans l’écorse terrestre dans le manteau d’où sous influence de phénomènes complexes

(plissements, fractures), il parvient dans les couches supérieures où il se refroidit et se

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solidifie lentement. Au cours de son ascension, il absorbe une partie des roches voisines

qui s’y dissolvent et modifient son caractère chimique. Le refroidissement du magma

provoque la séparation des fluides et des matières solides et la différentiation magmatique.

Cela signifie que les minéraux les plus légers restent dans la partie supérieure de la masse

en voie de solidification et que les plus lourds descendent.

Les minéraux qui se différencient les premiers cristallisent dans le magma sous la forme de

cristaux parfaitement développés, les autres s’adaptent ensuite aux éléments cristallisés les

premiers.

Au cours de la différenciation magmatique, apparaissent des roches aux compositions

chimiques et minérales differentes. On parlera par exemple de roche ultra basique

(péridotite, picrate), riches en Mn O et Fe O, mais pauvre en Si O 2 ; AL2 O3 et formées de

feldspaths, de pyroxènes et d’amphiliboles. Les roches acides (granites, rhyotlites) sont

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riches en SiO2 enrichies de Na2 O et de K2 O ; mais plus pauvres en Ca O, Fe O et Mg O.

Elles sont formées en général de quartz de feldspaths de micas, très rarement de

pyroxènes et d’amphoboles.

Au cours de la différenciation magmatique, il peut se produire une accumulation plus

marqués de certains minéraux utiles. C’est ainsi que naissent exemple les gisements de

magnétite d’ilménite, de chromite, de chalcopyrite, de platine. D’oùla caractéristique de ces

gisements est leur évolution irrégulière en veines ou en amas.

Au stades final de solidification du magma, se produit souvent le depart de silicates sous

forme de corps irréguliers de lentilles et de veines d’aspect granuleux les pergmatites. Elles

se forment soit à l’interieur de la masse magmatique soit dans sa périphérie. A ces

pegmatites sont lié de nombreux minéraux de grande importance économique. Ens font

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partie des feldspaths, les 5 actes ci-dessous résument le processus magmatique

d’endogène :

a) Stade-magmatique : a temperature et pression élevées > 700°C

b) Stade pneumatique : température et pression diminuent : dans 700° - 400°

cristaux…..

c) Stade pyrométasomique : dans les œuvres de contact se forment des skams.

d) Stade pneumatolytique : temperature de plus ou moins 4000° - 50°

A. Minéraux constitutifs des roches éruptives

Les masses magmatiques qui se refroidissent lentement en profondeur donnent

naissance à des minéraux silicatés parmi lesquels on trouve le quartz, des représentants

des familles des feldspaths, des micas, des amphiboles et des pyroxènes. La

cristallisation simultanée de la plus grande partie des minéraux confère à la roche

un aspect granulaire. Il est donc rare de rencontrer dans ces roches des minéraux aux

formes bien développées, à l'exception des premiers cristallisés qui, dans un magma

encore liquide, n'ont pas été perturbés dans leur croissance par l'obstacle d'autres

minéraux déjà solidifiés.

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En plus des minéraux constitutifs qui forment la quasi-totalité de la roche, on y rencontre

des minéraux dits "accessoires", c'est-à-dire des minéraux généralement de très petite

taille mais qui sont omniprésents en très faible quantité dans la roche. Parmi ceux-ci

mentionnons la magnétite, l'ilménite, l'apatite, le sphène et le zircon. Les minéraux les plus

réfractaires, c'est-à-dire ceux qui cristallisent les premiers, ont le plus souvent un poids

spécifique plus élevé que celui du magma. Ils ont alors tendance à sombrer vers le fond

de la masse magmatique encore fluide où ils peuvent constituer des accumulations

stratiformes. Les grands gisements de fer de Suède (magnétite), ou de chrome de

Turquie (chromite), sont le résultat d'accumulations de ce type. Cette séparation par gravité

porte le nom de ségrégation magmatique.

B.Minéraux des pegmatites

Vers la fin du processus de cristallisation du magma, alors que presque toute la

masse est déjà solidifiée, les composés les plus volatils se condensent dans les parties

marginales du massif magmatique sous forme de liquides résiduels silicatés qui ont la

particularité d'être riches en bore, fluor, phosphore, lithium et en quelques autres éléments

chimiques peu fréquents. En se refroidissant, ils donnent naissance à des associations

minérales intéressantes qu'on nomme pegmatites. Le corps principal des pegmatites est

constitué des mêmes minéraux que ceux de la roche mère : quartz, feldspaths et micas

dans le cas d'une pegmatite issue d'un massif granitique. Les minéraux sont caractérisés

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 45
par un certain gigantisme: leurs dimensions peuvent dépasser plusieurs décimètres,

voire plusieurs mètres.

En outre, les minéraux montrent presque toujours des formes cristallines bien développées.

En plus de ces constituants courants, on y rencontre parfois des minéraux occasionnels :

tourmaline, topaze, béryl, spodumène, zircon, cassitérite, wolframite et d'autres espèces

encore, toutes fort appréciées des collectionneurs.

C. Dans les filons hydrothermaux

Après la formation des pegmatites, les liquides résiduels, qui renferment encore de

nombreux éléments dissous, s'accumulent sous forme de solutions hydrothermales. Ce

sont des solutions aqueuses très chaudes, d'une température toutefois inférieure à 500

°C, qui, sous l'effet d'une pression élevée, s'infiltrent dans les fractures des roches

encaissantes. Leur pression et leur température diminuent au fur et à mesure qu'elles

se rapprochent de la surface de la croûte terrestre.

Elles déposent sur les parois des fissures une succession de minéraux qui constituent les

filons hydrothermaux. La température de formation des minéraux décroît au fur et à

mesure que l’on s'éloigne du massif magmatique originel.

C'est dans ces filons qu'on trouve la plupart des sulfures métalliques bien connus,

comme la pyrite, la galène, la blende, la chalcopyrite, la stibine et bien d'autres

encore qui constituent les minerais recherchés des industriels. Ils renferment encore

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d'autres minéraux, parmi lesquels ceux que les mineurs appellent la gangue, soit les

minéraux inintéressants du point de vue industriel et qui accompagnent le minerai (calcite,

dolomite, sidérite, barytine et quartz).

Les minéralogistes distinguent encore les minéraux qui se sont formés à haute

température de ceux qui ont été déposés par les solutions de basse température. Le

tableau ci-dessous donne une idée de l'ordre de dépôt des minéraux dans les filons

hydrothermaux.

E.Autour des volcans

Les roches volcaniques sont des magmas qui, au lieu de cristalliser très lentement en

profondeur, ont atteint la surface de la croûte terrestre. Les éléments volatils, en

s'échappant brutalement, sont responsables de l'activité explosive du volcan. Une fois

dégazées, les laves s'écoulent plus tranquillement en coulées qui se solidifient rapidement.

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Les minéraux des laves sont toujours mal formés, rarement visibles à l'oeil nu. Il

arrive parfois qu'on y trouve des minéraux plus gros. Ce sont ceux qui étaient déjà formés

dans le magma avant qu'ils n'atteignent la surface de la croûte terrestre. Parmi ces

minéraux, citons la leucite, l'augite, plus rarement l'olivine. A proximité des exhalaisons

gazeuses qui s'échappent de fissures (les fumerolles), on trouve toute une série de

minéraux qui se sont formés par sublimation (passage direct de l'état gazeux à l'état

solide). Beaucoup de ces minéraux sont délicats, fragiles, souvent facilement solubles dans

l'eau. Ce sont principalement du soufre natif accompagné de divers sulfates.

La cristallisation fractionnée est la cristallisation progressive d'un magma due à des

changements de conditions physico-chimiques. Ces changements de conditions physico-

chimiques sont en général une baisse de pression et de température due à la montée du

magma au travers de la croûte terrestre, ou une augmentation de pression due à

l'affrontement de plusieurs plaques tectoniques.

La cristallisation fractionnée se produit sur les bords de la chambre magmatique. On peut

observer la cristallisation alternative de minéraux automorphes (on parle de cumulats) et de

minéraux xénomorphes (intercumulats). Par exemple, dans le cas des ophiolites on

observe des gabbros lités avec une alternance de bandes claires (plagioclases

xénomorphes) et de bandes sombres (olivines automorphes). Contrairement à une idée

reçue les minéraux ne sédimentent pas par gravité au fond de la poche magmatique. Cette

vision est impossible d'après la loi de Stokes. La cristallisation fractionnée est la

conséquence d'une dynamique de diffusion d'éléments chimiques dans une chambre

brassée ou non par convection.

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Pour schématiser, dans le cas d'un magma basique, les minéraux ferro-magnésiens (olivine

et pyroxènes) cristallisent les premiers, appauvrissant le liquide résiduel environnant en Fe

et Mg. Les conditions de la cristallisation des minéraux contenant du Na et du Ca sont alors

réunies localement et on observe la cristallisation de plagioclases (intercumulats). La

convection qui se produit dans la chambre magmatique participe alors à l'homogénéisation

du liquide résiduel, rétablissant ainsi l'équilibre chimique et permettant de nouveau la

cristallisation de minéraux ferro-magnésiens. Durant ce processus se forme alors un litage

minéral qui traduit l'évolution de la concentration locale en minéraux sur les bords de la

chambre magmatique. Le magma résiduel quant à lui s'enrichit globalement en silice.Les

différentes roches issues de ces magmas plus ou moins différenciés constituent une série

différenciée.De fait, la cristallisation des silicates dans un magma s'opère dans un ordre

bien défini, respectant la suite réactionnelle de Bowen, et produit des assemblages

minéralogiques différents : ultramafiques, mafiques, intermédiaires et felsiques. Ces quatre

assemblages définissent quatre grands types de roches ignées.Prenons comme exemple la

cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre magmatique : les cristaux ne se

forment pas tous en même temps comme le veut la série de Bowen. Les premiers minéraux

à cristalliser sur le bord de la chambre sont les minéraux de

hauttempérature, olivine d'abord, pyroxènes et amphiboles ensuite. Le liquide résiduel est

alors appauvri en ces minéraux et le magma a ainsi une composition différente de celle qu'il

avait au début du processus.Si ce magma est introduit dans une chambre secondaire et

qu'il poursuit son refroidissement, les premiers minéraux à cristalliser dans cette seconde

chambre seront les amphiboles, les biotites, le quartz et certains feldspaths plagioclases, ce

qui produira une roche ignée intermédiaire, une diorite par exemple. Si ce magma fait son

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chemin jusqu'à la surface, les laves seront andésitiques. Par conséquent, on peut obtenir

plus d'un type de roche ignée à partir d'un seul magma de composition donnée.

La cristallisation fractionnée est la cristallisation progressive d'un magma .

Avec un abaissement de la température du magma, les minéraux dont la température

de cristallisation est la plus élevée sont les premiers à cristalliser. Le premier est l'olivine. Le

second groupe à se former comprend les pyroxènes. A ce stade, le magma aura épuisé

son bagage en olivine. Puis avec la cristallisation des amphiboles, puis de la biotite, le

bagage en pyroxènes est épuisé. Avec l'abaissement progressif de la température,

suivent le quartz, les feldspaths potassiques et la muscovite. On a donc une suite de

cristallisation bien définie, contrôlée par la température. On appelle cette suite une suite

discontinue, parce qu'il s'agit dans chaque cas de minéraux distincts (composition et

structure cristalline distinctes). Dans ce diagramme, il y a aussi une suite continue, celle

des feldspaths plagioclases. On dit une suite continue, parce que la seule variable

significative est la proportion de calcium par rapport au sodium. A l'extrémité "chaude", on a

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 50
le plagioclase calcique (CaAl2Si2O8, anorthite) et, à l'extrémité "froide", le plagioclase

sodique (NaAlSi3O8, albite).

Cette suite de cristallisation a été établie par Normand Bowen, en 1928. Elle demeure

valide dans ses grandes lignes, mais dans le détail, il y a des variations selon les conditions

locales, comme par exemple les quantités d'eau ou de gaz dans les magmas.

A mesure que les minéraux cristallisent dans la chambre magmatique, i.e. dans la poche où

s'est introduit le magma, les cristaux sédimentent, s'accumulent à la base de la chambre. Il

se fait donc une ségrégation, et les roches issues de la cristallisation du magma (roches

ignées) auront des assemblages de minéraux différents selon qu'on est à la base, au

milieu ou au sommet de la chambre magmatique. Ainsi, les premiers assemblages à se

former est un assemblage d'olivine et de pyroxènes : c'est l'assemblage ultramafique.

Ensuite, il y a un assemblage de pyroxènes et d’amphiboles : c'est l' assemblage

mafique. Un assemblage d'amphiboles, biotite et quartz est qualifié d'assemblage

intermédiaire, tandis qu'un assemblage des minéraux les plus "froids", est qualifié de

felsique. On parle donc de roches ignées ultramafiques, mafiques, intermédiaires ou 

felsiques (voir plus bas).

Si le magma parvient à la surface du sol lors d’une activité volcanique les conditions de

solidification sont très differentes de celles qui règnent à l’intérieur de la terre. La lave se

fige très rapidement car elle subit un refroidissement brutal, un abaissement de la pression

et la disparition des substances volatiles. Si le magma se solidifie à proximité de la surface,

une partie cristalline d’abord en forme de protubérance, le reste cristallise en suite très

rapidement en petits cristaux. Si le magma arrive jusqu’à la surface, le refroidissement peut

être si rapide qu’il se forme une masse vitreuse : le gaz peut se former parfois dans le

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 51
magma en voie de solidification, les cavités qui en résultent peuvent ensuite être remplies

par différents minéraux comme la calcite, le quartz, la cacédonie,… de même les

émanations de gaz dans les fumerolles et les solfatares donnent naissance à un grand

nombre de minéraux comme le soufre, la sassolite, l’alunogène, le salmiac,… les eaux

thermale volcaniques jaillissent sous forme de sources minérales, en particulier d’eau

gazeuse. De ces eaux chaudes ou froides s’éliminent des minéraux tels que l’aragonite, la

calcite, la cacédoine, le cinabre.

IV. 2. PROCESSUS SEDIMENTAIRES

Tous les minéraux de la surface terrestre sont constamment exposés à l’influence de

l’atmosphère (O2, CO2), de l’hydrosphère (H2O), aux variation de température ou l’action

des organisme vivants qui les décomposent ou les transforment en nouveaux minéraux,

stables dans les conditions données. Ce processus est lent, mais interrompu et l’on appelle

altération (voir par l’exemple) l’altération du granite. L’accumulation consécutive des

minéraux utiles décomposés ou nouvellement formés aboutit à de gisements

sédimentaires.

Les variations de température (soleil, gel) et les effets destructifs du froid (eau, glace)

provoquent une décomposition mécanique des roches en minéraux différents. Ils peuvent

se concentrer directement sur place, ou bien, sous l’action de la pesanteur, ils glissent sur

les pentes (alluvions métallifères). L’or, le platine, la cassitérite, le wolframite, la magnétite,

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le grenant et d’autres encore se concentrent de cette manière ; il s’agit donc surtout de

minéraux insolubles et qui s’oxydent difficilement.

Les minéraux résultant de la décomposition d’une roche peuvent encore être transportés

par l’eau et le vent dans un endroit souvent très éloignés de leur lieu d’origine ; en même

temps des produits un classement progressif des particules selon leur taille et leur poids

spécifique. Les dépôts de minéraux par les cours d’eau donnent naissance aux gisements

alluvionnaires. C’est là que se déposent les minéraux utiles peut se produire également

dans les lacs et les mers où sont transportés les cours d’eau. Ainsi naissent différents

gisement lacustres ou marins. C’est le cas, par exemple des gisements d’or, de monazite

pour de diamant. Les minéraux sensiblement plus tels que le quartz ou les feldspaths

peuvent également constituer des dépôts exploitables.

L’action de l’eau et des gaz atmosphériques en même temps que l’érosion mécanique et la

décomposition biologique aboutissant à l’altération chimique. Les minéraux se transforment

et dissolvent pour donner naissance à des minéraux secondaires.

Par le lessivage de certains gisements de minéraux utiles, sous l’action des eaux de

surface, il arrivent qu’une partie de minéraux solubles soit entrainée, les résiduels. On peut

prendre pour exemple les concertations de minéraux qui naissent de latérisation dans les

régions chaudes et tropicales où peuvent se constituer des dépôts de limonite, de nickel, de

dilicates,… on range dans les gisements résiduels les gisements de kaolinite résultant de

l’altération chimique des roches felsdpathiques. D’autres exemples des gisements résiduels

sont ceux de phosphate, de gypse,… c’est le cas d’un grand nombre de gisement de fer, de

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cuivre, de manganèse, de vanadium, d’uranium, de phosphate… les deux gisements :

gisement résiduels ou gisements d’infiltration sont souvent étroitement liés ; ce qui apparait

dans les nombreux exemples de certains regroupement de minéraux. Lors de l’altération

des roches sulfureuses (pyrite, chalcopyrite, galène ,sphalérite) en sels oxygénifères

(malachite, azurite, goethite, cérusite).

Les produits d’altération chimique des minéraux entrainés dans les lacs et les mers

peuvent, à la suite d’autres processus chimiques, précipiter et donner naissance à de

nouveaux minéraux et à des nouveaux gisements. Ainsi ses produisent non seulement la

décomposition de minéraux à la surface sous l’influence des racines des végétaux ( acide

humique) avec production de phosphates, de pétroles, de charbons.

IV.3. PROCESSUS METAMORPHIQUES

Les minéraux, après leur formation, se modifient sous l’influence des conditions internes ou

externes. Ces modifications peuvent se produire par exemple dans les gisements

sédimentaires par déshydratations des oxydes, carbonisation ou silicification de restes

organiques. Ces transformations sont dites diagénétiques. Elles se produisent à la surface

du sol, à la température normale. Des modifications profondes ont lieu sous l’action de

conditions physico-chimique dans les profondeurs de la croûte. Ce sont surtout des roches

sédimentaires qui subissent des modifications sous l’action de la température et de la

pression et également des réactions chimiques. Leurs aspects ainsi que les propriétés

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chimiques sont modifiées, on voit naître de nouveaux paras genèse de minéraux. Ce

processus constitue le métamorphisme.

On distingue un métamorphisme de contact qui touche les roches en contact immédiat avec

les roches éruptives. Le degré de modification donne des nouvelles espèces minérales.

1. Minéraux issus du métamorphisme

Lorsqu'une roche est soumise à une augmentation de pression et de température, au

contact d'une intrusion magmatique ou à la suite d'un enfouissement profond sous

d'autres roches, elle subit une métamorphose - que les géologues appellent

métamorphisme- qui fait apparaître un nouvel assemblage minéralogique au détriment de

celui qui existait auparavant. On pourrait comparer sommairement ce mécanisme à la

cuisson d'un biscuit : l'aspect de la pâte n'est plus le même après la cuisson qu'avant son

entrée dans le four !

Là aussi, les conditions de formation de ces minéraux sont bien connues. Ainsi leur

assemblage est le témoin des conditions de température et de pression auxquelles la

roche a été soumise. Pour les géologues, ces minéraux jouent les rôles de thermomètre

et de baromètre.

Dans le cas du métamorphisme général (qu'on appelle aussi métamorphisme régional)

la pression et la température augmentent toutes deux. Les minéraux qui se forment

dépendent, d'une part de la composition minéralogique originelle de la roche et,

NOTES DE COURS DE MINERALOGIE/G1 GEOLOGIE UOM 2020 PAR CT AIME TSHIBANDA Page 55
d'autre part, de l'intensité du métamorphisme. Un métamorphisme faible voit se former

le talc, la chlorite, l'épidote.Lorsque le phénomène s'intensifie, on voit apparaître les

grenats, le disthène, la staurotide, les micas, alors que le corindon et le graphite

caractérisent des conditions de métamorphisme intense. Il existe aussi un métamorphisme

de contact provoqué par la chaleur d'une intrusion magmatique sur les roches

encaissantes, accompagné souvent d'un apport chimique. Les nouveaux minéraux qui

apparaissent sont surtout des silicates d'aluminium, de calcium et aluminium tels

l'andalousite, la wollastonite, les grenats calciques (grossulaire, andradite) et la forstérite.

Dans les roches calcaires, la taille des grains de calcite augmente au détriment de leur

nombre, donnant ainsi naissance au marbre.

C'est ainsi qu'on peut subdiviser les associations minérales et les roches en deux groupes

d'après la source d'énergie qui leur a donné naissance :

1. Les minéraux endogènes qui sont créés par des processus utilisant l'énergie interne

du globe. Ce sont les produits de l'activité des magmas et des exhalaisons

volcaniques qui s'en échappent. Ils se forment habituellement en profondeur, à des

températures et des pressions élevées. Ce sont les minéraux des roches

éruptives et des roches métamorphiques.

2. Les minéraux exogènes qui apparaissent au cours des processus qui utilisent

l'énergie solaire que reçoit la surface du globe. Ces phénomènes se déroulent dans

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la partie superficielle de l'écorce terrestre, sous l'action d'agents physiques et

chimiques de l'atmosphère, de l'hydrosphère et de la biosphère, à des

températures basses et à des pressions voisines de celle de l'atmosphère. Ce sont

les minéraux de la zone superficielle d'altération et les évaporites.

3. Les minéraux endogènes et exogènes peuvent subir à leur tour des transformations

lorsque les conditions de pression et de température sont modifiées, à la suite par

exemple d'un enfouissement profond sous d'autres roches ou au contact d'une intrusion

magmatique. De nouveaux assemblages minéraux apparaissent alors au détriment de

ceux qui existaient auparavant. C'est le phénomène du métamorphisme qui, lui aussi, fait

appel à l'énergie interne du globe.

CHAPITRE CINQUIEME :
CLASSIFICATION DES MINERAUX
Pour pouvoir étudier d'une façon systématique des objets d'une science naturelle comme

les minéraux, il faut disposer d'une classification rassemblant en groupes plus ou moins

définis les espèces ayant des caractères communs.Le principe de base est de grouper les

espèces minérales en classes en fonction de la nature des radicaux anioniques présents.

Ce fut un hasard heureux pour Berzelius de se baser sur les anions car, comme la

radiocristallographie l'a montré un siècle plus tard, ce sont eux qui par leur taille

déterminent les structures.

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Les classes sont divisées en sous-classes basées sur des caractères chimiques ou

structuraux ; on trouve ensuite les groupes comprenant des espèces qui sont en étroit

rapport : le groupe des feldspaths, le groupe des amphiboles. En général, on rassemble les

espèces qui sont proches chimiquement et cristallographiquement mais parfois aussi les

conditions de formation jouent un rôle, comme dans le cas du groupe des feldspathoïdes.

Les groupes peuvent être divisés en séries ou en familles, par exemple le groupe des

pyroxènes comprend la série des pyroxènes orthorhombiques et celle des pyroxènes

monocliniques

1) Éléments natifs. L'élément se combine à lui-même; exemples : cuivre natif


(Cu), graphite (C).
2) Sulfures et sulfosels. Dans les sulfures, le soufre est combiné avec un ou
plusieurs métaux; exemples : galène PbS, chalcopyrite CuFeS2. Dans les sulfosels, le
soufre est combiné avec un métal et un semi-métal, celui-ci occupant la place du métal
dans la structure du minéral; exemple : énargite Cu3AsS4.
3) Oxydes et hydroxydes. Dans les oxydes, l’oxygène est combiné avec un ou
plusieurs métaux; exemples : magnétite Fe3O4, ilménite FeTiO3. Les hydroxydes
contiennent le radical OH–; exemple : gibbsite Al(OH)3.
4) Halogénures. Les halogénures incluent les chlorures dans lesquels le chlore
est généralement combiné à un métal (exemple : halite NaCl) et les fluorures dans
lesquels le fluor est combiné avec un ou plusieurs métaux (exemple : fluorine CaF2).
5) Carbonates, nitrates, borates. Les carbonates contiennent le radical (CO3)2–
; exemples :
calcite CaCO3, malachite Cu2CO3(OH)2. Les nitrates contiennent le radical
(NO3)– ; exemple : nitratite NaNO3. Les borates contiennent le radical (BO3)3– ; exemple
: colemanite Ca2B6O11•5H2O.

6) Sulfates, chromates, molybdates, tungstates. Les sulfates contiennent le


radical (SO4)2– ; exemple : barytine BaSO4. Les chromates contiennent le radical
(CrO4)2– ; exemple : crocoïte PbCrO4. Les molybdates contiennent le radical (MoO4)2– ;
exemple : wulfenite PbMoO4. Les tungstates contiennent le radical (WO4)2– ; exemple :
wolframite (Fe,Mn)WO4.

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7) Phosphates, arséniates, vanadates. Les phosphates contiennent le radical
(PO4)3– ; exemple : apatite Ca5(PO4)3(OH,F,Cl). Les arséniates contiennent le radical
(AsO4)3– ; exemple : érythrite Co3(AsO4)2•8H2O. Les vanadates contiennent le radical
(VO4)3– ; exemple : vanadinite Pb5(VO4)3Cl.
8) Silicates. C’est une classe qui comprend un grand nombre d’espèces
minérales dont la structure est basée sur des agencements du tétraèdre (SiO4)4– ;
exemple : albite NaAlSi3O8. La classe des silicates est subdivisée en six sous-classes :
nésosilicates (synonyme : orthosilicates), disilicates (synonyme : sorosilicates),
cyclosilicates, inosilicates, phyllosilicates, tectosilicates. Cette subdivision en six sous-
classes est basée sur des caractères structuraux.
9) Les sels d'acides organiques et d'hydrocarbures : c'est une classe qui reprend
tous minéraux formés suite à la combinaison de la matière organique et inorganique
comme l'ambre, le corail, le jaspe,.... ainsi que les minéraux résultant de la transformation
de la matière organique tels que le charbon, la houille, la tourbe , le pétrole et le gaz
méthane .

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