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Cours de Géologie de l’ingénieur

Contenu de la matière :

I. Partenariat géologie-ingénieur
II. Minéraux
III. Types des roches
IV. Géodynamique interne
V. Géodynamique externe
VI. Méthodes de reconnaissance géotechnique d’un site.

I. Le partenariat géologie-ingénierie

1. Définition de la géologie :

La géologie est la science qui traite la composition, la structure, l’histoire et l’évolution des couches internes et
externes de la terre. Cette étude est fondée sur l’observation rigoureuse des parties de l’écorce terrestre
accessible à nos observations.

L’étude géologique s’articule autour de trois thèmes :

a) La pétrographie : la connaissance des matériaux de l’écorce terrestre.


b) La stratigraphie : l’analyse de la succession des couches géologiques.
c) La tectonique : l’étude des déformations de la partie superficielle de la terre.

2. La géologie de l’ingénieur :

C’est la science qui se consacre à la recherche, à l’étude et à la résolution des problèmes d’ingénierie et
d’environnement résultant de l’interaction entre la géologie et les travaux réalisés par l’homme ; elle se
consacre aussi à la prévision des risques géologiques.

Les principaux domaines de partenariat de la géologie-ingénierie sont :

A. Construction d’ouvrages :

Le géologue est chargé avec le géotechnicien de déterminer si le terrain prévu pour la construction d’un
ouvrage présente les conditions de stabilité nécessaires.

Le géologue : est un scientifique qui analyse la structure du sous-sol par des relevés sur le terrain et par des
sondages. Et il donne des informations sur les terrains à rencontrer en évaluant le risque induit par le chantier
sur l’environnement.

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Le géotechnicien : est un ingénieur civil spécialisé dans l’analyse des propriétés du terrain de la fondation.
En se basant sur les données géologiques (fournies par le géologue) le géotechnicien choisit le type de la
fondation.

La géotechnique : est le domaine d’étude des propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques des sols et
des roches et de leurs applications en construction civile.

B. Risques naturels :

L’identification des risques naturels (les séismes, volcanisme et glissement de terrain), leur évaluation et la
prise de mesure de protection sont autant de domaine ou le géologue et le géotechnicien travaillent ensemble.

3. La structure de la terre :

La terre a pratiquement une forme sphérique avec un rayon moyen de 6370 km, composée de couches
concentriques (la croute, le manteau, le noyau et la graine).

A. la croûte : elle a environ 5 à 10 km d’épaisseur au niveau des océans (la croûte océanique) et environ
30 km au niveau des continents (la croûte continentale).
B. Le manteau : composé de deux parties une supérieure visqueuse et une inférieure solide. Malgré la
température très élevée dedans les roches ne sont pas fondues à cause de l’augmentation de la pression qui
fait augmenter la température nécessaire pour fondre la roche (cette température de fusion augmente avec la
pression).
C. Le noyau : composé de fer et de nickel qui sont des éléments lourds qui sont coulés vers le centre pour
former le noyau. On distingue 2 ensembles :

Le noyau externe : il a un comportement liquide parce que l’augmentation de la pression n’influe pas trop sur
la température de fusion du fer.

Le noyau interne (la graine) : il a un comportement solide.

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Minéraux et Roches.

1. Les minéraux constitutifs de la roche :

Les roches, matériaux constitutifs de l’écorce terrestre, sont faites d’un assemblage de minéraux. La
minéralogie est la science qui étudie les minéraux, elle fait le lien entre la chimie et la pétrographie science
qui décrit les roches. Cette étude permet de reconstituer la genèse de la roche.

2. Les minéraux :

2.1 Définition :

Les minéraux sont des objets géologiques caractérisés par leur composition chimique et leur structure
physique (structure cristalline) bien déterminé. Ils constituent les briques de base des roches et ont aussi,
depuis bien longtemps, éveillé l’attention par leur beauté et leur symétrique.

2.2 La composition chimique :

Chaque espèce minérale possède une composition chimique propre. Cette composition chimique est
exprimée par une formule dite structurale, qui précise les différents éléments chimiques constituant le
minéral. (Exemples : Quartz SiO2).

La structure interne atomique permet de distinguer deux catégories des minéraux :

 Les minéraux cristallisés (ou cristaux) dont l’arrangement géométrique des atomes est ordonné et obéit à
des propriétés particulières.
 Les minéraux amorphes qui ont leurs atomes distribués de manière quelconque.

Remarque :

 Le mot minéral évoque la composition chimique.


 Le mot cristal évoque la forme.
2.3 Les classes des minéraux :

De nombreuse classifications minéralogiques ont été proposées depuis les débuts de la discipline : des
classifications selon leur composition chimique, leur forme cristalline ou selon leurs propriétés physiques.

A. Selon leur forme cristalline :

Dans le cas de certains minéraux l’empilement d’atomes est ex-traînement ordonné et prend des formes très
géométrique comme par exemple des cubes, hexagonale…etc. La croissance des cristaux dépendante des
conditions de pression et de température.

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B. Selon leur composition chimique :

La classification proposée dans ce cours est basée sur leur composition chimique :

1.3.1 Les éléments natifs :

Les éléments natifs sont des éléments non combinés. Ils sont relativement rares et ne concernent que
quelques éléments chimiques (l’or, le cuivre, le diamant, le graphite, l’argent et le platine).

1.3.2 Les minéraux silicates :

Cette famille à elle seule comprend probablement la moitié des minéraux connus. Les silicates sont durs,
infusible et très peu solubles. Leur formule chimique est souvent complexe combinée de silicium et l’oxygène
et se caractérisent par le motif élémentaire SiO4. Les silicates sont eux même
classés en familles :

A. Le quartz : SiO2 le plus dur des minéraux courants.


B. Les feldspaths : Ce sont des minéraux dont la composition est celle d'un aluminosilicate de sodium, de
potassium ou de calcium. Il s’agit d’un groupe de minéraux très importants
C. Les micas : les micas blancs sont des silicates riches en aluminium et en potassium. les micas noirs sont
des silicates contenant surtout du magnésium avec du potassium et du fer. Le mica est un minéral en feuillets
faciles à séparer les uns des autres, sont utilisés en céramiques et surtout comme des isolateurs.
D. Les argiles : ou silicates d’alumine hydratés, ils s’agissent de minéraux très tendres, Avec l’eau ils forment
plus au moins une pâte.
1.3.3 Les minéraux non silicates :
A. La calcite : composée de carbonate naturel de calcium de formule CaCO3.
B. La dolomite: composée de carbonate de calcium et de magnésium de formule CaMg (CO3)2.
C. L’aragonite : composée de carbonate de formule CaCO3 avec des traces : Sr, Pb, Zn.
D. Le gypse : de formule CaSO4·2H2O.

3. Les roches :

Les roches sont des matériaux naturels constituées d’un assemblage de minéraux. Elles sont classées selon
leur origine en trois grands groupes qui sont les roches magmatiques, les roches sédimentaires et les roches
métamorphiques.
3.1 Les roches magmatiques

Le magma : est un liquide qui provient de la fusion partielle des roches de la croute ou du manteau, il
existe de différentes natures, l’acide (riche en silicate), le basique (pauvre en silicate) ou l’intermédiaire.
Le magmatisme : est une série de processus qui décrit la fusion d’une zone du manteau ou de la croute
terrestre jusqu’à la solidification sous forme d’une roche dite magmatique.
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 Les roches magmatiques résultent du refroidissement et de la cristallisation de magmas, issus soit du


manteau, soit de la fusion de la croute.
3.2 Types des roches magmatiques :

En cristallisant, le magma donne naissance aux roches magmatiques. Elles peuvent varier selon leur lieu de
formation en deux types :

 Les roches volcaniques : elles se forment à la surface, le magma monte rapidement leur
refroidissement est donc brusque, peu de minéraux ont le temps de cristalliser, on distingue une structure
microgrenue.
 Les roches plutoniques : ce sont des roches massives issues du phénomène du plutonisme.

Le plutonisme : est le processus de cristallisation à grande profondeur (plusieurs kilomètres), la solidification


dure des milliers à plusieurs milliers d’années. En conséquence, la matière a tout le temps de se structurer en
cristaux bien développé. La texture des roches plutoniques est ainsi dite grenue, au sens où tous les minéraux
sont bien cristallisés ; ils sont visible à l’œil nu.

 La nature de magma détermine le type de roche. Les roches plutoniques les plus courantes sont les
granites constitués principalement de quartz, de feldspaths et de micas. Les diorites constituées de feldspaths
des biotites et des amphiboles. Et les gabbros constitués pyroxènes et olivine.
 Leurs équivalents des roches volcaniques sont : rhyolites, les andésites et les basaltes.

3.2 Les roches sédimentaires : présentent 75% de la surface émergée, elles résultent de l’accumulation de

fragments de roche. Les roches sédimentaires se présentent en couches ou strates et se reconnaissent par la

présence fréquente de fossiles.

 Au sein du cycle géologique, les processus sédimentaires comprennent l’altération, l’érosion, le


transport, le dépôt et la diagénèse. L’altération est la destruction de la roche magmatique, métamorphique ou
sédimentaire. L’érosion correspond à l’enlèvement des particules de la roche mère. Le transport est leur
mouvement vers les zones où ils vont se déposer sous la forme de sédiments. La diagénèse est l’ensemble des
processus qui transforme un dépôt meuble en roche solide par compaction et cimentation.
2.3 Types des roches sédimentaires : les roches sédimentaires peuvent être classées selon la taille des grains
qui les composent ou bien selon leur composition chimique. Selon la taille des grains (ou ce qu’on appelle la
granulométrie) on peut distinguer :
 Les roches détritiques : provenant de l’érosion des roches préexistantes, elles sont classées selon
le degré de cimentation en : roches détritiques meubles où les grains sont entièrement indépendants les uns

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aux autres et en roches détritiques consolidées où les grains sont soudés les uns aux autres. Elles sont des
roches dures. On peut les résumer dans le tableau suivant :

Tableau 1: La classification des roches détritiques

Dimension des grains Roches meubles Roches consolidée

>2 mm Graviers Conglomérat

63 µm à 2mm Sable Grés

2 µm à 63 µm Limon Siltite

<2 µm Argile Argilite

Les roches sédimentaires peuvent être classées selon leur composition chimique :

 Les roches carbonatées : formées essentiellement de calcite et de dolomite comme le calcaire, la

dolomie et la marne.

 Les roches évaporitiques : formées essentiellement de gypse et de l’anhydrite.

A partir du diagramme d’équilibre on peut remarquer :

 Sur une ligne v = 100 cm/s : pour les fines, on observe un transport, plus ou moins couplé à une
érosion. Les particules se décollent plus facilement du lit de la rivière pour des tailles comprises
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entre 0, 01 et 5 mm (grains de sable). Pour des graviers ou galets, il n’y a aucun transport et le
processus de sédimentation est immédiat.
 Sur une ligne r = 1 mm : les grains de sable tombent sur le fond de la rivière jusqu’à une vitesse
de courant proche de 8 cm/s, au-dessus ils sont immédiatement transportés par le courant et pour
des vitesses supérieures à 12 cm/s, le courant creuse le lit de la rivière.
 Pour les particules très fines, on remarque qu’il faut un courant très important pour déclencher
l’érosion. Ceci est en partie dû aux forces d’attraction électrochimiques qui font adhérer les fines
avec les plus gros grains. Il faut un courant beaucoup plus important pour les "arracher" au lit de
la rivière.

 Les roches métamorphiques : ce sont des roches formées à partir de roches préexistantes
(sédimentaires ou magmatiques) sous l’influence de l’augmentation de la Température et/ou de la pression
qui provoque le métamorphisme.
 Le métamorphisme : défini comme l’ensemble des transformations intervenant dans une roche à
l’état solide, sans passage à l’état magmatique. Suite à des fortes modifications physiques et chimiques, la
composition minéralogique de la roche, la texture (arrangement des cristaux) et la structure (géométrie) sont
affectés. Les facteurs principaux qui contrôlent le métamorphisme sont la pression et la température.

Processus de transformation :

Le métamorphisme est la résultante de plusieurs mécanismes qui agissent en parallèle :

 Modification minéralogique : par le changement des conditions physiques du milieu,


essentiellement décrites par la pression géostatique (égale le poids des terres qui couvrent la roche) et la
température.
 Modification chimique : le milieu peut modifier le bilan chimique par des apports de milieux
voisins.
 Modification mécanique : sous l’effet des contraintes appliquées sur la roche les minéraux ont
tendance à s’orienter parallèlement les uns aux autres.

Types de métamorphisme: ça existe 3 types de métamorphisme : métamorphisme général (régional) : lié à


l’enfouissement progressif des couches qui produit une élévation de température et de pression. Et le
métamorphisme de contact : qui aller lorsque les roches soit en contact avec le magma et métamorphisme cataclastique
(d’enfouissement) : la pression mécanique intense entraine des déformations de la roche qui conduisent à sa
transformation à basse température donc à relativement faible profondeur.

 Les roches obtenues dépendent de la composition initiale : les quartzites qui résultent du
métamorphisme de grés. les marbres dérivent de calcaires ou de dolomies.
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 , gneiss et le ptynites dérivent de grès, d’arkoses ou de rhyolites ; les micaschistes et les gneiss dérivent
d’argiles et de pélites ;

Géodynamique
La dynamique interne de la terre, ou la géodynamique interne, concerne les mouvements et les processus
qui affectent l'intérieur de la Terre. Cette mécanique est décrite par la théorie de la tectonique des plaques, une
théorie unificatrice qui vient expliquer de grands phénomènes géologiques comme les tremblements de terre
(séisme), les volcans, la déformation de la croûte terrestre et la formation des grandes chaînes de montagnes.

La théorie des plaques tectoniques : les plaques tectoniques sont des plaques qui forment la lithosphère et
qui peuvent s’éloigner les unes des autres, se frotter ou glisser l’une sous l’autre. La tectonique des plaques est
due aux mouvements de la convection qui ont lieu dans le manteau. Ces mouvements peuvent se différencier en
4 types : L’éloignement des plaques, la subduction, la collision des plaques ou le frottement des deux plaques.

Les conséquences de la tectonique des plaques sont nombreuses comme les tsunamis, les volcans, la
formation des montagnes, la déformation de la croûte terrestre et les séismes (tremblement de terre).

Les séismes :

Un tremblement de terre est une libération brutale de l’énergie potentielle accumulée dans les couches
superficielle de la terre, lors du déplacement des plaques tectoniques. Lorsque les contraintes dépasse un
certain seuil, une fracturation ou une rupture d’équilibre se produit et donne naissance aux ondes sismiques
qui se propage et atteignent la surface du sol.

Les ondes sismiques provenir d’un endroit déterminé qui constitue l’origine du séisme. On appelle cette
région, foyer ou hypocentre du séisme. On désigne par épicentre le point de la surface du sol situé à la
verticale du foyer.

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Un séisme est toujours caractérisé par le foyer ou hypocentre qui est la région profonde où se produit la
rupture de la faille. L'épicentre est l'endroit de la surface du sol situé à la verticale du foyer. La magnitude
est la mesure de l'énergie libérée par le séisme. Elle se mesure sur l'échelle de Richter qui comporte 9 degrés.
Le passage d'un degré au suivant revient à multiplier l'énergie libérée par 30 environ. L'intensité mesure
l'importance des dégâts constatés en un lieu donné. Elle est fixée sur une échelle en douze points appelée
échelle M.S.K.

Géodynamique externe
La géodynamique externe est un phénomène qui se passe à la surface de la terre comme le glissement de
terrain et le mouvement de versant en pente.

Un glissement de terrain correspond à un déplacement généralement lent (de quelques millimètres par an à
quelques mètres par jour) sur une pente, le long d’une surface de rupture, d’une masse de terrain cohérente,
de volume et d’épaisseur variables : quelques mètres cubes dans le cas du simple glissement de talus ponctuel
à quelques millions de mètres cubes dans le cas d'un mouvement de grande ampleur peut concerner
l'ensemble d'un versant.

Causes de glissement des terrains :

Un glissement de terrain se produit lorsque les forces s’exerçant sur une pente (poids, charge extérieure)
dépassent la résistance des matériaux constitutifs de cette pente (forces résistantes). Il peut être engendré par
différentes causes, causes naturelles : comme une forte pluie qui diminue la cohésion et alourdi le sol en
exerçant une force d’écoulement, la neige et le séisme. Ou bien conséquences à l’action de l’homme :
terrassement décharge en pied, surcharge en tête et exploitation.

Types de glissement :

Glissement plan : Ce type de glissement se produit lorsque, le massif en pente est constitué de sols par
exemple meubles reposant sur un substratum rocheux.

Glissement rotationnel : c’est le glissement le plus répandu dans le cas des sols homogènes. La surface de la
rupture a une forme circulaire.

Facteur de sécurité :

Théoriquement, la pente est dite stable si Fs > 1. L’état de rupture est obtenu lorsque Fs = 1.

Méthodes de confortement des talus :

De type mécanique :

 Rectification de la pente.
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 Décharge en tête.
 Charge en pied

De type hydraulique :

 Drainage.
 Collecte et canalisation des eaux de surface.

De type végétal :

 Plantation des arbres dans le versant.

Les méthodes de reconnaissance géotechnique d’un site

Le succès de tout projet de construction requiert une bonne planification des travaux et une juste estimation
des difficultés et des coûts. Compte tenu de l’importance structurale des fondations, leur conception nécessite
une excellente connaissance du milieu ; leur choix et leur dimensionnement se fondent sur les résultats
d’étude sérieusement planifiés à l’intérieur d’un programme de reconnaissance géotechnique. Globalement, la
reconnaissance géotechnique a pour but de révéler la présence de tout facteur qui peut influer sur le
comportement de l’ouvrage (faille, zone de glissement…) et de mesurer les propriétés mécaniques du sol.

Méthodes de reconnaissance des sols :

Le choix de la méthode de reconnaissance dépend principalement de son coût et de la nature des


renseignements que l’on cherche.

1. Les sondages carottés: le principe des sondages carottés est de découper un cylindre de terrain le plus
intact possible (l’échantillonnage). L’échantillon obtenu du sol à une forme de cylindre il s’appelle carotte et
l’outil de carottage s’appelle carottier. Les carottes, soigneusement protégées, sont envoyées au laboratoire
pour étudier leurs caractéristiques physiques (densité, teneur en eau, limites d'Atterberg, etc...), mécaniques
(résistance à l'écrasement uni-axial ou triaxial, consolidation, etc..) ou chimiques (composition minérale ou
organique).

Selon la nature du terrain à prélever et la quantité des échantillons recherchés, des différents carottiers seront
mis en œuvre :

1) Carottier simple : cette technique est couramment pratiquée en carottage de chaussée.

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2) Carottier double : les prélèvements réalisés par cette méthode permettent de caractériser la nature et
partiellement l’état des sols (à l’exception des caractéristiques mécaniques). Cette méthode est la plus
couramment appliquée en géotechnique.
3) Carottiers triple : la carotte est amenée au laboratoire avec son tube et là on est sûr d’avoir un
échantillon intact qui donnera des bons résultats. C’est le seul carottier qu’on doit utiliser pour les essais de
mécanique des sols, spécialement pour les essais de résistance mécanique (résistance au cisaillement et à la
compressibilité)

Avantages

 La seule méthode pour prélever des échantillons intacts pour essais au laboratoire.
 Résultats excellents dans une majorité de sol
 Profondeur très importante
 Passe pratiquement dans tous les sols.

Inconvénients

 Chers, 150 à 300 euro le ml et Lent, 5 à 10m/j


 Accès, car généralement gros engins, et il faut généralement de l’eau à proximité
 Quelques sols ne sont pas carottables (si gros éléments, ou si sondage à l’eau dans sol lessivable) ou
présentent des difficultés au carottage.

2. Les méthodes géophysique: les méthodes d’investigation géophysiques sont efficaces à l’étape des
études préliminaire et des avant-projets. Dans les projets de construction couvrant de larges surfaces, comme
l’aménagement de barrages, elles permettent d’obtenir rapidement et à faible coût une évaluation générale du
sol.

A. la méthode de prospection électrique :

Le principe de cette méthode consiste à introduire un courant électrique et à mesurer la résistance en


V
appliquant la loi d’Ohm R  , ou I : est l’intensité et V (ampère) : la différence de potentiel (volt). La
I
résistivité des matériaux est obtenue en multipliant la résistance par un coefficient (K) où :

L 
P  R    R K
A 
Les grains solides ne sont conducteurs de l’électricité mais l’eau en place conduit l’électricité. Le sol contient
toujours une certaine quantité d’eau. Donc le sol va être plus ou moins conducteur suivant la quantité d’eau

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qui renferme. P (la résistivité) est faible pour les argiles et les limons saturés, par contre, elle est élevée pour
les roches dures consolidées. (Dispositif de Schlumberger).

La géophysique électrique permet de réduire le nombre des sondages qui coute très cher et de planter les
sondages d’une manière efficace (rapide et pas cher).

B. la méthode de prospection sismique:

Le principe de cette méthode consiste à appliquer des chocs qui font naitre dans le sol des trains d’onde
voyageant à certaines vitesses et qui sont réfléchis et réfractés suivant les variations des densités des
différentes couches de matériaux rencontrées. Il s’agit donc de déclencher l’émission d’ondes sismiques en
frappant une plaque métallique avec un marteau, puis d’enregistrer la réception des ondes au moyen d’un
sismographe. La mesure du décalage des temps de réception d’ondes, de leur vitesse et de la distance entre le
sismographe et la source des ondes permet de déduire la nature et l’épaisseur des couches.

Applications de la géologie au génie civil

1. Les roches matière première pour les liants :


 L’origine de la chaux : calcaire caco3
 L’origine du ciment : Le ciment est un mélange de clinker (calcaire et argile) et de Gypse.
 Le plâtre : gypse.

2. Les granulats : sont le gravier et le sable. (Granulats roulé et concassé). Les caractéristiques des
granulats sont :
A. La dureté : les meilleures roches par ordre décroissant sont les roches magmatiques, métamorphiques
et sédimentaires.
B. La propreté : le sable naturel est le meilleur car le sable concassé contient des éléments fins n’est pas
propre.
C. L’angularité : les granulats naturels sont les meilleurs pour le béton et les granulats roulés sont les
meilleurs pour les routes.
3. Rôle du géologue :

Dans tout projet de génie civil, le géologue intervient, en concertation avec le maître d’œuvre et en liaison
avec les différents spécialistes (ingénieur de structures, en technique routière, mécanicien
des roches ou des sols, paysagiste, etc.), à plusieurs étapes :

 à l’amont des études, dans le choix des sites en fonction des impératifs techniques (liés à la topographie
ou à des contraintes lithologiques, structurales ou environnementales) ou économiques, et dans la définition

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des reconnaissances à effectuer ; à ce niveau, il est primordial pour le géologue d’identifier les contraintes
majeures liées à la nature des terrains, à la structure, à la morphologie, aux évolutions actives.
 au cours des études géotechniques, dans l’interprétation des résultats, dans leur interpolation, pour
affiner les connaissances et contrôler les hypothèses.
 au cours des travaux, dans la réorientation éventuelle du projet pour cause de résultats non conformes
aux hypothèses de départ, ou si un incident se produit (glissement de terrain, venues d’eau, etc.).

Outre la consultation des cartes géologiques et l’observation des photographies aériennes, le géologue met en
œuvre plusieurs méthodes d’étude, les plus typiques de la géologie étant présentées ci-après.

Levé de terrain

Le premier travail du géologue est la reconnaissance de surface basée sur une cartographie à grande échelle
(1/ 5 000 à 1/ 500). Une attention particulière est portée aux formations superficielles, souvent délaissées par
le géologue universitaire, mais qui sont généralement les plus concernées par les travaux.

Étude structurale

L’étude structurale a pour objectif le relevé des structures tectoniques ; elle repose sur l’observation des
surfaces ou des lignes créées ou déformées par la tectonique, dont les attitudes (direction et inclinaison)
témoignent du caractère de la déformation.

Prélèvement et étude d’échantillons

4. L’analyse pétrographique des faciès, de même que l’identification et la caractérisation des matériaux se
font sur échantillons provenant de l’affleurement, de subsurface (tarière à main, fouilles à la pelle mécanique)
ou de sondages destructifs ou carottés. Les échantillons sont transportés dans un emballage apte à la
préservation de leurs caractéristiques (paraffine, plastique). Le prélèvement d’échantillons concerne
notamment les niveaux susceptibles de poser problème tels que : les niveaux argileux, synonymes de barrières
imperméables, de risque de gonflement et de plans de rupture potentiels ; les niveaux de gypse (risques de
dissolution) ; les niveaux altérés ; etc.
5. Résultats de l’étude géologique

La reconnaissance géologique et géotechnique, en fournissant toutes les informations nécessaires sur le sous-
sol, permet d’élaborer un modèle géologique qui sert de base à l’implantation, au dimensionnement et à la
planification d’exécution des ouvrages. En cas de structure complexe, plusieurs hypothèses peuvent être
admises, le modèle étant affiné par des reconnaissances complémentaires ou en cours de travaux. Le plus
souvent, ce modèle sera présenté à deux dimensions (profil en long d’un tracé routier, par exemple). Si cela
est nécessaire, on prendra en compte la troisième dimension au moyen de coupes sériées ou d’un bloc-

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diagramme. Les différentes formations identifiées dans ce modèle seront décrites avec leurs caractéristiques.
L’étude géologique doit également permettre de détecter des anomalies, ou du moins de suspecter leur
présence : cavités karstiques dans du rocher, gros blocs noyés dans une formation de sols fins, zones faillées
et broyées, poches d’altération dans une roche saine, venues d’eau ponctuelles, etc.

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