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GEOLOGIE DU GENIE

I- PARTIE I
 Généralités
 Structure du globe terrestre
 Géodynamique
 Minéralogie
 Pétrographie
 Géologie du Burkina
 Hydrogéologie

II- PARTIE II
 Présentation générale de la géologie du génie civil
 Méthode exploratoire et télédétection
 Méthode de la géophysique
 Méthode de forage
PARTIE I
I.1- Généralité

I.1.1- Présentation
Géologie est la science qui étudie l’origine de la Terre, son histoire, sa forme, les matériaux
qui la composent et les processus qui influent ou qui ont influé sur elle. La géologie
s’intéresse aux roches et aux matériaux dérivés qui composent les couches externes du globe
terrestre.
Afin de comprendre la genèse de ces matériaux, les géologues recourent aux connaissances
d’autres domaines scientifiques, comme la physique, la chimie et la biologie. Ainsi, des
secteurs aujourd’hui très importants de la géologie, comme la géochimie, la géophysique, la
géochronologie (emploi des méthodes de datation) ou encore la paléontologie, peuvent-ils
maintenant être considérés comme des disciplines à part entière, qui donnent aux géologues la
possibilité de mieux appréhender le fonctionnement de la planète Terre à travers le temps.

La géologie ne se cantonne pas à l’étude des formes du relief terrestre (géomorphologie) et


autres caractéristiques de la surface de la Terre ; elle considère également la structure interne
de la planète. Ainsi, la géologie appliquée a-t-elle pour fonctions essentielles la prospection de
minéraux utiles, la localisation des structures géologiques susceptibles de servir de
soubassement aux bâtiments, ouvrages divers et la prévision des risques naturels associés aux
forces géodynamiques.

I.1.2- Domaine d’étude de la géologie


- La géologie structurale ou tectonique, est la science qui étudie les déformations
mécaniques subies par les roches, et les structures (plis et failles) de l'écorce terrestre
produites par des mouvements orogéniques (formations des chaines de montagnes),
éventuellement par les mouvements des plaques terrestres, elle est à rattacher avec la
Géodynamique interne ;
- La paléontologie étudie les fossiles, c'est–à-dire les restes fossilisés des nombreuses
formes de vie ayant peuplé la Terre dans le passé et fournit les bases pour comprendre
l'évolution de la vie ;
- La stratigraphie étudie la succession des diverses strates sédimentaires dans le temps
et dans l’espace ;
- La sédimentologie étudie les phénomènes d'érosion des roches et le dépôt des débris
sous forme de sédiments, la transformation de ces derniers en roches sédimentaires
compactes (Géodynamique externe) ;
- La pétrographie constitue la science des roches ; elles s'intéressent à l'origine, à la
formation et à l'évolution des roches, ainsi qu'à leur description, à leur texture et à
leurs propriétés ;
- La minéralogie étudie la nature, la composition et la structure cristalline des minéraux
et se rattache à la cristallographie, cette dernière faisant partie de la physique ;
- La volcanologie étudie la nature physico-chimique des volcans et leur dynamique
propre ;
- La géochimie qui étudie la composition chimique des roches, que ce soit en éléments
majeurs ou en éléments traces ;
- La géochronologie qui permet, grâce à diverses méthodes radiométriques, de dater
une roche ou un de ses constituants ;
- L’hydrologie : Science qui traite des eaux que l'on trouve à la surface de la Terre,
ainsi qu'au-dessus et au-dessous, de leur formation, de leur circulation, de leur
distribution dans le temps et dans l'espace, de leurs propriétés biologiques, physiques,
chimiques et de leur interaction avec leur environnement, y compris avec les êtres
vivants ;
- La pédologie (sciences du sol) étudie les différents composants du sol, leurs
caractéristiques morphologiques, minéralogiques, physico-chimiques. C’est une
discipline aux frontières de la géologie (étude de l'altération des roches, évolution
mécanique et chimique des sols) et de la biologie (rôle des organismes dans
l'altération de la roche mère et l'évolution du sol).

I.1.3. Les disciplines Appliqués


A ces disciplines fondamentales sont venues se rajouter des disciplines à caractère
appliqué, on peut citer :
- La géophysique, qui étudie la structure et la composition interne de la Terre
faisant appel à des méthodes physiques : sismiques, gravimétriques, magnétiques,
électriques, électromagnétiques, appliquées à la prospection pétrolière et minière et
aux études environnementales, etc. ;
- La géotechnique, a pour principal objet les études de sol pour la construction
d'ouvrages humains et infrastructures (pavillons, immeubles, voiries, barrages...).
C’est la géologie appliquée au domaine de la construction ; elle traite de
l'interaction sol / structures, et fait appel à des bases de géologie, de mécanique des
sols, de mécanique des roches et de structures. Elle traite également des
phénomènes de mouvement de sol (glissement, affaissement et autres) ;
- L'hydrogéologie étudie les aspects géologiques des eaux souterraines. Elle
s'occupe de la distribution et de la circulation de l'eau souterraine dans le sol et les
roches, en tenant compte de leurs interactions avec les conditions géologiques et
l'eau de surface ;
D’autres techniques et moyens d’investigations sont venus compléter les études en
sciences de la terre et constituent des disciplines appliquées à divers domaines des
sciences notamment en sciences de la Terre :
 L’imagerie satellitaire et la télédétection spatiale : est l’ensemble des
techniques qui permettent, par l’acquisition d’images, (à partir d'avions, de
ballons ou de satellites,) d’obtenir de l’information sur la surface de la
Terre. C’est le processus qui permet de capter et enregistrer l’énergie d’un
rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter, et analyser
l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en application cette,
information ;
 Les Systèmes d’information Géographique (SIG) : sont des systèmes
informatiques de représentation de données sur l'espace spatial terrestre
réel en associant coordonnées géographiques et données récoltées, toutes
sortes de données peuvent être ainsi représentées.

II- LA STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE


II.1- la forme de la terre
La sismologie, qui étudie la propagation des ondes sismiques, donne de précieux
renseignements sur la constitution interne de la Terre. La terre à pratiquement la forme d’une
sphère de 6 370 Km de rayon, composée de couche concentrique (la croûte, le manteau, le
noyau et la graine) dont la densité d augmente avec la profondeur de 2,7 à 12,0.
La zone là mieux connue est la lithosphère : formée de la croûte et d’une partie du manteau
supérieur, épaisse de 70 Km (sous les océans) à 150 Km (sous les continents), elle est
considérée comme rigide et découpée en plaques mobiles qui flottent sur l’asthénosphère.
Figure : Structure interne de la terre

II.2- La structure interne de la terre


La structure interne de la Terre est répartie en plusieurs enveloppes successives, dont les
principales sont la croûte terrestre, le manteau et le noyau. Cette représentation est très
simplifiée puisque ces enveloppes peuvent être elles-mêmes décomposées.
Pour repérer ces couches, les sismologues utilisent les ondes sismiques-, et une loi : Dès que
la vitesse d'une onde sismique change brutalement et de façon importante, c'est qu'il y a
changement de milieu, donc de couche. Cette méthode a permis, par exemple, de déterminer
l'état de la matière à des profondeurs que l'homme ne peut atteindre. (Manteau profond –
noyau*)
Ces couches sont délimitées par les discontinuités comme la Discontinuité de Mohorovic,
celle de Gutenberg, nommée d'après le sismologue Beno Gutenberg, ou bien celle de
Lehmann.

Le noyau et graine : riche en fer, nickel (Fe, N)


Manteau : riche en Silice, Magnésium (Si, Mg)
Croûte terrestre : riche en Silice, Aluminium, Cuivre (Si, Al, Cu)

A- LE NOYAU

Le centre de la Terre, appelé le noyau, est une boule d’environ 3 500 km de rayon. Cela
représente 16 % du volume total de la Terre. Le noyau se compose de deux parties :
- Le noyau externe, qui est liquide (épaisseur de 2 200 km) ;
- Le noyau interne (appelé graine), qui est solide (rayon d’environ 1 300 km).
Dans le noyau, la température moyenne est de 5 000 °C, avec un maximum de 6 500 °C
(environ la même température que la surface du Soleil). Les roches en fusion (roches
liquides), appelées magma, qui constituent le noyau sont très riches en métaux
(essentiellement du fer et du nickel). Les mouvements rapides de ce magma métallique dans
le noyau sont à l’origine du champ magnétique de la Terre. C’est pourquoi la Terre se
comporte comme un immense aimant, avec un pôle Sud et un pôle Nord.

B- LE MANTEAU
Sous la croûte terrestre se trouve le manteau. Il démarre à 30 km de profondeur et s’étend
jusqu’à une profondeur de 2 900 km, où la température est d’environ 4000 °C. Le volume de
cette couche représente 82 % du volume total de la Terre. La plus grande masse de la Terre se
trouve donc dans le manteau.
Le manteau est composé de deux parties :
- Le manteau supérieur (de 100 à 670 km de profondeur), qui est solide
(principalement composé de fer et de magnésium) ;
- Le manteau inférieur (de 670 à 2 900 km de profondeur), qui est aussi solide (fer,
calcium), mais composé de minéraux bien plus denses (plus compacts) en raison
de la pression qui règne à cette profondeur.
C’est principalement dans le manteau que s’effectuent les mouvements de magma (appelés
mouvements de convection) qui provoquent le phénomène de la tectonique des plaques. Ce
sont donc ces mouvements de convection dans le manteau qui permettent d’expliquer la
formation des chaînes de montagnes et des volcans, ainsi que la survenue des tremblements de
terre.

C- LA CROÛTE TERRESTRE
La croûte terrestre s’étend de la surface terrestre à 30 km de profondeur. Sa partie supérieure
correspond donc aux continents sur lesquels nous vivons. C’est une couche solide. Son
épaisseur est très faible par rapport à celle des deux autres couches.
La croûte continentale est faite de granite (roche très dure et granuleuse, généralement de
couleur gris clair), tandis que la croûte océanique est constituée de basalte (roche volcanique
issue des coulées de lave, généralement de couleur noire ou vert foncé).
La croûte terrestre ne représente que 2 % du volume total de la Terre.
- Croûte continentale
La croûte continentale, partie supérieure de la lithosphère continentale, est la partie de la
croûte terrestre formant le socle des continents. Elle est composée de roches magmatiques et
métamorphiques (granites, granitoïdes, gneiss, schistes), localement recouvertes de roches
sédimentaires sur de plus ou moins grandes épaisseurs. Sa densité moyenne est de 2,7.
L’épaisseur de la croûte continentale varie de 20 à 70 km selon les contextes tectoniques.
- Croûte océanique
La croûte océanique, partie supérieure de la lithosphère océanique, est une partie de la croûte
terrestre formant le fond des océans. Elle est principalement composée de roches basiques
(basaltes, gabbros) localement recouvertes de dépôts sédimentaires plus ou moins épais. La
croûte océanique se forme par accrétion au niveau des dorsales médio-océaniques. Son
épaisseur moyenne est de 6 à 7 km.

II.3- La structure détaillée de la terre


1) Croûte continentale solide essentiellement granitique surmontée par endroit de roches
sédimentaires. Elle est plus épaisse que la croûte océanique (de 30 km à 100 km sous les
massifs montagneux). Elle était anciennement appelée SIAL (silicium + aluminium).
2) Croûte océanique solide essentiellement composée de roches basaltiques. Relativement
fine (environ 5km). Elle est également appelée SIMA (silicium + magnésium).
3) Zone de subduction où une plaque s’enfonce parfois jusqu’à plusieurs centaines de
kilomètres dans le manteau.

4) Manteau supérieur qui est moins visqueux (plus "ductile") que le manteau inférieur car
les contraintes physiques qui y règnent le rendent liquide en partie.
5) Manteau inférieur aux propriétés d’un solide élastique. Le manteau n’est pas liquide
comme on pourrait le croire en regardant les coulées de lave de certaines éruptions
volcaniques mais il est moins
"Rigide" que les autres couches.

6) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer (environ 80 %) et de nickel plus


quelques éléments plus légers. Sa viscosité est proche de celle de l’eau, sa température
moyenne atteint 4000 °C et sa densité 10.

7) Noyau interne solide (ou graine) essentiellement métallique constitué par cristallisation
progressive du noyau externe. La pression le maintien dans un état solide malgré une
température supérieure à 5000 °C et une densité d’environ 13.

8) Lithosphère : elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et d'une partie du


manteau supérieur. La limite inférieure de la lithosphère se trouve à une profondeur comprise
entre 100 et 200
Kilomètres

9) Asthénosphère : c’est la zone inférieure du manteau supérieur (en dessous de la


lithosphère)

III- GEODYNAMIQUE
La géologie qui repose sur l'étude des phénomènes ayant marqué la formation et l'évolution de
la surface de la Terre.
III.1- La géodynamique interne
La géodynamique interne s’intéresse aux processus internes de la planète qui ont été à
l’origine de la formation des océans et des grandes chaînes de montagnes.

A- LA TECTONIQUE DES PLAQUES


Selon la théorie de la tectonique des plaques, la surface de la Terre est découpée en douze
plaques principales, appelées plaques tectoniques. Ces plaques rigides bougent les unes par
rapport aux autres, sous l’effet de forces provenant du centre de la Terre. C’est ce qui permet
d’expliquer certains phénomènes comme la formation des chaînes de montagnes, les
tremblements de terre et les volcans.

A.1-POURQUOI LES PLAQUES TECTONIQUES BOUGENT-ELLES

Le mouvement des plaques tectoniques est dû à du magma chaud qui remonte des
profondeurs de la Terre vers la surface ; puis ce magma se refroidit à la surface, avant de
redescendre vers les profondeurs. Ces mouvements de magma qui se produisent en
permanence à l’intérieur de la Terre sont appelés mouvements de convection.

Les plaques tectoniques naissent et meurent. Elles naissent au fond des océans, au niveau des
dorsales océaniques (chaînes de montagne sous-marines) ; il y a par exemple ce type de
dorsale au milieu de l’océan Atlantique, à mi-chemin entre l’Amérique et l’Europe : c’est la
dorsale médio-atlantique. Les plaques meurent ensuite lorsque deux plaques se rencontrent et
se confrontent : la plaque la plus lourde s’enfonce sous la plaque la plus légère (phénomène
de subduction).

A.2- QUELLES SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE FRONTIÈRES DE PLAQUES

Il existe trois types de frontières entre les plaques tectoniques :

- La frontière divergente se situe au fond des océans, au niveau des dorsales océaniques.
Cette frontière se forme lorsque les plaques s’éloignent l’une de l’autre, créant un
fossé appelé rift. Ce fossé est comblé par du magma provenant des éruptions
volcaniques sous-marines : il se forme ainsi une nouvelle croûte océanique. Cette
frontière est la plus importante sur la Terre ;
- La frontière convergente se forme quand des plaques se rencontrent. Cette
convergence est la principale cause de la formation des chaînes de montagnes, des
volcans et des tremblements de terre ;
- La frontière transformante (ou décrochante) se forme quand deux plaques glissent
l’une contre l’autre, ce qui entraîne une fissure dans la croûte terrestre appelée faille.
L’une des failles les plus spectaculaires est celle de San Andreas en Californie (États-
Unis) qui mesure près de 1 000 km de longueur.

A.3- À QUELLE VITESSE SE DÉPLACENT LES PLAQUES TECTONIQUES ?


Les plaques tectoniques se déplacent de seulement quelques centimètres par an. Ce
mouvement est très lent, mais à l’échelle géologique (plusieurs millions d’années), ce
déplacement est égal à plusieurs milliers de kilomètres.

Ce déplacement des plaques à l’échelle du globe terrestre est appelé dérive des continents.
En raison de ce mouvement continu, l’apparence de la surface de la Terre a beaucoup changé
depuis sa formation.

A.4-OÙ LES PLAQUES TECTONIQUES SE TROUVAIENT-ELLES DANS LE PASSÉ ?

Il y a 250 millions d’années, il n’y avait qu’un seul continent appelé Pangée. Cet unique
continent était entouré d’un unique océan appelé Panthalassa.

Il y a 165 millions d’années, le continent de la Pangée s’est cassé en plusieurs morceaux.


L’Amérique est allée vers l’ouest, tandis que les autres continents ont dérivé vers le nord du
globe terrestre. Les continents ont continué à se déplacer jusqu’à rejoindre la position qu’ils
occupent aujourd’hui ; ils ne s’arrêteront de bouger que lorsque l’activité interne de la Terre
cessera.

I.3.1.1. Séisme (tremblement de terre)


Un tremblement de terre, ou séisme, résulte de la libération brusque d'énergie accumulée par
les déplacements et les frictions des différentes plaques de la croûte terrestre (tectonique des
plaques) qui provoque des vibrations qui se transmettent à travers le globe.
La plupart des tremblements de terre sont localisés sur des failles. Plus rares sont les séismes
dus à l'activité volcanique ou d'origine artificielle (explosions par exemple).
La science qui étudie ces phénomènes est la sismologie et l'instrument d'étude principal est le
sismographe (permettent d’enregistrer, à plusieurs milliers de kilomètres du point d’origine,
les caractéristiques de ces vibrations).

a) Causes du séisme
Un tremblement de terre est une secousse plus ou moins violente du sol qui peut avoir trois
origines : rupture d'une faille ou d'un segment de faille (séismes tectoniques) ; intrusion et
dégazage d'un magma (séismes volcaniques) ; explosion, effondrement d'une cavité (séismes
d'origine naturelle ou dus à l'activité humaine). En pratique on classe les séismes en trois
catégories selon les phénomènes qui les ont engendrés :
- Les séismes tectoniques : sont de loin les plus fréquents et dévastateurs. Une grande
partie des séismes tectoniques se produisent aux limites des plaques, où il existe un
glissement entre deux milieux rocheux. Ce glissement, localisé sur une ou plusieurs
failles, est bloqué durant les périodes inter-sismiques (entre les séismes), et l'énergie
s'accumule par la déformation élastique des roches. Cette énergie et le glissement sont
brusquement relâchés lors des séismes.
- Les séismes d'origine volcanique : résultent de l'accumulation de magma dans la
chambre magmatique d'un volcan.
Les sismographes enregistrent alors une multitude de microséismes dus à des ruptures
dans les roches comprimées ou au dégazage du magma. La remontée progressive des
hypocentres (liée à la remontée du magma) est un indice prouvant que le volcan est en
phase de réveil et qu'une éruption est imminente.
- Les séismes d'origine artificielle (ou « séismes induits » : sont dus à certaines
activités humaines telles que barrages, pompages profonds, extraction minière,
explosions souterraines ou essais nucléaires peuvent entraîner des séismes de faible à
moyenne magnitude.

3.1.2- Effets et intensité des séismes

a) Foyer et Epicentre
Lorsqu'un séisme est déclenché, un front d'ondes sismiques se propage dans la croûte
terrestre. On nomme foyer le lieu dans le plan de faille où se produit réellement le séisme,
alors que l'épicentre désigne le point à la surface terrestre à la verticale du foyer.

Séisme
b) Mesure d'un tremblement de terre
Nous disposons de deux échelles pour évaluer les tremblements de terre : l'échelle de Mercalli
et l'échelle de Richter. Aujourd'hui, nous n'utilisons que celle de Richter, mais les séismes du
passé ne peuvent être évalués que selon celle de Mercalli.

- Echelle de Richter
L'échelle de Richter a été instaurée en 1935. Elle nous fournit ce qu'on appelle la magnitude
d'un séisme, calculée à partir de la quantité d'énergie dégagée au foyer. Elle se mesure sur une
échelle logarithmique ouverte ; à ce jour, le plus fort séisme a atteint 9,5 sur l'échelle de
Richter (Chili).

RICHTER proposa une échelle de Magnitude simple, le logarithme décimal de l’amplitude


maximale mesuré en microns, d’un sismographe. La magnitude M est liée à l’énergie
développée.

Exemple :
Le tremblement de terre qui avait secoué le CHILI en 1960 avec une Magnitude M = 9,5.
100 fois supérieures des plus grosses bombes atomiques expérimentées (HIROSHIMA)

c. tsunami et raz de marée : catastrophe consécutive à un Séisme.


Le tsunami (nom tiré du japonais), succession de vagues de grande amplitude, engendre un
phénomène particulièrement destructeur consécutif à un mouvement du fond sous-marin
généré par un séisme, une éruption volcanique ou un glissement de terrain. Il est en quelque
sorte sournois parce qu'il peut survenir plusieurs heures après l'événement.

Figure : Tsunami
I-3.2- Volcans
Relief de forme conique, édifier par les laves et les projections issues de l’intérieur du globe,
et qui a émis ou peut émettre des matières en fusion, par une cheminée et un cratère.
Un volcan est un relief terrestre ou la montée d'un magma sous forme de lave de la
fusion partielle du manteau et exceptionnellement de la croûte terrestre. L’atteindre des
milliers de mètres d'épaisseur formant ainsi des montagnes ou des îles. Selon la nature des
matériaux, le type d'éruption et leur fréquence, les volcans prennent des formes variées mais
en général ayant l'aspect d'une montagne conique, surmontée par un cratère ou une caldera.
Le lieu principal de sortie des matériaux lors d'une éruption se situe dans la plupart des cas au
sommet du volcan, là où débouche la cheminée volcanique, mais il arrive que des ouvertures
latérales sur les flancs ou aux pieds du volcan.

I.3.2.1- Structure et reliefs


Un volcan est formé de différentes structures que l'on retrouve en général chez chacun d'eux :
 Une chambre magmatique alimentée par du magma venant du manteau et jouant le
rôle de réservoir et de lieu de différentiation du magma. Lorsque celle-ci se vide à la
suite d’une éruption, le volcan peut s'affaisser et donner naissance à une caldeira. Les
chambres magmatiques se trouvent entre dix et cinquante kilomètres de profondeur
dans la lithosphère.
 Une cheminée principale qui est le lieu de transit privilégié du magma de la chambre
magmatique vers la surface.
 Un cratère sommital où débouche la cheminée principale ;
 Une ou plusieurs cheminées secondaires partant de la chambre magmatique ou de la
cheminée principale et débouchant en général sur les flancs du volcan, parfois à sa
base ;
 Des fissures latérales qui sont des fractures longitudinales dans le flanc du volcan
gonflement ou son dégonflement.

Figure 3. Schéma structural d'un volcan type

1.2.4) Les formes des émissions volcaniques

 Les laves
Le matériau le plus connu émis par les volcans est la lave sous forme de coulées (plus longues
que larges), elles sont formées de laves fluides qui s'écoulent le long des flancs du volcan. La
température de la lave est comprise entre 700 et 1200° C et les coulées peuvent atteindre des
dizaines de kilomètres de long, une vitesse de cinquante kilomètres par heure. Elles peuvent
avoir un aspect lisse et satiné ou un aspect rugueux et coupant.
3
Figure : Coulée de lave au piton de la Fournaise - La Réunion

 Les fumerolles (Gaz volcaniques)


Les appareils volcaniques émettent aussi des produits gazeux, les fumerolles, de température
comprise entre 50° à 600° C. Le dégazage fait monter le magma, ce qui donne le caractère
explosif et violent d'une éruption. Les gaz sont principalement la vapeur d'eau, H2O (50 à 90
%) ; le CO2 (5 à 25 %) ; le SO2 (3 à 25 %). Puis viennent d'autres éléments volatils : CO, HCl,
H2, H2S. Le dégazage du magma en profondeur, peut se traduire à la surface par des
fumerolles, autour des desquelles des cristaux de soufre peuvent se former.

 Les projections
Le plus souvent, les matériaux volcaniques sont composés de tephras (ou ejectas) : cendres,
bombes volcaniques, blocs rocheux ou basaltiques, etc. Il s'agit de magma et de morceaux de
tout calibre arrachés du volcan qui sont pulvérisés et projetés parfois jusqu'à des dizaines de
kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus petits étant les cendres, il leur arrive de
faire le tour de la Terre, portées par les vents dominants. Les bombes volcaniques, les plus
gros, peuvent avoir la taille d'une maison et retombent en général à proximité du volcan.

Figure : Activité explosive de l’Anak Krakatau, en Indonésie

 Les nuées ardentes


Appelées aussi coulées pyroclastiques, ce sont ces nuages gris qui dévalent les pentes des
volcans à plusieurs centaines de kilomètres par heure, atteignent les 600 °C et parcourent des
kilomètres avant de s'arrêter. Ces nuages composés de gaz et de tephras glissent sur le sol,
franchissent des crêtes et consument tout sur leur passage. Les empilements des matériaux
transportés par les nuées ardentes peuvent s'accumuler sur des dizaines de mètres d'épaisseur.

I.2- Géodynamique externe


I.2.1- L’altération superficielle
Les processus physique (mécaniques) et chimique qui conduisent la roche saine à ses produits
de décomposition sont appelés altération. En mobilisant sur place les éléments de la roche
mère, l’altération est à l’origine des sols, en permettant leur redistribution par des agents
dynamiques (gravité, vent, glace et surtout eaux courantes et océans).

I.2.1.1 - Les processus de l’altération


A - Désagrégation physique (mécanique)
Un massif rocheux n’est jamais absolument compact et homogène. Il pressente des surfaces
de discontinuité qui peuvent être dues à une modification des conditions de sédimentation
(joints sédimentaires) ou à des contraintes qui tendent à déformer les roches.
Ces contraintes se traduisent par des cassures (diaclases) parfois accompagnées d’un
déplacement (failles) ou même peuvent passer inaperçues bien qu’elles fragilisent la roche.

Figure : Altération mécanique

L’origine des diaclases :


- Pendant la consolidation du sédiment
- Pendant le refroidissement des roches volcaniques
- Relâchement après l’effort tectonique.
Tout ceci contribue à l’agrandissement des diaclases avec le gel et dégel et la présence de
l’eau.

 Variation de la température
Le principal agent de désagrégation physique représenté par les variations de température
dont l’amplitude journalière peut atteindre 50°C dans les régions désertiques. Les variations
de températures agissent indirectement en provoquant en région humide le gel de l’eau
contenue dans les fissures. Il en résulte des ruptures de la désolidarisation des fragments lors
du gel.

 Existence des plantes


On à la fois une action destructrice par leurs racines et leurs secrétions, et protectrice de sols
par le couvert végétal.

B- Résultat de la désagrégation des roches

 Desquamation
Elle correspond à la transformation de la roche en petite particule et ceci surtout dans des
roches homogènes et compactes.
 L’émiettement
Transformation de la roche en miette, c’est le résultat de la désagrégation mécanique qui est
favorisé par la transformation chimique.

I.2.1.2 Action de la pesanteur


Les processus physique (mécaniques) et chimique qui conduisent la roche saine à ses produits
de décomposition sont appelés altération.

a) Versant rocheux
Les particules qui résultent de la désagrégation des roches seront prise sur les pentes assez
fortes par un transport sous l’effet de la pesanteur jusqu’au pied du versant.

 Eboulement
Il correspond à la chute brutale de toute une proportion d’un terrain de volume important. Les
éboulements sont fréquents dans les régions ou on trouve une falaise et ceci est très important
lorsque les massifs rocheux sont fissurés. L’éboulement est brutal.

Figure : Altération des versants


 Eboulis
Ils sont les résultats d’un processus long dû à un détachement successif de blocs rocheux un à
un et ces blocs rocheux s’accumulent progressivement en bas de pente. L’éboulis est lent.

b) Versant meubles
On distingue 2 types de processus :

 Ruissellement
Son rôle sur les versants peut être très important lorsque les versants sont constitués d’une
couche imperméable (tel que l’argile), le ruissellement sera fort est concentré et va donner
naissance à des petits ravins.
Le ruissellement en présence du tapis végétal sera très faible voire nulle. Il sera conditionné
par :
 Intensité de la pluie
 Perméabilité du sol
 Végétations
 Pentes des versants

 Solifluxion
La solifluxion des versants meubles correspond à la descente sous forme boueuse sur une
pente plus ou moins forte et d’une façon plus ou moins rapide. Définit sur le nom de
glissement de terrain, ce processus fait appel à l’effet de la gravité et surtout à la présence
d’eau.
Résultats de la solifluxion :
- Les loupes de glissement
Les loupes de glissement correspondent à un détachement d’un versant assez grand et qui se
déplace pour s’arrêté un peu plus loin.

- Coulées boueuses
Déplacement des formations argileuse sur un versant et formation de bourrelets sans qu’il
y’ait arrachement.

- Glissement à sec
C’est le déplacement par l’effet de la pesanteur d’une petite partie d’une formation meuble
constituée de grains (sable).

I.3.3- Géologie structurale


La tectonique, ou géologie structurale, est une discipline des Sciences de la Terre qui étudie
les structures, les déformations et les mouvements qui affectent les terrains géologiques ainsi
que les mécanismes qui en sont responsables.
 Structure : agencement des couches d’échelle kilométrique ou planétaire.
 Déformation : les couches perdent leur structure originelle, généralement,
horizontales.
 Mouvements tectoniques : ensemble des déformations que subit l'écorce terrestre
sous l'effet des forces géologiques, ou contraintes.
 Mécanismes : phénomènes qui sont à l’origine de ces déformations et qui trouvent
leur explication dans le mouvement des plaques lithosphériques (tectonique des
plaques).
En résumé, les matériaux de l'écorce terrestre se déforment, parfois sous nos yeux. Par
exemple, à l'occasion de grands tremblements de terre, on observe couramment l'apparition de
fractures qui tranchent les terrains. Le plus souvent, les déformations ne sont visibles ni à
l’œil nu, ni à l’échelle humaine. Elles se déroulent sur des millions d’années, à une échelle
géologique.

I.3.1- Les différents types de déformation


Les roches, ou couches géologiques, peuvent subir deux types de déformation :
- Elles se cassent. On parle alors de tectonique cassante qui donne naissance à des
fractures.
- Elles se plissent, forment des plis. On parle de tectonique souple.
a) La tectonique cassante
Ce type de tectonique donne naissance à des fractures de plusieurs catégories. On distingue les
diaclases et les failles.

 Diaclase
On parle de diaclase lorsque les terrains se cassent en deux ou en plusieurs blocs sans que ces
derniers s’éloignent les uns des autres. On dit qu’il n’y a pas de déplacement relatif.

Figure : Diaclase
 Faille
Les failles sont des cassures accompagnées d’un déplacement relatif des deux compartiments,
La valeur du décalage est le rejet, C'est le résultat d'un "cisaillement", dont les effets se
localisent sur une surface. Ne sont pas confondu avec les diaclases (simples cassures sans
déplacement).
- Plan de faille : surface le long de laquelle s'est fait le déplacement.
- Toit de la faille : compartiment situé au-dessus du plan de faille.
- Mur de la faille : compartiment situé sous le plan de faille.
- Rejet : distance qui sépare deux points situés de part et d'autre du plan de faille, et qui
étaient en contact avant la cassure ; on en mesure surtout les composantes verticale et
horizontale.

En fonction du déplacement des blocs, on distingue trois types de failles : faille normale, faille
inverse, faille décrochant.

Faille normale
Dans le cas d'une faille normale, le bloc sur la faille bouge vers le bas par rapport au bloc en
dessous. Ce mouvement est créé par des forces en extension et provoque un allongement. Une
faille normale montre un plan de faille oblique le long duquel le compartiment situé au-dessus
du plan descend par rapport à l’autre. Ce type de faille correspond à des contraintes
d’extension dans un contexte de divergence.

Figure : Faille normal


Faille inverse
Une faille inverse correspond à un plan de faille oblique le long duquel le compartiment situé
au-dessus du plan monte par rapport à l’autre, provoquant un chevauchement de l’un sur
l’autre. Ce type de faille résulte de contraintes de convergence.

Figure ; faille inverse

Faille décrochante :
Une faille en décrochement, ou faille coulissante, possède un plan de faille vertical ou oblique
le long duquel un des compartiments coulisse latéralement par rapport à l’autre. Les failles en
décrochement qui limitent par endroits certaines plaques tectoniques (la faille de San Andreas
en Californie, par exemple) ou qui recoupent les dorsales océaniques, sont nommées failles
transformantes.

Figure : faille décrochante

b) La tectonique souple
Ce second type de tectonique donne naissance à des plissements ou plis. Un pli est une
déformation des roches en forme de courbe.
Si la courbe est convexe vers le haut, on parle d’anticlinal, à savoir que les pentes des deux
flancs du pli s’inclinent dans des directions divergentes.
Si la courbe est concave vers le haut (convexe vers le bas), c’est un synclinal, à savoir que les
pentes des deux flancs du pli s’inclinent dans des directions convergentes.
On nomme charnière la zone de pliage et de changement de pente entre les deux flancs du pli,
zone par laquelle passe son axe.
On peut observer une grande diversité de forme de plis : plis droits, plis déjetés, plis déversés,
plis couchés, plis en genou, plis faillés, etc.

Figure : Plis

Flancs : On appelle flancs les parties les moins incurvés des couches.
Charnière : Intersection entre le plan axial et les courbes géologiques (la zone de courbure
maximale du pli).
Flanc de plis : Les flans sont les surfaces qui raccordent deux charnières successives.

Un pli est une déformation des roches sous l'effet des contraintes qui est formé de deux reliefs
tabulaires continue orientée.
La roche, sous l'effet des forces tectoniques, n'a pas cassée mais pliée. Ce comportement
"plastique" peut être celui de roches très rigides, d'habitude cassantes. En effet l'application
sur une longue période de forces de faible intensité permet une modification graduelle de la
roche (son plissement) au lieu de sa fracturation.
I.4- MINERALOGIE
1.1) Définition
Un minéral est une substance formée naturellement ou synthétisée artificiellement, définie par
sa composition chimique et l'agencement de ses atomes selon une périodicité et une symétrie
précises qui se reflètent dans le groupe d'espace et dans le système cristallin du minéral.
Les minéraux sont généralement solides dans les conditions normales de température et de
pression et s'associent pour former les roches constituant la croûte terrestre et, d'une façon
plus générale, la lithosphère (Les minéraux sont donc les matériaux élémentaires des roches
de la croûte terrestre).
L’étude se fait par :
 Cristallographie (géométrie, forme)
 Physique (couleurs, fracture, clivage, dureté)
 Chimique (l’association des éléments simples)

1.2) Cristallographie
a) Définition
La cristallographie est la science qui se consacre à l'étude des substances cristallines à
l'échelle atomique. Les propriétés physico-chimiques d'un cristal sont étroitement liées à
l'arrangement spatial des atomes dans la matière. L'état cristallin est défini par un caractère
périodique et ordonné à l'échelle atomique ou moléculaire. Le cristal est obtenu par translation
dans toutes les directions d'une unité de base appelée maille élémentaire.
On appelle un cristal un solide minéral naturel homogène aux formes régulières, limité par des
surfaces habituellement planes faisant entre elles des angles bien définis.

c) Les systèmes de Cristallisation

- Le système cubique

C’est un prisme droit à 6 faces égales


Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et
tous de même longueur. L'élément de base est un cube. Avec a=b=c, α=β=γ=90°

- Le système quadratique

C’est un prisme droit à base carrée et à 4 faces rectangulaires égales.

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et
dont deux sont de même longueur. L'élément de base est un prisme droit à base carrée. Avec
a=b≠ c, α=β=γ=90°
- Le système orthorhombique

C’est un prisme droit à base rectangle à 4 faces rectangle égale 2 à 2.

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes, tous perpendiculaires entre eux et
tous de longueur différente. L'élément de base est un parallélépipède rectangle. Avec a≠ b≠ c
et α=β=γ=90°

- Système monoclinique
C’est un prisme oblique à 4 faces latérales parallélogramme à base rectangulaire égale 2 à 2.
Ce système comprend des cristaux présentant trois axes de longueur inégale, dont deux
forment un angle différent de 90°, le troisième leur étant perpendiculaire. L'élément de base
est un prisme oblique à base losange. Avec a≠ b≠ c et α≠β≠90°, γ=90°

- Cristal triclinique

C’est un prisme oblique à 4 faces latérales et à base parallélogramme égale 2 à 2.

Ce système comprend des cristaux présentant trois axes de longueur inégale et formant entre
eux des angles différents de 90°. L'élément de base est un parallélépipède à base losange.
Avec a≠ b≠ c et α≠β≠γ≠90°.
- Cristal hexagonal
C’est un prisme droit à 6 faces rectangle à base hexagone

Ce système comprend des cristaux présentant quatre axes. Trois de ces axes, de même
longueur, sont dans un même plan et font entre eux un angle de 120°. Le quatrième axe,
perpendiculaire aux trois autres, est un axe d'ordre 6 (structure symétrique par rotation de
60°). L'élément de base est un prisme droit à base losange. Avec a1=a2=a3≠c et α= γ=90°,
β=120°.

- Le système rhomboédrique
C’est un prisme oblique ou toutes les faces sont des losanges. Ce système comprend quatre
axes comme le système hexagonal, mais le quatrième axe est d'ordre 3 (structure symétrique
par rotation de 120°). L'élément de base est un parallélépipède dont toutes les faces sont des
losanges.

1.3) L'identification des minéraux


Les minéraux possèdent des propriétés physiques qui permettent de les distinguer entre eux et
qui deviennent des critères d'identification. Ce qui attire d'abord l'œil, c'est bien sûr la couleur
et la forme cristalline des minéraux, mais il y a bien d'autres propriétés. Plusieurs de ces
propriétés peuvent être observées sans l'aide d'instruments et sont d'une grande utilité
pratique.

a) Couleur
Il y a une grande variété de couleurs chez les minéraux, mais c'est là un critère qui est loin
d'être absolu. Des spécimens de couleurs différentes peuvent représenter le même minéral,
comme le quartz qui présente plusieurs variétés selon la couleur qui va de l'incolore limpide
(cristal de roche), au blanc laiteux, au violet (améthyste), au rouge (jaspe), au noir enfumé, au
bleu, etc., alors que des spécimens qui ont tous la même couleur peuvent représenter des
minéraux tout à fait différents, comme ces minéraux à l'éclat métallique qui ont tous la
couleur de l'or: la pyrite qu'on appelle l'or des fous, la chalcopyrite qui est un minerais duquel
on extrait le cuivre, et l'or. Il faut noter que la couleur doit être observée sur une cassure
fraîche, car l'altération superficielle peut modifier la couleur, particulièrement chez les
minéraux à éclat métallique.

b) Éclat
L'éclat des minéraux, c'est l'aspect qu'offre leur surface lorsqu'elle réfléchit la lumière. On
distingue deux grandes catégories : l'éclat métallique, brillant comme celui des métaux, et
l'éclat non métallique que l'on décrit par des termes comme vitreux (comme le verre), gras
(comme si la surface était enduite d'huile ou de graisse), adamantin (qui réfléchit la lumière
comme le diamant), résineux (comme la résine), soyeux (comme la soie), etc.

c) Trait
Une propriété qui a trait à la couleur, mais qui est un peu plus fiable et dont le test est facile à
réaliser, c'est le trait. Il s'agit en fait de la couleur de la poudre des minéraux. Cette propriété
se détermine sur la trace laissée par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de
porcelaine non émaillée (en autant que la dureté de la plaque est supérieure à celle du
minéral). Par exemple, l'hématite, un minéral dont on extrait le fer, possède une couleur noire
en cassure fraîche mais un trait brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine.

d) Dureté
La dureté d'un minéral correspond à sa résistance à se laisser rayer. Elle est variable d'un
minéral à l'autre. Certains minéraux sont très durs, comme le diamant, d'autre plutôt tendres,
comme le talc.
Les minéralogistes ont une échelle relative de dureté qui utilise dix minéraux communs,
classés du plus tendre au plus dur, de 1 à 10. Cette échelle a été construite par le minéralogiste
autrichien Friedrich Mohs et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.

Sur cette échelle, on a quelques points de repères. Des minéraux comme le talc et le gypse
sont si tendres qu'ils sont rayés par l'ongle. Pas étonnant qu'on utilise le talc dans les poudres
pour la peau. La calcite est rayée par une pièce de cuivre, alors qu'une lame de canif, en acier,
saura rayer tous les minéraux de dureté inférieure à 5, mais ne pourra rayer les feldspaths et le
quartz. Un morceau de corindon, très dur, un minéral qu'on utilise dans les abrasifs, pourra
rayer le quartz, mais sera rayé par un diamant.

e) Densité
La densité des minéraux est une propriété mesurable ; elle est une constante physique qui
caractérise un minéral donné. Beaucoup de minéraux ont une densité qui se situe autour de 2.7
gr/cm3, soit 2.7 fois plus lourd qu'un volume égal d'eau. Mais certains ont une densité
relativement faible, comme le sel qui a une densité de 2.1; d'autres se situent à l'autre extrême,
comme la galène (sulfure de plomb) avec une densité de 7.5 et l'or dont la densité est de 19.3.

f) Forme cristalline
La forme cristalline est souvent ce qui donne la valeur esthétique d'un minéral. Chaque
minéral cristallise dans un système donné, ce qu'on appelle un système cristallin. Un minéral
donné reproduira toujours les mêmes formes régies par ce système.
Par exemple, l’halite (sel) cristallise dans le système cubique. La calcite cristallise dans le
système rhomboédrique. Le quartz cristallise dans le système hexagonal ; on aura des cristaux
à six côtés, et, dans les formes pyramidales, on aura une pyramide à six faces à chaque
extrémité.

g) Clivage
Le clivage est une propriété très importante des minéraux. Il correspond à des plans de
faiblesse dans la structure cristalline. Puisqu'il s'agit de plans de faiblesse, un minéral va donc
se briser facilement le long des plans de clivage, alors qu'il ne se brisera jamais selon ses faces
cristallines.

h) Macles
Imbrication intime de 2 ou de n individus de la même espèce dès les premiers stades de la
germination et de la croissance cristalline Il est rare que le cristal soit seul, on assiste très
souvent à l’association de 2 ou 3 cristaux, cette association s’appelle macle.

i) Effervescence
Les minéraux de la classe des carbonates sont décomposés chimiquement par les acides ; cette
réaction chimique dégage des bulles de gaz carbonique, un phénomène qu'on qualifie
d'effervescence (un bouillonnement). Selon les minéraux carbonatés, cette effervescence se
produit, sur la masse minérale même ou sur la poussière, à froid ou à chaud.

1.4) Les principaux minéraux constitutifs de l'écorce terrestre

a) Les différents types de minéraux


Les minéraux sont rangés en 10 classes, notées en chiffres romains

Classe I : Les éléments natifs


L'élément natif est un corps chimique qui ne peut se décomposer en corps plus
simple. Il représente 3 à 4% des espèces. Les métaux existent sous forme
d'éléments natifs (constituant pur) ou, plus généralement, d'alliages. On les
divise en trois sous-classes :
- Métaux natifs : or (Au), argent (Ag), cuivre (Cu), platine (Pt), ...
- Semi-métaux : le bismuth (Bi), l’antimoine (Sb), l’arsenic (As), …
- Métalloïdes : carbone (C), soufre (S), …

Classe II : Les sulfures et dérivés


Ils représentent 15 à 20% des minéraux. De nombreux minerais sont des sulfures. Ils sont
répartis en deux groupes :
- Les sulfures, arséniures, antimoniures, tellurures : le groupement anionique ne contient
que du soufre, les plus courants étant la pyrite (FeS2) et la galène (PbS2)
- Les sulfosels : Le groupement anionique est composé de soufre et d'un autre métal.

Classe III : Les halogénures


Le groupe anionique des halogénures sont des halogènes. Cette classe représente 5 à 6% des
espèces minérales. Le plus connu est sans doute l’halite (NaCl), ou sel gemme. Les
halogénures sont fragiles, légers et souvent solubles dans l'eau.

Classe IV : Les oxydes et hydroxydes


La quatrième classe regroupe les minéraux dont le groupe anionique est constitué d’oxygène
ou d’hydroxyle ([OH]-). 14% des minéraux sont des oxydes.
On les divise en trois sous-classes :
- Les oxydes simples : l'hématite (Fe2O3), minerai de fer.
- Les oxydes multiples : le spinelle (MgAl2O4) utilisé en joaillerie en substitution du
rubis.
- Les hydroxydes

Classe V : Carbonates et nitrates


Ces minéraux se caractérisent par leur fragilité et une faible dureté. On distingue deux sous
classes :
- Carbonates
Le groupement anionique est le groupe carbonate [CO3]2-. Ils représentent 9% des espèces
connues. Parmi elles, des espèces importantes, comme la calcite (CaCO3), qui est le
constituant principal du calcaire.
- Nitrates
Le groupement anionique est l'ion nitrate [NO3] -.

Classe VI : Borates
Le groupement anionique est soit l'ion borate [BO3]3- soit l'ion [BO4]5-. Cette petite famille
représente 2% des minéraux.

Classe VII : Sulfates et dérivés


Cette classe représente 10% des minéraux et se définit par le groupement anionique de forme
[XO4]2-.
- Sulfates : [SO4]2-. Le sulfate le plus connu est sans aucun doute le gypse, la pierre à
plâtre
(CaSO4.2HO).
- Chromates : [CrO4]2-
- Tungstates : [WO4]2-
- Molybdates : [MoO4]2-

Classe VIII : Phosphates et dérivés


Cette classe regroupe 16%. Le groupe anionique est de forme [XO4]3-.
- Phosphates : [PO4]3-
- Arséniates : [AsO4]3-
- Vanadates : [VO4]3-

Classe IX : Silicates
L'unité de base du minéral est l'ion silicate [SiO4]4-. Les silicates représentent plus d'un quart
des minéraux à la surface du globe. Cette abondance a amené à une classification spécifique.
Celle-ci fait intervenir des notions structurales, c'est-à-dire fonction de l'enchaînement des
tétraèdres [SiO4]. Les silicates sont divisés en 6 sous-classes.

 Les nésosilicates
Les nésosilicates représentent 5% environ des espèces minérales. On y retrouve l'olivine
(Mg,Fe)2SiO4, les grenats et les topazes.

 Les sorosilicates
Les sorosilicates représentent 3% environ des espèces minérales. Parmi elles, l’épidote.
 Les cyclosilicates
S'ils ne représentent que 2% des espèces minérales, celles-ci sont très connues comme pierres
gemmes. Il y a d'abord tous les béryls : aigue-marine, émeraude, et toutes les tourmalines.

 Les inosilicates
Les inosilicates représentent 4,5% environ des espèces minérales. Les deux grandes familles
sont les pyroxènes et les amphiboles

 Les phyllosilicates
On distingue donc plusieurs familles : les micas, les argiles et les serpentines. Les
phyllosilicates représentent 6,5% environ des espèces.

 Les tectosilicates
La formule chimique de base est donc SiO2 comme pour le quartz. Le nombre et la nature des
substitutions déterminent les familles des feldspaths, des feldspathoïdes et des zéolites. Les
tectosilicates représentent 4% des minéraux.

Classe X : Minéraux organiques


Cette classe renferme environ 30 d'espèces à structure cristallographique bien définie. C'est le
cas de la whewellite, minéral constitutif des calculs rénaux.

a) Proportions des minéraux


On y voit que deux éléments seulement, Si et O, comptent pour près des trois quarts (74,3%)
de l'ensemble des matériaux. Il n'est donc pas surprenant qu'un groupe de minéraux composés
fondamentalement de Si et O avec un certain nombre d'autres ions et nommés silicates,
compose à lui seul 95% du volume de la croûte terrestre. A noter que cette répartition n'est
applicable qu'à la croûte terrestre. On considère que le noyau est composé presqu'uniquement
de fer et de nickel, ce qui est bien différent de ce qu'on présente ici. Lors de la formation de la
terre, les éléments légers, comme l'oxygène et le silicium ont migré vers l'extérieur, alors que
les éléments plus lourds, comme le fer, se sont concentrés au centre.

I.3. Quelques exemples de minéraux

I.3.1. Importance des silicates


Parmi les 93 % des minéraux de l’écorce terrestre que représentent les silicates, on peut
distinguer :
 Les feldspaths (alcalins : 31 % ; Plagioclases : 29 %) (60 %),
Le feldspath, important groupe de minéraux composé d'aluminosilicates de potassium, de
sodium, de calcium, ou occasionnellement de baryum.
- Les feldspaths sont les minéraux les plus abondants et comptent pour presque la
moitié du volume de l'écorce terrestre. Bien que les minéraux de feldspath forment des
cristaux monocliniques ou tricliniques, ils se ressemblent néanmoins par leur structure,
leur façon de former des macles, leurs surfaces de clivage inclinées l'une par rapport à
l'autre à un angle de presque 90°. Ils ont une dureté de 6 à 6,5 et une densité allant de
2,5 à 2,8. Ils ont un éclat vitreux et leur couleur varie du blanc ou incolore, à des
teintes variées de rose, jaune, vert, et rouge. Ils apparaissent en cristaux simples ou en
masses, et forment un constituant important de nombreuses roches effusives et
métamorphiques, comme le granite, le gneiss, le basalte et d'autres roches cristallines.
Tous les feldspaths s'érodent facilement pour former une sorte d'argile connue sous le nom de
kaolin.

- L'orthose, un feldspath monoclinique dont la formule chimique est KAlSi3O8, est l'un
des minéraux les plus communs. Il est souvent de couleur blanche, grise ou rouge vif,
et apparaît parfois en cristaux incolores. L'orthose est utilisé en grande quantité pour la
fabrication de la porcelaine et du verre. L'adulaire est une variété d'orthose translucide
à transparente.
- Le microcline, qui cristallise dans le système triclinique, a une composition chimique
identique à celle de l'orthose et possède des propriétés physiques pratiquement
identiques. Il forme occasionnellement des macles. Les utilisations industrielles du
microline sont les mêmes que celles de l'orthose. Une variété verte du microline,
l'amazonite, est souvent utilisée comme gemme après un bon polissage
- Les feldspaths plagioclases présentent une série de minéraux tricliniques isomorphes
(ayant la même structure), allant du feldspath purement sodique au feldspath purement
calcique. Le feldspath purement sodique s'appelle l'albite, et l'oligoclase, l'andésine, le
labrador, la bytownite et l'anorthite sont des minéraux présentant respectivement un
pourcentage de calcium plus élevé que le précédent. Le felsdpath purement calcique
s'appelle l'anorthite, dont la formule chimique est CaAl2Si2O8.
- Les feldspaths plagioclases ont une valeur commerciale moins élevée que l'orthose et
le microcline. Ils ont parfois une jolie gamme de couleurs et sont polis comme des
pierres semi-précieuses. L'albite opaline et le labrador irisé s'appellent pierres de lune.
L'oligoclase ayant des inclusions d'impuretés provoquant un effet chatoyant s'appelle
pierre de soleil.

 Le quartz (12 %),


Le quartz (minéral), minéral composé de dioxyde de silicium, ou silice, de formule SiO2.
Répandu dans le monde entier, le quartz est un constituant de nombreuses roches, et sous la
forme de sédiments purs, il est le constituant essentiel des roches magmatiques comme le
granite, la rhyolite et la pegmatite, qui contiennent une surabondance de silice. Dans les
roches métamorphiques, il est un constituant majeur des différentes formes de gneiss et de
schiste. Le quartzite, roche métamorphique, est composé de quartz en majeure partie. Le
quartz forme des veines et des nodules dans la roche sédimentaire, principalement dans le
calcaire. Le grès, roche sédimentaire, est essentiellement composé de quartz.

 Le pyroxène (12 %),


Le pyroxènes, groupe de silicates dont la composition chimique et la forme cristalline sont
étroitement apparentées. Les pyroxènes cristallisent dans des systèmes orthorhombique ou
monoclinique, et présentent tous un clivage prismatique. Ce sont, chimiquement, des silicates
qui contiennent du calcium, du magnésium ou du fer, ou des métaux alcalins comme le
sodium et le lithium. Ce groupe comprend les minéraux suivants : le diopside, la jadéite,
l'augite, le spodumène et l'enstatite. Les pyroxènes sont étroitement apparentés aux minéraux
du groupe des amphiboles.
La structure des pyroxènes est celle des plus simples inosilicates, c'est-à-dire un assemblage
de chaînes simples de complexes tétraédriques SiO4. De ce fait, le rapport Si/O vaut 1/3, avec
une période de chaîne de (SiO3) n. La formule générale d'un pyroxène est par conséquent
XY(SiO3)2, où X est un gros cation (Na+, Ca2+, Li+, Mg2+, Fe2+, Mn2+...) et Y un cation de
taille moyenne (Mg2+, Fe2+, Mn2+, Fe3+, Al3+, Cr3+, Ti4+...)1
 La biotite (mica noir) (3,8 %),
La biotite est un minéral, du groupe des silicates, sous-groupe des phyllosilicates de la famille
des micas. Elle forme une série avec le phlogopite. De formule idéale
K(Mg,Fe)3(OH,F)2(Si3AlO10) avec des traces de : Mn; Ti; Li; Ba; Na; Sr; Cs; Fe; Cl. Le terme
biotite peut être vu comme un synonyme incluant le phlogopite, la siderophyllite , l'annite,
(Fluorannite, Tetra-ferri-annite) et l'eastonite. Le terme est employé par le commun pour
désigner les micas de couleur sombre à noire.
La biotite contient du potassium, du magnésium, du fer, et de l'aluminium. Elle a un éclat
lustré et elle est habituellement de couleur vert foncé, brune, ou noire, mais elle peut
également être jaune pâle. Les déchets de mica obtenus dans les fabriques de feuilles de mica
sont utilisés comme lubrifiants après avoir été mélangés à des huiles, et comme matériaux
réfractaires.

 L ’olivine (2,6 %),


L’olivine, minéral, silicate de magnésium et de fer (Mg, Fe)2 SiO4. Les cristaux font partie du
système orthorhombique et se présentent sous forme d'agrégats granulaires. Sa couleur varie
du vert olive ou bris-vert au marron. L'olivine a une dureté de 6,5 et une densité relative de 3
à 4. Elle présente une cassure conchoïdale, un éclat vitreux et elle est transparente ou
translucide. Elle est principalement présente dans les roches magmatiques ferromagnésiennes,
comme le basalte et la péridoitite. La roche nommée dunite est presque entièrement composée
d'olivine, roche qui constitue le manteau de la Terre.

 L ’amphibole (1,7 %),


Les amphiboles constituent une famille de minéraux, de type, silicates, contenant souvent du
fer et du magnésium (minéraux ferromagnésiens) et, selon les espèces, du sodium et/ou du
calcium. Il en existe de nombreuses variétés. Les amphiboles sont des minéraux relativement
fréquents dans les roches magmatiques et métamorphiques. Elles se présentent le plus souvent
sous forme de prismes allongés ou d’aiguilles plus ou moins fibreuses. Chimiquement, les
amphiboles sont des silicates qui contiennent les mêmes groupes d'éléments que les
pyroxènes, mais ils comprennent également un radical hydroxyle (OH). La hornblende,
l'anthophyllite et la trémolite sont des amphiboles importantes.

 La muscovite (1,4 %),


La muscovite est un minéral du groupe des silicates (sous-groupe des phyllosilicates). C'est
un silicate hydroxylé d'aluminium et de potassium, de composition KAl2(AlSi3O10) (OH, F)2
avec des traces de Cr, Li, Fe, V, Mn, Na, Cs, Rb, Ca, Mg et H2O. C'est le minéral le plus
commun du groupe des micas

 Divers (4 %).

I.3.2-Minéraux argileux

Ces derniers sont classés en trois grandes familles selon l'épaisseur des feuillets (0,7 ; 1,0 ou
1,4 nm), qui correspondent à un nombre de couches d'oxydes tétraédriques (Si) et
octaédriques (Al, Ni, Mg, Fe2+, Fe3+, Mn, Na, K, etc.). L'interstice entre feuillets peut contenir
de l'eau ainsi que des ions. Il en résulte des variations de la distance entre feuillets, et donc des
variations dimensionnelles macroscopiques de l'argile quand elle s'hydrate (dilatation) ou
s'assèche (contraction) pouvant provoquer des fissures. Un matériau sec qui contient
beaucoup de minéraux argileux « happe à la langue » (absorbe de l'eau en formant une pâte
plastique).

Les phyllosilicates se présentent sous forme de petits cristaux micrométriques, en plaquettes


hexagonales ou en (micro)fibres. Ce sont les minéraux phylliteux halloysite, kaolinite,
montmorillonite, illite et bravaisite, la glauconite, les smectites, les interstratifiés comme les
vermiculites, les minéraux fibreux tels que les attapulgites ou les sépiolites, enfin les chlorites
et les micas, ces dernières en très petits morceaux souvent altérés pour être assimilés à des
argiles.

L'origine est variée ː altération de roches ou résidus de roches suivant des conditions locales
suivant les zones d'altération des roches endogènes7, sols à apport sédimentaire, diagenèse,
éruption volcanique, météorites spécifiques. L'essor des études par rayons X
(radiocristallographie, diffraction X, etc.) a permis l'étude et la caractérisation des argiles.
I.5- PETROGRAPHIE
Introduction
La pétrographie c’est la science qui étudie les roches. Il existe deux grandes catégories de
roches

Roche

Roches Exogènes Roches Endogènes


(Origine extérieure) (Origine intérieure)

Roches Roches Roches Roches


Sédimentaires Détritiques Métamorphiques Eruptives

R. Plutonique R. Volcaniques
L'origine des roches nous permet de les classer classiquement en trois groupes :
- Roches sédimentaires issues d'un sédiment
- Roches magmatiques, issues d'un magma
- Roche métamorphique, issue d'une autre roche (sédimentaire ou magmatique)
Figure : Cycle des roches

La roche est un matériau qui entre dans la constitution de l’écorce terrestre quel que soit ses
propriétés et son Aspect physique. Une roche correspond à un agencement de minéraux les
uns par rapport aux autres selon les lois de la cristallographie. Chaque roche a une
architecture, une forme, les dimensions et une disposition particulière.
I.5.1- Caractéristique des roches
Une roche est généralement constituée d’un assemblage de minéraux (quartz, feldspaths,
mica, silice, graphite, etc.). Par exemple, le grès, le granite, le sable, l’argile et le calcaire sont
des roches. En fonction des minéraux qui les composent, les propriétés physico-chimiques des
roches peuvent être totalement différentes en termes de couleur, de dureté, de plasticité, de
forme, etc. Il existe également des roches formées d’un seul minéral (le gypse, quartz par
exemple), ainsi que des roches liquides (le pétrole, par exemple).
Les roches constituent la croûte continentale de la Terre (essentiellement des roches
granitiques) dont l’âge varie de plusieurs centaines de millions d’années à plus de 4 milliards
d’années, et la croûte océanique (roches basaltiques), âgée de moins de 200 millions d’années.
Les roches sont principalement utilisées par les hommes en tant que matériaux de
construction, et plus récemment comme carburant pour les véhicules (le pétrole).

I.5.2- Classification des roches


A- Classification des roches en fonction de leur lieu de formation
Deux grandes catégories de roches se distinguent généralement en fonction du lieu de leur
formation : les roches endogènes, qui se forment à l’intérieur du globe terrestre, et les roches
exogènes, formées en surface.

 Les roches endogènes


Les roches endogènes se forment en profondeur à partir du magma qui se refroidit. Ce sont
principalement des roches magmatiques (plutoniques) de texture grenue (roche entièrement
cristallisée dont les minéraux sont visibles à l’œil nu) ou microgrenue (les cristaux sont
invisibles à l’œil nu). Ces roches forment les grands boucliers souvent granitiques et
constituent le socle de toutes les formations exogènes.

 Les roches exogènes


Les roches exogènes se forment en surface de la croûte terrestre par l’érosion des roches
endogènes (action du vent, de l’eau, du gel-dégel) ou par l’action de sources de chaleur
ponctuelles (les volcans). Ce sont essentiellement des roches sédimentaires, ainsi que des
roches magmatiques issues d’éruptions volcaniques, de texture microlitique (roche non
entièrement cristallisée dans laquelle on distingue les minéraux et une pâte amorphe) ou
vitreuses (verre volcanique).

B- Classification des roches en fonction de leur mécanisme de formation


B.1 - Les roches sédimentaires
Sédimentaire, roche formée par l’accumulation puis la consolidation de matière d’origine
détritique (dégradation d’autres roches) ou organique (restes d’animaux ou de végétaux).

a) Introduction

Les roches sédimentaires sont les roches qui résultent de l'accumulation et du compactage de
débris d'origine minérale (dégradation d'autres roches), organique (restes de végétaux ou
d'animaux, fossiles), ou de précipitation chimique. Elles se forment sur la surface de la terre,
ou au fond des eaux et résultent de l’action des agents d’érosions et du transport et de
l’activité des êtres vivants ou des phénomènes purement physiques ou chimiques se sont donc
les roches Exogènes.

Figure : Différentes couches sédimentaires


b) Processus de sédimentation
Altération mécanique Détritus
Roche mère Altération

Altération chimique Elément en solution

Détritus Transport

Dépôt (sédimentation)

Roche Sédimentaire
Figure : Processus de sédimentation

1. L'altération superficielle
Les processus de l'altération superficielle de la roche mère sont de trois types : mécaniques,
chimiques et biologiques.
 Les processus mécaniques (ou physiques) sont ceux qui désagrègent
mécaniquement la roche, comme l'action du gel et du ouvre progressivement ces
dernières. L'action mécanique des racines des arbres ouvre aussi les fractures.

Altération mécanique (pluie, variation de température gel et dégel),

Existence de fissures + eau + gel + dégel éclatement de la roche

 L'altération chimique est très importante : plusieurs silicates, comme les feldspaths,
souvent abondants dans les roches ignées, sont facilement attaqués par les eaux de
pluies et transformés en minéraux des argiles (phyllosilicates) pour former des boues.
Modification de la composition chimique (cristallographie)

 Certains organismes ont la possibilité d'attaquer biochimiquement les minéraux.


Certaines roches vont chercher dans les minéraux les éléments chimiques dont ils ont
besoin.

L'action combinée de ces trois mécanismes produisent des particules de toutes tailles. C'est là
le point de départ du processus général de la sédimentation.

2)- Le transport
Outre le vent et la glace, c'est surtout l'eau qui assure le transport des particules. Selon le
mode et l'énergie du transport, le sédiment résultant comportera des structures sédimentaires
variées.
o Transport par roulement
o Transport par traction
o Transport par saltation
Transport par suspension

3)- La sédimentation
Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de sédimentation appelé bassin
sédimentaire, ultimement le bassin marin, pour former un dépôt. Les sédiments se déposent
en couches successives dont la composition, la taille des particules, la couleur, etc., varient
dans le temps selon la nature des sédiments apportés.
Dépôts des éléments fins Dépends des facteurs cités

 Sédimentation des particules


Dépôts des éléments grossiers
 Sédimentation chimique précipitation dépend de la nature des éléments

3)- Faciès des roches sédimentaires


Un faciès est ensembles des caractères paléontologique (étude des fossiles) et Lithologique
(nature chimique) des roches qui définissent un dépôt et révèlent en même temps les
conditions dans lesquelles ils sont formés.
On a :

 Faciès marins
 Faciès continental
 Faciès lacustre (dépôt dans les lacs)

5- Diagenèse
On appelle diagenèse les transformations physiques et chimiques que subissent les sédiments
après leurs dépôts et qui les transforment en roches sédimentaires. La diagenèse s’accomplit à
faible profondeur et à faible température, moins de 100 à 200°C, ce qui la distingue du
métamorphisme. Les facteurs de la diagenèse :
- Les êtres vivants
- L’action de l’eau
- Action des facteurs physiques (pression, température, mouvement tectonique)

b) Les roches sédimentaires

D’après l’origine, on distingue les roches détritiques, roches chimiques et roches organiques.

 Les roches d’origine détritiques


Au bord d’une rivière ou de la mer. La roche est plus ou moins fissurée, sous l’effet du gel et
dégel, les fragments tombent au pied, la rivière les enlèvent, les transportent et les déposent
plus loin, les dépôts ainsi formés sont des sédiments. Souvent les débris sont soudés les uns
aux autres par un ciment, la roche qui était meuble à l’origine, se trouve consolidée et dure.
Cinq étapes principales conduisent aux roches dures détritiques :
- Elaboration sur place des fragments
- Leurs enlèvements ou mobilisation
- Le transport
- Le dépôt, sous forme de sédiments meuble
- La cimentation qui les transforme en roches cohérentes.

 Les roches d’origine organique


Après la mort d’animaux ou de plantes, les parties dures ou résistantes, s’accumule et donne
des roches sédimentaires.

 Les roches d’origine chimique


L’évaporation se produit à l’air libre dans des lagunes sur salée, l’eau s’évapore, le sel reste et
se dépose.

2- Roches sédimentaires Siliceuses


Ce sont des roches formées essentiellement de silice sous forme de quartz. Elles sont dures
(rayent le verre et l’acier) et sont caractérisées par l’existence d’une grande résistance
chimique (pas d’effervescence avec les acides) sauf l’acide fluorhydrique (HF)

Grès
3- Roches évaporitiques (roches salines)
Composées de chlorures ou de sulfate, les roches salines sont en grande majorité des résidus
d’évaporation de l’eau de mer ou de lagunes, d’où le nom d’évaporites. La précipitation des
minéraux évaporitiques se fait, entre autres, dans les grandes lagunes en bord de mer, lagunes
qui se mesurent en plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres carrés, dans des régions où
l'évaporation excède la précipitation.
A - Gypse
Le gypse est un sulfate de calcium hydraté, tendre rayé par l’ongle, se dissout dans l’eau. En
chauffant le gypse vers 100 à 250°C on obtient le plâtre
CaSO4, 2H2O CaSO4, ½H2O+ 3/2 H2O
b) : Sel gemme

Le sel gemme est du chlorure de sodium (Na Cl), soluble dans l’eau, reconnaissable à sa
saveur, il offre des couleurs variées ; blanches, grises, rouges, jaunes ou incolores. Il colore la
flamme en jaune. Il résulte d’une évaporation plus poussée que le gypse. Le sel est employé
en cuisine et dans les industries alimentaires et chimiques, pour la fabrication de la soude (Na2
CO3).
c) Roches carbonatées
Principalement composées de :
Carbonate de calcium (calcite) CaCO3
Carbonate de magnésium (dolomite) MgCO3
Carbonate de fer (sidérose) FeCO3
a) : Calcaires
Elles renferment au moins 50% de CaCO3 (calcite), font effervescence à froid avec les acides,
sont tendres la calcite a la dureté 3), elles sont rayables à l’acier et parfois à l’ongle (craie).
Exemple : les analyses de la craie révèlent qu’elle est souvent très pure. C’est un calcaire fait
presque uniquement de calcite, sous forme de tests d’organismes marins microscopiques. Elle
est blanche, tendre et friable.
SiO2, MgCO3 CaO + CO2

4- Roches carbonées
Ce sont des roches formées essentiellement de carbone. Les principales roches sont les
charbons (tourbe, houilles, lignite et anthracite) et les pétroles, on les appelle aussi les roches
combustibles. Les charbons désignent des roches sédimentaires stratifiées, combustibles, de
couleur sombre, formées principalement de débris végétaux. On distingue plus précisément :
o La tourbe (65% de C), légère, brune, formée d’un amas de plantes enrichies en
carbone.
o Le lignite (70-75% de C), brun noir et terne, à débris ligneux bien
reconnaissables, à pouvoir calorifique de l'ordre de 5000 kcal/kg.
o La houille ou charbon (85% de C), noire, mate ou brillante, tachant les doigts,
bon combustible, plus au moins friable.
o L’anthracite (92-95% de C), noir, brillant, ne tachant pas les doigts, possède le
pouvoir calorifique le plus élevé : plus de 8000 kcal/kg.

Les pétroles (du grec petrelaion = huile de pierre) : désigne une série de produit de mélanges
complexes composés d’hydrocarbure avec une faible quantité d’azote, d’oxygène, de soufre et
d’hélium. La densité des pétroles varie de 0,7 à 0,97.

5- Roches argileuses
Les argiles sont des roches tendres (rayables à l’ongle), douées d’un grand pouvoir absorbant.
Elles
Gonflent à l’eau et deviennent plastiques avant de perdre leur cohésion. Elles ne se déforment
pas à la cuisson mais durcissent, changeant de couleur si elles renferment des oxydes de fer.

 Les minéraux argileux


Ce sont des minéraux qui n’atteignent jamais de grande dimension. Elles ont une forme
caractéristique en feuilletn d’une largeur moyenne de 1 μm et d’épaisseur de l’ordre de 1/100
μm.
On peut les classer en :
- Minéraux argileux à deux feuillets (Kaolinites et Hallaysites)
- Minéraux argileux à trois feuillets (Montmorillonites et Illites)
- Minéraux argileux fibreux (Sépiolites)

B.2 - Les roches magmatiques


La roche magmatique résultant du refroidissement, de la solidification et de la cristallisation
de magma qui est une roche en fusion provenant de l’intérieur de la Terre.

a) Introduction
Les roches éruptives résultent de la cristallisation du liquide ou magma (bain silicaté), ce
magma arrive directement à la surface à l’état liquide et on appelle volcan.
Quand le magma s’arrête en profondeur, il se cristallise (on parle de roches cristallines) et on
l’appelle dans ce cas pluton.
Les roches volcaniques cristallisent plus rapidement que les roches plutoniques et possèdent
souvent de cristaux de moins grande taille. Certaines roches volcaniques solidifient trop vite
n’ont pas le temps de cristallisé et donnent des verres (roches vitreuses).

B.2.1 – La formation des roches magmatique


Les roches magmatiques sont dites endogènes puisqu’elles se forment depuis l’intérieur de la
Terre, à des températures et des pressions supérieures à celles existantes à la surface terrestre.
Leur formation se déroule en trois étapes successives.
- Tout d’abord, la roche du manteau supérieur ou de la croûte terrestre entre en
fusion sous l’effet d’une source de chaleur interne ou par métamorphisme (processus
de modification minéralogique dû à une augmentation de température et/ou de
pression). Cette roche en fusion est appelée magma.
- Ensuite, les magmas sont moins denses et plus légers que les roches qui les entourent
(densité de 2,9 contre 3,4) et montent vers la surface sous la poussée d’Archimède. La
température du magma diminue à mesure qu’il se rapproche de la surface, car il
s’éloigne de sa source de chaleur et les roches environnantes deviennent moins
chaudes (gradient géothermique moyen de l’ordre de 30 °C par km). Les fortes
pressions sur les roches environnantes favorisent également la formation de fractures
par lesquelles le magma peut remonter vers la surface.
- Enfin, le refroidissement et la solidification du magma aboutissent à la création d’une
roche magmatique. Ce refroidissement dépend de la composition minéralogique du
magma, puisque chaque minéral qui le constitue possède ses propres caractéristiques
de fusion (température, pression). Le temps de refroidissement détermine la taille des
cristaux : un lent refroidissement est à l’origine des gros cristaux du granite ; un
refroidissement rapide est à l’origine de la finesse des cristaux de basalte).

B.2.3- Deux grand catégorie de roche magmatique

 Roches magmatiques plutoniques


Les roches magmatiques plutoniques (ou intrusives) se forment à partir de la solidification du
magma, qui est très profondément enfoui dans la lithosphère. Ces roches, appelées batholites
ou plutons, n’affleurent donc que sous l’action de l’érosion. Le refroidissement y est très lent,
ce qui permet aux minéraux de cristalliser entièrement. Les cristaux, compacts et jointifs, sont
de grande dimension ; ils sont visibles à l’œil nu : on parle alors de phénocristaux. La roche
est de texture grenue, sans verre interstitiel, et de densité très élevée.
Cette catégorie de roches magmatiques regroupe tous les granites composés d’un ensemble de
nombreux cristaux, uniformément répartis et colorés : les quartz (transparent, translucide,
voire incolore lorsqu’il est pur), les feldspaths (éclat vitreux avec une couleur variant du blanc
à des teintes variées de rose, jaune et rouge), et les micas (noirs et brillants). Les autres
principales roches plutoniques sont la syénite, la diorite et le gabbro. Ces roches sont rigides,
mais très cassantes lorsqu’elles sont soumises à des efforts mécaniques. C’est pourquoi elles
sont principalement utilisées pour le remblai (gravillons) ou la construction (pierres de
construction).
Figure : Granite

 Roches magmatiques volcaniques


Les roches magmatiques volcaniques (ou effusives) se forment à partir du magma qui remonte
des profondeurs de la Terre par des fractures proches de la surface lors d’éruptions
volcaniques. Ces roches se solidifient rapidement à la surface de la lithosphère, ce qui aboutit
à la création de minéraux à grain fin (comme le basalte de couleur gris foncé, constitué de peu
de cristaux différents) ou des roches semblables à du verre (appelées obsidiennes). Les
principales roches volcaniques sont, outre le basalte, la rhyolite, le trachyte et l’andésite.
À côté des roches provenant du refroidissement des laves, on distingue les roches
hydrothermales formées à partir de fluides (gaz ou liquides) à hautes températures. Il y a
également les pyroclastites qui sont éjectées de manière explosive vers l’atmosphère au cours
d’éruptions volcaniques, pour retomber au sol à proximité immédiate du cratère.

B.2.4- Classification des roches en fonction de leur teneur en silice

Les roches magmatiques sont essentiellement composées de silice (SiO2), avec une plus
faible teneur en aluminium, fer, magnésium, calcium, sodium et potassium. La concentration
en silice permet de différencier :
 Les roches granitiques (provenant de magmas acides), qui sont riches en silice
(supérieur à 66 p. 100) ; ces roches dominent sur les continents et se forment
principalement dans les zones d’affrontement entre plaques tectoniques ; c’est le cas
pour les granites (roches plutoniques) et les rhyolites (roches volcaniques) ;
Rhyolite
 Les roches intermédiaires, qui contiennent entre 52 et 66 p. 100 de silice (la diorite
et l’andésite, par exemple) ;

Diorite

 Les roches basaltiques (provenant de magmas basiques), qui sont pauvres en silice
(de 45 à 52 p. 100) ; ces roches dominent dans les océans et se forment principalement
dans les dorsales médio-océaniques où se forme la nouvelle croûte océanique ; c’est le
cas pour les gabbros (roches plutoniques) et les basaltes (roches volcaniques) ;

Basalte
 Les roches ultrabasiques, qui sont extrêmement pauvres en silice (moins de 45 p.
100) ; c’est le cas par exemple des syénites.
Classification simplifiée des roches éruptives ou magmatiques
+ Silice -
Avec quartz Sans quartz
Feldspath plagioclase
Minéraux Feldspath alcalin dominant dominant Sans feldspath
Na Ca
Mica Amphibole Pyroxène
Olivine
Roche plutonique Granite Syénite Diorite Gabbro
Péridotite

Kimberlite
Roche volcanique rhyolite trachyte andésite basalte
Limburgite

B.3- Les roches métamorphiques


Les roches métamorphiques sont des roches (magmatiques, sédimentaires ou déjà
métamorphiques) qui ont subi un métamorphisme. Ce processus entraîne une restructuration
minéralogique de ces roches sous l’effet d’une forte augmentation de température et/ou de
pression. Les transformations minéralogiques et structurales subies par les roches se font
toujours à l’état solide. Selon la nature des roches initiales, on parle de para-métamorphisme
(associé aux roches sédimentaires), d’ortho-métamorphisme (associé aux roches
magmatiques) ou de poly-métamorphisme (associé aux roches métamorphiques). Ainsi, un
granite ou une rhyolite (roches magmatiques) donne un ortho-gneiss, tandis qu’une série
sédimentaire de nature arkosique (composition chimique identique au granite) donne un para-
gneiss.

B.3.1- Structures des roches métamorphiques


Selon son intensité, le métamorphisme s’accompagne de la création de textures particulières,
notamment la schistosité (la roche se débite en feuillets de même composition minéralogique,
lorsque le métamorphisme est faible), la foliation (recristallisation fine de certains minéraux,
comme les micas, lorsque le métamorphisme est plus fort), ou la structure œillée
(recristallisation grossière de certains minéraux, comme dans les gneiss). Les roches
métamorphiques peuvent être d’origine endogène (formées en profondeur de la Terre) ou
exogène (formées en surface de la croûte terrestre).
Gneiss

B.3.2- Formation des roches métamorphiques


La formation des roches métamorphiques est due au processus du métamorphisme, provoqué
par une forte augmentation de température et/ou de pression. L’augmentation de la pression
est due au poids des couches supérieures, des fluides (pression hydrostatique) ou des
contraintes liées aux phénomènes tectoniques. L’augmentation de la température est naturelle,
puisque le gradient géothermique naturel moyen est de l’ordre de 30 °C par kilomètre de
profondeur.
Sous l’effet de ces variations physiques et thermiques, la roche initiale sort de son domaine de
stabilité. Elle subit une modification de ses propriétés physiques, chimiques et
minéralogiques, entraînant l’apparition de certains minéraux et la disparition d’autres. Les
propriétés chimiques finales peuvent rester les mêmes qu’initialement (métamorphisme iso-
chimique) ou changer complètement (métamorphisme allo-chimique).

B.3.3- Classification des roches métamorphiques


La classification des roches métamorphiques est délicate car se mélangent les caractéristiques
des roches initiales (composition minéralogique, structure, etc.) et le degré de métamorphisme
(fonction du couple pression-température lors de leur formation), qui est déterminé à l’aide de
minéraux marqueurs ; en effet, comme les divers minéraux qui constituent une roche sont
stables dans des domaines de température et de pression bien définis, ils constituent de
précieux indicateurs de l’intensité de métamorphisme subie par la roche.
Ainsi, il existe par exemple des roches de haute température, des roches de haute pression et
basse température. La présence d’andalousite dans la roche est significative de haute
température et basse pression, tandis que les grenats dans une roche sont significatifs de haute
température et haute pression.
L’argile est métamorphisée en ardoise si la température reste basse, mais elle se
métamorphise en phyllite si la température est suffisamment élevée (recristallisation des
minéraux argileux en paillettes de mica), voire en schiste (recristallisation complète de
l’argile) sous l’action de températures encore plus fortes.
Schiste vert

Des « climats » métamorphiques sont associés à des zones de température-pression


identiques :
 Le climat basse pression-haute température correspond au métamorphisme de
contact (principalement dû à une augmentation de température à la suite d’une
intrusion de magma) ou au métamorphisme océanique hydrothermal ;

 Le climat moyenne pression-moyenne température correspond à un métamorphisme


régional (tectonique de collision), comme dans le Massif central ;
 Le climat haute-pression basse-température correspond aussi à un métamorphisme
régional mais de subduction.

Toute sorte de roche peut être métamorphisée : un conglomérat devient un conglomérat


déformé ou un gneiss conglomératique, le shale de l’ardoise, la syénite du gneiss syénite, le
grès du quartzite, le calcaire du marbre, le granite du gneiss granitique, le charbon de
l’anthracite, la rhyolite du schiste porphyrique, le gabbro du schiste vert, etc.

B.3.4- Les principaux types roches métamorphiques


Les roches métamorphiques les plus communes sont les gneiss et les schistes. Le gneiss est
une roche cristalline formée par un métamorphisme régional. La foliation est souvent nette,
symbolisée par des lits de teinte sombre et riche en minéraux ferromagnésiens (micas,
amphiboles) qui alternent avec des lits plus clairs de quartz et de feldspaths.
Les schistes sont repérables lorsque les cristaux du minéral principal sont disposés en couches
parallèles, formant un grand nombre de feuillets (ou plan de schistosité) selon lesquels les
roches schisteuses se délitent facilement. Leur nom provient du minéral dominant à l’origine
de la foliation (les micaschistes lorsque les micas dominent).
Une autre roche métamorphique, le marbre, provient de la transformation des roches
sédimentaires carbonatées (calcaire, dolomie). C’est une roche, compacte, dure et lourde. Le
marbre blanc, avec des structures cristallines visibles, est la forme la plus pure du marbre. Les
marbres sont souvent utilisés comme matériaux de construction et en statuaire.

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