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1.

Introduction et définitions essentielles : La construction des ouvrages de Génie


Civil (Bâtiment, Ouvrages d’Art) et de Travaux Publics (route, autoroute, chemin de
fer) nécessite la connaissance de la géologie du site pour pouvoir décider sur le type
de fondation et le mode d’exécution des travaux. La reconnaissance géologique
permet de déceler la nature des terrains (sols et sous-sol, roches, massifs rocheux) où
on veut construire, l’épaisseur et la superposition des différentes couches, la structure
du sous-sol ou du substrat (bassin subsident, plissement-anticlinal, faille-
chevauchante, cavité souterraine, diapir…), et enfin l’éventuelle présence de l’eau.

La Géologie de l’Ingénieur (Engineering Geology), appelée aussi Géologie du Génie


Civil, est une branche de la géologie appliquée. Elle applique les principes et les
méthodes ou techniques de la géologie (minéralogie, pétrographie, tectonique,
géomorphologie), de l’hydrogéologie et de la géophysique aux projets de génie civil
et travaux publics.

La Géologie de l’Ingénieur tend à réunir tous les éléments qui caractérisent la nature,
l’état, la texture et la structure du sol et du sous-sol (appelé ultérieurement
géomatériaux), les propriétés et le comportement des eaux souterraines ainsi que leur
évolution prévisible, que l’ingénieur civil doit connaître pour maîtriser et adapter son
projet de construction, afin d’assurer sa stabilité ; éviter les accidents ou dommages
durant la progression des travaux (grands terrassements, glissement de terrain,
écroulement, tassements, colmatage…) ou par suite à l’exposition à un phénomène
naturel dangereux (séisme, crue…), ou encore après la mise en service des ouvrages.

La Géologie de l’Ingénieur étudie donc les propriétés physico-mécaniques et


hydrauliques des terrains (sols ou roches) en vue de leur application à la construction,
à partir des essais de laboratoire et essais in-situ, ceci tant que support d’ouvrages
(fondations superficielles, fondations profondes, murs de soutènement, rideaux de
palplanches...), ou tant que l’ouvrage lui-même (remblais routiers, digues, barrages...).

L’ingénieur civil ne peut en effet négliger ni les caractéristiques des sols, massifs
rocheux et des eaux souterraines, ni le rôle des processus géologiques en action ou
potentiels qu'engendrent l'altération, l'érosion, la sédimentation, la circulation des
eaux, ou la déformation de la surface du sol).
A titre indicatif, la GI étudie les sites de fondation d’un immeuble-tour, d’un barrage,
d’un pont, d’une centrale nucléaire ou d’une piste d’envol, elle traite les problèmes
relatifs aux ouvrages de soutènement, remblais et structures en terre. Elle permet
également d’implanter les routes, voies ferrées, piste d’atterrissage, tunnels, carrières
à ciel ouvert ou souterraines (mines), de prospecter les gisements de matériaux de
construction naturels et d'organiser leur mise en valeur, d'établir pour les ressources
en eaux souterraines, les modalités de prospection, d'extraction, de réalimentation,
tout en éliminant les dangers de pollution.

Elle intervient aussi dans la prévention des risques naturels (analyse des mouvements
de terrain : glissement, tassement…) et études de microzonage sismique.

Son rôle est ainsi fondamental dans l'urbanisation, l'aménagement des territoires et la
protection de l'environnement.

Géomatériaux : En Géologie de l’Ingénieur, on classe les matériaux composant la


surface de l'écorce terrestre (Géomatériaux) en deux grandes catégories ; les sols et
les roches. Les Géomatériaux se présentent sous forme d’agrégats de particules
généralement minérales, mais parfois organiques, de taille et de forme variables. La
nature et l’intensité des forces qui lient les particules de l’agrégat dépendent de la
nature du matériau, on distingue :

- Roches : Agglomérats de grains minéraux, généralement de même taille, liés par de


fortes et permanentes forces de cohésion et qui ne peuvent être fragmentés ou
désagrégés par un cycle de mouillage et de séchage. Les roches sont généralement
compactes, dures et résistantes et ne peuvent être réduites en morceaux qu’à la suite
de très gros efforts mécaniques (ex : calcaire, grès, granite, marbre, gneiss…).
- Sols : Assemblage de grains minéraux, mais parfois organiques, de taille et de forme
variables, faiblement liés (faible cohésion) et peuvent être séparés par agitation ou
trituration (légère action mécanique) dans l’eau. Les sols sont des formations
naturelles de surface, à structure meuble et d'épaisseur variable, résultant de la
transformation de la roche mère sous-jacente sous l'influence de divers processus,
physiques, chimiques et biologiques, au contact de l'atmosphère et des êtres vivants.
Dans ce cours, on va s’intéresser à la caractérisation des sols qui sont largement
utilisés dans la construction, soit comme support d’ouvrage, soit constituant
l’ouvrage lui même.

2. Origine et mode de formation des sols : sur le plan génétique, un sol peut être
envisagé de deux manières :

- Comme produit d’altération mécanique et chimique d’une roche consolidée


préexistante : désagrégation des roches par érosion et altération mécanique ou
physico-chimique sous l’effet d’agents naturels (-fissuration consécutive à la
décompression, aux effets des chocs thermiques ou du gel- attaque mécanique (chocs
et frottements) dans un processus naturel de transport gravitaire glaciaire, fluvial,
marin, éolien- attaque chimique sous l'effet des circulations d'eaux agressives acides
ou basiques) ;

- comme un sédiment, c’est-à-dire une formation sédimentaire récente non encore


consolidée ; comme les sables, tourbes et vases, craie, cendres volcaniques…
Par ailleurs, les sols peuvent être, soit des formations géologiques provenant de
l’altération sur place des roches (sols résiduels), soit des formations transportées
dites de recouvrement superficiel provenant du dépôt des produits d’altération
(généralement quaternaires) préalablement repris par un agent physique de transport,
comme les colluvions, les alluvions, les limons, les tills et moraines,…. Ce sont les
sols transportés qui posent à l’ingénieur les problèmes les plus délicats.
Enfin, suivant leurs conditions de formation et de dépôt, les sols peuvent contenir des
matières organiques, en proportion plus ou moins élevée, provenant de la
décomposition d'organismes vivants végétaux (tourbes) ou animaux (craies).
3. Principales caractéristiques physiques de sol : De façon générale, un sol est
constitué d’un mélange de grains minéraux et/ou organiques et de vides entre ces
grains. Les grains peuvent être de fragments de roches, des particules d’argiles et/ou
des matières organiques ; ils constituent le squelette solide. Les vides entre ces grains,
appelés généralement pores ou interstices, contiennent de l’air et/ou de l’eau pouvant
circuler par gravité.
Les caractéristiques physiques du squelette solide influent sur les propriétés
hydrauliques et mécaniques du sol. Les principales caractéristiques sont : la nature
minéralogique et chimique, la dimension, la forme des grains et leur structure, et enfin
l’arrangement des phases.
Détermination de la composition minérale : La composition minérale des particules
individuelles d’un sol est décrite en se référant à la géologie. Les noms des minéraux
présents ainsi que les éventuels enrobages doivent être inclus dans la description du
sol. Une loupe est souvent nécessaire pour procéder à un examen sur site de la
fraction grossière du sol.
Les particules graveleuses sont généralement des fragments de roches, par exemple de
grès, de calcaire, de silex.... Le sable et les particules plus fines sont habituellement
des particules minérales individuelles, par exemple des minéraux de quartz, de mica,
de feldspath et d'argile. Les particules de sable et de grave peuvent être recouvertes de
matières minérales, telles que la calcite ou l'oxyde de fer. Des cristaux peuvent être
présents, par exemple le gypse contenu dans l'argile et la pyrite contenue dans la craie
ou dans la marne. Lorsque les sols sont formés majoritairement de matière organique
(tel que les fibres végétales), on parle de sol organique (exemple la tourbe).
La dimension des grains solides : Les dimensions des grains solides du sol peuvent
être uniformes ou variées allant des cailloux de 10 cm de diamètre aux particules fines
de moins du micron. Les propriétés très particulières de la fraction très fine des sols
font qu’elles commandent le comportement global du sol lorsque cette fraction très
fine est en proportion notable.

La dimension des particules solides est mesurée selon un diamètre appelé diamètre
équivalent qui égal à l’ouverture carrée minimale du tamis à travers laquelle cette
particule peut passer. Selon ce diamètre équivalent, on distingue les sols grenus
lorsque cette dimension est supérieure à 0.02 mm (20 μm), ils sont généralement sans
cohésion, pulvérulents et perméables comme les sables, les graviers et les cailloux, et
les sols fins (ou cohérents) dans le cas contraire, comme les argiles, les limons (silts)
et les sols organiques (vase, tourbe…).

La forme et la structure des grains solides : Bien qu’il existe une variété infinie de
formes des grains, on en reconnait habituellement deux types :
- la forme volumineuse qui caractérise généralement les sols grenus (gravier, sable et
silt). Le diamètre équivalent des particules volumineuses est généralement supérieur à
0.002 mm (2 μm). La plupart de ces particules sont grossièrement sphériques et
comportent des arrêtes plus ou moins arrondies ou plus ou moins angulaires (Fig.1.1).

arrondie sub-arrondie anguleuse sub-anguleuse

Fig.1.1 : Quelques formes typiques de grains grossiers.

L’arrangement des particules peut être caractérisé par leur degré de serrage (et, par
conséquent, par le volume des vides offerts aux deux autres phases), ainsi que par
l’existence éventuelle de directions préférentielles d’orientation des particules.
La structure des sols grenus se met en équilibre par réactions de contact grain à grain
et la force de pesanteur. Cette stabilité s’élève avec l’augmentation du nombre de
points de contact (cas du sol bien gradué). Dans le cas de sols humides non saturés;
l’eau est retenue sous forme de ménisques au voisinage des points de contacts entre
les grains, par des forces de capillarité; elle crée entre ces derniers des forces
d’attraction, le matériau présente alors une cohésion capillaire. Les forces capillaires
sont très minimes face aux forces de la pesanteur.
- La forme en feuillet (ou en plaquette) : qui caractérise les argiles. Les grains solides
des argiles ont une forme de plaquettes formées d’un empilement de cristaux
microscopiques de silicates hydratés d’aluminium, de magnésium ou de fer dont les
atomes sont disposés de façon à former des figures géométriques très régulières
appelées feuillets (On considère qu’une particule a une forme en feuillet lorsque le
rapport de sa longueur sur son épaisseur est supérieur à 10). Leur diamètre équivalent
varie approximativement de 0.1 à 2 μm; il faut utiliser des techniques plus
sophistiquées (comme le MEB) pour observer ces particules.
Les feuillets d’argile sont eux-mêmes constitués d’un empilement articulé d’unités
cristallines que l’on appelle structures fondamentales ou couches qui se juxtaposent
dans un seul plan, et c’est pourquoi les feuillets ont une surface très grande par
rapport à leur épaisseur. Il existe deux structures fondamentales :

- la structure fondamentale (ou couche) tétraédrique (Fig.1.2) : 4 atomes


d’oxygène aux sommets entourant un atome unique de silicium.
- la structure fondamentale (ou couche) octaédrique (Fig.1.3) : 6 atomes
d’oxygène et d’hydroxyle entourant un atome d’aluminium, de magnésium, de fer ou
d’autre élément.
Aussi, il existe deux types de feuillets :
- feuillet 1/1 : composé d’une couche tétraédrique + une couche octaédrique
- feuillet 2/1 : composé d’une couche octaédrique entre deux couches tétraédriques.

F
Fig.1.2 : Schéma d’une couche Fig.1.3 : Schéma d’une couche
tétraédrique octaédrique

Selon l’épaisseur des feuillets, on distingue trois grands groupes de minéraux


argileux :
- Le groupe de la kaolinite (Fig.1.4) : feuillet de 0.72 nm d’épaisseur, à deux couches
(feuillet en tétraèdre et feuillet en octaèdre) unies par les atomes d’hydrogène. Les
liens d’hydrogène étant très forts, ils empêchent l’hydratation ce qui permet un
empilement relativement important de couches et la formation d’un cristal d’assez
grandes dimensions. Ce type d’argile est le moins dangereux pour l'ingénieur ;

Couche élémentaire Particule de kaolinite

Fig.1.4 : Représentation schématique de la kaolinite


- Le groupe des smectites (montmorillonite en particulier); feuillets 2/1 d’épaisseur
variable autour de 1.5 nm, faiblement liés de sorte qu’ils sont capables d’absorber une
grande quantité d’eau en gonflant (Fig.1.5), les propriétés mécaniques peuvent être
affectés. Ce groupe est susceptible au phénomène de gonflement ou de retrait
important suivant les variations de la teneur en eau.

Couche élémentaire Particule de montmorillonite

Fig.1.5 : Représentation schématique de la montmorillonite

- Le groupe de l’illite : feuillets 2/1 de 1 nm d’épaisseur à trois couches unies par des
liaisons fortes (Fig.1.6). L’illite ne présente pas des tendances importantes au
gonflement.

Couche élémentaire Particule d’illite

Fig.1.6 : Représentation schématique de l’illite

Arrangement des phases : L’arrangement des phases (grains solides -vides) dans le
sol dépend de la nature de leurs constituants, des liaisons physicochimiques ou
mécaniques entre ces constituants et de l’histoire du sol (mode, conditions de
transport et de dépôt, évolution postérieure à la sédimentation…).
4. Les éléments constitutifs d’un sol : De façon générale, un sol en place est
constitué d’un mélange de grains minéraux solides, de matières organiques et de vides
entre ces éléments (Fig. 1.7). Les grains de différents minéraux constituent le
squelette solide (ou squelette granulaire), les vides interstitiels, appelés pores ou
interstices, contiennent du gaz et/ou de l’eau pouvant circuler par gravité. Le sol est
donc constitué d’un mélange de trois phases en proportions variables : phase solide +
phase gazeuse + phase liquide.

Fig. 1.7 : Constituants d'un sol grenu humide non saturé et un sol fin

4.1. La phase solide : On a vu que les sols résultent de l’altération physico-


mécanique ou chimique des roches. On conçoit aisément que les particules formées
par altération physique ou mécanique sont généralement constituées de fragments de
la roche mère (même constitution minéralogique que la roche mère) renfermant
chacun un ou plusieurs minéraux et ayant une forme régulière des grains solides. Les
processus mécaniques ou physiques d’évolution des roches ne permettent pas de
réduire la dimension des particules en dessous de 10 à 20 μm, car les effets
mécaniques, dus aux chocs ou aux frottements liés à la masse des particules,
diminuent rapidement avec leur volume.
Au-dessous de cette dimension, la fragmentation des particules se poursuit
principalement par altération chimique, qui entraîne la destruction de certaines des
liaisons chimiques des minéraux. Les particules résultant de l’altération chimique ont
une forme irrégulière sous forme de plaquette ou de disque et sont constituées soit par
des fragments de la roche mère ne comportant qu’un seul minéral, soit par des
minéraux différents formés au cours du processus de dissolution et de recristallisation
inhérents à l’altération chimique, leur dimension est inférieure à 10 μm. Ces fines
particules ainsi formées constituent ce que l’on appellera désormais les argiles. Ces
dernières ont un comportement mécanique complexe qui nécessite, pour être bien
compris, une étude à l’échelle moléculaire qui dépasse largement le cadre de ce cours.
Entre les grains du squelette solide, existent des vides qui peuvent être occupés par de
l’eau, par un gaz ou par les deux à la fois. Lorsque l’eau remplit tous les vides, le sol
est dit saturé, lorsqu’il n’y a pas d’eau, le sol est dit sec.

4.2. La phase gazeuse : Le gaz contenu dans les vides entre les particules est
généralement de l’air lorsque le sol est sec ou un mélange d’air et de vapeur d’eau
lorsque le sol est humide ou partiellement saturé (cas le plus fréquent : Fig.1.7).

4.3. La phase liquide : Au sein d’un échantillon de sol, la phase liquide existe sous
différents états suivant l’intensité des forces liant les molécules d’eau aux particules
solides (Fig.1.8) :
- Eau de constitution qui entre dans la composition chimique des minéraux.
- Eau liée ou eau adsorbée à la surface des grains fins, elle constitue un film ou une
couche d’eau autour de chaque grain et est orientée par les forces d’attraction
moléculaire et les forces électrostatiques (couche beaucoup plus épaisse pour les
particules argileuses). Elle a une viscosité élevée et ne transmet pas les pressions. Elle
n’est pas mobile et ne s’évacue qu’à des températures très élevées (> 300°C). L’eau
liée est à l’origine des propriétés de plasticité, de thixotropie (écoulement) et de fluage
(viscosité) des sols très fins ou argileux. Les forces de surface ou de contact sont
prépondérantes dans ces sols par rapport aux forces de pesanteur.
- Eau interstitielle se trouvant dans les pores du sol, elle peut être soit l’eau libre soit
l’eau capillaire. L’eau libre a la faculté de circuler librement dans entre les grains
(écoulement plus ou moins lent) sous l’effet des forces de pesanteur. L’eau capillaire
est une partie de l’eau libre qui remonte par capillarité entre les grains. L’eau
interstitielle s’évapore complètement si l’échantillon de sol est porté à une
température supérieure à 100°C.

Fig. 1.8. Différents états de l’eau dans les sols


Lorsque le sol est humide et non saturé, l’eau libre est en général concentrée aux
points de contact entre les grains. Elle est retenue à ces endroits par des forces de
capillarité qui créent entre les grains des forces d’attraction. Elle se trouve alors en
dépression par rapport à la pression atmosphérique. C’est ainsi que les nappes à
surface libre dans les sols fins sont généralement surmontées d’une frange capillaire
dont la hauteur varie très largement avec la nature du sol. La frange capillaire est
saturée juste au-dessus de la surface libre, puis de moins en moins saturée. Au-delà
d’une certaine hauteur, l’eau n’est plus continue dans l’espace des pores et
n’intervient plus de façon autonome dans le comportement mécanique du sol.
5. Description d’un sol : Une première description d’un sol est faite, dans la mesure
du possible, lors de son prélèvement afin d’orienter son identification. La description
d’un sol ne comporte, en général, que des données qualitatives ; elle est
essentiellement liée aux sens de l’observateur.
La provenance géographique d’un sol, son environnement, son aspect en grande
masse, son repérage altimétrique, l’observation de certains minéraux ou de fossiles
permettent de connaître son mode de formation ou de dépôt, son origine ou son
niveau géologique. L’examen visuel indique s’il s’agit de produits ou de sous-produits
industriels (déchets miniers…), de dépôt de déblaiement et si le sol contient ou est
susceptible de contenir des matières organiques. Les qualités physiques sont évaluées
en observant l’aspect d’ensemble et celui des particules constitutives du sol selon :
a) l’aspect d’ensemble de l’agglomérat et structure : friabilité, état de décomposition
(odeur), couleur ; b) l’aspect des particules : 1) leur forme : même dimension dans
toutes les directions, plat, allongé, cubique, plat et allongé, irrégulier ; 2) leur état de
surface : rugueux, lisse ; 3) leurs arêtes : anguleuses, arrondies, sub-arrondies ; 4) leur
couleur (noir, brun, vert, bleu, ocre, etc.).
Exemples : sable dunaire quaternaire; sable fin limoneux, uniforme, à grains ronds ou
semi arrondis, beige, faiblement plastique, marin ; sable alluvionnaire grossier,
pollué ; limons plastiques, argile raide ou argile verte plastique mi-consistante…
6. Description quantitative et identification des sols : Identifier un sol, c’est
déterminer un ensemble de propriétés physiques et mécaniques qui permettent de le
caractériser. Ces propriétés sont déterminées par des essais conventionnels
normalisés, simples et rapides appelés « essais d’identification », effectués sur
échantillons de sols prélevés, soit intacts soit remaniés. Ces essais conduisent à une
description précise, chiffrée et non seulement descriptive du sol, et servent de base
aux divers systèmes de classification, leurs résultats permettent aussi d’estimer, au
moyen de corrélations, des ordres de grandeurs de propriétés mécaniques des sols en
fonction des propriétés physiques qui ont été mesurées (la déformabilité comme la
résistance au cisaillement ou la perméabilité dépendent à l’évidence de la forme et de
la nature des particules, de la densité de leur empilement, de la quantité d’eau présente
dans les pores) et d’établir un pré-dimensionnement grossier des ouvrages au stade
des études préliminaires (on peut, dans certaines situations de projets, disposer de
valeurs des paramètres nécessaires au dimensionnement des ouvrages sans les avoir
déterminées par des essais).
L’identification des sols ne consiste pas à effectuer systématiquement tous les essais
possibles mais uniquement ceux qui sont adaptés, compte tenu des informations déjà
recueillies grâce à la description.
On distingue classiquement trois grandes catégories d’essais d’identification :
- les essais qui traduisent les propriétés physiques des particules du sol et l’intensité
de leurs liaisons avec l’eau, indépendamment de l’aspect « durée ». Ces essais
caractérisent donc la nature du sol et sont réalisés sur des échantillons intacts ou
remaniés (dont l’état a été perturbé lors du prélèvement ou du transport). Les
paramètres de nature sont intrinsèques, ils varient peu ou pas au cours du temps et/ou
sous sollicitations extérieures (différentes manipulations que subit le sol lors de sa
mise en œuvre). Ce sont la nature des constituants minéraux et organiques (la teneur
en matière organique, en carbonates et en minéraux argileux ou silicates), le poids
volumique des grains solides, la granularité et l’angulosité, l’équivalent de sables, la
plasticité (limites d’Atterberg et indice de plasticité), la valeur au bleu de méthylène,
l’activité des argiles, l’indice des vides maximal emax et minimal emin).
- les essais qui répondent de l’arrangement des grains solides et de la répartition des
phases d’un sol (squelette solide, eau, air) entre elles à un instant donné ou sous l’effet
d’un chargement donné. Ces essais permettent de définir les paramètres d’état du sol
et donc ne peuvent être réalisés que sur des échantillons intacts. Ce sont les masses
(ou poids) volumiques et densités, la teneur en eau pondérale, l’indice des vides et la
porosité, le degré de saturation, la compacité ou l’indice de densité pour les sols
pulvérulents (ou sols en majorité grenus), et l’indice de consistance pour les sols fins).
Ces caractéristiques seront très utiles pour la description et l’identification des
échantillons intacts de sols ainsi que pour l’évaluation des contraintes au sein des
massifs de sol. Les caractéristiques mécaniques d’un sol dépendent des proportions
des trois phases entrant dans la composition du sol.
- les essais traduisant les paramètres de comportement mécanique des sols : Ces
paramètres sont ceux apparaissant dans les lois de comportement du sol, c’est-à-dire
les relations entre contraintes et déformations dans différents domaines : paramètres
de déformabilité (indices de compression et de gonflement, module oedométrique,
module pressiométrique, etc) et paramètres de résistance (résistance à la compression,
résistance au cisaillement : cohésion et angle de frottement, résistances statique et
dynamique pénétromètriques, pression limite et module pressiométrique, ect).
6.1. Les paramètres d’état et essais d’identification correspondants :
L’arrangement dans le sol des particules, de l’eau et du gaz est trop complexe pour
être décrit de façon détaillée. On se contente pour cette raison de rassembler
schématiquement chaque phase d’un échantillon de sol en un volume partiel unique
de section unitaire selon le schéma suivant (Fig. 1.9).

Fig. 1.9. Représentation conventionnelle d’un volume de sol (Poids et


volumes des différentes phases)
Les notations suivantes sont utilisées : Va : volume de l’air contenu dans l’échantillon
de sol. Vw : volume de l’eau contenu dans l’échantillon de sol, V v : volume des vides,
Vs : volume des grains solides, V (ou Vt) : Volume total de l’échantillon de sol V (Vt)
= Vv + Vs = (Va + Vw) + Vs. Ww : poids de l’eau; Ws : poids des grains solides
contenus dans l’échantillon de sol; le poids total du sol : W (W t) = W w + Ws car Wa =
0 (on considère que le poids de l’air est nul).

Toutes les quantités sont déterminées par mesure de poids ou de volume avant et
après étuvage (séchage) jusqu’à poids constant. Les paramètres ci-après définis sont
tous des rapports entre deux ou plusieurs de ces 6 quantités de base (Vt, Vs, Vv , Wt,
Ws, Wv) :
6.1.1. Les masses volumiques ρ (gr/cm3) ou poids volumiques γ (kN/m3, t/m3) : Les
masses volumiques servent à calculer les contraintes dans les sols exprimées en
kN/m3, les masses volumiques sont pour cela multipliées par l’accélération due à la
pesanteur g pour obtenir des poids volumiques. On utilise souvent dans la pratique,
des définitions des poids volumiques parallèles à celles des masses volumiques.
L’accélération due à la pesanteur g, dont la valeur est souvent arrondie à 9,81 m/s2 , est
habituellement fixée à 10 m/s2 en mécanique des sols, pour simplifier les calculs :
- Poids volumique total (ou humide) d’un sol γ, γt, γh : c’est le poids total du sol par
𝑾𝒕 𝑾𝒔+𝑾𝒘
unité de volume du sol considéré 𝜸 = = . Il correspond à la masse
𝑽𝒕 𝑽𝒔 +𝑽𝒘 +𝑽𝒂

volumique apparente.

- Poids volumique d’un sol sec (noté γd) : c’est le poids de la matière sèche (grains
𝑾𝒔 𝑊𝑠
solides) contenue dans l’unité de volume : 𝜸𝒅 = = . Il correspond à la masse
𝑽𝒕 𝑉𝑠+𝑉𝑣

volumique sèche. Le poids volumique du sol sec est un paramètre fréquemment utilisé
dans le contrôle de compactage des remblais.

𝑾𝒘
- Poids volumique (spécifique) de l’eau contenu dans le sol (noté γw) : 𝜸𝒘 = . En
𝑽𝒘

pratique, on prend γw = 10 kN/m3 = 1 t/m3 (ρw = 1 gr/cm3).

𝑾𝒔 𝑾𝒔 +𝑾𝒘
- Le poids volumique du sol saturé γsat : γ sat = = C’est le poids volumique
𝑽𝒕 𝑽𝒔 +𝑽𝒘

du sol lorsque tous les vides sont remplis d’eau.


- Le poids volumique déjaugé γ' : c’est le poids apparent des grains solides baignant
dans l’eau (cas des sols entièrement immergés situés sous le niveau d’une nappe d’eau
et dont les grains subissent la poussée d’Archimède), il est donné par : γ' = γsat - γw.

6.1.2. Densité d : C’est le rapport entre le poids volumique du sol et le poids


𝜸
volumique de l’eau : - La densité humide est donnée par : 𝒅𝒉 =
𝜸𝒘

𝜸𝒅
- La densité sèche est donnée par : 𝒅𝒅 = .
𝜸𝒘

6.1.3. Teneur en eau et Degré de saturation :


- Teneur en eau pondérale (notée w) : C’est est le rapport du poids de l’eau
interstitielle contenue dans le sol et son poids sec (poids des grains solides) obtenu
𝑾𝒘 𝑾𝒕 −𝑾𝒔
après séchage, s’exprimant en % : 𝒘 = . 𝟏𝟎𝟎 = . 𝟏𝟎𝟎.
𝑾𝒔 𝑾𝒔

- Degré de saturation (noté Sr) : C’est le volume occupé par l’eau interstitielle ramené
𝑽𝒘
au volume total des vides : 𝑺𝒓 = . 𝟏𝟎𝟎. Il indique dans quel pourcentage les vides
𝑽𝒗

sont remplis par l’eau interstitielle ; si 𝑆𝑟 = 0, le sol est sec; si 𝑆𝑟 = 1, le sol est saturé
(tous les vides sont entièrement occupés par l’eau) : alors e. 𝜸𝒘 = w.𝜸𝒔. Si le sol est
non saturé Sr < 1, alors Sr = w. 𝜸𝒔 / e.𝜸𝒘 .
- Teneur en eau pondérale de saturation (notée wsat) : C’est la teneur en eau maximale
d’un sol lorsque tous les vides sont occupés par l’eau interstitielle (Sr = 1) de telle
𝜸𝒘 𝟏 𝟏
sorte que : 𝒘 = 𝐰𝐬𝐚𝐭 = 𝒆. = 𝜸𝒘 ( − ).
𝜸𝒔 𝜸𝒅 𝜸𝒔

6.1.4. Porosité et indice des vides :

- Porosité n : C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné de sol
𝑽𝒗 𝑽−𝑽𝒔 𝑽𝒔
ramené au volume total de l’échantillon : 𝒏 = . 𝟏𝟎𝟎 (= =𝟏− ).
𝑽𝒕 𝑽 𝑽

- Indice des vides e : C’est le volume des vides contenus dans un échantillon donné de
𝑽𝒗 𝑽−𝑽𝒔 𝑽
sol ramené au volume des grains solides de l’échantillon : 𝒆 = = = − 𝟏 . Il
𝑽𝒔 𝑽𝒔 𝑽𝒔

donne une première idée sur la structure du sol car il permet de savoir si le volume
des vides d’un sol est important ou non, c.-à-d. si le sol est dans un état lâche ou serré.
Il peut être supérieur à 1 (à 100 %).
6.1.5. Compacité et densité relative : Le comportement des sols grenus est
étroitement lié à l’état de compacité dans lequel ils se trouvent. L’indice des vides ne
traduit pas à lui seul le degré de serrage des particules des sols grenus ou pulvérulents,
car il dépend largement de la granularité du sol et de la forme des grains. La
compacité indique la relation entre le volume des grains solides par rapport au volume
𝑽𝒔
total du sol : 𝒄 = . 𝟏𝟎𝟎 (= 𝟏 − 𝒏).
𝑽𝒕

L’état de compacité est caractérisé aussi par l’indice de densité ID (ou densité relative)
qui représente l’état dans lequel se trouve un sol sableux ou graveleux par rapport à
ses états le plus dense possible e min (masse volumique maximale) et le plus lâche
possible emax (masse volumique minimale) en relation avec sa résistance mécanique :
𝒆𝒎𝒂𝒙 −𝒆
𝑰𝑫 = où : emin : est l’indice des vides correspondant à l’état le plus compact
𝒆𝒎𝒂𝒙 −𝒆𝒎𝒊𝒏

(dense); emax : est l’indice des vides correspondant à l’état le plus lâche ; e : est
l’indice des vides du sol en place. Les états extrêmes de densité d’un sol (indice des
vides maximal emax et indice des vides minimal emin) sont obtenus par des procédures
normalisées ; par vibration, d’une part, et par déversement à l’entonnoir, d’autre part.
Pratiquement, pour les sables propres, l’indice des vides varie entre 0,43 et 1.
L’indication de l’indice de densité permet d’avoir une idée sur l’état de compacité
(état de tassement) d’un sol grenu à l’état naturel et son aptitude à supporter des
charges : ID ≤ 0.2 : très lâche (e ≈ emax), 0.2 < ID ≤ 0.4 : lâche, 0.4 < ID ≤ 0.6 :
moyennement dense, 0.6 < ID ≤ 0.8 : dense (compact), ID > 0.8 : très dense, plus
compact ou plus serré (e ≈ emin).
6.1.6 Indice de consistance IC : L’état d’un sol fin ou cohérent plastique s’apprécie
également par l’indice de consistance. Ce dernier caractérise le sol fin en place par
rapport à son état liquide. L’indice de consistance situe en valeur relative la teneur en
eau naturelle d’un sol dans la plage de plasticité, il se déduit des limites d’Atterberg :
𝑾𝑳 − 𝑾
IC = . On utilise aussi l’indice de liquidité IL, égal au complément à un (01) de
𝑰𝑷

l’indice de consistance : I L = 1- IC.


6.2. Relations entre les paramètres : Les paramètres physiques définissent l’état
d’un sol : l’état de compressibilité est donné par le poids volumique, la quantité d’eau
par la teneur en eau ou le degré de saturation, et la quantité de vides par la porosité ou
l’indice des vides. Tous les paramètres précédemment définis ne sont pas
indépendants, ils sont reliés par des relations que l’on peut développer en se basant
sur le schéma du modèle élémentaire de sol des figures 1.9 et 1.10. L’une des
quantités élémentaires (Vt, Vs, Vv, Wt, Ws…) pourra, dans la recherche de ces
relations, être prise égale à l’unité (par exemple on suppose que Vt = 1 ou Vs = 1). Il
suffit de connaître trois paramètres pour calculer tous les autres (par exemple γs, e, w
ou Sr,). Si le sol est saturé, deux seulement suffisent (γ s, e ou w) :
Fig. 1.10. Schéma d’un modèle élémentaire d’un sol.

(01) 𝜸 = 𝜸𝒅. (𝟏 + 𝑾) 𝛾 𝛾𝑠𝑎𝑡


(10) 𝛾𝑑 = =
1+𝑊 1+𝑊𝑠𝑎𝑡
(02) 𝛾𝑠𝑎𝑡 = 𝛾𝑑 . (1 + 𝑊𝑠𝑎𝑡 )
𝜸𝒔
(11) 𝜸𝒅 = = (𝟏 − 𝒏). 𝜸𝒔
𝟏+𝒆
𝟏+𝑾
(03) 𝜸 (= 𝜸𝒔𝒂𝒕) = .𝜸
𝟏+𝒆 𝒔 (12) 𝛾 ′ = 𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤
(04) 𝜸 = 𝜸𝒅 + 𝒏. 𝑺𝒓 . 𝜸𝒘 (13) 𝛾 ′ = (1 − 𝑛). (𝛾𝑠 − 𝛾𝑤 )
𝜸𝒔 +𝒆.𝑺𝒓 .𝜸𝒘 𝐺𝑠 +𝑒.𝑆𝑟
(05) 𝜸 = = 𝛾𝑤 . 𝛾𝑠 − 𝛾𝑤
𝟏+𝒆 1+𝑒 (14) 𝛾 ′ =
1+𝑒
(06) 𝛾 = (1 − 𝑛). 𝛾𝑠 + 𝑛. 𝑆𝑟 . 𝛾𝑤 𝛾𝑠 − 𝛾𝑤
(15) 𝛾 ′ = . 𝛾𝑑
(07) 𝛾 = (1 + 𝑤)(1 − 𝑛). 𝛾𝑠 𝛾𝑠
𝛾𝑑
(08) 𝜸𝒔𝒂𝒕 = 𝜸𝒅 + 𝒏. 𝜸𝒘 (si 𝑆𝑟 = 1) (16) 𝛾 ′ = . (𝛾𝑠 − 𝛾𝑤 )
𝛾𝑠
𝛾𝑑
(09) γsat = γd + [1 − ] . 𝛾𝑤 𝒏
𝛾𝑠 (17) 𝒆 =
𝟏−𝒏
𝛾𝑠
𝜸𝒘
(18) 𝑒 = − 1 (Sol sec) (25) 𝑾 = 𝒆. 𝑺𝒓 .
𝛾𝑑 𝜸𝒔
𝜸𝒔 𝛾
(19) 𝒆 = 𝒘𝒔𝒂𝒕. (Sol saturé) (26) 𝑊 = −1
𝜸𝒘 𝛾𝑑
𝜸𝒘
(20) 𝒘𝒔𝒂𝒕 = 𝒆. (Sol saturé) 1 1
𝜸𝒔 (27) 𝑊 = 𝑆𝑟 . 𝛾𝑤 . ( − )
𝛾𝑑 𝛾𝑠
𝛾𝑠 − 𝛾𝑠𝑎𝑡
(21) 𝑒 = 𝛾𝑤 𝛾𝑤
𝛾𝑠𝑎𝑡 − 𝛾𝑤 (28) 𝑊𝑠𝑎𝑡 = − (Sol saturé)
𝛾𝑑 𝛾𝑠
𝒆 𝛾𝑤
(22) 𝒏 = (29) 𝑊𝑠𝑎𝑡 = . 𝑛 (Sol saturé)
𝟏+𝒆 𝛾𝑑

𝛾𝑑
(23) 𝑛 = 1 − (30) 𝑊 = 𝑊𝑠𝑎𝑡 . 𝑆𝑟
𝛾𝑠
𝑊
𝛾𝑠 − 𝛾𝑠𝑎𝑡 (31) 𝑆𝑟 = (𝛾𝑑 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡)
(24) 𝑛 = 𝑊𝑠𝑎𝑡
𝛾𝑠 − 𝛾𝑤
𝜸𝒔 𝑾 𝑾
(𝟑𝟐) 𝑺𝒓 = . = 𝑮𝒔 .
𝜸𝒘 𝒆 𝒆
Le tableau suivant donne les caractéristiques physiques de quelques sols en place :
Type de sol γs kN/m3 γ kN/m3 w% e n%

Sableux 26-27 16-21 15-35 0.4-0.9 30-50

Argileux 25-26 18-21 20-50 0,3-1.2 35-55

Limoneux 26-27 18-24 15-25 0,4-0.9 40-60

sol organique 15-18 10-12 80-200 1,2-2 70-90

Tableau 1.1 : Valeurs de paramètres physiques de quelques types de sols


6.3. Les paramètres de nature et essais d’identification correspondants :
6.3.1. Poids volumique des grains solides (noté γs ) : c’est le poids de la matière
𝑾𝒔
sèche du sol sur le volume de cette même matière : 𝜸𝒔 = . Le poids volumique des
𝑽𝒔

minéraux qui constituent les particules de la plupart des sols est en général proche de
26.5 à 27 kN/m3 (ρs = 2.65 à 2.7 gr/cm3). Mais les sols organiques ont des poids
volumiques plus faibles.

6.3.2. La densité des grains solides (ou gravité spécifique) : Elle est donnée par :

𝜸
ds = 𝑮𝒔 = 𝜸 𝒔 .
𝒘

6.3.3. Granularité des sols : Dans la nature, les grains constitutifs des sols ont
généralement des diamètres variables allant de quelques micromètres à quelques
dizaines de centimètres. Suivant le diamètre prépondérant, on peut définir les
catégories de sols suivantes (seuils granulométriques ou classes granulaires
conventionnelles) proposées par Atterberg :

La granularité des sols se définit comme la répartition pondérale des grains de sol
selon leurs dimensions. Elle est déterminée par l’essai d’analyse granulométrique qui
se fait par tamisage pour les sols dont le diamètre des grains est supérieur ou égal à 80
μm (0,08 mm) et par sédimentométrie (densimétrie) pour les grains inférieurs à 80
μm. Cet essai est nécessaire pour la description et la classification des sols, il
contribue à apprécier les qualités drainantes et la sensibilité à l’eau des sols ainsi que
leur aptitude au compactage.
6.3.3.1. Analyse granulométrique par tamisage : L’essai de tamisage est réalisé à
sec, après lavage du sol (brassage sous l’eau), au moyen de tamis à mailles carrées
(Fig.1.11). Il consiste à séparer (fractionner), au moyen d’une série de tamis de
diamètre décroissant, le sol en plusieurs classes granulaires et à peser successivement
le refus cumulé sur chaque tamis. La partie du sol retenue sur un tamis est appelée
refus, celle qui passe à travers les mailles d’un tamis est appelée tamisât ou passant.
Les masses de grains retenues sur les différents tamis sont rapportées à la masse
initiale du sol (M1). Si r est le pourcentage massique des refus cumulés, p serait le
pourcentage massique des tamisâts cumulés : p = 100 – r.
Les résultats de l’essai donnent le pourcentage des refus cumulés (ou des tamisâts
cumulés) en fonction des diamètres des grains, ils sont fournis sous forme numérique
(tableau 1.2) et graphique : courbe granulométrique. Cette dernière est une
représentation graphique à échelle semi-logarithmique donnant le pourcentage
pondéral des différents tamisâts cumulés (ou des refus cumulés) en ordonnée sur une
échelle arithmétique, et le diamètre des particules en abscisse sur une échelle
logarithmique à base 10 (Fig.1.12). La courbe granulométrique doit être tracée de
manière continue et peut ne pas passer par tous les points.

Figure 1.11 : Série de tamis à mailles carrées et tamiseuse pour analyse


granulométrique
Masse de Masse de Pourcentage de Pourcentage cumulé
Ouverture des
refus refus cumulé refus cumulé r = de tamisât
tamis (mm)
mesuré (gr) (Ri) (gr) (Ri/M1) × 100 (%) p = 100 – r (%)
4 41 41 2.05 97.95
2 162 203 10.15 89.85
1 494 697 34.87 65.13
0.5 (500 μm) 705 1402 70.14 29.86
0.25 (250 μm) 396 1798 89.95 10.05
0.125 (125 μm) 159 1957 97.90 2.10
0.08 (80 μm) 25 1982 99.15 0.85
Matériau resté
17 1999 100 0.00
au fond

Tableau 1.2 : feuille d’essai d’analyse granulométrique par tamisage à sec

Figure 1.12 : Exemple d’une courbe granulométrique par tamisage d’un sol
grenu

6.3.3.2. Analyse granulométrique par Sédimentométrie : Lorsque la dimension des


particules d’un sol est inférieure à 80 μm, le tamisage n’est plus possible, l’analyse
granulométrique se poursuit alors par sédimentométrie. Cette méthode est basée sur la
loi de Stokes qui exprime la vitesse de sédimentation (décantation) d’une particule
sphérique dans un liquide visqueux en fonction du diamètre de cette particule : V =
(𝛒𝒔 − 𝛒𝒘 ).𝐠
. 𝑫𝟐 Avec v : vitesse de décantation, D : diamètre équivalent de la particule
𝟏𝟖η

sphérique, ρw : masse volumique du liquide utilisé (eau + défloculant), ρs : masse


volumique des particules solides, et η : viscosité dynamique du liquide.
L’essai consiste à mettre en suspension dans l’eau distillée additionnée d’un
défloculant, les particules de sol inférieures à 80 μm (environ 80 gr) dans une
éprouvette. Après agitation manuelle vigoureuse, afin d’obtenir une concentration
uniforme sur toute la hauteur de l’éprouvette, on laisse décanter la solution. Les
particules sont dispersées et commencent à se sédimenter à différentes vitesses en
relation avec leur taille, il en résulte que la densité de la solution varie avec le temps
en se diminuant au fur et à mesure que les grains de plus en plus fins se déposent. On
mesure alors cette évolution de la densité dans le temps au moyen d’un densimètre, on
effectue les lectures de densité au sommet du ménisque (Fig. 1.13), de la profondeur
d’immersion du densimètre, et de la température de l’eau se trouvant dans une autre
éprouvette témoin à 30 s, 1, 2, 5, 10, 20, 40, 80 min, 4 et 24 h. En établissant une
relation entre le diamètre des particules et le temps d’une part, la densité et le
pourcentage pondérale des particules d’autre part, on peut ainsi tracer une courbe
sédimentométrique des éléments fin sous formes de tamisâts cumulés en fonctions des
diamètres de particules (Fig. 1.14) qui complète la courbe granulométrique établie par
tamisage.
Le diamètre équivalent des particules à l’instant t est calculé comme suit :
18η 18η Ht Ht 18η
D=√ .v = √ . ↔D=K√ avec K2 = où η : viscosité
𝑔 . (𝛒𝑠−𝛒𝑤) 𝑔 . (𝛒𝑠−𝛒𝑤) 𝑡 𝒕 𝑔 .(𝛒𝑠−𝛒𝑤)

dynamique de la solution à l’instant t (qui dépend de la température de l’eau, mesurée


sur l’éprouvette témoin), g : accélération de la pesanteur, ρs : masse volumique des
particules solides, ρw : masse volumique de l’eau distillée à la température d’essai,
Ht : profondeur effective du centre de poussée du densimètre à l’instant t, t : le temps
écoulé depuis le début de l’essai.
La profondeur effective du centre de poussée du densimètre à l’instant t est issue de la
relation suivante : Ht = H - 100 * H1 * (R + C m – 1) - Hc où H : est la distance
séparant le milieu du bulbe du densimètre de la graduation 1.000 0 (fig. 1.13) H = H0
+ 0.5 * h1, H1 : distance séparant la graduation 1.000 0 de la graduation 1.010 0, R ;
lecture du densimètre (sommet du ménisque) à l’instant t, Cm est la correction due au
ménisque, Hc : est le déplacement de la solution lié à l’introduction du densimètre
dans l’éprouvette d’essai. H0 , H1 et h1 étant des caractéristiques géométriques du
densimètre obtenues lors de l’étalonnage de l’appareillage. On détermine la hauteur
de déplacement de la solution due à l’introduction du densimètre dans l’éprouvette
𝑽𝒅
d’essai de la manière suivante : 𝑯𝒄 = 𝟎. 𝟓 ∗ où Vd est le volume du densimètre,
𝑨
A est l’aire de l section droite de l’éprouvette d’essai. Vd et A étant des
caractéristiques obtenues lors de l’étalonnage de l’appareillage

Figure 1.13 : Caractéristiques du densimètre torpille et lecture du ménisque.


De même, le pourcentage pondéral (par rapport à la masse de la prise d’essai à l’état
sec) d’éléments de diamètre inférieur ou égal à D contenus dans la suspension au
𝑽𝒔 𝛒𝒔 𝛒𝒕
temps t est calculé comme suit : 𝑷 = . . 𝛒𝒘 . ( − 𝟏) où Vs : volume de la
𝒎 𝛒𝒔 −𝛒𝒘 𝛒𝒘

suspension, m : masse du sol sec, ρs : masse volumique des particules solides, ρw :


masse volumique de l’eau distillée à la température d’essai, ρt : masse volumique de
la suspension au temps t. Cette dernière est obtenue par la formule suivante :
ρt = Rc . ρw = (R + Ct + Cm + Cd) . ρw où Rc : est la lecture corrigée du densimètre à
l’instant t, R : est la lecture du densimètre (sommet du ménisque) à l’instant t, Ct est
la correction due aux variations de température en cours de l’essai, Cm est la
correction due au ménisque, C d est la correction due au défloculant, Ct, Cm et Cd
étant des facteurs obtenus lors de l’étalonnage de l’appareillage.
Figure 1.14 : Exemple d’un PV de l’analyse granulométrique par sédimentation.

L’étalement de la granulométrie d’un sol est précisé par les coefficients suivants :
𝒅𝟔𝟎
- Le coefficient d’uniformité granulométrique (ou coefficient de Hazen) : Cu =
𝒅𝟏𝟎

(𝒅𝟑𝟎 )𝟐
- Le coefficient (ou facteur) de courbure granulométrique: Cc = D’où : dx est
𝒅𝟏𝟎 × 𝒅𝟔𝟎

le diamètre équivalent : dimension de grain correspondant à x % en poids de tamisât


(Fig. 1.15 et 1.15’), autrement dit, c’est l’ouverture du tamis à travers duquel passent
x % du poids des grains. Le calcul de ces facteurs n’est à effectuer que si le matériau
passant au tamis de 63 mm présente plus de 50 % de refus au tamis de 80 μ m.
Figure 1.15 : Détermination des diamètres équivalents d’un sol à partir d’une
courbe granulométrique.

Figure 1.15’ : Exemple d’un PV d’essai d’analyse granulométrique d’un sol et


détermination des diamètres équivalents
Les facteurs CC et CU fournissent des moyens quantitatifs permettant d’apprécier la
forme de la courbe granulométrique : un sol tel que Cu < 2 est dit à granulométrie
uniforme ou serrée (Fig. 1.16. Courbe A), c’est-à-dire que les grains qui constituent le
sol ont sensiblement le même diamètre. Si Cu > 2, il est dit à granulométrie étalée ou
variée (Fig. 1.16. Courbe B), c’est-à-dire que le sol est constitué de grains à diamètres
différents, allant du plus petit au plus grand.
Si 1 < Cc < 3, la distribution granulométrique (ou granularité) est bien graduée : Dans
la classe granulaire considérée, toutes les dimensions de grains sont représentées,
aucune ne prédomine (granulométrie étalée, continue). Au cas contraire, le sol est dit
à granularité mal graduée lorsque toutes les dimensions de grains ne sont pas
représentées, un ou deux diamètres dominent les autres.

Si certaines dimensions de particules sont absentes, le terme « granulométrie


discontinue » est utilisé ; Cu est généralement élevé et Cc < 5 (Fig. 1.16. courbe C).

Figure 1.16 : Exemple de courbes granulométriques d’un sol

La forme de la courbe granulométrique est liée notamment au mode de formation du


sol (origine, transport et dépôt). Les sables éoliens, par exemple, ont une granularité
uniforme.
6.3.4. Les limites d’Atterberg des sols fins : Le comportement et la consistance des
sols fins dépend de leur composition minéralogique (types des minéraux argileux
principalement) et de leur teneur en eau. Par exemple les argiles en contact de l’eau
forment des pâtes plastiques dans lesquelles chaque grain est relié aux grains voisins
par des forces de cohésion dues à la présence de l’eau adsorbée. Pour des teneurs en
eau décroissantes, on peut considérer quatre états caractérisant la consistance d’un sol
fin (Fig.1.17) :
- Un état liquide : Le sol a l’aspect d’un fluide et tend à se niveler suivant une surface
horizontale, il a une consistance très faible. Les grains de sol sont indépendants les
uns des autres, ils sont pratiquement séparées par l’eau et glissent facilement les uns
sur les autres ;

- Un état plastique : Le sol est stable naturellement, il ne tend plus à se niveler. Les
grains de sol sont plus rapprochés et restent attachés les uns aux autres mettant en
commun leurs couches d’eau adsorbée, le sol à alors une consistance plus importante.
Mais, dès qu’un effort lui est appliqué, il subit de grandes déformations, en grande
partie irréversibles, sans variation notable de volume et sans apparition de fissures
(sans se rompre), le sol est malléable et conserve la forme qu’on lui donne.
- Un état solide (avec retrait): Les distances intergranulaires sont encore plus petites.
L’application d’un effort n’entraîne que de faibles déformations (petites déformations
élastiques), le sol retrouve sa forme initiale après suppression des ces efforts. Le
passage à l’état solide s’effectue d’abord avec réduction du volume ou retrait.
- Un état solide (sans retrait) : les particules de sol arrivent au contact en quelques
points en chassant l’eau adsorbée, les frottements internes sont alors importants. Le
sol ne change plus de volume quand sa teneur en eau diminue (volume constant, sans
retrait).

Figure 1.17 : Etats de consistance des sols fins (limites d’Atterberg).

La transition d’un état à l’autre est très progressive. On utilise de façon pratique les
limites établies par Atterberg qui sont d’une importance fondamentale en
géotechnique car elles indiquent la sensibilité d’un sol aux modifications de sa teneur
en eau, c-à-d. qu’elles permettent de prévoir le comportement des sols pendant les
opérations de terrassement en particulier sous l’action des variations de teneur en eau.
On distingue trois limites d’Atterberg (Fig.1.18):

Limite de liquidité WL : Teneur en eau à laquelle un sol fin passe de l’état liquide à
l’état plastique (le sol devient humide et déformable);

Limite de plasticité WP : Teneur en eau à laquelle un sol fin passe de l’état plastique
à l’état solide (teneur en eau à laquelle un sol fin devient trop sec pour être dans une
condition plastique, le sol durcit et se fissure);

Limite de retrait WS : Teneur en eau maximale d’un sol fin remanié correspondant
au point de transition entre l’état solide avec retrait et l’état solide sans retrait (teneur
pour laquelle une réduction de W ne cause plus de diminution sensible de volume du sol).

Figure 1.18 : états d’un sol en fonction de sa teneur en eau.

WS, WL et Wp sont déterminées en laboratoire sur la fraction du sol passant au tamis


d’ouverture égale à 0,4 mm (400 μm).

6.3.4.1. Limite de liquidité WL : Méthode de Casagrande (détermination à la


coupelle – norme NF P 94-051) : Pour déterminer la limite de liquidité, on étend sur
une coupelle une pâte homogène et presque fluide du sol dans laquelle on trace une
rainure au moyen d’un outil en forme de V. On applique à la coupelle une série de
chocs à la cadence de 2 coups par seconde et on compte le nombre de coups N
nécessaires pour que les lèvres de la rainure se rejoignent sur une longueur d’environ
1 cm (Fig. 1.19). L’essai n’est poursuivi que lorsque N est compris entre 15 et 35. On
mesure alors la teneur en eau de la pâte.
Figure 1.19 : coupelle de Casagrande pour la détermination de la limite de liquidité.

Conventionnellement, la limite de liquidité W L est la teneur en eau de la pâte du sol


qui correspond à une fermeture sur 1 cm des lèvres de la rainure après 25 coups
appliquée à une vitesse normalisée. Comme il est difficile d’obtenir la fermeture à 25
coups, la limite de liquidité W L est calculée à partir de l’équation de la droite
moyenne ajustée sur les couples de valeurs expérimentales (Log N, W). La relation
entre le nombre de chocs N et la teneur en eau w (%) est donc une droite en
coordonnées semi-logarithmiques (Fig.1.20). Cette droite moyenne ne peut être
déterminée sans un minimum de 4 points donc 4 essais qui doivent s’échelonner
régulièrement entre 15 et 35 coups. La limite de liquidité WL est obtenue alors pour
une valeur N égale à 25 (Fig.1.20). Elle est exprimée en pourcentage et arrondie au
nombre entier le plus proche.

Figure 1.20 : Courbe représentative de la relation entre la teneur en eau et le


nombre coups.
Il existe une relation empirique approchée permettant de trouver W L à partir d’un seul
essai pour vue que le nombre de coups de fermeture soit compris entre 15 et 35 :

𝑵
WL = W* ( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 .
𝟐𝟓

6.3.4.2. Limite de plasticité Wp (méthode du rouleau : norme NF P 94-051) : Pour


déterminer la limite de plasticité, on roule manuellement la pâte du sol de façon à
former une boulette en forme cylindrique (rouleau) qu’on amincit progressivement
jusqu’à ce qu’il atteigne 3 mm de diamètre. La limite de plasticité WP est, par
convention, la teneur en eau pour laquelle un rouleau de sol de 10 cm de longueur se
fissure ou s’émiette en petits tronçons de 10 à 20 mm de long au moment où son
diamètre atteint 3 mm (Fig.1.21).
On effectue en général deux essais pour déterminer cette limite (WP est la moyenne
arithmétique des teneurs en eau obtenue à partir de 2 essais). Si les valeurs s’écartent
de plus de 2 % de la valeur moyenne, un nouvel essai est à effectuer.
Figure 1.21 : Méthode de rouleau pour déterminer la limite de plasticité.

6.3.4.3. Limite de retrait WS : Pour déterminer la limite de retrait, on fabrique


plusieurs échantillons de sol de même volume initial V0 et de même teneur en eau
initiale Wi. On les sèche pendant des durées différentes et l’on trace la courbe de
variation relative du volume de l’échantillon en fonction de sa teneur en eau finale
(figure 1.22). La limite de retrait marque la limite d’influence de la teneur en eau sur
le volume du sol.

Figure 1.22 : Détermination de la limite de retrait WS

Sauf pour les sols de formation récente où elle est proche de la limite de liquidité,
la teneur en eau des sols en place est en général voisine de la limite de plasticité.
En comparant la teneur en eau d’un sol donné aux limites d’Atterberg déterminées
précédemment sur un échantillon du même sol, on obtient des indications
fondamentales sur son comportement mécanique. Autrement dit, ces limites décrivent
certains comportements critiques (sensibilité à l’eau par exemple), sur la base de ces
limites, on définit les indices suivants :
Indice de plasticité IP : la plasticité est une propriété caractéristique des éléments très
fins argileux du sol, entraînant une variation du comportement mécanique de ce sol en
fonction de sa teneur en eau. L’indice de plasticité I P est le paramètre le plus
couramment utilisé pour caractériser l’argilosité des sols, et le caractère de plus ou
moins sensibilité à l’eau. Il définit l’étendue du domaine de plasticité du sol (où on
peut travailler le sol : l’étendue de la plage de teneur en eau dans laquelle le sol se
trouve à l’état plastique) : IP = WL – WP.
Les normes XP 94-011 et EN P 94-400-2 retiennent les seuils suivants de plasticité
(tableau : 1.3) :
Limite de liquidité WL
Indice de plasticité % Qualificatif
% de masse
Non plastique (limoneux, non ou
IP ≤ 12 ≤ 20
peu argileux)
Peu plastique (limoneux,
12 < IP ≤ 25 20 - 35
moyennement argileux)
Plastique (faiblement limoneux,
25 < IP ≤ 40 35 – 50
argileux, marneux)
Très plastique (très argileux, très
IP > 40 > 50
marneux)
Tableau 1.3 : Classification des sols fins en fonction de WL ou de IP
La plasticité d’un sol (c’est-à-dire sa faculté de devenir très déformable en absorbant
de l’eau) est appréciée par le couple (WL, IP), elle dépend de la nature et de la quantité
des minéraux argileux contenus dans le sol (À titre d’exemple, les valeurs les plus
fortes de l’indice de plasticité sont obtenues avec les montmorillonites et, plus
particulièrement, celles chargées du cation sodium (Na+). C’est ainsi que Casagrande
a définit un diagramme dit "Abaque de plasticité de Casagrande" qui permet de
classer les sols fins selon leur plasticité (Fig.1.23).
Figure 1.23 : Abaque de plasticité de Casagrande.

Indice de consistance IC : Il caractérise le sol fin en place par rapport à son état
liquide. Il situe en valeur relative la teneur en eau naturelle, par rapport aux limites
𝑾𝑳 − 𝑾
d’Atterberg (dans la plage de plasticité) : IC = où w est la teneur en eau du sol
𝑰𝑷

dans son état naturel.


On retient la qualification suivante de la consistance des limons et argiles selon I C : <
0 : liquide, 0-0.25 : très molle, 0.25-0.5 : molle, 0.5-0.75 : ferme (mi-consistant), 0.75-
1 : très ferme (raide, dure), > 1 : très dure.

Indice de liquidité IL : c’est la différence numérique entre la teneur en eau naturelle et


la limite de plasticité exprimée comme un rapport de pourcentage de l’indice de
𝑾−𝑾𝑷
plasticité : IL = 1 - IC = .
𝑰𝑷

6.3.5. Activité des argiles : Les propriétés de plasticité des sols sont dues presque
exclusivement à l’interaction des particules de dimensions argileuses (< 2 μm) avec
l’eau. Si la nature de l’argile est constante (même minéral argileux), l’indice de
plasticité du sol est proportionnel à la quantité de cette argile présente dans le sol.
L’activité argileuse AC est le rapport de l’indice de plasticité à la teneur en particules
𝐈𝐏
argileuses, exprimée en % : AC = . La teneur de la fraction argileuse est le rapport
𝐓𝐚𝐫𝐠

du poids des grains secs de dimension inférieure à 2 μm au poids total du sol passant
poids < 2 μm
au tamis 0.4 mm : T arg = .
Poids total sec (< 0,4 𝑚𝑚)
Ac est donc une caractéristique du sol, qui dépend principalement de sa nature
minéralogique. Le tableau 2.4 suivant donne les activités de quelques minéraux
argileux et des particules solides les plus courantes.
Type du minéral Activité de la
fraction argileuse Ac
Quartz 0
calcite 0.18
kaolinite 0.46
illite 0.90
Montmorillonite calcique 1.50
Montmorillonite sodique 7.50
Tableau 1.4 : Activité de quelques minéraux
En fonction de la valeur de l’activité Ac, les sols peuvent être groupés en classes
(tableau 1.5). Le coefficient d’activité des argiles est utile dans certains systèmes de
classification, de plus, il y a une relation plus ou moins bonne entre ce coefficient et le
type de minéraux argileux.
Activité de la fraction Dénomination
argileuse Ac
0 < AC < 0.5 inactive
0.5 < AC < 0.75 peu active
0.75 < AC < 1.25 normal
1.25 < AC < 2 active
2 < AC Très active
Tableau 1.5 : Classes d’activité argileuse

6.3.6. Valeur de Bleu de Méthylène des sols VBS (essai à la tache : NF P 94-068) :
Il s’agit aussi d’un paramètre permettant de caractériser l’argilosité d’un sol. La
valeur de bleu de méthylène d’un sol (VBS) mesure la capacité d’adsorption d’un sol,
elle représente la quantité de bleu de méthylène pouvant s’adsorber sur les surfaces
externes et internes de la fraction argileuse contenue dans un sol; c’est donc une
grandeur directement liée à la surface spécifique totale des particules constituants le
sol. L’essai consiste à introduire progressivement du bleu de méthylène (dose de 5 ml)
dans une suspension de sol maintenue en agitation. Pour chaque dose, on prélève
périodiquement (chaque 1 minute) à l’aide d’une baguette de verre une goutte de la
suspension que l’on dépose sur un papier filtre ce qui provoque la création d’une
tache et on contrôle l’adsorption après chaque ajout. Le centre de la tache est bleu vif
(argile ayant absorbé le bleu) et l’auréole à la périphérie de la tache reste incolore
(Fig.1.24). On arrête l’essai quand l’auréole se colore du bleu clair à partir d’une
certaine dose pendant 5 minutes successives ; c’est le signe que toute l’argile a épuisé
sa capacité d’absorption (adsorption maximale atteinte). En effet, c’est l’excès de bleu
de méthylène qui apparaît dans l’auréole.

Figure 1.24 : Essai au bleu de méthylène - Vue du papier filtre et des taches
auréolées

La valeur de bleu de méthylène d’un sol VBS s’exprime en grammes de bleu


consommée par 100 grammes de fines : VBS = (V/M 0)*100 où V est le volume de la
solution de bleu utilisée, M0 est la masse du sol. La VBS traduit globalement la
quantité et la qualité (activité) de la fraction argileuse du sol. Elle constitue un des
paramètres d’identification de la classification des sols. On admet les ordres de
grandeur suivants :
6.3.7. Teneur en carbonate (méthode du calcimètre NF P 94-048) : L’essai est
réalisé afin de déterminer la teneur pondérale en carbonates d’un sol (% de CaCO 3)
qui est le rapport entre la masse de carbonate contenue dans le sol et la masse totale
du sol sec. La détermination se fait par calcimétrie, à l’aide du calcimètre Dietrich-
Fruhling, qui consiste à décomposer le carbonate de calcium CaCO 3 contenu dans le
sol par l’acide chlorhydrique, et à déterminer le volume de dioxyde de carbone (CO 2)
dégagé par le carbonate (dans des conditions de température et de pression
atmosphérique connues) : CaCO3 + 2 HCI → CaCI2 + H2O + CO2.

La teneur en CaCO3 d’un sol est un bon indice de sa résistance mécanique et de sa


sensibilité à l’eau. Une résistance du sol sec élevée est souvent due à la présence de
carbonate qui agit comme un agent de cimentation. Suivant la valeur de cette teneur
en CaCO3 , le comportement du sol évolue depuis celui d’une argile jusqu’à celui
d’une roche. On retient les types de sols suivants en fonction de leurs teneurs en
CaCO3 (tableau. 1.6) :

Teneur en Classification Exemple


carbonates %
< 10 Non calcaire (non marneux) Argile, sable siliceux…
10 à 29 Peu calcaire (faiblement marneux) Argile marneuse, marne
argileuse
30 à 69 Moyennement calcaire (marneux) Marne…
70 à 89 Fortement calcaire (calcaro-marneux) Calcaire marneux…
≥ 90 Calcaire (calcareux, crayeux) Calcaire, craie
Tableau 1.6 : Classification des sols selon leurs taux de carbonates.
6.3.8. La teneur en matières organiques : Certains sols fins, issus de dépôts
géologiquement récents, peuvent contenir de la matière organique (débris végétaux)
et/ou produits de transformation (décomposition) de ces matières (par exemple
l’humus). On les identifie grâce à leur couleur (grise à noire) et à leur odeur
caractéristique. La texture lâche, la faible masse volumique et la grande rétention
d’eau des matières organiques confèrent aux sols une grande plasticité et une grande
compressibilité (mauvaises propriétés géotechniques), ce qui rend obligatoire la
mesure du dosage des matières organiques dans les terrains destinés à supporter des
ouvrages.
La teneur en matières organiques (MO) dans les sols est le quotient de la masse des
matières organiques contenues dans un échantillon de sol par la masse sèche totale
des particules solides. Au laboratoire, la teneur globale en matière organique se
détermine soit par un procédé chimique classique (NF P 94-055) qui consiste à
déduire la teneur en carbone d’un échantillon de sol extrait par oxydation (le sol est
mélangé à une solution oxydante de dichromate de potassium additionnée d’acide
sulfurique portée à ébullition), soit par calcination (XP P 94-047) qui consiste à
déterminer la perte de masse de la fraction du sol passant au tamis de 2 mm
préalablement séché, après calcination dans un four à une température de 450 °C pour
brûler toute la matière organique.
Suivant leur teneur en matières organiques, les sols peuvent être qualifiés comme :

Teneur en matière
Désignation géotechnique Exemple
organique %
<3 Sol non organique (inorganique) -
3 à 10 Sol faiblement organique Vase
10 à 30 Sol moyennement organique Sol tourbeux
> 30 Sol fortement organique (très organique) Tourbe
Tableau 1.7 : Classification des sols organiques.

En travaux géotechniques, les sols contenant plus de 5 % de MO sont à proscrire.


7. Classification des sols : : La classification des sols est un moyen efficace pour
créer des groupes de sols ayant des caractéristiques géotechniques (propriétés
physico-mécaniques et hydrauliques) communes ou très voisines, en vue d’une
application géotechnique ou une utilisation particulière (terrassements routiers,
barrages en terre, génie parasismique…). Les critères et les noms donnés à chaque
classification sont spécifiques à l’application considérée.
Les sols sont d’abord dénommés en associant à un nom donné par un paramètre de
nature (granularité, teneur en carbonates et en MO), au moins un qualificatif lié à son
état ou à son comportement (plasticité, compacité, saturation, densité et résistance
mécanique). Le nom principal est formé généralement à partir du nom d’une, voire
deux des cinq classes granulaires conventionnelles qui le constituent, dans l’ordre
décroissant du pourcentage relatif de chaque classe (argile sableuse, sable fin
limoneux, grave sableuse, limon avec sable grossier…). Les qualificatifs représentent
l’intervalle de valeurs, pour un critère fixé d’état ou de comportement, dans lequel se
situe le sol identifié préalablement (argile marneuse très plastique, sable peu plastique
dense, sable compact inorganique, tourbe avec sable fin, argile vaseuse…).
Les sols sont classés en fonction de leur nature, leur état et leur comportement selon
des critères conventionnels. Classer un sol consiste, après en avoir donné u ne
description qualitative et l’avoir identifié grâce à des mesures quantitatives (telles que
l’analyse granulométrique, les limites d’Atterberg, la teneur en eau, la masse
volumique, l’indice de densité, teneur en matière organique, etc) et lui avoir donné un
nom, à chercher à quel groupe de sol de caractéristiques semblables il se rattache.
L’approche la plus courante pour la classification est de diviser les sols sur la base de
leur granularité et de leur plasticité. La division est effectuée en fonction de la
proportion des fractions granulaires présentes dans les fractions de sol granulaires des
plus gros grains, déterminées sur l’échantillon tout entier, et en fonction de la
plasticité des fractions granulaires les plus fines.
On peut distinguer les systèmes de classifications suivants :

7.1. Classification des sols grenus : Il existe de nombreux systèmes de classification


pour les sols grenus, les plus connus sont la classification des Laboratoires des Ponts
et Chaussées (LPC 1965) qui n’est autre que le système de classification unifié des
sols élaboré par Casagrande en 1952 (Unified Soil Classification System USCS),
adaptée aux seuils granulométriques utilisés en France, puis la classification LPC
modifiée pour mieux décrire les sols contenant des matières organiques (1974/1980),
et la classification GTR (1992-2000) pour les terrassements routiers. Ces systèmes de
classification diffèrent les uns des autres par les valeurs des paramètres pris en compte
dans la classification (granulométrie et limites d'Atterberg), et par la branche de la
géologie de l’ingénieur qui les exploite :
2.6.1.1. Classification LPC - USCS (1965) : le système de classification LPC est
inspiré de la classification américaine USCS. Il est applicable aux projets de
fondations, aux barrages, aux pistes d’atterrissage, etc. Le principe de base de cette
classification consiste à classer les sols grenus d’après leurs granulométries et les sols
fins d’après leur plasticité (abaque de Casagrande). Il s'appuie essentiellement sur :
- les résultats de la granulométrie : les pourcentages de gravier, sable et particules
fines (tamisâts à 2 mm et à 0,08 mm); la forme de la courbe granulométrique
(coefficient d’uniformité ou de Hazen Cu, coefficient de courbure Cc).
- les caractéristiques de plasticité WL et I P de la fraction fine, et la ligne A d’équation
IP = 0,73 (WL – 20) : relation de Casagrande.
- la teneur en matières organiques.
La classification peut également s’effectuer à partir de l’appréciation visuelle du sol et
de tests simples de chantier pour distinguer les sols très organiques, grenus et fins
(dimension, texture, couleur, odeur, teneur en eau élevée, particules végétales, etc.).
Mais il faut une grande expérience pour l’appliquer correctement sur chantier.
La classification LPC globale est décrite sur les figures 1.25 et 1.25’ et 1.26, elle
distingue trois grands types de sols :
- les sols grenus dont au moins 50 % des éléments en poids sont > 80 μm,
- les sols fins dont plus de 50 % des éléments en poids sont < 80 μm,
- les sols organiques (ou très organiques) dont la teneur en matière organique est
supérieure à 10 %.
En combinant les différents cas de figure, cette classification débouche sur quinze
(15) sols types, affectés chacun d’un symbole à deux lettres :
- des sols grenus : Gb (Grave bien graduée), Gm (Grave mal graduée), GA (Grave
argileuse), GL (Grave limoneuse), Sb (Sable bien gradué), Sm (Sable mal gradué), SA
(Sable argileux), SL (Sable limoneux).
- des sols fins : At (Argile très plastique), Lt (Limon très plastique), Ot (sols
organiques très plastiques), Ap (Argile peu plastique), Lp (Limon peu plastique), Op
(sols organiques peu plastiques).
- des sols très organiques : T (Tourbe).
Lorsque le pourcentage de la fraction inférieure à 0,08 mm est compris entre 5 % et
12 % ; on utilise un double symbole :
- pour les graves : Gb-GL, Gb-GA, Gm-GL, Gm-GA ;
- pour les sables : Sb-SL, Sb-SA, Sm-SL, Sm-SA.
La classification LPC-USCS présente l’avantage d’être d’un maniement relativement
simple et d’être utilisée dans de nombreux pays autres que la France. Toutefois, elle a
été complétée ultérieurement pour mieux décrire les sols organiques, ce qui a donné la
classification LPC modifiée.

Figure 1.25 : Classification LPC/USCS des sols en laboratoire


Figure 1.25’ : Classification LPC/USCS simplifiée des sols grenus en laboratoire

Figure 1.26 : Abaque de plasticité de Casagrande utilisable dans la classification


LPC/USCS des sols fins.
2.6.1.2. Classification LPC modifiée : Les modifications apportées à la classification
LPC/USCS portent exclusivement sur la description des sols organiques (teneur en
matières organiques supérieure à 3 %). Seuls les sols comportant moins de 10 % de
matières organiques continuent d’être classés comme les sols fins. Pour les teneurs en
matières organiques plus fortes, l’accent est mis sur le degré de décomposition
(d’humification) des fibres organiques, évalué au moyen du test de Von Post (XP P
94-058). La classification débouche sur vingt-deux (22) types de sols, qui sont (figure
1.27) :
- des sols grenus : Gb, Gm, GA, GL, Sb, Sm, SA, SL.
- des sols fins : At, Ap, Lt, Lp.
- des sols faiblement organiques : fO-At, fO-Ap, fO-Lt, fO-Lp.
- des sols moyennement organiques : mO-a, mO-sf, mO-f.
- des sols très organiques : tO-a, tO-sf, tO-f.
Les symboles des sols grenus et des sols fins sont les mêmes que dans la classification
LPC/USCS. Pour les sols organiques, les symboles a, sf et f signifient « à matière
organique amorphe », « à matière organique semi-fibreuse » et « à matière organique
fibreuse ».

Figure 1.27 : Schéma général de classification des sols LPC modifiée (1974/1980).
2.6.1.3. La classification GTR (norme NF P 11 300) : La classification GTR (Guide
des Terrassements Routiers) propose un classement particulier des matériaux (sols et
roches) utilisables dans la construction des remblais et des couches de forme
d’infrastructures routières. Elle est décrite dans la norme NF P 11-300 (1992) puis
améliorée dans un guide technique du LCPC et du SETRA (2000). Ce guide est
aujourd’hui appliqué par l’ensemble de la profession des travaux publics. Cette
classification définit des classes de sols corrélées avec l’aptitude au compactage des
matériaux en fonction des conditions de chantiers et leur comportement mécanique
ultérieur. Elle tient compte des mêmes caractéristiques de base que la classification
LPC/USCS, mais elle est beaucoup plus précise pour les particules argileuses (Ip et
VBS) qui ont une grande influence sur la conduite des terrassements, et tient compte
aussi de l’altérabilité des matériaux au cours du temps. Les principes généraux de
cette classification sont présentés sur les figures 1.28 et 1.29. La classification
détaillée des sols est représentée dans la figure 1.30.

Figure 1.28 : Tableau simplifié de la classification GTR des sols et matériaux.


Figure 1.29 : Structure générale de la classification GTR pour les terrassements
routiers.
Figure 1.30 : Détail de la classification des sols selon GTR 2000.
7.2. Classification des sols fins : La classification des sols fins utilise les critères de
plasticité liés aux limites d'Atterberg. Elle est précisée dans le diagramme de plasticité
de Casagrande (Fig.1.31 et 1.31’). Les mots argile et limon sont liés aux valeurs des
limites d'Atterberg (plasticité) et non à des classes granulométriques. Il s’agit donc
d’une classification basée sur la nature minéralogique des particules fines de sol et
non de leur dimension. Selon la position dans le diagramme du point représentatif
ayant pour abscisse la limite de liquidité W L et pour ordonnée l’indice de plasticité Ip,
on définit quatre grandes catégories principales :

Figure 1.31 : Abaque de plasticité de Casagrande utilisable dans la classification


L.P.C. des sols fins.

Figure 1.31’: Abaque de plasticité de Casagrande utilisable dans la classification


LPC/USCS des sols fins.
Questions de cours

- Quel est le but des études de Géologie de l’ingénieur ?

- Expliquer comment est envisagé le sol sur le plan génétique ? Quel est le type de sol
résultant d’altération qui pose à l’ingénieur les problèmes les plus délicats ?

- Quel est le groupe de minéraux argileux le plus dangereux pour l'ingénieur et


pourquoi ?

- Quelle est la différence entre un sol résultant de l’altération physico-mécanique et


celui issu de l’altération chimique ?

- Compléter le tableau suivant ?

Sols pulvérulents ou grenus cohérents ou fins


Particules
Dimension

Liaison
particule-eau

Force de
liaison

- Expliquer pourquoi les propriétés des sols ne dépendent pas seulement de la phase
solide ?

- Quels sont les paramètres d’état nécessaires pour la caractérisation des sols ?
Pourquoi sont-ils utiles ?

- A quoi sert l’analyse granulométrique d’un sol, quel est l’essai qui complète la
procédure par tamisage, et sur quelle relation se base-t-il ?

- Quel est l’intérêt des limites d’Atterberg et de l’essai de bleu de méthylène ?

- A quoi dépendent le comportement et la consistance des sols fins ?

- A quelle fin utilise-t-on le diagramme de plasticité de Casagrande ?


- Dans quel domaine sont utilisées les classifications LPC et GTR ? Expliquer leur
principe ?

- Quelle est la différence entre granulométrie-granularité, tamisage-sédimentométrie,


sol cohérent-sol pulvérulent, paramètres de nature-paramètres d’état, degré de
saturation-teneur en eau, teneur en eau-teneur en eau de saturation, indice de
consistance-indice de liquidité.

- Pourquoi en travaux géotechniques, les sols contenant plus de 5 % de matière


organique sont à proscrire ?

Série de TD sur propriétés physiques et classification des sols

Exercice 1 : propriétés physiques des sols : Un échantillon de sol a une masse de


252.8 gr et un volume total de 112.8 cm3, la masse des grains solides est 241 gr, leur
poids volumique est de 27 kN/m3. Sachant que γ w = 10 kN/m3 et g = 10 m/s2, on
demande de calculer : la teneur en eau de cet échantillon, son indice des vides et son
degré de saturation. Que pensez-vous de ce sol ?

Solution exo 1 : Mt = 258.2 gr = 0.2582 kg. Wt = 0.2582 * 10 = 2.528 N = 2.528 *


10-3 kN. Ms = 241 gr = 0.241 kg. Ws = 0.241 * 10 = 2.41 N = 2.41*10-3 kN.

Vt = 112.8 cm3 = 112.8 * 10-6 m3 = 0.1128 * 10-3 m3 .

𝑊𝑡 −𝑊𝑠 (2.528 −2.41).10−3


- Teneur en eau : 𝑾 = . 100 = . 100 = 𝟒. 𝟗 %.
𝑊𝑠 2.41.10−3

Vv 𝑉𝑡−𝑉𝑠 Ws Ws
- Indice des vides : 𝐞 = = . On sait que Vs = (parce que γs = ). Vs =
Vs 𝑉𝑠 γs Vs

2.41.10−3 𝑉𝑡−𝑉𝑠 (0.1128 −0.089).10−3


= 0.089.10-3 m3 donc 𝐞 = = = 0.27.
27 𝑉𝑠 0.089.10−3

𝑉𝑤 𝑉𝑤 Ww
- degré de saturation : Sr = . 100 = . 100 . On sait que Vw =
𝑉𝑣 𝑉−𝑉𝑠 γw
𝑤𝑤
Ww 𝛾𝑤 0.0118.10−3
(parce que γw = ) donc Sr = . 100 = . 100 = 𝟒𝟗. 𝟓𝟖 %.
Vw 𝑉𝑡−𝑉𝑠 0.0238.10−3

Wt 2.528.10−3
- Le poids volumique total γt ou humide γh = = = 𝟐𝟐. 𝟒𝟏 𝐤𝐍/𝐦𝟑 .
Vt 0,1128.10−3
Exercice 2 : propriétés physiques des sols : Un échantillon d’argile saturée a une
masse de 1526 g, après passage à l’étuve, sa masse n’est plus que 1053 g. Le
constituant solide des grains a une densité de 2,7. On demande de calculer :

1. La teneur en eau W;
2. L’indice des vides e et la porosité n;
3. Le poids volumique humide γh et la densité humide d h. On donne g = 9.81 m/s2 et
γw = 9.81 kN/m3.
𝒑𝒐𝒊𝒅𝒔 𝒅𝒆 𝒍′𝒆𝒂𝒖 𝑾𝒘
Solution exo 2 : - La teneur en eau 𝑾 = . 𝟏𝟎𝟎 =
𝒑𝒐𝒊𝒅𝒔 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒎𝒂𝒕𝒊è𝒓𝒆 𝒔è𝒄𝒉𝒆 𝑾𝒔
𝑊𝑡 −𝑊𝑠
. 100. Le poids de l’échantillon d’argile saturée est Wt = 1526 * 10-3 * 9,81 =
𝑊𝑠

14,97 N. Le poids de l’échantillon après passage à l’étuve devient Ws : 1053 * 10-3 *


9,81 = 10,33 N. Le poids de l’eau contenue dans l’échantillon d’argile Ww égal
𝑊𝑤 4,64
donc à 14,97 - 10,33 = 4,64 N. D’où la teneur en eau : 𝑾 = . 100 = . 100 =
𝑊𝑠 10,33

𝟒𝟒. 𝟗𝟐 % ~ 45 %.

𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒊𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒗


- L’indice des vides : 𝒆 = ; et comme le sol est saturé, le volume
𝒗𝒐𝒍𝒖𝒎𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒈𝒓𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒗𝒔
des vides Vv est égal au volume de l’eau Vw. Le volume de l’eau a pour valeur : 𝐕𝐰 =
ww Ww 4,64.103
(parce que γw = )= = 𝟎, 𝟒𝟕𝟑. 𝟏𝟎−𝟑𝐦𝟑(= 𝟒𝟕𝟑 𝐜𝐦𝟑) . Le volume des
γw Vw 9,81
ws γs
grains solides : 𝐯𝐬 = . et puisque 𝑑s = donc γs = 𝑑𝑠 . γw = 2.7 * 9.81 = 26.5
γs γw
ws 10,33
kN/m3 = 26.5*103 N/m3. Le volume des grains solides est donc : 𝐯𝐬 = = =
γs 26,5 .103
Vv Vw 0,473.10−3
0.39.10-3 m3 (= 390 cm3). D’où l’indice des vides : 𝐞 = = = = 𝟏, 𝟐𝟏.
Vs Vs 0,390.10−3
𝐯𝐯 vv (=Vw ) 0,473.10−3
- La porosité n = . 𝟏𝟎𝟎 = . 100 = (0,473+0,390).10−3
. 100 = 𝟓𝟒. 𝟖𝟏 %.
𝐯𝐭 v𝑤 +vs
- Le poids volumique humide γh de cette argile saturée est le même poids volumique
wt wt 14,97 N
saturé γsat : γh = 𝛄𝐬𝐚𝐭 = = = = 17,35. 103 = 𝟏𝟕, 𝟑𝟓 𝐤𝐍/𝐦𝟑 .
vt v𝑤 +vs 0,863.10−3 m3
γh 17,35
- La densité humide est donnée par : 𝒅𝒉 = = = 𝟏, 𝟕𝟕.
γw 9.81

Exercice 3 : propriétés physiques des sols : On a réalisé un sondage de


reconnaissance dont la coupe est donnée ci-après :

A l’arrivée des caisses de carottes au laboratoire, on a pris deux échantillons d’argile


sur lesquels on a fait les mesures usuelles de poids et de volume :
Échantillon n° 1 Échantillon n° 2
Poids total du sol 0,48 N 0,68 N
Volume total du sol 3*10-5 m3 4.3*10-5 m3
Poids sec (après
0,30 N 0,40 N
étuvage à 105 °C)

On demande de déterminer :

- Le poids volumique γ et la teneur en eau w de l’échantillon


de sol; l’indice des vides e et le degré de saturation Sr (On
prend γs = 27 kN/m3 et γw = 10 kN/m3).

Solution exo 3 : On utilise le modèle de sol à 3 phases (à priori le sol n’est pas saturé)
et on remplit chaque case du modèle en utilisant les relations entre masses et volumes
et les définitions des paramètres d’état. Tous les résultats sont alors disponibles.

Wt 0,48.10−3
a. Détermination du poids volumique 𝛾 et la teneur en eau w : 𝛄𝟏 = = =
Vt 3.10−5
Wt 0,68.10−3
𝟏𝟔 𝐤𝐍/𝐦𝟑 , 𝛄𝟐 = = = 𝟏𝟓, 𝟖𝟏 𝐤𝐍/𝐦𝟑.
Vt 4,3.10−5
Ww 0,48−0,30 Ww
- La teneur en eau W = . 100 = . 100 = 𝟔𝟎 % , 𝐖𝟐 = . 100 =
Ws 0,30 Ws
0,68−0,40
. 100 = 𝟕𝟎 %.
0,40
0.3.10 −3
𝑉𝑣 Vt −𝑉𝑠 3.10−5− ws
b. L’indice des vides e1 = = = 0.3.10 −3
27
(puisque vs = )=
𝑉𝑠 𝑉𝑠 γs
27
0.4.10 −3
3.10−5−1.11.10−5 𝑉𝑣 Vt −𝑉𝑠 4,3.10−5 − 4,3.10−5−1.48.10−5
27
. e1 = 1.7, 𝒆𝟐 = = = 0.4.10 −3
= = 1.9.
1.11.10−5 𝑉𝑠 𝑉𝑠 1.48.10−5
27
𝑉𝑤 𝑉𝑤 W𝑤
- Le degré de saturation Sr = . 100 = . 100 .et 𝑉𝑤 = (puisque γw =
𝑉𝑣 Vt −𝑉𝑠 γw
ww
W𝑤 γw 1,8.10−5 1,8
) donc Sr1 = . 100 = . 100 = . 100 = 𝟗𝟓. 𝟐𝟒 %.
Vw Vt −Vs 3.10−5−1,11.10−5 1,89
ww
Vw γw 2,8. 10−5 2,8
𝐒𝐫𝟐 = . 100 = . 100 = −5 −5
. 100 = . 100 = 𝟗𝟗. 𝟐𝟗 %
Vt − Vs Vt − Vs 4,3. 10 − 1,48. 10 2,82

Exercice 4 : propriétés physiques des sols : La construction d’une route a nécessité


la réalisation d’un remblai dont le poids sec Ws = 22,3 kN pour un volume total Vt =
1,4 m3. Sachant que γs = 27 kN/m3 et γw = 10 kN/m3, on demande de calculer :

- Le volume d’eau nécessaire pour saturer ce remblai (un remblai est dit saturé quand
tous les vides sont remplis d’eau).
- L’indice des vides et la teneur en eau de ce remblai saturé.
- Le poids volumique total (saturé γsat) du remblai.
Solution exo 4 : γs = 27 kN/m3 et γw = 10 kN/m3, Vt = 1.4 m3 , Ws = 22.3 kN.

1. Le volume d’eau Vw nécessaire pour saturer le remblai : pour que le remblai soit
saturé (Sr =1), il faut que Vv = Vw : Vt = Vv (= Vw) + Vs ↔ Vw = Vt – Vs. Sachant
Ws Ws 22.3
que : γs = Donc 𝐕𝐬 = = = 𝟎, 𝟖𝟐 𝐦𝟑 , ↔ Vw = Vt – Vs = 1-0.82 = 0.58 m3 .
Vs γs 27

Vv Vw
2. Indice des vides et teneur en eau de saturation : Indice des vides e = = =
Vs Vs
Ww ww
0.71. 𝑊𝑠𝑎𝑡 (teneur en eau) = .100. Sachant que : γw = ↔ w w = γw . v w .
Ws vw
𝛄𝐰 .𝐯𝐰 10.0.58 𝜸 𝜸
𝑾𝒔𝒂𝒕 = . 𝟏𝟎𝟎 = 100 = 26 %. Autre méthode : 𝑾𝒔𝒂𝒕 = 𝜸𝒘 − 𝜸𝒘 (Sol saturé)
𝐰𝐬 22.3 𝒅 𝒔

10 10
= − = 0.6277-0.37037 = 0.257 ~0.26 (26%).
15.93 27
Wt Ws +𝑊𝑤 22.3+5.8
3. Le poids volumique saturé : γsat = = = = 20.07 kN/m3. Autres
Vt Vt 1.4
𝑊 22.3
méthodes : 𝜸𝒔𝒂𝒕 = 𝜸𝒅 . (𝟏 + 𝒘𝒔𝒂𝒕 ) = ( 𝑠) . (1 + 𝒘𝒔𝒂𝒕 ) = ( ) . (1 + 0.26) = 20.07
Vt 1.4
𝑒 𝑒 𝑊𝑠 𝑒
kN/m3. 𝜸𝒔𝒂𝒕 = 𝜸𝒅 + 𝒏. 𝜸𝒘 (𝑠𝑜𝑙 𝑠𝑎𝑡𝑢𝑟é). 𝑛 = . 𝛾𝑠𝑎𝑡 = 𝛾𝑑 + . 𝛾𝑤 = + . 𝛾𝑤 .
𝑒+1 𝑒+1 Vt 𝑒+1
22.3 0,71
𝛾𝑠𝑎𝑡 = + . 10 = 20,4. γsat = 20.07 kN/m3.
1.41 1,71

Exercice 5 : propriétés physiques des sols : Un sable quartzeux pèse à l’état sec
15,4 kN/m3. Quel serait son poids volumique et sa densité humide d h quand il est
saturé. Quel serait son poids volumique humide γh si Sr = 0.5 (on donne γs = 27
kN/m3 et γw = 10 kN/m3).

Solution exo 5 : Le sable quartzeux présente un poids volumique sec γd = 15.4


kN/m3, cela veut dire que le sable pèse à l’état sec 15.4 kN pour 1 m 3 donc Ws = 15.4
Wt
kN et Vt = 1 m3 . Quand le sable est saturé, son poids volumique devient γsat = Vt
=
Ws +𝑊𝑤
Vt
= Ws + Ww.

Ws Ww
γd = 15.4 = Vt
↔ Ws = 15.4 kN. γw = 10 =
Vw
↔ Ww = 10* Vw et comme le sable est
Ws 15.4
saturé Vw = Vv. Vv = Vt - Vs = 1 - Vs et Vs = γs
= 27
= 0.57 m3 donc Vv = Vw = 1 –
Ws +𝑊𝑤 15.4+4.3
0.57 = 0.43 m3. Donc Ww = 10* Vw = 4.3 kN. Il en ressort que γsat = Vt
= 1

𝜸 15.4
γsat = 19.7 kN/m3. Autre méthode : γsat = γd + [𝟏 − 𝜸𝒅 ] . 𝜸𝒘 = 15.4 + [1 − 27
] . 10 =
𝒔

γsat 19.7
19.7 kN/m3. 𝒅𝒉 = = = 𝟏, 𝟗𝟕.
γw 10
Sr = 0.5 ↔ Vw = 0.5*Vv. Ww = 10* Vw et Vv = Vt - Vs donc Ws + Ww = 15.4 + 0.5 *
W
Vv* γw = 15.4 + 0.5 * (1-Vs)* γw = 0.5 * (1- γ s)* γw ↔ γh = 17.55 kN/m3.
s

Exercice 6 : propriétés physiques des sols : Le poids volumique apparent d’un sol
est γh = 17,6 t/m3 , sa teneur en eau W = 10 %. Calculer γd, e, n et Sr sachant que γ s =
27 kN/m3 et γw = 10 kN/m3.

Solution exo 6 : Le poids volumique apparent du sol γh = 17.6 t/m3, cela veut dire que
Wt = 17.6 kN et Vt = 1 m3. W = 10 % = 0.1 ↔ Ww = 0.1 Ws et Ww + Ws = 17.6 kN
↔ 0.1.Ws + Ws = 17.6 kN ↔ 1.1 Ws = 17.6 kN ↔ Ws = 16 kN ↔ Ww = 0.1 Ws = 1.6
𝐖𝐬 𝛾
kN↔ γd = 𝐕𝐭
= 16 kN/m3. Autre méthode : 𝛾 = 𝛾𝑑 . (1 + 𝑊) ↔ 𝛾𝑑 = 1+𝑊 = 16 kN/m3. e
𝑊𝑤
𝑉𝑣 Vt −𝑉𝑠 1 1 𝑒 Vw 𝛾𝑤
= = = − 1 = ws − 1 = 0.69. 𝒏 = 1+𝑒 = 41 %. 𝑆𝑟 = .100 = w . 100. Sr
𝑉𝑠 𝑉𝑠 𝑉𝑠 𝛾s
Vv 1− 𝛾 s
s

𝜸𝒔 𝑾
= 39 %. Autre méthode : 𝑺𝒓 = . = 0,39 = 39 %.
𝜸𝒘 𝒆

Exercice 7 : propriétés physiques des sols : Un échantillon de sol saturé prélevé


sous le niveau de la nappe phréatique a pour poids volumique γsat = 20 kN/m3 . Au-
dessus du toit de la nappe, le même échantillon de sol a un poids volumique apparent
γh = 18 kN/m3. Calculer son degré de saturation sachant que γs = 27 kN/m3.

Solution exo 7 : Le volume des vides de ce sol ne se change pas, donc e reste
constant et c’est la teneur en eau et le degré de saturation qui vont se changer : 𝛾ℎ =
𝛾𝑠+𝑒.𝑆𝑟 .𝛾𝑤 𝛾ℎ .(1+𝑒)−𝛾𝑠 𝛾 −𝛾𝑠𝑎𝑡 𝛾𝑠 +𝑒.𝛾𝑤
↔ 𝑺𝒓 = et nous avons 𝑒 = 𝛾 𝑠 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝛾𝑠𝑎𝑡 =
1+𝑒
(𝑆𝑟 =
1+𝑒 𝑒.𝛾𝑤 𝑠𝑎𝑡 −𝛾𝑤

𝛾ℎ .(1+𝑒)−𝛾𝑠 18.(1+0,7)−27
1), 𝑒 = 27−20
20−10
= 0,7 donc 𝑺𝒓 =
𝑒.𝛾𝑤
=
0,7.10
= 𝟓𝟏, 𝟒𝟑 %.

Exercice 8 : propriétés physiques et plasticité des sols : une carotte de vase (argile
organique) saturée ayant un diamètre de 75 mm, une hauteur de 180 mm et pesant
1200 gr. Sa teneur en eau est de 85 %. Déterminer son γ’, γd, n et e. Les essais de
plasticité ont donné une limite de liquidité de 95 % et une limite de plasticité de 51 %.
Calculer les indices de plasticité et de consistance de cette vase, comment la classez-
vous selon ces indices.

Wt
Solution exo 8 : Le poids volumique de la vase saturée γsat = Vt
, Wt = 1200 gr =

1200 * 10-5 kN et Vt = π .R2.h = π (D2/4).h, Vt = 3.14* (0.0752/4)*0.18 = 0.00079 m3


𝐖𝐭
donc γsat = = 15.2 kN/m3. γ' = γsat - γw = 5.2 kN/m3. 𝛾𝑠𝑎𝑡 = 𝛾𝑑 . (1 + 𝑊𝑠𝑎𝑡 ) ↔ 𝜸𝒅 =
𝐕𝐭
𝛾𝑠𝑎𝑡
= 8.22 kN/m3.
1+𝑊𝑠𝑎𝑡

𝛾𝑤 𝛾𝑤 𝛾𝑤 𝜸𝒅 𝒏
𝑊𝑠𝑎𝑡 = − (Sol saturé) = .𝑛 ↔ 𝒏 = . 𝑾𝒔𝒂𝒕 = 69.87 % ↔ 𝒆 = = 2.32.
𝛾𝑑 𝛾𝑠 𝛾𝑑 𝜸𝒘 𝟏−𝒏

WL = 95 %, WL = 51 %, Ip= WL-WP = 44 %, IC = (WL- Wsat) / IP = 23 %. Il s’agit


d’une argile très plastique et très molle.

Exercice 9 : Limites d’Atterberg : Le creusement d’une tranchée de drainage a


permis de mettre à jour deux couches d’argile dont les caractéristiques sont les
suivantes : WL1 = 72 %, IP1 = 37 %, W n1 = 65 %, W L2 = 72 %, WP2 = 35 %, Wn2 = 30
%. Montrez que les deux argiles ont les mêmes limites d’Atterberg ? Calculer leurs
indices de consistance respectifs, qu’en concluez-vous quant à leurs propriétés ?

Solution exo 9: Ip1 = WL1-WP1 = 37 % ↔ WP1 = 72-37 = 35 %, Ip2= WL2-WP2 = 72-


35 = 37 ↔ les deux argiles ont les mêmes limites d’Atterberg WL = 72 %, WP = 35 %
et I P = 37 %. iC1 = 0,19, iC2 = 1,14.

Exercice 10 : Limites d’Atterberg et classification des sols fins : La détermination


des limites d’Atterberg d’un échantillon de sol fin a donné les résultats fournis par les
tableaux suivants :

- Pour la limite de liquidité :

Nbre de coups
17 21 26 30 34
pour fermeture
N° d’essai 1a 1b 2a 2b 3a 3b 4a 4b 5a 5b
Masse totale
2.24 1.91 9.64 8.11 6.01 5.2 6.21 6.98 7.43 5.54
humide (gr)
Masse totale
1.68 1.43 7.3 6.14 4.57 3.95 4.74 5.32 5.71 4.26
sèche (gr)
- Pour la limite de plasticité :

Masse du sol 1 er essai 2 ème essai


Masse totale
2.26 2.46 2.47 2.31
humide (gr)
Masse totale 1.88 2.05 2.05 1.92
sèche (gr)
- Calculer les valeurs de la limite de liquidité WL et de la limite plasticité WP de ce
sol, quel est son indice de plasticité.

- Comparer les résultats obtenus pour W L avec ceux donnés par la formule approchée
𝑵
WL = W* ( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 .
𝟐𝟓

- Classer ce sol à l’aide de l’abaque de plasticité de Casagrande.

Solution exo 10 :

- La limite de liquidité est déterminée à partir de la représentation graphique de la


teneur en eau (W) mesurée à chaque essai, en fonction du logarithme du nombre de
coups (log N) correspondant. La limite de liquidité est la teneur en eau lue sur le
graphique pour N = 25 coups arrondie au nombre entier, donc WL = 32%.

Nbre de coups
17 21 26 30 34
pour fermeture
N° d’essai 1a 1b 2a 2b 3a 3b 4a 4b 5a 5b
Teneur en eau
33.33 33.56 32.05 32.08 31.51 31.65 31.01 31.20 30.12 30.05
W (%)
Teneur en eau
moyenne W 33.445 32.065 31.58 31.105 30.085
(%)
- Pour la limite de plasticité : WP est la moyenne arithmétique des teneurs en eau
obtenue obtenues à partir de 2 essais, WP = 20,25%.
Masse du sol 1 er essai 2 ème essai
Masse totale
2.26 2.46 2.47 2.31
humide (gr)
Masse totale
1.88 2.05 2.05 1.92
sèche (gr)
Teneur en eau
20.21 20 20.49 20.31
W (%)
Teneur en eau
20,25
moyenne W (%)

- Indice de plasticité I p= WL-WP = 11,75 %,

- Comparaison des résultats obtenus pour W L avec ceux donnés par la formule
𝑵 𝟏𝟕
approchée WL = W* ( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 : Pour N = 17 ↔ WL = 33.445*( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 = 31.92 %
𝟐𝟓 𝟐𝟓

𝟐𝟏
Pour N = 21 ↔ WL = 32.065*( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 =31.4 %
𝟐𝟓
𝟐𝟔
Pour N = 26 ↔ WL = 31.58*( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 = 31.73 %
𝟐𝟓

𝟑𝟎
Pour N = 30 ↔ WL = 31.105*( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 = 31.8 %
𝟐𝟓

𝟑𝟒
Pour N = 34 ↔ WL = 30.085*( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 = 31.22 %
𝟐𝟓

On note qu’il y a une concordance entre la valeur de W L obtenue à partir du graphique


𝑵
et les valeurs de W L données par la formule approchée WL = W* ( )𝟎.𝟏𝟐𝟏 .
𝟐𝟓

- En projetant les valeurs de W L et IP sur l’abaque de plasticité de Casagrande, on


déduit que ce sol est une argile peu plastique.

Exercice 11 : propriétés physiques des sols : Un sol argileux a une teneur en eau à
l’état naturel de 15,8 % et un degré de saturation de 70,8 %. On permet au sol
d’absorber de l’eau, son degré de saturation augmente alors à 90,8 %. Trouver la
teneur en eau du sol dans ce dernier cas.

Exercice 12 : propriétés physiques des sols : Un mélange de sable et d’argile (40%


d’argile en poids) pèse 17 kN/m3 et ayant une teneur en eau de 20 %. Le poids
volumique des particules solides est de 27 kN/m3 . Si le sable absorbe une quantité
d’eau correspondant à 3 % de son poids sec, calculer :
- Le degré de saturation de ce mélange
- La teneur en eau de l’argile.
- La teneur en eau de l’argile si la masse entière du sol se sature.
Exercice 13 : propriétés physiques des sols :

Compléter le tableau suivant :

W (%) γh (gr/cm3) Sr (%) γs (gr/cm3) e (%) γd (gr/cm3)


- 1,73 - 2,7 84 -

Exercice 14 : propriétés physiques et plasticité des sols : Un sol en place pèse à


l’état sec 49,5 kN pour un volume total de 3 m3. Le poids volumique des grains
solides est de 27 kN/m3. Calculer :
- le volume d’eau nécessaire à la saturation de ce sol.
- l’indice des vides et la teneur en eau du sol saturé.
- Le poids volumique saturé γsat de ce sol.
Les essais de limites d’Atterberg au laboratoire ont donné une limite de liquidité
de 36 % et une limite de plasticité de 18 %.
- Quel est l’état de consistance de ce sol ?
- Quel serait cet état quand le sol devient saturé à 70%
Exercice 15 : Analyse granulométrique : On procède au tamisage à sec de 3500 gr
d’un sable préalablement séché. Les refus sur chacun des tamis sont donnés tableau
ci-dessous, le tamisât du dernier tamis recueilli sur le fond qui ferme la colonne de
tamis est de 28 gr. On demande de construire la courbe granulométrique de ce sable,
de déterminer les diamètres efficaces et de calculer les coefficients d’uniformité Cu et
de courbure Cc. Commenter la granulométrie de ce sable.

Ouvertures des Refus


tamis (mm) (gr)
12,5 0
5 217
2 868
1 1095
0,5 809
0,2 444
0,1 39
Fond 28
Solution exo 15 : Pour construire la courbe granulométrique du sable, on remplit
d’abord le tableau suivant donnant le tamisât cumulé (en pourcentage pondéral) en
fonction des ouvertures des mailles des tamis, et on trace la courbe granulométrique
correspondante sur une échelle semi-logarithmique :

Ouvertures Tamisât
Refus partiel Refus cumulé Refus cumulé
des tamis cumulé
(gr) (gr) (%)
(mm) (%)
12.5 0 0 0 100
5 217 217 6.2 93.8
2 868 1085 31 69
1 1095 2180 62.29 37.71
0.5 809 2989 85.4 14.6
0.2 444 3433 98.09 1.91
0.1 39 3472 99.2 0.8
Fond 28 3500 - -
- Calcul des diamètres efficaces de ce sable : On lit directement sur la courbe
granulométrique le diamètre équivalent à 10, 30 et 60 % de tamisât cumulé : d10 =
0.38 mm, d30 = 0.8 mm, d60 = 1.6 mm. Le coefficient d’uniformité ou coefficient de
𝑑60 1,60
Hazen est égal à : 𝐶𝑢 = = = 4,21 < 6 ↔ : sable à granulométrie uniforme ou
𝑑10 0,38
2
𝑑30 0,82
serrée. Le coefficient de courbure est égal à : 𝐶𝑐 = = = 1,05 (1 < 𝐶𝑐<
𝑑10. 𝑑60 0,38.1,60

3) ↔ le sable présente une granularité bien graduée.

Exercice 16 : Tracer la courbe granulométrique des sols suivants, calculer leurs Cu et


Cc, et commenter leur granulométrie.

Tamis
63 50 31.5 20 10 5 2 1 0.40 0.20 0.10 0.08
Sol (mm)
1 Passant
100 95 89 81 68 56 52 47 41 32 14 11
(%)
Sol 2

Tamis
63 50 20 10 5 2 1 0.50 0.20 0.08
Sol (mm)
2 Passant
100 92 63 40 30 21 18 15 8 5
(%)
Solution exo 30 : Pour construire la courbe granulométrique du sol, on trace la courbe
granulométrique donnant le tamisât cumulé (en pourcentage pondéral) en fonction des
ouvertures des mailles des tamis sur une échelle semi-logarithmique :

Sol 1 : Calcul des diamètres efficaces : On lit directement sur la courbe


granulométrique le diamètre équivalent à 10, 30 et 60 % de tamisât cumulé : d10 =
0.38 mm, d30 = 0.8 mm, d60 = 1.6 mm. Le coefficient d’uniformité ou coefficient de
𝑑60 1,60
Hazen est égal à : 𝐶𝑢 = = = 4,21 > 2 ↔ : sol à granulométrie étalée ou
𝑑10 0,38
2
𝑑30 0,82
variée. Le coefficient de courbure est égal à : 𝐶𝑐 = = = 1,05 (1 < 𝐶𝑐 <
𝑑10. 𝑑60 0,38.1,60

3) ↔ le sol présente une granularité bien graduée.

Sol 2 : Calcul des diamètres efficaces : On lit directement sur la courbe


granulométrique le diamètre équivalent à 10, 30 et 60 % de tamisât cumulé : d10 =
0.25 mm, d30 = 4.5 mm, d60 = 18 mm. Le coefficient d’uniformité ou coefficient de
𝑑60 18
Hazen est égal à : 𝐶𝑢 = = = 72 > 2 ↔ : sol à granulométrie étalée ou variée.
𝑑10 0,25
2
𝑑30 4.52
Le coefficient de courbure est égal à : 𝐶𝑐 = = = 4.5 (𝐶𝑐 >3) ↔ le sol
𝑑10. 𝑑60 0,25.18

présente une granularité mal graduée.


Exercice 17 : Limites d’Atterberg et classification des sols fins : En utilisant le
diagramme de plasticité de Casagrande, classer les sols fins suivants dont les valeurs
de WL et IP sont comme suit :

Sol WL % IP %
Sol « A » 60 30
Sol « B » 55 20
Sol « C » 45 10
Sol « D » 35 20
Sol « E » 40 06
Sol « F » 70 19
Solution exo 17 :

Sol A : Argile très plastique ;

Sol B : Limon très plastique ;

Sol C : Limon et sol organique peu plastiques ;

Sol D : Argile peu plastique ;

Sol E : Limon et sol organique peu plastiques ;

Sol F : Sol organique très plastique.

Exercice 18 : classification des sols : Pour faire un remblai derrière un ouvrage de


soutènement, on cherche un bon matériau drainant, l’entreprise chargée de la
réalisation de cet ouvrage propose quatre types de sols représentés ci-dessous par leur
granularité et leur plasticité moyenne.
Quelle est la dénomination de chacun de ces sols d’après la classification LPC, et quel
est le meilleur selon vous pour le but recherché ?

Solution exo 18 :

Courbe 1 : le pourcentage des éléments qui ont un diamètre supérieur ou égal à


0.08mm (∅ ≥ 80µm) est 90% → sol grenu. ∅ ≥ 2 mm est 20% → c’est un sable. ∅ <
𝑑60 1,30
80µm est égal à 00% (< 5%) → c’est un sable propre. 𝐶𝑢 = = = 16.25 > 6 et
𝑑10 0,08
2
𝑑30 0,52
𝐶𝑐 = = = 2,4 (1 < 𝐶𝑐 < 3) : c’est un sable propre bien gradué Sb.
𝑑10. 𝑑60 0,08.1,30

Courbe 2 : le pourcentage des éléments qui ont un diamètre supérieur ou égal à


0.08mm (∅ ≥ 80µm) est 98% → sol grenu. ∅ ≥ 2 mm est 29% → c’est un sable. ∅ <
𝑑60 1,60
80µm est égal à 00% (< 5%) → c’est un sable propre. 𝐶𝑢 = = = 5.71 < 6 :
𝑑10 0,28

c’est un sable propre mal gradué Sm.


Courbe 3 : le pourcentage des éléments qui ont un diamètre supérieur ou égal à
0.08mm (∅ ≥ 80µm) est 10% → sol fin. On projette ses valeurs de W L et IP sur le
diagramme de Casagrande, le point correspondant se trouve au- dessous de la ligne
A : c’est un limon très plastique Lt.

Courbe 4 : le pourcentage des éléments qui ont un diamètre supérieur ou égal à


0.08mm (∅ ≥ 80µm) est 24% → sol fin. On projette ses valeurs de W L et IP sur le
diagramme de Casagrande, le point correspondant se trouve au- dessus de la ligne A :
c’est une argile très plastique At.

L’utilisation des sols 1 et 2 est possible, mais le sol 1 est le plus préférable.

Exercice 19 : classification des sols : En utilisant la classification LPC des sols


grenus et le diagramme de plasticité de Casagrande des sols fins, classer les sols dont
les courbes granulométriques et les valeurs de W L et I P sont données sur les feuilles
suivantes : feuille 1 : courbes de 1 à 6, feuille 2 : courbes 1 à 7 et feuille 3 : courbes 1
à8:

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