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Université Mohammed Premier

Faculté des Sciences


Département des Sciences de la Terre
Oujda

Cours Géorisques
Géorisques

I. Introduction

Les risques naturels sont des exagérations locales et peu accoutumées de


situations ou d’événements naturels qui peuvent causer préjudice à la vie
et aux biens des populations.

Il s’agit de phénomènes insolites et démesurés par rapport aux normes


habituels sont parfois impressionnants et peuvent avoir des
conséquences catastrophiques. Leur manifestation anormale est
généralement imprévisible et survient de manière sporadique.

Ces phénomènes sont d’ordre et de natures variés et ils sont générés par un
ou plusieurs facteurs à la fois. Ils peuvent être brutaux comme les
séismes ou lents comme l’érosion du littoral et ils peuvent intéresser des
zones vastes comme la désertification ou locales comme les inondations
et les mouvements de terrain.
Géorisques

Ces risques résultent en effet de la confrontation d’un phénomène


menaçant (aléa) avec un territoire. Son importance dépend de l’aléa
(sa nature, probabilité, intensité) mais aussi des enjeux exposés
(population, biens) et de leur vulnérabilité. Ils insistent généralement
sur le croisement entre un phénomène naturel, et des vulnérabilités
humaines.

On les range en général en trois catégories :

- climatiques (sécheresse, désertification)

- géoclimatiques (inondations et avalanches)

- géologiques ou géorisques (séismes, volcans,


mouvements de terrain)
Géorisques

Phénomène naturel, aléa

On appel phénomène naturel tout événement déclenché naturellement et non


pas provoqué par l’activité humaine ;

Outre les phénomènes naturels, on parle de phénomènes anthropiques qui


conduisent aux risques technologiques.
Les incendies de forêt, bien que très souvent provoqués par l’homme, sont
considérés comme des risques naturels.

Parmi les phénomènes naturels, on distingue deux grandes catégories :


-les phénomènes délocalisés dont la probabilité d’occurrence est
indépendante du territoire considéré, ce sont essentiellement les phénomènes
atmosphériques et

- les phénomènes localisés où celle ci en dépend.


Si pour chaque intensité donnée du phénomène, on peut établir une statistique
fiable de ses occurrences, on pourra alors définir et calculer la probabilité
d’occurrence du phénomène à un niveau donné. On l’appelle l’aléa.
Géorisques

Vulnérabilité, risque

La notion de risque, suppose l’existence de biens, d’activités ou d’un


environnement, dommageables que l’on appelle des éléments à risque
(enjeux) et qui ont un coût.

Le degré des dommages qu’ils subissent, pour une intensité donnée du


phénomène, est appelé la vulnérabilité.

L’espérance du degré des dommages est appelé risque spécifique ;


enfin, le risque est l’espérance du coût total des dommages (pertes de vies
humaines, sinistrés, dommages aux biens, aux activités et à
l’environnement).

Il apparaît comme étant la conjonction :

Risque = aléa x vulnérabilité x coût = risque spécifique x coût.


Géorisques
Université Mohammed Premier
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Département des Sciences de la Terre
Oujda

Cours Géorisques

Propriétés mécaniques des roches


Mouvements de terrains

Les mouvements de terrain sont des manifestations du déplacement


gravitaire de masses de terrain déstabilisées sous l'effet de
sollicitations naturelles (fonte des neiges, pluviométrie forte,
séisme, etc…) ou anthropiques (terrassement, vibration,
déboisement, exploitation de matériaux ou de nappes aquifères,
etc…).

Ces phénomènes présentent une grande variété dans leur nature et


dans leur comportement (éboulements, effondrements, fauchage,
glissements, fluage…).
L’évaluation de ce genre de risque exige l’adoption d’une
approche méthodologique marquée par la succession de
plusieurs étapes d’étude et d’analyse définie selon les données
régionales. La caractérisation des mouvements de terrain
s’inscrit dans le cadre de l’aménagement du territoire et impose
l’évaluation des périodes de retour de l’aléa en considérant les
événements passés en terme de fréquence et d’intensité.

L’étude des géorisques permet de :


- prévoir les manifestations possibles de l’aléa ;
- protéger les enjeux par des aménagements adaptés ou par une
gestion de l’espace pour réduire l’impact de l’aléa ;
- élaborer des politiques d’aménagement de territoire
permettant de réduire le risque.
Mouvements de terrains

Paramètres de contrôle

 Géologie structurale (tectonique);


 Sédimentologie;
 Géotechnique (rhéologie) ;
 Hydrogéologie;
 Géophysique.
Comportement des corps
sous l’effet d’une force

Changement
de volume
Translation

Etat initial
(non déformé)
Distorsion
linéaire

Distorsion
Rotation angulaire
État de contrainte

On définit au point P un état de contrainte exprimé


mathématiquement par un tenseur défini par une matrice et
géométriquement par un ellipsoïde des contraintes dont les 3 axes
σ1, σ2 et σ3 représentent les 3 composantes normales de la
contrainte σ.
s1
F
S
P

s2
s3

Ellipsoïde des contraintes.


Propriétés rhéologiques des roches

La rhéologie est l'étude du comportement mécanique des corps. On


étudie expérimentalement la réaction d'un corps sous l'action d'un
champ de contrainte en lui appliquant une force de valeur croissante
et en mesurant la déformation totale produite.

La déformation des corps : ε = (L1 - L0) / L0


L0 = Longueur initiale L1 = Longueur finale

On distingue 3 modèles rhéologiques fondamentaux:


 Les corps élastiques;
 Les corps plastiques;
 Les corps visqueux
Propriétés rhéologiques des roches
• Un matériau rigide soumis à des contraintes, se déforme de manière
élastique puis de manière plastique

• Au point de rupture, Accumulation + Relâchement des contraintes

DEFORMATION

Élastique : le matériau
reprend sa forme et son
volume lorsque la contrainte
est relachée

Plastique : le matériau reste


déformé lorsque la
contrainte est relâchée

Point de rupture: libération


de l’énergie accumulée lors
de la déformation plastique
Mouvement et déformation des roches et des sols
Les types de déformations
Influence de la P et T° sur la déformation

Pression

Déformation
cassante
(fragile)

Température
Déformation
plastique
(ductile)
Influence de la P,T°, humidité et pression sur la déformation
Propriétés physiques des roches

Densité apparente;
Granulométrie
Porosité;
Gélivité;
Rupture à la compression et à la traction;

a) Compression
b) Traction
c) Cercle de Mohr
d) Résistance à l'usure
e) Compétence
Propriétés physiques des roches et des sols

Densité apparente : masse volumique entre 2 et 2,8. Une bonne


pierre de construction devra avoir une densité apparente au moins
égale à 2,5.

Granulométrie : se fait par tamisage au travers d'une colonne de


tamis normalisée. On distingue plusieurs classes granulométriques:
cailloux, graviers, sables grossiers, sables fins, limons, argiles.

Porosité : c'est la mesure du volume des vides. Elle est exprimée par
le rapport: volume des vides/volume de la roche. L'échantillon est
séché à chaud puis imbibé d'eau sous vide et sous pression d'eau.
Propriétés physiques des roches et des sols

Gélivité : conséquence de la perméabilité et de la capillarité de la roche;


dépend de la taille des pores. Roche imbibée d'eau soumise à des cycles de
refroidissement à -20 °C.

Teneur en eau et degré de saturation

sol porosité indices des teneur en eau densité sèche densité


% vides % humide
sable homogène 46 - 34 0.85 - 0.51 32 - 19 1.43 - 1.75 1.89 - 2.09

sable 40 - 30 0.67 - 0.43 25 - 16 1.59 - 1.86 2.16 - 1.77


hétérogène

argile 55 - 37 1.2 - 0.6 45 - 22 1.77 - 2.07


Propriétés physiques des roches
Rupture à la compression et à la traction;

a) Compression

La rupture varie selon la valeur de la pression de confinement (s2 = s3).


 Pression de confinement faible: l'éprouvette se casse selon une fente
parallèle à la direction de s1.
 pression de confinement fort: la déformation est d'abord ductile,
l'éprouvette prend une forme de barillet, puis 2 plans de cassure
apparaissent formant un dièdre de 60° environ dont le plan bissecteur
contient la direction de s1.
Résistance à la
Roches
compression (MPa)
Granite 100-280
Grès 40-110
Calcaire 50-60
Quartzite 150-600
Marbre 100-125

Tableau I: Pression nécessaire pour provoquer la rupture par compression à l'air


libre de quelques roches (d'après KELLER, 2000). L'unité est le MPa (1 MPa =
106 Pa = 1 N/m2)
Notion de mécanique des roches

P P P


Propriétés physiques des roches
Rupture à la compression et à la traction;

b) Traction

La résistance des roches à la de rupture par traction est plus faible


qu'en compression.

 Pression de confinement faible: l'échantillon se casse suivant des


plans perpendiculaires à la direction de σ3.

 Pression de confinement forte: l'échantillon s'allonge par


déformation ductile puis se casse selon 2 familles de plans de
cisaillement conjugués se coupant selon un angle d'environ 120° et
dont le plan bissecteur contient la direction de σ3.
Propriétés physiques des roches
Rupture à la compression et à la traction;

c) Cercle de Mohr
Pour des échantillons d'une même roche, on fait varier expérimentalement
s1 et s3 ; on note les valeurs provoquant la rupture et l'angle de rupture
correspondant.

La représentation graphique dite du Cercle de Mohr situe le domaine de la


rupture par rapport aux valeurs des contraintes s1,s3 et à la contrainte
tangentielle t exercée sur le plan de rupture. Par convention, on prend des
valeurs négatives de s3 dans le cas de la traction.

Le Cercle de Mohr permet donc de prévoir la résistance à la rupture d'un


matériau, les conditions limites de la rupture et l'angle de rupture
correspondant pour des valeurs données de s1,s3 et t.
c) Cercle de Mohr
c) Cercle de Mohr

La droite de Coulomb (fig. d), est définie à l’aide de l’ordonnée à l’origine


qui est la cohésion C et de l’angle que fait cette droite avec l’axe des
contraintes normales σ qui est l’angle de frottement interne φ.
Le critère de rupture de Mohr-Coulomb est la loi caractérisant un état de
plastification du sol en un point particulier du milieu. Il découle de la figure
d que cet état est atteint lorsque σ et τ sont liés par la formule suivante :
τ = C + σ tg φ
c) Cercle de Mohr
Propriétés physiques des roches
Rupture à la compression et à la traction
d) Résistance à l'usure

Essai Deval
Roche cassée en fragments à arêtes vives, enfermés dans un cylindre mis
en rotation; usures des arêtes des fragments par frottements et chocs
modérés. On pèse les fragments arrondis à la fin de l'essai. La perte de
masse est proportionnelle à la fragilité de la roche.

Essai Los Angeles


Même principe, mais on ajoute des boulets d'acier de 47 mm de diamètre; on
tamise à la fin de l'essai. La taille du cylindre, le nombre de boulets, le
nombre de tours/minute et la durée de l'essai sont normalisés.
Propriétés physiques des roches

Rupture à la compression et à la traction

e) Compétence

La compétence d'un massif rocheux est son aptitude à résister à la


déformation. Elle correspond au degré de déformabilité et
s'applique à des volumes rocheux de taille importante (supérieure à
celle d'un échantillon).

Elle est d'un emploi plutôt comparatif (une roche est plus ou moins
compétente qu'une autre) et intègre des aspects divers de la
déformation puisqu'elle est fonction de la plasticité et de la
viscosité mais aussi de l'agencement textural du volume rocheux
considéré.
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Cours Géorisques

Les mouvements de terrains


(classification et processus)
Mouvements de terrain

Les mouvements de terrain sont les manifestations d'instabilités


gravitaires de la partie superficielle de la croûte terrestre sous l'effet
de sollicitations naturelles (fonte des neiges, pluviométrie
anormalement forte, séisme, etc…) ou anthropiques (terrassement,
vibration, déboisement, exploitation de matériaux ou de nappes
aquifères, etc…).

Ces phénomènes présentent une grande variété dans leur nature et


dans leur comportement (éboulements, effondrements, fauchage,
glissements, fluage…) et leur dimension.
Types d’instabilités de terrains

La classification des mouvements de terrains est relativement


descriptive et fondées sur les préoccupations des géologues (nature
des terrains impliquées, morphologie, structures).

1. Les mouvements lents et continus


Ces instabilités se font par des déformations progressives, elles ne
sont accompagnées ni de rupture, ni d’accélération brutale. Il s’agit
du déplacement par la gravité d’un versant instable à vitesse lente
(quelques millimètres à quelques mètres par an) et sur des
épaisseurs parfois importantes (dizaines de mètres). On distingue:

2. Les mouvements rapides et discontinus


Ils sont caractérisés par leur brutalité et peuvent être regroupés
en deux groupes selon le mode de déplacement des matériaux
mis en jeu : en masse ou remanié.
Les mouvements lents et continus

Ces instabilités se font par des déformations progressives,


elles ne sont accompagnées ni de rupture, ni d’accélération
brutale. Il s’agit du déplacement par la gravité d’un versant
instable à vitesse lente (quelques millimètres à quelques
mètres par an) et sur des épaisseurs parfois importantes
(dizaines de mètres).
Les mouvements lents et continus

a) Le fluage

C’est une déformation gravitaire lente et permanente sur de


longues durées, affectant les matériaux meubles et plastiques
sous l’effet d’une surcharge.

Ce phénomène se manifeste par


des déformations continues
sans rupture et/ou par un
mouvement discontinu avec
des amorces de glissement sur
une surface de discontinuité
néoformées.
Les mouvements lents et continus
b) Le tassement
Le tassement est la déformation verticale vers le bas sous l’effet
d’une surcharge appliquée ou d’une baisse du niveau des nappes
aquifères par surexploitation. Ils sont dangereux pour les
constructions qui s'affaissent ou basculent quand les tassements
sont inégaux.

Les tassements subis par le sol sous l'effet d'une contrainte sont dus
à 3 phénomènes:

- la compression des grains solides du sol;


- la compression de l'air et de l'eau contenus;
- l'évacuation de l'eau et de l'air contenus.
Tétouan
Tétouan
Les mouvements lents et continus
c) Le gonflement – retrait

Il est lié au changement d’humidité des sols très argileux qui sont
capables de fixer l'eau en période humide (gonflement), mais aussi
de la perdre par évaporation en se rétractant en cas de sécheresse;

Ce phénomène, accentué par la présence d'arbres à proximité, peut


provoquer des dégâts importants sur les constructions.

Plusieurs dizaines de milliers de constructions ont ainsi été


endommagées au cours de la sécheresse qui a affecté la France de
1989 à 1992.
Les mouvements lents et continus
d) La solifluxion
C’est un phénomène d’écoulement superficiel des sols qui provoque
un déplacement très lent de la pellicule superficielle (chargée en eau)
sur des pentes très faible.

Ils sont dus généralement à l’alternance gel/dégel, au passage


d’animaux et à l’action des arbres.

Lent fluage sur les pentes


Courbure de la base des arbres
Fauchage des couches rocheuses superficielles
Soil creep = solifluxion
Les mouvements lents et continus

e) Le Fauchage

C’est une évolution lente des têtes de couches qui s'incurvent peu à
peu sous l'effet de gravité.

Ce phénomène apparaît très fréquemment au voisinage de la


surface du versant lorsque les plans de stratification ou de
schistosité sont proches de la verticale. À ce stade, il s'agit d'un
mouvement de terrain par déformation progressive sans surface de
rupture.

Son évolution peut se poursuivre jusqu'au cisaillement de la partie


fauchée.
Les mouvements lents et continus
e) Le Fauchage
Les mouvements lents et continus
e) Le Fauchage

Fauchage affectant des phyllades du Dévonien inférieur (région de Bastogne).


Les mouvements lents et continus

f) Le diapirisme et l’exhaussement

Le diapirisme est la remontée progressive en surface de masses


évaporitiques profondes. Ce phénomène est induit par des effets
de poussée qui relèvent des contrastes de densité entre ces
terrains et leur couverture sédimentaire supérieure. Ces
dernières sont soumises en permanence à des basculements
aléatoires qui s'expriment selon les localités par des
exhaussement ou des affaissements. .
Les mouvements rapides et
discontinus

Ils sont caractérisés par leur brutalité et peuvent être regroupés en


deux groupes selon le mode de déplacement des matériaux mis en
jeu : en masse ou remanié.
Les mouvements rapides et discontinus

A) Les effondrements

Ce sont des déplacements


verticaux instantanés de la
surface du sol vers le bas
par rupture brutale de
cavités souterraines
préexistantes, naturelles
ou artificielles (mines ou
carrières), avec ouverture
d'excavations
grossièrement
cylindriques (fontis).
Les affaissements ou effondrements

Les cavités peuvent être:


- des vides naturels par dissolution de roches solubles,
calcaires, gypse... (Draguignan),

- des ouvrages souterrains exécutés sans précaution, des


carrières souterraines (calcaire, craie, mines de sel, de charbon...).
Les mouvements rapides et discontinus

b) Les écroulements ou chutes de blocs

Ils résultent de l'évolution mécanique de falaises ou d’escarpement


rocheux très fracturés ou altérés. Les éléments mis en jeu ont des
volumes variables, allant de la simple chute de pierres (< 0,1 m3), à
l'écroulement catastrophique (> 10 millions de m3) avec, dans ce
dernier cas, une extension importante des matériaux éboulés et
une vitesse de propagation supérieure à 100 km/h.
Les mouvements rapides et discontinus

Écroulements et
chutes de blocs
Les éboulements
Les éboulements
Les mouvements rapides et discontinus

c) Coulées de boues, de débris et laves torrentielles

Les terrains contenant des corps plastiques comme les argiles


gorgées d'eau seront instables sur des pentes même faibles (pente
de 1% suffit à une coulée de boue).

Les coulées de boues sont


constituées d'un fluide visqueux
fait d'un mélange d'eau et de
formations superficielles. La
vitesse dépend de la viscosité et
de la pente. Les coulées de boues
suivant le lit des torrents sont
appelées "laves torrentielles"
("lahar" pour les cendres
volcaniques).
Les mouvements rapides et discontinus
Coulées de boue

Les coulées de boue sont constituées d’un mélange de terrain meuble, de sol
et d’eau, qui se déplace vers l’aval sous forme de masse généralement peu
épaisse.

La teneur en eau des coulées de boue est supérieure à celle des glissements
de terrain. Moins compactes que les glissements, les coulées de boue se
déplacent plus rapidement vers l’aval et peuvent donc avoir des
conséquences dévastatrices subites.
Les mouvements rapides et discontinus

Coulées de boues,
Les mouvements rapides et discontinus

Coulée de boue
Coulée de débris
Les mouvements rapides et discontinus

Coulée de boue/Lahar

Les coulées de boues chargées par les cendres volcaniques


sont appelées "lahar« ou Lahars.
Les mouvements rapides et discontinus

Laves torrentielles

Les coulées de boues suivant le lit des torrents sont appelées


"laves torrentielles"

Mouvement de terrain à Brienz (BE) après les fortes précipitations d'août 2005.
© Forces aériennes suisses.
Les mouvements rapides et discontinus

Laves torrentielles

Fortes précipitations ou fonte de


neige sur terrains argileux

Densité importante transport de


gros blocs

Vitesse: jusqu’à 80 km/h


Les mouvements rapides et discontinus
d) Les glissements de terrain
sont des déplacements par gravité d’une masse rocheuse cohérente,
de volume et d’épaisseur variables, et qui se font sur une pente à
l’aide d’une surface de rupture identifiable. Leurs vitesses de
déplacement sont plus ou moins lentes de l’ordre de quelques mm à
quelques dm/an, et peuvent s'accélérer en phase paroxysmale jusqu'à
quelques mètres par jour.
Les mouvements rapides et discontinus

d) Les glissements de terrain


Causes des glissements de terrain

La stabilité des versants est déterminée par trois forces:

Gravité: force qui entraîne la matière vers le centre de la Terre; dépend de la


pente du terrain.
Force de frottement: force qui freine une couche de terrain meuble ou de roche
par frottement contre la couche sous-jacente.
Force de cohésion: force qui repose sur l’attraction des particules du sol entre
elles et de l’attraction entre ces particules et l’eau stockée dans le sol.
Tant que les forces de résistance (force de frottement et cohésion) sont plus
fortes que la force motrice (gravité), la stabilité du versant est garantie.

Si l’équilibre des forces change et la force motrice devient plus importante


que les forces de résistance, un glissement de terrain se déclenche et une
rupture se produit entre deux couches de roche ou de sol et une masse se
met à glisser plus ou moins rapidement vers l’aval.

Plus la gravité (pente) est forte et plus la force de frottement et la cohésion


sont faibles, plus le versant est instable.
Les mouvements rapides et discontinus

Certains glissements peuvent en effet mobiliser plusieurs dizaines


de millions de m3.

Par exemple les mouvements de versant de Randa (Suisse, 1991;


Noverraz et Bonnard, 1991) qui a mobilisé approximativement
30 millions de m3 sous la forme de deux glissements majeurs, ou
de Valpola (Italie, 1987, Azzoni et al., 1992 ) qui a été déclenché par
un épisode de pluie intense et dont les 40 millions de m3 de
matériel effondré ont provoqué le barrage de la rivière Adda.

Bloc rigide

μ(v,θ) Mg V
Les mouvements rapides et discontinus

Les glissements de terrain

Les surfaces de glissement sont planes ou courbes et se


développent au dépend des discontinuités préexistantes (joints de
stratification ou de schistosité) ou néoformées.

Discontinuité néoformée Discontinuité préexistante


(Plan de stratification)
Glissement de terrains

Glissement des calcaires jurassiques sur les marnes sous-jacentes (Chaînes subalpines).

Les terrains contenant des corps plastiques comme les argiles


gorgées d'eau seront instables sur des pentes même faibles
Caractérisation d’un glissement
Pour décrire et quantifier certains paramètres qui caractérisent le glissement.
On doit quantifier:

- la hauteur du glissement (de la loupe d’arrachement),


- la surface et le volume du glissement,
- la distance parcourue,
- l’épaisseur du dépôt gravitaire.
Les mouvements rapides et discontinus
d) Les glissements de terrain

Les glissements de terrain peuvent être simples ou multiples;


intéresser les couches superficielles ou profondes (plusieurs dizaines
de mètres)

L’eau joue un rôle primordial dans le déclenchement des glissements


de terrain, elle s'écoule dans le sol selon la ligne de grande pente et
ajoute son action à la gravité. La stabilité d'un sable sur un talus est
réduite de moitié, si le sable est traversé par un écoulement d'eau.

Simple
Successive
Multiple
Glissement de terrains

Perturbation de l’équilibre fragile


Effets des glissements de terrains

http://www.irma-grenoble.com/photos/expo_photos/merlas02.jpg

http://cgc.rncan.gc.ca
Effets des glissements de
terrains

Séisme du Salvador, 2001

Glissement de terrain à Santa Tecla


ayant entraîné la perte d’un quartier
(300 habitations ensevelies) dont
les constructions n’ont pas souffert
des oscillations.

Des centaines de constructions


voisines sans dommages ont du
être évacuées.
Effets des glissements de terrains
Les mouvements de terrains (résumé)
Les glissements de terrains

Classification

Elle est basée généralement sur les 3 points suivants :


1- Morphologie et géométrie
- surface de rupture et sa forme ;
- degrés de relation entre cette surface et le contexte
géologique
- degrés de remaniement de la masse glissée
- nature de terrains impliqués
- présence d'une niche d'arrachement.
2- La cinématique ou la dynamique
3- La combinaison des deux précédents critères
Les glissements de terrains (classification)
1) Morphologie et géométrie: Le glissement rotationnel

Le glissement par rotation possède une surface de glissement courbée qui


s’incline presque verticalement dans la niche d’arrachement. La surface de
glissement se forme souvent dans des matériaux meubles argileux ou
limoneux et le mécanisme du glissement ne provoque qu’un faible
remaniement interne du matériel glissé.
Des dépressions avec crevasses ouvertes et des fissures de traction sont
souvent visibles dans la moitié supérieure du glissement, alors que la masse
glissée tend à s’étaler et à se désagréger au front du glissement, où peuvent
se former des écoulements de boue (coulées de terre) en cas de saturation en
eau de la masse.
Glissements de terrains (classification)
1) Morphologie et géométrie: Les glissements translationnels

Les couches se mettent en mouvement sur une surface de glissement le long


d’une zone de constitution fragile. Cela peut être une couche fine peu résistante
dans le sous-sol profond, un substrat rocheux limoneux et incliné dans le sens
du glissement. De telles zones provoquent souvent des stagnations d’eau; elles
sont donc saturées en eau et peuvent servir de surface de glissement.

Les glissements par


translation s’étendent sur
des surfaces allant de
quelques m2 à plusieurs
km2. Ils sont fréquents sur
les Flyschs, les schistes
marneux calcaires ou les
schistes métamorphiques.
Dans ce type de
glissement, la masse se
déplace le long d'une
surface plane avec peu de
rotation.
Glissements de terrains
1) Morphologie et géométrie:
Glissements de terrains (classification)

1) Classification selon la profondeur de la surface de glissement

Les profondeurs des surfaces de glissement sont très variables et


se mesurent en m sous la surface du sol. Elles varient de quelques
mètres à plusieurs dizaines de mètres, voire la centaine de mètres
pour certains glissements de versant.

Profondeur de la surface
Glissement
de glissement
Superficiel 0-2m
Semi-profond 2 - 10 m
Profond 10 - 30 m
Très profond > 30 m
Glissements de terrains (classification)
2) Classification selon la dynamique

Glissement Vitesse de glissement


Substabilisé, très lent 0 – 2 cm/an
Peu actif, lent 2 – 10 cm/an
Actif (ou lent avec phases rapides) > 10 cm/an

Classification des glissements en fonction de la vitesse moyenne de


déplacement en cm/an à long terme (OFEV, 2009).
Glissements de terrains (classification)
2) Classification selon la dynamique

Classification de Varnes (1978) et Crozier (1986).

E.R : extrêmement rapide, T.R : très rapide, R : rapide, M. : modéré,


L : lent, T.L : très lent, E.L : extrêmement lent

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