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En mécanique, lorsque l'on veut étudier un système, on isole ses composants et on détermine
les forces qui s'exercent dessus. Dans le cas des contraintes, il s'agit d'efforts internes
s'exerçant entre les atomes de la matière. On effectue donc une opération de pensée dans
laquelle on scie l'objet selon un plan donné. On a donc deux objets sur lesquels il faut exercer
des forces et couples pour revenir à la situation avant coupure. Les efforts s'exercent sur les
sections — les parties sciées —, et sont évidemment symétriques, puisque ce sont les efforts
qu'exerce une demi-pièce sur l'autre (principe des actions réciproques).
Supposons un solide à l'équilibre se déformant sous l'effet de deux forces extérieures
opposées. Si l'on coupe le solide en deux et que l'on sépare les moitiés, alors chaque moitié
n'est soumise qu'à une seule force et donc n'est plus déformée mais mise en mouvement. Pour
que chaque moitié retrouve sa déformation, il faut exercer une pression sur chacune des faces
de la coupure.
Lorsqu'il y a des symétries évidentes à un problème, le choix de plans de coupe judicieux
permet de déterminer de manière simple le tenseur des contraintes. C'est ainsi que l'on peut
déterminer que dans le cas de la torsion d'un tube, on a un cisaillement pur.
On peut projeter le torseur des efforts intérieurs dans un repère orthonormé afin de déterminer
les différents effort:
Actions Sollicitations
mécaniques
Traction
N Effort normal
Compression
Ty
Effort tranchant Cisaillement
Tz
Moment de
Mt Torsion
torsion
Mfy Moment de
Flexion
flexion
Mfz
Définitions
1 Pa = 1 N / m²
1 MPa = 1 N / mm²
1 MPa = 10 bar
1
C'est le rapport d'une force à une surface et possède donc la dimension d'une pression,
exprimée en pascals ou pour les grandes valeurs en méga pascals (MPa).
Contrainte normale
Contrainte tangentielle =
Cisaillement
déplacement de matière
parallèlement à la section droite
Torsion
(pure)
Flexion
(pure)
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Comportement des matériaux- Essai de traction :
Essai de traction
Sur éprouvettes
Pour les matériaux qui se prêtent à
de traction
l'usinage
standard
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Objectifs et principes de l'essai
• Permet de déterminer la Résistance à la limite élastique et la
Résistance à la rupture des différends matériaux.
Objectifs
• Permet de définir les caractéristiques de résistance des
matériaux.
• Dispositif exerçant une force de traction (contrôlée) de part et
d'autre de l'éprouvette, dont la section (connue) permet de
déduire σ aux bords.
Principe :
• Les éprouvettes ont une forme cylindrique ou plane, avec des
extrémités évasées pour être accrochées à l'appareil de mesure.
• Possibilité de tenir compte de la réduisant du diamètre de
l'éprouvette sous l'effet de la contrainte
𝐹
𝜎=
𝑆
∆𝐿
𝜀=
𝐿0
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Analyse de l'essai de traction
Résistance à la rupture Rr
Résistance élastique
Re
Exemple Re =240
MPa
Acier
E24
Palier de plasticité
Domaine de déformation
élastique
Domaine de déformation
permanente
La loi de Hooke
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𝝈
𝒕𝒈𝜽 = =𝑬
𝜺
∆𝑳
𝜺=
𝑳𝟎
La loi s’écrit: 𝝈 = 𝑬𝜺
𝑁 ∆𝐿
=𝐸
𝑆 𝐿0
Avec :
σ Contrainte normale en MPa
E Module de Young en MPa
ε Allongement relatif sans unités
∆L Allongement en mm
L0 Longueur initiale
N Effort normal en N
S Aire de la section droite en mm2
Unités utilisées
Unités
Grandeur USI
conventionnelles
E Pa MPa, GPa
ε 1 %
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Contraction latérale – Coefficient de Poisson
Le coefficient de Poisson caractérise le rapport entre l’allongement relatif de la poutre 𝜀𝑙 et
la contraction latérale 𝜀𝑑 .
𝐝
Poutre avant déformation
𝟐
−𝑭⃗ A d0 B0
B 𝑭⃗
d
𝐝
𝟐 L0 L
𝜺 𝒅é𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒍𝒂𝒕é𝒓𝒂𝒍𝒆
= − 𝜺𝒅 = − 𝒅é𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒙𝒊𝒂𝒍𝒆
𝑳
Ordre de grandeur
Acier
205 GPa 500 MPa 2000 μm/m 0,3
courant
On notera que les limites élastiques dépendent fortement des éléments d'alliage présents ainsi
que de l'état physique de la matière (écrouissage notamment). En revanche, les modules
élastiques changent peu.
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réversibles : lorsque l'on cesse d'exercer des efforts sur la pièce, elle reprend sa forme
d'origine.
Certains matériaux, cependant, conservent cette réversibilité mais avec une dépendance non
linéaire entre déformations et contraintes.
Déformations irréversibles :
Comportements à la rupture en traction : (a) fragile, (b) ductile et (c) complètement ductile.
• fragile si la pièce rompt sans se déformer : le verre ou le graphite en sont des exemples ;
• ductile si la pièce se déforme avant de se rompre.
Dans la plupart des applications, on préfère qu'une pièce subisse une rupture ductile puisque
l'on dispose ainsi d'un « signal d'alarme » indiquant qu'elle va rompre.
Évolution temporelle :
On peut observer que la limite d'élasticité évolue avec le temps, ou au fur et à mesure des
essais. Lorsqu'un matériau subit des déformations plastiques (c'est-à-dire qu'il subit des
déformations au-delà de sa limite d'élasticité), cela peut modifier la valeur de la limite
d'élasticité : on parle d’écrouissage.
De plus, beaucoup de matériaux comprennent des défauts : impuretés, creux (porosité). Avec
le temps, ces défauts peuvent s'agrandir et modifier les propriétés en diminuant la rigidité. On
parle d’endommagement.
Pour observer le comportement dans le temps d'une pièce, on la soumet à des contraintes
cycliques. On observe alors :
• l'adaptation : les déformations se stabilisent et restent linéaires ;
• l'accommodation: les déformations suivent un cycle d'hystérésis ;
• le rochet : les déformations s'amplifient à chaque cycle ;
• la fatigue : après de très nombreux cycles, même faibles, le matériau se rompt.
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Ces comportements s'expliquent par la capacité des défauts à s'amplifier, à se regrouper ou au
contraire à se réduire au sein du matériau.
De cette loi deux aspects sont importants :
• La linéarité,
• L'élasticité.
Ces deux aspects ne sont pas identiques:
• la linéarité exprime que l'allongement est proportionnel à la force,
• l'élasticité exprime que cet effet est réversible et permet de revenir à l'état initial tel un
ressort soumis à de faible forces. L'élasticité a une limite, qui est indépendante de la
notion de linéarité, Hooke n'a considéré que la phase élastique et linéaire, donc
proportionnelle et réversible.
La linéarité provient du fait que l'on est en faible déformation, on peut donc faire
une approximation linéaire de la loi réelle (développement limité au premier ordre).
Dans le cas d'une pièce de forme complexe, la loi de déformation globale n'a aucune raison
d'être linéaire, mais par contre, chaque élément infinitésimal de matière se déforme lui de
manière linéaire.
Condition de résistance:
Répartition des contraintes dans la section (S)
M 𝝈𝑴⃗
−𝑵⃗
G x
z
𝑁
Pour des raisons de sécurité, la contrainte normale dans une section droite 𝜎 = doit rester
𝑆
inférieure à une valeur limite appelée « contrainte pratique à la traction » : pe.
pe est obtenue en divisant la « contrainte limite élastique Re » par un « coefficient de
sécurité s »:
𝑅𝑒
𝜎𝑝𝑒 =
𝑠
En construction mécanique s varie en général entre 2 et 5. la condition de résistance s’écrit :
pe
ou
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𝑁
≤ 𝜎𝑝𝑒
𝑆
Remarque : Pour la compression, la démarche est identique sauf que les efforts de cohésion et
la déformation sont négatifs.
Efforts intérieurs -Etude de cas simples
La terminologie employée suivant la grandeur étudiée dépend du point de vue par rapport à la
pièce étudiée :
Grandeur Point de vue extérieur Point de vue intérieur
Mécanique Efforts Contraintes
Géométrique Déplacements Déformations
Les efforts (ou chargement) regroupent les forces (en multiples du N) et les moments (en
multiples du Nm). Les déplacements sont l'ensemble des translations (en unités de longueur
compatibles avec celles utilisées pour les moments) et des rotations (en radians).
Traction / Compression
Ces deux sollicitations simples sont distinctes et un certain nombre de matériaux ont un
comportement différent en extension et en compression (par exemple le béton). Cependant
dans les deux cas nous arriverons aux mêmes relations de contraintes et de déformations.
Dans un grand nombre d'applications l’une de ces sollicitations sur une pièce entraîne l 'autre
sollicitation.
Définitions:
𝑨 𝑩
𝑨 𝑵
x
z
Une poutre est sollicitée en traction simple lorsqu’elle est soumise à deux forces directement
opposées, appliquées au centre de surface des sections extrêmes et qui tendent à l’allonger.
Une poutre "courte" est sollicitée à la compression simple lorsqu'elle est soumise à deux
forces directement opposées qui tendent à la raccourcir et appliquées au centre de la surface
des sections extrêmes.
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Contrainte:
Dans les deux sollicitations, extension et compression, elles s'expriment de la même façon :
( dans le cas d’une répartition uniforme des contraintes):
𝑁
𝜎=
𝑆
Extension : N>0, σ > 0
Compression : N<0, σ < 0
Le critère de résistance est rempli lorsque la contrainte maximale reste inférieure à la
contrainte limite. La première correspond à la contrainte calculée ci-dessus, éventuellement
multipliée par divers facteurs tels que :
• un facteur de concentration de contraintes Kt qui dépend de la géométrie de la poutre
(ex : pour une vis à filets triangulaires 𝐾𝑡 = 2,5) ;
• un facteur d'amplification dynamique ;
• divers autres facteurs de sécurité (sur les sollicitations).
La contrainte limite correspond généralement à la limite élastique , éventuellement divisée
par des facteurs de sécurité (sur la résistance) si .
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Exemple :
M
C
T
M FS a b M FS a b
C σC
AN e AN e
A f A f
T σT
FI FI
c d c d
Isolons une petite portion en flexion pure de la poutre montrée et exagérons la flexion pour
mieux illustrer les spécifications.
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Le rayon de
Pendant la flexion, les fibres supérieures
courbure R est
se compriment et les fibres inférieures se
très grand et
tendent, tandis que l’axe neutre ne change
l’angle qu’on
pas de longueur. La compression ou
mesure θ est
l’allongement des fibres est proportionnel
très petit à leur distance de l’axe neutre.
𝑂𝐴 𝐵𝐵" 𝑅 −𝑦 𝛿𝑥 −𝑦
= → = → =
𝐴𝐵 𝐵"𝐵′ ∆𝑥 𝛿𝑥 ∆𝑥 𝑅
𝛿𝑥 𝜎(𝑦) 𝜎(𝑦) −𝑦
= 𝜀(𝑦) = → =
∆𝑥 𝐸 𝐸 𝑅
−𝐸𝑦
→ 𝜎(𝑦) =
𝑅
M FS a b M FS a b
C σC
AN e AN e
A f A f
T σT
FI FI
c d c d
Si on veut maintenant calculer le moment interne total, il faut calculer le moment de chaque
élément pris séparément.
−𝐸𝑦 −𝐸 −𝐸
𝑀 = ∫𝑆 𝑦 𝑑𝐹 = ∫𝑆 𝑦 𝜎(𝑦) 𝑑𝑠 = ∫𝑆 𝑦 𝑅 𝑑𝑠 = 𝑅 ∫𝑆 𝑦 2 𝑑𝑠 = 𝑅 𝐼
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−1 𝑀 𝑀𝑦
avec 𝐼 = ∫𝑆 𝑦2 𝑑𝑠 → = → 𝜎(𝑦) = −
𝑅 𝐸𝐼 𝐼
𝑰 = ∫𝑺 𝒚𝟐 𝒅𝒔 est le moment quadratique de la section par rapport à l'axe Gz, qui est
habituellement noté 𝐼𝐺 et désigné par moment d'inertie de la section par rapport à l'axe du
moment de flexion (Gz) .
Calcul du moment d'inertie pour des cas simples:
• Section rectangulaire de base et de hauteur :
ℎ ℎ
2 2 2 𝑦3 2
𝐼 = ∫𝑆 𝑦 𝑑𝑠 = ∫ 𝑦 𝑏. 𝑑𝑦 = 𝑏 [ 3 ]
ℎ ℎ
− −
2 2
𝑏ℎ3
𝐼=
12
𝜋 𝜋
2
2 2 𝑠𝑖𝑛 2𝛼
𝐼 = 4𝑅 4 ∫ 𝑠𝑖𝑛𝛼 2 𝑐𝑜𝑠 2 𝛼 𝑑𝛼 = 4𝑅 4 ∫ 𝑑𝛼
0 0 4
𝜋 𝜋
2 1−𝑐𝑜𝑠4𝛼 𝑅4 2 𝑅4 𝜋 𝑅4
𝑠𝑖𝑛 2𝛼 = 2
;𝐼= ∫ (1
2 0
− 𝑐𝑜𝑠4𝛼) 𝑑𝛼 = 2 2
− 4
[𝑠𝑖𝑛4𝛼]02
𝜋𝑅4 𝜋𝐷4
𝐼= =
4 64
Théorème de Huygens
Le théorème de Huygens permet de calculer le moment quadratique d'une section coupée en
plusieurs morceaux. Pour chaque morceau, son moment par rapport à un axe arbitraire
dépend de son moment par rapport à l'axe de gravité parallèle à , à sa section et la
distance entre les axes et selon l'expression :
𝐼𝑥𝑥′ = ∫ (𝑦 2 + 2𝑦𝑑 + 𝑑 2 ) 𝑑𝑠
𝑆
= ∫ 𝑦 2 𝑑𝑠 + 2𝑑 ∫ 𝑦 𝑑𝑠 + 𝑑 2 ∫ 𝑑𝑠
𝑆 𝑆 𝑆
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𝐼𝑥𝑥′ = 𝐼𝐺 + 𝑆 𝑑2
Moment statique d'une section par rapport à un axe:
Soit la section S et l'axe xx'.
le moment statique de la section par rapport à l'axe xx' est défini par le terme
𝐻𝑥𝑥′ = ∫ 𝑌 𝑑𝑠
𝑆
Le moment statique d'une section est nul par rapport à un axe passant par son centre de
gravité.
Si y est l'ordonnée par rapport à un axe Gz parallèle à xx' on peut écrire:
𝑌 = 𝑦 + 𝑦𝐺
D'où : 𝐻𝑥𝑥′ = ∫𝑆 𝑌 𝑑𝑠 = ∫𝑆(𝑦 + 𝑦𝐺 ) 𝑑𝑠 = ∫𝑆 𝑦 𝑑𝑠 + 𝑦𝐺 𝑆
𝐻𝑥𝑥′ = 𝑦𝐺 𝑆
Cette relation est utilisée pour déterminer le centre de gravité d'une section. .
𝑏ℎ ℎ 2 𝑏ℎ3
Or 𝐼∆/𝑥𝑥′ = 𝐼𝐺∆ + 𝑆∆ × 𝑑 2 = 𝐼𝐺∆ + × (6) = 𝐼𝐺 + (Théorème d'Huygens)
2 72
15
𝑏ℎ3 𝑏ℎ3 𝑏ℎ3 𝑏ℎ3 𝑏ℎ3
D'où: 𝐼𝐺∆ + = → 𝐼𝐺∆ = − =
72 24 24 72 36
𝑏ℎ3
𝐼𝐺∆ =
36
• Cas d'un triangle quelconque: en le subdivisant en 2 triangles rectangles on aboutit au
même résultat.
Exemple 1:
Calculer les contraintes dans une poutre rectangulaire ayant une base de 2 cm et une
hauteur de 4 cm et étant soumise à un moment de flexion positif de 2 KNm.
Solution :
𝑏ℎ3 0,02 × 0,043
𝐼= = = 1,066 10−7 𝑚4
12 12
Et compte tenu de la symétrie de la section on a:
𝑀𝑉 2×0,02
𝜎𝑠 = − =− = −375000 𝐾𝑃𝑎 = −375 𝑀𝑃𝑎 (compression)
𝐼 1,066 10−7
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Exemple 2:
Soit la poutre AC représentée ci-après avec sa section droite :
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