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Résistance Des Matériaux

(RDM)

ESITH Casablanca
Cycle ING Tronc Commun
COURS

A. AKEF
CHAPITRE I
LES SOLLICITATIONS
DANS LA MATIERE
1. Qu’est ce que la résistance des matériaux
2. Équations d’équilibre d’un solide
3. Méthode de résolution
1 - Qu’est ce que la résistance des matériaux ?

Dans vos futurs carrières d’ingénieurs, vous serez appelé à concevoir des
pièces ou structures qui devront supporter et transmettre des charges.

Vous devrez vous assurer que la pièce est assez

• Résistante
• Rigide
• Endurante
Etc.
En tant qu’ingénieurs, vous avez donc besoin de savoir comment
une structure se comporte lorsqu’elle est soumise à un chargement.

• Quelle est la déformation? Est elle acceptable?


• Quelle est la charge maximale?

Pour répondre à ces questions :

• Utiliser les principes de la résistance des matériaux

Résistance des matériaux appelée aussi mécanique des


corps déformables.
La RDM permet d’obtenir des relations entre les charges appliquées et les
charges internes, à savoir les déformations et les contraintes qui se
développent dans un solide

Actions ou
charges Propriétés des
• Effort normal matériaux
appliquées • Effort tranchant
• Moment de flexion
• Moment de torsion

Système Forces internes Contraintes et


mécanique ou sollicitations déformations

Déplacement Résistance
et rigidité
2 - Équations d’équilibre d’un solide
2.1 Charges appliquées

• Charges et moments qui s’exercent sur le système


• Classifiées en deux catégories

Forces de surface Forces de volume

(F/L3)

Forces concentrées Forces réparties

(F ou F.L) (F/L ou F/L2)


Forces concentrées Forces réparties

Chargement hydrostatique
F P

Réservoir sous pression


Chargement
aérodynamique

P(x)
Forces de volume

• Réparties en tout point du volume du corps


g rg (N/m3)
• Exemples - gravité
- effets centrifuges
- champs électromagnétiques
G

Forces centrifuge

dF = dM r w2
W = ρgV = Mg
2.2 Réactions aux appuis

Les efforts externes qui agissent sur un corps sont en général transmis
à un autre corps en contact avec le premier ou à des supports.
Les forces qui se développent aux supports ou aux points de contact
sont appelés réactions.

Exemples:
Appui mobile ou liaison simple Différents types de supports

Type de liaison Réaction

Symbole

Câble Une inconnue F

Roulement Une inconnue F


Force normale à
la surface

Support lisse Une inconnue F


Différents types de supports

Type de liaison Réaction

Appui fixe ou liaison


double
Liaison externe Deux inconnues Fx, Fy
Symbole

Liaison interne Deux inconnues Fx, Fy

Encastrement
Encastrement Trois inconnues Fx, Fy, M
Établir le type de réactions agissant sur un corps est une étape essentielle
dans l’analyse d’un problème.
A quel endroit le corps est en contact avec son environnement
extérieur ?

A chaque contact, de quelle façon le corps est retenu ?


3 – Méthode de résolution

Pour calculer les réactions aux appuis (forces et moments extérieures) ou


les sollicitations (forces et moments intérieures), on utilise le principe
fondamentale de la statique (PFS). Le PFS, est appliquée à tout le corps
ou à une partie du corps étudié supposé à l’équilibre.

3. 1 Equations d’équilibre

Pour qu’un corps soit en équilibre, il faut que les forces et les moments
satisfassent :

F = 0 et Mo = 0 O est un point quelconque.


En 3D, dans un système de coordonnées x, y, z

y
∑Fx = 0 ∑Fy = 0 ∑Fz = 0
x
∑Mx = 0 ∑My = 0 ∑Mz = 0 z

En 2D, dans un système de coordonnées x, y

∑Fx = 0 ∑Fy = 0 ∑Mz = 0 y

x
3. 2 Diagramme du corps libre

Pour obtenir les équations d’équilibre, une étape essentielle est de


dessiner un diagramme du corps libre ou DCL.

Procédure :

1) Isoler le corps de son environnement


2) Identifier les sollicitations externes (forces et moments)
3) Dessiner les sollicitations externes
4) Identifier les réactions aux appuis
5) Dessiner les réactions aux appuis
3. 3 Efforts internes ou sollicitations

Charges • Effort normal


appliquées • Effort tranchant
• Moment de flexion
• Moment de torsion

Système Forces internes Contraintes et


mécanique ou sollicitations déformations

N
M V

1.0 Intro

à la résistance des matériaux 18


Définitions

Effort normal :

Moment de flexion :

M M
Effort tranchant :

V V

Moment de torsion :

T
T
3. 4 Calculs des sollicitations

Les sollicitations dans la section fictive passant par O sont N (effort normal),
V (effort tangentiel ou de cisaillement), M0 (moment de flexion) et T0 (moment
de torsion)
y

x
z

T0 Torsion
Moment

Elément étudié Partie gauche

Remarque : par convention, au début d’un problème où les sollicitations


sont inconnues, les vecteurs N, V, M0 et T0 seront orientés dans le sens
positif qui est le sens trigonométrique.
Le calcul des sollicitations se fait en appliquant le principe fondamental de
la statique au tronçon de gauche isolé :

N + la somme algébrique des forces à gauche, perpendiculaire à la section coupée = 0.


V + la somme algébrique des forces à gauche, tangente à la section coupée = 0.
M0 + la somme algébrique des moments de flexion à gauche de la section = 0.
T0 + la somme algébrique des moments de torsion à gauche de la section. = 0.

Si on appliquant le principe fondamental de la statique au tronçon de droite


isolé, le calcul des sollicitations se fait de la façon suivante :

N - la somme algébrique des forces à droite, perpendiculaire à la section coupée = 0.


V - la somme algébrique des forces à droite, tangente à la section coupée = 0.
M - la somme algébrique des moments de flexion à droite de la section = 0.
T0 - la somme algébrique des moments de torsion à droite de la section = 0.
CHAPITRE II
LES CONTRAINTES ET LES
DEFORMATIONS
1. Introduction
2. Contrainte normale
3. Déformation normale
4. Contrainte de cisaillement
5. Déformation de cisaillement
1 - Introduction
Actions ou
charges Propriétés des
•Effort normal matériaux
appliquées •Effort tranchant
•Moment de flexion
•Moment de torsion

Système Forces internes Contraintes et


mécanique ou sollicitations déformations

Contrainte : intensité des forces internes. C’est la force par unité


de surface qui agit à l’intérieur d’ un corps.
Déformation : c’est la mesure du changement de forme du corps.

Contraintes Déformations
2 – Contrainte normale
2.1 Définition
Tangente
La contrainte normale σ est générée
par l’effort interne qui agit dans la
direction normale à la surface
Normale considérée.
F Soit une force interne qui agit dans la
direction x. La contrainte normale au
point I dans la direction x.

y ∆A ΔF
σ est définie par : σ = ΔAlim
→ 0 ΔA
x
z
∆F
∆F I Unité SI : N/m2 ou Pa « Pascals »
Unité US : lb/in2 ou Psi
Unités SI pour les contraintes :

Pa (Pascals) : 1 Pa = 1 N/m2 c'est l'unité "officielle"

Cependant l'unité la plus pratique et la plus couramment utilisée :


MPa (Méga pascal) : 1 MPa = 106 Pa = 1 N/mm2
Ce qui permet de travailler toutes les dimensions en mm. On
utilisera aussi le GPa = 1 kN/mm2 = 1000 MPa

Dans le système américain :

psi = 1 livre/pouce2 ou lb/in2 unité officielle


ksi = 1000 psi

Conversion : 1 MPa = 145 psi


2. 2 Contrainte normale moyenne dans une barre

Soit une barre soumise à une force axiale P.

Hypothèses :

1) Barre prismatique
2) Barre homogène

Déformation uniforme

Contrainte uniforme
Abaques de Contrainte dans la barre

7
Calcul de la contrainte normale moyenne dans la barre

La contrainte normale
en un point est :

ΔF
σ = ΔAlim
→ 0 ΔA

La contrainte normale moyenne est : σ moy =


P
A
2. 3 Conventions de signe

P >0 P <0

σ = P σ = AP
A

s >0 s <0

Tension ou traction Compression


3 – Déformation normale

Déformation normale = Changement de Longueur


Longueur initiale

Remarque : la déformation normale n’a pas d’unité. Elle s’exprime en %.


4 – Contrainte de cisaillement

4.1 Définition
La contrainte de cisaillement est générée
par la force qui agit parallèlement à la
surface interne considérée (tangente).

La contrainte de cisaillement au point I est définie par :

 = lim
ΔV
ΔA → 0 ΔA
4.2 Cisaillement moyen
La contrainte de cisaillement
moyenne est définie par :

 moy =
V
A

Unité SI : N/m2 ou Pa « Pascals »

τmoy Unité US : lb/in2 ou Psi


4.3 Cisaillement simple et double

w 1 plan de cisaillement

w 2 plans de cisaillement

L
4. 4 Conditions d’équilibre

∆z
∆y
z

Fy = 0 ; Fz = 0 ; M x = 0
4. 5 Notations

La contrainte de cisaillement est identifiée à l’aide de deux indices. Le premier


indice indique la direction de la normale à la surface sur laquelle la contrainte
agit. Le second indice indique la direction de la force interne.

τ yx
y
τ ,
xy τ xy
x
τ ,
yx

Tronçon en équilibre : τxy = τyx = τ’xy = τ’yx


5 – Déformation de cisaillement
Soit un cube soumis à une contrainte de cisaillement. Sous l’action de τ,
l’angle originellement droit du cube change pour un angle θ.

y y
Y

Π
x x
2
La déformation de cisaillement γ est définie comme étant le changement
d’angle d’un angle initialement droit.

γ =
π -θ θ =
π - γ Les angles sont
xy et xy
en radians (rd).
2 2
CHAPITRE III
LES PROPRIETES
MECANIQUES DES
MATERIAUX
1. Essai de traction et compression
2. Courbe contrainte-déformation
3. Comportement mécanique des matériaux
4. Caractéristiques mécaniques
5. Loi de Hooke
6. Coefficient de Poisson
7. Cisaillement
8. Remarque
1 – Essai de traction et compression

Actions ou
charges Propriétés des
• Effort normal matériaux
appliquées • Effort tranchant
• Moment de flexion
• Moment de torsion

Système Forces internes Contraintes et


mécanique ou sollicitations déformations

Les contraintes et les déformations générés dans le matériau sont liés par des
relations. Ces relations dépendent du matériau. On les obtient à l’aide d’essais
mécanique. Le plus répandu est l’essai de traction et compression.
On cherche à mesurer les déformations induites par l’application d’une
contrainte sur l’éprouvette.

Contrainte Machine de traction

Déformation Extensomètre ou jauge

Propriétés du matériau
Il existe plusieurs modèles
de machine de traction…

…et diverses formes


d’éprouvettes.
Il existe aussi différentes techniques
pour mesurer les changements de
dimension des éprouvettes.

Jauge de déformation Extensomètre

ε = ∆L ∆L
L0
A0
P P

L0
∆L

L
σ =
Charge axiale
=
P ε =
Changement de longueur
=
Aire de la section initiale A0 Longueur initiale L0

Contrainte nominale Déformation nominale

Cependant les contraintes réelles et les déformations réelles s’obtiennent en


considérant l’aire et la longueur instantanées.

L
σ =
P ε =
L
A
2 – Courbe contrainte-déformation

Plusieurs phases :
Contrainte réelle
• Domaine élastique
Contrainte
nominale • Palier d’écoulement
• Durcissement
• Striction

• Rupture

Comportement Comportement N. B. : très peu de différence


élastique plastique entre la contrainte nominale
et la contrainte réelle dans le
Diagramme contrainte-déformation domaine élastique.
conventionnel et vraie d’un matériau
ductile.
3 – Comportement mécanique des matériaux

Allures des courbes de traction pour certains matériaux :

σ σ σ striction

plastique
plastique

linéaire
linéaire
linéaire
ε ε ε

Matériau fragile Matériau semi-ductile Matériau ductile


4 – Caractéristiques mécaniques

Module d’élasticité E contrainte


ou module de Young ultime

Δσ
E =
Δε
limite d’élasticité
E
Thomas Young : 1810

Limite d’élasticité sy : contrainte au-delà de laquelle il y a déformation plastique.

Contrainte ultime su : valeur maximale de la contrainte nominale.


σ σpl σy
5 – Loi de Hooke

Dans le domaine élastique linéaire


(s < spl), la contrainte et la
E
déformation sont proportionnelles.
Linéaire ε
Robert Hooke : 1648 Domaine élastique

Loi de Hooke : σ = E ε
L
σ σ ε =
L

La loi de Hooke est valide en traction et compression uniaxiale dans le


domaine élastique linéaire.
6 – Coefficient de Poisson (Simon Poisson :1825)

Effet Poisson : Une barre en traction s’allonge dans la direction de la


charge et se contracte dans les directions transversales.

Forme
Le coefficient de Poisson noté n,
est donné par :
initiale
Forme
finale
P
 y 
n = - lat
 log
= -
x
= - z
x
P z
y
x
0 n  0,5

N. B. : Pour beaucoup de métaux n ≈ 0,3


7 – Cisaillement
7. 1 Essai de cisaillement

Schéma de principe

τ =
T
=
T
S1 S2
T

γ
La déformation de cisaillement est est la
déformation de cisaillement. C’est un
changement d’angle.
-T
7. 2 Exemples
Poutre appuyée sur une console
7. 3 Diagramme de cisaillement
La diagramme de cisaillement standard est représenté sur la figure ci-dessous.
Dans le domaine élastique ( < pl), la relation entre la contrainte de
cisaillement  et la déformation de cisaillement g est linéaire.
Le coefficient de proportionnalité est noté G.
7. 4 Loi de Coulomb

Dans le domaine élastique linéaire (<pl), la contrainte et la déformation sont


proportionnelles.

Loi de Coulomb : τ = G γ
G module d’élasticité en cisaillement ou module de rigidité transversale
ou module de Coulomb

Pour un matériau homogène, les constantes E, n et G sont reliées par la


relation :

E
G =
2 (1 + n )
8 – Remarques

Pour un matériau donné, les essais de traction, compression et cisaillement


permettent de déterminer les constantes caractéristiques ( E, G, n, sy ,su, pl
et u nécessaires lors des calculs en RDM.

Il existe d’autres types d’essai mécanique tels que :

• Essai de rupture sous impact (essai Charpy)


• Essai de fatigue (avec chargement cyclique)
• Essai de fluage à haute température
CHAPITRE IV
CHARGEMENT AXIALE
1. Introduction
2. Barre avec déformation axiale non uniforme
3. Barre avec déformation axiale uniforme
4. Système isostatique et système hyperstatique
5. Contraintes thermiques
1 – Introduction

Le chargement uniaxiale est un chargement simple qui


se retrouve dans beaucoup d’applications.
2 – Barre avec déformation axiale non uniforme

2.1 Position du problème

Une barre qui a:


1) Une section A (x) ou un chargement axiale variable
2) Un module élastique E constant

La contrainte et la déformation varient de façon continue le long de la barre.

d
2.2 Calcul de l’élongation

La contrainte s (x) varie en fonction de x. σ (x) =


P (x)
A (x)

La déformation  (x) varie en fonction de x.


σ(x) dd
ε(x) = =
P (x)
=
E E A (x) dx

P (x) dx
dd est la variation de dx : dd =
E A (x)

L
P (x) dx
d =
0
E A (x)

d est l’élongation de la barre.


3 – Barre avec déformation axiale uniforme
3.1 Position du problème

Une barre qui a:


1) Une section A constante
2) Un module élastique E constant
3) Des forces constantes axiales P appliquées à ses extrémités.

La contrainte et la déformation varient de façon continue le long de la barre.


3.2 Calcul de l’élongation

La contrainte s (x) est uniforme le long de la barre.


σ (x) = P
A
La déformation  (x) est uniforme le long de la barre.

σ(x) dd
ε(x) = =
P
=
E EA dx

P dx
dd est la variation de dx : dd =
EA

L
P (x) dx PL
d = et d =
0
E A (x) EA

d est l’élongation de la barre.


3. 3 Remarque

Pour les cas où la barre est composée de segments faits de matériaux ou de


sections différentes ou qu’elle est soumises à plusieurs forces axiales, les
déformations seront uniformes dans chaque segment ou P, A et E sont
constants.

PL
d =  EA

Exemples
P P P P

P P 2P
3. 4 Convention de signe

Convention de signe positif pour P et d.

Traction : P > 0 et d > 0.

Compression : P < 0 et d < 0.


4 – Système isostatique et système hyperstatique

4. 1 Définitions

Un système isostatique est un système pour lequel, les équations de


l’équilibre suffisent à calculer les réactions inconnues.

Un système hyperstatique est un système pour lequel, les équations de


l’équilibre ne suffisent pas à calculer les réactions inconnues.
4. 2 Exemple de système isostatique

y
Rx P2
x P1

Nous avons Fx = 0 Rx = P2 – P1
et Mz = 0

1 équation et 1 inconnue. Rx,


qui peut-être calculée à partir Ceci est un système isostatique.
des équations de l’équilibre.
4. 3 Exemple de système hyperstatique

y P
RAx RBx
x
A B

Nous avons Fx = 0 RAx + RBx = P


et Mz = 0

1 équation et 2 inconnues.
RAx et RBx, qui ne peuvent Ceci est un système hyperstatique.
pas être calculées à partir
des équations de l’équilibre.

Par conséquent, il nous faut plus d’informations pour calculer les réactions.
4. 4 Autres exemples

MAz MA

HA HA
Isostatique VA VB
VA hyperstatique

HA

10 kN
VA VB
Isostatique
MA MB
hyperstatique
HA HB

VA VB

Isostatique
HA

VA VB
4. 5 Démarches pour résoudre les hyperstatiques

Pour résoudre un système hyperstatique, il faut utiliser des équations


supplémentaires provenant des :

► Conditions de compatibilité des déformations


► Relations forces - déplacements

Remarque

Il existe d’autres méthodes pour déterminer les réactions dans un


système hyperstatique :

● La méthode de force
● La méthode de déplacement

On ne verra pas ces méthodes dans le cade de ce cours.


5 – Contraintes thermiques
5. 1 Calcul de l’allongement relatif

On obtient la déformation due à


la dilatation thermique à l’aide
ε T = α ΔT
de l’équation :

a est le coefficient de dilatation thermique (°C-1).


T est la variation de température imposée.
Une variation de température entraine un allongement ou un raccourcissement
du matériau.
Pour une barre de longueur initiale L, l’allongement correspondant est donné par :

δ T
= ε L T = α L ΔT
5. 2 Remarques

Si une barre de longueur initiale L, est aussi soumise à une force P, l’allongement
causé par le changement de température et la force P se calcule comme suit :

PL
d = + a L T
EA

Il n’ya pas de contrainte dans une barre qui peut se déformer librement sous l’effet
d’un changement de température uniforme.
Par contre si la barre est retenue, le changement de température induira une
contrainte.
PL
d = + a L T
EA

∆T

libre
d = d  = a L T

P=0

PL
∆T d =  = + a L T = 0
EA

P
restreint s = = - a E T
A
P ≠0
CHAPITRE V
TORSION
1. Introduction
2. Conventions et diagramme T(x)
3. Poutre à section circulaire
4. Calcul de l’angle de torsion f (x)
5. Comparaison : torsion – chargement uniaxiale
6. Arbre de transmission de puissance
7. Système hyperstatique
1 – Introduction

La torsion est un mode de


chargement qui se retrouve
dans beaucoup d’éléments de
structures et de machines.

Essieu Arbre AB
Arbre de transmission
Exemple de ce qu’il peut arriver quand la rigidité en torsion est trop basse…

Le pont Tacoma était reconnu pour osciller verticalement même lors de très
faible vent. Le 7 novembre 1940, il s’est effondré lorsque que les
mouvements verticaux se sont transformés en mouvements de torsion.
2 – Conventions et diagramme de T(x)

Un moment de torsion est souvent représenté par une flèche. Si la flèche est
dirigée dans la direction positive de l’axe, le moment est positif. Si la flèche est
dirigée dans la direction négative de l’axe, le moment est négatif.
Les moments de torsion externes peuvent-être des moments concentrés ou
des moments répartis le long de l’axe de la poutre.

Moments Moments
concentrés répartis

Dans les deux cas, les moments de torsion appliqués sur la poutre vont
générer un moment de torsion T(x).

On peut représenter T(x), sous forme d’un diagramme.


3 – Poutre à section circulaire
3.1 Etude du mode de déformation
● La longueur ne change pas
● Le diamètre ne change pas
● Les sections restent planes

● Les lignes longitudinales forment des hélices Changement d’angle

5.0 Torsion

Avant Après
déformation déformation
3.2 Angle de torsion f (x)

f (x) est la rotation en


radians de la section
située à la position x.

f (x) augmente avec x.


Déformation d’un élément
rectangulaire dans une barre
en caoutchouc soumise à la
torsion .
3. 3 Effet de f (x) sur les déformations
 induit dans l’élément une déformation de cisaillement g.

x g (r, x) est l'angle de glissement.


Mt
x
O r
r r (x)
(L)
x Bg D
r O

(x) A

(x)

x B
g
D
r
L DB r 
(x) A g = lim = lim
x → 0 AB x → 0 x

x  d
= r lim = r
x → 0 x dx

DB = r ( +  ) - r 
f (x)
Pour un matériau homogène :
f (x)+  f

ΔΦ dΦ Φ(L)
= =
Δx dx L O


θ =
dx
γ max dΦ
= R
dx
q, angle de torsion
(rotation) par unité de
longueur (rad/m).
R
5.0 Torsion 10
g varie linéairement avec le rayon r. f (x)

f (x)+  f
d d
g = r g max =R
dx dx

D’où :

r γ max = R

g = g max dx
R
R
5.0 Torsion 10
3. 4 Calcul de la contrainte de cisaillement induite

Nous avons vu que pour les petites déformations, il existe une relation
linéaire entre la contrainte de cisaillement et la déformation de cisaillement:.

Loi de Coulomb : τ = G γ

d d
D’où : τ = G r G et sont des constantes.
dx dx

La contrainte varie linéairement avec la position radiale ρ.


df df
τ = G r et τ max = G R
dx dx

donnent

r
τ = τ max
R

R
df
τ max = G R
dx
3. 5 Moment de torsion T

Un élément de surface dA située à une distance ρ


de l’axe du cylindre est soumis à une force dF :

dF = τ dA
dF
Cette force produit un moment de torsion interne dT :

dT = ρ dF = ρ τ dA R

D’où :

T = A ρ dF = A ρ τ dA
R
3. 6 Relation entre le cisaillement t et le moment de torsion T
On sait que :

d
T = A ρ τ dA et τ = G r
dx

D’où:

d
T = A ρ τ dA = A ρ (G ρ dx ) dA
d
d d T = G J
= G A ρ
2
dA = G J dx
dx dx

J est le moment d’inertie polaire : J =


A
2
ρ dA
dΦ T et
dΦ τ
G = G =
dx J dx ρ

donnent :

dΦ τ T τ T
G = = et =
dx ρ J ρ J
R
Formules de la torsion

τ T
Remarque : =
max

R J
3. 7 Calcul de J pour les arbres circulaires solides

π 4 π
Arbre à section pleine : J = R = D4 R : rayon. D : diamètre
2 32

Arbre à section creuse ou tubulaire :

R1 : rayon interne.
π π
J = (R 42 - R14 ) = (D 42 - D14 ) D1 : diamètre interne.
2 32 R2 : rayon externe.
D2: diamètre externe.

Tube mince : ( e : épaisseur constante ; Rm : rayon moyen)

J=2 e Rm 3

e : épaisseur constante.
R 3m Rm : rayon moyen.
Tube mince : J = 2 e R 3m = e D1: diamètre interne.
4 D2: diamètre externe.
3. 8 Distribution de la contrainte
τ T
=
ρ J

La contrainte , varie linéairement le


long du rayon de la section de l’arbre.

Considérons un élément de matériau


provenant de la section. Pour assurer
l’équilibre des contraintes de
cisaillement égales doivent agir sur
les quatre faces adjacentes de
l’élément.

Ainsi, le moment de torsion interne induit des contraintes de cisaillement dans


la section et dans les plans perpendiculaires à la section.
Mise en évidence

Une poutre en bois soumise à un moment de torsion tend à se fendiller sur


la longueur car la résistance en cisaillement le long des fibres de bois est
moins grande que dans le plan perpendiculaire aux fibres (plan de la section
transversale).
4 – Calcul de l’angle de torsion f (x)
4. 1 Cas général
La barre a un moment d’inertie polaire J variable (section non constante), ou
G (module de coulomb), variable ou T (moment de torsion interne), variable
le long de la longueur L.

dΦ T(x)
On sait que : =
dx G(x) J(x)

T(x)
dΦ = dx
D’où : G(x) J(x)

L
T(x)
et Φ=  dx
0
G(x) J(x)
4. 2 Cas particulier

Barre avec J constant (section uniforme), ou G (module de coulomb), constant


ou T (moment de torsion interne), uniforme le long de la longueur L.

L
Nous avons : T(x)
Φ=  dx
0
G(x) J(x)

TL
Donc : Φ=
GJ
4. 3 Arbre à plusieurs segments

Pour les cas où l’arbre est composé de segments faits de matériaux ou de


sections différentes ou qu’il est soumis à plusieurs moments de torsion, on
peut utiliser :

TL
 = sur chaque segment ou ces valeurs seront constantes.
GJ

Pour trouver l’angle de torsion d’un bout à l’autre de l’arbre, on additionne


l’angle de torsion de chaque segment.

TL
 = 
GJ
5 – Comparaison : torsion - chargement uniaxiale

Torsion Chargement
axiale
df d
Déformation g =r =
dx L

T P
Contrainte  = r s =
J A
Relation
Contrainte  = Gg s = E
déformation
Relation TL PL
chargement  = d =
déplacement GJ EA
6 – Arbre de transmission de puissance
● Les arbres de section circulaire sont
couramment utilisés pour la transmission
de puissance mécanique.
● La puissance transmise est fonction du
moment de torsion et la vitesse de
rotation de l’arbre.
● En régime permanent, le moment de
torsion T et la vitesse angulaire w
(rad/s) ou la fréquence f ( Hz) ou le
nombre tours par minute N (tr/mn), sont
constants.
N
w = 2 f w=
30
● La puissance transmise P(w) est donnée par :

P = Tw P = 2 f T
7 – Système hyperstatique

Le système est hyperstatique, si l’équation d’équilibre des moments de


torsion ne permet pas de déterminer les moments de torsion réactifs
qui s’exercent sur l’arbre.

Il faut utiliser des équations supplémentaires provenant des :

► Conditions de compatibilité
► Relations angles – moments de torsion
Exemple

Equation d’équilibre des moments

ΣTx = 0 ; T - TA - TB = 0

Conditions de compatibilité
Φ A/B = Φ A/C + Φ C/B = 0

Relations angles – moments de torsion

Φ A/C =
TA L AC
; Φ B/C =
TB L BC
JG JG
CHAPITRE VI
FLEXION
1. Introduction
2. Diagrammes de V(x) et M(x)
3. Déformations et contraintes en flexion
1 – Introduction

● Nous avons étudié le comportement des


membrures soumises à un chargement
uniaxiale et un moment de torsion.
● Dans beaucoup d’applications, elles sont
soumises à des charges transversales
induisant de la flexion . C’est le cas des
poutres.

Exemple: poutres utilisées en construction.


2 – Diagrammes de V(x) et M(x)
2. 1 Définitions et position du problème
Une poutre est un élément de construction dont la portée est supérieure ou
égale à trois fois la plus grande dimension de sa section.

Une poutre est une grosse pièce de charpente horizontale en bois, en béton ou
en métal soumise à des charges perpendiculaire à son axe longitudinal.
La charge peut être répartie (w(x)) ou concentrée (P).
La poutre repose sur des appuis : appui simple mobile (rouleau), ou appui
simple fixe (pivot), ou encastrement

Charges réparties
Charge concentrée

Pivot Rouleau Encastrement


En réaction à la charge appliquée, des forces et des moments internes se
développent.

On appelle effort tranchant (V) la force interne transversale développée


et le moment fléchissant (M) le moment interne généré.

En général, V et M varient le long de la poutre.

Pour dimensionner une poutre, il est impératif de savoir où se trouvent les


zones les plus sollicitées.

D’où :

Diagrammes de V(x) et M(x)


2. 2 Conventions de signes

La convention de signe utilisée est la convention cartésienne.


y

x
z
Partie gauche de T0
l’élément étudié
Torsion
Moment

● Le chargement agit dans la direction y.


● Une face est positive lorsque sa normale externe pointe dans le sens positif
d’un axe.
● Un effort tranchant positif agit dans la direction + y.
● Un moment fléchissant est positif lorsqu’il induit une rotation dans le sens
trigonométrique ou lorsque la surface supérieure de la poutre est comprimée.
2. 3 Calcul de V(x) et M(x)
En général, l’effort tranchant et le moment fléchissant ne sont pas constants
mais varient en fonction de x. Il est donc nécessaire de déterminer les
valeurs de V et M en tout point de la poutre.
On utilisera les équations de l’équilibre :

F = 0 et Mo = 0 O est un point quelconque.

En 3D, dans un système de coordonnées x, y, z


y
∑Fx = 0 ∑Fy = 0 ∑Fz = 0
x
∑Mx = 0 ∑My = 0 ∑Mz = 0 z

En 2D, dans un système de coordonnées x, y

∑Fx = 0 ∑Fy = 0 ∑Mz = 0 y

x
Rappel :

Le calcul des sollicitations se fait en appliquant le principe fondamental de


la statique au tronçon de gauche isolé :

N + la somme algébrique des forces à gauche, perpendiculaire à la section coupée = 0.


V + la somme algébrique des forces à gauche, tangente à la section coupée = 0.
M0 + la somme algébrique des moments de flexion à gauche de la section = 0.
T0 + la somme algébrique des moments de torsion à gauche de la section. = 0.

Si on appliquant le principe fondamental de la statique au tronçon de droite


isolé, le calcul des sollicitations se de la façon suivante :

N - la somme algébrique des forces à droite, perpendiculaire à la section coupée = 0.


V - la somme algébrique des forces à droite, tangente à la section coupée = 0.
M - la somme algébrique des moments de flexion à droite de la section = 0.
T0 - la somme algébrique des moments de torsion à droite de la section = 0.
2. 4 Relations entre w(x), V(x) et M(x)
y
Région avec une force répartie
x
z
+↑ ∑Fy = 0 ; (V + ∆V) – w(x) ∆x – V = 0

∆V = w(x) ∆x

V dV dV
lim = = w(x) = w(x)
Δx → 0 x dx
dx

+ ∑MO = 0 ; (M + ∆M) + w(x) ∆x [k ∆x ] + V ∆x – M = 0

∆M = - V ∆x - kw(x) (∆x)2

M dM dM
lim = = - V(x) = - V(x)
Δx → 0 x dx dx
dV y
= w(x)  V =  w(x) dx
dx x
z

dM
= - V(x)  M =  - V(x) dx
dx

Aucun chargement : w(x) = 0

dV
= 0  V(x) = V0 = cte
dx

dM
= - V  M = - V x + Cte
0
dx
Région avec une force concentrée

+↑ ∑Fy = 0 ; (V + ∆V) – F – V = 0

V = F

Région avec un moment concentré

+ ∑Mo = 0 ; (M + ∆M) - Mo - V ∆x - M= 0
∆M = Mo + V ∆x

Lorsque ∆x → 0 ; ∆M = Mo
2. 5 Conclusions

Représenter l’effort tranchant V(x) et le moment fléchissant M(x), permet de


déterminer Vmax et Mmax ainsi que l’endroit où ils se produisent.

Il existe deux méthodes pou le faire :

Méthode analytique
1) Calculer V(x) et M(x) en utilisant les équations d’équilibre
2) Tracer V(x) et M(x)

Méthode graphique
1) Tracer V(x) à partir du chargement
2) Tracer M(x) à partir de V(x)
3 – Déformations et contraintes en flexion

3. 1 Hypothèses de la flexion

● Le matériau est homogène et élastique le


long de la poutre.
● L’axe longitudinal de la poutre est l’axe des x.
● La section de la poutre est symétrique par
rapport à l’axe des y.
● Les charges sont appliquées dans le plan xy.
● La flexion se produit dans le plan xy appelé
plan de flexion.
● Le plan neutre est un plan longitudinal
horizontal dans lequel les fibres ne changent
pas de longueur.
● L’axe z est appelé axe neutre.
● L’axe longitudinal ne change pas de longueur.
● Les sections restent planes et perpendiculaires à l’axe longitudinal.
(Hypothèse fondamentale de Bernoulli-Euler)
● La poutre a un rayon de courbure constant.

Avant déformation Après déformation


3. 2 Les deux sortes de flexion
F
a P P a
Flexion pure x
B
A
Une poutre est en flexion pure C D
quand le moment interne de flexion P P
est constant. Dans ce cas, l’effort
tranchant est nul (car dM/dx= - V). V

P x
V=0
A
a L-a
-P
Flexion simple

Une poutre est en flexion ordinaire M


quand le moment interne de
Pa
flexion n’est pas constant. Dans ce
cas, l’effort tranchant est non nul. x
A
a L-a
3. 3 Calcul des déformations longitudinales

7
Elément non déformé Elément déformé
'
s - s  s = x = ρ  θ et  s ' = (ρ - y)  θ
 = lim Avec
Δs → 0 s
Déformation longitudinale

(ρ - y)  θ - ρ  θ y
 = lim  = -
ρθ ρ
Δθ → 0

c
On pose  =
max
ρ

  y/ρ 
Donc = -  
 c/ρ
max

 y Distribution de 
 = -    max
c
On constate que :

♦ x varie linéairement en fonction de y.


♦ Pour M positif, les fibres supérieures (y > 0), se rétrécissent et les fibres
inférieures (y < 0), s’allongent.
♦ Le long de l’axe neutre, la déformation x est nulle.

Les déformations transversales


sont données par :

εz
εy

● y = - n x.
● z = - n x.
εx
M>0
3. 4 Calcul des contraintes

Par application de la loi de Hooke :

E
s =E = - y
ρ
 y
σ = -   σ max
E c
s =E = c
max max
ρ

On remarque que :

♦ sx varie linéairement en fonction de y.


♦ Pour M > 0, les fibres supérieures (y >
0), sont en compression et les fibres
inférieures (y < 0), sont en traction.
♦ Le long de l’axe neutre, la contrainte
sx est nulle.
3. 5 Calcul de F, M et r

F : résultante des forces agissant sur la section.


M : moment interne de flexion dans le section.

r : rayon de courbure de la poutre.

F =  F =  dF =  σdA
x
A A

 y
=  -   σ dA
A
 c  max

σ max
=-  y dA
c A
 y dA Moment statique de la section A par rapport l’axe z
A

D’après le théorème du centre de gravité :

 y dA = y G A
A

yG, coordonnée en y du centroîde

L’axe neutre z, passe par le centroîde, donc yG = 0.

D’où :  y dA = 0 et F = 0
A
M =  M =  y dF =  y (σ dA )
z
A A

y 
=  y σ  dA
A
 c max 

σ max
=  y 2
dA
c A

2
 y dA Moment quadratique de la section A par rapport l’axe z
A

Mc σ I
On pose : I =  y dA2
Alors : σ = et M= max

A
max I c
 y My
On sait que : σ = -   σ max Donc : σ=-
c I

Ensuite

E My
s= - y et σ=-
I
ρ

donnent :

1 M d2 y M
= ou =
ρ d x2 EI
EI
3. 6 Equations de la flexion

My 1 M d2 y M
My σ=- = =
ε=- ρ
EI I EI d x2 EI

Mc
σ =
max I

c = y max
Pr. A. AKEF

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