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I. DIVERSITÉ DE LA MESURE.
A. TYPES DE MESURES.
B. DOMAINES D'APPLICATION.
C. GRANDEURS À MESURER.
La liste est très longue ! Mais, toutefois, beaucoup de ces mesures présentent
des points communs :
d'une part, l'élément servant à mesurer les grandeurs désirées (capteur, palpeur,
sonde...) délivre très souvent (de plus en plus) un signal électrique qu'il faudra
récupérer, amplifier et adapter sans déformation (ou alors avec une
déformation maîtrisée : linéarisation par exemple). On se ramène donc
quasiment tout le temps à des mesures de tension.
d'autre part, il faudra transmettre ce signal à un dispositif de mesure électrique
ou à une centrale d'acquisition. C'est une des raison pour laquelle on utilise de
plus en plus des capteurs délivrant des signaux électriques : il est facile ensuite
de stocker les signaux, de les traiter et de les restituer à l'aide d'un ordinateur.
Nous allons maintenant donner une autre classification des mesures, qui va
nous permettre de distinguer deux méthodologies de travail différentes :
les mesures faites au coup par coup, avec du matériel piloté manuellement.
En fait, nous allons voir que ces deux catégories ont une bonne partie de leur
mode opératoire en commun, et que la mise au point d'un banc de mesure
automatique passe par un déverminage en mode manuel.
La chaîne de mesure est l'ensemble des éléments nécessaires pour connaître la valeur
ou l'évolution de paramètres d'un système physique.
En pratique, et dans le cas des capteurs délivrant un signal électrique, une chaîne de
mesure sera constituée des éléments suivants :
le capteur.
un câble de liaison.
un étage amplificateur (faible bruit) destiné à amplifier les signaux généralement très
faibles issus du capteur. Cet étage amplificateur aura aussi une fonction de conversion
de mode (mode différentiel à mode commun) dans le cas d'une mesure en mode
différentiel.
ensuite, on trouve quelquefois des filtres destinés à supprimer les signaux parasites
issus du couple capteur/câble.
dans certaines chaînes, une interface réalise l'isolation galvanique entre le capteur et
l'élément de mesure.
dans tous la plupart des cas, on mesure une tension : on trouve donc un voltmètre
derrière l'amplificateur ou les conditionneurs.
Il va de soi que tous ces éléments troubleront le moins possible la mesure : ils devront
être précis, fidèles, le plus linéaire possible (faible distorsion), ne pas apporter de
signal parasite (faible bruit), et avoir une dérive minimum en température, en
hygrométrie...
Il existe tous les degrés de modularité entre l'instrument monobloc (toute la chaîne y
compris le capteur) et le système complètement éclaté.
Par exemple, le système d'affichage ne sera peut-être pas inclus : on aura juste une
sortie en tension haut niveau (quelques volts ou centaines de mV) qu'il faudra
brancher sur un voltmètre ou bien un oscilloscope.
Pour une même mesure, on va trouver sur le marché divers appareils qui seront soit
monoblocs, soit modulaires : il faudra choisir celui qui convient le mieux, et le critère
principal ne sera pas forcément la qualité de mesure, mais aussi la modularité,
l'ouverture (veut-on accéder à des paramètres intermédiaires, sous quelle forme...), la
compacité, le coût...
La modularité peut être un avantage si la chaîne n'est pas utilisée en permanence par
une expérimentation particulière : on peut alors réutiliser des éléments pour plusieurs
types de mesures.
Bien choisir un appareil de mesure n'est pas une tâche aisée, et nécessite une bonne
réflexion préliminaire !
III. MESURES MANUELLES.
Ce cas est relativement répandu, et ce qui va être dit ci-après est facilement
transposable aux autres cas de figure.
Tous ces éléments (y compris les câbles, souvent négligés !) devront être choisis avec
soin pour répondre convenablement au besoin : gamme de mesure, précision,
rapidité...
Par exemple, si on propose de mesurer la température ambiante dans une pièce avec
un thermocouple de type K ayant une plage de mesure de -270 à 1250°C et une
précision de ±3°C, on va faire beaucoup rire, surtout si on donne toutes ces
indications.
Dans tous les choix de matériel et toutes les mesures, une règle d'or s'impose : ne pas
se laisser impressionner par une débauche de matériel. Il faut toujours être critique, et
bien vérifier que toute la chaîne de mesure est homogène.
Il est tout à fait possible, avec de l'expérience, des idées et le sens du travail bien fait,
de faire des mesures de bien meilleure qualité et pour beaucoup moins cher que si on
se laisse happer par les sirènes du matériel "hi-tech".
A. CHOIX DU MATÉRIEL
Bien souvent, en mesure, on fait ce qu'on peut, et non toujours ce qu'on veut !
Ceci pour une excellente raison : le matériel de mesure coûte cher, très cher...
1. Choix du capteur.
plage d'utilisation
2. Choix de l'instrument.
3. Choix du câble.
Le câble est un maillon de la chaîne qui est souvent négligé, à tort, car
un câble mal adapté peut apporter beaucoup de perturbations dans les
mesures, les principales étant :
4. Attention au vocabulaire...
5. Attention au matériel...
Ce matériel sensible est donc très fragile. Et en général, il est aussi très
cher... Il faut donc se poser toutes les bonnes questions avant de
brancher !
B. MODE OPÉRATOIRE.
On pourrait se demander quelle est l'utilité d'un tel paragraphe : pour mesurer
un paramètre d'un système donné, il suffit de mettre le capteur en place, de le
relier à l'instrument de mesure, on branche le tout, on relève la valeur, et c'est
fini...
soit on "connaît" le résultat qu'on doit obtenir, et alors, il sera aisé d'éliminer
les configurations donnant des résultats fantaisistes. Ce cas se présente en
général quand on a déjà fait des mesures similaires. Sinon, il ne faudra pas
hésiter à aller consulter un collègue ayant de l'expérience dans le domaine
considéré. La confrontation des idées et des résultats peut ainsi être bénéfique à
tout le monde.
le deuxième cas est beaucoup plus critique : on ne sait pas du tout où on va. Le
mode opératoire indiqué ci-après est alors très fortement conseillé !
Si tous les résultats convergent, c'est très bien : on retiendra les outils
qu'on maîtrise le mieux, ou bien les moins chers...
Si les résultats sont différents, il faudra étudier tous les cas un par un,
essayer d'expliquer les résultats obtenus, et détecter les sources
d'erreurs.
Cette phase d'analyse ne représente que trois lignes dans ce cours ; mais
il ne faut pas se leurrer : sur une "manip" un peu pointue, cela peut
prendre des semaines...
Il ne faudra bien entendu pas oublier de faire des test dans des
conditions climatiques différentes : par exemple, mesurer précisément
des résistances ayant un coefficient de température important nécessite
des précautions. Le labo peut être froid le matin, mais bien ensoleillé
l'après midi. Quelques degrés d'écart peuvent rendre caduques bien des
digits d'afficheur...
3. En conclusion
J'en voit qui sourient... La fusion froide, ça vous dit quelque chose ?
BANCS DE MESURE.
Lorsqu'on doit faire toute une série de mesures sur un échantillon de grande taille, il
est nécessaire de passer au banc automatique pour plusieurs raisons :
gain de temps.
une fois que le banc est au point, l'automatisation garantit une bonne répétabilité dans
les mesures, et évite les erreurs de manipulation.
Par contre, la mise au point de ce banc devra être faite avec le plus grand soin, et on
fera en parallèle avec le banc des mesures manuelles dans diverses conditions pour
vérifier la fiabilité des résultats obtenus.
A. MATÉRIEL NÉCESSAIRE
Le matériel de base sera le même que pour les mesures manuelles, auquel on
va rajouter :
B. MISE EN GARDE !
De plus en plus, on trouve dans les labos des bancs de mesures avec un
ordinateur de pilotage. C'est très pratique, mais il faut faire très attention :
Le problème de ces bancs, c'est que rien n'est accessible simplement ; s'ils ont
été mis au point par une tierce personne, la documentation est généralement
déficiente (quand elle existe), et en particulier, on ne connaît pas trop les
limites de validité des mesures.
Là encore, il ne faut surtout pas se laisser impressionner par une machine haut
de gamme fournissant à la vitesse de l'éclair des résultats avec 18 décimales et
des courbes en 3D et en couleur !
Mettre au point soi-même un banc de mesure est par contre quelque chose de
passionnant. Il faudra s'armer de patience et de ténacité, mais le résultat en
vaut la chandelle.
1. Choix du matériel.
Pour toute la partie instrumentation, revoir ci-dessus. La seule
différence proviendra de l'aptitude des instruments à être pilotés par
ordinateur.
2. Méthodologie.
Cartes d'acquisition.
Mesures chaud/froid.
Répétabilité du banc.
B. EN PRATIQUE...
Toute cette énumération protocolaire et toutes ces mises en garde vont peut-
être paraître superflues, voire rebutantes.
Il est clair qu'il s'agit là d'un exposé un peu académique, et que dans la
pratique, on n'aura peut-être pas le temps ni les moyens de le mettre en œuvre.
On ne le répétera jamais assez : dans tous les cas, on aura intérêt à aller
consulter les personnes ayant une expérience dans le domaine qu'on va aborder
!
Note :Technique qui consiste à faire une matrice d'essais spécifique permettant de voir
toutes les influences possibles (y compris les interactions entre les différents
constituants de la chaîne) avec un nombre réduit d'essai
PARTIE 2 : Perturbations dans les mesures : les couplages et leurs
effets, étude de cas concrets, remèdes
I. INTRODUCTION.
Les plus gros soucis que devra affronter le spécialiste en mesures lors de la mise au
point de manips ou de bancs de mesures viendront des nombreuses perturbations
extérieures qui affecteront le résultat.
Il ne faudra bien entendu pas se borner à cet exemple, et garder à l'esprit qu'il est
seulement représentatif d'une famille de perturbations.
Ce cours est très simplifié. En effet, on rentre dans le domaine plutôt complexe de la
Compatibilité ÉlectroMagnétique (CEM) des équipements électriques. Ce domaine est
assez mal maîtrisé, car jusqu'à présent, il est resté confiné dans des domaines pointus
(spatial, militaire, radiodiffusion...).
Il n'est pas question dans ce cours de rentrer dans le détail des notions complexes de ce
domaine ; le but est juste de sensibiliser de futurs spécialistes en mesure aux plus gros
problèmes qu'ils devront affronter, et leur permettre :
de " flairer " les pièges plus subtils ; il feront alors appel à un spécialiste de la CEM
qui les aidera à mettre le montage de mesure au point. Quelquefois, des conseils
simples suffiront.
Pour qu'il y ait couplage, il faut au moins deux équipements en présence : un qui va
générer des signaux parasites (le coupable ), et un autre qui va subir la perturbation (la
victime ).
Dans notre cas, le coupable pourra être quelconque (alimentation, ventilateur,
ordinateur, câble véhiculant des forts courants pulsés...), et la victime sera l'ensemble
composé du système à mesurer, de l'équipement de mesure, et bien sûr, encore et
toujours des câbles.
A noter que dans le cas d'un banc de mesure complexe, certaines parties de ce banc
peuvent devenir des coupables pour d'autres parties qui en seront victimes...
Le couplage est la liaison physique (au sens de phénomène physique) qui va permettre
au coupable de polluer la victime.
Les quatre premiers sont des couplages par conduction (à travers une résistance, une
inductance, une mutuelle inductance, un condensateur, ces éléments étant parasites), et
les deux derniers, des couplages par rayonnement de champs électromagnétique.
Nous allons voir ces six couplages en détail et étudier des exemples concrets pour
chacun d'eux.
Très souvent, nous sommes seulement ( ! ) victimes de couplage par impédance
commune.
A. DÉFINITION.
B. EXEMPLES.
Les cas les plus critiques seront toujours les mesures de signaux de faible
niveau : le niveau relatif des perturbations devient alors gênant pour qu'on
puisse garantir la précision. Nous allons donc insister sur ces cas.
1. Cas d'école.
Application numérique.
Cause fondamentale.
Description du montage.
Discussion.
Par contre, il est plus fréquent qu'on ait à mesurer une faible
tension par rapport à la masse sur une carte électronique où
circulent des forts courants. Les perturbations seront strictement
les mêmes : les forts courants auront souvent (au moins) deux
chemins possibles pour retourner au pôle - de l'alimentation, et
un de ces chemins est en général le fil de masse du câble de
mesure.
Description du montage.
d'un oscilloscope.
Schéma équivalent
Dans les multimètre à bon marché, il n'y a que deux bornes de sortie
permettant de faire cette mesure : les cordons de mesure vont donc
servir à véhiculer le courant et recueillir la tension.
Or, ces câbles, ainsi que leur contact avec le composant à mesurer sont
résistifs. Le courant de mesure va donc provoquer des chutes de tension
parasites dans ces résistances, et au lieu de mesurer Rtest, on va mesurer
Rtest + Rcord1 + Rcord2 :
5. Conclusions.
Ces petits exemples de tous les jours ont permis de mettre en évidence
les mécanismes de couplage par impédance commune. Les éléments
essentiels à retenir sont :
C. REMÈDES.
Il n'y a pas de remède miracle universel et possédant toutes les qualités. Très
souvent, un simple toilettage du montage suffira (câblage rationnel des
appareils, pas de câbles superflus, câbles courts...).
Pour éviter ces problèmes à peu de frais, on peut être tentés de couper
ces liaisons avec la terre.
Il faudra que toutes les liaisons entre appareils restent en place (et
notamment les masses).
Cette méthode peut être efficace dans les exemples de mesure sur shunt
ou avec la sonde de courant cités plus haut. A proscrire si les tensions
mises en jeu sont élevées !
Il est très déconseillé de flotter des oscilloscopes : certains sont alors
dangereux. De plus, les potentiels atteints par le châssis peuvent
l'endommager.
2. Mesure en différentiel.
Elle n'est pas utilisée systématiquement, car elle est plus complexe à
mettre en œuvre et plus chère qu'une mesure simple par rapport à la
masse.
Cette méthode peut être très bon marché et efficace. Elle évite une
mesure en différentiel, plus lourde à mettre en œuvre et plus chère.
A. DÉFINITION.
B. REMÈDES.
on évitera de faire circuler dans un câble en nappe des signaux logiques (fort
dI/dt) et des signaux analogiques bas niveau.
afin de réduire la boucle formée par les conducteurs aller et retour d'un signal
bas niveau, on rapprochera ces deux fils au maximum.
A. DÉFINITION.
Le couplage par diaphonie capacitive est créé par variation de tension entre
deux conducteurs en regard. La capacité parasite formée par les deux
conducteurs va présenter une impédance faible en HF à cette variation de ddp
et permettre le passage d'un courant parasite.
Remarque : la différence essentielle qu'il y a avec la diaphonie inductive est
que la diaphonie capacitive est provoquée par une variation de tension
(champ électrique), alors que la diaphonie inductive est provoquée par une
variation de courant (champ magnétique).
B. EXEMPLES.
1. Isolation galvanique.
Aujourd'hui, les choses ont changé : les fréquences de travail sont très
élevées, on a de plus en plus de signaux logiques très rapides (on
dépasse le GHz pour les processeurs), et la commutation est entrée en
force dans l'électronique de puissance.
Il faut noter que les capacités parasites Cp1 et Cp2 n'existent pas
physiquement telles quelles : la capacité parasite est en fait répartie
uniformément sur tout le bobinage. Les deux capacités discrètes
indiquées sur le schéma sont des capacités équivalentes permettant de
raisonner et de faire des calculs simples.
Il ne faudra jamais perdre de vue que si deux de ces pistes sur un tel
circuit imprimé sont routées parallèlement et à faible distance l'une de
l'autre, elles vont être reliées par une capacité parasite non négligeable.
Le signal analogique pourra alors être pollué par les variations rapides
de potentiel inhérentes aux signaux logiques.
3. Câble en nappe.
C. CONCLUSION.
A. DÉFINITION.
Il est nécessaire ici de parler de ce mode de couplage, car, comme il a été dit
précédemment, on peut être tentés de " flotter " certains équipements pour
couper des chemins conducteurs parasites et éviter ainsi les couplages par
impédance commune.
Il faut savoir que quand on fait cela, on s'expose à un autre couplage parasite
qui est le couplage carte à châssis.
Sur des équipements uniquement BF, on pourra flotter des cartes électroniques
sans problèmes.
A. DÉFINITION.
B. EXEMPLES.
L'exemple le plus simple, bien que n'ayant rien à voir avec la mesure, est celui
de l'antenne de voiture pour autoradio. Cette antenne n'est qu'un vulgaire bout
de ferraille qui va collecter les champs électriques HF émis par les stations de
radiodiffusion, et transformer ces champs en courant conduit qui va être
acheminé vers l'entrée de l'autoradio pour y être traité.
Il ne faut pas oublier non plus les montages électroniques générant des
composantes HF rayonnées : ordinateurs, variateurs à triacs, alimentations à
découpage...
C. REMÈDES
Sur une manip, on enlèvera tous les cordons non branchés aux deux
extrémités. Un cordon qui pend, connecté à une de ses extrémités à un
montage de mesure se comporte de la même manière qu'une antenne
d'autoradio, et va capter tous les champs parasites qui traînent, les
transformer en courant et les injecter par conduction dans le montage.
Dès qu'on a des signaux bruités lors d'une mesure, la première chose à
faire avant d'investiguer plus loin est de rationaliser le câblage, mettre
les câbles les plus courts possibles, et éviter les fils inutiles qui traînent.
Exemples :
C'est pour cette raison que les câbles de liaison des appareils de mesure
sont blindés : le fil " chaud " est gainé par une tresse de cuivre qui
l'enveloppe complètement. Cette tresse est reliée à la masse des
appareils, et donc, est (presque !) une équipotentielle. Cette tresse reliée
à un potentiel fixe sert ainsi d'écran électrostatique vis à vis du fil
" chaud ", et empêche les champs électriques rayonnés de l'atteindre.
COUPLAGE CHAMP À BOUCLE.
A. DÉFINITION.
Tout champ magnétique variable créé une ddp induite dans une boucle
conductrice. Il en résulte un courant parasite circulant dans cette boucle.
Les boucles sont nombreuses dans les circuits électroniques. On appelle boucle
de masse toute boucle conductrice formée par les conducteurs aller et retour
d'un signal, à savoir le fil " chaud " et le fil de masse. La figure 12 représente
par exemple un capteur relié à une carte amplificatrice.
B. REMÈDES.
réduire le plus possible la surface de ces boucles en faisant en sorte que les fils
aller et retour d'une boucle soient câblés au plus près l'un de l'autre.
Nous allons terminer ce chapitre sur les perturbations par un phénomène fréquemment
rencontré et dénommé familièrement " ronflette " par les professionnels.
Il est en fait issu des couplages précédemment cités. Mais, nous avons vu que ces
couplages étaient surtout gênants avec des perturbations HF. Hors, le secteur est à très
basse fréquence, et il est hors de question de penser une seconde qu'il puisse traverser
de façon significative les quelques picofarads d'un isolement galvanique par exemple.
En réalité, les champs électromagnétiques créés par le secteur modulent les champs
HF issus de diverses sources.
Ces champs HF polluent facilement le montage à mesurer (même basse fréquence) par
tous les modes de couplage vus précédemment.
Ils vont alors toujours trouver un démodulateur parasite complaisant : il suffit d'une
diode (ou la jonction d'un transistor) et d'un condensateur pour démoduler les signaux
HF et en retirer la composante BF (le secteur) qui les modulait.
Un exemple bien connu est le cas des amplificateurs Hifi qui captent la radio sans
tuner ! C'est économique, mais gênant quand ces signaux se superposent à un signal
musical différent.
Ce dernier exemple montre que même avec des montages " normalement " BF, on
peut avoir des problèmes secondaires induits par des composantes HF !
Même pour ces montages, on prendra donc des précautions pour limiter l'influence des
courants et tension HF, et restreindre au maximum tous les modes de couplage.
A. DÉFINITIONS
On appellera mesure simple une mesure de tension entre deux points dont l'un
est la masse du montage de mesure.
Une mesure de tension simple est donc en réalité une mesure différentielle
dont un des points est la masse. Seul nous intéresse le potentiel de l'autre point,
que l'on nomme couramment " point chaud ".
1. Définitions.
Au final, on retrouve :
Amplificateur parfait.
Si on pose :
on obtient :
AVd = 1000
e1 - e2 = 2 mV
E = 10V
résistances R1 à R4 à 1%
Amplificateur réel.
Discussion
2. Impédance d'entrée.
3. Ajustage du gain.
Ce montage possède un troisième inconvénient : même si on réussit à
apparier convenablement les résistances pour obtenir un bon TRMC, si
on veut modifier le gain de l'ampli, tout est à refaire : il faut changer
deux résistances à la fois et les apparier... Il serait plus commode de
n'avoir qu'un composant à changer.
4. Conclusion.
5. Le montage à éviter...
Pour les forts gains, le plus gros problème qu'on va rencontrer sur un
montage différentiel simple est la faiblesse des impédances d'entrée.
Il ne faut toutefois pas jeter ce schéma aux orties : pour des applications
ne nécessitant pas trop de précision, il peut donner une réponse simple,
efficace et à faible coût.
A. DÉFINITION.
très grande précision, due notamment à un ajustage par laser des résistances sur
la puce. Ce procédé va permettre d'apparier les composants de bien meilleure
façon qu'avec des composants discrets, et autorisera des TRMC beaucoup plus
élevés.
1. Impédance d'entrée.
On a :
4. Conclusion.
1. Premier étage
Fig. 10. 1er étage différentiel à deux amplis.
La mise en équation est très simple ; on va encore utiliser le fait que les
entrées v+ et v- des amplis sont égales, et que les impédances d'entrées
sont infinies.
Il faut noter ici que si les amplis sont alimentés symétriquement par
rapport à la masse, rien n'empêche Vs2 d'être négatif, et ceci sans que le
raisonnement ne change.
2. Montage complet
Fig. 12. Montage différentiel à trois amplis.
3. Impédance d'entrée.
Le deuxième est attaqué par les sorties des amplis du premier étage, qui
sont très faibles (<1 ) : même si les impédances des deux entrées sont
faibles et de valeurs différentes, cela n'aura pas d'incidence sur le
résultat.
on trouve :
Nous avons dit que le gain AVd2 du deuxième étage était en général égal
à 1. Compte tenu de l'équation [54], on aura un TRMC total de :
Ce résultat est à rapprocher de celui de l'équation [36]. La valeur est la
même pour les deux montages dans le cas où le gain différentiel total
est égal à 1, et on tendra vers un TRMC total égal au double (+6dB) de
celui de l'ampli différentiel simple pour les fortes valeurs de gain.
7. Conclusion.
On note qu'on gagne tout de même 6dB pour les forts gains (erreur
divisée par 2), et surtout, on a des impédances d'entrée élevées,
indépendantes du gain, et ce gain est réglable par une seule résistance.
Si un gain faible est requis, il est probable que le signal utile ne sera pas
petit devant la tension de mode commun, ce qui rend moins gênante la
" faiblesse " du TRMC.
C'est surtout vrai pour les amplis d'instrumentation dont les entrées sont des
entrées d' amplis opérationnels, avec toutes les restrictions que cela impose.
Par exemple, il sera hors de question de faire rentrer un signal ayant une
tension de mode commun de 20V sur un ampli d'instrumentation alimenté en
±15V.
Pour ces montages, on fera aussi attention aux limites imposées par les
tensions de sorties maxi des amplis. Si on reprend l'échelle des potentiels de la
figure 11, il faudra veiller à ce que les tensions S1 et S2 restent dans des
limites acceptables pour l'ampli : cela implique que la somme des tensions de
mode commun et du signal amplifié soit inférieure à la limite de saturation des
amplis.
Aucun des montages cités dans ce chapitre n'est mieux ni moins bien qu'un autre. Ils
représentent tous des compromis, et certains seront meilleurs sur un paramètre et
moins bon sur un autre...
La solution idéale n'existe donc pas ! Il faudra jauger au cas par cas et utiliser le
montage le mieux adapté.
Nous allons faire ici le tour de groupes d'applications et donner des indications
entraînant le choix le plus judicieux. Tous les cas cités ci-dessous concernent
uniquement la mesure différentielle.
Dans ce cas, la tension de mode commun est relativement faible. Par contre,
les fréquences mises en jeu peuvent être élevées, autant pour le signal utile que
pour le signal de mode commun.
Il faudra plutôt utiliser un montage différentiel simple bâti autour d'un ampli-
opérationnel rapide, ayant une bande passante étendue et une réjection de
mode commun élevée en fréquence (un LM118 suffira pour des applications
ordinaires et on se tournera vers un OPA627/637 par exemple pour des
applications exigeantes : l'OPA637 a un TRMC supérieur à 100dB à 100kHz,
un produit gain bande passante supérieur à 45MHz, ceci avec une tension
d'offset de l'ordre de 100 V !)
D. Faible signal rapide avec forte tension de mode commun à composantes haute fréquence.
Il ne faudra surtout pas oublier les capacités parasites (voir chapitre précédent)
qui vont diminuer la réjection de mode commun en haute fréquence. Le circuit
devra être câblé de façon symétrique pour que les capacités parasites soient
égales, et il faudra peut-être rajouter des capacités de compensation... La
mesure devient ici de l'art !
I. INTRODUCTION.
Le traitement des données par programmation introduit aussi une souplesse dans la
conception de produits à base d'électronique : un même circuit électronique à base de
P pourra traiter des signaux différents ; seul le programme va changer. Cela permet de
réduire les coûts par standardisation, la même carte étant utilisée pour plusieurs
fonctions différentes. L'électronique analogique nécessitait au mieux un changement
des composants, au pire, la conception d'une nouvelle carte.
Mais, à la base, les signaux ont toujours une nature analogique ! Il faut donc les
amplifier et éventuellement les extraire de signaux parasites (tension de mode
commun par exemple). Le domaine analogique va donc toujours exister au moins en
amont de toute chaîne de traitement. Parfois, on a aussi besoin d'un signal analogique
en sortie de cette chaîne de traitement : il faudra alors reconvertir les données
numériques en signal analogique.
Le passage d'un type de donnée à l'autre se fera par des convertisseurs, composants
" mixtes " qui vont manipuler des tensions analogiques en entrée et des signaux
logiques en sortie ou vice versa.
Il n'y a pas " le " convertisseur à tout faire qui soit bon partout : on devra faire un
choix en fonction de ses besoins.
Le son est capté par des micros, dont la très faible tension de sortie est
amplifiée. Le signal peut être numérisé directement à ce niveau, et sera alors
traité de façon entièrement numérique (mixage...). Il peut aussi être stocké de
façon analogique sur bande magnétique, mixé, et ensuite numérisé. L'avantage
du traitement numérique réside dans le fait que les données sont inaltérables,
contrairement aux données analogiques stockées sur bande magnétique : celle-
ci se dégrade lors des passages répétés sur les têtes de lecture.
o CONVERSION ANALOGIQUE/NUMÉRIQUE.
1. Principe de fonctionnement.
2. Définitions.
Résolution.
Dynamique.
Mise en relation.
L'erreur obtenue devient celle de la figure 6 : elle est symétrique par
rapport à 0 et égale à ±1/2 LSB.
Fig. 6. Erreur de quantification symétrique
o CONVERSION NUMÉRIQUE/ANALOGIQUE.
1. Principe de fonctionnement.
2. Définitions.
Résolution.
Plage de conversion.
Dynamique.
Mise en relation.
o ERREURS DE CONVERSION.
Les erreurs décrites dans les paragraphes 1 à 3 sont valables pour les CAN
comme pour les CNA. Les illustrations sont faites pour ces derniers, mais sont
facilement transposables.
1. Erreur de gain.
2. Erreur d'offset.
3. Erreurs de linéarité.
On sera donc vigilant quand on fera des mesures comparatives dans ces
zones là.
4. Monotonicité (CNA).
8. Précision du convertisseur.
Nous n'exposerons pas ici les convertisseurs / , qui traitent non plus le code binaire
absolu, mais la différence avec l'échantillon précédent. Ces convertisseurs sont très
répandus dans l'audio-numérique (lecteurs de disques compacts), car ils sont précis et
meilleur marché que les convertisseurs traditionnels. Pour l'instant, ils sont peu utilisés
en mesure.
o ARCHITECTURE GÉNÉRIQUE.
1. Principe.
Le principe de fonctionnement de ce montage est extrêmement simple :
il est basé sur un amplificateur opérationnel monté en sommateur
inverseur.
- un amplificateur opérationnel.
2. Précision.
Par contre, 10% d'erreur sur la résistance du MSB va induire une erreur
égale à 1,1 fois le MSB, soit 2(N-1) fois plus que celle faite sur le LSB
dans les mêmes conditions... Cette erreur peut facilement être
supérieure au LSB et entraîner des non monotonicités dans la réponse
(voir annexe).
3. Avantages / inconvénients.
1. Principe
Ce type de convertisseur prend en compte les défauts du précédent : il
est bâti autour d'un réseau de résistances composé de seulement deux
valeurs, R et 2R. Il n'y a donc plus le défaut inhérent à la grande
dynamique de valeurs des résistances.
- un amplificateur opérationnel.
On a donc :
2. Précision.
- une erreur sur la résistance du MSB aura 2(N-1) fois plus d'influence
que la même erreur sur le LSB.
Par contre, l'intégration sera plus aisée, et on sera capables de faire des
convertisseurs précis et à plus grand nombre de bits que le CNA à
résistances pondérées.
1. Utilisation " classique "
Les CNA sont bien entendu utilisables tels quels pour faire de la
conversion numérique/analogique.
Les montages étudiés peuvent se résumer tous les deux à une chose : ce
sont des amplificateurs d'une tension continue (Eref) dont le gain est
ajustable par une entrée numérique (les codes binaires).
3. Filtres programmable
5. Attention !!!
- les convertisseurs parallèles (ou flash en Anglais), très rapides, mais limités en
précision. Leur rapidité les destine en particulier aux oscilloscopes numériques, qui se
contentent de convertisseurs à 6 ou 8 bits.
ARCHITECTURE GÉNÉRIQUE.
Comme pour le CNA, il peut être intéressant de voir les points communs aux
CAN de technologies différentes (hors convertisseurs à rampe).
Fig. 22. Architecture d'un CAN
En pratique, un séquenceur logique va balayer les codes binaires (de façon plus
ou moins astucieuse), ces codes vont être convertis en une tension analogique
par le CNA, tension qui va être comparée à celle d'entrée. Le basculement du
comparateur arrête le processus, et la donnée est basculée et mémorisée dans le
buffer de sortie.
CAN PARALLÈLE.
1. Principe.
2. Précision.
3. Utilisation.
De par leur principe, ces CAN sont limités à 6 ou 8 bits, ce qui est
insuffisant pour de l'instrumentation.
Pour les applications requérant des vitesses élevées mais non extrêmes,
on utilise des convertisseurs semi-parallèles, qui utilisent beaucoup
moins de comparateurs et conservent une vitesse de conversion
intéressante, ceci avec une résolution pouvant atteindre 12 bits.
Ces convertisseurs sont très répandus car performants et bon marché (tout est
relatif quand même !).
1. Principe.
Sur le schéma, a2a1a0 est égal à la valeur binaire 101, soit 5. Si on suit le
chemin des commutateurs fermés, on tombe bien sur la référence de
tension correspondant à la valeur logique 5, soit 101 en binaire.
2. Précision.
L'E/B est nécessaire pour éviter des codes manquants et/ou des erreurs
de conversion. Il est parfois intégré dans le CAN. Si ce n'est pas le cas,
on le placera entre le signal à mesurer et le CAN.
3. Utilisation.
Cette catégorie de convertisseur est très répandue : tous les multimètres " de
poche " fonctionnent sur ce principe. Ils offrent une grande précision pour un
faible coût, mais de par leur principe, ils ne peuvent mesurer que des tensions
statiques ou faire des moyennes, contrairement aux convertisseurs précédents
qui échantillonnent le signal instantané.
Le schéma de principe d'un tel convertisseur est donné figure 27. Les
principaux éléments le constituant sont :
Il faut noter ici que la tension d'entrée doit impérativement être fixe ,
sinon, on mesure n'importe quoi !
3. Résolution. Précision.
Pour ce type de convertisseurs, la dynamique n'est plus exprimée en
bits, mais en points, qui correspondent à la capacité maximum du
compteur.
Les multimètres de poche font 2000 ou 3000 points, les plus évolués en
font 20 000 ou 30 000, et les multimètres de laboratoire dépassent
allégrement les 100 000 points.
Il ne faut toutefois pas se leurrer quand à leur précision réelle, qui est
souvent bien en deçà de la résolution.