Vous êtes sur la page 1sur 141

Module géophysique Cours ISTP

Département Géologie

................................................................................................................................................................. 1
Sommaire ......................................................................................................................................... 29
Définitions et Introduction ................................................................................................... 2
1. La géophysique ............................................................................................................................ 2
2. Deux grands volets ...................................................................................................................... 2
1. La géophysique fondamentale : .............................................................................................. 2
a) La géophysique appliquée ....................................................................................................... 2
3. Confluence................................................................................................................................... 3
4. Compétence technique 3

A. WAFIK
1
Module géophysique Cours ISTP

Définitions et Introduction
1. La géophysique
La géophysique est une discipline des sciences de la Terre. Elle concerne l’étude des
caractéristiques physiques de la Terre, ou d'autres planètes, utilisant des techniques de
mesures indirectes (gravimétrie, magnétisme, sismologie, radar géologique, résistivité
apparente, etc.)

A l’aide d’appareils de mesure et de capteurs, le géophysicien observe les variations


spatiales et temporelles des propriétés électriques, magnétiques, électromagnétiques,
gravimétriques ou autres propriétés du sous-sol.
Après étude et traitement des données, dans le cadre d'un modèle prédéfini, il peut
caractériser et imager le sous-sol en 1D, 2D, 3D et 4D.
Il apporte ainsi une compétence technique de pointe, et souvent, un éclairage nouveau
quant à la nature d’un sol.

2. Deux grands volets


1. La géophysique fondamentale :
S’intéresse à l’étude du globe terrestre et sa situation dans le système solaire.

La géophysique appliquée :

 Prospection minière
 Hydrogéologie
 Génie civil
 Archéologie
 Etc…

a) La géophysique appliquée
La géophysique fondamentale est une science qui s’intéresse à l’étude de la terre en se
basant sur les propriétés physiques des roches :

 La densité
 La susceptibilité magnétique
 La résistivité ou la conductibilité
 La vitesse et propagation du son
 La radioactivité

A. WAFIK
2
Module géophysique Cours ISTP

3. Confluence
A l'aide d'hypothèses géologiques, la géophysique se propose de valider un modèle
mathématique issu de mesures faites sur le terrain.

Elle se trouve donc à la confluence de la géologie, de la physique, des mathématiques et de


l'informatique, etc.. .

4. Compétence technique
La géophysique s’intéresse aux différentes propriétés physiques des sols et des roches.

A l’aide d’appareils de mesure et de capteurs, le géophysicien observe les variations


spatiales et temporelles des propriétés électriques, magnétiques, électromagnétiques,
gravimétriques ou autres propriétés du sous-sol.

Après étude et traitement des données, dans le cadre d'un modèle prédéfini, il peut
caractériser et imager le sous-sol en 1D, 2D, 3D et 4D.

Il apporte ainsi une compétence technique de pointe, et souvent, un éclairage nouveau


quant à la nature d’un sol.

A. WAFIK
3
Module géophysique Cours ISTP

Les méthodes électriques

1 Introduction
Dans cette méthode, le géophysicien s’intéresse aux propriétésélectriques des
sols et roches car, comme par exemple la densité ou la susceptibilité magnétique,
elles permettent de caractériser et d’imagerie le sous-sol. Les propriétés électriques
peuvent être mesurées de plusieurs façons. Les trois propriétés fondamentales sont :

1. l’activitéélectrochimique : base de la polarisation spontanée (P.S.) ;

2. la résistivité : facilitée avec laquelle on peut faire passer un courant


électriquedans la roche ;

3. la constante diélectrique : capacité des roches à emmagasiner de l’énergie


et a la restituer ;alabase de la polarisation provoquée (P.P.).

La mesure de ces propriétés permet d’atteindre une très vaste échelle de


profondeurs d’investigation (Sondages DC : quelque mètres - Magnétotellurique : 20
a 100 km). Elles peuvent également permettrede faire ressortir des structures
invisibles à d’autres méthodes (par exemple la table d’eau est très souvent mieux
définie par les méthodesélectriques).

Ces trois propriétés sont à la base des méthodesélectriques.

Définition de la méthode
Le principe de base
Les méthodes de prospection électrique par courant continu permettent de déterminer la
répartition des matériaux dans le sol par l’intermédiaire de leur résistivité. Pour cela on injecte dans
le sol un courant continu, dont on mesure l’intensité I au moyen de deux électrodes métalliques
notées A et B plantées dans le sol et reliées aux deux bornes d’un générateur de courant continu

A. WAFIK
4
Module géophysique Cours ISTP

Prospection électrique par courant continu : schéma de principe

La prospection électrique est l'une des plus anciennes méthodes de prospection


géophysique. Sa mise en œuvre est relativement simple. On injecte du courant continu (en fait
il s'agit souvent de créneaux) au moyen de deux électrodes C1 et C2 dites d'injection et on
mesure la différence de potentiel en résultant avec deux électrodes dites de mesure P1 et P2
(figure 24). Celle-ci dépend de la résistance électrique du sous-sol.

∆V

C1 P1 P2 C2

Figure 1: Schéma de la configuration d'un dispositif électrique

Le passage du courant se fait par déplacement d’électrons dans un conducteur solide


(conductibilité électronique) ou par ions dans la plus part des roches on parle alors
deconductibilité électrolytique, c’est à dire que le passage du courant se fait grâce aux

A. WAFIK
5
Module géophysique Cours ISTP

ionscontenus dans l’eau de la formation, ions qui transportent les charges sous l’effet du
champélectrique.

Au niveau des points P1 et P2, le potentiel s’exprime par les formules suivantes :

𝝆. 𝑰 𝟏 𝟏
𝑽(𝑷𝟏 ) = ( − )
𝟐𝝅 𝑷𝟏 𝑪𝟏 𝑷𝟏 𝑪𝟐

𝝆. 𝑰 𝟏 𝟏
𝑽(𝑷𝟐 ) = ( − )
𝟐𝝅 𝑷𝟐 𝑪𝟏 𝑷𝟏𝟐 𝑪𝟐

(Eq. 1)

La différence de potentiel entre P1 et P2 s’écrit alors :

𝝆. 𝑰 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏
∆𝑽𝑷𝟏 𝑷𝟐 = 𝑽(𝑷𝟏 ) − 𝑽(𝑷𝟐 ) = ( − − + )
𝟐𝝅 𝑷𝟏 𝑪𝟏 𝑷𝟏 𝑪𝟐 𝑷𝟐 𝑪𝟏 𝑷𝟐 𝑪𝟐

(Eq. 1)

et la résistivité du demi-espace homogène vaut :

𝟐𝝅∆𝑽𝑷𝟏 𝑷𝟐 𝟏 𝟏 𝟏 𝟏 −𝟏
𝝆= ( − − + )
𝑰 𝑷𝟏 𝑪𝟏 𝑷𝟏 𝑪 𝟐 𝑷𝟐 𝑪𝟏 𝑷𝟐 𝑪𝟐

(Eq. 1)

La résistivité électrique ρ d’un milieu exprimée en Ohm.m est la propriété physique qui
détermine la capacité de ce milieu à s’opposer au passage d’un courant électrique.L’inverse
de la résistivité est la conductibilitéCexprimée en mho/m. (Youcef Hacini, 2006)

II.3.1.1. Loi d’Archie

La résistivité électrique d’une formation poreuse est fonction de la porosité, du taux de


saturation et des caractéristiques électriques du fluide d’imbibition. Une loi expérimentale
décrit cette relation (Archie, 1942):

𝑹𝒇 = 𝒂∅−𝒎 𝑹𝒘 𝑺−𝒎
𝒘 (Eq. 2.4);

A. WAFIK
6
Module géophysique Cours ISTP

où Rf est la résistivité électrique apparente de la formation, a le facteur lithologique


(0.6<a<2.15), φ la porosité totale, m le facteur de cimentation aussi appelé de tortuosité
(1.3<m<2), Rw la résistivité électrique du fluide d’imbibitions le taux de saturation, n
l’exposant de saturation (en général n = 2).

Ainsi, la porosité s’exprime par:

1

 Rf  m
  m 
 w w 
aR S (Eq. 2.5).

Si la formation est saturée en eau (Sw = 1), la porosité est reliée à la résistivité par:

1

 Rf  m
  
 aRw  (Eq. 2.6);

Cette relation est vraie pour une formation aquifère saturée et propre, dénuée d’argiles.

Pour une formation aquifère saturée, propre et sableuse, on utilise généralement la


formuledeHumble (Serra, 2001) :

1

 Rf  m
  
 0.62 Rw 
(Eq. 2.7).

Malheureusement les aquifères poreux ne peuvent jamais être considérés comme


dénuésd’argiles aussi aucune des relations présentées ci-dessus n’est à même de fournir
unequantification précise de la porosité totale. Il s’avère alors nécessaire non seulement
deconnaître la quantité d’argiles présente dans une formation mais aussi sa résistivité.

A. WAFIK
7
Module géophysique Cours ISTP

Denombreux auteurs se sont intéressés à cette problématique mais nous ne retiendrons que
laformulation de Poupon (Poupon et al. 1971):

Vsh m
1
1 Vsh  2 n 2
(  ) S w2
Rf Rsh aRw (Eq. 2.8)

où Vsh est le volume d’argiles, Rsh la résistivité des argiles.Pour la zone saturée en eau,
Sw = 1 et la porosité extraite de la formulation de Poupons’exprime alors par :

Vsh
2 1
2
1 Vsh
  (  ) aRW ) m
(Eq. 2.9) ;
Rt Rsh

Il ressort de cette formulation que la porosité déterminée à partir de la résistivité dépend


d’un nombre de paramètres difficiles à quantifier (a, m, Vsh et Rsh). On aura donc
préférentiellement recours aux enregistrements des diagraphies nucléaires pour calculer la
porosité totale et la porosité efficace.

Si nous appliquons la loi d’Ohm à l’espace compris entre les deux équipotentielles
correspondant aux électrodes C1 et C2, la résistivité Rho (ρ) du volume de terrain intéressé
par la mesure est définie alors par la relation :

ρ=K V/I
Le facteur géométrique K dépend du dispositif de mesure utilisé, c'est-à-dire de la
disposition relative des électrodes de courant et de potentiel. Dans le cas d’un dispositif
Wenner-α, où a = C1P1 = P1 P2 = P2C2, le facteur géométrique K équivaut à : 2Лa

Pour la configuration Wenner (Figure 25), la profondeur d’investigation est estimée égale
à la moitié du plus grand écartement utilisé entre deux électrodes successives mais elle peut
varier suivant la nature des terrains et leur résistivité.

A. WAFIK
8
Module géophysique Cours ISTP

Figure 2: Dispositif Wenner et expression de la résistivité électrique apparente.

L’écartement entre électrodes détermine donc la profondeur d’investigation ainsi que les
résolutions horizontale et verticale. Le dispositif Schlumberger présente l’avantage d’être très
pratique sur le terrain lorsqu’on réalise des sondages électriques, on déplace deux électrodes
au lieu de quatre.

II.3.1.2. Dispositifs de mesure

Plusieurs dispositifs sont disponibles pour déterminer la répartition des résistivités dans le
sous-sol. La figure 26 illustre les configurations des électrodes les plus utilisées pour la
prospection électrique ; le coefficient géométrique est également donné. (Chalikaki,2006)

A. WAFIK
9
Module géophysique Cours ISTP

Figure 3: Différentes configurations pour la méthode électrique , ainsi que le coéficient


géométrique k (d’après Parasanis, 1986)

Toutes les techniques diverses de mesures utilisées sont fondées sur la comparaison de la
distribution du potentiel crée par l’envoi d’un certain courant avec ce que serait cette
distribution dans un milieu homogène (Parasnis, 1986). On peut lister les techniques du
sondage, du trainée, de la cartographie et du panneau. (Chalikaki,2006)

On obtient ainsi des résistivité moyenne et un coefficient d’anisotropie. Quelque soit le


dispositif employé, il est caractérisé par une certaine profondeur d’investigation, et un certain
pouvoir de résolution. (Chapellier, 2000)

Le tableau suivant donne pour quelques dispositifs les profondeurs d’investigation et le


pouvoir de résolution. On remarque que pouvoir de résolution et profondeur d’investigation
varient en sens inverse. Pour le dipôle-dipôle la profondeur d’investigation dépend de
l’espacement entre les deux électrodes les plus externes. (Chapellier, 2000)

A. WAFIK
10
Module géophysique Cours ISTP

Figure 4: Profondeurs d’investigation et le pouvoir de résolution (Chapellier, 2000)

L’étude de prospection par la méthode des sondages et tomographie électriques a pour


objectif d’imager la structure du système aquifère dans le domaine d’étude, d’évaluer les
épaisseurs et de suivre l’évolution des niveaux conducteurs et résistant existant dans la
parcelle. Le but est aussi de dresser des coupes géologique et des cartes des isovaleurs
(isohypses, isopaches, isobathes etc.). Ces cartes seront utilisées dans l’évaluation
de ressources en eau souterraine.

A. WAFIK
11
Module géophysique Cours ISTP

Ainsi pour mesurer les résistivitésdans une prospection électrique en courant


continu ou très basse fréquence, nous pouvons utiliser:
Les cartes de potentiel
Polarisation spontanée ( P.S)
La mise à la masse
Le traîné électrique
Le sondage électrique
Les panneaux électriques au sol (ou pseudo-sections)
Les panneaux électriques entre forages en forage

On va s’intéresser dans ce sujet au sondage électrique

SONDAGE ELECTRIQUE

Cette méthode consiste à injecter grâce à deux électrodes un courant électrique dans
le sol avec une intensité connue. La différence de potentiel induite est mesurée entre
deux autres électrodes. On mesure donc une résistivité apparente du sol.

Au fur et à mesure que l'on éloigne les électrodes d'injection, la tranche du sous-sol
concernée est de plus en plus importante.

L'interprétation des résultats en couches successives de terrain de résistivité


différente se fait sur micro-ordinateur en utilisant un algorithme complexe.

A. WAFIK
12
Module géophysique Cours ISTP

A porter des valeurs de résistivité, et de ses connaissance du contexte géologique


local, le géologue construit une coupe géologique interprétative. En effet les terrains
argileux et humides sont les plus conducteurs, les terrains secs et rocheux, les plus
résistants.

L'avantage de cette méthode est d'être rapide à mettre en oeuvre et de ne nécessiter


aucun sondage mécanique.

L'inconvenient est celui de toutes les méthodes géophysiques : le manque de


précision et les risques d'erreur d'interprétation.

LE TRAINÉ ÉLECTRIQUE

Avec le même matériel, si l'on se fixe un espacement des électrodes constant et que
l'on déplace l'appareil et les électrodes selon une maille de points, on réalisera un
"traîné électrique" qui permet de caractériser une zone pour une profondeur à peu
prés constante.

METHODE
Principe
Le principe de la prospection électrique basé sur la loi d’Ohm, est de déterminer, à
partir de mesures effectuées depuis la surface du sol, une caractéristique
géoélectrique des couches profondes et d'en déduire des indications sur leur

A. WAFIK
13
Module géophysique Cours ISTP

constitution. Cette méthode consiste à envoyer à partir de la surface un courant


électrique continu d’intensité (I) à l’aide de deux électrodes d’injection A et B qu’on
écarte progressivement et à mesurer la différence de potentiel entre deux électrodes
de mesure, M et N. Ceci permet de calculer la résistivité apparente (ρa) en ohm.m
(Ω.m) du terrain à l’aide de la formule [1].
ρa = K (ΔV/I) [1]
K étant un coefficient géométrique qui dépend de la position du quadripôle AMNB,
calculé dans le cas du dispositif de Schlumberger à l’aide de la formule [2]. K= л
(AM.AN/MN) [2]
La courbe du sondage électrique tracé en coordonnées bilogarithmiques, représente
l’évolution de la résistivité apparente (ρa) en fonction de AB/2, son interprétation à
l’aide d’abaques, permet de calculer les caractéristiques géoélectriques (épaisseurs et
résistivités) des différentes couches traversées par le courant.

LES SONDAGES ELECTRIQUES

Lors de l'exécution d'un sondage Électrique on recherche comment


varie, en un point donné de la surface, la résistivité du sous-sol la verticale.
Pour cela on exécute en un mêmeendroit une succession de mesures, en
augmentant chaque fois toutes les dimensions du dispositif et de ce fait la
profondeur d'investigation qui leur est proportionnelle. On exploréCet endroit
une tranche de terrain de plus en plus Épaisse et l'on met ainsi en Évidence
les Changements de constitution géologiquesuivant la verticale. Les mesures
peuvent être réalisées avec les dispositifs classiques, Schlumberger, Wenner,
dipole-dipole, etc.

On représente la résistivité apparente mesurée en fonction de


l'espacement du Dispositif sur du papier bilogarithmique. La courbe obtenue
est appelée "courbe de sondage électrique".Diversesméthodes d'interprétation
permettent de restituer à partir de cette courbe une coupe géoélectrique du
sous-sol ou chaque formation sera définie par son Épaisseur et sa résistivité
vraie. Cette méthode n'est applicable avec quelque rigueur que lorsque les
terrains sont constitués de couches horizontales uniformes latéralement. En
effet pour qu’un sondage électrique reflète les variations de la résistivité avec
la profondeur il ne faut pas que les mesures soient affectées par des

A. WAFIK
14
Module géophysique Cours ISTP

variations l'horizontale. Il importe donc lors de l'exécution, de l'interprétation


des sondages électriques d'éviter autant que faire se peut les variations
l’horizontale des résistivités. On voit trop souvent des sondages électriques
qui donnent des Résultats aberrants parce qu'ils ont été exécutés sur des
terrains latéralement hétérogènes. Des cartes de résistivité effectuées au
préalable permettent de placer judicieusement les Sondages Électriques.

En résolvant l'équation générale du potentiel a la surface de deux


terrains parallèles, Homogènes et isotropes, on peut construire une série de
courbes représentant la résistivité apparente.

Si on impose 1/2 = constante, on aura K = constante, le membre de droite


del’équation est alors une fonction ne dépendant que de L c’est à dire du rapport
OA/h1. Parcommodité, on représente ρa/ρ1 en fonction deOA/h1pour différentes
valeurs de ρ2/ρ1 surdu papier bilogarithmique; dans ce cas la relation devient:

A. WAFIK
15
Module géophysique Cours ISTP

L’ensemble de ces courbes porte le nom d’abaque CH1 (Figure 5-47). Ces courbes
représentent ρa/ρ1 en fonction de OA/h1 pour différentes valeurs de ρ2/ρ1 (OA =
AB/2). Ces courbes sont reportées sur une échelle bilogarithmique. Chaque courbe
de cet abaque
correspond à la courbe d’un sondage électrique exécuté sur un sous-sol composé de
deux terrains ou le premier terrain a une épaisseur et une résistivité unité (Figure 5-
45).
Rappelons qu’un sondage électrique est constitué par une suite de mesures de
résistivités apparentes effectuées avec des lignes progressivement croissantes, le
centre et la direction du dispositif restant fixes (Figure 5-46). La variation des
résistivités apparentes obtenues est essentiellement due à la pénétration croissante
du courant.

Figure Utilisation de l.’abaque pour deux terrains

A. WAFIK
16
Module géophysique Cours ISTP

Les dispositifs :
En principe, tous les dispositifs, dipôles, tripôles, quadripôles, etc. peuvent être
utilisés pour exécuter des sondages électriques. Dans la pratique cependant, on
n’utilise guère que les quadripôles symétriques, et le plus souvent le dispositif
Schlumberger (Figure 5-46). En pratique, la distance MN est maintenue fixe et aussi
petite que possible pendant un certain nombre de mesures, cela allège le travail
manuel et évite le nombre des " à-coups de prise ".
Nous avons vu en effet que les hétérogénéités locales perturbent les mesures bien
davantage quand passent à leur aplomb les électrodes MN qu’au passage des pôles
AB. Il n’est cependant guère possible pratiquement de faire un sondage complet
avec une seule position de MN, en effet pour les très grandes longueurs de ligne le Δ
V mesuré serait trop faible. On effectue alors ce que l’on appelle un débrayage.
Exemple (Figure 5-46): La mesure faite pour OA= 25m, c’est à dire AB = 50m avec
MN = 1m est refaite sans déplacer les électrodes AB mais avec un MN plus grand (5
à 10 fois la longueur du précédent). Ici MN = 10m. On continue alors le sondage
électrique avec le nouvel MN = 10m. Ces mesures appelées débrayages, effectuées
avec le même AB pour deux MN successifs ont une grande importance, car elles
permettent de voir et parfois de corriger les à-coups de prise dus aux changements
de MN.

La représentation des résultats


Les résultats d’un sondage électrique sont représentés sous forme d’un diagramme
où l’on porte en abscisse la demi longueur de AB, soit OA, et en ordonnée la valeur
de la résistivité apparente correspondante. L’échelle employée est bilogarithmique,
c’est-à-dire logarithmique sur les deux axes. Une telle échelle est utile à plusieurs
points de vue:
Elle conduit à un même écart graphique pour un même écart relatif des
quantités représentées, or la précision des résultats en ce qui concerne aussi bien
les profondeurs que les résistivités s’exprime bien plus en valeur relative.
L’effet d’une structure diminue avec la profondeur à laquelle elle est située, et la
précision avec laquelle on peut déterminer ses dimensions diminue également. Pour
des problèmes à très faible profondeur, une précision inférieure au mètre peut être
exigée, alors que lorsqu’il s’agit de situer un substratum à plusieurs centaines de
mètres, la précision peut n’être que de dix mètres.
De même en ce qui concerne la résistivité, on peut chercher à déterminer la
résistivité des limons conducteurs à quelques ohms.m près, alors que cette précision
est irréaliste dans des calcaires résistants de plusieurs milliers d’ohms.m.
Un autre avantage de l’échelle bilogarithmique est le suivant: Si l’on multiplie les
épaisseurs d’un même facteur, la résistivité apparente ne change pas, la forme de la
courbe ne change pas, les deux courbes se déduisent par simple translation
parallèle à l’axe des abscisse. De même, si les résistivités sont multipliées par un
même facteur,les courbes se déduisent cette fois par une translation parallèle à l’axe
des ordonnées.
La forme de la courbe du sondage électrique ne dépend pas de la résistivité ρ1
et de l’épaisseur h1 du premier terrain pour autant que les rapports ρ2/ρ1, ρn/ρ1
et h2/h1, h3/h1 ....hn/h1 restent constants.
Les résultats du terrain peuvent être comparés avec des courbes précalculées

A. WAFIK
17
Module géophysique Cours ISTP

pour divers modèles (épaisseur et résistivité variable).

Interprétation des sondages électriques


Une couche électrique peut être décrite à l’aide de deux paramètres fondamentaux,
sa résistivité ρi et son épaisseur hi, d’autres paramètres géoélectriques peuvent être
obtenus à partir de ces deux paramètres fondamentaux (Figure 5.48), ce sont:
La résistance transverse T = h/ρtρt= résistivité transversale
La conductance longitudinale S = h/ρlρl= résistivité longitudinale
Où h = épaisseur

Figure 5-48 Conductance longitudinale et résistance transverse

Les différents types de sondages électriques.


La forme des courbes obtenues par sondage électrique au dessus de milieux
stratifiés est une fonction de la résistivité, de l’épaisseur des couches et de la
configuration du dispositif de mesure.

Milieu homogène et isotrope


Si le milieu est constitué d’une couche homogène, isotrope, d’épaisseur infinie et de
résistivité finie, la résistivité apparente mesurée sera une ligne droite dont l’ordonnée

A. WAFIK
18
Module géophysique Cours ISTP

est la résistivité ρ1 de ce milieu .


Milieu à deux couches
Si le sous-sol est composé de deux couches, une première couche d’épaisseur h1 et
de résistivité ρ1 surmontant un substratum d’épaisseur infinie et de résistivité ρ2,
alors le sondage électrique débute, pour les petits espacements, par une portion de
ligne droite ou la résistivité apparente ρappest plus ou moins égale à la résistivité ρ1
du premier terrain. Puis, à fur et à mesure que l’espacement augmente, la courbe
monte ou descend selon que ρ2 est plus grande ou plus petite que ρ1 et finalement
atteint une valeur asymptotique qui est celle de ρ2.
L’espacement OA auquel on atteint la valeur de ρ2 dépend de trois facteurs:
L’épaisseur de h1
la valeur du rapport de résistivités
le dispositif utilisé.
L’effet de l’épaisseur de h1 est assez évident. Plus l’épaisseur du premier terrain est
importante plus il faudra un grand espacement pour obtenir la résistivité du second
terrain.
Cela est vrai pour n’importe quel dispositif et pour n’importe quel rapport de ρ2/ρ1.
Cependant quelque soit le dispositif utilisé il faut des OA plus grands pour
atteindre ρ2 quand ρ2 estrésistant (ρ2/ρ1> 1) que quand ρ2 est conducteur
(ρ2/ρ1< 1).
Pour obtenir la résistivité vraie d’une couche située sous 2m de couverture il faudra
utiliser AB = 50m (25 fois h1) pour un conducteur et AB = 400m (200 fois h1) pour
unrésistant. L’influence de la couche 2 se fait sentir bien avant ces longueurs
heureusement et il n’est pas en pratique nécessaire d’atteindre toujours la valeur
exacte de la deuxième résistivité.Comment interpréter des sondages électriques à
deux terrains:
Nous avons vu que l’avantage de l’emploi du papier bilog réside dans le fait qu’il
suffit de translater les courbes. Ainsi, si notre sondage a pour résistivité ρ1 = 10
ohms.m, on translate la courbe théorique verticalement et si h1 = 10m on translate la
courbe horizontalement. L’interprétation des sondages électriques se fait donc par
simplesuperpositiondel’abaque CH1 et du graphique obtenu sur le terrain sur
papier bilog. Les valeurs (ρ1 et h1) lues sous la croix à gauche de l’abaque CH 1
sont la résistivité et l’épaisseur du premier terrain, obtenues après une double
translation à partir de l’abscisse 1 et de l’ordonnée 1. La valeur de ρ2 est la valeur
atteinte par l’asymptote de la courbe choisie. On voit ici qu’il n’est pas toujours
nécessaire de pousser les mesures pour avoir la valeur de ρ2.
On arrive ainsi à une précision de 5 à 10 %. L’erreur commise lors de l’estimation
de l’épaisseur du premier terrain sera d’autant plus grande que l’imprécision sur ρ1
sera élevée, il est donc important d’avoir suffisamment de mesures au début du
sondage.

Les sondages à trois couches

A. WAFIK
19
Module géophysique Cours ISTP

Si le sous-sol est composé de trois couches de résistivité ρ1, ρ2, ρ3 et d’épaisseur


h1, h2 il y a alors quatre combinaisons possibles.
Conducteur compris entre deux résistants, sondage de type H
Résistant compris entre deux conducteurs, sondage de type K
Résistivité qui augmente par palier, sondage de type A

Résistivité qui diminue par palier, sondage de type Q

FIG : Les quatre cas possible d’un sondage sur trois terrains

Après avoir déterminé à quel type de courbe correspond notre sondage nous allons
interpréter ce sondage (Figure 6-52) afin de trouver ρ1, ρ2, ρ3, et h1, h2. Dans le cas
de couches horizontales, infinies latéralement, on démontre qu’à une succession
donnée de résistivités et d’épaisseurs correspond un seul diagramme de sondage
électrique bien défini, malheureusement l’inverse n’est pas vrai.
Une courbe de S.E. peut correspondre à des répartitions très différentes des
résistivités et des épaisseurs, ce qui peut conduire à une indétermination. IL Y
APLURIVOCITE DE INTERPRETATION. Cette indétermination se manifeste sous
deux formes particulière qui ont reçu le nom de PRINCIPE D.EQUIVALENCE ET DE
PRINCIPE DE SUPPRESSION.

A. WAFIK
20
Module géophysique Cours ISTP

Formule de HUMMEL

L’interprétation du sondage électrique peut être effectuée sur le terrain en utilisant


la méthode de HUMMEL qui donne des résultats rapides qui se sont avérés très
suffisants pour l’implantation de forages d’eau.

Cette méthode est peu coûteuse et elle est mieux adaptée à la recherche peu
profonde. On arrive à détecter avec une bonne précision les paramètres
géoélectriques des formations peu profondes (jusqu’à 200 m). Au delà d’une
profondeur de 100 m, les couches de faibles épaisseurs ne sont pas décelables et
nécessitent une bonne connaissance géologique du terrain. En effet, pour une même
résistivité on peut faire correspondre deux couches différentes qui se comportent
d’une manière tout à fait contradictoire vis à vis de l’eau. En effet pour une résistivité
de 30 ohm.m on peut faire correspondre des marnes, des sables argileux ou des
conglomérats à eau salée d’ou la nécessité d’avoir un sondage étalon.

L’expérience a montré que pour avoir des résultats rapides et efficaces,


l’interprétation doit se faire sur terrain en fonction de la lithologie selon la méthode
de Hummel. Cette méthode consiste à réduire n’importe quel sondage à n couches,
en une succession de sondages à deux couches. Ainsi, on commence par interpréter
les deux premiers terrains en faisant abstraction du troisième, du quatrième, ...
terrain s’il(s) existe(nt). Puis on remplace les deux premiers terrains par un terrain
fictif électriquement équivalent qui forme avec le troisième terrain qui se trouve en
dessous, un nouvel ensemble à deux terrains. On interprète ce nouvel ensemble en
faisant abstraction du quatrième et du cinquième terrain(s) s’il(s) existe(nt).

Ce procédé peut être répété itérativement jusqu’aux plus grandes profondeurs


atteintes.

Pour remplacer deux terrains par une seule couche fictive, il faut connaître la
résistance transversale (T) et la conductance longitudinale (S). T = h * ρ (2) S = h / ρ
(3) avec: h: l’épaisseur; ρ: la résistivité. Ces paramètres permettent de déterminer
l’épaisseur fictive (hf) et la résistivité fictive ρf . D’une manière générale, pour trois

A. WAFIK
21
Module géophysique Cours ISTP

terrains, on cherche (hf ) et ρf de telle sorte que:

T = hf *ρf = F((h2 h1/).(ρ 2 /ρ 1)) (T1 + T2) (4) S= hf /ρf = G((h2 /h1). (ρ2/ρ1)) (S1 + S2)
(5)

où F et G sont des fonctions empiriques et h1, h2, ρ1 et ρ2 sont déterminés


graphiquement ce qui ²permet d’estimer la profondeur (P) et la résistivité (ρ) des
formations traversées

Etude de cas :

Certains gisements de phosphate dans ce bassin montrent des corpsstériles qui sont à l’origine de
deux types de problèmes. D’une part, par leur aspect dur et compact, ils alourdissent
lestravauxd’exploitation dans certains chantiers. D’autre part, du fait qu’ils sont stériles et toujours
masqués par une couverturequaternaire, ils ne permettent pas de réaliser un calcul précis des
réserves et par conséquent une bonne étude de faisabilité pourchaque gisement.

A. WAFIK
22
Module géophysique Cours ISTP

Figure 2 :Situation de la zone étudiée dansle bassin sédimentaire des OuledAbdoun.

1. Massif hercynien.2.Découpage des gisements phosphatés.3.Extension probable de la


minéralisation phosphatée.4.Routes.

Nous nous limiterons simplement à leur caractérisation pétrographiqueet géométrique. Ceci


a permis de bien les situer dansle contexte géologique local et de discuter le choix dela méthode
géophysique appropriée pour les localiser.

À la suite d’une série de tests de la méthode électrique sur des corps visibles dans
d’anciennes tranchées d’exploitation, nous avons opté pour la couverture d’une partie du gisement
de Sidi Chennaneparprofils de résistivité. La carte des résistivités élaboréeà l’issue de cette étude
présente les résultats obtenus.

Figure 2 :A. Coupe montrant la perturbation de l’exploitation par la présencede corps stériles.

B.Logstratigraphiquede la série phosphatée de Sidi Chennane:1,marnes;2, marnes phosphatées ;

3, couche phosphatée ; 4, calcaires ; 5, calcaire phosphaté ;6, banc discontinu de silex ; 7,


concentration de calcite ; 8,nodulede silex ; CIII,CII,CI,C0,CA,CB: couchesphosphatées exploitées ;9,
corps stérile.

Prospection électrique des corpsstériles

La méthode des résistivités électriques utilisée dansce travail consiste à injecter un courant
électrique àl’aide de deux électrodes et à mesurer la différencede potentiel électrique entre deux

A. WAFIK
23
Module géophysique Cours ISTP

autres électrodes.

L’espacement de ces électrodes définit le volume deroche exploré. Ces mesures permettent
de déterminer La résistivité électrique de ce volume et de suivre savariation verticale et latérale.
Dans cette étude, nousavons essentiellement mis l’accent sur la variationlatérale de la résistivité
apparente, étant donné quel’objectif recherché consiste à cartographier les corpsstériles. Les
mesures ont été effectuées selon ledispositifWenner, constitué de deux électrodes decourant (A et
B) et de deux électrodes de potentiel(M et N) équidistantes [11]. Le matériel utilisé est
unrésistivimètre de type Syscal R2, dont la précision surles voltages mesurés est de l’ordre d’un
microvolt.

L’injection du courant dans le sol a été assurée parune source d’une puissance de 250 W,
utilisant unebatterie de courant continu de 12 V.

Figure 4. Profil test de résistivité, réalisé dans une ancienne


tranchée d’exploitation dans le gisement de Merah.1,
Calcaires ; 2, phosphates ; 3, marnessiliceuses ; 4, corps stérile ;
5, argiles ; 6, recouvrementquaternaire. CA, CB : couches Figure 5.Exemples de diagrammes de
phosphatées exploitées. sondages électriques réalisés à Sidi Chennane
et modèles issus de leur interprétation.

La présente étude a été menée dans le gisement deSidiChennane, dans lequel nous avons

A. WAFIK
24
Module géophysique Cours ISTP

couvert unesuperficie de 2,5 km2 par un levé de traîné électrique.Au total, 11 profils ont été réalisés,
dont neuf (1Eà 9E) sont orientés Nord– Sud, espacés de 60 m, etdont les deux autres (1N et 2N) sont
de direction Est– Ouest. Sur chaque profil, 26 stations de mesure ontété implantées, avec un pas de
20 m. Nous avonsau préalable réalisé trois sondages électriques, dontun a été volontairement
implanté près d’un puits dereconnaissance recoupant un corps stérile. Ceci nousa permis, d’une part,
de déterminer la résistivité réelledes différents termes de la série phosphatée et, d’autrepart, de
déterminer la longueur du dispositif quipermettrait d’explorer la totalité de cette série [6, 7].Par
ailleurs, pour avoir une idée quant à la signatureélectrique des corps stériles, des profils tests
derésistivité recoupant ces derniers ont été réalisés dansd’anciennes tranchées d’exploitation
àMerah et à SidiDaoui. La Fig. 4 présente un exemple de ces profils.

Résultats et discussion

Du point de vue géologique, le substratum de lasérie phosphatée est représenté par les
marnes sénoniennes.L’épaisseur moyenne de cet étage à travers lebassin sédimentaire des
OuledAbdoun est de l’ordrede 100 m [1, 2]. L’interprétation des sondages électriquesa été effectuée
au moyen d’un programme basésur la technique de Marquardt–Levenberg [12]. Ellemontre que la
plus profonde formation atteinte correspondà un résistant, qui se situeraient à une profondeurde
plus de 120 m (Fig. 5). Ce résistant correspond probablementaux termes inférieurs de l’étage
sénonien,riches en intercalaires calcaires, ou carrément au calcaireturonien. La longueur du dispositif
qui a permisd’atteindre ce corps résistant est de 200 m. Lesdiagrammes de sondages électriques (Fig.
5) montrentégalement que la base de la série phosphatéeest atteinte avec une longueur du dispositif
de 60 m(AB/2 = 30 m). Étant donné que, dans les gisementsen cours d’exploitation, la plupart des
corps stérilesne s’enracinent pas jusqu’à la base de cette série, nousavons donc adopté cette même
longueur de dispositifpour les profils de résistivité réalisés à Sidi Chennane.D’ailleurs, le profil test de
la Fig. 4, réalisé dans uneancienne tranchée d’exploitation montrant des corpsstériles, a donné des
résultats très satisfaisants, avecune longueur de dispositif de 60 m.Pour une longueur de dispositif de
20 m (AB/2= 10 m, Fig. 5), on constate que la résistivité obtenuedans le diagramme du haut (100 _m)
est nettementinférieure à son équivalent sur celui du bas (600 _m).Ceci confirme que les corps
stériles sont plus résistantsque la série phosphatée normale, étant donné quele premier sondage a
été implanté près d’un puits dereconnaissance qui a recoupé une série normale, alorsque le second a

A. WAFIK
25
Module géophysique Cours ISTP

été implanté à côté d’un puits qui arecoupé un corps stérile.Les profils tests de résistivité montrent
que, lorsqueles quatre électrodes du dispositif de mesure sont dansla série phosphatée normale, les
valeurs de résistivitéapparente enregistrées ne dépassent guère 100 _m,alors que celles-ci
deviennent largement supérieures à250 _m au-dessus des corps stériles. Statistiquement,une
population de 50 mesures de résistivité apparente,effectuées au-dessus de la série phosphatée
normale,a donné une valeur moyenne de 80 _m et un écarttype de 20 _m. Une dizaine de mesures
réaliséesà l’aplomb des corps stériles donnent une valeurmoyenne de 200 _m et un écart type de 50
_m.Il en ressort qu’on ne peut parler de corps stérileque lorsque les valeurs de résistivité
enregistréessont au moins de 150 _m, les valeurs inférieurescorrespondraient à une série
phosphatée normale.Ces ordres de grandeur ont permis de délimiter lesanomalies sur la carte de
résistivité correspondant àla zone étudiée à Sidi Chennane (Fig. 6). Sur cettecarte, on distingue cinq
anomalies. Dans la zoneextrême nord-est (anomalies An1 et An2), les valeursde la résistivité
apparente atteignent un maximum de380 _m. Au sud-est de la zone étudiée, on observeune autre
anomalie (An3), de l’ordre de 200 _m.Deux autres anomalies (An4 et An5), de mêmeamplitude que
An3, se situent dans la zone extrêmenord-ouest. Dans le reste de la carte, les valeursdépassent très
rarement 150 _m et seraient attribuéesà la série phosphatée normale. Les anomalies An1 etAn2 ont
été contrôlées par des sondages mécaniques qui ont révélé l’existence de corps stériles [5], les autres
anomalies restant à confirmer. En se basant sur les données géologiques des puits de reconnaissance
PR6859 et PR4966, d’une part, et sur les résultats des sondages mécaniques précités, d’autre part,
nous avons établi la coupe interprétative correspondant au profil de résistivité 8E (Fig. 7). Cette
coupe montre que les corps stériles mis en évidence ont un diamètre moyen de 50 m et affectent
particulièrement la partie supérieure de la série phosphatée. En plus des deux corps stériles déjà
confirmés à la verticale des anomalies An1 et An2, nous avons mis en évidence un autre corps à
l’aplomb de An3, dont l’amplitude est comparable à celle de An2.

Conclusion :

La prospection électrique est un moyen puissant de détection des structures superficielles.

Elle doit être interprétée avec soin car les terrains conducteurs peuvent masquer les terrains
sous-jacents.

Son déploiement est relativement bon marché, ce qui en fait une méthode de choix pour les
aspects géotechniques.

A. WAFIK
26
Module géophysique Cours ISTP

A. WAFIK
27
Module géophysique Cours ISTP

A. WAFIK
28
Module géophysique Cours ISTP

La méthode Magnétique : principe et utilisation

Sommaire

Le géomagnétisme ...................................................................................................................... 30
1 : Qu’est-ce que le géomagnétisme ? .............................................................................................. 30
2 : Paramètres et unités : .................................................................................................................. 31
Le champ magnétique terrestre ....................................................................................... 34
1. Champ magnétique terrestre en un point du globe ................................................................. 36
2. Origine du champ magnétique terrestre................................................................................... 38
3. Quelques informations sur le champ magnétique terrestre :................................................... 38
4. Variations internes séculaires ................................................................................................... 42
5. Champ magnétique externe ...................................................................................................... 42
Les propriétés magnétiques des roches ...................................................................... 44
1. Propriétés magnétiques des matériaux .................................................................................... 44
a) L’Aimantation Thermorémanente (ATR). .............................................................................. 45
b) Aimantation rémanente : ...................................................................................................... 46
c) Aimantation induite :............................................................................................................. 46
d) L’Aimantation Rémanente Détritique : ................................................................................. 47
Corrections lors de la réalisation des levés magnétiques ............................ 48
1. Correction de dérives ................................................................................................................ 48
2. Correction d’altitude ................................................................................................................. 48
3. Correction de latitude ............................................................................................................... 49
Instruments de mesure : les magnétomètres ............................................................ 50
1. Magnétomètre à protons .......................................................................................................... 50
2. La mesure .................................................................................................................................. 51
3. Méthode magnétique : principe de la mesure .......................................................................... 51
4. Station de base : ........................................................................................................................ 52
5. Utilisation de la méthode magnétique :.................................................................................... 52
6. Exploration minière ................................................................................................................... 53
7. Exploration pétrolière ............................................................................................................... 53

A. WAFIK
29
Module géophysique Cours ISTP

8. Interprétation des données magnétiques ................................................................................ 54


Exemple : .......................................................................................................................................... 56
Anomalie de Kettara ................................................................................................................ 56
1. Situation géographique : ........................................................................................................... 56
2. Cadre géologique :..................................................................................................................... 57
3. Quelques mesures effectuées au niveau de Kettara :............................................................... 58
Conclusion .................................................................................................................................... 61

Le géomagnétisme
1 : Qu’est-ce que le géomagnétisme ?
Le géomagnétisme a pour objet l’étude du champ magnétique terrestre

A. WAFIK
30
Module géophysique Cours ISTP

Il existe 3 objectifs principaux :

Physique du globe  Étude de ses variations temporelles pour en préciser les parts externes
et internes.

Géodynamique Reconstitution des mouvements passés des plaques lithosphériques.

Géophysique appliquée Prospection et étude des anomalies magnétiques (profondes ou


en surface).

2 : Paramètres et unités :
H est le champ de force magnétique

On définit la densité de flux magnétique, appelée induction magnétique B :

B  H

Avec µ : perméabilité absolue du milieu

H est un vecteur dont le module s’exprime en A.m-1 (ampère par mètre)

1 A.m-1 est le champ magnétique produit au centre d’une spire circulaire de 1 m de rayon
parcourue par un courant de 1 A

B (souvent considéré abusivement comme le champ magnétique) s’exprime en T (tesla)

T est une unité très grande ; dans la réalité, on utilise plutôt le nT (nanotesla) : 1nT = 10-9 T

µ a pour unité le .s.m-1 (ohm-seconde par mètre)

B

H

La perméabilité du vide est notée µ0

Dans le vide, un champ H crée une densité de flux B0 :

B0  0 B

Dans la pratique, on considère la perméabilité de l’air et de la plupart des roches égale à µ0,
avec µ0 = 4.10-7 .s.m-1

La perméabilité relative d’un milieu est notée µr :



r 
0

A. WAFIK
31
Module géophysique Cours ISTP

µr est le rapport des 2 perméabilités ; c’est un nombre adimensionnel

On peut dire que :

B  H
 H   r 0 H
r 0 H  0 H  0 ( r  1) H
0 H  0 ( r  1) H  0 H  0 H

Avec :
  r  1
r  1  

est la susceptibilité magnétique du milieu, qui est adimensionnelle

Dans le vide, µr = 1 et  = 0

Pour avoir une densité de flux µH dans le milieu, il faut ajouter à µ0H un champ additionnel
H

Ce champ, exprimé en A.m-1, est appelé l’intensité de magnétisation M induite par H :


M H

En écriture vectorielle, on note :

B  0 ( H  M )

Donc, dans un repère Oxyz :


Bx  0 ( H x  M x )
By  0 ( H y  M y )
Bz  0 ( H z  M z )
Si un corps de volume v est uniformément aimanté avec l’intensité M, on peut en déduire le
moment magnétique m, exprimé en A.m² :

On peut en déduire que : m  vM

Une intensité de magnétisation peut exister dans certains corps ; elle est alors appelée
magnétisation permanente ou rémanente
M H
m  vM
A. WAFIK m  v H
32
Module géophysique Cours ISTP

Si un corps est soumis à un champ externe H, il acquerra en plus une intensité induite de
magnétisation.

A. WAFIK
33
Module géophysique Cours ISTP

Le champ magnétique
terrestre
Comme certaines autres planètes du système solaire, la Terre se caractérise par l'existence
d'un champ magnétique (variable en fonction du lieu et du temps) ;L'origine essentielle du
champ est liée aux mouvements du fluide conducteur du noyau

Figure 1 : Schéma du champ magnétique terrestre

Le champ magnétique terrestre peut être assimilé en première approximation à celui


produit par un dipôle géocentré, situé au centre de la terre et dont l'axe fait un angle
d'environ 11.5° avec l'axe de rotation de la Terre;

Il est en réalité trop complexe pour être exprimé par une fonction mathématique simple,
mais il peut être considéré, sur quelques centaines de km, comme uniforme et le bruit
defond géologique est facilement observable.

Plus précisément, on peut dire que 90% du C.M.T actuel peut être représenté par un dipôle.
Les 10% restant forme ce que l’on appelle un champ non-dipôlaire.

A. WAFIK
34
Module géophysique Cours ISTP

Figure 2 :Le nord magnétique ≠ du nord géographique

Le dipôle crée autour de la Terre des lignes de champ magnétique qui protègent la Terre de
certains rayonnements solaires.

A. WAFIK
35
Module géophysique Cours ISTP

Figure 3 :vecteur du champ magnétique terrestre

Grâce au caractère dipolaire, nous avons la relation :

I : inclinaison magnétique, l : latitude du site d’observation

tgI  2.tg
1. Champ magnétique terrestre en un point du globe

En un lieu donné et un instant donné, on peut représenter ce champ par un vecteur;

Pour le définir on choisit un système de coordonnées rectangulaires, avec :

• L'axe des X en direction du Nord géographique, l'axe des Y vers l'Est et l'axe Z suivant
la verticale.

• La déclinaison et l'inclinaison, exprimé en degrés minutes secondes (La déclinaison


est l'angle avec les X, l'inclinaison celui avec l'axe Z).

Ces différentes composantes peuvent se mesurer à la surface de la Terre.

Le champ magnétique est un vecteur, noté généralement H


Il se caractérise par trois composantes : Hx, Hy, Hz

A. WAFIK
36
Module géophysique Cours ISTP

Dans un espace à 3 dimensions, ce vecteur peut être représenté par3 paramètres :


l’Inclinaison (I), la Déclinaison (D), l’Intensité (H).

Figure 4 :la répartition des paramètres du CTM dans l’espace

• I : angle que fait le C.M.T avec le plan horizontal.

• D : angle que fait la composante horizontale H de F avec le Nord géographique

Les relations suivantes relient le champ, ses composantes et la déclinaison et


l’inclinaison.

 F2 = H2 + Z2 = X2 +Y2 + Z2 (2.1)
 H = F cos I (2.2)
 Z = F sin I (2.3)
 tan I = Z/H (2.4)
 X = H cos D (2.5)
 Y = H sin D (2.6)
 tan D = Y/X (2.7)

A. WAFIK
37
Module géophysique Cours ISTP

2. Origine du champ magnétique terrestre


• Des analyses mathématiques du champ observé à la surface du globe démontrent
qu’au moins 99% est causé par des sources internes et 1% par des sources
extérieures à la terre;

• Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer les mécanismes des sources
internes : Théorie actuelle = La dynamo

 On suggère que le champ magnétique terrestre est créé et entretenu par un


processus d’induction. Des courants ´électriques intenses circuleraient dans le noyau
extérieur possédant une conductibilité ´électrique très forte (noyau extérieur : la
partie liquide du noyau située entre r = 1300 et 3500 km);

 On assume aujourd’hui que le noyau est une combinaison de fer (Fe) et de nickel (Ni),
tous deux de bon conducteurs électriques.

3. Quelques informations sur le champ magnétique


terrestre :
• Le champ magnétique peut se mettre en évidence à la surface par l'orientation prise
par l'aiguille d'une boussole suspendue en son centre de gravité;

• Le champ H a une intensité de 60 `a 70 μT aux pôles magnétiques (I=±90°) et de 25 `a


30 μT (valeur minimale) à l’´équateur magnétique (I=0°);

• L’unité utilisée en prospection magnétique est le nanotesla (nT), qui par le jeu de
transformation est exactement égal à l’ancienne unité, le ɣ;

• 1 nT = 10−9 T = 1 ɣ

• Pour l’hémisphère magnétique nord, le champ pointe vers le bas et I est positive (+) ;
dans l’hémisphère magnétique sud, l’inverse se produit et I est négative (-).

• L’unité du champ magnétique terrestre : le Tesla (T)

• A la surface de la Terre, le champ magnétique terrestre varie de

• 25 000 nT à 60 000 nT.

• Le champ magnétique moyen au Maroc vaut :

H = 45 000 nT D = -6° I = +37°

Et sur les autres planètes du système solaire.

A. WAFIK
38
Module géophysique Cours ISTP

Planète Champ
magnétique
Mercure 0.01

Venus 0

Mars 0.012

Jupiter 17000

Saturne 500

Uranus 50

Neptune 30

Pluton ?

A. WAFIK
39
Module géophysique Cours ISTP

Le champ magnétique évolue-t-il dans le temps et


dans l’espace ?
L’observation dans le temps à l’observatoire de Chambon la Forêt

A. WAFIK
40
Module géophysique Cours ISTP

Le champ magnétique terrestre actuel évolue continuellement dans le temps sur des
constantes de temps très différentes (seconde, heure, jour, année,…).

Les mesures issues des observatoires de Londres (1575), Paris (1600)

Rome (1800) montrent de manière indiscutable que

le champ magnétique principal de la Terre

évolue également dans l’espace.

Ainsi, les données de Paris montrent que depuis le XVIIe siècle

L’inclinaison a varié de 75° à 65° et que la déclinaison est passée

De 10° Est à 25° Ouest au début du XIXe siècle pour revenir

autour de 10° Ouest de nos jours.

D’où viennent ces variations ?

Et pourquoi de telles variations tant en direction qu’en intensité ?

A. WAFIK
41
Module géophysique Cours ISTP

4. Variations internes séculaires


• De longues séries d’observations démontrent que le CMT est loin d’être constant.
Des données obtenues aux observatoires de Londres et de Paris depuis 1540
montrent que l’inclinaison a varié de 10 ° (de 75 `a 65 ° ) et la déclinaison de 35 ° (10 °
E à 25 °W) puis retour `a 10 ° W depuis cette période;

• Même si ces données ont l’air cycliques, des renseignements ailleurs dans le monde
n’entraînent pas les mêmes conclusions. Les variations séculaires ont donc un
caractère régional;

• Leurs sources sont mal expliquées, mais on pense qu’elles sont reliées aux
changements de courants de convection dans le noyau, au couplage à la limite
noyau-manteau et à la vitesse de rotation de la terre.

5. Champ magnétique externe

La majeure partie du 1% du champ magnétique provenant de l’extérieur de la terre apparaît


être associée aux courants électriques dans les couches ionisées de la haute atmosphère.

Les variations dans le temps sont beaucoup plus rapides que celle du champ d’origine
interne.

• La variation diurne régulière

Deux cycles de variations :

 un cycle qui suit le rythme solaire (cycle de 24 heures, avec max sur 11 ans)

• ordre de 30 nT

• varie avec les latitudes et saisons

• faible en hiver et fort en été

 un cycle qui suit les marrés luni-solaires (périodes de 25 heures, amplitude de 2 nT).

• Activité magnétique : Les tempêtes magnétiques sont des perturbations dont les
amplitudes peuvent atteindre 2000 nT.

A. WAFIK
42
Module géophysique Cours ISTP

L’étude du champ magnétique terrestre ancien

Paléomagnétisme

Pour cela on étudie l’aimantation magnétique des roches

(Volcaniques et sédimentaires).

En effet, certaines roches volcaniques et sédimentaires ont

La propriété d’enregistrer et de mémoriser la direction

et/ou l’intensité du C.M.T. régnant au moment de la

Formation de la roche.

A. WAFIK
43
Module géophysique Cours ISTP

Les propriétés magnétiques des


roches
1. Propriétés magnétiques des matériaux

Trois grands groupes définissant les propriétés magnétiques des matériaux:

• matériaux diamagnétiques : Si k < 0 ; Phénomène faible, réversible, affecte tous les


corps. L’intensité de la magnétisation induite est dans la direction opposée au champ
inducteur. Ex. : quartz, feldspath, sel.

• matériaux paramagnétiques : Si k > 0 ; Comme le diamagnétisme, c’est un


phénomène faible et réversible, mais tend à renforcer l’action du champ inducteur.
Le champ induit décroit cependant avec la température. Ex. : les métaux, gneiss,
pegmatite, dolomie, syénite.

• matériaux ferro et ferrimagnétiques : Les moments magnétiques de chaque atome


s’alignent spontanément dans des régions appelées domaines et cela même en
l’absence de champ magnétique externe. En général, le moment magnétique total
est nul parce que les différents domaines ont des orientations différentes et leurs
effets s’annulent. Le ferromagnétisme disparait si on l´dépasse une certaine
température, appelée point de Curie. Ex. : magnétite, ilménite.

La valeur de cette aimantation dépend fortement de la présence des minéraux


magnétiques qui sont :

Diamagnétisme : Le corps prend une aimantation en sens inverse du champ appliqué (c <
0). Cette aimantation est très faible. L'eau, l'air, la silice, la calcite,…. Elle disparaît
lorsque le champ est interrompu (absence de rémanence).

Paramagnétisme : Le corps acquiert une aimantation faible dans le sens du champ


appliqué. Pas de rémanence (calcium, oxydes de Nickel).

Ferromagnétisme : L'aimantation du corps est forte et se caractérise par un phénomène


de rémanence. Ces corps ont donc la capacité d'enregistrer l'histoire magnétique.

L’aimantation ferromagnétique dépend fortement de la température

A. WAFIK
44
Module géophysique Cours ISTP

Il existe différents types d’aimantation :

• L’Aimantation Thermorémanente (ATR).

• L’Aimantation Rémanente Détritique (ARD).

• L’Aimantation Rémanente Isotherme (ARI).

• L’Aimantation Rémanente Chimique (ARC).

a) L’Aimantation Thermorémanente (ATR).

Ce type d’aimantation est observé généralement dans les roches volcaniques et


métamorphiques.

Cette aimantation est relativement stable dans le temps et fortement dépendante de la


température.

• Quand une coulée de lave se répand à la surface, elle se refroidit et se solidifie.

• Elle enregistre et fossilise la direction et l’intensité du champ magnétique existant au


moment où sa température passe au-dessous de la température de Curie.

A. WAFIK
45
Module géophysique Cours ISTP

b) Aimantation rémanente :

En plus de cette aimantation induite, certains objets ont une aimantation dite rémanente,
c’est à dire qu’ils produisent un champ magnétique même quand ils ne sont pas plongés
dans un autre champ magnétique.

C’est le cas par exemple des objets qui ont été cuits (four, foyer, céramiques...) : en effet,
lors du chauffage puis du refroidissement de l’objet, tous les atomes présents à l’intérieur
s’orientent dans le sens du champ magnétique terrestre. Du coup, l’objet devient
« aimanté », il peut générer un champ magnétique. C’est ce qu’on appelle l’aimantation
thermorémanente.

Les roches ignées et sédimentaires possèdent un champ magnétique permanent (rémanent)


à des degrés divers. La direction de ce champ rémanent peut être complètement différente
de la direction du CMT local(H). La direction de la magnétisation rémanente est
caractéristique du CMT local lors de la formation de la roche.

Les laves basaltiques, les intrusions volcaniques et toutes les roches volcaniques ont traversé
l’écorce terrestre à une température supérieure au point de Curie de leurs minéraux. Par
refroidissement au passage au point de Curie dans le sens inverse, la roche s’est aimantée
sous l’effet du champ terrestre.

Les roches sédimentaire sont généralement porteuses de rémanence naturelle, mais


beaucoup plus faible que celles des roches volcaniques. Lors du dépôt des sédiments, les
particules magnétiques s’orientent dans la direction du champ terrestre et gardent cette
orientation après la compaction et la solidification.

c) Aimantation induite :
Tout objet plongé dans un champ magnétique génère un nouveau champ magnétique
proportionnel au premier : c’est ce qui s’appelle l’aimantation induite.

Cette relation se traduit par l’égalité suivante :

B=μ×H

Où H est le champ magnétique initial, B est l’aimantation induite et μ est la susceptibilité


magnétique du matériau.

Ainsi, des coulées de lave successives donneront une image du comportement du C.M.T en
direction et en intensité. Mais, cette image est discontinue du fait du caractère aléatoire des
éruptions.

A. WAFIK
46
Module géophysique Cours ISTP

Figure 5 :Aimantation thermorémanente

d) L’Aimantation Rémanente Détritique :


Cette aimantation est classiquement observée dans les sédiments.

Elle permet de retrouver une image continue de l’évolution du CMT mais elle ne donne
qu’une indication relative de l’intensité du CMT.

Son acquisition résulte de l’alignement des moments magnétiques des particules


sédimentaires qui sont bloqués mécaniquement par le poids de la colonne sédimentaire.

Figure 6 :Aimantation rémanente détritique

A. WAFIK
47
Module géophysique Cours ISTP

Correctionslors de la réalisation des


levés magnétiques
1. Correction de dérives
On doit tenir compte des variations du champ magnétique terrestre avec le temps.
Rappelons que ces variations sont :

Variation séculaires : variations annuelles reliées au déplacement des pôles magnétiques.

Variations diurnes : variations cycliques d’environ 24 heures reliées aux variations de


courant dans l’ionosphère dues à l’activité du soleil.

Tempêtes magnétiques : variations brusques dues à des sursauts de l’activité solaire qui
peuvent atteindre 2000 nT et durer plusieurs jours. Lors de tempêtes magnétiques, le levé
est interrompu.

Les variations diurnes sont corrigées en établissant une station de base et en suivant la
même procédure qu’en gravimétrie. On accepte des variations de moins de 50 nT/heure.

Par ailleurs, il faut éviter de placer la base dans les endroits où le gradient magnétique
horizontal est fort, de façon à réduire les erreurs qui seraient causées par un
repositionnement à la base peu précis.

2. Correction d’altitude

Le gradient vertical de Ho est d’environ -0.03 nT/m aux pôles et de -0.015 nT/m `a
l’équateur;

Les effets d’élévation sont donc normalement négligeables. Toutefois, dans les régions
montagneuses, une correction d’élévation est faite. Elle égale à -0.47 nT·Ho/m, où Ho est la
valeur locale de l’intensité du champ géomagnétique. La correction est positive au nord de
l’équateur et négative au sud;

Dans le cas de levés aéroportés, il est normalement spécifie que tout survol dont la
différence entre la hauteur de vol théorique et réelle dépasse un certaine limite sera rejeté.

A. WAFIK
48
Module géophysique Cours ISTP

3. Correction de latitude

Localement, le gradient horizontal de Ho n’est pas significatif et on n’applique pas de


correction de latitude aux données. Le gradient horizontal varie entre 0 et 10 nT/km, de
l’équateur aux pôles. Elle est généralement inférieure à 6 nT/km;

Généralement elle est appliquée pour des levés à grand étendu (aéroporté).

A. WAFIK
49
Module géophysique Cours ISTP

Instruments de mesure : les


magnétomètres
Quatre types principaux de magnétomètres ont été développés, chacun fonctionnant sur un
principe diffèrent :

o Balance magnétique
o Sursaturation magnétique (ou “fluxgate” en anglais)
o Précession nucléaire
o Pompage optique

Seuls les trois derniers sont en usages de nos jours. Les deux premiers sont utilisés pour
mesurer une seule composante du champ alors que les autres mesurent le champ total.

1. Magnétomètre à protons
Magnétomètre à protons : mesure le champ magnétique total c'est-à-dire : le champ
magnétique terrestre + champ magnétique créé par les anomalies.

Sensibilité de l’appareil : 1nT près,

Il est indispensable que l’operateur soit amagnétique, afin de ne pas perturber les mesures.

Par ailleurs, entre deux profils (Aller-Retour), on effectue une mesure à la base pour pouvoir
établir la dérive temporelle du champ magnétique de la Terre. Pour augmenter la précision
des mesures, on choisit de revenir à la référence après la fin d’un profil et avant le début du
suivant.

A. WAFIK
50
Module géophysique Cours ISTP

2. La mesure
La prospection magnétique consiste simplement à mesurer le champ magnétique de
l’endroit où l’on se trouve. Grâce à des capteurs très sensibles (magnétomètres), on peut
repérer les anomalies dues à l’aimantation induite des gisements miniers, des pièges, des
murs ou fossés, des vestiges archéologiques ou à l’aimantation thermorémanente des objets
qui ont été cuits.

Il suffit de comparer la valeur du champ magnétique que l’on mesure à la valeur « normale »
du champ magnétique terrestre : les écarts sont dus à la présence de structures dans le sol
qui peuvent être d’origine minéralogiques, archéologique ou autres.

3. Méthode magnétique : principe de la mesure

En pratique, l’appareil de mesure du champ magnétique doit être éloigné de tout matériel
électrique et métallique. En effet, les appareils électriques et le métal produisent des
champs magnétiques qui peuvent perturber la mesure.

Il y a encore quelque temps, on arpentait à pied le terrain à prospecter, en déplaçant


manuellement les capteurs de mesure du champ magnétique. Aujourd’hui, on utilise des
méthodes tractées : on place l’appareil sur une plate-forme roulante en matériau non
magnétique (matières plastiques), et on tire cette plate-forme avec un quad pour pouvoir
couvrir de grandes surfaces en peu de temps.

Un GPS repère la position de la mesure à chaque instant.

Figure 7 :Prospection en méthode magnétique

A. WAFIK
51
Module géophysique Cours ISTP

4. Station de base :

Pour la station de base en boucle, la stratégie demeure la même qu’en gravimétrie. En


général, on établira une station de base à partir de laquelle toutes les mesures seront
corrigées. Cette station ne doit pas se trouver dans une région anormale où il y a de forts
gradients. L’intervalle de mesure doit être inférieur à 2 heures;

On peut aussi utiliser une station d’enregistrement automatique du CM, ce qui évite le
bouclage et les corrections sont fait automatiquement. Cette station est simplement
constituée d’un magnétomètre qui enregistre le champ à intervalle court et régulier (10, 20,
30 secondes ou 1 minutes), et qui garde en mémoire l’heure de mesure de chaque lecture;

Notez qu’une station de base fixe est mieux adaptée pour les corrections que la station de
base en boucle de mesure parce qu’elle permet de voir plus facilement les variations du
champ pendant toute la journée (bruit de fond, orage magnétique, ...);

Les appareils actuels sont livrés avec un logiciel qui effectue la correction de dérive
automatiquement lorsqu’une station automatique est utilisée. Il faut évidemment que
l’horloge du magnétomètre mobile soit synchronisée avec celle de la base.

5. Utilisation de la méthode magnétique :

La recherche minière: la prospection de gisements associés aux minéraux magnétiques


(pyrrhotine, magnétite….);

Exploration pétrolière

La géologie structurale: La recherche de la forme et la structure des bassins, Les accidents


tectoniques

L’archéologie: localisation de sites

A. WAFIK
52
Module géophysique Cours ISTP

6. Exploration minière
1. Détection directe
– Gisement de fer magnétique, magnétite.

– Gisement d'amiante (les fibres sont intimement associées avec


la magnétite et se trouvent dans les roches très basiques).

2. Détection indirecte
– Nickel associé avec des roches basiques.

– Minéralisation généralement associée à des structures (failles,


plissements, intrusifs, etc.).

3. Cartographie
– Utilisation la plus importante tant au sol qu'aéroporté, tant
local que régional.

– Permet d'interpoler entre les affleurements sans être obligé de


forer ou de creuser.

7. Exploration pétrolière
1. Études des bassins sédimentaire à partir des anomalies causées par des structures du
socle ou à sa topographie

2. Détection indirecte : pièges structuraux (failles, plis).

A. WAFIK
53
Module géophysique Cours ISTP

8. Interprétation des données magnétiques

La première figure montre une variation diurne dans le champ magnétique total de la terre sur la
même latitude.

La deuxième figure montre une micro-pulsation typique à tenir compte pendant l’interprétation des
profils magnétiques.

La troisième figure montre une tempête magnétique et le changement brutal du champ magnétique.

A. WAFIK
54
Module géophysique Cours ISTP

La demi-pente de Peters
Détermination de la profondeur du toit d'un dyke à partir de l'anomalie
magnétique qu'il produit.

A. WAFIK
55
Module géophysique Cours ISTP

Exemple :
Anomalie deKettara
Anomalie de Kettara :

1. Situation géographique :
La mine de kettara est située dans les jbilet centrales à 30 km au nord ouest de Marrakech
sur la bordure de la route principale Marrakech- safi.

La région s’étale sur une superficie de 48km²

Figure 8 :Situation géographique de la mine de Kettara

A. WAFIK
56
Module géophysique Cours ISTP

2. Cadre géologique :
Comme situation géologique on peut dire que Kettara se situe dans la partie
extrême ouest des Jbilets Centrales comme il montre la carte de situation au-
dessus (partie occidentale).

Lithologiquementon remarque la dominance des schistes qui sont datée du


Viséen supérieur Namurien. Ils renferment des bancs plus ou moins
lenticulaires degrés, de carbonates. On trouve également une grande
abondance de roches éruptives et sédiments volcano-détritiques, en particulier
des laves ou des tufs albitophyres, des corps éruptifs concordants ou des sils
(granophyres et gabbros parfois juxtaposés dans le même corps), des cinérites
souvent calcareuses finement rubanées, enfin des lentilles de sulfures massifs
(pyrotine de kettara ce qui montre leur sédimentation a été accompagnée par
une activité endogènes importante).

L’ensemble de ces terrains (série des schistes du sharlef et roches


éruptives qu’elle contient) a subit les plissements hercyniens majeurs, qui se
sont terminés pendant la mise en place des granites hercynien tandis qu’à
l’extrémité orientale des Jbilet deux jeu de plis hercyniens majeurs bien
distincts ont pu être décelés, il n’en existe qu’un seul nettement visible dans la
région de kettara. Il s’agit souvent de plis isoclinaux, ou bien parfois, au
contraire,de plis relativement ouverts (gisement de kettara , extension Est),
leur formation s’est accompagnée d’un métamorphisme régional de faible
intensité ,les sédiments argileux se sont transformés en phyllade à séricite, à
chlorite, parfois à biotite (de petites dimensions), tandis que les sédiments
calcaires se sont chargés en quartz, épidotes, amphiboles, à la mine de kettara
les schistes souvent ardoisiers, parmi lesquelles les chlorites dominent sur les

A. WAFIK
57
Module géophysique Cours ISTP

micas.

On outre qu’il existe dans cette région des chapeaux de fer considéré
comme un guide de recherche des amas sulfuré en profondeur.

Pour la minéralisation : Il s’agit d’un gisement subvertical encaissé dans les


schistes du paléozoïque. Il est de direction n 60 sa longueur est d’environ 150 m.
Son enracinement est de l’ordre de 600 m et sa puissance est variable (moyen
11 m). Ce gisement est de type volcano-sedimentairs. Notons qu’il y a au sien
de corps minéralisé des lentilles d schistes.

3. Quelques mesures effectuées au niveau de


Kettara :

Tableau récapitulatif des résultats

A. WAFIK
58
Module géophysique Cours ISTP

 La représentation graphique et interprétation :

Graphe représentant les résultats des mesures effectuées par la méthode magnétique

Cette méthode montre l’existence d’une anomalie, à l’aplomb du


pointd’inflexion c'est-à-dire au niveau de la station 125/P4 qui coïncide avec les
anciens travaux miniers sous forme de tranchés.

 Représentation en plan des résultats obtenus

A. WAFIK
59
Module géophysique Cours ISTP

Les zones d’anomalie sont en rouge et les zones normales sont en bleu

Représentation en 3D

A. WAFIK
60
Module géophysique Cours ISTP

Conclusion

La prospection magnétique est basée sur le champ magnétique et la susceptibilité


magnétique des minéraux. La méthode consiste à chercher et localiser les roches,
formations et gisements en se basant sur des anomalies magnétiques. La plupart
des minéraux ont une susceptibilité magnétique très faible voir même nulle
exceptée la magnétite (Fe3O4) et quelques autres minéraux plus rares.
Heureusement, la magnétite est présente dans presque toutes les roches en
quantité plus ou moins importante, une fraction de 1% étant détectable.

La magnétométrie permet de réaliser des cartes d'anomalies magnétiques. A


partir de ces cartes il est ensuite possible d'en déduire la nature du sol et la
présence ou non d'un gisement, mais elle reste encore insuffisante pour
déterminer définitivement sa forme et sa profondeur alors il faut faire appel à
d’autres méthodes géophysiques.

A. WAFIK
61
Module géophysique Cours ISTP

A. WAFIK
62
Module géophysique Cours ISTP

Généralité sur le géoradar :

Le géoradar :

Le géoradar (GroundPenetrating Radar ; GPR) est une méthode géophysique


électromagnétique, non destructive, fondée sur l’analyse de la propagation, de la réflexion et
de la diffraction des ondes électromagnétiques (EM) hautes fréquences (10MHz à 2GHz).

C’est une méthode d’investigation de la sub-surface et du sous-sol (jusqu’à 50 m) qui


permet l’obtention des radargrammes dont leur interprétation donne une énorme information
sur le cible cherché.

Appareillage:

Le géoradar est constitué de deux antennes, l’une servant à l’émission d’ondes


électromagnétiques, et l’autre à la réception de ces mêmes ondes. Les deux antennes sont
reliées à une console, elle-même reliée à un ordinateur portable qui permet une visualisation
des données en cours d’acquisition ou encore de configurer la console. L’énergie alimentant
tous ce système est délivrée par des batteries.

A. WAFIK
63
Module géophysique Cours ISTP

Fig.1 : appareillage utilisé en mission de géoradar

Ce système permet d’utiliser différentes antennes dépendant de la profondeur des


cibles recherchées et de la résolution souhaitée :

 les antennes à basses et à moyennes fréquences (20 à 600 MHz) ont un moyen
à fort pouvoir pénétratif et une résolution faible à moyenne.
 les antennes de hautes fréquences(800 MHz à 2GHz) permettent d’étudier les
premiers centimètres voire quelques mètres de sols. la résolution est bonne et
d'ordre du centimètre.

A. WAFIK
64
Module géophysique Cours ISTP

Tableau 1 : Variation de profondeur en fonction de fréquence d’antennes radar (Schukin,


2000).

Les antennes sont soit des antennes de surface, utilisées sur le sol ou les parois de
galeries des mines, ou de forage, destinées à travailler en forageet utilisé pour obtenir des
informations sur la détermination des formations à une certaine profondeur.

Elles peuvent être blindées ou non.

Les antennes blindées rayonnent vers le sol ou vers une direction privilégiée en
minimisant les interférences électromagnétiques provenant de sources anthropiques en milieu
urbain. Ellessont utilisées principalement pour des études nécessitant une résolution moyenne
à haute

Les antennes non blindées sont des antennes à basse fréquence utilisées pour des
applications nécessitant une profondeur de pénétration maximale. Elles rayonnent vers le sol
comme vers le haut. Un des problèmes pratiques majeurs rencontré, lors d’une acquisition
radar avec des antennes non-blindées, est dû au fait qu’une partie importante de l’énergie
émise se propage dans l’air. La propagation des ondes radar dans l’air se fait pratiquement
sans atténuation intrinsèque ni dispersion. Lors de cette propagation, les ondes radar subissent
seulement une atténuation géométrique et les réflexions (diffractions aériennes) provenant des
objets conducteurs se trouvant en surface (les lignes et les poteaux électriques, clôtures
métalliques) et les arbres sont très fortes et peuvent masquer les réflexions primaires (Sun et
Young, 1995). Il est ainsi indispensable de reconnaître et de distinguer si les diffractions

A. WAFIK
65
Module géophysique Cours ISTP

observées sur une section radar sont dues aux hétérogénéités de la subsurface ou aux objets se
trouvant en surface, et de ne pas confondre ces dernières (les diffractions aériennes) avec les
réflexions sub-horizontales dues à la structure géologique.

Fig.2 : exemples des antennes de surfaces de système RamacMâla (suède), A :antennes


blindées de 100 et 250MHz, B : Antennes non-blindées de 200 MHz.

Fig. 3 : exemple d’antenne de forage non blindé de 100 MHz, système RamacMâla, Suède.

Principe:

Les antennes du géoradar doivent être à plat et en position parallèle sur la surface
sondée afin de maximiser le couplage avec le sol et empêcher la perte de l'énergie émise car
celle-ci peut être transmise dans l'air plutôt que dans le sol.

L’antenne émettrice générant une impulsion électromagnétique très haute fréquence


qui varie entre quelques dizaines de MHz au 2GHz. Les ondes électromagnétiques se
propagent dans le sol et une partie se réfléchissent aux interfaces entre les différents
milieux.Par la suite, ces ondes réfléchies sont enregistrées sur l’antenne réceptrice. Les

A. WAFIK
66
Module géophysique Cours ISTP

résultats se visualisent sur l’écran du PC portable sous forme d’un profil de terrain qu’on
l’appelle radargramme.

Fig.4 : principe du géoradar

Les profils obtenus ou les radargrammes sont composés d’une succession horizontale
de traces verticales qui traduisent le parcours des ondes réfléchies vers la surface. Cette
réflexion qui se fait au niveau des interfaces est due à des changements brutalsdes
caractéristiques du milieu. Ces interfaces se traduisent par des réflecteurs sur la trace radar. Le
temps entre l’émission du pulse et la réception de l’onde réfléchie est appelé « temps double
de parcours » (Two-WayTraveltime – TWT) et est mesuré en nanoseconde. Il est fonction de
la profondeur à laquelle se situe l’interface et de la vitesse de propagation de l’onde dans le
milieu en question. Cette propagation de l’onde électromagnétique dans le milieu est
contrôlée par les propriétés électromagnétiques du sédiment qu’elle parcourt. Dans le cas d’un
milieu faiblement conducteur et amagnétique, la vitesse de propagation des ondes est fonction
de la permittivité diélectrique (ε) du milieu : avec C0 la vitesse de propagation de l’onde
électromagnétique dans le vide (3.108 m.s-1).

A. WAFIK
67
Module géophysique Cours ISTP

La permittivité diélectrique de chaque matériau par rapport à l’air (ε ≈ 1 F.m-1) est


différente (tableau 1).

Tableau 2 : constante dièlectrique typique, conductivité électrique, vitesse et atténuation


caractéristiques de quelques matériaux géologiques.

La permittivité dièlectrique, qui définit principalement les caractéristiques


électromagnétiques du milieu, dépend du rapport air-eau-sédiment. Cela implique qu’un
réflecteur marque un changement de porosité, et évidemment de granulométrie ou
d’arrangement particulier des sédiments (fig.5).

A. WAFIK
68
Module géophysique Cours ISTP

Fig.5 : variation de la constante diètectrique et de vitesse en fonction de contenu de la roche


en eau

Des changements dans la quantité, le type de fluide occupant le réseau poreux, dans la
porosité, et le type, la taille, l’orientation et l’arrangement des grains sont susceptibles de
modifier la propagation de l’onde radar (fig.6).

Fig.6: litage résultant de la composition, la taille, la forme et l’arrangement des grains


(modifiée d’après Neal, 2004).

Les modes d’acquisition des données :

Le mode réflexion

Dans la plupart des applications, les géoradars sont mis en oeuvre en « mode réflexion

A. WAFIK
69
Module géophysique Cours ISTP

». On distingue les profils réflexion à offset (distance émetteur/récepteur) constant, des profils
réflexion à offset variable.

Au mode d’acquisition à offset constant, les deux antennes, positionnées proches l'une
de l'autre sont déplacées d'un même pas d'avancement sur la ligne de mesure. Le radargramme
est obtenu en juxtaposant les différents signaux (ou « traces ») ainsi enregistrés.

Fig.7 : mise en œuvre de géoradar de surface en mode réflexion à offset constant. (E :


émetteur, R : récepteur) et exemple de radargramme obtenu.

A offset constant, un réflecteur plan dans le soussol apparaîtra comme un plan sur la
coupe radar, un objet ou un angle ou une arête de mur,considéré comme un point diffractant,
sera visible comme une hyperbole. Ce type d’acquisition permet d’imager le sous-sol.

Ce mode d’acquisition s’utilise aussi en forage (fig.8).

A. WAFIK
70
Module géophysique Cours ISTP

Fig.8 : mise en œuvre de géoradar du forage en mode reflexion à offset constant et exemple de
radargramme obtenu. Tx : transmetteur, Rx : recepteur.

Au mode d’acquisition à offset variable, la distance entre les antennes est


progressivement augmentée, soit en laissant une antenne fixe, soit en éloignant
symétriquement les deux antennes par rapport à un point central. On parle alors de profils
CMP ('Common-Mid-Point'). Dans ce cas, les réflecteurs horizontauxapparaissent alors
comme des hyperboles dont la courbure est corrélée à la vitessedu milieu et permet,par
conséquent, de donner un modèle de vitesse en fonction de la profondeur. Ces vitesses
permettent d’approcher la nature des milieux et des matériaux traversés par les ondes (voir
tableau 2).

Fig.9 : mise en œuvre de géoradar de surface en mode réflexion à offset variable et trois

A. WAFIK
71
Module géophysique Cours ISTP

radargrammes obtenus.

Le mode transmission :

Les profils en transmission ont pour objectif l'enregistrement d'ondes directes (et non
réfléchies) s'étant propagées dans un volume représentatif de roche. Ils peuvent par exemple
être réalisés avec les dispositifs de surface lorsque la configuration de deux galeries
souterraines le permet.

En utilisant des dispositifs de forage, ces acquisitions sont réalisées en positionnant les
antennes dans deux puits différents. Il est alors possible d'interpréter le profil obtenu pour
calculer une vitesse de propagation.

L'enregistrement d'un profil transmission unique est rare dans le cadre d'une
investigation géophysique. Par contre, l'acquisition d'un grand nombre de profils de
transmission autour d'un volume de roche donné peut permettre de réaliser des tomographies.

Fig.10 : mise en œuvre de géoradar du forage en mode transmission et exemple d’image


tomographique résultante.

Avantages et désavantages :

A. WAFIK
72
Module géophysique Cours ISTP

La méthode de Géoradar présente différentes avantages :

 Mise en œuvre légère et facile d'emploi permettant d'intervenir dans des


conditions d'accès difficiles
 les conditions de surface ne sont pas un facteur important
 solution rapide et économique
 une bonne voire même excellente résolution
 Une large couverture spatiale une acquisition d’une énorme quantité de
données en un court laps de temps

Pourtant, elle présente des limites liées aux :

 profondeur de pénétration limitée (jusqu’à environ 50m)


 inefficace en présence d'argile
 post-traitement des données nécessite des logiciels informatiques sophistiqués

Domaines d’application :

La méthode de Géoradar est utilisée en différentes domaines :

 La recherche scientifique géologique: pour la reconnaissance tectonique et


éventuellement lithologique de structure proche de la surface, les contacts
géologiques, les plans de stratification, aux géométries des corps sédimentaire,
les plans de fracturation, la détection des cavités naturelles, pour connaître les
pendages et fracturations, l’histoire éruptive d’un volcan…
 Le géo-environnement : prévention des risques naturelles et la localisation et le
suivie de pollution dans le sous-sol…
 L’archéologie : les tombes, recherche de vestiges archéologiques, des objets et
des constructions enfouis…
 L’hydrogéologie : il est un outil précieux pour suivre les mouvements de la
nappe phréatique et les variations brutales de la profondeur de nappe…
 La géothermie

A. WAFIK
73
Module géophysique Cours ISTP

 Le génie civil

Exemple d’application :

Ci-dessous, on représente un exemple d’application de la méthode de Géoradar en


domaine de géologie (sédimentologie).

Application au domaine de
sédimentologie :

Deleplancque et al. (2013), a utilisé la méthode de géoradar, pour étudier l’architecture


du remplissage et l’hétérogénéité sédimentaires de la plaine alluviale de la vallée de seine, sur
le site de la bassée en France. Cette étude a permis d'appréhender la dynamique et l'évolution
du système fluviatile au cours du comblement de la vallée.

A cause de la rapidité de mise en œuvre du géoradar et la qualité de ses résultats sur


des terrains sédimentaires grossiers (Bristow&Jol, 2003; Hickin et al., 2009), il a constitué la
méthode la plus adéquate pour étudier la structure de remplissage de plaine alluviale de cette
vallée.

Présentation de secteur d’étude :

Le secteur d’étude se situe dans la plaine alluviale de la bassée existée en France. La


Bassée correspond à la plaine alluviale de la Seine entre les confluences avec l'Yonne à l'aval
et la confluence avec l'Aube ou jusqu'à Méry-sur-Seine à l'amont.

Deux compagnes d’acquisition des données par le géoradar ont été réalisées sur des
carrières de granulats,où le décapage de la terre végétale avant l’exploitation dégage de larges
zones plates idéales pour la prospection radar. Le premier site, baptisé "La Motte-Tilly", se
situe en aval de Nogent-sur-Seine, à l'intérieur d’un grand méandre actif de la Seine. Le
deuxième site, "Les Ormes-sur-Voulzies", se trouve à 2,5 km au nord de Bray-sur-Seine et du
cours actuel de la Seine (fig.11).

A. WAFIK
74
Module géophysique Cours ISTP

Fig.11 : Carte de la Bassée montrant l'emplacement des carrières sélectionnées pour la


prospectiongéoradar.

En s’appuyant sur des données de sondage, cette plaine alluviale est constituée
essentiellement de sable et de gravier et se repose sur un substrat crayeux de Crétacé.

Fig.12 : position géologique du secteur d’étude.

Appareillage et mode d’acquisition des données :

Les profils géoradar ont été acquis à l’aide d'antennes de surface blindées de marque
GSSI (Geophysical Survey Systems, Inc.) et de fréquences de 300 et 400 MHz (fig.13).

A. WAFIK
75
Module géophysique Cours ISTP

Fig. 13 : Antennes radar et système d’acquisition. A) antenne en contact avec le sol (gauche :
antenne double 300 et 800 MHz, droite : antenne simple 400 MHz), B) support pour le déplacement,
C)roue codeuse et D) station d’acquisition (gauche : table durcie)

Le mode d’acquisition des données est le mode réflexion à offset variable (point
milieu commun- CMP) (fig.14).

Fig.14 : mise en œuvre de géoradar de surface en mode réflexion à offset variable (CMP), A :
antenne émetrice, B :antenne réceptrice, C :unité centrale, D : station d’acquisition (ordinateur

A. WAFIK
76
Module géophysique Cours ISTP

portable), E : baterrie.

Résultats et interprétation:

L’application de la méthode géoradar sur ces deux sites a fourni, à la fois, les vitesses
de propagation des ondes électromagnétiques et les profils radar correspondant implantés au
site la Motte-Tilly.

Les vitesses de propagation obtenues :

Sur les deux sites d’investigation, Les mesures de vitesses de propagation des ondes
dans le sédiment varient entre 0,06 et 0,1 m/ns, en fonctionde la profondeur et de la
localisation de la mesure sur le site.

En utilisant le tableau des vitesses radar dans les différents types de sédiments,
Deleplancque et al. (2013) a interprété ces résultats de vitesses comme un modèle de vitesse à
deux couches: une couche superficielle de sable sec à humide, caractérisée par des vitesses de
propagation fortes (~ 0.15 m/ns), et une couche de sable saturé en eau (sous la nappe),
caractérisée par des vitesses de propagation plus faibles (~ 0.05 m/ns).

Les profils radar obtenus :

Nous représentons, dans cet axe, les profils réalisés sur le site de La Motte-Tilly
(Nogent-sur-Seine).

A. WAFIK
77
Module géophysique Cours ISTP

Fig.15 : schéma d’implantation des profils GPR sur la carrière de Motte-Tilly.

12 profils ont été réalisés par le géoradar avec une antenne de 400 MHz (fig.15).

La Figure 16 présente le profil radar 5 traité orienté NNO-SSEavec une profondeur de


pénétration est de l'ordre de 6 m, et les différentes étapes de son interprétation.

Deleplancque et al. (2013) a interprété ce profil comme suit :

Les trais gras sur le profil marquent des réflecteurs puissants, continus sur plusieurs
dizaines de mètres et généralement faiblement inclinés. Ils dessinent l’enveloppe externe de
corps sédimentaires et correspondent à l'enveloppe de macroformes.

Les trais fins montrent des réflecteurs plus courts et plus fortement inclinés, contenus à
l'intérieur de l’enveloppe macroforme. Ils correspondent aux structures de croissance des
macroformes.

A la base du profil 5, un réflecteur relativement continu, horizontal à grande échelle, et


présentant des irrégularités à plus petite échelle est observé. Sa puissance est faible du fait de
sa profondeur et de l'atténuation du signal. En dessous de cette limite, plus aucun réflecteur
n'est observé. De par sa géométrie, sa profondeur, et par comparaison avec des données de
sondage à proximité du profil, cette surface est attribué à la limite alluvions craie.

Cette surface est surmontée d'une zone pauvre en réflecteurs, à faciès chaotique (unité
jaune sur le profil schématisé). Cette unité est érodée en son sommet par une série de
macroformes présentant des surfaces d'accrétion latérale orientées vers le NNO. Ces unités
sont interprétées comme des barres fluviatiles traduisant la migration d'un chenal vers le
NNO. Si celles-ci sont rattachées à la berge du chenal, on parle alors de barres de méandre.

La juxtaposition latérale de ces barres de migration est interrompue par une forme
chenalisante.

L'ensemble est drapé par une couverture de faible épaisseur, dont les structures de
croissance suggèrent un dépôt se construisant par accrétion latérale vers le SSE. Il peut s'agir
ici de dépôts formés lors de crues de débordement (levée ou lobe de crevasse).

A. WAFIK
78
Module géophysique Cours ISTP

Fig.16 : profil 5 (voir fig.14 pour localisation), a)profil traité, b)profil digitalisé, c)profil
digitalisé montrant les différents corps morpho-sédimentaires et d) profil schématisé.

Tous les profils orientés de la même manière que le profil 5 (SSE-NNO) présentent
une architecture interne similaire.

Les profils orientés perpendiculairement au profil 5, soit ENE-OSO, ne présentent pas


une architecture interne aussi structurée (Fig. 17). En effet, les réflecteurs forment des
géométries plus tabulaires, et les grandes unités à surfaces d'accrétion latérale observées
précédemmentne se retrouvent pas. Ainsi, les profils orientés globalement E-O recoupent des
corps sédimentaires dont les structures de croissance, et donc l'inclinaison des surfaces
sédimentaires, montrent une migration globale vers le Nord.

Fig.17 : profil 6 (voir figure 14 pour localisation) orthogonal au profil 5, traité, digitalisé et
interprété montrant les réflecteurs à tendances horizontales.

A. WAFIK
79
Module géophysique Cours ISTP

Les profils radar échantillonnés sur le site de la Motte-Tilly se trouvent à environ 1 km


à l'intérieur de l'apex d'une grande boucle de méandre de la Seine qui se développe vers le
NNO (Figure 18, flèche rouge). Cette direction de migration est quasi-perpendiculaire à la
direction principale d'écoulement NE-SO du fleuve dans sa vallée (Figure 18, flèche bleue).
Ce développement d'une sinuosité importante est caractéristique d'un système fluviatile
méandriforme. Les boucles de méandre de déplacent par érosion de la berge externe, et dépôt
de sable sur la berge interne, sous la forme de barres de méandre à forme sigmoïdale. Les
barres d'accrétion latérales observées sur les profils radar montrent une direction de migration
identique à celle du méandre actuel.

Fig.18 : direction de migration des barres de méandre (flèche rouge) en fonction de l’axe
principal d’écoulement de la Seine dans la vallée (flèche bleue).

Sur les profils radar, les barres de méandre identifiées font au maximum 3m
d'épaisseur (TPB sur fig. 19). Leur extension (LSB) est d’environ 70 m, pour une longueur de

set de migration (LR) de 40 m. En utilisant les estimations de reconstitution paléo-


hydrologique (largeur de chenal méandriforme=1,5*LR), Benoit D. et al. (2013) ont obtenu
un chenal de 3 mètres de profondeur, pour une largeur d'environ 60 m. Ces paramètres sont
très proches des paramètres actuels de la Seine sur le site de prospection. Ceci confirme donc
que les géométries observées sont le produit de la migration de la Seine méandriforme
actuelle, et de développement du méandre de La Motte-Tilly.

A. WAFIK
80
Module géophysique Cours ISTP

Fig.19 : estimation des paramètres géométriques de la paléo-Seine à la Motte-Tilly.

CONCLUSION :

Le géoradar constitue une des méthodes géophysiques les plus faciles à mise en œuvre
et les plus rapides à acquérir une énorme information sur sol et le sous-sol.

En domaine de géologie, cette méthode est de plus en plus utilisée actuellement pour
la prospection de sol et du sous-sol à faible profondeur.

Cette méthode a révélé que le sous sol de plaine alluviale de la Bassée (vallée de
Seine) est composé de deux couches, une de sable sec à humide superficielle et l’autre de
sable saturée en eau qui constituent des barres de méandre qui soulignent une accrétion
latérale vers le NNO. La direction d’écoulement de la paléo-seine était NE-SW semblable à
celle de la seine actuelle.

Les barres de méandres décrites grâce aux profils radar témoignent que la paléo-seine
avait presque les mêmes dimensions que celle actuelle avec une profondeur de 3 m et une
largeur de 60m.

Ci-dessous, on donne d’autres études géologiques, environnementales et


archéologiques basées sur les résultats de l’utilisation de géoradar.

-Estimer le volume de graviers dans des plages (Bristow, Dickson et Jol, 2008)

-Caractériser la stratigraphie d'un esker (Burke et al., 2008)

-Décrire des macrostructures cryogéniques (Doolittle et Nelson, 2008)

A. WAFIK
81
Module géophysique Cours ISTP

-Effectuer une cartographie spatiotemporelle de polygones de glace (Godfrey et al.,


2008)

-Evaluer le volume de tourbe compris dans une tourbière (Hanninen, 1992)

-Détecter les variations du pergélisol (Hinkel et al., 2001)

-Relever les évidences de tremblements de terre du passé (Meyers et al., 1996)

-Reconstitution de l'accumulation de dépôts, tout en renseignant sur les processus


géomorphologiques ayant favorisé leur mise en place (Meyers et al., 1996; Neal, 2004)

-Prospection géophysique sur le site archéologique du parc du sacré-cœur, secteur du


trait-carré (ville de québec) (Marc Richer-LaFlèche et Yves Monette, 2007)

- Apport du georadar pour la caractérisation des fractures sur sites instables : exemples
et perspectives (Garambois S. et al., 2004)

Prospections radar (GPR) et électrostatique (MPU) pour la reconnaissance d’une


pollution en métaux dissous sur une friche industrielle à Leuze, Belgique (DECEUSTER J.).

A. WAFIK
82
Module géophysique Cours ISTP

BIBLIONET :

http://www.ipgp.fr/~czo/copieurs/TOSHIBAD/TheseLopes.pdf

http://www.umc.edu.dz/vf/images/cours/geophysique%20tome%205.pdf

http://elearn.univ-ouargla.dz/2013-2014/courses/NV2014/document/ METHODEGPR.
pdf?cidReq=NV2014

http://www.sisyphe.upmc.fr/piren/?q=webfm_send/1294

http://www.malags.com

http://forumbachelor.free.fr/gma/GMA1/index.php?page=43

A. WAFIK
83
Module géophysique Cours ISTP

METHODE GRAVIMETRIQUE

Table de matière
I) Introduction ................................................................................................................................... 86
II) Champ d’application.................................................................................................................. 86
II-1) L’étude de la structure interne à diverses échelles :............................................................. 87
II-2) L’étude des variations temporelles de la pesanteur ............................................................. 87
II-3) Les changements au cours du temps de la répartition des masses dans le système Terre. . 87
II-4) La connaissance du champ de pesanteur à la surface du globe. .......................................... 87
III) Principe fondamentale .............................................................................................................. 88

A. WAFIK
84
Module géophysique Cours ISTP

III-1) Les densités des matériaux géologiques ............................................................................... 88


III-2) L’accélération de la pesanteur .............................................................................................. 89
IV) Causes de variation du champ de la pesanteur g...................................................................... 90
IV-1) l’Altitude ................................................................................................................................ 90
IV-2) le plateau ............................................................................................................................... 91
IV-3) La dérive instrumentale......................................................................................................... 92
IV-4) Prospection gravimétrique classique .................................................................................... 92
V) Mesure gravimétrique .............................................................................................................. 93
V-1) Calcule de la dérive d’une seule base ................................................................................... 93
V-2) Calcule de la dérive de deux bases ....................................................................................... 94
VI) Conclusion ................................................................................................................................. 95

Table d’illustration

Figure 1 : Valeurs de densité de quelques matériaux ........................................................................... 88


Figure 2 : Les hétérogénéités dans le sous-sol ...................................................................................... 89
Figure 3 : force d’attraction newtonienne ............................................................................................ 89
Figure 4 : correction l l’aire libre ........................................................................................................... 90
Figure 5 : correction de plateau ............................................................................................................ 91
Figure 6 : carte anomalie de Bouguer ................................................................................................... 93
Figure 7 : anomalie de Bouguer ............................................................................................................ 93
Figure 8 : la dérive d’une seule base ..................................................................................................... 93
Figure 9 : calcul de la dérive deux bases ............................................................................................... 94

A. WAFIK
85
Module géophysique Cours ISTP

I)Introduction
La gravimétrie consiste à mesurer, étudier et analyser les
variations dans l’espace et dans le temps du champ de
pesanteur de la Terre et des autres corps du système solaire.
Elle est étroitement liée à la géodésie, qui a pour objet l’étude
de la forme de la Terre, la mesure de ses dimensions et de ses
déformations. La gravimétrie est l’une des disciplines
fondamentales de la géophysique.

II) Champ d’application


Couvre différents objectifs, parmi lesquels on peut citer :

A. WAFIK
86
Module géophysique Cours ISTP

II-1) L’étude de la structure interne à diverses échelles :

En effet, les anomalies de pesanteur ou les anomalies du géoïde


s’expliquent par la présence d’hétérogénéités de masse dans le sous-sol,
depuis la sub-surface jusqu’au noyau ! La gravimétrie est donc utilisée
en géophysique appliquée et en physique du globe.

II-2) L’étude des variations temporelles de la pesanteur

Relève historiquement du domaine des marées terrestres, il


s’agit des variations de la pesanteur dues principalement à
l’action de la Lune et du Soleil sur le globe terrestre.

II-3) Les changements au cours du temps de la


répartition des masses dans le système Terre.

Modifient la pesanteur et le géoïde. On analyse les variations


temporellesde la pesanteur dans des études géodynamiques,
hydrogéologiques ou volcanologiques, par exemple en étudiant
les effets éventuellement induits par des mouvements de
magma dans les édifices volcaniques sur la pesanteur mesurée
en surface. Aux plus grandes échelles spatiales, on a eu très
récemment accès avec les missions spatiales dédiées, aux
variations de la pesanteur dues aux grandes redistributions de
masse liées à l’hydrologie, aux variations de volume des
calottes polaires et des glaciers, aux très grands séismes,

II-4) La connaissance du champ de pesanteur à la


surface du globe.

Est indispensable à de nombreuses applications de géodésie


spatiale, comme la connaissance des orbites des satellites
artificiels. Réciproquement, les connaissances sur la pesanteur
de la Terre ont été considérablement accrues ces dernières
années grâce aux données spatiales.

A. WAFIK
87
Module géophysique Cours ISTP

III) Principe fondamentale


III-1) Les densités des matériaux géologiques

La densité est un paramètre physique qui varie en fonction de


la nature des milieuxgéologiques.

Par définition la densité d’un corps est le rapport entre la


masse volumique de ce corps et la masse volumique de l’eau.
La densité est donc une quantité sans dimension contrairement
à la masse volumique qui s’exprime en kg · m−3.

Le tableau suivant donne quelques valeurs de densité pour


des matériaux terrestres :

Figure 1 : Valeurs de densité de quelques matériaux

Les hétérogénéités dans le sous-sol sont sources de variation de


la pesanteur. A l’aplomb d’un corps lourd, la pesanteur sera

A. WAFIK
88
Module géophysique Cours ISTP

plus forte qu’à l’aplomb d’un corps léger.

Figure 2 : Les hétérogénéités dans le sous-sol

III-2) L’accélération de la pesanteur

L’accélération de la pesanteur (généralement appelée


simplement pesanteur) à la surface de la Terre est
l’accélération que subit tout point massique de cette surface du
fait de :

• L’attraction newtonienne de l’ensemble des masses de la


Terre, qui crée l’accélérationgravitationnelle encore appelée
gravité.

• L’accélération centrifuge due à la rotation de la Terre.

La force d’attraction newtonienne

A. WAFIK
89
Figure 3 : force d’attraction
newtonienne
Module géophysique Cours ISTP

F=Gm1.m2/r2, provoque sur toute masse placée près de la


surface du globe terrestre une accélération g, dit l’accélération
de la pesanteur ou simplement pesanteur.

Si la terre était isolée dans l’espace, parfaitement ronde,


immobile et formées des couches concentrique latéralement
homogène, g aurait partout la même valeur. Or il n’en est rien,
la pesanteur varie d’un point à l’autre.ces variation ont des
causes diverses que l’on peut regrouper en causes géologiques
et causes non géologique.

IV) Causes de variation du champ de la


pesanteur g

On se propose d’étudier le champ de pesanteur en un point


situé à une altitude h. Deux cas sontenvisagés : l’espace entre le
niveau de référence et le point M est constitué par de l’air, on
parle alors de « correction à l’air libre » ; cet espace est occupé
par un plateau, il s’agit de « correction de plateau ».

IV-1) l’Altitude

Un point M est situé à une altitude h.


L’espace compris Entre le niveau de
référence et ce point est occupé par de l’air.
On suppose que h << RT.

on peut monter que la dimunition de g


l’orsque on s’élève dans l’air est proche Figure 4 :correction l l’aire libre

A. WAFIK
90
Module géophysique Cours ISTP

Dg=gréf-gmés=0.308 mgl /m.

g1=g.h

IV-2) le plateau

Figure 5 : correction de plateau

Grace a la correction a l’air libre, on ajoute sous M un


tranche du terrain .cette adjonction ajoute la valeur de G en M
d’une valeur g=0,042 mgal donc g (M)= g.H. s’achant
que :

A. WAFIK
91
Module géophysique Cours ISTP

 :Densité de plateau.
h : l’épaisseur du plateau.
IV-3) La dérive instrumentale

Elle consiste à corriger les erreurs occasionnées par la


pratique des composantes du gravimètre à cause de la chaleur
et des chocs.
L’opération de correction consiste à définir une station de base,
dans laquelle on revient pour reprendre la mesure.
DI= (gi-gf)/ (ti-tf). (t-ti)+ (gref-gmés).
Donc

Gcorr= gmés +DI

IV-4) Prospection gravimétrique classique

Passe par la détermination de L’anomalie de Bouguer est


strictement liée aux causes géologiques. Après avoir effectuée
les différentes corrections, on trace une carte dite « carte
d’anomalie de Bouguer » qui donne en chaque station la
différence entre les valeurs corrigées de g à la station
considérés. Et une station de référence.
Pour tenir compte de la correction à l’air libre, de la correction
de plateau et de la correction topographique (CT) Soit :

AB=gobs-gth+0.308h-0.0419.h + CT

A. WAFIK
92
Module géophysique Cours ISTP

Figure 6 : carte anomalie de Bouguer

Figure 7 : anomalie de Bouguer

V) Mesure gravimétrique

V-1) Calcul de la dérive d’une seule base

Figure 8 : la dérive d’une seule base

A. WAFIK
93
Module géophysique Cours ISTP

TD= (gr(A) t1-gr(A) t2)-(ComptAt1-ComptA t2)/ (t2-t1)

Ou TD= C. (DivA t1-DivA t2)-(ComptAt1-ComptA t2)/ (t2-t)


TD : le taux de la dérive

gr(A) t1 : la valeur de g mesuré dans la station pendant le temps t1


ComptAt1 : le champ d pesanteur dans la station A pendant le temps t1

Et Div=gr/c
di= TD (ti-t1) ; (ti-t1 : Temps de passage à la station i).
di : la dérive

gc= gr+compt-di

V-2) Calcul de la dérive de deux bases

Figure 9 : calcul de la dérive deux bases

A. WAFIK
94
Module géophysique Cours ISTP

TD= (gr(A) -gr(B))-(ComptA t1-ComptB t2)/(t2-t1)

Ou TD= c. (Div(A) -Div(B)) - (ComptA–ComptB)/ (t2-t1)

TD : taux de la dérive

gr(A) : valeur mesurer dans la station A


gr(B) : valeur mesurer dans la station B
ComptAt1 :

Et Div=Gr/c

di= TD (tB-tA)

di : la dérive

donc :

gc= gr+compt-di

VI) Conclusion
les application sont très divers notamment pour caractérisé un
aquifère, une cavité, un glacier, un dôme de sel, un site
archéologique un gîte métallifère, un bassin sédimentaire une
structure de chaine de montagne la gravimétrie aéroporté
permette d’étudié d’important étendue on peut de temps mais
avec une précision moindre qu’en gravimétrie terrestre ; cette
technique donne des résultats applicable à l’exploration
pétrolière et minière elle permet également d’évaluer

A. WAFIK
95
Module géophysique Cours ISTP

l’épaisseur des calotte polaires et aider ainsi à l’estimation du


réchauffement climatique

A. WAFIK
96
Module géophysique Cours ISTP

Methodes SISMIQUES
INTRODUCTION
Les méthodes sismiques sont redevables des principes de base établis grâce à l'étude des
tremblements de terre et qui ont servi de point de départ à l'application des méthodes
sismiques en géophysique appliquée. La séismologie étudie les tremblements de terre naturels
et certaines explosions de très grande envergure (explosions nucléaires). Cette science
englobe les théories explicatives des causes des tremblements de terre, l'étude des divers types
d'ondes sismiques, le calcul de la trajectoire des ondes, de la localisation de l'épicentre et de la
profondeur du foyer d'explosion, de la nature des déplacements de divers mouvements
d'ondes ainsi que du mécanisme focal des tremblements de terre.

Les recherches relatives à l'instrumentation utilisée pour enregistrer les ondes sismiques
issues de tremblements de terre ou pour épurer la forme de signal reçu relèvent du domaine de
l'électronique et de la séismologie. Les études concernant la constitution interne d'une planète,
les propriétés élastiques des matériaux dont elle est composée et la configuration géométrique
de certaines portions (croûte, manteau et noyau terrestre, hétérogénéité de la partie supérieure
du manteau terrestre) sont des disciplines qui chevauchent à mi-chemin entre la physique des
solides et de la séismologie.

LES ONDES SISMIQUES


Les ondes sismiques sont des ondes élastiques. L'onde peut traverser un milieu sans modifier
durablement ce milieu. L'impulsion de départ va "pousser" des particules élémentaires, qui
vont "pousser" d'autres particules et reprendre leur place. Ces nouvelles particules vont
"pousser" les particules suivantes et reprendre leur place, etc.
Les vibrations engendrées par un séisme se propagent dans toutes les directions. On distingue
les ondes de volume qui traversent la Terre et les ondes de surface qui se propagent
parallèlement à sa surface. Elles se succèdent et se superposent sur les enregistrements des
sismographes. Leur vitesse de propagation et leur amplitude sont modifiées par les structures
géologiques traversées, c'est pourquoi, les signaux enregistrés sont la combinaison d'effets liés
à la source, aux milieux traversés et aux instruments de mesure.

Ces ébranlements, qui se déplacent sous forme d'ondes, traversent le Globe et donnent des
indications irremplaçables sur sa constitution.

A. WAFIK
97
Module géophysique Cours ISTP

A. WAFIK
98
Module géophysique Cours ISTP

Les ondes de volume :

Elles trouvent leur explication dans la théorie de l'élasticité, mécanique du solide. Elles se
propagent à l'intérieur du globe suivant des lois proches de celles de l'optique géométrique.
Lorsqu'elles se réfléchissent sur des surfaces de discontinuité (et notamment sur la surface du
globe), elles interfèrent et génèrent des "ondes de surfaces". Leur vitesse de propagation
dépend du matériau traversé et d'une manière générale elle augmente avec le profondeur.

 On distingue :

- les ondes P ou ondes primaires appelées aussi ondes de compression ou ondes


longitudinales se propagent dans tous les milieux.

Le déplacement du sol qui accompagne leur passage se fait par dilatation et compression
successives, parallèlement à la direction de propagation de l'onde. Elles sont responsables du
grondement sourd que l'on peut entendre au début d'un tremblement de terre. Ce sont les plus
rapides (6km.s-1 près de la surface) et sont enregistrées en premier sur un sismogramme.

- Les ondes S ou ondes secondaires appelées aussi ondes de cisaillement ou ondes


transversales. A leur passage, les mouvements du sol s'effectue perpendiculairement au sens
de propagation de l'onde. Ces ondes ne se propagent pas dans les milieux liquides, elles sont
en particulier arrêtées par le noyau de la Terre, = 0 dans les liquides. Leur vitesse est plus
lente que celle des ondes P, elles apparaissent en second sur les sismogrammes.

A. WAFIK
99
Module géophysique Cours ISTP

La différence des temps d'arrivée des ondes P et S suffit, connaissant leur vitesse, à donner
une indication sur l'éloignement du séisme.

Les ondes de surface

Ce sont des ondes guidées par la surface de la Terre. Leur effet est comparable aux rides
formées à la surface d'un lac.

Elles sont moins rapides que les ondes de volume mais leur amplitude est généralement plus
forte et elles concentrent le maximum d'énergie.

 On peut distinguer :

- L'onde de Love se propage seulement dan les solides non homogènes. Onde transversale
polarisée dans le plan horizontal, elle résulte d'interférences constructives entre ondes
horizontales. Le déplacement est essentiellement le même que celui des ondes S sans
mouvement vertical. Les ondes de Love provoquent un ébranlement horizontal qui est la
cause de nombreux dégats aux fondations des édifices.

- L'onde de Rayleigh se propage au voisinage de la surface de milieux homogènes et non


homogènes. Le déplacement est complexe, assez semblable à celui d'une poussière portée par
une vague, un mouvement à la fois horizontal et vertical, elliptique retrograde polarisé dans le
plan vertical de propagation. Elle résulte d'interférences entre onde P et S verticale. En fait,
les ondes de Love se propagent à environ 4 km/s, elles sont plus rapides que les ondes de
Rayleigh. Le document joint montre les 4 sortes d'ondes sismiques fondamentales ressenties
lors d'un tremblement de terre.

 L'onde P qui comprime et étire alternativement les roches. On l'enregistre bien sur la
composante verticale du sismographe.

 L'onde S se propage en cisaillant les roches latéralement à angle droit par rapport à sa
direction de propagation. On l'enregistre bien sur les composantes horizontales du
sismographe.

A. WAFIK
100
Module géophysique Cours ISTP

Les ondes de surface :

 L'onde de Love L: elle déplace le sol d'un côté à l'autre dans un plan horizontal
perpendiculairement à sa direction de propagation. On l'enregistre uniquement sur les
composantes horizontales du sismographe.
 L'onde de Rayleight R: le déplacment des particules est à la fois horizontal et vertical.
Cette onde est enregistrée sur les trois composantes du sismographe. Les vibrations
engendrées par cette onde durent plusieurs minutes.

La sismique réfraction

Dans un milieu multicouche où les vitesses sismiques sont croissantes avec la profondeur, il
existe un angle critique θc au-delà duquel les ondes ne sont plus réfractées. Les ondes qui se
présentent à l'interface avec un angle de θc, seront réfractées suivant l'interface entre couches
et des ondes seront émises vers la surface suivant ce même angle critique. (Lois de Snell-
Descartes)

A. WAFIK
101
Module géophysique Cours ISTP

Avec :

Schéma de principe :

Le principe de la sismique réfraction est de ne considérer que le premier pic à arriver sur les
récepteurs, si les couches du sol ont des vitesses sismique croissante avec la profondeur, on
aura des trajectoires qui passent dans des couches de vitesse sismique plus rapide qui auront
un temps d'arriver plus court que les ondes directs à partir d'une certaine distance (distance
critique Xc sur le schéma) entre la source et le récepteur.

La sismique réfraction est principalement utilisée dans deux cas :

A. WAFIK
102
Module géophysique Cours ISTP

la recherche et le suivi de l'évolution de la position d'un substratum sous une couverture


meuble,

la caractérisation de l'état physique des différentes zones du massif rocheux grâce à la


connaissance des vitesses sismiques de ces zones.

Cette méthode est bien adaptée pour la reconnaissance à faible et moyenne profondeur
(profondeur maximum aux environs de 200m).

Vous trouverez dans la section "Programmes" , des programmes sur la sismique réfraction.

La sismique réflexion

Les ondes sismiques sont réfléchies par chaque interface séparant des terrains de vitesse
sismique différentes (voir Loi de Snell-Descartes) et l'énergie de la réflexion dépend du
rapport des vitesses de part et d'autre de l'interface.
L'énergie de l'onde réfléchie est important dans le cas d'un substratum rocheux sous un
recouvrement morainique ou alluvionnaire.

Si on veut repérer des objets (ou des cavités) dans le sol, la résolution va dépendre de la
fréquence dominante de la source, ce qui explique pourquoi on utilise souvent les explosifs (
grande fréquence), ce qui nécessite de grande protection d'emploi.

 Schémat de principe :

A. WAFIK
103
Module géophysique Cours ISTP

La sismique transmission

Ces méthodes sont généralement utilisées en forage (" Down-Hole", "Up-Hole", "Cross-
Hole",... ).

A. WAFIK
104
Module géophysique Cours ISTP

On mesure la vitesse des ondes (compression, cisaillement si possible) et l'on peut déterminer
à partir des vitesses sismqiues, les caractéristiques du sol (voir les relations dans Notions
théoriques fondamentales) que ces ondes ont traversé.

Utilisations du sismomètre
Comme il vient à l'esprit de chacun, l'application la plus commune des sismomètres est leur
emploi dans l'étude et la détection des séismes ; ce que le chapitre suivant développera en
traitant du réseau de stations sismologiques automatiques. Mais, ce type de capteurs est
employé pour d'autres activités que nous allons tenter d'énumérer.

Prospection géologique

Ce type de prospection est qualifié de sismique-réflexion ou réfraction. La sismique est une


méthode d'exploration qui consiste à engendrer des ébranlements dans le sol et à observer en
surface les ondes réfléchies sur les interfaces géologiques du sous-sol. On peut, par cette
manière, dresser des cartes des structures en profondeur en mesurant les instants d'arrivées des
signaux réfléchis et déterminer certaines variations stratigraphiques en analysant les
caractères de ces signaux.

Les sources d'ébranlements utilisées sont de diverses natures : l'explosif était autrefois

A. WAFIK
105
Module géophysique Cours ISTP

traditionnellement utilisé pour l'émission sismique. Aujourd'hui, il est encore employé où cela
est possible. De nos jours est apparue l'émission sismique par vibrateur ; elle consiste à
émettre dans le sol des trains d'ondes d'une douzaine de secondes et de fréquence variant de
10 à 70 Hz. A cet effet, on utilise un camion vibrateur comportant une plaque pulsante
actionnée par un système de servoverins hydrauliques. Cette méthode a été employée pour la
prospection pétrolière dans le bassin parisien.

Lorsque le camion parvient au point de vibration, l'opérateur abaisse la plaque pulsante pour
la mettre au contact du sol et appuie la totalité du poids du camion sur celle-ci. Le signal
sismique est alors envoyé dans le sol par l'action des servoverins, qui exerce sur la plaque
pulsante une force alternative pouvant atteindre plus ou moins 15 tonnes. Le vibrateur
effectue généralement plusieurs vibrations en chaque point, toutes les 15 à 20 s par exemple.
La durée des vibrations est d'environ 10 s.

Le dispositif d'émission est souvent constitué de 3 ou 4 camions vibrant en phase, alignés


suivant la direction du profil à étudier et espacés de 10 à 15 m de manière à atténuer les ondes
de surface et à renforcer les ondes de volume émises verticalement. L'ensemble des vibrateurs
se déplace progressivement le long du profil, d'une distance de 10 à 15 m de manière à obtenir
une couverture maximale du lieu étudié.

A. WAFIK
106
Module géophysique Cours ISTP

Le dispositif de détection est constitué par une chaîne de capteurs, "géophones" et disposée
suivant l'alignement des camions et solidaire de ces derniers.

A. WAFIK
107
Module géophysique Cours ISTP

A. WAFIK
108
Module géophysique Cours ISTP

Construction générale d'un gèophpone.

La sismique-réflexion est un outil extrêmement puissant qui représente actuellement plus de


90 % du chiffre d'affaire de la géophysique d'exploration. La profondeur de pénétration peut
atteindre plusieurs dizaines de kilomètres et son pouvoir de résolution est généralement
satisfaisant.

Aspect économiques et industriels

Comme nous avons pu le constater, les américains ont le quasi-monopole de la fabrication des
sismomètres. Le marché est dominé par Kinemetrics Inc, à noter que Kinemetrics est
implantée en Californie, zone sismique de première importance avec la présence de la célèbre
faille de San Andreas.

 Les principales entreprises sont les suivantes :

-Kinemetrics Inc. (Pasadena, Californie)

- Geospace (Houston, Texas)

- Mark Product (Houston, Texas)

- Teledyne Geotech (Garland, Texas)

- Geometrics Europe (Galley Lane, England)

- Iris Instruments (Orléans), importateur de Oyo (Japon)

Nous avons pu obtenir une documentation concernant les tarifs de certains appareils fabriqués
par

 Kinemetrics provenant de leur filiale Suisse:

A. WAFIK
109
Module géophysique Cours ISTP

- Sismomètre SS-1 (uniaxe) : $ 2400 soit 14.000 FF environ.

- Réseau télémétré 3 stations : $ 70,000 environ soit 400.000 FF environ.

LEAS (fabrication des balises d'acquisitions sismiques du réseau SISMALP).

- Sismomètre mark Product L4-C : 8.000 F environ

(Uniaxe vertical, fréquence propre : 1s)

- Amplificateur-filtre (LEAS, St-Ismier, Isère) : 3.000 F environ

- Balise d'acquisitioin (LEAS) : 25.000 F environ

AGECODAGIS (fabrication des balises d'acquisitions sismiques ).

- Sismomètre Mark Product L-4C-3D : 26600 F environ

(3 composantes, fréquence propre : 1s)

- Balise d'acquisitioin Minititan3 : 14.000 F environ

-GPS TITAN: 4850 F environ

-Modem: 800 F environ

La prospection sismique en relation avec l’hydraulique

La sismique peut aider a :

- Définir La géométrie et le volume de l’aquifère

Comment !

Les résultats de la sismique réflexion vont être fortement influencés par la zone non saturée

Si cette zone est de faible épaisseur de forts contrastes d’impédance acoustique existent au
niveau du toit de l’aquifère

Par contre si l’epaisseur de la zone non saturée est supérieut a ¼ la longeur de l’onde

Les réflexions seront faibles ou inexistantes

A. WAFIK
110
Module géophysique Cours ISTP

Conclusion :
La méthode de prospection sismique utilise une source d'ébranlement pouvant être créée par
un coup de masse sur une plaque métallique, l'explosion de dynamite, les vibrations
cohérentes d'un camion vibreur, etc...

La source produit une onde de choc qui se propage dans le sous-sol á des vitesses différentes
et selon des trajets qui suivent des lois analogues á celles de l'optique. Il se produit ainsi des
réflexions, des réfractions et des guidages d'onde.

Les vibrations sont enregistrées à la surface du sol par des capteurs sensibles à la vitesse de
déplacement du sol, les géophones. En fonction du dispositif de terrain utilisé, l'analyse des
temps d'arrivée des ondes directes, réfléchies, ou réfractées permet de calculer les vitesses
sismiques et les épaisseurs des terrains.

A. WAFIK
111
Module géophysique Cours ISTP

Les techniques des sondages

STU/ S5 2014-2015 module géophysique appliquée

Plan général du projet :

1- Introduction
2- les différents types des sondages
2-1 les sondages en terrain meuble

2-1-1 Tarières a main


2-1-2 Tarières mécanisés

A. WAFIK
112
Module géophysique Cours ISTP

2-2 Autres types de sondage

2-2-1 Sondages à la pelle hydrauliques équipée en Benne puisatier


2-2-2 Sondages à la benne preneuse
2-2-3 Sondages au carottier battu
2-2-4 Sondages en vibro-foncages
2-2-5 sondage a la soupape

3- Sondages en roches massive


3-1 sondages carottés

3-1-1 Outils diamantés


3-1-2 carottiers
3-1-3 Les machines
3-1-4 Equipements
3-2 Les sondages destructifs

4- Diagraphes

5-conclusion
1- Introduction

Le sondage est un trou inaccessible et exécuté depuis la surface. Le


soutènement est lorsqu’ il nécessaire, forme de tubes acier visés. Un
tubage une fois pose on ne peut plus utiliser que des outils d’une
largeur inférieure à son diamètre inférieur ; et la suite du trou sera
donc dorée en plus petit diamètre. Chaque colonne de tubes posée se
traduit par une diminution de diamètre. L’outil de forage est placer a

A. WAFIK
113
Module géophysique Cours ISTP

l’extrémité du terrain de tiges visses les uns a suite des autres et qui
permettent de le manœuvrer de la surface.
Les sondages sont considères comme un moyen d’exploration du sous-
sol. Ils peuvent aussi être un moyen d’exploitation pour les fluide
comme l eaux et les hydrocarbures (photo).

Photo 1 :Sondage
Dans le cas de construction d'ouvrages (bâtiments, autoroutes, ...), des
sondages sont effectués par enlèvement de sédiments par couches afin de
rechercher des éléments potentiellement exploitables en archéologie.
Dans l'archéologie du bâtiment, des sondages sont effectués dans les couches
d'enduits successifs afin, par exemple, de mettre au jour des peintures murales et
autres fresques. La nature archéologique d'un site sera toujours confirmée par un
sondage avant de l'exploite

A. WAFIK
114
Module géophysique Cours ISTP

2- les différents types des sondages

Sondage
En roche
En terrains meubles
massive

Milieu Outils
Milieu marin
continental Diamantés

tarrière a main
Viobrio-Fonçage
tarière mecanisée
la pelle hydraulique
la bene preneuse
au vibrio-fonçage
au carottier

2-1 les sondages en terrain meuble

Afin d'accéder au sous-sol le matériel nécessaire pour réaliser cette


opération dépend du type du terrain choisi. Ici les terrains meubles sont les
plus accessibles, ils peuvent être faisables a la main ou par des outils
mécanisés.

2-1-1 Tarières a main


Une tarière est un outil servant à percer le sol ou des matériaux tendres
comme le bois. Elle a une forme hélicoïdale et peut ou non être manœuvrée
à la main, Les tarières peuvent être de plusieurs types, par exemple les

A. WAFIK
115
Module géophysique Cours ISTP

tarières à vrille nue ; les tarières à vrille recouverte d'un cylindre creux ; les
tarières formées d'un demi-cylindre àarête tranchante.
La tarière est ainsi une pièce d'équipement utilisée pour obtenir des
échantillons de sol à des profondeurs relativement faibles. Elle est enfoncée
à la main verticalement dans le sol humide en tournant. Après une courte
distance, elle est retirée du sol. Le sol collant à la tarière est recueilli et
convenablement étiqueté. La tarière est ainsi utilisée de plus en plus
profondément dans le sol afin d'obtenir une série d'échantillons à
intervalles réguliers de profondeurs varriées.

Cette méthode est rudimentaire mais toujours utile lorsque le site est
inaccessible à du matériel motorisé. Avec injection de boue, la tarière à
main produit des trous d'excellente qualité pour la réalisation des essais
pressiomètriques dans les sols mous sous la nappe. Ce mode d'investigation
est limité en profondeur, surtout si le sol renferme des éléments grossiers.

Photo 2 :Tarière à main

A. WAFIK
116
Module géophysique Cours ISTP

Photo 3:Exemple de Tarière a main


2-1-2 Tarières mécanisés
Elles sont constituées d'une spire métallique enroulée autour d'une tige,
l'âme terminée par un outil d'attaque. L'enfoncement dans le sol se fait par
rotation, le forage se faisant par passes successives afin de recueillir les
déblais retenus par les spires. On distingue les tarières simples(quelques
tours de spire) généralement de gros diamètre et les tarières continues
(spires sur toutes la longueur).
La profondeur d'investigation des sondages à la tarière mécanique est
extrêmement variable puisqu'elle dépend des outils utilisés, de la puissance
de la machine et surtout de la nature des sols traversés.
Tarière pareille à celle à la main la seule différence qui existe consiste à la
rotation qui est assurée par un rotor qui soit intégré dans le support comme
un tracteur comme la figue ci-dessous.

A. WAFIK
117
Module géophysique Cours ISTP

Photo 4 : Tarière à tracteur

Ou bien d’autres rotors

A. WAFIK
118
Module géophysique Cours ISTP

Photo 5 : Tarière a rotor intégré

Photo 6 : Tarière hydraulique

A. WAFIK
119
Module géophysique Cours ISTP

2-2 Autres types de sondage

2-2-1 Sondages à la pelle hydrauliques équipée en Benne puisatier


La pelle mécanique hydraulique est un engin de chantier également connu
sous le nom de pelleteuse ou excavatrice. Quand elle est de petite taille, on
parle de minipelle ou de midipelle.
La pelle hydraulique est constituée d'un châssis porteur à chenilles ou
à pneus, surmonté d'une tourelle dotée d'une rotation continue sur 360
degrés. Cette tourelle porte le moteur, les organes hydrauliques
(pompe, moteurs, vérins), le poste de conduite et l'équipement (bras,
flèche, balancier et godet).

Photo 7 : minipelle ou de midipelle

A. WAFIK
120
Module géophysique Cours ISTP

Photo 8 : godets
Le châssis est composé d'une structure mécano-soudée, souvent en « X ».
Sur sa partie supérieure, il est conçu pour pouvoir supporter la tourelle et
sa partie inférieure pour pouvoir accueillir les longerons qui comportent le
système de déplacement (chenilles ou pneus). On y trouve également des
équipements comme les lames ou les stabilisateurs (pour les pelles sur
pneus).

A. WAFIK
121
Module géophysique Cours ISTP

Photo 9 : Châssis de pelle hydraulique

A. WAFIK
122
Module géophysique Cours ISTP

2-2-2 Sondages à la benne preneuse


Une benne preneuse est un outil composé de deux godets « en pince » qui se
referment sur les matériaux à excaver ou à charger.

Elle s'utilise suspendue aux câbles d'une grue à treillis et pelle portuaire, ou
à la place du godet d'une pelle mécanique d'une mini-pelle, sous un pont
roulant ; elle peut être munie d'un « rotateur » hydraulique ou mécanique
permettant une rotation de l'outil à 250° ou 360°, qui la rend apte à
l'utilisation en travaux publics.

Les bennes preneuses de creusage sont composées de un ou deux vérins


verticaux qui garantissent une plus grande force de pénétration et de
serrage tandis que les bennes preneuses de chargement sont composés de
un ou deux vérins horizontaux spécifiquement adaptés aux travaux de
reprise, chargement et terrassement.

A. WAFIK
123
Module géophysique Cours ISTP

Photo 10 : pelle a benne preneuse 124


A. WAFIK
Module géophysique Cours ISTP

Photo 11 : Exemple de benne préneuse

2-2-3 Sondages au carottier battu


Le sondage carotté est une méthode de foration, qualifiée de non
destructive qui consiste à foncer dans le sol à l’aide d’une foreuse, un
carottier fixé au bout d’un train de tige et permettant le prélèvement puis le
retour en surface d’échantillons d’intacts (carottes) pour les essais de
laboratoire.
Un carottier creux, muni d’une trousse coupante à son extrémité, est
enfoncé dans le sol.
Une gaine en PEHD y est installée pour récupérer le prélèvement. Une
pression hydraulique ou un battage sont exercés pour enfoncer le tube
préleveur.

A. WAFIK
125
Module géophysique Cours ISTP

Photo 12 : Carottier battu

A. WAFIK
126
Module géophysique Cours ISTP

2-2-4 Sondages en vibro-foncages


L'utilisation de vibrations longitudinales forcées pour faciliter la
pénétration par fonçage dans le sol d'éléments verticaux (profilés,
tubes, Palplanches) en règle générale métalliques s'est développée dans les
travaux publics depuis les années 1950. Ce procédé du génie civil est
maintenant couramment désigné par le terme « vibrofonçage ». On s'est en
effet rapidement rendu compte de son efficacité et de son rendement dans
beaucoup de conditions de terrain. C'est d'abord en URSS que cette
technique s'est largement développée, puis en Europe et dans le monde, la
France étant très présente dès l'origine dans la mise au point et l'utilisation
de matériels spécialisés.

A. WAFIK
127
Module géophysique Cours ISTP

Photo 13 : Vibro-fonçage : représentation schématique

Il est facile de soumettre un élément rigide linéaire suspendu à des


vibrations forcées longitudinales, en utilisant un vibrateur comportant un
nombre pair de masselottes excentrées disposées symétriquement par
rapport à l'axe vertical de l'élément et tournant en sens inverses. Si les
masselottes tournent à vitesse constante, l'excitation est sinusoïdale ; et
pour un élément suspendu qui n'est soumis qu'à l'action de la gravité et à
celle du vibrateur, on obtient rapidement un régime stable d'ondes
stationnaires : toutes les sections de l'élément vibrent en phase ; s'il n'y a
pas d'amortissement interne dans l'élément, l'énergie consommée est
théoriquement nulle. Dans la réalité il y a perte d'énergie dans le système
mécanique par échauffement. L'élément lui-même est soumis à des efforts
dont la moyenne dans le temps est nulle.

A. WAFIK
128
Module géophysique Cours ISTP

Sous son poids et s'il est soumis, en plus, à un effort constant vers le bas (ou
vers le haut dans le cas d'arrachage), l'élément ainsi « vibré » pénètre dans
le sol (ou en sort). Le vibrateur fournit alors de l'énergie à l'élément,
énergie dissipée dans le sol. L'expérience montre que cette énergie est en
règle générale très bien utilisée, car la pénétration par fonçage est
grandement facilitée par les vibrations. La pénétration n'est plus possible
ou devient trop lente si le vibrateur n'est plus capable de fournir l'énergie
qui lui est demandée, ou si l'effort de fonçage ne peut plus vaincre la
résistance à la pénétration du sol. Le vibrofonçage est un procédé qui
soumet, en partie courante, l'acier -ou le matériau constitutif du pieu- à des
contraintes qui restent nettement inférieures à sa limite élastique, il est
peut-être moins performant que le battage dans les terrains ayant une
forte résistance à la pénétration, dans lesquels, il est indispensable de
contrôler le battage pour ne pas soumettre le matériau à des contraintes
excessives susceptibles de le déformer. En règle générale, le vibrofonçage
est bien indiqué dans les terrains sableux, saturés ou non, et dans les
terrains alluvionnaires; son utilisation reste possible dans d'autres types de
terrains, comme le montrent les essais faits à Merville (argile raide des
Flandres) par le LCPC dans le cadre du Projet National Vibrofonçage
1

Photo 14 : Vibrofonçage
2- 2-5

sondage a la soupape
Il s’agit de la technique de forage la plus lourde, donc la plus chère, mais
aussi de celle susceptible d’apporter les informations les plus précises, sur

A. WAFIK
129
Module géophysique Cours ISTP

les caractéristiques des sols en particulier sur ses propriétés mécaniques en


place grâce a la possibilité de prélèvement d’échantillons non remaniés qui
constitue le principal intérêt de la méthode .
3- Sondages en roches massive
Au contraire des terrains meubles les roches massives demandent des
engins plus lourdes est plus couteux.
Cependant on profite de plus de précision et des matériaux dont la
profondeur et très élevée
3-1 sondages carottés

3-1-1 Outils diamantés


forages au diamant (diamant synthétique polycristallin), qui font appel à
des outils de formes très variées [dont les formes de type tricône (trépan)
et trilame] dont l'utilisation se restreint à l'industrie pétrolière et minière
du fait du coût d'exploitation élevé. Les diamants ont la forme de pastilles
noires prises dans la masse métallique de l'outilgamme de produits :
meules abrasives, meules diamant, dresseurs diamant, outils super-abrasifs
nbc, dresseurs diamantés, meule diamantée, meules CBN, Outils PCD et
PCBN, molettes Diamant rotatives de Dressage, outils Diamant de haute
précision.

Photo 15 : Micro carottier diamanté


Appareils de forage diamant
Particulièrement performants, les appareils de forage diamant permettent
de réaliser des forages à sec et à eau parfaits, même dans des pierres et du

A. WAFIK
130
Module géophysique Cours ISTP

béton très durs. La technologie robuste garantit un travail sans secousse et


sans poussière.

Photo 16 : Carottier diamanté

A. WAFIK
131
Module géophysique Cours ISTP

3-1-2 carottiers
Le sondage carotté est une méthode de foration, qualifiée de non
destructive qui consiste à foncer dans le sol à l’aide d’une foreuse, un
carottier fixé au bout d’un train de tige et permettant le prélèvement puis le
retour en surface d’échantillons d’intacts (carottes) pour les essais de
laboratoire.
Le carottier est un outil de découpe permettant l'obtention, par carottage,
d'échantillons, ou « carottes » sur un terrain ou sur des roches.
Il se distingue de la scie cloche par l'absence de foret de guidage. Son
utilisation peut se limiter à la découpe de trous de grand diamètre. Plus
simple qu'un trépan, il n'est pas adapté à la découpe de trous profonds.

Photo 17 : Carottier manuel

A. WAFIK
132
Module géophysique Cours ISTP

Photo 18 : Carottier mécanique


3-1-3 Les machines
La sondeuse est une foreuse puissante et polyvalente dédiée à la
géotechnique.

Son moteur de 70 CV et ses nombreux équipements lui permettent d'utiliser


toutes les techniques de forage : roto-percussion marteau fond de trou,
carottage, forage avec injection, à la tarière, etc.

Sa tête de roto-percussion est équipée de deux moteurs hydrauliques et un

A. WAFIK
133
Module géophysique Cours ISTP

marteau de percussion, permettant d'obtenir une large gamme de couples


et de vitesses de rotation

Le double filetage du touret d'injection permet d'alterner les techniques


sans perte de temps. Avec sa pompe d'injection, son frein de tiges, son treuil
de manipulation, elle est totalement autonome.

Photo 19 : tarière

A. WAFIK
134
Module géophysique Cours ISTP

Photo 20 : Tarière hydraulique

A. WAFIK
135
Module géophysique Cours ISTP

3-1-4 Equipements
Une réalisation de sondage carottés nécessite un apport de fluideil est donc
nécessaire de trouver un point d’eau à proximité du point de forage.
Cela nécessite également du matériel complémentaire en particulier
Une pompe d’injection destinées à injecter le fluide par les trains de tiges.
La sondeuse rotative est équipée d’un marteau hydraulique sur glissière
assurant la frappe en tête. La vitesse de rotation peut être réglée
indépendamment de la frappe. L’énergie est transmise jusqu’au taillant par
le train de tiges

3-2 Les sondages destructifs

Il s’agit du mode de forage le plus rapide qui consiste à désagréger le sol à


l’aide d’un outil adapté et à remonter vers la surface les débris appelés
cuttings à l’aide d’un fluide (air, eau, boue).

- Forage destructif en rotation

Un outil appelé tri-lame ou tricône est mis en rotation depuis la surface du


sol par l’intermédiaire d’un train de tiges.
L'avancement de l'outil s'effectue par abrasion du terrain, sans choc,
uniquement par rotation et poussée. Celle-ci est fournie par la puissance de
la machine mais aussi par le poids des tiges au-dessus de l’outil.
La circulation d'un liquide, la boue de forage, permet de les
remonter à la surface.
La boue de forage est injectée à l'intérieur des tiges, ressort
au niveau de l'outil et remonte à la surface par l'espace
annulaire entre le train de tiges et les parois du trou foré.

- Evacuation des débris de forage


Le produit de désagrégation des sols (cuttings) remonte à la surface à
l’aide d’un fluide qui, dans les forages géotechniques, est injecté à

A. WAFIK
136
Module géophysique Cours ISTP

l’intérieur du train de tiges et remonte, chargé de sédiments, dans l’espace


annulaire extérieur. Plusieurs fluides peuvent être utilisés :
- l’air comprimé, - l’eau claire.
- la boue de forage.

- L’air comprimé
- Peut être utilisé en technique hors trou ou fond de trou. Il existe des
limites à la technique :
- l’espace annulaire autour du train de tiges doit rester modéré,
- la présence de matériaux argileux peut entraîner des bourrages,
- la technique peut ne pas être applicable dans certains cas en présence
de venue d’eau.

- L’eau claire
- L’eau permet de refroidir et nettoyer les outils. Les terrains trop
perméables ou fissurés ne permettent pas une bonne remontée des
cuttings,

- La boue de forage
Les fonctions de la boue sont les suivantes :
- consolider les parois du forage, par le dépôt du « cake » sur la formation,
- remonter au jour les sédiments broyés « cuttings » par l’outil
- maintenir les cuttings en suspension s’il se produit un arrêt de
circulation de la boue,
- lubrifier et refroidir l’outil de forage ou de carottage, équilibrer dans le
sondage les pressions hydrostatiques des niveaux aquifères rencontrés
- Le choix du type de boue et sa bonne préparation constituent des
éléments déterminants pour la qualité du forage. La bentonite et
- les boues polymères sont les plus utilisées. Son utilisation est :
- inadaptée aux terrains trop perméables
- interdit pour des essais de perméabilité ou pose de piézomètre.

A. WAFIK
137
Module géophysique Cours ISTP

Photo 21 : Récupération du fluide


- 2. Tenue des parois de forage

- La tenue des parois du forage peut être limitée à la durée de la foration,


mais aussi être étendue au temps nécessaire pour réaliser des essais in
situ ou poser une instrumentation.
- Deux procédés permettent le maintien des parois : la boue de forage et
le tubage.
- Dans la solution du tubage il s’agit de protéger le trou par une colonne
de tubes lisses raccordée par filetage voire par soudure.
La mise en place de ce tubage peut s’effectuer selon plusieurs
méthodes :
- le tubage préalable à l’avancement : Le tube est enfoncé directement
dans le sol par battage, pression ou rotation, puis vidé à l’aide d’un outil.
Cette technique ne peut être réalisée que sur des terrains relativement
meubles et sur les profondeurs modérées,
- Le tubage de revêtement posé après forage. Le forage est équipé a
postériori d’un tubage de diamètre inférieur à l’outil, ce qui suppose que
la stabilité des parois soit à court terme suffisante. Il est donc nécessaire
de procéder par passes de faibles longueurs.

A. WAFIK
138
Module géophysique Cours ISTP

4- Diagraphies
Une diagraphie (well log) consiste à mesurer, à l'aide de différentes sondes,
les caractéristiques des roches traversées lors d'un forage. D'une manière
générale, on appelle diagraphie tout enregistrement d'une caractéristique
d'une formation géologique traversée par un sondage en fonction de la
profondeur.
Une diagraphie instantanée enregistre les caractéristiques de la formation
pendant le forage (loggingwhiledrilling soit LWD) tandis qu'une diagraphie
différée détermine les caractéristiques de la formation après le forage, la
garniture de forage ayant été retirée du puits. Les outils de mesures sont
alors connectés à un câble électrique (wirelinelogging) et descendus dans le
sondage (avant tubage), la stabilité étant assurée par le fluide de forage.
Les mesures diagraphiques permettent d'estimer le contenu (les «
saturations ») en eau et en hydrocarbures des réservoirs traversés. Elles
permettent également de déterminer le pendage des couches, la
détermination des caractéristiques du puits de forage, la comparaison des
différents puits entre eux, et de repérer les couches productrices des
couches isolantes (non-productrices).
Une fois le puits tubé et cimenté (casedhole), la mesure diagraphique la plus
fréquemment effectuée est celle de la qualité de l'étanchéité verticale
obtenue grâce au ciment. Elle est effectuée dans le but d'isoler les zones
poreuses (ou réservoirs) les unes des autres.

A. WAFIK
139
Module géophysique Cours ISTP

Photo 22 : diagraphies

A. WAFIK
140
Module géophysique Cours ISTP

5-conclusion
Les forages sont l’un des meilleurs moyens d’obtenir de l’eau potable,
l’exploration souterraine et récupérer des matériaux sous le terrain. La
construction et la réparation de ces forages demandent des connaissances
spécialisées et des compétences techniques qui peuvent en grande partie
être tirées d’ouvrages courants.
Cependant, les opérations de terrain dans des zones reculées ou dans des conditions difficiles exigent
souvent de la flexibilité et de l’imagination pour éviter et résoudre les problèmes techniques. Cette
revue est destinée à faciliter la prise de décision lorsqu’il s’agit de choisir les méthodes de forage
ayant le meilleur rapport coût-efficacité, et de décider s’il faut réaliser de nouveaux forages ou
réhabiliter les forages existants. Le résultat final devrait être une installation d’un bon rapport coût-
efficacité capable de fournir de l’eau potable pendant

A. WAFIK
141

Vous aimerez peut-être aussi