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Université Félix Houphouët-Boigny UFR des Sciences de la Terre et des

Abidjan Ressources Minières

Support de cours
Géophysique L3

2021-2022

Dr LOUKOU K. Nicolas
Maître de Conférences

Support de cours Géophysique L3 1


PLAN DU COURS

A GENERALITES
Introduction
Les Méthodes géophysiques

B LES METHODES ELECTRIQUES

I PROPRIETES ELECTRIQUES DES ROCHES

II CHAMPS ET POTENTIELS ELECTRIQUE

1- Rappels

a) Loi Ohm
b) champs électriques
c) lignes de force

2- Distribution du potentiel électrique dans le sol


a)- Potentiel d’un point par rapport à une prise de terre en A
b) Potentiel d’un point par rapport 2 prises de terre en A et B.

3- Réfraction des lignes de courants et des Equipotentiels

III DISPOSITIFS DE MESURES

Ligne d’Emission
Ligne de Réception

Dispositifs Sclumberger
Dispositifs Wenner

IV METHODES DE PROSPECTION

Traîné Electrique (TE) ou Profil de Résistivité (PR)

Sondage Electrique (SE)

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INTRODUCTION

La géophysique est la science qui s’intéresse aux phénomènes physiques de la terre.


Elle comprend deux (2) grandes parties :
La Physique du Globe,
La géophysique Appliquée.

1) La physique du Globe
-La partie purement mathématique du Pb. Cette partie s’occupe du Mag et Electrique
Terrestre et atmosphérique, des tremblements de terre et de leur propagation
(Séismologie), de la Pesanteur, de la Radioactivité de la croûte terrestre, etc. …

2) La Géophysique Appliquée

C’est le grand domaine de l’Exploration. Elle utilise en gros les mêmes principes que
ceux de la Physique du Globe, mais pour la prospection en vue de la découverte de
substance à caractère économique. La Géophysique Appliquée donc pour objectif la
recherche

- du pétrole
- des minerais
- des zones aquifères
– des problèmes de Génie Civil (route, barrage, pont, immeubles, etc. ..)
- de l’Archéologie.

Pour parvenir à ces buts, on fera une investigation du sous-sol en vue de déterminer un
certain nombre de paramètres qui nous renseigneront sur la nature du Sous-sol ou
mieux sur les propriétés physiques des roches qui constituent le sous-sol.

Les moyens dont nous disposons.

1) On peut provoquer un ébranlement du sous-sol :  Ondes élastiques 


mesurede V et t. Par cette technique vous faites de la sismique, qu’on oppose à la
séismologie (domaine de la physique du globe qui s’intéresse plutôt aux tremblements
de terre (phénomènes naturels, rupture de pente, jeu de faille etc. … voir LAMTO)

2) On peut étudier la répartition de la densité des roches dans le sous-sol et y déceler


les anomalies de la pesanteur. Vous êtes dans le domaine de la Gravimétrie.

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3) Mesure de la résistance électrique des matériaux du sous-sol lors du passage d’1
courant électrique naturel ou artificiel : vous êtes dans le grand domaine de
l’Electrique mais aussi de l’Electromagnétisme.

4) Vous pouvez également vous intéresser à la répartition du champ magnétique


terrestre. Vous êtes en magnétométrie.

5) Vous pouvez également vous intéresser à la radioactivité des roches, vous êtes en
radiométrie.

6 Vous pouvez également mesurer le flux de chaleur, vous êtes en Géothermie.

La liste n’est pas exhaustive et permet de voir que la Géophysique Appliquée couvre
un domaine d’activités très vaste, aussi se spécialise-t-on.

LES METHODES GEOPHYSIQUES

Elles sont nombreuses et sont fonction des objectifs recherchés ;

Méthodes Electriques :

-la Polarisation Spontanée (PS)


-le Sondage Electrique
-le Trainer Electrique ou Profil de Résistivité.
-la Polarisation Induite (IP° ou Provoquée (PP)
-les Méthodes Telluriques et Magnétotelluriques
-les Méthodes Electromagnétiques

Méthodes Magnétiques

Méthodes Gravimétriques

Méthodes Radiométriques

La Géothermie

Méthodes sismiques

-Sismique Réfraction
-Sismique Réflexion

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Diagraphies

Aperçu sur les différents domaines d’application :

Pétrole :

Sismique réflexion essentiellement


Diagraphie

Mines :
Magnétométrie
Méthodes électriques : PS et surtout IP ou PP
Electromagnétisme

Hydrogéologie :
Méthodes électriques : SE, Profil de Résistivité, RMP
EM : VLF
Sismique réfraction
Magnétométrie éventuellement.

Génie Civil (Environnement):


Electrique
Sismique réfraction
Tomographie électrique

Etc. .. Pour l’essentiel.

LES METHODES ELECTRIQUES :

I PROPRIETES ELECTRIQUES DES ROCHES

Les anomalies électriques sont fonction du contraste de conductivité () entre


conducteurs et les roches encaissantes, d’où la nécessité de connaître ces propriétés.

Définition :  et 

Si une roche est sèche, ne contenant pas d’eau, ni sulfures et métaux conducteurs, si on
essaie de faire passer le courant, le courant ne passe pas ; dc cette roche (granite,
calcaire. Compact …) est très résistante : elle est caractérisée par une résistivité élevée
(). A l’inverse, on parlera de roche conductrice :  .

Types de Conductivité :
-Electronique
-Diélectrique
–Electrolytique (Ionique)

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Conductivité Electronique ou Métallique

C’est la conductivité des métaux à l’état pur.


Ex : métaux natifs : Au, Ag, Cu. C’est aussi des sulfures- pyrites, chalcopyrite, galène
etc.
La conductivité est ici de nature électronique i.e. avec transport d’électrons libres

Conductivité des diélectriques

Fait intervenir un phénomène de polarisation de type moléculaire ionique ou


électronique
Ex : polarisation de type ionique : dans un réseau cristallin donné (Nacl), Na+→pôle(-)
et Cl- →pôle +, on provoque une polarisation ionique qui interviendra au niveau de la
conductivité (de la circulation du courant)

Type électronique : intervient dans les milieux porteurs d’électrons libres (cf. cas
électronique)

Conductivité électrolytique.
Le sol est constitué de substrat solide et de liquide interstitiel, l’ensemble constitue un
milieu ionique (salin) à base d’eau  une chaîne conductrice

NB : 90 à 99 % du sol à caractère ionique, il apparaîtra une discontinuité non ionique


(voir 2 cas-ci-dessus)

Paramètres qui conditionnent la conductivité des roches

1) La porosité Φ et la perméabilité K
2) La saturation en eau (% en eau)
3) Le d° de salinité
4) La résistivité de l’eau ρ
5) la présence ou non d’argile
6) la texture ou la structure autrement dit la distribution des mx ds les roches,
le d° de compaction.

Porosité

volumedespores Vroche − V plein V


= = = 1 − plein ;
volumeroche Vroche Vroche

Plus les pores st importants, plus la roche conductrice bcp + perméable.

Saturation en eau
La conductivité des terrains est d’autant plus grande que ces terrains renferment
d’avantage d’eau et que cette dernière est minéralisée.

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La présence ou non d’argile

A l’état très sec, très résistante, mais dès qu’elle est un peu mouillée, elle devient
automatiquement conductrice.

Influence de la texture et de la Structure


Ce qui conduit à l’anisotropie de la roche. On montre que pour une même roche, la
résistance transversale est différente de la résistance longitudinale.
Autrement dit : t  l  anisotropie de la roche.

II CHAMPS ET POTENTIELS ELECTRIQUES

1- Rappels
a) Loi d’Ohm
Soit un conducteur AB parcouru par un courant i, la loi d’ohm nous dit que :

Schéma 1

VA-VB =U=RI (si VA-VB  0)


Cette loi d’ nous dit que la résistance électrique de notre élément conducteur est

U
R=
I
Or ceci est fonction de la géométrie de la matière de notre élément conducteur.

Schéma 1
l
D’où R= 
s
 = résistivité ; caractéristique du matériel utilisé et s’exprime en m

1
=  = conductivité

b) Champs électriques
Un champ électrique est l’espace qui entoure tout corps électrisé. ….

c) Ligne de force

Si une charge +1 se déplace dans le sens d’1 ligne de force, elle passe d’1 potentiel V à
un potentiel V+dV et accompli un travail d  tel que :
ur
d  = E dr =V-(V+dV) =-dV

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ur dV
E=-
dr
On dit que le champ est le gradient du potentiel et s’écrit :
ur
E =-gradV

2 Distribution du potentiel électrique dans le sol

Soit un milieu homogène et isotrope de résistivité  et A une prise de terre, les


lignes de courant

Schéma 2
A partir de la prise de terre, i créé des filets de courant dans toutes les directions (et
qui engendrent des densités de courant proportionnelles au courant injecté). La
chute de potentiel engendrée par le passage du courant dans le tronc de cône
délimité par les 2 ½ sphères de rayon r et r+dr est donnée par la relation :

I
-dV =  dr
ds

Centré sur la ½ sphère de rayon r, la relation devient :

I
-dV =  dr de là on tire
2 r 2

I
V=  + cte
2 r

Ainsi toute prise de terre quelconque sera proportionnelle à cette relation

a) Potentiel en un point P par rapport à une prise de terre en A et B

Schéma 3

I 1
V pA = 
2 r1

I 1
VpB = − 
2 r2

I 1 1
Vp =   − 
2  r1 r2 

b) Par rapport à un quadripôle ABMN

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Schéma 4

1 1
VMA =  ( )
2 AM
I  1 1 
et au point M, le potentiel sera VM =   − 
2  AM MB 
I  1 
VMB = −   
2  BM 

de même au point N, on aura :

1  1 
VNA =   
2  AN 
I  1 1 
au point N, VN =   − 
2  AN NB 
I  1 
VNB = −   
2  BN 

Ainsi la ddp aux bornes de MN sera :

I  1 1 1 1 
V = VM − VN =   − − +  de là on tire :
2  AM BM AN BN 

 
V  2 
=  1 
I  1 1 1 
 − − +
 AM BM AN BN 

Posons OA =OB= a et OM=ON=b

I  1 1 1 1 
V =   − − + 
2  a − b a + b a + b a − b 
I  a+b−a+b−a+b+a+b 
=  
2  ( a − b )( a + b ) 
I  4b 
=  
2  a 2 − b 2 
I 2b
V =   2 2
 a −b
d ' où
 ( a 2 − b 2 ) V V
=  =K
2b I I

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 ( a 2 − b2 )
avec K =
2b

K est appelé facteur géométrique. Il est fonction de la nature du dispositif

3 Réfraction des lignes de courant et des équipotentiels à l’interface de 2 milieux


de résistivités différentes.

Schéma 4

III DISPOSITIFE DE MESURES

Il existe plusieurs dispositifs de mesure. Les plus usuels sont : le dispositif


Schlumberger et le dispositif Wenner. Ce sont des quadripôles. Chaque dispositif
comporte une ligne d’émission et une ligne de réception.

a) Ligne (ou circuit) d’émission.

Schéma 5

Un générateur de courant continu (ou piles puissantes : 45 v de type radio émetteur),


un câble de cuivre (Cu) ; autour du câble 2 gaines : 1 isolant et 1 pour la protection
contre l’érosion.
Le courant est à maintenir constant d’où la nécessité d’un régulateur de tension, un
milliampèremètre (i : 1A ou +s sous 300 à 1000v ou +)

c) Ligne (circuit) de réception


Schéma 5
MN est constitué de préférence d’électrodes impolarisables

1 Quadripôle Wenner

Schema 6

AM=MN=MB=a =AB/3

I V
VM − VN =  → =K , avecK = 2 a
2 a I

a, I connus, V mesuré, donc  connu. Ici, mesure assez facile car MN assez
grand et facilite la mesure de la ddp ( V )

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2 Quadripôle Schlumberger

C’est le plus utilisé. Il est symétrique par rapport au milieu O de AB et tel que
MN soit très petit devant AB

Schéma 6

On établit que (voir + haut):

V a 2 − b2
= 2
I 4b
Ceci pour un sol homogène et isotrope. K fonction des dimensions du dispositif.

Si le sol n’est + homogène et isotrope, c’est le cas général, on définit une


résistivité apparente  a . Ce dispositif est souhaitable en SE car il permet
d’éliminer les à-coups de prises dus à M et N

IV METHODES D’EXPLORATION

Elles sont nombreuses

PS : mesure du courant naturel

SE : comme son nom l’indique, c’est l’exploration sur la verticale.

TE : Investigation dans le sens horizontal

IP (un peu les 2 précédents)

Tellurique : mesure du courant naturel


EM : à la fois la composante du champ magnétique et électrique.

Nous examinerons ensemble :


1-le SE
2-le TE
3-l’IP ou PP

Le dispositif de mesure peut être utilisé de manière différente et aussi pour des
objectifs différents ; ainsi par exemple :

Sur la Verticale :

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Au même point, on effectue +s mesures en allongeant progressivement la
longueur du quadripôle ; la tranche explorée étant de + en+ épaisse,  a mesuré
varie en fonction des  a vraies à la verticale du point de station, c’est le SE

2) Horizontalement,

On déplace le quadripôle ABMN d’un bloc et les  a ici correspondent à une


tranche de terrain d’épaisseur sensiblement uniforme. C’est le profil de
résistivité ou Trainé électrique. Il y a plus de techniques de mesure : Traîné
simple, Trainé à répétition, AB fixe, dispositif rectangle etc.

NB : Il met en évidence les variations latérales de faciès ou de structures.


Convient pour l’étude des couches redressées, de faille ou autre accident
tectonique.

SONDAGE ELECTRIQUE (SE)

Principe

Un courant continu (DC) ou à très faible fréquence (.1 à 1.0Hz) est introduit
dans le sol à partir de 2 électrodes d’injection A et B. La ddp résultante est mesurée
entre MN. La distribution du potentiel ainsi mesuré nous permet d’avoir la distribution
de la résistivité (  a ) dans le sol.

Ex avec le Schlumberger :

Schéma 7

V
On obtient alors a = K
I
En général le terrain n’est jamais parfaitement homogène et isotrope si bien qu’on
définit une résistivité apparente qui est  a

Soit à déterminer une stratification subparallèle, les différentes couches sédimentaires


et leurs différentes épaisseurs.

Schéma 7

Lorsqu’on fait les mesures, pour des longueurs de a , on fait varier de temps en temps
MN, ceci pour des commodités de lecture. Le résultat est reporté sur du papier bilog
puis comparé aux courbes théoriques qui existent.
On constate d’après ci-dessus (schéma) que la profondeur d’investigation
augmente avec AB ; plus AB + P

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NB : La profondeur d’investigation d’un quadripôle donné est la profondeur extrême
au-delà de laquelle le socle cesse de produire un effet mesurable (fonction de la
sensibilité des appareils, de la qualité des prises de terre, de l’existence
d’hétérogénéité parasite, du contraste de résistivité des différents terrains et de leur
épaisseur relative.

Retenir que P avec AB, et au + = AB/4, peut tomber à AB/10 si les terrains sont très
conducteurs.

Interprétation :

Le résultat de nos mesures est porté sur du papier bilog ; les courbes obtenues st
comparée à des courbes théoriques, calculées et abaquées, qui existent. Aujourd’hui,
l’ordinateur joue un grand rôle dans l’interprétation des courbes de SE

Pour une bonne interprétation des SE, if faut certaines conditions :


1- les formations étudiées doivent êtres homogènes ou presque
2- il doit avoir un important contraste entres les résistivités des terrains étudiées
d’1 part et des épaisseurs d’autre part,
3- les plans de séparations des différents milieux sous AB doivent être aussi
réguliers que possible.

Cas de 2 Terrains.
C’est le cas le plus simple ; ici le diagramme obtenu permet de calculer 2 , 2 et h1

Cas de 3 Terrains et +
L’interprétation commence à devenir difficile.

Difficultés d’interprétation :
Plusieurs Problèmes peuvent intervenir lors de l’interprétation des SE :
1-aux à-coups de prise
2-à la suppression
3-l’Equivalence
1-les à-coups de prise :

Schéma 8

C’est la variation plu ou moins brutale de  au voisinage de MN au-dessus d’1


surface de discontinuité électrique (hétérogénéité locale) située près de la surface. Ces
à-coups-de prise st limitées pour la méthode Schlumberger où ils apparaissent lorsque
pour des facilités de mesure on est amené à augmenter MN (sans toucher AB).

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2- Principe de suppression
C’est le cas où les résistivités évoluent dans le même sens.
Supposons :
1 23
Ou encore
1 23
Schéma 9

L’épaisseur du 2è terrain faible et la courbe en rouge ne donne que 2 terrain. Le terrain


intermédiaire est dc supprimé

Idem comme ci-dessus. Un terrain est supprimé et introduit dc une erreur


d’interprétation

3-Principe d’Equivalence
Joue pour les courbes en cloche et en fond de bateau

Une pratique de l’équivalence peut permettre d’atténuer les erreurs d’interprétation


dans ces cas de figure.

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