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CHATAIGNON Sébastien
Elève ingénieur de 5eme année
L’Hydraulique Souterraine
Pour l’étude géotechnique
Juin 2006
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Introduction ................................................................................................................................ 3
I Notions théoriques.............................................................................................................. 5
II Essais ponctuels.................................................................................................................. 6
2.1 Différents essais et théories associées.............................................................................. 6
2.1.1 L’essai Porchet ................................................................................................... 6
2.1.2 Essai Nasberg ..................................................................................................... 8
2.1.3 Essai Lefranc .................................................................................................... 11
2.2 Analyse de l’essai Lefranc ....................................................................................... 13
2.2.1 Niveau de la nappe au repos............................................................................. 13
2.2.2 Facteur de forme............................................................................................... 17
Conclusion................................................................................................................................ 56
Remerciements : ........................................................................................................... 57
Bibliographie : ............................................................................................................. 58
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Introduction
Le but de mon Projet de Fin d’Etude, en tant qu’étudiant en cinquième année à l’INSA
de Strasbourg en Génie Civil, est de contribuer à l’amélioration de la maîtrise des questions
hydrauliques des ingénieurs géotechniciens de l’agence FONDASOL Paris Ile-de-France
Ouest. Il s’agit en particulier des essais d’eau ponctuels et des essais de pompage « en
grand ».
Les essais d’eau sont relativement courants dans les investigations géotechniques dès
que les problèmes de perméabilité du sol interviennent, et le traitement et l’interprétation de
ces essais nécessitaient une méthodologie et des outils plus avancés. En terme d’essais de
pompage, leur caractère plus exceptionnel fait que leur interprétation nécessite à chaque fois
un nouvel investissement, dans un contexte de gestion quotidienne d’affaires où le temps est
précieux. De plus une interprétation trop succincte par manque d’une analyse totalement
approfondie et donc longue, peut conduire à retenir des valeurs caractéristiques dénuées de la
précision juste et raisonnable qu’offre l’interprétation des essais.
Par ce projet, j’ai contribué à sensibiliser les ingénieurs, spécialisés en géotechnique,
aux quelques principes importants, à l’interprétation judicieuse des essais, et à la manière de
prévoir ces essais. Afin de faciliter leur dépouillement, j’ai mis au point plusieurs feuilles de
calcul, et résumé les différentes méthodes d’analyse d’essais de pompage.
Ce rapport résume les études que j’ai effectuées relativement à toutes ces questions, et
les annexes les complètent en fournissant les pièces graphiques et divers autres éléments.
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PROJET DE FIN D’ETUDE
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Présentation de l’entreprise :
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I Notions théoriques
Lorsque l’eau libre (c' est-à-dire qui peut circuler librement, contrairement à l’eau
capillaire et à l’eau adsorbée) s’écoule dans le sol, les particules liquides décrivent des
trajectoires appelées lignes de courant. Les lignes de courant qui s’appuient sur une courbe
quelconque fermée constituent un tube de courant.
Darcy montre en 1856 que la vitesse moyenne de filtration entre deux points d’une
même ligne de courant est proportionnelle à la différence dh entre les hauteurs piézométriques
mesurées entre ces deux points, et inversement proportionnelle au chemin parcouru ds.
dh
On écrit alors : v=k (loi de Darcy).
ds
dh
Le rapport est appelé gradient hydraulique et est noté i.
ds
k est appelé coefficient de perméabilité du milieu, et est exprimé en m/s (cependant k n’est
pas égal à la vitesse de filtration).
La perméabilité du sol est un des deux paramètres estimés à partir des essais d’eau dont il est
question dans ce mémoire.
Courbes de rabattement
Distance (m)
0 2 4 6 8 10
0.00
Le facteur d’emmagasinement
0.20 n’existe que lorsque l’on
considère des pompages à
Rabattement (m)
t = 1s
0.40
t = 10 min
t = 1h grande échelle, et ne saurait
être déterminé par des essais
t = 10 h
0.60 t'= 1s
t'= 10 min
0.80
t'= 1h
t'= 10h
ponctuels.
1.00
1.20
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II Essais ponctuels
En hydrogéologie, la meilleure manière de déterminer les caractéristiques hydrauliques des
sols est évidemment l’utilisation d’essais in situ, car d’une part le remaniement du sol est
réduit au maximum, et d’autre part les essais de laboratoire sont influencés par des effets de
bord prépondérants. Ces essais d’eau in situ sont de plusieurs sortes, et leur choix dépend du
sol autant que de la nature du projet.
L’essai Porchet est le plus élémentaire des essais d’eau. Il n’est pas normalisé, et
nécessite donc une grande retenue dans l’application de ses résultats. Il consiste à creuser une
cavité superficielle dans le sol, généralement inférieure au mètre cube, et à étudier la descente
du niveau d’eau après remplissage. Il est nécessaire au préalable de saturer les parois de la
cavité, afin de respecter au mieux les hypothèses de calcul.
Les hypothèses sont les suivantes : l’infiltration se fait sur toute la surface mouillée,
avec un gradient hydraulique égal à 1.
La mesure de la section S du trou permet d’assimiler ce dernier à une cavité prismatique de
section carrée de côté L = S .
Le calcul est alors le suivant :
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N° dossier : 0
Chantier : 0
Date : 00/01/1900
Sondage : 0
Profondeur d'essai : 0
Caractéristiques de l'essai
k= 3.58E-05 m/s
358
4.E-05 m/s
Acquisition
hauteur théorique
360 6 31.96 0.32 0.37
390 6.5 31.50 0.32 0.36 0.20
420 7 30.80 0.31 0.36
450 7.5 30.50 0.31 0.36
0.15
480 8 30.50 0.31 0.35
510 8.5 30.20 0.30 0.35
0.10
570 9.5 29.80 0.30 0.35
630 10.5 28.50 0.29 0.34
660 11 28.50 0.29 0.34 0.05
690 11.5 28.30 0.28 0.33
720 12 27.90 0.28 0.33 0.00
750 12.5 27.60 0.28 0.33 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
780 13 27.50 0.28 0.33 Hauteur d'
eau (m)
810 13.5 27.00 0.27 0.32
840 14 26.60 0.27 0.32
870 14.5 26.50 0.27 0.32
900 15 26.00 0.26 0.31
930 15.5 25.80 0.26 0.31
960 16 25.70 0.26 0.31
990 16.5 25.30 0.25 0.31
1020 17 25.00 0.25 0.30
1080 18 25.00 0.25 0.30
1110 18.5 24.80 0.25 0.30
Compte tenu de cette forte imprécision, cet essai ne peut être utilisé que pour des évaluations
dans le cadre d’absorption de faibles quantités d’eau. Usuellement les règles de l’Art
imposent une utilisation réduite à la définition des systèmes d’infiltration individuels d’eaux
usées (<150 l/jour).
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Lorsque l’on souhaite connaître plus précisément la perméabilité d’un sol, et/ou lorsque ce
sont les couches profondes qui nous intéressent, l’essai Lefranc et l’essai Nasberg sont
utilisés. Ils consistent tous les deux en l’injection (ou le pompage, pour l’essai Lefranc) d’un
débit donné au sein d’une cavité réalisée par forage, donc de forme cylindrique, et
communiquant avec le sol sur une partie de sa hauteur, au niveau de la couche étudiée. La
communication hydraulique peut se faire, lorsque c’est nécessaire, au moyen d’une crépine,
ou bien grâce au remplissage de la cavité par des matériaux très perméables (graviers).
L’essai Nasberg correspond à un sol non saturé, contrairement à l’essai Lefranc, où le sol testé
est en nappe. En dehors de ce point les principes de réalisation sont les mêmes.
Entrée Charge
constante
Q : débit d’injection
Le débit d’infiltration dans le sol est alors égal à la différence entre le débit d’injection Q
(connu grâce au bouchon calibré) et le débit de remplissage du tubage.
Cette relation dépend du temps, puisque le débit d’infiltration du sol dépend de la charge
d’eau appliquée au centre de la cavité.
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B0
Le diamètre de la sphère équivalente vaut alors : B = (1 + 4λ )
2
Nasberg démontre que le débit Qs qui pénètre à tout instant dans le sol pour une charge H
dans la cavité est :
2
πkB 2 H (t )
QS (t ) = 1 − 16 +1
8 B
dh
De même que pour l’essai Porchet, on a S = Q − Qs
dt
L’équation différentielle se résout en posant les variables auxiliaires suivante :
H 8Q
U = 1 − 16 + 1 et q =
B πkB
La solution en temps est la suivante :
t − t0 =
S U − q2
q ln 02
2
+ ln
(U − q )(U 0 + q )
2πkBq U −q 2
(U + q )(U 0 − q )
Où U0 est la valeur de U correspondant à la charge initiale H0 dans le tube.
Cette feuille de calcul est utilisée à présent systématiquement dans cette agence, et commence
à être diffusée dans d’autres agences Fondasol. Malheureusement, cela interfère avec la
commande par Fondasol de nouveaux logiciels de traitement d’essais à une société
spécialisée. Ces feuilles de calcul seront donc utilisées jusqu’à ce que soient livrés les
nouveaux programmes.
C’est un essai ponctuel donc adaptés aux ouvrages ponctuels, qui ne concernent qu’un faible
volume de sol.
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N° dossier : IP 060061
Chantier : BASSIN LA GRANDE BORNE - FREPILLON
Date : 23/03/2006
Sondage : SC8
Profondeur d'essai : 2.75 m
Q= 2.20E-05 m3/s
Caractéristiques de l'essai
k= 1.18E-05 m/s
L= 0.5 m Longueur de la poche q= 1.05E+01
B= 0.083 m Diamètre de la poche
Q= 2.20E-05 m3/s
Beq = 0.207899615 m 118
T= 0.5 m Hauteur hors sol du tube de mesure
niveau d'
eau initial
ZT = 3 m longueur totale du tubage AJUSTEMENT DE K
BT = 0.098 m diamètre du tubage
S= 0.005410608 m²
1.E-05 m/s
Acquisition
100
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
Hauteur d'
eau (m)
COURBE DE DESCENTE
t (min) t (s) z (m) H mesuré (m) U t= 1400
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
Hauteur d'
eau (m)
AJUSTEMENT DE K
222 k= 2.22E-06
2.E-06 m/s
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Contrairement à l’essai Nasberg, le sol étudié est en état de saturation, c’est-à-dire qu’il se
trouve en nappe. L’essai consiste alors à imposer dans la cavité cylindrique une différence de
charge avec l’extérieur, soit par injection, soit par pompage. La technique d’injection est
strictement la même que pour l’essai Nasberg et utilise le même matériel. En ce qui concerne
le pompage, il peut s’agit d’un pompage à débit maîtrisé (pompe immergée), ou d’un simple
abaissement du niveau d’eau, pour n’observer que la remontée.
Pour abaisser le niveau dans le tubage, il est possible d’utiliser la technique d’airlift : un tube
en U est introduit pratiquement jusqu’au fond de la cavité. Après avoir passé le coude, l’air
injecté passe par une zone plus ou moins ouverte et emporte de l’eau pendant sa remontée. De
même que l’utilisation d’une pompe, cette pratique est plutôt exceptionnelle.
Lors d’un essai Lefranc, la charge hydraulique responsable de l’écoulement dans un sens ou
dans un autre à travers la cavité est la différence entre le niveau de la nappe à l’extérieur et
celui dans la cavité.
Les méthodes de calcul relatives à l’essai Lefranc préfèrent, contrairement à l’essai Nasberg,
utiliser une formule générale, adaptée à la cavité grâce à un coefficient de forme. En effet,
tous les problèmes de pompage ou d’injection peuvent se ramener à une équation simple :
Q (pompage ou infiltration) = m.k.H.B
- k est la perméabilité du sol au niveau de la cavité en mètres par seconde (le sol est
supposé homogène et isotrope dans la zone influencée par le phénomène),
- H est la charge hydraulique appliquée au centre de la cavité (en mètres),
- B est la largeur de la cavité (une dimension horizontale caractéristique, en mètres).
Enfin m est le facteur de forme de la cavité. Ce facteur prend en compte les dimensions de la
cavité d’une part, et d’autre part la position des différents horizons du sol.
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La norme française (NF P 94-132) fournit des formules donnant la valeur du facteur de forme,
fonction de l’élancement de la cavité, et de la proximité des horizons éventuels : substratum
imperméable, surface de la nappe, surface d’un sol situé sous la nappe :
m0
2πλ
> 10
ln(2λ )
2πλ
1. 2 < < 10
(
ln λ + λ2 + 1 )
0 < < 1.2 2 + 4.5λ
m
1 1 B
Cavité proche du substratum : H < Hw = +
m m0 8πH
1 1 B
Cavité proche de la surface de la nappe : Hw < H = +
m m0 8πH w
1 1 B
Cavité proche du toit d’un sol sous l’eau : Hc < H = −
m m0 8πH c
(voir norme NF P 94 -132 en annexe)
Une fois définies les dimensions de la cavité, et les distances aux horizons éventuels, le
facteur de forme est déterminé, et le calcul peut être mené :
- soit Q’ le débit de remplissage du tubage (mesuré)
- soit Q le débit d’injection (connu grâce à l’utilisation d’un bouchon calibré)
- soit Qi le débit le débit d’infiltration dans le sol.
On a évidemment : Q’ = Q – Qi
dh
Or Q'= S et Qi = mkB × h(t )
dt
D’où
dh
S= Q − mkBh(t )
dt
En régime permanent, le membre de gauche est nul donc Q = mkB * H(permanent).
On notera donc Hp = Q / mkB.
Si l’on introduit le terme = mkB / S, l’équation devient :
dh
= βH p − βh(t )
dt
En supposant que la charge initiale est nulle (le niveau est stabilisé entre la cavité et la nappe
à l’extérieur), la résolution de cette équation différentielle est immédiate :
(
h(t ) = H p 1 − e − βt )
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Là encore, j’ai mis au point une feuille de calcul, permettant de superposer à la courbe réelle
les points théoriques issus de l’ajustement de la perméabilité k. La rapidité de saisie et
d’analyse est très utile, permettant aux ingénieurs, mais surtout aux assistantes, de traiter ces
essais rapidement et efficacement.
L’apparente facilité qui entoure cet essai ne doit pas tromper : plusieurs inconvénients
majeurs peuvent intervenir et fausser entièrement la mesure comme l’analyse.
La valeur que l’on mesure au moment de l’essai est la profondeur du niveau d’eau par
rapport au haut du tubage. Malgré la notation sérieuse de tous les éléments matériels
(dimensions de la cavité, des tubages, …) il est nécessaire de connaître la profondeur initiale
de la nappe, de sorte que l’on puisse ramener la mesure à la charge hydraulique. Cela suppose
que le niveau dans le trou de forage soit stabilisé, ce qui pour un sol moyennement à peu
perméable, prend un temps relativement long. Les essais prennent un minimum de 1h30
chacun, et sont ainsi réalisés immédiatement après le forage. D’une part l’eau est rarement
stabilisée à ce moment là, mais d’autre part on utilise fréquemment un fluide de forage pour
faciliter la descente (de l’eau claire, pour un forage destiné à un essai d’eau). Ainsi le niveau
« initial » c'est-à-dire au début de l’injection, n’est pas le niveau de la nappe au repos.
Pour le connaître précisément, il faudrait attendre la stabilisation, avant ou après les
essais. Or généralement on ne pose pas de piézomètre dans ces forages, de sorte qu’on les
rebouche dès que le dernier essai est terminé.
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Zp
Zo
Q/mkB
Ho
t
Ainsi, le niveau initial n’est pas réellement indispensable, puisque l’on peut le calculer.
Cependant cela n’est possible qu’à la condition d’atteindre le régime permanent lors de
l’essai. De plus il faut ajouter qu’il apparaît très souvent des phénomènes de colmatage des
parois de la cavité (ou inversement des phénomènes de débourrage). L’évolution du niveau
réel s’éloigne alors de plus en plus du niveau théorique, dans un sens ou dans l’autre. Le
régime permanent ainsi atteint ne représentera plus alors le régime correspondant à un sol
intact. Le positionnement de la courbe théorique sur les premières valeurs permet de
déterminer approximativement le niveau permanent qu’il y aurait sans colmatage ou
débourrage.
Grâce à la mesure de niveaux lors d’un essai à débit constant, les phénomènes transitoires
peuvent être observés au moment de l’analyse. Une courbe théorique doit correspondre à la
courbe réelle sur les premières valeurs seulement ; l’écart souvent constaté met en évidence
un colmatage presque inévitable des parois de la cavité.
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2.5
1.5
Niveau d'eau (m)
0.5
0
0 100 200 300 400 500 600
-0.5
-1
-1.5
Tem ps (s)
Si le niveau de la nappe au repos est connu, le tracé ne pose pas de problème car l’ajustement
se fait par la courbure de la courbe théorique sur les premières valeurs. Cependant, la
réflexion menée plus haut permettant de calculer ce niveau au repos suggère que la cavité n’a
subi aucun colmatage ou débourrage : Z(repos) = Zp – Q/mkB. Ainsi calculer Z(repos) au lieu
de le mesurer implique que la cavité n’a pas été altérée, ce qui est généralement abusif.
Une variante de cet essai Lefranc, longtemps utilisée par le passé, consiste à imposer non pas
un débit constant, mais une charge constante. Cet essai comporte la même nécessité de
connaître le niveau initial de la nappe, mais sa méthodologie implique une obligation
matérielle d’atteindre le régime permanent.
La phase transitoire ne pouvant être étudiée par cette méthode, seul un calcul en régime
permanent donne un résultat. Or dans la plupart des cas, l’injection provoque dès le début de
l’essai un colmatage des parois de la cavité, et fausse donc les débits d’infiltration
permanents. Par cette méthode il n’y a aucun moyen d’appréhender les phénomènes apparus
lors de la phase transitoire, et on ne peut à nouveau donner de résultat qu’en supposant
qu’aucun colmatage (ou à l’inverse, aucun débourrage) n’a eu lieu, ce qui est extrêmement
pénalisant.
La conclusion de cette réflexion est qu’il est très utile, voire indispensable, d’atteindre le
régime permanent lors d’un essai Lefranc. Etant donné la grande probabilité d’apparition de
colmatage, il est également en fait encore plus important de connaître précisément le niveau
de la nappe à l’origine. Il est ainsi grandement préférable d’attendre la stabilisation du niveau
d’eau dans le tubage, avant ou après les essais. Ce temps n'est absolument pas perdu.
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Signalons que l’essai Lefranc est adapté à des sols de perméabilités de l’ordre de 10-2 m/s à
10-6 m/s. D’autres essais d’eau existent pour des perméabilité plus faibles :
- essai à charge variable, pour k entre 10-6 et 10-8 m/s
- essai au double anneau, pour k entre 10-8 et 10-10 m/s
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k1 + k 2 D1 D1 + D2
ω= ; ξ1 = ; δ=
k1 − k 2 B D1
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p ² − q ² + 16ξ1
2
4ξ1
p1 = et q1 =
1 − q ² + 16ξ1
2
1 − q ² + 16ξ1
2
1 1 1 Bη (ω , δ ) B ω
On a alors = + + + ln
m m0 m 1 − q ² + 16ξ 2 8πD1 4π (D1 + D2 ) ω + 1
1 1
Où m0(p ,q), m1(p1,q1), et ( , ) sont donnés dans les tables (ces tables figurent en annexe)
(Lorsque la nappe se situe au-dessus du sol, D1 est pris égal à la distance de la cavité
jusqu’au sol. Le même calcul s’applique alors, en remplaçant ( , ) par (- , ) dans la
formule de 1/m).
Lorsque l’on mène un calcul grâce à cette approche, il est nécessaire de déterminer les
dimensions de l’ellipsoïde équivalent à la cavité réelle. Pour cela le critère est généralement la
surface de la cavité ; on choisit en hauteur la hauteur de la partie crépinée réelle, et il reste à
déterminer les deux petits axes de l’ellipsoïde.
Arc sin e
La surface d’un ellipsoïde de révolution vaut : S = 2π b 2 + ab
e
Où a et b sont respectivement le demi grand axe et le demi petit axe de l’ellipse, et où e est
b
l’excentricité. e est telle que : = 1 − e 2
a
Il est aisé (par Excel à nouveau) de calculer les dimensions de l’ellipsoïde équivalent à la
cavité cylindrique réelle, dont la surface d’échange est : S = πBL + πB 2 4
Où L est la longueur crépinée, et B le diamètre de la cavité cylindrique.
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1 1 1
= +
m m0 m 1 − q ² + 16ξ 2
1 1
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1.80
1.60
Couche inférieure plus perméable
1.40
k2 = 0.001 k1
1.20
k2 = 0.01 k1
k2 = 0.1 k1
1.00 k2 = 0.4 k1
m/mo
k2 = 3 k1
0.80 k2 = 10 k1
k2 = 100 k1
k2 = 1000 k1
0.60
k2 = 0.00001 k1
0.20
0.00
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
D2/D1
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En tout état de cause, une cavité à mi-chemin d’un substratum mille fois moins perméable
voit son facteur de forme diminuer de plus de 40% par rapport à un milieu semi-indéfini. Il
arrive fréquemment que l’on ne connaisse pas la profondeur de ces couches inférieures, ni
leurs perméabilités. En effet, il est impensable de forer à une profondeur double de celle
prévue, seulement pour déterminer la présence ou non de couches de perméabilités différentes
suffisamment proches pour influencer le facteur de forme d’un pompage ou d’une injection.
En revanche une telle étude permettra de déterminer dans quelle plage pourra se situer le
coefficient de cavité, et de fixer des valeurs d’imprécisions pour ce paramètre m.
Il convient de se poser une première question : connaît-on, même sans grande précision, la
géologie du sol sous la cavité ?
- La géologie du sol sous-jacent est connue : on se place donc dans un modèle semi-
indéfini ou à deux couches, selon le cas. S’il s’agit d’un milieu semi-indéfini (sachant
que lorsque D2=18 D1, le milieu ne peut toujours pas être assimilé à un milieu semi-
indéfini puisque m (D2 = 18D1) = 0.9 m (D2 = )) le facteur de forme est m0 , il est
immédiatement déterminé et servira à calculer une valeur définitive de perméabilité.
S’il s’agit d’un sol bicouche, il faut réinjecter k1 dans le calcul de m après chaque
analyse de l’essai : une première valeur de k1 est supposée, ce qui donne une valeur
de m, qui donne à nouveau une perméabilité k1, et ainsi de suite. Généralement assez
peu d’itérations sont nécessaires.
Si la couche sous-jacente prévisible (grâce aux cartes géologiques) est moins perméable,
comme c’est souvent le cas, on pourra retirer à m le pourcentage lu sur le graphe page
précédente correspondant à l’épaisseur supposée de la couche étudiée. Ainsi si l’on suppose
avoir un substratum imperméable à partir d’une distance égale à 10D1, on retirera à m environ
15% de sa valeur initiale. La coefficient de cavité réel se situera donc a priori entre 85% et
100 % de la première valeur de m.
Si la couche sous-jacente prévisible est plus perméable que le sol où se situe l’essai, la
correction de m se fait en le multipliant par la valeur lue sur le graphe au niveau de la
profondeur minimale de la couche inférieure. Ainsi, à nouveau, si l’on estime que jusqu’à
10D1 la couche étudiée se poursuit, il faudrait prendre environ 102% de m. Cependant cette
correction est relativement inutile. La correction devrait être faite lorsque D2 est en-deça
de 3D1, lorsqu’il faut rajouter plus de 5% à m.
Enfin si l’on ne connaît absolument pas le sol au-delà d’une certaine valeur, il convient
d’encadrer le coefficient de cavité en prenant les deux extrêmes sur la courbe. Si l’on suppose
alors que la couche étudiée a une profondeur minimale de 2D1 par exemple, il faut considérer
que m réel se situe entre 59% et 106% de la valeur correspondant à un milieu semi-indéfini.
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Cela implique, dans ce dernier cas, que la perméabilité calculée par cet essai est comprise
dans la fourchette [0.94k ; 1.69k] où k est la perméabilité calculée en prenant m = m0 (D2= ).
Le paramètre des distances et perméabilités des couches du sol est à présent maîtrisé,
mais il n’en est pas de même avec les dimensions de la cavité. Les dimensions réelles de la
cavité sont mal connues, en raison des techniques de forage. Si cette cavité est réalisée au
carottier, ses dimensions sont relativement bien connues, mais si elle est effectuée avec du
matériel destructif (taillant, tricône,…) l’incertitude est plus importante. Voyons dans quelle
mesure varie le coefficient de cavité lorsque l’on intègre une incertitude sur les dimensions de
la poche.
Les dimensions classiques, dans les cas de figure rencontrés à Fondasol, sont de l’ordre de 10
cm à 15 cm pour le diamètre des tubages. Résumons l’historique du forage en ce qui concerne
la cavité destinée à l’essai Lefranc : le forage est effectué grâce à un taillant, dont le diamètre
est de l’ordre de 8 cm. A l’avancement, un tubage de 10 cm est placé dans le sol afin d’éviter
son éboulement et d’assurer l’isolement hydraulique. Les tiges sont guidées, mais seulement
au niveau du sol ; au niveau du taillant, à plusieurs mètres du guide, des mouvements latéraux
sont inévitables. Les dimensions du trou sont alors plutôt de l’ordre de 10 à 12 cm. Au
moment où on abaisse le tube, ce dernier est soit simplement foncé, soit il est muni d’une
couronne et est descendu par rotation. Les matériaux sont alors repoussés d’un côté ou de
l’autre, ou encore tassés. Une fois atteinte la cote inférieure de la cavité, on remplit le tubage
de graviers (matériau extrêmement perméable dont le rôle est d’empêcher l’éboulement des
parois sans contrarier l’écoulement) sur la hauteur prévue de la cavité, et enfin on relève le
tubage afin de mettre en communication les graviers et le sol à étudier. Le sol est à nouveau
plus ou moins remanié, les matériaux peuvent être entraînés vers le haut.
La totalité de ces opérations montre à quel point les dimensions de la cavité réalisée sont
incertaines ; sur un diamètre théorique de 10 cm, on peut facilement avoir une incertitude de
l’ordre de 2 cm, soit 20%.
Remarque : les techniques de forage et le choix des outils dépendent évidemment du sol ; la
norme française détaille ces choix
-22-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
1.30
1.25
1.20
1.15
1.10
m / mo
1.05
1.00
0.95
0.90
0.85
0.80
0.70 0.80 0.90 1.00 1.10 1.20 1.30
B / Bo
1.05
1.00
0.95
0.90
0.85
0.80
0.70 0.80 0.90 1.00 1.10 1.20 1.30
H / Ho
L’influence de l’incertitude sur H est globalement la même que celle du diamètre ; si l’on se
limite à une erreur d’un pourcent, l’erreur sur m est également d’un pourcent.
-23-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Il reste deux éléments qui introduisent dans l’essai des incertitudes : les bouchons calibrés,
dont le débit comporte une incertitude, et les mesures de niveau d’eau elles-mêmes.
En ce qui concerne le débit d’injection, j’ai mené une étude rapide sur quelques
bouchons calibrés, utilisés avec le matériel du chantier. Les erreurs constatées sont de
quelques pourcents, bien que pour certains on constate une dizaine de pourcents.
Les mesures de niveaux sont précises à 1 cm près environ, et sont mesurée avec une
imprécision temporelle d’environ 5 secondes, ce qui n’influence absolument pas la lecture
graphique permettant de déterminer la valeur de k :
3
2.5
1.5
Niveau d'eau (m)
0.5
0
-100 0 100 200 300 400 500 600
-0.5
-1
-1.5
Tem ps (s)
Les valeurs expérimentales (points) sont représentées ici avec une incertitude de 1cm sur l’axe
des ordonnées (hauteur) et de 5s sur l’axe des abscisses. Il est clair que la valeur de k calculée
par ajustement de la courbe théorique ne sera pas perturbée par l’introduction de cette
incertitude.
-24-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Utilisons à présent la formule générale relative de l’écoulement à travers une cavité dans un
sol homogène : k = Q / mHB.
Ce chiffre impressionnant est à mettre en relation avec l’incertitude admise lors d’un calcul de
perméabilité par essai Lefranc ; seul l’ordre de grandeur (en puissance de 10, soit une
imprécision de 1000%) importe réellement. Si l’on souhaite connaître une perméabilité plus
précisément, on multiplie les sondages, ou encore mieux, on effectue un essai de pompage.
Généralement plusieurs essais Lefranc permettent d’affiner la valeur de perméabilité et de
réduire les incertitudes.
Si l’on introduit dans la courbe théorique les incertitudes calculées plus haut, le graphe
d’ajustement sera le suivant :
2.5
1.5
0.5
0
0 100 200 300 400 500 600
-0.5
-1
- 1.5
T e mps ( s )
La courbe du haut correspond au cas où toutes les incertitudes sont introduites, et l’autre
correspond à un cas de référence.
- valeur de référence : k = 2.10-5 m/s
- valeur avec incertitudes : k = 7.10-5 m/s
-25-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Tout ceci montre combien la détermination du coefficient de perméabilité d’un sol par un
essai Lefranc est très délicate. Obtenir une précision inférieure à une puissance de 10
nécessite une connaissance très précise du sol. Le caractère inhomogène de ce dernier ne
pourra permettre, de toute façon, de considérer une valeur de k sans indiquer l’imprécision
importante à laquelle l’essai est sujet.
-26-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
3.1 Généralités
Lorsque l’on souhaite construire des ouvrages de pompage (rabattement de nappe pour
des constructions enterrées,…), il est indispensable d’avoir la mesure la plus « précise » de la
perméabilité du terrain. Le terme « précis » ne signifie pas forcément une valeur entachée
d’une faible erreur ; cela signifie plutôt que la perméabilité mesurée sera belle et bien celle
rencontrée par les ouvrages à construire. Un essai d’eau ponctuel aura beau être fait avec les
meilleures précautions, il n’indiquera pas la perméabilité de la zone intéressée par l’ouvrage,
mais celle d’une zone infiniment plus réduite. Afin de dimensionner ce genre d’ouvrage il est
nécessaire de procéder à un essai de pompage en grand, qui indiquera une perméabilité
globale, parfaitement représentative des phénomènes engendrés pas l’ouvrage.
L’essai de pompage consiste en la réalisation d’un puits de pompage d’un diamètre
assez important, de l’ordre du mètre, et de plusieurs piézomètres satellites servant à contrôler
le niveau piézométrique durant l’essai. Une première phase de pompage par paliers permet de
déterminer le débit de l’essai proprement dit, de sorte que les rabattements soient observables
sur tous les satellites, et que les vitesses soient suffisamment faibles pour ne pas engendrer de
régime turbulent.
Afin d’en apprendre le plus possible sur l’hydraulique souterraine, j’ai réalisé pendant les
premières semaines une étude bibliographique. Un ouvrage particulièrement intéressant est
« la pratique des pompages d’essais en hydrogéologie », de Bernard GENETIER. Cet ouvrage
est édité par le BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières.
Cet ouvrage traite uniquement de la partie pratique de l’essai, c’est-à-dire qu’il n’aborde pas
la partie d’analyse. Cependant il constitue une aide de valeur lorsque l’on envisage un
pompage d’essai, car il permet de déterminer grossièrement la plupart des éléments
dimensionnant de l’essai. Afin de le rendre plus abordable, et plus rapidement utilisable, j’en
ai fait une synthèse pratique, que je reprends ici avec quelques explications. (La synthèse
figure en annexe).
Gardons à l’esprit que cette « synthèse » est destinée aux ingénieurs qui ont besoin de
préparer un essai de pompage ; elle rappelle les points importants, permet de prévoir des
ordres de grandeur, mais l’essai nécessitera toujours la plus grande rigueur. Il n’est pas
recommandé d’envisager un essai de pompage comme des essais d’eau ponctuels ; mis à part
le coût plus élevé, ce sont des essais dont tous les éléments doivent être étudiés en détail, de la
préparation à l’analyse.
-27-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
On attend d’un pompage d’essai une valeur de perméabilité, ou de débit de pompage en cas de
rabattement, aussi précise que possible. Le débit ainsi calculé sera directement introduit dans
le dimensionnement des installations hydrauliques du projet, et l’erreur d’une puissance de 10
n’est pas permise. Les coûts du projet, en phase de construction ou même en phase définitive,
peuvent en effet dépendre de façon primordiale des valeurs issues de l’essai de pompage.
Il est tout d’abord nécessaire d’estimer (très grossièrement) certaines valeurs des paramètres
de l’essai et du sol.
La première valeur est le rabattement à atteindre en fin d’essai ; cette valeur doit être
inférieure à 30% de l’épaisseur de l’aquifère, ou inférieure à 30% de la hauteur d’eau
captée par le puits.
PERMEABILITE
k (m/s) 10 1 10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6 10-7 10-8 10-9 10-10 10-11
homogène gravier pur sable pur sable très fin silt argile
Granulométrie gravier
gravier et
variée gros et sable et argile-limons
sable
moyen
(Pour la transmissivité, l’épaisseur de l’aquifère peut être estimée grâce aux cartes
géologiques, ou à des sondages faits dans la région et intéressant la même géologie.
-28-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Le débit de pompage, le diamètre du tubage, ainsi que le choix de la pompe, sont liés. Le
croquis suivant permet de préciser cela :
-29-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Afin d’estimer la durée du pompage, un critère important est la prise en compte de l’effet de
capacité du puits. Lorsque le diamètre est grand (supérieur à 50cm) et que la transmissivité est
faible, il faut pomper suffisamment longtemps pour s’affranchir de cet effet. Bernard Genetier
recommande dans cet ouvrage de pomper sur une durée supérieure à dix fois la durée à partir
de laquelle l’effet de capacité devient négligeable ; il préconise d’utiliser la formule suivante :
2
t p ≥ 30t c où t c = 25r p / T .
On peut également utiliser l’abaque suivant :
-30-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Dans le cas d’un puits imparfait, c’est-à-dire qui ne pénètre pas entièrement dans l’aquifère,
l’auteur recommande : t p ≥ 10t pp où t pp = Sb 2 K V
Sur ces abaques, S est le facteur d’emmagasinement (sans dimension ; l’abaque comporte une
erreur), b est l’épaisseur de l’aquifère (en m), Kv est la perméabilité verticale (en m/s) de
l’aquifère.
-31-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
3.2.2 Site
Le site doit être étudié sérieusement, afin de prévoir correctement l’implantation des
différents éléments de l’essai.
La première contrainte à prendre en compte est la possibilité d’accès au site par les
machines de forage, les camions, etc. Si le site est imposé, la question se résume alors à faire
en sorte que l’accès se fasse le mieux possible. Toujours est-il qu’il est indispensable
d’étudier cette question dès le moment du devis. Les contretemps dus à des mises en place
difficiles peuvent en effet peser très lourd.
Il est nécessaire de prévoir où se fera l’évacuation de l’eau pompée ; il n’est pas
envisageable qu’elle se fasse à l’intérieur du rayon d’action du pompage. Les cours d’eau
naturels ou artificiels peuvent être utilisés, si les débits ajoutés ne sont pas trop importants.
Une tranchée recouverte d’un film plastique étanche permet de rejoindre le point d’évacuation
à l’aval.
La présence de captage en exploitation sur le site de l’essai est évidemment à éviter ; si
cela n’est pas possible, il faut prendre en compte de façon particulièrement précise les
caractéristiques de cet ouvrage, pour que les résultats soient les plus fidèles possibles à la
réalité.
Les limites latérales du site de pompage sont à prendre en compte : des lignes
d’alimentation ou des barrières imperméables peuvent apparaître au sein de la zone
d’influence du pompage. L’ouvrage propose d’ailleurs une expression approchée de la
distance à l’intérieur de laquelle ces limites sont à prendre en compte : D = 22.4rp S
Pour un puits d’un mètre de diamètre, plongeant dans une nappe libre à S = 0.01, on aura une
distance de 224 m, soit l’ordre de grandeur de la centaine de mètres.
La prise en compte de ces limites aura de l’influence lors de la phase de dépouillement, mais
pourra également jouer sur le débit de pompage prévu. La proximité d’un fleuve diminuera
fortement les rabattements, tandis qu’une limite imperméable les augmentera, pour un même
débit. Si l’on se trouve à proximité d’un cours d’eau, il est aussi préférable d’implanter des
piézomètres dans les deux directions, de sorte que l’on puisse différencier l’action du cours
d’eau de celle de la nappe seule.
-32-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
La norme française préconise (contrairement à l’ouvrage du BRGM cité plus haut) d’effectuer
en phase préliminaire un pompage par paliers enchaînés. La procédure (donnée en annexe)
consiste à enchaîner quatre paliers de pompages croissants, dont les valeurs sont des fraction
du débit Qd = 0.01πBL , débit maximal envisageable (correspondant à une vitesse de l’eau au
niveau du puits égale à 1 cm par seconde). La courbe de rabattement a l’allure suivante :
ESSAI DE POMPAGE PAR PALIER / PUITS
4.50
4.00
3.50
3.00
Rabattement (m)
2.50
2.00
1.50
1.00
0.50
0.00
0:01
0:42
1:23
2:04
2:45
3:26
4:07
4:48
5:29
6:10
6:51
7:32
8:13
8:54
9:35
10:16
10:57
11:38
12:19
13:00
13:41
14:22
15:03
15:44
16:25
17:06
17:47
18:28
19:09
19:50
20:31
21:12
21:53
22:34
23:15
23:56
Temps (heure réelle)
Lorsque la pompe ne peut débiter Qd, on prendra la valeur du débit maximal de la pompe
pour Qd.
Les rabattements obtenus à chaque palier permettent de déterminer la courbe caractéristique
du puits, c’est-à-dire les coefficients a et b tels que s = aQ 2 + bQ , où s est le rabattement dans
le puits (en régime permanent, en m) et Q est le débit de pompage (en m3/s).
-33-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Ces calculs doivent être menés après la phase préliminaire de l’essai. C’est donc pendant le
temps de la remontée, qu’il faut calculer le débit de pompage à appliquer pendant l’essai.
Ainsi, il est nécessaire de pouvoir utiliser les données fournies par la phase préliminaire
rapidement (le mieux étant sur place).
J’ai mis au point une feuille de calcul sous Excel permettant le calcul du débit de pompage, en
fonction des rabattements observés pendant la phase préliminaire :
Utilisation du premier
10 10 0.45 0.90 1.00
15 15 0.46 0.92
20 20 0.47 0.94 0.80
palier : calcul de c
h / Q1
25 25 0.48 0.96
30 30 0.49 0.98 0.60
40 40 0.49 0.98
50
60
50
60
0.51
0.52
1.02
1.04
0.40
0.20
(coefficient de
rabattement unitaire sous
70 70 0.52 1.04
80 80 0.53 1.06 0.00
90 90 0.54 1.08
1 10 100 1000
100
110
120
100
110
120
0.55
0.56
0.56
1.10
1.12
1.12
t (min) 48h) ;
Droite de régression
Mesures toutes les
pente = 0.21
- 5 min pendant 30 min
ord à l'
orig. 0.68
- 10 min le reste du temps
2ème étape
2H
25
30
25
30
0.48
0.49
h'
3 / Q3=
h'
4 / Q4=
0.45
0.45
paliers de débit.
PALIER n° 1 40 40 0.49
Débit Q1 50 50 0.51
0.46
60 60 0.52
70 70 0.52
0.46
80 80 0.53
90 90 0.54
0.46
100 100 0.55
110 110 0.56
0.46
120 120 0.56
h'/ Q
delta h = aQ² + bQ
0.45
Pente :
a= -9.07E-05
0.45
0.0000 20.0000 40.0000 60.0000 80.0000 100.0000 120.0000 140.0000
Q
b= 1.39E+00
Débit d'
essai de pompage
Calcul du débit de
pompage, en fonction du
a= 0.00
b= 1.3927
Rabattement
à atteindre
en fin d'
essai
h_f = 3.0000 m
rabattement prévu en fin
Débit d'
essai :
Rappel : Qd = 6.7858 m3/h
d’essai.
Qe = 129.2601 m3/h
DEBIT D'
ESSAI 6.7858 m3/h
-34-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Cette feuille de calcul est à utiliser sur place, grâce à un ordinateur portable. Si cette opération
n’est pas faite, d’une part l’essai n’aura pas été fait selon la norme, et d’autre part le choix du
débit de pompage pourra être inadéquat et remis en question.
Cette opération de pompage préliminaire sert ainsi à calculer le débit de pompage de l’essai,
mais également à développer le puits.
Pour réaliser un puits de pompage, on procède tout d’abord à un forage en gros diamètre, avec
mise en place d’un tubage de même diamètre à l’avancement. Une fois que l’on a atteint la
base prévue du puits, on met en place un tube PVC, crépiné sur une partie, de diamètre
inférieur (ayant une différence minimale de 10 cm avec le tubage extérieur). Ensuite on
remplit l’espace entre la crépine et le tubage extérieur avec un matériau filtre.
Une fois le matériau filtre mis en place, on remonte le tubage jusqu’à ce que sa base atteigne
le haut de la partie crépinée du puits. Il faut également isoler la partie contenant du matériau
de la partie à l’air libre, grâce à un bouchon d’argile. (cf. schéma issu de la norme plus bas).
Les opérations de réalisation du puits ont donc très probablement remanié le sol environnant,
et il est nécessaire de faire circuler l’eau au travers afin de rétablir une continuité hydraulique.
Théoriquement, la phase de pompage par paliers doit être faite alors que le puits est prêt ;
cependant elle poursuit le développement, qui pourrait avoir été écourté après la réalisation du
puits. L’eau pompée à la fin du développement, qui peut durer plusieurs heures, doit être
claire et sans fines.
Afin d’assurer un pompage régulier, la crépine de la pompe elle-même doit se trouver sous un
minimum de 50 cm d’eau.
-35-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Lorsque le puits a été développé et le débit de pompage calculé, on peut procéder à l’essai
proprement dit. Le débit de la pompe doit être contrôlé le plus précisément possible (ceci
rentre en compte dans le choix de la pompe).
-36-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Le pompage se fait au débit calculé plus tôt Qe. Etant donnée la nécessité de mesurer
précisément le niveau d’eau à des instants précis, il est de nos jours presque indispensable
d’utiliser des appareils de mesures automatiques. Les données sont stockées sur une carte
mémoire, et les valeurs peuvent être extraites sous forme de fichier Excel. Les mesures étant
effectuées toutes les minutes, il faut s’attendre à des fichiers comprenant plusieurs milliers de
valeurs par appareil.
Le pompage doit être poursuivi, selon la norme, un minimum de 6h, et un maximum de 48h.
Cette dernière valeur peut être réévaluée, puisqu’il est très important d’atteindre le régime
permanent. Si le débit de pompage est un peu faible, le régime permanent ne sera pas encore
atteint à ce moment, et ne pas poursuivre pénaliserait l’étude, puisque certaines analyses
utilisent les valeurs de régime permanent.
Ainsi, la norme précise également que le pompage s’arrête lorsque (dans le puits) trois
rabattements consécutifs espacés d’une heure sont inférieurs au centimètre. Une fois le
pompage arrêté, l’enregistrement continue, pour permettre d’étudier la phase de remontée.
L’enregistrement peut être arrêté lorsque le niveau atteint 75% du rabattement maximal.
-37-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Y2
Y1
X3 X2 X1 Puits
Les cotes relatives des piézomètres, ainsi que les distances, par rapport au puits, sont
indiquées dans le tableau suivant :
cote distance
Puits 0.00 0.00
X1 +0.18 2.65
X2 +0.15 10.15
X3 +0.23 18
Y1 -1.54 5.50
Y2 -2.54 16.50
Y3 -2.52 26.50
-38-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
On considère que ces graviers se poursuivent jusqu’à la cote -16 m, où l’on trouve un
substratum marno-calcaire.
3.3.1 Modélisation
Le puits pénètre partiellement dans l’aquifère constitué des graviers et sables bruns. Il est long
de 12 m et crépiné sur les 6 derniers mètres. Il est utile de rappeler qu’il est préférable de
descendre le puits jusqu’à la base de l’aquifère, le but étant de faire en sorte que les lignes de
courant soient horizontales et donc parallèles.
L’aquifère constitué de graviers et sables bruns a une épaisseur de 12 m environ. Il est
surmonté par environ 4 m de limons argileux, et repose sur un substratum marno-calcaire. Ces
deux derniers horizons sont supposés imperméables dans l’analyse qui suit.
-39-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Il apparaît tout d’abord des perturbations en début d’essai, mais on se rend compte en
observant le graphe temporel normal qu’elles passent inaperçues. Ce sont probablement des
fluctuations dues à l’initialisation du pompage.
Les courbes ont toutes une allure linéaire sur ce graphe, et ne présentent pas de rupture de
pente notable. L’influence d’éventuelles limites dans l’aquifère est donc apparemment
négligeable, sur les rabattements et les durées mises en jeu, et c’est ce que l’on suppose dans
la suite de l’étude.
-40-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Les courbes de rabattement sont les suivantes (elles sont données plus précisément en
annexe) :
Ces courbes montrent qu’au bout d’environ 72h, le rabattement n’augmente que très
faiblement. On supposera avoir atteint le régime permanent au niveau du rabattement le plus
grand, c’est-à-dire juste avant l’arrêt du pompage, pour l’analyse qui suit.
Les rabattements permanents sont alors :
Puits X1 X2 X3 Y1 Y2
rayon (m) 0.40 2.65 10.15 18.00 5.50 16.50
rabattement (m) 3.33 2.35 1.76 1.38 0.89 0.7
-41-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Le puits de pompage ne pénètre pas entièrement dans l’aquifère, et est donc qualifié de puits
imparfait. Cela implique des différences avec les analyses classiques de puits de pompage.
On peut utiliser la formule suivante :
Q r
sp − s = ln + Φ (r ) − Φ (r p )
2πkH rp
H D
Argsh
Où Φ (r ) = r H − Argsh H
D r
H
-42-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
1 y = -0.5394x + 3.4972
0
3.3 3.4 3.5 3.6 3.7 3.8 3.9 4
-1
-2
3.5
3
y = 0.389x - 2.7417
2.5
1.5
0.5
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
-43-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Dans son ouvrage sur les essais de perméabilité, M. Cassan propose trois formules
correspondant à un puits imparfait en nappe libre :
2 2 Q R H 2D
Formule de Schneebeli : H 0 − H p = ln a + 0 ln
πk 2H D rp
Q πD D
Formule de Todd : s = ln + 0 .1
2πkD 2rp H0
Ra
Q ln
sp rp
Formule de Boreli : s p 1 − =
2D Rp D
2πkD 1 + 0.30 + 10 sin 1.8 1 −
H0 H0
Ces formules utilisent la valeur de Ra le rayon d’action du puits en régime permanent.
Pour calculer cette valeur, on trace le graphe du rabattement permanent en fonction de la
distance au puis, avec une échelle semi-logarithmique :
4
DIRECTION X
3.5
3 DIRECTION Y
Rabattement (m)
2.5 Logarithmique
2
1.5
1
0.5
0
-0.5 0.1 1 10 100 1000
distance (m )
En prolongeant les droites reliant les points dans chaque direction, on peut déterminer deux
rayons d’action. Cependant, dans la direction Y, d’une part le piézomètre Y3 est inutilisable,
d’autre part il est difficile de relier le puits (point en haut à gauche) aux deux piézomètres Y1
et Y2. Dans la direction X, le rayon d’action vaut alors environ 300 m.
On prendra dans les formules ci-dessus un rayon d’action Ra = 300 m.
-44-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
2.3Q
2
H 0 − h2 = [log Ra − log r ]
πk
Si l’on trace le graphe de Ho² - h², (où Ho est la hauteur d’eau initiale par rapport au
substratum = 12,15 m, et où h est la hauteur en régime permanent) en fonction de la distance
au puits, à l’échelle semi-logarithmique, on doit obtenir une droite dont la pente est -2.3Q/ k.
80 80
70 70
60 60
50
Ho² - h² (m²)
Ho² - h² (m²)
50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
0.1 1 10 100 0.1 1 10 100
Distance au puits r (m) Distance au puits r (m)
kx = 8,00.10-4 m/s
ky = 5,90.10-4 m/s
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
D – Méthode de Thiem
La formule utilisée, applicable dans le cas d’une nappe captive, est la suivante :
2πkD(h2 − h1 )
Q=
ln(r2 r1 )
Le calcul est donc mené en utilisant chaque paire de piézomètres, ou entre un piézomètre et le
puits. Les valeurs de transmissivités sont les suivantes :
P et X1 7,59 P et Y1 5,23
P et X2 8,25 P et Y2 6,04
P et X3 7,73
X1 et X2 9,05 Y1 et Y2 12,80
X1 et X3 7,85
X2 et X3 6,00
kD * 10-3 m²/s
Il est possible d’utiliser cette formule de manière graphique. En effet la pente du graphe
rabattement-distance (c' est-à-dire le rabattement pour un cycle de log(r)) est égale à 2.3Q /
2 kD :
3.5 3.5
3 3
Rabattement s (m)
Rabattement s (m)
2.5 2.5
2 2
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
0.1 1 10 100 0.1 1 10 100
Distance au puits r (m) Distance au puits r (m)
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
A – Méthode de Theis
Q e− y Q r2
W (u ) où u =
∞
s= dy =
2πkD u y 2πkD 4kDt
Cette méthode utilise la table de valeurs de la fonction W(u). Elle consiste à superposer à la
courbe W( u ) = f ( 1 / u ) l’ensemble des points s = f ( t / r² ) pour tous les piézomètres. Il
apparaît un décalage entre les deux systèmes d’axes (qui ont la même échelle
bilogarithmique) restant parallèles ; lorsque le maximum de points coïncide avec la courbe
théorique, on choisit un point arbitraire (pas nécessairement sur la courbe ni un point
expérimental) dont on note les coordonnées dans les deux repères.
10
1
W(u)
0.1
0.01
0.001
1.00E-01 1.00E+00 1.00E+01 1.00E+02 1.00E+03 1.00E+04 1.00E+05 1.00E+06 1.00E+07 1.00E+08 1.00E+09 1.00E+10
1/u
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PROJET DE FIN D’ETUDE
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DIRECTION X
DIRECTION Y
Calcul suivant X :
Calcul suivant Y :
-48-
PROJET DE FIN D’ETUDE
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B – Méthode de Jacob
Cette formule est la plus connue ; elle résulte de l’approximation logarithmique suivante :
2.30Q 2.25kDt
s= log
4πkD r 2S
Plusieurs applications sont possibles, étant donné que les variables sont le temps et la distance
au puits. Une première méthode consiste à fixer le temps t et à observer la courbe
rabattement-distance pour plusieurs instants. La seconde méthode est strictement inverse, et
consiste à tracer la courbe rabattement-temps pour chaque piézomètre.
3.5
3
2.5
rabattement s (m)
2
1.5
1
0.5
0
-0.5 0.1 1 10 100 1000
-1
distance au puits r (m)
Direction Y Direction Y
3.5 4
3 3
2.5
2
rabattem ent s (m )
rabattem en t s (m )
2
1
1.5
0
1
0.1 1 10 100 1000
-1
0.5
0 -2
0.1 1 10 100 1000
-0.5 -3
distance au puits r (m) distance au puits r (m)
Remarque : les points à gauche du graphe dans la direction Y représentent les rabattements
dans le puits, aux quatre instants considérés. Contrairement à la direction X, il est assez
difficile de tracer une droite entre les points des piézomètres et ceux du puits. Or les calculs
-49-
PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Un graphique intéressant est celui permettant de justifier une analyse dans les deux directions.
Il s’agit de représenter tous les piézomètres et le puits sur le même graphique. Si les
rabattements ne dépendaient pas de l’angle que fait le piézomètre avec une direction fixe, les
points devraient s’aligner convenablement, pour les piézomètres et X et en Y.
Direction X et Y
2.5
2
rabattement s (m)
1.5
0.5
0
1 10 100
distance au puits r (m)
Ce graphe représente tous les piézomètres. Il est clair que l’alignement est relativement
difficile, et modifie grandement les valeurs ainsi calculées.
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
30120 2.37 1.93 1.3 1.01 -0.82 2.12 0.9672 2.58 383.46 5.57E-03 2.57E-03
90120 2.73 2.2 1.53 1.21 -0.92 2.44 0.9756 2.67 463.55 5.00E-03 4.72E-03
150120 2.96 2.3 1.65 1.3 -0.99 2.62 0.9880 2.64 436.70 4.61E-03 8.17E-03
210120 3.16 2.33 1.73 1.35 -1.07 2.76 0.9959 2.57 371.40 4.27E-03 1.46E-02
DIRECTION X
Puits Y1 Y2
0.4 5.5 16.5
log r -0.40 0.74 1.22 pente ord orig log(ro) calculé ro calculé kD S
t
30120 2.37 0.69 0.51 -0.38 0.97 1.00 2.57 370.96 1.21E-02 5.97E-03
90120 2.73 0.8 0.61 -0.40 1.09 1.00 2.75 561.43 1.15E-02 7.39E-03
150120 2.96 0.85 0.66 -0.40 1.14 1.00 2.87 749.64 1.15E-02 6.91E-03
210120 3.16 0.88 0.69 -0.40 1.17 1.00 2.95 891.64 1.15E-02 6.83E-03
30120 2.37 0.69 0.51 -1.21 1.82 0.96 1.50 31.85 3.78E-03 2.53E-01
90120 2.73 0.8 0.61 -1.38 2.10 0.96 1.52 32.99 3.31E-03 6.17E-01
150120 2.96 0.85 0.66 -1.50 2.27 0.95 1.51 32.50 3.05E-03 9.74E-01
210120 3.16 0.88 0.69 -1.62 2.42 0.95 1.50 31.34 2.83E-03 1.36E+00
On considérera donc que dans la direction Y, les valeurs réelles de kD et S sont certainement
intermédiaires entre celles calculées sans le puits, et celles calculées avec.
Il serait possible de calculer pour chaque instant, ces valeurs. En terme de calcul, cela ne pose
pas de problème, en utilisant par exemple un tableur comme Excel. En revanche, pour le
représenter sur un graphique, il était nécessaire de choisir seulement quelques valeurs de t.
Tout calculer reviendrait néanmoins à obtenir autant de valeurs de transmissivité et de facteur
d’emmagasinement qu’il y a de mesures, soit plusieurs milliers, qu’il faudrait ensuite
moyenner. L’intérêt de ce calcul est relatif.
La seconde méthode utilise toutes les prises de mesure, mais ne donne qu’un couple de
valeurs (kD, S) pour chaque piézomètre, ce qui réduit la partie statistique de l’étude.
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Le calcul revient à tracer les courbes de rabattement en fonction du temps, sur un graphe
semi-logarithmique, pour chaque piézomètre, puis calculer :
- la pente p des droites d’interpolation
- l’instant t0 du point d’intersection avec l’axe des abscisses
- la transmissivité :
2.30Q
kD =
4π∆s
- le facteur d’emmagasinement :
2.25kDt0
S=
r2
Les courbes de rabattement figurant en annexe, je ne présente ici que les résultats :
p ord orig to r kD S
X1 -0.62 0.87 25.42 2.65 7.36E-03 6.00E-02
X2 -0.53 1.09 114.20 10.15 8.62E-03 2.15E-02
X3 -0.43 0.93 141.48 18.00 1.06E-02 1.04E-02
Y1 -0.25 0.42 49.16 5.50 1.86E-02 6.81E-02
Y2 -0.24 0.59 275.17 16.50 1.88E-02 4.27E-02
Cette méthode utilise les valeurs relatives à la période de remontée du niveau d’eau, après
arrêt du pompage. Selon la théorie, l’expression générale du rabattement résiduel pendant la
remontée est la suivante :
Q 4kDt 4kDt ′′
s′′ = ln − ln 2
4πkD r2 S r S ′′
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L’interpolation linéaire sur les premières valeurs donne les résultats suivants :
pente R kD
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PROJET DE FIN D’ETUDE
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Les différentes méthodes utilisées pour interpréter cet essai de pompage ont fourni les valeurs
suivantes :
Direction X
kD k S
Puits imparfait en nappe captive 7,38E-03 6,15E-04
Dupuit en nappe libre 9,60E-03 8,00E-04
7,59E-03 6,33E-04
permanent
Régime
8,25E-03 6,88E-04
7,73E-03 6,44E-04
Thiem n°1
9,05E-03 7,54E-04
7,85E-03 6,54E-04
6,00E-03 5,00E-04
Thiem n°2 7,90E-03 6,58E-04
Theis 7,96E-03 6,63E-04 0,030
8,31E-03 6,93E-04 0,025
transitoire
Jacob direction X
7,71E-03 6,42E-04 0,059
7,92E-03 6,60E-04 0,042
5,12E-03 4,27E-04
Remontée de Theis 4,72E-03 3,94E-04
5,73E-03 4,78E-04
6,04E-03 5,03E-04
1,28E-02 1,07E-03
Thiem n°2 5,36E-03 4,47E-04
Theis 2,00E-02 1,67E-03 0,07
2,43E-02 2,02E-03 0,010
Jacob direction Y 2,30E-02 1,92E-03 0,013
sans le puits 2,30E-02 1,92E-03 0,012
2,30E-02 1,92E-03 0,013
transitoire
Dans la direction Y, les calculs aboutissent à une transmissivité de l’ordre de 1.10-2 m²/s, pour
une perméabilité d’environ 10-3 m/s. Le facteur d’emmagasinement est de l’ordre de 0,02.
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Enfin, les méthodes qui ne différencient pas les deux directions fournissent les résultats
suivants :
Caractéristiques globales
kD k S
1,10E-02 9,14E-04
Régime
Puits imparfait en nappe libre 6,22E-03 5,18E-04
permanent 1,08E-02 9,02E-04
Régime transitoire Remontée Theis : puits 8,89E-03 7,41E-04
On obtient une transmissivité d’environ 10-2 m²/s pour une perméabilité de 8.10-4 m/s.
Les valeurs obtenues dans la direction X sont très homogènes, et les perméabilités
varient entre 4.10-4 et 8.10-4 m/s.
En revanche dans la direction Y, des écarts plus importants existent entre les valeurs
calculées par les différentes méthodes. Cela peut s’expliquer par le fait que seuls deux
piézomètres étaient utilisables, sur les trois installés (en raison d’une défaillance du système
de mesure). Ainsi les interprétations comprenaient ou bien les deux piézomètres seuls, ou bien
les deux piézomètres plus le puits. Dans les deux cas, il est difficile d’utiliser ces données,
parce que deux piézomètres sont insuffisants pour tracer correctement une droite
d’interpolation, et d’autre part les phénomènes localisés au niveau du puits (hauteur de
suintement,…) induisent généralement des écarts par rapports aux courbes théoriques.
De plus on peut remarquer que la valeur la plus faible calculée dans la direction Y
correspondait à une formule relative à une nappe captive ; le fait que cette valeur (8.10-5m/s)
soit ainsi isolée tendrait à confirmer que la modélisation du système en tant que nappe libre
est plus juste.
Le fait que l’on obtienne globalement une perméabilité plus importante dans la
direction Y implique que les écoulements dans cette direction sont plus faciles à provoquer ;
la présence du fleuve à 200 m dans cette direction pourrait en être responsable.
Au regard de cette étude, il apparaît que le dépouillement d’un essai de pompage doit être fait
avec la plus grande rigueur, pour faire en sorte que les erreurs soient limitées à la phase de
réalisation, par nature plus imprécise. Il est possible, et grandement recommandé, d’utiliser
plusieurs approches, pour affiner les paramètres calculés : transmissivité, perméabilité, et
facteur d’emmagasinement. Dans le cas présent, une différence est observée entre les deux
directions, et il serait abusif de rassembler les valeurs calculées pour en extraire une
perméabilité globale, sans connaître la nature du projet. De façon objective, il est préférable
de dissocier les valeurs calculées, afin de rester le plus précis possible dans l’étude du projet
futur.
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Conclusion
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Remerciements :
- Vincent Perset, mon maître de stage et directeur de l’agence, pour sa patience, ses
conseils, et pour son aide quant à l’élaboration de mon étude sur l’hydraulique.
- Seng Y Ung, directeur régional Fondasol
- Toute l’équipe des ingénieurs Fondasol de l’agence :
o Christian Neumann (directeur commercial)
o Cécilia Guilbert
o Marc Floréani
o Anne-Fleur Lefevre
o Yvelle Charlery
Ainsi que
o Matthieu Hamel, et
o David Chevallier, de l’agence Fondasol de Cesson.
- L’équipe des assistants :
o Valérie Canaple
o Nelly Alves
o Paula Bonin
o Dominique Magdelaine
o Audrey Thomas
- Les conducteurs de travaux et techniciens :
o Christophe Bergounioux
o Rachid Gmaoui
o Felipe Martinez
o Régis Benoit
- L’ensemble des équipes de sondeurs
- L’équipe de la Cellule de Conception, dirigée par Arnaud Finiasz, et comprenant
entre autres François Baguelin et Moulay Zerhouni.
Ces personnes ont toutes sans exception contribué à faire en sorte que mon stage se passe
dans les meilleures conditions, et ont rendu ces vingt semaines intéressantes, motivantes, et
agréables. Tous ces collègues peuvent être fiers de l’esprit de travail qu’ils maintiennent à
l’agence d’Argenteuil.
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PROJET DE FIN D’ETUDE
Sébastien CHATAIGNON – GC5
Bibliographie :
Les ouvrages dont sont tirés les éléments du rapport ou des annexes sont les suivants :
- Hydraulique souterraine
G. Schneebeli, 1966
Collection du centre de recherche et d’essais de Chatou, Editions Eyrolles.
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