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SSIAP3.

Fascicule1

LE FEU ET SES CONSEQUENCES

Sommaire :
1. La théorie du feu

1.1 La combustion………………………………………….p.2
1.2 Le combustible…………………………………………p.4
1.3 Le comburant…………………………………………..p.5
1.4 L’énergie d’activation…………………………………p.6

2. Les phénomènes de la combustion

2.1 La chaleur……………………………………………….p.7
2.2 Les flammes…………………………………………….p.8
2.3 Les fumées……………………………………………...p.8
2.4 Les gaz…………………………………………………..p.9
2.5 L’énergie d’activation…………………………………p.10

3. La combustion selon les matières combustibles (les classes de feu)

3.1 La combustion des solides…………………………..p.12


3.2 La combustion des liquides………………………….p.13
3.3 La combustion des gaz……………………………….p.14
3.4 La combustion des métaux et de la poussière…...p.15
3.5 Les différents types de combustion………………..p.15

4. L’incendie

4.1 La propagation de l’incendie…………………………p.16


4.2 Importance du débit calorifique……………………..p.17
4.3 Les modes de propagation de l’incendie…………..p.17
4.4 Les phases de l’incendie……………………………...p.18
4.5 La propagation des fumées et ses dangers……….p.21
4.6 Les principales causes d’éclosion d’un incendie..p.22

Pour en savoir plus :


1. Pouvoir calorifique……………………………………….p.23
2. Exemple de température d’auto-inflammation………p.24
3. Boil over et BLEVE……………………………………….p.25

Questionnaire d’auto-évaluation………………………………….p.26

Bibliographie………………………………………………………….p.29

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LE FEU ET SES CONSEQUENCES


L’incendie fait partie des catastrophes les plus redoutées : les progrès de la
recherche sur ce phénomène ont permis la mise en place de modes de prévention,
exprimés dans le règlement de sécurité incendie.
L’incendie découle d’une combustion, qui est une réaction chimique exothermique
d’oxydo-réduction.

1. La théorie du feu
1.1 La combustion
Le feu est la manifestation visible du phénomène de la combustion.
On dit qu’il y a combustion lorsqu’un corps dit « combustible » se combine à un
autre corps dit « comburant » pour donner naissance à plusieurs corps différents
des premiers, qu’on appelle « produits de combustion ».
La combustion est une réaction chimique d’oxydation s’accompagnant d’un
dégagement de chaleur.

OXYGENE

COMBUSTIBLE FEU

CHALEUR

Le principal effet de la combustion est de dégager de la chaleur. La quantité de


chaleur dégagée est fonction de 3 paramètres :
- le pouvoir calorifique
- le potentiel calorifique
- le débit calorifique
Traditionnellement, le phénomène du feu est représenté par le triangle du feu :

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Pour que la réaction chimique de la combustion puisse se produire et se maintenir, il


faut la réunion simultanée des trois éléments du triangle :
o un combustible
o un comburant
o une énergie d’activation
La suppression d’un de ces trois éléments entraîne l’extinction, c’est-à-dire l’arrêt de
la réaction chimique d’oxydo-réduction (ex : couverture posée sur les vêtements en
feu d’une personne).

La réaction de combustion, comme toutes les réactions chimiques, est la


marque de la rupture des liaisons entre les molécules de deux corps, et la
création de nouvelles molécules plus stables chimiquement.
Exemple : combustion du méthane dans le dioxygène :
CH4 + 2O2 => CO2 + 2H2O
Le dioxyde de carbone (CO2) et l’eau (H2O) sont plus stables qu
le dioxygène (2O2) et le méthane (CH4).
La combustion est une réaction d’oxydo-réduction, c’est-à-dire l’oxydation d’un
combustible par un comburant :
o le combustible est un corps qui est oxydé durant la
combustion : c’est un réducteur, il perd des électrons ;
o le comburant est le corps qui réduit : c’est un oxydant, qui
gagne des électrons.

Il existe des composés chimiques, appelés catalyseurs, qui modifient par leur
présence la quantité d’énergie nécessaire pour activer la réaction :
- soit en la réduisant (activateurs) ;
- soit en l’augmentant (inhibiteurs).

Dans le cas de combustibles solides, l’énergie d’activation va permettre de vaporiser


ou de pyroliser le combustible. Les gaz ainsi produits se mélangent au comburant et
donnent un mélange combustible.
Si l’énergie produite par la combustion est ≥ énergie d’activation nécessaire, la
réaction de combustion peut alors s’auto-entretenir.

Exemple de la vaporisation du méthane :

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Rappel : seuls les gaz brûlent, que ce soient des gaz de distillation provenant d’un
corps solide chauffé ou de liquides émettant des vapeurs inflammables.
Un corps naturellement gazeux, en raison du phénomène de la diffusion
gazeuse, réalise avec le comburant une association intime qui constitue une
condition extrêmement favorable à la combustion, à condition que :
o le mélange gaz/comburant soit dans des proportions
adéquates
o la teneur en O2 du comburant soit suffisante
o la source d’énergie d’activation soit assez forte

1.2 Le combustible
Un combustible est une substance susceptible de brûler, c’est-à-dire d’être
totalement ou partiellement détruite par le feu. Tout corps susceptible de
s’associer avec l’O2 est dit combustible.
De nombreux corps ont cette capacité, mais leur vitesse de combustion varie selon
leur nature et leur état de division. La combustion sera d’autant plus vive que le
combustible est divisé.
Les solides et liquides ne brûlent pas en tant que tel : ce sont les gaz et les
vapeurs qu’ils émettent qui brûlent.

La matière se présente sous trois état dans le monde terrestre :


o solide
o liquide
o gazeux
Lors de la combustion, des changements d’état se produisent :
Nom Définition Changement d’état
Fusion Passage d’un corps solide à l’état liquide. Pour un corps
pur (substance constituée de molécules identiques) la Solide => liquide
fusion s’effectue à température constante.
Solidification Passage d’un corps liquide à l’état solide, par
refroidissement, augmentation de la pression ou
combinaison des deux. Effet inverse en
La chaleur libérée par la solidification (chaleur latente de soustrayant la
diffusion) compense la chaleur perdue par le chaleur
refroidissement.
La température baisse en général lors de la solidification
(exception pour les eutectiques)
Vaporisation Passage d’un corps de l’état liquide à l’état gazeux. Il s’agit
ère
ici d’une transition de phase de 1 espèce, qui peut
prendre la forme d’une évaporation ou d’une ébullition. Liquide => gaz
La vaporisation demande une quantité non négligeable
d’énergie.
Liquéfaction Changement d’état qui fait passer un corps gazeux à l’état
liquide. C’est l’inverse de la vaporisation. Elle se produit Gaz => liquide
par compression c’est-à-dire refroidissement d’un gaz
Sublimation Passage direct d’un corps solide à l’état gazeux, sans
passer par l’état liquide, c’est-à-dire sans passer par une
étape de fusion (solide => liquide) puis d’évaporation Solide => gaz
(liquide => gaz).
La sublimation nécessite de fournir une énergie au corps
qui la subit et donc une transition de phase endothermique.

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C’est le combustible qui définit la classe de feu à traiter.

Un combustible peut être :


- un solide formant des braises (bois, papier, carton, tissu, PVC, etc)
- un liquide ou un solide liquéfiable (essence, gazole, huile, kérosène,
polyéthylène, polystyrène, etc)
- un gaz (butane, propane, méthane, dihydrogène, etc)
- un métal (fer, aluminium, sodium, magnésium, etc)
- un auxiliaire de cuisson (graisse végétale ou animale)

Combustible Comburant
Classe de feu
Combustion possible dès 15%
SOLIDE Classe A de dioxygène (O2)

LIQUIDE Classe B 21% de dioxygène dans l’air

GAZ Classe C La combustion des


chlrorates, chlorites et
perchlorates libèrent de l’O2
METAL Classe D

Auxiliaire Dioxyde d’azote NO2


de cuisson Classe F

Energie d’activation

1.3 Le comburant
Un comburant est un corps chimique qui a pour propriété de permettre la
combustion d’un combustible.
Le principal comburant est le dioxygène, O2, c’est-à-dire l’oxygène présent à 21%
dans l’air.
Pour que l’air soit un comburant efficace il faut qu’il contienne à minima 15% d’O2.
Cet oxygène peut être présent à l’état pur comme en mélange avec d’autres gaz.

Dans un feu, le dioxygène de l’air se mélange spontanément au combustible et


la température de la flamme permet l’auto-entretien de la combustion.

L’O2 pur est utilisé dans l’industrie, par exemple avec la soudure oxyacétylénique : la
combustion de l’acétylène se fait dans un mélange d’oxygène pur. La température
ainsi dégagée est plus importante que si on fournissait simplement de l’air.
Autre exemple, un fer chauffé au rouge trempé dans un récipient contenant de
l’oxygène « brûle » en dégageant des étincelles (principe des lances à oxygène).

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Principaux comburants :

Nom Symbole
Dioxygène O2
Ozone O3
Eau oxygénée H2O2
Halogénés Fluor, chlore, brome, iode
Hypochlorites et hypohalogènes
Chlorite, chlorate, perchlorate (composés d’oxydé d’halogènes)
Acide nitrique
Dioxyde d’azote NO2
Oxyde métallique (oxyde de fer, de cuivre,…)
Potassium iodates
Octasoufre S8

1.4 L’énergie d’activation


Pour qu’il y ait combustion, il faut un apport d’énergie, dite énergie
d’activation.
Ce peut être une flamme nue, une étincelle, une source de chaleur.
C’est la quantité de chaleur dégagée par cet apport d’énergie qui est à l’origine de la
combustion. La chaleur n’est qu’une manifestation de cette énergie qui peut être :
- mécanique
- chimique
- électrique
- etc
L’énergie calorifique est le résultat de la transformation d’une autre énergie : il
convient donc plutôt de parler d’énergie d’activation.
Cette transformation libère à son tour de l’énergie et le phénomène de
combustion s’entretient de lui-même en raison de la quantité de chaleur que
dégage cette réaction.

Phénomène de propagation de l’incendie :

2. Absorption du rayonnement
électromagnétique par un
autre corps

1. L’énergie calorifique d’un corps


chaud 3. Dégagement d’énergie
se transmet par calorifique
émission électromagnétique

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2. Les phénomènes de la combustion

Les produits de la combustion

2.1 La chaleur :
● Pouvoir calorifique : Partant du principe que la combustion d’une masse
déterminée d’un corps, dans des conditions d’essai définies, dégage
toujours la même quantité d’énergie calorifique, il est dès lors possible
de quantifier la chaleur dégagée par la combustion complète de l’unité
de masse d’un combustible donné.
Cette énergie libérée est généralement exprimée :
- pour les solides et liquides : en joules / kilogramme (J/kg)
- pour les gaz : en joules / mètre cube de gaz (J/m³).
C’est ce qu’on appelle le pouvoir calorifique.

En pratique on distingue le pouvoir calorifique supérieur et le pouvoir


calorifique inférieur :
PCS = Pouvoir Calorifique Supérieur (ex : bois sec)
PCI = Pouvoir Calorifique Inférieur (ex : bois humide)

C’est le PCS qui est pris en considération pour la classification


des matériaux quant à leur réaction au feu ;

C’est le PCI qui est pris en compte pour le calcul du potentiel


calorifique dans le cadre de l’évaluation de risque incendie.

● Le pouvoir calorifique s’exprime en MJ/kg (et pour les gaz en MJ/m³) :

Matériau PCI (MJ/kg)


Type de matériau Exemple
Eléments Carbone 33
Hydrogène 143
Azote 2,4
Bois 17 à 19
Substances naturelles Foin 17,5
Graisses animales 40
Coton 17
Laine 20
Papier – carton 17
Matières plastiques PVC rigide 18
PVC souple 22
Polystyrène 42
Combustibles Charbon gras 35,5
Gaz naturel 52
carburants 44

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● On appelle potentiel calorifique (ou densité de charge calorifique) la


quantité de chaleur susceptible d’être dégagée par la combustion
complète d’un ensemble définit par unité de surface horizontale.
La notion de potentiel calorifique permet d’estimer la quantité d’énergie
totale susceptible d’être libérée dans un incendie.

● Le potentiel calorifique permet de savoir approximativement si un local


considéré présente un risque faible, moyen ou important
d’incendie, dans le sens du règlement de sécurité incendie
ERP/IGH :

Risque incendie Potentiel calorifique


Faible Potentiel calorifique < 500 MJ/m²
Moyen Potentiel calorifique > 500 MJ/m²
Potentiel calorifique ≤ 900 MJ/m²
Elevé Potentiel calorifique > 900 MJ/m²

2.2 Les flammes :


● Les flammes sont la partie visible des réactions d’oxydation vive en
phase gazeuse. La température des flammes atteint rapidement
1000°C (voir même 2500°C avec un mélange hydrogène- oxygène).

● Les flammes émettent des radiations. Seuls 2 à 4% des rayonnements


sont visibles :
o à partir de 400°C, les flammes émettent des infra-r ouges
(flammes rouges des braises).
o à partir de 2000°C, les flammes émettent des ondes
électromagnétiques ultra-violettes.

2.3 Les fumées :


● Les fumées sont des gaz qui diffusent ou absorbent la lumière, comme un
nuage avec le soleil, du fait qu’ils contiennent des particules solides de
carbone imbrûlé.

● Les fumées qui résultent de la combustion d’un corps solide ou liquide


sont constituées par des gaz toxiques et inflammables.
Les particules solides que contiennent ces fumées sont parfois
imprégnées de liquides et sont constituées par :
- des suies (10% de la masse du matériau imbrûlée)
- des particules liquides en suspension et des goudrons
(produits de pyrolyse)
- les envols (cokes volants, cendres volantes, escarbilles)

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● Un incendie de moyenne importance émet en moyenne quelques


kilogrammes par seconde de gaz chauds et fumées à une température
d’environ 800°C.

● La couleur et l’odeur des fumées peuvent donner une indication sur la


nature du combustible :
o fumées épaisses et noires : nombreuses particules de
carbone, produites par des combustibles comme les
hydrocarbures, caoutchoucs, polymères de synthèse, etc
o fumées brunâtres ou rougeâtres : présence d’oxyde d’azote
o fumées grises jaunâtres : présence de nombreux gaz imbrûlés
et d’oxyde de carbone
o fumées blanches : constituées d’aérosols de combustion.

Plus les fumées sont noires et plus elles peuvent absorber, et donc, restituer la
chaleur par rayonnement.
Si la température est de 30°C au sol, elle peut trè s bien être de 300°C à hauteur de
la tête et brûler les poumons.

● La teneur en dioxygène diminue au fur et à mesure de la combustion :


si la quantité d’O2 n’est plus suffisante pour assurer l’oxydation
totale du carbone, les fumées contiendront du monoxyde de
carbone (CO).

2.4 Les gaz


● Les solides donnent lieu à une combustion en deux étapes :
o la gazéification : il se produit une décomposition chimique
irréversible du matériau, sans réaction avec l’O2 ambiant
o la combustion des gaz obtenus : les produits engendrés par
cette décomposition sont essentiellement gazeux, accompagnés
ou non de solides et liquides, suivant la nature du combustible.

● Le phénomène de pyrolyse précède la combustion de la plupart des


composés organiques solides, en particulier ceux d’origine naturelle
(bois, charbon, fibres textiles, papier) et des polymères artificiels
(matières plastiques).

● Plus on élève la température et plus le dégagement gazeux est


important : si les gaz produits sont eux-mêmes combustibles, ils
forment avec l’air un mélange susceptible de s’enflammer soit sous
l’effet d’une source d’allumage, soit par auto-inflammation si la
température est suffisante.
Les gaz chauds créent un courant ascendant de convection qui
permet à l’O2 d’accéder à la zone de combustion.

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● Les principaux gaz de combustion sont :

CO Mortel à 0,3% dans l’air ambiant


CO2 Mortel
HCL Irritant, toxique et corrosif, il découle de la combustion des PVC
HCN Issu de la combustion de matériaux renfermant des composés azotés (laine,
soie nylon, polyuréthane). Très toxique, il peut entraîner la mort par atteinte
respiratoire en empêchant la fixation de l’O2 dans le sang.

2.5 L’énergie d’activation


Quand le mélange gazeux est en proportions convenables pour qu’il s’enflamme et
que la flamme persiste, il faut qu’une source d’allumage soit en mesure de porter un
volume suffisant du mélange à une température minimale en un temps suffisamment
court.

Cette énergie minimale peut être apportée par une flamme ou une étincelle : sa
valeur est fonction de la nature du gaz et du temps d’exposition. A titre d’exemple,
une étincelle d’électricité statique est suffisante pour déclencher l’inflammation d’un
mélange gazeux combustible/air situé dans le domaine d’inflammabilité.

La barrière d’énergie d’activation dépend :


- du combustible
- de son état (gaz, liquide, solide plus ou moins divisé)
- de la température
- de la pression
- de la présence d’éléments étrangers à la combustion

Dans le cas de combustibles solides, l’énergie d’activation va permettre de vaporiser


ou de pyrolyser le combustible.
Les gaz ainsi produits se mélangent au comburant et forment un mélange
combustible.
Si l’énergie produite par la combustion est ≥ à l’énergie d’activation nécessaire, la
réaction de combustion s’auto-entretient.

L’entretien de la combustion est l’énergie nécessaire dégagée pour permettre au


combustible de brûler en présence de comburant :
o 90% de l’énergie sert à la propagation
o 10% sert à l’entretien de la combustion

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Combustion
Energie d’allumage (début de combustion) :
-thermique
-mécanique
-électrique
-SOLIDES -chimique
Combustible -LIQUIDES -biologique
-GAZEUX
-etc

Air (21% O2)


O2
Comburant Nitrates Energie d’activation
Chlorates

Produits de combustion

10%
Fumée et gaz Energie

90%

Consacrés à la propagation
de l’incendie par :
- convection
- conduction
- rayonnement
- projection

Pour pallier à la diffusion de cette énergie, la prévention agit dans trois axes
majeurs en matière de réglementation :

Ignifugation, état de division du combustible (poussières, copeaux, etc)

Défense de fumer
Abaisser le Axes de la Mise à la terre
taux d’O2 Points chauds
PREVENTION Etc

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3 La combustion suivant la matière combustible


La matière combustible se présente essentiellement sous trois formes :
- solide
- liquide
- gazeux
C’est en fonction de ces états qu’on définit les classes de feu. Le tableau suivant
résume les notions principales de ce chapitre :

Classe de feu Définition Phénomènes concernés


Feux de matériaux solides Combustion par pyrolyse (phénomène d’oxydo-réduction) : un
formant des braises solide chauffé émet des vapeurs ou des liquides avec
(charbon, bois, papier, décomposition du solide. Les gaz sont combustibles
tissus, etc) avec
combustion vive ou lente

Il existe pour chaque liquide une température à partir de laquelle se


forment des vapeurs inflammables en quantité suffisante pour
former avec l’air un mélange inflammable pouvant être allumé par
une flamme ou une étincelle électrique, mais insuffisante pour que la
combustion amorcée se poursuive d’elle-même si la source
d’inflammation est supprimée.
Cette température est appelée « point éclair »
Température minimale à partir de laquelle, dans
des conditions d’essai spécifiées, un liquide
Point éclair dégage une quantité suffisante de gaz
Feux de liquides ou inflammables pour s’embraser au contact d’une
solides liquéfiables source d’allumage.
inflammables (essence, Point Supérieur au point éclair de quelques degrés,
pétrole, fioul, graisse, d’inflammation, c’est la température à laquelle le liquide émet
huiles, alcool, acétone, point d’ignition, suffisamment de vapeurs pour former avec l’air
plastiques, etc) point de feu un mélange inflammable qui, une foi allumé, est
ou point de capable de rayonner assez de chaleur vers la
combustion surface du liquide pour que la combustion
puisse s’entretenir d’elle-même.
Point d’auto- En l’absence de source d’allumage, un mélange
inflammation, gaz-combustible, compris dans les limites
température d’inflammabilité, peut s’enflammer
d’auto-ignition, spontanément s’il est porté à une certaine
température température.
d’auto- Le point d’auto-inflammation dépend de la
combustion nature et de la composition du mélange
inflammable.
Limites Les concentrations limites d’un gaz ou d’une
d’inflammabilité vapeur combustible dans l’air ou tout autre
Feux de gaz ou de vapeurs comburant en aval et en amont desquelles la
inflammables, notamment propagation de la flamme est impossible.
les feux d’hydrogène pur Limite inférieure Le mélange est trop pauvre en combustible,
ou non (gaz de ville), d’inflammabilité l’inflammation ne se produit pas.
d’acétylène, propane, (LII)
butane, etc Limite supérieure Seuil au-dessus duquel le mélange comburant-
d’inflammabilité combustible ne permet pas la combustion
(LSI)
Feux de métaux Feu extrêmement consommateur et producteur d’O2, nécessitant
D (aluminium, magnésium,
potassium, sodium, etc).
des moyens d’extinction particuliers

Feux d’auxiliaires de
cuisson (huiles et Des extincteurs spécifiques sont en cours de certification
graisses animales et
végétales) sur les
appareils de cuisson.

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3.1. La combustion des solides


La combustion des solides s’amorce en trois phases distinctes :

Phase Phénomène
Préchauffage - évaporation de l’eau
- création puis distillation de gaz combustibles
- mélange gaz combustibles + O2 de l’air
Combustion - l ’ensemble s’enflamme à bonne température,
des gaz produisant de l’énergie
- création de gaz résiduels (CO et CO2)
Incandescence - à la fin de la phase de distillation, les résidus solides de
charbon brûlent par incandescence

On retiendra trois termes clefs résumant ces trois phases :


● distillation : phase où le solide émet des gaz sous l’effet de la chaleur
● inflammation :phase où les gaz émis s’enflamment
● ignition : phase où la matière même du combustible brûle

3.2. La combustion des liquides


Dans la combustion des liquides, il s’agit d’une combustion des vapeurs émises par
ce liquide.
On distingue trois stades :

● Point éclair (ou P.E.) : c’est la température minimale à laquelle une substance
dégage une quantité suffisante de gaz inflammables pour s’enflammer au
contact d’une source d’allumage.
L’inflammation cesse si on retire la source d’allumage.

● Point d’inflammation (ou P.I.) : c’est la température minimale à laquelle le liquide


émet suffisamment de vapeurs pour continuer à brûler de lui-même quand on
retire la source d’allumage.

● Point d’auto-inflammation (ou P.A.) : c’est la température minimale à laquelle un


combustible émet suffisamment de vapeurs pour s’enflammer spontanément
en présence d’un comburant (oxygène de l’air), sans qu’il y ait besoin d’une
énergie d’activation.
Température

P.A.

P.I.

P.E.
Temps

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C’est la notion de point éclair qui est retenue par la réglementation et par les normes
concernant le stockage, le transfert et la manipulation des liquides inflammables.

Ces trois stades de la combustion des liquides permettent de définir pour chaque
produit, deux limites, formant le domaine d’inflammabilité du produit.
En fonction du % de vapeurs dans l’air, on parlera de :
0% air L.I.I. L.S.I.

Domaine d’inflammabilité

L.I.I. L.S.I
100% air
0% vapeurs 100% vapeurs

● Limite Inférieure d’Inflammabilité (L.I.I.) : c’est la concentration la plus basse à


partir de laquelle le mélange vapeurs-air est susceptible de s’enflammer

● Limite Supérieure d’Inflammabilité (L.S.I.) : c’est la concentration la plus haute


au-dessous de laquelle le mélange vapeurs-air est susceptible de
s’enflammer.

Exemple de tableau d’inflammabilité :

Produits PE PA L.I.I. L.S.I.


Essence automobile -43°C 280°C 1,4% 7,6%
Gazole 70°C 330°C - -
Acétone -18°C 460°C 2,6% 12,8%
Alcool éthylique 15°C 365°C 2,5% 19%
Huile lourde 232°C 440°C - -

3.3. La combustion des gaz


La combustion des gaz repose sur le même principe que les vapeurs de liquides
inflammables.
On définit le domaine d’inflammabilité d’un gaz en fonction des concentrations limites
de ce gaz dans l’air (ou tout autre comburant), en aval et en amont desquelles la
propagation de la flamme n’est pas possible.

On parle de : 0% air
L.I.E L.S.E
● Limite Inférieure d’Explosivité : au-dessus de ce
seuil, le mélange combustible-air peut brûler

● Limite Supérieure d’Explosivité : au-dessus de ce Zone


seuil, le mélange est trop pauvre en comburant pour de
100% air danger
permettre l’inflammation.
0% gaz 100% gaz

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Ces valeurs, sont exprimées en pourcentage du volume de gaz inflammable dans le


volume du mélange total. Le domaine d’inflammabilité des gaz varie beaucoup d’un
gaz à l’autre.

Produit L.I.E. L.S.E.


Hydrogène 4% 75%
Oxyde de carbone 15% 74%
Méthane 5% 14%
Propane 3% 10%
Butane 2% 9%

3.4. La combustion des métaux et des poussières


La combustion des métaux est extrêmement violente, très avide d’oxygène.
L’utilisation de l’eau est interdite sur un feu de métal, puisque les feux de métaux
utilisent alors l’oxygène arraché à l’hydrogène constituant la molécule d’eau (H2O),
pour se nourrir.

La combustion des poussières se rapproche de celle des gaz, bien que les
poussières soient considérées comme un solide.
Le comportement des poussières est différent selon qu’elles soient déposées en
couches épaisses sur une surface (la combustion démarre lentement, puis se
propage par flash provoquant des envolées de poussière s’enflammant) ou qu’elles
soient en suspension dans l’air (contact intime avec l’O2 de l’air : la flamme se
propage d’un nuage à l’autre, provoquant une explosion généralisée).

3.5 Les différents types de combustion


On distingue, selon la vitesse de propagation de la combustion :

Substances entrant en combustion en se


combinant avec l’O2 de l’air sans apport
Combustion de chaleur extérieure.
spontanée Fermentation Elle peut être :
- chimique : phénomène d’oxydoréduction
- biochimique : sur l’action d’organismes
vivants (bactéries, etc)
Absence de flammes
Combustion lente Oxydation Absence de chaleur,
Absence de fumée (charbon de bois).
Flammes
Combustion vive Combustion Dégagement de chaleur important
Fumées
Combustion très vive Déflagration Vitesse de combustion < vitesse du son
(en m/seconde)
Combustion Explosion Vitesse de combustion > vitesse du son
spontanée (en km/seconde)

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4. L’incendie
L’incendie n’est pas une combustion, mais un ensemble de combustions, si bien
qu’aucun incendie ne ressemble vraiment à un autre. Il faudra donc considérer
l’ensemble du système susceptible de s’enflammer, en prévoyant les interactions qui
se développent entre les divers éléments impliqués.
Une foi la combustion amorcée, celle-ci va se développer en incendie, en se
propageant selon différents mode de propagation.

4.1 Modes de propagation du feu :

Convection

Projections Projections

Rayonnement Rayonnement

Air frais Air frais

Conduction

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SSIAP3. Fascicule1

4.2 L’importance du débit calorifique


Le débit calorifique d’un local sera sous l’influence du potentiel calorifique de la
forme physique du combustible (bois, etc), de l’alimentation en air du local (ouverture
sur extérieur), du mode d’implantation et de rangement du local, des dimensions de
ce local.

Rappel : pour tout élément d’un local, face à l’incendie, on parle de :

● Pouvoir calorifique (exprimé en KJ/kg) : c’est la quantité de chaleur


émise par la combustion complète d’1kg de combustible à pression
constante.
● Potentiel calorifique (exprimé en m²) : c’est la somme des pouvoirs
calorifiques d’un local, rapportés à une surface.
● Charge calorifique : c’est la somme des pouvoirs calorifiques d’un local.

4.3 Les modes de propagation du feu


La C’est la transmission de la
conduction chaleur par la masse du
matériau.
La quantité d’énergie transférée
dépend de la source de chaleur,
de la conductibilité du matériau
et de la surface de contact.
La C’est le transport de la chaleur
convection sous l’effet des mouvements
d’un liquide d’un gaz, d’un
plasma, ici en l’occurrence il
s’agira bien sur de l’air.
Les parties les plus chaudes
stratifient en hauteur.

Le C’est la transmission de la
rayonnement chaleur par onde
électromagnétiques ultraviolet.
L’énergie évacuée devient
importante à partir de 600°C.
A partir de 1000°C, le
rayonnement peut apporter
l’énergie d’activation.
Les Matières embrasées,
projections escarbilles ou brandons,
déplacées par le vent lors
d’une explosion, etc

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SSIAP3. Fascicule1

4.4 Phases d’un incendie

1. Initiation 3. Embrasement 5. Décroissance ou déclin


généralisé

2. Croissance 4. Plein développement

Un foyer d’incendie peu important à l’origine peut engendrer un incendie de grande


ampleur, aux graves conséquences pour un établissement :
- perte de personnel
- pertes matérielles
- pertes de production
- dommages environnementaux (pollution, etc)
Les principaux paramètres des phases de développement de l’incendie sont
étroitement liées à :
- la quantité de combustibles présents
- le pouvoir calorifique du (des) combustible(s)
- la forme physique du (des) combustible(s) (division, etc)
- les produits de décomposition issus de la combustion (produits de pyrolise,
produits de distillation, vapeurs, etc)
- la ventilation des locaux
- la nature du local en feu
- etc
On distingue essentiellement 5 phases successives dans le développement
classique d’un incendie, sans qu’il y ait d’intervention, qui viendrait en modifier le
processus :

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 18
SSIAP3. Fascicule1

1 C’est l’initiation de la combustion : échauffement électrique ou


Initiation ou mécanique, étincelle, cigarette, etc
éclosion Absence de flammes, mais il peut y avoir un fort dégagement de
fumée.
(feu couvant) Cette phase peut durer d’une fraction de seconde à plusieurs
heures voir plusieurs jours.
2 La croissance se réalise essentiellement par rayonnement sur
Croissance les objets et locaux environnants.
Flammes et dégagement de fumées
(feu couvant) Le local monte en température
Deux phénomènes possibles envisageables selon le local :

- flash-over = condition nécessaire : apport d’air dans le


local (fenêtre, porte, …ouverte),
3 => combustion accélérée par l’apport d’air (courants de
Embrasement fumées enflammées) : c’est la généralisation brutale à un
généralisé local d’un feu localisé

(feu ouvert) - back-draft = condition nécessaire : local portes et


fenêtres fermées, pas d’apport d’air),
=> combustion incomplète, forte production de CO,
montée en température du local : par manque d’oxygène,
le feu « s’endort ». Le local est en dépression, les vitres
cèdent et l’arrivée brutale de comburant qui mélange les
strates de fumées et gaz provoque l’explosion de fumée.
4 La température s’élève rapidement à 1000-1200°C sel on la
Plein charge calorifique du local en feu.
développement La ventilation du local (désenfumage qui évacue les gaz chauds
de combustion) et l’état de division du combustible (racks, etc)
(feu ouvert) seront des facteurs important dans la durée de cette phase.
L’incendie perd de son ampleur et les flammes régressent pour
devenir braises, au fur et à mesure de la destruction du
5 combustible.
Déclin La température décroît progressivement et de manière
constante (7 à 10°C par mn).
En règle générale, plus la phase active d’un incendie aura été
longue, plus la décroissance sera longue.

La connaissance scientifique des phénomènes de combustion et de développement


d’un incendie est indispensable pour appréhender les problèmes liés à la sécurité
incendie, notamment dans le domaine :
- de la conception et construction des bâtiments, sur la résistance de
la structure
- des mesures à prendre pour assurer la mise en sécurité des personnes
ou l’évacuation des occupants.

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 19
SSIAP3. Fascicule1

Logigramme cinétique et phénoménologique des incendies en milieu clos ou semi-clos

Feu en phase
de croissance

Local non Local non Local


clos semi- ouvert
fumées
ouvert

oui
oui fumées
air
air

non Extinction non Feu


T > 250°C T > 500°C
classique

oui oui

Possibilité de Flash-over Feu classique


backdraft +/- violent

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SSIAP3. Fascicule1

4.5 La propagation des fumées et ses dangers


Les fumées de combustion représente des dangers liés à :
- leur opacité
- leur toxicité
- leur température
- leur corrosivité

Elles se déplacent à une vitesse de 0,5 à 1m/s

Les fumées et gaz de combustion se propagent hors d’un local qui n’est pas
étanche :
- par les ouvertures dans les parois (portes, fenêtres),
- par les escaliers non encloisonnés et les cages d’escalier,
- par les conduits,
- par les gaines

Les fumées chaudes stratifiant en hauteur, le salut se trouve au niveau du sol


(à 4 pattes ou en rampant), là où l’air est le plus riche en oxygène.

Les fumées représentent de multiples dangers :

Le manque de visibilité qui peut perturber l’évacuation, voire


Opacité l’empêcher, mais qui perturbe aussi l’intervention des services de
secours.
De nombreux gaz toxiques sont issus de la combustion des
mobiliers, colles, revêtements sol, etc. Parmi les plus dangereux, on
notera :
Toxicité CO : monoxyde de carbone : inodore, très dangereux
NOx : oxydes d’azote
HCN : acide cyanhydrique
HCL : acide chlorhydrique (1 kg PVC = 280 litres HCL)
Et autres acides sulfuriques, H2S, HCI, etc)
Température moyenne de 300°C
Les fumées permettent la propagation de l’incendie en fonction de
Température leur température, qui facilite la pyrolyse et l’inflammation des
matériaux combustibles, et en fonction de leur composition, selon
qu’elles comprennent de nombreux imbrûlés gazeux
Certains gaz issus de la combustion sont extrêmement toxiques
Corrosivité (HCI, HCL, HCN, etc), la voie pulmonaire étant la principale source
d’intoxication, mais il y a aussi pénétration par la peau (NOx,
HCN,…)

Les fumées d’incendie sont responsables de 80% des décès

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SSIAP3. Fascicule1

4.6. Les principales causes d’éclosion d’un incendie


On distingue en général :

- imprudence du fumeur
Les causes humaines - ignorance ou inconscience
- négligence
- malveillance
- foudre
Les causes naturelles - soleil (effet de loupe, surpression des bouteilles de
gaz,etc)
- fermentation (fourrage, fumier, etc)
- étincelle, arc électrique
- frottement
Les causes - réaction chimique exothermique
énergétiques - echauffement anormal de conducteurs électriques sous
tension
- électricité statique (camion dépotant ou se remplissant
d’un liquide inflammable)

Statistiquement, en 2006 :
75% des incendies sont dus à l’homme
25% sont dus à des vices d’installation

Principales causes d’incendie en 2006 (hors habitation) :


Electricité 26%

Etincelles 3%

Malveillance 3%
Fuite de gaz 3%

Divers autres 22%


Imprudences 4%

Flammes nues 5%

Matière près chaleur


7%

Fumeurs 14%
Appareils de chauffage
13%

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SSIAP3. Fascicule1

Pour en savoir plus…


1. Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique s’exprime en MJ/kg (ou MJ/m³ pour les gaz). Des tables
anciennes donnent les pouvoirs calorifiques en kcal/g. Dans ce cas la conversion à
effectuer est de 1 cal = 4,1855J

Matériaux PCI (MJ/kg)


Carbone 33
Souffre 9.3
Eléments Hydrogène 143
Azote 2.4
Cuivre 2.5
Bois 17-19
Foin 17.5
Substances naturelles Cuir 17
Graisses animales 40
latex 44
Coton 17
Matériaux Laine 20
Papier, carton 17
PVC rigide 18
PVC souple 22
Polyuréthane 23
Polystyrène 42
Polyéthylène 44
Substances plastiques Polyamides 19-37
Polyester insaturé 18-30
Polycarbonate 29
Résine phénolique 25
Résine epoxy 29
ABS 31
Charbon gras 35.5
Combustibles Gaz naturel 52
carburants 44

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SSIAP3. Fascicule1

2. Exemples de température d’auto-inflammation

Produits Température d’auto-inflammation en °C


Acétylène 305
Acétone 538
Acide acétique 427
Acroléine 220-234
Alcool éthylique 363-425
Alcool méthylique 464
Alcool propylique 306-413
Ammoniac 651
Benzène 538-580
Butane 405
Essence automobile 450
Ether 160
Ethylène 490
Ethylène glycol 385-410
Gazole 270
Glycérine 370
Heptane 215
Hexane 225
Hydrogène 400
Kérosène 220-230
Méthane 540
Monoxyde de carbone 609-700
Octane 220
Oxyde d’éthylène 429
Pentane 260
Propane 450
Sulfure de carbone 90
Toluène 480-552

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SSIAP3. Fascicule1

3. Boil-over et BLEVE

3.1 Notion de boil-over


Ce phénomène de l’incendie affecte les réservoirs atmosphériques de liquides lourds
(gazole, fuel, brut) : dans le fond du réservoir, il existe un résidu d’eau libre ou en
émulsion, alors qu’un feu s’est déclaré en surface, détruisant ou expulsant le toit.
La présence d’eau peut s’expliquer par infiltration d’eau de pluie, par condensation
de l’humidité de l’air à l’intérieur du réservoir, par la composition du carburant, etc
Le feu en surface distille les hydrocarbures : les fractions légères alimentent le feu,
les fractions les plus lourdes s’enfoncent graduellement suite à l’ébullition et forment
un front chaud (150°C ou plus) qui réchauffe les co uches froides par convection ou
conduction.
Quand l’onde de chaleur, alimentée par la combustion, atteint la couche d’eau, celle-
ci se vaporise, ce qui provoque un accroissement de volume considérable (1 litre
d’eau donne 1700 litres de vapeur), et elle agit comme un piston, provoquant
l’expulsion de l’émulsion en feu du réservoir, ce qui transporte l’incendie alentour.
Le phénomène est souvent marqué par une boule de feu spectaculaire et
dévastatrice.

3.2 Notion de BLEVE (Boiling Liquid Expanding Vapour Explosion)


Le BLEVE est provoqué par la vaporisation quasi instantannée d’un liquide (eau ou
gaz liquéfié) surchauffé : c’est un phénomène qui se produit dans un réservoir ou
une enceinte hermétique.
Le BLEVE est, comme son nom l’indique, une explosion de vapeur en expansion
provenant de liquide en ébullition. C’est ce que H.Chaillot définit sous l’expression de
« explosion de vapeur due à la décompression de liquide en ébullition ».
Les cas de BLEVE les plus fréquents arrivent sur des réservoirs ou citernes
contenant : GPL, propane, butane, ammoniac, gaz cryogéniques.
La citerne est surchauffée suite à un incendie. Puis se produit une rupture de la
structure ou l’éclatement du métal surchauffé, qui provoque une soudaine chute de
pression à l’intérieur de l’enceinte ou du réservoir. Suite à la vaporisation élevée du
liquide, le phénomène d’explosion est comparable à celui d’une bombe.
Le réservoir est détruit par l’onde de choc et des morceaux peuvent être projetés à
une très grande distance. S’il s’agit de gaz liquéfié, il s’ensuit une inflammation
impressionnante (boule de feu dévastatrice d’un diamètre de plusieurs centaines de
mètres).

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 25
SSIAP3. Fascicule1

Questionnaire d’auto-évaluation
Questions Réponses
1 Quels sont les éléments du triangle du 1. du gaz carbonique
feu ? 2. un comburant
3. un combustible
4. une énergie d’activation
5. aucune des réponses
2 Parmi ces substances, indiquez celles qui 1. le propane
sont considérées comme un comburant ? 2. les flammes
3. l’huile hydraulique
4. l’oxygène
5. les chlorates
3 Quelles sont les caractéristiques des 1. l’opacité qui limite la
fumées qui les rendent dangereuses pour visibilité
les personnes ? 2. le dioxyde de carbone
3. les gaz toxiques
4. l’oxygènes
5. les gaz chauds
6. aucune des réponses
4 Combien existe-t-il de classes de feu ? 1. deux classes
2. trois classes
3. quatre classes
4. cinq classes
5. aucune des réponses
5 Parmi les causes d’incendie, quelle est la 1. origine électrique
cause qui représente 30% des incendies ? 2. installation chauffage
défectueuse
3. travaux par points chauds
4. acte volontaire
5. aucune des réponses
6 Quelles peuvent être les conséquences 1. pertes humaines
d’un incendie dans un ERP ? 2. destructions matérielles
3. perte financière
4. conséquences
environnementales
5. aucune des réponses
7 Quels sont les différents modes de 1. conduction
propagation de l’incendie ? 2. convection
3. immersion
4. rayonnement
5. projection
6. aucune des réponses
8 Quelles sont les phases de développement 1. initiation
d’un incendie ? 2. augmentation
3. embrasement généralisé
4. croissance
5. décroissance
6. aucune des réponses
9 Le rayonnement, c’est la transmission de la 1. onde électromagnétique
chaleur par… ultraviolet
2. la masse du matériau
3. la montée de fluides chauds
4. aucune des réponses
10 La combustion, c’est… 1. une réaction endothermique
2. une réaction chimique
exothermique
3. une réaction physique
thermique
4. aucune des réponses

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 26
SSIAP3. Fascicule1

Questions Réponses
11 Il existe trois causes d’éclosion d’un 1. les causes humaines,
incendie naturelles et énergétiques
2. les causes animales,
naturelles et énergétiques
3. les causes humaines,
synthétiques et énergétiques
4. aucune des réponses
12 La propagation de la combustion par 1. par rayonnement, connexion
propagation de la chaleur peut et convection
s’effectuer… 2. par rayonnement, connexion
et conduction
3. par rayonnement,
conduction et convection
4. par reflation, conduction et
convection
5. aucune des réponses
13 Un feu de potassium est un feu… 1. de classe A
2. declasse B
3. de classe C
4. de classe D
5. de classe F
6. aucune des réponses
14 L’énergie d’activation peut être… 1. biologique
2. pneumatique
3. mécanique
4. chimique
5. aucunes des réponses
15 Il existe trois grandes sortes de 1. les solides, les métaux, les
combustion… gaz
2. les solides, les liquides, les
métaux
3. les solides, les liquides et les
gaz
4. les solides, les métaux, les
liquides
5. aucunes des réponses
16 Un feu de butane est un feu de classe 1. A
2. B
3. C
4. D
5. F
6. aucune des réponses
17 L’incendie est une réaction chimique de 1. vrai
combustion qui se développe de manière 2. faux
ordonnée sans qu’on puisse la contrôler
18 Un feu de tissus est un feu de classe 1. A
2. B
3. C
4. D
5. aucune des réponses
19 Les feux de classe B sont des feux de…. 1. solide
2. liquide
3. métaux
4. aucune des réponses
20 Les feux de classe D sont des feux de… 1. solide
2. liquide
3. gaz
4. aucune des réponses

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 27
SSIAP3. Fascicule1

Réponse aux questions du test :

Question 1 = 2, 3, 4
Question 2 = 4, 5
Question 3 = 1, 2, 3, 4, 5
Question 4 = 4
Question 5 = 1
Question 6 = 1, 2, 3, 4
Question 7 = 1, 2, 4, 5
Question 8 = 1, 3, 4, 5
Question 9 = 1
Question 10 = 2
Question 11 = 1
Question 12 = 3
Question 13 = 4
Question 14 = 1, 3, 4
Question 15 = 3
Question 16 = 3
Question 17 = 2
Question 18 = 1
Question 19 = 2
Question 20 = 4

P.Messiaen.SSIAP.v08/08. 28
SSIAP3. Fascicule1

Bibliographie

Traité pratique de sécurité incendie 2008, CNPP


SSIAP 3, Fransel
Traité de l’incendie, J.H. Follow

Flash-over et backdraft, direction de la défense et de la sécurité civile


Anatomie d’un backdraft, PL Lamballais
La combustion des fumées, Edward Hartin
Les fumées, David Cuttelod
Les publications de l’AEAI (Association des Ets d’Assurance Incendie)
disponibles sur http://www.vkf.ch

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