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SSIAP 3.

Fascicule 2

Comportement au feu des matériaux


Réaction et résistance

Sommaire
Définitions et abréviations……………………………………………..………p.2
Introduction……………………………………………………………..………..p.3

1. Le comportement au feu dans la réglementation incendie…………….p.5


1.1 Comportement au feu des matériaux……………………………..p.5
1.2 Réaction au feu des matériaux…………………………………….p.5
1.3 Résistance au feu des matériaux………………………………….p.6
1.4 Cas particulier des conducteurs et câbles électriques……….p.6
1.5 Laboratoires agréés pour effectuer des essais…………………p.6

2. La réaction au feu des matériaux et produits d’aménagement……….p.7


2.1 Définition………………………………………………………………p.7
2.2 Classement……………………………………………………………p.7
2.3 Les Euroclasses……………………………………………………..p.8

3. La résistance au feu…………………………………………………………..p.11
3.1 Définition………………………………………………………………p.11
3.2 Classement……………………………………………………………p.12
3.3 Les Euroclasses……………………………………………………..p.15

4. Exemples d’application dans le règlement de sécurité incendie……..p.16


4.1 Résistance au feu…………………………………………………….p.17
4.2 Réaction au feu……………………………………………………….p.21
4.3 Coupe-feu de traversée……………………………………………..p.23
4.4 Aménagements intérieurs (AM1 à AM19)………………………..p.24

5. Pour en savoir plus…


5.1 Reproduction des 5 pages d’un PV de comportement au feu..p.30
5.2 Liste des principaux eurocodes……………………………………p.33
5.3 Principes du gel intumescent……………………………….………p.33
5.4 Les pièces justificatives de comportement au feu…….………..p.34
5.5 Exemple de four utilisé pour des essais…………………….……p.35

6. Questionnaire d’auto-évaluation……………………………………………p.36

7. Bibliographie……………………………………………………………………p.39

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Définitions :
Pouvoir calorifique :
Le pouvoir calorifique d’un matériau est la quantité maximale de chaleur que
peut dégager l’unité de masse de ce matériau dans une combustion complète.

Combustibilité :
La combustibilité d’un corps est la propriété qu’il a de pouvoir brûler, c’est à
dire de se consumer par le feu.

Incombustibilité :
L’incombustibilité est la propriété d’un matériau de résister à l’ignition. Il ne
brûle pas et ne dégage pas de vapeurs inflammables.

Inflammabilité :
L’inflammabilité est la propriété d’un matériau qui s’enflamme.
Les vapeurs inflammables qu’il dégage s’enflamment au contact d’une source
de chaleur

Ininflammabilité :
L’ininflammabilité est la propriété d’un matériau dont la décomposition
s’effectue sans production de gaz inflammables ou de flammes.

L’ignifugation :
L’ignifugation est une opération qui consiste à modifier les caractéristiques
d’inflammabilité et de combustibilité des matériaux.
C’est un traitement qui agit essentiellement sur la facilité d’inflammation, sur la
vitesse de combustion et sur la vitesse de propagation du feu.

Abréviations :
CCH : Code de la Construction et de l’Habitation

Ets : établissement

ERP : Etablissement recevant du public

RSI : Règlement de sécurité incendie

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Introduction
La réglementation sur le comportement au feu des matériaux vise :
- à réduire la propagation de l’incendie dans le bâtiment concerné et vis-à-vis
des autres constructions
- à permettre l’évacuation en bon ordre du public en toute sécurité.

La notion de comportement au feu est directement liée à l’incendie et aux différentes


phases de son développement, qu’on peut résumer en 3 temps :

Avant que le feu se développe


Phase 1 suffisamment pour que le local ne soit plus
Le feu prend habitable, le public doit être évacué. Réaction au feu des
naissance dans Pour permettre cet objectif de la matériaux
un local prévention, dès la construction du local, il
(initiation et sera choisi des matériaux qui ne
croissance) s’enflamment pas trop rapidement, donc
ayant une bonne réaction au feu
Embrasement généralisé : le public a été
évacué en zone protégée (circulation,
Phase 2 escaliers, etc) et est maintenant évacué Résistance au feu
Local en feu, vers l’extérieur du bâtiment. des éléments de
feu développé L’objectif ici est d’enfermer le feu dans le construction
local où il a pris, grâce aux éléments de
construction choisis pour leur résistance
au feu
Les objectifs liés à cette phase sont :
Phase 3 - la poursuite de l’évacuation de tous les
Intervention des occupants (si celle-ci n’a pas été Comportement au
services publics enclenchée lors de la phase 1). feu des structures
de secours : - l’extinction de l’incendie
=> régression et La structure doit pouvoir assurer son rôle
extinction de malgré l’action de l’incendie, permettant
l’incendie ainsi l’action des services publics de lutte
contre l’incendie.

La tenue au feu de matériaux et éléments de construction des bâtiments et des


aménagements intérieurs doit permettre l’évacuation du public et en garantir la
sauvegarde.

Pour cela, les matériaux utilisés sont testés dans des conditions représentatives des
2 premières phases de l’incendie. A l’issue de ces tests :
- les matériaux obtiennent un classement de réaction au feu
- les éléments de construction obtiennent un classement de résistance au feu

C’est suite à ces classements qu’un matériau sera utilisé dans tel type de bâtiment,
en fonction des risques découlant de l’exploitation, du local, de son agencement, de
la charge incendie de ce local, du public admis, etc.

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Comportement au feu des matériaux

Réaction au feu Résistance au feu


Le matériau considéré Temps pendant lequel les
comme aliment apporté éléments de construction
au feu et à l’incendie jouent leur rôle malgré
l’action de l’incendie

CRITERES : CRITERES :
-le matériau brûle-t-il ? -s’écroule-t-il ?
-lentement ou vite ? -laisse-t-il passer flammes ou gaz ?
-avec ou sans flammes ? -se déforme-t-il ?
-dégage-t-il des gaz inflammables ? -présente-t-il une isolation thermique?

Incombustible Combustible SF ¼h
PF ½h
CF ¾h
1h
Brule sans 1h30
flammes Inflammable 2h
3h
4h
6h
M0 M1 M2 M3 M4

Euroclasses (arrêté du 21/11/02): Euroclasses (arrêté du 22/03/04):

A1, A2, B, C, D, E, F R, E, I
A1fl, A2fl, Bfl, Cfl, Dfl, Efl, Ffl
Informations complémentaires :
Informations complémentaires: W, M, C, S, G
d0,d1,d2 = gouttelettes enflammées K, D, DH, F, B
s1, s2, s3 = production de fumées

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1. Le comportement au feu dans la réglementation


Le comportement au feu est donc un élément fondamental dans l’approche de
l’étude d’un bâtiment dans son ensemble.

1.1. Comportement au feu des matériaux

● Art. R.121-2 du CCH : Définition du comportement au feu


«Le comportement au feu est apprécié d’après deux critères :
1. la réaction au feu, c’est-à-dire l’aliment qui peut être apporté au feu et au
développement de l’incendie
2. la résistance au feu, c’est-à-dire le temps pendant lequel les éléments de
construction peuvent jouer le rôle qui leur est dévolu malgré l’action de
l’incendie »

 la réaction s’exprime en classe et concerne les produits et matériaux de


construction.
Les matériaux de construction sont les matières ou produits qui permettent de
préparer les éléments de construction : pierre, brique, plâtre, acier, verre, etc

 la résistance au feu s’exprime en degré (ou classe) et concerne les produits


et éléments de construction et d’ouvrages
Les éléments de construction sont tous les composants dont l’assemblage
participe à un édifice. On les répertorie par familles : dalles, poteaux, cloisons,
portes, faux-plafonds, charpentes, toitures, etc

La réglementation en matière de comportement au feu est définie par le CCH et par


les arrêtés divers en application : l’article R.121-5 du CCH précise que « des arrêtés
du ministre de l’intérieur fixent les différentes catégories de la classification, tant en
ce qui concerne la réaction au feu que la résistance au feu, les conditions d’essais et
la compétence des différents laboratoires chargés d’y procéder »

1.2. Réaction au feu

● Art. R.121-3 du CCH : notion de réaction au feu


« Les éléments de classification retenus au point de vue de la réaction au feu
sont, d’une part la quantité de chaleur dégagée au cours de la combustion et
d’autre part, la présence ou l’absence de gaz inflammables. La classification
adoptée doit donc préciser le caractère pratiquement incombustible ou
combustible, et dans ce dernier cas, le degré plus ou moins grand
d’inflammabilité. »

 critères de classement de la réaction au feu :


o quantité chaleur dégagée au cours de la combustion
o présence ou absence de gaz inflammables
o incombustibilité ou combustibilité du matériau concerné

L’arrêté du 21 nov. 2002 modifié relatif à la réaction des produits de construction et


d’aménagement fixe les méthodes d’essais et les critères de classification.

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1.3 Résistance au feu

● Art. R.121-4 du CCH : notion de résistance au feu


« La classification au point de vue de la résistance au feu est établie en tenant
compte du temps pendant lequel sont satisfaites des conditions imposées
relatives soit à la résistance mécanique, soit à l’isolation thermique, soit à ces
deux critères cumulés. Il est prévu un certain nombre de degrés types de
résistance au feu déterminés par un programme thermique normalisé »

 critères de classement de la résistance :


o résistance mécanique
o isolation thermique

L’arrêté du 22 mars 2004 modifié relatif à la résistance au feu des produits,


éléments de construction et d’ouvrages fixe les méthodes d’essais et de classement
de la résistance au feu.

1.4 Cas particulier des conducteurs et câbles électriques


La classification des câbles électriques est appréciée en fonction de leur
comportement au feu.

C’est l’arrêté du 21 juillet 1994 qui fixe le classement de réaction et résistance au


feu pour les câbles :
 La classification de réaction au feu se fait selon 3 catégories = C1, C2 et C3
 La classification de résistance comporte deux catégories = CR1 et CR2

Pour répondre à une catégorie, le câble doit satisfaire à des exigences normatives et
faire l’objet d’un procès-verbal de classement.

De plus, la décision 2006/751/CE du 27 octobre 2006, prise par la commission


européenne, porte dans son tableau 4 sur la classification des caractéristiques de
réaction au feu des câbles électriques, et en définit les conditions de montage et de
fixation.

1.5 Les laboratoires agréés pour effectuer les essais


Les laboratoire agréés par le ministère de l’intérieur pour effectuer les essais
normalisés et établir des procès-verbaux de classement sont les suivants :
- CSTB : centre scientifique et technique du bâtiment
- LNE : Laboratoire National de métrologie et d’Essais
- LCPP : Laboratoire Central de la Préfecture de Police
- CRB : Centre de Recherche du Bouchet (SNPE)
- IFTH : Institut Français du Textile et de l’Habillement
- SNPE matériaux énergétiques (SME)

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2. La réaction au feu des produits de construction et


matériaux d’aménagement
Pour empêcher le développement rapide d’un incendie et ne pas compromettre
l’évacuation rapide et en bon ordre du public en cas de sinistre, les revêtements,
éléments de décoration, gros mobiliers doivent répondre à des exigences minimales
fixées par le règlement de sécurité incendie.

2.1 Définition

La réaction au feu représente l’aliment qu’un matériau va apporter ou ne pas


apporter à l’incendie et à son développement, la quantité de chaleur qu’il
dégage et la présence ou absence de gaz inflammables.
 La réaction au feu est l’aliment qui est apporté au démarrage et au
développement d’un incendie.
 La réaction au feu est l’ensemble des phénomènes qui se manifestent à partir
d’une élévation de température et qui aboutissent à la désagrégation, puis à
l’inflammation des gaz dégagés par le matériau.
 Ces phénomènes sont :
o le ramollissement,
o la carbonisation,
o la pyrolyse,
o l’émission de fumées ou de gaz
o la production éventuelle de gouttes enflammées.
 La réaction au feu classe les matériaux sur l’aspect de leur contribution
comme aliment du feu lors du développement du sinistre.

2.2 Classement
Le classement comporte 5 catégories repérées par la lettre M assortie d’un chiffre
allant de 0 à 4, une catégorie NC regroupant les matériaux non classés.
Ce classement répond à deux critères principaux :
- la combustibilité, c’est-à-dire la quantité de chaleur dégagée
- l’inflammabilité, c’est-à-dire le dégagement de gaz plus ou moins
inflammables

Critères d’essai Exemples


Combustibilité Inflammabilité
= Quantité de chaleur = Quantité de gaz dégagée
dégagée
M0 Incombustible Ininflammable Pierre, plâtre, béton, etc
(pouvoir calorifique≤2,5MJ/kg)
M1 Combustible Ininflammable Matériaux composites,
(pouvoir calorifique>2,5MJ/kg) PVC, etc
M2 Combustible Difficilement Moquette murale, etc
inflammable
M3 Combustible Moyennement Bois, etc
inflammable
M4 Combustible Facilement inflammable Papier, bois < 18mm, etc

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La terminologie de la réglementation française, bien qu’utilisant une terminologie


facilement compréhensible, ne prend pas en compte tous les aspects d’un matériau
soumis à un incendie.

En effet, cette classification concerne aussi bien :


 les produits de construction
o produits pour les murs ou plafonds, y compris produits de finition
o les éléments de construction
o les produits intégrés aux éléments de construction
o les produits des fa4ades et murs extérieurs, y compris l’isolation
o les sols et revêtement de sols
 les matériaux d’aménagement
o Ces matériaux ne sont pas fabriqués en vue d’être incorporés de façon
durable dans les ouvrages de construction.
o Ce sont les tapisseries, rideaux, gros mobiliers, etc

Ainsi, pour tout ce qui est matériaux d’aménagement, la classification française en M


reste actuelle.
Pour les produits de construction, progressivement, les Euroclasses (arrêté du 21
nov. 2002 modifié) viennent remplacer le classement en M. Les arrêtés pris pour
instituer les Euroclasses produisant une table de correspondance avec le classement
en M, il n’y a pas lieu de reprendre tous les textes du règlement de sécurité incendie
pour la remplacer par la classification européenne.
C’est la raison pour laquelle la classification en M continue d’être utilisée.

2.3 Les Euroclasses (arrêté du 21 nov. 2002 modifié)


Les Euroclasses, instituées par l’arrêté du 21 nov.2002 modifié, sont la nouvelle
définition européenne de classement des matériaux en matière de réaction au feu.
Elles sont le résultat de travaux de longue haleine, menés par la Communauté
Européenne, tant dans le domaine technique qu’administratif.
Ces euroclasses sont la traduction en droit français de directives européennes sur
les produits de construction.
Grâce à ces euroclasses, les 27 pays de l’union parlent le même langage en matière
de classification des matériaux.

● Principes Les euroclasses s’échelonnent de A à F en fonction du niveau de


performance que montrent les produits lors d’essais normalisés :
- A correspond aux produits ne contribuant pas ou très peu au développement
d’un feu
- F correspond aux produits n’ayant montrés aucune performance au feu

Les performances de réaction prises en compte par les Euroclasses sont :


- la combustibilité
- la production de fumée (smoke)
- la production de gouttes enflammées (drop)
A chacune de ces performances correspondent 7 classes.

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Euroclasses Principes de classification pour les produits autres que les


revêtements de sol
A1 Produit qui ne contribue pas à une phase de feu, y compris celle de
feu totalement développé.
A2 Produit qui répond aux critères de la classe B et qui, lors de la phase
feu développé, ne contribue pas réellement à la charge calorifique et à
l’extension du feu.
B Produit qui satisfait aux critères de la classe C, mais sous des
conditions plus sévères.
C Produit qui satisfait aux critères de la classe D, mais sous des
conditions plus sévères.
D Produit qui satisfait aux exigences de la classe E pendant une durée
plus longue, et qui émet un rayonnement limité lors de l’attaque
thermique d’un objet en feu.
E Produit dont la propagation de la flamme est limitée, lors de l’attaque
par une petite flamme pendant une courte période.
F Produit dont le comportement au feu n’est pas déterminé

La classification de base des euroclasses, correspondant à la combustibilité du


matériau, est divisée en 7 classes : A1, A2, B, C, D, E, F.

Une distinction est faite entre les produits de construction dans leur ensemble et les
sols, ce qui s’explique par le fait que les scénarios d’exposition au feu et le
comportement des matériaux, diffèrent. Les sols sont notés FL pour floor, et on
retrouve donc une classification : A1fl, A2fl, Bfl, Cfl, Dfl, Efl, Ffl

● Cette distinction se fait en fonction de trois niveaux de sollicitation :

Produits de construction Revêtement de sol


Classes Tests réalisés Classes Test réalisés
A1 Bombe calorimétrique et petit four. A1fl Deux essais : bombe
Test avec seuils plus exigeants que calorimétrique et petit
pour B four.
Pas de classification additionnelle Pas de classification
additionnelle
A2 Essai SBI don’t les performances A2fl Même esprit que pour la
permettent le classement en B. classe A2 :
Bombe calorimétrique ou petit four -panneau radiant
selon la composition du produit -bombe calorimétrique
ou petit four
B Petite flamme avec les mêmes seuils Bfl Petite flamme.
que pour C et D. Panneau radiant
Essai SBI (éclairement critique ≥ 8
kW par m²)
C Petite flamme avec les même seuils Cfl Petite flamme.
que pour D Panneau radiant
Essai SBI avec des seuils supérieurs à (éclairement critique ≥
la classe D 4,5 kW par m²)

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D Essai à la petite flamme avec seuils Dfl Petite flamme.


plus sévère que pour E. Panneau radiant
Essai SBI (éclairement critique ≥ 2
kW par m²)
E Essai à petite flamme avec Efl Essai à la petite flamme
observation de la chute des gouttes
enflammées (et classification
additionnelle)
F Aucune performance de réaction au Ffl Aucune performance de
feu déclarée réaction au feu déclarée.

Les classes A1 (A1fl) et A2 (A2fl) sont attribuées aux produits très peu combustibles :
elles correspondent plus ou moins à la classification française M0.
Les classes B (Bfl) à E (Efl) sont attribuées aux produits combustibles : elles
correspondent approximativement aux classes fran4aises M1 à M4.

● Deux critères supplémentaires sont ajoutés, de manière à prendre en


compte :
- la production de gouttelettes ou particules enflammées au cours des essais
o trois critères : d0, d1, d2
o d0 produit moins de gouttelettes que d1, qui en produit moins que d2
o d = drop, gouttelette en anglais.
- la production de fumées au cours des essais
o trois critères : s1, s2, s3
o s1 produit moins de fumées que s2, qui en produit moins que s3
o s = smoke, fumée en anglais.
o Les revêtements de sols ne sont soumis qu’à la classification
additionnelle s.

● L’arrêté de réaction au feu du 21 nov.2002 introduit ce classement européen dans


la réglementation française et produit une table de correspondance entre la
classification euroclasse et la classification française en M.

Table de correspondance Euroclasses et classification française en M


Produits autre que sols Revêtements de sols
Classes selon NF EN Exigence Classes selon NF Exigence
13501-1 EN 13501-1
A1 - - Incombustible A1fl - Incombustible
A2 s1 d0 M0 A2fl s1 M0
A2 s1 d1 A2fl s2 M3
A2 s2 d0 Bfl s1
s3 d1 M1 s2
B s1 d0 Cfl
s2 d1
s3
C s1 d0 M2 Dfl s1 M4
s2 d1 s2
s3

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D s1 d0 M3 s = fumées, d = gouttelettes
s2 d1 M4 Les classes admissibles sont définies
s3 (non gouttant) par une combinaison de niveaux de
Toute classe autre que M4 performance quand il est fait appel à
Ed2 et F une classification supplémentaire.

Les produits d’aménagement (rideaux, voilages, tapisserie) ne relèvent pas de la


directive « produits de construction » : ils restent soumis à la classification en M,
comme on le verra dans la troisième partie (applications).

3. La résistance au feu
3.1 Définition
La résistance au feu des éléments de construction est définie comme le « temps
pendant lequel les éléments de construction peuvent jouer le rôle qui leur est
dévolu malgré l’action d’un incendie » (art. R121-2 CCH).
L’évaluation de ces éléments est réalisée par des essais ou par des calculs, ou par
tout autre mode de justification.

L’arrêté du 22 mars 2004 abroge et remplace l’ancienne classification française


(arrêté du 03 août 1999).

Les produits, éléments de construction et d’ouvrages concernés sont ceux


auxquels se réfère le règlement de sécurité incendie, c’est-à-dire :
- les éléments porteurs sans fonction de compartimentage :
o murs, planchers toitures, poutres
o escaliers, balcons, passerelles
- les éléments porteurs avec fonction compartimentage :
o murs
o planchers
o toitures
- produits et systèmes destinés à protéger des éléments ou parties
d’ouvrages :
o plafonds n’ayant pas de résistance propre au feu
o enduits, panneaux, protections projetées, revêtements et écrans de
protection contre le feu
- les éléments non porteurs ou parties d’ouvrage :
o cloisons (y compris celles comportant des parties non isolées)
o plafonds possédant une résistance intrinsèque au feu
o façades (murs rideaux) et murs extérieurs (y compris éléments vitrés)
o planchers surélevés
o calfeutrement de pénétration et joints d’étanchéité linéaire
o portes et fermetures résistantes au feu (y compris vitrages et
quincaillerie) et leurs dispositifs de fermeture
o portes étanches aux fumées
o fermetures de passages ménagés pour les systèmes de convoyage
(tapis roulants) et système de transport sur rail

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o conduites et gaines d’installations techniques


o cheminées
o revêtements et parements de murs et plafonds
- produits destinés à être utilisés dans les systèmes de ventilation (à
l’exclusion des systèmes d’extraction de la chaleur et de la fumée) :
o conduits de ventilation
o clapets
- produits destinés à être utilisés dans les systèmes de contrôle des
fumées et de la chaleur :
o conduits d’extraction des fumées pour compartiment unique
o conduits d’extraction des fumées résistants au feu multi-compartiment
o volets d’extraction des fumées résistant au feu multi-compartiment
o écrans de cantonnement
o ventilateurs extracteurs de fumée et chaleur, joints de connexion
o exutoires de fumées et chaleur naturels.

De tout cela, il découle que la résistance au feu classe les éléments de construction
sur l’aspect de leur frein à l’action de l’incendie. La résistance au feu peut être
améliorée par l’isolation thermique des éléments.

3.2 Classement
Les éléments de classification retenus sont :
- la résistance mécanique
- l’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds ou inflammables
- la non-émission de gaz
- l’isolation thermique
- la durée pendant laquelle l’élément résiste à ces critères

La classification de fait donc en 3 catégorie, assorties d’une condition de


temps :
- Catégories (critère qualitatif):
o SF (Stable au feu) : seul le critère de résistance mécanique est requis
o PF (pare-flammes) : critère de résistance mécanique et aussi
d’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds
o CF (coupe-feu) : critère de résistance mécanique, d’étanchéité aux
flammes et gaz chauds et d’isolation thermique.
- Temps (critères quantitatifs) :
o concerne l’appréciation en temps de la durée pendant laquelle
l’élément a résisté au feu
o classé en 9 critères : ¼ h, ½ h - ¾ h - 1 h - 1 h ½ - 2 h - 3 h - 4 h - 6 h

Critères Résistance Etanchéité Isolation thermique


Classes mécanique
SF X
PF X X
CF X X X

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Cloison non porteuse

Cloison porteuse

Ce classement est prononcé par les laboratoires agréés à la suite d’essais au four
(ou face au four) conduits en suivant une courbe température/temps normalisée (ci-
dessous).
Les résultats des tests sont exprimés en durée pendant laquelle on demande à cet
élément de jouer son rôle (1/4h à 6h).

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● Courbe température/temps normalisée (courbe iso) :

Temps

L’indice en temps correspond donc à la tenue de l’élément pendant un temps donné


à une température maximale donnée :

Critère temps Température


10mn 659°C
1/4h 718°C
1/2h 827°C
1h 925°C
1h30 986°C
2h 1030°C
3h 1090°C
4h 1123°C
6h 1194°C

● Exercice d’application :
Soit un mur dont les résultats aux essais sont les suivants :
- résistance mécanique = 1h58
- isolation thermique = 42mn
- étanchéité aux flammes = 1h25
- absence d’émission de gaz = 1h45

Quel peut être le classement de ce mur ? Ce mur pourra être classé :


 SF 1h30
 PF 1h
 CF 30mn

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3.3 Les Euroclasses (arrêté du 22 mars 2004 modifié)

Comme pour la réaction au feu, et pour faciliter la libre circulation des produits au
sein de l’espace des 27 pays de la communauté européenne, un système européen
harmonisé de classification a été élaboré.
L’arrêté du 22 mars 2004 modifié traduit cette directive européenne en droit français.

Dans la classification européenne, on retrouve :


- une classification exprimée en minute et non plus en heure ou quantième
d’heure (exemple : un élément classé ½ h dans l’arrêté du 03 août 1999 se
traduit en 30mn, 1h se traduit en 60mn, 2h en 120mn, etc)
- trois critères essentiels exprimés par des lettres : R, E, I
- des critères complémentaires : W, M, C, S, G
- une classification spécifique propre à des éléments particuliers:K,D,DH,F,B

● Trois critères essentiels :


- classe R = symbolise la charge portante qui s’applique aux seuls éléments
porteurs conçus et dimensionnés par l’architecte et bureau d’étude :
murs portants, colonnes, poutres, planchers, toitures, escaliers,
balcons, passerelles
Ce R reprend la notion de stabilité ou résistance mécanique de l’arrêté
de 1999. Il est accompagné d’un degré exprimé en mn
Exemple : un mur portant sera classé R120
- classe E = caractérise l’étanchéité au feu (remplace l’ancienne dénomination
« étanchéité aux flammes et aux gaz chauds ou inflammables » de
l’arrêté de 1999.
Ce E est accompagné d’un degré exprimé en mn
Exemple : une porte pourra être de classe E30
- classe I = caractérise l’isolation thermique.
La classe I n’est jamais utilisée isolément : on ne peut avoir un produit
de classe I mais de classe EI ou de classe RI.

● Des critères complémentaires sont appliqués :

W Rayonnement (flux maximal). L’élément testé ne laisse pas passer ou n’émet pas
de rayonnement supérieur à 15KW/m²
M Action mécanique (résistance à un impact)
C Fermeture automatique (capacité)
S Passage des fumées
G Résistance à la combustion de la suie (cheminées)

● Une classification propre à des éléments particuliers :

K Capacité de protection contre l’incendie (revêtements, parements de murs et


plafonds)
D Durée de stabilité à température constante (écrans cantonnement)
DH Durée de stabilité sous la courbe standard (écrans cantonnement)
F Fonctionnalité des ventilateurs/extracteurs de fumée et chaleur
B Fonctionnalité des exutoires de fumées et chaleur naturels

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Exemples :
- un mur REI 120 est un mur dont la résistance mécanique et la résistance aux
chocs, l’étanchéité au feu et à la chaleur est de 2h
- une porte E 30 est une porte pare-flamme de degré 30mn
- une cloison EW 60 est une cloison étanche au feu avec un rayonnement
limité à 1 heure.

Ancienne classification Nouvelle classification


(arrêté du 03/08/99) (arrêté du 22/03/04)
SF = stabilité au feu R = capacité portante
PF = pare-flamme E = étanchéité au feu
CF = coupe-feu I = isolation thermique

● D’autres indices apportent des compléments d’information nécessaires, selon :


- la localisation de l’élément et sens d’exposition au feu :
o i pour inside (=intérieur), o pour outside (extérieur),
o a pour above (dessus), b pour below (dessous)
- l’orientation de l’élément :
o Ve (vertical), Ho (horizontal)

En résumé on peut dire que:


- les euroclasses ne concernent que les produits dits de construction, qui
se subdivisent en deux groupes : les revêtements de sol et les autres
produits
- les produits d’aménagement restent dans le domaine de classement
français en M
- les règlements de sécurité incendie français ne sont pas modifiés du fait
de l’existence d’une table de correspondance entre le classement
français M et les euroclasses.

4. Exemples d’applications dans le règlement de sécurité


incendie

- Résistance :
o CO11 : généralités
o CO12 : règles générales
o CO13 à CO15 : cas particuliers
- Réaction :
o CO16 à CO18 : Couvertures
o CO19 à CO22 : Façades
- Aménagements :
o Articles AM1 à AM19

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SSIAP 3. Fascicule 2

4.1 Résistance au feu

● CO 11 - Généralités

§ 1. Définitions.
La structure est l’ensemble des éléments nécessaires pour assurer la stabilité
d’un bâtiment ou d’un ouvrage sous les actions qui lui sont appliquées.
Un élément est dit principal si sa ruine à une incidence sur la stabilité du
reste de la structure. Dans le cas contraire, il est dit secondaire.

Elément principal

Elément secondaire

§ 2. Objet.
Les structures du bâtiment abritant un établissement recevant du public
doivent présenter des qualités de résistance au feu afin de préserver la
stabilité de l’édifice et de s’opposer à une propagation rapide du feu en cas
d’incendie pendant le temps nécessaire à l’alarme et à l’évacuation des
occupants de l’établissement et des locaux tiers éventuels situés dans le
même bâtiment.

§ 3. (Arrêté du 23 octobre 1986) La construction des établissements


recevant du public doit être réalisée pour supporter les charges d’exploitation
normalement prévisibles en raison de l’utilisation des locaux et du type
d’établissement en application de la norme NF P 06-001.

§ 4 : Définition d’une mezzanine (ar. du 22 nov 2004)


Une mezzanine est un plancher intermédiaire ménagé dans la hauteur
comprise entre deux niveaux ou entre le dernier plancher et la toiture d’un
bâtiment.
En outre, une mezzanine dont la surface n'excède pas 50% du niveau le plus
grand qu'elle surplombe n'est pas considérée comme un niveau (au sens du
règlement de sécurité).
Un plancher partiel accueillant au moins un local ne peut-être considéré
comme une mezzanine.

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SSIAP 3. Fascicule 2

● CO12 - Résistance au feu des structures et planchers d’un bâtiment occupé


en totalité ou partiellement par l’établissement recevant du public
Règles générales

§ 1. Les éléments principaux de la structure et les planchers du bâtiment


doivent, suivant le nombre de ses niveaux, sa hauteur et sa catégorie,
répondre aux dispositions suivantes, sauf exceptions prévues aux articles CO
13 à 15 et dans la suite du présent règlement.
(ar. du 22 nov 2004) « Un plancher partiel accueillant un local et répondant au
critère de surface défini au 2ème alinéa du § 4 de l’article CO 11 ne doit pas
être considéré comme un niveau pour la détermination de la stabilité au feu du
bâtiment. »

Les plafonds suspendus peuvent être pris en compte dans le calcul de la


résistance au feu des planchers hauts attenants lorsque les conditions
suivantes sont simultanément remplies :
- ils délimitent des plénums à potentiel calorifique inférieur en moyenne
à 25 MJ/m² par zone recoupée selon les dispositions de l’article CO 26 ;
les canalisations électriques ne sont pas prises en compte dans ce
calcul ;
- ils offrent l’assurance que les éléments les constituant assureront leur
rôle lors d’un incendie.
Cette exigence doit être vérifiée dans les conditions de l’annexe II de l’arrêté
du 21 avril 1983.

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SSIAP 3. Fascicule 2

Lorsqu’un poteau et ses assemblages doivent être protégés pour assurer une
résistance au feu, ils doivent l’être également dans la traversée du plénum.

§ 2. En outre, un établissement recevant du public ne peut être installé dans


un bâtiment à occupations multiples que si les éléments principaux de la
structure de la partie du bâtiment située sous le plancher d’isolement séparant
l’établissement d’un tiers ont un degré minimal de stabilité au feu égal au
degré coupe-feu de ce plancher.

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SSIAP 3. Fascicule 2

● CO 13 - Cas particuliers de résistance au feu de certains éléments de


structure
§ 1. Les éléments principaux de structure qui traversent des exploitations ou
locaux présentant des risques particuliers d’incendie doivent avoir, dans la
hauteur de ces locaux, un degré de stabilité au feu égal au degré coupe-feu
du plancher d’isolement supporté.

§ 2. Les planchers sur vide sanitaire doivent être CF de degré une demi-
heure. Toutefois, aucune résistance au feu ne leur est imposée si le bâtiment
est à simple rez-de-chaussée ; cette exception est également applicable aux
bâtiments à étages à condition que le vide sanitaire ne soit pas accessible et
ne contienne que des matériaux d’isolation M0 ou M1 et des conduits en
matériaux ayant le même classement de réaction au feu.

§ 3. (Arrêté du 22 décembre 1981) Les éléments principaux de structure de la


toiture peuvent être seulement SF de degré une demi-heure, si les conditions
suivantes sont remplies :
- l’établissement occupe le dernier niveau du bâtiment ou est à rez-de-
chaussée ;
- la toiture n’est pas accessible au public ;
- la ruine de la toiture ne risque pas de provoquer d’effondrement en chaîne.
Toutefois ces éléments ne sont soumis à aucune exigence de stabilité au feu,
lorsque simultanément :
- les conditions de l’alinéa ci-dessus sont réalisées ;
- les matériaux utilisés sont incombustibles, en lamellé collé, en bois massif ou
en matériaux reconnus équivalents par le C.E.C.M.I. ;

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SSIAP 3. Fascicule 2

- (Arrêté du 24 janvier 1984) la structure de la toiture est visible du plancher


du local occupant le dernier niveau ou surveillée par un système de détection
automatique ou protégée par un système d'extinction automatique du type
sprinkleur conformes aux normes françaises ou isolée par un écran protecteur
qui lui assure une stabilité au feu de degré une demi-heure (Arrêté du 10
juillet 1987) et qui respecte les conditions du deuxième alinéa de l’article CO
12 (§ 1).

CO13§3, atténuations :

4.2 Réaction au feu


● CO16 Protection de la toiture de feu extérieur (bâtiments contigus et accolés)

● CO17 Protection de la couverture par rapport à un feu extérieur

§ 1. (Arrêté du 10 juillet 1987) Au-delà de douze mètres entre l’établissement


et le bâtiment voisin ou la limite de la parcelle voisine, aucune exigence n’est
demandée pour la protection de la toiture par rapport à un feu extérieur.

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SSIAP 3. Fascicule 2

§2. La couverture doit être réalisée en respectant l’une des solutions suivantes
:
- en matériaux M 0 ;
- en matériaux des catégories M 1 à M 3 posés sur support continu en
matériaux de catégorie M 0 ou sur support continu en bois ou agglomérés de
fibres ou particules de bois ou en matériaux reconnus équivalents par le
C.E.C.M.I. ;
- en matériaux des catégories M 1 à M 3 non posés dans les conditions
précédentes ou de la catégorie M 4 ; la couverture doit alors présenter
minimales de classe et d’indice de propagation fixées dans le tableau ci-
dessous en fonction de la catégorie, de la destination de l’établissement et de
la distance « d » entre ce dernier et le bâtiment voisin ou à défaut la limite de
la parcelle voisine.
La classe et l’indice sont déterminés par l’essai de couverture défini par
l’arrêté du 10 septembre 1970.
Voir tableau page suivante

§ 3. (Arrêté du 10 juillet 1987) Les couvertures formant également plafonds


(coques, coupoles, bandes en matières plastiques translucides ou non...)
doivent être réalisées en matériaux M 2 même si elles descendent jusqu’au

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 22
SSIAP 3. Fascicule 2

sol et ce, quelle que soit la distance par rapport au bâtiment voisin ou à la
limite de la parcelle voisine.
Dans ce cas, les dispositifs visés à l’article CO 18 § 1, doivent être réalisés en
matériaux M 4 à condition que leur surface globale soit inférieure à 10% de la
surface totale de la couverture.

Catégorie et destination de l’Ets Distance entre l’Ets et le


bâtiment voisin ou la limite de la
parcelle voisine
d ≤ 8m 8m < d ≤ 12m
ERP de 1ère catégorie et ERP de 2°, 3° et 4° T30 T15
catégories comportant par destination des Indice 1 Indice 1
locaux réservés au sommeil
ERP de 2°, 3° et 4° catégories ne comportant T30 T15
pas par destination de locaux réservés au Indice 2 Indice 2
sommeil

4.3 Coupe-feu de traversée


Le critère de coupe-feu de traversée concerne le temps réel défini par des essais
réglementaires pendant lequel une gaine ou un conduit traversant la paroi coupe-feu
séparant deux locaux ou niveaux, satisfait au critère coupe-feu exigé entre ces deux
locaux ou niveaux :

Dans l’exemple ci-dessus, pour obtenir le degré coupe-feu CFx, il suffit d’additionner
le temps réel que met le feu à pénétrer dans la gaine (CFa) avec le temps que met le
feu situé dans la gaine pour en ressortir (CFb).

CFx = CFa + CFb

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SSIAP 3. Fascicule 2

4.4 Aménagements intérieurs (articles AM du RSI)

● AM2 : Principe général


D’une façon générale, dans la suite de la présente section, l’exigence imposée
pour un revêtement concerne le revêtement dans ses conditions d’emploi,
c’est à dire, s’il y a lieu, l’ensemble revêtement, adhésif et support.

● AM3 : revêtement muraux des locaux et dégagements


§ 1. Dans les locaux et les dégagements, les revêtements muraux doivent être
de catégorie M 2.
§ 2. S’ils sont éloignés des parois, les revêtements doivent être fixés de
manière à éviter la formation de cheminées d’appel en cas de feu. L’intervalle
entre ces matériaux et les parois ne doit pas excéder 0,05 mètre et ne peut
contenir que des matériaux de catégorie M 3 ; il doit être recoupé de traverses
en matériaux de catégorie M 3 formant cellules closes dont la plus grande
dimension n’excède pas 3 mètres. Ce recoupement n’est pas obligatoire
lorsqu’il est fait usage de revêtements en matériaux de catégorie M 1.
§ 3. Par dérogation aux dispositions du paragraphe 1 ci-dessus, les lambris,
s’ils sont en matériaux de catégorie M 3, peuvent être posés sur tasseaux ; le
vide créé entre ces lambris et les parois doit être bourré par un matériau de
catégorie M 0.
§ 4. Les papiers collés et peinture appliquées sur les parois verticales
incombustibles peuvent être mis en œuvre sans justification du classement de
réaction au feu.
Par contre, sur support combustible, les peintures et papiers devront être pris
en compte dans l’essai de réaction au feu, sauf si le potentiel calorifique de
ces peintures et papiers est inférieur à (Arrêté du 22 décembre 1981) 2,1 MJ
par mètre carré.

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Recoupement non obligatoire si ce revêtement est de catégorie M1

Cas des lambris :

● AM4 Plafonds et plafonds suspendus


♦ Réaction au feu M1

♦ Tolérance de 25% de la surface des plafonds en matériaux :

- M2 dans les dégagements


- M3 dans les locaux

♦ Matériaux d’isolation dans les plenums : M1

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♦ Plafonds ajourés M2 si la surface des pleins < 50%

♦ Suspentes M0 et fixation selon norme P 68.203.1

♦ Maintien en place des plafonds suspendus lors du fonctionnement du


désenfumage automatique

● AM5 : Parties translucides et transparentes incorporées dans les plafonds


♦ Réaction au feu M3 ou M4 ne produisant pas de gouttes enflammées

♦ Surface < 25% du sol

● AM6 : Revêtement de sol

♦ Réaction au feu M4

● AM7 : Revêtement des escaliers encloisonnés

♦ Réaction au feu M1 pour les parois verticales, plafonds et rampants

♦ Réaction au feu M3 pour les marches et paliers

● AM8 : Revêtement et matériaux isolants

♦ Réaction au feu des isolants phoniques et thermiques : M1

♦ Réaction au feu M2, M3, ou M4 si ces isolants sont protégés par un


écran thermique tel que défini dans le Guide d’Emploi des Isolants pour
les bâtiments d’habitation.

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● AM9 : Elément de décoration en relief fixés à l’intérieur des locaux et


dégagements

♦ Décoration en relief des parois verticales :

- Dégagements protégés : M2 sauf si surface limitée


- Locaux et autres dégagements : M2 si surface > 20% de la
superficie totale des parois verticales

● AM10 : Eléments de décoration flottants à l’intérieur des locaux et


dégagements.

♦ Décorations flottantes dans les locaux > 50 m² et les dégagements :


M1 si leur surface > 0,5 m²

♦ Vélums :
- Interdits en principe
- Si autorisés après avis de la commission de sécurité, le système
d’accrochage doit éviter sa chute et il ne doit pas s’opposer à
l’efficacité des équipements de sécurité (sprinkleurs, désenfumage,
détection incendie…)

● AM11 à AM14: Tentures, portières, rideaux, voilages, cloisons extensibles

♦ Au travers des dégagements ⇒ Interdit


♦ Garnitures sur portes PF ⇒ M2
♦ Dans les escaliers encloisonnés ⇒ M1
♦ Dans les autres dégagements et locaux ⇒ M2
♦ Rideaux de scène ⇒ M1
♦ Cloisons mobiles ⇒ M3
(Si elles jouent le rôle de cloisons fixes :
ajouter résistance au feu selon CO24)

● AM15 à AM17 : Gros mobilier, agencement principal, planchers légers


♦ Mobiliers (bars, bibliothèques…)

 M3
 Emplacement ne gênant pas la circulation
 Fixations éventuelles pour résister à la poussée de la foule

♦ Planchers légers

 Ossatures M3
 Planchers jointifs
 Dessous inaccessibles
 Recoupement des dessous en cellules de 100m² par
cloisonnements M1
 Solidité (Norme NFP 06.001)
 Garde-corps (Norme NFP 01.012)

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SSIAP 3. Fascicule 2

● AM18 : Rangées de sièges

♦ Sièges solidement fixés au sol


⇒ Ou rendus solidaires par rangée et chaque rangée fixée à ses
extrémités
⇒ Ou blocs de rangées rendus solidaires

♦ Rangées de sièges

 16 sièges maximum entre deux circulations


 8 sièges maximum entre une circulation et une paroi

Sièges :

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SSIAP 3. Fascicule 2

● AM19 : Arbre de Noël

♦ Autorisés dans certaines manifestations

♦ Les guirlandes électriques doivent respecter l’article EL 18 § 3 + Norme


NFC 71.020

♦ Bougies interdites

♦ Distance raisonnable de toute source de chaleur

♦ Objets de décoration M4

♦ Neige artificielle si pas de risque de propagation rapide de la flamme

♦ Moyens d’extinction appropriés

Procédés mnémotechniques
Revêtement de Revêtements Plafonds et faux Règle
sol muraux plafonds du
Locaux et
dégagements M4 M2 M1 421
Escaliers
encloisonnés M3 M1 M1 311

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 29
SSIAP 3. Fascicule 2

5. Pour en savoir plus…


5.1 Reproduction d’un procès verbal de comportement au feu
Un PV constatant le comportement au feu d’un matériau se compose de 5 pages,
reproduites en exemple ci-dessous :

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 30
SSIAP 3. Fascicule 2

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 31
SSIAP 3. Fascicule 2

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SSIAP 3. Fascicule 2

5.2 Liste des principaux eurocodes

Référence Eurocode Objet


EN 1991 Eurocode 1 Bases de calcul et actions sur les structures exposée au
feu
EN 1992 Eurocode 2 Calcul des structures en béton
EN 1993 Eurocode 3 Calcul des structures en acier
EN 1994 Eurocode 4 Calcul des structures mixtes acier-béton
EN 1995 Eurocode 5 Calcul des structures en bois
EN 1996 Eurocode 6 Calcul des ouvrages en maçonnerie
EN 1999 Eurocode 9 Conception et dimensionnement des structures en
alliages aluminium

5.3 Principes du gel intumescent

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SSIAP 3. Fascicule 2

5.4 Les pièces justificatives de comportement au feu

Cinq justificatifs de comportement au feu des ouvrages


Dénomination Ouvrages Emetteurs Validité Observations
concernés
Note de calculs Ouvrages Maître Non Etablie sur la base
traditionnels d’œuvre limitée des règles en
BET vigueur
Entreprise
PV de Produits de Indistriel ou 5 ans Après essai en
caractérisation protection (plâtre, entreprise laboratoire,
de protection produits pâteux, (détenteur établissement
(béton et acier) fibres, peintures, du procédé) d’abaques indiquant
encoffrement) les épaisseurs de
protection en
fonction des
caractéristiques de
la structure et de la
durée de stabilité au
feu requise
PV de Montage non Industriel ou 5 ans Justification de la
classement de concernés entreprise résistance au feu du
résistance au précédemment : (détenteur montage testé et
feu ouvrages en du procédé) précision des
plaques de plâtre, domaines de validité
portes, vitrages,
conduits
aérauliques, etc
Extensions de Modifications de Industriel ou 5 ans Extension des
classement montage de portée entreprise domaines d’emploi
générale (hauteur, (détenteur de montages ayant
portée, du procédé) fait l’objet d’un PV
composition) et de classement
exploitables comme
le PV de
classement
correspondant
Avis de Montages Maître Chantier Pour un chantier
chantier spécifiques sur un d’ouvrage visé donné, justification
chantier pour Concepteur de la résistance au
lesquels il n’existe Entreprise feu de l’ouvrage
pas de procédures projeté.
d’essai

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 34
SSIAP 3. Fascicule 2

5.5 Exemple de four utilisé pour des essais de comportement au feu

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 35
SSIAP 3. Fascicule 2

6. Questionnaire d’auto-évaluation
Questions Réponses
1 La notion de résistance au feu est utilisée 1. des matériaux de
pour apprécier le comportement au feu : construction
2.des revêtements de sol
3.des éléments de
construction
4.des plafonds
5.des portes
6.Aucune des réponses
2 Le pouvoir calorifique d’un matériau est la 1.Vrai
quantité minimale de chaleur que peut 2.Faux
dégager l’unité de masse de ce matériau
dans une combustion complète
3 La combustibilité d’un corps est la 1.Vrai
propriété qu’il a de pouvoir brûler, c’est-à- 2.Faux
dire se consumer par le feu
4 L’incombustibilité est la propriété d’un 1.Vrai
matériau à résister à l’ignition. Il ne brûle 2.Faux
pas et ne dégage pas de vapeurs
inflammables
5 L’inflammabilité est la propriété d’un 1.Vrai
matériau qui ne s’enflamme pas. Il ne 2.Faux
dégage pas de vapeurs inflammables
6 La résistance au feu représente le temps 1.Vrai
pendant lequel les éléments de 2.Faux
construction jouent leur rôle qui leur est
dévolu malgré l’action de l’incendie
7 La stabilité au feu est la propriété d’un 1.Vrai
élément qui conserve ses qualités 2.Faux
pneumatiques pendant un incendie
8 Un élément CF est également PF 1.Vrai
2.Faux
9 Il existe des critères quantitatifs qui 1.1/4h à 4h
concernent l’appréciation en temps de la 2. 1/4h à 5h
durée pendant laquelle l’élément a résisté 3.1/2h à 4h
au feu. Ils s’échelonnent de… 4.1/4h à 6h
5.Aucune des réponses
10 La réaction au feu est l’aliment qui est 1.Vrai
apporté au démarrage et au 2.Faux
développement d’un incendie. La réaction
au feu est l’ensemble des phénomènes
qui se manifestent à partir d’une élévation
de température et qui aboutissent à la
désagrégation, puis à l’inflammation des
gaz dégagés par le matériau

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 36
SSIAP 3. Fascicule 2

11 Les matériaux sont classés 1.de M0 à M4


2.de M0 à M5
3.de M0 à M4 et une categ. non
classé
4.de M0 à M5 et une categ. non
classée
5.Aucune des réponses
précédentes
12 La catégorie M2 regroupe les matériaux 1.Vrai
moyennement inflammables 2.faux
13 En ce qui concerne les aménagements 1. Les revêtements de sol sont
intérieurs, pour les locaux et de catégorie M3, les revêtements
dégagements accessibles au public muraux sont de la catégorie M2
et les revêtements de plafond
sont de catégorie M1
2. Les revêtements de sol sont
de catégorie M4, les revêtements
muraux sont de la catégorie M3
et les revêtements de plafond
sont de catégorie M1
3. Les revêtements de sol sont
de catégorie M4, les revêtements
muraux sont de la catégorie M2
et les revêtements de plafond
sont de catégorie M1
4. Les revêtements de sol sont
de catégorie M4, les revêtements
muraux sont de la catégorie M2
et les revêtements de plafond
sont de catégorie M0
5.Aucune des réponses
14 Le mobilier doit être de catégorie… 1.M0
2.M2
3.M3
4.Aucune des réponses
15 Concernant les escaliers 1. Les matériaux sont M4 pour le
encloisonnés,… sol, M1 pour les murs et M1 pour
les plafonds
2. Les matériaux sont M3 pour le
sol, M1 pour les murs et M1 pour
les plafonds
3. Les matériaux sont M2 pour le
sol, M1 pour les murs et M1 pour
les plafonds
4. Les matériaux sont M1 pour le
sol, M1 pour les murs et M1 pour
les plafonds
5.Aucune des réponses
16 L’arrêté concernant la résistance au 1.l’arrêté du 25/06/80
feu est… 2.l’arrêté du 18/10/77
3.l’arrêté du 22/03/04
4.l’arrêté du 21/11/02
5.Aucune des réponses

P.Messiaen.SSIAP.v2.08/08 37
SSIAP 3. Fascicule 2

17 L’arrêté de réaction au feu est… 1.l’arrêté du 25/06/80


2.l’arrêté du 18/10/77
3.l’arrêté du 22/03/04
4.l’arrêté du 21/11/02
5.Aucune des réponses
18 Une rangée de siège entre deux 1.13 sièges
circulation est composée au 2.16 sièges
maximum de… 3.18 sièges
4.Aucune des réponses
19 Les sièges doivent être : 1.M4 pour l’enveloppe, M2
pour le rembourrage, M1 pour
la structure
2.M2 pour l’enveloppe, M4
pour le rembourrage, M3 pour
la structure
3.M3 pour l’enveloppe, M2
pour le rembourrage, M4 pour
la structure
4.Aucune des réponses
20 Quelles sont les euroclasses utilisées 1. SF
pour la résistance au feu ? 2. REI
3. PF
4. EI
5. A2
6. Aucune des réponses

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SSIAP 3. Fascicule 2

Réponses :
1. = 3, 4, 5
2. = 2
3. = 1
4. = 1
5. = 2
6. = 1
7. = 2
8. = 1
9. = 4
10 = 1
11= 3
12= 2
13= 3
14= 2
15= 2
16= 3
17= 4
18= 2
19= 2
20= 2, 4

7. Bibliographie
Traité pratique de sécurité incendie, CNPP
SSIAP 3, Fransel
Publications du centre de recherche canadien du bâtiment

Arrêté du 22 mars 2004 modifié


Arrêté du 21 novembre 2002 modifié
Arrêté du 03 août 1999
Arrêté du 25 juin 1980 modifié

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